Vous êtes sur la page 1sur 3

Le développement comme objectif : développement humain et développement durable (ou «

soutenable »)

La seconde approche de la notion de développement est diffusée par les organisations


internationales comme l'ONU dans le cadre du Programme des Nations unies pour le
développement (PNUD), la Banque mondiale et le BIT (Bureau international du travail).

Ces organisations ont défini deux notions complémentaires : le développement humain et le


développement durable (soutenable).

Le développement humain se donne comme objectifs

- de satisfaire des besoins fondamentaux ; F. Perroux les précise avec la notion de « coûts de
l'homme » - une économie développée doit couvrir les dépenses qui permettent aux hommes
de jouir « d'une vie physique et mentale minima » (couverture des besoins physiologiques) et «
une vie spécifiquement humaine » (comprenant la dimension culturelle : instruction, loisirs,
etc.);

- de toucher l'ensemble des populations : le développement est universel, il est incompatible


avec « la pauvreté abjecte » dans laquelle vivent aujourd'hui près d'un milliard de personnes,
selon les termes mêmes du Rapport sur le développement dans le monde (Banque mondiale,
1992). Il ne peut y avoir de développement humain sans réduction des inégalités entre et à
l'intérieur des pays.

Le développement est durable ou soutenable si la croissance est compatible avec la sauvegarde


de l'environnement :

Historique du concept de développement durable 


 
Les 20% d'habitants vivant dans les pays les plus riches consomment:

45% des protéines animales du monde


58% de l'énergie (et émettent 53% du CO2 rejeté dans l'atmosphère)
84% du papier
disposent de 88% des véhicules.

On le voit: un développement est indispensable - mais le mode de développement que nous


connaissons n'est pas généralisable. Sortir de ce dilemme est l'objectif du Développement
durable. 
 
2 Le développement durable

Définitions

Selon la Commission Brundtland (1987) :

Mme Brundtland directrice générale de l'OMS :


«Le développement soutenable est un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont
inhérents à cette notion: le concept de [besoins], et plus particulièrement des besoins essentiels
des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des limitations
que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale imposent sur la capacité de
l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir».

Autrement dit, il s'agit d'affirmer une double solidarité:

 dans l'espace: chaque habitant de cette terre a le même droit humain aux ressources de
la terre;

 dans le temps: nous avons le droit d'utiliser les ressources de la terre mais le devoir d'en
assurer la pérennité pour les générations à venir.  

Selon l'Union mondiale pour la nature, le Programme des Nations Unies pour l'environnement
et le Fonds mondial pour la nature (1991)

Le fait d'améliorer les conditions d'existence des communautés, tout en restant dans les limites
de la capacité de support des écosystèmes.

1992 : " Sommet planète terre " Rio De Janeiro

"Le développement, c'est à dire la satisfaction des besoins de l'humanité, suppose pour être
durable, de ne pas construire lui même ses propres obstacles. Les conséquences, à moyen et
long terme, des orientations choisies ne doivent pas aboutir à des impasses sociales,
économiques, biologiques et environnementales "

   
Le développement durable veut intégrer les dimensions économique, sociale et écologique.
Ainsi, la mise en oeuvre du développement durable implique une prise en compte et intégration
de ces trois paramètres dans toute décision. Il en résulte une double approche, à la fois
normative (une échelle de valeurs qui devrait peu à peu s'imposer comme référence) et
évolutive (les relations entre les divers éléments devant s'ajuster constamment).

Toutefois, une confusion demeure: le développement durable est souvent associé à l'écologie
plus qu'à l'économie ou au social, ce qui est réducteur car, comme l'économie ou le social,
l'écologie ne saurait exister pour elle-même. Avec la seule réserve que ses paramètres
scientifiques (définition des capacités de charge des écosystèmes) nous indiquent les limites
physiques, chimiques et biologiques à ne pas dépasser, et dans quelle réalité il nous faut, grâce
à de meilleures méthodes de gestion, inscrire notre rapport aux ressources que la Planète
recèle.

Le sens du développement durable est bien de définir des équilibres dynamiques sectoriels et
globaux, compte tenu des limites effectives et connues et des modes de gestion et de
répartition. Aussi comporte-t-elle des exigences nouvelles, comme celle du principe de
précaution.

Le développement durable est avant tout une échelle de valeurs, un cadre éthique comportant
des références comme celles-ci:

Justice sociale;
Prudence écologique;
Efficacité économique;
Diversité culturelle;
Solidarité intergénérationnelle;
Aménagement équilibré de l'espace;
Citoyenneté et la concertation.

Le développement durable oblige à la coopération, à la transversalité. Il exige une gestion du


temps et de l'espace, des flux de matière et d'information, vise à recréer les liens sociaux. Il
forme, avec les Droits humains qui lui sont étroitement corrélés, l'axe fort du 21e siècle, d'un
avenir digne d'être vécu. Face à une mondialisation désordonnée souvent vécue comme une
dépossession, le Développement durable vise à nous donner des outils d'action et d'orientation
positive, au niveau où se posent les problèmes.

Mais il y a encore bien du chemin à parcourir. L'échec de la conférence de Seattle fin 1999 l'a
souligné, il n'y a pas de consensus suffisant sur la nécessité d'encadrer le commerce mondial par
des exigences environnementales et sociales. Le comité Commerce et environnement de l'OMC
est resté marginal, et les efforts de l'OIT de faire admettre un «noyau dur» d'engagements
sociaux n'ont pas encore abouti. Le combat du développement durable continue!
 
 

Exemples de quelques conditions environnementales favorisant un développement durable

 Le rythme d'utilisation des ressources naturelles renouvelables n'excède pas celui de


leur régénération.

Exemple
Un arbre peut mettre plusieurs années avant d'atteindre une taille acceptable pour être abattu
et utilisé comme matériel de construction par exemple. Il faut s'assurer de ne pas couper une
quantité plus grande que ce qui repousse.

 Le rythme d'épuisement des ressources non renouvelables ne dépasse pas le rythme de


substituts renouvelables.

Vous aimerez peut-être aussi