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Année académique : 2023 – 2024

L3/GESTION ET ORGANISATION DE L’ENTREPRISE (GOE)


Cours de Développement durable
Dr. Brahim Tahir Chérif

Chaque jour nous attendons parler des problématiques environnementales et de la notion du


développement durable. Il s'agit à la fois de questions scientifiques, politiques, économiques et
sociales, généralement associées à d'importants débats à tous les niveaux dans la société. Avant toute
chose, il est important de bien comprendre ce qui est en jeu, afin aussi de s'engager en faveur de la
résolution de ces grands défis, il est nécessaire d'avoir des bases sur un certain nombre de questions :
quels sont les problèmes ? Quels sont les domaines concernés ? Quelles sont les approches pour y
faire face ou remédier ? Quels sont les acteurs concernés ?

Le cours de développement durable permet aux étudiants en Gestion et Organisation de l’Entreprise


de comprendre l’approche permettant de mettre en cohérence les aspects sociaux,
environnementaux et économiques du développement.

Pour les futurs gestionnaires des entreprises, des organisations ou des décideurs, s’engager sur la
démarche du développement durable signifie rechercher une performance non seulement financière,
mais aussi sociale et environnementale, d’où la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), qui se
traduit par des pratiques fondées sur des valeurs éthiques de respect de :

• Toutes les parties prenantes de l’entreprise (employés, clients, actionnaires, fournisseurs) ;


• La communauté (collectivités locales, association des consommateurs, les OSC) ;
• Et de l’environnement.

Ce cours se divise en deux parties, le développement durable (première partie) et la responsabilité


sociale de l’entreprise (deuxième partie).

INTRODUCTION GENERALE

Depuis plusieurs décennies, il faut noter que le monde a connu des grandes crises naturelles et
industrielles avec des impacts environnementaux et sociaux jamais enregistrés sur terre. La prise de
conscience de notre modèle de développement économique qui connait qu’accumuler a montré ses
limites et a contribué à une certaine évolution des mentalités dans la société.

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Depuis la fin des années 1970, plusieurs grandes conférences et sommets mondiaux ont vu le jour.
Les experts ont dressé l’état de la planète autour d’enjeux et problématiques divers à savoir la
pollution, le changement climatique, la diminution de la biodiversité. Presque 60% de la faune
sauvage est déjà consommée. Demain, les enfants connaitront peut-être les orangs outans, les
bonobos, les tigres, la girafe ou les espèces en voie de disparition, que dans des livres ou des
documentaires. Quant à la sécheresse, l’avancée du désert, les inégalités sociales, la famine, les conflits
n’en parlons plus. Les rapports de ces différents sommets sont de plus en plus alarmistes. Les expertises
ont révélé que la planète est en train de s’écrouler, silencieusement, l’humanité enregistre des
bouleversements de tout genre « Il y a péril en la demeure ».

Notons aussi qu’en plus de ces importantes espèces qui sont en voie de disparition, nous assistons à
des guerres interminables, des famines sévères et des maladies. Notre siècle se solde d’un constat
d’échec : celui d’un monde de développement économique inadapté, qui épuise les ressources
naturelles et relègue une grande majorité des peuples dans la pauvreté, la plus sévère des manières.
On estime aujourd’hui que plus de 80% de la consommation de ressources naturelles s’effectue au
bénéfice de moins 20% de la population mondiale. Les inégalités économiques et sociales entre les
nations et à l’intérieur de ces dernières se sont aggravées.

Ces différents constants alarmistes nous laissent dire sans risque de se tromper que la terre va mal.
Elle va mal par l’action de l’Homme. L’humanité se trouve à un moment crucial de son histoire, elle
se trouve dans une situation où elle doit résolument décider d’agir et de rester humaine.

Jamais la question de la pérennité de nos civilisations, de nos cultures, de nos conditions de vie, de
notre sécurité et de notre environnement, bref de notre existence ne s’est posée avec autant d’acuité.
Et, c’est à l’ensemble des nations du monde de prendre conscience de ce danger. De toutes les crises
actuelles, les menaces qui pèsent sur l’environnement sont les plus à craindre.

Il faut alors agir, mais agir vite. C’est malheureusement, le souvenir d’une terre agréable à vivre
décrite par les historiens qui constituera l’unique richesse de nos générations futures si l’on continue
à rester inactif.

Après la sensibilisation de l’homme à tous ces problèmes environnementaux et aux dégâts de ses
activités économiques sur son environnement, le passage aux actions correctives s’est avéré nécessaire
et urgent. Le sentiment, est celui d’agir et de réinventer notre modèle pour envisager des alternatives
réalistes.

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Les actions préventives à toute éventuelle destruction de notre environnement écologique sont
encore plus importantes et commencent notamment par la sensibilisation, l’enseignement de
l’environnement et des actions socio-économiques, dites de développement durable.

Face aux enjeux sans précédents des impacts de l’activité humaine et économique sur
l’environnement (épuisement des ressources naturelles, dégradation de la biodiversité, importance
de la pollution, réchauffement climatique, tensions…), la question du développement durable
occupe le centre de tous les débats. La société civile (ONG, associations, riverains, clients…) se sent
de plus en plus concernée par le thème du développement durable. Cette sensibilisation est largement
relayée par les partenaires au développement, l’Etat et les collectivités engagées à travers des projets
et programmes, et aussi d’actions liés au développement durable à toutes les échelles (au niveau
mondial, national et local.

Simples ou complexes, les solutions et les expérimentations qui voient le jour méritent que l’on s’y
attarde pour faire le lien entre ces réponses et leurs impacts sur le local et le global, afin d’être en
mesure de mieux éclairer nos choix quotidiens.

Il s’est alors forgé depuis peu un concept correctif au sein de l’économie de marché, le
développement durable, qui pose bien la nécessité de concilier le droit à la prospérité pour chacun
avec le devoir de protection des biens collectifs ; il propose “un compromis dynamique entre la
poursuite du progrès économique et social et la préservation des grands équilibres naturels”. Il faut
croire fortement dans la pertinence et la valeur de ce concept qui constitue une avancée dans la
gestion responsable. Chacun doit œuvrer à sa manière dans cette direction à travers ses diverses
activités quotidiennes. Cependant, il faudrait promouvoir un développement responsable, ensemble,
concevoir et mettre en œuvre des stratégies de développement socio-économique équitables et
respectueuses de l’environnement. Avant de définir la notion de développement durable donnons
d’abord la définition de quelques notions de base.

Qu’est-ce qu’on entend par environnement ? Nous distinguons différents types d’environnement :
environnement économique, politique, social, industriel, culturel, et l’environnement écologique, lié
à notre planète terre où l’homme évolue.

La définition simplifiée du mot environnement correspond au cadre de vie, qu'il soit d'origine
naturelle ou construit par l'homme. Il fournit de nombreuses ressources dont l'homme a besoin pour
son existence et son bien-être, tout en étant simultanément une source de nuisance et d'inquiétude
pour ce qui touche de près ou de loin à sa santé et à ses biens. Ceci concerne les pollutions d'origine
diverses jusqu'aux cataclysmes climatiques. Autre définition de l’environnement de l'homme,
annoncée dans la conférence de Stockholm sur l'environnement humain en 1972 est « l'ensemble des

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rapports parfois de nature conflictuelle qu'il entretient avec le milieu dans lequel il vit et qui nécessite
des arbitrages au niveau de la société ».

Qu’est-ce que le développement ? La notion du développement, telle qu'ont développé les


économistes, tire son origine des sciences du vivant (le développement d'un organisme signifie
l’évolution de l'état embryonnaire vers l'état adulte). La croissance, quant à elle, correspond, à un
changement quantitatif (augmentation de la richesse d'un pays par exemple). Ces deux phénomènes
ne sont pas nécessairement liés. Il est possible d'observer une croissance économique sans
développement réel de la société concernée et vice versa.

I. HISTORIQUE DU DEVELOPPEMENT DURABLE


Il n’est pas toujours facile de dater l’émergence d’un concept, car l’historique peut prendre pour
point de départ la première utilisation du thème. L’idée sur la relation entre activités humaines
et écosystèmes n’est pas récente : cette réflexion était déjà présente dans les philosophies
grecques et roumaines. Mais ce n’est que dans la deuxième partie du XXe siècle qu’elle trouve
un début de réponse systématique. Des conférences et sommets internationaux ont marqué les
grandes étapes de la construction du concept de développement durable.

Dès 1951, l’UICN (Union Internationale de la conservation de la Nature) publie le premier


rapport sur l’état de l’environnement dans le monde, rapport précurseur dans sa recherche de
réconciliation entre économie et écologie. Les premiers Accords Multilatéraux sur
l’Environnement (AME) ont été adoptés par les Nations Unies.

Les années 60 ont été marquées par l’âpre constat que les activités économiques génèrent des
atteintes à l’environnement (déchets, fumées d’usine, pollutions des cours d’eau, etc.). Le
développement durable puise ses racines dans les années 70 avec le constat de la limite d’un
mode de croissance, épuisant les ressources naturelles et reléguant une grande partie de
l’humanité dans la pauvreté.

