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Biodiversité

Des sciences pour


les humains et la nature
Numéro 13
AGROPOLIS
INTERNATIONAL
agriculture • alimentation • biodiversité • environnement

Agropolis International Agropolis International est un campus dédié aux sciences « vertes ».
associe les institutions de Il représente un potentiel de compétences scientifiques et techniques
recherche et d’enseignement exceptionnel : plus de 2 200 cadres scientifiques répartis dans plus de
supérieur de Montpellier et 100 unités de recherche à Montpellier et en Languedoc-Roussillon,
du Languedoc-Roussillon, en dont 300 scientifiques travaillant dans 60 pays.
partenariat avec les collectivités
territoriales, avec des sociétés
La communauté scientifique Agropolis International est structurée
et entreprises régionales, et en
liaison avec des institutions en grands domaines thématiques correspondant aux grands enjeux
internationales. scientifiques, technologiques et économiques du développement :
• Agronomie et filières de productions agricoles méditerranéennes
Agropolis International et tropicales ;
constitue un espace • Biotechnologie et technologie agroalimentaire ;
international ouvert à tous • Biodiversité, ressources naturelles et écosystèmes ;
les acteurs du développement • Eau, environnement et développement durable ;
économique et social dans les
• Sociétés et développement durable ;
domaines liés à l’agriculture,
• Génomique et biologie intégrative végétale et animale ;
à l’alimentation, à la
• Alimentation et santé ;
biodiversité, à l’environnement
et aux sociétés rurales. • Qualité et sécurité alimentaire.

Lieu de capitalisation et de valorisation des savoirs, espace de


formation et de transfert technologique, plateforme d’accueil et
d’échanges internationaux, la communauté scientifique Agropolis
International développe des actions d’expertise collective et contribue
à fournir des éléments scientifiques et techniques qui permettent
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

d’élaborer et de mettre place des politiques de développement.

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Compétences de recherche de
Montpellier et du Languedoc- Biodiversité
Roussillon dans le domaine de
la biodiversité
Des sciences pour les humains
Le terme « biodiversité » est défini comme
et la nature
étant la diversité du vivant à toutes ses échelles
d’organisation des gènes, des populations et
communautés, des écosystèmes, et en y incluant Avant-propos : enjeux, approches et perspectives Page 4
les humains du fait de leurs interactions avec
pour la recherche sur la biodiversité
toutes les composantes de la biodiversité*.

La communauté de Montpellier impliquée dans


Origine et évolution de la biodiversité Page 6
cette thématique, et plus largement si on y
associe la Tour du Valat, Banyuls et Perpignan,
constitue un ensemble exceptionnel avec 31
unités de recherche regroupant plus de 1200
scientifiques et 400 doctorants. Les recherches Biodiversité fonctionnelle Page 22
menées en écologie, évolution et sciences
sociales, couvrent l’ensemble des domaines des
sciences de la biodiversité avec un fort intérêt
pour les environnements méditerranéens et Sociétés et biodiversité Page 44
tropicaux, qu’ils soient terrestres ou marins.

La présence de très grands équipements


d’envergure internationale, comme l’Ecotron,
de dispositifs expérimentaux terrestres Modéliser, scénariser la biodiversité Page 56
et marins et d’observatoires, facilite les
liens entre des recherches fondamentales
et d’autres qui souhaitent répondre aux
grandes interrogations de nos sociétés sur La biodiversité, une science citoyenne Page 66
les impacts des changements planétaires en
cours, l’exploitation durable des ressources
vivantes, la santé et les maladies infectieuses,
la conservation de la biodiversité, ou encore
le bien-être humain. La présence d’une forte Thématiques couvertes Page 76
communauté en sciences sociales—économie, par les équipes de recherche
anthropologie, gestion des ressources vivantes
et de la biodiversité—est aussi une des
originalités de Montpellier. Les formations Page 78

La communauté scientifique de Montpellier à Agropolis International


est unique par ses compétences concernant
les pays méditerranéens et tropicaux et par
la présence de nombreux organismes de Liste des acronymes Page 82
recherche et d’établissements supérieurs et des abréviations
d’enseignement proposant une importante
offre de formation en master et doctorat.
Cette communauté a fait le choix de
s’organiser d’abord dans un Institut Fédératif
de Recherche puis, maintenant, dans la
Structure Fédérative de Recherche
« Montpellier Environnement Biodiversité » qui
regroupe 17 unités de recherche**.

Une autre originalité de Montpellier concerne


les liens étroits entre la cité, les citoyens et les En couverture

scientifiques de la biodiversité, avec le monde Photo principale :


Trois tritons marbrés adultes, Forêt de Rambouillet – P. Zagatti © Fondation pour
associatif, les parcs naturels, les jardins, et les la Recherche sur la Biodiversité
divers projets collaboratifs sciences-citoyens. Vignettes (de haut en bas) :
• Travail au rucher du laboratoire "Abeilles et environnement" de l’Inra – © Inra
• Débarquement de la pêche artisanale, Sénégal – P. Chavance © IRD
* Convention sur la diversité biologie : www.cbd.int
• Culture de pommiers dans le Haut Atlas – © P. Jouve
** Montpellier Biodiversité : www.biodiversite-montpellier.org • Ilot de sternes sur les salins de salins de Giraud – D.Cohez © Tour du Valat
• Fonds coralligène – © Déclic Bleu Méditerranée
• Ananas bois dans la forêt – © Parc national de la Guadeloupe
• Gypaète barbu en vol – P. Arsan © Parc national du Mercantour
• Couple d'Anopheles gambiae, moustiques africains vecteurs du paludisme,
femelle à gauche, mâle à droite – N. Rahola © IRD
• Macracanthus (11 mm) – É. Baras © IRD

Les informations contenues dans ce dossier sont valides au 01/10/2010.


Avant-propos

Enjeux, approches
et perspectives pour
la recherche sur la biodiversité

L
es changements planétaires La communauté de recherche Fortement intégrée dans les réseaux
en cours (changement fédérée par Agropolis International, nationaux, cette communauté
climatique, changement impliquée dans cette thématique, scientifique entretient en premier lieu
d’utilisation des terres, invasions est l’une des plus importantes au des relations fortes avec la Fondation
biologiques….) questionnent niveau national, et probablement pour la Recherche en Biodiversité*.
scientifiques et sociétés sur au niveau européen, par le nombre
l’évolution future de la biodiversité : de ses chercheurs, les domaines Montpellier héberge la deuxième plus
Est-elle en crise ? Quelles sont/ scientifiques couverts, tant grande collection muséologique de
seraient les conséquences d’une génériques (génomique, biologie France avec ses herbiers et collections
érosion forte de la biodiversité intégrative, écologie évolutive (paléontologiques, entomologiques,
sur les services rendus par les et fonctionnelle, économie, etc.), et, de ce fait, entretient des
écosystèmes et sur le bien-être anthropologie…) que finalisés liens historiques avec le Muséum
humain ? Le développement (gestion des ressources vivantes, National d’Histoire Naturelle de
économique des sociétés est-il aquaculture, pêche, foresterie, Paris. Un dossier « Collections et
antinomique de la préservation agronomie, conservation, ressources taxonomiques » en cours
de la biodiversité ? Le devenir santé, politiques publiques…), de réalisation et en supplément de
de la biodiversité figure ainsi à ainsi que par la diversité des ce dossier, exposera cette richesse et
l’agenda des grandes réunions environnements étudiés (tropical et diversité.
internationales (Sommet de la méditerranéen, terrestres et marins)
Terre, Objectifs du Millénaire pour et des dispositifs expérimentaux Le présent dossier illustre les
le Développement…), des agences (évolution expérimentale, Ecotron, recherches en biodiversité menées
et organisations internationales observatoires…). par la communauté scientifique
(Union mondiale pour la nature, de Montpellier et de sa région
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Organisation des Nations Unies De nombreux chercheurs et et contribue ainsi à la visibilité


pour l’alimentation et l’agriculture, équipes sont fortement impliqués internationale de ce pôle de
Banque Mondiale…) et de grandes dans les programmes et réseaux recherche unique en France. Ces
ONG (Conservation International, internationaux comme le recherches sont décrites dans quatre
Organisation mondiale de protection programme Diversitas*, la plateforme chapitres, auxquels s’ajoute un
de l’environnement, World européenne pour la stratégie sur la dernier chapitre décrivant celles
Conservation Society…). Cependant, recherche en biodiversité (European associant citoyens et scientifiques :
s’adapter aux changements Platform for Biodiversity Research
affectant la biodiversité nécessite de Strategy)* ou encore la récente „ Origine et évolution de la
comprendre les mécanismes de sa plateforme intergouvernementale biodiversité : les sciences de
genèse, de son fonctionnement et sur les services écosystémiques et l’évolution ont pour objet de décrire
de ses interactions avec les sociétés la biodiversité (Intergovernmental et de comprendre les mécanismes
humaines qui tirent avantage de ses Science-Policy Platform on de la diversification du vivant.
4
nombreux services écologiques mais Biodiversity and Ecosystem Alliant descriptions, théories et
aussi culturels et socioéconomiques. Services)*. expérimentations,
S. Morand © UMR ISEM S Marché au Cambodge.

ces domaines de recherche recherches en sciences sociales mettre à la disposition du plus grand
s’appuient sur de nombreuses concernant la biodiversité. Ces nombre.
plateformes techniques (séquençage recherches fortement impliquées
moléculaire, microtomographie, pour la gestion des ressources „ Sciences citoyennes et biodiversité :
cytogénomique, écologie vivantes et des écosystèmes il convient de montrer la place de la
chimique…). s’appuient sur des dispositifs biodiversité (jardins et parcs naturels)
d’observatoires d’importance dans notre espace sociogéographique
„ Biodiversité fonctionnelle : la internationale, localisés partout dans et la place des citoyens dans les
compréhension du fonctionnement le monde (comme l’Ecoscope du recherches par le biais des sciences
des écosystèmes permet Centre de Recherches Halieutiques citoyennes. La biodiversité n’est
d’appréhender les liens entre de Sète pour les écosystèmes marins) pas qu’une affaire de scientifiques :
biodiversité et services rendus par et en région Méditerranéenne ceux-ci ont besoin des citoyens pour
les écosystèmes (pollinisation, pour l’OSU OREME plus centrée recueillir des données et doivent,
productivité biologique et ressources, sur les observations à long terme, en retour, faire effort de pédagogie
fertilité des sols, régulation des l’organisation et la gestion des bases sur les recherches menées et leurs
grands cycles bio-géo-chimique de données. enjeux.
et du climat…). La grande
expérimentation est une originalité „ Modéliser, scénariser la Serge Morand (UMR ISEM),
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

de Montpellier avec de très grands biodiversité : les besoins de Marie-Laure Navas (UMR CEFE),
équipements et/ou de grands modélisation sont de plus en Jean-Dominique Lebreton (UMR CEFE)
dispositifs de terrain (Ecotron, plus importants pour faire & Nicole Pasteur (UMR ISEM)
Medimeer, stations expérimentales face tant à l’acquisition des
terrestres…). Il faut noter aussi données—depuis la génomique
* Pour en savoir plus sur :
l’importance du développement de haut débit jusqu’aux données - le programme Diversitas :
l’évolution expérimentale nécessitant environnementales dont celles www.diversitas-international.org
des infrastructures adaptées et issues de la télédétection—qu’aux - la plateforme européenne pour la stratégie sur
reposant sur une grande technicité analyses et simulations nécessaires la recherche en biodiversité : www.epbrs.org
- la plateforme intergouvernementale sur les
(insectarium sécurisé, bactériologie, pour les expérimentations ainsi qu’à services écosystémiques et la biodiversité :
conservatoire de la souris…). l’élaboration de scénarios d’évolution www.ipbes.net
et de gestion de la biodiversité. La - la Fondation pour la Recherche en
Biodiversité : www.fondationbiodiversite.fr
„ Sociétés et biodiversité : usages, modélisation nécessite de développer
perception et politiques publiques des outils informatiques et des
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sont les trois grands thèmes des plateformes spécifiques et de les
P. Zagatti © Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité
S Ammonites sur la plaque de Digne.
W Diversité de Thiaridae.
X De gauche à droite :
Diversité de dattes, de coléoptères.

P. Jarne © UMR CEFE


Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Origine et évolution
de la biodiversité
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S. Ivorra © UMR CBAE M. Martinez © UMR CBGP

L
a biodiversité, des gènes aux paysages, est le les interactions entre espèces sauvages et apparentées
produit d’une longue évolution. C’est donc la cultivées. Les champs de recherche vont de la biologie
théorie de l’évolution qui fournit l’architecture et l’écologie aux sciences humaines et sociales (SHS)
conceptuelle pour en comprendre l’émergence et la telles que l’économie, la géographie ou l’ethnobiologie,
structuration. Les théories de l’écologie fournissent, dans une démarche fermement interdisciplinaire.
quant à elles, une trame générale pour comprendre L’homme, acteur de l’évolution de la biodiversité, peut
les règles d’interaction entre les unités de biodiversité aussi devenir objet d’étude, champ classique des SHS. S’y
(individus, populations par ex.) et leur environnement. ajoutent à Montpellier des études originales d’évolution
Dans un contexte de modifications anthropiques sans et d’écologie humaine.
précédent, il est ainsi important d’analyser l’évolution
de la biodiversité dans une double perspective évolutive La description de la biodiversité et la compréhension
et écologique. D’une manière un peu schématique, de son évolution constituent depuis plusieurs décennies
on peut rassembler les activités relevant de ce thème un champ de recherche extrêmement actif mobilisant
en trois groupes, à savoir la description des patrons un nombre croissant de chercheurs et d’unités de
de biodiversité, l’analyse des forces agissant sur la recherche à Montpellier et sa région, en faisant un site
biodiversité, ainsi que l’interaction avec l’homme et les de référence au niveau international. Les travaux sont
changements qu’il induit. menés sur du matériel vivant et fossile, et à des niveaux
de perception allant des gènes aux écosystèmes. La
Décrire la biodiversité répond à une double nécessité. palette d’échelles spatiales et temporelles de perception
La première relève de la classification du vivant à est donc extrêmement large, d’autant que, même si
tous les niveaux de perception, des génomes aux l’emphase porte sur les écosystèmes méditerranéens
communautés. On couvre, en particulier, le champ et tropicaux, l’ensemble des écosystèmes de la planète
de la systématique. La seconde est la caractérisation est pris en compte. Les organismes étudiés ne sont
des patrons de distribution de biodiversité de façon à pas moins variés, puisque toute la gamme du vivant
pouvoir inférer les forces qui les font évoluer. La prise est couverte (bactéries, eucaryotes unicellulaires
en compte de l’environnement est alors fondamentale et multicellulaires incluant plantes, champignons et
en raison d’une interaction forte entre unités de animaux), et qu’il peut s’agir d’organismes manipulés
biodiversité et environnement. par l’homme (par ex. plantes cultivées), ou non. Un trait
saillant des recherches est l’aspect multidisciplinaire
Les théories évolutives et écologiques fournissent une et intégratif, mobilisant des disciplines des champs
trame d’interprétation de cette biodiversité et des biologiques traditionnels des sciences écologiques
forces élémentaires qui la modifient. On peut citer la et évolutives (par ex. la paléontologie, la génétique
sélection naturelle et la compétition entre espèces des populations, l’écophysiologie…), mais aussi des
comme forces déterministes, et les dérives génétique sciences mathématiques, de la bioinformatique, de la
et écologique comme forces stochastiques. Ce volet est chimie et des SHS. Ces recherches se caractérisent
porté par des champs disciplinaires tels que la génétique par un équilibre entre approches académiques et
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

des populations, la génétique quantitative ou l’écologie finalisées, et entre aspects théoriques et empiriques.
des communautés. Ces dernières peuvent relever de l’observation ou
de l’expérimentation, et on notera le développement
Les activités humaines influencent peu ou prou, récent d’approches d’écologie et évolution
directement ou indirectement, tous les écosystèmes, expérimentales. Un aspect marquant est le nombre et
et doivent donc être prises en compte dans toute l’importance des programmes de terrain à long terme,
recherche sur la biodiversité. On peut considérer certains fonctionnant depuis près de 40 ans.
un gradient d’anthropisation, allant d’agrosystèmes
quasiment hors-sol à des écosystèmes peu impactés Jean-Christophe Auffray (UMR ISEM),
dans certaines forêts équatoriales. Les thèmes Philippe Jarne (UMR CEFE),
scientifiques portent par exemple sur les résistances Jean-François Molino (UMR AMAP)
aux pesticides, l’introduction de nouvelles espèces ou & Flavie Vanlerberghe-Masutti (UMR CBGP)

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Origine et évolution
de la biodiversité
„ Le département « Diversité »
Origine, dynamique et répond à la nécessité de lier les
Les équipes principales
évolution de la biodiversité processus évolutifs et écologiques
UMR BETM
actuelle et passée (écologie évolutive) pour une meilleure
Biologie et Écologie tropicale
et méditerranéenne
appréhension des mécanismes qui
(CNRS, UPVD) sous-tendent la dynamique de la
19 scientifiques Depuis plus de 30 ans, l’Institut biodiversité. Ce département s’investit
Directeur : André Théron, des Sciences de l’Évolution de dans la compréhension des effets
theron@univ-perp.fr Montpellier (ISEM, CNRS, IRD, des changements planétaires sur les
X Présentation page 11 UM2) développe des recherches qui organismes, les populations et les
UMR BGPI portent sur l’origine et la dynamique communautés. Le développement de
Biologie et Génétique des Interactions de la biodiversité, sur les modalités modèles théoriques y est tout aussi
Plantes-Parasites et les mécanismes de son évolution. fondamental que celui de l’évolution
(Cirad, Inra, Montpellier SupAgro) Ses recherches concernent tout expérimentale.
36 scientifiques
Directeur : Jean-Loup Notteghem,
autant la biodiversité actuelle que
notteghe@supagro.inra.fr passée, portent sur un large éventail „ Le département « Forme » s’attache
http://umr-bgpi.cirad.fr d’organismes et de milieux et allient à une meilleure compréhension
X Présentation page 16 approches de terrain, approches des mécanismes par lesquels la
UMR BIOM expérimentales et théoriques. dynamique du développement
Biologie Intégrative affecte la variation et l’évolution
des Organismes Marins Si les questions fondamentales de phénotypiques, mécanismes essentiels
(CNRS, UPMC) la biologie évolutive (mécanismes dans l’émergence de la biodiversité.
18 scientifiques d’adaptation, de spéciation, etc.) L’approche proposée ici associe l’étude
Directeur : Hervé Moreau, gardent tout leur sens pour la des mécanismes fins à l’origine de
herve.moreau@obs-banyuls.fr
compréhension des mécanismes l’émergence et de la variabilité des
http://biom.ent.upmc.fr
X Présentation page 21 à l’origine de la biodiversité, formes. La vision paléontologique de
de sa structuration et de son cette évolution, c’est-à-dire la prise en
UMR CBGP
Centre de Biologie pour
fonctionnement, les recherches compte de la paléobiodiversité, sont
la Gestion des Populations menées par l’ISEM intègrent parties intégrantes de ce département.
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro) (i) l’accélération des moyens de
35 scientifiques production de données et de „ Le département « Conservation
Directrice : FlavieVanlerberghe, la capacité à appréhender les et domestication » incarne l’activité
Flavie.Vanlerberghe@supagro.inra.fr différentes dimensions structurelles de l’unité sur le terrain de l’évolution
www.montpellier.inra.fr/CBGP et fonctionnelles du vivant (du gène à appliquée et de la valorisation de
X Présentation page 10
l’écosystème) qui doit conduire vers la biodiversité. On y documente
UMR CMAEE une échelle globale d’appréhension et valorise les connaissances
Contrôle des maladies des mécanismes de l’évolution à fondamentales sur la diversité
Animales Exotiques et Emergentes
l’origine de la biodiversité, et (ii) le ichtyologique, le potentiel adaptatif
(Cirad, Inra)
36 scientifiques questionnement scientifique et social et la structuration des populations
Directeur : Dominique Martinez, portant sur les capacités de réponses pour se doter des moyens nécessaires
dominique.martinez@cirad.fr de la biodiversité (organismes et/ au développement de méthodes de
X Présentation page 17 ou communautés) vis-à-vis des conservation, gestion, domestication
UMR DGIMI changements planétaires, qui induit (production aquacole).
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Diversité, Génomes & Interactions un déplacement du champ des


Microorganismes – Insectes recherches évolutives vers des aspects „ Le département « Environnement »
(Inra, UM2) plus appliqués et/ou prédictifs. traite de deux thématiques majeures :
16 scientifiques les reconstitutions des changements
Directeur : Patrick Tailliez,
„ Le département « Génome » climatiques et de la dynamique
tailliez@univ-montp2.fr
X Présentation page 18 répond à la montée en puissance de la des écosystèmes passés. Ces deux
génomique dans l’approche de l’ISEM thématiques se fondent sur l’acquisition
UMR Interactions Hôtes-vecteurs-
de l’évolution et de la biodiversité. de nouvelles données (proxies
parasites dans les Trypanosomoses
(Cirad, IRD) Les recherches qui y sont menées environnementaux) et la modélisation
25 scientifiques tirent profit de l’accès à l’information pour une meilleure compréhension des
Directeur : Gérard Cuny, génétique pour décrypter les processus actuels et futurs. L’un des
gerard.cuny@mpl.ird.fr processus évolutifs, notamment ceux buts de cette recherche est la gestion
www.sleeping-sickness.ird.fr impliqués dans l’évolution moléculaire de la biodiversité au niveau spécifique
X Présentation page 15
et la phylogénie, les mécanismes de et écosystémique dans le cadre des
8
... suite page 10 l’adaptation et de la spéciation. changements globaux. •••
W Un tilapia (Sarotherodon melanotheron)
âgé de sept mois, élevé dans le Système aquacole à
Recyclage Intégral (SARI).

TPrototype SARI
mis en place au Sénégal.

S. Gilles © IRD

L’ISEM et les Sciences de l’évolution


au service d’une aquaculture durable
L’évolution influence profondément tous les aspects de la
biologie et ses outils et concepts sont de plus en plus employés
pour répondre à des questions économiques ou sociales.
C’est le cas particulièrement en aquaculture. Au vue de la
stagnation, voire de la régression, des captures de la pêche et
de l’accroissement démographique de la population humaine, il
devient indispensable de caractériser la diversité ichtyologique
afin de se doter des moyens nécessaires à sa protection ou sa
gestion durable. Pour cela, l’acquisition de bases scientifiques
solides est indispensable en particulier pour le développement
d’une aquaculture respectueuse de l’environnement. L’ISEM a
donc pour ambition de participer à la fois à l’acquisition du
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

savoir fondamental nécessaire à la compréhension des processus


S. Gilles © IRD

évolutifs mais aussi à l’utilisation de ce savoir pour répondre à


des questions pratiques.

Les chercheurs du Département « Conservation et comme la détermination des espèces et des populations, leurs
Domestication » sont fortement impliqués dans le origines et leurs interactions avec l’environnement, jusqu’à des
développement des aspects finalisés qui peuvent découler des recherches très appliquées sur les techniques d’élevage pour
études sur l’évolution. Certains d’entre eux sont en poste une aquaculture durable. Toutes ces recherches complémentaires
dans des pays en développement, comme l’Indonésie et le se font de manière fortement intégrée et coordonnée ; ce qui
Pérou, et travaillent spécifiquement sur des problématiques et constitue également un aspect novateur que l’ISEM entend
des espèces tropicales (Pangasius, Colosoma, etc.). Les espèces promouvoir.
européennes font également l’objet d’études attentives comme,
par exemple, la truite, le loup de Méditerranée ou l’esturgeon. Contacts : Marc Legendre, marc.legendre@ird.fr
Les travaux entrepris concernent des recherches très théoriques & Jean-François Agnèse, jean-francois.agnese@ird.fr 9
Origine et évolution de la biodiversité

Diversité spécifique des peuplements


d’arbres en forêt guyanaise
Dans les forêts tropicales humides, les études pédologiques, géologiques, des analyses génétiques et des
d’écologie des communautés sont d’un abord données archéologiques, ces dispositifs de terrain
difficile, en raison de l’extrême diversité permettent d’élaborer des modèles et de tester
biologique et structurale, ainsi que de la des hypothèses sur les causes des variations
relative méconnaissance de la flore. de la diversité spécifique. C’est ainsi qu’a
En Guyane, on compte en moyenne pu être démontrée, à l’échelle locale
150 à 170 espèces différentes et régionale, l’influence de facteurs
d’arbres sur un seul hectare de environnementaux actuels (climat,
forêt, tandis que le département sols, perturbations naturelles) sur
en abrite 1 600 et que de cette diversité. De plus, ces parcelles
nouvelles sont décrites permanentes guyanaises font partie
chaque année. En outre, cette d’un vaste réseau international de
composition floristique varie même nature, dont les données ont
considérablement, aussi bien permis de mettre en évidence de
à courte qu’à moyenne ou grands gradients de composition et
à grande distance. Décrire de diversité floristique à travers tout
et analyser ces variations de le massif guyano-amazonien, et de les
composition et de diversité relier à des gradients de fertilité des
spécifique est un enjeu essentiel, sols ou de durée de la saison sèche.
tant en termes de connaissance
fondamentale que pour permettre Contacts : Daniel Sabatier,
une gestion raisonnée des ressources D. S
daniel.sabatier@ird.fr
abati
naturelles. Ce thème est abordé par l’UMR er © UMR AMAP & Jean-François Molino,
AMAP grâce à un réseau de parcelles permanentes jean-francois.molino@ird.fr
sur lesquelles la diversité spécifique locale des communautés
d’arbres est mesurée par des inventaires botaniques détaillés. S En forêt tropicale humide (ici, en Guyane française), deux arbres
Complétés par des informations de télédétection, des relevés voisins appartiennent le plus souvent à des espèces différentes.

Systématique, génétique, en premier lieu, à identifier et


déterminer les entités biologiques et
écologie et évolution à en apprécier la diversité grâce au
Les équipes principales des populations développement d’outils de biologie
moléculaire et d’informatique au
UMR ISEM d’organismes d’intérêt service de la taxonomie et de la
Institut des Sciences
de l’Évolution de Montpellier systématique. Le CBGP possède
(CNRS, IRD, UM2) Le Centre de Biologie pour la Gestion une expertise en systématique
117 scientifiques des Populations (UMR CBGP, Cirad, et entretient des collections
Directeur : Jean-Christophe Auffray, Inra, IRD, Montpellier SupAgro) importantes (plus d’un million
jean-christophe.auffray@univ-montp2.fr développe des recherches en de spécimens) et des bases de
www.isem.cnrs.fr systématique, génétique, écologie données en entomologie, acarologie,
X Présentation page 8
et évolution des populations et nématologie et mammalogie.
UMR MIVEGEC des communautés d’organismes Ces bases de données compilent
Maladies infectieuses et vecteurs : d’intérêt en agronomie, santé des informations taxonomiques,
écologie, génétique, évolution et contrôle
humaine et biodiversité, dans le biologiques et de géoréférencement.
(CNRS, IRD, UM1)
84 scientifiques contexte des changements globaux.
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Directeur : Didier Fontenille, Ces recherches visent à élaborer les L’activité du CBGP s’inscrit dans
didier.fontenille@ird.fr éléments conceptuels, théoriques les projets internationaux qui ont
www.mivegec.ird.fr et techniques qui sont nécessaires pour objectif le développement d’un
(ouverture du site en 2011)
www.mpl.ird.fr/ur016 et
à l’identification, au suivi et à code-barres du vivant comme outil
http://gemi.mpl.ird.fr (jusqu’en 2011) la gestion de ces organismes et standard pour la taxonomie (voir The
X Présentation page 13 communautés en interaction. Consortium for the Barcode Of Life).
USDA-ARS-EBCL Divers modèles biologiques sont Le CBGP a également pour ambition
Laboratoire Européen étudiés : arthropodes, nématodes et de déterminer l’origine, l’histoire et
de Lutte Biologique rongeurs, ainsi que les communautés la distribution spatiotemporelle de
9 scientifiques d’organismes qui peuvent leur être cette diversité. Pour cela, il étudie
Directeur : Kim Hoelmer, associées. (i) la diversité à diverses échelles
khoelmer@ars-ebcl.org géographiques de ces organismes,
www.ars-ebcl.org Le CBGP s’attache à caractériser (ii) les facteurs affectant la
X Présentation page 20
10
la biodiversité selon une approche distribution géographique des
... suite page 12 multidisciplinaire qui consiste, entités étudiées, et (iii) les relations
phylogénétiques entre les différentes Évolution des Maladies Infectieuses hôtes que les parasites exploitent en
entités. À travers le développement (GEMI). Le CBGP est membre de la relation avec le milieu dans lequel ils
de bases de données spatialisées, Structure Fédérative de Recherche se transmettent.
il devient possible d’expliquer la « Montpellier, Environnement,
distribution de certains taxons en Biodiversité ». Enfin, le CBGP a mis Des approches multi-échelles et
fonction de facteurs tels que le en place un partenariat diversifié intégratives (des populations aux
climat ou les ressources disponibles au niveau national et international molécules) permettent à l’UMR
et donc de comprendre les règles (pays du Nord et du Sud) formalisé d’analyser les mécanismes génétiques
d’assemblage des communautés par des projets de l’Agence Nationale et épigénétiques générateurs de
d’organismes. Ces différentes de la Recherche (ANR) ainsi que des diversité / plasticité phénotypique
approches sont de première projets européens et internationaux. et donc d’adaptabilité face aux
importance pour caractériser les variations environnementales
taxons étudiés et mieux tracer leur auxquelles ces espèces sont soumises.
évolution notamment dans le cas
La « biodiversité
(i) d’espèces invasives, (ii) de réservoirs moléculaire » au cœur Un des modèles-clés du
de pathogènes et (iii) de ravageurs des des interactions hôte- laboratoire est le parasite
cultures et des denrées stockées. métazoaire Schistosoma mansoni
parasite (schistosome) responsable d’une
Le CBGP a tissé un important maladie parasitaire (la bilharziose)
réseau de collaborations et de Les activités scientifiques de l’unité affectant plus de 200 millions de
partenariats scientifiques. Dans le mixte de recherche (UMR) Biologie et personnes dans 74 pays de la zone
contexte montpelliérain, il collabore Écologie tropicale et méditerranéenne intertropicale. Ce parasite utilise
étroitement avec d’autres unités (BETM, CNRS, UPVD) sont centrées diverses espèces de mollusques d’eau
mixtes de recherche développant sur l’analyse de la diversité des douce comme hôtes intermédiaires
des recherches en biologie évolutive interactions entre les parasites et et chez lesquels les larves infectantes
et écologie, l’ISEM, le CEFE, AMAP leur environnement immédiat. Ce pour l’homme sont produites par
et le Laboratoire de Génétique et dernier est constitué par des espèces multiplication asexuée. •••

EDEN et EDENext : comprendre les maladies émergentes


pour mieux les prévenir et les contrôler
Lancé en 2005 par la Commission Européenne (6ème Programme Cadre
N. Ponçon © IRD

de Recherche et de Développement Technologique), le projet EDEN


(Emerging Diseases in a changing European eNvironment) vient de se
terminer par une conférence internationale organisée à Montpellier
en mai 2010. Ce grand projet (49 partenaires dans 24 pays d’Europe,
du Moyen-Orient et d’Afrique) visait à évaluer l’effet des changements
environnementaux sur les risques d’émergence de maladies humaines, et
de caractériser les écosystèmes les plus exposés. Les maladies transmises
par des vecteurs (tiques, insectes…) et des rongeurs ont été choisies car
elles sont très sensibles à ces changements. Les résultats montrent que
les facteurs sociaux, économiques et comportementaux sont souvent
plus importants que les changements climatiques pour expliquer les
émergences. Cependant, chaque système épidémiologique est un cas
particulier et il est important de disposer de données de terrain et de
N. Rahola © IRD

I. Rudolf © Institute of Vertebrate Biology

santé publique d’excellente qualité pour pouvoir conclure.

Au-delà de ces résultats, le projet a permis la réalisation d’une soixantaine


Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

de thèses d’université et la constitution d’un réseau de recherche reconnu


en tant que tel par la Communauté européenne (CE) et les agences de
santé publique. La CE vient d’ailleurs de lancer le projet EDENext, de
taille semblable à EDEN, et qui peut être considéré comme une suite
abordant également la santé animale. EDENext se focalise d’une part sur
la compréhension des risques d’introduction, d’installation et de diffusion
S En haut. Chevaux de des maladies vectorielles, et, d’autre part, sur une évaluation systématique
Camargue. des méthodes de contrôle des populations de vecteurs. La dimension
B. Pesson © Université Louis Pasteur

À gauche. Culex Pipiens. sociale et économique est prise en compte, avec des travaux sur la
À droite. Ixodes ricinus. perception et la gestion du risque par les parties prenantes. Tout comme
En bas. Phlebotome son prédécesseur, EDENext est coordonné par le Cirad, porteur dans ce
piquant L. projet de la dimension « Sud » avec l’IRD.

Contact : Renaud Lancelot, renaud.lancelot@cirad.fr 11


Pour plus d’informations : www.eden-fp6project.net
Origine et évolution de la biodiversité

Dimension évolutive dans l’étude de la biodiversité :


apports des approches phylogénétiques et phylogéographiques
La phylogénie et la phylogéographie (cf. fig. ci-contre X) sont des Par ailleurs, retracer l’histoire biogéographique des espèces
disciplines qui permettent de décrire et de comprendre les permet de mieux appréhender l’influence des cycles bioclimatiques
relations évolutives entre des groupes d’organismes, soit entre passés et présents sur la diversité des espèces et sur leur
des populations d’une même espèce (phylogéographie), soit entre répartition actuelle. Elle permet d’identifier d’éventuelles régions
des espèces ou même des genres différents (phylogénie). Dans refuges où les espèces ont pu survivre durant les dernières
l’UMR CBGP, ces approches sont développées pour favoriser variations paléoclimatiques. Cet aspect est crucial en biologie
(1) la compréhension des patrons de diversification de groupes de la conservation car les populations « refuges » sont souvent
donnés (approches phylogénétiques dans un cadre temporel), génétiquement plus diversifiées. Or, une plus grande diversité
(2) l’analyse des patrons spatiaux de distribution de la diversité génétique donnera plus de chance aux espèces de survivre à des
au niveau infraspécifique (phylogéographie) et supraspécifique modifications profondes de leur environnement comme celles qui
(approches de biogéographie historique en phylogénie), sont engendrées par les changements globaux en cours.
(3) l’estimation de paramètres populationnels (temps de
Contacts : Emmanuelle Jousselin,
divergence, fluctuations temporelles de taille de populations) et
emmanuelle.jousselin@supagro.inra.fr
la reconstruction d’événements de colonisation,
& Gaël Kergoat, gael.kergoat@supagro.inra.fr
(4) la délimitation d’espèces et l’identification de priorités de
conservation et (5) la compréhension des modalités de l’évolution
de certains caractères (traits de vie, caractères adaptatifs, X Figure illustrant l’intérêt des approches de phylogénie et de
phylogéographie au niveau supra- ou infra-spécifique.
organisation des génomes, etc.).
Sur la gauche sont illustrées quelques applications d’études de phylogénie :
La phylogénie comparée des partenaires d’une interaction donnée délimitations d’espèces (ex. Barcoding moléculaire) / description de la biodiversité ;
études sur l’évolution de traits de vie ; études de biogéographie historique.
(par ex. mutualiste ou parasite) permet de mieux comprendre
Sur la droite sont illustrées quelques applications d’études de phylogéographie :
l’évolution des traits impliqués dans cette interaction et leur biologie de la conservation (ex. identification de populations menacée par les
influence dans les phénomènes de spéciation. changements globaux); distribution de la biodiversité (études de génétique des
populations) et biologie de l’invasion (historique des invasions).

