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Existe-t-il vraiment une inertie

climatique de 20 ans ?

Il existe une idée reçue persistante selon laquelle ‘le climat serait bouclé
pour 20 ans et que si nous agissons maintenant, nous ne verrions que les
effets dans 20 ans. Bonne nouvelle : ce n’est pas ce que disent les dernières
recherches scientifiques, et il est important d’expliquer pourquoi afin
d’éviter l’inaction climatique. Cet article est une traduction d’un excellent
article de Carbon Brief que nous avons traduit avec Christophe Cassou, que je
partage ici avec l’accord de l’auteur.

Le réchauffement climatique s’arrêtera-t-il dès que


les émissions nettes seront nulles?
Les médias affirment souvent que le monde est confronté à un “réchauffement
déjà acté pour l’avenir” en raison des émissions passées, ce qui signifie que
des températures plus élevées sont “verrouillées“, “sur les rails” ou
“inévitables“, quels que soient les choix de société pris aujourd’hui.

Les meilleures connaissances disponibles montrent qu’au contraire, le


réchauffement devrait plus ou moins s’arrêter lorsque les émissions de
dioxyde de carbone (CO2) seront nulles, ce qui signifie que l’Homme a le
pouvoir de choisir son avenir climatique.

Lorsque les scientifiques ont récemment mis en évidence ce résultat, il a été


rapporté comme une nouvelle découverte scientifique. Cependant, la communauté
scientifique a reconnu depuis au moins 2008 que des émissions nulles de CO2
impliquaient probablement des températures stables dans le futur. Le rapport
spécial du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat
(GIEC) de 2018 sur un réchauffement à 1,5°C a d’ailleurs mis l’accent sur les
scénarios d’émissions nulles, décrivant des conclusions similaires.

Une grande partie de la confusion autour du réchauffement engagé provient du


mélange entre deux concepts différents : un monde où les niveaux de CO2 dans
l’atmosphère ou concentrations restent aux niveaux actuels ; et un monde où
les émissions atteignent le niveau net zéro et où les concentrations
commencent à diminuer.
Cependant, même dans un monde où les émissions de CO2 seraient nulles, de
grandes incertitudes subsistent quant au devenir des émissions de gaz à effet
de serre (GES) autres que le CO2, tels que le méthane et l’oxyde nitreux, des
émissions d’aérosols sulfatés qui refroidissent la planète, des processus de
rétroaction à long terme et de la variabilité naturelle du système
climatique.

En outre, on s’attend à ce que les températures restent stables plutôt que de


baisser pendant quelques siècles après que les émissions auront atteint le
niveau zéro, ce qui signifie que le changement climatique qui s’est déjà
produit sera difficile à inverser en l’absence d’émissions négatives nettes à
grande échelle.

Concentrations constantes vs émissions nulles


La confusion qui entoure l’impact des émissions nulles est compréhensible.
Même une FAQ de la NASA sur le climat – mise à jour en 2007 – affirme encore
aujourd’hui que “même si nous arrêtions d’émettre des gaz à effet de serre
maintenant, le réchauffement climatique se poursuivrait pendant au moins
plusieurs décennies, voire plusieurs siècles”. (Le Dr Gavin Schmidt de la
NASA a déclaré à Carbon Brief que cette formulation ne reflète pas les
recherches plus récentes et qu’une mise à jour est en cours).

Une cause fréquente de confusion est le mélange de deux scénarios très


différents : un monde où les concentrations de CO2 restent aux niveaux
actuels et un monde où toutes les émissions sont immédiatement réduites à
zéro (ou nettes, ce qui aurait le même effet ; ce qui importe en fin de
compte, c’est l’équilibre entre les sources et les puits de CO2, bien que le
niveau du caractère naturel ou anthropique de ces derniers puisse être une
question délicate).

Jusqu’au milieu des années 2000, de nombreux modèles climatiques n’étaient


pas en mesure d’évaluer les effets du zéro émission. En effet, ils
n’incluaient pas la modélisation des cycles biogéochimiques – tels que le
cycle du carbone – et ne pouvaient pas transposer correctement les émissions
de CO2 en concentrations atmosphériques de CO2.

Par conséquent, les modèles climatiques avaient tendance à être intégrés avec
des scénarios en concentration de CO2 dans l’atmosphère, plutôt qu’en
émissions, et ils ont souvent examiné ce qui se passerait dans le futur si
les niveaux de CO2 atmosphérique restaient aux niveaux actuels.

Ces scénarios de “concentration constante” ont montré qu’il y avait un


réchauffement supplémentaire “en marche”, les océans se réchauffant alors
lentement jusqu’à atteindre la même température que l’atmosphère jusqu’à
l’équilibre radiatif de la Terre. En d’autres termes, l’équilibre radiatif
est atteint quand la quantité d’énergie absorbée par la Terre en provenance
du soleil est égale à la quantité d’énergie renvoyée dans l’espace.

