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UNIVERSITE SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES


ECONOMIQUES ET SOCIALES – FES -

PROBLEMES ECONOMIQUES ET SOCIAUX

SEMESTRE 3

Professeurs : DEBBAGH Bouchra


MAGDOUD Amina

SUPPORT DU COURS N°7

Année universitaire 2020/2021

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III- La durabilité : une nouvelle façon de penser la croissance et le
développement

1) Définitions

Selon Passet René « le développement est une croissance complexifiante


multidimensionnelle:
Multidimensionnelle car en plus de l’économique est pris en compte la qualité des relations
établies entre les hommes et avec leur environnement naturel.
En 1983 L’ONU a mis en place une « commission mondiale sur l’environnement et le
développement (CMED) » Il s’en est dégagé le rapport Brundtland « notre avenir à tous »en
1987.
La définition générale qui ressort du rapport Brundtland est la suivante :
« Le développement durable et soutenable est un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Deux
concepts sont inhérents à cette notion :
- Le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus
démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité
- L’autonomie des décisions et la recherche du modèle endogène à chaque contexte
historique, culturel et écologique ainsi que la recherche d’un développement harmonieux avec
la nature

2) Soutenabilité forte et soutenabilité faible

La croissance économique reste une condition nécessaire à un développement soutenable et il


est impossible d’imaginer un développement qui se fasse sans utiliser les ressources
naturelles.

Deux approches existent : l’approche de la soutenabilité forte et l’approche de la


soutenabilité faible.

- L’approche de la soutenabilité faible est d’inspiration néo-classique, elle considère que pour
parvenir au développement soutenable il faut compenser l’épuisement progressif des
ressources naturelles par l’accumulation du capital et par le progrès technique selon
l’hypothèse de substituabilité entre ressources naturelles et capital artificiel.
- L’approche de la soutenabilité forte insiste sur le maintien d’un « stock de capital naturel »
nécessaire à la constance ou à l’accroissement du bien-être ; ici l’hypothèse de substituabilité
est remise en cause.

Remarque: conférence de Rio en 1992 sur l’environnement et le développement invite les


pays à revoir leur mode de production et de consommation et à intégrer l’environnement dans
les politiques de développement.

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3) Les 3 dimensions du DDS :

La figure ci-après exprime la différence entre une approche ouverte du développement


soutenable et une approche purement économique.

Objectifs globaux d’un développement soutenable

Objectifs économiques
Croissance
Efficience
Equité

Objectifs sociaux Objectifs écologiques


Participation Intégrer des écosystèmes
Mobilité sociale Gestion globale
Identité culturelle Respect des capacités de charge
Cohésion sociale Biodiversité
Développement institutionnel

D’après Sergeldin et Steer, 1994

Dans sa traduction pratique communément admise, trois dimensions composent le


développement soutenable :

- une dimension économique, qui prend en considération la question de la production de


richesses

- une dimension sociale qui prend en compte la question de l’équité intra-générationnelle

- une dimension écologique qui prend en compte la question de l’équité inter-générationnelle

Il impose donc un traitement conjoint des effets économiques, sociaux et environnementaux


de toute politique ou action humaine ; et doit ainsi faire face à trois principaux groupes
d’enjeux auxquels on peut ajouter actuellement la dimension culturelle. Le développement
durable est composé d’un impératif écologique, d’un moyen économique et d’une finalité
sociale, on y ajoute actuellement le culturel et la gouvernance.

Le développement durable implique donc de concilier simultanément efficacité économique,


équité sociale et préservation de l’environnement dans un cadre de bonne gouvernance, afin
de pallier aux problèmes posés par notre mode de développement actuel.

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Le DDS repose sur une approche systémique qui a donné lieu à des études d’impact :

Elle vise à analyser les impacts suivants:


• L’impact des activités humaines (production et consommation) sur l’environnement
• L’impact des activités humaines sur la situation sociale de la population ( pauvreté,
niveau d’emploi...)
• L’impact de la situation sociale de la pop sur l’environnement.
• L’impact de l’environnement sur les activités humaines et sur la situation sociale de la
pop.
• Les interactions environnementales.

CONCLUSION :

L’approche du DDS renoue avec la conception humaniste de l’économie (F.Perroux),


comment parler de développement si la croissance du revenu est accompagnée d’une
dégradation de la nature ou de la disparition d’une culture.
Avec l’approche du DDS l’éco cherche à retrouver des voies plus « justes » de répartition et
de développement, ce qui oblige les économistes à interroger les systèmes de valeur qui sont
derrière les choix techniques et économiques.
Des objectifs sociaux ou environnementaux peuvent justifier des choix économiques, ceci
même si le calcul éco tend à montrer une moindre efficacité globale des choix effectués.
Dans le contexte actuel de mondialisation éco, le développement doit pour être durable
pouvoir s’appuyer sur une « gouvernance »de qualité au niveau national et international
En effet, plusieurs problèmes globaux comme le réchauffement de la planète, la préservation
de la couche d’ozone, la protection des ressources marines, ne peuvent être résolues que dans
le cadre international mais engagent chacun à agir dans son cadre local.

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