Le Club de Rome est un groupe constitué des économistes, des scientifiques et des industriels
issus de 52 pays. Ce groupe est préoccupé par les problèmes complexes auxquels doivent faire
face les pays industrialisés et ceux en développement.
En 1970, Les experts du club de Rome, chargés de dresser un inventaire des difficultés auxquelles
font face les sociétés, publiaient un rapport intitulé « Halte à la croissance », qui a connu un
certain retentissement. Le Club de Rome souligne avec vigueur la fragilité des équilibres
écologiques de la planète et les dangers d’une croissance économique indéfinie, non régulée et
non respectueuse de l’environnement. Il prône la « croissance zéro » en pleine période

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d’expansion économique. Le Club de Rome dénonce les dangers d’une croissance exponentielle
du point de l’épuisement des ressources, de la pollution et de la surexploitation des systèmes
naturels. Le rapport de Meadows (club de Rome), ce rapport a permis de tirer une première
conclusion :
"Le maintien d'un rythme de croissance économique et démographique, présente des menaces
graves sur l'état de la planète et donc sur la survie de l'espèce humaine. Seul un état d'équilibre
avec le maintien d'un niveau constant de la population et du capital permettrait d'éviter la
catastrophe qui guette l'humanité (théorie de la croissance 0)"

1972 : Première conférence internationale sur l'environnement humain à Stockholm sous l'égide
des Nations Unies. Cette conférence sur l’environnement humain s’ouvre donc modestement
aux questions de développement : elle aboutit donc à la création du Programme des Nations
Unies pour l’Environnement (PNUE), complément du Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD).

A la veille de la conférence, le réexamen des liens entre environnement et développement animé


par Maurice Strong, son organisateur, permet d’introduire un modèle de développement
économique compatible avec l’équité sociale et la prudence écologique, qui serait basé sur la
satisfaction des besoins plutôt que sur une augmentation incontrôlée de l’offre : le concept
d’écodéveloppement est né, repris par le français Ignacy Sachs, qui y voit le moyen de réconcilier
le développement humain et l’environnement qui sont indissociables. Il affirme aussi la nécessité
de remettre en cause les modes de développement du Nord et du Sud et de dégradations
environnementales.

Il a été donc constaté que la croissance zéro (0) est impossible à appliquer dans les pays en voie
de développement, d'où la déclaration suivante de cette conférence :

« Rien ne justifiait un conflit entre les nations développées et l'environnement que l'appui donné
à une action en faveur de l'environnement, ne devait pas servir de prétexte pour fournir le
développement ».

La conclusion tirée propose un modèle de développement économique compatible avec l’équité


sociale et la prudence écologique. Ce modèle a été nommé le modèle " écodéveloppement ".

1980 : Les années 80 permettent au public de découvrir l’existence de pollutions dépassant les
frontières, et de dérèglements globaux, tels que le « trou » dans la couche d’ozone, les pluies
acides, la désertification, l’effet de serre, la déforestation. L’existence d’une solidarité planétaire
en matière d’environnement est en route : vers la naissance du développement durable. L’Union

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Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) publie un document : « Stratégie
mondiale de la conservation » où apparaît pour la première fois la notion de développement
durable. Sept ans plus tard, la commission Brundtland proposait une autre définition qui s’est
plus largement imposée encore.

1983 : Mise en place par les Nations Unies d'une Commission Mondiale pour L'Environnement
et le Développement (CMED) présidé par le premier ministre Norvégien Brundtland.

1987 : La publication du rapport intitulé « Our Common futur » traduit en français sous le titre
« Notre avenir à tous » de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement
constituée en 1983 au sein des Nations Unies (commission dite Brundtland du nom de Mme
Gro Harlem Brundtland1 qui l’a présidée). Dans ce rapport, on a consacré le terme de «
Sustainable Development », proposé par l’UICN en 1980 dans son rapport sur la Stratégie
Mondiale de la Conservation, et successivement traduit en français par « développement
soutenable » puis « développement durable » ou « développement viable ». Il définit comme :

« Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs ».

1990 : Création du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM). Le FEM fournit plus de 65%
les fonds du PNUE.

1992 : La Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (CNUED) de


Rio de Janeiro (Brésil) en juin 1992 est aussi appelée sommet de la Terre. Dans cette conférence,
le développement durable correspond à la modification des modes de production. Il correspond
aussi à l'évolution des pratiques de consommation et surtout à l'adoption du citoyen ainsi que
de l'industriel, un comportement quotidien permettant de préserver la qualité et la diversité du
cadre de vie, des ressources et de l'environnement. Le modèle de développement des sociétés
occidentales n'est plus considéré comme unique et obligatoire modèle de développement (du
moins en théorie). Il a été ainsi tiré la conclusion suivante : "à une diversité de situations et de
cultures, doit correspondre la diversité des formes de développement". Ce sommet popularise
cette notion d’un développement durable, c'est-à-dire « économiquement viable,
écologiquement durable et socialement équitable ».

1 Ancienne première ministre norvégienne et rapporteur du projet de la Commission mondiale pour


l’environnement et le développement.

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Depuis la conférence de Rio, la communauté internationale poursuit ses efforts en faveur d’un
mode de développement plus durable par une série d’accords internationaux parfois
contraignants.

1993 : La conférence mondiale sur les droits de l’homme à Vienne, insistera sur le droit des
populations à un environnement sain et le droit au développement.

1995 : Le Sommet Mondial sur le développement social qui se tiendra à Copenhague se référera
à cette notion du développement durable en approfondissant le volet social : « la notion du
développement social renvoie à une approche intégrant l’économique et le social et à une
volonté de valorisation des ressources économiques, sociales, culturelles d’une société,
notamment celles des groupes les plus vulnérables ».

1997 : La conférence de Kyoto élabore un protocole autour du changement climatique appelé


« Protocole de Kyoto ». Ce protocole entre en vigueur en 2005 seulement, du fait de la lenteur
mise par 174 pays à le ratifier et surtout à cause du refus du congrès américain de le ratifier. Les
38 pays les plus industrialisés, considérés historiquement pollueurs, acceptaient une réduction et
se donnent comme objectif une réduction de 5,2% de leurs émissions de six principaux gaz à
effet de serre (GES) sur la période de 2008-2012 par rapport au niveau de 1990 : Les pays en
développement étaient dispensés de tout engagement quantifié de réduction de leurs émissions.
Le protocole de Kyoto a été le premier accord climatique mondial juridiquement contraignant.

1999 : Le traité d’Amsterdam, renforce l’importance de la politique de l’environnement dans


l’Union Européenne par la prise en compte du principe du développement durable.

2001 : Le nouveau président des Etats – Unies Georges W. Bush, annonce en mars qu’il renonce
à réglementer les émissions de gaz à effet de serre et affirme son opposition au protocole de
Kyoto.

2002 : Le Sommet des Nations Unies sur le développement durable à Johannesburg en Afrique
du sud. Dans son discours devant l’assemblée plénière, le président de la république française,
Jacques Chirac, préconise une « alliance mondiale » pour le développement durable, appelle les
pays riches à consacrer 0,7% de leur PIB pendant 10 ans à l’éradication de la pauvreté dans le
monde et évoque l’idée d’une taxe mondiale pour financer le développement, qui pourrait
prendre la forme d’un prélèvement de solidarité sur les richesses engendrées par la
mondialisation.

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2005 : Entrée en vigueur du protocole de Kyoto. Cette année marque la ratification et l’entrée
en vigueur de ce protocole, la question du changement climatique a pris une place importante
parmi les thèmes du développement durable.

2007 : Conférence internationale sur le climat à Bali en Indonésie : elle fut la 13ème conférence
des parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements Climatiques (CCNUCC)
et la 3ème réunion des parties du protocole de Kyoto. Elle ne marqua pas d’avancée décisive mais
s’est terminée par l’adoption d’une « feuille de route de Bali » qui mettait en place un processus
de négociation devant conduire à un accord global sur le régime de lutte contre le réchauffement
climatique. Le plus récent du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat
(GIEC) conclue, que les signes du réchauffement climatique sont sans équivoque et appelle à une
action rapide de tous les pays. Le plan d’action de Bali a pour but de permettre la négociation
d’un accord post-Kyoto lors de la 15ème conférence (COP15) qui s’est tenue à Copenhague en
décembre 2009.

La COP. La Conférence des Parties (COP) est une réunion internationale annuelle des Etats-
parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).
La CCNUCC a été instituée suite au premier Sommet de la Terre à Rio en 1992 comme un espace
de travail devant œuvrer au développement durable à côté des deux autres groupes de travail :
la Convention Cadre de lutte contre la désertification et celle pour la protection de la
biodiversité. La CCNUCC réunit 196 parties, autrement dit 196 Etats ou groupement d’Etats, qui
sont les seuls à détenir un pouvoir décisionnel lors des conférences annuelles appelées COP.

2012 : Conférence des Nations Unies sur le développement durable. Cette conférence a porté
sur l’économie verte dans le cadre du développement durable et cadre institutionnel du
développement durable.

2015 : la 21ème Conférence des Parties a marqué l’histoire du développement durable, elle a eu
lieu à Paris en France du 30 novembre au 11 décembre 2015, elle a été l’une des plus grandes
réunions internationales. Plus de 20 000 diplomates des Etats-parties pour négocier l’accord,
près de 20 000 représentants de la société civile mondiale pour porter des messages et environ
3 000 journalistes pour médiatiser la négociation. La COP 21 a conduit à l’adoption d’un nouvel
accord international historique sur le climat qui entrera en vigueur en 2020 et va succéder au
protocole de Kyoto. Il a posé le cadre d’une transition vers des sociétés et des économies
résilientes et sobres en carbone. Contrairement à la première période d’engagements du
protocole de Kyoto, cet accord est universel, donc applicable à tous les pays. C’est un accord
ambitieux qui permettra de maintenir le réchauffement mondial en deçà du seuil de 2°C

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conformément aux recommandations du rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur
l’Evolution du Climat (GIEC).

