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Agropolis International Agropolis International est un campus dédié aux sciences « vertes ».
associe les institutions de Il représente un potentiel de compétences scientifiques et techniques
recherche et d’enseignement exceptionnel : plus de 2 200 cadres scientifiques répartis dans plus de
supérieur de Montpellier et 100 unités de recherche à Montpellier et en Languedoc-Roussillon,
du Languedoc-Roussillon, en dont 300 scientifiques travaillant dans 60 pays.
partenariat avec les collectivités
territoriales, avec des sociétés
La communauté scientifique Agropolis International est structurée
et entreprises régionales, et en
liaison avec des institutions en grands domaines thématiques correspondant aux grands enjeux
internationales. scientifiques, technologiques et économiques du développement :
• Agronomie et filières de productions agricoles méditerranéennes
Agropolis International et tropicales ;
constitue un espace • Biotechnologie et technologie agroalimentaire ;
international ouvert à tous • Biodiversité, ressources naturelles et écosystèmes ;
les acteurs du développement • Eau, environnement et développement durable ;
économique et social dans les
• Sociétés et développement durable ;
domaines liés à l’agriculture,
• Génomique et biologie intégrative végétale et animale ;
à l’alimentation, à la
• Alimentation et santé ;
biodiversité, à l’environnement
et aux sociétés rurales. • Qualité et sécurité alimentaire.
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Compétences de recherche de
Montpellier et du Languedoc- Biodiversité
Roussillon dans le domaine de
la biodiversité
Des sciences pour les humains
Le terme « biodiversité » est défini comme
et la nature
étant la diversité du vivant à toutes ses échelles
d’organisation des gènes, des populations et
communautés, des écosystèmes, et en y incluant Avant-propos : enjeux, approches et perspectives Page 4
les humains du fait de leurs interactions avec
pour la recherche sur la biodiversité
toutes les composantes de la biodiversité*.
Enjeux, approches
et perspectives pour
la recherche sur la biodiversité
L
es changements planétaires La communauté de recherche Fortement intégrée dans les réseaux
en cours (changement fédérée par Agropolis International, nationaux, cette communauté
climatique, changement impliquée dans cette thématique, scientifique entretient en premier lieu
d’utilisation des terres, invasions est l’une des plus importantes au des relations fortes avec la Fondation
biologiques….) questionnent niveau national, et probablement pour la Recherche en Biodiversité*.
scientifiques et sociétés sur au niveau européen, par le nombre
l’évolution future de la biodiversité : de ses chercheurs, les domaines Montpellier héberge la deuxième plus
Est-elle en crise ? Quelles sont/ scientifiques couverts, tant grande collection muséologique de
seraient les conséquences d’une génériques (génomique, biologie France avec ses herbiers et collections
érosion forte de la biodiversité intégrative, écologie évolutive (paléontologiques, entomologiques,
sur les services rendus par les et fonctionnelle, économie, etc.), et, de ce fait, entretient des
écosystèmes et sur le bien-être anthropologie…) que finalisés liens historiques avec le Muséum
humain ? Le développement (gestion des ressources vivantes, National d’Histoire Naturelle de
économique des sociétés est-il aquaculture, pêche, foresterie, Paris. Un dossier « Collections et
antinomique de la préservation agronomie, conservation, ressources taxonomiques » en cours
de la biodiversité ? Le devenir santé, politiques publiques…), de réalisation et en supplément de
de la biodiversité figure ainsi à ainsi que par la diversité des ce dossier, exposera cette richesse et
l’agenda des grandes réunions environnements étudiés (tropical et diversité.
internationales (Sommet de la méditerranéen, terrestres et marins)
Terre, Objectifs du Millénaire pour et des dispositifs expérimentaux Le présent dossier illustre les
le Développement…), des agences (évolution expérimentale, Ecotron, recherches en biodiversité menées
et organisations internationales observatoires…). par la communauté scientifique
(Union mondiale pour la nature, de Montpellier et de sa région
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
ces domaines de recherche recherches en sciences sociales mettre à la disposition du plus grand
s’appuient sur de nombreuses concernant la biodiversité. Ces nombre.
plateformes techniques (séquençage recherches fortement impliquées
moléculaire, microtomographie, pour la gestion des ressources Sciences citoyennes et biodiversité :
cytogénomique, écologie vivantes et des écosystèmes il convient de montrer la place de la
chimique…). s’appuient sur des dispositifs biodiversité (jardins et parcs naturels)
d’observatoires d’importance dans notre espace sociogéographique
Biodiversité fonctionnelle : la internationale, localisés partout dans et la place des citoyens dans les
compréhension du fonctionnement le monde (comme l’Ecoscope du recherches par le biais des sciences
des écosystèmes permet Centre de Recherches Halieutiques citoyennes. La biodiversité n’est
d’appréhender les liens entre de Sète pour les écosystèmes marins) pas qu’une affaire de scientifiques :
biodiversité et services rendus par et en région Méditerranéenne ceux-ci ont besoin des citoyens pour
les écosystèmes (pollinisation, pour l’OSU OREME plus centrée recueillir des données et doivent,
productivité biologique et ressources, sur les observations à long terme, en retour, faire effort de pédagogie
fertilité des sols, régulation des l’organisation et la gestion des bases sur les recherches menées et leurs
grands cycles bio-géo-chimique de données. enjeux.
et du climat…). La grande
expérimentation est une originalité Modéliser, scénariser la Serge Morand (UMR ISEM),
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
de Montpellier avec de très grands biodiversité : les besoins de Marie-Laure Navas (UMR CEFE),
équipements et/ou de grands modélisation sont de plus en Jean-Dominique Lebreton (UMR CEFE)
dispositifs de terrain (Ecotron, plus importants pour faire & Nicole Pasteur (UMR ISEM)
Medimeer, stations expérimentales face tant à l’acquisition des
terrestres…). Il faut noter aussi données—depuis la génomique
* Pour en savoir plus sur :
l’importance du développement de haut débit jusqu’aux données - le programme Diversitas :
l’évolution expérimentale nécessitant environnementales dont celles www.diversitas-international.org
des infrastructures adaptées et issues de la télédétection—qu’aux - la plateforme européenne pour la stratégie sur
reposant sur une grande technicité analyses et simulations nécessaires la recherche en biodiversité : www.epbrs.org
- la plateforme intergouvernementale sur les
(insectarium sécurisé, bactériologie, pour les expérimentations ainsi qu’à services écosystémiques et la biodiversité :
conservatoire de la souris…). l’élaboration de scénarios d’évolution www.ipbes.net
et de gestion de la biodiversité. La - la Fondation pour la Recherche en
Biodiversité : www.fondationbiodiversite.fr
Sociétés et biodiversité : usages, modélisation nécessite de développer
perception et politiques publiques des outils informatiques et des
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sont les trois grands thèmes des plateformes spécifiques et de les
P. Zagatti © Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité
S Ammonites sur la plaque de Digne.
W Diversité de Thiaridae.
X De gauche à droite :
Diversité de dattes, de coléoptères.
Origine et évolution
de la biodiversité
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S. Ivorra © UMR CBAE M. Martinez © UMR CBGP
L
a biodiversité, des gènes aux paysages, est le les interactions entre espèces sauvages et apparentées
produit d’une longue évolution. C’est donc la cultivées. Les champs de recherche vont de la biologie
théorie de l’évolution qui fournit l’architecture et l’écologie aux sciences humaines et sociales (SHS)
conceptuelle pour en comprendre l’émergence et la telles que l’économie, la géographie ou l’ethnobiologie,
structuration. Les théories de l’écologie fournissent, dans une démarche fermement interdisciplinaire.
quant à elles, une trame générale pour comprendre L’homme, acteur de l’évolution de la biodiversité, peut
les règles d’interaction entre les unités de biodiversité aussi devenir objet d’étude, champ classique des SHS. S’y
(individus, populations par ex.) et leur environnement. ajoutent à Montpellier des études originales d’évolution
Dans un contexte de modifications anthropiques sans et d’écologie humaine.
précédent, il est ainsi important d’analyser l’évolution
de la biodiversité dans une double perspective évolutive La description de la biodiversité et la compréhension
et écologique. D’une manière un peu schématique, de son évolution constituent depuis plusieurs décennies
on peut rassembler les activités relevant de ce thème un champ de recherche extrêmement actif mobilisant
en trois groupes, à savoir la description des patrons un nombre croissant de chercheurs et d’unités de
de biodiversité, l’analyse des forces agissant sur la recherche à Montpellier et sa région, en faisant un site
biodiversité, ainsi que l’interaction avec l’homme et les de référence au niveau international. Les travaux sont
changements qu’il induit. menés sur du matériel vivant et fossile, et à des niveaux
de perception allant des gènes aux écosystèmes. La
Décrire la biodiversité répond à une double nécessité. palette d’échelles spatiales et temporelles de perception
La première relève de la classification du vivant à est donc extrêmement large, d’autant que, même si
tous les niveaux de perception, des génomes aux l’emphase porte sur les écosystèmes méditerranéens
communautés. On couvre, en particulier, le champ et tropicaux, l’ensemble des écosystèmes de la planète
de la systématique. La seconde est la caractérisation est pris en compte. Les organismes étudiés ne sont
des patrons de distribution de biodiversité de façon à pas moins variés, puisque toute la gamme du vivant
pouvoir inférer les forces qui les font évoluer. La prise est couverte (bactéries, eucaryotes unicellulaires
en compte de l’environnement est alors fondamentale et multicellulaires incluant plantes, champignons et
en raison d’une interaction forte entre unités de animaux), et qu’il peut s’agir d’organismes manipulés
biodiversité et environnement. par l’homme (par ex. plantes cultivées), ou non. Un trait
saillant des recherches est l’aspect multidisciplinaire
Les théories évolutives et écologiques fournissent une et intégratif, mobilisant des disciplines des champs
trame d’interprétation de cette biodiversité et des biologiques traditionnels des sciences écologiques
forces élémentaires qui la modifient. On peut citer la et évolutives (par ex. la paléontologie, la génétique
sélection naturelle et la compétition entre espèces des populations, l’écophysiologie…), mais aussi des
comme forces déterministes, et les dérives génétique sciences mathématiques, de la bioinformatique, de la
et écologique comme forces stochastiques. Ce volet est chimie et des SHS. Ces recherches se caractérisent
porté par des champs disciplinaires tels que la génétique par un équilibre entre approches académiques et
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
des populations, la génétique quantitative ou l’écologie finalisées, et entre aspects théoriques et empiriques.
des communautés. Ces dernières peuvent relever de l’observation ou
de l’expérimentation, et on notera le développement
Les activités humaines influencent peu ou prou, récent d’approches d’écologie et évolution
directement ou indirectement, tous les écosystèmes, expérimentales. Un aspect marquant est le nombre et
et doivent donc être prises en compte dans toute l’importance des programmes de terrain à long terme,
recherche sur la biodiversité. On peut considérer certains fonctionnant depuis près de 40 ans.
un gradient d’anthropisation, allant d’agrosystèmes
quasiment hors-sol à des écosystèmes peu impactés Jean-Christophe Auffray (UMR ISEM),
dans certaines forêts équatoriales. Les thèmes Philippe Jarne (UMR CEFE),
scientifiques portent par exemple sur les résistances Jean-François Molino (UMR AMAP)
aux pesticides, l’introduction de nouvelles espèces ou & Flavie Vanlerberghe-Masutti (UMR CBGP)
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Origine et évolution
de la biodiversité
Le département « Diversité »
Origine, dynamique et répond à la nécessité de lier les
Les équipes principales
évolution de la biodiversité processus évolutifs et écologiques
UMR BETM
actuelle et passée (écologie évolutive) pour une meilleure
Biologie et Écologie tropicale
et méditerranéenne
appréhension des mécanismes qui
(CNRS, UPVD) sous-tendent la dynamique de la
19 scientifiques Depuis plus de 30 ans, l’Institut biodiversité. Ce département s’investit
Directeur : André Théron, des Sciences de l’Évolution de dans la compréhension des effets
theron@univ-perp.fr Montpellier (ISEM, CNRS, IRD, des changements planétaires sur les
X Présentation page 11 UM2) développe des recherches qui organismes, les populations et les
UMR BGPI portent sur l’origine et la dynamique communautés. Le développement de
Biologie et Génétique des Interactions de la biodiversité, sur les modalités modèles théoriques y est tout aussi
Plantes-Parasites et les mécanismes de son évolution. fondamental que celui de l’évolution
(Cirad, Inra, Montpellier SupAgro) Ses recherches concernent tout expérimentale.
36 scientifiques
Directeur : Jean-Loup Notteghem,
autant la biodiversité actuelle que
notteghe@supagro.inra.fr passée, portent sur un large éventail Le département « Forme » s’attache
http://umr-bgpi.cirad.fr d’organismes et de milieux et allient à une meilleure compréhension
X Présentation page 16 approches de terrain, approches des mécanismes par lesquels la
UMR BIOM expérimentales et théoriques. dynamique du développement
Biologie Intégrative affecte la variation et l’évolution
des Organismes Marins Si les questions fondamentales de phénotypiques, mécanismes essentiels
(CNRS, UPMC) la biologie évolutive (mécanismes dans l’émergence de la biodiversité.
18 scientifiques d’adaptation, de spéciation, etc.) L’approche proposée ici associe l’étude
Directeur : Hervé Moreau, gardent tout leur sens pour la des mécanismes fins à l’origine de
herve.moreau@obs-banyuls.fr
compréhension des mécanismes l’émergence et de la variabilité des
http://biom.ent.upmc.fr
X Présentation page 21 à l’origine de la biodiversité, formes. La vision paléontologique de
de sa structuration et de son cette évolution, c’est-à-dire la prise en
UMR CBGP
Centre de Biologie pour
fonctionnement, les recherches compte de la paléobiodiversité, sont
la Gestion des Populations menées par l’ISEM intègrent parties intégrantes de ce département.
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro) (i) l’accélération des moyens de
35 scientifiques production de données et de Le département « Conservation
Directrice : FlavieVanlerberghe, la capacité à appréhender les et domestication » incarne l’activité
Flavie.Vanlerberghe@supagro.inra.fr différentes dimensions structurelles de l’unité sur le terrain de l’évolution
www.montpellier.inra.fr/CBGP et fonctionnelles du vivant (du gène à appliquée et de la valorisation de
X Présentation page 10
l’écosystème) qui doit conduire vers la biodiversité. On y documente
UMR CMAEE une échelle globale d’appréhension et valorise les connaissances
Contrôle des maladies des mécanismes de l’évolution à fondamentales sur la diversité
Animales Exotiques et Emergentes
l’origine de la biodiversité, et (ii) le ichtyologique, le potentiel adaptatif
(Cirad, Inra)
36 scientifiques questionnement scientifique et social et la structuration des populations
Directeur : Dominique Martinez, portant sur les capacités de réponses pour se doter des moyens nécessaires
dominique.martinez@cirad.fr de la biodiversité (organismes et/ au développement de méthodes de
X Présentation page 17 ou communautés) vis-à-vis des conservation, gestion, domestication
UMR DGIMI changements planétaires, qui induit (production aquacole).
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
TPrototype SARI
mis en place au Sénégal.
S. Gilles © IRD
Les chercheurs du Département « Conservation et comme la détermination des espèces et des populations, leurs
Domestication » sont fortement impliqués dans le origines et leurs interactions avec l’environnement, jusqu’à des
développement des aspects finalisés qui peuvent découler des recherches très appliquées sur les techniques d’élevage pour
études sur l’évolution. Certains d’entre eux sont en poste une aquaculture durable. Toutes ces recherches complémentaires
dans des pays en développement, comme l’Indonésie et le se font de manière fortement intégrée et coordonnée ; ce qui
Pérou, et travaillent spécifiquement sur des problématiques et constitue également un aspect novateur que l’ISEM entend
des espèces tropicales (Pangasius, Colosoma, etc.). Les espèces promouvoir.
européennes font également l’objet d’études attentives comme,
par exemple, la truite, le loup de Méditerranée ou l’esturgeon. Contacts : Marc Legendre, marc.legendre@ird.fr
Les travaux entrepris concernent des recherches très théoriques & Jean-François Agnèse, jean-francois.agnese@ird.fr 9
Origine et évolution de la biodiversité
Directeur : Didier Fontenille, Ces recherches visent à élaborer les L’activité du CBGP s’inscrit dans
didier.fontenille@ird.fr éléments conceptuels, théoriques les projets internationaux qui ont
www.mivegec.ird.fr et techniques qui sont nécessaires pour objectif le développement d’un
(ouverture du site en 2011)
www.mpl.ird.fr/ur016 et
à l’identification, au suivi et à code-barres du vivant comme outil
http://gemi.mpl.ird.fr (jusqu’en 2011) la gestion de ces organismes et standard pour la taxonomie (voir The
X Présentation page 13 communautés en interaction. Consortium for the Barcode Of Life).
USDA-ARS-EBCL Divers modèles biologiques sont Le CBGP a également pour ambition
Laboratoire Européen étudiés : arthropodes, nématodes et de déterminer l’origine, l’histoire et
de Lutte Biologique rongeurs, ainsi que les communautés la distribution spatiotemporelle de
9 scientifiques d’organismes qui peuvent leur être cette diversité. Pour cela, il étudie
Directeur : Kim Hoelmer, associées. (i) la diversité à diverses échelles
khoelmer@ars-ebcl.org géographiques de ces organismes,
www.ars-ebcl.org Le CBGP s’attache à caractériser (ii) les facteurs affectant la
X Présentation page 20
10
la biodiversité selon une approche distribution géographique des
... suite page 12 multidisciplinaire qui consiste, entités étudiées, et (iii) les relations
phylogénétiques entre les différentes Évolution des Maladies Infectieuses hôtes que les parasites exploitent en
entités. À travers le développement (GEMI). Le CBGP est membre de la relation avec le milieu dans lequel ils
de bases de données spatialisées, Structure Fédérative de Recherche se transmettent.
il devient possible d’expliquer la « Montpellier, Environnement,
distribution de certains taxons en Biodiversité ». Enfin, le CBGP a mis Des approches multi-échelles et
fonction de facteurs tels que le en place un partenariat diversifié intégratives (des populations aux
climat ou les ressources disponibles au niveau national et international molécules) permettent à l’UMR
et donc de comprendre les règles (pays du Nord et du Sud) formalisé d’analyser les mécanismes génétiques
d’assemblage des communautés par des projets de l’Agence Nationale et épigénétiques générateurs de
d’organismes. Ces différentes de la Recherche (ANR) ainsi que des diversité / plasticité phénotypique
approches sont de première projets européens et internationaux. et donc d’adaptabilité face aux
importance pour caractériser les variations environnementales
taxons étudiés et mieux tracer leur auxquelles ces espèces sont soumises.