Les modèles tendaient alors à suggérer qu’un réchauffement supplémentaire de


0,4 à 0,5 °C environ se produirait au cours des prochains siècles, si les
concentrations étaient maintenues au même niveau.
Toutefois, un monde aux concentrations constantes n’est pas un monde aux
émissions nulles. Pour que les concentrations restent constantes, il faudrait
que des émissions anthropiques se poursuivent pour compenser le CO2 absorbé
par les puits naturels que sont les terres et les océans. Cela représenterait
environ 30 % des émissions mondiales actuelles avec un pourcentage qui
diminuerait avec le temps.

En revanche, si les émissions étaient réduites à zéro, les concentrations


atmosphériques de CO2 diminueraient rapidement, avant de se stabiliser à un
niveau inférieur.

La figure ci-dessous, adaptée d’un article publié en 2010 dans Nature


Geosciences par les professeurs H. Damon Matthews et Andrew Weaver, compare
les changements de température prévus jusqu’en 2200 dans des scénarios de
concentrations constantes (ligne rouge) et d’émissions nulles (ligne bleue).

Réchauffement futur projeté selon des scénarios de concentrations constantes


(ligne rouge) et d’émissions nulles (bleu). Réchauffement historique basé sur
une moyenne des données de la NASA, de la NOAA, de Berkeley, de Cowtan et Way
et de Hadley/UEA (noir). Réchauffement futur adapté des simulations du
modèle dans Matthews et Weaver 2010. Les simulations du modèle sont
combinées avec les températures historiques sur la base d’une régression
locale sur 30 ans. Graphique réalisé par Carbon Brief à l’aide de Highcharts.

Matthews et Weaver ont constaté que, dans un scénario de concentration


constante, le monde continuerait à se réchauffer d’environ 0,3°C d’ici 2200 –
avec un réchauffement supplémentaire dans les siècles à venir, les océans
profonds continuant à se réchauffer lentement.

Étant donné que le monde s’est déjà réchauffé d’environ 1,3°C, cela signifie
que la limite de 1,5 °C serait dépassée si les concentrations actuelles de
CO2 se maintenaient à un niveau constant en raison de la poursuite
d’émissions résiduelles.

En revanche, ils ont suggéré que les températures se stabiliseraient dans un


monde d’émissions nettes nulles, en restant à peu près au niveau où elles
sont lorsque les émissions cessent.

Réchauffement des océans et baisse du CO2


atmosphérique
La conclusion selon laquelle les températures se stabiliseraient une fois les
émissions nulles résulte de deux facteurs différents qui agissent en sens
inverse.

La Terre est actuellement en déséquilibre thermique, ce qui signifie que les


gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère retiennent plus d’énergie
venant du Soleil qu’ils n’en réémettent vers l’espace. Plus de 90 % de
cette chaleur supplémentaire sert à réchauffer les océans. Cependant, au fur
et à mesure que les océans se réchauffent, ils absorbent moins de chaleur de
l’atmosphère et les températures moyennes à la surface du globe vont alors
encore augmenter.

De plus, les terres et les océans absorbent environ la moitié du CO2 que les
humains émettent chaque année. Si les émissions sont nulles, ces “puits de
carbone” continuent d’absorber une partie du CO2 en excédent émis par le
passé, d’abord rapidement, puis plus lentement, à mesure qu’ils se
rapprochent d’un nouvel équilibre. Cela réduit les niveaux de CO2 dans
l’atmosphère et, par conséquent, le réchauffement qu’il provoque.

Par chance, ces deux facteurs s’annulent. Le réchauffement supplémentaire de


la surface dû à la poursuite du réchauffement des océans est compensé par le
refroidissement dû à la baisse du CO2 atmosphérique.

Ces deux facteurs devraient également présenter des tendances similaires au


fil du temps : ils seront plus importants au cours des premières années après
le zéro émission et s’estomperont progressivement.

À très long terme – sur plusieurs centaines ou milliers d’années – les puits
de carbone deviendraient dominants et les températures mondiales finiraient
par baisser, tant que les émissions anthropiques de CO2 resteraient nulles.
La durée de vie du CO2 dans l’atmosphère est déterminée par la vitesse à
laquelle les puits absorbent le CO2 ; alors qu’environ la moitié de nos
émissions sont absorbées relativement rapidement, une partie de nos émissions
de CO2 qui s’est accumulée dans l’atmosphère sera encore présente dans des
dizaines de milliers d’années.

De nouveaux résultats publiés l’année dernière apportent des preuves beaucoup


plus solides de l’effet des émissions nettes de CO2 nulles sur les
températures. Ces résultats proviennent d’un ensemble de modèles climatiques
les plus récents qui incluent la dynamique du cycle du carbone, appelés
modèles du système terrestre (ESM).