2016 : la 22 -ème conférence des parties (COP 22) a eu lieu à Marrakech au Maroc du 7 au 8
novembre 2016. Les modalités d’application de l’accord historique sur le climat signé lors de la
COP21 à Paris et le financement des pertes et préjudices reconnu dans cet accord ont occupé la
grande partie des sujets du débat.

2017 : la COP 23, c’est la première fois qu’un État insulaire préside les négociations climatiques.
Ce sont les Îles Fidji qui ont dirigé les discussions durant deux semaines (06-17 novembre), mais
c’est à la ville de Bonn qui a accueilli les participants, pour des questions logistiques. Les grands
objectifs de la COP23 étaient, d’une part, de préciser les engagements pris à Paris en 2015 pour
maintenir le réchauffement climatique en dessous des 2° d’ici 2100 et la mise en œuvre de ceux-
ci, et d’autre part, de préparer l’évaluation des plans nationaux « climat » prévue lors de la
CoP24 qui aura lieu en Pologne en 2018.

2021 : la COP 26 qui désigne la 26ème réunion des parties à la convention des Nations unies sur
les changements climatiques (CCNUCC). Elle a été organisée par le Royaume-Uni, en partenariat
avec l'Italie. La COP 26 a offert aux dirigeants mondiaux une occasion unique d'agir ensemble
pour limiter les hausses de température et les changements climatiques. Des importants
engagements en faveur de financements pour aider les pays en développement à lutter contre
les changements climatiques ont été enregistrés avec l'adoption de l'engagement mondial
concernant le méthane.

2022 : Le forum mondial de l’eau de Dakar se tiendra au Sénégal du 21 au 22 mars 2022. C’est
un événement organisé par le Conseil Mondial de l’eau qui se tient tous les trois ans. C’est une
occasion qui permettra aux Chefs d’Etat et de gouvernement, acteurs du secteur privé et acteurs
de la société civile, d’échanger sur les problématiques liées à la gestion durable de l’eau et à
l’accès aux services d’assainissement. C’est aussi une étape importante de préparation de la
conférence onusienne sur l’eau qui se tiendra en 2023, à New York, la première depuis 1977.

2022 : commencée le 06 novembre 2022, la 27ème session de la Conférence des parties (COP
27) s’est achevée le 20 novembre 2022 à Charm el-Cheikh en Egypte. Il est question de prendre
des mesures pour atteindre les objectifs climatiques comme convenu dans l’accord de Paris.
Environ 30 000 délégués des Etats, des institutions et acteurs non étatiques y ont participé.

La notion du développement durable fait l’objet de plusieurs rencontres, elle a été traitée dans
plusieurs manifestations, congrès et symposiums internationaux. La définition de cette notion

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n'est plus à l'ordre du jour mais plutôt les solutions à présenter pour éviter les catastrophes
possibles, et avoir un monde en paix équilibré et préserver l'environnement. Le graphique
suivant illustration historique (les grandes dates) du développement durable.

2023 : les assises de la COP28 ont eu lieu du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï.

II. DEFINITIONS DU CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE


La définition du développement durable tirée du Rapport Brundtland est la plus utilisée mais
n'est qu'une parmi tant d'autres, on peut citer quelques-unes :

« ... amélioration des conditions de vie des communautés humaines respectant les limites de la
capacité de charge des écosystèmes » (Union Internationale de la Conservation de la Nature,
1991),

« C’est chercher à mettre en avant ce qui offre le meilleur résultat du point de vue des trois
contraintes : économique, sociale et écologique ; avoir une économie qui se développe, des
hommes qui ont des conditions de vie meilleures et disposer de ressources naturelles respectées.
Une optique de développement durable oblige à repenser le fonctionnement de notre société
et de son évolution » (M. Mousel, 1999).

Selon Ignacy Sachs2, les cinq dimensions de la durabilité ou de l'écodéveloppement sont : La


dimension sociale (autre croissance, autre vision de la société), économique (meilleure
répartition et gestion des ressources, plus grande efficacité), écologique (minimiser les atteintes
aux systèmes naturels), spatiale (équilibre ville-campagne, aménagement du territoire), culturelle
(pluralité des solutions locales qui respectent la continuité culturelle) ».

"Quatre composantes essentielles et indissociables : la préservation du patrimoine naturel et de


la biodiversité, le respect de la diversité culturelle ; l'utilisation viable des ressources naturelles
en privilégiant les énergies renouvelables ; la mise en œuvre de politiques économiques
garantissant le développement local et le respect des droits sociaux ; la transparence et la
participation des citoyens aux choix de société ». Les Amis de la Terre3

Pour Christian Lévêque, le développement durable n’est « ni une croissance infinie, ni Eden
primitif », c’est en fait une forme de compromis entre des conceptions émanant des militants de
l’écologie politiques et celles émises par des économistes partisans du développement. Il s’agit

2 Français, ancien conseiller spécial du secrétaire Général de l'ONU, auteur des plusieurs études en socio-économie,
considéré comme l'économiste précurseur du développement durable
3 C’est une ONG de protection de l'Homme et de l'environnement créée en 1969

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donc, pour aujourd’hui et pour le futur, de concilier développement économique (si l’on suit le
rapport de Brundtland), équité socio spatiale et usage raisonné des ressources de la planète.

Pour sa part, le Maire de la ville de Mulhouse, Jean-Marie Bockel définit « le développement


durable est un nouveau mode de développement qui s’est mis en place pour faire face aux
grands défis constatés sur la planète, que ce soit au plan de l’écologie ou bien des déséquilibres
sociaux ».

Le développement durable est « un type de développement qui prévoit des améliorations réelles
de la qualité de la vie des hommes et en même temps conserve la vitalité et la diversité de la
Terre. Le but est un développement qui soit durable. À ce jour, cette notion paraît utopique, et
pourtant elle est réalisable. De plus en plus nombreux sont ceux qui sont convaincus que c’est
notre seule option rationnelle » (UICN, PNUE et WWF, 1980).

Le développement durable est « une démarche visant l’amélioration continue de la qualité de


vie des citoyens par la prise en compte du caractère indissociable des dimensions
environnementale, sociale, économique et culturelle du développement durable dans une
perspective d’équité intra- et intergénérationnelle » (OIF, 2002).

Quel que soit la définition, la notion du développement durable, sous-entend, l’intégration des
questions environnementales aux impératifs du développement économique afin de répondre
aux besoins immédiats des populations sans pour autant mettre en péril les aspirations des
générations futures.

Le développement durable est tout à la fois un concept, un processus et une méthode pour assurer
« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des futures
générations à répondre aux leurs ». En termes de concept on note :

❖ La dimension environnementale (respect du patrimoine écologique et environnemental) ;

❖ La dimension économique (satisfaction des besoins exprimés) ;

❖ La dimension socio - culturelle (conserver et développer le potentiel humain social et


culturel), dans une vision globale articulant les différentes réalités spatiales (du local au
global) mais également la perspective temporelle (pour aujourd’hui et demain).

Afin de répondre au déficit de compréhension du concept du développement durable par la


plupart des acteurs y compris ceux qui ont la charge de la formulation des politiques et
programmes de développement, il importe d’en décliner les principaux concepts dans le
contexte et réalité de chaque pays.

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Le développement durable se veut un processus de développement qui réconcilie l’écologique,
l’économique et le social et établit un cercle vertueux entre ces trois pôles : c’est un
développement, économiquement efficace, socialement équitable, et écologiquement
soutenable. Il est respectueux des ressources naturelles et des écosystèmes, support de vie sur
terre, qui garantit l’efficacité économique, sans perdre de vue les finalités sociales du
développement que sont la lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, contre l’exclusion, et
la recherche de l’équité. Une stratégie de développement durable doit être gagnante de ce triple
point de vue, économique, social et écologique.

La combinaison de ces caractères permet de schématiser le développement durable.

Les trois dimensions du développement durable introduites par le rapport Brundtland sont
visualisées par les trois anneaux qui s’entrecroisent. L’intersection entre les trois aires figure la
zone de convergence entre l’économique, l’écologique et le social. Dans un monde idéal, elle
serait totale. Dans la pratique, la prise en compte des exigences du développement durable met
le décideur en face à des nouveaux dilemmes du fait des concurrences qui apparaissent entre
objectifs de croissance économique, de protection de l’écologie et d’équité sociale. La stratégie
de développement durable vise à élargir cette zone d’intervention.

Le développement durable est à la croisée des chemins. Il est un point de rencontre


entre aujourd’hui (satisfaire les besoins de tous) et demain (respecter les générations futures),
entre le global (l’écosystème planétaire) et l’individuel (la recherche de bon geste), entre les
aspirations d’équité (droits sociaux pour tous) et d’écologie (respect de la nature), entre
l’égoïsme (penser à soi) et l’altruisme (veiller au bien-être des autres), entre les riches et les
pauvres, entre les institutions internationales, les gouvernements, les entreprises, les

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consommateurs et la société civile. Il est le concept qui pousse à la pluridisciplinarité, en
réconciliant les sciences humaines et les sciences dites « dures ».

Le développement durable peut s’envisager comme un problème ou des problèmes à résoudre,


des contradictions à envisager. C’est une sorte d’utopie porteuse d’idéal, dont l’ambition est
d’établir un meilleur ajustement entre trois pôles économiques, écologique et social. Le
développement durable est une manière de penser le monde même si ce n’est en rien une
solution ou des solutions toutes faites qui répondraient aux questions qui se posent sur la
planète.

