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PLAN DU COURS

1. Première partie : Notion de temps et datation en géologie

a) Géochronologie relative

b) Géochronologie absolue

2. Deuxième partie : Aperçu sur l'histoire géologique de la terre

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Première partie : Notion de temps et datation en géologie

GEOCHRONOLOGIE

La Géochronologie (ou géologie historique) est la branche de la géologie qui a pour objet la datation des
diverses formations de la croute terrestre. Elle est basée sur la stratigraphie.

La Stratigraphie est une science qui étudie la succession des dépôts sédimentaires généralement arrangés
en couches ou "strates".

Chaque couche géologique est caractérisée par son contenu lithostratigraphique et biostratigraphique :

-la lithostratigraphie = la description du contenu lithologique des couches. La nature des roches
sédimentaires nous informe sur le milieu de sédimentation et comment cet environnement a évolué dans le
temps.

-la biostratigraphie = la description des fossiles que contient une strate dont l'unité est la biozône (faune et
flore relatives à un temps). Elle nous renseigne sur l'évolution de ces fossiles dans le temps et dans l'espace
dans leur environnement sédimentaire.

Notion de faciès :

Un faciès géologique est un ensemble des caractères lithologiques ou paléontologiques d'une roche ou d'un
terrain, c'est l'aspect que revêt une roche ou un ensemble de couches géologiques.
L'aspect et la composition d'une roche constituent son faciès. Cette notion géologique, strictement
descriptive, permet au stratigraphe de reconnaître et classer les roches sédimentaires. Le faciès est
caractérisé par les propriétés visibles sur le terrain : lithologie, faune. Cette notion est souvent étendue à
l'échelle microscopique (microfaciès), voire géochimique.
La chronostratigraphie est une branche de la stratigraphie qui consiste à définir les intervalles de temps
des strates et à retracer les différentes évolutions paléogéographiques.
Pour repérer un événement passé (=Paléogéographie), on peut:
 le situer par rapport à un autre c'est-à-dire établir sa chronologie relative (les mammifères
sont apparus après les reptiles).
 ou bien indiquer la date à laquelle il s'est produit c'est-à-dire établir sa chronologie absolue
(les mammifères sont apparus il y a 200 millions d'années).

Deux méthodes pour dater les événements géologiques :

 Chronologie relative

 Chronologie absolue

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I - CHRONOLOGIE RELATIVE
La datation relative consiste à ordonner les uns par rapport aux autres des structures (strates, plis, failles,
minéraux) et des événements géologiques (sédimentation, intrusion orogenèse, discordance…) afin de
reconstituer une histoire. C’est -à-dire: on établira lequel, entre deux corps géologiques, est le plus jeune
ou le plus vieux (donner un âge relatif), sans donner l'âge absolu (chiffré).
Elle repose sur les principes suivants :
 Principe de superposition
 Principe de continuité
 Le principe d’identité paléontologique
 Principe de recoupement
 Principe de recouvrement
 Principe d'inclusion
1) Principe de superposition
Dans leur disposition originelle, les strates sont généralement horizontales, et superposées dans l’ordre
chronologique de leur dépôt. On dit qu’elles sont en superposition normale (concordantes), c’est-à-dire
que chaque couche est plus ancienne que celle qui la recouvre.
En géologie, il y a concordance si les couches sédimentaires sont restées parallèles et dans l'ordre de leur
dépôt. Les couches se déposent d’abord à l’horizontale: Quand deux couches sont superposées, la couche
inférieure est la plus ancienne et la couche supérieure la plus récente.

B est plus récente que A mais plus ancienne que C


Une strate est définie par sa limite supérieure (toit), sa limite inférieure (mur) et son épaisseur.
La disposition des âges dans une carte géologique (dans la légende), suit le principe de superposition :
terrains plus jeunes en haut, et les plus vieux en bas.
2) Principe de continuité
Une couche, définie par un faciès donné (ensemble des conditions de dépôt du sédiment ayant donné
naissance à la roche), est de même âge sur toute son étendue. Grâce à la reconnaissance du faciès, le
stratigraphe peut mettre en œuvre le principe de continuité qui consiste à admettre qu'une couche est de
même âge en tout point.
Ce principe s’applique lorsque la continuité entre les couches est interrompue et que la série étudiée
affleure dans des endroits séparés.

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Il permet de considérer, malgré les discontinuités d’affleurement et les accidents du relief (plissements en
montagne, .. ) , que deux couches séparées dans l’espace mais limitées par les mêmes couches à la base et
au sommet, sont de même intervalle d’âge.