évolution notamment dans le cas
La « biodiversité
(i) d’espèces invasives, (ii) de réservoirs moléculaire » au cœur Un des modèles-clés du
de pathogènes et (iii) de ravageurs des des interactions hôte- laboratoire est le parasite
cultures et des denrées stockées. métazoaire Schistosoma mansoni
parasite (schistosome) responsable d’une
Le CBGP a tissé un important maladie parasitaire (la bilharziose)
réseau de collaborations et de Les activités scientifiques de l’unité affectant plus de 200 millions de
partenariats scientifiques. Dans le mixte de recherche (UMR) Biologie et personnes dans 74 pays de la zone
contexte montpelliérain, il collabore Écologie tropicale et méditerranéenne intertropicale. Ce parasite utilise
étroitement avec d’autres unités (BETM, CNRS, UPVD) sont centrées diverses espèces de mollusques d’eau
mixtes de recherche développant sur l’analyse de la diversité des douce comme hôtes intermédiaires
des recherches en biologie évolutive interactions entre les parasites et et chez lesquels les larves infectantes
et écologie, l’ISEM, le CEFE, AMAP leur environnement immédiat. Ce pour l’homme sont produites par
et le Laboratoire de Génétique et dernier est constitué par des espèces multiplication asexuée. •••
À gauche. Culex Pipiens. sociale et économique est prise en compte, avec des travaux sur la
À droite. Ixodes ricinus. perception et la gestion du risque par les parties prenantes. Tout comme
En bas. Phlebotome son prédécesseur, EDENext est coordonné par le Cirad, porteur dans ce
piquant L. projet de la dimension « Sud » avec l’IRD.
Autres équipes
concernées par ce thème Un des axes actuels de recherche de reproduction (recrutement
UMR LECOB consiste à comprendre la variabilité génotype dépendant, choix des
Laboratoire d’Ecogéochimie spatiale et temporelle des niveaux partenaires, taux de divorce…) sur
des Environnements Benthiques
de compatibilité observés entre la diversité phénotypique de la
(CNRS, UPMC)
16 scientifiques différentes populations de descendance parasitaire.
Directrice : Nadine Le Bris, schistosome et leurs mollusques
lebris@obs-banyuls.fr hôtes. À ce stade de l’interaction Parmi les principaux programmes
http://lecob.obs-banyuls.fr hôte-parasite, la variabilité en cours appuyés par des projets
X Présentation page 41 phénotypique va s’exprimer de l’Agence Nationale de la
UMR LSTM fortement parmi les molécules-clés Recherche, citons BIOMGENIM
Laboratoire des Symbioses Tropicales et impliquées dans les mécanismes de pour l’étude de l’évolution
Méditerranéennes défense des hôtes et l’infectivité des de l’immunité innée chez les
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro, UM2) parasites. Dans ce contexte, l’UMR mollusques, SCHISTOPHEPIGEN
42 scientifiques
développe conjointement : pour les mécanismes génétiques
Directeur : Michel Lebrun,
lebrun@univ-montp2.fr et épigénétiques sous-jacents
www.mpl.ird.fr/lstm des approches fonctionnelles de à la plasticité phénotypique,
X Présentation page 30 génomique et protéomique visant MONOGAMIX pour les systèmes
UMR AMAP à caractériser ces déterminants d’appariement ou encore
botAnique et bioinforMatique moléculaires ; SCHISTOMED pour la recherche de
de l’Architecture des Plantes l’étude des processus générateurs molécules anti-schistosome.
(Cirad, CNRS, Inra, IRD, UM2) de diversité jouant sur ces
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
de réplication et de transmission des ETE : Évolution théorique et Référence pour les Leishmania et le
agents infectieux et leurs dynamiques expérimentale ; Centre National de Référence associé
de transmission, d’étudier leurs GAP : Génétique et adaptation des pour la toxoplasmose. Certaines
éventuels vecteurs, et d’analyser Plasmodium ; équipes sont certifiées Iso 9001,
les stratégies et mécanismes, en GeneSys : Génétique et biodiversité version 2000.
particulier génétiques, d’adaptation des systèmes infectieux;
et d’évolution des complexes IAP : Interactions parasitaires et L’unité participe à une trentaine de
hôtes-pathogènes. L’originalité de adaptations ; programmes de recherche ayant
MIVEGEC est d’intégrer tous les INCHA : Épidémiologie intégrative de des financements variés (Union
niveaux d’étude de ces complexes : de la maladie de Chagas ; européenne, Agence Nationale de la
l’agent pathogène à l’environnement, MeBFEA : Mécanismes biologiques Recherche, ministères de la Santé et
en passant par l’hôte vertébré et fondamentaux des eucaryotes de l’Environnement, National Institute
le vecteur. Ces travaux conduisent ancestraux ; of Health, OMS, industrie, etc.) et
au développement de nouvelles SAT : Stratégies et adaptation de la publie plus de 150 articles référencés 13
stratégies de contrôle des maladies. transmission ; par an. •••
Origine et évolution de la biodiversité
positive des migrations des oiseaux sauvages, bien que leur rôle semble sans commune mesure avec celui des échanges commerciaux.
Contrairement aux oiseaux domestiques, les oiseaux sauvages sont rarement concernés par des infections liées aux formes hautement
pathogènes des virus influenza aviaires. Située à la croisée de plusieurs voies migratoires des oiseaux du Paléarctique, la Camargue
est considérée comme une zone privilégiée d’échanges de pathogènes. Les recherches menées en Camargue par la Tour du Valat, le
Laboratoire de Génétique et Évolution des Maladies Infectieuses et l’Institut Pasteur concernent en particulier les espèces sauvages
réservoirs des virus influenza aviaires, les relations phylogénétiques, les modes de contamination et la dispersion des virus influenza
aviaires. Les résultats montrent, par exemple, le rôle prépondérant des canards, des goélands et des mouettes dans la circulation des
formes faiblement pathogènes. Les taux d’infection chez les canards peuvent être très différents d’une année à l’autre, mais le même
pattern mensuel est observé avec une décroissance des taux d’infection de septembre à janvier.
Trypanosomes : les deux hôtes dont dépend leur Pour répondre à ces objectifs, l’UMR
pérennité : un insecte hôte—vecteur bénéficie d’équipes implantées
identification, variabilité hématophage—et un mammifère dans plusieurs pays où sont
génétique, interactions hôte—source de sang de l’insecte— diagnostiquées ces maladies et
afin d’améliorer les moyens de où sont présentes les ressources
hôtes-parasites contrôle et de lutte contre ces humaines et financières permettant
maladies. (i) d’assurer le dépistage,
Malgré les efforts consacrés à la (ii) de détecter et de caractériser
lutte contre les trypanosomoses, Les recherches menées en les parasites chez les vecteurs et les
ces maladies parasitaires parallèle par l’IRD sur les maladies hôtes, (iii) d’apporter un appui au
représentent encore des problèmes naturelles humaines et par le suivi thérapeutique et au traitement,
préoccupants de santé publique Cirad sur les maladies animales, (iv) de déterminer la structuration
et de développement. L’arrêt du ont montré que de nombreuses génétique des populations de
dépistage de masse, le manque de questions sont communes à ces glossines, les éléments-clés de leur
surveillance médicale des populations deux types de maladie en matière compétence vectorielle, (v) d’étudier
à risque, la confrontation accrue des d’épidémiologie et de lutte, d’autant les relations des trois acteurs de
contacts « glossines—hommes— que la transmission des parasites ces écosystèmes parasitaires dans
bétail » liée entre autres facteurs est assurée par le même vecteur leur environnement, (vi) de réaliser
à des changements climatiqueet (glossine ou mouche tsé-tsé). Le des infections expérimentales
démographiques, ainsi que de regroupement au sein d’une UMR (bovins) avec des populations
nombreuses lacunes et inconnues de compétences complémentaires parasitaires différant par des critères
sur les traits de vie des parasites et synergiques permet le biologiquement pertinents.
dont leur transmission, font encore développement d’une approche
de la Trypanosomose Humaine pluridisciplinaire commune Ce dispositif au Sud est complété
Africaine (THA, maladie du sommeil) déclinée autour de trois objectifs de au Nord par le laboratoire commun
une endémie perçue comme recherche : IRD-Cirad, implanté sur le campus
« ré-émergente », et une priorité de Montferrier-Baillarguet (France).
de santé publique pour l’OMS. Les diagnostiquer et identifier les Ce dernier dispose d’infrastructures
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
Diversité des interactions pathogènes. La domestication des proposer les méthodes les plus sûres
plantes cultivées a nécessité la de limitation des pertes.
et des mécanismes sélection de plantes suffisamment
adaptatifs des agents résistantes aux agents pathogènes. Par Les recherches conduites à l'UMR
pathogènes ailleurs, les introductions de nouvelles Biologie et Génétique des Interactions
espèces cultivées dans toutes les Plantes-Parasites (BGPI, Cirad, Inra,
Les interactions entre plantes et agents régions du monde a été à l'origine de Montpellier SupAgro) visent à mieux
pathogènes sont le résultat d'une l'introduction involontaire d'agents connaître la diversité des interactions
coévolution qui a été le moteur d'une pathogènes dans des régions où ils et des mécanismes adaptatifs des
biodiversité observée aujourd'hui dans étaient absents jusqu’alors. C’est ainsi agents pathogènes. Les travaux
les milieux les moins anthropisés. qu’ont eu lieu des confrontations concernent les virus et leurs vecteurs,
L'agriculture a profondément modifié entre des espèces cultivées et des les bactéries et les champignons.
ces interactions en réduisant la agents pathogènes avec lesquels elles Les recherches sont conduites à
biodiversité des espèces cultivées n'avaient pas co-évolué. différentes échelles, par des études de
et en sélectionnant des génotypes biologie des populations menées en
résistants qui exercent une pression Les grandes surfaces en culture confrontant la structure observée des
de sélection élevée sur les agents monospécifique ou monovariétale populations d'agents pathogènes aux
ont offert aux agents pathogènes les modèles théoriques de la génétique
conditions écologiques favorables à des populations, mais également
Autres équipes des sauts d'hôtes et à des épidémies par des approches d'épidémiologie,
concernées par ce thème dévastatrices. La situation actuelle d'évolution expérimentale et de
résulte de changements qui ont modélisation.
UR Biens et Services des Écosystèmes commencé au début de l'agriculture,
Forestiers Tropicaux : intégrer les enjeux
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
mais qui ont été amplifiés par L'analyse de la biodiversité globale des
liés aux changements globaux
(Cirad) l'accélération des échanges de virus présents dans des agrosystèmes
36 scientifiques matériel végétal. Si l'agriculture et dans des écosystèmes proches
Directeur : Alain Billand, moderne a pu se construire sur de est conduite par des analyses de
alain.billand@cirad.fr nombreux succès dans la limitation métagénomique. Les virus dont
www.cirad.fr/ur/bsef des épidémies, beaucoup d’échecs le génome est intégré à celui de la
X Présentation page 49 ont été observés dans l'utilisation plante hôte posent des questions
UR COREUS des résistances variétales ou dans spécifiques sur les rôles de l'évolution
Biocomplexité des écosystèmes le développement de produits des séquences virales intégrées et de
coralliens de l’Indo-Pacifique phytosanitaires. La compréhension celle des génomes viraux à l'origine des
(IRD, UPMC) de la biodiversité des pathosystèmes épidémies de Caulimoviridae (Banana
21 scientifiques
culturaux et des mécanismes streak viruses, Cacao swollen shoot
Directeur : Claude Payri,
claude.payri@ird.fr
d'adaptation des agents pathogènes virus). L'étude de l'évolution de ces
www.coreus.ird.fr est donc importante pour évaluer la virus permet de mieux comprendre les
16
X Présentation page 40 durabilité des agrosystèmes et pour épidémies actuelles.
Les insectes vecteurs sont la cause (Magnaporthe grisea, Mycosphaerella dynamique des maladies animales
de goulots d'étranglements qui ont fijensis) et bactéries (European stone et zoonotiques d’importance
un effet majeur sur l'évolution des fruit yellows), soumis à différentes économique et sanitaire pour
populations virales. La vection fait pressions de sélection, espèce hôte, les pays du Sud, dont certaines
ainsi l'objet de travaux de BGPI génotype résistant, fongicides, menacent les pays du Nord. En effet,
(Cauliflower mosaic virus, CaMV, et permet de mieux appréhender les les régions tropicales qui constituent
Geminiviridae). La recombinaison mécanismes épidémiologiques et le champ d’action de l’unité sont
est un mécanisme majeur dans évolutifs et d'essayer d'en évaluer à la fois des « hot-spots » de ces
l'évolution de certaines familles les limites, dans le but d'aboutir émergences de maladies infectieuses
virales. Son impact sur la virulence et à l'identification d'agrosystèmes et des zones où les systèmes de
la valeur sélective des virus font l’objet durables. surveillance et d’alerte sont très peu
d'études (Geminiviridae). efficients.
G. Mercadier © EBCL/USDA
Elles visent à caractériser les lutte intégrée associant les outils Biodiversité des
déterminants de l’émergence développés en recherche (diagnostic,
des agents pathogènes, de leur vaccins, thérapeutiques) et les pathogènes d’insectes
transmission et de leur diffusion dans méthodes basées sur la connaissance ravageurs des cultures
une approche multi-échelles où la de l’écologie des vecteurs, des
modélisation épidémiologique prend processus épidémiologiques et de leur Les projets de recherche de l’UMR
une importante croissante. modélisation. Diversité, Génomes & Interactions
Microorganismes—Insectes
Parmi les quatre axes qui structurent Pour délivrer ses produits de (DGIMI, Inra, UM2) portent sur
le projet scientifique de l’unité, deux recherche de façon optimale pour le la caractérisation d’organismes
intègrent fortement les études de développement des pays du Sud et entomopathogènes et l’étude de
diversité : construire leur capacité, l’unité a fait le leurs interactions avec les insectes.
choix de s’impliquer en ingénierie des Dans le contexte actuel de réduction
L’étude de la plasticité des génomes réseaux de santé publique vétérinaire de l’utilisation des pesticides
microbiens (bactéries et virus) vise en contribuant au développement et/ chimiques et du développement
à décrire la diversité génétique et les ou au fonctionnement de réseaux à durable, ces travaux contribuent
forces évolutives auxquels sont soumis l’échelle régionale (réseau CaribVET au développement de nouvelles
les micro-organismes. Les technologies dans les Caraïbes, AnimalRisk stratégies de lutte contre les insectes
à haut débit permettent de caractériser dans l’Océan Indien, Remesa en ravageurs de culture et les insectes
cette diversité au niveau des génomes Méditerranée…) essentiellement à vecteurs.
entiers et de l’analyser à l’échelle partir de ses équipes déployées Outre-
des populations qui seule permet mer. Les principaux entomopathogènes
d’aborder la complexité de l’écologie étudiés sont :
microbienne. L’unité entretient un réseau de les densovirus (famille des
nombreux partenariats internationaux parvovirus), petits virus animaux à
Les vecteurs en interaction avec les dans les pays du Nord comme du Sud, ADN et pathogènes d’insectes aux
agents pathogènes, les hôtes et dans au travers des réseaux de santé et de stades larvaires (équipe Dynamique
l’environnement. La complexité des recherche (européens, internationaux). des interactions densovirus-insectes) ;
systèmes vectoriels est abordée aussi L’unité détient cinq titres nationaux les nématodes entomopathogènes
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
bien en termes de diversité des espèces et six mondiaux (Organisation des (genres Heterorhabditis et
impliquées dans la transmission d’un Nations Unies pour l’alimentation Steinernema) associés à
agent pathogène que de la variabilité et l’agriculture et Organisation leurs bactéries symbiotiques
de leur compétence et capacité mondiale de la santé animale) de entomopathogènes Photorhabdus
vectorielle vis-à-vis de ces pathogènes laboratoire de référence. Au niveau et Xenorhabdus (Enterobacteriaceae)
qui présentent eux mêmes une de Montpellier, l’unité intègre son indispensables au cycle parasitaire
diversité génétique et phénotypique. dispositif de laboratoires confinés de leurs hôtes (équipe Ressources
Elle intègre la diversité génétique des (L3), d’animaleries et d’insectarium biologiques & génétiques
espèces permettant de caractériser géré sous assurance qualité selon la des bactéries et nématodes
la structure des populations et son norme ISO 17025, au « réseau sur les entomopathogènes) ;
évolution. vecteurs et les maladies émergentes » les hyménoptères
dont elle est membre fondateur avec endoparasitoïdes (Ichneumonide
L’objectif finalisé est de contribuer des UMR de l’IRD, de l’université et Hyposoter didymator) associés à
18
à l’évaluation des risques sanitaires l’Entente interdépartementale pour la un symbiote indispensable à la
et de proposer des stratégies de démoustication. réussite parasitaire appartenant à la
Capricornes asiatiques et biodiversité
Anoplophora glabripennis et A. chinensis (Coleoptera, Cerambycidae) sont des espèces invasives
originaires d’Extrême-Orient. Leurs larves creusent des galeries dans le bois de nombreuses
essences à feuilles caduques. Directement et indirectement, les Anoplophora affectent la biodiversité,
et la biodiversité affecte les populations d’Anoplophora.
L’effet direct des Anoplophora sur la biodiversité est lié à leur grande polyphagie. Les essences
feuillues attaquées sont notamment les érables, peupliers, saules, marronniers, aulnes, charmes,
ormes, noisetiers, pommiers, agrumes (pour ce qui concerne A. chinensis), etc. Les parcs et
jardins des zones urbaines, les pépinières, les vergers et les forêts de feuillus sont menacés.
Les ré-infestations successives des plantes-hôtes entraînent leur mort, ce qui conduit à
l’anéantissement ou le déplacement des biocœnoses indigènes normalement inféodées à ces
essences. L’effet indirect des Anoplophora sur la biodiversité est observé dans les bouleversements
des écosystèmes liés aux efforts d'éradication du ravageur dans les paysages urbains, agricoles et
forestiers. La destruction de certaines zones forestières entraîne aussi la disparition des strates
arbustive et herbacée et le déplacement des populations d'insectes, de petits mammifères et
d'oiseaux qui peuplaient ces zones boisées. En retour, la biodiversité affecte les populations
S Femelle Anoplophora d'Anoplophora car certains insectes parasitoïdes locaux, notamment des hyménoptères ennemis
chinensis. naturels d’insectes xylophages, acceptent les Anoplophora comme hôtes de substitution.
