Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Durable
Master en Sciences de l’éducation
Tronc commun 2022-2023
Enseignant :
Introduction générale
a- Projection du film « l’île aux fleurs »
b- Introduction
I- Explicitations conceptuelles et
positionnement
I.1- Le Développement/ La Croissance
I.2- L’écodéveloppement
I.3- Le concept de développement durable
Conclusion générale
1° Tout le monde parle de développement durable, mais il n’existe peut-être pas une
seule définition encore moins un consensus sur ce paradigme. Pouvez-vous en
quelques mots proposer votre définition ?
…………………………………………………………………………………………………
• En avant-propos
Projection du film « L’île aux fleurs » de Jorge Furtado (1989)
Durée : 20 Mn
• Introduction
Face aujourd’hui aux mutations accélérées et inattendues qui caractérisent notre
monde, suscitant ainsi appréhensions et incertitudes, et aux conclusions scientifiques
qui démontrent notre part de responsabilité vis-à-vis de la dégradation de la planète,
des voix ne cessent de s’élever pour donner l’alerte. La terre se meurt et il faut agir.
Sachant bien qu’elle n’est pas extensible (la terre), ni dans l’espace ni dans le temps.
Pour cela il est de plus en plus fait appel à l’éducation comme moyen de promotion
de valeurs, de comportements et d’attitudes indispensables à l’édification d’un
monde nouveau, plus solidaire et plus viable. Un monde où les Hommes entre eux et
avec la Nature, vivraient en harmonie.
Il s’agirait de rendre plus viable et certainement plus vivable notre monde, tant pour
nous-mêmes que pour les prochaines générations. Il apparaît de ce fait évident
qu’on ne peut plus ni ignorer ni occulter la part importante que fait peser l’Homme sur
les ressources de la Terre, et de même, le rôle prépondérant qu’il peut et doit jouer
dans l’invention et l’appropriation de nouveaux modes de vie. En effet, selon Jacques
Delors (1996, p. 71) « le modèle de croissance actuel rencontre des limites
évidentes, en raison des inégalités qu’il induit et des coûts humains et écologiques
qu’il comporte. » Ce constat a sans aucun doute largement inspiré l’Assemblée
Générale des Nations Unies pour la mise en place d’une commission mondiale dite
Commission Brundtland en 1983. Le Développement Durable, promu par la
communauté internationale depuis plus d’une bonne quarantaine d’années, participe
de cette invention d’un autre mode de développement, considéré comme beaucoup
plus en adéquation avec notre avenir à tous.
C’est pourquoi il nous paraît important et intéressant de nous pencher sur ce type de
développement que le secteur de l’éducation est fortement convié à promouvoir car,
Nous osons dire, pour prolonger et préciser l'intuition de Durkheim en nous référant à
la phénoménologie de la vie de Michel Henry (1990), « mais de révéler chez lui l'état
intérieur et profond d'autodéploiement et d'accroissement de soi, une sorte de
polarité corps/âme qui l'oriente dans un sens défini non seulement pendant l'enfance,
mais pour la vie ».
2- L’écodéveloppement
La Conférence de Stockholm (1972), Conférence des Nations Unies sur
l’Environnement humain (CNUEH) reste cependant LA Référence. Elle initie le
concept d’Écodéveloppement et crée le PNUE. (Programme des Nations Unies pour
l’Environnement.
L’écodéveloppement est porté par Ignacy SACHS, « la troisième rive ». Pour lui, il y
a une différence entre le sous-développement et le mal développement : le sous-
développement est quantitatif et le mal développement qualitatif. SACHS est pour un
développement anthropocentré, c’est-à-dire macrosocial et micro économique.
Le développement durable voit ainsi le jour, sur les fonts baptismaux des ONG
environnementales. Il en porte toujours le sceau.
Ces deux derniers paragraphes, souvent oubliés, sont justement ceux qui fixent les
balises du développement visé:
C’est donc le rapport Notre Avenir à tous (1987), de la Commission Mondiale sur
l’Environnement et le Développement (CMED - Commission Brundtland) qui
consacre le terme de «Sustainable development », traduit en français par
"développement soutenable" puis "développement viable" et "développement
durable». L’adjectif durable a été préféré à celui de soutenable car il donne à la
France, la primauté de la notion déjà utilisée par l’UICN. Sinon, sur le plan
sémantique, le développement durable ne correspond pas à l’expression anglaise
sustainable development. Selon le rapport de la CMED, le développement durable se
définit comme « un développement qui répond aux besoins des générations
présentes sans compromettre l’aptitude des générations futures à satisfaire leurs
propres besoins, à commencer par les plus pauvres ». (1987).
Pour François Mancebo (2006), « le flou qui entoure cette notion est lié à sa
généralisation. En effet, cette généralisation découle de la nécessité de prendre en
compte l’ensemble des problèmes liés aux écosystèmes et au fonctionnement des
sociétés, à la nécessité pour les états de faire bonne figure sans prendre
d’engagements précis et enfin, au foisonnement des ONG. »
Fabrice Filipo (2014) trouve quant à lui, que « le développement durable n’est pas un
concept, mais un ensemble de débats guidés par un souci d’action. Un concept
serait définissable avec précision. Or, la vérité est qu’il n’y a pas d’accord sur ce que
serait un développement durable ».