B1 et B2 sont entourés par la même couche inférieure (A) et la même couche supérieure (C), sont du même
intervalle d’âge.
3) Principe d’identité paléontologique
Une strate peut être définie, en plus de la nature et la structure de ses roches, par l’ensemble des fossils.

• Définition d'un fossile :


Il s'agit d'Animaux ou de Plantes, qui suite à leur mort sont conservés dans les roches sédimentaires, sous
forme de restes, ou des moulages.

Poisson fossilisé Ammonite fossilisée


Ce principe postule que deux couches situées dans des lieux différents et présentant le même contenu en
fossiles sont du même âge.

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Ces deux terrains différents possédant les mêmes fossiles stratigraphiques sont du même âge.

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 Un trilobite (arthropode primitif) indique une roche datant du primaire (de – 600 à – 250 Ma).

 Une ammonite vraie indique un âge allant de – 250 à – 65 Ma (secondaire).

 les Nummulites sont typiques à l'ère tertiaire (paléogène (entre 66 et 23 Ma).

Qualités d’un bon fossile stratigraphique


Un bon fossile stratigraphique doit réunir:
 Évolution rapide dans le mécanisme de la spéciation
 Extension géographique maximale (Large répartition paléogéographique)
 Extension chronologique minimale (possédant une courte période de vie).
 Grand nombre d’individus.
 Peu sensible aux variations du milieu (pente, plate forme et fond de bassin).
 Bonne conservation.

Les "mauvais" fossiles présentent une forme constante pendant une longue durée.

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Les méthodes paléontologiques de datation relative :
Selon la théorie de l’évolution les assemblages fauniques avaient changé avec le temps et que chaque
temps géologique était caractérisé par un assemblage faunique qui lui était propre. Par conséquent, on est
en mesure de dater une couche qui contient cet assemblage.
Mais comme, il existe des fossiles ayant une durée de vie très longue, et d'autres possédant une courte
période de vie.
Les géologues utilisent les espèces ayant une durée de vie courte pour la datation puisqu'ils représentent
un temps précis.
Ainsi il existe deux façons pour dater les couches par les fossiles: fossiles caractéristiques et
assemblages fossilifères.

A. Datation des couches par les fossiles caractéristiques (ou fossiles pilotes):
Cette méthode utilise évidemment les fossiles:

 à courte durée de vie à l‘échelle des temps géologiques qui indiquent des âges bien précis.
Une couche contenant un de ces fossiles pourra donc être datée avec assez de précision.
Cependant, on ne trouve pas toujours de tels fossiles.

 ayant une grande extension géographique (ce qui permet d'établir des corrélations à
plusieurs endroits éloignés du globe.

B. Datation des couches par les Associations fossilifères:


Cette méthode se base sur la somme des fossiles trouvés dans une couche donnée. On
considère que tous les fossiles trouvés ensemble sur une couche sédimentaire représentent des
organismes qui ont tous vécu au même temps.

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L'âge de cette photo de famille, c'est-à-dire le moment ou a été pris le cliché, est relativement facile
à déterminer si on sait que le père a vécu de 1903 à 1973, que sa fille est née en 1934 et vit toujours,
et que le petit-fils est né en 1972 mais décédé en bas âge, en 1980. La seule période de temps où ces
trois personnes ont été vivantes en même temps est en 1972-73, d'où l'âge de la photo.
On fait de la sorte avec les fossiles. Soit un assemblage de fossiles (A, B, C, D et E) qui se trouve
dans une même couche. On consulte les catalogues pour connaître quelle a été la durée de vie de
chacun des organismes qu'ils représentent.

Si on y apprend que :
A est connu du Silurien inférieur au Carbonifère inférieur,
B est connu du Dévonien inférieur au Carbonifère supérieur,
C a une durée de vie très longue qui va de l'anté-Ordovicien au post-Carbonifère,
D va de l'Ordovicien supérieur au Dévonien inférieur,
E va du Silurien supérieur au Dévonien supérieur.
On remarque que la seule période où ces formes ont pu se retrouver ensemble (dans le même
milieu) correspond au temps où elles ont pu vivre toutes en même temps: Le Dévonien inférieur.
L'assemblage et la couche qui le contient datent donc du Dévonien inférieur.
Aucun de ces fossiles pris individuellement n'aurait pu fournir un âge aussi précis.

