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--------------------- Institut de Géographie Tropicale

Université Félix Houphouët-Boigny


de Cocody - Abidjan

UFR : Sciences de l’Homme et de la Société

SYLLABUS DU COURS DEVELOPPEMENT DURABLE


Année universitaire 2019-2020

Code ECUE: GDE53093


Type : Cours Magistral
Volume horaire : 12 H
Niveau du cours : Master 2-Recherche
Filière : Géographie
UE de rattachement : Gestion durable de L’environnement
Code UE : GDE5309
Parcours : Géographie physique et environnement (GPE)
Nombre de crédit : 2
Nom de l’enseignant : ALLA Della André
Grade : Maître de Conférences
Emploi : Enseignant-chercheur
Employeur : Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY
Bureau : Bâtiment IGT, RDC, porte 5
Email ou courriel : gnalladella@gmail.com
Contact : (+225) 07784467/ (+225) 43248719

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CONTEXTE

Avec le développement durable, tout commence véritablement dans les années 1960 avec les
premières critiques du mode de croissance productiviste. Le Club de Rome, club d’industriels
fondés en 1968, est à la tête de ce mouvement.

En 1972, ils commandent une étude à une équipe du M.I.T. (Massachusetts Institute of
Technologie). Ces chercheurs publient alors un ouvrage désormais célèbre qui a pour titre «
Halte à la croissance ».

Face à la surexploitation des ressources naturelles liée à la croissance économique et


démographique, cette association, prône la croissance zéro : seule croissance capable de
concilier évolution démographique exponentielle et quantité limitée de ressources naturelles.

C’est dans ce climat de confrontation et non de conciliation entre l’écologie et l’économie que
se tient la Conférence des Nations Unies sur l'environnement de 1972, à Stockholm, en Suède.

Dans ce cours, nous définirons le développement durable, nous analyserons les indicateurs du
développement durable, nous montrerons comment gérer les ressources naturelles dans une
optique de développement durable et enfin nous présenterons les dimensions actuelles du
développement durable, à travers les Objectifs du Développement Durable (ODD).

OBJECTIFS DU COURS

Objectif général

Faire comprendre aux étudiants de Master 2-recherche l’intérêt du développement durable

Objectifs spécifiques :

- Définir le développement durable ;


- Définir les indicateurs du développement durable ;
- Montrer comment les ressources naturelles doivent être gérées;
- Parcourir avec les étudiants les Objectifs du développement durable (ODD).

LES PRE-REQUIS

Une bonne formation en environnement et en développement est nécessaire

PLAN DU COURS

Leçon 1 : Qu’est-ce que le développement durable et quelles en sont les composantes?

Leçon 2 : Quels sont les indicateurs du développement durable?

Leçon 3 : Comment gérer les ressources naturelles dans une optique de développement
durable?

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Leçon 4 : Les ODD ou les dimensions actuelles du Développement durable

PROGRAMME DU COURS

N° de Séance Contenu
Genèse et définition du concept développement durable
Séance 1 Définir les indicateurs du développement durable
Présenter la façon dont les ressources naturelles doivent
Séance 2 être durablement gérées
Présenter la façon dont les ressources naturelles
Séance 3 doivent être durablement gérées
Les ODD, nouvelles dimensions du développement
Séance 4 durable

METHODES ET STRATEGIES PEDAGOGIQUES

- Cours remis aux étudiants sur support numérique,


- Enseignement magistral avec présentation sur support visuel PowerPoint

LANGUE D’ENSEIGNEMENT : Français

MODALITES D’EVALUATION

Travail de recherche sur un sujet à rendre : 40%

Examen à la fin du cours : 60% Deuxième session : 100%


BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

ALLAH-KOUADIO Remy, CISSE Babacar, GREGOIRE Luc-Joël (2015). Développement


durable et émergence de l’Afrique, Geandvaux, 783 p.
ALLEMAND, Sylvain (2007). Les paradoxes du développement durable, Paris, Le Cavalier
bleu.
ALLEMAND, Sylvain (2010). Pourquoi le développement durable?, Paris, Belin. BOULIER
Joël et SIMON Laurent, Atlas des forêts dans le monde, Paris, Autrement, 2009. BRUNEL
Sylvie, « Le dilemme croissance-environnement », in VEYRET Yvette (dir), Le
Développement durable, Paris, SEDES, 2007.
BRUNEL Sylvie, À qui profite le développement durable?, Paris, Larousse, 2008. BRUNEL
Sylvie, Nourrir le monde Vaincre la faim, Paris, Larousse, 2009.
BRUNEL Sylvie, Le Développement durable, Paris, PUF, coll. «Que sais-je?», 2e éd., 2009.
CHARVET Jean-Paul (dir.), Nourrir les hommes, Paris, SEDES, 2008
WORLD COMMISSION ON ENVIRONMENT AND DEVELOPMENT (1987). Our
commun future, New York, 383 p.

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Leçon 1
Qu’est-ce que le développement durable et quelles en sont les composantes?

Deux dates importantes à retenir

Première date : 1980

l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) parle pour la


première fois de Sustainable Development (traduit à l’époque par
développement soutenable). Mais le terme passe presque inaperçu.

