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C03 - TES1 – Lycée Marc Bloch 2019/2020 – A-C.

Wantz

Dossier documentaire

Chapitre 3 - La croissance économique est-elle compatible avec la


préservation de l’environnement ?

Introduction – Jour du dépassement, la planète dépassée…


I. Un développement « durable » nécessite la préservation de l’environnement
II. La soutenabilité en question : le progrès technique peut-il sauver la planète ?
III. Les politiques environnementales : quels outils politiques pour agir en faveur de
l’environnement ?

« Nous n’avons pas hérité la Terre de nos ancêtres, mais l’empruntons à nos enfants »
Antoine De Saint-Exupéry

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Introduction – Jour du dépassement, la planète dépassée…

2019 …

 A quoi correspond le jour du dépassement ? De quoi dépend-il ? Comment évolue-t-il dans


le temps et dans l’espace ? Quelles sont les conséquences de ce « dépassement » ?
Pour en savoir plus :
- WWF sur le jour du dépassement https://www.wwf.fr/jour-du-depassement
- E-graine pour calculer votre empreinte écologique https://www.e-graine.org/calculer_son_empreinte/
- Worldometers pour suivre l’évolution de la population mondiale
https://www.worldometers.info/fr/population-mondiale/

I. Un développement « durable » nécessite la préservation de l’environnement

A. La croissance économique se heurte à des limites écologiques

Document 1 – L’épuisement des ressources naturelles


Les ressources naturelles ne sont pas produites par les activités humaines et leur renouvellement éventuel
échappe en grande partie au contrôle des agents économiques. Dans le cas des ressources naturelles non
renouvelables (ressources minérales et énergétiques), l’épuisement peut être caractérisé du point de vue
physique par le rapport entre les prélèvements annuels et le volume des réserves. L’épuisement est une notion
relative, car le progrès technique tend à accroître les réserves exploitables et l'augmentation du prix de la
ressource rend compétitifs certains gisements dont l'exploitation était auparavant trop coûteuse. Les ressources
naturelles renouvelables sont les ressources biologiques : la particularité de ces ressources est leur capacité à se
reproduire dans certaines conditions. S’agissant de ressources biologiques et en particulier halieutiques, on parle
d’épuisement au sens physique lorsque le prélèvement (volume des captures) menace l’équilibre et la survie du
stock : le stock devient si faible que sa reproduction n’est plus assurée. La situation actuelle des pêches au niveau
mondial se caractérise par une surexploitation conduisant de nombreux stocks vers un état critique. Cependant,
comme pour les ressources non renouvelables, des substituts existent et se développent (aquaculture), même
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s’ils posent de nombreux problèmes environnementaux. De façon générale, la substitution de ressources


produites à des ressources naturelles est susceptible de déplacer le problème de l’épuisement vers celui de la
dégradation de l’environnement.

Document 2 – Changements économiques et écologiques au cours du XXème siècle.

Source : É. Laurent & J. Le Cacheux, Économie de l'environnement et économie écologique, 2012.


Dioxyde de carbone : CO2, gaz alimentant le réchauffement climatique.
Dioxyde de souffre : SO2, gaz polluant participant à la formation de pluies acides.

Document 3

Vidéo – Le réchauffement climatique : https://www.dailymotion.com/video/x26gnp7


 Comment la croissance économique contribue-t-elle au réchauffement climatique ?
Quelles en sont les conséquences ?
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EC1 - Présentez deux limites écologiques auxquelles se heurte la croissance économique.


(France métropolitaine, 2017)

B. Le modèle de « développement durable »

Croissance économique et développement ne sont pas synonymes. On entend par


développement l’ensemble des changements économiques, sociaux et politiques qui
permettent de satisfaire les besoins jugés essentiels dans une société donnée. Depuis les
années 1980, l’idée d’un développement « durable » s’impose.

Document 4 - Extrait du rapport Our common future, aussi appelé rapport Brundtland, rédigé
par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU en 1987.

