Mémoire Encombrants Ménagers - Anoutsa

Université Libre de Bruxelles
Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire

Faculté des Sciences
Master en Sciences et Gestion de l’Environnement
Évaluation qualitative de la gestion des déchets

encombrants ménagers dans la Région de Bruxelles-
Capitale: cas de l’Agence de Bruxelles-Propreté
Mémoire de Fin d’Études présenté par

ANOUTSA ZANGUE Hannick Nadine
En vue de l’obtention du grade académique de
Master en Sciences et Gestion de
l’Environnement Finalité Gestion de
l’Environnement M-ENVIG
Année académique : 2019-2020
Directeur : Prof. ACHTEN Wouter

Co-directeur : TOWA Edgar
Évaluation qualitative de la gestion des déchets encombrants ménagers dans la Région de
Bruxelles-Capitale: cas de l’Agence de Bruxelles-Propreté
À ma fille
Anoutsa Tsague Melrose
ii
Remerciements :
Je tiens tout d’abord à remercier mon promoteur le Professeur Wouter Achten et mon Co
promoteur M. Edgar Towa pour avoir accepté d’encadrer mon mémoire de fin d’études. Leur
disponibilité leurs conseils avisés et leur partage de donnée sont été un grand atout pour la réalisation
de ce travail.
Je remercie tout particulièrement M. Olivier Bosteels, Mme. Astrid Meeus et l’équipe de l’ABP
qui ont accepté de m’ouvrir leurs portes. Je les remercie pour le temps qu’ils ont consacré à mon
écoute et pour l’accès aux données qu’ils m’ont accordées.
Merci à mes collègues du Master en Sciences et Gestion de l’Environnement, particulièrement

à Achille Dzangue et Raoul wandji pour les échanges d’idées et des documents que nous avons eu.
Un merci particulier à M. Thomas et Christine Amory, pour leurs relectures et leur aide
admirable. Je ne vous serais jamais assez reconnaissant.
Pour terminer, je tiens à remercier ma famille, particulièrement mon époux M. Tsague

Joseph, pour leurs conseils, leurs relectures et leurs soutiens tout au long de cette année.
iii
Résumé
Les déchets encombrants ménagers collectés par l’Agence Bruxelles Propreté (ABP) sont
acheminés directement aux entreprises privées pour leur traitement hors de la région. En les
considérants comme des ressources potentiellement recyclables, la nécessité de proposer des variantes
fondées sur les principes de l’économie circulaire peut être un atout pour améliorer la gestion des
déchets encombrants dans la Région de Bruxelles-Capitale (RBC). Pour guider l’examen des résultats
recueillis des observations de terrains, des entretiens semi-directs et de la documentation, nous
adoptons une approche qualitative basée sur l’analyse thématique. Notre recherche documentaire met
en évidence la définition des déchets encombrants, quelques caractéristiques de la RBC ainsi que
l’ensemble des paramètres associés à sa gestion (législation, acteurs en charge, enjeux).
Puis, nous avons passé en revue l’ensemble des dimensions de la gestion des déchets
encombrants effectués par l’ABP. De la sorte, l’ABP effectue 3 modes de collecte de déchets
encombrants qui sont entre autres, la collecte sur rendez-vous, les dépôts dans ses 5 Recypark, et les
Recypark mobiles en partenariat avec certaines communes. Sa définition nous enseigne que les
déchets encombrants sont des objets volumineux comprenant surtout des meubles, des fauteuils, des
matelas, vélos, etc. Notre étude nous a permis d’avoir une estimation de la composition en tonne des
éléments de ce flux.
Nous avons également mis en évidence les types de relation que l’ABP entretient avec les
autres acteurs de gestion des déchets encombrants ménagers au sein de la RBC. Puis nous avons
observé les principales limites du système actuel de gestion des encombrants ménagers ainsi qu’une
série des projets envisagés par l’ABP pour l’améliorer ont été énumérés.
Ensuite, nous nous sommes intéressés, dans un premier temps, au concept de l’économie
circulaire tout en énumérant quelques-unes de ses opportunités et dans un second temps, nous
avons présenté deux exemples de gestion des déchets encombrants en modèle circulaire installés à
Namur et en France.
Finalement, nous avons traité des propositions d’amélioration usant de l’économie circulaire et
nous avons illustré un schéma d’économie circulaire alternative inspirée de la Fondation Ellen
MacArthur.
Mots clés : gestion des déchets, déchets encombrants ménagers, mode de collecte,
composition des déchets, économie circulaire, Valorisation matière, la symbiose industrielle,
économie de la fonctionnalité, réemploi, réutilisation, recyclage.
iv
Table des matières

Remerciements : ............................................................................................................................... iii
Résumé ............................................................................................................................................. iv
Table des matières ..............................................................................................................................v
Liste des figures. ............................................................................................................................... ix
Liste des tableaux. ............................................................................................................................ ix
Liste des acronymes. ...........................................................................................................................x
Introduction générale ..........................................................................................................................1
I.1. Contexte et problématique...................................................................................................1
I.2. Méthodologie générale ........................................................................................................2
Chapitre I : Généralités sur les déchets encombrants............................................................................5
I.1. Définitions des déchets encombrants ménagers ...................................................................5
I.2. Caractéristiques générales de la Région de Bruxelles-Capitale .............................................6
I.3 : Législations européennes, belges et bruxelloises relatives aux déchets ................................7
I.3.1. Législations européennes ..........................................................................................7
I-3.2. La politique nationale et régionale belge ...................................................................7
I-3.3. Législations spécifiques aux déchets encombrants ....................................................8
I-4. Paysage des acteurs en charge de la gestion des déchets en Région de Bruxelles-Capitale ...8
I.4.1. Présentation de Bruxelles-Propreté ...........................................................................8
I.4.2. Bruxelles Environnement .........................................................................................9
I.4.3. Les communes..........................................................................................................9
I.4.4. Les entreprises industrielles privées ........................................................................ 10
I.4.5. Les acteurs informels .............................................................................................. 10
I.4.6. La fédération Ressources et ASBL.......................................................................... 10
I.4.7. La fédération Go4Circle et la COBEREC ............................................................... 10
I.5. Plans stratégiques vers une économie circulaire dans la RBC ............................................ 10
I.5.1. Le Programme Régional en Économie Circulaire (PREC) ....................................... 11
I.5.2. Le Plan de Gestion des Ressources et des Déchets (PGRD)..................................... 11

v
I.6. Enjeux autour de la gestion des déchets encombrants : le cas de la Région de Bruxelles-
Capitale ............................................................................................................................................ 11
I.6.1. Enjeux environnementaux ...................................................................................... 11
I.6.2. Enjeu économique et social .................................................................................... 11
I.6.3. Enjeux territoriaux .................................................................................................. 12
Conclusion chapitre I .............................................................................................................. 12
Chapitre II : Diagnostic du système de gestion des encombrants ménagers ........................................ 14
II.1. Modes de collecte des déchets encombrants ménagers par l’ABP ..................................... 14
II.1.1. Collecte sur rendez-vous par l’ABP ....................................................................... 14
II.1.2. Recypark (Parcs à conteneurs) ............................................................................... 14
II.1.3. Recypark mobile (Appellation ancienne déchèterie mobile) ................................... 15
II.2.Composition des déchets encombrants ménagers collectés par l’ABP ................................ 15
II.3. Estimation de la qualité des déchets encombrants collectés par l’ABP .............................. 20
II.4. Type de collaboration entre l’ABP avec les autres acteurs de gestion des déchets
encombrants ..................................................................................................................................... 22
II.4.1. Au niveau public ................................................................................................... 22
II.4.2. Au niveau privé ..................................................................................................... 22
II.4.3. Les Ménages ......................................................................................................... 23
II.5. Les Limites du système de gestion des déchets encombrants ménagers en région
bruxelloise. ....................................................................................................................................... 24
II.5.1. Limites endogènes, du système de gestion des déchets encombrants ménagers de

l’ABP........................................................................................................................................ 24
II.5.1.1. Limites au niveau de la collecte des déchets encombrants ménagers. ............... 25
II.5.1.2. Paiement des frais supplémentaires ................................................................. 25
II.5.1.3. Hétérogénéité du flux des déchets encombrants ménagers. .............................. 25
II.5.1.4. Exploitation inadéquate du « Recy-K » .......................................................... 26
II.5.2. Limites hexogènes, du système de gestion des déchets encombrants ménagers de

l’ABP........................................................................................................................................ 26
II.5.2.1. Une forte densité de population ...................................................................... 26
vi
II.5.2.2. La structuration urbaine .................................................................................. 27
II.5.2.3. Le critère de qualité des ESS jugé trop sélectif ................................................ 27
II.5.2.4. Obsolescence programmée : Obsolescence Esthétique .................................... 27
II.5.2.5. Manque d’espaces à Bruxelles-Capitale : Nombre réduit de Recypark en RBC27
II.6. Les projets d'amélioration de la collecte des déchets encombrants en faveur de la

réutilisation au sein de l’ABP ............................................................................................................ 28
II.6.1. Collecte préservante et écrémante et création de parc à matière publique .............. 28
II.6.2. Insertion des ASBL d’économies sociales dans ses Recypark ................................ 28
Conclusion chapitre II ............................................................................................................. 29
Chapitre III : Notions d’économie circulaire et Benchmark des pratiques de gestion des déchets
encombrants ménagers dans d’autres régions.................................................................................... 32
III.1. Notion d’économie Circulaire ......................................................................................... 32
III.1.1. Définition du concept d’économie circulaire ........................................................ 32
III.1.2. Composantes et caractéristiques de l’économie circulaire .................................... 33
III.1.3. Lansink : hiérarchie des traitements de déchets..................................................... 35
III.1.4. Pourquoi penser à prolonger la durée de vie des déchets encombrants .................. 36
III.2. Exemple illustrant la gestion des déchets encombrants en modèle circulaire .................... 36
III.2.1. Ressourcerie Namuroise....................................................................................... 36
III.2.2. Recyc’Matelas Europe : Une Solution Pour Le Recyclage Des Matelas ................ 37
Chapitre IV : Comment la Région de Bruxelles-Capitale pourrait-elle améliorer sa gestion des déchets

encombrants ménagers dans un contexte d’économie circulaire ........................................................ 39
IV.1. Propositions d’amélioration de la gestion des encombrants ménagers dans Région de