Deuxième date : 1987

La Commission des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement


(World Commission on Environment and Development) publiait le Rapport
Brundtland, du nom de sa présidente, Gro Harlem Brundland : «Our Common
Future». Ce document est devenu la conception directrice du développement
durable tel qu’on l’entend aujourd’hui encore.

1. Comment définit-on le développement durable?

«Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du


présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de
pouvoir répondre à leur propres besoins»

Le développement durable n’est ni croissance infinie, ni Eden primitif, selon


Christian Lévêque (2008).

La Commission Brundtland a poursuivi en déclarant que ''... Le développement


durable n'est pas un état fixe de l'harmonie, mais plutôt un processus d'évolution
durant lequel l'exploitation des ressources, l'orientation des investissements,
l'avancement du développement technologique et les transformations
institutionnelles sont conformes à nos besoins aussi bien futurs que présents''.
Depuis cette date, le concept de développement durable a été adopté dans le
monde entier.

C’est en fait une forme de compromis entre des conceptions émanant des
militants de l’écologie politique et celles émises par des économistes partisans
du développement.

Il s’agit donc, pour aujourd’hui et pour le futur, de concilier développement


économique, équité sociospatiale et usage raisonné des ressources de la planète.

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Le développement durable est en réalité une manière de penser le monde. Il peut
s’envisager comme un ou des problèmes à résoudre, des contradictions à
dépasser. Il poursuit l’ambition d’établir un meilleur ajustement entre les trois
pôles que sont l’économie, l’écologie et le social.

Quelques exemples de problèmes à résoudre

- Inégalités entre les populations qui consomment 3200 calories par jour et celles
qui en disposent de moins de 2300;

- Inégalités entre les populations dont l’espérance de vie dépasse 80 ans (Japon,
France….) et celles qui n’atteignent pas 50 ans (Zambie = 38 ans, Côte d’Ivoire
= 46 ans);

- Inégalités entre les populations qui ont accès à l’eau, l’éducation, la santé,
traitement des eaux usées, des déchets et celles qui n’en ont pas accès.

Retenir deux idées fortes qui sont les suivantes:

Première idée

Je peux donner sans me tromper, la définition du développement durable

Développement durable est un développement qui répond aux besoins des


générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs.

Le développement durable est un développement qui est économiquement viable,


socialement équitable et écologiquement prudent.

Deuxième idée

Le développement durable est en réalité une manière de penser le monde. Il peut


s’envisager comme un ou des problèmes à résoudre, des contradictions à
dépasser.

Quel doit être l’objectif du développement durable face aux différents


problèmes?

- Le développement durable doit d’abord contribuer à réduire les inégalités


(alimentation, accès à l’eau, traitement des eaux usées, des déchets, éducation,
santé) qui concernent plusieurs milliards d’hommes;

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- Le développement durable doit permettre à chaque homme d’accéder à une vie
décente, à la connaissance, à la culture et à la démocratie.

Que faut-il faire pour atteindre un tel objectif?

- Nécessité de repenser les modalités du développement qui doit être


envisagé dans le cadre d’une économie plus saine fondée sur une plus
grande justice dans l’exploitation des ressources naturelles et dans la
gestion des ressources humaines.
- Parvenir à un usage mesuré et raisonné des ressources renouvelables (eau,
air, sols, biodiversité) ou non renouvelables (énergies fossiles, minerais).

2. Quelles sont les composantes du développement durable?

Elles sont au nombre de trois :

- L’écologie;
- L’économie;
- Le social.

Les trois dimensions du développement durable

Social Equitable Economie


Mode de vie Niveau de vie
Durable
Vivable Viable

Environnement
Milieu de vie

Source : d’après Arnaud E., Berger A., De Perthuis C., 2005

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Le développement durable n’est pas un
développement économicocentré

Social

Economie
Ecologie

Conférence des Nations Unies sur l'environnement (Stockholm , 16 juin 1972)


De cette époque date la plupart des ministères de l'environnement. Il est reconnu que la
protection de l'environnement et la gestion efficace des ressources naturelles sont des
questions majeures qui affectent le bien être des populations et le développement
économique dans le monde entier.

Le développement durable n’est pas un


développement Ecolocentré

Social

Ecologie
Economie

Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement , Rio, du 13 au 14


juin 1992.

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La Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement
(CNUED), réunie à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992 a réaffirmé la
Déclaration de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement adoptée à
Stockholm le 16 juin 1972.

173 pays adoptent 27 principes, 2500 recommandations de l'Agenda 21 le " plan


directeur " du développement durable pour le XXIe siècle (appelé aussi Action
21), des conventions sur la biodiversité, le climat, et un texte sur les forêts.

Le développement durable n’est pas un


développement Sociocentré

Economie

Social
Ecologie

(Johannesburg, 2002)

Le Sommet de Johannesburg qui a réuni du 26 août au 4 septembre 2002 plus


d'une centaine de chefs d'Etats et de gouvernements et plusieurs dizaines de
milliers de représentants gouvernementaux et d'organisations non
gouvernementales a abouti à une série de mesures pour réduire la pauvreté et
protéger l'environnement.

Ces mesures portent sur plusieurs domaines d'activités, en particulier l'eau,


l'énergie, la santé, l'agriculture et la diversité biologique.

