• Les techniques sismiques offshores ont mis en évidence le rôle prépondérant du niveau marin dans les zones côtières mais aussi dans les bassins profonds. • L’étude comparée des enregistrements sismiques et des sondages sur les marges continentales actuelles et fossiles est connue sous le nom de sismostratigraphie ou stratigraphie sismique (Vail et al. 1977). Son développement, par intégration des données lithologiques et des successions de faciès, a donné naissance au concept géologique plus général de stratigraphie séquentielle. • L’approche sismique a montré : • -que les corps sédimentaires ont une forme sigmoïde (fig.1) et occupent une position variable au cours du temps, en fonction du niveau marin, dans le système polarisé plate-forme/bassin ; • -que chaque corps sédimentaire possède une structure interne typique, mise en évidence par les réflecteurs sismiques, qui est fonction de sa position dans le système plate-forme/bassin. Figure 2 : Les faciès sismiques : exemples de motifs caractéristiques (d’après Mitchum et al. 1977). Les différents motifs observés correspondent à des milieux variés (énergie, taux de subsidence, tranche d’eau …). Les formes sigmoïdes montrent un angle faible (< 1°) alors que les obliques atteignent 10°. Dans les motifs parallèles obliques, l’absence des top-sets, en traduisant l’influence des vagues, des courants et du transit des sédiments, caractérise une faible tranche d’eau. Le faciès sigmoïde correspondrait à un ensemble développé lors d’une montée relative du niveau marin (séquence progradante et aggradante) alternant avec une période stable (formes avec top sets tronqués). Les formes en mamelons figurent des formes qui s’interdigitent (lobes de deltas, éventail sous-marin). Les formes en écailles sont typiques des corps sédimentaires progradants sur le plateau continental. 1-1 Les différents réflecteurs et la notion de séquence génétique de dépôt.
Les séries sédimentaires s’organisent en une succession logique de
séquences contrôlées par les fluctuations du niveau relatif des mers. L’unité de base en sismo-stratigraphie est la séquence génétique de dépôt. Cette séquence correspond à un ensemble sédimentaire dont l’architecture est contrôlée par les variations eustatiques, tectoniques et les limites sont les surfaces de discontinuité. Elle correspond à l’ensemble des sédiments déposés lors d’un cycle complet de variation du niveau relatif des mers (la période qui commence par une transgression et qui finie par une régression). A l’échelle du bassin, ces séquences sont constituées de « systèmes de dépôts » ou de « cortèges sédimentaires ». Les séquences de faciès et les systèmes de dépôt ont une signification génétique : ils renseignent sur les éléments à l’origine de leur formation. 1-2 Configuration géométrique des réflecteurs sismiques aux limites d’une séquence. Pour interpréter ces profils, on aura besoin de connaître les types de relations géométriques existant entre les récepteurs (ou réflecteurs) (fig.2) : - Onlap : relation discordante entre un ensemble jeune de strates horizontales biseautées sur une surface ancienne inclinée. Dans l’ensemble jeune, les couches les plus récentes débordent sur les anciennes (= biseau d’aggradation). - Downlap : relation basale discordante entre un ensemble jeune à strates inclinées par rapport à une surface moins jeune et moins inclinée. Les couches jeunes vont vers les couches les plus anciennes (= biseau de progradation). - Toplap : contact biseauté entre les couches initialement inclinées et la surface de base érosive (biseau sommital en franges). Si la surface est très irrégulière, c’est que l’on a eu des troncatures par l’érosion (= biseau sommital). - Offlap : dispositif de couches successives inclinées (= unité de progradation). • Cette hiérarchisation et distinction d’ensembles concordants ne devraient avoir aucune importance en sédimentologie mais en dynamique sédimentaire. • Par exemple, un onlap montre un espace regardant vers les continents pendant une hausse du niveau marin. Un toplap est témoin d’une exondation. Un downlap est associé à une période de stabilité d’un milieu marin avec les biseaux de dégradation. • Si l’on regarde la partie supérieure de chaque récepteur, on a le niveau de la mer d’époque. 1-3 Signification chronostratigraphique. . L’apport majeur de la stratigraphie sismique a été de montrer, par calage biostratigraphique à partir des puits placés sur les profils, que la séquence de dépôt a une valeur chronostratigraphique. C'est-à-dire qu’elle s’est déposée pendant un intervalle de temps déterminé par les âges des limites de la séquence obtenue aux endroits où cette séquence est en concordance avec les séquences inférieures et supérieures (Fig.3). Ceci revient à dire, qu’à l’intérieur d’une séquence, les réflecteurs sismiques représentent des lignes temps horizontales (isochrones) alors que les limites de lithofaciès sont la plus part du temps hétérochrones. L’épaisseur d’une séquence de dépôt varie de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres, son extension horizontale est de l’ordre de la centaine de kilomètres et sa durée de l’ordre du million d’années.