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LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Monsieur Emmanuel MACRON


Président de la République
Palais de l'Élysée

55 rue du Faubourg-Saint-Honoré
75008 Paris, France

Papeete, le 20 juillet 2021

Objet : Violation de l’article 6 de la convention européenne des droits de l’homme


à mon endroit par l’instruction, dans l’affaire criminelle « JPK ».

Réf. : N° du Parquet : 05000023


N° de l’Instruction : 207/00045
Tribunal de Papeete – TAHITI / Polynésie française

Monsieur le Président de la République,

J’ai été mis en examen pour meurtre et placé sous contrôle judiciaire le 27 juin
2019 dans le cadre du dossier relatif à la disparition en décembre 1997 à Tahiti, de
Monsieur Jean-Pascal COURAUD, alias « JPK ».

Or au cours de l’information sur cette affaire criminelle, un dispositif de


sonorisations – écoutes, avait été mis en place au domicile de deux témoins dans le
courant du deuxième semestre 2013.

Force est de constater que les pièces à conviction constituées par les supports
matériels résultant de cette sonorisation permettent de mettre en évidence plusieurs
éléments de conversations évoquant l’homicide de « JPK » et une tentative d’entente
entre ces témoins.

Cependant les pièces autorisant ces captations et l’enregistrements des paroles


prononcées, ont été annulées par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de
Papeete le 8 juillet 2014, ainsi que leur transcriptions et traductions. Elles représentent
quatre cotes dont le retrait avait aussi été ordonné.

Pourtant, ces sonorisations qui figurent toujours dans le dossier d’instruction


transmises à mon avocat et auxquelles j’ai eu accès, sont la démonstration factuelle
de mon innocence alors que j’ai été mis en examen cinq ans après leur annulation.

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Cette annulation a été confirmée par un arrêt de la chambre criminelle de la
Cour de Cassation qui s’est rangée à la décision de la chambre d’instruction de la cour
d’appel de Papeete, en pointant « l’insuffisance de motivation de la commission
rogatoire à l’origine desdites captations sonores » (Arrêt N° 7691 du 6 janvier 2015) .

Cette décision impacte lourdement mes droits fondamentaux à la défense et


porte atteinte à leur substance même, tout en violant les dispositions de l’article 6 de
la Convention européenne des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.

M’interdire la possibilité d’utiliser les transcriptions et traductions qui résultent


de cette sonorisation prouvant mon innocence, tend à démontrer les actions obscures
de certains, parmi les six magistrats ayant instruit cette affaire depuis 24 ans.

Je sollicite de votre haute bienveillance la possibilité de prouver mon innocence


avec ces écoutes, annulées compte tenu du manque de base légale.

En vous remerciant pour l’intérêt que vous porterez à ma demande, je vous prie
de croire, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de ma très haute
considération.

Francis STEIN

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