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4) Principe de recoupement
Ce principe indique que tout objet géologique qui recoupe un autre lui est postérieur. deux cas sont à
envisager :
I. Premier cas :
Formation (couches précédemment déposées dans un bassin sédimentaire) recoupée par un filon
volcanique ou par une intrusion magmatique, ce filon ou cette intrusion est plus récent que la formation
qu’ils recoupent.

Filon recoupant une série sédimentaire :


Le filon est plus récent que la série qu'il recoupe

II. Deuxième cas :


Lorsque des déformations souples (plis) ou cassantes (failles) affectent une série sédimentaire, ces
évènements tectoniques sont plus récents que les roches déformées les plus jeunes.
Exemple 1: Voici 4 terrains A, B, Cet D affectés par un pli.

Etablissons la chronologie des évènements :

 Au départ les couches se déposent horizontalement


D'après le principe de superposition (vu plus haut), on peut affirmer que :
A est plus ancien que B
B est plus ancien que C
C est plus ancien que D
La couche la plus ancienne est donc A, la plus récente est D.
 Ensuite ces couches ont été plissées, donc le pli s'est formé après le dépôt de la couche
plus jeune c'est à dire D.
Donc le pli est plus récent (est postérieur) que la couche la plus jeune c'est à dire D.
On a donc établi la chronologie (l'histoire géologique) de ces couches de terrain.

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Exemple 2: terrains A, B, C et D affectés par une faille.

Même raisonnement que précédemment:


 Au départ les couches se déposent horizontalement
A plus ancien que B
B plus ancien que C
C plus ancien que D
A est le terrain le plus ancien, D est le terrain le plus récent.
 Ensuite les trois couches ont été affectées par une faille.
Donc la faille est postérieure (plus jeune) au terrain le plus jeune c'est à dire D.
On a donc la chronologie suivante:
a. dépôt de la couche A
b. dépôt de la couche B
c. dépôt de la couche C
d. dépôt de la couche D
e. Puis déformation de ces 3 couches par la faille F.
La faille F est donc plus récente (est postérieure) que la couche la plus jeune, couche D.

1, 2, 3, 4 sont superposés, les niveaux intrusifs 5 6 et 7 recoupent 1 2 3 et 4 ils sont donc plus
récents, 6 recoupe le dyke 5 qui est donc plus ancien, enfin l’intrusif 7 qui recoupe 6 est donc
le plus récent.
Ordre chronologique : 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7

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1. C et D premiers dépôts sédimentaires
2. intrusion granitique E qui a provoqué un métamorphisme de contact dans formations C et D.
3. ravinement du granite
4. dépôt de la couche B
5. la faille F
6. ravinement
7. dépôt de la couche A
8. ravinement de la couche A.

5) Principe de recouvrement
Ce principe indique que toute structure (couche sédimentaire ou volcano-sédimentaire ou coulée
volcanique...) qui recouvre une autre (déformée ou pas) est postérieure à cette dernière. Ce principe est
utilisé pour expliquer des situations plus complexes : Lacune sédimentaire et discordance.

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 Lacune sédimentaire
Intervalle de temps manquant dans l’enchainement sédimentaire soit par:
- Absence de sédimentation par une régression marine

- Érosion (ravinement sous marin : entre des strates parallèles et non déformées ou à l’air libre) qui a
supprimé des couches et ou des reliefs.

 Discordance
On appelle discordance, une limite qui exprime une interruption dans la sédimentation pendant un
intervalle de temps. Elle peut se présenter sous deux formes : La discordance de ravinement et la
discordance angulaire.

 La discordance de ravinement représentée par une surface irrégulière


d'érosion sous-marine entre des strates parallèles. Cette surface
exprime la cessation de la sédimentation plus leur ravinement
(érosion) mais sans déformation.

 La discordance angulaire représentée par une surface d'érosion


recoupant d'anciennes séquences déformées par la tectonique.
Cette discordance implique le plissement (ou le basculement)
et le soulèvement, l'érosion d'anciennes couches sur lesquelles
reposent de nouvelles couches transgressives.
Les couches situées sous la discordance sont antérieures à celles
qui sont au-dessus.

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Dépôt Plissement et soulèvement
Les couches Les forces tectoniques de
sédimentaires compression plissent ces
se déposent à couches originellement
l’horizontale. horizontales.

Erosion Nouveau dépôt


Les couches Des nouvelles couches se
plissées sont déposent horizontalement
érodées et les au dessus suite à une
reliefs sont transgression marine.
lissés. La surface qui sépare
ces deux ensembles est
une discordance angulaire.

