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Université Moulay Ismail.

Faculté des Sciences Juridiques,


Economiques et Sociales.
Meknès.

Filière : Sciences Economiques et Gestion (S6)


Module : Relations économiques internationales
Equipe pédagogique : Pr. M. OUATMANE
Pr. F. ADDYOUBAH

Introduction
Depuis plus de trois décennies, l’évolution des relations économiques internationales a
tendance à ignorer les frontières entre les Etats-nations et à imposer l’idée d’un espace unifié
aux différents acteurs (entreprises, consommateurs ou pouvoirs publics).

En effet, de nombreux bouleversements se sont succédés dans les relations


économiques entre nations. Un marché international des capitaux en pleine expansion n'a pas
seulement forgé de nouveaux liens entre les centres financiers mondiaux mais il a aussi
soulevé des inquiétudes en ce qui concerne la stabilité financière générale ; les nouveaux pays
industrialisés ont pris aux pays développés une part importante du marché des biens
manufacturés à l'exportation ; plus récemment les déséquilibres macroéconomiques, combinés
avec des changements, ont suscité des pressions politiques qui menacent gravement le
système ouvert d'échanges internationaux qui fut construit avec tant de peine après la seconde
guerre mondiale ; et plus récemment, les pays de l'ancien bloc soviétique ont ébranlé la règle
communiste dans l'espoir d'instaurer des économies de marché ouvertes aux flux
internationaux de biens et de capital. Même aux Etats-Unis, qui se suffisent plus à eux-mêmes
que les nations plus petites, les problèmes de politique économique internationale sont
devenus prioritaires et sont maintenant discutés et font couler beaucoup d’encre.

Partant de ces faits, les questions que se pose l’économie internationale sont étroitement
liées à la nature des enjeux de politique économique spécifiques aux transactions
internationales. Par exemple, la question de l’optimalité d’une politique commerciale régulant
les flux de biens et services est étroitement liée à celle des
gains au commerce. S’il est intuitif que certains flux de biens et services
sont efficaces du point de vue économique (par exemple, les importations
d’agrumes par des pays nordiques), la question de l’optimalité globale du
libre-échange est beaucoup plus controversée, historiquement et aujourd’hui
encore.

Les modèles que nous étudierons dans ce cours montrent comment


l’échange international de biens et services peut être source de gains en bien-
être grâce à une utilisation plus efficace des ressources productive.

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Chapitre 1: Les théories du commerce international
Section 1: Les théories traditionnelles du commerce international
Section 2: Les nouvelles théories du commerce international

Chapitre 2: les politiques commerciales et les


institutions du commerce international
Section1: Libre échange versus protectionnisme
Section 2: Les institutions du commerce international et le SCM

Chapitre 3: Les Firmes Multinationales et la dynamique


des IDE
Section 1: Les FMN et les IDE: définitions conceptuelles
Section 2: Les FMN et l’évolution du commerce international

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Chapitre 1: Les théories du commerce international
Section 1: Les théories traditionnelles du commerce international
Pour comprendre l’origine théorique du commerce international, On essaie, d’abord, de
répondre à la question suivante: pourquoi commerce-t-on?

1. Théorie des avantages absolus

Dans son ouvrage « Essai sur la nature et les causes de la richesse des nations » (1776),
Adam Smith présente, en rupture avec l’analyse mercantiliste, le commerce international
comme un jeu à somme positive. Pour chaque produit, il est préférable de l’importer s’il peut
être produit plus efficacement à l’étranger. Un pays se spécialise donc dans la production des
biens pour lesquels il a un avantage absolu, c’est-à-dire qu’il est capable de produit à un coût
plus faible que les pays étrangers. L’ouverture commerciale et la spécialisation qui en
découle, donc la division internationale du travail, sont une source d’enrichissement pour
chaque nation. Comme ce sera le cas chez les classiques et les néo-classiques en général, le
gain à l’échange passe par les importations – non par les exportations – car c’est grâce à elles
que le pays peut se spécialiser dans les productions pour lesquelles il est le plus efficace.