Autres équipes
concernées par ce thème Un des axes actuels de recherche de reproduction (recrutement
UMR LECOB consiste à comprendre la variabilité génotype dépendant, choix des
Laboratoire d’Ecogéochimie spatiale et temporelle des niveaux partenaires, taux de divorce…) sur
des Environnements Benthiques
de compatibilité observés entre la diversité phénotypique de la
(CNRS, UPMC)
16 scientifiques différentes populations de descendance parasitaire.
Directrice : Nadine Le Bris, schistosome et leurs mollusques
lebris@obs-banyuls.fr hôtes. À ce stade de l’interaction Parmi les principaux programmes
http://lecob.obs-banyuls.fr hôte-parasite, la variabilité en cours appuyés par des projets
X Présentation page 41 phénotypique va s’exprimer de l’Agence Nationale de la
UMR LSTM fortement parmi les molécules-clés Recherche, citons BIOMGENIM
Laboratoire des Symbioses Tropicales et impliquées dans les mécanismes de pour l’étude de l’évolution
Méditerranéennes défense des hôtes et l’infectivité des de l’immunité innée chez les
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro, UM2) parasites. Dans ce contexte, l’UMR mollusques, SCHISTOPHEPIGEN
42 scientifiques
développe conjointement : pour les mécanismes génétiques
Directeur : Michel Lebrun,
lebrun@univ-montp2.fr et épigénétiques sous-jacents
www.mpl.ird.fr/lstm „ des approches fonctionnelles de à la plasticité phénotypique,
X Présentation page 30 génomique et protéomique visant MONOGAMIX pour les systèmes
UMR AMAP à caractériser ces déterminants d’appariement ou encore
botAnique et bioinforMatique moléculaires ; SCHISTOMED pour la recherche de
de l’Architecture des Plantes „ l’étude des processus générateurs molécules anti-schistosome.
(Cirad, CNRS, Inra, IRD, UM2) de diversité jouant sur ces
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

44 scientifiques déterminants qu’ils soient de nature Centre collaborateur de


Directeur : Daniel Barthélémy, génotypique et/ou épigénotypique ; l’Organisation Mondiale de la
daniel.barthelemy@cirad.fr
„ les approches populationnelles Santé pour les schistosomoses,
http://amap.cirad.fr/
X Présentation page 58 permettant de suivre ces marqueurs le laboratoire entretient
en « temps réel » dans leur expérimentalement les cycles
UMR CEFE
dynamique co-évolutive. biologiques complets de plusieurs
Centre d’Écologie Fonctionnelle et
Évolutive espèces et souches de Schistosoma.
(Cirad, CNRS, EPHE, IRD, Montpellier SupAgro, L’hôte vertébré des schistosomes est, Ce savoir-faire est mis à profit
UM1, UM2, UM3) quant à lui, le siège de la formation pour développer, en partenariat
125 scientifiques des couples entre parasites mâles et avec des laboratoires de chimie
Directeur : Philippe Jarne, femelles et donc de la reproduction et pharmacochimie du secteur
philippe.jarne@cefe.cnrs.fr sexuée génératrice de diversité public et privé, un nouvel axe plus
www.cefe.cnrs.fr
X Présentation page 24
génétique. À ce niveau, l’UMR appliqué, visant à tester l’efficacité
12
développe des recherches sur anti-schistosome de nouvelles
... suite page 16 l’influence des systèmes et stratégies molécules hybrides.
Adaptation et évolution Les recherches sont conduites sur ƒ VECOPS : Stratégies de lutte et
différents modèles, sur différents prévention du contact homme–
des complexes hôtes- continents, à différentes échelles : vecteurs.
pathogènes écosystèmes, populations d’hôtes et
d’agents pathogènes, individus (via Les recherches sont conduites en
Les maladies infectieuses demeurent, des études de génétique et de biologie Bolivie, au Bénin, au Burkina Faso, au
en Europe comme dans les pays du cellulaire), en intégrant les relations Cameroun, au Gabon, au Maroc, en
Sud, un problème majeur de santé entre les différentes composantes. Thaïlande, au Vietnam, en France (y
publique. Par ailleurs, notre planète compris Guyane, Martinique, Mayotte
subit depuis ces dernières décennies La diversité des modèles étudiés et Réunion), et en collaboration avec
des évolutions environnementales, (Leishmania / phlébotomes, de nombreux autres pays du Sud.
climatiques, démographiques et Plasmodium / Anopheles,
économiques, qui peuvent favoriser Trypanosoma / Triatoma, Arboviruses L’UMR MIVEGEC est membre de deux
le développement, l’émergence ou / Aedes, Borrelia, Babesia / Ixodidae, écoles doctorales, « Systèmes Intégrés
l’extension géographique de maladies insectes pathogènes, ulcère de Buruli, en Biologie, Agronomie, Géosciences,
épidémiques ou endémiques, voire de Toxoplasmose, Mycobacterium et Hydrosciences, Environnement » et
pandémies. tuberculose, Cholera, virus Influenza « Sciences Chimiques et Biologiques
A, interactions virus–plantes) est une pour la Santé » des universités de
La mission de l’UMR Maladies richesse importante de l’UMR. Montpellier. L’unité est un centre
infectieuses et vecteurs : écologie, Dix équipes composent MIVEGEC : collaborateur de l’Organisation
génétique, évolution et contrôle ƒ BEES : Biologie, écologie et évolution Mondiale de la Santé (OMS) pour
(MIVEGEC, CNRS, IRD, UM1) des systèmes vectoriels ; les Leishmania et pour l’utilisation
est de comprendre, à travers des ƒ DySMI : Dynamique des systèmes des insecticides en santé publique.
recherches intégratives, les processus –Maladies infectieuses ; Elle héberge le Centre National de
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

de réplication et de transmission des ƒ ETE : Évolution théorique et Référence pour les Leishmania et le
agents infectieux et leurs dynamiques expérimentale ; Centre National de Référence associé
de transmission, d’étudier leurs ƒ GAP : Génétique et adaptation des pour la toxoplasmose. Certaines
éventuels vecteurs, et d’analyser Plasmodium ; équipes sont certifiées Iso 9001,
les stratégies et mécanismes, en ƒ GeneSys : Génétique et biodiversité version 2000.
particulier génétiques, d’adaptation des systèmes infectieux;
et d’évolution des complexes ƒ IAP : Interactions parasitaires et L’unité participe à une trentaine de
hôtes-pathogènes. L’originalité de adaptations ; programmes de recherche ayant
MIVEGEC est d’intégrer tous les ƒ INCHA : Épidémiologie intégrative de des financements variés (Union
niveaux d’étude de ces complexes : de la maladie de Chagas ; européenne, Agence Nationale de la
l’agent pathogène à l’environnement, ƒ MeBFEA : Mécanismes biologiques Recherche, ministères de la Santé et
en passant par l’hôte vertébré et fondamentaux des eucaryotes de l’Environnement, National Institute
le vecteur. Ces travaux conduisent ancestraux ; of Health, OMS, industrie, etc.) et
au développement de nouvelles ƒ SAT : Stratégies et adaptation de la publie plus de 150 articles référencés 13
stratégies de contrôle des maladies. transmission ; par an. •••
Origine et évolution de la biodiversité

Écologie de la santé et biodiversité : M. Gauthier-Clerc © Tour du Valat

les virus influenza aviaires en Camargue


Les problématiques de santé ont longtemps été limitées à des approches
symptomatiques et immédiates sans intégrer les mécanismes écologiques et
évolutifs permettant de comprendre le rôle des interactions complexes entre les
organismes et leur environnement ou d’anticiper les conséquences des actions
de lutte contre les pathogènes. Dans un monde en mutation sous l’effet des
changements globaux (altération des habitats, usages massifs de molécules de
lutte, pesticides ou antibiotiques, surexploitation, mondialisation des échanges,
introduction d’espèces exotiques, élevage intensif, changements climatiques…),
nombre de ces interactions sont actuellement profondément modifiées, et,
en particulier, celles avec les parasites et pathogènes. Des conséquences sont
l’émergence de nouvelles maladies ou la perte de services rendus par la
biodiversité à la santé.

M. Gauthier-Clerc © Tour du Valat


Une émergence récente est celle du virus influenza aviaire H5N1 hautement
pathogène et sa dispersion de l’Asie à l’Europe et l’Afrique, altérant la perception
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

positive des migrations des oiseaux sauvages, bien que leur rôle semble sans commune mesure avec celui des échanges commerciaux.
Contrairement aux oiseaux domestiques, les oiseaux sauvages sont rarement concernés par des infections liées aux formes hautement
pathogènes des virus influenza aviaires. Située à la croisée de plusieurs voies migratoires des oiseaux du Paléarctique, la Camargue
est considérée comme une zone privilégiée d’échanges de pathogènes. Les recherches menées en Camargue par la Tour du Valat, le
Laboratoire de Génétique et Évolution des Maladies Infectieuses et l’Institut Pasteur concernent en particulier les espèces sauvages
réservoirs des virus influenza aviaires, les relations phylogénétiques, les modes de contamination et la dispersion des virus influenza
aviaires. Les résultats montrent, par exemple, le rôle prépondérant des canards, des goélands et des mouettes dans la circulation des
formes faiblement pathogènes. Les taux d’infection chez les canards peuvent être très différents d’une année à l’autre, mais le même
pattern mensuel est observé avec une décroissance des taux d’infection de septembre à janvier.

Contact : Michel Gauthier-Clerc, gauthier-clerc@tourduvalat.org


S Sarcelles d’hiver en hiver en Camargue.
W Vignette - Cygnes de Bewick et canards sauvages
14
en hiver en Camargue.
Mobilité des animaux et émergence de maladies dans le bétail
Le buffle africain (Syncerus caffer), espèce emblématique de leurs localisations
la grande faune africaine, présente dans les principales aires en continu sur des
protégées d’Afrique, partage avec le bétail et avec l’homme un cycles annuels. Ces
panel important de pathogènes tels que ceux responsables de données permettent
la fièvre aphteuse, de la brucellose, de la tuberculose, etc. Le de caractériser
modèle buffle-bétail est étudié par l’UPR AGIRs (Cirad) pour les déplacements,
la compréhension des interactions épidémiologiques entre les les domaines
animaux domestiques et sauvages. Plusieurs études sont menées vitaux mais aussi
depuis 2007 par des membres de l’équipe dans et autour le potentiel de
d’espaces protégés, en Afrique de l’Ouest (Parc régional du W) et contacts entre
en Afrique australe (Parc transfrontalier du Limpopo). Les risques troupeaux. Elles
d’interactions entre la faune, le bétail et l’homme sont en effet sont analysées en
particulièrement importants en périphérie des espaces protégés regard de variables
de plus en plus contraints par l’élevage et l’agriculture. À partir explicatives telles
de contacts entre bovins infectés et buffle en 1960, la tuberculose que végétation, eau,
bovine s’est, par exemple, répandue dans le Parc National Kruger saison, présences
D. Cornélis © Cirad
(Afrique du Sud) pour atteindre récemment le Zimbabwe. humaines, etc. Ces
travaux contribuent à évaluer et, ensuite, mieux contrôler les
Pour comprendre ces dynamiques de transmission de maladies risques sanitaires mais plus généralement les risques de conflits
entre troupeaux sauvages et domestiques par contacts directs entre les enjeux de conservation et de développement.
ou indirects, l’UPR AGIRs s’intéresse à la mobilité des animaux et
aux facteurs écologiques ou liés à l’homme qui conditionnent le Contact : Marie-Noel De Visscher, visscher@cirad.fr
partage des mêmes ressources et des mêmes espaces. Des buffles S Pose d’un collier GPS et collecte d’échantillon
et des bovins ont été équipés de colliers GPS qui enregistrent sur un buffle du parc national de Gonarezhou au Zimbabwe.

Trypanosomes : les deux hôtes dont dépend leur Pour répondre à ces objectifs, l’UMR
pérennité : un insecte hôte—vecteur bénéficie d’équipes implantées
identification, variabilité hématophage—et un mammifère dans plusieurs pays où sont
génétique, interactions hôte—source de sang de l’insecte— diagnostiquées ces maladies et
afin d’améliorer les moyens de où sont présentes les ressources
hôtes-parasites contrôle et de lutte contre ces humaines et financières permettant
maladies. (i) d’assurer le dépistage,
Malgré les efforts consacrés à la (ii) de détecter et de caractériser
lutte contre les trypanosomoses, Les recherches menées en les parasites chez les vecteurs et les
ces maladies parasitaires parallèle par l’IRD sur les maladies hôtes, (iii) d’apporter un appui au
représentent encore des problèmes naturelles humaines et par le suivi thérapeutique et au traitement,
préoccupants de santé publique Cirad sur les maladies animales, (iv) de déterminer la structuration
et de développement. L’arrêt du ont montré que de nombreuses génétique des populations de
dépistage de masse, le manque de questions sont communes à ces glossines, les éléments-clés de leur
surveillance médicale des populations deux types de maladie en matière compétence vectorielle, (v) d’étudier
à risque, la confrontation accrue des d’épidémiologie et de lutte, d’autant les relations des trois acteurs de
contacts « glossines—hommes— que la transmission des parasites ces écosystèmes parasitaires dans
bétail » liée entre autres facteurs est assurée par le même vecteur leur environnement, (vi) de réaliser
à des changements climatiqueet (glossine ou mouche tsé-tsé). Le des infections expérimentales
démographiques, ainsi que de regroupement au sein d’une UMR (bovins) avec des populations
nombreuses lacunes et inconnues de compétences complémentaires parasitaires différant par des critères
sur les traits de vie des parasites et synergiques permet le biologiquement pertinents.
dont leur transmission, font encore développement d’une approche
de la Trypanosomose Humaine pluridisciplinaire commune Ce dispositif au Sud est complété
Africaine (THA, maladie du sommeil) déclinée autour de trois objectifs de au Nord par le laboratoire commun
une endémie perçue comme recherche : IRD-Cirad, implanté sur le campus
« ré-émergente », et une priorité de Montferrier-Baillarguet (France).
de santé publique pour l’OMS. Les „ diagnostiquer et identifier les Ce dernier dispose d’infrastructures
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

trypanosomoses animales (nagana) trypanosomes (chez l’hôte et le opérationnelles pour des


constituent également un obstacle vecteur), leur variabilité génétique, explorations aux échelles moléculaire
majeur au développement de l’élevage les facteurs de virulence et/ et cellulaire des facteurs prédisposant
en Afrique sub-saharienne ainsi qu’en ou pathogénicité des souches au développement—ou non—des
Amérique latine et en Asie. parasitaires en fonction de leur processus pathogènes ainsi que d’un
origine géographique ; insectarium où sont maintenues en
Ce constat, renforcé par la rareté „ étudier les interactions hôtes- élevage cinq espèces et sous-espèces
des travaux consacrés à une parasites par l’identification des de glossine d’importance médicale et
étude globale de « ces maladies à marqueurs impliqués dans la vétérinaire permettant de déterminer
transmission vectorielle », a conduit tolérance/susceptibilité à l’infection, les différents éléments-clés qui se
l’UMR Interactions Hôtes-vecteurs- dans le développement de la traduiront par le développement
parasites dans les Trypanosomoses maladie ; abortif ou, au contraire, optimal des
(Cirad, IRD) à proposer des „ clarifier les modalités de la trypanosomes transmissibles à l’hôte
recherches sur les interactions transmission vectorielle pour un mammifère. ••• 15
que les parasites établissent chez meilleur ciblage de la lutte.
Origine et évolution de la biodiversité

© D. Gargani & J.-. Pichaut


S Symptôme causé par le Plum pox
virus sur nectarine. Le Plum pox virus est
l'agent pathogène responsable de la maladie
de la Sharka, qui touche les Prunus (pêcher,
prunier, abricotier).
© S. Dallot

X Microscopie électronique du Plum pox


virus (x 48.000).

Diversité des interactions pathogènes. La domestication des proposer les méthodes les plus sûres
plantes cultivées a nécessité la de limitation des pertes.
et des mécanismes sélection de plantes suffisamment
adaptatifs des agents résistantes aux agents pathogènes. Par Les recherches conduites à l'UMR
pathogènes ailleurs, les introductions de nouvelles Biologie et Génétique des Interactions
espèces cultivées dans toutes les Plantes-Parasites (BGPI, Cirad, Inra,
Les interactions entre plantes et agents régions du monde a été à l'origine de Montpellier SupAgro) visent à mieux
pathogènes sont le résultat d'une l'introduction involontaire d'agents connaître la diversité des interactions
coévolution qui a été le moteur d'une pathogènes dans des régions où ils et des mécanismes adaptatifs des
biodiversité observée aujourd'hui dans étaient absents jusqu’alors. C’est ainsi agents pathogènes. Les travaux
les milieux les moins anthropisés. qu’ont eu lieu des confrontations concernent les virus et leurs vecteurs,
L'agriculture a profondément modifié entre des espèces cultivées et des les bactéries et les champignons.
ces interactions en réduisant la agents pathogènes avec lesquels elles Les recherches sont conduites à
biodiversité des espèces cultivées n'avaient pas co-évolué. différentes échelles, par des études de
et en sélectionnant des génotypes biologie des populations menées en
résistants qui exercent une pression Les grandes surfaces en culture confrontant la structure observée des
de sélection élevée sur les agents monospécifique ou monovariétale populations d'agents pathogènes aux
ont offert aux agents pathogènes les modèles théoriques de la génétique
conditions écologiques favorables à des populations, mais également
Autres équipes des sauts d'hôtes et à des épidémies par des approches d'épidémiologie,
concernées par ce thème dévastatrices. La situation actuelle d'évolution expérimentale et de
résulte de changements qui ont modélisation.
UR Biens et Services des Écosystèmes commencé au début de l'agriculture,
Forestiers Tropicaux : intégrer les enjeux
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

mais qui ont été amplifiés par L'analyse de la biodiversité globale des
liés aux changements globaux
(Cirad) l'accélération des échanges de virus présents dans des agrosystèmes
36 scientifiques matériel végétal. Si l'agriculture et dans des écosystèmes proches
Directeur : Alain Billand, moderne a pu se construire sur de est conduite par des analyses de
alain.billand@cirad.fr nombreux succès dans la limitation métagénomique. Les virus dont
www.cirad.fr/ur/bsef des épidémies, beaucoup d’échecs le génome est intégré à celui de la
X Présentation page 49 ont été observés dans l'utilisation plante hôte posent des questions
UR COREUS des résistances variétales ou dans spécifiques sur les rôles de l'évolution
Biocomplexité des écosystèmes le développement de produits des séquences virales intégrées et de
coralliens de l’Indo-Pacifique phytosanitaires. La compréhension celle des génomes viraux à l'origine des
(IRD, UPMC) de la biodiversité des pathosystèmes épidémies de Caulimoviridae (Banana
21 scientifiques
culturaux et des mécanismes streak viruses, Cacao swollen shoot
Directeur : Claude Payri,
claude.payri@ird.fr
d'adaptation des agents pathogènes virus). L'étude de l'évolution de ces
www.coreus.ird.fr est donc importante pour évaluer la virus permet de mieux comprendre les
16
X Présentation page 40 durabilité des agrosystèmes et pour épidémies actuelles.
Les insectes vecteurs sont la cause (Magnaporthe grisea, Mycosphaerella dynamique des maladies animales
de goulots d'étranglements qui ont fijensis) et bactéries (European stone et zoonotiques d’importance
un effet majeur sur l'évolution des fruit yellows), soumis à différentes économique et sanitaire pour
populations virales. La vection fait pressions de sélection, espèce hôte, les pays du Sud, dont certaines
ainsi l'objet de travaux de BGPI génotype résistant, fongicides, menacent les pays du Nord. En effet,
(Cauliflower mosaic virus, CaMV, et permet de mieux appréhender les les régions tropicales qui constituent
Geminiviridae). La recombinaison mécanismes épidémiologiques et le champ d’action de l’unité sont
est un mécanisme majeur dans évolutifs et d'essayer d'en évaluer à la fois des « hot-spots » de ces
l'évolution de certaines familles les limites, dans le but d'aboutir émergences de maladies infectieuses
virales. Son impact sur la virulence et à l'identification d'agrosystèmes et des zones où les systèmes de
la valeur sélective des virus font l’objet durables. surveillance et d’alerte sont très peu
d'études (Geminiviridae). efficients.

Ces travaux permettent d’estimer


Plasticité des génomes Les modèles étudiés sont bactériens
le potentiel d’émergence de ces microbiens et vecteurs ou viraux, à transmission directe
virus recombinants. L’évolution en interaction avec ou par des vecteurs arthropodes
expérimentale est utilisée dans (tiques, culicoïdes, glossines ou
le cas du CaMV pour tester des les agents pathogènes moustiques). Les recherches reposent
modèles théoriques d’évolution. sur une approche intégrée d’étude
L'évolution des virus au cours Dans un contexte d’accélération des interactions entre les micro-
d'épidémies naturelles est utilisée des émergences sanitaires d’origine organismes pathogènes, les hôtes
pour approfondir les analyses spatio- infectieuse et parasitaire ces 20 cibles (domestiques et sauvages) et
temporelles de maladies transmises dernières années, l’UMR Contrôle les vecteurs lorsqu’ils existent en
par vecteur. L'étude de la biologie des maladies Animales Exotiques et prenant en compte les interactions
des populations de vecteurs et Émergentes (CMAEE, Cirad, Inra) avec l’environnement agro-
d'agents pathogènes, champignons développe des recherches sur la écologique. •••

Bases génétiques de l’adaptation


des vecteurs africains du paludisme au milieu
Les vecteurs majeurs de Plasmodium africains sont capables de coloniser
des environnements extrêmement différents en Afrique subsaharienne,
des savanes arides en bordure du Sahara jusqu'au cœur de la forêt
équatoriale, dans les zones rurales, les périmètres agricoles, les villages et
les villes. L’UMR MIVEGEC s’intéresse particulièrement aux mécanismes
génétiques adaptatifs sélectionnés par les espèces du complexe Anopheles
gambiae (inversions chromosomiques, polymorphisme allélique, niveau
d’expression de gènes), en réponse aux variables climatiques, aux types
de gîtes larvaires colonisés et à la pression anthropique (agriculture,
insecticides, déforestation, urbanisation), et permettant leur survie et leur
développement dans les différents biotopes.

L’analyse des interactions « gènes—environnement » chez An. gambiae


passe par l’étude du polymorphisme chromosomique et de la distribution
des inversions paracentriques au sein des populations naturelles de
vecteurs. D’importantes campagnes de terrain ont été réalisées au
Cameroun et au Burkina Faso, et la niche écologique des principales
D. Fontenille © IRD espèces du complexe An. gambiae a pu être modélisée à l’échelle des deux
pays sur la base d’analyses statistiques des corrélations entre les points
de présence de l’espèce et une gamme de facteurs environnementaux
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

répertoriés dans un système d’information géographique. L’analyse


comparative des niches écologiques des différentes espèces du complexe
a permis d’identifier des variables environnementales discriminantes.

Les techniques les plus récentes de la biologie moléculaire et de


la génomique sont utilisées en complément de la cytogénétique
N. Rahola © IRD
traditionnelle pour la mise en évidence de polymorphismes génétiques
associés aux variations phénotypiques révélées par ces analyses
S Gites de développement de larves d'Anopheles écologiques. Ces études ont permis de décrypter le polymorphisme
funestus, moustique vecteur du paludisme, à moléculaire de certaines inversions chromosomiques chez An. gambiae,
Lagdo, Cameroun. ainsi que d’en préciser le rôle et le fonctionnement comme réservoir de
variabilité génétique adaptative chez ce vecteur.
Vignette - Couple d'Anopheles gambiae,
moustiques africains vecteurs
Contacts : Frédéric Simard, frederic.simard@ird.fr 17
du paludisme. femelle à gauche, mâle à droite.
& Carlo Costantini, carlo.costantini@ird.fr
X Adultes de Varroa Origine et évolution de la biodiversité
(Varroa destructor),
acarien parasite
d'abeilles, tués par
Beauveria bassiana.

G. Mercadier © EBCL/USDA

Elles visent à caractériser les lutte intégrée associant les outils Biodiversité des
déterminants de l’émergence développés en recherche (diagnostic,
des agents pathogènes, de leur vaccins, thérapeutiques) et les pathogènes d’insectes
transmission et de leur diffusion dans méthodes basées sur la connaissance ravageurs des cultures
une approche multi-échelles où la de l’écologie des vecteurs, des
modélisation épidémiologique prend processus épidémiologiques et de leur Les projets de recherche de l’UMR
une importante croissante. modélisation. Diversité, Génomes & Interactions
Microorganismes—Insectes
Parmi les quatre axes qui structurent Pour délivrer ses produits de (DGIMI, Inra, UM2) portent sur
le projet scientifique de l’unité, deux recherche de façon optimale pour le la caractérisation d’organismes
intègrent fortement les études de développement des pays du Sud et entomopathogènes et l’étude de
diversité : construire leur capacité, l’unité a fait le leurs interactions avec les insectes.
choix de s’impliquer en ingénierie des Dans le contexte actuel de réduction
„ L’étude de la plasticité des génomes réseaux de santé publique vétérinaire de l’utilisation des pesticides
microbiens (bactéries et virus) vise en contribuant au développement et/ chimiques et du développement
à décrire la diversité génétique et les ou au fonctionnement de réseaux à durable, ces travaux contribuent
forces évolutives auxquels sont soumis l’échelle régionale (réseau CaribVET au développement de nouvelles
les micro-organismes. Les technologies dans les Caraïbes, AnimalRisk stratégies de lutte contre les insectes
à haut débit permettent de caractériser dans l’Océan Indien, Remesa en ravageurs de culture et les insectes
cette diversité au niveau des génomes Méditerranée…) essentiellement à vecteurs.
entiers et de l’analyser à l’échelle partir de ses équipes déployées Outre-
des populations qui seule permet mer. Les principaux entomopathogènes
d’aborder la complexité de l’écologie étudiés sont :
microbienne. L’unité entretient un réseau de „ les densovirus (famille des
nombreux partenariats internationaux parvovirus), petits virus animaux à
„ Les vecteurs en interaction avec les dans les pays du Nord comme du Sud, ADN et pathogènes d’insectes aux
agents pathogènes, les hôtes et dans au travers des réseaux de santé et de stades larvaires (équipe Dynamique
l’environnement. La complexité des recherche (européens, internationaux). des interactions densovirus-insectes) ;
systèmes vectoriels est abordée aussi L’unité détient cinq titres nationaux „ les nématodes entomopathogènes
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

bien en termes de diversité des espèces et six mondiaux (Organisation des (genres Heterorhabditis et
impliquées dans la transmission d’un Nations Unies pour l’alimentation Steinernema) associés à
agent pathogène que de la variabilité et l’agriculture et Organisation leurs bactéries symbiotiques
de leur compétence et capacité mondiale de la santé animale) de entomopathogènes Photorhabdus
vectorielle vis-à-vis de ces pathogènes laboratoire de référence. Au niveau et Xenorhabdus (Enterobacteriaceae)
qui présentent eux mêmes une de Montpellier, l’unité intègre son indispensables au cycle parasitaire
diversité génétique et phénotypique. dispositif de laboratoires confinés de leurs hôtes (équipe Ressources
Elle intègre la diversité génétique des (L3), d’animaleries et d’insectarium biologiques & génétiques
espèces permettant de caractériser géré sous assurance qualité selon la des bactéries et nématodes
la structure des populations et son norme ISO 17025, au « réseau sur les entomopathogènes) ;
évolution. vecteurs et les maladies émergentes » „ les hyménoptères
dont elle est membre fondateur avec endoparasitoïdes (Ichneumonide
L’objectif finalisé est de contribuer des UMR de l’IRD, de l’université et Hyposoter didymator) associés à
18
à l’évaluation des risques sanitaires l’Entente interdépartementale pour la un symbiote indispensable à la
et de proposer des stratégies de démoustication. réussite parasitaire appartenant à la
Capricornes asiatiques et biodiversité
Anoplophora glabripennis et A. chinensis (Coleoptera, Cerambycidae) sont des espèces invasives
originaires d’Extrême-Orient. Leurs larves creusent des galeries dans le bois de nombreuses
essences à feuilles caduques. Directement et indirectement, les Anoplophora affectent la biodiversité,
et la biodiversité affecte les populations d’Anoplophora.

L’effet direct des Anoplophora sur la biodiversité est lié à leur grande polyphagie. Les essences
feuillues attaquées sont notamment les érables, peupliers, saules, marronniers, aulnes, charmes,
ormes, noisetiers, pommiers, agrumes (pour ce qui concerne A. chinensis), etc. Les parcs et
jardins des zones urbaines, les pépinières, les vergers et les forêts de feuillus sont menacés.
Les ré-infestations successives des plantes-hôtes entraînent leur mort, ce qui conduit à
l’anéantissement ou le déplacement des biocœnoses indigènes normalement inféodées à ces
essences. L’effet indirect des Anoplophora sur la biodiversité est observé dans les bouleversements
des écosystèmes liés aux efforts d'éradication du ravageur dans les paysages urbains, agricoles et
forestiers. La destruction de certaines zones forestières entraîne aussi la disparition des strates
arbustive et herbacée et le déplacement des populations d'insectes, de petits mammifères et
d'oiseaux qui peuplaient ces zones boisées. En retour, la biodiversité affecte les populations
S Femelle Anoplophora d'Anoplophora car certains insectes parasitoïdes locaux, notamment des hyménoptères ennemis
chinensis. naturels d’insectes xylophages, acceptent les Anoplophora comme hôtes de substitution.

Dans le nord de l'Italie, le Laboratoire Européen de Lutte Biologique a montré que huit
espèces d’insectes parasitoïdes de la faune européenne, appartenant à cinq familles (Braconidae,
Eurytomidae, Eupelmidae, Bethylidae, Pteromalidae), attaquent les jeunes larves d'A. glabripennis et
A. chinensis sous écorce. Une plus grande biodiversité exerce une action antagoniste plus forte sur
le ravageur et ses populations sont mieux contenues.

Contact : Franck Hérard, fherard@ars-ebcl.org

famille des Polydnavirus (Hyposoter internationale du laboratoire depuis la Les hyménoptères parasitoïdes
didymator IchnoVirus) (équipe fin des années 80. Entre 2005 et 2009, constituent un groupe extrêmement
Biologie intégrative des interactions 11 nouvelles espèces de Xenorhabdus diversifié qui joue un rôle important
hôte-parasitoïdes). et quatre nouvelles sous-espèces dans les équilibres des populations
de Photorhabdus ont été décrites. au niveau des écosystèmes naturels et
Les densovirus, découverts dans Ces travaux sont réalisés à partir des agrosystèmes. DGIMI s’intéresse
les principaux groupes d’insectes d’une collection unique au monde à la diversité des stratégies de
d’importance agronomique, médicale de bactéries isolées de nématodes développement et des facteurs de
ou vétérinaire, sont des candidats entomopathogènes collectés sur tous virulence de ces agents de contrôle
en lutte biologique. Afin d’évaluer les continents à l’aide de pièges ou des populations d’arthropodes.
leur potentiel et les risques liés à leur à partir d’insectes parasités récoltés Le principal modèle d’étude est
utilisation, l’UMR s’intéresse aux directement dans la nature. Les thèmes l’ichneumonide Hyposoter didymator,
mécanismes de l’infection en utilisant abordés sont : associé à un virus symbionte de la
comme modèles d’interaction des „ la classification et la généalogie des famille des Polydnavirus et parasite
lépidoptères ravageurs de culture et les espèces bactériennes dans ces deux de noctuelles (Chrysodeixes chalcites,
densovirus (DNV) : genres ; Helicoverpa armigera ou Spodoptera
„ étude des mécanismes moléculaires „ l’identification des modes littoralis) sur le continent européen.
d’entrée et de spécificité du densovirus d’évolution de ces associations en En collaboration avec, entre autres, le
de Junonia coenia (JcDNV) en utilisant comparant les généalogies des deux CBGP, sont étudiées les interactions
des cellules d’insectes en culture, partenaires nématodes et bactéries ; entre un braconide polyembryonnaire
permissives ou non ; „ les spectres d’hôtes pour identifier Macrocentrus cingulum et les
„ étude du spectre d’hôte et des les couples nématodes-bactéries lépidoptères du genre Ostrinia.
déterminants de spécificité des pathogènes pour un grand nombre Les thèmes abordés sont :
densovirus, en comparant un d’ordres d’insectes et ceux qui sont „ les convergences et divergences
densovirus « généraliste », pathogène plus inféodés à un groupe d’insectes des facteurs de virulence chez les
pour plusieurs hôtes, et un densovirus particuliers ; hyménoptères parasitoïdes ;
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

« spécialiste », pathogène pour un „ le criblage et la valorisation de „ l’origine et l’évolution des


seul hôte, afin de comprendre les nématodes, de molécules insecticides associations hyménoptères
mécanismes qui déterminent la et antimicrobiennes en collaboration ichneumonides – polydnavirus ;
spécificité d’hôte ; avec des partenaires professionnels. „ le rôle des facteurs de virulence et de
„ étude des mécanismes de leur variabilité dans le spectre d’hôte
transmission et de l’évolution virale Le laboratoire est également un des hyménoptères parasitoïdes.
(collaboration avec le BGPI). acteur central dans la constitution
de ressources génomiques chez les Ces thèmes sont développés au
Concernant les nématodes parasites genres Photorhabdus et Xenorhabdus, sein d’un réseau incluant plusieurs
d’insectes (genres Heterorhabditis pour lesquels sont actuellement ou laboratoires français (universités
et Steinernema) et leurs bactéries bientôt disponibles deux génomes de Tours, d’Amiens et de Toulouse,
symbiotiques intestinales de Photorhabdus et cinq génomes Inra Sophia-Antipolis, CBGP, etc.)
entomopathogènes, les travaux de de Xenorhabdus (collaboration et internationaux (Laval University,
classification de ces deux genres Génoscope, Université du Wisconsin- Escola Superior de Agricultura « Luiz de
19
bactériens ont fondé la réputation Madison, Monsanto). Queiroz », etc.). •••
Origine et évolution de la biodiversité
© F. Hérard

S Anoplophora chinensis.

Biodiversité et lutte Les axes d’étude de l’EBCL portent „ L'euphorbe ésule (Euphorbia
biologique contre sur la découverte à travers le monde esula) est une plante envahissante
des ennemis naturels en association en Val de Saône malgré son origine
les bio-invasions avec les bioagresseurs cibles, leur eurasiatique. Afin d’étudier la
caractérisation morphologique et faisabilité d’une lutte biologique
Situé sur le campus de Montferrier- génétique, l’étude de leur biologie, par augmentation et conservation,
Baillarguet au Nord de Montpellier, et s'intéressent à différentes son cortège d'insectes et d'agents
l’European Biological Control composantes qui sous-tendent pathogènes est échantillonné : 15
Laboratory (EBCL) ou Laboratoire les bioinvasions. Les unités espèces ont déjà été capturées dans
Européen de Lutte Biologique, « plantes invasives » et « insectes les prairies inondables du Val de
est le plus important laboratoire ravageurs » au sein de ce laboratoire Saône.
de recherche basé outre-mer, du multinational et pluridisciplinaire
Service de Recherche en Agriculture sont épaulées par une équipe „ L’herbe de Guinée (Urochloa
(ARS) du Département américain de commune de génétique moléculaire. maxima), originaire d’Afrique
l’Agriculture (USDA). tropicale, est hautement invasive
Voici cinq exemples d’études en dans le sud des États-Unis, où elle
Aux États-Unis, de nombreux cours concernant la biodiversité : menace la culture des agrumes et de
bioagresseurs introduits sans leurs la canne à sucre. Des explorations
ennemis naturels sont d’origine „ Les domptes-venin (Vincetoxicum au Cameroun en 2009 ont permis
eurasienne ou africaine, ce qui a spp.) sont des plantes d’origine d‘identifier 27 herbivores, représentés
conduit dès 1919 à l’implantation du eurasiatique et invasives dans au sein de 10 familles de coléoptères,
premier laboratoire USDA en France à le nord-est des États-Unis et au mais aussi trois espèces de punaises
Auch. Depuis sa création, ses activités Canada. La première phase du et quatre de lépidoptères.
sont orientées vers la lutte biologique programme de lutte biologique
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

classique contre les bio-invasions (2006-2008) a conduit à évaluer la „ Les punaises Lygus sont invasives
sur le territoire nord-américain, phylogéographie de ces plantes sur les côtes Est et Ouest des
en étudiant particulièrement la dans l’aire native et d’introduction États-Unis dans des cultures de
biodiversité dans l’aire d’origine en rapport avec la biodiversité luzerne et cultures maraichères ; le
des espèces cibles. L’étude de entomologique in situ : 16 insectes cortège parasitaire a été recherché
cette biodiversité fait alors appel à phytophages et une rouille en Eurasie, particulièrement en
plusieurs disciplines naturalistes phytopathogène récoltés en Europe. Espagne et au Maroc. Trois parasites
telles que l’entomologie, la botanique, La seconde phase (2009-2012) nymphaux du genre Peristenus ont
l’acarologie et aborde également consiste à sélectionner les meilleurs été récoltés, élevés et envoyés aux
l’écologie des communautés, la candidats au travers de tests de États-Unis pour être relâchés. Le
pathologie des insectes et des spécificités, en vue d’importations parasitisme observé en Europe est
plantes, la phylogéographie ainsi futures en Amérique du Nord. de 10 à 60 % alors qu’il est de 60 à
que la caractérisation génétique des Une chrysomèle, un noctuide 90 % dans les zones d’introduction
20 organismes cibles et de leur cortège et une mouche téphritide sont où les auxiliaires sont en voie
parasitaire. actuellement évalués. d’acclimatation.
„ Les longicornes asiatiques des organismes à travers une échinodermes (oursin étoile
(Anoplophora glabripennis, approche évolutive. Cet objectif est de mer), des céphalochordés
A. chinensis) sont deux cérambycides extrêmement général et la spécificité (Amphioxus), des poissons (loup de
menaçant gravement l’arboriculture du projet consiste en l’utilisation Méditerranée) ainsi que des micro-
fruitière, les forêts et les plantes d’organismes modèles marins non algues eucaryotes (prasinophytes,
d’ornement nord-américaines et conventionnels permettant des diatomées, dinoflagellés).
européennes. Des explorations études originales complémentaires à
en Lombardie (Italie) ont permis celles réalisées sur des modèles plus L’unité est localisée à l’observatoire
d’identifier huit parasites larvaires traditionnels. Ce type d’approche océanologique de Banyuls-sur-Mer
de la faune européenne comme a souvent abouti à des avancées et l’ensemble de l’unité regroupe
candidats potentiels pour la lutte significatives dans divers domaines de 30 personnes dont 10 chercheurs et
biologique. Un parasitoïde oophage la biologie en permettant de répondre enseignants-chercheurs titulaires.
d’origine asiatique, spécifique à à certaines questions biologiques Les équipements disponibles
A. chinensis mais importé fondamentales. Ceci utilise à la fois incluent les moyens à la mer de la
fortuitement avec son hôte, est les particularités issues de la diversité station, aussi bien humains que
maintenant largement réparti et des organismes étudiés, et, en même matériels, ainsi que des équipements
efficace en Lombardie. temps la profonde unité du vivant scientifiques variés. Les moyens à la
qui permet des comparaisons entre mer sont essentiellement constitués
D’autres programmes s’intéressent des organismes parfois très éloignés d’un chalutier de 14 mètres avec
à la biodiversité comme celui sur phylogénétiquement. son équipage spécialisé pour
la mouche de l’olive et celui sur la l’expérimentation, des plongeurs
canne de Provence (Arundo donax), Ce projet d’UMR se développe scientifiques, des aquariums d’étude
pour lesquels divers auxiliaires autour de quatre thèmes de et des moyens de stabulation/
eurasiatiques ont déjà été envoyés recherche correspondants à quatre élevage/culture d’organismes marins.
aux États-Unis en vue d’être lâchés. équipes de recherche actuellement Les équipements scientifiques
fonctionnelles : sont des laboratoires équipés pour
„ Facteurs du milieu et mécanismes l’expérimentation en biologie
Organismes marins : adaptatifs cellulaire et moléculaire ou l’écologie,
mécanismes de „ Évolution et développement des avec une plateforme de microscopie/
développement et chordés cytométrie.
„ Régulation des mécanismes
d’adaptation cellulaires au cours du développement Les financements de l’unité
„ Génomique environnementale et proviennent essentiellement de ses
Le projet de l’UMR Biologie adaptation du phytoplancton deux tutelles (CNRS, UPMC) ainsi
Intégrative des Organismes Marins que de contrats de recherche de
(BIOM, CNRS, UPMC) a pour objectif Les principaux organismes l’Agence Nationale de la Recherche
principal d’étudier les mécanismes modèles utilisés sont soit des ou bien européens. „
de développement et d’adaptation métazoaires marins tels que des

