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et Terre en péril
Ce visiteur commença par affirmer qu’il venait d’un autre monde ou plutôt d’une autre région
de notre univers. Au cours de leurs premiers échanges, Jean était plutôt circonspect, mais il
dut bien vite se rendre à l’évidence : non seulement l’extraterrestre connaissait tout de son
passé, mais il était capable de lire ses pensées et de deviner jusqu’à la plus fugitive de ses
émotions.
Ses extraordinaires révélations ont été consignées en 1995 dans un manuscrit publié en l’an
2000 sous le titre : « Réflexions sur le Destin de la Terre et de l’Univers : le point de vue d’un
extraterrestre. »
Il y a 25 ans, l’écologie était loin d’être en vogue comme aujourd’hui ; elle avait même encore
plutôt mauvaise presse dans la plupart des milieux politiques et scientifiques internationaux,
et il n’était question dans les médias ni de biodiversité, ni d’effet de serre, ni de réchauffement
climatique, ni de menaces planétaires irréversibles. De même, on s'imaginait encore que les
problèmes liés à la surpopulation de certains pays n'auraient aucune incidence sur le reste du
monde.
Voici le message prophétique qui fut alors reçu par Jean de Raigualgue au cours d’une
conversation avec son visiteur, puis consigné 20 années plus tard dans son livre dont voici
quelques extraits.
L’E.T. : Certaines des choses dont je vais vous entretenir vont vous choquer.
Choquer votre intelligence, vos instincts, et même votre sens moral. Je préfère
donc vous prévenir et vous assurer que mon intention n'est ni de vous choquer
ni de vous effrayer indûment.
- Mon rôle est juste de vous faire prendre conscience d'une situation à bien des
égards préoccupante et de vous aider à réfléchir aux moyens d'y faire face.
- Vous personnellement, mais aussi beaucoup d'autres. Vous n'êtes pas le seul
à qui nous parlons des dangers qui menacent la Terre, et surtout ses
habitants.
- Il y à de quoi !
- En gaz carbonique, mais en d'autres gaz aussi. Des gaz comme le méthane,
l'oxyde nitreux, le dioxyde de souffre, l'ozone ou les chlorofluorocarbones. Tous
contribuent à des degrés divers à cet effet de serre. La température moyenne de
votre planète est en rapide augmentation. Ce réchauffement va bientôt
provoquer de très graves bouleversements climatiques. À long terme, il risque
de rendre la terre inhabitable.
- J'avais déjà entendu parler de l'effet de serre, dis-je, mais je pensais que les
émissions liées aux activités de l'homme étaient recyclées de façon naturelle…
Ce qui est vrai pour le gaz carbonique est également vrai des autres gaz
inducteurs de l'effet de serre. Bien qu'ils soient beaucoup moins abondants
(par exemple, il y a 200 fois moins de méthane que de gaz carbonique dans
l'atmosphère), ceux-ci captent beaucoup plus efficacement le rayonnement
infrarouge émis par le soleil (10 000 fois plus dans le cas des
chlorofluorocarbones).
Les effets de ces gaz se cumulent. Le résultat net de cette interaction est de
renforcer l'effet de serre.
L'ennuyeux est que, au-delà d'un certain seuil, dont vous vous rapprochez
sans cesse, l'emballement de la machine atmosphérique risque d'échapper à
tout contrôle. Ce serait une véritable catastrophe !
Au mieux, votre espèce serait éradiquée de la surface de la terre. Au pire, la
Terre connaîtrait le même sort que la planète Vénus et deviendrait une boule
brûlante où toute l'eau s'évaporerait et où tout vie deviendrait impossible.
- Oh ! Je ne cherche pas à vous faire peur. Je vous accorde cependant que les
perspectives que l'évolution actuelle de votre planète rend possibles n'ont rien
de très réjouissantes pour vous.
- Est-ce irrémédiable ?
- S'il n'y avait que les aérosols ! Il y a des quantités d'autres applications pour
les chlorofluorocarbones.
Par exemple l'industrie du froid, le nettoyage des circuits électroniques, la
fabrication des matières plastiques…
- Ce réchauffement que vous annoncez va-t-il faite monter le niveau des océans
?
