Vous êtes sur la page 1sur 22

UNIVERSITE DE MAROUA UNIVERSITY OF MAROUA

FACULTE DES SCIENCES FACULTY OF SCIENCE

DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE


DEPARTMENT OF EARTH SCIENCES

BASSINS SEDIMENTAIRES
UE GES553
Dr. Bachirou MFAYAKOUO, Ph.D
Basin analysis and Organic geochemistry
Chargé de Cours

MASTER II
Sciences de la Terre

2021-2022
PLAN DU COURS
Plan du Cours:

Chapitre I : Généralités sur les Bassins sédimentaires


Chapitre II : Stratigraphie sismique et Notion de Diagraphies
Chapitre III : Analyse des faciès et stratigraphie séquentielle
Chapitre IV : Technique d’Analyse stratigraphique des Bassins:
Notion de Micropaléontologie,
Chapitre V : Modèle de dépôt et reconstitution paléogéographique
Chapitre VI : Systèmes pétroliers et Bassins
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES

Introduction
La stratigraphie sismique offre une double observation du bassin
sédimentaire à savoir la profondeur des dépôts et la tectonique. Elle permet
de voir l’architecture du bassin de façon globale. Elle s’appuis
essentiellement sur la sismique réflexion et l’outils diagraphique.

La sismique joue un rôle majeur dans l’exploration pétrolière à la fois dans


les régions où l’on ne dispose que de peu de données de surface pour obtenir
une image régionale du bassin et également dans les études locales pour
comprendre la répartition et la géométrie des corps sédimentaires.
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
I. Les paramètres sismiques
Les trois paramètres les plus importants sont:

-l’impédance acoustique: c’est le produit de la densité ρ par la vitesse V


IP= ρV
Au sein d’une formation, celle-ci peut être constante ou variée selon la cimentation, la Porosité et la nature des
fluides.

-le Coefficient de réflexion R: définit par le contraste d’impédance acoustique entre 2 couches
ρ𝟐𝐕𝟐−ρ𝟏𝐕𝟏
R=
ρ𝟐𝐕𝟐+ρ𝟏𝐕𝟏

-la polarité de réflexion: elle est donnée par le signe de R. La valeur de ce coefficient n’est pas intrinsèque
pour niveau donné puisqu’elle dépend de l’IP des bancs voisins et de la profondeur à laquelle se situe les couches.
Ex: plus la densité d’un faciès est élevée , la vitesse est élevée et l’impédance acoustique est élevé.
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
II. Les faciès sismiques
A côté de la sismique classique (fréquence comprise entre 50-80 hz) qui permet l’exploration de la subsurface, il
existe une sismique marine de très haute résolution (2,5 à 3,5 khz) qui fournit des informations sur la couche super-
ficielle des sédiments marins. Dans les 2 méthodes, les caractéristiques acoustiques sont généralement le reflet des
paramètres lithologiques et physiques des sédiments.

Figure 1: Exemple d’enregistrement


sismique montrant les variations
d’amplitude
de la réflexion dans un réservoir
productif de
Newcastle (d’après Walker, 1992),
A et B sont productif alors que B ne l’est
pas
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
Une section sismique comporte une série de traces verticales sinueuses qui représentent
chacune l’enregistrement d’un récepteur qui en général sont séparées de 25 à 50 m chacun.
L’échelle verticale est en temps double et non en profondeur (Fig. 2).
Les réflexions sont donc produites par les contrastes entre formations. Ainsi, un grès
cimenté surmonté par une argilite donne une forte réflexion puisqu’il possède une forte
impédance acoustique.

Au contraire, un grès poreux rempli de gaz montre une faible impédance. S’il est
surmonté par une argilite, il donne une réflexion négative qui apparaîtra comme une zone
blanche sur le diagramme et c’est à partir de l’identification de ces zones claires que l’on repère
les réservoirs.