Terrains triasiques horizontaux recouvrant en discordance des terrains du carbonifère plissés et érodés.
Histoire géologique de cette région:
1. Dépôt des roches de la série sédimentaire (série A)
2. Déformation de ces roches qui sont plissées
3. Erosion de ces formations plissées
4. Dépôt d'une nouvelle série sédimentaire (série B)

6) Principe d’inclusion
Ce principe postule que tout objet contenu dans un autre est antérieur à celui-ci.

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Le glaucophane est inclus dans l'actinote, il s'est donc plus ancien que l'actinote.

Enclaves sédimentaires dans le Granite rose,


elles sont donc antérieures à la mise en place de ce granite.

Les principaux évènements à repérer sur une coupe :

‐Phénomènes sédimentaires :
Dépôts successifs de couches superposées. Sur une coupe il peut apparaître plusieurs séries sédimentaires :
chaque série est caractérisée par des couches parallèles et les différentes séries sont séparées en général par
des discordances (contact entre deux couches non parallèles). Souvent, les discordances apparaissent après
une phase d’érosion de la série précédente.

‐ Phénomènes tectoniques :
Les mouvements tectoniques de convergence ou de divergence des plaques sont à l’origine de deux types
d’évènements : les plis et les failles. D’après le principe de recoupement, plis et failles sont postérieurs aux
couches qu’ils affectent et antérieurs aux couches qu’ils n’affectent pas.

‐ Phénomènes magmatiques :
Comme leur nom l’indique, les roches magmatiques proviennent de la montée et du refroidissement d’un
magma soit en profondeur (roches plutoniques), soit en surface (roches volcaniques). En utilisant le
principe de recoupement, il est possible de dater le refroidissement de ce magma et donc la mise en place
de la roche.
Il est conseillé de déterminer d’abord la chronologie des phénomènes sédimentaires, puis d’intégrer
les évènements tectoniques et magmatiques.

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II - CHRONOLOGIE ABSOLUE
Par opposition à la datation relative qui consiste à situer un événement par rapport à un autre, la datation
absolue vise à obtenir des estimations quantitatives de l’âge des événements géologiques et des objets
géologiques (roche, minéral) grâce à des techniques radiochronologiques qui s’appuient sur la
désintégration radioactive d’isotopes de certains éléments chimiques.

 La radiochronologie :
la datation radiochronoloqique utilise certains éléments chimiques qui ont la propriété de se désintégrer
radioactivement.
En calculant le temps qu'a mis une certaine portion d'un élément contenu dans un minéral à se désintégrer,
on obtient l'âge de formation de ce minéral.
l'atome est composé d'un noyau (protons + neutrons) autour duquel gravitent les électrons.
Toute la masse de l'atome est concentrée dans le noyau, les électrons ayant une masse négligeable.

On appelle isotopes, les atomes d'un élément qui contiennent:


• le même nombre de protons Z (sinon ce ne serait pas le même élément).
• mais pas le même nombre de neutrons : même Z mais différents A.
On identifie un isotope par son nombre de masse A, qui représente la somme des neutrons plus protons.
Par exemple, tous les atomes de carbone contiennent 6 protons, mais ces derniers peuvent se lier à 6, 7, ou
8 neutrons. Il possède ainsi trois isotopes naturels : 12C, 13C et 14C (Carbone 12, ...). Les deux premiers
sont stables tandis que le troisième est radioactif de demi-vie 5.730 années.
Z::nombre de protons
N: nombre de neutrons
A: nombre de masse = Z + N

Quelques isotopes de l’oxygène de l’azote et du carbone.

Deux atomes d'un même élément qui possèdent un nombre de neutrons différent sont des isotopes.
Ils ont les mêmes propriétés chimiques, mais leurs propriétés physiques peuvent être différentes.
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Exemple : 12C et 14C sont des isotopes car leurs propriétés chimiques sont semblables, mais leurs
propriétés physiques sont différentes (14C est radioactif alors que 12C ne l'est pas).

 Notion de radioactivité et de décroissance radioactive


La radioactivité d'un atome est un phénomène lié à son noyau.