Le développement durable doit d’abord contribuer à réduire ces inégalités (alimentation, accès
à l’eau potable, traitement des eaux usées, des déchets, éducation, santé…) qui concernent
plusieurs milliards des personnes. Il doit permettre à chacun d’accéder à une vie décente, à la
connaissance, à la culture et à la démocratie. Un tel objectif nécessite de penser ou de repenser
les modalités du développement.

L’indispensable sortie du mal-développement ne peut se faire en détruisant les ressources de la


terre ; intervient donc le développement durable à travers son volet environnemental ou
écologique qui nécessite un usage mesuré et raisonné des ressources renouvelables (eau, air, sols,
biodiversité) ou non renouvelables (énergies fossiles, minerais). De ces définitions, retenons
quelques concepts.

Durabilité : qualité d’un produit, d’une action, d’une activité, d’un processus ou d’un système
remplissant les trois conditions du développement durable à savoir l’efficacité économique, la
viabilité environnementale et l’équité sociale.

Economie verte : économie qui entraine une amélioration du bien être humain et de l’équité
sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie des
ressources.

Efficacité économique : aptitude de l’économie à être performante, porteuse d’innovations et


d’une prospérité économique favorable au progrès social et respectueuse de l’environnement.

Equité sociale : modèle social qui préconise des actions de développement dans un souci d’éthique
et de solidarité intragénérationnelle et intergénérationnelle. Il prend en compte la culture.

Equité intergénérationnelle : usage des biens, services et des ressources en tenant compte des
besoins légitimes des générations futures.

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Equité intra générationnelle : usage des biens, services et des ressources en tenant compte des
besoins légitimes à l’intérieur d’une génération.

Gouvernance : exercice de l’autorité économique, politique et administrative en vue de gérer les


affaires d’un pays à tous les niveaux.

Viabilité environnementale ou durabilité environnementale : capacité du milieu biophysique à fournir


de manière continue et sans se dégrader l’ensemble des biens et services écosystémiques ainsi
qu’un cadre de vie sain, nécessaires au bien-être social et économique des populations et autres
espèces vivantes.

Redevabilité ou imputabilité : obligation pour une personne physique ou morale d’assumer la


responsabilité et les conséquences de ses actes dans la réalisation du développement durable et
d’en rendre compte régulièrement aux institutions compétentes.

III. LES OBJECTIFS DU DEVELOPPEMENT DURABLE

1. Les objectifs fondamentaux du développement durable

Les objectifs fondamentaux du développement durable sont l’équité entre les pays, entre les
générations et les individus, la responsabilité écologique et l’efficacité économique. La
concrétisation de ces trois objectifs s’appuie sur les mesures suivantes :

Assurer l’équité sociale : Consiste à la redistribution des richesses, à penser aux générations futures,
agir avec éthique et aider ceux qui sont nécessiteux. Autrement dit, c’est aussi permettre la
satisfaction des besoins essentiels présents et futurs des personnes, au niveau local et global,
l’amélioration de leur qualité de vie en ayant accès pour tous aux services sociaux de base
(emploi, éducation, soins médicaux, logement de qualité…) et la participation des différents
groupes de la société aux processus de prise de décisions).

Préserver l’intégrité de l’environnement : intégrer, dans l’ensemble des actions sociales, culturelles et
économiques, la préoccupation du maintien de la vitalité, de la diversité et de la reproduction
des espèces et des écosystèmes naturels terrestres et marins. Cela doit se passer par des mesures
de protection de l’environnement, par la restauration, l’aménagement et le maintien des habitats
essentiels aux espèces ainsi que par une gestion durable de l’utilisation des écosystèmes exploités.

Améliorer l’efficacité économique : promouvoir et adopter une gestion optimale de toutes les
ressources (humaines, naturelles et financières) afin de permettre la satisfaction des besoins des
communautés humaines. Ceci, par la responsabilisation des entreprises et des consommateurs au

14
regard des biens et des services qu’ils produisent et consomment ainsi que par l’adoption de
politiques gouvernementales appropriées (principe du pollueur-payeur, internalisation des coûts
environnementaux et sociaux, éco-fiscalité, etc).

2. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)

La Déclaration du Millénaire, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2000, la
communauté internationale a manifesté de s'attaquer aux principaux défis auxquels est
confrontée l'humanité. À cette occasion, les États Membres se sont engagés à atteindre huit
objectifs de développement pendant la période allant de 2000 à 2015.

3. Les objectifs du développement durable (ODD)

Le 25 septembre 2015, les États membres des Nations Unies ont adopté les 17 Objectifs de
développement durable (ODD) de l’Agenda de développement pour l’après 2015. Les ODD se
fondent sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), l’Agenda qui a été
poursuivi de 2000 à 2015 au niveau mondial. Ils orienteront jusqu’en 2030 les actions relatives
au développement durable à l’échelle mondiale.

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été lancé pour éliminer la


pauvreté et mettre le monde sur la voie de la paix, de la prospérité et de l’égalité des chances
pour tous sur une planète en bonne santé. Les 17 objectifs de développement durable exigent
une transformation des systèmes financiers, économiques et politiques qui régissent aujourd’hui
nos sociétés afin de garantir les droits humains de toutes et tous. Ils requièrent une immense
volonté politique et une action ambitieuse de la part de tous les acteurs. C’est un appel à l’action
de tous les pays (pauvres, riches et à revenu intermédiaire) afin de promouvoir la prospérité
tout en protégeant la planète. Mettre fin à la pauvreté doit aller de pair avec les stratégies qui
développent la croissance économique et répondent à une série de besoins sociaux, notamment

15
l’éducation, la santé, la protection sociale et les possibilités d’emploi, tout en luttant contre le
changement climatique et la protection de l’environnement.

Pour finir, il faut noter que le nouveau programme des ODD, contrairement aux OMD, a une
dimension globale et couvre l’ensemble des enjeux du développement, au Nord comme au Sud.
Ce nouveau programme repose sur les OMD et cherche à parachever ce qui ne l’a pas été. Mais
en termes de portée, il va plus loin que les OMD, c’est-à-dire au-delà de l’éradication de la
pauvreté, de la promotion de la santé, de l’éducation, de la sécurité alimentaire et de la
nutrition.

D’ici 2030, l’intention annoncée affichée à travers les ODD consiste à :

• Éliminer la pauvreté et la faim partout dans le monde ;

• Combattre les inégalités dans leurs formes et construire des sociétés pacifiques, justes et
solidaires ;

• Protéger durablement la planète et ses ressources ;

• Créer les conditions d’une croissance économique soutenue et globale, s’inscrivant dans
la durée, et d’une prospérité partagée.

Pour atteindre les ODD, les défis et les perspectives sont immenses :

Les défis : l’appauvrissement des ressources naturelles, les famines, les crises humanitaires, les
conflits, la dégradation de l’environnement (sécheresses, inondations, changements climatiques,
dégradations des sols et de la biodiversité) ;

16
Les perspectives : le développement des technologies de l’information et de communication
favorisant l’interconnectivité mondiale, ainsi que l’innovation scientifique et technologique dans
divers domaines tels que la médecine et les énergies renouvelables.

La spécificité de ces ODD est le fait qu’il y a une nette innovation en termes d’implication et de
mobilisation des acteurs dans le développement durable. Les acteurs de la société civile occupent
une place particulière dans la mise en œuvre du concept de développement durable. En effet,
la mise en place des mécanismes de gouvernance efficaces, essentielle à la mise en œuvre des
ODD, doit reposer sur une démarche participative :

Avec les pouvoirs publics, en créant des espaces d’échange (animation, concertation…) et de
réflexion avec les autorités publiques. Exemple : l’évaluation du niveau d’intégration des critères
de développement durable dans les politiques publiques, dans les grands projets. Elle peut,
également, participer à l’élaboration des textes par le biais des avis juridiques ;

Avec les entreprises et les industriels. Exemple : la société civile peut évaluer le respect des normes
sociales à travers la vérification de la réponse apportée par l’entreprise aux différents domaines
du développement durable (dialogue et concertation, équité, conditions de travail) ;

Avec les communautés locales et autochtones. Exemple : Pour accompagner les populations, la société
civile peut participer au renforcement des capacités des communautés en les aidant à évaluer la
mise en œuvre des politiques publiques en matière de développement durable. Elle peut
également les accompagner dans les négociations des partenariats, la connaissance des marchés,
l’élaboration des fiches de projet de développement durable.

IV. LES PILIERS DU DEVELOPPEMENT DURABLE

1. La préservation de l’environnement

Préserver, améliorer et valoriser l’environnement et les ressources naturelles sur le long terme.
L'environnement est constitué de l'ensemble de la biodiversité terrestre et marine, c'est-à-dire
toutes les espèces animales et végétales ainsi que les écosystèmes dans lesquels elles évoluent.
Ces ressources naturelles sont indispensables à la vie de l'espèce humaine et de la Terre.

Les activités humaines dégradent l'environnement : prélèvement des ressources sans se soucier
de leur renouvellement, déforestation, éradication des espèces animales et végétales, pollution
de l’eau, des sols, de l’air…et menacent la survie de tous.

17
Certaines ressources comme les énergies fossiles ne sont pas renouvelables, et sont consommées
de façon massive jusqu’à épuisement : de plus, toutes les étapes de leur exploitation et de leur
consommation sont extrêmement nocives pour l'environnement.