Les données sismiques classiques condensent donc l’information et sont utilisées pour
définir les systèmes de dépôt et des séquences dont l’échelle peut être régionale voire globale.
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES

Figure 2: Trace sismique (à gauche) et exemple


de représentation de l’information sismique
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
A l’intérieur de ces unités sismiques, la configuration des réflexions peut apporter des informations sur
les conditions de dépôt. On parle alors de faciès sismiques au sein desquels on distingue:

Figure 3: les faciès sismiques: exemples de motifs caractéristiques (d’après Mitchum et al., 1977)
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
Les réflexions chaotiques sont rapportés soit à des masses sédimentaires glissées ou
déformées, soit à des érosions abondantes de types chenalisantes;
Les faciès lités parallèles indiquent les conditions de dépôts uniformes (sédiments
hémipélagiques ou dépôts turbiditiques distaux). Leur divergence exprime soit un taux de
subsidence différentielle (démi-graben) soit une zone de rupture de pente (passage du plateau
au talus continental);
Les faciès progradants qui comprennent une grande variété et sont très fréquents sur les
marges continentales. Ils représentent l’aggradation latérale (progradation vers le bassin ou
retrogradation vers le continent) des dépôts. Ces surfaces inclinées semblables à des
stratifications de grandes tailles sont appelées clinoformes.
Des successions définies à partir des faciès sismiques constitues l’un des éléments de
base de la stratigraphie séquentielle. Il faut noter que la qualité de l’information varie beaucoup
suivant les environnements. Elle est généralement excellente dans les zones externes des cônes
sous-marines, les plaines abyssales et les milieux lacustres caractérisés par de faibles énergies.
La qualité est moins bonne dans les cônes alluviaux des systèmes fluviatiles, les deltas et les
cônes sous-marins caractérisés par les sédiments grossiers, des changements rapides de faciès
et des érosions par des chenaux fréquents.
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
III. La structure sismique des corps sédimentaires
En permettant de visualiser les phénomènes sédimentaires à l’échelle d’un bassin, les techniques sismiques
offshores ont conduit à une meilleure compréhension des contrôles de la sédimentation et mis en évidence le rôle
prépondérant du niveau marin, non seulement dans les zones côtières mais aussi dans les bassins profonds. Cette
étude comparée des enregistrements sismiques et des sondages sur les marges continentales actuelles et fossiles
est connue sous le nom de sismostratigraphie ou stratigraphie sismique (Vail et al,, 1977). Son développement, par
intégration de données lithologiques et des successions de faciès, a donné naissance au concept géologique plus
général de stratigraphie séquentielle. L’approche sismique a montré:

- que les corps sédimentaires ont une forme sigmoïde et occupent une position variable au cours du temps,
en fonction du niveau marin, dans le système polarisé plate-forme/bassin;

- que chaque corps sédimentaire possède une structure interne typique, mise en évidence par les réflecteurs
sismiques, qui est fonction de sa position dans le système plate-forme/basin.
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
IV. Configuration géométrique des réflecteurs sismiques aux limites d’une séquence
Il peut exister différents types de configuration entre les limites des séquences et les réflecteurs internes
visibles dans la séquence (Fig. . Par rapport à la discordance basale, la terminaison des réflecteurs peut être en
« Onlap » ou en « downlap ». Onlap et downlap traduisent des hiatus dus à un non dépôt. Par rapport à la
discordance sommitale, les réflecteurs peuvent présenter une terminaison en « toplap » ou une troncature
d’érosion. Les toplaps traduisent aussi des hiatus dus à un non dépôt; ils résultent généralement d’un niveau de
base trop bas pour permettre l’accroissement vertical des couches sédimentaires. Lorsque les nouveaux réflecteurs
enveloppent et débordent les précédents vers le large, on parle de dispositifs en « offlap ». L’analyse de ces
différentes configurations sera très importante dans la définition des différents cortèges sédimentaires (system
tracts) constituants la séquence génétique.

L’expression sismique des limites de séquence (discordances) dépend fortement du contraste densité-
vitesse des couches situées de part et d’autre de la limite. S’il n’y a pas de contraste, la limite n’engendrera pas de
réflexion sismique mais l’on pourra toujours tracer une limite entre les réflecteurs internes sous-jacents tronqués et
les réflecteurs sus-jacents
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
Figure 4: Les différents
types de réflecteurs
sismiques et leurs
terminaisons à l’intérieur
d’une séquence génétique.
D’après Vail et al. (1987),
Onlap : biseau
d’aggradation, Downlap:
biseau de progradation,
Toplap: biseau sommital,
Offlap: unité de
progradation.