Prenons un exemple avec deux pays et deux biens, en situation d’autarcie (ils ne
pratiquent pas l’échange):
Portugal Angleterre

1 L de vin
10 heures 20 heures

1 m de drap 20 heures 10 heures

Heures et production 30 heures pour un m de 30 H pour un m de drap et un L


totale drap et un L de vin de vin

Le tableau ci-dessus est une parfaite illustration de la théorie de l’avantage absolu. En


effet, il en ressort que le Portugal détient un avantage absolu dans la production du vin, et
l’Angleterre possède un avantage absolu dans la production des draps.

Selon Adam Smith, le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la production du vin et


l’Angleterre dans celle des draps. Chacun pourra ensuite échanger le surplus de sa production
avec l’autre pays. Cette théorie est donc un encouragement au libre-échange.

2. Théorie des avantages comparatifs

Dans la théorie des avantages absolus de Smith, un pays n’ayant d’avantage absolu pour
aucun bien ne parvient pas à commercer avec l’extérieur et, un pays ayant un avantage absolu
dans la production de tous les biens n’a pas intérêt à échanger. Dans le chapitre VII des
Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817), David Ricardo va plus loin en donnant
naissance à la théorie de l’avantage comparatif, c’est-à-dire le principe selon lequel chaque
pays a intérêt à se spécialiser dans le produit pour lequel il est le plus avantagé ou le moins
désavantagé relativement aux autres produits.

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Tout pays a un avantage comparatif, même s’il n’a aucun avantage absolu, et a donc
intérêt à s’ouvrir au commerce extérieur. Ricardo développe sa démonstration à partir de
l’exemple du drap et du vin. Dans cet exemple, la Grande-Bretagne n’a aucun avantage
absolu mais un désavantage comparatif minimal dans le drap, alors que le Portugal a un
avantage absolu dans les deux biens mais un seul avantage comparatif, dans le vin. La
Grande-Bretagne va alors se spécialiser dans le drap et le Portugal dans le vin. Les gains à
l’échange sont liés au coût d’opportunité qui, en autarcie, est supporté par le pays mobilisant
des ressources pour produire un bien alors que ces ressources pourraient être utilisées plus
efficacement dans la production d’un autre bien ; c’est également le coût d’opportunité qui
justifie la spécialisation même dans le cas où un pays un avantage absolu dans la production
de tous les biens. La division internationale du travail (la spécialisation) s’explique ici par des
différences de productivité du travail associées à des techniques de production différentes
selon les pays et considérées comme des données.
Le modèle Ricardien se base sur quatre hypothèses:
 Coût de transport nul ou négligeable
 Mobilité parfaite des facteurs de production au niveau d’un pays
 Immobilité des facteurs de production au niveau mondial
 Rendement constant.
Prenons un exemple, dans la situation simplifiée comportant deux pays et deux biens
résumée dans le Tableau ci-dessous :
Portugal Angleterre

1 m de drap 90 h 100 h

1 L de vin 80 h 120 h

Total d’heures 170 h 220 h

Ici l’Angleterre n’a aucun avantage absolu par rapport au Portugal sur le drap et le vin
(le Portugal produit à meilleur coût ces deux biens).
David Ricardo démontre dans sa théorie des avantages comparatifs, que même en l’absence
d’avantages absolus, l’Angleterre a quand même intérêt à se spécialiser et à échanger avec le
Portugal. Les deux pays ont en fait intérêt à se spécialiser dans les biens pour lesquels ils ont
un avantage comparatif (ou relatif) et les échanger contre ce qu’ils ne produisent pas.
Déterminer l’avantage comparatif
Pour déterminer pour quel produit on a un avantage comparatif, il faudrait de prime abord,
calculer le coût d’opportunité :

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3. Le modèle HOS : la théorie des dotations factorielle

Fondamentalement, le modèle justifie l’ouverture commerciale sur l’extérieur, donc le


libre-échange, de la même façon que Ricardo : le commerce avec l’extérieur accroit
l’efficacité économique en permettant à chaque pays de se spécialiser dans les productions
pour lesquelles il dispose d’un avantage comparatif et la structure du commerce international
s’explique par des différences de coûts d’opportunité selon les pays. Ils prolongent la théorie
de Ricardo en disant qu’un pays doit se spécialiser en fonction de la structure des facteurs de
production:

 Si un pays a beaucoup de capitaux, alors il doit se spécialiser dans un domaine à forte


intensité capitalistique.