4- Positionnement
Face à ce qu’il convient de qualifier de « vogue » ou de « vague », d’une injonction
ou d’un appel de la communauté internationale avec une nécessaire teinte politique,
il y ‘a des choix à opérer, des positions à prendre et cela à titre personnel et
autonome.
Pour sa part, le docteur Evariste Magloire YOGO, dans sa thèse intitulée : Une
stratégie d’éducation à l’environnement et au développement durable au Burkina
Faso : les ateliers d’éducation à l’éthique éco-citoyenne (A3E) à Markoye, (2016)
trace son chemin à la lisière d’autres tenants :
Notre position sur ce concept rejoint celle de François Audigier (2011), qui dans la
Revue Durable n° 42 écrit que « le débat est donc en cohérence avec les aspects
controversés du développement durable et avec la formation du citoyen. Une
compétence du citoyen, c’est sa capacité à intervenir dans le débat public, à prendre
position, à participer aux controverses, à avoir des outils pour raisonner, y compris la
capacité à tenir compte de son affectif ou de ses émotions ».
Pour sa part, (Dr E. Yogo), malgré les raisons qui sous-tendent les différents
courants, la mise en œuvre du développement durable, notamment en milieu
scolaire, se propage, s’imposant aux éducateurs comme l’un des champs privilégiés
de matérialisation de leurs bonnes intentions. En effet, tous les courants semblent
unanimes quant au rôle important que l’éducation doit jouer dans ce processus
d’adaptation. Un tel phénomène ouvre des perspectives nouvelles pour l’école d’où
son intérêt pour les chercheurs en sciences de l’éducation. C’est également cet
intérêt qui pousse l’enseignant et le formateur qu’il est, à se poser la question de
savoir comment éduquer au mieux nos jeunes afin qu’ils prennent une part active à
cette réinvention ? Quel type d’école pour ce faire et pour quel type d’enfant, de futur
adulte ?
Pour agir pour leur développement, les peuples ont besoin de s’appuyer sur leurs
systèmes de valeurs et de références (racines culturelles) afin d’y trouver la
motivation et la confiance en soi nécessaires. En effet, qu’est-ce la culture ?
«J’ai toujours pensé que l'homme, c'est-à-dire la culture, était au début et à la fin de
tout développement » Léopold Sedar Senghor
Principe de précaution
Le principe de subsidiarité
A côté de ces défis, se pose un enjeu éthique majeur. Quelle gouvernance pour
assurer les progrès des valeurs universelles (paix, démocratie, solidarité,
équité,...) ?
« L’EDD s’inscrit dans l’ensemble des éducations à dont elle recoupe la plupart des
caractéristiques (Lange et Victor, 2006)
Dewey pensait que seule la formation d’un public éclairé, pouvant avoir accès à la
construction des problèmes eux-mêmes et non au choix de solutions pensées par
d’autres, permettait l’émergence d’une véritable liberté démocratique.
L’EDD revêt une utilité sociale. En effet, c’est une éducation à la fois contemporaine
et futuriste. A la manière de l’informatique par exemple qui a fait son entrée à
l’école, les questions d’EDD méritent leur place dans le sillage des curricula parce
que ni les contenus d’enseignement /apprentissage ni les disciplines scolaires ne
sont ni figés, ni définitifs. Certains apparaissent dans l’histoire et d’autres
disparaissent. C’est la dynamique éducative. Pour Meirieu, (2009) « vu donc qu’il y a
une préoccupation sociale largement partagée sur l’éducation au développement
durable, et étant donné que des savoirs en la matière sont bien stabilisés, son
introduction dans les programmes est tout à fait à encourager ». Son caractère
futuriste, qui l’amène à se projeter dans le futur, avec un élan de prospective, de
créativité et d’innovation, sont autant de facteurs qui encouragent l’introduction de
l’EDD en ce que cela participe du reste à la réforme de l’éducation et de l’école.
Ensuite, les Questions Socialement Vives faisant leur entrée à l’école, il est
nécessaire de former les encadreurs pédagogiques et les enseignants à travers eux,
à comprendre et à développer la complexité des choses. Louis Legrand développe
deux raisons majeures pour justifier la demande croissante d’éthique, d’une
éducation à l’éthique. Il considère dans un premier temps que le développement
conjugué des sciences et des techniques détermine une mutation fondamentale
dans l’agir humain. Il cite en exemple, des phénomènes nouveaux pour lesquels il
n’existe pas de réponses déjà données ou de règles fixes pour y répondre : couche
d’ozone, déchets nucléaires, clonage, transgénique, procréation assisté. Dans un
sens beaucoup plus prescriptif, on retrouve dans les sept savoirs nécessaires à
l’éducation du futur d’Egard Morin, certains qui sont directement liés à l’éducation au
développement durable et aux dimensions qu’elle revendique : complexité,
incertitude, humanité
Pour réfléchir……