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Chapitre 1 : Généralités et Éléments de définition

Un paléoenvironnement se dit d'un environnement ( écosystème), d'un temps ancien, d'une


époque passée, consistant au regroupement de l'ensemble des caractères biologiques des
biotopes d'une région donnée à un moment précis et passé de son histoire. En effet, tout
environnement, un paléoenvironnement, se compose d'un milieu (biotope), ainsi que des êtres
vivants qui y évoluent (biocénose).Cependant, chacune des composantes d'un
paléoenvironnement doit souvent être étudiée séparément à partir d'éléments différents du
« registre fossile », et faire ensuite l'objet d'une reconstitution.

Un écosystème est un ensemble formé par deux éléments en interaction permanente :

 le biotope, environnement de nature physico-chimique, abiotique, bien délimité dans


l’espace et dans le temps - c’est le lieu de vie présentant des caractéristiques
climatologiques ;
 la biocoenose, ensemble des êtres vivants qui habitent le biotope.

Reconstituer un paléo-écosystème (ou un paléo-environnement) implique de définir un


cadre physico-chimique, de cerner les caractères du climat, de décrire les faunes et les flores
qui constituent les biocénoses, et de mettre en évidence les interactions entre ces différents
composants de la biosphère et de la géosphère.

C’est à partir de l’analyse des données sédimentaires (nature du sédiment, taille des grains,
géométrie des dépôts, figures sédimentaires…) et fossiles (ensemble des espèces fossiles
retrouvées) que sont fondées les reconstructions d’environnements anciens, ou
paléoenvironnements. Plusieurs disciplines travaillent nécessairement en commun à la
reconstitution des paléoenvironnements. À titre d'exemple

 la sédimentologie apporte des données complémentaires d'ordre environnementaux et


géophysiques,
 la paléontologie sert à déterminer la biocénose, à partir des informations contenues
dans la taphocénose.

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Chapitre 2 : Processus sédimentaires
I- Introduction
L'étude des roches sédimentaires que le géologue rencontre à l'affleurement permet de
reconstruire les paléoenvironnements, paléogéographies et paléoclimats à proximité de la
formation de cette roche.
Dans la majeure partie des cas le principe d'actualisme est utilisé. Ce principe est formulé par
Charles Lyell en 1830 : Le présent est la clé pour comprendre le passé. Ce principe
s'appuie sur le fait que la formation d'une roche actuelle dans des conditions actuelles traduit
pour une roche similaire (passé) les conditions passées. Ces conditions s'articulent autour de
quatre processus :

 les conditions d'érosion produisant les sédiments,


 les conditions de transport (par les vecteurs eau et vent),
 les conditions de dépôt,
 l'évolution du dépôt ou « diagenèse ».

Voir cycle de la roche sédimentaire (1ère année)

II- Les milieux de dépôt

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A- Les dépôts continentaux

1- Dépôts éoliens
Le vent dépose sa charge quand sa vitesse diminue. Tout type d’obstacle peut produire une
sédimentation dans la zone protégée qu’il délimite : une touffe d’herbe, un mur… ces dépôts
peuvent être remis en mouvement s’ils ne sont pas fixés par la végétation.

Accumulation de sable en arrière d’un obstacle (ici une touffe d’herbe)

1.1 Dépôts de sable

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2 . Dépôts torrentiels

3 Dépôts fluviatiles

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4. Dépôts lacustre

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B -Dépôts marins
Les milieux marins

1. milieux littoraux (plage et plate-forme littorale)

La sédimentation est à dominance silico-clastique quand l'apport détritique est fort et elle est à
dominance carbonatée là où l'apport détritique est faible avec un climat favorable au
développement des organismes constructeurs.

2. milieux de talus sous-marin:

Les sédiments détritiques rythmés sont mis en place en bas du talus par les courants de
turbidité .

3. bassin et fosse océanique:

Les particules détritiques fins viennent du talus auxquels s'ajoutent les particules fines
tombant de la surface (débris planctoniques, poussières volcaniques...).

C- Les milieux intermédiaires


Ils sont situés aux limites du domaine marin et du domaine continental et présentent des
caractères mixtes.

* estuaires: influence de la mer prépondérante

* deltas: le fleuve a une action dominante; sédimentation abondante.

* lagunes: très étendues si la bordure du continent est très plane.

III-Paramètres d’un milieu de sédimentation

Au cours de la sédimentation, les facteurs physiques, chimiques et biologiques interviennent


d'une façon conjointe. Cette interdépendance rend difficile leur étude systématique.

1- Agents de Transport

 Principaux agents,

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 Caractéristiques physiques de l'agent

La densité, la viscosité et la vitesse de l'agent de transport déterminent la forme de


l'accumulation sédimentaire (corps sédimentaire), et la texture du sédiment (taille, surface,
agencement spatial des grains, ...) Schématiquement:

* vitesse forte : pas de dépôt,

* vitesse faible: décantation,

* viscosité faible: courant de traction, éléments classés,

* viscosité forte: coulée de débris, éléments en vrac.

2- Profondeur d'un milieu de dépôt aquatique


Estimation de l'énergie,
Utilité des fossiles et des traces fossiles,
Liaison profondeur-anoxie,
Profondeur de compensation des carbonates,
Le teneur en oxygène de l'eau diminue généralement avec la profondeur si le corps d'eau n'est
pas intensément brassé.