Bruxelles-Capitale ............................................................................................................................ 39
IV.2. Illustration d’un schéma de l’économie circulaire réalise à l’aide des propositions cites . 44
Conclusion générale .......................................................................................................................... 47
V.1. Récapitulatif et réponse à la problématique ...................................................................... 47
V.2. Limite de l’étude ............................................................................................................. 49
V.3. Quelques perspectives ..................................................................................................... 49
BIBLIOGRAPHIE ..............................................................................................................................b
vii
ANNEXES .........................................................................................................................................g
ANNEXE 1 : Horaire et jours d’ouverture des Recypark ...........................................................g
ANNEXE 2 : Récapitulatif des différents modes de collecte des déchets encombrants par l’ABP
...........................................................................................................................................................h
ANNEXE 3 : Le tableau méthodologique et quantitatif des déchets collectés par l’ABP (fichier
de référence avec la dernière version / mise à jour 2018) ..................................................................... i
ANNEXE 4 : Détails des fractions issus des résultats du tri d’un conteneur d’encombrants
(COMASE, 2017, p.9) ........................................................................................................................ j
ANNEXE 5. Extrapolation sur base des données reçus de l’ABP : 21.586,610 tonnes ................k
ANNEXE 7: Catégories de biens sauvés en 2018 par la Ressourcerie de Woluwe-Saint-Pierre

(Bruxelles Environnement, 2019) ........................................................................................................ l
ANNEXE 8: Les principales boucles d’une économie circulaire - et les points d’intersection
entre les boucles et une économie linéaire industrielle (Stahel, 2010) ................................................ m
ANNEXE 9 : Informations relatives à la Ressourcerie de Namur ............................................. m
ANNEXE 10 : Présentation objets récupérés suite au recyclage de Matelas. Source: Recyc-

Mattresses 2009 photo) .......................................................................................................................n
ANNEXE 11: Retranscriptions mot pour mot des entretiens semi directifs ................................o
GLOSSAIRE ..................................................................................................................................... w
viii
Liste des figures.

Figure 1 : Photo présentant la composition qualitative des déchets encombrants ménagers d’un
camion de collecte dans la RBC. « Photo réalisée par mes soins ». .................................................... 21
Figure 2 : Présentation des types de collaboration qu’entretient l’ABP avec les autres acteurs de
gestions des déchets encombrants dans la RBC ................................................................................. 24
Figure 3 : Objets encombrants collectés par les agents des « Petits Riens » Recypark de
Woluwe-Saint-Pierre. « Photo réalisée par mes soins ». ..................................................................... 29
Figure 4 : Illustration du modèle actuel de gestion des déchets encombrants ménagers par
l’ABP ............................................................................................................................................... 31
Figure 5 : Les 3 domaines et 7 piliers de l’économie circulaire ............................................... 33
Figure 6 : Echelle de Lansink ................................................................................................. 35
Figure 7 : Illustration d’un schéma d’économie circulaire pour la gestion des déchets
encombrants ménagers dans la RBC (Source : inspirée par la fondation Ellen Mar Arthur, 2017) ..... 45
Liste des tableaux.

Tableau 1 : Quantité des déchets encombrants ménagers collectés par l’ABP (2018 année de
référence) ......................................................................................................................................... 16
Tableau 2 : Extrapolation de la composition des déchets encombrants ménagers collectés par
l’ABP : 21 586,610 tonnes ................................................................................................................ 18
Tableau 3 : Exemples du contenu énergétique de certains mobiliers (en kWh/kg) ................... 36
ix
Liste des acronymes.

ABP : Agence de Bruxelles-Propreté
ACV : Analyse de Cycle de Vie
ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
BEP Environnement : Bureau Économique de la Province de Namur
BRUCETRA : Brussels Circular Economy Transition (transition de l’économie circulaire de
Bruxelles)
C2C : « Cradle to Cradle » (Berceau au berceau)
COBEREC : Confédération Belge de la Récupération
DEEE: Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques
DEM: Déchet Encombrants Ménager
ESS : Économie Sociale et Solidaire
IBCG: Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement.
IBSA : Institut Bruxellois de Statistiques et d’Analyse
IGEAT : Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire
ISO: Organisation Internationale de Normalisation
MEDDE : Ministère de l'Écologie, du Développement Durable et de l'Énergie
PAC : Parcs à Conteneurs
PAP: Porte-À-Porte
PGRD: Plan de Gestion des Ressources et des Déchets
PREC: Programme Régional d’Economie Circulaire
RBC: Région de Bruxelles-Capitale
REP: Responsabilité Élargie des Producteurs
UDES: Union des Employeurs de l'Économie Sociale et Solidaire
x
Introduction générale
I.1. Contexte et problématique

En raison de la dynamique de la population et du développement économique, la pression
environnementale en termes de consommation de ressources et de production de déchets est
particulièrement élevée dans les villes (Hoornweg et al, 2013). Au cours de ces dernières décennies,
diverses volontés politiques et actions sociales ont émergé visant à résoudre le problème de gestions
des déchets innombrables de notre environnement quotidien. Pour améliorer les performances locales,
de nombreuses villes se tournent vers les concepts d’économie circulaire. Un examen actuel des
initiatives d’économie circulaire dans le monde a identifié 83 villes qui font la promotion de
l’économie circulaire, mais avec des cibles et des objectifs différents. (Petit-Bois et Leipold, 2018).
La Région de Bruxelles-Capitale est l'une des trois régions administratives de la Belgique. Par
rapport aux autres régions belges, Bruxelles présente une performance de déchets nettement inférieure
aux autres régions en termes de taux de recyclage des matières (Gentil, 2013). Ceci malgré son
programme régional pour une économie circulaire (PREC) instauré en 2016 comprenant un ensemble
de mesures transversales, sectorielles, territoriales et de gouvernance pour soutenir la transition de
l’économie circulaire dans la ville (Zeller et al. 2018).
Suivant cette optique de réduction de déchets, la tentative de traitement d’encombrants par
l’Agence de Bruxelles-propreté (ABP) hors de Bruxelles-Capitale s’oppose au plan d'économie
circulaire (PREC, 2016) qui vise à fermer les cycles des matériaux, à réduire la pression
environnementale et à stimuler les activités économiques locales. L’argument de réduction de la
pollution atmosphérique ne tiendrait pas puisque du fait de sa dispersion par les vents et des processus
physicochimiques auxquels les polluants sont soumis, la pollution atmosphérique n’a pas de frontières
et revêt de nombreux aspects depuis les problèmes au voisinage d’installations polluantes, jusqu’à
l’échelle dite « globale » et planétaire concernée par la hausse des concentrations de gaz à effet de
serre (Elichegaray et AL, 2009).
Par conséquent, le prolongement de la durée de vie des produits est l’un des leviers permettant
d’alléger l’impact environnemental de notre consommation en optimisant l’utilisation des produits,
dans une logique d’économie circulaire (Les avis de l’ADEME et al, 2016).
À Bruxelles-Capitale, les déchets encombrants ménagers collectés par des acteurs publics sont
traités par des entreprises privées, telles que De Meuter, SUEZ, Renewi ou Sita. Ces entreprises
privées exportent des fractions triées sur des sites d'agrément civiques (recyclage, incinération et
décharge, y compris les opérations de prétraitement telles que le tri, le séchage, la séparation) hors de
Bruxelles, (Towa et al, 2018). Cette exportation des déchets ne posait pas d’inconvénient car
l’objectif de la gestion des déchets a pendant très longtemps été de les reléguer au plus loin des villes
(Berdier et Deleuil, 2010). Mais aujourd’hui, cela est un énorme manque à gagner car les déchets
1
représenterait de plus en plus une ressource économique potentielle dont la valorisation pourrait
apporter des bénéfices importants, notamment en termes de création d’emplois (IGEAT, 2011).
Cette étude se focalisera sur la gestion des déchets encombrants managers de l’ABP car elle est
l’organisme public en charge de la collecte des déchets en RBC (Bruxelles Environnement, 2013) et
collecte à elle seule 21586, 61 tonnes de déchets encombrants ménagers par an sur les 42 241 tonnes
de gisement d’encombrants générées par la région (Tableau méthodologique de l’ABP, ANNEXE 3).
Pareillement, nous bâtirons notre intérêt sur l’étape de collecte de la gestion des déchets encombrants
ménagers par l’ABP puisque les autres étapes de gestion des déchets sont réalisées hors de la RBC par
les entreprises privées dont nous avons déjà fait mention. Rappelons en outre que l’ABP collecte
différents types de déchets encombrants tels que les encombrants spécifiques (DEEE, Textile, Métal,
Bois), les déchets encombrants des entreprises, les déchets encombrants issus des produits dangereux
et les encombrants des ménages.
À partir de ce contexte, on s’interroge sur la gestion des déchets encombrants ménagers de la
Région bruxelloise par L’ABP :
- Quelle est la situation en matière de gestion des déchets encombrants ménagers?
- Quels sont des éventuels soucis de gestion des déchets encombrants ménagers?
- Quels sont les potentiels points d’amélioration du système de gestion en place ?
- Comment se passe la gestion des encombrants dans d’autres villes?
- Quelles potentielles solutions pourraient être envisagées afin de rendre le modèle de gestion
plus durable?
L’économie circulaire1, concept structurant aujourd’hui le débat public (Bahers et al, 2017)
autour de l’approvisionnement durable, l’éco-conception, l’écologie industrielle et territoriale,
l’économie de fonctionnalité, la consommation responsable, et l’allongement de la durée d’usage au
travers du réemploi, de la réparation et de la réutilisation des objets pourrait nous éclairer dans
l’élaboration des propositions susceptibles de répondre à nos diverses interrogations.
I.2. Méthodologie générale