Le projet ZECMIP (Zero Emissions Commitment Model Intercomparison Project) se


base sur 18 Modèles de Système Terrestre différents pour simuler ce qui se
passerait dans un monde où les émissions mondiales cesseraient immédiatement,
après que le monde a émis un total de 3667 gigatonnes de CO2 (ou 1000
gigatonnes de carbone) – ce qui devrait entraîner un réchauffement d’environ
2°C par rapport aux niveaux préindustriels. Ce projet a également examiné un
cas où les émissions diminuaient progressivement jusqu’au niveau net zéro et
a trouvé des résultats similaires à ceux d’une coupure brutale après
l’atteinte du niveau net zéro.

(ZECMIP est l’un des projets d’intercomparaison de modèles entrepris sous les
auspices de CMIP6, incluant les nouvelles versions de modèles climatiques
élaborés dans la perspective du sixième rapport d’évaluation du GIEC, qui
doit être publié en 2021-22).

La figure ci-dessous présente les résultats de cette expérience 50 ans après


l’arrêt des émissions. Le graphique du haut montre la variation du flux
d’énergie – la quantité d’énergie accumulée à la surface de la Terre –
provenant de différentes sources. Le graphique du bas montre le changement de
la température moyenne à la surface après 50 ans d’émissions nulles.

Les barres rouges représentent le réchauffement dû à la réduction de


l’absorption de la chaleur par les océans, tandis que les barres bleues et
jaunes représentent respectivement le refroidissement dû à l’absorption du
CO2 par les océans et les terres. Notez que le forçage net dans le graphique
du haut ne correspondra pas nécessairement toujours à l’effet projeté sur la
température, car la variabilité naturelle ainsi que d’autres facteurs
peuvent également influencer les changements de température de surface dans
les ESM.
Source

Flux d’énergie (graphique du haut) et réchauffement de la température de


surface (graphique du bas) 50 ans après que les émissions soient devenues
nulles pour les MSE participant au projet ZECMIP. Adapté de la figure 7 de
MacDougall et al (2020).

Le changement de température futur prévu 50 ans après l’atteinte d’émissions


nulles varie entre 0,3°C de refroidissement et 0,3°C de réchauffement en
fonction des modèles, avec une moyenne multi modèles participant aux
expériences ZECMIP d’environ 0,03°C de refroidissement. Dix des modèles
présentent des changements de température de surface attendus proches de
zéro, tandis que trois modèles présentent un refroidissement notable et deux
un réchauffement notable.
Les différentes significations des ‘émissions
nettes nulles’
Alors que les efforts d’atténuation du climat se concentrent essentiellement
sur le CO2, les émissions humaines d’autres GES et d’aérosols ont également
un impact important sur les températures de surface de la planète. Et si les
températures mondiales se stabilisent lorsque les émissions de CO2 tombent à
zéro, il n’en sera pas de même pour les émissions nulles de GES tous compris
ou d’aérosols.

Le rapport spécial du GIEC (réchauffement planétaire de 1,5 °C, SR15) a


utilisé un modèle MST simplifié pour évaluer l’évolution probable des
températures de surface selon différentes définitions possibles des
“émissions dites nulles”. Les résultats de ces différents scénarios sont
présentés dans la figure ci-dessous.

Le rapport s’est penché sur le cas examiné ci-dessus – zéro émission de CO2 –
représenté par la ligne bleue. Mais il s’est également penché sur les cas
d’émissions nulles de CO2 et d’aérosols (rouge), de GES nuls (jaune) et de
GES et d’aérosols nuls (violet).

Source

Projection de l’évolution de la température à la surface du globe dans les


conditions suivantes : émissions nulles de CO2 (ligne bleue), émissions
nulles de CO2 et d’aérosols (rouge), émissions nulles de GES (jaune) et
émissions nulles de GES et d’aérosols (violet). Adapté de la figure 1.5 du
document SR15 du GIEC. Les valeurs historiques du réchauffement (en noir) et
leur combinaison avec les simulations du modèle sont estimées à l’aide des
méthodes décrites dans la première figure.

Les émissions d’aérosols d’origine humaine- de minuscules particules de


soufre ou d’azote en suspension dans l’atmosphère qui réfléchissent la
lumière solaire vers l’espace – ont un fort effet de refroidissement sur la
planète, bien qu’il existe de grandes incertitudes quant à l’ampleur exacte
de cet effet. Les aérosols ont également une durée de vie atmosphérique
relativement courte et, si les émissions cessent, les aérosols actuellement
présents dans l’atmosphère retomberont rapidement.

Ainsi, le monde serait environ 0,4 °C plus chaud si les émissions de CO2 et
d’aérosols devenaient nulles, par rapport aux seules émissions de CO2 nulles.
Dans ce scénario (ligne rouge), le monde dépasserait probablement l’objectif
de 1,5 °C, atteignant environ 1,75 °C en 2100.