Le genre humain a parfaitement les moyens d’assumer un développement durable, de répondre aux besoins du
présent sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire les leurs. La notion de
développement durable implique certes des limites. Il ne s’agit pourtant pas de limites absolues mais de celles
qu’imposent l’état actuel de nos techniques et de l’organisation sociale ainsi que de la capacité de la biosphère
de supporter les effets de l’activité humaine. Mais nous sommes capables d’améliorer nos techniques et notre
organisation sociale de manière à ouvrir la voie à une nouvelle ère de croissance économique. La Commission
estime que la pauvreté généralisée n’est pas une fatalité. Or, la misère est un mal en soi, et le développement
durable signifie la satisfaction des besoins élémentaires de tous et, pour chacun, la possibilité d’aspirer à une vie
meilleure. Un monde qui permet la pauvreté endémique sera toujours sujet aux catastrophes écologiques et
autres.

Pour satisfaire les besoins essentiels, il faut non seulement assurer la croissance économique dans les pays où la
majorité des habitants vivent dans la misère, mais encore faire en sorte que les plus démunis puissent bénéficier
de leur juste part des ressources qui permettent cette croissance. L’existence de systèmes politiques garantissant
la participation populaire à la prise de décisions et une démocratie plus efficace dans la prise de décisions
internationales permettraient à cette justice de naître.

Pour que le développement durable puisse advenir dans le monde entier, les nantis doivent adopter un mode de
vie qui respecte les limites écologiques de la planète. Cela vaut pour la consommation d’énergie, par exemple.
En outre, une croissance démographique trop forte peut accroître les pressions qui pèsent sur les ressources et
freiner l’amélioration du niveau de vie ; le développement durable n’est donc possible que si la démographie et
la croissance évoluent en harmonie avec le potentiel productif de l’écosystème.

Cela dit, le développement durable n’est pas un état d’équilibre, mais plutôt un processus de changement dans
lequel l’exploitation des ressources, le choix des investissements, l’orientation du développement technique
ainsi que le changement institutionnel sont déterminés en fonction des besoins tant actuels qu’à venir. Nous ne
prétendons certainement pas qu’il s’agit là d’un processus simple. Des choix douloureux s’imposent. En dernière
analyse, le développement durable est bien une affaire de volonté politique.

Source : Rapport Bruntland - http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/sites/odyssee-developpement-


durable/files/5/rapport_brundtland.pdf

 Comment le rapport Brundtland définit-il le développement durable ? Quelles voies sont


proposées par la Commission pour atteindre cet objectif ?

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C. La préservation des capitaux, un enjeu majeur

Dans une optique de développement durable, les générations actuelles doivent veiller à
produire tout en maintenant un stock suffisant de capital pour permettre aux générations
futures de continuer à produire et donc répondre à leurs besoins.
En économie, on entend par capital un stock de richesses matérielles ou immatérielles
générant des revenus pour son propriétaire. Ainsi, on considère que les biens de production
sont du capital physique, les ressources naturelles forment un capital naturel, les
connaissances, compétences et expériences de la population constituent un capital humain
et les institutions sont un capital institutionnel.
Maintenir le stock de capitaux, sous toutes leurs formes est donc un enjeu majeur. Or, le
capital naturel a tendance à être surexploité.

EC1 - Montrez que le développement durable repose sur la préservation du stock de différents
capitaux. (Am. du Sud, 2016)

Document 5 – Le capital naturel, un bien commun


[Une ressource commune est] une ressource en accès libre, que chacun peut venir exploiter sur le mode du «
premier arrivé, premier servi ». […]
Quand une forêt est en accès libre, le seul coût qui soit pris en compte pour son exploitation est celui de
l’abattage de l’arbre. En revanche, le coût de son remplacement qui permettra à la forêt de se perpétuer, la perte
de biodiversité ou l’influence sur le climat ne sont pas considérés. Cette sous-estimation des coûts implique une
surestimation des bénéfices nets qui conduit, quel que soit le prix de marché, à extraire davantage de ressource
si elle est gérée en accès libre plutôt que sous un régime de propriété privée. Pour les mêmes raisons, la qualité
de l’air est une ressource partagée avec les générations futures et l’effet de serre résulte de la sous-estimation
des coûts qu’elles supporteront du fait de nos comportements présents.
Source : L’économie de l’environnement, P. Bontems et G. Rotillon, 2007.