Afin de répondre à nos différentes questions de recherche, nous allons procéder à des
observations sur le terrain, des entretiens semi-directifs, à la littérature scientifique et grise, et au
benchmarking ou étalonnage). Ceux-ci permettront d’effectuer une analyse qualitative par thème.
Ce choix méthodologique se justifie par le fait que l’analyse qualitative par thème a deux
fonctions principales : une fonction de repérage et une fonction de documentation (Paillé et
Mucchielli, 2012). Dans ce mémoire, il va permettre de s’imprégner des questions relatives à la
gestion des déchets encombrants ménagers par l’ABP : mode de collecte, type de relation avec les
acteurs, éventuels limites de gestion et les projets d’amélioration du système des déchets encombrants
1
Définition de la notion au chapitre IV
2
ménagers par l’ABP. Il a également permis de prendre connaissance des différents travaux
scientifiques qui ont déjà été effectués au sujet des déchets encombrants. Et aussi des solutions
d’économie circulaire qui pourraient être envisagées afin de rendre le modèle de gestion des
encombrants ménagers de l’ABP plus durable. Concernant la composition des déchets encombrants
et la quantification des flux, nous avons d’abord définir différentes hypothèses avec leurs limites et
ensuite nous allons utiliser les résultats portant sur l’analyse de la composition des déchets
encombrants ménagers en Wallonie (COMASE, 2017) pour extrapoler nos résultats.
Pour conduire notre enquête, nous avons eu recours aux matériels suivants : une fiche
d’interview pré-élaborée, un appareil photo pour les images, un téléphone pour enregistrer les
interviews.
Pour obtenir des données scientifiques et grises sur notre sujet d’étude, nous avons procédé à
des recherches sur les bases de données suivantes : Cible+, Google, Google Scholar, Google Books, et
Cairn.info avec les mots clés détaillés sous le résumé. Nous avons consulté Brussels Statistics (IBSA)
Euroactiv et Eurostat pour les données statistiques. Pour les données complémentaires, nous avons
consulté les sites des différentes institutions (Bruxelles-Propreté, Bruxelles Environnement,
Ressources, etc.).
Afin de mieux saisir les rouages de la collecte, une visite sur le terrain a été faite au mois de
décembre 2019. Au cours de cette visite, nous avons accompagné les agents de l’ABP lors des
collectes sur rendez-vous et visité le Recypark de Woluwe Saint-Pierre. Bien que l’échantillon semble
ne pas être représentatif de la population bruxelloise, il se révèlerait être représentatif de toutes les
parties prenantes en ce qui a trait à la collecte des encombrants ménagers. Dans la même logique, 10
entretiens ont été réalisés auprès des opérateurs en charge de la collecte et la gestion des encombrants
et qui sont repartis de la manière suivante :
 1 Coordinateur du projet d’économie circulaire, Recy-k et cellule d’analyse opérationnelle
(statistiques de l’Agence) de l’ABP. Pour obtenir des informations pratiques sur la gestion des
encombrants ménagers par l’ABP et aussi pour nous informer des projets envisagés par l’agent
pour une transition vers une économie circulaire (M. Olivier Bosteels) ;
 4 Collecteurs de déchets encombrants interviewés dans les rues de Bruxelles-Capitale ;
 1 Habitant de la commune de Woluwe Saint-Pierre venu déposer ses encombrants dans le
conteneur d’encombrant au Recypark de Woluwe Saint-Pierre. Afin d’avoir leurs opinons de la
présence des Petits Riens dans ce Recypark ;
 4 Citoyens bruxellois qui ont fait appel aux services d’enlèvement, présents lors de la collecte.
Les 4 collecteurs sont des collecteurs d’un seul camion benne, interrogés en groupe lors de la
collecte des encombrants ménagers. La discussion s’est organisée autour du guide d’entretien qui
recensait les thématiques de l’étude. Les réponses recueillies ont été discutées à l’unanimité par les 4
agents. Cette approche nous a permis de mettre en évidence des représentations, mais aussi des
3
argumentaires et des difficultés éventuelles dans la réalisation de la collecte des déchets encombrants
ménagers par ceux-ci.
Les 4 citoyens bruxellois, puisqu’ils doivent être présent lors de la collecte sont ceux qui ont
fait appel aux services d’enlèvement. Nous les avons interrogés individuellement afin d’avoir leur avis
sur la quantité des encombrants collectés et la raison qui les pousse à se débarrasser de leur
encombrants. Pour le faire un questionnaire avait déjà été établi et les personnes interrogées devaient
juste faire un choix de réponse et argumenter si possible.
Le guide d’entretien a été élaboré en fonction des particularités de chaque acteur concerné et
abordait les points suivants : la définition du rôle de l’acteur dans la collecte des déchets encombrants
par l’ABP, les modes de collecte, la quantité collectée et la qualité d’encombrants collectés, la
composition des déchets collectés, leurs relations avec les autres acteurs, les infrastructures
disponibles, les enjeux et propositions par rapport à la gestion des déchets encombrants. À titre
informatif, les réponses reçues sont retranscrites en annexe 12.
Concernant le benchmarking, nous avons fait le choix de :
 La Ressourcerie de Namur car c’est un acteur majeur dans la collecte des encombrants avec
29 communes de la Province de Namur à son actif. Il faut rappeler que sa "matière première"
pour ravitailler ses points de ventes est très majoritairement l'encombrant ménage
(RESSOURCES, 2010).
 Le RECYC MATELAS EUROPE créé en 2010 se positionne comme le pionnier français du
recyclage, de la déconstruction et de la valorisation des déchets issus des matelas et des
sommiers usagés (RECYC MATELAS EUROPE, 2010).
4
Chapitre I : Généralités sur les déchets encombrants
I.1. Définitions des déchets encombrants ménagers

Le terme déchet encombrant est sujet à plusieurs définitions. Nous allons non seulement passer
en revue les différentes définitions de déchets encombrants déjà présents dans la littérature selon
chaque acteur (institution publique et privée, fédération, commune) impliqué dans la gestion des
déchets encombrants dans Bruxelles-Capitale, mais nous allons également présenter quelques
exemples de camions de collecte de déchets encombrants dans la RBC.
Bruxelles Environnement définit les déchets encombrants de la manière suivante : « Nous
entendons ici par encombrants les déchets trop volumineux pour entrer dans un sac poubelle ordinaire
et non collectés sélectivement par ailleurs. Beaucoup d’objets de grande taille sont donc exclus de
cette catégorie, puisqu’ils font l’objet d’une collecte sélective par apport à la déchetterie : c’est le cas
des appareils électroménagers, des grands objets en métal ou en bois, des pneus, des déchets inertes de
construction… Par contre, les grands objets en plastique, les tapis, les matelas, les sanitaires, … font
partie de la catégorie « encombrants » (Bruxelles Environnement, 2015). Bruxelles Environnement
inclut dans les encombrants : « Les meubles de maison (matelas, bureau, tapis, etc.), les grands et
petits appareils électroniques (machine à laver, réfrigérateur, fer, aspirateur, etc.), le matériel
informatique et de bureau, autres articles (vélo, piscine, etc.).
Agence de Bruxelles-Propreté définit les déchets encombrants ménagers sur son site officiel
de la manière suivante : « Un encombrant ménager est un déchet qui ne peut être collecté en sacs en
raison de sa nature, de son poids ou de sa dimension et qui n'est pas rattaché à l’habitation » l’ABP
liste l’ensemble des déchets qui entrent dans la catégorie des déchets encombrants :
Les équipements ménagers électriques et électroniques, classés en trois catégories:
 Les luminaires (lampadaire, lampe de bureau, lustre, lanterne, etc.).
 Les meubles et mobilier de décoration (tables, chaises, lits, matelas, sommiers, armoires
démontées, canapés, fauteuils, mobiliers de bureau, commodes, lampadaires, lustres, mobiliers
de jardin, parasols, etc.).
 Les autres objets (vélos, poussettes, landaus, planches à repasser, jouets, articles de cuisine,
articles de sport, etc.).
Puisque les DEEE suivent déjà un circuit de gestion spécifique de traitement notre définition
de l’encombrant visera les autres encombrants ménagers (les meubles et mobilier de décoration, les
autres objets). De plus dans sa rubrique des catégories de déchets collectés dans ses Recypark, l’ABP
répartit spécifiquement le déchet ménager accepté et distingue clairement le déchet considéré comme
encombrant. Les meubles et mobilier de décoration (tables, matelas, fauteuils, tapis...) autres objets
(bois pourri, châssis et volets en plastique, Pyrex, verre vitrocéramique, vitre de feu ouvert...)
5
La fédération RESSOURCES, dans son guide Ressourcerie 2019, définit l’encombrant en