Le noyau des atomes radioactifs est plus ou moins instable et a tendance à « exploser » en morceaux plus
petits en émettant des rayonnements. On dit alors qu'il est radioactif.
Lorsque le noyau se désintègre, les morceaux obtenus ne contiennent plus le même nombre de neutron
que l'atome d'origine : l'atome d'origine se transforme en un autre élément (l'élément « père » se
transforme en un élément « fils »), et à chaque désintégration, le stock d'atomes d'origine diminue et le
stock de nouveaux éléments formés augmente.
Si on établit le graphique de la population d'origine (quantité d'éléments « père ») en fonction du temps,
on obtient une courbe exponentielle décroissante.
La vitesse de décroissance radioactive est propre à chaque élément radioactif. Le temps de vie d'un
échantillon donné ne peut être envisagé (temps infini), donc on parle du temps de demi-vie ou période
radioactive T. C'est le temps au bout duquel la quantité de matière radioactive est divisée par deux.
T varie d'un isotope à l'autre.

 Principe de datation radiométrique


La loi de la désintégration est la même pour chaque élément radioactif même si le taux de désintégration
varie d'un élément à un autre.
Chaque élément radioactif se désintègre d’une façon caractéristique et constante qui ne dépend ni de l’état
physique (pas d’influence de T, P…) ni de l’état chimique (dans un oxyde, ou phosphate, granite –acide-,
basalte –basique…)
Un élément P (père) radioactif se désintègre progressivement en élément F (fils). Cette désintégration est
beaucoup plus abondante qu'il s'est écoulé plus de temps.
Ex. de transformations : uranium-thorium
238U ----> 234Th + 4He
La figure X montre que la proportion d'atomes pères (P) qui se désintègrent pendant chaque unité de temps
(dt) est toujours la même. Le nombre d'atomes pères se désintégrant diminue de manière continue en
même temps que le nombre d'atomes fils augmente proportionnellement.

On est parti d'un système à 16 éléments Figure X


isotopiques X

- A t=T, il ne reste plus que 8 isotopes


noirs, 8 isotopes blancs ont été produits.
- A t=2T, il ne reste plus que 4 noirs
pour 12 blancs,
- A t=3T, il ne reste plus que 2 noirs
pour 14 blancs,
- A t=4T, il ne reste plus que 1 noir pour
15 blancs
On est parti d'un système à 16
éléments isotopiques et il y en a toujours
16 dans le système : on dit que le
système est clos ou fermé, il n'y a pas
d'apport extérieur ou de pertes.
P et F
Quantité d'éléments "pères" ou "fils" 15
0 T 2T 3T 4T temps
La quantité transformée (dN), dans un petit espace de temps (dt) est proportionnelle à la quantité initiale
d’éléments instables (N). La désintégration de l'élément P suit une loi exponentielle exprimée par une
équation qui s’écrit:
dN/dt= -λN
et λ est la constante de désintégration de l'élément radioactif et elle s'exprime en an-1.
L’intégration de cette équation donne : Nt= N0. e- λ t
Nt= le nombre d’atomes à l’instant t ; N0= le nombre d’atomes à l’instant initial
Et t=1/λ . Ln N0 / N1
Pour qu’un élément radioactif perde la moitié de sa masse, il faut un temps T :
N0/2= N0. e- λT ----> N0/ 2N0= e- λT ---->1/2= e- λ T ou λT = Ln2 =0,6931
Et T=0,6931/λ
Le temps T est appelé période de l’élément qui correspond à la demi-désintégration (ou la demi-vie de
l’élément) ;
Le tableau ci-après donne une idée sur les périodes et les tranches d'âge pouvant être obtenues en étudiant
quelques couples d'isotopes:
COUPLES D'ISOTOPES PERIODES AGES MESURES
Uranium-Plomb :238 U / 206 Pb 4,47 GA > 25 MA
Rubidium-Strontium:87 Rb / 87 Sr 48,8 GA > 100 MA
Potassium-Argon:40 K / 40 Ar 1,31 GA 1 à 300 MA
Carbone-Azote:14 C / 14 N 5 730 années 100 à 50 000 ans

 Méthodes utilisées :

 méthode 14C pour les objets récents d’origine biologique, riches en matière organique,
 méthode Rubidium-Strontium (87Rb/87Sr): Cette méthode est utilisée pour les roches
éruptives et métamorphiques. Les isotopes se concentrent dans les micas et feldspaths
potassiques. Cette méthode permet de remonter aux âges plus anciens.
 méthode Potassium-Argon (40K/40Ar) : Cette méthode est utilisée pour dater les roches
éruptives et métamorphiques contenant le mica blanc, mica noir, ou feldspath potassique.
 méthode Uranium-Plomb (238U/206Pb) pour les roches granitiques ainsi que les roches
sédimentaires détritiques.