Les ressources renouvelables sont consommées sans préoccupation de leur reproduction, les
habitats de la biodiversité sont détruits progressivement, les espèces animales et végétales
majoritairement menacées, en voie d'extinction ou déjà éteintes, les rejets massifs de gaz à effet
de serre réchauffent la planète très rapidement et de façon durable…l’état de la biodiversité et
le niveau de la pollution de la terre sont très inquiétants.

L'enjeu environnemental du développement durable a pour objectif de mettre en œuvre des


actions au quotidien pour réduire le gaspillage, limiter les pollutions, économiser les ressources...
afin de les préserver pour maintenir la vie sur terre.

La protection de l'environnement requiert une volonté politique, une implication forte des
entreprises, des pouvoirs publics, des ONG, des associations et de tous les citoyens, une
évolution des mentalités et des changements de comportement de tous.

2. Equité sociale

L'homme est au cœur des problématiques de développement durable. L'équité sociale, c'est offrir
des conditions de vie justes et équitables pour tous les hommes et femmes, afin qu'ils puissent
accéder à leurs besoins fondamentaux : manger, boire, avoir un logement, se soigner, travailler,
aller à l'école...

Le développement durable a pour finalité le bien-être de tous les hommes et femmes vivant sur
la terre : l'équité sociale est l'enjeu fondamental du développement durable.

Le développement humain va s'attacher aux capacités et possibilités individuelles


d'épanouissement : la notion de bien-être est considérée bien au-delà du confort matériel et
financier, elle est évaluée en termes de qualité de vie.

L'équité sociale repose sur les principes fondamentaux des droits de l’homme et des libertés
individuelles. Elle a pour principe l'équité et la solidarité :

• Entre les pays développés et les pays en voie de développement ;

• Entre toutes les générations, et aussi vis à vis des générations futures.

Elle vise à lutter contre la pauvreté, l’exclusion, les discriminations et pour le respect des
diversités culturelles.

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La santé, l’éducation, l’emploi, le handicap, l’alimentation, l’accès au logement, l’organisation
de manifestations sportives et culturelles… font partie des nombreuses thématiques sociales
traitées dans le cadre du développement durable.

Pour une équité sociale, il faut favoriser la participation de tous les groupes sociaux à la
construction d’un nouveau mode de développement afin de satisfaire les besoins essentiels des
populations, lutter contre toutes les formes d’exclusion cherchant à réduire les inégalités et
respecter les cultures.

3. Efficacité économique

L'économie est la production de richesses générée à travers la fabrication, la distribution, la


consommation et l'échange de biens et de services. L'économie intègre toutes les phases de
transformation des ressources et des matières premières utilisées pour fabriquer les produits qui
seront commercialisés et consommés par les hommes.

Dans le cadre du développement durable, l'efficacité économique vise à produire des biens de
consommation et à répartir les richesses de cette production de manière équitable, durable avec
le souci de la protection de l’environnement et du renouvellement des ressources consommées
ainsi que de la protection des hommes et des femmes qui y travaillent.

Une économie solidaire et responsable a pour objectif de favoriser une gestion optimale de
toutes les ressources : humaines, naturelles et financières. Elle responsabilise les entreprises, ses
parties prenantes, les consommateurs, sur les enjeux et les objectifs du développement durable.

Elle aura pour finalité la satisfaction des besoins essentiels des hommes et leur bien-être, à travers
une démarche de production et de consommation éthique et responsable.

Les entreprises peuvent contribuer au développement durable en garantissant la protection de


l'environnement et leur responsabilité sociale, ainsi qu'en veillant aux intérêts des
consommateurs, tout en renforçant leur développement économique et en accroissant leur
compétitivité.

La préservation de l'environnement est envisagée sur le long terme. Par contre, la satisfaction
des besoins sociaux est souvent considérée à court terme. Enfin, le réalisme économique, doit
être conciliés avec les deux autres éléments et surtout géré dans un cadre de globalité. Quand
nous regardons la différence dans les axes temporels et la nature de ces pôles, il n’est pas facile
de trouver un compromis entre les trois piliers.

19
Le pilier culturel (la culture et la diversité culturelle) : Depuis le Sommet mondial sur le
développement durable de 2002, la culture est considérée comme une quatrième composante
du développement durable. La culture, dans sa diversité, est une richesse. Il n’est plus possible
de concevoir un développement durable qui ne respecterait pas la préservation des libertés et
des droits culturels, d’identités, de savoirs, de langues, de modes et de rythmes de
développement diversifiés.

Dans certaines documentations, l’intégration de la notion de genre dans les actions de


développement est considérée comme un pilier : permettre aux hommes et aux femmes
d’accéder de la même manière au développement durable. Le développement durable nécessite
que les priorités et visions des objectifs de développement des femmes soient clairement prises
en compte, intégrées et encouragées, particulièrement dans les politiques relatives à l’éducation,
la science, la culture, la communication et l’information.

V. LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Le développement de l’humanité durant les 50 dernières années s’est accéléré d’une manière
exponentielle, en entrainant une augmentation importante de la consommation d’énergie dans
le monde, particulièrement dans les pays industrialisés. Les ressources en matière première ne
cessent de diminuer, tandis que la demande en énergie ne cesse d’augmenter. A ce rythme, les
ressources de la terre s’épuiseront, ce qui posera un réel problème aux générations futures. Le
développement technologique doit nécessairement tenir compte des ressources mondiales et s’y
adapter.
La terre regorge de ressources naturelles que l’homme utilise soit directement, soit en tant que
matière première pour produire de l’énergie ou d’autres produits de consommation pour la
satisfaction des besoins exprimés.
Les ressources naturelles peuvent être définies comme les matières naturelles stockées dans la
nature. Ce sont des matières utiles et dont les réserves sont limitées et ne sont pas produites par
l’homme. Elles existent naturellement, et elles sont importantes dans la fonction de production
d’un pays, qui dépend du capital, du travail et des ressources naturelles.
Toutes les marchandises contiennent des ressources naturelles ou nécessitent des ressources
naturelles pour être produites. Les caractéristiques des ressources naturelles sont les suivantes :
• Elles sont épuisables, c’est-à-dire limitées dans le temps,
• Elles sont réparties entre les pays dans un même pays de manière inégale,
• Elles peuvent parfois profiter à des personnes qui n’interviennent ni dans leur extraction, ni
dans leur transformation,

20
• Elles occupent une place prépondérante dans les marchés mondiaux, à un point tel que
certains pays ne misent que sur elles dans leur économie,
• Leurs prix sont instables dans les marchés mondiaux. Ils peuvent fluctuer d’une manière très
importante et dictent parfois la tendance économique mondiale,
• Certains pays sont à la fois exportateurs et importateurs de ressources naturelles,
• Elles sont nombreuses (eau, air, sol minerais, métaux, pétrole, gaz naturel, énergies
renouvelables…) et jouent un grand rôle géopolitique dans le monde.
Un des principaux enjeux du développement durable est la réduction de la pollution. Les gaz à
effets de serre constituent actuellement le principal but dans ce sens. Le cas particulier de la
réduction des émissions de CO2 permet de faire face aux changements climatiques. Ceci
constitue le défi majeur du 21e siècle.
Les enjeux du développement durable ont une portée mondiale, ils peuvent être classés en trois
catégories qui correspondent aux différents piliers : environnementaux, sociaux et économiques.
1. Les enjeux environnementaux
La terre a perdu une bonne partie de ses richesses naturelles, les forets ont perdu leur richesse
biologique, les écosystèmes marins sont en détresse, les terres autrefois cultivables ne les sont
plus aujourd’hui, les émissions de gaz à effet de serre sont préoccupantes….

Pour rendre compte de ce constat alarmiste de l’état de la terre, l’organisation écologiste déclare
qu’à l’échelle mondiale, cette exploitation des ressources dépasse de 20% les capacités
biologiques de la terre.

La biodiversité : La biodiversité, c'est la variété des espèces et des écosystèmes sur la Terre. Le
développement économique, la pollution, l'agriculture et la pêche industrielles intensives
mettent à mal cette biodiversité naturelle. Un exemple : 20% des espèces de poissons sont
menacées de disparition. Une convention des Nations-Unies réglemente la protection de la
biodiversité.

L’eau :
Au cours des vingt prochaines années, la quantité moyenne d'eau disponible par personne dans
le monde est supposée diminuer d'un tiers, selon le rapport mondial sur l'eau. Selon la croissance
de la population et les décisions politiques, les pénuries d'eau concerneront, vers 2050, 7
milliards de personnes dans 60 pays (hypothèse haute) ou 2 milliards dans 48 pays (hypothèse
basse). L’accès à l’eau est un indicateur représentant la part de la population disposant d’un
accès raisonnable à une quantité adéquate d’eau potable. Toujours selon l’OMS, la quantité
adéquate d’eau potable représente au minimum 20 litres d’eau par habitant et par jour. On