 Si un pays a beaucoup de main d’œuvre, alors il doit se spécialiser dans un secteur qui
demande beaucoup de facteur travail.

4. Le paradoxe de Leontief :

La tentative de Léontief consistait à tester le théorème d'Heckscher-Ohlin : un pays exporte


des biens qui utilisent intensivement son facteur de production relativement abondant alors
qu'il importe les biens nécessitant une utilisation intensive du facteur relativement rare.

Les résultats de Léontief aboutirent à un paradoxe : les Etats-Unis exportaient des biens à
relativement forte intensité de main d'oeuvre en échange de biens à relativement forte
intensité de capital.

Ce résultat, en contradiction avec les conclusions à priori du théorème HOS, conduisit


Léontief à répéter le test pour les années 1951, ensuite 1962. Mais ces répétitions
confirmèrent le résultat paradoxal.

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Section 2: Les nouvelles théories du commerce international
L’insuffisance des ‘anciennes’ théories réside principalement dans leurs difficultés à rendre
compte de l’importance empirique du commerce entre pays développés et du commerce intra-
branche, ainsi que des stratégies des firmes multinationales. L’auteur central est Paul
Krugman, prix Nobel d’économie 2008, et l’article majeur est Krugman (1979), "Increasing
returns, monopolistic competition, and international trade," Journal of International
Economics.

Il s’agit de l’ensemble dse théories qui cherchent à prolonger les avantages comparatifs tout
en essayant d’expliquer les échanges intrabranches :

• Théorie Néo-Factorielle

• Théorie Néo-Technologique

• Les rendements d’échelle croissants

1. L’approche néo-factorielle (Keesing 1968)

Redéfinition des facteurs :

intégration de la qualification du travail

Résultat général:

Un pays relativement abondant en capital exportera des biens intensifs en travail qualifié et un
pays relativement peu abondant en capital exportera des biens intensifs en travail non qualifié.

2. Théorie Néo-Technologique (Posner 1961)

produits banalisés) 2.2.3 La compétition ne passe pas seulement par l’exploitation d’avantages
naturels, ni par l’utilisation de facteurs abondants: elle provient aussi du lancement de
nouveaux produits

3. Les rendements d’échelle croissants :

Les rendements d’échelle peuvent se manifester lorsque l’échelle de la production se modifie


au sein de tel ou tel ‘espace’ de production. En conséquence, on dira que les rendements
d’échelle sont internes à une entreprise (ou un établissement) lorsqu’ils se manifestent lors

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d’un changement d’échelle de la production de l’entreprise elle-même, et on dira que ces
rendements d’échelle sont externes lorsqu’ils se manifestent lors d’un changement d’échelle
de la production au niveau du secteur, de la région, etc., auquel appartient l’entreprise. La
distinction entre rendements d’échelle internes et externes a une grande importance quant aux
types de marchés qui s’établissent au niveau international : dans le cas des rendements
d’échelle externes, l’atomicité peut être préservée alors les structures de marché sont
oligopolistiques voire monopolistiques en cas de rendements d’échelle internes.

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Chapitre 2: les politiques commerciales et les
institutions du commerce international
Depuis 1980 de nombreux bouleversements se sont succédés dans les relations économiques
entre nations. Les développements actuels de l'économie mondiale soulèvent des problèmes
qui ont préoccupé les spécialistes internationaux de l'économie pendant plus de deux siècles,
comme la nature des mécanismes internationaux d'ajustement et les mérites du libre-échange
par rapport au protectionnisme.

En 2008, le commerce international représentait 33% du PIB mondial. Il est à rappeler que sur
les dix dernières années, la croissance du commerce mondial a été de 87% soit une hausse
annuelle de 6,5% en moyenne selon le Fonds Monétaire International (FMI). Une croissance à
plus de 145% pour les pays émergents et en développement contre seulement 69% pour les
pays avancés. Toutefois, ces derniers restent malgré tout, les faiseurs de la demande mondiale
avec 85% de la consommation mondiale pour les seuls pays de l’OCDE.