faisant référence aux objets du quotidien qui ne peuvent être éliminés par une collecte sélective déjà
mise en place (PMC, verre…) et qui ne peuvent être, par leur taille (à partir de 40cm/40cm), éliminés
à travers les collectes des déchets ménagers organisées par les communes. Ils ont donc une vision plus
large de ce flux en globalisant le mobilier, les jouets, les articles de brocante, vaisselle, déco et les
livres, l’électroménager (petits et gros électroménagers ou tout appareil électronique ou électrique), le
textile. Cette filière reprend les (vêtements usagés mais aussi le linge de maison, chaussures et
accessoires de mode), le matériel informatique (Guide Ressourcerie, 2019).
L’étude BRUCETRA définit ainsi les déchets encombrants: « Les déchets encombrants
représentent une fraction de déchets en mélanges composée d'éléments volumineux (déchets
généralement collectés dans des parcs de conteneurs ou sur demande). Les flux DEEE, plastiques et
bois sont considérés séparément des déchets encombrants et ne sont donc pas inclus dans la quantité
totale de déchets encombrants. Ici, les déchets encombrants sont principalement composés de meubles
(matelas, bureau, tapis, etc.) et d'autres éléments composites (vélo, piscine, jouets, etc.). (RICHARD et
al, 2018).
Des interviews et de la visite sur le terrain avec les agents de collecte lors de la collecte sur
rendez-vous de L’ ABP, nous avons noté que, les DEEE, les déchets de construction, les gros cartons,
les déchets de jardin, les pots de peintures ou pneus déjantés ne sont pas considérés comme des objets
encombrants. Néanmoins, bien que ces catégories se retrouvent dans les rues de la RBC, elles sont
considérées comme des dépôts clandestins.
I.2. Caractéristiques générales de la Région de Bruxelles-Capitale

Cette partie a pour but de comprendre la caractéristique (type de logement ; taille de la
population. Revenus moyen et comportement) de la cité Bruxelloise afin de nous aider à émettre des
solutions fiables et adaptables au contexte de Bruxelles-Capitale.
La spécificité de la RBC, comparée à la Région flamande, à la Région wallonne ou aux autres
Etats membres est que la Région de Bruxelles-Capitale est une région fortement urbanisée et très
densément peuplée. Elle comptait plus d’un million d’habitants au premier janvier 2018 (1.198.726
habitants) et une densité de population de 7.380 habitants/km.² Les prospections prévoient que pour
2020 la population sera de 1,23 million d’habitants, et la densité de population approximativement de
7.626 habitants/km² (IBSA, 2019).
En 2017, un travailleur occupé à temps plein en Belgique gagnait en moyenne 3.558 euros
brut par mois. Les travailleurs de la Région de Bruxelles-Capitale gagnent 4.174 euros, alors que les
employeurs de Flandre et de Wallonie versent respectivement un salaire de 3.499 euros et 3.308 euros
(Statbel, 2019). Leurs revenus y sont sensiblement plus élevés que dans les deux autres régions.
Sur 16.138 ha, 7.602 ha sont des parcelles bâties, 5.235 ha sont des parcelles non-bâties et
3.301 ha sont des parcelles sont non cadastrées. On observe par ailleurs une densité de 7.361 hab/km²
6
au sein de la RBC. Certaines communes connaissent même une densité qui va du double au triple de
ce chiffre. À cela, il faut ajouter un afflux d’environ 400.000 visiteurs quotidiens, composé de
travailleurs, de touristes, de clients pour le commerce bruxellois, pour les événements culturels, pour
les services de santé… qui consomment et donc produisent des déchets sur le territoire.
L’activité économique bruxelloise est principalement tertiaire. Ce secteur représente 85% des
entreprises et près de 90% de la valeur ajoutée.
I.3 : Législations européennes, belges et bruxelloises relatives aux déchets
I.3.1. Législations européennes

La politique de gestion des déchets de l’Union européenne « Waste Framework Directive
(WFD) » vise à prévenir la création de déchets, la réinsertion des déchets comme source et à
minimiser l’enfouissement comme option. Cette politique établit la hiérarchie de la gestion des
déchets, en premier lieu par la prévention, la préparation pour la réutilisation, le recyclage, la
récupération et la fin de vie (Teigeiro, 2017). La réglementation européenne est construite autour de la
directive 2018/851 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 30 mai 2018 modifiant la
directive 2008/98/CE relative aux déchets. Elle s’accompagne aussi de différentes directives et
règlements tels que la Directive flux spécifiques, la Directive traitement spécifique, le Règlement de
transfert de déchets, le Règlement transport des marchandises dangereuses.
La gestion des déchets couvre toutes les étapes de prise en charge des déchets depuis leur lieu
d’origine jusqu’à leur transformation finale; ce qui implique « la collecte, le transport, la valorisation
et l’élimination des déchets » (Parlement européen, 2008). Concernant la législation européenne,
l’application du droit en matière de déchets varie en fonction des niveaux de pouvoir. Les États
membres de l’Union Européenne ont l’obligation de transposer les directives européennes dans leur
droit interne. En vertu du principe de primauté, le droit européen l’emporte toujours sur le droit
national. En d’autres termes, les dispositions de droit national contraires aux règles de droit européen
ne peuvent être appliquées. Cependant, l’article 191 du Traité sur le fonctionnement de l’Union
européenne permet aux États membres de développer des mesures de protection renforcées (dans leur
droit interne) pour imposer des objectifs supérieurs aux objectifs européens en matière de gestion des
déchets.
I-3.2. La politique nationale et régionale belge

La politique environnementale belge est sous la tutelle du Ministère de l'Énergie, de
l'Environnement et du Développement durable. Compte tenu du découpage institutionnel des
compétences en Belgique, l’environnement, dans une certaine mesure et les déchets en particulier sont
des compétences régionalisées tandis que les normes de mise sur le marché des produits sont du
ressort du fédéral, ainsi que la gestion des déchets nucléaires. Une concertation entre les différents
7
niveaux de pouvoir est donc nécessaire pour activer certains leviers utiles à la mise en œuvre des
politiques régionales (PGDR, 2018).
Le gouvernement fédéral a présenté le 27 octobre 2016 une feuille de route en économie
circulaire (ECON-CIRC, 2018). Ce document rassemble 21 mesures à mettre en œuvre avant la fin
2019, allant du développement de modèles économiques innovants favorisant l’éco-conception, au
soutien à la réparation, en passant par une meilleure garantie des produits pour les consommateurs.
Cette feuille de route constitue la contribution de l’Etat fédéral à l’économie circulaire en Belgique,
parallèlement aux politiques régionales parmi lesquelles le Programme Régional en Economie
Circulaire (PREC) de la Région de Bruxelles-Capitale (PGDR, 2018).
I-3.3. Législations spécifiques aux déchets encombrants

Au niveau européen, la Commission a établi une liste européenne de l’ensemble des déchets, le
code EURAL, classifiant ceux-ci selon l’activité ou le secteur qui les a produits et en précisant la
nature du déchet (dangereux, municipaux). Chaque type de déchet dispose d’un code EURAL à 6
chiffres. Celui qui est attribué aux déchets encombrants est le code 20 03 07 (Décision de la
Commission du 18 décembre 2014 modifiant la décision 2000/532/CE établissant la liste des déchets,
conformément à la directive 2008/98/CE du Parlement européen et du Conseil, J.O.U.E., L 370).
Au niveau bruxellois, la législation spécifique aux déchets encombrants se concentre surtout
sur la collecte des encombrants. Celle-ci est définie au sein des articles 5 et 8 du Règlement de la
Région de Bruxelles-Capitale du 19 décembre 2008 relatif à l’enlèvement par collecte des
immondices. L’article 5 dispose que : « Bruxelles-Propreté procède, sur demande, à l’enlèvement des
déblais et des objets encombrants ménagers visés à l’article 8, 5° ». Nous n’avons pas trouvé de
législation spécifique concernant le traitement des déchets encombrants. De ce fait, on applique aux
déchets encombrants la « hiérarchie des modes de traitement des déchets » instaurée par la Directive-
cadre 2008/98/CE.
I-4. Paysage des acteurs en charge de la gestion des déchets en Région de Bruxelles-
Capitale
Dans cette partie, nous allons davantage étudier l’Agence de Bruxelles Propreté qui, en plus
d’être l’organisme officiel de collecte et de traitement des déchets encombrants dans la RBC, est le
site de notre étude.
I.4.1. Présentation de Bruxelles-Propreté

L'Agence Bruxelles-Propreté (ABP) est l’organisme public principal de la collecte des déchets
en Région bruxelloise. Ses activités comprennent essentiellement la collecte des déchets ménagers et
le traitement des certains types de déchets ménagers. L’ABP collecte également les déchets
comparables aux déchets ménagers qui sont produits par des acteurs économiques divers tels que
8
commerçants, indépendants, sociétés et les associations sans but lucratif pour autant qu’ils aient
conclu un contrat commercial2 avec l'Agence Bruxelles-Propreté (Bruxelles Environnement, 2008)
l’autre partie étant assurée par des opérateurs privés.
C’est un organisme para-régional de type A3, crée par l'Ordonnance du 19 juillet 1990. Il est
placé sous l'autorité directe de Monsieur Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de
Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l’Environnement, de l’Energie et de la
Démocratie participative. Il y a lieu de rappeler que le directeur général de Bruxelles-Propreté est
Monsieur Vincent Jumeau (ABP, 2017).
Sa mission est de garantir que la ville soit plus saine à travers nos actions de collectes et de
traitement des déchets, de nettoiement et de pédagogie.
Depuis 2013, Bruxelles-Propreté s'est engagé à respecter la norme ISO 14001 qui se focalise sur
le respect de l'environnement.
Le projet Recy-K porté par l’Agence Bruxelles-Propreté est une Plateforme de l’économie
circulaire et de l’économie sociale, spécialisée dans la réutilisation, la réparation, le réemploi et le
recyclage de déchets/ressources ainsi que dans la formation et la réinsertion socio-professionnelle
(Bruxelles Environnement, 2018).
I.4.2. Bruxelles Environnement