Biodiversité et environnements extrêmes


en grande profondeur
L’exploration des fonds marins a mis en Dans ce cadre, le LECOB (Laboratoire
évidence des communautés profondes d’Ecogéochimie des Environnements
riches et abondantes, liées à des Benthiques CNRS, UPMC) mobilise ses
ressources localisées et éphémères. compétences pour mieux comprendre la
Ces communautés, d’abord décrites dynamique combinée des processus de
autour des sources hydrothermales, colonisation, de dégradation de la matière
sont aujourd’hui connues pour une organique et de chimiosynthèse en milieu
grande variété d’habitats : des sédiments profond, impliquant consortiums microbiens,
riches en hydrocarbures aux carcasses assemblages faunistiques et environnement
de baleine, en passant par les canyons physico-chimique. Le LECOB développe à cette
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

sous-marins et les bois coulés. Témoignant fin un large éventail d’outils (métagénomique,
d’une longue histoire évolutive, les espèces capteurs, analyses de biomolécules, traceurs
qu’elles abritent reflètent par leurs adaptations géochimiques) qui permettront la mise en place
les forts couplages entre stress et énergie © WHOI/S. Sievert
d’approches expérimentales in situ encore peu
disponible dans ces milieux marins extrêmes. Alors que développées en grande profondeur, complétant le dispositif
la pression anthropique se fait plus forte sur ces « hauts lieux d’observation du canyon sous-marin Lacaze-Duthiers de
de biodiversité profonde », les bases fondamentales manquent l’Observatoire océanologique. Ces recherches sont combinées à un
encore pour prédire leur sensibilité aux perturbations directes enseignement dédié aux écosystèmes profonds et environnements
et indirectes, telles que l’acidification ou le réchauffement marins extrêmes, inscrit dans la spécialité « Océanographie et
des eaux profondes. Avec le soutien de la Fondation Total, Environnement Marins » du master de l’UPMC.
l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC) s’investit dans des
recherches dédiées à ces hot-spots de biodiversité profonde au Contact : Nadine Le Bris, lebris@obs-banyuls.fr
travers de la chaire « Environnement extrême, biodiversité et S Mesures électrochimiques in situ sur des communautés
changement global ». hydrothermales profondes à partir du sous-marin Alvin .
21
S. Hättenschwiler © UMR CEFE

S Pari d'un écosystème forestier


méditerranéen associant
microcosmes non-permanents
et organismes décomposeurs
(détritivores).
W Mésocosmes pélagiques
de la plate-forme MEDIMEER.
M. Trousselier © UMR Ecosym
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Biodiversité
fonctionnelle
22
L a Terre abrite une extraordinaire diversité
biologique ou « biodiversité » qui comprend
des millions d’espèces différentes. La
biodiversité spécifique se décline en de multiples
pour gérer au mieux le risque de bio-invasions lié
en particulier à la mondialisation des échanges, au
changement d’usage des terres et des paysages, et au
réchauffement climatique. L’une des actions de lutte
facettes dont celles de leurs gènes, de leurs molécules, contre les ravageurs sera également de maitriser le
de leurs physiologies et de leurs comportements, développement des agents pathogènes et de leurs
de leurs multiples interactions écologiques avec leur hôtes, et de construire des résistances durables chez les
environnement, ainsi que la variété des écosystèmes plantes cibles. Dans le cas de transmission de maladies
complexes qu’elles forment. La survie de la Terre et communes aux animaux sauvages et domestiques (voire
de l’humanité est basée sur l’extraordinaire diversité à l’homme), des actions sont portées sur la connaissance
des formes de vie, notamment dans sa composante du rôle joué par la biodiversité fonctionnelle des
fonctionnelle, qui permet de fournir des services populations animales et des pathogènes transmis, avec
écosystémiques. un regard particulier sur le système multi-espèces
(homme-bétail-micro-organismes). Enfin, la prise de
Un des enjeux scientifiques majeurs est de pouvoir conscience des risques liés aux invasions biologiques
comprendre, préserver, voire améliorer, les services dans les systèmes aquatiques est relativement
rendus par les écosystèmes : réalisation des cycles récente, le trafic maritime lié à la mondialisation étant
biogéochimiques, production primaire, pollinisation, responsable de certaines érosions de la biodiversité,
lutte contre les ravageurs agricoles, purification de comme l’arrivée des espèces lessepsiennes de la mer
l’air et de l’eau, dépollution et traitement des déchets, Rouge vers la Méditerranée via le canal de Suez.
développement et conservation de la diversité
biologique, source de nouveaux médicaments et de Quel que soit l’écosystème considéré, les
nouvelles variétés de cultures. S’il est difficile de leur microorganismes dominent la biodiversité (d’un point
attribuer une valeur économique, il apparait clairement de vue structurel et fonctionnel) et jouent un rôle
que ces services, même s’ils sont affectés par les majeur dans la production de biomasse et les flux de
activités humaines, présentent une grande valeur pour matière et d’énergie (production, prédation, recyclage
l’humanité. des nutriments), l’ensemble de ces processus étant en
interaction avec l’atmosphère et le climat. L’exemple des
Dans un écosystème, des milliers d’espèces se côtoient symbioses microbiennes dans les sols met en exergue la
et des interactions extrêmement complexes sont à la biodiversité fonctionnelle de certaines associations avec
base de son fonctionnement général qui se caractérise le monde végétal permettant d’améliorer durablement
par une dynamique de sa biodiversité fonctionnelle. On les services écosystémiques rendus que sont les
peut distinguer deux composantes de la biodiversité, productions agricoles et forestières tout en restaurant
l’une dite « remarquable » correspondant à des certains environnements menacés. L’ensemble des
entités (gènes, espèces, habitats) que la société a activités biologiques dans les sols liées à la biodiversité
identifiées comme présentant un intérêt particulier fonctionnelle de la microfaune (p. ex. nématodes) et des
(dimension patrimoniale, emblématique ou valeur macroorganismes que sont les ingénieurs du sol (p. ex.
d’usage), et l’autre dite « ordinaire » n’ayant pas de vers de terre ou termites) permet de comprendre les
valeur intrinsèque identifiée mais indispensable au processus de régulation de la dynamique des nutriments
fonctionnement des écosystèmes. Les interactions et de leur disponibilité, et de la séquestration du
entre des entités ordinaires plus ou moins abondantes, carbone, et ceci dans un contexte d’amélioration des
contribuent potentiellement à la production de services services écosystémiques rendus par les sols.
écosystémiques considérables. Cependant, les liens
entre la dynamique de la biodiversité fonctionnelle et les Si les études de terrain sont indispensables
services rendus sont très difficiles à évaluer car ils sont à la compréhension du fonctionnement des
plus liés à l’apparition de nouvelles interactions entre écosystèmes, l’étude du rôle de la biodiversité
espèces qu’à la richesse spécifique ou à l’abondance. dans ce fonctionnement nécessite également des
Quelle que soit notre perception de la biodiversité, analyses en expérimentation (Ecotron Européen de
un de ses rôles majeurs dans le contexte actuel des Montpellier, MEDIMEER de Sète). Ces études vont de la
changements climatiques est d’offrir des alternatives compréhension des aspects fondamentaux du rôle de
biologiques permettant de faire face à l’instabilité de la biodiversité dans les fonctions de l’écosystème à des
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

l’environnement. aspects appliqués d’utilisation de la biodiversité à des


fins d’ingénierie écologique.
L’exemple des espèces végétales ou animales introduites
mérite notre attention sachant que ces espèces Dans le contexte actuel des modifications
transportent souvent des agents pathogènes qui anthropogéniques accélérées, de l’échelle moléculaire à
trouvent alors, via les espèces indigènes, de nouveaux celle du paysage, l’approche intégrative de gestion des
territoires à conquérir. Cependant, les bio-invasions espèces apparait comme prometteuse en tenant compte
peuvent aussi créer des conditions de pression de des relations interspécifiques et des processus évolutifs
sélection sur les espèces indigènes mais aussi en retour assurant la pérennité des processus adaptatifs des
sur les espèces introduites. Les cultures sont ainsi systèmes naturels méditerranéens et tropicaux.
confrontées à de nombreuses attaques d’organismes
nuisibles et la préservation de la biodiversité passe Marc Bouvy (UMR ECOSYM),
nécessairement par une meilleure connaissance des Éric Blanchart (UMR Eco&Sols)
stratégies de prévention et de méthodes de lutte & Alain Brauman (UMR Eco&Sols)
23
Biodiversité fonctionnelle

Les équipes principales l’homme sur les systèmes écologiques


De la biologie évolutive est, en effet, multiple, omniprésent et
UMR CBAE
Centre de Bio-Archéologie et d’Écologie des populations aux cycles complexe. Il comprend le changement
(CNRS, EPHE, Inrap, UM2) climatique et les changements
Une vingtaine de scientifiques
de matière et d’énergie
d’usages : usages des terres,
Jean-Frédéric Terral, dans les écosystèmes transports... L’impact anthropique
terral@univ-montp2.fr
www.umr5059.univ-montp2.fr
résulte aussi des interactions entre ces
X Présentation page 28 Le Centre d’Écologie Fonctionnelle deux types de changement et concerne
et Évolutive (CEFE, Cirad, CNRS, tous les niveaux d’organisation
UMR CEFE
EPHE, IRD, Montpellier SupAgro, écologiques. Le CEFE est divisé en trois
Centre d’Écologie Fonctionnelle et
Évolutive UM1, UM2, UM3) développe des départements :
(Cirad, CNRS, EPHE, IRD, Montpellier SupAgro, recherches allant de la biologie
UM1, UM2, UM3) évolutive des populations à l’étude „ Le département « Biologie des
125 scientifiques des cycles de matière et d’énergie populations » centre son activité
Directeur : Philippe Jarne, dans les écosystèmes. S’appuyant sur sur le rôle de l’adaptation et des
philippe.jarne@cefe.cnrs.fr une tradition ancienne d’écologie contraintes dans la dynamique de la
www.cefe.cnrs.fr
X Présentation page 24
végétale*, l’unité s’est diversifiée biodiversité. Il regroupe des équipes
en termes de problématiques et de de renom international en dynamique
UMR Eco&Sols modèles biologiques dès le début des et génétique des populations, biologie
Écologie fonctionnelle et Biogéochimie
années 80. Une culture commune évolutive, et coévolution. Au cours
des Sols & Agro-écosystèmes
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro) caractérisée par un équilibre entre des dernières années, la constitution
63 scientifiques approches empiriques et naturalistes, d’une masse critique en écologie
Directeur : Jean-Luc Chotte, d’une part, et fondements théoriques comportementale a conduit à des
jean-luc.chotte@ird.fr d’autre part, a émergé et constitue avancées significatives, par exemple
www.montpellier.inra.fr/ecosols actuellement une caractéristique en ce qui concerne la signalisation
X Présentation page 29
du CEFE. Dans un dispositif de visuelle et olfactive. Une large part
UMR ECOSYM recherche sur l’environnement des activités est consacrée aux
Écologie des systèmes marins côtiers et la biodiversité riche et divers, interactions, qu’il s’agisse de relations
(CNRS, IRD, UM2) le CEFE est devenu le point focal hôte-parasite, de pollinisation,
82 permanents
des recherches en écologie à ou d’autres mutualismes. L’étude
Directeur : Marc Troussellier,
marc.troussellier@univ-montp2.fr
Montpellier. Ses recherches mettent des impacts anthropiques sur la
www.ecolag.univ-montp2.fr en avant une vision intégrative biodiversité concerne la biologie de
X Présentation page 37 de l’écologie, rassemblant sur des la conservation de vertébrés, abordée
UMR EME questions de recherche fondamentale notamment à travers la dynamique
Écosystèmes Marins Exploités des approches diverses et des populations, mais aussi le rôle
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

(Ifremer, IRD, UM2) complémentaires, en les reformulant de l’homme dans la génération de


56 scientifiques dans le contexte de l’écologie : biodiversité par domestication, au
Directeur : Philippe Cury, approches empiriques, marqueurs sein d’une équipe regroupant des
philippe.cury@ird.fr moléculaires, expérimentations, personnels du Cirad, CNRS, IRD et
www.crh-sete.org constructions pluridisciplinaires
X Présentation page 38
UM2.
alliant sciences de l’homme et de la
UMR LECOB société, les biomathématiques, la „ Le département « Dynamique des
Laboratoire d’Ecogéochimie
modélisation ou encore l’écologie systèmes écologiques » regroupe
des Environnements Benthiques
(CNRS, UPMC) chimique. des équipes travaillant sur plusieurs
16 scientifiques niveaux d’organisation, de la
Directrice : Nadine Le Bris, Les activités du CEFE couplent des population aux communautés et aux
lebris@obs-banyuls.fr recherches en écologie évolutive paysages. Un des principaux objectifs
http://lecob.obs-banyuls.fr et fonctionnelle avec un effort est de comprendre les mécanismes
X Présentation page 41 transversal de recherche en écologie qui gouvernent la dynamique des
24
... suite page 26 de l’anthropisation. L’impact de communautés et des paysages.
M. Razafindrakoto © IRD

Les ingénieurs du sol : diversité et fonctions


Les sols constituent l’un des habitats les plus diversifiés sur écosystémiques est encore mal connu et peu utilisé par les
terre : l’une des trois « frontières biotiques » des écologistes, gestionnaires du sol (agriculteurs, etc.). Ils sont pourtant des
avec la canopée des forêts tropicales et les grands fonds indicateurs de la qualité des sols et doivent être considérés
marins. Les organismes du sol présentent une extraordinaire comme une ressource permettant d’améliorer la fourniture de
diversité taxonomique : environ un quart des espèces vivantes services fournis par les agro-écosystèmes.
actuellement décrites. Ces espèces se regroupent au sein des
microorganismes (bactéries, archées, champignons, protozoaires), L’UMR Eco&Sols étudie la diversité et les fonctions de ces
de la microfaune (nématodes), de la mésofaune (acariens, organismes dans le cadre de différents projets : diversité
collemboles), de la macrofaune (annélides, macro-arthropodes). taxonomique des ingénieurs du sol dans les sols de Madagascar
Au sein de cette diversité, les macro-invertébrés (vers de terre, (programme « Faune-M » financé par l’Institut Français de la
mille-pattes, insectes) jouent un rôle-clé dans le fonctionnement Biodiversité), diversité et rôle sur la dynamique du carbone en
des sols. Ils décomposent la litière et l’incorporent au sol, agriculture de conservation (programme « Pépites » financé par
protègent les plantes contre les maladies et les pathogènes, l’Agence Nationale de la Recherche/Systerra), régulation de la
construisent et maintiennent la structure du sol en creusant des diversité et de l’activité microbiennes par les ingénieurs du sol
galeries et en modifiant l’agrégation du sol. [programme « Endemic » financé par CNRS-EC2CO (Ecosphère
Continentale et Côtière)].
Ces macro-invertébrés sont considérés comme des
ingénieurs du sol car les modifications de l’environnement Contacts : Éric Blanchart, eric.blanchart@ird.fr
sol via leurs activités de construction (turricules, galeries, & Alain Brauman, alain.brauman@ird.fr
nids) affectent significativement la diversité et les activités
microbiennes. Pourtant le rôle bénéfique de ces organismes S Ver de terre de Madagascar (famille Megascolecidae).
dans le fonctionnement des sols et la fourniture de services
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

À côté de sujets fondamentaux sciences de la conservation et en vers l’analyse des conséquences


comme les systèmes de reproduction sciences humaines et sociales. écologiques des changements globaux,
et les mécanismes de dispersion et qu’il s’agisse des changements
colonisation, ou les relations entre „ Le département « Fonctionnement climatiques et des aspects liés au cycle
traits fonctionnels et successions des écosystèmes » regroupe deux du carbone, ou des effets de l’érosion
végétales, le département consacre équipes d’écologie fonctionnelle. de la biodiversité, à travers l’étude des
une large part de son activité aux L’accent sur les flux de matière et relations biodiversité-fonctionnement.
conséquences écologiques des d’énergie établit un lien d’une part Ce département a abrité le projet
activités humaines, et notamment à avec les aspects paysages par des « Ecotron Européen de Montpellier »,
l’effet des transformations d’usage approches spatialisées par exemple désormais devenu une unité propre de
des terres, par elles-mêmes ou en au niveau de bassins versants, service (UPS) du CNRS. •••
interaction avec le changement d’autre part, avec les aspects traits
climatique. Ces transformations d’histoire de vie à travers l’analyse des * Le Centre d’Etudes Phytosociologiques et
Écologiques, créé au début des années 1960, est
sont également analysées par des mécanismes en écologie fonctionnelle. devenu le CEFE en 1989. 25
recherches interdisciplinaires en Une large part des efforts est tournée
Biodiversité fonctionnelle

S Ecotron - vue du Sud


J.Roy © UPS Ecotron
L’Ecotron Européen l’établissement de bilans. Des
capacités de mesures importantes
de Montpellier pour caractérisent l’Ecotron Européen
analyser le rôle de la de Montpellier, notamment les
mesures en ligne de photosynthèse,
biodiversité dans le respiration, transpiration,
fonctionnement des dégagement de méthane et d’oxyde
nitreux, des rapports isotopiques
écosystèmes et sa 13
C/12C et 18O/16O du CO2. L’approche
Les équipes principales réponse aux variations isotopique comprend aussi
UMR LOMIC un marquage 13C de la matière
Laboratoire d’Océanographie climatiques
organique nouvellement formée.
Microbienne
Ces mesures sont complétées
(CNRS, UPMC)
18 scientifiques Les organismes vivants régulent les ponctuellement par des mesures
Directeur : Stéphane Blain, cycles biogéochimiques (carbone, non invasives (réflectance
stephane.blain@obs-banyuls.fr azote, phosphore, eau…) dans les spectrale…) ou sur prélèvements de
http://lomic.obs-banyuls.fr écosystèmes et la dynamique de leur sol ou de plante.
X Présentation page 40 diversité, sous l’effet de variations
UMR LSTM environnementales, détermine le Les questions pouvant être abordées
Laboratoire des Symbioses devenir des services que rendent ces dans l’Ecotron concernent aussi
Tropicales et Méditerranéennes écosystèmes à la société. L’Ecotron bien des aspects fondamentaux
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro, UM2) Européen de Montpellier, une du rôle de la complexité
42 scientifiques
des très grandes infrastructures biologique dans les fonctions
Directeur : Michel Lebrun,
lebrun@univ-montp2.fr
de recherche du CNRS, permet de l’écosystème (par exemple
www.mpl.ird.fr/lstm d’étudier ces relations entre diversité interactions entre les diversités
X Présentation page 30 à différents niveaux trophiques et à différents niveaux trophiques)
UMS 2348 OOB les flux de matière et d’énergie dans que des aspects appliqués
Laboratoire ARAGO – Observatoire les écosystèmes et comment ces d’utilisation de la biodiversité à
Océanologique de Banyuls-sur-Mer relations sont modifiées par des des fins d’ingénierie écologique
(CNRS, IRD, UPMC) changements environnementaux. (par exemple optimisation de
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

140 scientifiques l’efficience de l’utilisation de


Directeur : Philippe Lebaron, L’Ecotron est un maillon l’eau dans les climats du futur).
lebaron@obs-banyuls.fr important entre l’analyse de L’aspect « conditionnement
www.obs-banyuls.fr
X Présentation page 36 fonctions élémentaires en environnemental » de l’Ecotron
conditions très simplifiées et permet de manipuler les variables
UPR Acridologie
l’étude d’écosystèmes in situ. de forçage qui vont agir sur la
Écologie et maîtrise des populations
d’acridiens
En confinant des écosystèmes dynamique de la biodiversité et peut
(Cirad) dans des enceintes, il permet la conduire à une analyse fonctionnelle
11 scientifiques simulation d’une large gamme de de cette dynamique. L’aspect
Directeur : Michel Lecoq, conditions environnementales « mesure du fonctionnement »
lecoq@cirad.fr (température, conditions hydriques, appliqué au niveau de l’écosystème
www.cirad.fr/ur/acridologie CO2, polluants) en croisant les complet ou de ses composantes
http://locust.cirad.fr niveaux de plusieurs facteurs, et permet d’établir le lien entre
X Présentation page 34
26
la mesure précise des principaux diversité et fonctionnement et d’en
... suite page 28 flux générés par l’écosystème et rechercher les bases mécanistes.
© DFG Forschergruppe 456

Rôle fonctionnel de la biodiversité : © UMS GmbH

complémentarité des recherches réalisées in situ et à l’Ecotron


La première expérience dans le plateau ‘mésocosmes’ de permettra de déterminer quelle espèce prélève quelle ressource
l’Ecotron Européen de Montpellier est associée à l’importante et quand. Nous testerons ainsi l’hypothèse selon laquelle une
étude sur le rôle de la diversité végétale dans le fonctionnement augmentation de la diversité s’accompagne d’une diminution de
de l’écosystème menée au champ depuis 10 ans par l’Université la niche individuelle des espèces et d’une augmentation de la
de Jena en Allemagne. Les mesures réalisées in situ pendant niche globale de la communauté. Les mesures en continu des
cette période démontrent un rôle majeur du nombre et du type processus physiologiques de la canopée et du sol permettront
d’espèces dans les principaux cycles biogéochimiques (carbone, aussi de montrer à quelles périodes et échelles de temps l’effet
azote et eau). L’analyse globale des résultats indique que la biodiversité est le plus marqué et pour quelles conditions de
complémentarité des espèces pour l’utilisation des ressources milieu. Ceci pourra suggérer des mécanismes supplémentaires au
est à l’origine de cet effet, mais les mécanismes de cette travers desquels la biodiversité joue un rôle.
complémentarité peuvent difficilement être mis en évidence au
champ. Les trois plateaux expérimentaux de l’Ecotron (macro, méso
et microcosmes) vont permettre une large gamme d’études
Des échantillons d’écosystèmes (2 m3) seront prélevés dans 24 appliquées ou théoriques, concernant des écosystèmes
parcelles de différentes diversités et insérés dans des lysimètres intacts complexes ou simplifiés, et soumis à des conditions
puis transportés à l’Ecotron. Chaque lysimètre sera entouré environnementales réalistes ou artificielles spécifiques. La
d'un système de régulation thermique du sol et sera coiffé relation biodiversité-fonctionnement sera au cœur de l’ensemble
d’une enceinte permettant de contrôler l’atmosphère. Pendant de ces études.
une saison de végétation, le climat de Jena sera recréé et le
fonctionnement de l’écosystème mesuré. Par exemple, l’insertion, Contact : Jacques Roy, jacques.roy@ecotron.cnrs.fr
à différentes profondeur du sol et à différentes périodes S Vue d'ensemble des 24 parcelles de différentes diversités, avant
de l’année, de molécules marquées avec différents isotopes insertion dans les lysimètres (vignette) et études à l'Ecotron (p.26).
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Implanté sur le campus de standard actuellement en service en des communautés, ou encore entre
Baillarguet au Nord de Montpellier, Europe. Le plateau microcosmes, espèces ou génotypes différents.
l’Ecotron est constitué de 3 plateaux en laboratoire avec niveau de L’Ecotron est ouvert, par appel
expérimentaux allant de l’étude de confinement L2, accueillera dans d’offre, à la communauté scientifique
d’écosystèmes complexes réalistes des volumes de 1 à 200 dm3 des internationale. Son comité
à celles d’écosystèmes simplifiés microécosystèmes (de 24 à 400 unités scientifique européen sélectionne
en conditions artificialisées. Les suivant leurs natures), permettant les projets de consortiums d’équipes
macrocosmes (12 unités de 35 m3) d’analyser individuellement les les plus novateurs permis par
peuvent accueillir, en condition de composantes de l’écosystème la très forte instrumentation de
lumière naturelle, des échantillons (physiologie des organismes, biologie l’infrastructure. Que les projets soient
d’écosystèmes de 1 à 8 tonnes. Les du sol, interactions biotiques orientés physiologie de l’écosystème
mésocomes (24 unités de 2 à 3 m3) simplifiées…). Les études sont ou biologie des communautés ou
peuvent accueillir des échantillons principalement comparatives entre des organismes, le rôle et la réponse
d’écosystèmes de 0,2 à 1 tonne, conditions environnementales, de la biodiversité sont au cœur de la 27
et en particulier les lysimètres types d’écosystèmes, complexités plupart d’entre eux. •••
Biodiversité fonctionnelle

Quand l’évolution tend à maximiser la diversité


et le fonctionnement des systèmes écologiques
P. Venail © UMR ISEM Des chercheurs du CNRS des niveaux bien définis. Au terme de l’expérience, les chercheurs
basés à l’UM2 (UMR ISEM, ont montré que les dispersions intermédiaires ont permis
UMR ECOSYM) ont montré d’évoluer vers une plus grande diversité bactérienne et une
que l’évolution peut conduire productivité écologique accrue.
à plus de diversité biologique
et, surtout, à un meilleur L'érosion actuelle de la diversité biologique oblige tout à la fois
fonctionnement des systèmes de proposer une approche conceptuelle de l'organisation de la
écologiques. Dans le contexte biodiversité, de comprendre ses relations avec le fonctionnement
actuel de l’érosion de la des écosystèmes et de prédire les éventuelles conséquences
biodiversité, ces résultats publiés de son déclin. D’une manière générale, les travaux de ces
dans la revue Nature* soulignent chercheurs suggèrent que l'évolution peut conduire à une forte
l’importance de l’évolution complexification des systèmes écologiques débouchant sur un
comme force structurante des meilleur fonctionnement. Ce processus est maximisé lorsque
systèmes écologiques. les ressources disponibles sont hétérogènes et les systèmes
biologiques convenablement connectés ; des conditions qui ne
L’expérience s’est déroulée correspondent pas à la tendance actuelle d'homogénéisation des
en laboratoire. Après avoir créé des microcosmes, constitués de écosystèmes par les activités humaines. À plus long terme, ces
plusieurs sources de carbone pour générer des environnements résultats suggèrent que cette homogénéisation risque de réduire la
hétérogènes, les chercheurs ont suivi la diversification évolutive capacité future de diversification du vivant.
de la bactérie Pseudomonas fluorescens. Un clone unique de cette
bactérie a été inoculé dans chaque microcosme (microplaque Contact : Nicolas Mouquet, nmouquet@univ-montp2.fr
dont chaque « puits » contient une source de carbone différente),
puis les bactéries ont été libres d’évoluer pendant plus de 500 * Venail P.A., MacLean R.C., Bouvier T., Brockhurst M.A., Hochberg M.E., Mouquet N.
2008. Functional Diversity and Productivity Peak at Intermediate Levels of Dispersal
générations. Les chercheurs ont aussi manipulé les déplacements in Evolving Metacommunities. Nature.
des bactéries d’un puits à l’autre d’une même microplaque selon

Les équipes principales Pour analyser ces processus, le CBAE


Changement des met en œuvre des stratégies et des
UPR AGIRs
Animal et Gestion Intégrée des Risques environnements anciens méthodes fondées sur l’exploitation
(Cirad) d’indicateurs biologiques contenus
22 scientifiques dont 10 écologues
et dynamique dans les sols naturels, les gisements
Directeur : François Roger, de la biodiversité archéologiques ainsi que dans
françois.roger@cirad.fr les dépôts de surface comme les
www.cirad.fr/ur/agirs Les activités du Centre de Bio- tufs, les sédiments lacustres ou
X Présentation page 35
Archéologie et d’Écologie (UMR tourbeux, ainsi que les cernes des
UPR Maîtrise des bioagresseurs CBAE, CNRS, EPHE, Inrap, UM2) arbres. Ces archives biologiques
des cultures pérennes visent (i) à comprendre comment se sont accumulées au cours des
(Cirad) les environnements anciens ont derniers siècles et millénaires dans
12 scientifiques
changé au cours des derniers la plupart des cas, voire au cours
Directeur : Christian Cilas,
christian.cilas@cirad.fr siècles ou millénaires et (ii) à du Quaternaire. Ces dépôts sont
www.cirad.fr/nos-recherches/unites-de- déterminer les liens unissant alimentés par les modifications
recherche/maitrise-des-bioagresseurs- les changements globaux et la du couvert végétal, mais aussi par
des-cultures-perennes dynamique de la biodiversité, le les changements de climat et de
X Présentation page 32 fonctionnement des écosystèmes, pratiques sociétales d’occupation
UR COREUS l’organisation des communautés du sol.
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Biocomplexité des écosystèmes et la répartition géographique


coralliens de l’Indo-Pacifique des espèces. Les changements Des chercheurs du laboratoire
(IRD, UPMC) environnementaux passés sont s’intéressent également aux
21 scientifiques soumis aux modifications d’usage modalités d’exploitation et d’usage
Directeur : Claude Payri,
du sol (agriculture, exploitation des ressources biologiques, depuis
claude.payri@ird.fr
www.coreus.ird.fr des ressources) mais aussi à des leur cueillette ou leur récolte
X Présentation page 40 modifications climatiques ou jusqu’à leur transformation en vue
UPS Ecotron Européen de Montpellier
orographiques. Les recherches d’une utilisation domestique. Les
(CNRS) du CBAE concernent les régions origines de la domestication, les
8 scientifiques du pourtour méditerranéen y développements de l’agriculture,
Contact : Jacques Roy, compris le Moyen-Orient, mais l’évolution et la dispersion
jacques.roy@ecotron.cnrs.fr aussi les régions tropicales géographique des plantes cultivées
www.ecotron.cnrs.fr (Afrique, Amérique du Sud) et sont mis en relation avec les
X Présentation page 26
enfin les régions boréales (Canada, migrations humaines et les pratiques
28
... suite page 30 Scandinavie). agricoles.
L’étude des restes botaniques biologiques, (iv) la fonction de la entre eux et avec leur milieu, dans les
d’origine archéologique permet de déprise agropastorale sur l’éco- cycles biogéochimiques au sein des
retracer l’histoire de l’alimentation diversité des paysages forestiers sols et des agro-écosystèmes ;
humaine, des pratiques agraires, de actuels. „ du devenir des contaminants
la transformation des produits et de biologiques (Bt, prions, virus) dans
leurs usages. Des problématiques- Écologie fonctionnelle, les sols.
clés animant ce groupe concernent organismes du sol et des
l'exploration, la conservation, la La description, la compréhension
valorisation et la reconstruction de plantes, et devenir des et la prédiction des flux couplés
l'histoire de patrimoines biologiques contaminants biologiques de C, N et P, ont pour objectif
que constituent certaines plantes finalisé la maîtrise de ces flux
cultivées emblématiques (palmier L’UMR Écologie fonctionnelle et afin de parvenir à une production
dattier p. ex.) et leur ancêtre sauvage Biogéochimie des Sols & Agro- soutenue et durable des agro-
(encore inconnu dans le cas du écosystèmes (Eco&Sols, Cirad, Inra, écosystèmes, i.e. une production
dattier). IRD, Montpellier SupAgro) étudie les compatible avec la fourniture de
cycles biogéochimiques du carbone services environnementaux comme
Les thèmes de recherche prioritaires et des nutriments (notamment la séquestration du carbone.
de l’UMR sont (i) la dynamique azote N et phosphore P), et leur L’identification de stratégies
spatiale et chronologique (depuis couplage dans les agro-écosystèmes d’ingénierie écologique sera centrée
le dernier maximum glaciaire) de méditerranéens et tropicaux. Il sur la maîtrise des communautés
la biodiversité, en relation avec des s’agit, dans ces agro-écosystèmes, de fonctionnelles (plantes, organismes
changements environnementaux, décrire, comprendre et prévoir les du sol) et leurs interactions. La
(ii) le rôle des perturbations processus écologiques de régulation compréhension des fonctions de
(incendies, avalanches, insectes) des flux de carbone et de nutriments. la biodiversité (microorganismes,
sur la dynamique de la biodiversité, Dans une démarche d’écologie nématodes, macrofaune, racines
(iii) la diversité biologique fonctionnelle, l’UMR Eco&Sols pose de végétaux) pour la mise en place
des organismes domestiqués, ainsi les questions : d’une agriculture écologiquement
l’exploitation, l’usage et la „ du rôle des organismes du sol et intensive est l’un des objectifs
transformation des ressources des plantes, ainsi que des interactions centraux de l’UMR Eco&Sols. •••

Évolution temporelle de l’activité et de la structure


de la communauté bactérienne à la station d’observation MOLA
La figure ci-contre illustre l’évolution temporelle de l’activité et de la
a structure de la communauté bactérienne à la station d’observation MOLA
(Microbial Observatory Laboratoire Arago, 42° 27’2 N ; 03° 32’6 E) située à
20 miles des côtes au large de Banyuls-sur-Mer (France).

a : Les profils de mesures de la salinité font apparaître des épisode de


dessalures en surface (salinités < 37,9) en mai-juin 2007 et juin-juillet
2008. Ces épisodes sont certainement liés à des intrusions d’eau douce du
Rhône. Selon les conditions de vent, des lentilles d’eau dessalée peuvent se
détacher du panache du Rhône et circuler le long de la côte sur plusieurs
centaines de kilomètres. Ces lentilles peuvent constituer une source
externe de sels nutritifs et de matière organique et stimuler la production
biologique en milieu marin. On remarque ainsi que ces apports sont associés
à une augmentation de la production bactérienne et de la respiration
communautaire.

b : La diversité bactérienne a été déterminée par des banques de clones


basées sur le gène codant pour l’ARNr 16S. Chaque couleur composant
les diagrammes circulaires représente un groupe phylogénétique bactérien
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

différent. La diversité bactérienne mesurée en surface lors des épisodes de


dessalure en mai 2007 et juin 2008, était significativement différente de celle
b
mesurée lors d’un bloom phytoplanctonique (avril 2007). Le groupe des
Alphaproteobacteria (en rouge) est le groupe dominant durant les épisodes
de dessalures en représentant 38 à 56 % des séquences de clones totales
de chaque banque, alors que le groupe des Bacteroidetes (en bleu) est
majoritaire lors du bloom phytoplanctonique. Si les épisodes de dessalure
influent fortement sur la diversité bactérienne, aucun des groupes bactériens
présents lors de ces épisodes n’est spécifique de cette situation (Laghdass et
al., 2010)*

Contact : Ingrid Obernosterer, ingrid.obernosterer@obs-banyuls.fr


*Laghdass M., West N.J., Batailler N., Caparros J., Catala P., Lantoine F., Oriol L., Lebaron P.,
Obernosterer I. 2010. Impact of lower salinity waters on bacterial heterotrophic production and 29
community structure in the offshore NW Mediterranean Sea. Env. Microbiol. Rep. (sous presse).
Biodiversité fonctionnelle

S Ectomycorhizes
de Pin Sylvestre.
© UMR LSTM
L’UMR propose trois thématiques démarche de modélisation dédiée
de recherche : (i) Sols, activités et à la formalisation des processus
réseaux biologiques, (ii) Nutriments biologiques déterminant le
et intensification écologique, (iii) fonctionnement des sols. Ces études
Carbone et changements globaux. sont menées dans des contextes
pédoclimatiques contrastés,
Le premier thème est résolument méditerranéens et tropicaux
tourné vers l’étude de la biodiversité (Sénégal, Burkina Faso, Madagascar,
fonctionnelle dans les sols. Seize Kenya, Thaïlande), dans le cadre de
chercheurs et quinze ingénieurs collaborations avec des institutions
Autres équipes et techniciens travaillent sur cette du Nord et des centres nationaux
concernées par ce thème thématique. Dans un milieu donné de recherche agronomique et des
(climat, sol, usages et modes universités du Sud.
Tour du Valat
25 scientifiques
de gestion), les communautés
Directeur : Jean Jalbert, microbiennes responsables de La thématique de recherche sur
jalbert@tourduvalat.org la minéralisation des matières la biodiversité repose sur des
www.tourduvalat.org organiques à l’origine des flux de plateaux techniques de pointe, avec
X Présentation page 53 C, N et P, sont régulées par : notamment un laboratoire dédié à
UMR AMAP (i) des organismes bactérivores et l’étude des protéines, un laboratoire
botAnique et bioinforMatique fongivores (comme les nématodes), de biologie (principalement pour
de l’Architecture des Plantes (ii) des organismes ingénieurs l’étude des nématodes du sol)
(Cirad, CNRS, Inra, IRD, UM2) (comme les vers de terre) qui et deux laboratoires de biologie
44 scientifiques modifient l’environnement moléculaire à Montpellier et à Dakar.
Directeur : Daniel Barthélémy,
physique et la disponibilité des
daniel.barthelemy@cirad.fr
ressources, (iii) la quantité, la qualité
http://amap.cirad.fr/
et la localisation de la matière
Biodiversité,
X Présentation page 58

UMR BIOM
organique et (iv) les déterminants fonctionnement des
Biologie Intégrative abiotiques. L’amélioration de microorganismes
des Organismes Marins notre connaissance de la diversité
symbiotiques et
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

(CNRS, UPMC) fonctionnelle des organismes du


18 scientifiques
Directeur : Hervé Moreau,
sol et la prise en compte d’une part adaptation des plantes
des interactions entre organismes
herve.moreau@obs-banyuls.fr au sein d’assemblages complexes Le Laboratoire des Symbioses
http://biom.ent.upmc.fr
X Présentation page 21
et d’autre part des déterminants Tropicales et Méditerranéennes
abiotiques des processus (UMR LSTM, Cirad, Inra, IRD,
UMR CBGP biologiques sont au cœur des Montpellier SupAgro, UM2) est
Centre de Biologie pour
travaux de ce thème de recherche. une unité de microbiologie et de
la Gestion des Populations
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro) biologie des plantes, spécialisée dans
35 scientifiques Les recherches mettent en œuvre la biodiversité, les mécanismes de
Directrice : Flavie Vanlerberghe, des approches expérimentales de fonctionnement des microorganismes
Flavie.Vanlerberghe@supagro.inra.fr laboratoire (en microcosmes et symbiotiques et dans la réponse
www.montpellier.inra.fr/CBGP mésocosmes) et de terrain. Ces et l’adaptation des plantes à ces
X Présentation page 10 microorganismes et aux conditions
démarches expérimentales sont
30
... suite page 32 très fortement associées à une extrêmes de l’environnement.
Les recherches menées par le „ comprendre la structuration et „ étudier les mécanismes de
laboratoire vont de la caractérisation l’évolution de la diversité génétique l’adaptation des plantes et
et l’analyse de la biodiversité des et fonctionnelle des populations microorganismes associés aux
microorganismes symbiotiques à bactériennes symbiotiques contraintes édaphiques extrêmes
la compréhension des mécanismes (approches phylogénétiques et de des sols ultramafiques de Nouvelle-
moléculaires impliqués dans génétique des populations) ; Calédonie. Les niveaux d’approches
l’interaction plantes/bactéries. Ses „ caractériser les stratégies mises en de génomique fonctionnelle
études et champs d’application œuvre par les bactéries pour noduler permettront de caractériser les
s’intéressent aux milieux les légumineuses par des approches mécanismes de (i) la résistance et
méditerranéens et tropicaux, où les de génomique comparative. de l’hyperaccumulation des métaux
symbioses microorganismes/plantes „ étudier la diversité génomique chez les plantes, (ii) l’adaptation
permettent d’améliorer durablement et les mécanismes d’interaction des micro-organismes associés aux
les productions agricoles et forestières bactéries/plantes hôtes ainsi que les plantes, (iii) interactions plantes-
et de restaurer les environnements mécanismes de régulation induits par microorganismes ;
menacés. la lumière chez les Bradyrhizobium „ transférer et valoriser une
photosynthétiques ; technologie de développement
Le LSTM est composé de cinq „ caractériser la nouvelle voie durable pour les pays du Sud afin
équipes : symbiotique nod-indépendante de proposer des méthodologies
„ Écologie et physiologie mise en évidence dans l’interaction susceptibles d’intéresser le
moléculaire des Bradyrhizobium Bradyrhizobium ORS278/ développement durable et les
photosynthétiques Aeschynomene. L’absence de gènes entreprises du domaine des
„ Biodiversité et évolution des de nodulation communs chez ces biotechnologies.
symbioses Bradyhizobium photosynthétiques
„ Réponse des plantes aux suggère l’existence d’une nouvelle Le LSTM dispense de nombreux
microorganismes voie de signalisation possible entre un enseignements et participe à
„ Adaptation des plantes et des rhizobium et une légumineuse dont l'organisation de formations
microorganismes au nickel les déterminants font l’objet d’études universitaires de biologie,
„ Fonctionnement symbiotique des dans l’unité ; microbiologie et physiologie à
écosystèmes „ décrypter les voies de signalisation l’UM2, Montpellier SupAgro et dans
des plantes en réponse aux bactéries. plusieurs pays d’Afrique. Il soutient
Le LSTM est engagé dans les Outre l’identification de ces voies, également les formations au travers
orientations suivantes : l’objectif est de comprendre leurs d’interventions et d’encadrement
„ caractériser la biodiversité des interactions et caractériser les gènes de stages professionnels ou de
symbioses dans les écosystèmes bactériens impliqués dans leur recherche. •••
méditerranéens et tropicaux ; induction.