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 EXEMPLE DE DATATION D’UN GRANITE

L’analyse chimique d’un minéral d’un granite a fourni 245µg (la masse restante) d’uranium 238
pour 47 µg de plomb 206.
a) Quel est l’âge du minéral ? sachant que :
U238 -Pb206 + 8 He4 avec λ= 1,537.10-10/an
b) Peut-on utiliser ces résultats pour un conglomérat qui contiendrait ce granite en galets ?
Solution
a) U238 -Pb206 + 8 He4 avec λ= 1,537.10-10/an
Quelle est la quantité d’U qui s’est désintégrée pour donner 47 µg du Pb ?
238 g U238 ->206 g Pb206
238 µg d’U 206 µg de Pb
X µg d’U47 µg de Pb
X= 238x47/206= 54,3 µg
47 µg Pb 206 provient de 47 x 238/206 µg = 54,3 µg d'U238.
Soit Mo la masse initiale de U238, Mo=245+54,3
soit Mt la masse (restante) à l'instant t de U238, Mt =245
t =1/λ .ln Mo/Mt=1/λ. ln 245+54,3/245
t =1/λ .ln 299,3/245
t =1/λ .ln 1,22
t =1/1,537.10-10 .0,20
t= 1300 M. A.
b) Les galets du conglomérat sont remaniés. L'âge du conglomérat est donc postérieur à celui de la
formation des galets et du granite.

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L'ECHELLE DES TEMPS GEOLOGIQUES

La biostratigraphie et les méthodes de géochronologie permettent de reconstituer l'histoire géologique d'une


région donnée.

Les recoupements généralisés à l'échelle du globe ont permis d'établir un calendrier de référence appelée
échelle stratigraphique internationale des temps géologiques basée, à la fois sur la géochronologie relative et
absolue. Cette échelle présente les subdivisions suivantes en millions d’années (ma) :

1°) - Eons (=Eonothèmes)


Un éon représente l'intervalle de temps géologique le plus grand de plusieurs centaines de millions d’années
(Ma). On distingue 4 Eons. Du plus ancien au plus récent :

1 -Le Hadéen (-4600 Ma à -4000 Ma )


Formation de la Terre et de la Lune

2 -L'Archéen(-4000 Ma à -2500 Ma) :


Anciennes roches à organismes unicellulaires

3 -Le Protérozoïque (-2500 Ma à -541 Ma)


Organismes multicellulaires primitifs

Hadéen+Archéen+ Protérozoïque = Précambrien

4 -Le Phanérozoïque (-541 Ma à aujourd'hui)


Développement de la vie

PHANEROZOIQUE(-541 ma à aujourd'hui)
PRECAMBRIEN

PROTEROZOIQUE(-2500 ma à -541 ma)

ARCHEEN(-4000 ma à -2500 ma)

HADEEN(-4600 ma à -4000 ma).

- Le Hadéen couvre le début de l'histoire de la Terre (-4600 ma à -4000 ma). Il n'existe pas de roches de cet
âge à cause de l'érosion et de la subduction.
- L'Archéen (-4000 ma à -2500 ma) qui représente les roches les plus anciennes sur Terre - ces roches
contiennent des traces d'organismes microscopiques (bactéries).
- Le Protérozoïque (-2500 ma à -541 ma) suit l'Archéen et ses roches contiennent des traces de micro-
organismes multicellulaires mais il y manque certains parties solides. La stratigraphie des roches archéennes
et protérozoïques est moins connue que celle des roches plus jeunes parce que ces roches anciennes ont été
déformées, métamorphisées et érodées.
- Le Phanérozoïque (-541 ma à aujourd'hui) est l'éon le plus récent. Les roches du Phanérozoïque contiennent
beaucoup d'évidence de vie et les parties solides des organismes sont bien fossilisées.

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2°) - Eres (= Erathèmes)
Les éons sont subdivisés en ères dont les limites sont marquées par de grands bouleversements biologiques
(grandes extinctions), paléogéographiques (Orogenèse) …
- L’éon hadéen n’est pas subdivisé en ères car on n’a pas encore de repères.
- L’éon archéen est subdivisé en 4 ères :
 l’Eoarchéen (-4000 ma à -3600 ma),
 le Paléoarchéen (-3600 ma à -3200 ma)
 le Mésoarchéen (-3200 ma à -2800 ma)
 le Néoarchéen (-2800 ma à -2500 ma).