Bruxelles Environnement (BE) est l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement et
de l’Énergie (IBGE), créé en 1989 et qui est placé sous la tutelle de la Ministre de l’Environnement, en
la personne de madame Céline Frémault. En effet, au sein de la compétence Environnement, on
retrouve les compétences liées aux déchets. La compétence des agents de Bruxelles Environnement
s'étend sur l'ensemble de la Région de Bruxelles-Capitale, En favorisant le respect de la législation,
Bruxelles Environnement, de par ses actions de l'inspectorat contribuent à un développement durable
de la Région de Bruxelles-Capitale et à un cadre de vie agréable pour ses habitants (Bruxelles
Environnement, 2018).
I.4.3. Les communes

La loi communale attribue aux Communes une large compétence en matière de propreté
publique et fait de celles-ci 19 acteurs à part entière sur le territoire régional. Cette compétence
comprend notamment les activités suivantes sur les voiries communales: balayage, curage d'avaloirs,
vidange des corbeilles urbaines, enlèvement des versages sauvages, des graffitis, des déjections
2
Les commerçants, les indépendants, les sociétés et les ASBL ont l'obligation de conclure un contrat
commercial avec l'Agence Bruxelles Propreté ou avec un opérateur privé agréé par elle, pour l'enlèvement des
déchets produits par leurs activités.
3
Organismes de type A sont soumis au contrôle hiérarchique d'un membre du gouvernement qui exerce le
pouvoir de gestion
9
canines, etc. Certaines administrations communales bruxelloises proposent également des collectes
d'encombrants et/ou disposent de parcs à conteneurs.
I.4.4. Les entreprises industrielles privées

À Bruxelles, il existe plusieurs entreprises industrielles privées qui s’occupent d’une partie de la
collecte et du traitement des déchets encombrants. Elles font majoritairement du recyclage et de la
valorisation énergétique pour le traitement des déchets encombrants. Précisons qu’à Bruxelles, il
n’existe pas d’organismes publics en charge du traitement des déchets encombrants ménagers.
I.4.5. Les acteurs informels

Le réseau des acteurs informels se constitue principalement de brocanteurs et de chiffonniers.
Ils ont un rôle important dans la collecte des déchets encombrants qui deviendront des objets de
seconde main. (IGEAT, 2011).
I.4.6. La fédération Ressources et ASBL

RESSOURCES est la fédération des entreprises d’économie sociale actives dans la réduction
des déchets par la récupération, la réemploi/réutilisation et la valorisation des ressources. Elle agit
pour assurer le développement et la professionnalisation de ses membres en améliorant leur visibilité
et leur cohésion, en les représentants auprès des instances extérieures.
La fédération ou aussi appelée réseau RESSOURCES se compose de 63 ASBL d’entreprises
d’économie sociale et solidaire (ESS) de membres en Wallonie et à Bruxelles. Parmi ces 63 ESS, le
Région de Bruxelles-Capitale compte 6 organismes ESS en charge de la collecte, le tri, la réparation,
le recyclage et la vente des produits auxquels ils redonnent vie. Nous pouvons citer: Convivial,
l'Armée du Salut, la Poudrière ASBL, les Petits Riens, Oxfam Solidarité, et le Centre d’entraide de
Jette.
I.4.7. La fédération Go4Circle et la COBEREC

Une partie des entreprises privées est rassemblée au sein de la COBEREC (confédération des
entreprises belges actives dans la récupération et le recyclage) et de la fédération GO4CIRCLE
(fédération des entreprises d’économie circulaire) qui ont pour mission de représenter leurs membres
et de développer leur secteur.
I.5. Plans stratégiques vers une économie circulaire dans la RBC

Dans un contexte de transition vers l'économie circulaire génératrice de bénéfices, la région
bruxelloise a adopté deux plans stratégiques : Le Programme Régional en Économie circulaire
(PREC) et le Plan de Gestion des Ressources et des Déchets (PGRD).
10
I.5.1. Le Programme Régional en Économie Circulaire (PREC)

Il est également connu sous le nom de Be Circular, et est piloté par Bruxelles Environnement,
Hub Brussels, Innoviris, et l’Agence Bruxelles Propreté. Le Programme Régional en Economie
Circulaire a été adopté par le Gouvernement le 10 mars 2016. Il est co-piloté par les Ministre de
l’Environnement et de l’Economie et la Secrétaire d’Etat en charge de la Propreté publique et de la
Recherche scientifique (PGRD, 2018). Le Programme Régional en Économie Circulaire (PREC)
rapproche l'ensemble des acteurs ayant un rôle à jouer dans la transition de l'économie locale : acteurs
publics, entreprises, écoles, universités, etc. Une grande part des mesures qu’il prévoit sont
transversales 4. Elles concernent la construction, la logistique, les déchets et les ressources, le
commerce ou l’alimentation. C’est donc l’ensemble des secteurs-clés de la région qui est mobilisé par
le PREC.
I.5.2. Le Plan de Gestion des Ressources et des Déchets (PGRD)

En 2018, le Plan Déchets devient le 15 novembre 2018 le Gouvernement de la Région de
Bruxelles Capitale a adopté le Plan de Gestion des Ressources et Déchets pour la période de 2019-
2023. Ce plan a pour mission de déterminer les grands axes de la politique de gestion et de prévention
des déchets de la Région. (ABP, 2018). Mais d’abord, le Plan met légalement en œuvre la politique
régionale des déchets.
I.6. Enjeux autour de la gestion des déchets encombrants : le cas de la Région de

Bruxelles-Capitale
Ici, nous allons traiter des différents enjeux que recouvre la gestion des flux présents au sein des
déchets encombrants.
I.6.1. Enjeux environnementaux

Dans le cas des installations de stockage de déchets ménagers et assimilés, les sources de
dangers potentiels viennent des émissions de polluants vers les eaux de surface et des fuites
éventuelles vers les eaux souterraines, des rejets atmosphériques, du bruit, des odeurs, de l’envol des
déchets, des micro-organismes ou de la présence d’animaux. C’est principalement la toxicité à long
terme, due aux expositions à faibles doses de divers polluants, qui est porteuse d’enjeux de santé
publique importants (L’Environnement en Poitou-Charentes, 2016).
I.6.2. Enjeu économique et social

Selon une étude de la Commission européenne publiée, le 13 janvier 2012 la mise en œuvre
intégrale de la législation de l'UE sur les déchets permettrait d'économiser 72 milliards d'euros par an,
4
La mesure transversale se rapporte à la mesure d'un phénomène sur une période de temps donnée assez
courte, souvent l'année civile.
11
d'augmenter le chiffre d'affaires annuel du secteur UE de la gestion et du recyclage des déchets de 42

milliards d'euros et de créer plus de 400 000 emplois d'ici 2020.
I.6.3. Enjeux territoriaux

De par sa petite superficie (161 km²) et son caractère très urbanisé, la Région bruxelloise doit
faire appel aux Régions et pays voisins pour la mise en décharge des résidus de déchets et pour le
traitement de déchets spécifiques (ABP, 2012). Ces problèmes de mobilité et de manque d’espace
viennent entraver la mise en œuvre d’une politique efficace de traitement des déchets.
Conclusion chapitre I
Cette partie nous a permis de comprendre les multiples dimensions de gestion des déchets
encombrants ménagers dans la RBC. Pour commencer, nous avons fait le point sur sa définition
différente en fonction des acteurs dans le domaine de la gestion des déchets encombrants. On retiendra
qu’au sein de l’ABP, le déchet encombrant ménager se définit comme «un déchet qui ne peut être
collecté en sacs en raison de sa nature, de son poids ou de sa dimension et qui n'est pas rattaché à
l’habitation ». La définition englobe une grande variété de déchets, généralement de grandes
dimensions et constituée de matériaux hétérogènes. Néanmoins, en retranchant de cette liste les
déchets spécifique (DEEE, les déchets de construction ou de rénovation, les produits et emballages
chimique le métal et les bois) qui ont un circuit de gestion précis, la définition recouvre une variété
moins grande de déchets. Ainsi, pour notre étude, nous allons considérer la définition de l’ABP, en
excluant juste les déchets spécifiques. Notons que, une définition stricte basée sur la composition sera
toujours difficile à respecter, car pendant la collecte sur le terrain, les déchets encombrants sont la
plupart de temps mélangés. (Figure 1)
Ensuite, nous avons présentés la spécificité de la RBC, comparée aux autres Régions belges. En
effet, Bruxelles-Capitale est fortement urbanisée et très densément peuplée avec une mixité de
populations. L’activité économique relève en grande majorité du secteur tertiaire, ce qui explique que
le revenu moyen mensuel soit plus élevé que dans les deux autres régions.
Puis, nous avons élaboré une vue d’ensemble sur les différentes législations qui encadrent la
gestion des déchets, et plus spécifiquement les déchets encombrants : La réglementation européenne
est construite autour de la directive 2018/851 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du
30 mai 2018 modifiant la directive 2008/98/CE relative aux déchets et les États membres de l’Union
Européenne ont l’obligation de transposer les directives européennes dans leur droit interne.
Au niveau bruxellois, la législation spécifique aux déchets encombrants se concentre surtout sur
la collecte des encombrants, il n’y a pas de législation spécifique au traitement des déchets
encombrants.
Du côté des acteurs en charge de la gestion des déchets encombrants, on a distingué les acteurs
stratégiques (Bruxelles Environnement, Ressources, Go4Circle, COBEREC) des acteurs opérationnels
12
(ABP, entreprises industrielles privées, entreprises et ASBL d’économie sociale et solidaire, acteurs
informels). Ils sont constitués de différents types d’acteurs : des acteurs publics (Bruxelles
Environnement, ABP) et des acteurs privés (Ressources, COBEREC, Go4Circle, entreprises
industrielles privées, entreprises et ASBL d’économie sociale, acteurs informels).
En RBC, la gestion des déchets est planifiée grâce à l’élaboration de plans stratégiques qui sont
principalement le PREC et le PGRD. Le PREC rapproche l'ensemble des acteurs ayant un rôle à jouer
dans la transition de l'économie locale et Le PGRD s’appuie sur une série d’objectifs concernant la
gestion des déchets en RBC.
Enfin nous avons fait mention des enjeux environnementaux, économiques, sociaux, et
territoriaux qui découlent de la gestion des déchets. Les enjeux environnementaux majoritairement liés
à la toxicité à long terme due aux expositions à divers polluants et à l’épuisement des ressources. Les
enjeux socio-économiques se situent au niveau de la création d’emplois dans les filières de
valorisation des déchets et le développement d’une économie circulaire autour des déchets en
opposition au coût financier élevé de traitement des déchets. Les enjeux territoriaux mettent en
évidence l’insuffisance d’espaces disponibles car sa petite superficie (161 km²) et le caractère très
urbanisé de la région freinerait la mise en place des dispositifs de traitement efficace et durable de
l’ensemble du gisement de déchets encombrants en RBC.
13
Chapitre II : Diagnostic du système de gestion des encombrants ménagers
Dans cette partie, nous allons expliquer le fonctionnement du système de gestion des déchets
encombrants ménagers par l’ABP. Nous commencerons successivement par le mode de collecte , la
composition du flux d’encombrant collecté, les types de relations qu’il entretient avec les autres
acteurs de gestion des déchets encombrants dans la RBC, les contraintes qui affecteraient son bon
fonctionnement et ses potentiels projets de gestion circulaire de gestion des déchets encombrants
ménagers. Pour terminer cette partie, nous allons élaborer une illustration du modèle de gestion des
déchets encombrants présent dans la RBC en nous basant sur des informations recueillies. (Figure 4)
II.1. Modes de collecte des déchets encombrants ménagers par l’ABP

