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COURS D’ÉCONOMIE DE L’ENVIRONNEMENT ET DES

RESSOURCES NATURELLES
Master 1: Sciences Economiques

Année Universitaire 2018/2019

Dr Adama SOW BADJI


adamasow78@yahoo.fr
PLAN DU COURS
Chapitre I : L’économie de l’environnement et des ressources
naturelles : Définition et problématique
I. Définitions des concepts de base
II. Approche économique de l’environnement
III. La relation entre l’économie des ressources naturelles et
l’économie de l’environnement
Chapitre II : Méthodes et outils de l'économie de l'environnement
I. Valorisation économique de l'environnement
II. Méthodes d'évaluation économique de l'environnement
III. Outils de l'économie de l'environnement
Chapitre III : Relation entre environnement croissance,
développement durable
I. Environnement et croissance économique
II. Notion de développement durable
Chapitre I : L’économie de
l’environnement et des ressources
naturelles : Définition et
problématique
INTRODUCTION
Evolution des activités humaines

Moteur de d’un mode de développement impactant sur


l’environnement enjeux environnementaux à tous les
niveaux et de grands défis sont à relever

Que faire ? Comment résoudre ces problèmes ?

L’économie de l’environnement et des ressources naturelles


comme élément de solution
Définitions des concepts de base
 Les concepts liés à l’environnement
 Bien-être : l'économie du bien-être : son objectif est de maximiser la fonction de bien-être social calculée à partir de la somme
des utilités individuelles. Le bien-être est un état lié à différents facteurs considérés de façon séparée ou conjointe : la santé,
la réussite sociale ou économique, le plaisir, la réalisation de soi, l'harmonie avec soi même et avec les autres
Dans l'économie néo-classique, le bien-être tient compte de la consommation de biens marchands.
En économie de l'environnement, il faut y ajouter la valeur que les individus confèrent à leur environnement dans un cadre
de vie, et finalement sa valeur réelle et symbolique, souvent impossible à monétiser.
 Environnement: Le terme environnement est polysémique
1ére définition anglo-saxonne 1920: conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques)
susceptibles d'agir sur tous les organismes vivants et les activités humaines.
les ressources naturelles biotiques (faune, flore) et abiotiques (air, eau, sol) et leurs interactions réciproques, les aspects
caractéristiques du paysage et les biens qui composent l'héritage culturel.
l'ensemble des composants naturels de la planète Terre, comme l'air, l'eau, l'atmosphère, les roches, les végétaux, les animaux, et
l'ensemble des phénomènes et interactions qui s'y déploient, c'est-à-dire tout ce qui entoure l’Homme et ses activités
Les concepts liés à l’environnement
 La notion d'environnement naturel, souvent désignée par le seul mot « environnement »: l'ensemble des
composants naturels de la planète Terre, comme l'air, l'eau, l'atmosphère, les roches, les végétaux,
les animaux, et l'ensemble des phénomènes et interactions qui s'y déploient, c'est-à-dire tout ce qui entoure
l’Homme et ses activités.

 La nature : Ensemble des éléments naturels biotiques et abiotiques, considérés seuls

 Un écosystème: Ensemble formé par tous les éléments biotiques d’un lieu et les éléments abiotiques de
l’environnement.

 L’écologie notion associée à l’environnement: Domaine de réflexion qui étudie les interactions entre les
êtres vivants et le milieu qui les entoure.

 L’environnement est considère comme un bien collectif

 En général on associe environnement eteffet externe


Externalités liées à l’environnement
L'externalité ou effet externe désigne une situation économique dans laquelle l'acte de
consommation ou de production d’un agent influe positivement ou négativement sur
l’utilité d’un autre agent sans que cette influence ne soit dédommagée ou ne se
traduise par une variation du niveau des prix.
Les externalités peuvent être classées en quatre catégories, selon qu'il s'agit d'effets
externes positifs ou négatifs et que ceux-ci concernent la production ou la
consommation.
Les économies externes de production apparaissent lorsque certaines actions d'une
entreprise profitent à d'autres agents, sans que ceux-ci paient pour les avantages
procurés.
Il y a des économies externes de consommation lorsque ce sont les décisions d'un
consommateur qui profitent à d'autres agents sans qu'il y ait compensation monétaire.
On parle de déséconomies externes de production ou effets externes négatifs de
production lorsque les décisions de production entraînent des effets qui nuisent à
d'autres agents sans qu'il y ait compensation financière.
Enfin, on est en présence de déséconomies externes de consommation lorsque ce
sont les consommateurs qui sont à l'origine de gênes ou de nuisance pour d'autres
agents
Les concepts liés aux ressources naturelles
 Ressource naturelle: chaque bien et service provenant de la nature de manière directe,
c’est-à-dire, sans avoir besoin d’intervention humaine.