Chacune des trois composantes du développement durable ainsi évoquée


demande réflexion

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Première composante

La composante écologique du développement durable

Protéger la nature et ses ressources est certes indispensable et fait consensus,


mais pour qui protéger? Selon quelles modalités? Comment concilier protection
et usage?

La protection de la nature ne peut être une fin en soi, elle doit toujours être
conduite en étroite relation avec la demande des sociétés, demande économique,
culturelle ou religieuse.

Or, la conception de la nature et les usages que les hommes en font varient avec
la culture et l’histoire des sociétés, c’est pourquoi il est difficile de préconiser un
modèle unique de gestion applicable partout.

Deuxième composante

La composante économique du développement durable

L’économie néolibérale ou néoclassique définit une durabilité faible,


simplement parce que les tenants de cette approche considèrent que la technique
permettra de créer des ressources de substitution remplaçant les ressources
épuisées.

L’économie néolibérale ou néoclassique concourt à réduire les effets négatifs


des activités économiques en valorisant, en recyclant les sous-produits
(économie circulaire) et en substituant le service à la vente (économie de
fonctionnalité ou de service).

A l’opposé, l’économie-écologie prône une durabilité forte.

Ce courant de pensée considère que croissance et développement durable sont


antinomiques.

Les tenants de l’économie-écologie constatent une ponction continue sur les


ressources naturelles, des pollutions toujours présentes et l’augmentation de la
richesse produite dans le monde alors même que les inégalités continuent à se
creuser.

Quelles solutions préconise ce courant de pensée (économie-écologie)?

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- Le taux d’exploitation des ressources renouvelables ne doit pas excéder le taux
potentiel de régénération.

- Les taux d’émission des déchets doivent être égaux aux capacités du milieu à
absorber ces pollutions.

- L’exploitation des ressources non renouvelables doit s’effectuer à un rythme


égal à celui de leur remplacement par des ressources renouvelables.

Enfin pour les économistes les plus radicaux, tenants de la décroissance, il ne


peut y avoir de substitution possible entre capital naturel et artificiel, c’est
pourquoi, il faut envisager de réduire nos demandes en ressources.

Ce courant insiste aussi sur de nouvelles pratiques (moins de gaspillage…), met


en cause la science et la technique (puisqu’elles seraient responsables des
dégradations principales, des pollutions…) et préconise parfois un retour à des
modes de vie d’antan.

Troisième composante

La composante sociale du développement durable

Le volet social doit conduire vers plus d’équité entre les sociétés et entre les
hommes.

Le partage équitable des ressources implique-t-il que les riches donnent aux
pauvres, que le modèle des pays riches soit appliqué dans les pays en
développement?

Le rapport Brundtland insiste sur la satisfaction des besoins. Mais qu’entend-on


par besoins et comment définir les besoins qui forcement diffèrent grandement
selon que l’on considère un individu moyen vivant à New York ou à Londres,
ou un pauvre de Monrovia ou d’Abidjan ?

En définitive, on peut retenir que le développement durable vise la réalisation


du développement tout en préservant l’environnement et en évitant de porter
gravement atteinte aux formes de vie terrestres.

Le développement durable doit être pris en compte quand il s’agit d’envisager


les modes de gestion des ressources, eaux, sols, air, forêts, gestion des zones
côtières.

- 10 -
Comment mieux gérer, mieux aménager pour plus de justice, pour une meilleure
qualité de vie des hommes, pour une bonne gestion des ressources?

Dans chaque cas, il faut prendre en compte la culture, l’histoire, les modes de
vie, l’intégration au système mondialisé des sociétés et trouver des réponses
adaptées en terme de développement durable.

Le développement durable ne procède pas du hasard ni de l’improvisation.

- Développement pensé,

- Développement voulu,

- Développement construit.

C’est pourquoi il est nécessaire d’intégrer l’enseignement du développement


durable dans les programmes scolaires et universitaires.

- 11 -
Leçon 2

Quels sont les indicateurs du développement durable?

Qu’est-ce qu’un indicateur de développement durable?

C’est une donnée quantitative qui permet de caractériser une situation évolutive,
de façon à l’évaluer et à comparer son état à différentes dates. L’indicateur peut
être une forme de perception, c'est-à-dire un élément qualitatif.

Il existe trois grands types d’indicateurs.

1. Les indicateurs du pilier économique,

2. Les indicateurs du pilier environnemental,

3. Les indicateurs du pilier socio-sanitaire.

Indicateurs du pilier économique

Le taux de croissance du PIB par habitant

La prospérité économique constitue un pilier important du développement


durable.

Une économie dynamique est un moteur de développement et de croissance.

Le produit intérieur brut (PIB) par habitant, reste l’agrégat synthétique le plus
communément admis, même si ses limites sont bien connues

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Le niveau du PIB montre la capacité d’une économie à répondre aux besoins
sociaux et environnementaux, présents et futurs.

Mais qu’est-ce que le PIB?

C’est un indicateur économique utilisé pour mesurer les richesses créées dans un
pays donné et pour une année donnée.

C’est la valeur totale de la production interne de biens et services dans un pays


par les agents résidant à l’intérieur du territoire national.