L’ABP effectue la collecte sélective qui consiste à mélanger dans les camions bennes ou
conteneurs tous les déchets encombrants ménagers collectés indépendamment de leur nature. Cette
collecte sélective se fait de trois façons. La collecte des dépôts clandestins n’en fait pas partie car leur
présence est souvent incertaine lors des tournées dans les quartiers.
II.1.1. Collecte sur rendez-vous par l’ABP

Il ressort de notre analyse que la collecte sur rendez-vous consiste à émettre un appel
téléphonique au service de l’agence régionale Bruxelles-Propreté pour venir enlever les déchets
encombrants à domicile. Cet enlèvement qui s’opère de porte à porte en utilisant des camions bennes
est gratuit pour un maximum de 3 m³ par ménage, effectué une fois par an. Tout m³ supplémentaire
d'encombrants ménagers est facturé à 27,23 €/m3 TVAC avec une limite de 5m³ maximum. Mais la
quantité minimale pour le déplacement d’un camion est de 1M³. L’intégralité des collectes se fait dans
la matinée ou dans l’après-midi, car depuis 2017, les collectes de nuit ont été supprimées (ABP, 2017).
Les types encombrants ménagers collectés sont (les meubles, les matelas, les tapis, les armoires, les
canapés, la poussette pour enfants…). Les déchets de rénovation et de constructions, les DEEE, les
métaux ne sont pas acceptés lors des collectes. Pendant ladite collecte il est interdit d’entrer dans les
maisons, les déchets doivent être déposés sur le trottoir la veille au soir ou très tôt dans la matinée du
jour de rendez-vous et la présence du propriétaire des déchets est obligatoire lors de la collecte.
II.1.2. Recypark (Parcs à conteneurs)

Bruxelles-Propreté gère le Recypark d’Auderghem et de Woluwe Saint-Pierre en plus des
Recypark régionaux (Nord, Sud et Humanité). Les Recypark Nord, le Recypark Sud et le Recypark
Humanité qui est une extension du Recypark Sud sont accessibles par toute personne domiciliée en
région bruxelloise. En revanche, pour le Recypark d’Auderghem il faut être domicilié dans les
communes d’Auderghem, d’Etterbeek, d’Ixelles ou de Watermael-Boitsfort et pour celui de Woluwe
14
Saint-Pierre il faut être domicilié dans les communes de Woluwe-Saint-Pierre ou y avoir sa seconde
résidence.
Ils sont ouverts toute l’année, sauf les 1er janvier, journée sans voiture, 1er et 11 novembre, 25
décembre. Les horaires sont compris entre 9.00 et 20.15 en fonction des jours de Recypark. (Voir
tableau Annexe 1)
Les modalités pratiques de ces Recypark sont sensiblement pareilles : Déposer un maximum 2
m³ de déchets gratuits toutes catégories confondues, à l’exception des fractions payantes. Il est
demandé de trier préalablement ses déchets par type, de présenter sa carte d'identité à l'entrée,
d’utiliser un véhicule d'un poids total au sol < 3,5t, et de transporter, dans son véhicule uniquement
des déchets destinés au Recypark. Il est également requis de disposer les catégories de déchets de
façon apparente pour vérification et d’assurer soi-même le déchargement des déchets et le versage
dans les conteneurs appropriés. Dans son site l’ABP présente par catégories les objets considérés
comme déchets encombrants notamment, les meubles et mobilier de décoration : tables, chaises, lits,
matelas, sommiers, armoires démontées, canapés, fauteuils, mobilier de bureau, commodes,
lampadaires, lustres, parasols. En plus on y trouve également ces autres objets : vélos, poussettes,
landaus, planches à repasser, jouets, articles de cuisine, articles de sport.
II.1.3. Recypark mobile (Appellation ancienne déchèterie mobile)

A partir des résultats des agents de collecte interrogés, nous pouvons lister les objets connectés
de la manière suivante : les appareils électroménagers, les déchets chimiques ménagers (batteries et
piles, huiles, peinture…), l’immobilier démonté, les pneus usagés, les verres plats sont collectés. Les
déchets qui ne seront pas acceptés sont : tous ceux qui sont habituellement destinés aux sacs blancs,
jaunes, oranges et verts de la collecte normale, tout comme les bonbonnes de gaz, les bouteilles en
verre, les déchets de construction, les pièces de voiture, les substances radioactives et la terre, il s’agit
de campagnes conteneurs organisées par les communes parfois en collaboration avec l’ABP qui durent
généralement entre 1 et 3 jours, une à plusieurs fois par an et le conteneurs est placé temporairement
dans un lieu public où les citoyens de la commune peuvent venir déposer leurs déchets selon les
modalités définies par la commune. Elle a lieu de 9h à 18h dans les différents points de collecte des
communes suivant un calendrier préétabli et envoyé par courrier aux habitants concernés
Après avoir détaillé chaque mode de collecte, nous avons établi un tableau récapitulatif. (Voir
tableau Annexe 2)
II.2.Composition des déchets encombrants ménagers collectés par l’ABP