 Définition de l’IUCN: « les ressources produites par la nature, communément subdivisées


en ressources non-renouvelables et en ressources naturelles renouvelables

 Commission européenne: les ressources naturelles englobent « les matières premières


telles que les combustibles, les minéraux et les métaux, mais aussi les produits
alimentaires, le sol, l’eau, l’air, la biomasse et les écosystèmes ».

 OMC: « les stocks de matières présentes dans le milieu naturel qui sont à la fois rares et
économiquement utiles pour la production ou la consommation, soit à l’état brut, soit
après un minimum de transformation ».

  
Ressources renouvelables et non renouvelables
 Ressources renouvelables → les ressources dont la quantité s’accroît ou se renouvelle sur une
courte période. Une ressource est renouvelable lorsqu'elle est disponible périodiquement sous
forme de flux dont le prélèvement peut, en principe, être effectué sans que le stock soit affecté
(ex: l'eau, le sol, le bois et d'autres produits environnementaux). Ces ressources sont liées au
soleil via les écosystèmes.
 Ressources épuisables → tout prélèvement réduit irrémédiablement sa disponibilité future.
 Ressources non renouvelables → les ressources qui ne s’accroissent pas ou qui ne se
renouvellent pas avec le temps. Une ressource est non renouvelable ou épuisable lorsque son
prélèvement s'opère en diminution du volume identifié et n'est pas alimenté dans la période
d'observation retenue (long terme économique). C'est le cas des ressources minérales et de
l'énergie fossile. Elle est désignée par Ke.
Capital naturel et capacité écologique
Capital naturel: Ensemble des ressources renouvelables avec leur écosystème
porteur constitue le capital naturel d'un pays (Kn).
Le capital ressource d'un pays KR = Kn + Ke
La capacité de charge («carrying capacity») d'un écosystème est sa capacité à
«porter» un flux de ressources exploitables.
Par extension, la capacité écologique d'un pays est constituée de la population
maximale qui peut être supportée indéfiniment par un environnement. Plus
généralement, cette notion renvoie à la croissance globale d'une population qui soit
acceptable compte tenu des contraintes de l'écosystème hôte.
Nous entendrons ici par capacité écologique les conditions de stabilité
bioéconomique d'une société humaine, qui portent sur les ressources disponibles, les
rejets opérés, les échanges environnementaux, la population et le niveau de vie
(consommation par tête). Elle correspond à la notion anglo-saxonne de« sustainable
development »
Approche économique de l’environnement
Le phénomène d’effet de serre, le recul de la biodiversité les grandes catastrophes naturelles en passant par la
pollution sous ses formes multiple: émergence de la question environnementale le champ de la discipline
économique.
Révolution dans les années 1970 avec la prise de conscience écologique qui suit la médiatisation des premières
grandes pollutions.
Notons que la surexploitation de la nature: une exploitation économique non respectueuse des équilibres et des
cycles de reproduction naturels, ce qui provoque des effets en retour négatifs.
Tous ces phénomènes hétérogènes: tous un dénominateur commun : ils posent comme complémentaires l’homme
et son milieu de vie et expriment les difficultés de leur relation. L’homme peut, par son activité, gravement perturber
le jeu normal des éléments naturels, en subir en retour les conséquences et exprimer cet état pathologique à
travers l’émergence d’une question environnementale.
Or cette question environnementale est d’autant plus visible que les problèmes environnementaux sont plus
nombreux et mieux connus tant par la communauté scientifique que du grand public.
Dès lors, l’économiste est interpellé. Ce qui a donné lieu à un nouveau champ de ce savoir scientifique : l’économie
de l’environnement et des ressources naturelles.
Qu’est-ce que l’économie de l’environnement ?
Traite d'un point de vue théorique des relations économiques entre les sociétés humaines et
l'environnement. Elle constitue un champ voisin, mais distinct, de l'économie écologique.
(Wikipédia)
Traite des modalités selon lesquelles peuvent être gérés (et éventuellement tempérés) les
rejets, pollutions ou nuisances qu'entraînent les activités économiques. (Sylvie FAUCHEUX
1995)
Diverses réflexions dès le 18ème siècle avec les travaux des physiocrates puis de Malthus: la
prise en compte de la nature or le « capital naturel » a longtemps été largement ignoré.
Années 70:Chocs pétroliers et prise de conscience écologiste la rencontre entre question
environnementale et économique.
L’économie de l’environnement est une réponse à cette recherche de prise en compte du
capital naturel dans l’analyse économique.
Elle envisage la relation entre l’économie et l’environnement de façon double, d’une part en
considérant que la production est dépendante des ressources naturelles, d’autre part en
reconnaissant l’impact négatif (pollutions) que cette production génère sur l’environnement.
 La recherche d'une efficacité nouvelle et réelle qui intègre les interactions entre les
intervenants mais aussi entre les interventions humaines et l'environnement (au sens
large).