Un observatoire pour le suivi à long terme


de la biodiversité des canyons sous-marins en Méditerranée
Les premières observations de coraux profonds en Elles sont associées à une faune très riche en
Méditerranée ont été réalisées par des chercheurs du invertébrés sessiles tels que des éponges,
Laboratoire ARAGO au large de Banyuls-sur-Mer, des brachiopodes, des échinodermes, des
dans le canyon de Lacaze-Duthiers, en 1961 et en bivalves, des ascidies, des bryozoaires,
1963, au cours d'explorations réalisées avec la ainsi qu'à des organismes vagiles
soucoupe plongeante SP 600 du Commandant comme des céphalopodes et des
Cousteau. Depuis aucune expédition n'avait poissons dont certains présentent
été conduite sur ce site pour évaluer l'état un intérêt économique important
des populations de coraux observées dans ce (sabres, grenadiers). Parmi les
contexte. invertébrés, nombre d'espèces
pourraient se révéler intéressantes
Au cours d'expéditions récentes (mai-juin 2008) dans un contexte de caractérisation et
réalisées par l'Observatoire Océanologique de d'exploitation de biomolécules d'intérêt
Banyuls et la Direction régionale de l'environnement, pharmacologique par exemple.
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

expéditions menées en utilisant le support technique de


© DIREN
la COMEX (Navire Océanographique Minibex, ROV Super Point de départ pour des recherches futures,
Achille et submersible Remora), les populations de coraux profonds ces observations ainsi que celles qui ont été réalisées depuis
observées il y a plus de 40 ans ont pu être retrouvées et d'autres sur cette zone d'intérêt (en particulier par l'Agence des Aires
populations encore plus denses de ces espèces ont été mises en Marines Protégées), vont servir de base à l'Observatoire
évidence, faisant du canyon de Lacaze-Duthiers un site de référence Océanologique de Banyuls pour mettre en place un observatoire
pour ces espèces en Méditerranée française. profond qui permettra, outre la réalisation de mesures in situ en
continu de paramètres physico-chimiques et biologiques au sein
Quatre espèces de coraux profonds sont présentes dans le canyon du canyon, un suivi à long terme des communautés de coraux
de Lacaze-Duthiers, pour certaines en quantités relativement profonds et la mise en place de programmes de conservation de
importantes : Lophelia pertusa, Madrepora occulata, Desmophyllum ces espèces patrimoniales et sensibles.
dianthus et Dendrophylllia cornigera. Ces espèces sont toutes
Contact : Philippe Lebaron, lebaron@obs-banyuls.fr
protégées au niveau national, européen et international. Ces
populations de coraux s'épanouissent sur les flancs rocheux du S Coraux froids et faune associée 31
canyon à des profondeurs variant entre -180 et -365m. dans le canyon Lacaze-Duthiers
F. Côte © Cirad Biodiversité fonctionnelle

S Symptômes de la Maladie des Raies


Noires (Mycosphaerella fijiensis) sur une
feuille de bananier. Gestion des risques
associés aux Les deux objectifs principaux de
l’unité sont les suivants :
bioagresseurs „ la définition d’itinéraires
des cultures pérennes techniques adaptés aux systèmes
Autres équipes de culture permettant de réduire
tropicales
concernées par ce thème l’impact des bio-agresseurs ;
„ la construction de résistances
UMR CMAEE
Contrôle des maladies Animales L’unité propre de recherche durables aux bio-agresseurs.
Exotiques et Emergentes (UPR) Maîtrise des bioagresseurs
(Cirad, Inra) des cultures pérennes tropicales Pour atteindre ces objectifs, l’UPR
36 scientifiques (Cirad, département « Systèmes travaille sur deux axes principaux :
Directeur : Dominique Martinez, biologiques ») est l’unité héritière „ compréhension des épidémies et
dominique.martinez@cirad.fr des travaux en défense des cultures des dynamiques des populations
X Présentation page 17
menés au Cirad sur les cultures de bio-agresseurs, construction de
UMR ESPACE-DEV pérennes tropicales (cacaoyer, modèles, évaluation des différentes
Espace pour le développement caféier, cocotier, hévéa, palmiers). interventions agronomiques sur les
(IRD, UM2, Université Antilles-Guyane,
Sa mission est de contribuer à une populations de bio-agresseurs ;
Université de la Réunion)
60 scientifiques
meilleure gestion des risques associés „ identification des résistances
Directeur : Frédéric Huynh, aux maladies et aux ravageurs. durables dans le matériel végétal,
huynh@ird.fr évaluation de leur efficacité dans
www.espace.ird.fr Les bio-agresseurs réduisent la maîtrise des bio-agresseurs en
X Présentation page 62 la productivité des cultures, milieu réel.
UMR Interactions Hôtes-vecteurs- compromettent leur durabilité et
parasites dans les Trypanosomoses affectent la qualité des produits. Ils Les modèles « plantes / bio-
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

(Cirad, IRD) revêtent une importance particulière agresseurs » étudiés concernent les
25 scientifiques chez les cultures pérennes dans principaux organismes nuisibles du
Directeur : Gérard Cuny, la mesure où les dégâts induits cacaoyer, du caféier, du cocotier,
gerard.cuny@mpl.ird.fr
www.sleeping-sickness.ird.fr
sont souvent cumulatifs (plusieurs de l’hévéa et du palmier à huile.
X Présentation page 15 années). L’utilisation des pesticides Certains de ces bio-agresseurs
et des biocides est une charge s’attaquent aux fruits, d’autres
UMR ISEM
Institut des Sciences financière importante pour les à l’appareil végétatif, aérien ou
de l’Évolution de Montpellier petits planteurs et génère des souterrain. L’identification et
(CNRS, IRD, UM2) effets négatifs sur l’environnement la hiérarchisation des facteurs
117 scientifiques et sur la qualité des produits. influençant l’intensité des attaques
Directeur : Jean-Christophe Auffray, Le développement de nouvelles ou des symptômes, s’appuient sur
jean-christophe.auffray@univ-montp2.fr stratégies de lutte, beaucoup moins des observations, des enquêtes et
www.isem.cnrs.fr agressives pour l’homme et son des essais participatifs in situ, dans
X Présentation page 8
32
environnement, est donc un enjeu des réseaux de parcelles, en milieu
... suite page 36 important dans nos sociétés. paysan ou en plantations privées.
Comprendre l’origine des invasions du criquet pèlerin A. Monard © Cirad

Le criquet pèlerin est un ravageur majeur. Ses invasions pour comprendre et suivre plus précisément les migrations et
spectaculaires peuvent s’étendre sur plus de 29 millions de les fluctuations d’effectifs des populations solitaires, pendant
km² de la Mauritanie à l’Inde. Les dégâts matériels, humains les phases précédant les invasions, afin d’évaluer le degré de
et sur l’environnement peuvent être considérables. La lutte risque. D’autre part, l’unité travaille à perfectionner l’usage
contre cet insecte représente un enjeu capital. Pour de de la télédétection spatiale et des systèmes d’information
nombreux pays en développement, il s’agit d’une priorité géographique afin de repérer encore plus précocement
nationale. La stratégie de lutte préventive contre cet insecte les conditions favorables à la reproduction du criquet. Ses
nécessite de surveiller en permanence les conditions habitats sont situés dans les zones désertiques, peu peuplées
environnementales dans les aires d’origine des invasions, et peu accessibles. Les données satellitaires peuvent fournir
dites aires grégarigènes, représentant seulement 0,25 % de en continu une estimation des pluies et du développement
l’aire d’invasion. Chaque pays concerné doit disposer d’une de la végétation herbacée verte, facteurs-clés pour prévoir le
capacité de réaction rapide pour procéder si nécessaire à développement de l’insecte et les pullulations. Des satellites
des traitements préventifs contre les premières pullulations comme METEOSAT, SPOT-VGT, MODIS, SMOS sont utilisés
avant que l’invasion ne s’étende. La rapidité d’intervention est et des perfectionnements sont en cours. Tous ces travaux
essentielle. doivent permettre de rendre encore plus efficace la stratégie
de prévention contre les invasions qui a déjà montré son
En collaboration avec les centres antiacridiens nationaux efficacité au long des 50 dernières années.
et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture, l’unité d’acridologie du Cirad développe, Contact : Michel Lecoq, michel.lecoq@cirad.fr
sur l’Afrique, des travaux pour permettre de détecter les S Le criquet pèlerin,
situations à risque. D’une part, des techniques de biologie Schistocerca gregaria Forskål, grégaire .
moléculaire (marqueurs microsatellites, AFLPs) sont utilisées
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Les actions de recherche sont réalisées L’unité produit des connaissances L’originalité de l’unité réside dans
en partenariat avec des organisations dans le domaine de la biologie et le caractère pluridisciplinaire
internationales (Bioversity de l’écologie des bio-agresseurs, des recherches entreprises qui
International, Cocoa Research Unit, de l’épidémiologie végétale et des associent mycologie, entomologie,
PROMECAFE, International Rubber résistances durables. Ces résultats épidémiologie, dynamique des
Research and Development Board…), contribuent à la mise en place populations, génétique, écologie du
des structures nationales de recherche d’une meilleure gestion des bio- paysage, lutte intégrée, bio-statistique,
(Institut de Recherche Agricole pour agressions, donc à une diminution dans différents contextes agro-
le Développement, Instituto del Café des dégâts et à une amélioration de écologiques et à des échelles allant
de Costa Rica, Empresa Brasileira de la qualité des produits. Ces travaux de l’arbre au paysage en passant par
Pesquisa Agropecuária…) et avec des sont valorisés par la diffusion de l’échelle de la parcelle villageoise et de
opérateurs de développement. Des nouvelles méthodes de prévision et de la plantation industrielle. •••
collaborations transversales existent maîtrise des risques biotiques et par
avec d’autres UMR (BGPI, CBGP, DAP, l’identification de matériel végétal qui 33
etc.). possède une résistance durable.
Biodiversité fonctionnelle

Acridiens ravageurs : plus durables, mise au scientifique, Journal of


point d’outils d’aide Orthoptera Research. Sur
stratégies de prévention à la décision, un plan opérationnel,
et méthodes de lutte limitation l’unité fait partie
de l’impact des principaux
La préservation de l’environnement, environnemental réseaux mondiaux
de la biodiversité, et la diminution de la lutte en acridologie
des quantités d’insecticides antiacridienne regroupant des
nécessaires pour lutter contre en mettant organismes
les invasions de criquets sont à l’épreuve techniques et
au cœur des préoccupations les solutions scientifiques
de l’UPR Écologie et maîtrise alternatives concernés par les
des populations d’acridiens aux insecticides pullulations d’acridiens.
(Acridologie, Cirad). Elle contribue chimiques.
A. Fo
ucart © Cirad Elle est ainsi directement
à améliorer la connaissance des
acridiens ravageurs pour améliorer L’unité est ancrée dans le pôle impliquée dans les instances de
les stratégies de prévention et agronomique montpelliérain et gestion du problème du criquet
les méthodes de lutte afin de fait partie des membres du réseau pèlerin via les liens tissés avec
mieux gérer ce risque naturel thématique de recherche avancée l’Organisation des Nations Unies
aux conséquences économiques, « Montpellier Agronomie et pour l’alimentation et l’agriculture
sociales et environnementales Développement durable » d’Agropolis (et son service d’information sur
catastrophiques. Fondation. Elle est rattachée à la les acridiens) et la Commission de
Structure Fédérative de Recheche lutte contre le criquet pèlerin en
L’unité cherche, tout d’abord, (SFR)« Montpellier Environnement- région occidentale avec laquelle elle
à mieux comprendre les bases Biodiversité » et est laboratoire a passé un accord de coopération
biologiques et écologiques des d’accueil de l’école doctorale scientifique et technique. Des
processus d’invasion acridiennes : « Territoires,Temps, Sociétés et collaborations étroites existent avec
compréhension des phénomènes Développement » (voir page 81). de nombreux services antiacridiens,
d’agrégation et de grégarisation, en particulier d’Afrique de l’Ouest,
dynamique et génétique des L’unité a développé un large du Maghreb et de Madagascar.
populations de criquets de très réseau, mondial, de partenariats Enfin, l’unité fait partie de
basse densité précédant les phases scientifiques et techniques sur le l’Association for Applied Acridology
d’invasion, fonctionnement des problème acridien. International, association
aires grégarigènes et usage de internationale de scientifiques et
la télédétection spatiale pour le Elle collabore tout spécialement avec d’experts pour l’amélioration de la
repérage précoce des conditions l’université de Sydney en Australie gestion des problèmes acridiens.
écologiques favorables aux mais aussi avec de nombreuses Pour son fonctionnement l’unité
pullulations. Elle tente, par ailleurs, autres universités et organismes dispose de ressources financières
d’améliorer les modes de gestion de recherche de par le monde du Cirad et de celles résultant
du risque acridien : estimation de (par exemple le Centre régional de contrats de recherche, de
l’impact économique et social des AGRHYMET au Niger, institution développement et de missions
criquets, justification et évaluation spécialisée du Comité Permanent d’expertise pour des partenaires
de l’efficacité des stratégies de Inter-États de Lutte contre la publics comme privés, nationaux
lutte, détermination des modes Sécheresse dans le Sahel). Elle ou internationaux.
de gouvernance des dispositifs de contribue à l’animation de la Société
prévention les plus efficaces et les internationale des Orthoptéristes
(Orthopterists’ Society) et de sa revue
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

S Essaim de criquets migrateurs à


M. Lecoq © Cirad

Madagascar lors de l’invasion de


1996-2000.
Vignette - Criquet pèlerin, Schistocerca
gregaria Forskål, solitaire.

34
S Suivis des mouvements d'un
oiseau par télémétrie satellite pour
comprendre la dispersion du virus
H5NI (agent de la grippe aviaire).
N. Gaidet © Cirad

Compréhension et L’UPR mène ainsi des recherches sur aussi aux Suidae (potamochères) et
l’écologie des communautés animales aux congénères domestiques (bovins,
gestion des risques impliquées dans l’émergence ou la volailles, porcs). Ces travaux d’écologie
sanitaires liés aux persistance de zoonoses, telles que la de terrain bénéficient au sein de
grippe aviaire, la fièvre de la vallée du l’UPR—ou au travers de partenariats—
animaux sauvages et rift ou la tuberculose bovine. d’un appui en système d’information
domestiques Elle s’intéresse plus particulièrement géographique (SIG), télédétection, bio-
aux systèmes multi-espèces statistique, modélisation et analyses
Dans les écosystèmes tropicaux, les « homme–faune–bétail » dans des sérologiques ou virologiques.
populations animales sauvages sont espaces faiblement anthropisés
soumises aux changements globaux, d’Afrique subsaharienne ou en L’unité coordonne ou participe à
parmi lesquels la transformation zones rurales périurbaine d’Asie des projets financés par l’Agence
des habitats et de leurs vocations, du Sud-Est. Les travaux portent sur Nationale de la Recherche, le ministère
dans un contexte de changement l’écologie de ces communautés en français des Affaires étrangères et
climatique et d’intensification des s’interrogeant (1) sur les facteurs européennes (Fonds de solidarité
échanges économiques. C’est ainsi biophysiques, écologiques et prioritaire), l’Union européenne ainsi
que les contacts entre l’homme, les anthropiques qui agissent sur que l’Organisation des Nations Unies
animaux domestiques et une faune l’émergence, la circulation et la pour l’alimentation et l’agriculture
sauvage encore bien diversifiée persistance des pathogènes et (2) sur ou l’Organisation mondiale de la
s’intensifient, et ce bien souvent au le rôle que peut y jouer la diversité santé animale. Elle entretient un
détriment de tous. Ces interactions fonctionnelle, spécifique et génétique partenariat important avec des unités
« homme–faune » impliquent des populations animales y compris de recherche du CNRS et de l’Inra,
en effet des risques croissants à celle des pathogènes. Une dernière avec les écoles vétérinaires, avec
la fois pour la conservation des question de recherche (3) concerne les universités via la participation à
populations sauvages et pour le la mobilité des individus et des des masters Recherche et des écoles
développement des communautés populations et leurs déterminants doctorales (dont UM2, Paris 6 et 10).
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

rurales. L’émergence, la circulation comme facteur de contacts entre


et la transmission de maladies composantes d’une communauté. Elle collabore également avec des
communes aux animaux sauvages et équipes européennes (dont Erasmus
domestiques ainsi qu’aux hommes Les terrains d’études s’organisent en et Wageningen, Pays-Bas, Padova,
en est un très bon exemple. un réseau de sites « observatoires » Italie, Kalmar, Suède, Londres, UK),
complémentaires centrés sur des des universités du Sud (dont les
Les travaux de l’unité propre zones humides (Delta du Niger au universités du Zimbabwe, de Pretoria,
de recherche Animal et Gestion Mali, Lac Aloatra à Madagascar, du Niger, de Thaïlande), le réseau
Intégrée des Risques (UPR rizières en Asie du sud-est), sur les des Instituts Pasteur ou l’United
AGIRs, Cirad) se focalisent sur périphéries des espaces protégés (parc States Department of Agriculture
la compréhension et la gestion transfrontalier du Limpopo en Afrique (USDA). Sur le terrain et pour le
des risques sanitaires liés aux australe) ou en forêt humide (Gabon). volet relatif à la surveillance et aux
populations animales sauvages et L’UPR s’intéresse aux herbivores contrôles des maladies, l’UPR travaille
domestiques et à leurs interactions (buffle africain), à l’avifaune aquatique avec les services vétérinaires et les 35
au sein de communautés. (Anatidae, Laridae, Limicoles…) mais gestionnaires des espaces protégés. •••
Biodiversité fonctionnelle

Biodiversité et fonctionnement
des réseaux trophiques des écosystèmes marins côtiers
La biodiversité des systèmes écologiques concerne non herbivore jouant un rôle significatif dans la séquestration du
seulement celle des organismes qui les composent mais aussi carbone dans les zones océaniques.
celle de leurs nombreuses interactions (prédation, compétition,
mutualisme, parasitisme, etc.). Ces relations entre organismes Il est avéré que les activités humaines modifient de plus en
impliquent que l’extinction d’une espèce peut provoquer une plus l’environnement et que ces modifications concernent
disparition ou une prolifération des autres espèces directement aussi bien des changements climatiques à l’échelle globale
ou indirectement via des réactions en cascades. Les organismes (comme l’augmentation de température, des radiations
et les interactions qui les lient forment les réseaux trophiques, ultraviolettes et de la pression de gaz carbonique) que ceux
et la diversité des organismes et de leurs interactions influence plus localisés (comme l’eutrophisation et la surpêche). Les
la stabilité et la résilience de ces réseaux face aux changements changements environnementaux affectent les réseaux trophiques
environnementaux. planctoniques soit directement en modifiant la physiologie des
organismes, soit indirectement en modifiant les interactions
Dans les écosystèmes marins, deux types principaux de entre les communautés, et/ou via le changement des facteurs
réseau trophique peuvent être distingués : le réseau trophique abiotiques (comme la disponibilité en nutriments). Afin de
classique—ou herbivore—dominé par les communautés comprendre les modifications de la diversité des réseaux
phytoplanctoniques (producteurs primaires), généralement trophiques et du fonctionnement des écosystèmes marins
de grande taille, alimentant le zooplancton et les poissons, et côtiers consécutives aux changements environnementaux, il
le réseau trophique microbien dominé par les communautés est indispensable de prendre en compte aussi bien leurs effets
microbiennes autotrophes (cyanobactéries, phytoplancton de directs que ceux indirects, ce qui est appréhendé par l’UMR
petite taille) et hétérotrophes (flagellés et ciliés). Le réseau ECOSYM.
microbien domine plutôt dans les zones oligotrophes ou
pendant les périodes peu productives des écosystèmes marins Contact : Marc Bouvy, marc.bouvy@ird.fr
contribuant peu à l’exportation de matière à l’inverse du réseau

Écologie marine, et Marie Curie (UPMC) en 1985, le


laboratoire a rapidement adopté le
biogéochimie,
Autres équipes statut d’Observatoire Océanologique
microbiologie et biologie de l’Institut National des Sciences de
concernées par ce thème l’Univers. À ce titre, il assure un suivi
d’organismes modèles
UMR TETIS régulier et à long terme de différents
Territoires, Environnement,Télédétection marins paramètres du milieu. Ce suivi
et Information Spatiale intègre aujourd’hui des paramètres
(AgroParisTech, Cemagref, Cirad) Le laboratoire ARAGO (Observatoire biologiques. Il entretient des liens
58 scientifiques dont 10 impliqués
Océanologique de Banyuls-sur- très étroits avec les collectivités
dans la thématique « Biodiversité »
Directeur : Jean-Philippe Tonneau Mer, CNRS, IRD, UPMC) est un territoriales en leur apportant
jean-philippe.tonneau@cirad.fr lieu privilégié pour l’étude de la son expertise dans le domaine de
http://tetis.teledetection.fr biodiversité dans le département l’environnement littoral et côtier.
X Présentation page 54 des Pyrénées-Orientales et, plus
UR Biens et Services des Écosystèmes généralement, en Languedoc- À son origine, le laboratoire servit
Forestiers Tropicaux : intégrer les enjeux Roussillon. Situé sur une côte d’abord de base pour la récolte de
liés aux changements globaux rocheuse, à l’extrémité orientale matériel et il devint rapidement
(Cirad) de la chaîne des Pyrénées, et à le cadre de multiples découvertes
36 scientifiques l’extrémité Ouest du Golfe du Lion, dont celles des canyons et de leur
Directeur : Alain Billand,
ce site bénéficie d’un environnement richesse biologique, de la division
alain.billand@cirad.fr
www.cirad.fr/ur/bsef
exceptionnel par la diversité des cellulaire chez l’oursin ou encore
X Présentation page 49 biotopes qui se succèdent entre du plus petit eucaryote connu à ce
les sommets du Mont Canigou jour, sans compter la découverte et la
UR Green
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Gestion des Ressources Renouvelables et de la forêt de la Massane et les description, encore aujourd’hui, de
Environnement profondeurs des canyons sous- très nombreuses espèces biologiques.
(Cirad) marins. Cette richesse biologique est Il a toujours été fréquenté
15 scientifiques en partie liée à ce gradient d’altitude et dirigé par des chercheurs
Directrice : Martine Antona, qui va de près de 1 000 mètres au internationalement reconnus et
urgreen-perm@cirad.fr niveau de la Massane à moins de plusieurs prix Nobel y ont séjourné.
www.cirad.fr/ur/Green 1 000 mètres sous la surface de la
X Présentation page 60
mer, en moins de 60 kilomètres. Le laboratoire dont les recherches ont
USDA-ARS-EBCL
toujours été orientées vers l’étude de
Laboratoire Européen
Ce laboratoire a quatre grandes la biodiversité a donné naissance à
de Lutte Biologique
9 scientifiques missions : la formation et la diffusion deux réserves naturelles (forêt de la
Directeur : Kim Hoelmer, des connaissances, la recherche, Massane, réserve marine de Cerbère-
khoelmer@ars-ebcl.org l’observation et l’accueil. Devenu un Banyuls). Dans le domaine terrestre,
36
www.ars-ebcl.org laboratoire du CNRS en 1967, et une les recherches actuelles sont des
X Présentation page 20 école interne de l’Université Pierre recherches accueillies.
Flagellés
hétérotrophes

Virus Bactéries Ciliés


Copépodes

Phytoplancton
de petite taille
<20 μm

Phytoplancton Bivalves,
de grande taille poissons...

Réseau trophique microbien Macro-organismes du


réseau trophique herbivore
S Schéma simplifié du réseau trophique
microbien et du réseau trophique herbivore.
Les flèches mettent en évidence la prédation
et/ou la filtration des proies par les prédateurs. B. Mostajir & F. Vidussi © Équipe RESEAUX

Les recherches se déclinent en faire découvrir à différents publics, communautés d’espèces ainsi que
plusieurs domaines d’excellence dont les scolaires, la biodiversité le dysfonctionnement général de
que sont l’écologie marine, la méditerranéenne marine et l’écosystème. Dans ce contexte,
biogéochimie, la microbiologie et terrestre au travers d’un espace l’UMR Écologie des systèmes
la biologie d’organismes modèles de médiation scientifique appelé marins côtiers (ECOSYM CNRS,
marins (oursin, Ostreococcus, « Biodiversarium ». Cette structure se IRD, UM2) focalise ses recherches
Amphioxus, Loup...). Elles s’appuient décline en deux sites de vulgarisation sur l’étude des « effets des
sur de solides partenariats nationaux, des connaissances : l’aquarium changements locaux et globaux
européens et internationaux et et le jardin méditerranéen. Des liés à l’anthropisation sur les
de fortes collaborations avec le espaces interactifs ouverts au public écosystèmes marins côtiers, les
monde industriel, notamment dans permettent de faire découvrir les communautés, les populations et
le domaine des biotechnologies espèces méditerranéennes terrestres les organismes qui les composent ».
marines et de la pharmacologie. et marines mais aussi les recherches Elle repose sur l’analyse de
Quatre UR sont intégrées au sein menées au laboratoire et de faire la diversité de ces systèmes
de l’observatoire dont trois unités découvrir aux plus jeunes le métier écologiques en considérant
CNRS/UPMC : de chercheur. les principales catégories de
„ LOMIC (Laboratoire micro- et macroorganismes
d’Océanographie Microbienne) ; Le laboratoire ARAGO a récemment présentes à différentes échelles
„ LECOB (Laboratoire de été reconnu par la communauté d’organisation et de leurs réponses
d’Ecogéochimie des Environnements européenne comme l’une des aux modifications des facteurs
Benthiques) ; grandes infrastructures de recherche environnementaux.
„ BIOM (Laboratoire de Biologie en biologie marine pour les 20
Intégrative des Organismes Marins) ; prochaines années. La démarche scientifique
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

„ COREUS (Laboratoire de d’ECOSYM est orientée par


Biocomplexité des écosystèmes (i) la définition d’un type
coralliens, unité IRD/UPMC).
Changements d’objet (les écosystèmes marins
environnementaux côtiers, les communautés et les
Une unité de service (US) apporte populations qui les composent),
son soutien aux UR grâce à la mise
et écosystèmes (ii) la formalisation des questions
en commun de moyens logistiques et marins côtiers relatives aux conséquences des
analytiques et coordonne également changements environnementaux
les autres missions de l’observatoire. La dynamique des écosystèmes sur les principales composantes
marins côtiers est dépendante des biologiques (du niveau individuel
Dans le cadre de sa mission de activités anthropiques locales qui à celui de l’écosystème), et
diffusion des connaissances, se surajoutent aux modifications (iii) l’élaboration ou le
le laboratoire développe un globales des changements développement d’outils permettant
vaste programme de médiation climatiques, pouvant entrainer de comprendre et d'anticiper les
37
scientifique dont l’objectif est de l’altération de la structure des effets de ces changements. •••
Biodiversité fonctionnelle

M. Taquet © FADIO/IRD-Ifremer

Ces approches s’appuient sur le „ contribuer à l’élaboration des bases nos capacités expérimentales in
couplage entre les trois piliers conceptuelles et méthodologiques vitro en petit volume et de créer
méthodologiques qui supportent pour la gestion des ressources et des une interface entre ces moyens et
l’acquisition des connaissances et services écosystémiques fournis par des utilisateurs extérieurs. Deux
l’analyse des systèmes écologiques : les milieux marins côtiers. implantations secondaires (Dakar,
l’observation, l’expérimentation Hanoï) permettent de développer des
et la modélisation. Les approches L’UMR dispose d’un potentiel de projets de recherche et de formation
conceptuelles et les supports recherche et de formation dans en partenariat sur les thématiques de
méthodologiques doivent aussi le domaine de l’écologie et de la l’unité dans les pays du Sud.
s’inscrire dans les dimensions biologie marine côtière, remarquable
spatiales et temporelles qui à plusieurs titres : Changements globaux
caractérisent les systèmes marins „ mixité des personnels (organismes
côtiers. Au-delà de la compréhension d’appartenance et missions) ;
et écosystèmes marins
des actions des facteurs physico- „ équilibre entre potentiels de exploités
chimiques sur les caractéristiques recherche et de formation ;
structurelles et fonctionnelles des „ masses critiques atteintes par L'UMR Écosystèmes marins
écosystèmes marins côtiers, il grandes catégories de compartiments exploités (EME, Ifremer, IRD,
s’agira d’étudier particulièrement biologiques. UM2), a pour objectif d’étudier
les interactions homme-littoral-mer, l’impact des changements globaux
benthos-pelagos, macroorganismes- Différents supports techniques sur les écosystèmes marins, leur
microorganismes qui sont au mutualisés permettent la mise en gouvernance et leur exploitation et
cœur des équilibres/déséquilibres œuvre des activités de recherche de définir des scénarios d'évolution
constatés. d’ECOSYM : deux services à l'aide de modèles et d'analyses
communs, six plateaux techniques empiriques.
Les trois priorités scientifiques et une plateforme de Microbiologie
d’ECOSYM sont : Expérimentale (MICROBEX) situés L'UMR EME est composée de trois
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

„ décrire, comprendre et modéliser sur le campus de l’UM2, et le site équipes de recherche, et de trois
les effets des changements d’expérimentation et d’observation pôles transversaux :
environnementaux d’origine locale MEDIMEER (Mediterranean Platform „ L’équipe de recherche Habitats
et globale sur les composantes for Marine Ecosystem Experimental et dynamique des ressources
biologiques (réseaux, communautés, Research) localisé à la Station (organisation et stratégies adaptatives
populations, organismes) des Méditerranéenne de l’Environnement des ressources halieutiques) étudie
milieux marins côtiers en termes de Littoral (UM2) à Sète qui constitue la structuration des différents
capacités adaptatives, de diversité et le second site métropolitain niveaux des écosystèmes marins
d’interactions ; d’implantation de l’unité. La création à méso-échelle en relation avec le
„ estimer les conséquences des de la plateforme de microbiologie changement global. Elle s’intéresse
modifications structurelles au expérimentale permet à la fois de à la corrélation de la dynamique
sein des assemblages de micro- regrouper une partie des soutiens spatio-temporelle de la productivité,
et macroorganismes sur les techniques de l’unité qui concernent des interactions trophiques et des
38 fonctions qu’ils exercent dans leurs la culture et la caractérisation des dynamiques des populations avec les
écosystèmes ; microorganismes, de conforter dynamiques physiques.
BIOPS : BIOdiversité des milieux
PélagiqueS marins de l’Océan Indien
Si les écosystèmes terrestres ont fait l’objet d’attentions particulières dans la communauté
scientifique, les écosystèmes marins pélagiques restent encore méconnus du fait de leur
accès difficile, alors que la biodiversité marine est une richesse naturelle et culturelle pour de
nombreux pays du Sud comme les îles de l’Océan Indien. Le programme BIOPS, financé par la
Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité, vise à étudier la biodiversité marine pélagique
dans l’Ouest de l’Océan Indien à travers un large éventail de sources de données dans l’objectif
de caractériser cette biodiversité pélagique et d’en assurer son suivi. Le projet s’attache à établir
un inventaire de la biodiversité pélagique à partir de divers « échantillonneurs » qui sont, pour
la première fois, réunis et utilisés dans cet objectif : (i) les bateaux de pêche de grands poissons
pélagiques (observateurs embarqués sur les palangriers), (ii) les grands poissons prédateurs
qui échantillonnent les niveaux trophiques intermédiaires par leur comportement alimentaire
opportuniste, (iii) les dispositifs de concentration de poissons qui ont la capacité naturelle
d’agréger de nombreuses espèces pélagiques. Les analyses visent (i) à déterminer les indices
les plus pertinents pour caractériser la biodiversité pélagique à partir de cet ensemble varié de
données, (ii) à analyser leur évolution temporelle et spatiale.

Outre un état des lieux de la biodiversité marine pélagique dans l’ouest de l’Océan Indien,
incluant analyses rétrospectives et nouvelles données acquises au cours du projet, BIOPS
proposera également à son terme des méthodes de suivi (monitoring) de cette biodiversité
incluant des systèmes de collectes de données régulières et originales par les pays du Nord et
les pays du Sud, et des outils d’analyses rapides et robustes pour déceler des changements de
SBanc multi spécifique cette biodiversité et les causes de ces évolutions (changements climatiques ou anthropiques).
de poissons sous un dispositif de concentration
de poissons dans l’océan Indien. Contact : Frédéric Ménard, Frederic.Menard@ird.fr

„ L’équipe de recherche Réseaux Le pôle Enseignement-Formation L’ensemble de ces processus sont


trophiques et biodiversité étudie le encadre la formation universitaire et en interaction avec l’atmosphère et
fonctionnement des écosystèmes le réseau des écoles doctorales : affectent le climat.
en utilisant des traceurs (contenus „ au niveau national, avec le
stomacaux, isotopes stables, module « Approche écosystémique Le défi posé aux scientifiques
contaminants) et des modèles des ressources marines exploitées » est de décrire et comprendre les
couplés spatialisés permettant de dispensé en master M2 et en contrôles environnementaux
mieux comprendre la résilience et les doctorat au sein de la formation des communautés microbiennes
changements de régime. « Bioressources aquatiques en marines de manière à prédire les
„ L’équipe de recherche Exploitation, environnement méditerranéen conséquences des changements
filières et gouvernance s’intéresse à la et tropical » de l’école doctorale globaux sur la biologie et la chimie
dynamique des marchés mondiaux « Systémes intégrés en Biologie, des océans. Les manifestations
et le comportement des acteurs Agronomie, Géosciences, des changements globaux incluent
(couplages bioéconomiques à grande Hydrosciences et Environnement » ; non seulement les modifications
échelle, stratégie des flottilles, gestion „ au niveau européen, sur le de la température des océans, de
des rejets et prises accessoires), à la thème de « l'écologie marine la circulation, de la disponibilité
gouvernance des pêcheries et leur quantitative » avec l'appui du des sels nutritifs et du pH liées à
évolution dans le cadre de l'approche Consortium EUR-OCEANS l’augmentation des gaz à effet de
écosystémique. (European Network of Excellence for serre, mais aussi l’altération de
Ocean Ecosystems Analysis) hébergé l’environnement marin associée
Le pôle Observatoire méditerranéen et au Centre de recherche halieutique à une pression anthropique
tropical est structuré en deux équipes : méditerranéenne et tropicale de croissante (destruction d’habitats,
„ L’Observatoire méditerranéen et Sète (France). eutrophisation, pollution, etc.).
tropical assure le suivi statistique et
scientifique des pêches tropicales L’introduction des outils
thonières françaises de surface Microorganismes des moléculaires il y a 20 ans à l’étude
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

dans les océans atlantique et indien écosystèmes marins et des micro-organismes dans
et le suivi des pêches côtières les océans a permis de révéler
méditerranéennes. changements globaux une exceptionnelle diversité
„ Le projet Écoscope est un dispositif phylogénétique et fonctionnelle qui
de capitalisation, de valorisation et Les microorganismes jouent un rôle reste encore largement inexplorée.
de diffusion des savoirs acquis au essentiel dans la structuration et le Alors que moins d’1 % des bactéries
sein de l'unité. fonctionnement des écosystèmes marines sont à ce jour cultivables
marins. Ils participent aux au laboratoire, le développement
Le pôle Expertise des Pêcheries transformations chimiques qui, à de nouvelles approches culturales
tropicales et méditerranéennes l’échelle géologique, ont déterminé des micro-organismes reste
recouvre les activités ayant trait aux la composition de l’atmosphère un challenge constant pour les
diagnostics et avis individuels ou et l’équilibre des principaux sels microbiologistes afin de décrire
collectifs sur les pêcheries et sur les nutritifs des océans dont dépend les propriétés écologiques et
ressources dans le cadre de l'approche le phytoplancton pour effectuer la biotechnologiques d’espèces encore 39
écosystémique des pêches. production primaire. inconnues. •••
© O. Ruë & F. Marret S Banc d’arguin, Nouakchott, Mauritanie.