PHANEROZOIQUE
PROTEROZOIQUE
Néoarchéen(-2800 Ma à-2500 Ma)
ARCHEEN
(-4000ma à

Mésoarchéen(-3200 Ma à –2800 Ma)


-2500ma)

Paléoarchéen(-3600 Ma à -3200 Ma)


Eoarchéen (-4000 Ma à -3600 Ma)
HADEEN

- L’éon protérozoïque est subdivisé en 3 Eres :


 le Paléoprotérozoïque (-2500 ma à -1600 ma),
 le Mésoprotérozoïque (-1600 ma à -1000 ma),
 le Néoprotérozoïque (-1000 ma à -541 ma).

PHANEROZOIQUE
(-2500 ma à -541 ma)
PROTEROZOIQUE

Néoprotérozoïque (-1000 ma à -541 ma)

Mésoprotérozoïque (-1600 ma à -1000 ma)

Paléoprotérozoïque (-2500 ma à -1600 ma)

ARCHEEN
HADEEN
- L’éon phanérozoïque est subdivisé 3 Eres:
 le Paléozoïque (vie ancienne - 541 ma à -252,1 ma),
 le Mésozoïque (vie intermédiaire -252,1 ma à -66 ma)
 le Cénozoïque (vie récente - 66 ma à aujourd'hui).
Au Paléozoïque, les formes de vie incluent des invertébrés marins, des poissons, des amphibiens, et des
reptiles. Certaines plantes y ont également apparu et évolué.
Le Mésozoïque est l'ère des dinosaures qui sont devenus les vertébrés les plus importants.
Des mammifères sont apparus vers la fin du Mésozoïque et dominent le Cénozoïque.

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(-541 ma à aujourd'hui)
PHANEROZOIQUE
Cénozoïque (vie récente - 66 ma à aujourd'hui)

Mésozoïque (vie intermédiaire -252,1 ma à -66 ma)

Paléozoïque (vie ancienne - 541 ma à -252,1 ma

PROTEROZOIQUE
ARCHEEN
HADEEN

3°) - Les périodes (=Systèmes)

Une période est une subdivision d'une ère sur l'échelle des temps géologiques.

Les ères archéennes ne sont subdivisées en périodes; alors que celles des éons protérozoïque et
phanérozoïque montrent plusieurs périodes :

- L’ère paléoprotérozoïque comprend 4 périodes : le Sidérien (-2500 ma à -2300 ma), le Rhaycien (-2300
ma à -2050 ma), l’Orosirien (-2050ma à -1800 ma) et le Stathérien (-1800ma à -1600 ma).

- L’ère mésoprotérozoïque comprend 3 périodes : le Calymmien (-1600 ma à 1400 ma), l’Ectasien (-1400
ma à -1200 ma), le Sténien (-1200 ma à -1000 ma),
- L’ère néoprotérozoïque comprend 3 périodes : le Tonien (-1000ma à -850 ma), le
Cryogénien (850ma à -635 ma), l’Ediacardien (-635 ma à -541 ma).

PHANEROZOIQUE
Ediacardien (-635 ma à -541 ma)
Néoprotérozoïque (-1000 ma à -541 ma)
(-2500 ma à -541 ma)
PROTEROZOIQUE

Cryogénien (850ma à -635 ma)


Tonien (-1000 ma à -850 ma)
Sténien (-1200 ma à -1000 ma)
Mésoprotérozoïque (-1600 ma à -1000 ma) Ectasien (-1400 ma à -1200 ma)
Calymmien (-1600 ma à 1400 ma)
Stathérien (-1800 ma à -1600 ma)
Orosirien (-2050 ma à -1800 ma)
Paléoprotérozoïque (-2500 ma à -1600 ma)
Rhaycien (-2300 ma à -2050 ma)
Sidérien (-2500 ma à -2300 ma)
ARCHEEN
HADEEN

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- L’ère Paléozoïque est subdivisé en 6 périodes : le Cambrien (-541 ma à -485,4 ma), l’Ordovicien
(485,4ma à 443,4 ma), le Silurien (-443,4ma à -419,2 ma), le Dévonien (-419,2 ma à -358,9 ma), le
Carbonifère (-358,9 ma à -298,9 ma) et le Permien (-298,9 ma à -252,1 ma), A signaler ici que le
Carbonifère est subdivisé en 2 sous-périodes : Le Mississipien et le Pennsylvanien.