En complément de la croissance du PIB, les moyens consacrés à la recherche et


au développement constituent également un indicateur pertinent car ils sont
nécessaires à la croissance de demain.

Indicateurs du pilier environnemental

Le changement climatique

Le concept du développement durable est né de la prise de conscience qu’il


fallait préserver l’environnement global : le défi le plus connu est
l’augmentation de l’effet de serre lié à nos activités.

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Les Gaz à Effet de Serre (GES) sont des gaz atmosphériques qui réchauffent la
basse atmosphère en absorbant les radiations thermiques.

Les GES sont couramment considérés comme étant les six gaz énumérés dans le
Protocole de Kyoto.

Ces gaz sont:

 le dioxyde de carbone (CO2),

 le méthane (CH4),

 l’oxyde nitreux (N2O),

 les hydrofluorocarbones (HFC),

 les hydrocarbures perfluorés (PFC),

 l’hexafluorure de soufre (SF6)

Les rejets de gaz carbonique sont principalement dus à la combustion de


l’énergie fossile et de la biomasse.

Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, la réduction des


émissions de gaz à effet de serre constitue un enjeu majeur.

La consommation de l’énergie solaire, de l’hydroélectricité et de l’électricité


éolienne qui représentent des énergies renouvelables est à encourager.

Les transports doivent promouvoir des modes de déplacement plus économes en


énergie et respectueux de l’environnement.

Le phénomène de réchauffement climatique n’est pas un phénomène nouveau


sur la planète.

Dans l’histoire de la terre, on peut observer des périodes de baisse de


température (périodes froides) et des périodes de hausse de température
(périodes chaudes).

Selon les climatologues, la dernière décennie du XXème siècle et le début du


XXIème siècle constituent la période la plus chaude des deux derniers
millénaires.

Notre époque est plus que ne le fut l'optimum climatique médiéval.

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Indicateurs du pilier socio-sanitaire

L’espérance de vie en bonne santé

Le développement durable vise aussi un meilleur état de santé. Vivre mieux,


c’est d’abord vivre. L’espérance de vie prend donc valeur d’indicateur central.

On parle de plus en plus d’espérance de vie «en bonne santé» qui rend compte
de l’allongement de la durée de vie sans incapacité majeure.

Espérance de vie en bonne santé de quelques pays:

 Côte d’Ivoire : 46 ans (H=46/ F=47,5),

 Zambie : 38 ans,

 France : 64,3 ans F et 62 ans H,

 Europe du Nord 80 ans.

Dans les pays riches, le vieillissement impose un encadrement sanitaire


spécifique.

Le taux de pauvreté

Le PIB ne renseigne pas sur la façon dont sont répartis les revenus.

Pour appréhender au mieux les liens entre PIB et bien-être, il faut prendre en
compte les inégalités de revenus.

En amont, les inégalités d’accès à l’emploi et à l’éducation.

La pauvreté (moins de 2 dollars/jour) touche plus de 50% des populations des


pays pauvres (46,3 % en Côte d’Ivoire en 2015 contre 48,9% en 2008) alors que
dans les pays européens, elle concerne 12% (Suède et Danemark).

Le taux de chômage de longue durée

C’est la part au sein de la population active des personnes au chômage depuis


plus de 12 mois.

L’éloignement prolongé de l’emploi accroît le risque d’enfermement dans le


chômage, la pauvreté et l’exclusion sociale.

Santé et développement durable

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Il existe des relations complexes et étroites qui lient la santé des populations,
l’hygiène et le niveau de développement.

Les grandes épidémies (la peste au XIV et XV s., le SIDA) qui ont marqué et
qui continuent de marquer l’histoire de l’humanité en témoignent.

L’état de santé d’une population est un indicateur du niveau de développement


de celle-ci. Il traduit les modes de vie, les politiques de soins, la qualité de
l’environnement.

Une santé de qualité est un préalable au développement durable (Amat-Roze,


2007).

Liens entre santé et environnement

Les grandes épidémies de peste survenues en Europe et qui ont fait des millions
de morts étaient directement liées à la qualité de l’environnement (rôle des rats
et des puces).

Il en est de même pour les épidémies de choléra qui se succèdent dans les pays
pauvres. Ces épidémies résultent de la mauvaise qualité de l’eau de boisson.

Certains quartiers insalubres des villes souvent très denses et mal aérés voient se
développer la tuberculose.

Les espaces verts sont quasiment inexistants, les égouts, l’adduction d’eau
potable et le système de ramassage des déchets sont très peu développés.

Le brûlage des déchets est déconseillé car les particules qui se dégagent
véhiculent des composés cancérigènes comme les hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP), les dioxines et furanes.

En outre, la toxicité des substances émises est accrue quand sont associés des
plastiques ou des bois traités.

Dans les pays riches, la qualité de vie s’est grandement améliorée.


L’alimentation est suffisante et équilibrée, l’environnement est moins dégradé,
le système de soins est performant, ce qui se traduit par un allongement de
l’espérance de vie.

On note toutefois que la pollution subsiste, liée aux transports.

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Leçon 3

Comment gérer les ressources naturelles dans une optique de


développement durable?

Qu’est-ce qu’une ressource naturelle?