En novembre 2008, le G20 a recensé 47 mesures de restrictions des échanges dans 17 de ses
pays membres. Même son de cloche auprès de la Banque Mondiale, qui, outre les mesures de
restriction des échanges, a relevé 78 mesures à caractère protectionniste dont 66 mesures
commerciales.

Au premier trimestre 20091, les exportations des pays de l’Organisation de la Coopération et


du Développement Economique (OCDE) ont baissé de 13,4% et les importations de 15,2%
par rapport au dernier trimestre 2008. En glissement annuel, le constat est beaucoup plus
alarmant. Les exportations ont chuté de 27,1% et les importations de 27,9% au premier
trimestre 2009. Et les dernières statistiques de l’OCDE le prouvent tout en levant le voile sur
une situation très critique. C’est que les grandes économies du monde se sont rétractées et se
sont concentrées sur leurs marchés locaux pour les protéger de la crise.

Partant de ces faits, ce deuxième chapitre se veut d’exposer les mérites des différentes
politiques commerciales

Section1: Libre échange versus protectionnisme

Dans le sens général du terme, la politique commerciale peut être définie comme l'ensemble
des lois, des règlements, des décisions et politiques s'appliquant aux importations et aux
exportations de biens et de services

1. le libre échange :

C’est une doctrine libérale qui consiste à dire que les pays ont un intérêt particulier à
commercer entre eux. Cette liberté doit se traduire concrètement par l'absence de barrières
douanières à ce commerce. Les théories du commerce international préalablement, exposées
dans le chapitre 1 s’accorde à dire que le libre échange contribue naturellement à la richesse
des nations et à l’avancement de l’humanité. En même temps qu’il élargit les marchés, il
ouvre les esprits.

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OCDE

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2. Le protectionnisme :

C’est une politique de protection de la production nationale contre la concurrence


étrangère, notamment par des mesures douanières ;

Elle vise à protéger l’économie nationale contre la concurrence étrangère par des mesures
diverses (droits de douane, contingents, formalités administratives, normes, etc.) ;

Le protectionnisme est l’ensemble des mesures d’origine étatique qui consistent à limiter,
à interdire, à contrôler ou à influencer les échanges internationaux. Le protectionnisme est
donc le résultat d’un pouvoir de contrainte publique qui vient interférer avec les processus
d’échange fondés sur la libre volonté de ceux qui sont directement concernés par ces
échanges.

2.1. Les barrières tarifaires :

Elles se manifestent par une imposition de droits de douane élevés pour augmenter le prix
des produits importés. Les barrières tarifaires peuvent prendre plusieurs formes :

2.1.1. Les droits de douane Ad Valorem

Le droit de douane ad valorem est le prélèvement, lors du passage à la frontière d'une


marchandise, d'un taux fixe en % sur la valeur C.A.F. (coût-assurance-fret) du montant
importé.

Soit t le taux ad valorem du droit et P* le prix mondial unitaire C.A.F.,

le prix intérieur du bien importé est alors P* (1+t)

2.1.2. Les droits de douane spécifiques

Le droit de douane spécifique est le prélèvement sur la valeur C.A.F. d'une taxe fixe t' par
unité importée.

Le prix intérieur du bien importé est alors P* + t'

2.1.3. Les droits de douane compensateurs

Le droit de douane compensateur ou antidumping est un prélèvement sur la valeur C.A.F.


d'un montant variable destiné à égaliser le prix des importations avec un prix objectif (prix
seuil).

2.1.4. Les droits de douane dégressifs

Le droit de douane compensateur ou antidumping est un prélèvement sur la valeur C.A.F.


d'un montant variable destiné à égaliser le prix des importations avec un prix objectif (prix
seuil).