Dans le nord de l'Italie, le Laboratoire Européen de Lutte Biologique a montré que huit
espèces d’insectes parasitoïdes de la faune européenne, appartenant à cinq familles (Braconidae,
Eurytomidae, Eupelmidae, Bethylidae, Pteromalidae), attaquent les jeunes larves d'A. glabripennis et
A. chinensis sous écorce. Une plus grande biodiversité exerce une action antagoniste plus forte sur
le ravageur et ses populations sont mieux contenues.
famille des Polydnavirus (Hyposoter internationale du laboratoire depuis la Les hyménoptères parasitoïdes
didymator IchnoVirus) (équipe fin des années 80. Entre 2005 et 2009, constituent un groupe extrêmement
Biologie intégrative des interactions 11 nouvelles espèces de Xenorhabdus diversifié qui joue un rôle important
hôte-parasitoïdes). et quatre nouvelles sous-espèces dans les équilibres des populations
de Photorhabdus ont été décrites. au niveau des écosystèmes naturels et
Les densovirus, découverts dans Ces travaux sont réalisés à partir des agrosystèmes. DGIMI s’intéresse
les principaux groupes d’insectes d’une collection unique au monde à la diversité des stratégies de
d’importance agronomique, médicale de bactéries isolées de nématodes développement et des facteurs de
ou vétérinaire, sont des candidats entomopathogènes collectés sur tous virulence de ces agents de contrôle
en lutte biologique. Afin d’évaluer les continents à l’aide de pièges ou des populations d’arthropodes.
leur potentiel et les risques liés à leur à partir d’insectes parasités récoltés Le principal modèle d’étude est
utilisation, l’UMR s’intéresse aux directement dans la nature. Les thèmes l’ichneumonide Hyposoter didymator,
mécanismes de l’infection en utilisant abordés sont : associé à un virus symbionte de la
comme modèles d’interaction des la classification et la généalogie des famille des Polydnavirus et parasite
lépidoptères ravageurs de culture et les espèces bactériennes dans ces deux de noctuelles (Chrysodeixes chalcites,
densovirus (DNV) : genres ; Helicoverpa armigera ou Spodoptera
étude des mécanismes moléculaires l’identification des modes littoralis) sur le continent européen.
d’entrée et de spécificité du densovirus d’évolution de ces associations en En collaboration avec, entre autres, le
de Junonia coenia (JcDNV) en utilisant comparant les généalogies des deux CBGP, sont étudiées les interactions
des cellules d’insectes en culture, partenaires nématodes et bactéries ; entre un braconide polyembryonnaire
permissives ou non ; les spectres d’hôtes pour identifier Macrocentrus cingulum et les
étude du spectre d’hôte et des les couples nématodes-bactéries lépidoptères du genre Ostrinia.
déterminants de spécificité des pathogènes pour un grand nombre Les thèmes abordés sont :
densovirus, en comparant un d’ordres d’insectes et ceux qui sont les convergences et divergences
densovirus « généraliste », pathogène plus inféodés à un groupe d’insectes des facteurs de virulence chez les
pour plusieurs hôtes, et un densovirus particuliers ; hyménoptères parasitoïdes ;
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
S Anoplophora chinensis.
Biodiversité et lutte Les axes d’étude de l’EBCL portent L'euphorbe ésule (Euphorbia
biologique contre sur la découverte à travers le monde esula) est une plante envahissante
des ennemis naturels en association en Val de Saône malgré son origine
les bio-invasions avec les bioagresseurs cibles, leur eurasiatique. Afin d’étudier la
caractérisation morphologique et faisabilité d’une lutte biologique
Situé sur le campus de Montferrier- génétique, l’étude de leur biologie, par augmentation et conservation,
Baillarguet au Nord de Montpellier, et s'intéressent à différentes son cortège d'insectes et d'agents
l’European Biological Control composantes qui sous-tendent pathogènes est échantillonné : 15
Laboratory (EBCL) ou Laboratoire les bioinvasions. Les unités espèces ont déjà été capturées dans
Européen de Lutte Biologique, « plantes invasives » et « insectes les prairies inondables du Val de
est le plus important laboratoire ravageurs » au sein de ce laboratoire Saône.
de recherche basé outre-mer, du multinational et pluridisciplinaire
Service de Recherche en Agriculture sont épaulées par une équipe L’herbe de Guinée (Urochloa
(ARS) du Département américain de commune de génétique moléculaire. maxima), originaire d’Afrique
l’Agriculture (USDA). tropicale, est hautement invasive
Voici cinq exemples d’études en dans le sud des États-Unis, où elle
Aux États-Unis, de nombreux cours concernant la biodiversité : menace la culture des agrumes et de
bioagresseurs introduits sans leurs la canne à sucre. Des explorations
ennemis naturels sont d’origine Les domptes-venin (Vincetoxicum au Cameroun en 2009 ont permis
eurasienne ou africaine, ce qui a spp.) sont des plantes d’origine d‘identifier 27 herbivores, représentés
conduit dès 1919 à l’implantation du eurasiatique et invasives dans au sein de 10 familles de coléoptères,
premier laboratoire USDA en France à le nord-est des États-Unis et au mais aussi trois espèces de punaises
Auch. Depuis sa création, ses activités Canada. La première phase du et quatre de lépidoptères.
sont orientées vers la lutte biologique programme de lutte biologique
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
classique contre les bio-invasions (2006-2008) a conduit à évaluer la Les punaises Lygus sont invasives
sur le territoire nord-américain, phylogéographie de ces plantes sur les côtes Est et Ouest des
en étudiant particulièrement la dans l’aire native et d’introduction États-Unis dans des cultures de
biodiversité dans l’aire d’origine en rapport avec la biodiversité luzerne et cultures maraichères ; le
des espèces cibles. L’étude de entomologique in situ : 16 insectes cortège parasitaire a été recherché
cette biodiversité fait alors appel à phytophages et une rouille en Eurasie, particulièrement en
plusieurs disciplines naturalistes phytopathogène récoltés en Europe. Espagne et au Maroc. Trois parasites
telles que l’entomologie, la botanique, La seconde phase (2009-2012) nymphaux du genre Peristenus ont
l’acarologie et aborde également consiste à sélectionner les meilleurs été récoltés, élevés et envoyés aux
l’écologie des communautés, la candidats au travers de tests de États-Unis pour être relâchés. Le
pathologie des insectes et des spécificités, en vue d’importations parasitisme observé en Europe est
plantes, la phylogéographie ainsi futures en Amérique du Nord. de 10 à 60 % alors qu’il est de 60 à
que la caractérisation génétique des Une chrysomèle, un noctuide 90 % dans les zones d’introduction
20 organismes cibles et de leur cortège et une mouche téphritide sont où les auxiliaires sont en voie
parasitaire. actuellement évalués. d’acclimatation.
Les longicornes asiatiques des organismes à travers une échinodermes (oursin étoile
(Anoplophora glabripennis, approche évolutive. Cet objectif est de mer), des céphalochordés
A. chinensis) sont deux cérambycides extrêmement général et la spécificité (Amphioxus), des poissons (loup de
menaçant gravement l’arboriculture du projet consiste en l’utilisation Méditerranée) ainsi que des micro-
fruitière, les forêts et les plantes d’organismes modèles marins non algues eucaryotes (prasinophytes,
d’ornement nord-américaines et conventionnels permettant des diatomées, dinoflagellés).
européennes. Des explorations études originales complémentaires à
en Lombardie (Italie) ont permis celles réalisées sur des modèles plus L’unité est localisée à l’observatoire
d’identifier huit parasites larvaires traditionnels. Ce type d’approche océanologique de Banyuls-sur-Mer
de la faune européenne comme a souvent abouti à des avancées et l’ensemble de l’unité regroupe
candidats potentiels pour la lutte significatives dans divers domaines de 30 personnes dont 10 chercheurs et
biologique. Un parasitoïde oophage la biologie en permettant de répondre enseignants-chercheurs titulaires.
d’origine asiatique, spécifique à à certaines questions biologiques Les équipements disponibles
A. chinensis mais importé fondamentales. Ceci utilise à la fois incluent les moyens à la mer de la
fortuitement avec son hôte, est les particularités issues de la diversité station, aussi bien humains que
maintenant largement réparti et des organismes étudiés, et, en même matériels, ainsi que des équipements
efficace en Lombardie. temps la profonde unité du vivant scientifiques variés. Les moyens à la
qui permet des comparaisons entre mer sont essentiellement constitués
D’autres programmes s’intéressent des organismes parfois très éloignés d’un chalutier de 14 mètres avec
à la biodiversité comme celui sur phylogénétiquement. son équipage spécialisé pour
la mouche de l’olive et celui sur la l’expérimentation, des plongeurs
canne de Provence (Arundo donax), Ce projet d’UMR se développe scientifiques, des aquariums d’étude
pour lesquels divers auxiliaires autour de quatre thèmes de et des moyens de stabulation/
eurasiatiques ont déjà été envoyés recherche correspondants à quatre élevage/culture d’organismes marins.
aux États-Unis en vue d’être lâchés. équipes de recherche actuellement Les équipements scientifiques
fonctionnelles : sont des laboratoires équipés pour
Facteurs du milieu et mécanismes l’expérimentation en biologie
Organismes marins : adaptatifs cellulaire et moléculaire ou l’écologie,
mécanismes de Évolution et développement des avec une plateforme de microscopie/
développement et chordés cytométrie.
Régulation des mécanismes
d’adaptation cellulaires au cours du développement Les financements de l’unité
Génomique environnementale et proviennent essentiellement de ses
Le projet de l’UMR Biologie adaptation du phytoplancton deux tutelles (CNRS, UPMC) ainsi
Intégrative des Organismes Marins que de contrats de recherche de
(BIOM, CNRS, UPMC) a pour objectif Les principaux organismes l’Agence Nationale de la Recherche
principal d’étudier les mécanismes modèles utilisés sont soit des ou bien européens.
de développement et d’adaptation métazoaires marins tels que des
sous-marins et les bois coulés. Témoignant fin un large éventail d’outils (métagénomique,
d’une longue histoire évolutive, les espèces capteurs, analyses de biomolécules, traceurs
qu’elles abritent reflètent par leurs adaptations géochimiques) qui permettront la mise en place
les forts couplages entre stress et énergie © WHOI/S. Sievert
d’approches expérimentales in situ encore peu
disponible dans ces milieux marins extrêmes. Alors que développées en grande profondeur, complétant le dispositif
la pression anthropique se fait plus forte sur ces « hauts lieux d’observation du canyon sous-marin Lacaze-Duthiers de
de biodiversité profonde », les bases fondamentales manquent l’Observatoire océanologique. Ces recherches sont combinées à un
encore pour prédire leur sensibilité aux perturbations directes enseignement dédié aux écosystèmes profonds et environnements
et indirectes, telles que l’acidification ou le réchauffement marins extrêmes, inscrit dans la spécialité « Océanographie et
des eaux profondes. Avec le soutien de la Fondation Total, Environnement Marins » du master de l’UPMC.
l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC) s’investit dans des
recherches dédiées à ces hot-spots de biodiversité profonde au Contact : Nadine Le Bris, lebris@obs-banyuls.fr
travers de la chaire « Environnement extrême, biodiversité et S Mesures électrochimiques in situ sur des communautés
changement global ». hydrothermales profondes à partir du sous-marin Alvin .
21
S. Hättenschwiler © UMR CEFE
Biodiversité
fonctionnelle
22
L a Terre abrite une extraordinaire diversité
biologique ou « biodiversité » qui comprend
des millions d’espèces différentes. La
biodiversité spécifique se décline en de multiples
pour gérer au mieux le risque de bio-invasions lié
en particulier à la mondialisation des échanges, au
changement d’usage des terres et des paysages, et au
réchauffement climatique. L’une des actions de lutte
facettes dont celles de leurs gènes, de leurs molécules, contre les ravageurs sera également de maitriser le
de leurs physiologies et de leurs comportements, développement des agents pathogènes et de leurs
de leurs multiples interactions écologiques avec leur hôtes, et de construire des résistances durables chez les
environnement, ainsi que la variété des écosystèmes plantes cibles. Dans le cas de transmission de maladies
complexes qu’elles forment. La survie de la Terre et communes aux animaux sauvages et domestiques (voire
de l’humanité est basée sur l’extraordinaire diversité à l’homme), des actions sont portées sur la connaissance
des formes de vie, notamment dans sa composante du rôle joué par la biodiversité fonctionnelle des
fonctionnelle, qui permet de fournir des services populations animales et des pathogènes transmis, avec
écosystémiques. un regard particulier sur le système multi-espèces
(homme-bétail-micro-organismes). Enfin, la prise de
Un des enjeux scientifiques majeurs est de pouvoir conscience des risques liés aux invasions biologiques
comprendre, préserver, voire améliorer, les services dans les systèmes aquatiques est relativement
rendus par les écosystèmes : réalisation des cycles récente, le trafic maritime lié à la mondialisation étant
biogéochimiques, production primaire, pollinisation, responsable de certaines érosions de la biodiversité,
lutte contre les ravageurs agricoles, purification de comme l’arrivée des espèces lessepsiennes de la mer
l’air et de l’eau, dépollution et traitement des déchets, Rouge vers la Méditerranée via le canal de Suez.
développement et conservation de la diversité
biologique, source de nouveaux médicaments et de Quel que soit l’écosystème considéré, les
nouvelles variétés de cultures. S’il est difficile de leur microorganismes dominent la biodiversité (d’un point
attribuer une valeur économique, il apparait clairement de vue structurel et fonctionnel) et jouent un rôle
que ces services, même s’ils sont affectés par les majeur dans la production de biomasse et les flux de
activités humaines, présentent une grande valeur pour matière et d’énergie (production, prédation, recyclage
l’humanité. des nutriments), l’ensemble de ces processus étant en
interaction avec l’atmosphère et le climat. L’exemple des
Dans un écosystème, des milliers d’espèces se côtoient symbioses microbiennes dans les sols met en exergue la
et des interactions extrêmement complexes sont à la biodiversité fonctionnelle de certaines associations avec
base de son fonctionnement général qui se caractérise le monde végétal permettant d’améliorer durablement
par une dynamique de sa biodiversité fonctionnelle. On les services écosystémiques rendus que sont les
peut distinguer deux composantes de la biodiversité, productions agricoles et forestières tout en restaurant
l’une dite « remarquable » correspondant à des certains environnements menacés. L’ensemble des
entités (gènes, espèces, habitats) que la société a activités biologiques dans les sols liées à la biodiversité
identifiées comme présentant un intérêt particulier fonctionnelle de la microfaune (p. ex. nématodes) et des
(dimension patrimoniale, emblématique ou valeur macroorganismes que sont les ingénieurs du sol (p. ex.
d’usage), et l’autre dite « ordinaire » n’ayant pas de vers de terre ou termites) permet de comprendre les
valeur intrinsèque identifiée mais indispensable au processus de régulation de la dynamique des nutriments
fonctionnement des écosystèmes. Les interactions et de leur disponibilité, et de la séquestration du
entre des entités ordinaires plus ou moins abondantes, carbone, et ceci dans un contexte d’amélioration des
contribuent potentiellement à la production de services services écosystémiques rendus par les sols.
écosystémiques considérables. Cependant, les liens
entre la dynamique de la biodiversité fonctionnelle et les Si les études de terrain sont indispensables
services rendus sont très difficiles à évaluer car ils sont à la compréhension du fonctionnement des
plus liés à l’apparition de nouvelles interactions entre écosystèmes, l’étude du rôle de la biodiversité
espèces qu’à la richesse spécifique ou à l’abondance. dans ce fonctionnement nécessite également des
Quelle que soit notre perception de la biodiversité, analyses en expérimentation (Ecotron Européen de
un de ses rôles majeurs dans le contexte actuel des Montpellier, MEDIMEER de Sète). Ces études vont de la
changements climatiques est d’offrir des alternatives compréhension des aspects fondamentaux du rôle de
biologiques permettant de faire face à l’instabilité de la biodiversité dans les fonctions de l’écosystème à des
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
Implanté sur le campus de standard actuellement en service en des communautés, ou encore entre
Baillarguet au Nord de Montpellier, Europe. Le plateau microcosmes, espèces ou génotypes différents.
l’Ecotron est constitué de 3 plateaux en laboratoire avec niveau de L’Ecotron est ouvert, par appel
expérimentaux allant de l’étude de confinement L2, accueillera dans d’offre, à la communauté scientifique
d’écosystèmes complexes réalistes des volumes de 1 à 200 dm3 des internationale. Son comité
à celles d’écosystèmes simplifiés microécosystèmes (de 24 à 400 unités scientifique européen sélectionne
en conditions artificialisées. Les suivant leurs natures), permettant les projets de consortiums d’équipes
macrocosmes (12 unités de 35 m3) d’analyser individuellement les les plus novateurs permis par
peuvent accueillir, en condition de composantes de l’écosystème la très forte instrumentation de
lumière naturelle, des échantillons (physiologie des organismes, biologie l’infrastructure. Que les projets soient
d’écosystèmes de 1 à 8 tonnes. Les du sol, interactions biotiques orientés physiologie de l’écosystème
mésocomes (24 unités de 2 à 3 m3) simplifiées…). Les études sont ou biologie des communautés ou
peuvent accueillir des échantillons principalement comparatives entre des organismes, le rôle et la réponse
d’écosystèmes de 0,2 à 1 tonne, conditions environnementales, de la biodiversité sont au cœur de la 27
et en particulier les lysimètres types d’écosystèmes, complexités plupart d’entre eux. •••
Biodiversité fonctionnelle
S Ectomycorhizes
de Pin Sylvestre.
© UMR LSTM
L’UMR propose trois thématiques démarche de modélisation dédiée
de recherche : (i) Sols, activités et à la formalisation des processus
réseaux biologiques, (ii) Nutriments biologiques déterminant le
et intensification écologique, (iii) fonctionnement des sols. Ces études
Carbone et changements globaux. sont menées dans des contextes
pédoclimatiques contrastés,
Le premier thème est résolument méditerranéens et tropicaux
tourné vers l’étude de la biodiversité (Sénégal, Burkina Faso, Madagascar,
fonctionnelle dans les sols. Seize Kenya, Thaïlande), dans le cadre de
chercheurs et quinze ingénieurs collaborations avec des institutions
Autres équipes et techniciens travaillent sur cette du Nord et des centres nationaux
concernées par ce thème thématique. Dans un milieu donné de recherche agronomique et des
(climat, sol, usages et modes universités du Sud.