Une ressource naturelle est un bien, une substance ou un objet présent dans la
nature et exploité pour les besoins d'une société humaine.

Il s'agit d'une matière première, minérale (ex : l'eau) ou d'origine vivante (ex : le
poisson). Elle peut être de la matière organique fossile comme le pétrole, le
charbon, le gaz naturel ou la tourbe. Il peut s'agir aussi d'une source d'énergie :
énergie solaire, énergie éolienne.

On distingue deux grandes catégories de ressources naturelles : les ressources


naturelles non renouvelables et les ressources naturelles renouvelables

Qu’est-ce qu’une ressource non renouvelable?

Une ressource naturelle est qualifiée de non renouvelable ou épuisable lorsque


sa vitesse de destruction dépasse, largement ou non, sa vitesse de création.

Par exemple un sol se forme en plusieurs millénaires suivant des conditions


chimiques, physiques et biologiques particulières alors qu’il est détruit dans
certaines régions en quelques dizaines d'années, voire quelques années.

Qu’est-ce qu’une ressource renouvelable?

On dit d’une ressource qu’elle est renouvelable lorsque sa production est


possible sur un temps court (production animale, végétale, etc.) et ne consomme
pas elle-même une ressource non renouvelable, ou lorsque la ressource n'est pas
détruite par l'usage (énergie marémotrice, énergie éolienne, énergie solaire).

Dans ce chapitre, nous nous intéresserons aux éléments ci-après.

 Comment gérer l’eau pour un développement durable?

 Comment gérer les océans et leurs ressources pour un développement


durable ?

 Comment ménager l’atmosphère pour un développement durable

Comment gérer l’eau pour un développement durable?

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L'eau douce est une ressource largement renouvelable. Ses usages et sa gestion
sont des composantes majeures du développement durable.

Il s'agit de gérer l'eau au mieux pour tous les hommes de la planète aujourd'hui
et pour les générations futures.

Statistiques importantes.

 L’eau couvre 72% de la terre,

 97,5% de cette eau est salée,

 2,5% restants = eau douce,

 70% de cette eau douce se présente sous forme de glace,

 30% constitué de nappes souterraines plus ou moins accessibles,

 Fleuves et rivières = 0,005% des eaux douces

 Quantité d’eau douce disponible par an = 33 500 à 47 000 km3,

 3 600 km3 = consommation des sociétés par an.

Face à la croissance rapide de la population, la consommation d’eau a été


multipliée par six au cours du XXè s.

Les ressources en eau sont-elles aujourd’hui suffisantes pour


approvisionner plus de 6 milliards d’hommes?

Voici la géographie de la disponibilité en eau douce dans le monde

- 18 -
Inégale répartition de la ressource

Sur la planète les régions sont inégalement arrosées.

 Aux basses latitudes, certaines régions reçoivent plus de 2 000 mm de


pluie/an.

 Aux moyennes latitudes (Europe) environ 650 mm/an).

 Les déserts enregistrent moins de 200 mm par an.

1/6 de la population mondiale n’a pas accès à l’eau en dépit de la grande


quantité d’eau disponible par rapport à la demande.

2 milliards de personnes vivent dans des pays à stress hydrique (ce sont les pays
où les ressources sont inférieures à 1700 m3 par personne et par an).

Beaucoup de grandes villes ou de campagnes situées pourtant dans des espaces


bien pourvus en eau n’y ont cependant pas accès (Abidjan, Conakry, Congo).

L’absence d’eau potable et la très mauvaise gestion des eaux usées favorisent les
maladies et multiplient les victimes.

- 19 -
Des solutions pour l’accès à l’eau dans le futur

Au sommet du millénaire, à New York en 2000, puis à la conférence de


Johannesburg en 2002, a été affirmée la nécessité de diviser par deux, d’ici à
2015, la proportion de personnes n’ayant pas accès à l’eau et de généraliser un
assainissement de base.

Pour atteindre l’objectif de 2015, il faut aider les pays pauvres dont la
population devrait continuer à croitre encore assez fortement dans les années à
venir à faire face aux problèmes d’alimentation en eau potable et de traitement
des eaux usées.

De façon concrète

Réduire les pertes d’eau potable qui sont quelquefois très élevées (ex. à Mexico,
les pertes dépassent la consommation journalière d’une ville comme Rome/
perte importante à Abidjan),

Eviter le gaspillage d’eau dans l’agriculture (développer les techniques


d’irrigation de type goutte-à-goutte – En Israël et en Jordanie, le goutte-à-goutte
a permis de réduire d’1/3 la consommation d’eau agricole à l’échelle du pays).

Système d’irrigation goutte à goutte

- 20 -
Système d’irrigation ordinaire

 Traiter les eaux usées et recycler l’eau (Installation de réseaux de collecte


des eaux usées et des usines de traitement en Europe où les eaux usées
constituent aujourd’hui une ressource, car l’eau recyclée coûte moins cher
que l’eau importée ou dessalée. En Israël, ¾ des eaux utilisées y compris
l(eau de boisson sont recyclées).

 Dessaler l’eau de mer par distillation ou osmose inverse (procédé


largement employé en Australie, en Arabie Saoudite, en Israël et en
Californie).

