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Agroécologie et autonomie alimentaire

Quelles stratégies, objectifs ou mesures prioritaires prévoyez-vous pour développer


une agriculture durable et renforcer l’autonomie alimentaire des polynésiens?

Candidats Réponses
Tapura La crise sanitaire mondiale et les confinements que nous avons connu
ont modifié le paradigme. Si auparavant, l’approvisionnement par
bateau de denrées alimentaires ne devait pas être remis en cause, cette
crise a montré que cet approvisionnement pouvait être remis en cause.
Nous avons eu la chance d’avoir des agriculteurs locaux qui nous ont
fournis des fruits et des légumes frais. Nous avons eu la chance d’avoir
des pêcheurs locaux qui nous ont fournis du poisson.

Notre stratégie est ainsi de développer et de multiplier des projets


locaux et autonomes, permettant de créer de l’activité et d’augmenter
l’autonomie alimentaire. Outre nos aides traditionnelles aux agriculteurs
et aux pêcheurs, la Chambre de l’Agriculture et de la Pêche Lagonnaire
développe par exemple un projet de parc à poissons individuel. De la
même manière, des broyeurs de déchets verts ont été proposés aux
agriculteurs afin, à la fois, de réduire les déchets brûlés et de créer du
compost au profit des plantations agricole. De même, un kit individuel
d’aquaponie, utilisant le patī (chanos chanos) est actuellement en
développement pour les îles Tuamotu.
Nous croyons fortement également en l’aquaculture. Un programme de
développement d’écloseries, réparties sur l’ensemble du territoire de
notre Pays, a déjà été lancé. Il permettra de proposer aux professionnels
locaux des post-larves saines et prêtent à grossir au sein de petites
exploitations, locales et autonomes. Cela concerne la crevette, le pāhua,
le mā’oa, le pū mako mako, le rori, le remu, etc…
Tavini Effectivement, seul le retour de notre productivité rurale vers le concept
de l’agroécologie (un concept cultural originel mais modernisé) peut
nous permettre d’assurer à moyen terme et durablement notre
autonomie alimentaire et nutritionnelle.
Ce terme qu’est l’agroécologie est bien celui adopté à l’international
comme étant en mesure de réunir les critères capables d’assurer
équitablement les besoins alimentaires nationaux et planétaires.
Nos experts en définissent ainsi les critères :

• une agro-biodiversité adaptée aux divers contextes microclimatiques


• des variétés et espèces originelles (avec exclusion des OGM et à terme
de certains hybrides.)
• des technologies inclusives (accessibles à tous)
• une progression soutenue vers l’autonomie en intrants (fertilisants,
semences, produits phytosanitaires)
• des ressources naturelles intégrées-recyclées dans l’agrosystème
(Présence d’arbres impérative)
• souveraineté alimentaire nationale prioritaire
• impacts positifs seuls admis (culturels, sociaux, environnementaux,
économiques, éthiques).
L’agroécologie inclut le bio (de la norme océanienne), l’agroforesterie
traditionnelle, la permaculture, ainsi qu’une alimentation nationale
adaptée au contexte local, la valorisation des substances naturelles, le
respect des droits sociaux pour les ruraux, un commerce équitable
assurant une vraie aisance sociale des producteurs …
Le déploiement de notre agriculture vers l’agroécologie fait partie
intégrante de notre crédo pour lequel nous investirons via :

• un intense soutien technique, partenarial, fiscal en assurant


l’inclusivité sociétale du monde rural.
• un système éducatif adapté en suscitant une forte attractivité dès les
premières scolarités, en mettant les écoliers en situation, en contact
avec le monde vivant, en créant de la curiosité intellectuelle envers les
sciences de la nature …

Nous sommes ravis que la Fédération des Associations de Protection de


l’Environnement se préoccupe de la souveraineté alimentaire (&
nutritionnelle : indissociable) et donc du bien-être des populations du
Fenua.
D’autres réponses à cette question sont bien traitées dans nos exposés
ci-dessus et ci-après. Et notre Plan de transition agroécologique est à
disposition de tous ceux qui s’y intéressent. Concrètement, nous avons
déjà entrepris des formations à l’agroécologie, le développement d’une
pépinière agroécologique sur Paea, des jardins partagés à Faa’a, des
opérations culinaires incitant à la consommation de produits locaux,
etc.
Hau Maohi + Développer le secteur primaire dans tous nos archipels à travers un
schéma directeur en les spécialisant (ex : aquaculture, perliculture,
pêche lagonaire aux Tuamotus ; les produits à haute valeur ajoutée de la
terre aux îles sous le vent comme la vanille, le café, la canne à sucre, les
essences de plante pour la cosmétique et les remèdes traditionnels, les
huiles essentielles, les hydrolats… ; l’élevage et l’agriculture aux
marquises et à Rapa ;
+ Réduire drastiquement l’importation des produits alimentaires et
autres lorsque nous pouvons les fabriquer localement comme le miel.
Nous ferons de nos produits « made in fenua » une obsession ; plus
qu’un label.

HAU MAOHI fera en sorte, que l’entreprise n’appartienne pas seulement


à ses actionnaires mais aussi à ses salariés et rendra applicable la loi
des Sociétés Coopératives de Production Participative (SCOP) et
Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC) en Polynésie ; ainsi la
population participera au développement de notre « fenua » en étant
acteur (producteur, transformateur, consommateur et exportateur).
L’exploitation de nos richesses se fera par nos Polynésiens pour nos
Polynésiens.
Heiura Les Notre programme privilégie le secteur primaire en vue de l’autonomie
Verts alimentaire.
Priorisation de la vente des producteurs aux consommateurs sous
forme de foires annuelles ou biannuelles (letchis…)

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