21
entend généralement par « accès raisonnable », un approvisionnement en eau potable disponible
à moins de quinze minutes de marche du lieu d’habitation.
Les déchets : Le développement de la société de consommation dans les pays industrialisés a
généré des masses de déchets dont le recyclage et/ou la destruction par incinération pose un
problème écologique crucial. Le volume de déchets généré sur Terre est amené à augmenter à
mesure que la population mondiale continue de croître et, surtout, devient plus riche et
consomme davantage.
Dans les vingt dernières années, la quantité de déchets municipaux par habitant des pays
industrialisés a presque triplé. Elle est, en moyenne, de 475 kilos par an et par personne. Les
déchets des villes des pays en voie de développement est aussi considérable. Entre 2016 et 2050,
la production mondiale de déchets devraient augmenter de 70 % selon la Banque mondiale.
En 2010, les Nations Unies reconnaissent que « le droit à l’eau potable et à l’assainissement est
un droit fondamental, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits
de l’homme » (résolution de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations-unies en date
du 28 juillet 2010).
Les énergies : Les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) sont, d'une part, vouées à l'épuisement,
et d'autre part, elles sont aussi sources d'émissions de gaz à effet de serre. Le recours aux énergies
renouvelables (solaire, éolien, hydraulique…) est un des moyens de lutte contre la pollution
atmosphérique mais, aujourd’hui elles ne représentent qu’une partie minime de la
consommation.
Les pollutions :
Un polluant est une substance liquide, solide ou gazeuse, qui se trouve dans un environnement
dans lequel elle ne devrait pas exister, ou qui est présente dans son environnement habituel mais
à un taux anormalement élevé, pouvant ainsi avoir un effet nocif, provoquer une nuisance ou
une gêne.
Les polluants représentent un déséquilibre dans la composition d’un milieu. Ils reflètent une
instabilité anormale. Ils peuvent être classés en polluants atmosphériques, polluants de l’eau et
polluants du sol.
Les effets globaux de la pollution se présentent comme suit :
• Les effets sur la santé : mort, maladies respiratoires, cancers. Ces effets concernent les
humains et les animaux,
• Les effets sur l’environnement naturel : destruction de la biodiversité, restriction des forêts
et des cours d’eau avec la faune et la flore qu’ils contiennent,
• Les effets sur l’agriculture : destruction des terres agricoles, restriction des activités comme la
pêche,

22
• Les effets sur l’environnement construit par l’homme : attaque des bâtiments, des
monuments historiques, bruit, odeurs,
• Les effets sur l’atmosphère : réduction de la clarté et de la visibilité de l’atmosphère,
phénomènes destructeurs comme le smog (mélange de fumée et de brouillard, qui
s’accumule parfois au-dessus des grandes villes industrielles).
La pollution est à l’origine de plusieurs problèmes d’ordre écologique, économique, social et
climatique. Elle provoque chaque année des dégâts parfois irréversibles à travers la planète. La
conscience mondiale sur ces problématiques ne cesse d’augmenter. Des conférences et sommets
internationaux sont organisés afin de trouver des solutions, de faire évoluer la législation et de
fixer de nouvelles normes.
La pollution chimique :
Plastiques, pesticides, tissus synthétiques, composés industriels, médicaments… il existe environ
350 000 différents types de produits chimiques produits dans le monde. Sont-ils tous
dangereux ? Individuellement sans doute pas, mais dans leur ensemble oui, conclut une étude
internationale parue le 19 janvier 2022, dans la revue scientifique « Environmental Science and
Technology ».
L'une des sources les plus importantes de la pollution chimique sont aussi les pesticides avec
17000 produits pesticides sur le marché dont beaucoup commercialisés sans examens
approfondis. Or, tous ou presque éliminent, alors que ce n’est pas leur cible, de nombreuses
espèces vivantes, essentielles à tous les écosystèmes. Leur emploi est en hausse. Ils ont permis le
développement massif de l'agriculture extensive et sont aujourd'hui présents dans des fruits et
légumes frais consommés mais aussi dans l'air et dans l'eau. La double difficulté est que, d'une
part, en l'état actuel des recherches, on ignore les effets à moyen et long terme de près de 40000
molécules mises en circulation et, d'autre part, il s'agit souvent de polluants organiques
persistants.
Le réchauffement climatique : Pour les scientifiques, le niveau de pollution de gaz à effet de serre,
généré principalement par la combustion des énergies fossiles, est tel que le climat de la Terre
se réchauffe. Résultats : inondations, désertification, dissémination des maladies, disparitions
d'espèces animales. Le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre est une des
mesures prises pour lutter contre le phénomène mais sa mise en œuvre est difficile. Les ravages
que le changement climatique entraine et continuera d’entrainer sont un signal d’alarme pour
l’humanité. Mais il est encore temps. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution
du climat (GIEC), principal organe international chargé d’évaluer le changement climatique, a
prévenu que les « émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient atteindre leur valeur

23
maximale avant 2025 », puis diminuer de 43 % d’ici à 2030 pour limiter le réchauffement à
environ 1,5 °C et éviter la catastrophe totale.
Les ressources naturelles :
Les ressources naturelles sont de type agricole (plantes, bétail), hydrique (eau douce, eau de
mer), industriel (minerais, métaux, terres rares), énergétique (hydrocarbures, énergies
renouvelables). La pression sur les ressources naturelles va croissant, du fait de la hausse de la
démographie mondiale (9 à 10 milliards d’humains d’ici 2050), des progrès du développement
économique et humain, mais aussi des changements climatiques qui s’accélèrent. L’humanité va
connaitre une carence de ressources, ce qui ne manquera pas de la conduire vers des conflits
sociaux, politiques et militaires récurrents ?
Lutter contre la déforestation et l'exploitation illégales des ressources forestières (bois, plantes,
animaux…) dont l'humanité a besoin pour sa survie, constitue un enjeu majeur pour l'avenir de
la planète, mais également un sujet sensible en raison des questions économiques, politiques et
culturelles qu'il soulève.
Les transports : A travers le monde, les transports sont à l'origine de 25% des émissions de
dioxyde de carbone générées par l'homme. Réduire la circulation automobile est l'un des axes
prioritaires de la lutte contre la pollution d'autant plus que L'Union internationale des transports
publics prévoit que la population urbaine va augmenter de 27% dans les trente prochaines
années. Aucune ville ne pourra supporter une augmentation proportionnelle du transport
individuel.
2. Les enjeux sociaux

Dans le domaine social et au niveau mondial, le développement durable est une notion qui
recouvre des problèmes de développement (lutte contre la faim, accès à l'eau,...), des questions
de santé (quels moyens de recherche et de traitement affecter à quelles maladies …) et de
conditions de travail (sécurité et hygiène au travail, lutter contre le travail des mineurs….)
comment améliorer la formation des salariés….

La faim dans le monde : Pour ce qui est de l’état de la famine, les sommets internationaux et les
appels à l’aide n’y changent pas grand-chose : On compte désormais 828 millions de personnes
soit près de 10% de la population mondiale qui souffrent de la faim selon le nouveau rapport
du SOFI 2022 sur l'état de sécurité alimentaire.

La santé : A peine 10% de la recherche médicale mondiale est consacré aux maladies qui
concernent 90% de la morbidité mondiale. Ce sont ce qu’on appelle les maladies négligées qui
ne sont pas prises en compte par l’industrie parce qu’elles affectent les populations les plus

24
pauvres de la planète. Dans le cas du sida, le problème est plus celui de l’inégalité de traitement
entre les malades occidentaux et ceux des autres continents, dont l’Afrique.

Le sida : Selon l’Onusida, 42 millions de personnes vivaient avec le virus du sida en 2002, et
autant pourraient être infectées d’ici quelques années, malgré une communication toujours plus
importante et la multiplication de contraceptifs fiables. Partout où l’épidémie s’est propagée
sans contrôle, elle prive les pays des ressources et des capacités dont dépendent leur sécurité et
leur développement. Dans certaines régions, le VIH/SIDA, associé à d’autres crises, conduit des
parts de plus en plus importantes de la population vers la misère.

Le travail des enfants : Selon le Bureau International du Travail (BIT), 1 enfant sur 8 dans le monde,
soit une population estimée à 179 millions d'individus, est exposé aux pires formes du travail,
qui se rapprochent de l’esclavage, essentiellement dans les pays du Tiers-Monde. De nombreuses
organisations comme l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Unicef, luttent pour
éradiquer ce fléau.

Le moyen le plus efficace étant l’accès à l’éducation, les ONG essaient de favoriser, pour les
enfants plus âgés, une scolarisation en alternance avec un travail dans des conditions décentes.

La sous-traitance dans les pays émergents : dans certains pays émergents, dans les industries textiles,
en contrat avec des grandes marques mondiales, les enfants sont utilisés. Ces pratiques sont
régulièrement dénoncées par les ONG qui tentent de mobiliser les consommateurs pour qu’ils
renoncent à acheter les produits qui sont fabriqués dans ces usines. C’est la question de la
responsabilité sociale des entreprises est soulevée.
3. Les enjeux économiques
Sur le plan économique, le développement durable concerne les conditions de la croissance et
les échanges mondiaux. Quelles sont les règles ? Comment faire ou œuvrer pour que la
croissance économique ne se fasse pas au détriment de l’environnement et du social.

La délocalisation : La mondialisation touche tous les pays du monde, les secteurs de l’économie
et est loin de s’estomper, elle conduit de nombreuses entreprises des pays du Nord à implanter
leurs unités de production, loin de leurs sièges sociaux, dans des pays à faible coût de main
d’œuvre ou, pour des raisons environnementales, dans des pays où les règles sont moins strictes
que dans l’Union Européenne, par exemple. Ce phénomène va en grandissant, est incontrôlable
dans l'état actuel des réglementations et les perspectives qui en découlent sont très
préoccupantes à court, moyen ou long terme.

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Le commerce équitable : Le commerce équitable est un commerce conçu pour assurer une juste
rémunération à des producteurs des pays pauvres afin qu’ils puissent développer leur activité à
long terme et améliorer leur niveau de vie. Il contribue au développement durable.