 Développer les techniques de transfert de l’eau sur de longues distances,

 Développer des techniques de récupération de l’eau de pluie (dans des


citernes pour l’arrosage par exemple)

Comment gérer les océans pour un développement durable?

Les surfaces océaniques représentent 71% de la surface terrestre.

- 21 -
Les océans tiennent une place centrale dans le fonctionnement du cycle de l’eau,
dans la dynamique climatique, mais leur rôle exact dans les grands mécanismes
terrestres demeure peu connu.

Les cinq océans

14 millions
Km2

3,9%
74 millions
Km2
106 millions
Km2 20,4%

180 millions 29,5%


Km2

49,7%

20 millions
Km2

5,6%

Les océans fournissent de nombreuses ressources pour les sociétés, en raison de


leur très riche biodiversité.

Beaucoup d’activités (industrie, pêche, tourisme) sont fixées sur les littoraux =
littoralisation.

Pour un développement durable, les océans et leurs littoraux doivent être gérés
et utilisés de manière acceptable, en évitant les pollutions, en limitant la
dégradation de la biodiversité.

Les océans : réceptacles des pollutions et lieux de prélèvements excessifs de


ressources.

Les océans sont des réceptacles pour les pollutions issues des continents,
notamment apportées par les cours d’eau.

- 22 -
Quelle que soit la quantité, les
hydrocarbures sont nuisibles à
l’environnement marin de diverses
manières. Ils occasionnent la
«destruction directe d’organisme
par enveloppement et asphyxie ou
empoisonnement d’organismes qui
rentrent en contact avec le polluant.

la destruction des formes juvéniles des


organismes et des sources de nourriture,
l’incorporation dans les organismes de
quantités d’hydrocarbures affaiblissant
toute résistance à l’infection et au stress,
l’incorporation dans la chaîne alimentaire
marine et dans les ressources alimentaires
humaines de substances cancérigènes, la
réduction de la propagation des espèces
marines et de leur survie.

En Afrique, les marées noires sont fréquentes, mais souvent non portées à la
connaissance du public.

La Côte d’Ivoire a enregistré plusieurs cas de marées noires.

- En 1981 : pollution de la baie de Biétry depuis les installations de la SIR,

- En 1989 : accident du Meteor et Caribus avec déversement de 1200 m3 de


Brut,

- En 1991 : Marée noire entre Port-Bouët et Assinie suite à la fuite de fuel


lourd des oléoducs de la SIR. 2000 m3 de pétrole déversés,

- En 2006 : marée noire au large de Jacqueville par le pétrole déversé par la


société CNR.

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Les littoraux : espaces convoités

 Les littoraux sont des interfaces terre-mer, composés d’une bande plus ou
moins large sur laquelle l’influence océanique se fait sentir.

 La moitié de l’humanité vit sur les espaces littoraux, où se localisent


nombre de mégapoles et où sont implantées de nombreuses activités
industrielles souvent associées à des ports.

 Les littoraux font l’objet de nombreuses modifications à des fins


d’aménagement et de gestion.

 Les sites naturels fréquentés par la faune sauvage reculent en général


fortement. Les pollutions n’épargnent pas ces espaces (rejets urbains,
pollution par les hydrocarbures).

Il s’agit donc de gérer autrement les espaces littoraux pour un développement


durable.

Comment gérer durablement l’océan?

Encourager l’aquaculture pour limiter la surexploitation des ressources


halieutiques.

Renforcer le rôle de l’Organisation Maritime Internationale (OMI), dont le siège


se trouve à Londres et qui a pour objet d’améliorer les transports maritimes et de
préserver le milieu marin sur la base du droit de la mer.

Encourager la mise en place d’Aires Marines Protégées (AMP).

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Comment ménager l’atmosphère pour un développement durable?

Ménager l’atmosphère signifie préserver la qualité de l’air pour un bon


fonctionnement de la planète et pour la santé des populations.

La pollution atmosphérique demeure préoccupante à différentes échelles. Elle


est considérée comme responsable du changement climatique.

L’augmentation constatée de la température de la terre est donc considérée


comme associée aux fluctuations des gaz à effet de serre (GES), en particulier
du CO2.

Le développement des énergies renouvelables et les économies d’énergie


constituent les meilleures réponses au changement climatique.

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Leçon 4

Les ODD ou les dimensions actuelles du Développement durable

Adoptés en septembre 2015 par 193 pays aux Nations Unies, à la suite des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), les 17 Objectifs de
Développement Durable (ODD ou Agenda 2030) constituent un plan d’action
pour la paix, l’humanité, la planète et la prospérité.

L’objectif principal des ODD : transformer nos sociétés en éradiquant la


pauvreté et en assurant une transition juste vers un développement durable d'ici à
2030.
En effet, les ODD tiennent compte équitablement de la dimension économique,
de la dimension sociale et de la dimension environnementale du développement
durable et intègrent pour la première fois l’éradication de la pauvreté et le
développement durable dans un dispositif commun.