Tour du Valat
25 scientifiques
de gestion), les communautés
Directeur : Jean Jalbert, microbiennes responsables de La thématique de recherche sur
jalbert@tourduvalat.org la minéralisation des matières la biodiversité repose sur des
www.tourduvalat.org organiques à l’origine des flux de plateaux techniques de pointe, avec
X Présentation page 53 C, N et P, sont régulées par : notamment un laboratoire dédié à
UMR AMAP (i) des organismes bactérivores et l’étude des protéines, un laboratoire
botAnique et bioinforMatique fongivores (comme les nématodes), de biologie (principalement pour
de l’Architecture des Plantes (ii) des organismes ingénieurs l’étude des nématodes du sol)
(Cirad, CNRS, Inra, IRD, UM2) (comme les vers de terre) qui et deux laboratoires de biologie
44 scientifiques modifient l’environnement moléculaire à Montpellier et à Dakar.
Directeur : Daniel Barthélémy,
physique et la disponibilité des
daniel.barthelemy@cirad.fr
ressources, (iii) la quantité, la qualité
http://amap.cirad.fr/
et la localisation de la matière
Biodiversité,
X Présentation page 58
UMR BIOM
organique et (iv) les déterminants fonctionnement des
Biologie Intégrative abiotiques. L’amélioration de microorganismes
des Organismes Marins notre connaissance de la diversité
symbiotiques et
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
(Cirad, IRD) revêtent une importance particulière agresseurs » étudiés concernent les
25 scientifiques chez les cultures pérennes dans principaux organismes nuisibles du
Directeur : Gérard Cuny, la mesure où les dégâts induits cacaoyer, du caféier, du cocotier,
gerard.cuny@mpl.ird.fr
www.sleeping-sickness.ird.fr
sont souvent cumulatifs (plusieurs de l’hévéa et du palmier à huile.
X Présentation page 15 années). L’utilisation des pesticides Certains de ces bio-agresseurs
et des biocides est une charge s’attaquent aux fruits, d’autres
UMR ISEM
Institut des Sciences financière importante pour les à l’appareil végétatif, aérien ou
de l’Évolution de Montpellier petits planteurs et génère des souterrain. L’identification et
(CNRS, IRD, UM2) effets négatifs sur l’environnement la hiérarchisation des facteurs
117 scientifiques et sur la qualité des produits. influençant l’intensité des attaques
Directeur : Jean-Christophe Auffray, Le développement de nouvelles ou des symptômes, s’appuient sur
jean-christophe.auffray@univ-montp2.fr stratégies de lutte, beaucoup moins des observations, des enquêtes et
www.isem.cnrs.fr agressives pour l’homme et son des essais participatifs in situ, dans
X Présentation page 8
32
environnement, est donc un enjeu des réseaux de parcelles, en milieu
... suite page 36 important dans nos sociétés. paysan ou en plantations privées.
Comprendre l’origine des invasions du criquet pèlerin A. Monard © Cirad
Le criquet pèlerin est un ravageur majeur. Ses invasions pour comprendre et suivre plus précisément les migrations et
spectaculaires peuvent s’étendre sur plus de 29 millions de les fluctuations d’effectifs des populations solitaires, pendant
km² de la Mauritanie à l’Inde. Les dégâts matériels, humains les phases précédant les invasions, afin d’évaluer le degré de
et sur l’environnement peuvent être considérables. La lutte risque. D’autre part, l’unité travaille à perfectionner l’usage
contre cet insecte représente un enjeu capital. Pour de de la télédétection spatiale et des systèmes d’information
nombreux pays en développement, il s’agit d’une priorité géographique afin de repérer encore plus précocement
nationale. La stratégie de lutte préventive contre cet insecte les conditions favorables à la reproduction du criquet. Ses
nécessite de surveiller en permanence les conditions habitats sont situés dans les zones désertiques, peu peuplées
environnementales dans les aires d’origine des invasions, et peu accessibles. Les données satellitaires peuvent fournir
dites aires grégarigènes, représentant seulement 0,25 % de en continu une estimation des pluies et du développement
l’aire d’invasion. Chaque pays concerné doit disposer d’une de la végétation herbacée verte, facteurs-clés pour prévoir le
capacité de réaction rapide pour procéder si nécessaire à développement de l’insecte et les pullulations. Des satellites
des traitements préventifs contre les premières pullulations comme METEOSAT, SPOT-VGT, MODIS, SMOS sont utilisés
avant que l’invasion ne s’étende. La rapidité d’intervention est et des perfectionnements sont en cours. Tous ces travaux
essentielle. doivent permettre de rendre encore plus efficace la stratégie
de prévention contre les invasions qui a déjà montré son
En collaboration avec les centres antiacridiens nationaux efficacité au long des 50 dernières années.
et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture, l’unité d’acridologie du Cirad développe, Contact : Michel Lecoq, michel.lecoq@cirad.fr
sur l’Afrique, des travaux pour permettre de détecter les S Le criquet pèlerin,
situations à risque. D’une part, des techniques de biologie Schistocerca gregaria Forskål, grégaire .
moléculaire (marqueurs microsatellites, AFLPs) sont utilisées
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
Les actions de recherche sont réalisées L’unité produit des connaissances L’originalité de l’unité réside dans
en partenariat avec des organisations dans le domaine de la biologie et le caractère pluridisciplinaire
internationales (Bioversity de l’écologie des bio-agresseurs, des recherches entreprises qui
International, Cocoa Research Unit, de l’épidémiologie végétale et des associent mycologie, entomologie,
PROMECAFE, International Rubber résistances durables. Ces résultats épidémiologie, dynamique des
Research and Development Board…), contribuent à la mise en place populations, génétique, écologie du
des structures nationales de recherche d’une meilleure gestion des bio- paysage, lutte intégrée, bio-statistique,
(Institut de Recherche Agricole pour agressions, donc à une diminution dans différents contextes agro-
le Développement, Instituto del Café des dégâts et à une amélioration de écologiques et à des échelles allant
de Costa Rica, Empresa Brasileira de la qualité des produits. Ces travaux de l’arbre au paysage en passant par
Pesquisa Agropecuária…) et avec des sont valorisés par la diffusion de l’échelle de la parcelle villageoise et de
opérateurs de développement. Des nouvelles méthodes de prévision et de la plantation industrielle. •••
collaborations transversales existent maîtrise des risques biotiques et par
avec d’autres UMR (BGPI, CBGP, DAP, l’identification de matériel végétal qui 33
etc.). possède une résistance durable.
Biodiversité fonctionnelle
34
S Suivis des mouvements d'un
oiseau par télémétrie satellite pour
comprendre la dispersion du virus
H5NI (agent de la grippe aviaire).
N. Gaidet © Cirad
Compréhension et L’UPR mène ainsi des recherches sur aussi aux Suidae (potamochères) et
l’écologie des communautés animales aux congénères domestiques (bovins,
gestion des risques impliquées dans l’émergence ou la volailles, porcs). Ces travaux d’écologie
sanitaires liés aux persistance de zoonoses, telles que la de terrain bénéficient au sein de
grippe aviaire, la fièvre de la vallée du l’UPR—ou au travers de partenariats—
animaux sauvages et rift ou la tuberculose bovine. d’un appui en système d’information
domestiques Elle s’intéresse plus particulièrement géographique (SIG), télédétection, bio-
aux systèmes multi-espèces statistique, modélisation et analyses
Dans les écosystèmes tropicaux, les « homme–faune–bétail » dans des sérologiques ou virologiques.
populations animales sauvages sont espaces faiblement anthropisés
soumises aux changements globaux, d’Afrique subsaharienne ou en L’unité coordonne ou participe à
parmi lesquels la transformation zones rurales périurbaine d’Asie des projets financés par l’Agence
des habitats et de leurs vocations, du Sud-Est. Les travaux portent sur Nationale de la Recherche, le ministère
dans un contexte de changement l’écologie de ces communautés en français des Affaires étrangères et
climatique et d’intensification des s’interrogeant (1) sur les facteurs européennes (Fonds de solidarité
échanges économiques. C’est ainsi biophysiques, écologiques et prioritaire), l’Union européenne ainsi
que les contacts entre l’homme, les anthropiques qui agissent sur que l’Organisation des Nations Unies
animaux domestiques et une faune l’émergence, la circulation et la pour l’alimentation et l’agriculture
sauvage encore bien diversifiée persistance des pathogènes et (2) sur ou l’Organisation mondiale de la
s’intensifient, et ce bien souvent au le rôle que peut y jouer la diversité santé animale. Elle entretient un
détriment de tous. Ces interactions fonctionnelle, spécifique et génétique partenariat important avec des unités
« homme–faune » impliquent des populations animales y compris de recherche du CNRS et de l’Inra,
en effet des risques croissants à celle des pathogènes. Une dernière avec les écoles vétérinaires, avec
la fois pour la conservation des question de recherche (3) concerne les universités via la participation à
populations sauvages et pour le la mobilité des individus et des des masters Recherche et des écoles
développement des communautés populations et leurs déterminants doctorales (dont UM2, Paris 6 et 10).
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
Biodiversité et fonctionnement
des réseaux trophiques des écosystèmes marins côtiers
La biodiversité des systèmes écologiques concerne non herbivore jouant un rôle significatif dans la séquestration du
seulement celle des organismes qui les composent mais aussi carbone dans les zones océaniques.
celle de leurs nombreuses interactions (prédation, compétition,
mutualisme, parasitisme, etc.). Ces relations entre organismes Il est avéré que les activités humaines modifient de plus en
impliquent que l’extinction d’une espèce peut provoquer une plus l’environnement et que ces modifications concernent
disparition ou une prolifération des autres espèces directement aussi bien des changements climatiques à l’échelle globale
ou indirectement via des réactions en cascades. Les organismes (comme l’augmentation de température, des radiations
et les interactions qui les lient forment les réseaux trophiques, ultraviolettes et de la pression de gaz carbonique) que ceux
et la diversité des organismes et de leurs interactions influence plus localisés (comme l’eutrophisation et la surpêche). Les
la stabilité et la résilience de ces réseaux face aux changements changements environnementaux affectent les réseaux trophiques
environnementaux. planctoniques soit directement en modifiant la physiologie des
organismes, soit indirectement en modifiant les interactions
Dans les écosystèmes marins, deux types principaux de entre les communautés, et/ou via le changement des facteurs
réseau trophique peuvent être distingués : le réseau trophique abiotiques (comme la disponibilité en nutriments). Afin de
classique—ou herbivore—dominé par les communautés comprendre les modifications de la diversité des réseaux
phytoplanctoniques (producteurs primaires), généralement trophiques et du fonctionnement des écosystèmes marins
de grande taille, alimentant le zooplancton et les poissons, et côtiers consécutives aux changements environnementaux, il
le réseau trophique microbien dominé par les communautés est indispensable de prendre en compte aussi bien leurs effets
microbiennes autotrophes (cyanobactéries, phytoplancton de directs que ceux indirects, ce qui est appréhendé par l’UMR
petite taille) et hétérotrophes (flagellés et ciliés). Le réseau ECOSYM.
microbien domine plutôt dans les zones oligotrophes ou
pendant les périodes peu productives des écosystèmes marins Contact : Marc Bouvy, marc.bouvy@ird.fr
contribuant peu à l’exportation de matière à l’inverse du réseau
Gestion des Ressources Renouvelables et de la forêt de la Massane et les description, encore aujourd’hui, de
Environnement profondeurs des canyons sous- très nombreuses espèces biologiques.
(Cirad) marins. Cette richesse biologique est Il a toujours été fréquenté
15 scientifiques en partie liée à ce gradient d’altitude et dirigé par des chercheurs
Directrice : Martine Antona, qui va de près de 1 000 mètres au internationalement reconnus et
urgreen-perm@cirad.fr niveau de la Massane à moins de plusieurs prix Nobel y ont séjourné.
www.cirad.fr/ur/Green 1 000 mètres sous la surface de la
X Présentation page 60
mer, en moins de 60 kilomètres. Le laboratoire dont les recherches ont
USDA-ARS-EBCL
toujours été orientées vers l’étude de
Laboratoire Européen
Ce laboratoire a quatre grandes la biodiversité a donné naissance à
de Lutte Biologique
9 scientifiques missions : la formation et la diffusion deux réserves naturelles (forêt de la
Directeur : Kim Hoelmer, des connaissances, la recherche, Massane, réserve marine de Cerbère-
khoelmer@ars-ebcl.org l’observation et l’accueil. Devenu un Banyuls). Dans le domaine terrestre,
36
www.ars-ebcl.org laboratoire du CNRS en 1967, et une les recherches actuelles sont des
X Présentation page 20 école interne de l’Université Pierre recherches accueillies.
Flagellés
hétérotrophes
Phytoplancton
de petite taille
<20 μm
Phytoplancton Bivalves,
de grande taille poissons...
Les recherches se déclinent en faire découvrir à différents publics, communautés d’espèces ainsi que
plusieurs domaines d’excellence dont les scolaires, la biodiversité le dysfonctionnement général de
que sont l’écologie marine, la méditerranéenne marine et l’écosystème. Dans ce contexte,
biogéochimie, la microbiologie et terrestre au travers d’un espace l’UMR Écologie des systèmes
la biologie d’organismes modèles de médiation scientifique appelé marins côtiers (ECOSYM CNRS,
marins (oursin, Ostreococcus, « Biodiversarium ». Cette structure se IRD, UM2) focalise ses recherches
Amphioxus, Loup...). Elles s’appuient décline en deux sites de vulgarisation sur l’étude des « effets des
sur de solides partenariats nationaux, des connaissances : l’aquarium changements locaux et globaux
européens et internationaux et et le jardin méditerranéen. Des liés à l’anthropisation sur les
de fortes collaborations avec le espaces interactifs ouverts au public écosystèmes marins côtiers, les
monde industriel, notamment dans permettent de faire découvrir les communautés, les populations et
le domaine des biotechnologies espèces méditerranéennes terrestres les organismes qui les composent ».
marines et de la pharmacologie. et marines mais aussi les recherches Elle repose sur l’analyse de
Quatre UR sont intégrées au sein menées au laboratoire et de faire la diversité de ces systèmes
de l’observatoire dont trois unités découvrir aux plus jeunes le métier écologiques en considérant
CNRS/UPMC : de chercheur. les principales catégories de
LOMIC (Laboratoire micro- et macroorganismes
d’Océanographie Microbienne) ; Le laboratoire ARAGO a récemment présentes à différentes échelles
LECOB (Laboratoire de été reconnu par la communauté d’organisation et de leurs réponses
d’Ecogéochimie des Environnements européenne comme l’une des aux modifications des facteurs
Benthiques) ; grandes infrastructures de recherche environnementaux.
BIOM (Laboratoire de Biologie en biologie marine pour les 20
Intégrative des Organismes Marins) ; prochaines années. La démarche scientifique
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
M. Taquet © FADIO/IRD-Ifremer
Ces approches s’appuient sur le contribuer à l’élaboration des bases nos capacités expérimentales in
couplage entre les trois piliers conceptuelles et méthodologiques vitro en petit volume et de créer
méthodologiques qui supportent pour la gestion des ressources et des une interface entre ces moyens et
l’acquisition des connaissances et services écosystémiques fournis par des utilisateurs extérieurs. Deux
l’analyse des systèmes écologiques : les milieux marins côtiers. implantations secondaires (Dakar,
l’observation, l’expérimentation Hanoï) permettent de développer des
et la modélisation. Les approches L’UMR dispose d’un potentiel de projets de recherche et de formation
conceptuelles et les supports recherche et de formation dans en partenariat sur les thématiques de
méthodologiques doivent aussi le domaine de l’écologie et de la l’unité dans les pays du Sud.
s’inscrire dans les dimensions biologie marine côtière, remarquable
spatiales et temporelles qui à plusieurs titres : Changements globaux
caractérisent les systèmes marins mixité des personnels (organismes
côtiers. Au-delà de la compréhension d’appartenance et missions) ;
et écosystèmes marins
des actions des facteurs physico- équilibre entre potentiels de exploités
chimiques sur les caractéristiques recherche et de formation ;
structurelles et fonctionnelles des masses critiques atteintes par L'UMR Écosystèmes marins
écosystèmes marins côtiers, il grandes catégories de compartiments exploités (EME, Ifremer, IRD,
s’agira d’étudier particulièrement biologiques. UM2), a pour objectif d’étudier
les interactions homme-littoral-mer, l’impact des changements globaux
benthos-pelagos, macroorganismes- Différents supports techniques sur les écosystèmes marins, leur
microorganismes qui sont au mutualisés permettent la mise en gouvernance et leur exploitation et
cœur des équilibres/déséquilibres œuvre des activités de recherche de définir des scénarios d'évolution
constatés. d’ECOSYM : deux services à l'aide de modèles et d'analyses
communs, six plateaux techniques empiriques.
Les trois priorités scientifiques et une plateforme de Microbiologie
d’ECOSYM sont : Expérimentale (MICROBEX) situés L'UMR EME est composée de trois
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
décrire, comprendre et modéliser sur le campus de l’UM2, et le site équipes de recherche, et de trois
les effets des changements d’expérimentation et d’observation pôles transversaux :
environnementaux d’origine locale MEDIMEER (Mediterranean Platform L’équipe de recherche Habitats
et globale sur les composantes for Marine Ecosystem Experimental et dynamique des ressources
biologiques (réseaux, communautés, Research) localisé à la Station (organisation et stratégies adaptatives
populations, organismes) des Méditerranéenne de l’Environnement des ressources halieutiques) étudie
milieux marins côtiers en termes de Littoral (UM2) à Sète qui constitue la structuration des différents
capacités adaptatives, de diversité et le second site métropolitain niveaux des écosystèmes marins
d’interactions ; d’implantation de l’unité. La création à méso-échelle en relation avec le
estimer les conséquences des de la plateforme de microbiologie changement global. Elle s’intéresse
modifications structurelles au expérimentale permet à la fois de à la corrélation de la dynamique
sein des assemblages de micro- regrouper une partie des soutiens spatio-temporelle de la productivité,
et macroorganismes sur les techniques de l’unité qui concernent des interactions trophiques et des
38 fonctions qu’ils exercent dans leurs la culture et la caractérisation des dynamiques des populations avec les
écosystèmes ; microorganismes, de conforter dynamiques physiques.
BIOPS : BIOdiversité des milieux
PélagiqueS marins de l’Océan Indien
Si les écosystèmes terrestres ont fait l’objet d’attentions particulières dans la communauté
scientifique, les écosystèmes marins pélagiques restent encore méconnus du fait de leur
accès difficile, alors que la biodiversité marine est une richesse naturelle et culturelle pour de
nombreux pays du Sud comme les îles de l’Océan Indien. Le programme BIOPS, financé par la
Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité, vise à étudier la biodiversité marine pélagique
dans l’Ouest de l’Océan Indien à travers un large éventail de sources de données dans l’objectif
de caractériser cette biodiversité pélagique et d’en assurer son suivi. Le projet s’attache à établir
un inventaire de la biodiversité pélagique à partir de divers « échantillonneurs » qui sont, pour
la première fois, réunis et utilisés dans cet objectif : (i) les bateaux de pêche de grands poissons
pélagiques (observateurs embarqués sur les palangriers), (ii) les grands poissons prédateurs
qui échantillonnent les niveaux trophiques intermédiaires par leur comportement alimentaire
opportuniste, (iii) les dispositifs de concentration de poissons qui ont la capacité naturelle
d’agréger de nombreuses espèces pélagiques. Les analyses visent (i) à déterminer les indices
les plus pertinents pour caractériser la biodiversité pélagique à partir de cet ensemble varié de
données, (ii) à analyser leur évolution temporelle et spatiale.
