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Les limites de la SPE

• Les échecs qui ont été enregistrés proviennent soit de choix erronés,
soit de l’incapacité des Etats à mobiliser des moyens nécessaires et à
mener des politiques économiques convenables ». On retrouve ici la
responsabilité des Etats mous dans l’échec du développement ; on
sait qu’au contraire, en Corée, un Etat fort et interventionniste a
contribué notablement au développement du pays, en assistant ou en
se substituant aux entrepreneurs quand cela était nécessaire
Remarque : On peut d’ailleurs s’interroger à la fois sur la généralisation
du modèle de croissance tirée par les exportations mais aussi sur sa
validité :
• la stratégie de SPE s’est révélée efficace quand un nombre réduit de
pays comportant une population restreinte (les 4 Dragons d’Asie du
Sud-Est) l’ont appliquée ; mais si cette stratégie devient un modèle
copié par tous les PVD, et en particulier par des pays très peuplés
comme la Chine ou l’Asie, on peut se demander si elle ne se révélera
pas intenable :
- en effet si un grand nombre de pays se spécialise dans des produits
banalisés en fin du cycle de vie, dont la demande progresse
faiblement, une augmentation de la production risque de se
traduire par une baisse des prix et une détérioration des termes de
l’échange (comme pour les produits primaires), donc une
diminution des recettes d’exportation qui ne permettrait pas de
financer le développement.
- la concurrence exercée sur ces pays sur les industries des PDEM
utilisant beaucoup de main d’oeuvre peu qualifiée serait
destructrice et appellerait, de la part des autorités, des mesures de
protection ruinant la stratégie de SPE

Comme l’indique M .Fouquin: « l’idée de la croissance tirée par


l’exportation qui pourrait faire croire qu’un pays qui exporte plus a une
croissance plus forte est , en général , fausse . Car, parvenu à un rythme
très élevé, les économies butent sur des goulets d’étranglement qui les
contraignent à importer de plus en plus. La croissance des importations
finit à être plus forte que celle des exportations. La croissance tirée par les
exportations ne peut être qu’exceptionnelle et de courte durée ». Comme
le constate d’ailleurs G.Grellet : « la corrélation positive entre la part des
exportations dans le produit national et la croissance, si elle existe , n’est
pas sans ambiguïté , dans la mesure où elle ne fait que refléter le fait que
les pays les plus pauvres n’ont rien à exporter . »

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