Permien (-298,9 ma à -252,1 ma)


Pennsylvanien
Carbonifère(-358,9 ma à -298,9 ma)
Mississipien
Paléozoïque (vie ancienne)
- 541 ma à -252,1 ma Dévonien (-419,2 ma à -358,9 ma)
Silurien(-443,4ma à -419,2 ma)
Ordovicien(485,4ma à 443,4 ma)
Cambrien(-541 ma à -485,4 ma)

- L’ère Mésozoïque comprend 3 périodes : le Trias (-252,1 ma à -201 ma), le Jurassique (-201ma à 145
ma) et le Crétacé (-145 ma à 66 ma).

Crétacé (-145 ma à 66 ma)


Mésozoïque (vie intermédiaire)
-252,1 ma à -66 ma Jurassique (-201ma à -145 ma)
Trias (-252,1 ma à -201 ma)

- L’ère Cénozoïque comprend 3 périodes : le Paléogène (-66 ma à -23,03 ma), le Néogène (-23,03 ma à -
2,58 ma) et le Quaternaire (-2,58 ma à aujourd’hui).

Quaternaire (-2,58 ma à aujourd’hui)


Cénozoïque (vie récente)
- 66 ma à aujourd'hui Néogène (-23,03 ma à -2,58 ma)
Paléogène (-66 ma à -23,03 ma)

4°) - Les époques (=Séries)


Les périodes sont subdivisées en époques sur la base d'association de fossiles stratigraphiques spécifiques.
Leur durée moyenne est d’environ 15 Ma (sauf pour le Quaternaire).
Leurs limites suivent les mêmes règles que pour les Périodes.
Désignation : adjectif inf., moyen, sup. (Crétacé inf., sup.) ou encore « -cène » (Eocène, Oligocène…).

5°) - Les étages (=Ages)


Les étages successifs sont désignés par un nom de lieu qui évoque le stratotype (formation géologique
référencée mondialement qui a caractérisé cette période). Plusieurs étages forment une époque. Le nom de
l'étage est le plus souvent dérivé de celui d'un lieu géographique ou historique, actuel ou antique auquel
on ajoute le suffixe ien.

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EON ERE PERIODE EPOQUE ETAGE
Quaternaire (-2,58 ma à
Cénozoïque (- 66 ma aujourd’hui)
à aujourd'hui) Néogène (-23,03 ma à -2,58 ma)
Paléogène (-66 ma à -23,03 ma)
Crétacé (-145 ma à 66 ma)
Tithonien
Supérieur Kimmeridgien
Oxfordien
Callovien
Bathonien
Mésozoïque Moyen
Jurassique (-201ma à -145 ma) Bajocien
PHANEROZOIQUE (-252,1ma à -66 ma) Aalenien
(-541ma à aujourd'hui) Toarcien
Pliensbachien
Inférieur
Cinémurien
Hettangien
Trias (-252,1 ma à -201 ma)
Permien (-298,9 ma à -252,1 ma)
Carbonifère(-358,9 ma à -298,9 ma)
Paléozoïque Dévonien (-419,2 ma à -358,9 ma)
(- 541ma à -252,1 ma) Silurien(-443,4ma à -419,2 ma)
Ordovicien(485,4ma à 443,4 ma)
Cambrien(-541 ma à -485,4 ma)
Ediacardien (-635 ma à -541 ma)
Néoprotérozoïque
Cryogénien (850ma à -635 ma)
(-1000ma à -541 ma)
Tonien (-1000ma à -850 ma)
Sténien (-1200 ma à -1000 ma)
Mésoprotérozoïque
PROTEROZOIQUE Ectasien (-1400 ma à -1200 ma)
(-1600ma à -1000ma)
(-2500ma à -541ma) Calymmien (-1600 ma à 1400 ma)
Stathérien (-1800 ma à -1600 ma)
Paléoprotérozoïque Orosirien (-2050 ma à -1800 ma)
(-2500ma à -1600ma) Rhaycien (-2300 ma à -2050 ma)
Sidérien (-2500 ma à -2300 ma)
Néoarchéen
(-2800 ma à-2500 ma)
Mésoarchéen
ARCHEEN (-3200ma à –2800 ma)
(-4000 ma à -2500 ma) Paléoarchéen
(-3600ma à -3200 ma)
Eoarchéen
(-4000ma à -3600ma)
HADEEN
(-4600 ma à -4000 ma)

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