Outre un état des lieux de la biodiversité marine pélagique dans l’ouest de l’Océan Indien,
incluant analyses rétrospectives et nouvelles données acquises au cours du projet, BIOPS
proposera également à son terme des méthodes de suivi (monitoring) de cette biodiversité
incluant des systèmes de collectes de données régulières et originales par les pays du Nord et
les pays du Sud, et des outils d’analyses rapides et robustes pour déceler des changements de
SBanc multi spécifique cette biodiversité et les causes de ces évolutions (changements climatiques ou anthropiques).
de poissons sous un dispositif de concentration
de poissons dans l’océan Indien. Contact : Frédéric Ménard, Frederic.Menard@ird.fr
dans les océans atlantique et indien écosystèmes marins et des micro-organismes dans
et le suivi des pêches côtières les océans a permis de révéler
méditerranéennes. changements globaux une exceptionnelle diversité
Le projet Écoscope est un dispositif phylogénétique et fonctionnelle qui
de capitalisation, de valorisation et Les microorganismes jouent un rôle reste encore largement inexplorée.
de diffusion des savoirs acquis au essentiel dans la structuration et le Alors que moins d’1 % des bactéries
sein de l'unité. fonctionnement des écosystèmes marines sont à ce jour cultivables
marins. Ils participent aux au laboratoire, le développement
Le pôle Expertise des Pêcheries transformations chimiques qui, à de nouvelles approches culturales
tropicales et méditerranéennes l’échelle géologique, ont déterminé des micro-organismes reste
recouvre les activités ayant trait aux la composition de l’atmosphère un challenge constant pour les
diagnostics et avis individuels ou et l’équilibre des principaux sels microbiologistes afin de décrire
collectifs sur les pêcheries et sur les nutritifs des océans dont dépend les propriétés écologiques et
ressources dans le cadre de l'approche le phytoplancton pour effectuer la biotechnologiques d’espèces encore 39
écosystémique des pêches. production primaire. inconnues. •••
© O. Ruë & F. Marret S Banc d’arguin, Nouakchott, Mauritanie.
Dans ce contexte, les objectifs dans différents environnements indirectement dans une centaine
du Laboratoire d’Océanographie océaniques (e.g. Méditerranée, Océan de pays, pour la plupart du Sud. La
Microbienne (UMR LOMIC, CNRS, Indien, Océan Arctique) et sont France, avec 55 000 km² de récifs
UPMC) de Banyuls-sur-Mer sont : couplées à un travail de laboratoire coralliens, a la responsabilité d'un des
d'identifier les principaux acteurs lié à l’étude de la physiologie de plus grands ensembles récifaux au
et quantifier les processus-clés modèles de micro-organismes monde. Acquérir les connaissances
qui déterminent les propriétés marins tels que la microalgue fondamentales sur la biodiversité
biogéochimiques de l’océan ; Ostreococcus tauri et à l’isolement pour promouvoir les concepts de
de comprendre le lien entre et la description de nouvelles gestion durable du développement
la diversité des communautés souches bactériennes ainsi qu’à est essentiel à la préservation de ces
microbiennes, leurs fonctions/ la recherche de leurs potentialités écosystèmes.
activités métaboliques, et les en termes de bioremédiation et
caractéristiques de l’environnement ; de production de biomolécules à L’état de santé des récifs coralliens,
d’étudier le lien entre la intérêt pharmacologique et dermo- leur biodiversité et leur devenir,
physiologie des micro-organismes et cosmétique. dans le contexte d’un changement
leur environnement ; global, interpellent la communauté
de valoriser les micro-organismes Le travail du LOMIC s’appuie sur le scientifique. Ces questions dont la
marins en partenariat avec le monde service d’observation, la souchotèque composante sociétale est importante,
industriel. de bactéries marines ainsi que se traduisent par des recherches
les plateformes de cytométrie visant à étudier la biocomplexité de
Pour répondre à ces différentes et de biologie moléculaire de ces écosystèmes. L’UR Biocomplexité
questions, le LOMIC s’est structuré l’Observatoire Océanologique de des écosystèmes coralliens de l’Indo-
en quatre équipes : Banyuls-sur-Mer. Pacifique (COREUS, IRD, UPMC)
Réponses et fonctions des micro- tente d’y répondre en étudiant la
organismes en biogéochimie marine structure de l’écosystème corallien
Biodiversité et biotechnologie
Structures et fonctions et ses fonctions à différentes échelles
microbiennes des écosystèmes coralliens spatiales et organisationnelles.
Équipe mixte Pierre Fabre/ CNRS/ Il s’agit par exemple d’analyser
UPMC Les écosystèmes coralliens les mécanismes d’érosion de la
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
Biologie systémique des réponses représentent, avec les mangroves biodiversité et ses conséquences à
environnementales et les herbiers marins, les habitats long terme sur le fonctionnement
majeurs du littoral des zones et notamment les services de
Les différentes compétences tropicales et intertropicales. l’écosystème. Cette démarche
regroupées au sein du LOMIC Réservoirs de biodiversité, permet de mieux comprendre
(biogéochimie, génétique, complexité des réseaux trophiques la résistance et la résilience des
physiologie intégrative) sont mises et des interactions biotiques, forte systèmes en s’intéressant notamment
en synergie afin de proposer des structuration spatiale et production aux changements de phase. L’unité
approches originales couplant élevée, sont les caractéristiques est souvent amenée à établir un
les techniques des « omiques » majeures de ces écosystèmes. diagnostic de l’état de santé des récifs,
(génomique, métagénomique, Complexes et fragiles, le récif quantifier l’efficacité des mesures
transcriptomique, protéomique) corallien et les écosystèmes associés de protection mises en place et
aux mesures biogéochimiques sont en danger ainsi que les quelques décliner les stratégies de conservation
40
associées aux micro-organismes. 500 millions de personnes, qui qui peuvent être proposées pour
Ces recherches sont conduites en dépendent directement ou maintenir la biodiversité, les services
écosystémiques et la ressource des appel à projets du ministère de dans sa transformation. À l’interface
halieutique en milieu corallien. l’Outre-Mer et du Fonds Pacifique, de eau-sédiment, la combinaison
l’Agence Française de Développement des ressources énergétiques et des
Outre l’observatoire Océanologique (Coral Reef Initiative for South contraintes environnementales
de Banyuls-sur-Mer, l’unité compte Pacific) et enfin du ministère de exerce une pression très forte sur les
quatre autres implantations l’Environnement par le programme communautés benthiques et favorise
géographiques, dans les océans IFRECOR (Initiative Française pour la mise en place de consortiums
Pacifique et Indien ainsi que dans les REcifs Coralliens). COREUS est complexes capables d’exploiter
les Caraïbes. Son implantation membre du groupe de recherche l’énergie disponible.
principale est en Nouvelle-Calédonie. international « Écosystèmes
L’UR regroupe un large éventail coralliens » et participe au groupe de Comprendre les mécanismes qui
de compétences en biologie et recherche BioChiMar (biodiversité gouvernent l’établissement de
en écologie, en taxonomie, en et chimiodiversité marines). L’unité la biodiversité en réponse à la
phylogénie, en biogéographie et inscrit ses activités scientifiques dans disponibilité de la ressource ainsi
phylogéographie, en génétique le cadre du Grand Observatoire de que leurs relations réciproques le
des populations, en halieutique la biodiversité marine et terrestre long du continuum côtier-profond,
et gestion des ressources, ainsi du Pacifique Sud où elle anime l’axe est l’objectif central des recherches
qu’en télédétection marine et dédié au volet marin. du Laboratoire d’Écogéochimie
modélisation. La diversité des des Environnements Benthiques
compétences permet de développer (LECOB, CNRS, UPMC). La démarche
une approche comparative, intégrée Biodiversité des privilégiée par le laboratoire
et multidisciplinaire, et d’apporter environnements se concentre sur l’existence
des réponses aux grands problèmes d’interactions d’intensités variables
biocomplexes auxquels l’écosystème benthiques entre organismes entre eux et avec les
corallien ainsi que les autres grands composantes chimiques et physiques
écosystèmes de la planète sont Les environnements benthiques sont de leur environnement. Elle vise à
confrontés aujourd’hui. par nature des zones de transfert, de poser les bases, au travers de l’étude
transformation et d’accumulation de la de réseaux « écogéochimiques »
Outre les budgets récurrents matière. Cette matière sert de support complexes, d’une approche nouvelle
des tutelles, l’unité bénéficie de à des communautés très diversifiées, des relations entre diversité des
financements de l’Agence Nationale des microorganismes à la macrofaune, communautés, transfert d’énergie
de la Recherche de l’Europe (Fonds en passant par la meiofaune dont la et processus de transformation de
européen de développement), des taille des individus ne dépasse pas le la matière dans les environnements
territoires (programme ZONECO) millimètre et qui jouent un rôle majeur benthiques. •••
En Nouvelle-Calédonie, le défi est de savoir jusqu’à quel point organiser la fréquentation du lagon et la pêche, et ainsi limiter
les richesses littorales et côtières peuvent supporter sans les dégradations du milieu.
dégradation irréversible la multiplication des activités humaines,
notamment celles liées à l’exploitation du nickel qui constitue De 2006 à 2008, des enquêtes de pêche et des suivis de
le moteur économique de ce pays. Évaluer les perturbations l’activité de pêche de crabes et de poissons récifaux, ont
qui en résultent, directement ou indirectement, constitue un montré l’importance de la pêche non-professionnelle dans
enjeu crucial. Pour y répondre, l’unité de recherche COREUS cette zone. Si aujourd’hui la pression de la pêche y reste encore
et ses partenaires, en collaboration avec les collectivités raisonnable, on peut prédire un risque de surexploitation des
territoriales, ont développé dans la province Nord le projet « ressources avec l’augmentation de la pression anthropique
Cogestion des récifs et lagons à forte valeur patrimoniale en dans cette zone. Ce risque pourra être mieux géré grâce aux
Nouvelle-Calédonie » (COGERON). Ce projet accompagne résultats de ces études.
le projet minier Koniambo de la région Voh-Koné-Poinbout.
Contact : Claude Payri, claude.payri@ird.fr 41
Il s’agit notamment de donner aux parties les moyens pour
Biodiversité fonctionnelle
Le laboratoire dispose d’un large des communautés benthiques et des des Stations Marines et au groupe
éventail de compétences en populations, le LECOB s’investit dans de recherche ECCHIS dédié aux
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
43
H. Farrugior © Ifremer S Mosaïque romaine du haut
empire (27 avant JC – 395 après JC),
musée de Sousse, Tunisie.
Sociétés et
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
biodiversité
44
L' intérêt des sciences humaines et sociales (SHS)
pour la diversité du vivant est bien antérieur à
l’invention du mot « biodiversité ». Mais avec
les débats occasionnés par la préparation et l’analyse de
d’interaction entre diversité biologique et pratiques
sociales sur la nature. Revisiter les « savoirs locaux » à
l’heure de la mondialisation, interroger la constitution
de « patrimoines naturels » au Sud, comprendre les
la Convention sur la diversité biologique, la biodiversité relations entre diversité génétique des plantes cultivées
est devenue l'un de leurs objets de recherche à part et fonctionnement des réseaux sociaux, évaluer les
entière. Cette convention reconnait explicitement que la enjeux et la faisabilité du transfert au Sud d’instruments
diversité des cultures humaines fait partie intégrante de la de valorisation des « produits de la biodiversité » (tels
biodiversité et l’article 8J souligne le rôle central des les indications géographiques, écolabels), rapprocher
« populations locales et autochtones » dans la gestion de connectivité écologique et connectivités socio-
la diversité naturelle. Cependant, l’intérêt des SHS pour territoriales au sujet des aires protégées, questionner
la biodiversité ne se restreint pas à cette composante l’origine politique des conflits autour de la biodiversité
humaine et socioculturelle, mais englobe l’ensemble des et aborder les questions de justice environnementale qui
relations entre biodiversité, sociétés et développement. s’y rattachent… Autant de chantiers pour lesquels nos
équipes ont apporté des approches novatrices et des
Plus récemment, l’importance sociétale de la biodiversité connaissances originales.
a été largement reconnue grâce au processus du
Millenium Ecosystem Assessment (2001-2005) et à la Au fil des ans, la biodiversité est devenue un enjeu
clarification de la notion de services écosystémiques central des relations politiques internationales, les
qui propose un cadre intégrateur pour analyser la pays du « Sud » renvoyant souvent le « Nord » à ses
valeur sociale des écosystèmes et de la biodiversité. responsabilités dans la crise de la biodiversité et posant la
La caractérisation d’une vingtaine de services question du partage des bénéfices issus de la valorisation
d’approvisionnement, de régulation, mais aussi « socio- des richesses biologiques portées par leurs territoires
symboliques et culturels », permet de disposer d’une ou demandant compensation pour les services rendus
typologie exhaustive des relations que les groupes par la conservation. La mise au point d’accords sur les
sociaux entretiennent avec les écosystèmes et la systèmes de propriété, de protection et de valorisation
biodiversité. des éléments de la biodiversité, constitue un enjeu majeur.
Nous avons très largement investi ces questions, avec
Trois niveaux d’analyse offrent des approches des études reconnues sur les marchés des ressources
complémentaires : génétiques, les problèmes de bio-prospection ou les
l’étude des usages des écosystèmes et de la questions liées à l’accès et au partage des avantages, ou
biodiversité, par les populations en interaction forte avec encore sur le rôle prépondérant des organisations non
les milieux, mais aussi pour celles qui se pensent non- gouvernementales dans la gouvernance de la biodiversité.
dépendantes de ces services ;
l’identification, sans à priori, des valeurs, réelles, Le défi majeur qui se pose à la recherche est de repenser
supposées ou discursives, que ces usages et, parfois, des l’évolution et la gestion de la biodiversité dans le cadre
« non-usages » revêtent pour des populations ; des urgences socio-environnementales du XXIème
l’analyse des politiques et stratégies publiques et siècle. La vulnérabilité des sociétés et des territoires
privées qui contribuent avec plus ou moins d’efficacité à du(des) Sud(s) est directement corrélée aux relations
la conservation de la diversité naturelle. complexes entre changement climatique, accaparement
des ressources naturelles pour la sécurité alimentaire ou
Il semble évident que ces questions ouvrent sur des énergétique, mouvements migratoires, aggravation de la
approches pluridisciplinaires : elles trouvent dans pauvreté des utilisateurs directs de la biodiversité, et la
chaque cadre conceptuel des significations spécifiques marginalisation croissante des populations minoritaires
et des instruments d’analyse dont la confrontation ou autochtones.
permettra de préciser la pertinence et les ramifications.
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
Il faut également souligner qu’elles offrent un champ Ainsi, au sein des différentes équipes et organismes qui
prometteur tant pour le déploiement de travaux portent cet ensemble de travaux sur la diversité des
académiques que pour des projets plus finalisés, ainsi relations sociétés/biodiversité, on trouve à Montpellier un
que dans les économies industrielles et les pays en large éventail de recherches, tant au niveau disciplinaire
développement. que thématique, dont celles qui suivent ne sont que
l’esquisse d’un panorama varié, riche, large et en devenir.
Dans les pays du Sud, la valorisation des espèces,
des écosystèmes et des processus écologiques, Jean-Michel Salles (UMR LAMETA)
apparaît souvent comme une des conditions d’un & Bernard Moizo (UR Dynamiques socio-
développement économique et social durable. Une environnementales et gouvernance
partie des recherches développées avec les partenaires des ressources)
du Sud porte sur les multiples et complexes formes
45
Sociétés et biodiversité
58 scientifiques dont 10 impliqués partenariats avec des institutions réflexions sur les mesures de la
dans la thématique « Biodiversité » françaises et européennes. biodiversité, en particulier celles qui
Directeur : Jean-Philippe Tonneau intègrent les aspects économiques ;
jean-philippe.tonneau@cirad.fr L’économie de la biodiversité et des évaluation économique des services
http://tetis.teledetection.fr services liés aux écosystèmes renvoie rendus par les écosystèmes, paysages,
X Présentation page 54
principalement à deux catégories de et stratégies paysannes de gestion des
UR Dynamiques socio-environnementales questions : ressources génétiques.
et gouvernance des ressources Analyser les raisons pour lesquelles
(IRD)
la biodiversité et le fonctionnement Le LAMETA est la seule unité de
30 scientifiques dont 20 impliqués
dans la thématique « Biodiversité » des écosystèmes contribuent au recherche française collectivement
Directrice : Geneviève Michon, bien-être social. Ceci implique engagée dans des programmes
genevieve.michon@ird.fr de mener une réflexion en amont de recherche en économie de la
www.mpl.ird.fr/ur199 sur les éléments de mesure de la biodiversité. Il bénéficie à Montpellier
X Présentation page 48 biodiversité et ensuite de mettre d’un réseau de collaborations
46
... suite page 48 en évidence les liens existant entre interdisciplinaires.
A. Beguey © Inra
Une première analyse, à partir de la sensibilité des Pour plus d’informations : www.alarmproject.net
consommateurs aux variations de prix qui résulterait d’une
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
disparition des insectes pollinisateurs, a abouti à estimer les S Abeille sur une fleur de cosmos.
pertes de bien-être social entre 2 et 300 milliards d’euros
Ses membres ont été sollicités pour une réflexion sur les indicateurs et les de l’introduction de certaines
des expertises collectives, comme évaluations de la biodiversité ; espèces ;
celle de l’Inra sur les relations la modélisation de mécanismes l’économie des politiques du
« agriculture-biodiversité » ou incitatifs—notamment paysage ;
le rapport du Centre d’Analyse internationaux—pour les politiques l’évaluation des aires marines
Stratégiques sur l’approche de conservation ; protégées et la gestion spatiale des
économique de la biodiversité et des la gestion et le partage des risques ressources halieutiques. •••
services liés aux écosystèmes. liés à la biodiversité et aux services
écosystémiques ;
Les projets en cours portent sur : l’analyse des politiques de lutte
l’analyse des objectifs assignés aux contre les espèces envahissantes, de
47
politiques de conservation y compris façon à intégrer les effets ambivalents
Sociétés et biodiversité
(Ifremer, IRD, UM2) concernant l’accès aux ressources monde comme observatoires du
56 scientifiques et leurs usages selon différents changement.