Le tableau méthodologique et quantitatif des déchets collectés par l’ABP (fichier de référence
avec la dernière version / mise à jour en 2018) (Voir tableau Annexe 3) nous révèle la quantité
d’encombrants ménagers collectés par l’ABP pour une année.
15
Tableau 1 : Quantité des déchets encombrants ménagers collectés par l’ABP (2018 année de
référence)
Encombrants ménagers Quantité en tonnes
collecte par l’ABP uniquement (sur rendez-vous et Recypark) 18 269,120
collecte par les communes et l’ABP (Recypark mobile) 1 660,630
Dépôt clandestins collecte par ABP uniquement 1 656,860
TOTAL 21 586,610
Toutefois, ces données ne nous renseignent pas sur la composition des différents types de
déchets encombrants ménagers. Car comme nous avons déjà mentionné plus haut, les analyses de
composition des déchets volumineux collectés à Bruxelles sont manquantes. Par conséquent, nous
allons proposer une analyse de la composition des déchets encombrants sur la base d’une série
d’hypothèses et de limites en travaillant à partir des données disponibles.
Premièrement, nous supposons que les déchets collectés sur rendez-vous et dans les Recypark
et Recypark mobiles ont la même composition.
Deuxièmement, nous allons utiliser les résultats portant sur l’analyse de la composition des
déchets encombrants ménagers en Wallonie (COMASE, 2017) pour extrapoler les résultats de
l’analyse de la composition des déchets encombrants ménagers de l’ABP. Pour cela, nous allons
commencer par définir le déchet encombrant ménager en Wallonie. Le terme "encombrants ménagers"
recouvre des déchets volumineux qui, de ce fait ne sont pas collectés avec les ordures ménagères. Ils
sont composés d'une fraction métallique -déchets bruns (télévisions, radios, équipements électroniques
divers, …) et blancs (frigos, machines à laver, cuisinières, équipements électriques divers, …) et d'une
fraction combustible (vieux meubles, matelas usés, …). Bien que, les définitions des 2 régions ne sont
pas les mêmes, la définition de l’analyse des encombrants de étude wallonne (COMASE, 2017)
correspond à celle de utilisée pour notre étude car elle n’incluait pas des fractions métalliques et
DEEE, dans ses calculs.
L’étude nous montre les différents facteurs pouvant impacter le tri des déchets encombrants
ménagers et par conséquent sa composition : « l’intercommunale, le type de conteneurs (mixtes,
incinérables, non incinérables), la typologie d’habitat (zones rurale ou urbaine) […] et les revenus des
habitants (revenus faible, moyen, élevé). L’existence de collectes en porte-à-porte (PAP) »
(COMASE, 2017, p. 111).
Dans le but de rendre nos résultats d’extrapolation plus pertinents, nous avons relevé les points
de différence entre notre étude et celle de Wallonie :
- L’étude de Wallonie est basée uniquement sur l’analyse des encombrants des conteneurs;
- Le nombre de conteneurs utilisées pour l’étude est plus élevé (92 conteneurs contre 10
conteneurs encombrants ménagers à RBC) ;
16
- la typologie d’habitat de l’étude est différente car la Wallonie se compose de zones rurales et
urbaines contrairement à la RBC qui est une zone urbaine.
Les conclusions de cette étude concernant la composition des déchets encombrants ménagers en
Wallonie nous indiquent que :
1. La répartition du poids total des encombrants par type d’encombrants calculée à partir des
échantillons, est la suivante. Les 140.976 tonnes d’encombrants collectés en 2014 provenant
de 52. 548 conteneurs sont ventilés en 18.308 conteneurs d’encombrants mixtes (soit 35 % des
conteneurs d’encombrants), 27.440 conteneurs d’encombrants incinérables (soit 52 % des
conteneurs d’encombrants) et 6.800 conteneurs d’encombrants non-incinérables (soit 13% des
conteneurs d’encombrants) ;
2. A partir de l’extrapolation des résultats par intercommunale et par type de conteneur, on
estime que sur les 140.000 tonnes d’encombrants collectés en Wallonie, plus de 50.000 tonnes
(soit 36%) sont des fractions résiduelles c’est-à-dire des déchets « non encombrants »
(déchets) comme par exemple les DEEE, le bois, des métaux, des vêtements ;
3. La composition de la masse des déchets encombrants collectés dans des conteneurs
d’encombrants mixtes et incinérables suit la répartition suivante : 75% en poids correspond
aux fractions W, A, B, D, I, G dont un tiers (soit ± 25%) est issu de la fraction résiduelle (W)
(déchets « non encombrants », la composition exacte de cette fraction n’a pas été identifiée);
4. La composition de la masse des déchets encombrants collectés dans des conteneurs
d’encombrants non incinérables suit la répartition suivante : 80% en poids correspond aux
fractions M, N, O, P, V, dont environ deux tiers (soit ± 53%) sont issus des fractions O
(déchets de plâtre, plaques de Gyproc) et V (Matériaux fins, fracturés lors du versage ou issus
d’un versage illicite). Détails des fractions (Voir tableau Annexe 4). (ibid. p. 111).
Pour notre analyse, nous avons décidé de nous focaliser sur la réutilisation étant donné que
l’objectif de cette analyse permettra de relever les fractions des déchets encombrants ménagers
collectés par l’ABP à exploiter dans un processus d’économie circulaire et aussi il pourra être utilisé
pour convaincre des éventuels acteurs économiques impliqués dans la récupération et dans la vente des
déchets en fin de vie ; d’autant plus vu que la filière de récupération est clairement pourvoyeuse
d’emplois (ECORES, 2017).
Si on extrapole les résultats de cette étude dans le cadre de notre analyse (en tenant compte des
limites exposées et des hypothèses pour l’estimation du gisement des déchets encombrants), on peut
d’une part estimer que plus de 36% de notre estimation du gisement des déchets encombrants collectés
par l’ABP (estimé à 21 586,61 tonnes) est constitué de déchets non-encombrants, ce qui correspond à
environ 7 771,18 tonnes desdits déchets.
D’une part, on peut dire que 87% de ces 21 586,610 tonnes appartiennent au flux des déchets
encombrants de conteneurs incinérables et mixtes soit 18 780,351 tonnes.
17
Dans ces 18,780.351 tonnes, il y a 25% du poids qui sont des fractions résiduelles soit environ 4
695,1 tonnes et 50% qui sont issus des fractions A, B, D, I, G soit environ 9 390,18 tonnes.
L’ensemble représente un total de 18780,351 tonnes dans le gisement des déchets encombrants
de conteneurs incinérables et mixtes. Dans la même logique, on décompte 4 695,1 tonnes de déchets
encombrants résiduels et 9 390,18 tonnes de déchets de catégorie A, B, D, I, G.
D’autre part, on peut dire que 13% de ces 21 586,610 tonnes appartiennent au flux des déchets
encombrants de conteneurs non incinérables soit 2 806,26 tonnes. Dans ces 2 806,26 tonnes, il y a
53% du poids qui est constitué de déchets issus des catégories O et V, soit 1 487,317tonnes.
Soit au total dans le gisement des déchets encombrants non incinérables qui représente 2 806,26
tonnes, on a 1 487,317 tonnes de matériaux fins, fracturés et de déchets de plâtre et des plaques de
Gyproc. Ces résultats sont récapitulés en Annexe 5.
Pour avoir la proportion de chaque catégorie que constituent les déchets encombrants collectés
par l’ABP, nous avons utilisés le résultat de l’extrapolation des déchets encombrants des fractions
échantillonnées pour l’ensemble de la Wallonie : c’est-à-dire calculées à partir des 92 conteneurs de
l’étude sur la Wallonie (COMASE, 2017, p.99). Nous allons exprimer nos résultats en tonne car
d’après M. Olivier Bosteels (Annexe11-4) l’ABP utilise préférentiellement les tonnes pour estimer une
quantité de ses déchets et aussi «pour les opérateurs industrielles, les taux ne veulent rien dire il faut
toujours traduire les taux en tonnes car c’est cela qui permet de savoir les infrastructures qu’on a
besoin, les personnels, les charriots qu’on a besoin etc. »ajoute-il.
Tableau 2 : Extrapolation de la composition des déchets encombrants ménagers collectés par
l’ABP : 21 586,610 tonnes
Fractions5 Dénomination Tonnes
A Fauteuils, canapés, chaises, tabourets, bancs, sommiers 1 666,16
B Matelas, oreillers, couettes, couvertures, coussins de fauteuils ou de 991,610
canapés, etc.
C Meubles d’intérieur : armoires, penderies, étagères, bureaux, tables, 325,844
éléments de cuisine, éléments de salle de bain, etc.
D Articles de décoration et autres objets d’intérieur, à caractère
utilitaire notamment (ex. : stores, coussins à langer) 993,300
E Revêtements de sol : tapis, moquettes, balatum, vinyle, linoléum,
parquets, etc. 1 051,340
F Sanitaire : baignoire, tubs de douche, lavabos, éviers, WC, éléments

218,510
de chauffage
5
Groupes d’objets appartenant à chaque catégorie
18
G Objets en plastique dur : meubles de jardins, jouets, tuyaux en

PVC, etc. 1 629,990
H Outillage et matériel de jardinage non électrique, à l’exception des

objets en plastique dur 28,147
I Articles d’extérieur et de loisirs, à l’exception des objets en

plastique dur : parasols, protections solaires, tapis de plage,
trottinettes, filets de badminton, raquettes de badminton, valises, 933,435
sacs de voyage, lits de voyage, etc.
J Verre plat : vitres, miroirs, plaques en vitrocéramique 74,723

K Châssis avec ou sans vitres 616,010
L Revêtements de toiture 679,711
M Béton cellulaire 389,080
N Éléments d’isolation : laine de verre, laine de roche, panneaux 318,650
rigides, etc.
O Déchets de plâtre, plaques de Gyproc 122,470
P Torchis 126,785
Q Frigolite 60,48
R Films d’emballage en plastique, bâches en plastique (non
634,233
agricoles), etc.
S Câbles, tuyaux (sauf PVC) 59,258
T Bois non admis dans la fraction « bois » : souches, troncs d’arbres
et branches de grand diamètre, bois brûlé, bois pourri, panneaux 392,300
MDF, panneaux Fermacell, etc. ;
U Encombrants n’appartenant à aucune des fractions précitées 31,696
V Matériaux fins, fracturés lors du versage ou issus d’un versage
1 381,778
illicite
W Fraction résiduelle: déchets ne répondant pas à la définition des
7 763,460
déchets encombrants ménagers
L’analyse de ces résultats nous révèles que :

- Les encombrants de type objets ayant des tonnages élevés appartiennent aux fractions (A = 1
666,16, B = 991,610, C = 325,844, D = 993,300, E = 1 051,340, G = 1 629,990, I = 933,435),
19
soit un total de 7591,679 tonnes. Soit 35% des 21 586,610 du total d’encombrants collectés
par l’ABP ;
- Les fractions V = 1 381,778 et W = 7 763,46 tonnes ont aussi des tonnages élevés.
Dans une démarche de réutilisation vers des filières circulaires, ce taux 35,18 % des types
d’objet (A, B, C, D, E, G, I) est significatif si on prend en compte que la moyenne du réutilisable sur
une collecte globale d’encombrants est 24% (Ressources, 2017 p 34). En outre, d’après l’extrapolation
des résultats suite à l’analyse de la composition des déchets encombrants de la Wallonie, ces types
d’objets des fractions (A, B, C, D, E, G, I, et W) appartiennent à la fraction du Réemploi- réutilisation
et les encombrants de type d’objet (G, O, V, P, R) à la fraction Recyclage selon l’échelle de Lansink
(COMASSE, 2017, p109).
- Les encombrants de type objets (K = 616,01, L = 679,711, M = 389,08, N = 318,65, O =
122,47, P = 126,785, R = 634,233 soit un total de 2 886,939 tonnes équivaut à 13% ne sont
pas des fractions de déchets encombrants ménagers. Néanmoins, leur présence est tolérés par
les sociétés de traitement jusqu’à un certain seuil, D’ailleurs M. Olivier Bosteels explique que,
« par exemple pour un certain taux de pollution, ils offrent une certaine marge pour les flux
qui ne correspondent pas, mais lorsque cela est supérieur, il facture » (Bosteels, 2020,
Annexe11-4).
Etant donné que nos résultats sont fondés sur les résultats d’une extrapolation pour les
conteneurs d’encombrants ménagers faites en Wallonie qui est une zone rurale et urbaine, il y a lieu
d’être prudent quant aux résultats des tests statistiques et des extrapolations. Néanmoins, même si ces
déchets encombrants ménagers sont considérés comme étant du « rebut6 » (ibid). Cette étude nous
renseigne sur le tonnage des matériaux réutilisables dans le cadre de la valorisation matière 7 par
exemple.
II.3. Estimation de la qualité des déchets encombrants collectés par l’ABP

