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1. La paléontologie : Ce terme est constitué de trois mots grecs : paléo, du grec palaios (παλαιος) qui
signifie ancien ; onto, du grec ontos (οντος), vie, être et logie, du grec logos (λογος), la science. La
paléontologie est donc la science qui étudie les anciennes formes de vie conservées sous forme de fossiles.
Elle s’intéresse à toute forme de trace laissée par un organisme vivant, fossilisé dans la roche.
2. Les fossiles :
Du latin, fossilis « tiré de la Terre ». Ce sont les restes ou traces d’organismes vivants animaux ou plantes
qui ont été conservés dans les roches (principalement sédimentaires) et peuvent êtres de toutes tailles
(microfossiles et macrofossiles), on parle des « archives sédimentaires ». Les fossiles peuvent être classés en
trois catégories :
• l’organisme lui-même : Cas exceptionnel ou l’organisme entier est conservé exemple : mammouths
dans la glace, insectes dans l’Ambre …
• le squelette ou fragments de squelette : c’est le cas le plus fréquent, la partie organique de
l’organisme est détruite et seule la partie dure ou le squelette est fossilisé.
Il peut être conservé en entier ou en fragments. Selon sa nature minéralogique, on a des squelettes :
-siliceux (SiO2) ex. Spongiaires, diatomées (algues marines ou lacustres enfermées dans une coque
siliceuse), radiolaires (protozoaires marins).
Remarque : Les squelettes siliceux et calcitiques sont les plus résistants mais dépendent aussi du milieu.
- Les traces de repos (fig.2) : empreintes laissées par les organismes au repos ex. trace de repos
d’étoile de mer.
- Les traces de nutrition : la prédation : Ce sont les traces laissées sur les restes d’organismes par
l’acte de prédation, (trous ronds laissée par les gastéropodes carnivores sur des coquilles de mollusques par
exemple). La digestion (gastrolithes) ou d’excrétion (coprolithes). Dans les cas de conservation favorables,
on peut retrouver le contenu stomacal de fossiles, c'est-à-dire principalement des fossiles d’autres espèces
ingérées mais aussi parfois de petites pierres qui permettent de faciliter l’aspect mécanique de la digestion.
On les nomme « gastrolithes ». Les déjections se retrouvent également parfois à l’état de fossiles : souvent
de forme ellipsoïdales, ce sont les coprolithes.
- Les traces d’activité humaine (fig.4) : outils humains dont la perfection suit l’évolution de
l’Homme.
A1- Conservation des parties molles (organiques) : La seule possibilité pour préserver ces parties de l’organisme
consiste à ralentir voire stopper les processus de décomposition de la matière organique. Cela peut se faire sous :
- L’effet du froid (congélation), c’est l’exemple des Mammouths de Sibérie (fig.4) retrouvés dans un état de
conservation parfait.
- L’effet de l’anoxie (absence d’oxygène) qui empêche la prolifération des micro-organismes ainsi que la
putréfaction et conduit à la momification (fig.5).
- Inclusion dans l’ambre (fig.6), Il s’agit de résine produite par des conifères qui ont piégé des
organismes terrestres (moustiques, scorpions…) .
A2- Conservation des parties squelettiques : les organismes à squelettes calcitiques sont conservés sans
modification majeure, dans ce cas, seule la couche supérieure de nature chitineuse qui disparait
(Mollusques).
B /Conservation avec modifications profondes :
Ce processus touche essentiellement les parties dures de l’organisme (squelettes, carapaces….) mais il existe
des cas rares où la matière organique est épigenisée. La coquille ou le squelette subi des modifications
minéralogiques, soit à cause de sa nature (transformation de l’aragonite en calcite), ou à cause des
modifications que subit le sédiment. Ces modifications sont des processus d’épigénisation qui affectent
aussi bien les coquilles que le sédiment lui-même. C’est un processus lent où les molécules sont remplacées
par d’autres molécules. Les épigénisations les plus fréquentes sont : Calcification ; silicification, pyritisation,
ferruginisation, gypsification.
Les moules internes sont formés lorsque le sédiment pénètre dans la coquille (bivalves, brachiopodes) et la
remplie, en laissant apparaitre certains détails (traces de muscles chez les bivalves)
Les moules externes sont les empreintes laissées par la coquille dans le sédiment encaissant (moules
externes de trilobites, de bivalves).
Fig.9 : Moules externes et internes
La fossilisation est un événement extrêmement RARE. Durant ce processus lent, quatre étapes peuvent être
distinguées :
1. Dépôt et enfouissement (Un cadavre finit dans une rivière, et recouvert par une coulée de boue par
exemple)
2. Diagenèse (Au fil du temps, les os recouverts de sédiments, se transforment en roches)
3. Fossilisation (Un processus chimique transforme les os en pierre par épigénèse)
4. Erosion (La roche est peu à peu érodée ; les fossiles se retrouvent à la surface et ils sont découverts)
V. Méthodes de la paléontologie :
Echantillonnage aussi bien des roches meubles (marnes) que des roches dures (calcaires). Au cours
des récoltes, il est conseillé de recueillir le plus grand nombre d’échantillons, de récolter les moules
internes et externes, de noter la position exacte de chaque fossile ainsi que de prélever des échantillons du
sédiment environnant.
2°) Au laboratoire
Lavage des marnes pour extraire les micro-organismes qui serviront à l’étude biostratigraphique.
Sections polies et lames minces dans les roches calcaires pour l’étude des microfaciès. La macrofaune
doit être triée et numérotée.