Figure 5: aspect sismique schématique d’une séquence (d’après Ravenne, 1978)


Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
Notion de diagraphie
La diagraphie est une méthode indirect utilisé dans l’analyse des bassins sédimentaires pour compléter les méthodes
plus direct (observations de surface). Elle permet de mesuré un grand nombre de paramètres physiques des roches. Dans
la pratique on distingue deux types de diagraphies:
- les diagraphies instantanées ou immédiates réalisées pendant le forage, et qui permet de mesurer la
vitesse d’avancement du trépan et faire la chromatographie et de mesurer le niveau de boue ;
- les diagraphies différées qui sont enregistrées ultérieurement lors de la descente d’un outil dans le puits.
Elles intéressent plus particulièrement le sédimentologue.
L’enregistrement se présente sous forme d’une à plusieurs courbes évoluant en fonction de la profondeur et
les principaux outils et les enregistrements associés font l’objet de nombreuses études et donc l’interprétation
constitue une véritable spécialité. Les outils sont (Fig. 6):
- le gamma ray GR
- la polarité spontanée PS
- la résistivité
- les neutrons.
Ces courbes sont à la fin interprétées pour déterminer les différents faciès.
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
Figure 6: Caractérisation
diagraphique des faciès et
milieux de dépôt de la séquence
régressive synthétique du
Dogger du Bassin Parisien
(d’après Thierry et al., 1980)
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
Les diagraphies différées qui retracent les évolutions d’un ou plusieurs paramètres physiques des couches
peuvent être reparties entre :
les diagraphies classiques qui sont utilisées pour caractériser la lithologie, la porosité des formations, leur
pouvoir de résolution verticale est de l’ordre de 0,3 à 0,5 m. Ce sont les mesures de la radioactivité naturelle totale, du
temps de parcours d’un onde sonore (sonic), de la densité, des résistivités. Ces diagraphies ont été complétées par de
nouveaux outils qui donnent accès à la composition de la roche, par la mesure du rayonnement naturel induit.
les diagraphies de haute résolution qui approchent la texture des formations ainsi que les paramètres
structuraux. Leur résolution verticale atteint le centimètre.

I. Les outils diagraphiques


La mesure de la radioactivité naturelle des roches (GR) trouve une application directe dans la prospection de
minéraux radioactifs tels que l’uranium et la potasse. Seul le rayonnement total est mesuré.
Dans les sédiments, les éléments radioactifs tendent à être concentrés dans les minéraux argileux, les arkoses
ou les grès micacés ou les cendres volcaniques. Les sables évolués et les carbonates donnent au contraire une faible
réponse. A côté de l’intensité, l’allure de la courbe procure des indications précieuses sur les relations entre faciès
(contact net ou évolution progressive).
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES