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 Bien commun : bien rival mais non excluable, c’est-à-


dire que sa consommation par un agent économique
dégrade la quantité/qualité disponible pour les autres
agents économiques, mais l’on ne peut empêcher
personne de consommer ce bien.
Garreth Hardin, article The tragedy of commons (1968) :
les propriétés des biens communs les conduisent
inévitablement à être surexploités. En effet, il est
impossible d’exclure un agent de la consommation de ces
biens et les agents ne supportent aucun coût en
consommant ces biens. Ainsi, chacun aura tendance à surexploiter ces biens.
Quelles solutions face à cette « tragédie des biens communs » ?

II. La soutenabilité en question : le progrès technique peut-il sauver la planète ?

Le degré de substitution entre les capitaux est au cœur des débats théoriques sur la
préservation de l’environnement. L’activité humaine fait diminuer le capital naturel mais
permet aussi globalement d’accumuler les autres capitaux. Le capital naturel peut-il être
remplacé par les autres capitaux, notamment grâce au progrès technique ?

A. Soutenabilité faible & rôle du progrès technique

Certains économistes considèrent que le capital naturel détruit par la croissance peut être
compensé par une augmentation du capital physique ou humain, source de croissance. Il y
aurait donc substituabilité entre les capitaux. Cette approche de soutenabilité faible soutient
que la croissance économique peut résoudre les problèmes environnementaux et sociaux.

Document 6 – Un modèle de soutenabilité faible


[Pour les économistes néoclassiques], pour que le bien-être économique des générations futures – conçu comme
la somme des bien-être individuels – soit, au minimum, égal à celui des générations présentes, il faut leur
transmettre une capacité de production de biens et de services répondant à leurs besoins. Autrement dit, il
importe que (…) le stock de capital à disposition de la société reste intact d’une génération à l’autre. Or, si la
quantité totale de capital doit demeurer constante à travers le temps, il est possible, selon les néoclassiques,
d’envisager des substitutions entre les différentes formes que revêt celui-ci : une quantité accrue de « capital
créé par les hommes » (équipements productifs, éducation, recherche…) doit pouvoir prendre le relais de
quantités moindres de « capital naturel » (services environnementaux et ressources naturelles). Un échange
s’effectue ainsi dans le temps, selon Robert Solow [1992] : la génération présente consomme du « capital naturel
» et, en contrepartie, lègue aux générations futures davantage de capacités de production sous forme de stocks
d’équipements, de connaissances et de compétences. Plusieurs conditions sont nécessaires pour que ce modèle
de « soutenabilité faible » fonctionne. Une première hypothèse veut que le progrès technique fournisse un
ensemble de solutions autorisant la substitution entre les différentes formes de capital. À la suite de Nordhaus
[1973], les néoclassiques font l’hypothèse ad hoc de l’existence de « techniques de secours » permettant de faire
face à l’épuisement des ressources naturelles. L’augmentation du prix de ces dernières, à mesure qu’elles se
raréfient, doit amener la mise au point et la diffusion de ces techniques de rechange. […]
Source : F-D. Vivien, « Les modèles économiques de soutenabilité », Regards croisés sur l'économie, 2009

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 Questions
1. Pour les économistes néoclassiques, quand peut-on dire que l’objectif de soutenabilité
est atteint ?
2. Expliquez en l’illustrant la phrase soulignée.

Document 7 – La courbe environnementale de Kuznets*

* À l’origine, la courbe de Kuznets décrit la relation entre le PIB/habitant dans un pays et son niveau d’inégalité.

Document 8 – Emissions de CO2 dues à l’énergie, par habitant, dans le monde

B. Soutenabilité forte & préservation du capital naturel

D’autres scientifiques soutiennent que le capital naturel est irremplaçable et que sa


préservation est nécessaire. Il n’y aurait donc pas substituabilité entre les capitaux et le
progrès technique ne permettrait pas de remplacer le capital naturel. Cette vision de la
soutenabilité forte implique une conservation stricte du capital naturel et suggère la voie de
la décroissance.