Directeur : Philippe Cury,
aspects (représentations, savoirs et
philippe.cury@ird.fr
www.crh-sete.org pratiques, systèmes d’utilisation et Les équipes s’inscrivent dans deux
X Présentation page 38 de gestion des ressources, réseaux champs de recherche :
sociaux, modes de gouvernance) Les relations « natures/sociétés » :
UMR ESPACE-DEV
Espace pour le développement et à différentes échelles, du local parmi les multiples formes
(IRD, UM2, Université Antilles-Guyane, à l’international, en apportant d’interaction entre diversité
Université de la Réunion) une attention particulière aux biologique et pratiques humaines,
60 scientifiques articulations multiscalaires. les recherches s’intéressent aux
Directeur : Frédéric Huynh, relations entre savoirs locaux et
huynh@ird.fr Cinq équipes pluridisciplinaires construction de la biodiversité
www.espace.ird.fr
X Présentation page 62
travaillent sur les questions de (diversité génétique, diversité des
48
biodiversité : « Gestion sociale de la produits, diversité des espaces et des
... suite page 50 nature », « Dynamiques agraires et écosystèmes).
Elles s’adressent à la question de la (recherche, expertise) sur les Écosystèmes forestiers
gestion de la biodiversité à travers la questions de gouvernance de
conservation et la valorisation. l’eau, du foncier, des forêts et tropicaux et sociétés
La « gouvernance » de la de la biodiversité, du local à L’UR Biens et Services des Écosystèmes
biodiversité (aux niveaux local et l’international. Elle encadre de Forestiers Tropicaux (Cirad) a pour
international), depuis l’étude de nombreux étudiants formés à ces centre d’intérêt les écosystèmes
la mise en place des systèmes et questions pluridisciplinaires. forestiers tropicaux et les sociétés qui
des mécanismes de valorisation et interagissent avec ces écosystèmes.
de protection jusqu’à la recherche L’UR travaille sur des terrains Elle étudie le fonctionnement et les
sur les nouvelles modalités de variés dans de nombreux pays changements de ces systèmes en
régulation sociale et de concertation du Sud, et bénéficie d’un réseau interaction, avec pour objectif général
entre les différentes catégories important de partenaires en France l’évaluation et/ou la mise en œuvre
d’acteurs. Cela comprend, outre (Cirad, UMR MOISA, CEFE…) des politiques, règles et pratiques
l’évaluation économique elle-même, et à l’étranger (International qui (i) facilitent leur adaptation aux
tout ce qui concerne la création Institute for Environment and contraintes et opportunités résultant
de marchés et de droits autour des Development, université de des changements globaux et
éléments de la biodiversité (gènes, Marrakech, Autorité fédérale de (ii) renforcent la durabilité des services
plantes, savoirs locaux), ainsi que les la protection de l'environnement qu’ils fournissent aux sociétés, aux
recherches d’accompagnement sur en Éthiopie, Institut Sénégalais de échelles locales et globales.
les négociations. Recherches Agricoles, universités La biodiversité, à la fois spécifique
de Fianarantsoa et d’Antananarivo, et fonctionnelle, fait l’objet d’une
L’unité est reconnue pour sa Madagascar, Institut Supérieur attention particulière dans cette
maitrise des questions scientifiques d‘Agriculture au Brésil, Centre de UR, par le rôle qu’elle joue dans
à l’interface interdisciplinaire Recherche et d’Études Supérieures l’adaptation des systèmes considérés
« SHS–sciences biologiques et en Anthropologie Sociale au face aux changements globaux, et par
écologiques » d’une part, et, d’autre Mexique, Center for International la nécessité de la préserver en tant
part, au niveau international Forestry Research…). que pourvoyeuse de services. •••
Le prélèvement d’espèces animales ou végétales peut nécessiter La Convention internationale pour la protection des végétaux
une autorisation préalable du propriétaire du fonds étudié et a pour principal objet la prévention de l’introduction et de la
du pays d’origine. La détention, la circulation, l’importation et dissémination d’organismes nuisibles. L’UE a arrêté la directive
l’exportation d’organismes peuvent être soumises à l’obligation 2000/29/CE où figurent en annexes la liste des organismes
d’un titre de transport régulier accompagnant les organismes nuisibles prohibés et les exigences pour les végétaux. À titre
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
prélevés. Un ensemble de dispositions internationales, scientifique et sous conditions, ces organismes et végétaux
communautaires ou françaises fixent les conditions qui permettent peuvent être étudiés dans des dispositifs de confinement si
l’étude de ces organismes. l’activité du pétitionnaire bénéficie d’un agrément et d’une Lettre
officielle d’autorisation pour le matériel vivant étudié (Directive
La Convention sur le commerce international des espèces de 2008/61/CE). En France, le Service Régional de l’Alimentation
faune et de flore sauvages menacées d’extinction réglemente instruit ces demandes.
le commerce international des spécimens de flore et faune
sauvages. Les espèces soumises à réglementation sont inscrites Contact : Dominique Coutinot, dcoutinot@ars-ebcl.org
aux annexes de la Convention. L’organe gestionnaire de chaque
pays signataire est chargé de délivrer des permis et certificats si Pour plus d’informations :
- Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore
certaines conditions sont remplies. L’Union européenne (UE) a sauvages menacées d’extinction : www.cites.org
arrêté plusieurs règlements relatifs à la protection de ces espèces - Convention sur la Diversité Biologique : www.biodiv.org
(338/97/CE modifié et 709/2010/UE). - Convention Internationale pour la Protection des Végétaux : www.fao.org
- Droit communautaire : http://europa.eu.int 49
- Droit français : www.legifrance.gouv.fr
Sociétés et biodiversité
Autres équipes
L’UR regroupe des chercheurs Politiques et instruments de
concernées par ce thème relevant de plusieurs disciplines l’action publique concernant les
UMR ISEM (écologie, géographie, sciences forêts tropicales. Ce domaine analyse
Institut des Sciences de l’Évolution de
politiques) au sein de trois domaines la manière dont sont construites
Montpellier
(CNRS, IRD, UM2) de recherche : et mises en œuvre les politiques
117 scientifiques qui affectent les forêts tropicales,
Directeur : Jean-Christophe Auffray, Résilience des écosystèmes forestiers et les méthodes d’évaluation de
jean-christophe.auffray@univ-montp2.fr tropicaux face à l’exploitation et aux leur efficacité. Les relations entre
www.isem.cnrs.fr changements globaux. Ce domaine les caractéristiques globales des
X Présentation page 8
s’intéresse aux facteurs explicatifs écosystèmes forestiers (structure,
UPR Acridologie de la structure et de la diversité des biomasse, diversité floristique)
Écologie et maîtrise des populations d’acridiens
forêts tropicales, et aux impacts d’une part, les biens et services
(Cirad)
11 scientifiques actuels et futurs de l’exploitation fournis et les paiements pour
Directeur : Michel Lecoq, des ressources dans un contexte de services environnementaux d’autre
lecoq@cirad.fr changement global, notamment part, y sont également étudiées,
www.cirad.fr/ur/acridologie climatique. Les recherches portent en interaction avec les deux autres
X Présentation page 34 en particulier sur les relations entre domaines. Parmi les thèmes abordés,
UPR AGIRs diversité, résilience et productivité, le mécanisme « Réduction des
Animal et Gestion Intégrée des Risques et les efforts sur l’intégration des émissions issues de la déforestation
(Cirad)
connaissances dans des outils d’aide et de la dégradation » et sa mise
22 scientifiques dont 10 écologues
Directeur : François Roger, à la décision permettant de mieux en œuvre à travers des paiements
françois.roger@cirad.fr gérer les biens et services produits pour services environnementaux,
www.cirad.fr/ur/agirs par les écosystèmes forestiers. occupent une place importante.
X Présentation page 35
UR COREUS Relations entre résilience des L’UR intervient sur les trois continents
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
forestières sont prioritairement des essences locales à CoForChange (Changement globaux de la biodiversité
usages multiples dont la raréfaction est accentuée par des forêts du bassin du Congo).
leur surexploitation.
Contact : Jean-Noël Marien, marien@cirad.fr
B. Moizo © IRD
Ses objectifs spécifiques sont multiples :
préservation des ressources en eau et des écosystèmes
associés, amélioration des connaissances des milieux et habitats
composant le bassin versant, définition de plans de gestion
localisés à l’échelle des villages et des zones de protection ;
la connaissance physico-géographique du bassin ;
développement : propositions de modes de gestion alternatifs
évaluation de la biodiversité à partir d’une série d’inventaires
sur des sites pilotes intégrant innovation et savoir-faire locaux,
faunistiques et floristiques ;
amélioration des infrastructures rurales de première nécessité,
élaboration d’une typologie des habitats et cartographie
promotion de produits locaux et élaboration de label de qualité ;
complète des structures paysagères grâce au traitement d’une
proposition de produits éco-touristiques ;
série chronologique de données de télédétection ;
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
Cela commence dans les pays producteurs de cacao en envoyant des échantillons de
fèves déshydratées représentatives de la diversité variétale et environnementale de leur
région. Les fèves sont transformées par les spécialistes du Cirad en liqueurs de cacao et
sont alors évaluées. Les 50 échantillons les plus prometteurs sont transformés en chocolat
et sont présentés aux International Cocoa Awards pendant le Salon du Chocolat à Paris.
Le jury sélectionne ceux ayant les meilleures chances d’intégrer le marché croissant du
cacao d'origine. Le cacao le plus acclamé est celui issu des variétés Criollo. Celles-ci sont
désormais rares, ayant été en grande partie remplacées par les variétés Forastero qui ont
défini le gout du chocolat connu par la plupart des consommateurs. Les variétés Trinitario,
hybrides des variétés Criollo et Forastero, ont un goût plus distinctif et complexe qui
évoque l'héritage de saveurs des deux parents. Toutefois, les variétés ne font pas tout. Le
S La sélection et la préparation des fèves sol, dans lequel les cacaoyers sont cultivés, appose aussi son cachet sur le cacao. La seule
de cacao jouent un rôle important dans façon d’évaluer la qualité d'une récolte étant de la transformer, tous les producteurs
l’expression des saveurs et arômes qui qui ont participé au projet recevront l'évaluation de leur échantillon pour les aider à les
caractérisent le chocolat de qualité.
mettre sur le chemin d’une vie meilleure en produisant du cacao de qualité.
Contact : Stephan Weise, s.weise@cgiar.org
La diversité cachée Le point d’entrée de Bioversity est Bioversity collabore avec des
la conservation dans le domaine instituts de recherche spécialisés.
des cultures de rente public des ressources génétiques À cette fin, des protocoles
de ces cultures. Ce travail est mené d'évaluation et de caractérisation,
Dès lors qu’une plante est cultivée principalement par trois réseaux ainsi que des outils de la génétique
pour sa valeur économique, la loi connus sous le nom de MusaNet, et de la génomique comparative et
du marché tend à minimiser les CacaoNet et COGENT. Les priorités fonctionnelle ont été développés,
variations dans le goût, la forme, de chaque réseau en matière de pour la plupart en partenariat.
les performances agronomiques ou conservation sont définies par une Bioversity met aussi en place des
les qualités post-récolte du produit stratégie globale développée en systèmes d'information assurant
recherché. Le commerce international collaboration avec les partenaires du l’accès à l’ensemble des données
de la banane, par exemple, repose secteur. ainsi générées.
sur un très petit nombre de variétés
qui produisent des fruits similaires, Pour chaque culture, il existe une Ce travail vient en support
quelque soit leur lieu de culture. Le collection internationale qui assure aux sélectionneurs afin de les
coprah (pulpe séchée de noix de coco) la libre circulation de matériel aider à utiliser le plus large
et les fèves séchées de cacao sont génétique sain, c’est à dire exempt éventail possible de ressources
également majoritairement vendus de maladies. En ce qui concerne la génétiques pour la production
comme produits non différenciés qui banane, la collection internationale de nouvelles variétés. Bioversity
répondent à des normes de qualité est constituée de plantules in sensibilise aussi les spécialistes du
établies par l’industrie. vitro maintenues par Bioversity au développement à la valorisation
Centre de Transit International en de la diversité variétale—en
Il n’en demeure pas moins qu’au Belgique. Pour la noix de coco, la facilitant sa transformation et
fil du temps, des centaines, voire banque de gènes internationale sa commercialisation—et au
des milliers de variétés ont été établit par COGENT est constituée rôle que celle-ci peut jouer dans
sélectionnées par les agriculteurs d’arbres maintenus en champ dans l’amélioration de la gestion des
cherchant à satisfaire différents cinq collections, chacune étant systèmes de production.
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
La Tour du Valat comprend une et dynamiques, la gestion et Certains des projets consistent en
soixantaine de salariés répartis en mutualisation des informations recherches « amont » : méthodes de
trois équipes : spatialisées via des systèmes cartographie par télédétection des
L'équipe scientifique : une d’information. herbiers de Camargue (Directive
trentaine de chercheurs, chefs de Habitats), des baoababs de
projets, ingénieurs, techniciens. L’UMR TETIS compte environ Madagascar (étude de la diversité
L’ornithologie joue un rôle central 110 personnes, parmi lesquelles une du genre Adansonia) ou du Banc
mais on compte également des dizaine de chercheurs travaillent d’Arguin en Mauritanie (patrimoine
spécialistes de l’hydrologie, de la sur la thématique « biodiversité ». mondial de l’Unesco) ou analyse, dans
télédétection et de la géomatique, de L’information spatiale joue en effet le contexte de la Directive Cadre sur
la biologie des communautés et des un rôle-clé dans la connaissance, l’Eau, du rôle des ripisylves sur l’état
populations de plantes, des poissons le maintien ou la restauration des écologique des milieux aquatiques.
et des crustacés, des statistiques et de espaces naturels ainsi que dans les
la gestion des données ainsi que de la stratégies de mise en œuvre des D’autres projets sont menés en appui
gestion intégrée et du transfert. obligations internationales liées à méthodologique aux politiques
La gestion du domaine : une la conservation de la biodiversité publiques, notamment dans le
dizaine d’ingénieurs, techniciens (Convention pour la Diversité contexte du Grenelle, auprès du
des systèmes naturels, agents de Biologique, Directive Habitats). Ces ministère de l’Environnement : la
maintenance et gardians. démarches supposent un effort de coordination du document cadre
Les services généraux : connaissance dans le domaine de national pour la préservation et la
une vingtaine d’emplois, à la faune, de la flore et des habitats remise en bon état des continuités
caractère administratif et de naturels, et une réflexion sur les écologiques (appui au Comité
maintenance, assurent toutes les moyens d’assurer leur conservation. Opérationnel « Trame verte et bleue »),
activités indispensables au bon la coordination de l’appui technique
fonctionnement de la structure. Les travaux scientifiques menés par au système d’information national
l’UMR TETIS sur cette thématique sur la biodiversité, ou encore l’étude
ont pour objectifs : de faisabilité pour un observatoire
Maîtriser l’information le développement de méthodes régional de la biodiversité en
spatiale pour la d’inventaire et de suivi des espaces Languedoc-Roussillon, en appui
naturels à partir de données de auprès de collectivités locales.
connaissance et télédétection et des méthodes
la gestion des espaces de la géomatique : choix des L’UMR TETIS travaille sur des projets
données, extraction d’information, touchant à la biodiversité avec de
naturels cartographie d’habitats, définition nombreux partenaires : le Centre
d’indicateurs, conception de d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive,
L’UMR Territoires, Environnement, systèmes d’observation ; le Conservatoire des Espaces
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
millénaire avant notre ère, son foyer originel de domestication. également que la domestication de l’olivier a eu lieu
Depuis le Proche-Orient, s’ensuit une lente diffusion de formes indépendamment en de nombreuses régions et non pas en un
domestiquées, de savoirs et de pratiques, d’abord vers l’Egée au seul et unique foyer proche-oriental. Ces nouvelles données ne
3ème millénaire puis vers la Méditerranée centrale et occidentale remettent cependant pas en cause l’importance de l’influence
et finalement au cours du 1er millénaire avant notre ère en Gaule des Phéniciens, Étrusques, Grecs et Romains, sur le rayonnement
méridionale. de l’olivier à en Méditerranée.
Aujourd’hui encore, cette histoire fait foi dans la littérature Contacts : Jean-Frédéric Terral, terral@univ-montp2.fr
scientifique ou de vulgarisation, dans laquelle il est stipulé & Claire Newton, claire.newton@nottingham.ac.uk
que les populations autochtones de Méditerranée nord-
occidentale ne découvrirent l’olivier que lors de la création de Pour plus d’informations : www.umr5059.univ-montp2.fr/spip.php?rubrique22
comptoirs commerciaux ou la fondation de colonies. Or, des
analyses quantitatives fondées sur l’anatomie et sur la structure S Olivier subspontané
géométrique, respectivement de charbons de bois et de noyaux (région basaltique du Ledja, Syrie).
55
archéologiques, par analogie à une vaste collection de référence
P.-A. Pissard © UMR TETIS
Modéliser,
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
scénariser la biodiversité
56
L es recherches conduites à Montpellier et sa
région sur la biodiversité s’appuient, pour une
large part, sur des recherches en modélisation
et analyse statistique (biomathématiques). L’ensemble est
Le suivi ou la prévision de la dynamique des distributions
spatiales est une illustration du lien intrinsèque
entre la modélisation et les bases de données dont
l'exploitation est facilitée par le développement de la
adossé à des bases de données de référence couvrant « bioinformatique » au sens le plus large du terme. La
une grande diversité d’écosystèmes, terrestres comme diversité des recherches induit une grande diversité de
aquatiques, tempérés et tropicaux. Ces bases de données la nature de telles bases de données. Les collections
couvrent également des interactions entre « dynamique botaniques par exemple (herbiers), les études ainsi
de la biodiversité » et « activités humaines et sociétés ». que les bases de données sur les traits physiologiques,
fonctionnels et démographiques des espèces, le partage
Plusieurs équipes montpelliéraines ont un potentiel et la diffusion des connaissances via le web, autorisent
d’innovation internationalement reconnu concernant ainsi des développements importants sur les relations
des grandes classes de modèles jouant un rôle central entre les distributions géographiques et les traits
dans les domaines suivants : génomique évolutive, biologiques des espèces, mais aussi entre la biodiversité
génétique des populations, écologie évolutive, dynamique et les usages via l'impact de l'homme sur le milieu et
des populations, architecture des plantes et structures son fonctionnement (pressions et forçages), et par là,
des forêts, fonctionnement des écosystèmes, écologie sur les niches écologiques. Parallèlement s’étoffe le lien
spatiale, interactions « biodiversité-activités humaines ». entre les collections et les recherches en phylogénie et
Ces développements méthodologiques s’accompagnent phylogéographie. Des programmes de « barcoding » du
de multiples actions de transfert (mise à disposition de génome se développent sur les parasites des cultures
logiciels et de plateformes de modélisation, ateliers de et les vecteurs de maladies. De même, les programmes
formation) ainsi que de nombreuses mises en œuvre, à long terme sur la résistance aux insecticides des
notamment dans le contexte de celle d'observatoires moustiques, ou ceux traitant de la dynamique de
méditerranéens ou tropicaux. L'implication de population de vertébrés (oiseaux, reptiles) ont généré
scientifiques spécialisés en biomathématiques assure ainsi des bases de données riches, sources de nombreuses
l’intégration entre les recherches méthodologiques et les publications sur les mécanismes de la biologie des
thématiques « biodiversité ». Cette intégration nourrit, en populations. Les données de suivi des communautés
retour, la pertinence de cette activité méthodologique et d’espèces, couvrent des écosystèmes tropicaux
ouvre sans cesse la voie à de nouveaux développements, (forêts et lagons) et méditerranéens (Observatoire de
dans une pluridisciplinarité particulièrement riche et l’Environnement en Méditerranée). Leur portée à long
achevée. terme leur confère une grande valeur dans le contexte
des changements planétaires.