2.2. Les barrières non tarifaires (BNT) :

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Les droits de douane constituent la forme la plus simple et la plus transparente des
politiques commerciales parce qu'ils sont aisément quantifiables et agissent directement sur
les prix. Mais depuis quelques décennies, la plupart des interventions gouvernementales en
matière de politique commerciale utilisent d'autres instruments dont l'action est plus indirecte
et plus floue : subsides à l'exportation, quotas d'importation, restrictions volontaires
d'exportation, condition d'exécution locale, droits antidumping et compensateurs,
protectionnisme par le change et accords sur les prix, etc. le tableau ci-après met en exergue
ces pratiques protectionnistes :

BNT Définition

Les Quotas/ contingents Il s’agit de fixer de manière arbitraire la quantité


maximale d'un produit d'origine étrangère dont l'importation
est autorisée pendant une période précise

Les Restrictions C’est la décision d'un pays de réduire l'exportation d'un


Volontaires aux produit vers un autre pays. L’émergence de restrictions
Exportations (RVE) volontaires à l’exportation est apparue après la Seconde Guerre
mondiale afin d’éviter les tensions économiques
internationales et peut-être d’égaliser les chances.
Les normes et les autres  Interdictions de commandes publiques
barrières légales  Tracasseries
 normes et label à respecter
 le dumping monétaire
 le dumping social
 le dumping environnemental

Les subventions aux La subvention est une aide financière étatique à une
exportations industrie destinée à accroître sa production locale ou à
favoriser ses exportations en vendant à l'étranger à un prix
inférieur au prix national.

Section 2: Les institutions du commerce international et le SCM

1. le système commercial multilatéral (SCM) :

C'est un ensemble de principes et de règles que les pays membres sont tenus de respecter
dans leurs relations commerciales. Ces principes et ces règles, élaborés par le GATT en 1947,
ont été renforcés par la création de l'OMC, suite au Cycle d'Uruguay.

Ce système commercial administré par l’OMC est qualifié de multilatéral pour la simple
raison que la quasi-totalité des principales puissances commerciales y prennent part. Ce terme
"multilatéral" a été préféré à "mondial" car certains pays n’en font pas parti.

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2. Les principes du SCM :

1) La Non-discrimination 4) Prohibition des restrictions quantitatives

2) La libéralisation du commerce 5) La promotion d’une concurrence loyale


3) La transparence et la prévisibilité 6) Le traitement spécial et différencié des PMA

2. Les institutions du commerce international

L’OMC :

La création de l'OMC le 1er janvier 1995 a marqué la plus grande réforme du commerce
international depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alors que le GATT régissait
principalement le commerce des marchandises, l'OMC et ses accords visent également le
commerce des services et la propriété intellectuelle. La naissance de l'OMC a également
ouvert la voie à de nouvelles procédures de règlement des différends.

L'OMC regroupe la quasi-totalité des Etats et du commerce mondial : sur les 164 Membres en
2019, dont 36 depuis 1995, aucun n'est sorti et ils représentaient 98% du commerce mondial
et 94% de la population en 2018; 21 Etats « observateurs » négocient leur entrée (6% de la
population) et 3 ne le demandent pas.

Le passage du GATT à l’OMC est rythmé par 8 cycles de négociations :

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Chapitre 3: Les Firmes Multinationales et la dynamique
des IDE
Section 1: Les FMN et les IDE: définitions conceptuelles

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Section 2: Les FMN et l’évolution du commerce international
Au cours des années 1980, les flux et les stocks IDE ont connu une progression sans
précédent. Le role des firmes multinationales dans l’économie mondiale s’en est trouvé
significativement accru; elles controlent plus du tiers du commerce mondial et surtout,jouent
un role déterminant dans l’affectation géographique du capital productif, à travers leurs
décisions de localisation.

1. La montée en puissance des FMN et la forte progression des implantations à l’étranger

Au début des années 19802, selon la CNUCED, on comptait 7 000 multinationales. En 2002
elles étaient 64 000 contrôlant 870 000 filiales employant 54 millions de personnes et
représentant 70 % des flux commerciaux mondiaux. De même, les IDE, investissements
directs à l'étranger, sont passés de 1 600 milliards de dollars en 1990 à 6 600 milliards en
2001.

Les multinationales jouissent d'un poids très important comparés aux États dans certains
domaines. Ainsi, en 2000, 208 milliards USD ont été envoyés vers les pays en développement
par ces entreprises contre seulement 53 par les États.

De plus, la tendance de ces firmes est à la concentration, par le moyen de fusions ou


d'acquisitions. Ainsi l'importance des plus grandes multinationales comparée à toutes les
autres s'accroît, augmentant leur influence individuelle.