Les partenariats public/privé : mis en avant au sommet de Johannesburg en 2002, ces partenariats,
qui incluent gouvernements, collectivités locales, entreprises, organisations internationales et
société civile (ONG) doivent permettre de traduire les engagements pris par des Etats en mesures
concrètes destinées à assurer une action véritable en faveur du développement durable en
s’appuyant sur le savoir-faire et les capacités de financement des grands acteurs privés.

Les déchets : ils illustrent l’un des visages des grands déséquilibres entre le nord et le sud. Plus de
300 millions de tonnes de déchets toxiques sont produits chaque année dans les pays
industrialisés. Au mépris des conventions internationales et de l’éthique sont envoyés, stockés
ou jetés dans les pays en développement.

VI. LA GOUVERNANCE DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Le développement durable a pour vocation de réconcilier l’homme, la nature et l’économie, à


long terme et à une échelle mondiale. Il n’est pas seulement un concept. C’est une
problématique qui a généré un mouvement. Un mouvement d’idées, un mouvement social, un
‘’paradigme’’ nouveau qui semble être amené à se diffuser dans tous les domaines, dans tous les
champs, allant de l’économique au sociétal en passant par la politique, la culture, la recherche
scientifique et technique, les représentations, les valeurs…

Cependant, le développement durable rencontre la question de la gouvernance sur le point


suivant : la gouvernance est cette aptitude à créer des espaces de concertation et de négociation
entre acteurs, qui débouchent sur des visions communes, et parfois sur des contrats (les contrats
de plan, les contrats de territoire…).

La gouvernance du développement durable se définit quant à elle comme « une démarche de


concertation et de prise de décision, qui implique de façon responsable les acteurs ou les
populations concernées par les politiques de développement durable et leurs plans d’action.
L’objectif de la gouvernance est d’aboutir à des décisions acceptables par la majorité, dans la
mesure du possible, et qui vont dans le sens du bien commun ». Elle se manifeste dans : l’état
du cadre institutionnel national, la coordination stratégique, les interactions avec les paliers infra
et supra nationaux, la prise en compte des parties prenantes, le suivi et l’évaluation continue5
de même que le renforcement des capacités des parties prenantes.

26
Le Plan de mise en œuvre du Sommet mondial de Johannesburg sur le développement durable
en son article 4 précise : « qu’il ne peut pas y avoir de développement durable sans une bonne
gouvernance aux niveaux national et international. À l’échelon national, des politiques
environnementales, sociales et économiques bien conçues, des institutions démocratiques
répondant comme il convient aux besoins des populations, la prééminence du droit, des mesures
de lutte contre la corruption, l’égalité des sexes et un environnement favorable aux
investissements constituent la base du développement durable ».

Le développement durable tend vers une harmonisation des objectifs économiques, écologiques,
sociaux et culturels. Par rapport à une logique centralisée qui se traduit localement par une
sectorisation des activités, le développement durable se fonde sur une approche intégrée des
problèmes à l’échelle du territoire. L’analyse est globale au sens où la situation d’un territoire
dépend des logiques mondiales. En revanche, les problèmes qu’il affronte et les potentialités
qu’il présente prennent des formes particulières sur chaque territoire. L’approche est également
dite globale au sens où elle intègre toutes les dimensions, tous les secteurs et tous les acteurs.

VII. LES DEFIS DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Quelque soient les domaines économiques, sociaux ou environnementaux, le développement


durable soulève plusieurs problématiques. La première étape avant d’entreprendre toute
démarche de développement durable, consiste à bien identifier tous les défis et les meilleures
pistes d’actions.

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1- La préservation de l’environnement : patrimoine commun

Les éléments constituant notre environnement écologique (l’air, l’eau la faune, la flore, et les
sols) sont indispensables à notre survie et sont en voie de dégradation. Ce constat alarmiste se
traduit par la nécessité de réagir car ces ressources étant limitées méritent une attention toute
particulière. Il y a une urgence de protéger ces grands équilibres écologiques pour préserver nos
sociétés et la vie sur terre. Les pistes identifiées sont entre autres :

Economiser et préserver les ressources naturelles, consiste à :

• Utiliser de façon efficace optimale et les ressources naturelles ;


• Employer des modèles de façon à limiter le gaspillage (énergie, eau, matériaux,
alimentation…) ;
• Privilégier l’utilisation de ressources renouvelables (animales, végétales, minières,
énergétiques, etc.) et de matériaux recyclables ;
Protéger la biodiversité ou maintenir la variété des espèces animales et végétales pour préserver les
écosystèmes, consiste à :

• Epargner les espèces menacées ou en voie de disparition ;


• Intégrer les variétés anciennes ou rares (respectant l’environnement) ;
• Eviter les produits OGM, favoriser les produits issus de l'agriculture biologique,
biodynamique et raisonnée

Eviter les émissions de CO2 pour lutter contre le changement climatique, consiste à :

• Optimiser les transports (personnes, prestations, biens matériels), favoriser le transport


en commun dans les villes ;
• Choisir des prestations locales (services et biens) ;
• Favoriser l'utilisation de produits et d'espèces végétales de saison

Gérer et valoriser les déchets, consiste à :

• Limiter la consommation des quantités énormes, adopter juste le nécessaire ;


• Favoriser le tri, le recyclage et la valorisation des déchets ;
• Intégrer ces problématiques dans sa politique d'achat responsable : analyse du cycle de
vie des produits, sélection de produits issus du recyclage…

2- La promotion pour favoriser la cohésion sociale : le bien-être commun

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C’est la capacité de notre société à mobiliser les forces de tous les acteurs de tous les horizons
afin d’assurer le bien-être de tous ses citoyens. Ce bien-être se traduit par la possibilité pour tout
un chacun, d’accéder, quel que soit son niveau de vie, son sexe, sa religion aux besoins essentiels
: alimentation, logement, santé, accès égal au travail, sécurité, éducation, droits de l’homme,
culture et patrimoine, etc. Les pistes identifiées à ce niveau sont entre autres :

Favoriser la cohésion, c’est aussi lutter contre l’exclusion et les discriminations, c'est-à-dire respecter
et protéger les personnes les plus vulnérables (en situation de handicap, âgées, minoritaires...),
donner l’accès aux droits sociaux pour tous :

• Instaurer une politique sociale acceptable à tous les niveaux de la société : garantir de
bonnes conditions de travail, favoriser la formation, intéresser les salariés…
• Mettre en place une politique d'aide à la réinsertion (professionnelle et/ou personnelle) ;
• Développer des projets ciblés pour limiter les disparités : égalité homme – Femme,
nivellement des salaires, accessibilité pour tous…

Favoriser la solidarité, consiste à :

• Contribuer à la réduction des inégalités sociales par la collaboration avec des associations
et/ou des projets locaux ou internationaux ;
• Sélectionner des produits issus du commerce équitable, c'est-à-dire garantir un revenu
minimal qui couvre les frais réels et le salaire de l'exploitant ;
• Développer des relations avec des acteurs spécifiques (collectivités, ONG,
associations…), locaux ou internationaux, afin d'améliorer certaines particularités
communes. Exemple le travail bénévole : les employés d'un hôtel/ ou les étudiants
donnent de leur temps de travail, pour donner des cours de soutien.

Contribuer et favoriser le bien-être, consiste à :

• Développer le dialogue social, les remontées d'informations entre tous les partenaires
(dirigeants, fournisseurs, nos clients et nos salariés…), éviter de construire des mûrs ;
• Tenir compte des spécificités de chaque acteur de la société (exemple l’accessibilité aux
personnes à mobilité réduite dans certains lieux, aménagement d'horaires pour les
étudiants-travailleurs, les jeunes mères, …
• Proposer des actions ayant un impact positif sur les personnes vivant ensemble : détente
(sport, compétition) cohésion (fête de quartier), développer des synergies susceptibles
d’accroitre le désir de vivre ensemble des populations …

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Valoriser les territoires, consiste à :

• Travailler pour rendre le territoire attractif afin de favoriser les produits et le savoir-faire
locaux ;
• Préserver, partager et diffuser le patrimoine local : culturel et naturel, incluant les
traditions, langues, mœurs et arts sous toutes leurs formes ;
• Mobiliser les ressources locales pour construire des dynamiques locales en impliquant
tous les acteurs du territoire à tous les niveaux de la chaîne du développement.

3- La promotion d’une économie responsable

Comme nous l’avons souligné un peu plus haut, il s’agit ici, de concilier ce qui est inconciliable.
C’est trouver des combinaisons pour concilier la viabilité d'un projet, d'une organisation
(performance économique) avec des principes éthiques, tels que la protection de
l’environnement et la préservation du lien social. Les enjeux d'une économie responsable sont
nombreux, souvent liés à l'un des deux autres piliers du développement durable,
l'environnement et le social, voire les deux. Voici quelques pistes identifiées :

Promouvoir la responsabilité sociale dans les affaires, consiste à :

• Développer des pratiques commerciales innovantes et éthiques pour mieux répartir les
bénéfices et les richesses (la RSE, le commerce équitable, le microcrédit, l’ISR, le micro-
don) ;
• Répartir les richesses et les bénéfices de façon plus juste ;
• Intégrer le coût social et environnemental dans le prix des produits ;
• Chercher à développer le tissu économique local.

Faire appel à des méthodes alternatives, consiste à :

• Favoriser une économie circulaire : réduire, récupérer, recycler, réparer au lieu de


produire ;
• Adopter une économie de la fonctionnalité : payer pour un service ou pour l'usage d'un
bien au lieu du bien lui-même. Ex : auto-partage ou covoiturage, habitat collectif ou
colocation ;
• Opter pour une consommation collaborative ou économie du partage, dont le principe
repose sur la mutualisation des ressources (compétences, temps, argent, biens) à travers

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de nouvelles formes d’échanges entre particuliers (partage, troc, échange, location) ainsi
que les nouveaux styles de vie collaboratifs.