Les 17 objectifs spécifiques sont :

1: Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde


2: Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et
promouvoir l’agriculture durable
3: Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous
à tout âge
4: Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et
promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie
5: Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles
6: Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion
durable des ressources en eau
7: Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et
modernes, à un coût abordable
8: Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le
plein emploi productif et un travail décent pour tous
9: Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable
qui profite à tous et encourager l’innovation
10: Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre
11: Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à
tous, sûrs, résilients et durables
12: Établir des modes de consommation et de production durables

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13: Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements
climatiques et leurs répercussions
14: Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les
ressources marines aux fins du développement durable
15: Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de
façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification,
enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à
l’appauvrissement de la biodiversité
16: Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du
développement durable
17: Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le
développement durable et le revitaliser

Les 17 objectifs s'accompagnent de 169 cibles liées entre elles qui


s'adressent à tous types d'acteurs et précisent leurs contenus.

Les 17 objectifs forment les cinq piliers du développement durable

La planète. En effet, protéger la planète est indispensable pour répondre aux


besoins des générations actuelles et futures.
Il s’agit ainsi de préserver la qualité de l’air, l’accès durable à la nourriture et à
l’eau, une biodiversité riche et pleine de ressources. Limiter le dérèglement
climatique est nécessaire pour réaliser ces objectifs et protéger les citoyens des
catastrophes climatiques.
Sont concernés les objectifs
6 : Eau propre et assainissement
7: Energie propre et d’un coût abordable
11: Villes et communautés durables
13: Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques
14: Vie aquatique
15: vie terrestre

Population. Le développement durable des États repose sur le respect des


principes d’égalité et de dignité des personnes.
Lutter contre la pauvreté, assurer à tous un accès au soin et à la nourriture,
garantir une éducation de qualité et l’égalité entre les sexes sont les prérequis
nécessaires à une société égalitaire et durable.

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Sont pris en compte les objectifs
1 : Eradiquer la pauvreté
2 : Faim « zéro »
3: Garantir la santé et le bien-être
4: Education de qualité
5 : Egalité entre les sexes

Prospérité. Le développement des États doit établir une prospérité économique


inclusive et respectueuse de l’environnement.
Afin d’assurer la paix et la prospérité, il convient de mettre au service de tous la
science, les technologies et l’innovation pour un développement à dimension
humaine.
Les objectifs concernés sont
8 : Atteindre une croissance durable et créer des emplois décents
9 : Innover et construire des infrastructures résilientes
10 : Réduire les inégalités
12 : Une consommation et une production durables

Paix. Réduire les conflits, construire la paix et la consolider est indispensable


pour l’établissement de sociétés prospères et durables, car il ne peut y avoir de
développement sans sécurité ni de sécurité sans développement
Objectif 16: Paix, justice et institutions efficaces

Partenariats. La réalisation des ODD nécessite un nouveau système de


partenariat et de solidarité mondiale.
Des partenariats inclusifs construits sur une vision commune et des objectifs
communs qui placent les peuples et la planète au centre, sont nécessaires au
niveau mondial, régional, national et local. Ces solidarités doivent prendre place
entre les nations, mais aussi avec la société civile, les ONG et le secteur privé
Objectif 17: Partenariats pour la réalisation des objectifs

Quelques exemples de cibles

Objectif 1: Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le


monde
1.1: D’ici à 2030, éliminer complètement l’extrême pauvreté dans le monde
entier (s’entend actuellement du fait de vivre avec moins de 1,25 dollar par jour)

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1.2: D’ici à 2030, réduire de moitié au moins la proportion d’hommes, de
femmes et d’enfants de tout âge qui vivent dans la pauvreté sous tous ses aspects,
telle que définie par chaque pays et quelles qu’en soient les formes
1.3: Mettre en place des systèmes et mesures de protection sociale pour tous,
adaptés au contexte national, y compris des socles de protection sociale, et faire
en sorte que, d’ici à 2030, une part importante des pauvres et des personnes
vulnérables en bénéficient
1.4: D’ici à 2030, faire en sorte que tous les hommes et les femmes, en
particulier les pauvres et les personnes vulnérables, aient les mêmes droits aux
ressources économiques et qu’ils aient accès aux services de base, à la propriété
et au contrôle des terres et à d’autres formes de propriété, à l’héritage et aux
ressources naturelles et à des nouvelles technologies et des services financiers
adéquats, y compris la microfinance
1.5: D’ici à 2030, renforcer la résilience des pauvres et des personnes en
situation vulnérable et réduire leur exposition et leur vulnérabilité aux
phénomènes climatiques extrêmes et à d’autres chocs et catastrophes d’ordre
économique, social ou environnemental

1.a: Garantir une mobilisation importante de ressources provenant de sources


multiples, y compris par le renforcement de la coopération pour le
développement, afin de doter les pays en développement, en particulier les pays
les moins avancés, de moyens adéquats et prévisibles de mettre en œuvre des
programmes et politiques visant à mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes
1.b: Mettre en place aux niveaux national, régional et international des principes
de politique générale viables, qui se fondent sur des stratégies de développement
favorables aux pauvres et soucieuses de la problématique hommes-femmes,
d’accélérer l’investissement dans des mesures d’élimination de la pauvreté.

Objectif 8: Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et


durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous.