Dans ce contexte, les objectifs dans différents environnements indirectement dans une centaine
du Laboratoire d’Océanographie océaniques (e.g. Méditerranée, Océan de pays, pour la plupart du Sud. La
Microbienne (UMR LOMIC, CNRS, Indien, Océan Arctique) et sont France, avec 55 000 km² de récifs
UPMC) de Banyuls-sur-Mer sont : couplées à un travail de laboratoire coralliens, a la responsabilité d'un des
„ d'identifier les principaux acteurs lié à l’étude de la physiologie de plus grands ensembles récifaux au
et quantifier les processus-clés modèles de micro-organismes monde. Acquérir les connaissances
qui déterminent les propriétés marins tels que la microalgue fondamentales sur la biodiversité
biogéochimiques de l’océan ; Ostreococcus tauri et à l’isolement pour promouvoir les concepts de
„ de comprendre le lien entre et la description de nouvelles gestion durable du développement
la diversité des communautés souches bactériennes ainsi qu’à est essentiel à la préservation de ces
microbiennes, leurs fonctions/ la recherche de leurs potentialités écosystèmes.
activités métaboliques, et les en termes de bioremédiation et
caractéristiques de l’environnement ; de production de biomolécules à L’état de santé des récifs coralliens,
„ d’étudier le lien entre la intérêt pharmacologique et dermo- leur biodiversité et leur devenir,
physiologie des micro-organismes et cosmétique. dans le contexte d’un changement
leur environnement ; global, interpellent la communauté
„ de valoriser les micro-organismes Le travail du LOMIC s’appuie sur le scientifique. Ces questions dont la
marins en partenariat avec le monde service d’observation, la souchotèque composante sociétale est importante,
industriel. de bactéries marines ainsi que se traduisent par des recherches
les plateformes de cytométrie visant à étudier la biocomplexité de
Pour répondre à ces différentes et de biologie moléculaire de ces écosystèmes. L’UR Biocomplexité
questions, le LOMIC s’est structuré l’Observatoire Océanologique de des écosystèmes coralliens de l’Indo-
en quatre équipes : Banyuls-sur-Mer. Pacifique (COREUS, IRD, UPMC)
„ Réponses et fonctions des micro- tente d’y répondre en étudiant la
organismes en biogéochimie marine structure de l’écosystème corallien
„ Biodiversité et biotechnologie
Structures et fonctions et ses fonctions à différentes échelles
microbiennes des écosystèmes coralliens spatiales et organisationnelles.
„ Équipe mixte Pierre Fabre/ CNRS/ Il s’agit par exemple d’analyser
UPMC Les écosystèmes coralliens les mécanismes d’érosion de la
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

„ Biologie systémique des réponses représentent, avec les mangroves biodiversité et ses conséquences à
environnementales et les herbiers marins, les habitats long terme sur le fonctionnement
majeurs du littoral des zones et notamment les services de
Les différentes compétences tropicales et intertropicales. l’écosystème. Cette démarche
regroupées au sein du LOMIC Réservoirs de biodiversité, permet de mieux comprendre
(biogéochimie, génétique, complexité des réseaux trophiques la résistance et la résilience des
physiologie intégrative) sont mises et des interactions biotiques, forte systèmes en s’intéressant notamment
en synergie afin de proposer des structuration spatiale et production aux changements de phase. L’unité
approches originales couplant élevée, sont les caractéristiques est souvent amenée à établir un
les techniques des « omiques » majeures de ces écosystèmes. diagnostic de l’état de santé des récifs,
(génomique, métagénomique, Complexes et fragiles, le récif quantifier l’efficacité des mesures
transcriptomique, protéomique) corallien et les écosystèmes associés de protection mises en place et
aux mesures biogéochimiques sont en danger ainsi que les quelques décliner les stratégies de conservation
40
associées aux micro-organismes. 500 millions de personnes, qui qui peuvent être proposées pour
Ces recherches sont conduites en dépendent directement ou maintenir la biodiversité, les services
écosystémiques et la ressource des appel à projets du ministère de dans sa transformation. À l’interface
halieutique en milieu corallien. l’Outre-Mer et du Fonds Pacifique, de eau-sédiment, la combinaison
l’Agence Française de Développement des ressources énergétiques et des
Outre l’observatoire Océanologique (Coral Reef Initiative for South contraintes environnementales
de Banyuls-sur-Mer, l’unité compte Pacific) et enfin du ministère de exerce une pression très forte sur les
quatre autres implantations l’Environnement par le programme communautés benthiques et favorise
géographiques, dans les océans IFRECOR (Initiative Française pour la mise en place de consortiums
Pacifique et Indien ainsi que dans les REcifs Coralliens). COREUS est complexes capables d’exploiter
les Caraïbes. Son implantation membre du groupe de recherche l’énergie disponible.
principale est en Nouvelle-Calédonie. international « Écosystèmes
L’UR regroupe un large éventail coralliens » et participe au groupe de Comprendre les mécanismes qui
de compétences en biologie et recherche BioChiMar (biodiversité gouvernent l’établissement de
en écologie, en taxonomie, en et chimiodiversité marines). L’unité la biodiversité en réponse à la
phylogénie, en biogéographie et inscrit ses activités scientifiques dans disponibilité de la ressource ainsi
phylogéographie, en génétique le cadre du Grand Observatoire de que leurs relations réciproques le
des populations, en halieutique la biodiversité marine et terrestre long du continuum côtier-profond,
et gestion des ressources, ainsi du Pacifique Sud où elle anime l’axe est l’objectif central des recherches
qu’en télédétection marine et dédié au volet marin. du Laboratoire d’Écogéochimie
modélisation. La diversité des des Environnements Benthiques
compétences permet de développer (LECOB, CNRS, UPMC). La démarche
une approche comparative, intégrée Biodiversité des privilégiée par le laboratoire
et multidisciplinaire, et d’apporter environnements se concentre sur l’existence
des réponses aux grands problèmes d’interactions d’intensités variables
biocomplexes auxquels l’écosystème benthiques entre organismes entre eux et avec les
corallien ainsi que les autres grands composantes chimiques et physiques
écosystèmes de la planète sont Les environnements benthiques sont de leur environnement. Elle vise à
confrontés aujourd’hui. par nature des zones de transfert, de poser les bases, au travers de l’étude
transformation et d’accumulation de la de réseaux « écogéochimiques »
Outre les budgets récurrents matière. Cette matière sert de support complexes, d’une approche nouvelle
des tutelles, l’unité bénéficie de à des communautés très diversifiées, des relations entre diversité des
financements de l’Agence Nationale des microorganismes à la macrofaune, communautés, transfert d’énergie
de la Recherche de l’Europe (Fonds en passant par la meiofaune dont la et processus de transformation de
européen de développement), des taille des individus ne dépasse pas le la matière dans les environnements
territoires (programme ZONECO) millimètre et qui jouent un rôle majeur benthiques. •••

F. Lebaron © Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer


S Etude des impacts de
l'activité minière sur les récifs et
lagons de Nouvelle-Calédonie.

Écosystèmes coralliens et gestion durable


Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

En Nouvelle-Calédonie, le défi est de savoir jusqu’à quel point organiser la fréquentation du lagon et la pêche, et ainsi limiter
les richesses littorales et côtières peuvent supporter sans les dégradations du milieu.
dégradation irréversible la multiplication des activités humaines,
notamment celles liées à l’exploitation du nickel qui constitue De 2006 à 2008, des enquêtes de pêche et des suivis de
le moteur économique de ce pays. Évaluer les perturbations l’activité de pêche de crabes et de poissons récifaux, ont
qui en résultent, directement ou indirectement, constitue un montré l’importance de la pêche non-professionnelle dans
enjeu crucial. Pour y répondre, l’unité de recherche COREUS cette zone. Si aujourd’hui la pression de la pêche y reste encore
et ses partenaires, en collaboration avec les collectivités raisonnable, on peut prédire un risque de surexploitation des
territoriales, ont développé dans la province Nord le projet « ressources avec l’augmentation de la pression anthropique
Cogestion des récifs et lagons à forte valeur patrimoniale en dans cette zone. Ce risque pourra être mieux géré grâce aux
Nouvelle-Calédonie » (COGERON). Ce projet accompagne résultats de ces études.
le projet minier Koniambo de la région Voh-Koné-Poinbout.
Contact : Claude Payri, claude.payri@ird.fr 41
Il s’agit notamment de donner aux parties les moyens pour
Biodiversité fonctionnelle

Projet « Identification et analyse des principes


de fonctionnement du littoral Est-malgache :
vers une gestion intégrée »
E.Rakotoarisoa © Cirad Les littoraux malgaches présentent un intérêt écologique
et économique majeur pour le développement durable de
Madagascar et de la région de l'Océan Indien. Par exemple,
les récifs coralliens et les mangroves, sites de reproduction
des crevettes et de la plus grande partie de la faune littorale,
représentent un revenu potentiel annuel respectivement
d'environ 100 à 200 millions d'euros. Ce revenu inclut les
services environnementaux que ces habitats procurent.
Maintenir la diversité, la santé, les complémentarités des
écosystèmes littoraux malgaches est donc essentiel. Or,
aujourd’hui, les écosystèmes littoraux sont gravement menacés
par des phénomènes naturels mais surtout par les activités
humaines. Ces constats suscitent des questions sur l'urgence
et la nécessité d’instaurer de modes de gestion adéquats aux
espaces littoraux : qu'en est-il de la possibilité de mettre en
place une gestion intégrée des littoraux malgaches et quels sont
les modes de suivi-évaluation pertinents à instituer pour aboutir
à la protection des littoraux et surtout au développement
durable ?

Pour répondre à ces questions, cette étude se fonde sur


une approche de type systémique, qui favorise la prise en
S Usages contraires de la mer à compte des différentes échelles où s’opèrent des interactions
Madagascar : pêche côtière et exploitation significatives entre les composantes de la biodiversité, les
pétrolière. modalités d'organisation sociale, les politiques publiques
(internationales et nationales), les formes de gouvernance
locale et les activités économiques de mise en valeur. Ce
travail permet une meilleure connaissance des caractéristiques
des écosystèmes présents à Madagascar et de leurs modes
de gestion. Financé par l'Institut Français de la Biodiversité, le
CNRS et l’IRD, ce projet étudie la région Est de Madagascar,
caractéristique en matière de biodiversité des littoraux. Il
implique des chercheurs du Nord et du Sud, issus de diverses
disciplines (droit, économie, biologie, sociologie, anthropologie,
informatique).

Contact: Philippe Karpe, karpe@cirad.fr


Pour plus d’informations : http://sites.google.com/site/gizcmadagascar

Le laboratoire dispose d’un large des communautés benthiques et des des Stations Marines et au groupe
éventail de compétences en populations, le LECOB s’investit dans de recherche ECCHIS dédié aux
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

biologie, écologie, biochimie, ainsi la mise en place d’expérimentations écosystèmes chimiosynthétiques.


qu’en océanographie physique, in situ et en mésocosme afin de Il anime par ailleurs, au niveau
chimie et biogéochimie marines. paramétrer et de valider ces modèles. international, un groupe de travail
Ces compétences permettent du Scientific Committee for Ocean
de développer des approches Outre sa dotation propre de l'institut Research et un groupement de
intégrées multidisciplinaires sur des écologie et environnement du CNRS, recherche européen du CNRS
environnements modèles tels que les l’unité bénéficie de financements DiWOOD (Diversity of organisms
deltas sédimentaires profonds des de ses recherches par deux projets associated with marine wood falls). „
fleuves, les canyons sous-marins ou de l’Agence Nationale de la
les écosystèmes chimiosynthétiques Recherche, deux projets « Ecosphère
profonds. En complément de Continentale et Côtière », un projet
l’observation à long terme de la de chaire de la Fondation Total, deux
biodiversité et de la modélisation projets européens dont un réseau
42 des interactions entre processus de formation par la recherche. Le
chimiques, physiques et dynamique LECOB participe au Réseau National
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

43
H. Farrugior © Ifremer S Mosaïque romaine du haut
empire (27 avant JC – 395 après JC),
musée de Sousse, Tunisie.

Sociétés et
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

biodiversité

44
L' intérêt des sciences humaines et sociales (SHS)
pour la diversité du vivant est bien antérieur à
l’invention du mot « biodiversité ». Mais avec
les débats occasionnés par la préparation et l’analyse de
d’interaction entre diversité biologique et pratiques
sociales sur la nature. Revisiter les « savoirs locaux » à
l’heure de la mondialisation, interroger la constitution
de « patrimoines naturels » au Sud, comprendre les
la Convention sur la diversité biologique, la biodiversité relations entre diversité génétique des plantes cultivées
est devenue l'un de leurs objets de recherche à part et fonctionnement des réseaux sociaux, évaluer les
entière. Cette convention reconnait explicitement que la enjeux et la faisabilité du transfert au Sud d’instruments
diversité des cultures humaines fait partie intégrante de la de valorisation des « produits de la biodiversité » (tels
biodiversité et l’article 8J souligne le rôle central des les indications géographiques, écolabels), rapprocher
« populations locales et autochtones » dans la gestion de connectivité écologique et connectivités socio-
la diversité naturelle. Cependant, l’intérêt des SHS pour territoriales au sujet des aires protégées, questionner
la biodiversité ne se restreint pas à cette composante l’origine politique des conflits autour de la biodiversité
humaine et socioculturelle, mais englobe l’ensemble des et aborder les questions de justice environnementale qui
relations entre biodiversité, sociétés et développement. s’y rattachent… Autant de chantiers pour lesquels nos
équipes ont apporté des approches novatrices et des
Plus récemment, l’importance sociétale de la biodiversité connaissances originales.
a été largement reconnue grâce au processus du
Millenium Ecosystem Assessment (2001-2005) et à la Au fil des ans, la biodiversité est devenue un enjeu
clarification de la notion de services écosystémiques central des relations politiques internationales, les
qui propose un cadre intégrateur pour analyser la pays du « Sud » renvoyant souvent le « Nord » à ses
valeur sociale des écosystèmes et de la biodiversité. responsabilités dans la crise de la biodiversité et posant la
La caractérisation d’une vingtaine de services question du partage des bénéfices issus de la valorisation
d’approvisionnement, de régulation, mais aussi « socio- des richesses biologiques portées par leurs territoires
symboliques et culturels », permet de disposer d’une ou demandant compensation pour les services rendus
typologie exhaustive des relations que les groupes par la conservation. La mise au point d’accords sur les
sociaux entretiennent avec les écosystèmes et la systèmes de propriété, de protection et de valorisation
biodiversité. des éléments de la biodiversité, constitue un enjeu majeur.
Nous avons très largement investi ces questions, avec
Trois niveaux d’analyse offrent des approches des études reconnues sur les marchés des ressources
complémentaires : génétiques, les problèmes de bio-prospection ou les
„ l’étude des usages des écosystèmes et de la questions liées à l’accès et au partage des avantages, ou
biodiversité, par les populations en interaction forte avec encore sur le rôle prépondérant des organisations non
les milieux, mais aussi pour celles qui se pensent non- gouvernementales dans la gouvernance de la biodiversité.
dépendantes de ces services ;
„ l’identification, sans à priori, des valeurs, réelles, Le défi majeur qui se pose à la recherche est de repenser
supposées ou discursives, que ces usages et, parfois, des l’évolution et la gestion de la biodiversité dans le cadre
« non-usages » revêtent pour des populations ; des urgences socio-environnementales du XXIème
„ l’analyse des politiques et stratégies publiques et siècle. La vulnérabilité des sociétés et des territoires
privées qui contribuent avec plus ou moins d’efficacité à du(des) Sud(s) est directement corrélée aux relations
la conservation de la diversité naturelle. complexes entre changement climatique, accaparement
des ressources naturelles pour la sécurité alimentaire ou
Il semble évident que ces questions ouvrent sur des énergétique, mouvements migratoires, aggravation de la
approches pluridisciplinaires : elles trouvent dans pauvreté des utilisateurs directs de la biodiversité, et la
chaque cadre conceptuel des significations spécifiques marginalisation croissante des populations minoritaires
et des instruments d’analyse dont la confrontation ou autochtones.
permettra de préciser la pertinence et les ramifications.
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Il faut également souligner qu’elles offrent un champ Ainsi, au sein des différentes équipes et organismes qui
prometteur tant pour le déploiement de travaux portent cet ensemble de travaux sur la diversité des
académiques que pour des projets plus finalisés, ainsi relations sociétés/biodiversité, on trouve à Montpellier un
que dans les économies industrielles et les pays en large éventail de recherches, tant au niveau disciplinaire
développement. que thématique, dont celles qui suivent ne sont que
l’esquisse d’un panorama varié, riche, large et en devenir.
Dans les pays du Sud, la valorisation des espèces,
des écosystèmes et des processus écologiques, Jean-Michel Salles (UMR LAMETA)
apparaît souvent comme une des conditions d’un & Bernard Moizo (UR Dynamiques socio-
développement économique et social durable. Une environnementales et gouvernance
partie des recherches développées avec les partenaires des ressources)
du Sud porte sur les multiples et complexes formes

45
Sociétés et biodiversité

Économie de la biodiversité, services écosystémiques


et leur utilité sociale afin d’identifier
biodiversité et des services
Les équipes principales les raisons économiques pour mettre
liés aux écosystèmes en œuvre des politiques ambitieuses
Bioversity International
(CGIAR)
de conservation.
Plus de 300 employés dans 20 pays Le Laboratoire Montpelliérain „ Modéliser et tester dans un
Directeur général : Emile Frison, d’Économie Théorique et Appliquée cadre expérimental les instruments
représenté à Montpellier (UMR LAMETA, CNRS, Inra, de ces politiques, sachant que la
par Stephan Weise, Montpellier SupAgro, UM1) conduit biodiversité et les écosystèmes
s.weise@cgiar.org des travaux en sciences économiques, sont majoritairement liés à des
www.bioversityinternational.org organisés autour de cinq axes espaces privés et que les enjeux
X Présentation page 52
thématiques : économie et finance de la conservation sont souvent
Tour du Valat comportementales, choix publics internationaux.
25 scientifiques et éthique sociale, économie de la
Directeur : Jean Jalbert,
concurrence et de la réglementation, Depuis la fin des années 1990, des
jalbert@tourduvalat.org
www.tourduvalat.org politiques de développement durable chercheurs du LAMETA sont impliqués
X Présentation page 53 et gestion des ressources naturelles, dans plusieurs sujets :
économie de la biodiversité et des „ analyse des instruments incitatifs
UMR LAMETA
Laboratoire Montpelliérain d’Économie services liés aux écosystèmes. favorisant la conservation de la
Théorique et Appliquée biodiversité sur des terres privées
(CNRS, Inra, Montpellier SupAgro, UM1) Pour chacun de ces axes, l’objectif (taxes, droits transférables…) ou dans
Une quarantaine de scientifiques est d’associer de façon constructive les pays en développement (transferts
Directeur : Jean-Michel Salles, et productive les réflexions Nord-Sud) ;
sallesjm@supagro.inra.fr fondamentales—bénéficiant de „ analyse de contrats favorisant
www.lameta.univ-montp1.fr
X Présentation page 46
collaborations internationales et la conservation, notamment
valorisées par des publications dans le cadre de mesures agri-
UMR TETIS environnementales (y compris la
académiques et la formation de
Territoires, Environnement,Télédétection
doctorants—et des études plus question de leur allocation par des
et Information Spatiale
(AgroParisTech, Cemagref, Cirad) finalisées, donnant lieu ainsi à des mécanismes d’enchère) ;
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

58 scientifiques dont 10 impliqués partenariats avec des institutions „ réflexions sur les mesures de la
dans la thématique « Biodiversité » françaises et européennes. biodiversité, en particulier celles qui
Directeur : Jean-Philippe Tonneau intègrent les aspects économiques ;
jean-philippe.tonneau@cirad.fr L’économie de la biodiversité et des „ évaluation économique des services
http://tetis.teledetection.fr services liés aux écosystèmes renvoie rendus par les écosystèmes, paysages,
X Présentation page 54
principalement à deux catégories de et stratégies paysannes de gestion des
UR Dynamiques socio-environnementales questions : ressources génétiques.
et gouvernance des ressources „ Analyser les raisons pour lesquelles
(IRD)
la biodiversité et le fonctionnement Le LAMETA est la seule unité de
30 scientifiques dont 20 impliqués
dans la thématique « Biodiversité » des écosystèmes contribuent au recherche française collectivement
Directrice : Geneviève Michon, bien-être social. Ceci implique engagée dans des programmes
genevieve.michon@ird.fr de mener une réflexion en amont de recherche en économie de la
www.mpl.ird.fr/ur199 sur les éléments de mesure de la biodiversité. Il bénéficie à Montpellier
X Présentation page 48 biodiversité et ensuite de mettre d’un réseau de collaborations
46
... suite page 48 en évidence les liens existant entre interdisciplinaires.
A. Beguey © Inra

Quelle est la valeur sociale des insectes pollinisateurs ?


Dans le cadre du programme ALARM (Assessing LArge-scale sur les mêmes bases. Ces chiffres, pour importants qu’ils
environmental Risks for biodiversity with tested Methods), des paraissent, ne représentent cependant qu’environ 0,5 % du
chercheurs du LAMETA et du Laboratoire Pollinisation & produit brut mondial cette année-là, bien qu’ils correspondent
Écologie des Abeilles (Inra Avignon) ont évalué le service de à une hypothèse de disparition totale instantanée. Des
pollinisation rendu par les insectes, en particulier les abeilles scénarios ont permis de simuler l’évolution de la vulnérabilité
(Apiformes), à la production agricole mondiale. L’étude porte des agricultures européennes, montrant que les agricultures
sur les 100 principales cultures pour l’alimentation humaines méditerranéennes seraient à priori plus sensibles que celles
dont 46 dépendent des insectes (ce n’est pas le cas des céréales d’Europe du Nord. Dans un cadre d’analyse plus large, il apparaît
et des tubercules). En appliquant un ratio de dépendance, la que les conséquences du déclin seraient en partie compensées
valeur de la production menacée a été estimée à 153 milliards par des substitutions qui limiteraient les pertes de bien-être,
d’euros, soit environ 10 % de la valeur de la production agricole mais la robustesse de ces résultats demande évidemment à être
mondiale en 2005. Les catégories de cultures les plus affectées précisée.
sont les stimulants (café, cacao), les fruits et les légumes. Cette
question avait été suscitée par le large débat relatif au déclin Contacts : Nicola Gallai, gallai@supagro.inra.fr
des pollinisateurs et la question est donc de savoir quelles en Jean-Michel Salles, sallesjm@supagro.inra.fr
seraient les conséquences économiques. & Bernard Vaissière, bernard.vaissiere@avignon.inra.fr

Une première analyse, à partir de la sensibilité des Pour plus d’informations : www.alarmproject.net
consommateurs aux variations de prix qui résulterait d’une
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

disparition des insectes pollinisateurs, a abouti à estimer les S Abeille sur une fleur de cosmos.
pertes de bien-être social entre 2 et 300 milliards d’euros

Ses membres ont été sollicités pour une réflexion sur les indicateurs et les de l’introduction de certaines
des expertises collectives, comme évaluations de la biodiversité ; espèces ;
celle de l’Inra sur les relations „ la modélisation de mécanismes „ l’économie des politiques du
« agriculture-biodiversité » ou incitatifs—notamment paysage ;
le rapport du Centre d’Analyse internationaux—pour les politiques „ l’évaluation des aires marines
Stratégiques sur l’approche de conservation ; protégées et la gestion spatiale des
économique de la biodiversité et des „ la gestion et le partage des risques ressources halieutiques. •••
services liés aux écosystèmes. liés à la biodiversité et aux services
écosystémiques ;
Les projets en cours portent sur : „ l’analyse des politiques de lutte
„ l’analyse des objectifs assignés aux contre les espèces envahissantes, de
47
politiques de conservation y compris façon à intégrer les effets ambivalents
Sociétés et biodiversité

Autres équipes Relations Nature- environnementales », « Politiques de


concernées par ce thème l’environnement », « Gestion sociale
Sociétés et gouvernance de l’eau » et « Régulations foncières ».
UMR AMAP
botAnique et bioinforMatique de la biodiversité Leurs travaux concernent :
„ les forêts construites, détruites,
de l’Architecture des Plantes
(Cirad, CNRS, Inra, IRD, UM2) L’UR Dynamiques socio- reconstruites par les hommes : des
44 scientifiques environnementales et gouvernance savoirs locaux aux politiques ;
Directeur : Daniel Barthélémy, des ressources (IRD) résulte de la „ les aires protégées : négociations,
daniel.barthelemy@cirad.fr fusion de quatre UR dans le but de dispositifs et pratiques autour de la
http://amap.cirad.fr/ renforcer, les complémentarités conservation de la nature ;
X Présentation page 58
entre les sciences humaines et „ les ressources génétiques :
UMR CEFE sociales (SHS), l’agronomie et construction de la diversité des
Centre d’Écologie Fonctionnelle et l’écologie, autour des nouvelles plantes cultivées, marché des
Évolutive questions d’environnement et ressources génétiques ;
(Cirad, CNRS, EPHE, IRD, Montpellier SupAgro,
de gouvernance des ressources „ les sociétés locales et biodiversité :
UM1, UM2, UM3)
125 scientifiques naturelles. La problématique représentations et savoirs locaux sur
Directeur : Philippe Jarne, centrale de l’UR est de questionner la nature dans la mondialisation et
philippe.jarne@cefe.cnrs.fr comment les sociétés du Sud se les changements globaux ;
www.cefe.cnrs.fr réorganisent pour faire face aux „ la gouvernance internationale et
X Présentation page 24 crises et aux conflits générés par les marchés de la biodiversité ;
UMR EME les problèmes environnementaux „ la biodiversité et les changements
Écosystèmes Marins Exploités et par la tension croissante globaux avec les apicultures du
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

(Ifremer, IRD, UM2) concernant l’accès aux ressources monde comme observatoires du
56 scientifiques et leurs usages selon différents changement.
Directeur : Philippe Cury,
aspects (représentations, savoirs et
philippe.cury@ird.fr
www.crh-sete.org pratiques, systèmes d’utilisation et Les équipes s’inscrivent dans deux
X Présentation page 38 de gestion des ressources, réseaux champs de recherche :
sociaux, modes de gouvernance) „ Les relations « natures/sociétés » :
UMR ESPACE-DEV
Espace pour le développement et à différentes échelles, du local parmi les multiples formes
(IRD, UM2, Université Antilles-Guyane, à l’international, en apportant d’interaction entre diversité
Université de la Réunion) une attention particulière aux biologique et pratiques humaines,
60 scientifiques articulations multiscalaires. les recherches s’intéressent aux
Directeur : Frédéric Huynh, relations entre savoirs locaux et
huynh@ird.fr Cinq équipes pluridisciplinaires construction de la biodiversité
www.espace.ird.fr
X Présentation page 62
travaillent sur les questions de (diversité génétique, diversité des
48
biodiversité : « Gestion sociale de la produits, diversité des espaces et des
... suite page 50 nature », « Dynamiques agraires et écosystèmes).
Elles s’adressent à la question de la (recherche, expertise) sur les Écosystèmes forestiers
gestion de la biodiversité à travers la questions de gouvernance de
conservation et la valorisation. l’eau, du foncier, des forêts et tropicaux et sociétés
„ La « gouvernance » de la de la biodiversité, du local à L’UR Biens et Services des Écosystèmes
biodiversité (aux niveaux local et l’international. Elle encadre de Forestiers Tropicaux (Cirad) a pour
international), depuis l’étude de nombreux étudiants formés à ces centre d’intérêt les écosystèmes
la mise en place des systèmes et questions pluridisciplinaires. forestiers tropicaux et les sociétés qui
des mécanismes de valorisation et interagissent avec ces écosystèmes.
de protection jusqu’à la recherche L’UR travaille sur des terrains Elle étudie le fonctionnement et les
sur les nouvelles modalités de variés dans de nombreux pays changements de ces systèmes en
régulation sociale et de concertation du Sud, et bénéficie d’un réseau interaction, avec pour objectif général
entre les différentes catégories important de partenaires en France l’évaluation et/ou la mise en œuvre
d’acteurs. Cela comprend, outre (Cirad, UMR MOISA, CEFE…) des politiques, règles et pratiques
l’évaluation économique elle-même, et à l’étranger (International qui (i) facilitent leur adaptation aux
tout ce qui concerne la création Institute for Environment and contraintes et opportunités résultant
de marchés et de droits autour des Development, université de des changements globaux et
éléments de la biodiversité (gènes, Marrakech, Autorité fédérale de (ii) renforcent la durabilité des services
plantes, savoirs locaux), ainsi que les la protection de l'environnement qu’ils fournissent aux sociétés, aux
recherches d’accompagnement sur en Éthiopie, Institut Sénégalais de échelles locales et globales.
les négociations. Recherches Agricoles, universités La biodiversité, à la fois spécifique
de Fianarantsoa et d’Antananarivo, et fonctionnelle, fait l’objet d’une
L’unité est reconnue pour sa Madagascar, Institut Supérieur attention particulière dans cette
maitrise des questions scientifiques d‘Agriculture au Brésil, Centre de UR, par le rôle qu’elle joue dans
à l’interface interdisciplinaire Recherche et d’Études Supérieures l’adaptation des systèmes considérés
« SHS–sciences biologiques et en Anthropologie Sociale au face aux changements globaux, et par
écologiques » d’une part, et, d’autre Mexique, Center for International la nécessité de la préserver en tant
part, au niveau international Forestry Research…). que pourvoyeuse de services. •••

Conservation et protection de la biodiversité :


aspects législatifs et réglementaires
T De la difficulté d'échantillonner. Au titre du maintien Le principal objectif de la Convention sur la diversité biologique
Croatie, 2006. de la diversité est la conservation de la diversité biologique. Chaque pays
biologique et/ou signataire de la Convention empêche d’introduire, contrôle ou
de la protection éradique les espèces exotiques qui menacent des écosystèmes,
des végétaux, des habitats ou des espèces (art.8h.). L’UE a arrêté une politique
le prélèvement, de conservation de la faune et de la flore sauvages (Directives
la détention, 79/409/CE et 92/43/CEE). Ces directives, à l’origine du réseau
la circulation, « Natura 2000 » en France, ont pour objectif principal la
l’importation préservation de la biodiversité. Les listes des espèces protégées
et l’exportation sur le territoire français sont publiées. À titre scientifique, une
d’organismes dérogation peut être accordée sous conditions pour l’étude de
morts ou vifs sont l’une de ces espèces. Le service instructeur de ces demandes est
généralement soumis la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et
D Coutinot ® EBCL-USDA-ARS à conditions. du Logement (DREAL).

Le prélèvement d’espèces animales ou végétales peut nécessiter La Convention internationale pour la protection des végétaux
une autorisation préalable du propriétaire du fonds étudié et a pour principal objet la prévention de l’introduction et de la
du pays d’origine. La détention, la circulation, l’importation et dissémination d’organismes nuisibles. L’UE a arrêté la directive
l’exportation d’organismes peuvent être soumises à l’obligation 2000/29/CE où figurent en annexes la liste des organismes
d’un titre de transport régulier accompagnant les organismes nuisibles prohibés et les exigences pour les végétaux. À titre
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

prélevés. Un ensemble de dispositions internationales, scientifique et sous conditions, ces organismes et végétaux
communautaires ou françaises fixent les conditions qui permettent peuvent être étudiés dans des dispositifs de confinement si
l’étude de ces organismes. l’activité du pétitionnaire bénéficie d’un agrément et d’une Lettre
officielle d’autorisation pour le matériel vivant étudié (Directive
La Convention sur le commerce international des espèces de 2008/61/CE). En France, le Service Régional de l’Alimentation
faune et de flore sauvages menacées d’extinction réglemente instruit ces demandes.
le commerce international des spécimens de flore et faune
sauvages. Les espèces soumises à réglementation sont inscrites Contact : Dominique Coutinot, dcoutinot@ars-ebcl.org
aux annexes de la Convention. L’organe gestionnaire de chaque
pays signataire est chargé de délivrer des permis et certificats si Pour plus d’informations :
- Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore
certaines conditions sont remplies. L’Union européenne (UE) a sauvages menacées d’extinction : www.cites.org
arrêté plusieurs règlements relatifs à la protection de ces espèces - Convention sur la Diversité Biologique : www.biodiv.org
(338/97/CE modifié et 709/2010/UE). - Convention Internationale pour la Protection des Végétaux : www.fao.org
- Droit communautaire : http://europa.eu.int 49
- Droit français : www.legifrance.gouv.fr
Sociétés et biodiversité

S Sélection de rejets d’essences locales très


appréciées pour la fourniture de charbon
de bois dans les espaces cultivés après
exploitation forestière et culture sur brûlis
(République Démocratique du Congo).

Autres équipes
L’UR regroupe des chercheurs „ Politiques et instruments de
concernées par ce thème relevant de plusieurs disciplines l’action publique concernant les
UMR ISEM (écologie, géographie, sciences forêts tropicales. Ce domaine analyse
Institut des Sciences de l’Évolution de
politiques) au sein de trois domaines la manière dont sont construites
Montpellier
(CNRS, IRD, UM2) de recherche : et mises en œuvre les politiques
117 scientifiques qui affectent les forêts tropicales,
Directeur : Jean-Christophe Auffray, „ Résilience des écosystèmes forestiers et les méthodes d’évaluation de
jean-christophe.auffray@univ-montp2.fr tropicaux face à l’exploitation et aux leur efficacité. Les relations entre
www.isem.cnrs.fr changements globaux. Ce domaine les caractéristiques globales des
X Présentation page 8
s’intéresse aux facteurs explicatifs écosystèmes forestiers (structure,
UPR Acridologie de la structure et de la diversité des biomasse, diversité floristique)
Écologie et maîtrise des populations d’acridiens
forêts tropicales, et aux impacts d’une part, les biens et services
(Cirad)
11 scientifiques actuels et futurs de l’exploitation fournis et les paiements pour
Directeur : Michel Lecoq, des ressources dans un contexte de services environnementaux d’autre
lecoq@cirad.fr changement global, notamment part, y sont également étudiées,
www.cirad.fr/ur/acridologie climatique. Les recherches portent en interaction avec les deux autres
X Présentation page 34 en particulier sur les relations entre domaines. Parmi les thèmes abordés,
UPR AGIRs diversité, résilience et productivité, le mécanisme « Réduction des
Animal et Gestion Intégrée des Risques et les efforts sur l’intégration des émissions issues de la déforestation
(Cirad)
connaissances dans des outils d’aide et de la dégradation » et sa mise
22 scientifiques dont 10 écologues
Directeur : François Roger, à la décision permettant de mieux en œuvre à travers des paiements
françois.roger@cirad.fr gérer les biens et services produits pour services environnementaux,
www.cirad.fr/ur/agirs par les écosystèmes forestiers. occupent une place importante.
X Présentation page 35
UR COREUS „ Relations entre résilience des L’UR intervient sur les trois continents
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Biocomplexité des écosystèmes écosystèmes et vulnérabilité des et à différentes échelles, depuis


coralliens de l’Indo-Pacifique sociétés qui en dépendent. Les l’échelle régionale des grands bassins
(IRD, UPMC)
recherches portent sur les liens forestiers jusqu’à celle du village ou de
21 scientifiques
Directeur : Claude Payri, entre l’exploitation des forêts à la parcelle. Elle a tissé de nombreux
claude.payri@ird.fr usage domestique ou commerçant partenariats, au nord comme au
www.coreus.ird.fr (qui permet d’améliorer les sud : partenariats scientifiques
X Présentation page 40 conditions de vie des populations) avec des universités et des
UR Green et la dynamique des écosystèmes organismes de recherche nationaux
Gestion des Ressources Renouvelables exploités, en termes de biomasse et et internationaux, partenariats
Environnement de biodiversité. Elles s’intéressent institutionnels avec des ministères
(Cirad)
aux stratégies mises en place par ces chargés de la gestion forestière et/
15 scientifiques
Directrice : Martine Antona, sociétés face aux changements dans ou de l’environnement, partenariats
martine.antona@cirad.fr leur environnement écologique et privés avec des bureaux d’étude
50
www.cirad.fr/ur/Green humain, ainsi qu’aux réponses des spécialisés en aménagement forestier,
X Présentation page 60 écosystèmes à ces stratégies. partenariats avec des ONG. •••
Concilier restauration de la diversité forestière
et gestion durable de la ressource bois énergie
en Afrique centrale : le projet Makala
en République Démocratique du Congo
Contrairement à de nombreuses idées reçues, La reforestation des savanes herbacées des
la dégradation des forêts d’Afrique centrale et la plateaux Batéké, tout comme la conservation ou la
déforestation sont essentiellement liées à la pratique réintroduction de l’arbre dans les espaces forestiers
non maîtrisée de la culture sur brûlis, au développement dégradés sur les lisières forestières autour de Kisangani,
de l’agro-industrie et à l’exploitation non durable du bois a un effet catalytique significatif sur la remontée de
énergie, qui représente 90 % de l’énergie domestique la diversité biologique. Ce phénomène provoque
des populations rurales et urbaines et 80 % du total de un enrichissement du milieu en espèces animales
l’exploitation des ressources ligneuses. Le projet Makala, et végétales traditionnellement valorisées par les
coordonné par le Cirad sur un financement européen, a populations locales et sources de richesse. Au-delà des
pour ambition d’inciter les agriculteurs à conserver une effets directs sur les zones d’intervention du projet, le
partie de la biodiversité forestière par la sélection et la projet Makala constitue un des maillons d’un ensemble
protection des arbres utiles au moment du défrichement de projets de recherche coordonnés par le Cirad et
agricole. Ils peuvent également être amenés à replanter visant à analyser et comprendre les évolutions des
de jeunes arbres, lorsqu’ils sont devenus trop rares, écosystèmes forestiers du Bassin du Congo, et en
sous forme de jachère enrichie, de jardins agroforestiers particulier de la dynamique de la diversité des essences
ou de bosquets villageois multi-usages. Les essences ligneuses. C’est par exemple le cas du projet régional
J.N. Marien © Cirad

forestières sont prioritairement des essences locales à CoForChange (Changement globaux de la biodiversité
usages multiples dont la raréfaction est accentuée par des forêts du bassin du Congo).
leur surexploitation.
Contact : Jean-Noël Marien, marien@cirad.fr

Le Programme Eco-vallée de la Nam Khan


La démarche du programme « Eco-vallée de la Nam Khan »
(Laos) repose sur la volonté de combiner une gestion concertée
des ressources en eau, des usages des milieux aquatiques et
terrestres de l’ensemble du bassin versant. Elle implique une
complémentarité forte entre les enjeux environnementaux et le
contexte socioéconomique local.