VIII. QUELQUES INDICATEURS ET OUTILS DU DEVELOPPEMENT DURABLE

1. Les indicateurs du développement durables

Le développement durable est une notion multiforme, comprenant plusieurs composantes et se


prêtant mal à une mesure unique. Un indicateur s’analyse comme une représentation simplifiée
d’une réalité complexe. Il répond généralement à trois grandes fonctions :

Une fonction scientifique : évaluer l’état de l’environnement ou les progrès du développement


durable ;

Une fonction politique : déterminer les priorités et évaluer les performances de l’action publique ;

Une fonction sociétale : faciliter la communication, orienter l’action dans le bon sens.

Exemple : Un indicateur X peut être analysé sous le prisme des éléments ci-après :

Objectif : améliorer le bien-être des populations.

Thème : développement et croissance économique durable.

Actions : coopération internationale, lutte contre la pauvreté, protection et promotion de la


santé, promotion d’un habitat durable, etc.

2. Quelques outils du développement durable

Il faut relever qu’il n’existe pas d’outil universel, mais bien plusieurs types d’outils
de développement durable. En voici quelques exemples :

Les outils de planification et d’orientation : Ces outils déterminent les priorités orientant les actions
à mettre en œuvre. Exemple : une feuille de route.

Les outils législatifs et réglementaires : Ce sont des outils contraignants nécessaires à la mise en
œuvre des politiques, des programmes, des stratégies, des projets de développement durable.
Exemples : les textes de lois, les guides de bonnes pratiques, les directives, les rapports.

Les outils économiques et fiscaux : Ces outils utilisent les mécanismes du marché. Ils peuvent être
incitatifs ou contraignants.

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Les outils de participation et de communication : Ces outils servent à informer, à sensibiliser, à former
ou à mobiliser toutes les parties prenantes. Ils favorisent la participation et la gestion
participative. Exemples : les guides méthodologiques, les réunions, jeux de rôles.

Les outils technologiques : Ces outils mettent à profit les innovations techniques et technologiques.
Exemple : les nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC).

Les outils d’analyse, de mesure et de suivi : Ces outils servent à évaluer la performance des stratégies,
des politiques, des programmes, des projets de développement durable. Exemples : les grilles
d’analyses du développement durable, les grilles des compétences en développement durable,
les rapports.

IX. LES PRINCIPALES CONDITIONS DE REUSSITE DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Nous avons relaté que le développement durable vise l’intégration des préoccupations sociales
et environnementales dans les décisions économiques. Cependant, sa mise en œuvre et sa
réussite nécessitent un certain nombre de conditions. Celles-ci sont aussi jugées essentielles à la
réalisation du développement durable auprès des grands principes qui règlent la vie en société
et les relations entre les Etats et les peuples. Elles sont au nombre de cinq et intègrent plusieurs
concepts sous-jacents.
1. La démocratie
La notion du développement durable peut être véhiculée et appliquée difficilement dans une
situation où la démocratie est absente. Il est impossible de concevoir les besoins présents dans
une perspective d’équité et sans compromettre l’avenir des générations futures si on ne dispose
pas des cadres et instances permettant la participation des tous aux processus de décisions. Ainsi,
tout individu jouit d’un droit fondamental à un cadre de vie de qualité et à un environnement
sain, et cela dans une atmosphère de paix, de respect de la différence et de la diversité. Par la
démocratie, il faut entendre le respect non seulement des droits individuels, mais aussi des droits
collectifs, de toutes les couches de la société.
2. L’autonomie
Si le développement durable doit se réaliser dans un contexte démocratique, il est également
nécessaire, dans cette démarche, de respecter l’autonomie des Etats et des peuples dans leurs
choix et modes de développement. Les Etats doivent adopter une vision globale du
développement et de sa planification, en faisant participer activement les peuples via leurs
représentations aux différents forums internationaux où sont déterminés les grands objectifs et
orientations du développement durable. Il faut noter qu’il existe dans certains pays, des

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potentialités et des compétences extraordinaires pour la mise en œuvre d’un développement
durable, qui demeurent inexploitées.
3. L’équité
La notion d’équité est au cœur de toute la thématique du développement durable. En matière
du développement durable, la question de l’équité doit être transposée à trois niveaux. En effet,
il faut viser à établir l’équité au sein des populations ou Etats, entre les populations ou Etats et
entre les générations.
L’objectif d’équité à l’intérieur même d’une population ou d’un Etat est essentiellement de
combler les besoins de tous et d’améliorer la qualité de vie à travers une meilleure répartition
des richesses. Cet objectif ne concerne pas uniquement les pays en voie de développement, mais
aussi les pays développés, où les disparités ont tendance à s’accroitre davantage ces derniers
temps.

A un autre niveau, les effets néfastes des disparités entre les pays riches et pauvres montrent que
le développement durable ne peut se réaliser sans une réduction des écarts entre ces pays riches
et pays pauvres, donc il faut mener une lutte acharnée contre la pauvreté.

Enfin, l’objectif d’équité entre les générations demeure l’un des plus grands défis du
développement durable. Les termes de la « stratégie pour l’avenir de la vie » 4 illustrent bien
cela : « chaque génération devrait avoir à cœur de laisser derrière soi un monde au moins aussi
riche et productif que celui dont elle a hérité. Le développement d’une société ou d’une
génération ne doit pas s’exercer au détriment de celui des autres sociétés ou générations ».
4. L’interdépendance
Découlant de la politique d’équité, l’interdépendance devient une autre condition
fondamentale du développement durable dans la mesure où l’intérêt commun ne peut être
respecté que par le biais de la coopération internationale. Avec les innovations techniques, la
mondialisation et les échanges, l’interdépendance, même locale n’a fait que s’accentuer
entrainant des chamboulements considérables dans les sociétés. L’interdépendance déborde de
son cadre local et régional pour prendre aujourd’hui un caractère mondial. Plus que toute autre
chose, l’interdépendance repose sur la capacité d’entraide et de coopération internationale.
5. L’imputabilité et la responsabilisation
Toutes les nations ont la responsabilité de préserver et de restaurer l’environnement et de se
développer en conséquence, sans faire de tort à leur propre environnement et à celui d’autrui.

4 Union mondiale pour la nature, Programme des Nations Unies sur l’Environnement, Fonds Mondial pour la Nature,
sauver la planète – Stratégie pour l’avenir de la vie, Gland (Suisse)

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Ainsi, ces responsabilités pourront varier proportionnellement à l’ampleur des préjudices à
l’environnement et selon les capacités de chacun d’intervenir et de limiter ces atteintes.

X. LE CADRE INSTITUTIONNEL ET LES ACTEURS DE LA PRESERVATION DE


L’ENVIRONNEMENT

1. Mécanismes institutionnels et règlementaires de préservation de l’environnement


Les aspects juridiques et règlementaires jouent un rôle primordial dans la préservation de
l’environnement. D’abord, les lois mises au point et appliquées dans les pays doivent tendre à
dissuader les acteurs de la pollution à émettre plus et sans tenir compte de l’environnement.
Elles doivent aussi situer les responsabilités et punir les auteurs d’infractions en matière de
pollution, comme les rejets illégaux de déchets dans des endroits inappropriés par exemple. Des
seuils d’émissions standards doivent être fixés par les législateurs. La notion de nuisance liée à la
pollution doit être primordiale. C’est grâce à cette notion que la pollution a commencé à être
considérée comme un sérieux problème.

2. Acteurs de la préservation de l’environnement

Le principe de préservation de l’environnement passe par un travail de groupe qui implique


plusieurs acteurs économiques, sociaux et politiques.

Organismes internationaux : Les instances internationales comme les Nations Unies jouent un rôle
dans la prise de conscience globale, l’incitation à agir, l’harmonisation des actions et l’action
internationale elle-même. Elles organisent des conférences et des rencontres mondiales,
permettent d’établir des programmes relatifs à la protection de l’environnement et peuvent
même obliger certains pays récalcitrants à agir dans ce sens.

Les gouvernements et pouvoirs publics : Ils ont le pouvoir de s’engager à préserver l’environnement.
Les hautes instances des pays veillent à l’application du développement durable et de ses
principes dans leur territoire. Ils ont aussi le pouvoir d’élaborer des stratégies nationales de
développement durable et de légiférer dans leur pays. Ils doivent veiller à appliquer les principes
écologiques.

Les collectivités locales : Elles font partie des acteurs principaux car elles gèrent l’aménagement,
l’eau, l’habitat, le transport, les déchets et l’énergie de leur territoire. Elles peuvent encourager
et privilégier l’acquisition et la consommation de produits écologiques. Elles gèrent les marchés
et appels d’offre et peuvent donc exiger des critères écologiques. Enfin, elles contribuent à
l’application de la règlementation dans leur territoire.

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Les entreprises : Elles doivent intégrer dans leurs stratégies le développement durable. Les
entreprises publiques sont les premières à appliquer des stratégies respectueuses de
l’environnement car l’Etat y veille. Les entreprises privées se mettent à leur tour progressivement
à ce concept et cherchent à avoir des certifications qui leur donnent aussi une bonne image.

Les citoyens : Ils contribuent à la protection de l’environnement et consommant des produits


écologiques et en ayant des gestes responsables comme le tri des déchets, la limitation de la
consommation de l’eau et de l’énergie et la participation dans les actions associatives.

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