8.1: Maintenir un taux de croissance économique par habitant adapté au contexte


national et, en particulier, un taux de croissance annuelle du produit intérieur
brut d’au moins 7 % dans les pays les moins avancés
8.2: Parvenir à un niveau élevé de productivité économique par la diversification,
la modernisation technologique et l’innovation, notamment en mettant l’accent
sur les secteurs à forte valeur ajoutée et à forte intensité de main-d’œuvre

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8.3: Promouvoir des politiques axées sur le développement qui favorisent des
activités productives, la création d’emplois décents, l’entrepreneuriat, la
créativité et l’innovation et stimulent la croissance des microentreprises et des
petites et moyennes entreprises et facilitent leur intégration dans le secteur
formel, y compris par l’accès aux services financiers
8.4: Améliorer progressivement, jusqu’en 2030, l’efficience de l’utilisation des
ressources mondiales du point de vue de la consommation comme de la
production et s’attacher à ce que la croissance économique n’entraîne plus la
dégradation de l’environnement, comme prévu dans le cadre décennal de
programmation relatif à la consommation et à la production durables, les pays
développés montrant l’exemple en la matière
8.5: D’ici à 2030, parvenir au plein emploi productif et garantir à toutes les
femmes et à tous les hommes, y compris les jeunes et les personnes handicapées,
un travail décent et un salaire égal pour un travail de valeur égale
8.6: D’ici à 2020, réduire considérablement la proportion de jeunes non
scolarisés et sans emploi ni formation

8.a: Accroître l’appui apporté dans le cadre de l’initiative Aide pour le


commerce aux pays en développement, en particulier aux pays les moins
avancés, y compris par l’intermédiaire du cadre intégré renforcé pour
l’assistance technique liée au commerce en faveur des pays les moins avancés
8.b: D’ici à 2020, élaborer et mettre en œuvre une stratégie mondiale en faveur
de l’emploi des jeunes et appliquer le Pacte mondial pour l’emploi de
l’Organisation internationale du Travail.

Objectif 11: Villes et communautés durables

En 2030, environ 60 % de la population mondiale vivra en zone urbaine


95 % de la croissance de la population urbaine dans le monde sera le fait des
pays en développement
828 millions de personnes dans le monde vivent actuellement dans des taudis et
ce nombre continue d’augmenter
Les villes n’occupent que 3 % de la masse continentale mondiale, mais elles
produisent plus de 70 % de ses émissions de dioxyde de carbone et consomment
entre 60 à 80% de l’énergie mondiale

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11.1: D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à un logement et des services de base
adéquats et sûrs, à un coût abordable, et assainir les quartiers de taudis
11.2: D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à des systèmes de transport sûrs,
accessibles et viables, à un coût abordable, en améliorant la sécurité routière,
notamment en développant les transports publics, une attention particulière
devant être accordée aux besoins des personnes en situation vulnérable, des
femmes, des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées
11.3: D’ici à 2030, renforcer l’urbanisation durable pour tous et les capacités de
planification et de gestion participatives, intégrées et durables des établissements
humains dans tous les pays
11.4: Renforcer les efforts de protection et de préservation du patrimoine
culturel et naturel mondial
11.5: D’ici à 2030, réduire considérablement le nombre de personnes tuées et le
nombre de personnes touchées par les catastrophes, y compris celles d’origine
hydrique, et réduire considérablement le montant des pertes économiques qui
sont dues directement à ces catastrophes exprimé en proportion du produit
intérieur brut mondial, l’accent étant mis sur la protection des pauvres et des
personnes en situation vulnérable
11.6: D’ici à 2030, réduire l’impact environnemental négatif des villes par
habitant, y compris en accordant une attention particulière à la qualité de l’air et
à la gestion, notamment municipale, des déchets
11.7: D’ici à 2030, assurer l’accès de tous, en particulier des femmes et des
enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, à des espaces verts et
des espaces publics sûrs

11.a: Favoriser l’établissement de liens économiques, sociaux et


environnementaux positifs entre zones urbaines, périurbaines et rurales en
renforçant la planification du développement à l’échelle nationale et régionale
11.b: D’ici à 2020, accroître considérablement le nombre de villes et
d’établissements humains qui adoptent et mettent en œuvre des politiques et
plans d’action intégrés en faveur de l’insertion de tous, de l’utilisation
rationnelle des ressources, de l’adaptation aux effets des changements
climatiques et de leur atténuation et de la résilience face aux catastrophes, et
élaborer et mettre en œuvre, conformément au Cadre de Sendai pour la
réduction des risques de catastrophe (2015-2030), une gestion globale des
risques de catastrophe à tous les niveaux

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11.c: Aider les pays les moins avancés, y compris par une assistance financière
et technique, à construire des bâtiments durables et résilients en utilisant des
matériaux locaux.

Conclusion
Le développement durable est un thème d'actualité à l'heure où la nature, mutilée,
surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer.
Pour répondre aux défis actuels, l’Agenda 2030 et les ODD qui en découlent, se
fondant sur ses 3 composantes - environnement, social et économie - présentent
une conception profondément novatrice du développement durable :
 Il associe à la lutte contre l’extrême pauvreté, la préservation de la planète
face aux dérèglements climatiques ;
 Il transcende les enjeux de développement durable de l’ensemble des pays
de la planète dans une démarche globale et universelle.

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