Les autres GES sont également des contributeurs importants du réchauffement


de la planète. Les émissions de méthane d’origine humaine, en particulier,
sont responsables d’environ un quart du réchauffement global observé depuis
1850.

Contrairement au CO2, le méthane a une courte durée de vie dans l’atmosphère,


de sorte que les émissions d’aujourd’hui disparaîtront en grande partie de
l’atmosphère au bout de 12 ans. C’est la principale raison pour laquelle le
monde se refroidirait considérablement d’ici 2100 si toutes les émissions de
GES tombaient à zéro. Il en résulterait un refroidissement d’environ 0,5 °C
par rapport à un scénario où seul le CO2 tomberait à zéro.

Enfin, si toutes les émissions humaines ayant une incidence sur le changement
climatique étaient réduites à zéro – comprenant a la fois les GES et les
aérosols -, les résultats du GIEC indiquent que le réchauffement connaîtrait
une hausse à court terme sur 20 ans, suivie d’un déclin à plus long terme.
Cela reflète les effets opposés du réchauffement dû à la disparition des
aérosols dans l’atmosphère et du refroidissement dû à la baisse des niveaux
de méthane.

Au final, le refroidissement dû à l’arrêt des émissions de GES autres que le


CO2 fait plus qu’annuler le réchauffement dû à l’arrêt des émissions
d’aérosols, entraînant in fine un refroidissement d’environ 0,2°C d’ici 2100.

Bien entendu, il ne s’agit là que des meilleures estimations. Comme nous


l’avons vu précédemment, même dans le cas de l’élimination totale des
émissions de CO2, les modèles prévoient un changement compris entre -0,3°C
et +0,3°C. De plus, les grandes incertitudes concernant les effets des
aérosols se traduisent au final par une gamme des possibles climatiques en
température comprise entre -0.25°C et +0.25°C si tous les GES et aérosols
étaient réduits à zéro.

La combinaison de toutes ces incertitudes suggère que la meilleure estimation


des effets du zéro CO2 est d’environ 0°C +/- 0,3°C pour le siècle suivant
l’élimination des émissions, tandis que les effets du zéro GES et zéro
aérosols combinés seraient d’environ -0,2°C +/- 0,5°C.

Il est également possible que la variabilité naturelle joue un rôle dans le


réchauffement futur, même dans un avenir sans émissions. Un article récent du
professeur Chen Zhou et de ses collègues suggère que les fluctuations
naturelles dans le Pacifique Est ont masqué une partie du réchauffement qui
aurait dû être observé si on ne considérait que les émissions historiques.

Zhou et ses collègues suggèrent qu’un réchauffement supplémentaire de 0,2 à


0,5°C pourrait se produire, même dans un monde sans émissions, une fois que
les phases des fluctuations passées conduisant à des températures
anormalement froides dans cette partie de l’océan se seront inversées – bien
que seule une partie de ce réchauffement se produise probablement d’ici 2100.

D’autres chercheurs se sont montrés sceptiques à l’égard de ces conclusions,


estimant qu’il est difficile de savoir si et quand ces fluctuations
historiques dans l’océan Pacifique pourraient s’inverser.

Les études présentées dans cet article portent toutes sur les effets des
scénarios d’émissions nulles aujourd’hui ou dans les prochaines décennies.
Toutefois, si les émissions nulles devaient se produire plus tard dans le
siècle, il est possible de subir davantage les effets de certains processus
de rétroaction du cycle du carbone – tels que la fonte du pergélisol – que
dans le cas des niveaux de température globale actuels.

Un monde qui s’est réchauffé de 3°C ou 4°C par rapport aux niveaux
préindustriels pourrait aboutir à un réchauffement inévitable plus élevé que
celui obtenu dans le monde actuel – et des recherches supplémentaires sont
nécessaires pour explorer ces effets.

Finalement, si les meilleures estimations actuelles suggèrent que les


températures se stabiliseront dans un monde sans émissions, cela ne signifie
pas que tous les impacts climatiques cesseront de s’aggraver.

La fonte des glaciers et des calottes glaciaires ainsi que l’élévation du


niveau des mers se produisent lentement et sont décalées dans le temps par
rapport au réchauffement de la température de surface. Un monde sans
émissions entraînerait quoi qu’il arrive une élévation du niveau des mers
pendant de nombreux siècles, certaines estimations suggérant qu’au moins 80
cm d’élévation supplémentaire du niveau des mers sont ainsi “actes /écrits?”.

Pour mettre fin à ces effets, il faudra en fin de compte, réduire les
températures mondiales via des émissions mondiales nettes négatives, et non
pas simplement arrêter la hausse des températures en atteignant le niveau net
zéro.

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