Ses objectifs incluent la réduction de la pauvreté et l’amélioration


des conditions de vie des populations ; la mise en place de
pratiques d’exploitation pérennes (agroécologiques) répondant
aux besoins des populations ; l’amélioration de la gouvernance et
des compétences des acteurs locaux.

B. Moizo © IRD
Ses objectifs spécifiques sont multiples :
ƒ préservation des ressources en eau et des écosystèmes
associés, amélioration des connaissances des milieux et habitats
composant le bassin versant, définition de plans de gestion
localisés à l’échelle des villages et des zones de protection ;
la connaissance physico-géographique du bassin ;
ƒ développement : propositions de modes de gestion alternatifs
ƒ évaluation de la biodiversité à partir d’une série d’inventaires
sur des sites pilotes intégrant innovation et savoir-faire locaux,
faunistiques et floristiques ;
amélioration des infrastructures rurales de première nécessité,
ƒ élaboration d’une typologie des habitats et cartographie
promotion de produits locaux et élaboration de label de qualité ;
complète des structures paysagères grâce au traitement d’une
proposition de produits éco-touristiques ;
série chronologique de données de télédétection ;
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

ƒ formation (responsables locaux) et sensibilisation (communautés


ƒ étude de détermination de l’assemblage floristique de la ripisylve
locales).
de la Nam Khan pour des actions pilotes de stabilisation des
berges ;
Depuis cinq ans, de nombreux inventaires et évaluations ont été
ƒ potentiel éco-touristique de la vallée pour développer les
réalisés :
activités durables et génératrices de revenus.
ƒ identification des ressources aquatiques et piscicoles de la Nam
Khan et des conditions de vie des villages de pêcheurs et usagers
Contact : Bernard Moizo, bernard.moizo@ird.fr
du bassin versant ;
ƒ évaluation des caractéristiques physico-chimiques des eaux de S Déchargement des pirogues lors du passage des rapides. La
surface ; croissance urbaine et l’ouverture de routes avec les pays voisins
ƒ zonage et typologie des écosystèmes et des milieux sensibles (Chine, Vietnam, Thaïlande), ont accru les demandes en ressources
du bassin versant pour comprendre les interactions milieux et naturelles, ici de l’acajou (Toona cinensis), dont les prélèvements
habitants et intégrer les résultats dans la gestion future sont de moins en moins contrôlés.
ƒ cartographie complète du bassin versant ; Lieu : rapides de Kenluang sur la NamKhan (district de Xieng Ngeun, province de Luang
51
Phrabang, République Démocratique Populaire du Laos.
ƒ étude visant la caractérisation hydrologique de la Nam Khan et
Sociétés et biodiversité

Célébrer la diversité du cacao


La qualité du chocolat dépend en grande partie du produit de base, le cacao. La façon dont
les producteurs récoltent les fèves joue également un rôle essentiel dans la formation
de l’arôme et du goût ; c’est ce que d’ailleurs les experts vantent lors de leur évaluation.
Pourtant, les mérites vont habituellement aux fabricants de chocolat. Le projet Cocoa of
Excellence mené par Bioversity International est unique car il reconnaît le savoir-faire au niveau
agricole et célèbre la diversité du cacao.

Cela commence dans les pays producteurs de cacao en envoyant des échantillons de
fèves déshydratées représentatives de la diversité variétale et environnementale de leur
région. Les fèves sont transformées par les spécialistes du Cirad en liqueurs de cacao et
sont alors évaluées. Les 50 échantillons les plus prometteurs sont transformés en chocolat
et sont présentés aux International Cocoa Awards pendant le Salon du Chocolat à Paris.
Le jury sélectionne ceux ayant les meilleures chances d’intégrer le marché croissant du
cacao d'origine. Le cacao le plus acclamé est celui issu des variétés Criollo. Celles-ci sont
désormais rares, ayant été en grande partie remplacées par les variétés Forastero qui ont
défini le gout du chocolat connu par la plupart des consommateurs. Les variétés Trinitario,
hybrides des variétés Criollo et Forastero, ont un goût plus distinctif et complexe qui
évoque l'héritage de saveurs des deux parents. Toutefois, les variétés ne font pas tout. Le
S La sélection et la préparation des fèves sol, dans lequel les cacaoyers sont cultivés, appose aussi son cachet sur le cacao. La seule
de cacao jouent un rôle important dans façon d’évaluer la qualité d'une récolte étant de la transformer, tous les producteurs
l’expression des saveurs et arômes qui qui ont participé au projet recevront l'évaluation de leur échantillon pour les aider à les
caractérisent le chocolat de qualité.
mettre sur le chemin d’une vie meilleure en produisant du cacao de qualité.
Contact : Stephan Weise, s.weise@cgiar.org

La diversité cachée Le point d’entrée de Bioversity est Bioversity collabore avec des
la conservation dans le domaine instituts de recherche spécialisés.
des cultures de rente public des ressources génétiques À cette fin, des protocoles
de ces cultures. Ce travail est mené d'évaluation et de caractérisation,
Dès lors qu’une plante est cultivée principalement par trois réseaux ainsi que des outils de la génétique
pour sa valeur économique, la loi connus sous le nom de MusaNet, et de la génomique comparative et
du marché tend à minimiser les CacaoNet et COGENT. Les priorités fonctionnelle ont été développés,
variations dans le goût, la forme, de chaque réseau en matière de pour la plupart en partenariat.
les performances agronomiques ou conservation sont définies par une Bioversity met aussi en place des
les qualités post-récolte du produit stratégie globale développée en systèmes d'information assurant
recherché. Le commerce international collaboration avec les partenaires du l’accès à l’ensemble des données
de la banane, par exemple, repose secteur. ainsi générées.
sur un très petit nombre de variétés
qui produisent des fruits similaires, Pour chaque culture, il existe une Ce travail vient en support
quelque soit leur lieu de culture. Le collection internationale qui assure aux sélectionneurs afin de les
coprah (pulpe séchée de noix de coco) la libre circulation de matériel aider à utiliser le plus large
et les fèves séchées de cacao sont génétique sain, c’est à dire exempt éventail possible de ressources
également majoritairement vendus de maladies. En ce qui concerne la génétiques pour la production
comme produits non différenciés qui banane, la collection internationale de nouvelles variétés. Bioversity
répondent à des normes de qualité est constituée de plantules in sensibilise aussi les spécialistes du
établies par l’industrie. vitro maintenues par Bioversity au développement à la valorisation
Centre de Transit International en de la diversité variétale—en
Il n’en demeure pas moins qu’au Belgique. Pour la noix de coco, la facilitant sa transformation et
fil du temps, des centaines, voire banque de gènes internationale sa commercialisation—et au
des milliers de variétés ont été établit par COGENT est constituée rôle que celle-ci peut jouer dans
sélectionnées par les agriculteurs d’arbres maintenus en champ dans l’amélioration de la gestion des
cherchant à satisfaire différents cinq collections, chacune étant systèmes de production.
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

besoins, divers types d’utilisations gérée par l’institution nationale du


ou bien des goûts variés. Assurer pays hôte, le Brésil, la Côte d'Ivoire, En ce qui concerne la banane, des
la conservation de cette diversité l’Inde, l’Indonésie et la Papouasie- scientifiques de Bioversity sont aussi
menacée et favoriser son utilisation Nouvelle-Guinée. Pour le cacao, basés dans des pays producteurs
dans le but d’améliorer les moyens de deux collections internationales où ils mènent des recherches sur
subsistance des agriculteurs, sont les gérées respectivement par le Centro l’utilisation de la biodiversité pour
principaux objectifs du programme Agronómico Tropical de Investigación augmenter la production et la
Commodities for Livelihoods basé à y Enseñanza au Costa Rica, et le résilience des systèmes agricoles.
Montpellier. Ce programme, dont le Cocoa Research Unit de la West Indies Leurs recherches s’étendent à des
mandat s’étend à toute la filière, fait University à Trinidad, ont placé leur domaines variés tels que la santé
partie de Bioversity International, une matériel dans le domaine public. des sols et des systèmes racinaires
des 15 organisations internationales ou encore les menaces posées par
membres du Groupe Consultatif pour Pour appréhender et documenter les épidémies et les réponses à y
52
la Recherche Agricole Internationale les caractères agronomiques utiles apporter.
(CGIAR). de ces ressources génétiques,
Développement la dégradation des zones humides La Tour du Valat planifie ses activités
méditerranéennes et de leurs sur une base quinquennale. Le
et utilisation des ressources naturelles, les restaurer programme actuel est organisé selon
zones humides et promouvoir leur utilisation trois thèmes principaux correspondant
rationnelle ». à trois approches complémentaires :
méditerranéennes „ Changements globaux et
Face à l’ampleur des défis et à dynamiques des espèces
Créée il y a plus de 50 ans, la Tour l’urgence des réponses concrètes à „ Gestion intégrée et dynamiques des
du Valat est une organisation apporter, le programme se focalise écosystèmes
indépendante, sans but lucratif, sur les grands enjeux et les cibles „ Observatoires, biodiversité et
gérée par une fondation reconnue prioritaires, celles qui influencent politiques publiques
d’utilité publique et basée en les politiques, touchent le plus
Camargue. Elle a développé une grand nombre d’acteurs de gestion Chaque composante du programme
activité de recherche pour la ou exercent un lobbying auprès du inclut des projets qui sont développés
conservation des zones humides grand public ou des divers groupes en intégrant plusieurs disciplines.
méditerranéennes avec un souci socioprofessionnels. La notion de Ceux-ci sont mis en œuvre à
constant : « Mieux comprendre pour transfert est au cœur même de différentes échelles spatiales : la
mieux gérer ». la mission de la Tour du Valat. La région méditerranéenne, la Camargue
conservation des zones humides ne et le domaine de la Tour du Valat.
La Tour du Valat génère de la peut se faire sans un renforcement Sur le domaine de la Tour du Valat,
connaissance, produit des outils des capacités des divers acteurs qui englobe la majeure partie des
et des informations pour aider intervenant dans la gestion de ces habitats naturels caractéristiques
les décideurs et les gestionnaires milieux : décideurs, gestionnaires de la Camargue et notamment des
des zones humides à prendre techniques, usagers. C’est pourquoi milieux rares et menacés, la mise en
les mesures les plus appropriées une expertise a été développée œuvre de programmes de recherche
pour un développement durable dans divers domaines tels que la est favorisée en leur offrant un terrain.
et une utilisation rationnelle des formation, l’édition de documents Par ailleurs 1 844 des 2 600 hectares du
zones humides, répondant ainsi de vulgarisation, la sensibilisation et domaine bénéficient d’un classement
à sa mission : « Arrêter la perte et plus largement la communication. en Réserve Naturelle Régionale. •••

Les aires protégées de Madagascar vues du ciel


L’île continent collaboration avec trois sociétés (EGEO*, GEO-HYD**,
de Madagascar GEOMATYS***) sur l’apport des données de télédétection
figure parmi spatiale à diverses résolutions pour suivre les sites patrimoniaux
les 10 hotspots forestiers UNESCO. Il s’agit de proposer des méthodes et
de la diversité des outils de cartographie et de suivi aux gestionnaires des
biologique sites. L’objectif final est d’aider à mettre en place une politique
mondiale avec forestière fondée sur le transfert de la gestion locale des
des écosystèmes forêts naturelles aux communautés rurales (conservation de la
(faune et flore) biodiversité et développement intégré).
reconnus comme
étant parmi Le projet en cours concerne la forêt tropicale humide d’altitude
les plus riches à travers les parcs nationaux de Ranomafana et d’Andringitra
au monde. et la réserve spéciale du Pic d’Ivohibe, ainsi que les corridors
Actuellement, les forestiers qui les relient. La série d’images utilisées est celle
forêts naturelles produite par le satellite SPOT (résolution spatiale : 20 m, 10 m
humides de et 2,5 m) et elle couvre trois à quatre périodes selon les
montagne se secteurs entre 1986 et 2009. L’utilisation des images satellites, en
L. Dadu © IRD

transforment association avec des expertises menées sur le terrain, reste le


sous les impacts moyen le plus adéquat pour quantifier spatialement les impacts
de la pression des politiques de développement et de conservation sur des
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

démographique sites caractérisés par leur grande superficie et leur difficulté


et du climat : d’accès. Pour être vraiment optimal, il faut maintenant trouver
les paysages comment mieux subvenir aux coûts des images, des logiciels de
forestiers sont traitement et de la formation des personnels.
peu à peu
remplacés par Contacts : Dominique Hervé, dominique.herve@ird.fr
des cultures Éric Delaître, eric.delaitre@ird.fr
(riziculture Samuel Razanaka, razanakasamy@yahoo.fr
pluviale ou inondée, culture de rente, feux de pâturage…), et & Avisoa Andrianarivo, anarivoandriana@gmail.com
subissent de plus en plus l’influence des cyclones. * Bureau Conseil Environnement et Géomatique
** Gestion Intégrée des Ressources Naturelles, Systèmes d’Information & Aide à la Décision
*** Géomatique & Développements Durables
À la demande de l’Organisation des Nations Unies pour
l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et par S Carte des changements obtenus pour la forêt
l’intermédiaire du Centre National d’Études Spatiales, des entre 1986 et 2008 à partir des images SPOT (Parc National
53
équipes de recherche de l’IRD travaillent aujourd’hui en d’Andringitra et Réserve Spéciale du Pic d’Ivohibe).
Sociétés et biodiversité

La Tour du Valat comprend une et dynamiques, la gestion et Certains des projets consistent en
soixantaine de salariés répartis en mutualisation des informations recherches « amont » : méthodes de
trois équipes : spatialisées via des systèmes cartographie par télédétection des
„ L'équipe scientifique : une d’information. herbiers de Camargue (Directive
trentaine de chercheurs, chefs de Habitats), des baoababs de
projets, ingénieurs, techniciens. L’UMR TETIS compte environ Madagascar (étude de la diversité
L’ornithologie joue un rôle central 110 personnes, parmi lesquelles une du genre Adansonia) ou du Banc
mais on compte également des dizaine de chercheurs travaillent d’Arguin en Mauritanie (patrimoine
spécialistes de l’hydrologie, de la sur la thématique « biodiversité ». mondial de l’Unesco) ou analyse, dans
télédétection et de la géomatique, de L’information spatiale joue en effet le contexte de la Directive Cadre sur
la biologie des communautés et des un rôle-clé dans la connaissance, l’Eau, du rôle des ripisylves sur l’état
populations de plantes, des poissons le maintien ou la restauration des écologique des milieux aquatiques.
et des crustacés, des statistiques et de espaces naturels ainsi que dans les
la gestion des données ainsi que de la stratégies de mise en œuvre des D’autres projets sont menés en appui
gestion intégrée et du transfert. obligations internationales liées à méthodologique aux politiques
„ La gestion du domaine : une la conservation de la biodiversité publiques, notamment dans le
dizaine d’ingénieurs, techniciens (Convention pour la Diversité contexte du Grenelle, auprès du
des systèmes naturels, agents de Biologique, Directive Habitats). Ces ministère de l’Environnement : la
maintenance et gardians. démarches supposent un effort de coordination du document cadre
„ Les services généraux : connaissance dans le domaine de national pour la préservation et la
une vingtaine d’emplois, à la faune, de la flore et des habitats remise en bon état des continuités
caractère administratif et de naturels, et une réflexion sur les écologiques (appui au Comité
maintenance, assurent toutes les moyens d’assurer leur conservation. Opérationnel « Trame verte et bleue »),
activités indispensables au bon la coordination de l’appui technique
fonctionnement de la structure. Les travaux scientifiques menés par au système d’information national
l’UMR TETIS sur cette thématique sur la biodiversité, ou encore l’étude
ont pour objectifs : de faisabilité pour un observatoire
Maîtriser l’information „ le développement de méthodes régional de la biodiversité en
spatiale pour la d’inventaire et de suivi des espaces Languedoc-Roussillon, en appui
naturels à partir de données de auprès de collectivités locales.
connaissance et télédétection et des méthodes
la gestion des espaces de la géomatique : choix des L’UMR TETIS travaille sur des projets
données, extraction d’information, touchant à la biodiversité avec de
naturels cartographie d’habitats, définition nombreux partenaires : le Centre
d’indicateurs, conception de d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive,
L’UMR Territoires, Environnement, systèmes d’observation ; le Conservatoire des Espaces
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Télédétection et Information „ l’analyse de la structure spatiale Naturels Languedoc-Roussillon,


Spatiale (UMR TETIS, des espaces naturels : cartographie l’Institut des Sciences de l’Évolution,
AgroParisTech, Cemagref, Cirad) et analyse des continuités l’Institut national de la recherche
a pour objectif de développer écologiques, de la fragmentation agronomique, l’Office national de
les méthodes de maîtrise de des espaces naturels ; l'eau et des milieux aquatiques, les
l’information spatiale au service „ la modélisation spatialisée parcs nationaux, le Muséum National
de la connaissance et de la gestion pressions/impacts entre indicateurs d’Histoire Naturelle, le Service de
des milieux et des territoires. Une de pression anthropique et l'observation et des statistiques,
approche intégrée de l’ensemble indicateurs d’état des milieux ; etc. Elle est également impliquée
de la chaîne de l’information „ l’analyse des mesures et dans différents projets européens
est mise en œuvre : depuis procédures de protection agri- tels que Best Practice Network for a
l’acquisition des données jusqu’à environnementales et de leurs Spatial Data Infrastructure in Nature
l’appropriation des connaissances applications et la création d’outils Conservation (Nature SDIplus),
par les acteurs, en passant par les de concertation et d’aide à la European Biodiversity Observation
54
traitements, l’analyse des structures décision environnementale. Network (EBONE), etc. „
J.-P. Moussally © UNDP-GEF

L’histoire dogmatique de l’olivier revisitée


Les origines de la culture et de la domestication de l’olivier, d’échantillons actuels, ont permis de reconsidérer l’histoire
arbre emblématique de la Méditerranée, a toujours été un dogmatique de sa domestication. En fait, les origines de la culture
sujet sensible et controversé. En Méditerranée occidentale, et de la domestication de l’olivier en Méditerranée occidentale
malgré l’indigénat incontestable de l’olivier et la mise au jour remontent à environ 3 000 ans avant notre ère, soit deux
de nombreux restes biologiques en contexte archéologique milles ans avant l’introduction de nouvelles variétés provenant
(charbons de bois et noyaux) suggérant l’existence de son essentiellement de l’est de la Méditerranée.
exploitation antérieure à l’Antiquité, la thèse classique situe
en Palestine, au Chalcolithique de cette aire culturelle, au 4ème Ces résultats, confortés par la biologie moléculaire, montrent
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

millénaire avant notre ère, son foyer originel de domestication. également que la domestication de l’olivier a eu lieu
Depuis le Proche-Orient, s’ensuit une lente diffusion de formes indépendamment en de nombreuses régions et non pas en un
domestiquées, de savoirs et de pratiques, d’abord vers l’Egée au seul et unique foyer proche-oriental. Ces nouvelles données ne
3ème millénaire puis vers la Méditerranée centrale et occidentale remettent cependant pas en cause l’importance de l’influence
et finalement au cours du 1er millénaire avant notre ère en Gaule des Phéniciens, Étrusques, Grecs et Romains, sur le rayonnement
méridionale. de l’olivier à en Méditerranée.

Aujourd’hui encore, cette histoire fait foi dans la littérature Contacts : Jean-Frédéric Terral, terral@univ-montp2.fr
scientifique ou de vulgarisation, dans laquelle il est stipulé & Claire Newton, claire.newton@nottingham.ac.uk
que les populations autochtones de Méditerranée nord-
occidentale ne découvrirent l’olivier que lors de la création de Pour plus d’informations : www.umr5059.univ-montp2.fr/spip.php?rubrique22
comptoirs commerciaux ou la fondation de colonies. Or, des
analyses quantitatives fondées sur l’anatomie et sur la structure S Olivier subspontané
géométrique, respectivement de charbons de bois et de noyaux (région basaltique du Ledja, Syrie).
55
archéologiques, par analogie à une vaste collection de référence
P.-A. Pissard © UMR TETIS

Modéliser,
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

scénariser la biodiversité

56
L es recherches conduites à Montpellier et sa
région sur la biodiversité s’appuient, pour une
large part, sur des recherches en modélisation
et analyse statistique (biomathématiques). L’ensemble est
Le suivi ou la prévision de la dynamique des distributions
spatiales est une illustration du lien intrinsèque
entre la modélisation et les bases de données dont
l'exploitation est facilitée par le développement de la
adossé à des bases de données de référence couvrant « bioinformatique » au sens le plus large du terme. La
une grande diversité d’écosystèmes, terrestres comme diversité des recherches induit une grande diversité de
aquatiques, tempérés et tropicaux. Ces bases de données la nature de telles bases de données. Les collections
couvrent également des interactions entre « dynamique botaniques par exemple (herbiers), les études ainsi
de la biodiversité » et « activités humaines et sociétés ». que les bases de données sur les traits physiologiques,
fonctionnels et démographiques des espèces, le partage
Plusieurs équipes montpelliéraines ont un potentiel et la diffusion des connaissances via le web, autorisent
d’innovation internationalement reconnu concernant ainsi des développements importants sur les relations
des grandes classes de modèles jouant un rôle central entre les distributions géographiques et les traits
dans les domaines suivants : génomique évolutive, biologiques des espèces, mais aussi entre la biodiversité
génétique des populations, écologie évolutive, dynamique et les usages via l'impact de l'homme sur le milieu et
des populations, architecture des plantes et structures son fonctionnement (pressions et forçages), et par là,
des forêts, fonctionnement des écosystèmes, écologie sur les niches écologiques. Parallèlement s’étoffe le lien
spatiale, interactions « biodiversité-activités humaines ». entre les collections et les recherches en phylogénie et
Ces développements méthodologiques s’accompagnent phylogéographie. Des programmes de « barcoding » du
de multiples actions de transfert (mise à disposition de génome se développent sur les parasites des cultures
logiciels et de plateformes de modélisation, ateliers de et les vecteurs de maladies. De même, les programmes
formation) ainsi que de nombreuses mises en œuvre, à long terme sur la résistance aux insecticides des
notamment dans le contexte de celle d'observatoires moustiques, ou ceux traitant de la dynamique de
méditerranéens ou tropicaux. L'implication de population de vertébrés (oiseaux, reptiles) ont généré
scientifiques spécialisés en biomathématiques assure ainsi des bases de données riches, sources de nombreuses
l’intégration entre les recherches méthodologiques et les publications sur les mécanismes de la biologie des
thématiques « biodiversité ». Cette intégration nourrit, en populations. Les données de suivi des communautés
retour, la pertinence de cette activité méthodologique et d’espèces, couvrent des écosystèmes tropicaux
ouvre sans cesse la voie à de nouveaux développements, (forêts et lagons) et méditerranéens (Observatoire de
dans une pluridisciplinarité particulièrement riche et l’Environnement en Méditerranée). Leur portée à long
achevée. terme leur confère une grande valeur dans le contexte
des changements planétaires.
La prise en compte de la dynamique spatiale est
notamment un axe important de développement de la Les grandes évolutions du champ, déjà perceptibles,
modélisation pour les sciences de la biodiversité. Ces seront l’intégration de plus en plus étroite entre bases
développements de modélisation spatialisée concernent de données et modélisation, l’accroissement du rôle
des recherches sur l’influence de la fragmentation et des simulations, le développement de scenarios variés
de la dispersion des individus sur la dynamique des d'aide à la gestion, et l’adossement aux observatoires de
métapopulations et des métacommunautés, ainsi que l'environnement.
sur les interactions entre la structure spatiale et les
flux fonctionnels dans les paysages et les écosystèmes. Jean-Dominique Lebreton (UMR CEFE),
La prédiction des aires de distribution des espèces sur Daniel Barthélémy (UMR AMAP),
la base de l’environnement et de leurs traits d’histoire Pierre Couteron (UMR AMAP)
de vie, celle de scenarios spatialisés d'évolution après & Frédéric Huynh (UMR-S ESPACE-DEV)
intégration des données socio-environnementales ainsi
que la recherche d'indicateurs paysagers des états et des
dynamiques des milieux, sont également des thématiques
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

importantes pour comprendre les impacts possibles du


changement global et les risques d’extinction de certaines
espèces mais aussi pour aider à une meilleure gestion
globale des espaces.

W La scène satellite de l'agglomération de Nîmes (satellite RAPIDEYE :


résolution : pixel = 5 m / sol) présente un cadre jaune en bas à droite qui correspond au
cadrage de l'image aérienne orthophotographie IGN (résolution : pixel = 50 cm / sol).
L'image aérienne IGN présente un cadre rouge proche de son centre qui correspond au
cadrage de l'image ULM haute résolution (pixel = 2cm / sol).
Les trois images ont été choisi et cadrées de manière à réaliser un montage de type zoom : 57
scène satellite, puis orthophoto IGN, puis image ULM.
Modéliser,
scénariser la biodiversité

Bioinformatique et géométrie des objets biologiques


Les équipes principales biomathématique
étudiés (de l’organe au paysage), et,
d’autre part, d’assembler, dans des
UMR AMAP
botAnique et bioinforMatique de la biodiversité végétale modèles génériques, les connaissances
de l’Architecture des Plantes de plus en plus nombreuses sur
(Cirad, CNRS, Inra, IRD, UM2) le développement et la diversité
44 scientifiques L’UMR botAnique et bioinforMatique des plantes et ses régulations par
Directeur : Daniel Barthélémy, de l’Architecture des Plantes (AMAP, l’environnement. La diffusion des
daniel.barthelemy@cirad.fr Cirad, CNRS, Inra, IRD, UM2) est une connaissances accumulées et des
http://amap.cirad.fr/ unité multidisciplinaire, rassemblant méthodes développées tient une place
X Présentation page 58
botanistes, écologues, agronomes, essentielle dans les activités d’AMAP,
UMR ESPACE-DEV forestiers, mathématiciens appliqués tant par la formation et l'enseignement
Espace pour le développement et informaticiens, en majorité basés (traditionnel ou à distance) que par le
(IRD, UM2, Université Antilles-Guyane,
Université de la Réunion)
à Montpellier, mais aussi implantés développement et la mise à disposition
60 scientifiques de façon permanente en Nouvelle- de logiciels ou par la constitution et
Directeur : Frédéric Huynh, Calédonie et en Guyane française, l’exploitation de bases de données.
huynh@ird.fr ainsi qu’au Vietnam et en Inde. Les
www.espace.ird.fr recherches menées par AMAP partent L’UMR est utilisateur actif mais
X Présentation page 62 de la botanique structurale, de la également gestionnaire d’herbiers
UR Green paléobotanique et de la systématique (Cayenne et Nouméa) et de collections
Gestion des Ressources Renouvelables pour aboutir à la modélisation et (Paléobotanique de l’UM2), et assure
Environnement à la simulation de l’architecture la responsabilité scientifique de
(Cirad) des plantes, de la structure et de la l’herbier de l’UM2. En outre, AMAP
15 scientifiques
diversité des couverts végétaux et des dispose d’un laboratoire d’histologie
Directrice : Martine Antona,
martine.antona@cirad.fr paysages. et de biomécanique dans ses locaux de
www.cirad.fr/ur/Green Montpellier.
X Présentation page 60 L’objectif principal d’AMAP est
de contribuer à l’émergence Au niveau international, les principaux
Autres équipes d’une bioinformatique et partenaires dans le domaine de l’étude
concernées par ce thème d’une biomathématique de la de la biodiversité sont entre autres les
biodiversité végétale—des plantes, suivants : Centro Regional Universitario
UMR CBAE
des peuplements végétaux Bariloche (Argentine), Department
Centre de Bio-Archéologie et d’Écologie
(CNRS, EPHE, Inrap, UM2) et des paysages—qui soient of Ecology and Evolutionary Biology,
Une vingtaine de scientifiques complémentaires des recherches Kansas University, Museu Paraense
Directeur : Jean-Frédéric Terral, menées par d’autres unités dans les Emilio Goeldi (Belém, Brésil), Institut
terral@univ-montp2.fr domaines de l’écologie fonctionnelle de Recherches Agronomiques
www.umr5059.univ-montp2.fr et évolutive, de la biologie du de Guinée, Institut Français de
X Présentation page 28 Pondichéry (Inde), Invasive Species
développement, de l’écophysiologie
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

UMR CBGP et de la bioinformatique du génome. Specialists Group (Nouvelle-Zélande),


Centre de Biologie pour Une des dimensions de cette Center for Ecostratigraphy and
la Gestion des Populations complémentarité est l’investissement Palaeobiology, Macquarie University
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro)
méthodologique, en partenariat (Australie), etc.
35 scientifiques
Directrice : Flavie Vanlerberghe,
avec des laboratoires de statistique,
Flavie.Vanlerberghe@supagro.inra.fr d’informatique ou de physique. Au niveau national, citons entre autres
www.montpellier.inra.fr/CBGP l’équipe-Projet IMEDIA de l’Institut
X Présentation page 10 En privilégiant l’organisation des national de recherche en informatique
Tour du Valat couverts végétaux, l’architecture des et en automatique, Tela Botanica,
25 scientifiques plantes et la morphologie de leurs différentes UMR (ECOlogie des FOrêts
Directeur : Jean Jalbert, organes, l’unité cherche à se doter de Guyane, Biodiversité Gènes &
jalbert@tourduvalat.org de formalismes mathématiques et Communautés, Centre de Biologie et
www.tourduvalat.org informatiques puissants capables, de Gestion des Populations, Diversité
X Présentation page 53
d’une part, de décrire, analyser et Adaptation des Plantes Cultivées,
58
... suite page 60 et représenter la topologie et la etc.). •••
A.-L. Laques © IRD
W Identification
de composants et
dénombrement
d'éléments (plants de
babaçu) paysagers à
partir du terrain et
d'images satellites.

Suivre les dynamiques spatiales de la biodiversité


et l'impact des politiques publiques : une analyse intégrée,
de l'observation à l'indication
À l’échelle de la plante, les images à très hautes résolutions sont Les résultats sont conçus pour être insérés dans des
mobilisées pour distinguer une espèce, dénombrer certains modèles de scénarisation, intégrés dans les observatoires
individus (comme le palmier babaçu, Attalea speciosa, via son ombre). socio-environnementaux de type Observatoire Régional
L’étude des espèces utiles isolées dans des cultures et pâturages de l'Environnement. Ils sont aussi diffusés sur la toile via un
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

aide à comprendre les fluctuations de leur répartition spatiale et à système d’information (MDweb) mis au point (partenariat
les quantifier pour caractériser (typologie) les agrosystèmes et leur IRD–UMR ESPACE-DEV–UM2-LIRMM et un partenaire
faire correspondre, par une approche intégrée milieu-société, leur industriel–Geomatys) et agréé en conformité avec les directives
production ou, plus généralement, leur fonctionnement. européennes. Cet outil générique de catalogage et de localisation
de données met rapidement à disposition les connaissances
À l’échelle des paysages, les images satellite permettent de acquises auprès des gestionnaires et des populations locales.
cartographier les dynamiques de la biodiversité végétale
dans l’espace et dans le temps à partir d’une estimation de Contacts : Anne-Elisabeth Laques,
la complexité du milieu, menée en interdisciplinarité. Les anne-elisabeth.laques@ird.fr
transformations des paysages et des variations concomitantes Danielle Mitja, Danielle.Mitja@ird.fr
de la biodiversité sont par ailleurs mises en relation avec Michel Petit, Michel.Petit@ird.fr
les politiques publiques afin d’estimer leur influence sur & Jean-Christophe Desconnets,
les changements enregistrés. L’approche méthodologique, Jean-Christophe.Desconnets@ird.fr
volontairement simple, a été élaborée avec l’ambition d’être
59
applicable à d’autres espaces forestiers tropicaux.
Modéliser, scénariser la biodiversité

Autres équipes
concernées par ce thème Modélisation Le projet de l’UR Green
UMR CEFE est structuré selon un axe
Centre d’Écologie Fonctionnelle et d’accompagnement, transversal intitulé « Adaptation
Évolutive interactions entre et transformation des systèmes
(Cirad, CNRS, EPHE, IRD, Montpellier SupAgro, socio-écologiques » et deux axes de
UM1, UM2, UM3) usages des ressources recherche finalisés : « Interactions
125 scientifiques
Directeur :Philippe Jarne,
naturelles et viabilité organisation - environnement »
et « Co-construction de modèles,
philippe.jarne@cefe.cnrs.fr des écosystèmes simulations et apprentissage ».
www.cefe.cnrs.fr
X Présentation page 24 Certains facteurs et mécanismes qui
UMR CMAEE Les modalités d’interaction et contribuent à l’adaptation et à la
Contrôle des maladies Animales d’arbitrage entre conservation des transformation des systèmes socio-
Exotiques et Emergentes écosystèmes et développement écologiques sont plus spécialement
(Cirad, Inra) sont au cœur de la gestion ciblés : l’évolution des points de vue
36 scientifiques durable de l’environnement. La et/ou des savoirs et/ou des pratiques,
Directeur : Dominique Martinez, recherche est interrogée par ces les jeux de pouvoir, la mobilisation
dominique.martinez@cirad.fr enjeux pour comprendre et faire de réseaux, ou encore l’évolution
X Présentation page 17
comprendre des processus sociaux du contexte socioéconomique ou
UMR Eco&Sols et écologiques complexes afin d’en environnemental. L’importance
Écologie fonctionnelle et Biogéochimie
assurer la viabilité ; pour appuyer relative de ces facteurs et
des Sols & Agro-écosystèmes
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro)
des processus de gestion intégrant mécanismes est estimée à partir
63 scientifiques la dimension environnementale de travaux menés sur le thème du
Directeur : Jean-Luc Chotte, et le long terme, c'est-à-dire pour foncier en Afrique sahélienne et à
jean-luc.chotte@ird.fr donner un contenu aux notions de la Réunion, celui de la biodiversité
www.montpellier.inra.fr/ecosols « gestion intégrée » ou de « gestion au Brésil et à Madagascar, de l’agro-
X Présentation page 29 adaptative » ; pour considérer biodiversité en Afrique de l’Ouest et
UMR ECOSYM l’asymétrie d’information et de en Amérique latine, et de la gestion
Écologie des systèmes marins côtiers participation des acteurs concernés. des bassins versants en Asie.
(CNRS, IRD, UM2) Dans ce cadre, l’objectif général
82 permanents de l’UR Gestion des Ressources Une des originalités
Directeur : Marc Troussellier,
Renouvelables Environnement méthodologiques de l’équipe est
marc.troussellier@univ-montp2.fr
www.ecolag.univ-montp2.fr (Green, Cirad) est de fournir des de mobiliser en les associant des
X Présentation page 37 connaissances, des méthodes et des outils de simulation informatique
UMR EME outils pour, d’une part, comprendre (multi-agents) et des outils de
Écosystèmes Marins Exploités les interactions entre usages des mise en situation des acteurs (jeux
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

(Ifremer, IRD, UM2) ressources naturelles et viabilité de rôles) pour constituer une
56 scientifiques des écosystèmes et, d’autre part, plateforme de communication
Directeur : Philippe Cury, accompagner les processus collectifs facilitant l’élicitation et l’échange
philippe.cury@ird.fr de gestion. de points de vue entre différentes
www.crh-sete.org parties prenantes. À l’initiative de
X Présentation page 38
Pour répondre à ce double objectif, l’UR Green et de chercheurs du
UMR ISEM l’UR est pluridisciplinaire : Cemagref, du CNRS et de l’Inra,
Institut des Sciences de l’Évolution de
agronomie, modélisation, un réseau scientifique regroupant
Montpellier
(CNRS, IRD, UM2)
informatique, écologie, actuellement une cinquantaine de
117 scientifiques géographie, économie, sociologie personnes s’est progressivement
Directeur : Jean-Christophe Auffray, et anthropologie du droit sont les constitué autour de cette
jean-christophe.auffray@univ-montp2.fr disciplines représentées parmi les 15 démarche appelée « modélisation
www.isem.cnrs.fr agents dont la moitié sont expatriés d’accompagnement*». •••
X Présentation page 8 au sein d’universités et de dispositifs
60 * Pour plus d’informations : www.commod.org
... suite page 62 de recherche en partenariat.
R-SYST : réseau de systématique
et outil de caractérisation d'organismes d'intérêt
morphologiques, traits d’histoire de vie…) et génotypiques
(séquences de différents marqueurs, codants ou non codants).