 D’une branche de la théorie des externalités et des biens publics → Elargissement ces
dernières décennies à un concept de la qualité de la croissance économique et
jusqu’à celui de développement durable

 De l‘effet de serre, biodiversité, pollution sous ses formes multiples

 Prise de conscience écologique dans les années 1970 à la suite  médiatisation des
premières grandes pollution
 Cependant dans les années 30 deux économistes considéraient les problèmes environnementaux:
l’économie des ressources naturelles par Hotelling, via l’analyse de l’exploitation des ressources
épuisables (Hotelling, 1931) – et l’économie de l’environnement par Pigou, via l’économie du bien-être
et l’internalisation des externalités (Pigou, 1920).

 L’école des pessimistes est constituée par des chercheurs regroupés au sein du club de Rome qui ont
publié en 1972 le livreThe Limits to Growth (Meadows et al., 1972), ainsi que sa suite Beyond theLimits
vingt ans plus tard (Meadows et al., 1992) et une mise à jour supplémentaire une trentaine d’années
et al.,
après la parution du manuel original (Meadows 2004).

 Au contraire, des « optimistes » comme Simon (1981) ou Lomborg (2001) notent que les problèmes
environnementaux actuels sont de moindre gravité que par le passé et/ou de moindre gravité que ce
qui est généralement rapporté par les adeptes du Club de Rome.
La vison des économistes écologiques
Distinction entre l’économie de l’environnement et l’économie écologique
↗L'écologie a pris son essor intellectuel et politique en critiquant la rationalité
économique ;
↘L'économie relègue l'environnement au rang des "facteurs externes".
Prises dans des acceptions étroites, les démarches économique et écologiste peuvent
apparaître antagonistes.
L'économie, art de bien gérer le foyer selon l'étymologie, est la science de l'allocation
des ressources rares.
L'écologie, discours sur le logis et par extension sur l'environnement naturel , est la
science de la sauvegarde des ressources rares de la nature.
La proximité étymologique est bien plus qu'un jeu de mots : l'intérêt commun pour des
biens disponibles en quantité limitée doit rapprocher les deux démarches.
L’économie écologique: une branche de l'économie en interface avec l'écologie,
étudiant l'interdépendance et la coévolution entre les sociétés humaines et les
L’Économie Écologique (EE)= une approche originale de l’économie qui a la particularité de tenir compte
des limites naturelles de la planète et de la réalité sociale dans ses analyses et équations.
Développée depuis les années 80 et regroupe maintenant de nombreux académiques à travers
plusieurs associations et une revue scientifique, principalement dans le monde anglo-saxon.
Approche radicalement différente des théories économiques classiques, l’EE – souvent présentée
comme une « transdiscipline » – un cadre théorique et des outils analytiques pour comprendre,
analyser et créer les conditions d’un futur soutenable pour tous.
La science économique: comprendre et analyser le système économique principalement les
activités de production, d’échange et de consommation de produits et services.
Modélisation du systéme économique par les économistes orthodoxes comme un flux cyclique et infini
de biens et services doublé d’un flux monétaire en sens inverse.
Création peu à peu d’une branche de l’économie classique pour traiter de la relation entre le système
économique et la nature, l’économie environnementale.
La spécificité de base de l’économie écologique, qui est donc très différente de l’économie
environnementale est de renverser cette relation entre économie et nature. Ici, l’économie n’est pas
conçue comme un système isolé et auto-régulé mais comme un sous-ensemble intégré dans et
dépendant d’une structure plus grande:l’écosystème.
La relation entre l’économie des ressources
naturelles et l’économie de l’environnement
 Liaison étroite entre économie de l’environnement et l’économie des ressources naturelles