Document 9 – Un modèle de soutenabilité forte


À l’opposé de la position défendue par les économistes néoclassiques, les économistes écologiques avancent
l’idée que le capital créé par les hommes n’est pas parfaitement substituable au « capital naturel », mais que, le
plus souvent, ces différents types de capitaux sont complémentaires. La thermodynamique nous enseigne ainsi

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que nous ne créons pas l’énergie, nous ne faisons que la transformer par le biais de procédés techniques. Il y a
donc une asymétrie entre les biens créés par l’industrie et les biens naturels, lesquels ne sont pas reproductibles.
De plus, il faut garder à l’esprit que le progrès technique est ambivalent en matière de soutenabilité : s’il apporte
des solutions, il induit aussi des problèmes dans les domaines de la santé et de l’environnement. En conséquence,
le modèle de « soutenabilité forte » est caractérisé par la nécessité de maintenir, à travers le temps, un stock de
« capital naturel critique », dont les générations futures ne sauraient se passer. Les économistes écologiques
édictent alors des principes entendus comme des règles minimales de prudence : 1) les taux d’exploitation des
ressources naturelles renouvelables devraient être égaux à leurs taux de régénération ; 2) les taux d’émission
des déchets devraient correspondre aux capacités d’assimilation et de recyclage des milieux dans lesquels ils
sont rejetés ; 3) l’exploitation des ressources naturelles non renouvelables devrait se faire à un rythme égal à
celui de leur substitution par des ressources renouvelables. La mise en œuvre de telles contraintes biophysiques
nécessite la définition de modalités de répartition qui soient les plus équitables possible, et la mise sur pieds
d’institutions et d’instruments qui donneront les règles économiques auxquelles seront soumis les inspirer le
système de permis négociables d’émissions de gaz à effet de serre (GES) instauré dans le cadre de la lutte contre
le changement climatique.
Source : F-D. Vivien, « Les modèles économiques de soutenabilité », Regards croisés sur l'économie, 2009

 Questions
1. Quelle est la différence principale entre les économistes néoclassiques et les
économistes écologistes ?
2. Avec un exemple précis dans le domaine de l’énergie, illustrez l’idée que le PT peut
poser des problèmes dans le domaine de la santé ou de l’environnement.

Document 10 – Intensité énergétique* du PIB en France (indice base 100 en 1990)

* L'intensité énergétique du PIB mesure le


rapport de la consommation d'énergie au PIB et
représente donc la quantité d'énergie
nécessaire pour produire une unité de PIB.

Source : Service de l’Observation et des


Statistiques (SOeS), 2012.

Attention à l’effet rebond : augmentation de consommation d’un bien liée à la baisse de


l’intensité énergétique de ce bien et donc à la baisse de son coût qui vient annuler, voire
aggraver, l’effet initial positif pour l’environnement.

 A retenir !
Substituabilité forte des capitaux ➔ Modèle de la soutenabilité faible (économistes
néoclassiques, Solow…)
Substituabilité faible des capitaux ➔ Modèle de la soutenabilité forte (économistes
écologiques, hétérodoxes)

Vidéo – résumé en chanson : https://www.youtube.com/watch?v=iM_WUUIP1O8

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III. Les politiques environnementales : quels outils politiques pour agir en faveur de
l’environnement ?

Vidéo - JT France 2 sur les pollutions engendrées par le jean.


 Questions
1. Listez les externalités négatives engendrées par la production et la conso de jeans.
2. Les marques se sont engagées à ne plus utiliser de produits chimiques dangereux d’ici
2020. Selon vous, quel sera l’impact sur le prix de vente ?
3. Pourquoi la production de jeans en France est moins polluante que celle en Chine ?

Activité – Représenter graphiquement une externalité négative.