Ce dictionnaire, à la croisée de plusieurs disciplines et d’outils


complémentaires (taxinomie, code-barres et phylogénie),
sera à la disposition des scientifiques et des professionnels
non-spécialistes dans de nombreux domaines : gestion de la
biodiversité, surveillance des bioagresseurs, traçabilité des
bois, qualité des eaux et, à terme, identification d’organismes
d’intérêt médical ou vétérinaire. R-SYST, fortement soutenu par
l’Inra, est directement ou indirectement lié à plusieurs projets
internationaux dont QBOL (Quarantaine Barcoding of Life, projet
européen de code-barres d’organismes de quarantaine), TreeBOL
(projet mondial de barcoding des arbres), iBOL (International
Barcode of Life, GénomeCanada), CBOL (Consortium for the Barcode
of Life, Consortium pour le code-barres du vivant). Ces projets
concernent l’ensemble de la communauté internationale engagée
dans le code-barres du vivant et permettent d’assurer un lien avec
les organisations actives dans le domaine de la biodiversité.
A. Franc © Inra
Contacts : Alain Franc, alain.franc@pierroton.inra.fr
Jean-Yves Rasplus, rasplus@supagro.inra.fr
Le réseau R-SYST relie une douzaine d’équipes de recherche & Jean-François Molino, jean-francois.molino@ird.fr
françaises dont deux UMR localisées sur Montpellier : CBGP et
AMAP. Il a pour vocation de caractériser, aux niveaux moléculaire Pour plus d’informations :
- R-SYST : w3.pierroton.inra.fr/r-syst
et phénotypique, de nombreux organismes d’intérêt parmi les - iBOL : www.dnabarcoding.org
arbres, insectes, champignons, micro-algues et bactéries. Son - CBOL : www.barcoding.si.edu
ambition est de créer un dictionnaire de spécimens caractérisés - QBOL : www.qbol.org/UK
par un ensemble d’attributs de nature différente : taxinomiques
(noms d’espèces validés par des spécialistes, synonymes et W Zygaena purpuralis (Brünnich, 1763) et Parnassius appolo
les liens associés, Id Fauna et Flora Europea), géographiques et (Linnaeus, 1758), une espèce protégée en Europe, sur Centaurea sp.,
phénologiques (distributions, dates d’observation, localisations dans la Valais (Suisse).
des récoltes, couplage SIG), phénotypiques (caractères

La biologie évolutive : une science prédictive ?


Comme pour tous les phénomènes complexes, la question de La deuxième raison est
la prévisibilité de l’évolution est une question difficile et il est plus fondamentale.
souvent prudent d’avoir une attitude extrêmement réservée à Être capable de
ce sujet, d’autant que l’évolution est typiquement un processus prédire, c’est faire
lent. Il est même assez facile d’ironiser sur l’intérêt de faire la part « du hasard et
des prédictions à un horizon temporel lointain. Pourtant, il est de la nécessité » dans les
intéressant de se poser cette question pour plusieurs raisons. processus évolutif. En fait, de
plus en plus, on se rend compte E
EF
MRC
La première raison est méthodologique. Prédire permet de que le « hasard » (la stochasticité) ©
U
mettre à l’épreuve, de tester et d’affiner quantitativement des joue un rôle central et moteur and
orm
en
théories. C’est un exercice vital pour une science expérimentale, dans l’évolution. On peut distinguer T.L
et, dans le cas de la biologie évolutive, la seule façon de quatre grandes situations où c’est le cas :
s’extraire d’un discours purement historique. Ces dernières (1) la stochasticité contribue largement à la
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

années, deux éléments-clés ont modifié la donne. Le premier maladaptation que l’on peut observer tous
est que l’on réalise que l’évolution va très vite, surtout lors de les jours chez tous les organismes, (2) elle gouverne l’évolution
périodes de changements environnementaux importants. Cette lorsque les différences sélectives sont faibles (ou « neutre », ce
thématique « d’évolution contemporaine » prend tout son relatif indéterminisme peut alors conduire à une exubérance
relief dans le contexte des changements globaux ou de la santé des formes et des fonctions), (3) elle pourrait parfois permettre
publique (évolution des pathogènes). Le second est l’essor des des transitions évolutives rapides sous la forme de « révolutions
expériences d’évolution « à long terme » sur microorganismes génétiques » (même si cet aspect reste très controversé),
au laboratoire. Grâce à leur temps de génération court, il (4) elle déterminerait elle-même la sélection naturelle dans de
devient possible de suivre l’évolution sur des dizaines de milliers nombreuses situations « d’adaptation à l’incertitude ».
de générations, et même mieux, de pouvoir revenir à tout
Contact :Thomas Lenormand,
moment sur le passé. Il suffit pour cela de sortir du congélateur
thomas.lenormand@cefe.cnrs.fr
les échantillons conservés au fur et à mesure lors de ces
expériences. S Le processus d’adaptation est souvent représenté comme
une trajectoire dans un modèle de « paysage adaptatif ».
Cette représentation permet de bien cerner les différents problèmes inhérents 61
à la prévisibilité ou la répétabilité de l’évolution.
Modéliser, scénariser la biodiversité

Autres équipes
concernées par ce thème
UMR LAMETA
Laboratoire Montpelliérain d’Économie
Théorique et Appliquée
(CNRS, Inra, Montpellier SupAgro, UM1)
Une quarantaine de scientifiques
Directeur : Jean-Michel Salles,
sallesjm@supagro.inra.fr
www.lameta.univ-montp1.fr
X Présentation page 46

UMR LECOB
Laboratoire d’Ecogéochimie
des Environnements Benthiques
(CNRS, UPMC)
16 scientifiques „ d’extrapoler les résultats en
Directrice : Nadine Le Bris,
Biodiversité et
procédant à des changements
lebris@obs-banyuls.fr spatialisation d’échelle du local au régional et au
http://lecob.obs-banyuls.fr
X Présentation page 41 global ;
La biodiversité est centrale dans „ d’appréhender la dimension
UMR LOMIC
nombre de thèmes de société actuels temporelle par le suivi de
Laboratoire d’Océanographie
Microbienne
notamment ceux liés à la relation dynamiques repérables par analyse
(CNRS, UPMC) homme-nature, qui soulèvent de d’images.
18 scientifiques nombreuses interrogations sur la
Directeur : Stéphane Blain, gestion de l’environnement. L’Unité La biodiversité, une fois spatialisée,
stephane.blain@obs-banyuls.fr mixte de recherche Espace pour le est intégrée à son contexte
http://lomic.obs-banyuls.fr développement (UMR ESPACE-DEV, socio-environnemental, pour en
X Présentation page 40
IRD, UM2, Université Antilles- comprendre les dynamiques/
UMR LSTM Guyane, Université de la Réunion) interactions et en cerner les
Laboratoire des Symbioses Tropicales et se place dans une perspective conséquences en matière d’aide à la
Méditerranéennes de développement durable des gestion des territoires. Ces diverses
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro, UM2)
42 scientifiques
territoires, prioritairement en milieu étapes combinent des recherches
Directeur : Michel Lebrun, tropical, en mettant en oeuvre des thématiques et méthodologiques et
lebrun@univ-montp2.fr méthodologies de spatialisation des requièrent une synergie transversale
www.mpl.ird.fr/lstm dynamiques de l’environnement, entre systèmes et protocoles
X Présentation page 30 depuis l’acquisition des données d’acquisition des données (relevés
UMR TETIS jusqu’aux processus décisionnels, de terrain, télédétection, modes
Territoires, Environnement,Télédétection pour permettre l’adaptation des de représentation, approches
et Information Spatiale sociétés du Sud aux changements participatives), de gestion de
(AgroParisTech, Cemagref, Cirad) globaux. La finalité est de l’information (base de données,
58 scientifiques dont 10 impliqués contribuer à l’émergence de réseaux entrepôts, métadonnées,
dans la thématique « Biodiversité »
d’observatoires de l’environnement plateformes informatiques de
Directeur : Jean-Philippe Tonneau,
jean-philippe.tonneau@cirad.fr pour le développement durable. partage), d’analyse et d’intégration
http://tetis.teledetection.fr Les compétences de l’unité se des données (modélisation). La
X Présentation page 54 mobilisent pour construire des meilleure compréhension des
UPR AGIRs modèles de compréhension processus mettant en jeu les
Animal et Gestion Intégrée des Risques de systèmes complexes et aboutir à composantes physiques, biologiques
(Cirad) des orientations pour la gestion des et sociologiques de l’environnement,
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

22 scientifiques dont 10 écologues ressources et de l’environnement, la est à la base des modèles, des
Directeur : François Roger, gestion intégrée des territoires. corrélations et des indicateurs qui
françois.roger@cirad.fr
enrichiront les protocoles d’aide à la
www.cirad.fr/ur/agirs
X Présentation page 35
Les travaux de l’UMR ESPACE- décision.
DEV (y compris ceux concernant
UPR Maîtrise des bioagresseurs la biodiversité) intègrent d’emblée Les compétences multidisciplinaires
des cultures pérennes
la dimension spatiale. Ces et complémentaires au sein de
(Cirad)
12 scientifiques travaux peuvent bénéficier de la l’UMR ESPACE-DEV s’articulent
Directeur : Christian Cilas, disponibilité d’images satellites en trois équipes de recherche :
christian.cilas@cirad.fr à résolution toujours plus haute OSE (observation spatiale de
www.cirad.fr/nos-recherches/unites-de- permettant : l’environnement), AIMS (approche
recherche/maitrise-des-bioagresseurs- „ de travailler à diverses échelles, intégrée des milieux et des sociétés)
des-cultures-perennes parfois très fines, allant actuellement et SIC (système d’information et
X Présentation page 32
62
jusqu’à la reconnaissance de connaissance), qui s’appuient
... suite page 63 d’individus et de certaines espèces ; sur sept plateformes de réception
Étude de préfiguration d'un observatoire régional
de la biodiversité en Languedoc-Roussillon
Le plan d'action « patrimoine naturel » de la Stratégie
Nationale pour la Biodiversité comprend la mise en
place du Système d'Information sur la Nature et les
Paysages (SINP), mais également sa valorisation par la
création d'un Observatoire National de la Biodiversité
et d'observatoires régionaux. En Languedoc-Roussillon,
l'étude de préfiguration d’un futur Observatoire
Régional de la Biodiversité (ORB) a été confiée à l’UMR
TETIS—déjà acteur du SINP au niveau national—
par la Direction Régionale de l'Environnement,
de l’Aménagement et du Logement et la Région
Languedoc-Roussillon.

Considérée comme la région de France métropolitaine


présentant le plus haut niveau de biodiversité, le
Languedoc-Roussillon a une forte responsabilité en
matière de conciliation des activités humaines avec les
enjeux écologiques. La création d'un ORB, outre sa
fonction de valorisation et de bilan des connaissances
existantes, a pour objectif d'augmenter le niveau
de prise en compte des problématiques liées à la
biodiversité dans les processus de décision et à fournir
des éléments facilitant l’évaluation des politiques
environnementales. À cette fin l'ORB doit procurer
des indicateurs pertinents sur l’état et l’évolution de la
biodiversité de la région, ainsi que sur les facteurs qui l’affectent négativement (menaces) et positivement (aires protégées...).

La communauté des acteurs de la biodiversité s’avère particulièrement vaste et diverse, c’est pourquoi l'étude revêt un fort caractère
participatif. La démarche classique d’analyse et conception de système d’information a dû être adaptée par la mise en œuvre d’une
animation soutenue et par la création d'un site web collaboratif (www.orblr.fr). À l'issue de cette expérience pilote, une première liste
d'indicateurs sera proposée, sur la base des besoins des utilisateurs et des potentialités régionales. Des scenarii descriptifs du montage
de l’observatoire seront alors proposés, en fonction des partenariats, fourchettes budgétaires et types de structure envisageables. Une
maquette décrivant le scénario le plus probable sera proposée.

Contacts : Michel Deshayes, deshayes@teledetection.fr


& Simon Popy, simon.popy@teledetection.fr

d’images satellite réparties dans le Les questions de recherche, très Autres équipes
monde (Guyane, Réunion, Canaries, diverses, vont des plus ciblées concernées par ce thème
Nouvelle-Calédonie, Polynésie, aux plus intégratives : approche UR Biens et Services des Écosystèmes
Montpellier et bientôt au Gabon). orientée objet et biodiversité ; Forestiers Tropicaux : intégrer les enjeux
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Les activités sont plutôt orientées spatialisation et mise en évidence liés aux changements globaux
vers des régions du Sud où les d’indicateurs de la biodiversité au (Cirad)
questions environnementales et niveau du paysage pour la mise 36 scientifiques
de société sont souvent aiguës et en place d’observatoires locaux Directeur :Alain Billand,
la problématique de la biodiversité alain.billand@cirad.fr
de l’environnement et l’appui aux
www.cirad.fr/ur/bsef
souvent centrale ; elles sont réalisées politiques publiques ; comprendre X Présentation page 49
en partenariat avec les équipes et gérer la biodiversité existante
UR COREUS
locales dans le cadre de projets ou par l’intégration des données
Biocomplexité des écosystèmes
de suivi dans des observatoires. environnement/société ; biodiversité coralliens de l’Indo-Pacifique
Les grands secteurs géographiques et santé de l’environnement ; (IRD, UPMC)
concernés sont (1) Méditerranée / scénarios d’évolution de la 21 scientifiques
Montpellier-Afrique, (2) Amazonie/ biodiversité ; partage de données et Directeur : Claude Payri,
Guyane-Antilles-Brésil, (3) Océan de connaissance à travers le web. „ claude.payri@ird.fr
Indien/ La Réunion et (4) Pacifique www.coreus.ird.fr
63
X Présentation page 40
Sud / Nouvelle-Calédonie.
Sociétés et biodiversité

Les logiciels et plateformes


développés par les unités de recherche de Montpellier
ƒ Plateforme BioInfo-Biodiversité soutenue par la structure UMR CBGP
fédérative de recherche Montpellier Environnement Biodiversité
ƒ Logiciel convivial DIYABC : estimation du calcul bayésien de
(en cours de mise en place).
l’inférence statistique en génétique des populations en utilisant
http://mbb.univ-montp2.fr
des marqueurs moléculaires.
www1.montpellier.inra.fr/CBGP/diyabc
ƒ Logiciel Geneland : analyses de génétique du paysage
(estimation du nombre de populations dans un jeu de données,
définition de l'organisation spatiale des populations) via
l’utilisation des coordonnées géographiques des individus et des
données génétiques à plusieurs loci.
www2.imm.dtu.dk/~gigu/Geneland

UMR ESPACE-DEV
ƒ Outil libre de catalogage et de localisation MDweb
www.mdweb-project.org
ƒ Logiciel SIEL, système d'information sur l'environnement à
l'échelle locale : suivre et scénariser l'évolution des ressources
végétales d'un territoire selon les utilisations anthropiques.
UMR AMAP
ƒ Capsis : plateforme de développement de modèles de UMR ISEM
croissance et de dynamique forestière pour construire et ƒ Logiciels libres Genepop et Genetix : calcul d'un ensemble de
évaluer des scénarios sylvicoles en s'appuyant sur un modèle paramètres couramment utilisés en génétique des populations et
pour une espèce et une région donnée. étude de leur significativité par des tests exacts et des tests de
http://umramap.cirad.fr/amap2/logiciels_amap/index.php? permutation.
page=capsis Genepop : http://kimura.univ-montp2.fr/~rousset/Genepop.htm
Genetix : www.genetix.univ-montp2.fr/genetix/intro.htm
ƒ IDAO : outil pour la formation scientifique des jeunes et le
renforcement des capacités avec une aide à l'identification des ƒ Bibliothèque de code pour la bioinformatique Bio++, ensemble
espèces pour les études sur la biodiversité et à la diffusion de de librairies écrites en C++ : analyses bioinformatiques incluant
l'information. l'analyse des séquences, la phylogénie, l'évolution moléculaire et
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

http://umramap.cirad.fr/amap2/logiciels_amap/index.php? la génétique des populations.


page=idao http://biopp.univ-montp2.fr

UMR CEFE UR Green

ƒ Logiciel convivial E-SURGE (avec U-CARE) pour les biologistes ƒ Plateforme CORMAS : outil de simulation multi-agent appliquée
des populations : estimation et inférence des paramètres à la gestion des ressources renouvelables.
démographiques basée sur l’analyse des données « capture- http://cormas.cirad.fr
recapture ». ƒ Plateforme MIMOSA : logiciel libre pour concrétiser certaines
www.cefe.cnrs.fr/BIOM/logiciels.htm avancées conceptuelles dans le domaine de la modélisation et de
la simulation informatique.
ƒ Logiciel RMES : estimation des taux d’autofécondation http://mimosa.sourceforge.net
(généralement d’endogamie) à partir des distributions des
hétérozygotes multi-loci dans des échantillons de population. Contact : SFR Montpellier Environnement Biodiversité,
64
ftp://ftp.cefe.cnrs.fr/RMES MEB@univ-montp2.fr
S Séance de jeu de rôles avec des paysans
maliens pour réfléchir à la dynamique des
semences de variétés paysannes de Sorgho
à l'échelle d'un village.
X Germination des grains de sorghos
rouges pour le maltage avant la fabrication
de la bière locale, le dolo.
D. Bazile © Cirad

MALI : des jeux de rôles


autour du sorgho
La diversité des plantes alimentaires permet à l’homme élaborer
d’adapter ses cultures aux conditions à la fois environnementales, les règles
climatiques, économiques et sociales présentes et à venir. Durant de ce JdR.
sept années, dans le cadre du projet « Agrobiodiversité des Les ateliers
D. Bazile © Cirad
sorghos au Mali et au Burkina Faso » financé par le Fonds Français participent à
pour l’Environnement Mondial, la reconnaissance du rôle paysan la constitution progressive d’une connaissance partagée prenant
dans la préservation et la création de biodiversité a été fortement forme dans un modèle. Les participants ont souligné que les
valorisée. Jusqu’à présent, les conditions locales n’étaient que peu ateliers permettent de comprendre ce que les chercheurs veulent
prises en compte dans les processus de sélection et création et ce qu’ils en font. L’exploration de scénarios prospectifs au cours
de nouvelles variétés. Au Mali, 90 % des semences utilisées en de sessions de JdR, ou via des simulations informatiques de type
sorgho proviennent d’une multiplication à la ferme des variétés multi-agents basées sur le même modèle conceptuel, permettent
traditionnelles qui sont diffusées via les systèmes locaux de de rendre accessibles des échelles de temps et d’espace qui
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

gestion des semences. La sélection participative permet de ne le sont pas dans la réalité. Ainsi, les paysans peuvent suivre
co-construire avec les paysans l’innovation variétale en intégrant et discuter les conséquences de leurs actions sur la diversité
les savoirs locaux. La recherche a été centrée sur la dynamique de variétale à l’échelle du village durant plusieurs années successives,
la diversité variétale à l’échelle du village. en réaction à des événements qu’ils ont préalablement retenus
comme intéressants à considérer.
Quatre ateliers successifs réunissant agriculteurs,
responsables d’organisations paysannes ou d’organisations Dans ce cas particulier, des pistes concrètes d’action ont émergé
non gouvernementales et chercheurs, ont permis de dissocier pour la mise en place de structures collectives de gestion in situ
les éléments du système semencier pour les traiter de façon des semences avec l’appui des ONG. Il faut alors penser à d’autres
indépendante afin d’aboutir à une compréhension partagée des outils mieux adaptés à l’accompagnement opérationnel pour la
choix des paysans et des mécanismes d’échanges de semences. mise en place de ces nouveaux projets collectifs.
Chaque atelier donnait lieu à la construction d’un outil spécifique
Contact : Didier Bazile, didier.bazile@cirad.fr
de mise en situation des acteurs, appelé « Jeu de Rôles » (JdR),
utilisé pour analyser les pratiques locales et remettre en question Pour plus d’informations : 65
les connaissances acquises au préalable par les chercheurs pour www.jle.com/fr/revues/agro_biotech/agr/e-docs/00/04/3C/AA/article.phtml
S Fête de la Biodiversité, 2010.
© M. Croze

La biodiversité,
une science citoyenne
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

66
N otre compréhension de la biodiversité reste
faible par rapport aux implications politiques,
économiques, sociales et éthiques que
représente son érosion actuelle. Suivre et prévoir le
Ainsi, la réussite d’un programme de science citoyenne
ne se limite pas aux données récoltées. C’est aussi
l’occasion pour que les scientifiques se rapprochent
des réseaux d’amateurs, pour fédérer un groupe de
devenir de la biodiversité sont, dès lors, devenus des personnes autour d’un enjeu et de valeurs communs.
enjeux importants pour les scientifiques, les gestionnaires En rendant la démarche scientifique et le savoir
et les décideurs politiques. Comment faire pour accessibles, les sciences citoyennes participent à la
comprendre et prédire l’état et les tendances de la responsabilisation de nos sociétés et à l'émergence
biodiversité ? Pour cela, un obstacle majeur doit être d'une conscience environnementale respectueuse. Les
surmonté : mesurer la répartition et la dynamique de la synergies qu’elles favorisent entre les différents acteurs
biodiversité sur de larges échelles de temps et d’espace. de la société peuvent aussi directement contribuer à la
prise en compte de la biodiversité dans les processus de
Ni les scientifiques, ni les gouvernements, ni la décision. Les sciences citoyennes fournissent, en effet, des
technique ne peuvent à eux-seuls assurer la collecte indicateurs sur la biodiversité officiellement utilisés par
des données nécessaires. Les programmes de sciences les gouvernements. Par exemple, l’indicateur de
citoyennes, impliquant les citoyens dans ce processus, « bien-être humain » en Angleterre ou de
deviennent dès lors un outil incontournable des « développement durable » en France, est pour partie
stratégies de conservation. Cartographier la flore, basé sur la tendance des oiseaux communs, dénombrés
suivre la reproduction des oiseaux communs, observer chaque année par des ornithologues bénévoles.
l’abondance des papillons dans les jardins privés sont
des exemples de ces programmes scientifiques dont Les sciences citoyennes font un pas en avant par
la collecte de données rassemble et associe citoyens, rapport à la vision très académique de la progression
gestionnaires de l’environnement et scientifiques. Lorsque de la connaissance et à la vision très hiérarchisée
ces collaborations sont bien menées, ce sont des outils de la gouvernance. Il s’agit en effet de restaurer une
puissants qui contribuent à la fois à l’évolution rapide des relation de confiance entre la société et les scientifiques
connaissances sur la biodiversité et à leur diffusion vers en impliquant les participants dans la recherche sur
un large public. la biodiversité. La participation des citoyens à la
science produite, ajoute une légitimité démocratique
Dans un monde de plus en plus urbanisé, les sciences à la légitimité scientifique des résultats issus de leurs
citoyennes donnent l’occasion au grand public de données. Le devenir de la diversité biologique est un
s’intéresser à la nature tout en participant à la recherche. enjeu qui concerne l’humanité toute entière. Celle-
En effet, ces programmes s’appuient généralement sur les ci doit désormais composer sa vie sur terre avec les
suivis d’espèces communes situées dans des habitats très conséquences des changements globaux dont elle est
accessibles, y compris résidentiels et urbains. Ces espèces, elle-même la cause. Dans ce contexte nouveau, les
faciles à identifier, participent à sensibiliser les citoyens sciences citoyennes favorisent la sensibilisation et la
à la nature de « tous les jours ». En retour, l’implication responsabilisation de tous et participent à la prise de
des citoyens dans ces programmes impacte le travail des conscience de nos devoirs envers la nature et à l’égard
scientifiques qui se doivent d’expliquer le sens de leur des générations futures.
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

démarche, les étapes d’un raisonnement scientifique et les


conséquences de leurs travaux sur la société. Violette Roche (Tela Botanica)
& Vincent Devictor (UMR ISEM)

67
La biodiversité,
une science citoyenne

PNF, le réseau ainsi que du patrimoine naturel et


culturel. Ils offrent une combinaison
des parcs nationaux d’espaces terrestres et maritimes
et la biodiversité remarquables dont le mode de
gouvernance et de gestion leur permet
Parcs Nationaux de France (PNF) d’en préserver les richesses.
est un établissement public Ce réseau couvre de grandes superficies
national à caractère administratif, (24 920 km² terrestres au total, 7,8 %
placé sous tutelle du ministre du territoire métropolitain et des
de l’Écologie. Jouant le rôle de départements d'Outre-mer), dans
fédération des parcs nationaux des contextes variés du point de vue
Les acteurs principaux français, il crée des synergies entre (bio)géographique, écologique et des
Parcs Nationaux de France, tête de eux. Il a notamment pour mission activités humaines.
réseau des 9 parcs nationaux français de prêter son concours technique
et 3 projets de parcs aux parcs nationaux, de contribuer Les établissements publics en charge
Vanoise (1963), Port-Cros (1963), Pyrénées au rassemblement des données des parcs nationaux sont partie
(1967), Cévennes (1970), Ecrins (1973),
portant sur leurs patrimoines et les prenante de la recherche scientifique
Mercantour (1979), Guadeloupe (1989),
La Réunion (2007), Parc amazonien de Guyane activités humaines de leurs territoires, et en tirent profit : désignés dans
(2007), projets des Calanques (prochainement), de représenter et promouvoir les les textes comme des territoires
« d’Entre Champagne et Bourgogne » parcs dans les enceintes nationales d’expérimentation, de recherche et de
et de zone humide (en cours d'identification). et internationales. Dans ce cadre, référence, il est nécessaire, pour bien
(Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du PNF conduit pour le compte les gérer, d'en connaître l'histoire et
Développement durable et de la Mer en des parcs nationaux des études les composantes et de comprendre
charge des Technologies vertes et des les processus—passés et actuels—
d'intérêt général, anime le réseau
Négociations sur le climat)
de leurs responsables scientifiques, écologiques et sociaux, qui contribuent
2 scientifiques au niveau national, équipes scientifiques
de 2 à 10 personnes dans chaque parc national les représente auprès des grands à les façonner.
Directeur : Jean-Marie Petit, programmes de recherche nationaux
jean-marie.petit@parcnational.fr (Fondation pour la Recherche sur Les problématiques liées à la
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

www.parcsnationaux.fr la Biodiversité, Action Publique, biodiversité qui intéressent au


X Présentation page 68 Agriculture & Biodiversité...), premier chef les parcs nationaux
Tela Botanica co-organise des colloques et sont nombreuses : inventaire de la
12 salariés séminaires scientifiques et rassemble biodiversité, évaluation du bon état
12 000 membres (dont 65 % de professionnels) les protocoles conduits par les de conservation et connaissance des
Comité scientifique et technique : 18 scientifiques parcs en vue de les faire davantage processus fonctionnels, gestion des
Président : Daniel Mathieu,
converger. espèces et des milieux, maîtrise de
dmathieu@tela-botanica.org
www.tela-botanica.org certaines populations, changement
X Présentation page 69 Reconnus au niveau international climatique (réchauffement et
Ville de Montpellier
comme des territoires d’exception, acidification des mers et océans),
Direction « Paysage & nature » les parcs nationaux sont des pièces changement de répartition d’espèces,
Directeur : Philippe Croze, maîtresses de la stratégie nationale maladies émergentes, invasions
philippe.croze@ville-montpellier.fr pour la protection de la nature et des biologiques, impact des activités
68
www.montpellier.fr paysages remarquables. Ils ont pour humaines, relations faune sauvage-
X Présentation page 72 priorité la protection de la biodiversité faune domestique, pollutions,
© D. Hémeray S Parc national de la Vanoise .

identification des continuités de certains arbres (Vanoise, chercheurs, des professionnels


écologiques et intégration dans Mercantour), partenariats de et le grand public. L'association
les trames vertes et bleues, recherche dans différents domaines : met à la disposition des botanistes
représentations sociales de la nature, compréhension du fonctionnement francophones son savoir-faire
évaluation des services écologiques... des milieux et des invasions en animation et en technologies
biologiques, contribution à des zones de l'information pour faciliter
PNF pilote pour le compte des parcs ateliers Alpes, suivi de la fonte des la diffusion de la connaissance
des études scientifiques transversales glaciers… et le développement de projets
(retombées économiques des collaboratifs. Tela Botanica
espaces protégés, approche des Les chercheurs trouvent au sein des participe à la valorisation des
éléments de valeur de trois parcs parcs des territoires protégés sur le savoirs et facilite la coopération des
pilotes, application du concept de long terme, souvent à forte naturalité, botanistes aux niveaux national et
solidarité écologique, histoire de la des séries de données longues, un international.
création des parcs nationaux...). Les appui du Conseil scientifique et le
parcs mettent en place depuis leur partenariat des équipes scientifiques La botanique, science qui étudie les
création des programmes visant à et techniques des parcs, des végétaux, est fondamentale pour
mieux connaître la biodiversité : expérimentations des réintroductions appréhender d’autres disciplines :
inventaires patrimoniaux (p. ex. d'espèces. „ la biodiversité : connaître et
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

All Taxa Biodiversity Inventory and protéger la nature ;


Monitoring dans le Mercantour), Tela Botanica : „ les changements climatiques :
dispositifs de suivi à long terme suivre l'impact sur l'environnement ;
de populations d'espèces le réseau des botanistes „ la médecine : source de molécules
emblématiques (mérou à Port-Cros, francophones pour la santé ;
ongulés dans les parcs de montagne), „ l‘agronomie : réservoir de gènes
dispositifs de suivi thématiques Tela Botanica est un réseau pour le futur ;
—reproduction de l'aigle royal (parcs qui met en relation chercheurs, „ la forêt : choix des essences
alpins), biodiversité saproxylique professionnels et grand public. adaptées aux changements.
(Cévennes)—, dispositifs de suivi Créé en 1999 en partenariat avec
des changements globaux—suivi d’autres associations dont la Il apparaît aujourd’hui primordial
des alpages sentinelles (Ecrins), Société Botanique de France, le que cette science soit valorisée afin
exclos forestiers et placettes de réseau Tela Botanica développe de faire progresser la recherche et
mangrove (Guadeloupe)—, suivi de des projets autour de la botanique contribuer à un développement
69
températures et de la phénologie en collaboration directe avec des durable. •••
La biodiversité, une science citoyenne

S Nogent 2008 lors d'une sortie-


formation sur la phénologie.
W Observation de l'orme lors d'une
sortie-formation sur la phénologie. © E. Gritti
© I. Chuine

Outre l'animation de réseau et flore au cours du temps afin d’évaluer


le développement de son site l’impact des activités humaines et
Internet, Tela Botanica participe des changements globaux sur la
Autres équipes à des programmes en partenariat biodiversité.
avec d'autres structures publiques „ Recensement des herbiers
concernées par ce thème et privées, dans le but de concourir (collaboration UM2, AMAP, MHN
Tour du Valat au progrès de la botanique et des d'Aix-en-Provence, CBN de
25 scientifiques sciences qui s'y rattachent : Porquerolles) : recenser et expertiser
Directeur : Jean Jalbert, „ Référentiels taxinomiques tous les herbiers, publics et privés,
jalbert@tourduvalat.org (collaboration Muséum National conservés en Languedoc-Roussillon
www.tourduvalat.org
X Présentation page 53
d’Histoire Naturelle [MNHN], ONF, avec un outil de saisie en ligne
Fédération des CBN) : ce projet met (collections en ligne).
UMR AMAP à disposition des naturalistes des „ Global Plant Initiative (UM2,
botAnique et bioinforMatique
référentiels taxinomiques complets Université Mohamed V, Fondation
de l’Architecture des Plantes
(Cirad, CNRS, Inra, IRD, UM2) leur permettant d'échanger des Mellon) : coopération de dizaines
44 scientifiques informations sur la base d’un d'institutions d’Afrique, d'Amérique
Directeur : Daniel Barthélémy, référentiel commun. latine, d’Europe et des États-Unis, afin
daniel.barthelemy@cirad.fr „ Carnet en ligne : un carnet de de créer une bibliothèque numérique
http://amap.cirad.fr/ terrain informatique pour collecter permanente des ressources
X Présentation page 58 des données naturalistes, permettant scientifiques concernant les types
UMR ESPACE-DEV de déposer des observations, des nomenclaturaux de plantes de toutes
Espace pour le développement photos de plantes, de les trier et de les régions du monde.
(IRD, UM2, Université Antilles-Guyane, les rechercher. „ L'Observatoire des Saisons
Université de la Réunion) „ Interopérabilité des bases de (collaboration GDR CNRS 2968) :
60 scientifiques données naturalistes (collaboration programme scientifique sollicitant la
Directeur : Frédéric Huynh,
DIREN, Région Languedoc- participation du grand public pour
huynh@ird.fr
www.espace.ird.fr Roussillon) : pour une collaboration relever des données sur la phénologie
X Présentation page 62 entre les collecteurs et la mise à de plantes communes.
disposition d’informations aux
UMR TETIS
Territoires, Environnement,Télédétection utilisateurs et services publics. L’association développe les principes
et Information Spatiale „ Phytosociologie : formation d’une science participative et
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

(AgroParisTech, Cemagref, Cirad) annuelle à la phytosociologie citoyenne. Ce sont des milliers


58 scientifiques dont 10 impliqués synusiale intégrée pour un public d’inscrits au réseau, issus de pays
dans la thématique « Biodiversité » varié et mise à disposition d'un différents et de compétences variées,
Directeur : Jean-Philippe Tonneau, grand nombre d'information sur le qui contribuent bénévolement au
jean-philippe.tonneau@cirad.fr sujet. développement des connaissances.
http://tetis.teledetection.fr
„ Pl@ntNet (collaboration Notre équipe informatique, forte
X Présentation page 54
UMR AMAP, INRIA) : réseau de 10 années d’expérience en
UR Green collaboratif visant la création d’une développement d’outils participatifs,
Gestion des Ressources Renouvelables
plateforme informatique destinée assure la fiabilité et la pérennité
Environnement
(Cirad)
à faciliter l’acquisition, l’analyse de ce travail collaboratif. Ainsi,
15 scientifiques et l’exploitation collaborative de Tela Botanica offre la possibilité à
Directrice : Martine Antona, données sur le monde végétal. chacun de pouvoir s’impliquer dans
martine.antona@cirad.fr „ Vigie-Flore (collaboration MNHN) : la réalisation de projets. Toutes les
70
www.cirad.fr/ur/Green observatoire des plantes communes données collectées sont réutilisables
X Présentation page 60 visant le suivi de la distribution de la de façon libre et gratuite.
Pl@ntNet, un réseau collaboratif et une plateforme
informatique dédiés à la compilation et au partage d’outils
et de connaissances en botanique
diffuser concerneront des données de toute nature (herbiers,
photos, distribution géographique, phénologie, écologie, usages,
etc.). Ces outils seront en libre accès, utilisables directement
sur la plateforme ou hors-ligne, et permettront aux
utilisateurs de gérer individuellement leurs propres données
botaniques, puis de les échanger avec d’autres utilisateurs—
scientifiques, professionnels de l’environnement ou amateurs.
Les données accumulées seront ainsi mobilisables pour des
projets de science citoyenne, par exemple la réalisation de
flores, d’index taxinomiques ou de supports de formation
interactifs. L’ergonomie et l’efficacité des logiciels développés
seront évaluées par un panel d’utilisateurs, au travers du
réseau Tela Botanica et dans le cadre de projets pilotes réalisés
avec de nombreux partenaires internationaux afin d’assurer
l’adéquation des applications aux besoins et attentes des
utilisateurs finaux. Plusieurs thèses en indexation et recherche
par le contenu visuel ainsi qu’en écologie sont programmées ;
S Page d'accueil du site Pl@ntNet. leurs résultats seront directement intégrés dans la plateforme.
L’ensemble de ces recherches permettra des avancées
Pl@ntNet est une initiative proposée par un consortium significatives en agronomie, écologie, bioinformatique,
international regroupant de nombreux organismes autour botanique tropicale et méditerranéenne.
de trois équipes : AMAP, l’équipe-projet IMEDIA de l’Institut
national de recherche en informatique et automatique et le Pl@ntNet s’inscrit dans le vaste mouvement international
réseau de botanique francophone Tela Botanica. Ce projet de 4 pour une meilleure gestion et valorisation des informations
ans, (soutenu par Agropolis Fondation, vise la création d’une taxinomiques, en complément d’autres initiatives internationales
plateforme informatique destinée à faciliter l’acquisition, l'analyse et (Global Biodiversity Information Facility, European Distributed Institute
l’exploitation collaborative de données sur le monde végétal par of Taxonomy, Encyclopedia of Life, KeyToNature) et utilisera les
trois grandes catégories d’acteurs : scientifiques, gestionnaires et standards définis par le Taxonomic Database Working Group.
citoyens.
Contacts : Daniel Barthélémy, daniel.barthelemy@cirad.fr
Les besoins croissants de synthèses pour répondre aux principaux Nozha Boujemaa, Nozha.Boujemaa@inria.fr
défis mondiaux qui impliquent le règne végétal, nécessitent la Daniel Mathieu, dmathieu@tela-botanica.org
collecte de masses importantes de données, et la valorisation & Jean-Francois Molino, jean-francois.molino@ird.fr
des données existantes. Les outils informatiques d'annotation, de
navigation et d’exploitation que Pl@ntNet va mettre au point et Pour plus d’informations : www.plantnet-project.org

Une philosophie de terrain au service de la biodiversité


La conservation de la biodiversité opère en contexte de double devrait être est bien plus poreuse que les philosophes occidentaux
incertitude : une incertitude factuelle (Quel est l’état initial du ne l’ont jusqu’à présent admis. Les valeurs ne seraient pas des
milieu ? Quelles sont les conséquences probables de telle ou entités abstraites qu’il convient de découvrir et d’organiser de
telle mesure ?) et une incertitude normative (Quelle biodiversité façon rationnelle et universaliste, mais elles seraient des outils
devons-nous protéger ? Pour quelles raisons faudrait-il le faire ?). pratiques, dont se dotent les individus et les groupes sociaux pour
La méthode expérimentale permet de faire face à l’incertitude faire face aux problèmes qu’ils rencontrent.
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

factuelle. Elle s’attache à lever l’incertitude et, lorsque c’est


impossible, à la prendre en compte en mettant en place un Ces valeurs pourraient alors être l’objet d’une investigation
protocole de suivi des effets d’une mesure donnée afin de l’ajuster expérimentale, au même titre que les phénomènes écologiques.
en fonction de l’adéquation de ses effets avec l’objectif de gestion D’où l’idée d’une véritable philosophie de terrain, qui parte des
initiale. représentations, des déclarations et des actions des acteurs
engagés dans des problèmes concrets pour fonder « par le bas »
Mais qu’en est-il de l’incertitude normative ? Différentes valeurs un cadre normatif permettant d’éclairer les tensions que la
entrent en jeu, et éventuellement en compétition, pour justifier conservation de la biodiversité ne manque pas de soulever, qu’il
la conservation de la biodiversité : intérêts des êtres humains s’agisse de tensions internes (quelle biodiversité conserver ?)
présents ou à venir, droit des animaux, respect du vivant, valeur ou de tensions externes (quel équilibrage effectuer entre la
intrinsèque des espèces ou des processus évolutifs, etc. S’opposant conservation de la biodiversité et d’autres demandes sociales ?).
à la dichotomie traditionnelle entre faits et valeurs, l’approche
Contact : Virginie Maris, virginie.maris@cefe.cnrs.fr
pragmatiste soutient que la frontière entre ce qui est et ce qui
71
La biodiversité, une science citoyenne

S Fleurissement extensif à Montpellier.