La Taphonomie est l’étude d’un gisement fossilifère, c’est à dire l’étude des conditions de sa mise en place
et des indications que l’on peut tirer des fossiles au sein des couches sédimentaires à savoir la fréquence des
fossiles, leur distribution dans différents niveaux et les déformations subies (séparation des parties dures
d’un même individu, cassure, orientation et position par rapport aux autres). C’est l’étude des processus
biologiques, physico-chimiques et diagenétique qui, intervenant entre la mort des organismes et leurs
enfouissements, assurent leur fossilisation.
1°) L’espèce en biologie : Ernst Mayr (1942) : une espèce est une population ou un ensemble de
populations dont les individus peuvent effectivement ou potentiellement se reproduire entre eux et engendrer
une descendance viable et féconde, dans des conditions naturelles. Carl von Linné, naturaliste suédois du
18me siècle a créé la nomenclature binominale : l’espèce est désignée par deux noms latins soulignés et
suivis du nom de l’auteur qui l’a décrite le premier ainsi que de l’année de cette description. Par exemple
pour désigner le lion : Felis leo Linné, 1758.
La systématique évolue avec les nouvelles découvertes paléontologiques et les nouvelles connaissances. Si
un nom de genre doit changer, le nom de l’auteur est alors mis entre parenthèse.
Pour chaque espèce il existe un échantillon de référence appelé holotype déposé dans une collection, dans un
musée.
3°) La systématique Toute espèce doit être située dans le monde vivant, c’est le travail de classification. Il
existe un certain nombre de degrés hiérarchiques conventionnels. On peut citer les plus importantes :
L’espèce regroupe des sous espèces, variétés. Le nom du genre est un nom latin, il prend une majuscule
et est souligné exemple Homo, désigne l’Homme, au sein de ce genre on peut avoir plusieurs espèces
actuelles et fossiles.
Classe : a ex : Bivalvia
Ordre : da ex : Hippuritoida
Genre Praeradiolites
La paléontologie permet de montrer les transformations des organismes au cours du temps. L’âge de la terre
est de 5 milliards d’années. Les premières traces organiques remontent à environ 3,8-3,5 milliards d’années.
Ces traces correspondent à des bactéries (organismes unicellulaires) anaéorobies qui vont évoluer et vers 2
milliards d’années, on a le développement de bactéries photosynthétiques (vivant grâce à la photosynthèse),
de cyanobactéries (algues filamenteuses de couleur bleu- vert, organismes aérobies) qui vont donner des
structures biosédimentaires laminées appelées stromatolithes. Ces stromatolithes sont très importants, ils ont
changé l’atmosphère en augmentant l’oxygène de l’air.
A environ 600 million d’années, les premiers organismes pluricellulaires, sont caractérisés par l’absence de
squelette. L’exemple le plus connu est la faune d’Ediacara, en Australie.
Dès l’Ordovicien, presque tous les embranchements sont représentés. Par la suite, on constate des
diversifications au sein de ces embranchements. Ces diversifications sont de plus en plus importantes et on
passe ainsi de l’embranchement à l’espèce.
2°) Biostratigraphie
On peut noter pour un organisme donné, un moment où il apparaît et un moment où il disparaît. La durée qui
sépare l’apparition d’une espèce donnée et sa disparition correspond à sa répartition stratigraphique. La
durée de vie d’une espèce est plus ou moins longue.
Les groupes de courte répartition stratigraphique permettent de faire des coupures et de faire une datation
relative, c’est à dire de la biostratigraphie
Les transformations, plus ou moins rapides constatées chez les fossiles, ont permis d’établir des échelles de
chronologie relative des couches sédimentaires, plus la répartition est courte et plus la datation est précise.
La datation précise des couches va permettre de faire des corrélations, c’est à dire de reconnaître des
couches de même âge.
o Répartition stratigraphique d’un fossile
La période à laquelle s’est déposé la première couche qui contiens le fossile (première apparition ou
occurrence), jusqu’à la période à laquelle s’est déposé la dernière couche qui contiens le même fossile
(dernière présence ou occurrence).
o L’âge d’association
En recoupant les différentes répartitions stratigraphiques des fossiles À, B et C retrouvés dans une même
couche stratigraphique, on arrive à obtenir l’âge d’association qui représente la datation relative de la
couche stratigraphique contenant ces fossiles. (fig. 10)
Pour reconstituer un environnement ancien, on se base avec prudence sur le principe d’actualisme ou
d’uniformitarisme qui affirme que l’observation des phénomènes actuels est une clé pour comprendre les
phénomènes géologiques passés.
Dans chaque environnement, il y a des facteurs physicochimiques et biologiques qui lui sont caractéristiques
et qui sont interactifs (interagissant)
- Milieux continentaux qui sont les environnements terrestres, fluviatiles, lacustres, désertiques, glaciaires
etc.
- La province néritique qui s’étend au-dessus du plateau continental et qui est une zone peu profonde, elle
correspond à la zone photique (zone où on a un maximum de lumière)
- La province océanique qui s’étend loin de la côte, vers le large. Elle correspond à la zone aphotique.
La profondeur
Ceux qui vivent à l’extérieur du substrat, dits épibenthiques ou épibiontes ; et ceux qui vivent à l’intérieur du
substrat, dits endobenthiques ou endobiontes.
On observe aussi bien chez les épibenthiques que chez les endobenthiques des formes libres (qui se
déplacent) ou vagiles, et des formes fixes ou sessiles.
Le pelagos comprend deux types d’organismes, ceux qui nagent ou les organismes nectoniques ou necton,
et ceux qui flottent ou organismes planctoniques ou plancton
Remarque : Presque tous les organismes sont pélagiques. Les organismes benthiques sont pélagiques durant
leur stade larvaire
4°) La paléobiogéographie
On reconstitue la position des océans et continents à partir des organismes et de leur paléoécologie