Les multinationales sont les vecteurs incontournables de la globalisation économique et


financière. Leur rôle est devenu si important que l'on parle au début du XXIe siècle de
« diplomatie triangulaire » (Susan Strange), c'est-à-dire de relations entre gouvernements,
entreprises et entreprises-gouvernements. Pour Robert Cox, la puissance n'est pas simplement
une question de souveraineté, d'armée ou de territoires, mais une combinaison complexe
d'ordres économiques et sociaux basés sur les modes spécifiques de productions

2
fr.wikipedia.org

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2. Les causes de l’accélération brutales des flux des IDE

Deux séries de causes -externes et internes aux entreprises - ont conjugué leurs effets pour
expliquer l'accélération brutale3 des flux d'IDE depuis 1985.

a. Causes externes : réglementations, techniques et marchés


L'évolution des réglementations nationales au cours des années 1980 a ouvert de
nouvelles perspectives géographiques et sectorielles aux firmes multinationales ; les progrès
rapides des techniques de transport et télécommunication (baisse des prix, essor de services
à valeur ajoutée, augmentation des capacités et de la qualité des transmissions) ont facilité la
gestion coordonnée de réseaux complexes étendus sur plusieurs pays et enfin, la période de
croissance rapide et de profits élevés observée dans les pays développés entre 1985 et 1991 a
favorisé l'essor de l'investissement à l'étranger comme des investissements nationaux.

b. Causes internes aux entreprises


Malgré ces circonstances externes favorables, l'IDE n’aurait pas progressé dans les
proportions observées s'il n’avait répondu à un besoin nouveau des entreprises.
L’allongement progressif des "chaînes de valeur" et la complexification des processus de
production ont contribué à élargir l'horizon géographique des entreprises et donné aux choix
de localisation une importance stratégique nouvelle.
Les raisons qui ont fortement poussé à l'élargissement de l'horizon géographique des
entreprises sont diverses, on peut citer : La montée des coûts indirects et de l'intensité
capitalistique (recherche d’économie d’échelle) ; La diversité accrue des intrants (chercher
les fournisseurs les plus qualifiés) ; La diversité croissante des métiers (regroupements des
différentes équipes spécialisées).

3. Les modalités de l’internationalisation


Le développement international d’une entreprise peut se faire soit par l’exportation,
l’investissement direct à l’étranger et la présence à l’étranger sans investissement direct en
associant des partenaires.
a. L’exportation
La vente à l’étranger peut prendre différentes formes l’exportation directe (structure
commerciale propre à l’entreprise), l’exportation sous-traitée (l’intermédiaire d’opérateurs
spécialisés), l’exportation concertée ( entreprises exportatrices).
b. L’investissement industriel direct à l’étranger
Avec l’investissement direct, on passe d’une exportation de produits à une exportation des
capitaux. L’implantation de filiale de distribution puis de filiale de production dans des pays
tiers peut s’inscrire dans deux stratégies : Dans l’une, le but est de satisfaire le marché d’un
pays tiers. Dans ce cas, l’entreprise peut être considérée comme multinationale.
Lorsque la stratégie globale est privilégiée au plan mondial, l’implantation à l’étranger ne se
borne pas à satisfaire le marché local. Elle a pour but de bénéficier des conditions
avantageuses (économiques, sociales, politiques). Dans ce cas, l’entreprise devient
transnationale (ou globale). Ces deux types de stratégies aboutissent à créer des filiales aux

3
Fabrice Hatem, Les Multinationales en l’an 2000, édition Economica, année 1995, page : 14.

16
caractéristiques différentes : filiales-relais dans le cadre d’une stratégie multinationale 4 ;
filiales-ateliers dans le cadre d’une stratégie transnationale
c. la présence à l’étranger sans investissement direct en associant des partenaires
Quand les opportunités de croissance à l’étranger d’une firme dépassent largement ses
capacités de financement ou lorsque la réglementation locale interdit ou restreint
l’investissement direct, il est possible de recourir à des modes de présence sans investissement
(la concession de licence, la franchise et le contrat de gestion) ou de s’allier à des partenaires
pour investir, des filiales conjointes (ou joint venture) seront alors constituées.

4
Michel Gervais, Stratégie de l’entreprise, édition Economica, année1995, page : 240.

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