Figure 7: Motifs caractéristiques d’enregistrements du gamma ray et les différentes interprétations possibles
d’environnements
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
L’enregistrement de la polarisation spontanée (PS) représente la différence de potentiel entre une électrode
qui parcourt le forage et une électrode, de potentiel donnée, placée en surface. L’électrode enregistre des courants
d’origine électrochimique. L’enregistrement obtenu est en général très semblable à ce lui du GR.
Les mesures de résistivité correspondent à l’enregistrement d’un signal électrique ou magnétique par des
électrodes réceptrices situées à une distance fixe d’une source émettrice. La majorité des roches constituent des
isolants lorsqu’elles sont « sèches », cependant dans les conditions normales, les roches de la subsurface sont
saturées en eau, augmente avec la teneur en hydrocarbures qui ne sont pas conducteurs.
Divers outils permettent de mesurer la résistivité, certains sont à faible rayon d’investigation (microdispositifs),
d’autres, à rayon plus large, donnent une meilleure image de la résistivité de la formation (macrodispositifs LL:
Laterolog ou IL: Induction Log). Les logs d’induction ont été développés pour les forages dont les boues à base
d’huile ne sont pas conductrices.
L’enregistrement sonic représente la mesure du temps de parcours d’impulsions sonores entre un émetteur
et des récepteurs. C’est une mesure indirecte de la densité de la formation traversée qui traduit la lithologie
(composition minéralogique, texture), la porosité et la nature des fluides présents. Cet enregistrement a deux
applications à savoir l’estimation de la porosité et le calibrage des données sismiques.
Les mesures de densité (FDC) se font à partir d’une source radioactive qui émet des rayons γ qui entrent
en collision avec les atomes de la formation provoquant l’expulsion d’électrons et la diffusion de rayons γ d’énergie
distincte de celle de la source.
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
L’outil neutron (CNL) procède, à partir d’une source radioactive, à un bombardement de neutrons sur les
atomes de la formation. Lors de la collision avec les noyaux, les neutrons perdent une partie de leur énergie, cette
perte est maximale pour les atomes d’hydrogène. L’hydrogène, un des principaux constituants de l’eau, des
hydrocarbures, peut entrer en proportion importante dans les argiles et certains minéraux hydratés (gypse). Ce signal
ne peut être directement relié à la porosité qu’après avoir éliminé la contribution de l’eau d’hydratation des minéraux.
La mesure du rayonnement γ naturel total permet d’enregistrer l’activité des différents éléments radioactifs
(U, Th, K). La séparation se fait en mesurant l’intensité dans des domaines d’énergie propres à chacun des éléments.
La teneur en uramium peut être ainsi directement appréhendée. Par combinaison avec d’autres données, on peut
approcher la nature des minéraux argileux et la présence de certains minéraux radioactifs (micas, feldspaths
potassiques,…).
Un rayonnement γ induit peut être provoqué par l’action d’un faisceau artificiel d’énergie élevée sur les
noyaux des atomes qui conduit à l’émission de rayons γ caractéristiques des éléments présents (H, C, O, S, Cl, Ca,
Si).
Les outils de pendagemétrie enregistrent en fait des courbes de microrésistivité auxquelles sont associées
des mesures de l’orientation de l’appareil. Ces données procurent des informations sur la texture et la structure de la
formation traversée.
Le microscanner électrique mesure des contrastes de conductivité avec un pouvoir de résolution de l’ordre
du centimètre. La qualité des images les rend comparables aux carottes.
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
II. L’interprétation
L’interprétation des données nécessites tout d’abord un contrôle et un étalonnage des
enregistrements. Elle débute par un découpage en électrofaciès homogène (zone de réponse diagraphique
relativement semblable et assez bien contrasté entre elles). A l’intérieur de ceux-ci on sélectionne ensuite
les électrobancs type (intervalle où les propriétés diagraphiques sont assez constantes). Les données brutes
sont alors transformées en coefficient fondamentaux plus ou moins liées à la lithologie. Cette démarche
permet donc d’approcher la lithologie, de détecter la présence de gaz à travers l’outil densité, porosité
neutron et sonic et d’intégrer les informations texturales et structurales. A partir de cette approximation de
la lithologie, les séquences élémentaires peuvent être déduites de l’agencement vertical des électrofaciès
puis regrouper en séquences de dépôt.

Ces méthodes indirectes qui permettent des corrélations à distances à des coûts bien moindres que
des forages carottés sont devenues des techniques de base pour l’analyse des bassins sédimentaires. Ils est
toutefois nécessaire d’établir un étalonnage régional des données diagraphiques par une confrontation des
données de carottes sur au moins un site.
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
Quelques exemples d’interprétation sismique présentant les phénomènes de transgression et régression
Chapitre II: STRATIGRAPHIE SISMIQUE ET DIAGRAPHIES
Exemple d’une coupe sismique présentant les séquences sismiques et les différents environnements de dépôt
Next lecture : Analyse des faciès et Stratigraphie séquentielle

Séquences turbiditiques observées dans le bassin


de Babouri-Figuil (Nord-Cameroun

Photo Bachir Mfayakouo, 2019

Vous aimerez peut-être aussi