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Les zones profondes et calmes sont pauvres en oxygène (anoxie). Cependant, une agitation,
même temporaire, de l'eau apporte de l'oxygène de la surface: c'est le cas des tempêtes, des
courants profonds, des courants de turbidité. Certains corps ne peuvent se former ou
s'accumuler qu'en milieu anoxique: la matière organique est fermentée par les micro-
organismes et produit des sulfures et du méthane.

3- Action de la température

4- Paramètres chimiques (Potentiel d'oxydo-réduction (Eh), Acidité ou basicité du


milieu (pH), Salinité)

Paramètres biologiques

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Chapitre 3 : La reconstitution des paléoenvironnements
I- Introduction

Un paléoenvironnement est un environnement ancien. Il recouvre deux réalités : la


géographie et la biologie de l'environnement. On les reconstitue d'après des accumulations de
sédiments et des traces d'activités biologiques. La reconstitution passe par :
 La définition du cadre physico-chimique : le biotope
 L'évaluation du climat
 La description de la faune et de la flore : les biocénoses
 Il faut mettre en évidence les relations entre la biosphère et la géosphère.

II-Les paramètres environnementaux et leurs enregistrements géologiques


1. La salinité
La mer est plus salée aux tropiques et moins aux pôles. S'il y a une salinité importante, on
retrouvera des évaporites. Les meilleures indications sont données par les fossiles.

Organismes et salinité

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Exemple : Peuplement des eaux saumâtres :
 Annélides,
 Bivalves,
 Gastéropodes,
 Crustacés.

 Le nombre d'espèces est réduit, mais il y a beaucoup d'individus car c'est un


environnement particulier (ex : en Mer Morte, il n'y a qu'une seule espèce vivante)

2. La bathymétrie
Il y a une relation évidente entre la profondeur et la répartition de la faune et de la flore en
milieu aquatique. La bathymétrie (profondeur) est reliée à la luminosité et à la composition
des radiations lumineuses, à la pression, la température et l’hydrodynamisme. Les végétaux
chlorophylliens et les animaux herbivores demeurent localisés dans la zone photique, où le
rayonnement solaire reste suffisant pour maintenir une photosynthèse efficace. Les radiations
vertes et bleues pénétrant plus profondément que les rouges et orangées, les algues rouges
sont capables de prospérer à des profondeur plus importantes que les algues brunes et vertes.
Au-delà de 300-500 m règne l’obscurité totale : c’est la zone aphotique où ne s’établissent que
des formes hétérotrophes - bactéries, animaux microphages ou carnivores

Exemple : Répartition des coraux : La forme varie en fonction de l'éclairement

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3. L'hydrodynamisme
• L’hydrodynamisme (les vagues, le courant...) du milieu a des effets multiples. L’action des
vagues et des courants entretient l’agitation des eaux, ce qui assure la dissémination du
plancton et des larves, l’oxygénation du milieu, le renouvellement des nutriments, favorise
l’établissement d’animaux suspensivores.
Inversement, une eau calme favorise la décantation de la matière organique collectée par les
organismes détritivores et limivores. Les coraux pourront construire des formes ramifiées,
assez fragiles.
 l'hydrodynamisme peut jouer un rôle dans la maturation et la respiration de
certains organismes :
Ex : les crinoïdes ont besoin d'un certain type de courant

4. Le climat
Il régule la répartition de la faune et de la flore. Les climats résultent de la combinaison
complexe de facteurs variés : température, vents, courants marins …
La reconstitution des paléoclimats passe par une bonne connaissance de la paléogéographie.
Il existe des indicateurs biologiques du climat :
 Flores tropicales ou tempérées
 Animaux à sang froid
Il existe également des indicateurs sédimentologiques :
 Phénomènes d'altération (formation des sols ),
 Dépôts glaciaires et périglaciaires (climat froid et humide),
 Dépôts éoliens (climat aride, chaud ou froid),
 Dépôts de plate-forme carbonatée (climat tropical).
Enfin, la géochimie minérale permet d'évaluer les paléotempératures.

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III-La démarche paléoenvironnementale

1. La reconstitution de la biosphère
La reconstitution de la biosphère repose largement sur la paléoécologie qui met en évidence
les interactions entre différents types d'organismes. Parmi ces interactions, on trouve des
traces de prédation.
Ex : les ichtyosaures qui mangent les bélemnites
Les trilobites à oeils vers le haut ou vers le bas

2. La reconstitution de la géosphère
Elle mobilise toutes les disciplines géologiques :
La sédimentologie donne des indications sur l'hydrodynamisme, les paléosols, les dépôts
carbonatés … et la géochimie organique indique quels types d'organisme (marins ou
terrestres) vivaient là, s'il y avait de l'oxygène, s'il y avait beaucoup d'organismes …

IV-Reconstitution des paléoenvironnements


1. Exemple continental : l'environnement fluviatile
Indices :
 Sédimentation détritique granoclassée
 Paléosols
 Fentes de dessiccation
 Érosion éolienne
 Climat semi-aride

2. Exemple marin : la lagune de Cerin


Indices :
 Boue calcaire très fine, décantée
 Lamination dues à des voiles bactériens
 Indices de courants préférentiels
 Terriers rares, mortalité en masse
 Fentes de dessiccation, pistes
 Sédimentation épisodique d'une boue carbonatée apportée par les
tempêtes sous un climat semi-aride

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