La prise en compte de la dynamique spatiale est
notamment un axe important de développement de la Les grandes évolutions du champ, déjà perceptibles,
modélisation pour les sciences de la biodiversité. Ces seront l’intégration de plus en plus étroite entre bases
développements de modélisation spatialisée concernent de données et modélisation, l’accroissement du rôle
des recherches sur l’influence de la fragmentation et des simulations, le développement de scenarios variés
de la dispersion des individus sur la dynamique des d'aide à la gestion, et l’adossement aux observatoires de
métapopulations et des métacommunautés, ainsi que l'environnement.
sur les interactions entre la structure spatiale et les
flux fonctionnels dans les paysages et les écosystèmes. Jean-Dominique Lebreton (UMR CEFE),
La prédiction des aires de distribution des espèces sur Daniel Barthélémy (UMR AMAP),
la base de l’environnement et de leurs traits d’histoire Pierre Couteron (UMR AMAP)
de vie, celle de scenarios spatialisés d'évolution après & Frédéric Huynh (UMR-S ESPACE-DEV)
intégration des données socio-environnementales ainsi
que la recherche d'indicateurs paysagers des états et des
dynamiques des milieux, sont également des thématiques
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
aide à comprendre les fluctuations de leur répartition spatiale et à système d’information (MDweb) mis au point (partenariat
les quantifier pour caractériser (typologie) les agrosystèmes et leur IRD–UMR ESPACE-DEV–UM2-LIRMM et un partenaire
faire correspondre, par une approche intégrée milieu-société, leur industriel–Geomatys) et agréé en conformité avec les directives
production ou, plus généralement, leur fonctionnement. européennes. Cet outil générique de catalogage et de localisation
de données met rapidement à disposition les connaissances
À l’échelle des paysages, les images satellite permettent de acquises auprès des gestionnaires et des populations locales.
cartographier les dynamiques de la biodiversité végétale
dans l’espace et dans le temps à partir d’une estimation de Contacts : Anne-Elisabeth Laques,
la complexité du milieu, menée en interdisciplinarité. Les anne-elisabeth.laques@ird.fr
transformations des paysages et des variations concomitantes Danielle Mitja, Danielle.Mitja@ird.fr
de la biodiversité sont par ailleurs mises en relation avec Michel Petit, Michel.Petit@ird.fr
les politiques publiques afin d’estimer leur influence sur & Jean-Christophe Desconnets,
les changements enregistrés. L’approche méthodologique, Jean-Christophe.Desconnets@ird.fr
volontairement simple, a été élaborée avec l’ambition d’être
59
applicable à d’autres espaces forestiers tropicaux.
Modéliser, scénariser la biodiversité
Autres équipes
concernées par ce thème Modélisation Le projet de l’UR Green
UMR CEFE est structuré selon un axe
Centre d’Écologie Fonctionnelle et d’accompagnement, transversal intitulé « Adaptation
Évolutive interactions entre et transformation des systèmes
(Cirad, CNRS, EPHE, IRD, Montpellier SupAgro, socio-écologiques » et deux axes de
UM1, UM2, UM3) usages des ressources recherche finalisés : « Interactions
125 scientifiques
Directeur :Philippe Jarne,
naturelles et viabilité organisation - environnement »
et « Co-construction de modèles,
philippe.jarne@cefe.cnrs.fr des écosystèmes simulations et apprentissage ».
www.cefe.cnrs.fr
X Présentation page 24 Certains facteurs et mécanismes qui
UMR CMAEE Les modalités d’interaction et contribuent à l’adaptation et à la
Contrôle des maladies Animales d’arbitrage entre conservation des transformation des systèmes socio-
Exotiques et Emergentes écosystèmes et développement écologiques sont plus spécialement
(Cirad, Inra) sont au cœur de la gestion ciblés : l’évolution des points de vue
36 scientifiques durable de l’environnement. La et/ou des savoirs et/ou des pratiques,
Directeur : Dominique Martinez, recherche est interrogée par ces les jeux de pouvoir, la mobilisation
dominique.martinez@cirad.fr enjeux pour comprendre et faire de réseaux, ou encore l’évolution
X Présentation page 17
comprendre des processus sociaux du contexte socioéconomique ou
UMR Eco&Sols et écologiques complexes afin d’en environnemental. L’importance
Écologie fonctionnelle et Biogéochimie
assurer la viabilité ; pour appuyer relative de ces facteurs et
des Sols & Agro-écosystèmes
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro)
des processus de gestion intégrant mécanismes est estimée à partir
63 scientifiques la dimension environnementale de travaux menés sur le thème du
Directeur : Jean-Luc Chotte, et le long terme, c'est-à-dire pour foncier en Afrique sahélienne et à
jean-luc.chotte@ird.fr donner un contenu aux notions de la Réunion, celui de la biodiversité
www.montpellier.inra.fr/ecosols « gestion intégrée » ou de « gestion au Brésil et à Madagascar, de l’agro-
X Présentation page 29 adaptative » ; pour considérer biodiversité en Afrique de l’Ouest et
UMR ECOSYM l’asymétrie d’information et de en Amérique latine, et de la gestion
Écologie des systèmes marins côtiers participation des acteurs concernés. des bassins versants en Asie.
(CNRS, IRD, UM2) Dans ce cadre, l’objectif général
82 permanents de l’UR Gestion des Ressources Une des originalités
Directeur : Marc Troussellier,
Renouvelables Environnement méthodologiques de l’équipe est
marc.troussellier@univ-montp2.fr
www.ecolag.univ-montp2.fr (Green, Cirad) est de fournir des de mobiliser en les associant des
X Présentation page 37 connaissances, des méthodes et des outils de simulation informatique
UMR EME outils pour, d’une part, comprendre (multi-agents) et des outils de
Écosystèmes Marins Exploités les interactions entre usages des mise en situation des acteurs (jeux
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
(Ifremer, IRD, UM2) ressources naturelles et viabilité de rôles) pour constituer une
56 scientifiques des écosystèmes et, d’autre part, plateforme de communication
Directeur : Philippe Cury, accompagner les processus collectifs facilitant l’élicitation et l’échange
philippe.cury@ird.fr de gestion. de points de vue entre différentes
www.crh-sete.org parties prenantes. À l’initiative de
X Présentation page 38
Pour répondre à ce double objectif, l’UR Green et de chercheurs du
UMR ISEM l’UR est pluridisciplinaire : Cemagref, du CNRS et de l’Inra,
Institut des Sciences de l’Évolution de
agronomie, modélisation, un réseau scientifique regroupant
Montpellier
(CNRS, IRD, UM2)
informatique, écologie, actuellement une cinquantaine de
117 scientifiques géographie, économie, sociologie personnes s’est progressivement
Directeur : Jean-Christophe Auffray, et anthropologie du droit sont les constitué autour de cette
jean-christophe.auffray@univ-montp2.fr disciplines représentées parmi les 15 démarche appelée « modélisation
www.isem.cnrs.fr agents dont la moitié sont expatriés d’accompagnement*». •••
X Présentation page 8 au sein d’universités et de dispositifs
60 * Pour plus d’informations : www.commod.org
... suite page 62 de recherche en partenariat.
R-SYST : réseau de systématique
et outil de caractérisation d'organismes d'intérêt
morphologiques, traits d’histoire de vie…) et génotypiques
(séquences de différents marqueurs, codants ou non codants).
années, deux éléments-clés ont modifié la donne. Le premier maladaptation que l’on peut observer tous
est que l’on réalise que l’évolution va très vite, surtout lors de les jours chez tous les organismes, (2) elle gouverne l’évolution
périodes de changements environnementaux importants. Cette lorsque les différences sélectives sont faibles (ou « neutre », ce
thématique « d’évolution contemporaine » prend tout son relatif indéterminisme peut alors conduire à une exubérance
relief dans le contexte des changements globaux ou de la santé des formes et des fonctions), (3) elle pourrait parfois permettre
publique (évolution des pathogènes). Le second est l’essor des des transitions évolutives rapides sous la forme de « révolutions
expériences d’évolution « à long terme » sur microorganismes génétiques » (même si cet aspect reste très controversé),
au laboratoire. Grâce à leur temps de génération court, il (4) elle déterminerait elle-même la sélection naturelle dans de
devient possible de suivre l’évolution sur des dizaines de milliers nombreuses situations « d’adaptation à l’incertitude ».
de générations, et même mieux, de pouvoir revenir à tout
Contact :Thomas Lenormand,
moment sur le passé. Il suffit pour cela de sortir du congélateur
thomas.lenormand@cefe.cnrs.fr
les échantillons conservés au fur et à mesure lors de ces
expériences. S Le processus d’adaptation est souvent représenté comme
une trajectoire dans un modèle de « paysage adaptatif ».
Cette représentation permet de bien cerner les différents problèmes inhérents 61
à la prévisibilité ou la répétabilité de l’évolution.
Modéliser, scénariser la biodiversité
Autres équipes
concernées par ce thème
UMR LAMETA
Laboratoire Montpelliérain d’Économie
Théorique et Appliquée
(CNRS, Inra, Montpellier SupAgro, UM1)
Une quarantaine de scientifiques
Directeur : Jean-Michel Salles,
sallesjm@supagro.inra.fr
www.lameta.univ-montp1.fr
X Présentation page 46
UMR LECOB
Laboratoire d’Ecogéochimie
des Environnements Benthiques
(CNRS, UPMC)
16 scientifiques d’extrapoler les résultats en
Directrice : Nadine Le Bris,
Biodiversité et
procédant à des changements
lebris@obs-banyuls.fr spatialisation d’échelle du local au régional et au
http://lecob.obs-banyuls.fr
X Présentation page 41 global ;
La biodiversité est centrale dans d’appréhender la dimension
UMR LOMIC
nombre de thèmes de société actuels temporelle par le suivi de
Laboratoire d’Océanographie
Microbienne
notamment ceux liés à la relation dynamiques repérables par analyse
(CNRS, UPMC) homme-nature, qui soulèvent de d’images.
18 scientifiques nombreuses interrogations sur la
Directeur : Stéphane Blain, gestion de l’environnement. L’Unité La biodiversité, une fois spatialisée,
stephane.blain@obs-banyuls.fr mixte de recherche Espace pour le est intégrée à son contexte
http://lomic.obs-banyuls.fr développement (UMR ESPACE-DEV, socio-environnemental, pour en
X Présentation page 40
IRD, UM2, Université Antilles- comprendre les dynamiques/
UMR LSTM Guyane, Université de la Réunion) interactions et en cerner les
Laboratoire des Symbioses Tropicales et se place dans une perspective conséquences en matière d’aide à la
Méditerranéennes de développement durable des gestion des territoires. Ces diverses
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro, UM2)
42 scientifiques
territoires, prioritairement en milieu étapes combinent des recherches
Directeur : Michel Lebrun, tropical, en mettant en oeuvre des thématiques et méthodologiques et
lebrun@univ-montp2.fr méthodologies de spatialisation des requièrent une synergie transversale
www.mpl.ird.fr/lstm dynamiques de l’environnement, entre systèmes et protocoles
X Présentation page 30 depuis l’acquisition des données d’acquisition des données (relevés
UMR TETIS jusqu’aux processus décisionnels, de terrain, télédétection, modes
Territoires, Environnement,Télédétection pour permettre l’adaptation des de représentation, approches
et Information Spatiale sociétés du Sud aux changements participatives), de gestion de
(AgroParisTech, Cemagref, Cirad) globaux. La finalité est de l’information (base de données,
58 scientifiques dont 10 impliqués contribuer à l’émergence de réseaux entrepôts, métadonnées,
dans la thématique « Biodiversité »
d’observatoires de l’environnement plateformes informatiques de
Directeur : Jean-Philippe Tonneau,
jean-philippe.tonneau@cirad.fr pour le développement durable. partage), d’analyse et d’intégration
http://tetis.teledetection.fr Les compétences de l’unité se des données (modélisation). La
X Présentation page 54 mobilisent pour construire des meilleure compréhension des
UPR AGIRs modèles de compréhension processus mettant en jeu les
Animal et Gestion Intégrée des Risques de systèmes complexes et aboutir à composantes physiques, biologiques
(Cirad) des orientations pour la gestion des et sociologiques de l’environnement,
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
22 scientifiques dont 10 écologues ressources et de l’environnement, la est à la base des modèles, des
Directeur : François Roger, gestion intégrée des territoires. corrélations et des indicateurs qui
françois.roger@cirad.fr
enrichiront les protocoles d’aide à la
www.cirad.fr/ur/agirs
X Présentation page 35
Les travaux de l’UMR ESPACE- décision.
DEV (y compris ceux concernant
UPR Maîtrise des bioagresseurs la biodiversité) intègrent d’emblée Les compétences multidisciplinaires
des cultures pérennes
la dimension spatiale. Ces et complémentaires au sein de
(Cirad)
12 scientifiques travaux peuvent bénéficier de la l’UMR ESPACE-DEV s’articulent
Directeur : Christian Cilas, disponibilité d’images satellites en trois équipes de recherche :
christian.cilas@cirad.fr à résolution toujours plus haute OSE (observation spatiale de
www.cirad.fr/nos-recherches/unites-de- permettant : l’environnement), AIMS (approche
recherche/maitrise-des-bioagresseurs- de travailler à diverses échelles, intégrée des milieux et des sociétés)
des-cultures-perennes parfois très fines, allant actuellement et SIC (système d’information et
X Présentation page 32
62
jusqu’à la reconnaissance de connaissance), qui s’appuient
... suite page 63 d’individus et de certaines espèces ; sur sept plateformes de réception
Étude de préfiguration d'un observatoire régional
de la biodiversité en Languedoc-Roussillon
Le plan d'action « patrimoine naturel » de la Stratégie
Nationale pour la Biodiversité comprend la mise en
place du Système d'Information sur la Nature et les
Paysages (SINP), mais également sa valorisation par la
création d'un Observatoire National de la Biodiversité
et d'observatoires régionaux. En Languedoc-Roussillon,
l'étude de préfiguration d’un futur Observatoire
Régional de la Biodiversité (ORB) a été confiée à l’UMR
TETIS—déjà acteur du SINP au niveau national—
par la Direction Régionale de l'Environnement,
de l’Aménagement et du Logement et la Région
Languedoc-Roussillon.
La communauté des acteurs de la biodiversité s’avère particulièrement vaste et diverse, c’est pourquoi l'étude revêt un fort caractère
participatif. La démarche classique d’analyse et conception de système d’information a dû être adaptée par la mise en œuvre d’une
animation soutenue et par la création d'un site web collaboratif (www.orblr.fr). À l'issue de cette expérience pilote, une première liste
d'indicateurs sera proposée, sur la base des besoins des utilisateurs et des potentialités régionales. Des scenarii descriptifs du montage
de l’observatoire seront alors proposés, en fonction des partenariats, fourchettes budgétaires et types de structure envisageables. Une
maquette décrivant le scénario le plus probable sera proposée.
d’images satellite réparties dans le Les questions de recherche, très Autres équipes
monde (Guyane, Réunion, Canaries, diverses, vont des plus ciblées concernées par ce thème
Nouvelle-Calédonie, Polynésie, aux plus intégratives : approche UR Biens et Services des Écosystèmes
Montpellier et bientôt au Gabon). orientée objet et biodiversité ; Forestiers Tropicaux : intégrer les enjeux
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
Les activités sont plutôt orientées spatialisation et mise en évidence liés aux changements globaux
vers des régions du Sud où les d’indicateurs de la biodiversité au (Cirad)
questions environnementales et niveau du paysage pour la mise 36 scientifiques
de société sont souvent aiguës et en place d’observatoires locaux Directeur :Alain Billand,
la problématique de la biodiversité alain.billand@cirad.fr
de l’environnement et l’appui aux
www.cirad.fr/ur/bsef
souvent centrale ; elles sont réalisées politiques publiques ; comprendre X Présentation page 49
en partenariat avec les équipes et gérer la biodiversité existante
UR COREUS
locales dans le cadre de projets ou par l’intégration des données
Biocomplexité des écosystèmes
de suivi dans des observatoires. environnement/société ; biodiversité coralliens de l’Indo-Pacifique
Les grands secteurs géographiques et santé de l’environnement ; (IRD, UPMC)
concernés sont (1) Méditerranée / scénarios d’évolution de la 21 scientifiques
Montpellier-Afrique, (2) Amazonie/ biodiversité ; partage de données et Directeur : Claude Payri,
Guyane-Antilles-Brésil, (3) Océan de connaissance à travers le web. claude.payri@ird.fr
Indien/ La Réunion et (4) Pacifique www.coreus.ird.fr
63
X Présentation page 40
Sud / Nouvelle-Calédonie.
Sociétés et biodiversité
UMR ESPACE-DEV
Outil libre de catalogage et de localisation MDweb
www.mdweb-project.org
Logiciel SIEL, système d'information sur l'environnement à
l'échelle locale : suivre et scénariser l'évolution des ressources
végétales d'un territoire selon les utilisations anthropiques.