 Deux disciplines développés indépendamment jusqu’au milieu des années 1980

 Avec l'apparition des nouveaux risques environnementaux et la naissance du concept de développement durable
cette dissociation entre une économie de l'environnement et une économie des ressources naturelles est devenue
moins pertinente

 Nécessité de prendre en compte les interactions entre les deux sphères: Le concept de capital naturel a favorisé la
jonction des deux disciplines.
La relation entre l’économie des ressources
naturelles et l’économie de l’environnement
 Le modèle de hotelling

 Dans un premier temps, Hotelling s’attaque à la philosophie du mouvement conversationniste


américain;

 Dans un second temps, Hotelling s’attaque aux situations de monopoles afin de montrer la
supériorité en matière de gestion des ressources naturelles de la concurrence réputée pure et
parfaite.

 Présentation du modèle de Hotteling

 Idée fondamentale due hotteling

 Hypothése de Hottelling
La relation entre l’économie des ressources
naturelles et l’économie de l’environnement
Les hypothèses de Hotelling sont :

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Une trajectoire d’extraction est optimale si toutes les unités marginales ont la même valeur actuelle et si elle vérifie

la contrainte d’épuisement.
La relation entre l’économie des ressources
naturelles et l’économie de l’environnement
Interprétation

Par définition, la rente de rareté à la datet est la différence entre l’utilité marginale et le coût marginal d’extraction,
t
évaluée en

Le modèle d’Hotelling montre qu’une ressource non renouvelable se gère différemment. Pour un bien qui peut être

produit sans limite, une propriété classique d’optimalité est qu’il doit être produit jusqu’à ce que la quantité égalise
l’utilité marginale de la consommation du bien et le coût marginal de la production du bien.

Pour les ressources non renouvelables, le résultat de Hotelling montre, au contraire, que, le long de la trajectoire

d’extraction optimale, il existe une différence positive entre l’utilité marginale de la consommation et le coût

marginal de l’extraction. Autrement dit, la rente de rareté est strictement positive.


La relation entre l’économie des ressources
naturelles et l’économie de l’environnement
Règle d’Hotelling : Le long d’une trajectoire d’extraction optimale d’une ressource épuisable, la rente de rareté
augmente à un taux égal au taux de préférence pour le présent.

Prolongements de l’analyse de Hotelling

Une des conséquences de la règle de Hotelling est que, sous certaines conditions, le prix des ressources épuisables

augmente avec le temps. En effet, elle affirme que, en concurrence pure et parfaite, la valeur actuelle de la rente de
P (q ( t)c– ) / (1i + ), reste constante. Si l’on suppose que le coût marginal d’extraction
rareté, i.e. c est constant, ceci
P q ( t). Cette prédiction est, en principe, testable empiriquement.
nécessite une augmentation du prix

Les difficultés d’une telle vérification ne sont toutefois pas négligeables:


disponibilité des données ;
comparabilité à travers le temps des prix ;
évolution des technologies, des structures de marché, etc.
Ainsi certains auteurs ont cherché à résoudre ces problèmes (Nordhaus (1973) et Jorgenson et Griliches (1967).
Pour les raisons évoquées ci-dessus, les résultats obtenus sont parfois contradictoires.
Conclusion
La protection de l’environnement est essentielle, comme en témoignent la hausse des
températures, la fonte des glaciers, la disparition d’espèces animales, l'élévation du
niveau de la mer, les sécheresses etc.

Pour les économistes, cette question a véritablement pris forme au milieu du 20ème
siècle. Différents instruments et Méthodes économiques ou non ont été
progressivement proposés aux décideurs publics, certains étant intégrés aux
politiques publiques.

Désormais, avec les avancées dans les autres disciplines, et en particulier en


psychologie, les économistes se tournent de plus en plus vers des incitations non-
monétaires. Mais la question de leur efficacité se pose…

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