- Relativement peu, mais suffisamment quand même pour poser de très graves
problèmes. Je m'explique: l'augmentation de la température globale, va
renforcer le niveau des précipitations, entre autres au niveau des pôles, ce qui
aura pour effet de renforcer l'épaisseur de la couche de glace.
- Vous voulez dire que plus le climat global deviendra chaud, plus la quantité
de neige et de glace augmentera aux pôles ?
- Exact. Ce sera surtout vrai pour le pôle Sud où la quantité de glace est
beaucoup plus importante et où celle-ci s'appuie sur le socle d'un continent. Si
toute la calotte glacière Nord venait à fondre, le niveau des mers ne monterait
que de quelques centimètres. Dans le cas de l'hémisphère Sud, le niveau des
mers monterait de près de soixante dix mètres.
Ce n'est pas très étonnant si vous considérez que 90% des glaces sont
concentrés dans l'antarctique et au Groenland. L'augmentation de la
température globale de trois, quatre ou cinq degrés renforcera les glaces du
pôle Sud et du Groenland, mais finira par avoir raison des glaces du pôle Nord
qui fondront progressivement.
- Entièrement ?
Encore une fois, l'action de l'homme sur votre planète induit des
changements beaucoup plus rapides que ce qu’elle est capable de gérer. Il
faut des milliers d'années à la Terre pour retrouver son équilibre climatique
quand les conditions à sa surface changent. Bien sûr, votre planète est
programmée pour s'adapter à des déséquilibres lents et passagers. Elle peut
digérer certains excès. Mais, au-delà d'un certain seuil, rien ne va plus. C'est
comme un ressort qui casse à force d'être sollicité. C'est comme une bille que
vous faites tourner dans une bassine : les parois de la bassine ont tendance à
ramener la bille vers le bas ; plus la vitesse de la bille augmente, plus celle-ci
monte le long des parois … jusqu'au moment où il n'y a plus de paroi pour
contenir la bille. Quand celle-ci est éjectée de la bassine, il n'y a plus de retour
à l'équilibre possible.
Dans cet exemple, la bille symbolise les gaz inducteurs de l'effet de serre qui
s'accumulent dans l'atmosphère à un rythme de plus en plus rapide ; les
parois de la bassine sont des mécanismes naturels qui viennent contrebalancer
les effets de cette accumulation. Quand ceux-ci seront saturés, la machine à
transformer la terre en fournaise, deviendra incontrôlable.
- Laquelle ?
Je réfléchis un instant.
C'était la troisième fois que le visiteur insistait sur l'urgence de réduire ces
fichues émissions. Je ne pus m'empêcher d'être frappé par la réelle inquiétude
qui se dégageait de son discours.
Inversement, vous avez eu des années avec des hivers anormalement secs,
pendant lesquels vos nappes phréatiques ont accusé des déficits en eau
considérables. Les tornades et les cyclones, jusqu'alors réservés aux
latitudes tropicales, commencent à remonter vers les latitudes dites
tempérées. Cette instabilité va aller en augmentant dans les années à
venir, avec les répercussions que vous imaginez sur les récoltes et les
activités humaines. Et ce n'est que le début du scénario !
- Il doit bien être possible de faire quelque chose ! dis-je. Il doit être possible de
limiter nos émissions.
- C'est trop ?
- Je pense que vous pouvez facilement comprendre qu’il y a un lien direct entre
le volume de vos émissions et l’accroissement de la population mondiale. Plus il
y a d’hommes sur la Terre, plus les besoins en énergie augmentent, plus les
ressources naturelles sont mises à contribution, plus il y a déforestation,
destruction de l’environnement et pollutions en tous genres.
- Vous devez d’abord changer votre style de vie, vous, dans les pays dits
développés. Radicalement. J’entends par là que vous devez rationaliser votre
existence, vivre plus simplement, plus en contact avec la nature, gaspiller
moins. Ce n’est qu’en changeant votre façon de vivre que vous pourrez imposer
aux pays du tiers monde un modèle de développement crédible.
- Mais les pays développés ne sont pas atteints par la surpopulation. Il paraît
que c’est même le contraire. Certains, par exemple, disent que la France est
sous-peuplée !