© M. Croze

Le combat pour la vie sur


terre sera gagné ou perdu
Montpellier, une ville „ Parc zoologique : cet équipement
municipal privilégie les espèces
dans les villes, les collectivités résolument engagée les plus menacées (50 sur les
locales ont un rôle majeur à jouer car dans la préservation 120 présentées) et participe à la
les changements globaux débutent sensibilisation du public à travers des
au niveau local a déclaré Ahmed de la biodiversité campagnes d’information (Save the
Djoghlaf, secrétaire général de Montpellier, capitale du Languedoc- Rhinos, les grenouilles ont besoin de
la Convention sur la diversité Roussillon, région qui comporte vous, les carnivores européens) ainsi
biologique. Consciente de cet enjeu, le plus de sites « Natura 2000 » en qu’à la réintroduction d’espèces dans
j’ai engagé la Ville de Montpellier France, possède un passé glorieux leur milieu d’origine.
dans une démarche volontaire sur le plan de la botanique avec „ Gestion durable des parcs et
autour des deux défis majeurs le plus ancien jardin botanique et espaces naturels : depuis les années
planétaires, la lutte contre le le deuxième herbier de France. Sa 1990, les parcs et jardins sont gérés de
réchauffement climatique et celle croissance au cours des dernières manière à favoriser la conservation,
contre l’érosion de la biodiversité. décennies s’est réalisée en préservant voire l’amélioration de la biodiversité
Montpellier doit devenir dans ce de grands espaces de nature et leur (abandon des pesticides, installation
dernier domaine une référence richesse biologique, et en développant de flore indigène, gestion de l’eau).
nationale, voir internationale grâce une politique active de gestion de ces „ Réalisation d’une trame verte : afin
à sa richesse en diversité biologique, derniers. L’accroissement des zones de relier les parcs, jardins et espaces
en chercheurs dans ce domaine et vertes au sein des zones urbanisées a naturels entre eux et ainsi éviter une
en militants associatifs. permis d’avoir un nombre important fragmentation qui serait néfaste à la
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

d’espèces animales (101 d’oiseaux, biodiversité, un vaste programme de


18 de mammifères, 27 de poissons, réalisation d’une trame verte est en
Hélène Mandroux, 13 de reptiles), et plus de 1 000 cours, alliant déplacements doux et
Maire de la ville de Montpellier espèces végétales indigènes à liaisons biologiques.
Montpellier. „ Sensibilisation du public :
réconcilier l’homme urbain avec la
Les mesures prises en faveur de la nature, le sensibiliser aux menaces
biodiversité sont les suivantes : qui pèsent sur la biodiversité et
diffuser la culture scientifique
„ Jardin des Plantes : afin d’améliorer et technique sont des objectifs
les conditions de conservation prioritaires réalisés à travers le
des espèces, la ville soutient programme « Main verte », les
financièrement sa rénovation en vue animations et visites au parc
de sa conversion en outil de diffusion zoologique et l’organisation de la
72
de la culture scientifique. « fête de la biodiversité ».
„ Collaboration avec le milieu Curitiba, Singapour, Nagoya et Bonn, „ la valorisation et la gestion des
scientifique : la richesse de la Montpellier souhaite poursuivre friches urbaines et des délaissés afin
recherche sur la biodiversité à ces actions par l’adoption d’un plan qu’ils participent par leur richesse
Montpellier est utilisée, comme par « Biodiversité » selon trois axes : biologique à la trame verte urbaine ;
exemple l’étude sur l’enherbement „ Observer et connaître „ la mise en œuvre de réseaux
des pieds d’arbres (CEFE/CNRS), le „ Conserver et restaurer d’observation de la biodiversité
suivi de la croissance des végétaux „ Sensibiliser et éduquer urbaine basés sur la participation
dans la serre amazonienne, la lutte volontaire des habitants et des
contre les ravageurs du palmier… Un des objectifs principaux de ce publics scolaires portant sur la faune
L’accès du public à des congrès plan est de restaurer les liens entre et la flore ;
scientifiques (Congrès mondial de les habitants et la nature ordinaire „ la pérennisation de la fête de la
l’eau, Apimondia) participe à cette qui les entoure en ville afin de les biodiversité, moment de rencontre
collaboration. Elle sera accentuée sensibiliser à l’enjeu mondial de la entre les habitants, les chercheurs,
en 2010, 2011 et 2012 à l’occasion conservation de la biodiversité. Parmi les associations et les gestionnaires
de la tenue de plusieurs congrès les nombreuses actions mises en d’espaces naturels ;
scientifiques internationaux œuvre, citons : „ l’ouverture du centre Darwin au
(congrès mondial d’ethnobiologie „ le développement de la parc zoologique, centre de ressources
en 2012, congrès européen des parcs coopération avec le milieu sur la faune sauvage pour tous les
zoologiques en 2011…). scientifique ; publics. „
„ l’ouverture d’activités
Avec son engagement à la pédagogiques dans le cadre de
Convention sur la diversité l’Agriparc autour de la vigne, de
biologique aux côtés de Montréal, l’apiculture et de l’oléiculture ;

T Ecovolontaires observant des


globicéphales, Globicephala melas.
C. Arnal © Cybelle Méditerranée

Le programme sciences
citoyennes Cybelle Méditerranée
Cybelle Méditerranée est un programme de sciences citoyennes
en mer Méditerranée. Ce programme suit à grande échelle et
à long terme la biodiversité marine pour mieux comprendre
l’impact des changements de l’environnement (notamment
climatiques) sur la mer Méditerranée. Les objectifs sont (1) de
rassembler les scientifiques et les non-scientifiques et (2) de
mesurer simplement et de suivre les changements de biodiversité.
Cybelle Méditerranée se base sur la contribution d’amateurs,
de plongeurs ou de plaisanciers pour effectuer, sans formation
préalable, des observations en mer. Des protocoles simples
ont été établis par des spécialistes et des scientifiques. Les
informations collectées sont restituées par les amateurs sur
un site web et alimentent une base de données mise à la libre
disposition de la communauté scientifique et des gestionnaires.
Ce programme, démarré en 2009, est à l'initiative de l'association
Cybelle Planète, et rassemble une commission scientifique et
pédagogique composée d'une vingtaine d'acteurs. Un bulletin
annuel est téléchargeable en ligne.
Contacts : Céline Arnal, contact@cybelle-mediterranee.org
& Serge Morand, serge.morand@univ-montp2.fr

Pour plus d’informations :


Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

www.cybelle-mediterranee.org

73
La biodiversité, une science citoyenne

S Fleur de mélèze.
E. Gritti © UMR CEFE

L'Observatoire Des Saisons


L’Observatoire Des Saisons (ODS) est un programme de et des modifications qu’entraîne le changement climatique sur
science participative à destination du grand public. Ses celui-ci. La simplicité des observations permet la participation
objectifs sont triples : (1) sensibiliser le public à l'impact du de toute personne, quels que soient son âge, sa profession et
réchauffement climatique sur la flore et la faune, (2) faire son origine socioculturelle. L’ODS permet au public de prendre
participer le public à la collecte d’information sur les rythmes également conscience des enjeux scientifiques mais aussi socio-
saisonniers de la flore et de la faune, (3) proposer un lieu économiques du changement climatique grâce aux échanges avec
d’échanges privilégiés avec les chercheurs travaillant dans le les chercheurs impliqués dans le projet.
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

domaine de la biodiversité et des changements climatiques. La


recherche sur les impacts du changement climatique a un besoin Cette opération est à l’initiative du Groupement de Recherche
urgent d’observations phénologiques (rythmes saisonniers) sur 2968 (Systèmes d'Information Phénologique pour la Gestion et
l’ensemble du territoire et sur de nombreuses espèces. Les l'Étude des Changements Climatiques) du CNRS rassemblant
rythmes saisonniers sont en effet très fortement modifiés par une trentaine d’acteurs. Elle est animée par trois associations :
le changement climatique, ce qui occasionne des modifications Tela Botanica (www.tela-botanica.org), Planète Sciences
profondes du fonctionnement des écosystèmes, voire met en (www.planete-sciences.org/national) et le Centre de
péril la survie de certaines espèces. Recherches sur les Écosystèmes d’Altitude
(www.crea.hautesavoie.net/crea).
Les observations faites à travers toute la France par l’ODS
alimentent ainsi, au fur et à mesure, une vaste base de données Contacts : Isabelle Chuine, isabelle.chuine@cefe.cnrs.fr
validées et exploitées par les chercheurs. L’ODS nécessite de la & Violette Roche, violette@tela-botanica.org
part du participant une observation de son environnement local
et des organismes qui y vivent. Il permet, même pour un public Pour plus d’informations :
74 www.obs-saisons.fr
citadin, de prendre conscience du monde vivant qui l’entoure
© M. Croze
du Mas Nouguier.
S Vendanges à l'Agriparc
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

75
Thématiques couvertes
par les équipes de recherche
(Octobre 2010)

es différentes unités et 1. Origine et évolution de la Les thématiques « principales » de

L équipes de recherche
apparaissant dans le texte
de ce dossier sont consignées dans
biodiversité
2. Biodiversité fonctionnelle
3. Sociétés et biodiversité
chacune des équipes sont signalées
en rouge (•) dans le tableau
ci-dessous.
le tableau ci-dessous. 4. Modéliser, scénariser la
biodiversité Page : présentation de l’équipe
5. La biodiversité, une science
citoyenne

Unités page 1 2 3 4 5
Bioversity International
(CGIAR) 52 •
Stephan Weise
Ecotron Européen de Montpellier
(CNRS) 26 •
Jacques Roy
Parcs Nationaux de France
(ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer en charge des Technologies
vertes et des Négociations sur le climat)
68 •
Jean-Marie Petit
Tela Botanica
Daniel Mathieu
69 •
Tour du Valat
Jean Jalbert
53 • • • •
UMR AMAP - botAnique et bioinforMatique de l’Architecture des Plantes
(Cirad, CNRS, Inra, IRD, UM2) 58 • • • • •
Daniel Barthélémy
UMR BETM - Biologie et Écologie tropicale et méditerranéenne
(CNRS, UPVD) 11 •
André Théron
UMR BGPI - Biologie et Génétique des Interactions Plantes-Parasites
(Cirad, Inra, Montpellier SupAgro) 16 •
Jean-Loup Notteghem
UMR BIOM - Biologie Intégrative des Organismes Marins
(CNRS, UPMC) 21 • •
Hervé Moreau
UMR CBAE - Centre de Bio-Archéologie et d’Écologie
(CNRS, EPHE, Inrap, UM2) 28 • •
Jean-Frédéric Terral
UMR CBGP - Centre de Biologie pour la Gestion des Populations
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro) 10 • • •
Flavie Vanlerberghe
UMR CEFE - Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive
(Cirad, CNRS, EPHE, IRD, Montpellier SupAgro, UM1, UM2, UM3) 24 • • • •
Philippe Jarne
UMR CMAEE - Contrôle des maladies animales exotiques et émergentes
(Cirad, Inra) • • •
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

17
Dominique Martinez
UMR DGIMI - Diversité, Génomes & Interactions Microorganismes – Insectes
(Inra, UM2) 18 •
Patrick Tailliez
UMR Eco&Sols - Écologie fonctionnelle et Biogéochimie des Sols & Agro-écosystèmes
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro) 29 • •
Jean-Luc Chotte
UMR ECOSYM - Écologie des systèmes marins côtiers
(CNRS, IRD, UM2) 37 • •
Marc Troussellier
UMR EME - Écosystèmes Marins Exploités
(Ifremer, IRD, UM2) 38 • • •
Philippe Cury
UMR ESPACE-DEV - Espace pour le développement
76
(IRD, UM2, Université Antilles-Guyane, Université de la Réunion) 62 • • • •
Frédéric Huynh
Unités page 1 2 3 4 5
UMR Interactions Hôtes-vecteurs-parasites dans les Trypanosomoses
(Cirad, IRD) 15 • •
Gérard Cuny
UMR ISEM - Institut des Sciences de l’Évolution de Montpellier
(CNRS, IRD, UM2) 8 • • • •
Jean-Christophe Auffray
UMR LAMETA - Laboratoire Montpelliérain d’Économie Théorique et Appliquée
(CNRS, Inra, Montpellier SupAgro, UM1) 46 • •
Jean-Michel Salles
UMR LOMIC - Laboratoire d’Océanographie Microbienne
(CNRS, UPMC) 40 • •
Stéphane Blain
UMR LSTM - Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro, UM2) 30 • • •
Michel Lebrun
UMR LECOB - Laboratoire d’Ecogéochimie des Environnements Benthiques
(CNRS, UPMC) 41 • • •
Nadine Le Bris
UMR MIVEGEC - Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle
(CNRS, IRD, UM1) 13 •
Didier Fontenille
UMR TETIS - Territoires, Environnement, Télédétection et Information Spatiale
(AgroParisTech, Cemagref, Cirad) 54 • • • •
Jean-Philippe Tonneau
UMS 2348 OOB - Laboratoire ARAGO – Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer
(CNRS, IRD, UPMC) 36 •
Philippe Lebaron
UPR Acridologie - Écologie et maîtrise des populations d’acridiens
(Cirad) 34 • •
Michel Lecoq
UPR AGIRs - Animal et Gestion Intégrée des Risques
(Cirad) 35 • • •
François Roger
UPR Maîtrise des bioagresseurs des cultures pérennes
(Cirad) 32 • •
Christian Cilas
UR Biens et Services des Écosystèmes Forestiers Tropicaux :
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

intégrer les enjeux liés aux changements globaux


(Cirad)
49 • • • •
Alain Billand
UR COREUS - Biocomplexité des écosystèmes coralliens de l’Indo-Pacifique
(IRD, UPMC) 40 • • • •
Claude Payri
UR Dynamiques socio-environnementales et gouvernance des ressources
(IRD) 48 •
Geneviève Michon
UR Green - Gestion des Ressources Renouvelables Environnement
(Cirad) 60 • • • •
Martine Antona
USDA-ARS-EBCL - Laboratoire Européen de Lutte Biologique
Kim Hoelmer
20 • •
Ville de Montpellier - Direction « Paysage & nature »
Philippe Croze
72 • 77
Les formations
à Agropolis International
dans le domaine de la biodiversité

A gropolis International,
au travers de ses
établissements membres,
universités et écoles d’ingénieurs
Cela représente plus de 80
formations diplômantes (de bac
+2 à bac +8 : technicien, ingénieur,
licence, master, mastère spécialisé,
Les tableaux présentés ci-après
détaillent les formations relevant du
domaine de la « biodiversité ».
Ils précisent les niveaux de
(et institutions spécialisées dans la doctorat...) ainsi qu’une centaine diplômes, les intitulés des
formation continue), propose une de modules de formation continue formations et les établissements
offre de formation complète. (préexistants ou à la carte). opérateurs.

Les formations diplômantes


Niveau Diplôme Intitulé de la formation et spécialité Établissement
Biologie UM2
Géosciences Biologie Environnement UM2
Ouverture programmée en septembre 2011
Licence Biologie Univ. Nîmes
Biologie - Écologie UPVD
Sciences de la terre et de l’Environnement UPVD
Gestion et aménagement durable des espaces et des ressources UPVD
Montpellier SupAgro,
Gestion agricole des espaces naturels ruraux UM3, EPLEFPA de
Lozère
Bac +3
Montpellier SupAgro,
Agriculture raisonnée UM3, EPLEFPA
Carcassonne
Licence
professionnelle Montpellier SupAgro,
UM3, CFPPA
Viticulture raisonnée
Bordeaux, CFPPA
Beaune
Coordinateur de projets en éducation à l'environnement pour un UM3, Montpellier
développement durable (CEEDDR) SupAgro
Etude et Développement des Environnements Naturels (EDEN) UM2
Parcours intégrant la Licence « Géosciences Biologie Environnement »

Diplôme
Bac +4 Chef de projet en aquaculture et halieutique UM2
d’Université
Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE) UM2, Montpellier
Parcours « Biodiversité, écologie, évolution » (BEE) SupAgro
Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE)
UM2, Montpellier
Parcours « Diversité et évolution des plantes et de leurs symbiotes »
SupAgro
(DEPS)
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE)


UM2
Parcours « Écologie et évolution des parasites » (EEP)
Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE) UM2, Université de la
Parcours « Biodiversité » mer Egée (Grèce)
Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE) UM2, Univ. Abomey
Bac +5 Master
Parcours « Entomologie médicale et vétérinaire » (EMV) (Bénin)
Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE)
Parcours « Fonctionnement des écosystèmes naturels et cultivés » UM2
(FENEC)
UM2, Université Paris
"Biologie, géosciences, agroressources, environnement" (BGAE)
VI, Museum national
Parcours Biodiversité Végétale Tropicale (BVT)
d’Histoire Naturelle
Chef de projet en aquaculture et halieutique UM2
Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE)
78 UM2, UM1
Parcours « Systèmes microbiens » (SM)
Niveau Diplôme Intitulé de la formation et spécialité Établissement
Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE) UM2, Univ. Poitiers,
Parcours « Paléontologie, phylogénie et paléobiologie » (PPP) Univ. Rennes 1
Biologie, Chimie, Environnement
Spécialité « Développement, Interactions et Évolution du Vivant » UPVD
(DINEV)
Sciences de la vie et de la terre
EPHE
Spécialité « Environnement et gestion de la biodiversité » (EGB)
Économie rurale et agroalimentaire (ERA)
UM1, Montpellier
Spécialité « Agriculture, Alimentation & Développement Durable »
SupAgro, IAM.M
(A2D2)
Sciences humaines et sociales (SHS)
UM3, Montpellier
Spécialité « Innovation et développement des territoires ruraux »
SupAgro, IAM.M
(IDTR)
Master Sciences humaines et sociales (SHS)
UM3, Montpellier
Spécialité « Acteurs du développement rural en régions chaudes »
SupAgro
(ADR)
Biologie, Chimie, Environnement
Spécialités « Biodiversité et développement durable » (BDD), UPVD
« Milieux aquatiques » (MA), « Molécules bioactives » (MoBi)
Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE)
Parcours « Bioressources aquatiques en environnement
méditerranéen et tropical » (BAEMT), « Biotraçabilité, biodétection UM2
et biodiversité » (BBB), « Ingénierie en écologie et en gestion de la
biodiversité » (IEGB)
Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE) Cirad, UM2, Institut
Parcours « Maladies infectieuses, vectorielles et alimentaires » Pasteur, Univ. Kasetsart
(MIVA) (Thaïlande)
Géosciences et environnements marins
UPVD
Spécialité « Géosciences marines appliquées » (GMA)
Sciences de la vie et de la terre
EPHE
Spécialité « Environnement et gestion de la biodiversité » (EGB)
Agronomie-agroalimentaire des régions chaudes
AgroParisTech,
Spécialité « Gestion environnementale des écosystèmes et forêts
Bac +5 Montpellier SupAgro
tropicales » (GEEFT)
Agronomie-agroalimentaire des régions chaudes
Montpellier SupAgro,
Spécialité « Horticulture méditerranéenne et tropicale »
INH Angers
(HORTIMET)
AgroParisTech,
Master d’école Agronomie-agroalimentaire des régions chaudes Montpellier SupAgro,
d’ingénieur Spécialité « Santé des plantes » Agrocampus Rennes,
INH Angers
Agronomie-agroalimentaire des régions chaudes
Spécialité « Systèmes et techniques innovants pour un
développement agricole durable » (STIDAD)
Montpellier SupAgro
Parcours « Semences et plants méditerranéens et tropicaux »
(SEPMET)
Parcours « Productions Animales en Régions Chaudes » (PARC)
AgroParisTech et
Foresterie tropicale durable / Sustainable tropical forestry
quatre universités
(SUTROFOR)
européennes
Master européen UM2, Universités de
"Biologie, géosciences, agroressources, environnement" (BGAE) Groningen (Pays-Bas),
Master Erasmus Mundus in Evolutionary Biology (MEME) Munich (Allemagne) et
Uppsala (Suède)
Ingénieur agronome
Spécialisations « Amélioration des plantes et ingénierie végétale
méditerranéenne et tropicale » (APIMET), « Gestion de l’eau, des
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Montpellier SupAgro
milieux cultivés et de l’environnement » (GEME), « Productions
végétales durables » (PVD), « Territoires et ressources : politiques
publiques et acteurs » (TERPPA)
Ingénieur Montpellier SupAgro,
Ingénieur agronome
AgroParisTech,
Spécialisation « Protection des plantes et environnement »
Agrocampus Rennes
Ingénieur forestier
« Gestion environnementale des écosystèmes et forêts tropicales »
AgroParisTech
(GEEFT)
Option « Foresterie rurale et tropicale » (FRT)
Mastère Forêt, Nature et Société
AgroParisTech
spécialisé Option « tropicale »
Bac +6 Ingénieur GREF
Ingénieur
Voie d'approfondissement « Forêt, nature et société » AgroParisTech
d’application 79
Option « tropicale »
Les formations à Agropolis International

Les formations courtes non diplômantes


Établissement Intitulé de la formation
Connaître et bien utiliser le bois (2 j.)

Formation SIG et logiciels libres (en fonction de la demande)

Faune sauvage et développement (10 j.)

L’expertise acridienne : lutte contre les criquets ravageurs (en fonction de la demande)

Identification des ravageurs des cultures maraîchères en zones périurbaines tropicales (5 j.)
Observatoires et systèmes d’information géographique pour l’aménagement rural et la gestion
de l’environnement (4 semaines)
Cirad
Aquaculture tropicale (10 j.)

Diversification fruitière (15 j.)

Technique de production semencière (10 j.)

Technique de sélection et de conduite de bons cultivars des différents fruits cultivés (5 j.)
L’architecture végétale : lecture a posteriori de la croissance et des contraintes
environnementales (8 x ½j)
Observatoires et systèmes d’information géographique pour l’aménagement rural et la gestion
de l’environnement (20 j.)
Produits amylacés tropicaux et méditerranéens

Les fruits et légumes tropicaux

Pratiques naturalistes : Insectes dans l’exploitation agricole

Prendre en « conte » le patrimoine

Agroforesterie

Valorisation culturelle des plantes sauvages et comestibles


Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Montpellier SupAgro Les acariens phytophages et prédateurs en arboriculture

Les insectes d’importance agronomique : pratique de l’identification au laboratoire


Macro invertébrés benthiques et qualité des rivières
De la mouche de pêche à l’écologie des cours d’eau : les invertébrés aquatiques et leur habitat

Qualité de l’eau et écologie des rivières

Activités de pleine nature et environnement : approche pluridisciplinaire

Agriculture et biodiversité : l’exemple des plantes messicoles


Microbiologie des eaux (module licence STE – Géosciences,
prévention et traitement des pollutions)
UM2
Dauphins et baleines (phylogenèse des cétacés, les espèces, anatomie, biologie,
80
adaptations, comportements, préservation)
S Formation d'étudiants de
l'Université de Maha Sarakham,
Thaïlande, aux investigations
parasitologiques en écologie,
projet CErOPath.
S. Morand © UMR ISEM

D’
une durée de trois ans, des thèses sur l’écologie, l’évolution,
le doctorat sanctionne École doctorale
l’écophysiologie animale et végétale,
un travail de recherche « Systèmes Intégrés en la biologie des communautés et
dans un laboratoire. Tout étudiant des écosystèmes, la paléontologie,
s’inscrivant en doctorat est en outre Biologie, Agronomie,
la phylogénie, la paléoécologie, la
rattaché à une école doctorale. Les Géosciences, microbiologie, l’écologie et l’évolution
écoles doctorales regroupent les de la transmission et de l’émergence
unités de recherche ou laboratoires Hydrosciences,
des maladies ainsi que sur les
d’accueil autour de grandes Environnement » sciences de la terre et de l’eau.
thématiques.
(SIBAGHE)
Elles ont pour mission, outre
École doctorale
l’encadrement scientifique direct des L'école doctorale SIBAGHE (Systèmes « Territoires, Temps,
doctorants, d’offrir des compléments Intégrés en Biologie, Agronomie,
de formation apportés pendant Géosciences, Hydrosciences, Sociétés et
les trois années de préparation de Environnement), est une école de Développement » (TTSD)
la thèse sous forme de séminaires l’UM2 pour les Sciences de la Vie
et conférences scientifiques et et de la Terre. Elle est co-accréditée L’école doctorale TTSD (Territoires,
de modules de formation. Ces avec Montpellier SupAgro et Temps, Sociétés et Développement)
modules ont pour but d’améliorer la AgroParisTech pour les Sciences est une école de l’UM1, l’UM3 et
formation scientifique des doctorants agronomiques et environnementales, l’UPVD. Elle concerne 15 unités
et de mieux préparer leur avenir avec l’Université pour la génomique de recherche, 95 directeurs de
professionnel. Deux écoles doctorales et le développement végétal, la recherche et près de 500 doctorants.
sont concernées par la thématique de microbiologie et la parasitologie, Elle regroupe 20 doctorats, dont le
la « biodiversité » : pour l’écologie des maladies doctorat « Biologie des populations
émergentes et les sciences de l’eau et écologie ». Les principaux axes de
recherche comprennent entre autres :
L’école doctorale SIBAGHE compte
environ 400 doctorants et s’appuie „ l’espace rural, le développement
sur 40 unités de recherche qui lui durable, la prévention des risques et
Contacts et sont rattachées, 450 encadrants la préservation des espaces naturels ;
et plusieurs équipes de recherche „ les relations entre société (groupes
coordonnées extérieures associées. Chaque humains, institutions, entreprises…)
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

École doctorale « Systèmes Intégrés doctorant de l'école doctorale et l’environnement (territoires,


en Biologie,Agronomie, Géosciences, SIBAGHE doit justifier du suivi ressources…) ;
Hydrosciences, Environnement » de deux modules de formation „ les propriétés physiques
(ED SIBAGHE) scientifique et de deux modules et ressources (naturelles ou
(AgroParisTech, Montpellier SupAgro, UAPV, UM1,
d'ouverture professionnelle. L’école technologiques) des territoires ruraux
UM2, UPVD)
Directeur : Bernard Godelle,
doctorale gère les inscriptions en ou urbains...
godelle@univ-montp2.fr thèse, assure le suivi des doctorants,
www.sibaghe.univ-montp2.fr veille au respect de la charte de thèse Dans le domaine de la biodiversité,
et organise les cours de thèse et aide l’école doctorale TTSD accueille des
École doctorale « Territoires,Temps,
Sociétés et Développement »
à l'insertion professionnelle. Elle est thèses sur, par exemple, l’influence
(ED 60 TTSD) assistée d’un conseil et gérée par un des facteurs agro-écologiques sur la
(UM1, UM3, UPVD) bureau. dynamique des populations d’espèces
Directeur : Denis Brouillet, ravageuses, le développement de
denis.brouillet@univ-montp3.fr Dans le domaine de la biodiversité, marqueurs moléculaires chez les 81
http://recherche.univ-montp3.fr l’école doctorale SIBAGHE accueille Orthoptères, etc. „
Liste des acronymes et abréviations
ALARM Programme Assessing LArges Risks for biodiversity with tested Methods
ARS Agricultural research service / Service de recherche agricole américain
Biochimar Groupe de recherche « Biodiversité et chimiodiversité marines »
CBOL Consortium for the Barcode of Life / Consortium pour le code-barres du vivant
CE Communauté européenne
Cemagref Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement
CGIAR Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale
Cirad La recherche agronomique pour le développement
CNRS Centre National de la Recherche Scientifique
COGERON Projet « Cogestion des Récifs et lagons à forte valeur patrimoniale en Nouvelle-Calédonie »
DIREN Direction régionale de l'environnement
DiWOOD Diversity of organisms associated with marine wood falls
DNV Densovirus
EBONE European Biodiversity Observation Network
EBCL European Biological Control Laboratory
EC2CO Ecosphère Continentale et Côtière
EDEN Emerging Diseases in a changing European eNvironment
EGEO Bureau conseil Environnement et Géomatique
EPHE École Pratique des Hautes Études
EUR-OCEANS European Network of Excellence for Ocean Ecosystems Analysis
GCIAR Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale
GDR Groupe de Recherche
GEO-HYD Gestion Intégrée des Ressources Naturelles, Systèmes d’Information & Aide à la Décision
GEOMATYS Géomatique & Développements Durables
GPS Global Positioning System / Système de géolocalisation par satellite
iBOL International Barcode of Life, Génome Canada
IFB Institut Français de la Biodiversité
IFR Institut Fédératif de Recherche
IFRECOR Initiative Française pour les RÉcifs Coralliens
Ifremer Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer
Inra Institut National de la Recherche Agronomique
Inrap Institut national de recherches archéologiques préventives
IRD Institut de recherche pour le développement
JdR Jeu de rôles
MEDIMEER Mediterranean Platform for Marine Ecosystem Experimental Research
MICROBEX Plateforme de Microbiologie Expérimentale
MNHN Muséum National d’Histoire Naturelle
MOLA Microbial Observatory Laboratoire Arago
ODS Observatoire Des Saisons
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONF Office National des Forêts
ONG Organisation non gouvernementale
ORB Observatoire Régional de la Biodiversité
OSU Observatoire des Sciences de l’univers
QBOL Quarantaine Barcoding of Life
SHS Sciences humaines et sociales
SIG Système d’information géographique
SINP Système d'Information sur la Nature et les Paysages
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

THA Trypanosomose Humaine Africaine


UE Union européenne
UM1 Université Montpellier 1
UM2 Université Montpellier 2
UM3 Université Montpellier 3
UMR Unité mixte de recherche
UMR-S Unité mixte de recherche et de service
UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
UPMC Université Pierre et Marie Curie
UPR Unité propre de recherche
UPS Unité propre de service
UPVD Université de Perpignan Via Domitia
UR Unité de recherche
82
US Unité de service
USDA United States Department of Agriculture / Département américain de l’Agriculture
Cette publication a été réalisée
avec le soutien de l’État et de la
Region Languedoc-Roussillon.
Les organismes membres et
partenaires d’Agropolis International
impliqués dans ce dossier

AgroParisTech
Bioversity International
Cemagref
CIHEAM-IAAM
Cirad
CNRS
EPHE
Fondation pour la Recherche en Biodiversité
Ifremer
Inra
Inrap
IRD
Montpellier SupAgro
Parcs Nationaux de France
Tela Botanica
Tour du Valat
UM1
UM2
UM3
Université de Nîmes
UAPV
UPMC
UPVD
Ville de Montpellier

Directeur de la publication : Bernard Hubert

Coordinateurs scientifiques : Chantal Dorthe (Inra)


et Serge Morand (UM2)

Rédaction scientifique : Isabelle Amsallem


(Agropolis Productions)

Communication, iconographie : Nathalie Villeméjeanne


(Agropolis International)

Ont participé à ce numéro : Jean-François Agnèse,


Avisoa Andrianarivo, Martine Antona, Céline Arnal,
Jean-Christophe Auffray, Daniel Barthélémy, Dominique Basty,
Didier Bazile, Alain Billand, Stéphane Blain, Éric Blanchart,
Marie-Claude Bon, Nozha Boujemaa, Fabien Boulier,
Denis Bourguet, Marc Bouvy, Alain Brauman, Denis Brouillet,
Treize dossiers parus dans la même collection dont :

Christopher Carcaillet, Isabelle Chaffaut, Jean-Luc Chotte,


Isabelle Chuine, Christian Cilas, Carlo Costantini,
Pierre Couteron, Dominique Coutinot, Philippe Croze,
Gérard Cuny, Philippe Cury, Jean-Christophe Desconnets,
Éric Delaître, Michel Deshayes, Vincent Devictor,
Marie-Noel De Visscher, Mireille Fargette, Didier Fontenille,
Emile Frison, Alain Franc, Nicola Gallai, Michel Gauthier-
Clerc, Bernard Godelle, Sylvie Gourlet-Fleury, Franck Hérard,
Dominique Hervé, Philippe Hinsinger, Kim Hoelmer,
Frédéric Huynh, Jean Jalbert, Philippe Jarne,
Emmanuelle Jousselin, Fabien Joux, Philippe Karpe, Gaël Kergoat, Mars 2007 Octobre 2007 Décembre 2008 Juin 2009
Pascal Kosuth, Renaud Lancelot, Anne-Elisabeth Laques, 64 pages 68 pages 68 pages 52 pages
Gilles Landrieu, Philippe Lebaron, Jean-Dominique Lebreton, Français et Anglais Français et Anglais Français et Anglais Français et Anglais
Nadine Le Bris, Michel Lebrun, Michel Lecoq, Marc Legendre,
Thomas Lenormand, Christophe Le Page, Joelle Lopez,
Fabrice Lorente, Jean-Noël Marien, Virginie Maris,
Dominique Martinez, Daniel Mathieu, Frédéric Ménard,
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature

Geneviève Michon, Danielle Mitja, Bernard Moizo,


Jean-François Molino, Serge Morand, Hervé Moreau,
Nicolas Mouquet, François Munoz, Marie-Laure Navas,
Claire Newton, Jean-Loup Notteghem, Nicole Pasteur,
Florence Paulet, Claude Payri, Jean-Marie Petit, Michel Petit,
Simon Popy, Philippe Prévost, Valérie Puig, Jean-Yves Rasplus,
Samuel Razanaka, Violette Roche, Jacques Roy, Daniel Sabatier,
Jean-Michel Salles, René Sforza, Frédéric Simard, Patrick Tailliez, Février 2010 Juin 2010 Juillet 2010
Février 2010
Jacques Tassin, Jean-Frédéric Terral, André Théron, 28 pages 48 pages 68 pages
68 pages
Marc Troussellier, Bernard Vaissière, Flavie Vanlerberghe-Masutti, Français et Anglais Français, Anglais, Français et Anglais Français et Anglais
Philippe Vendeville, Anne Vezina, Stephan Weise Portugais
Remerciements pour l’iconographie : Les dossiers d’Agropolis International
tous les contributeurs au dossier
La série des « dossiers d’Agropolis International » est une des productions d’Agropolis International dans le cadre de
Conception, mise en page et infographie : sa mission de promotion des compétences de la communauté scientifique. Chacun de ces dossiers est consacré à
Olivier Piau (Agropolis Productions) une grande thématique scientifique. On peut y trouver une présentation synthétique et facile à consulter de
tous les laboratoires, équipes et unités de recherche présents dans l’ensemble des établissements d’Agropolis
info@agropolis-productions.fr
International et travaillant sur la thématique concernée. 83
Impression : Les Petites Affiches (Montpellier)
L’objectif de cette série est de permettre à nos différents partenaires d’avoir une meilleure lecture et une
ISSN : 1628-4240 • Dépot légal : Octobre 2010
meilleure connaissance des compétences et du potentiel présents dans notre communauté mais aussi de
faciliter les contacts pour le développement d’échanges et de coopérations scientifiques et techniques.
Avenue Agropolis
F-34394 Montpellier CEDEX 5
France
Tél. : +33 (0)4 67 04 75 75
Fax : +33 (0)4 67 04 75 99

agropolis@agropolis.fr
www.agropolis.fr

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