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Espaces Naturels

Quelles stratégies, objectifs ou mesures prioritaires prévoyez-vous pour atteindre


les objectifs et cibles fixés de 30% de protection en 2030 en Polynésie française,
dont un tiers (10%) en protection forte sans activités extractives ?

Candidats Réponses
Tapura Quelle est la véritable portée de cet objectif cible adopté au niveau
mondial ? S’agit-il de faire progresser la préservation de notre Planète
au niveau mondial ou bien de créer de nouveaux moyens de
domination des Pays du Nord sur ceux du Sud ou entre les grands
pays et les petits états insulaires, dont les économies sont fragiles ?
Prenons l’exemple de la France qui a atteint ses objectifs de protection
grâce aux Terres Australes et Antarctiques françaises (TAAF)
composées de 5 districts isolés et sauvages. S’il faut se réjouir de
cette décision, les restes des zones maritimes françaises sont très
largement exploitées, certaines pourtant situées dans des aires
marines protégées de papier.
Il ne s’agit surtout pas de demander aux seuls pays du Pacifique de
faire des efforts pour lutter contre le changement climatique auquel ils
ne contribuent que peu ou prou, et laisser les pays développés
continuer à polluer et détruire la nature au nom du développement
économique.

La Polynésie française a décidé de protéger 100% de sa ZEE. Tainui


ātea est un espace protégé par le code de l’environnement polynésien
de catégorie VI. C’est un espace protégé géré principalement à des fins
d’utilisation durable des ressources et des écosystèmes naturels dont
les objectifs principaux sont :
- la préservation des espèces et de la diversité génétique ;
- le maintien des fonctions écologiques ;
- et l’utilisation durable des ressources écosystèmes naturels.
Nous n’utilisons pas les éléments de langage employés par ailleurs. Il
n’empêche que Tainui ātea est une aire marine protégée qui ne dit pas
son nom. Mais Tainui ātea n’est pas fait pour être reconnu au niveau
international. Tainui ātea est fait par les Polynésiens, pour les
Polynésiens.

Enfin, le Président Fritch s’est engagé, à l’occasion de la Conférence


One Ocean Summit de Brest, à protéger à l’horizon 2030, 1 millions de
km² d’espaces maritimes polynésiens. Cet engagement fort du
Président ne fait pas partie de la course mondiale à la surface
protégée. Il s’agit d’une stratégie réfléchie et cohérente.
Elle couvre le projet de créer des zones côtières autour des îles
réservée à la pêche artisanale et vivrière. Elle prend en compte le projet
de créer une nouvelle Réserve de Biosphère concernant l’ensemble de
l’archipel des Australes. Elle intègre le projet d’études scientifiques des
monts sous-marins polynésiens. Elle comprend le projet de protéger
tous les écosystèmes coralliens polynésiens.
Mais, nous ne pouvons plus détourner les yeux sur ce qui se passe au-
delà de nos ZEE. Nous demandons donc à ce que des mesures fortes
soient prises sur les eaux internationales qui sont une zone de non-
droit afin de lutter contre le pillage de l’Océan Pacifique. Au lieu de
considérer cet espace comme libre de tous nos excès, élevons-le au
rang d’Héritage pour nos Générations Futures.
Pour cela, nous avons deux propositions concrètes :
- La construction d’un Grand Mur Bleu dans le Pacifique comme
annoncé par le Président Fritch au One Ocean Summit à Brest
afin de soutenir les Etats du Pacifique à développer leurs
économies et les aider à sortir du cercle infernal de la vente de
licences de pêche ou de licences d’exploitation des fonds
marins à de grandes sociétés étrangères. Ce projet intéresse
fortement l’IUCN qui souhaite accompagner la Polynésie
française dans sa démarche.
- Le classement des eaux internationales, soit environ 70% de
l’Océan Pacifique, en Aires Marines Protégées sous très forte
protection, avec interdiction de toute activitée de pêche ainsi de
toute exploitation des fonds marins afin de protéger la
biodiversité, et fournir des ressources et des services
écosystémiques pour tous les insulaires du Pacifique.

Tavini Nos espaces naturels ont fondé notre culture, nous aurons pour
objectif bien plus que des pourcentages fournis par les continentaux
pour leur protection. Notre vision est véritablement une ré-harmonie à
notre environnement, lequel est actuellement contaminé, en plus de
diverses pollutions, par le mercantilisme, le pillage des ressources, trop
de produits superficiels et le bellicisme venant des continents.

• Renforcer la coopération internationale pour assurer la surveillance


de notre ZEE d’où la nécessité de souveraineté.
• Donner un pouvoir de prévention et de répression aux communes.
• Développer l’agroécologie pour offrir des écosystèmes hospitaliers à
la biodiversité remarquable et endémique.
• Refondre le système éducatif en mettant notre milieu naturel au cœur
de l’apprentissage, avec les sciences de la nature (le plus grand
gisement de connaissances).
Hau Maohi 1. La mise en place des terres en jachère ou PGM « rahui » avec
un contrôle par la mise en place d’une police verte
2. La mise en place de forêts de nos bois précieux imputrécibles
(qui ne craignent pas les termites et plus adaptés à notre
climat)
3. La mise en place de forêts d’agrumes (arboretum, plantes
médicinales et endémiques…)
4. La mise en place d’une agriculture raisonnée sans pesticides, ni
herbicides et utiliser des moyens plus naturels (permaculture,
l’aquaponie, la culture hors sol……)
5. La mise en place de conservatoires de nos précieuses variétés
de « ma’a hotu » (arbres à pain, les taros, bananes, fe’i……..)
6. Conservation de nos lagons, de sa faune et sa flore par
l’essaimage de coraux ; la prévention auprès des écoles et de la
population, l’interdiction de certains produits solaires nocifs ;
l’interdiction d’accostage des voiliers et bateaux dans les zones
coralliennes ; le nettoyage régulier de nos lagons, nos plages
jonchées de produits plastiques …
7. La mise en place d’une police verte avec possibilité de
verbaliser et taxer les pollueurs
8. L’interdiction des extractions dans nos rivières et nos plages
Heiura Les Nous sommes d’accord avec ces objectifs mais il faut au préalable de
Verts la pédagogie et de la formation. Il faut aussi organiser le contrôle avec
des moyens et des agents formés.
La stratégie doit reposer sur la dimension culturelle. La culture (et non
l’argent) doit être à la base de toutes les décisions pour que le
polynésien soit apaisé et fier de sa culture.

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