UMR AMAP
Capsis : plateforme de développement de modèles de UMR ISEM
croissance et de dynamique forestière pour construire et Logiciels libres Genepop et Genetix : calcul d'un ensemble de
évaluer des scénarios sylvicoles en s'appuyant sur un modèle paramètres couramment utilisés en génétique des populations et
pour une espèce et une région donnée. étude de leur significativité par des tests exacts et des tests de
http://umramap.cirad.fr/amap2/logiciels_amap/index.php? permutation.
page=capsis Genepop : http://kimura.univ-montp2.fr/~rousset/Genepop.htm
Genetix : www.genetix.univ-montp2.fr/genetix/intro.htm
IDAO : outil pour la formation scientifique des jeunes et le
renforcement des capacités avec une aide à l'identification des Bibliothèque de code pour la bioinformatique Bio++, ensemble
espèces pour les études sur la biodiversité et à la diffusion de de librairies écrites en C++ : analyses bioinformatiques incluant
l'information. l'analyse des séquences, la phylogénie, l'évolution moléculaire et
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
Logiciel convivial E-SURGE (avec U-CARE) pour les biologistes Plateforme CORMAS : outil de simulation multi-agent appliquée
des populations : estimation et inférence des paramètres à la gestion des ressources renouvelables.
démographiques basée sur l’analyse des données « capture- http://cormas.cirad.fr
recapture ». Plateforme MIMOSA : logiciel libre pour concrétiser certaines
www.cefe.cnrs.fr/BIOM/logiciels.htm avancées conceptuelles dans le domaine de la modélisation et de
la simulation informatique.
Logiciel RMES : estimation des taux d’autofécondation http://mimosa.sourceforge.net
(généralement d’endogamie) à partir des distributions des
hétérozygotes multi-loci dans des échantillons de population. Contact : SFR Montpellier Environnement Biodiversité,
64
ftp://ftp.cefe.cnrs.fr/RMES MEB@univ-montp2.fr
S Séance de jeu de rôles avec des paysans
maliens pour réfléchir à la dynamique des
semences de variétés paysannes de Sorgho
à l'échelle d'un village.
X Germination des grains de sorghos
rouges pour le maltage avant la fabrication
de la bière locale, le dolo.
D. Bazile © Cirad
gestion des semences. La sélection participative permet de ne le sont pas dans la réalité. Ainsi, les paysans peuvent suivre
co-construire avec les paysans l’innovation variétale en intégrant et discuter les conséquences de leurs actions sur la diversité
les savoirs locaux. La recherche a été centrée sur la dynamique de variétale à l’échelle du village durant plusieurs années successives,
la diversité variétale à l’échelle du village. en réaction à des événements qu’ils ont préalablement retenus
comme intéressants à considérer.
Quatre ateliers successifs réunissant agriculteurs,
responsables d’organisations paysannes ou d’organisations Dans ce cas particulier, des pistes concrètes d’action ont émergé
non gouvernementales et chercheurs, ont permis de dissocier pour la mise en place de structures collectives de gestion in situ
les éléments du système semencier pour les traiter de façon des semences avec l’appui des ONG. Il faut alors penser à d’autres
indépendante afin d’aboutir à une compréhension partagée des outils mieux adaptés à l’accompagnement opérationnel pour la
choix des paysans et des mécanismes d’échanges de semences. mise en place de ces nouveaux projets collectifs.
Chaque atelier donnait lieu à la construction d’un outil spécifique
Contact : Didier Bazile, didier.bazile@cirad.fr
de mise en situation des acteurs, appelé « Jeu de Rôles » (JdR),
utilisé pour analyser les pratiques locales et remettre en question Pour plus d’informations : 65
les connaissances acquises au préalable par les chercheurs pour www.jle.com/fr/revues/agro_biotech/agr/e-docs/00/04/3C/AA/article.phtml
S Fête de la Biodiversité, 2010.
© M. Croze
La biodiversité,
une science citoyenne
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
66
N otre compréhension de la biodiversité reste
faible par rapport aux implications politiques,
économiques, sociales et éthiques que
représente son érosion actuelle. Suivre et prévoir le
Ainsi, la réussite d’un programme de science citoyenne
ne se limite pas aux données récoltées. C’est aussi
l’occasion pour que les scientifiques se rapprochent
des réseaux d’amateurs, pour fédérer un groupe de
devenir de la biodiversité sont, dès lors, devenus des personnes autour d’un enjeu et de valeurs communs.
enjeux importants pour les scientifiques, les gestionnaires En rendant la démarche scientifique et le savoir
et les décideurs politiques. Comment faire pour accessibles, les sciences citoyennes participent à la
comprendre et prédire l’état et les tendances de la responsabilisation de nos sociétés et à l'émergence
biodiversité ? Pour cela, un obstacle majeur doit être d'une conscience environnementale respectueuse. Les
surmonté : mesurer la répartition et la dynamique de la synergies qu’elles favorisent entre les différents acteurs
biodiversité sur de larges échelles de temps et d’espace. de la société peuvent aussi directement contribuer à la
prise en compte de la biodiversité dans les processus de
Ni les scientifiques, ni les gouvernements, ni la décision. Les sciences citoyennes fournissent, en effet, des
technique ne peuvent à eux-seuls assurer la collecte indicateurs sur la biodiversité officiellement utilisés par
des données nécessaires. Les programmes de sciences les gouvernements. Par exemple, l’indicateur de
citoyennes, impliquant les citoyens dans ce processus, « bien-être humain » en Angleterre ou de
deviennent dès lors un outil incontournable des « développement durable » en France, est pour partie
stratégies de conservation. Cartographier la flore, basé sur la tendance des oiseaux communs, dénombrés
suivre la reproduction des oiseaux communs, observer chaque année par des ornithologues bénévoles.
l’abondance des papillons dans les jardins privés sont
des exemples de ces programmes scientifiques dont Les sciences citoyennes font un pas en avant par
la collecte de données rassemble et associe citoyens, rapport à la vision très académique de la progression
gestionnaires de l’environnement et scientifiques. Lorsque de la connaissance et à la vision très hiérarchisée
ces collaborations sont bien menées, ce sont des outils de la gouvernance. Il s’agit en effet de restaurer une
puissants qui contribuent à la fois à l’évolution rapide des relation de confiance entre la société et les scientifiques
connaissances sur la biodiversité et à leur diffusion vers en impliquant les participants dans la recherche sur
un large public. la biodiversité. La participation des citoyens à la
science produite, ajoute une légitimité démocratique
Dans un monde de plus en plus urbanisé, les sciences à la légitimité scientifique des résultats issus de leurs
citoyennes donnent l’occasion au grand public de données. Le devenir de la diversité biologique est un
s’intéresser à la nature tout en participant à la recherche. enjeu qui concerne l’humanité toute entière. Celle-
En effet, ces programmes s’appuient généralement sur les ci doit désormais composer sa vie sur terre avec les
suivis d’espèces communes situées dans des habitats très conséquences des changements globaux dont elle est
accessibles, y compris résidentiels et urbains. Ces espèces, elle-même la cause. Dans ce contexte nouveau, les
faciles à identifier, participent à sensibiliser les citoyens sciences citoyennes favorisent la sensibilisation et la
à la nature de « tous les jours ». En retour, l’implication responsabilisation de tous et participent à la prise de
des citoyens dans ces programmes impacte le travail des conscience de nos devoirs envers la nature et à l’égard
scientifiques qui se doivent d’expliquer le sens de leur des générations futures.
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
67
La biodiversité,
une science citoyenne
Le programme sciences
citoyennes Cybelle Méditerranée
Cybelle Méditerranée est un programme de sciences citoyennes
en mer Méditerranée. Ce programme suit à grande échelle et
à long terme la biodiversité marine pour mieux comprendre
l’impact des changements de l’environnement (notamment
climatiques) sur la mer Méditerranée. Les objectifs sont (1) de
rassembler les scientifiques et les non-scientifiques et (2) de
mesurer simplement et de suivre les changements de biodiversité.
Cybelle Méditerranée se base sur la contribution d’amateurs,
de plongeurs ou de plaisanciers pour effectuer, sans formation
préalable, des observations en mer. Des protocoles simples
ont été établis par des spécialistes et des scientifiques. Les
informations collectées sont restituées par les amateurs sur
un site web et alimentent une base de données mise à la libre
disposition de la communauté scientifique et des gestionnaires.
Ce programme, démarré en 2009, est à l'initiative de l'association
Cybelle Planète, et rassemble une commission scientifique et
pédagogique composée d'une vingtaine d'acteurs. Un bulletin
annuel est téléchargeable en ligne.
Contacts : Céline Arnal, contact@cybelle-mediterranee.org
& Serge Morand, serge.morand@univ-montp2.fr
www.cybelle-mediterranee.org
73
La biodiversité, une science citoyenne
S Fleur de mélèze.
E. Gritti © UMR CEFE
75
Thématiques couvertes
par les équipes de recherche
(Octobre 2010)
L équipes de recherche
apparaissant dans le texte
de ce dossier sont consignées dans
biodiversité
2. Biodiversité fonctionnelle
3. Sociétés et biodiversité
chacune des équipes sont signalées
en rouge (•) dans le tableau
ci-dessous.
le tableau ci-dessous. 4. Modéliser, scénariser la
biodiversité Page : présentation de l’équipe
5. La biodiversité, une science
citoyenne
Unités page 1 2 3 4 5
Bioversity International
(CGIAR) 52 •
Stephan Weise
Ecotron Européen de Montpellier
(CNRS) 26 •
Jacques Roy
Parcs Nationaux de France
(ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer en charge des Technologies
vertes et des Négociations sur le climat)
68 •
Jean-Marie Petit
Tela Botanica
Daniel Mathieu
69 •
Tour du Valat
Jean Jalbert
53 • • • •
UMR AMAP - botAnique et bioinforMatique de l’Architecture des Plantes
(Cirad, CNRS, Inra, IRD, UM2) 58 • • • • •
Daniel Barthélémy
UMR BETM - Biologie et Écologie tropicale et méditerranéenne
(CNRS, UPVD) 11 •
André Théron
UMR BGPI - Biologie et Génétique des Interactions Plantes-Parasites
(Cirad, Inra, Montpellier SupAgro) 16 •
Jean-Loup Notteghem
UMR BIOM - Biologie Intégrative des Organismes Marins
(CNRS, UPMC) 21 • •
Hervé Moreau
UMR CBAE - Centre de Bio-Archéologie et d’Écologie
(CNRS, EPHE, Inrap, UM2) 28 • •
Jean-Frédéric Terral
UMR CBGP - Centre de Biologie pour la Gestion des Populations
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro) 10 • • •
Flavie Vanlerberghe
UMR CEFE - Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive
(Cirad, CNRS, EPHE, IRD, Montpellier SupAgro, UM1, UM2, UM3) 24 • • • •
Philippe Jarne
UMR CMAEE - Contrôle des maladies animales exotiques et émergentes
(Cirad, Inra) • • •
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
17
Dominique Martinez
UMR DGIMI - Diversité, Génomes & Interactions Microorganismes – Insectes
(Inra, UM2) 18 •
Patrick Tailliez
UMR Eco&Sols - Écologie fonctionnelle et Biogéochimie des Sols & Agro-écosystèmes
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro) 29 • •
Jean-Luc Chotte
UMR ECOSYM - Écologie des systèmes marins côtiers
(CNRS, IRD, UM2) 37 • •
Marc Troussellier
UMR EME - Écosystèmes Marins Exploités
(Ifremer, IRD, UM2) 38 • • •
Philippe Cury
UMR ESPACE-DEV - Espace pour le développement
76
(IRD, UM2, Université Antilles-Guyane, Université de la Réunion) 62 • • • •
Frédéric Huynh
Unités page 1 2 3 4 5
UMR Interactions Hôtes-vecteurs-parasites dans les Trypanosomoses
(Cirad, IRD) 15 • •
Gérard Cuny
UMR ISEM - Institut des Sciences de l’Évolution de Montpellier
(CNRS, IRD, UM2) 8 • • • •
Jean-Christophe Auffray
UMR LAMETA - Laboratoire Montpelliérain d’Économie Théorique et Appliquée
(CNRS, Inra, Montpellier SupAgro, UM1) 46 • •
Jean-Michel Salles
UMR LOMIC - Laboratoire d’Océanographie Microbienne
(CNRS, UPMC) 40 • •
Stéphane Blain
UMR LSTM - Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes
(Cirad, Inra, IRD, Montpellier SupAgro, UM2) 30 • • •
Michel Lebrun
UMR LECOB - Laboratoire d’Ecogéochimie des Environnements Benthiques
(CNRS, UPMC) 41 • • •
Nadine Le Bris
UMR MIVEGEC - Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle
(CNRS, IRD, UM1) 13 •
Didier Fontenille
UMR TETIS - Territoires, Environnement, Télédétection et Information Spatiale
(AgroParisTech, Cemagref, Cirad) 54 • • • •
Jean-Philippe Tonneau
UMS 2348 OOB - Laboratoire ARAGO – Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer
(CNRS, IRD, UPMC) 36 •
Philippe Lebaron
UPR Acridologie - Écologie et maîtrise des populations d’acridiens
(Cirad) 34 • •
Michel Lecoq
UPR AGIRs - Animal et Gestion Intégrée des Risques
(Cirad) 35 • • •
François Roger
UPR Maîtrise des bioagresseurs des cultures pérennes
(Cirad) 32 • •
Christian Cilas
UR Biens et Services des Écosystèmes Forestiers Tropicaux :
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
A gropolis International,
au travers de ses
établissements membres,
universités et écoles d’ingénieurs
Cela représente plus de 80
formations diplômantes (de bac
+2 à bac +8 : technicien, ingénieur,
licence, master, mastère spécialisé,
Les tableaux présentés ci-après
détaillent les formations relevant du
domaine de la « biodiversité ».
Ils précisent les niveaux de
(et institutions spécialisées dans la doctorat...) ainsi qu’une centaine diplômes, les intitulés des
formation continue), propose une de modules de formation continue formations et les établissements
offre de formation complète. (préexistants ou à la carte). opérateurs.
Diplôme
Bac +4 Chef de projet en aquaculture et halieutique UM2
d’Université
Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE) UM2, Montpellier
Parcours « Biodiversité, écologie, évolution » (BEE) SupAgro
Biologie, géosciences, agroressources, environnement (BGAE)
UM2, Montpellier
Parcours « Diversité et évolution des plantes et de leurs symbiotes »
SupAgro
(DEPS)
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
Montpellier SupAgro
milieux cultivés et de l’environnement » (GEME), « Productions
végétales durables » (PVD), « Territoires et ressources : politiques
publiques et acteurs » (TERPPA)
Ingénieur Montpellier SupAgro,
Ingénieur agronome
AgroParisTech,
Spécialisation « Protection des plantes et environnement »
Agrocampus Rennes
Ingénieur forestier
« Gestion environnementale des écosystèmes et forêts tropicales »
AgroParisTech
(GEEFT)
Option « Foresterie rurale et tropicale » (FRT)
Mastère Forêt, Nature et Société
AgroParisTech
spécialisé Option « tropicale »
Bac +6 Ingénieur GREF
Ingénieur
Voie d'approfondissement « Forêt, nature et société » AgroParisTech
d’application 79
Option « tropicale »
Les formations à Agropolis International
L’expertise acridienne : lutte contre les criquets ravageurs (en fonction de la demande)
Identification des ravageurs des cultures maraîchères en zones périurbaines tropicales (5 j.)
Observatoires et systèmes d’information géographique pour l’aménagement rural et la gestion
de l’environnement (4 semaines)
Cirad
Aquaculture tropicale (10 j.)
Technique de sélection et de conduite de bons cultivars des différents fruits cultivés (5 j.)
L’architecture végétale : lecture a posteriori de la croissance et des contraintes
environnementales (8 x ½j)
Observatoires et systèmes d’information géographique pour l’aménagement rural et la gestion
de l’environnement (20 j.)
Produits amylacés tropicaux et méditerranéens
Agroforesterie
D’
une durée de trois ans, des thèses sur l’écologie, l’évolution,
le doctorat sanctionne École doctorale
l’écophysiologie animale et végétale,
un travail de recherche « Systèmes Intégrés en la biologie des communautés et
dans un laboratoire. Tout étudiant des écosystèmes, la paléontologie,
s’inscrivant en doctorat est en outre Biologie, Agronomie,
la phylogénie, la paléoécologie, la
rattaché à une école doctorale. Les Géosciences, microbiologie, l’écologie et l’évolution
écoles doctorales regroupent les de la transmission et de l’émergence
unités de recherche ou laboratoires Hydrosciences,
des maladies ainsi que sur les
d’accueil autour de grandes Environnement » sciences de la terre et de l’eau.
thématiques.
(SIBAGHE)
Elles ont pour mission, outre
École doctorale
l’encadrement scientifique direct des L'école doctorale SIBAGHE (Systèmes « Territoires, Temps,
doctorants, d’offrir des compléments Intégrés en Biologie, Agronomie,
de formation apportés pendant Géosciences, Hydrosciences, Sociétés et
les trois années de préparation de Environnement), est une école de Développement » (TTSD)
la thèse sous forme de séminaires l’UM2 pour les Sciences de la Vie
et conférences scientifiques et et de la Terre. Elle est co-accréditée L’école doctorale TTSD (Territoires,
de modules de formation. Ces avec Montpellier SupAgro et Temps, Sociétés et Développement)
modules ont pour but d’améliorer la AgroParisTech pour les Sciences est une école de l’UM1, l’UM3 et
formation scientifique des doctorants agronomiques et environnementales, l’UPVD. Elle concerne 15 unités
et de mieux préparer leur avenir avec l’Université pour la génomique de recherche, 95 directeurs de
professionnel. Deux écoles doctorales et le développement végétal, la recherche et près de 500 doctorants.
sont concernées par la thématique de microbiologie et la parasitologie, Elle regroupe 20 doctorats, dont le
la « biodiversité » : pour l’écologie des maladies doctorat « Biologie des populations
émergentes et les sciences de l’eau et écologie ». Les principaux axes de
recherche comprennent entre autres :
L’école doctorale SIBAGHE compte
environ 400 doctorants et s’appuie l’espace rural, le développement
sur 40 unités de recherche qui lui durable, la prévention des risques et
Contacts et sont rattachées, 450 encadrants la préservation des espaces naturels ;
et plusieurs équipes de recherche les relations entre société (groupes
coordonnées extérieures associées. Chaque humains, institutions, entreprises…)
Biodiversité : des sciences pour les humains et la nature
AgroParisTech
Bioversity International
Cemagref
CIHEAM-IAAM
Cirad
CNRS
EPHE
Fondation pour la Recherche en Biodiversité
Ifremer
Inra
Inrap
IRD
Montpellier SupAgro
Parcs Nationaux de France
Tela Botanica
Tour du Valat
UM1
UM2
UM3
Université de Nîmes
UAPV
UPMC
UPVD
Ville de Montpellier
agropolis@agropolis.fr
www.agropolis.fr