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3/15/2021 Greta Thunberg et les jeunes marchent pour le climat à Paris : « Quand je serai grand, je voudrais être vivant »

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PLANÈTE • CLIMAT

Greta Thunberg et les jeunes marchent pour le climat à


Paris : « Quand je serai grand, je voudrais être vivant »
Lycéens et étudiants français ont mené, vendredi, leur deuxième journée de manifestation, en
présence de la Suédoise de 16 ans, figure de la lutte contre le changement climatique.

Par Audrey Garric

Publié le 22 février 2019 à 08h47 - Mis à jour le 22 février 2019 à 22h20 • Lecture 8 min.

La lycéenne suédoise Greta Thunberg à la marche pour le climat du 22 février à Paris.


FRANCOIS MORI / AP

De toutes parts, journalistes, étudiants et badauds se bousculent pour l’apercevoir ; elle reste
impassible, le visage serré, encadré par ses longues nattes.

La foule qui dé le dans les rues de Paris, vendredi 22 février, pour la deuxième semaine de
mobilisation, accueille une nouvelle icône de la lutte contre le changement climatique : Greta
Thunberg, la Suédoise de 16 ans qui a lancé le mouvement international de grèves scolaires pour le
climat. Accompagnée par les gures de proue des marches belges, allemandes, suisses et
luxembourgeoises, elle a manifesté avec un millier de jeunes depuis la place de l’Opéra jusqu’à celle
de la République pour demander des actions aux gouvernements.

Sous un grand soleil – « 15 degrés, c’est trop pour février ! » –, des étudiants, mais surtout des lycéens,
dont une majorité de femmes, entonnent leurs traditionnels refrains : « Et un, et deux, et trois degrés,
c’est un crime contre l’humanité » et « On est chauds, plus chauds que le climat ». Munis de
nombreuses pancartes – sur lesquelles on peut lire « Quand je serai grand, je voudrais être vivant » ou
« Papa, maman, si la planète sèche, alors moi aussi » –, ils ont été rejoints par des personnalités

https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/02/22/les-jeunes-appeles-a-manifester-a-paris-pour-le-climat_5426651_3244.html 1/5
3/15/2021 Greta Thunberg et les jeunes marchent pour le climat à Paris : « Quand je serai grand, je voudrais être vivant »

comme le réalisateur et écrivain Cyril Dion, l’actrice Juliette Binoche ou la maire socialiste de Paris,
Anne Hidalgo.

Lire aussi | Climat : de jeunes Français rejoignent la mobilisation mondiale

« Quand j’ai commencé à faire grève, je n’aurais jamais imaginé un tel mouvement », affirme Greta
Thunberg, lors d’une conférence de presse en amont de la marche, sous une nuée de caméras et
d’appareils photos. Le mouvement Fridays for Future, qu’elle a lancé à l’été 2018 en manifestant seule
devant le Parlement suédois, rassemble désormais plusieurs dizaines de milliers de jeunes dans
cinquante pays chaque semaine.

« Nos aînés ont ignoré la crise climatique pendant des décennies. Nous voulons pousser les gens à agir »,
assure de son côté l’Allemande Luisa Neubauer, 20 ans.

« J’en veux aux personnes responsables d’erreurs qui ont aggravé le changement climatique mais qui
persistent dans leurs choix égoïstes », dénonce Yda Kurz, en seconde au lycée Colbert dans le 10e
arrondissement. Elle ne mange plus de viande, se déplace à vélo, prend des douches plutôt que des
bains, limite ses déchets et sensibilise son entourage.

« Première génération à faire face au changement climatique »


Mais que l’on ne s’y trompe pas : si ces jeunes entreprennent de changer leurs modes de vie, la
responsabilité dans le dérèglement climatique, à leurs yeux, n’est pas celle des citoyens mais des
gouvernements et des grandes entreprises.

Anuna De Wever, l’une des héroïnes des marches belges, qui ont rassemblé 7 500 jeunes jeudi, pour la
septième semaine consécutive, lance :

« Nous avons déjà rencontré tous les dirigeants politiques mais à chaque fois
nous sommes déçus : ils nous parlent pendant trois heures mais ne disent
rien. Nous leur demandons d’écouter en n les experts scienti ques et de
mettre en place les solutions qui s’imposent. »

Lire aussi | Anuna et Kyra, les deux héroïnes des marches belges pour le climat

Tous croient en leur force et leurs poids. « Les jeunes, nous sommes la première génération à faire face
au changement climatique et la dernière capable d’agir », estime Matthias Castaing, 22 ans. L’étudiant
en école d’ingénieurs à Saint-Ouen est engagé dans le mouvement scout, qui soutient la mobilisation
de la jeunesse plutôt que la grève scolaire : « Nous constatons au quotidien la disparition des oiseaux et
des insectes dans nos camps. »

Raphaëlle, Délia et Aurianne, elles, font leur première marche pour le climat. « Entre les “gilets jaunes”
et nous, cela fait de plus en plus de mécontents. Le gouvernement va nir par réagir », veulent croire ces
élèves de seconde au lycée Bu on dans le 15e arrondissement de Paris. Marin Teulière et Mathis Billa,
15 ans, au lycée Balzac dans le 17e arrondissement, comptent descendre de nouveau dans la rue, « pas
forcément tous les vendredis mais le plus possible » a n de « tout concilier », avec les cours.

« Nos formations ne répondent pas aux enjeux actuels »


S’il était déjà conscient des enjeux environnementaux, Marin a compris l’« ampleur du problème » en
visionnant le discours de Greta Thunberg devant les dirigeants du monde entier, lors de la conférence
internationale pour le climat (COP24), qui s’est tenue à Katowice (Pologne) en décembre 2018.

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