A. La réglementation, une mesure contraignante

La  réglementation consiste à imposer, par des normes environnementales, des obligations


de faire (installer un pot catalytique sur tous les véhicules neufs par exemple) ou de ne pas
faire (interdiction des cotons-tiges en plastique – loi Biodiversité 20/07/2016). Ces mesures
contraignantes sont particulièrement utilisées dans le cas de pollutions irréversibles ou très
dangereuses.

Document 11 – Les limites de la réglementation


Les normes d’émissions, fixées par les autorités publiques, visent à fixer un plafond pour les émissions de carbone
ou d’autres GES* liées à la production d’un certain bien ou service. La réglementation est une méthode efficace
autant que les moyens de mise en œuvre et de contrôle sont efficaces et pas trop couteux. C’est le moyen le plus
sûr de prévention des effets irréversibles et des pollutions les plus dangereuses qui nécessitent des
règlementations draconiennes allant jusqu’à l’interdiction totale. Assez répandues pour réguler les émissions de
polluants dans l’air, elles sont bien adaptées lorsque le contrôle de leur application est aisé. C’est le cas de la
norme européenne qui limite à 130 grammes de CO2 par kilomètre les émissions des voitures neuves à compter
de 2012. Néanmoins, une norme s’applique mal à des émetteurs très différents car elle est uniforme : une norme
ne tient pas compte de l’impact économique des coûts de réduction des émissions qui peuvent être insignifiants
pour une grosse entreprise et fatals pour une PME. Une norme peut ainsi engendrer des effets pervers
(notamment sur l’emploi ou apparition de pratiques de contournement : fraude ou délocalisation des activités
polluantes dans un pays sans normes) qui compromettent son efficacité économique d’ensemble. De plus la
norme d’émission de CO2 n’assure pas l’atteinte d’un volume d’émissions de gaz à effet de serre donné : par

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exemple la norme de 130 g de CO2/km est inefficace si le nombre de voitures vendues à cette norme explose
(équipement des ménages chinois par exemple). Enfin, une réglementation n’incite pas à abaisser les émissions
sous la norme.
Source : J-P. Barde, Economie politique de l’environnement, PUF, 2012.

 Quelles sont les limites de la réglementation environnementale ?

B. La taxation, une mesure incitative via les prix

La  taxation est une incitation via les prix, elle consiste à modifier la structure relative des
prix par l’introduction d’un impôt afin d’inciter le pollueur à tenir compte de sa pollution et
donc de trouver une solution pour la réduire. Ce principe du pollueur-payeur, énoncé par
Arthur-Cécil Pigou en 1920 dans son ouvrage The Economics of Welfare, est une façon
d’internaliser les externalités.

Document 12 – Taux des taxes carbone nationales au 31 mars 2010

Activité – Représenter graphiquement la perte sèche induite par la taxe

C. Le marché de quotas d’émission, une mesure incitative via les quantités

La mise en place d’un  marché de quotas d’émission ou « marché de droits à polluer » ou


« marché de permis d’émission » ou « marché carbone » est une incitation via les quantités et
permet de faire en sorte que le pollueur tienne compte de sa pollution et même de générer
des recettes lorsqu’il pollue moins. Cette solution s’inspire du travail de Ronald Coase dans
son article « The problem of social cost » (1960) : définir des droits de propriété sur les biens
environnementaux permet de lutter contre les externalités négatives.
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Vidéo – Un marché pour dépolluer http://www.canal-


educatif.fr/videos/economie/5/marchepollution/un-marche-pour-depolluer.html
 Questions

Schéma – Fonctionnement du marché de quotas d’émission

Document 13 – Evolution du prix des crédits carbone en euros par tonne de CO2

Activité –  Résumez les  et les  de chaque politique clim dans un tableau de ce type.
Réglementation Taxation Marché de quotas
Avantages

Inconvénients/limites

Chaque type de mesure climatique possède des avantages, des contraintes et des
inconvénients, il est donc nécessaire et efficace de les utiliser chacune là où elles présentent
le plus d’avantages et le moins d’inconvénients, selon le type de pollution que l’on souhaite
limiter voire interdire. Concrètement, ces 3 outils sont donc utilisés de façon combinée car ils
sont complémentaires.
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