Concernant la qualité des objets collectés, nous nous sommes basés sur l’étude réalisée par la
Ressource en 2017 « La nature et la part du réutilisable » qui propose la validation des critères de
réutilisabilité, les critères objectifs qui permettent à l'évaluateur de déterminer si un produit ou un
matériau est réutilisable ou non sont suggestifs. La règle fondamentale est que les déchets récoltés ou
apportés soient réutilisables par une autre personne. C’est-à-dire l'objet doit avoir un « bon état »
général : il ne doit pas être cassé, pas (trop) sale, pas (trop) abîmé et doit être complet. De plus, pour
6
Ce qu'il y a de plus mauvais (dans un ensemble).
7
La valorisation matière se définit par l’utilisation de déchets en substitution à d’autres matières ou
substances. Néanmoins, la valorisation matière exclut toute forme de valorisation énergétique et du retraitement
en matières destinées à servir de combustible (ADEME, 2020).
20
assurer son future en tant que objet de seconde main, il doit être facilement réparable, pas dangereux
et pas tâché.
Voici quelques exemples de ce qui n’est pas réutilisable : Matelas sales ; Vaisselle cassée
(cassé, fendu ou avec des éclats) ; Livres abîmés par l’humidité ; Salons au bois abîmé ; Salons dont
le tissu est déchiré ou tâché ; Armoires démontées avec pièces manquantes ; Déchets dangereux de
ménages (Ressource, 2017).
Dans le cadre de notre étude, nous avons sélectionné certaines images d’un camion de collecte
des déchets encombrants ménagers du 21/12/2019. Ces images nous présentent de manière générale
l’état des déchets encombrants ménagers à la collecte.
Figure 1 : Photo présentant la composition qualitative des déchets encombrants ménagers d’un
camion de collecte dans la RBC. « Photo réalisée par mes soins ».
21
II.4. Type de collaboration entre l’ABP avec les autres acteurs de gestion des déchets
encombrants
Dans cette partie, nous allons analyser les relations entre l’ABP et les différents acteurs en
charge de la gestion des déchets encombrants en RBC
II.4.1. Au niveau public

Avec Bruxelles Environnement il y a une étroite collaboration, nous sommes le collecteur, le
gestionnaire public des déchets ménagers et Bruxelles Environnement est en charge de la politique,
c’est-à-dire la réglementation. En effet, étant donné que ce sont les deux acteurs publics impliqués
dans la gestion des déchets, ils collaborent ensemble dans plusieurs projets et stratégies de gestion des
déchets à l’échelle régionale. Nous pouvons citer en guise d’illustration, Bruxelles Environnement
dispose aisément des données de l’ABP pour effectuer la traçabilité des déchets 8 et aussi pour évaluer
les quantités de déchets municipaux. Bruxelles Environnement joue aussi un rôle de contrôle du
respect des normes de collecte par l’ABP.
Avec les communes, l’ABP agit sur la coordination des actions avec les Communes, entre les
Communes, et avec tout acteur ayant ou pouvant avoir une influence sur la propreté de l'espace public.
(Plan Propreté, 2012). De ce fait, il se peut que certains déchets de commune soient traités par
Bruxelles-Propreté, à la demande de ces communes. Nous avons pour exemple, les Recypark
d’Auderghem et de Woluwe Saint-Pierre qui sont géré par Bruxelles-Propreté. Notons aussi que c’est
chaque commune qui a la charge de collectionner les déchets encombrants clandestins se trouvant sur
son territoire. Néanmoins, l’ABP en tant que acteur régional public à la responsabilité de rendre la
région propre d’où le fait de récupérer certains déchets encombrants ménagers clandestins à leur
passage.
II.4.2. Au niveau privé

Dans le cadre de la gestion des déchets encombrants, l’Agence de Bruxelles-Propreté ne dispose
pas d’infrastructures propres pour le traitement de ce type de déchets. Les encombrants ménagers sont
collectés soit par les filières de l’économie sociale pour le réemploi la réutilisation ou le recyclage,
soit par l’agence pour être acheminés vers des entreprises industrielles privées avec lesquelles elle
collabore.
L’ABP collabore avec l’ESS à travers « différents partenariats déchets » (Bosteels, 2020,
Annexe11-4). Concernant la gestion des déchets encombrants nous avons pour exemple la présence
des Petits Riens au sein du Recypark de Woluwe Saint-Pierre en vue de donner une seconde vie aux
déchets spécifiques. En collaborant avec le réseau Ressources, l’ABP signe des partenariats qui
8
La traçabilité des déchets consiste à responsabiliser les entreprises sur les conditions dans lesquelles
leurs déchets sont collectés, transportés et recyclés.
22
octroient le droit à certaines ASBL d’ESS tels que • Convivial • L'Armée du Salut • La Poudrière
ASBL • Les Petits Riens • Oxfam Solidarité • Repair Together • Centre d’entraide de Jette, de
collecter des encombrants à domicile sur rendez-vous. En outre, à partir du projet Recy-k, l’ABP a
mis en place un partenariat avec l’ESS pour leur donner accès aux gisements. «Ces rapports sont
bénéfiques en thème de valeur ajouté environnementale et création d’emplois» (ibid). Ne disposant
pas sur son territoire une filiale de traitement des déchets encombrants. Après la collecte, tous les
déchets encombrants sont acheminés vers des entreprises privées spécialisées dans le recyclage et la
valorisation de ces types de déchets) telles que De Meuter, 1. Renewi Belgium (Shanks, Van
Gansewinkel & Véolia) 2. Suez (anciennement Sita) 3. De Meuter ». Pour ce qui est des relations de
l’ABP avec les entreprises industrielles privées « acquéreurs » (ibid), il s’agit essentiellement de
relations contractuelles de type fournisseur à client (exécution d’un marché public) avec un manque
d’information de la part de entreprises privées car l’ABP ne saurait dire avec exactitude à combien de
% ils réalisent le recyclage.
II.4.3. Les Ménages

Dans un processus de gestion des déchets encombrants de ménage, l’action des ménages est un
pilier important en termes de gestion des déchets car ce sont les ménages qui apportent les déchets
encombrants dans les différents sites de collecte de l'ABP. Outre ces tâches pratiques de collecte
effectuée par l’ABP, L’Agence Bruxelles-Propreté met également sur pied des campagnes de
prévention et de sensibilisation en matière de déchets, de recyclage et de propreté publique. Ces
campagnes permettent d’informer de manière récurrente de l’existence des différents parcs à
conteneurs régionaux et communaux, de leur situation géographique, des services qu’ils offrent et
également des autres services (collectes d'encombrants à domicile, collectes mobiles de déchets
chimiques, …). En plus de sa politique d’information et de stimulation, l’Agence de Bruxelles-
Propreté sanctionne par des amendes lourdes les actes de malpropreté de certains habitants. Par
exemple, les sacs sortis en dehors des horaires prévus pour la collecte entraînent des amendes
administratives de 50-75 euros (ABP, 2017). Enfin, les habitants apprécient ou relèvent des
manquements des actions de propreté de l’ABP. En effet, lorsque des déchets encombrants ménagers
clandestins ne sont pas collectés, certains habitants appellent le service de communication de l’ABP
pour signaler le fait.
23
Légende
Les rectangles en bleu = Autres
acteurs actifs dans les gestions des DEM.
Les flèches interrompues= types de
relations avec les autres acteurs.
Les traits fins = quelques fonctions de
chaque acteurs.
Figure 2 : Présentation des types de collaboration qu’entretient l’ABP avec les autres acteurs de
gestions des déchets encombrants dans la RBC
Le mécanisme de gestion des déchets encombrants par l’ABP dans la Région de Bruxelles-
Propreté fait face à plusieurs limites.
II.5. Les Limites du système de gestion des déchets encombrants ménagers en région
bruxelloise.
Les déchets encombrants ménagers connaissent des limites endogènes et exogènes
II.5.1. Limites endogènes, du système de gestion des déchets encombrants ménagers de

l’ABP.
Au niveau des limites endogènes, il existe quelques aspects sous-adjacents sur lesquels nous
avons jugé nécessaire de nous y pencher.
24
II.5.1.1. Limites au niveau de la collecte des déchets encombrants ménagers.
L’ABP effectue la collecte sélective pour chaque flux de déchets. Cependant, cette technique de
collecte des déchets encombrants ménagers ne permet pas de conserver la qualité du matériau de
récupération car tous les déchets collectés sont mélangés dans les camions ou dans les conteneurs.
Aussi, les agents de collecte interrogés soulignent la restriction d’entrer dans les maisons comme un
problème pour les plus âgés et les personnes malades qui sont incapables de déposer leur objet sur le
trottoir. En outre, ils mentionnent aussi le dépôt des déchets la veille comme un problème majeur de
la collecte car certains voisins viennent y déposer leur encombrant au-dessus des leurs.
Les habitants interrogés dénoncent le «retrait de 3m3 comme petit » et d’autres ont une
mauvaise conception des 3 mètres cubes (1mX1mX1m) et déposent le plus souvent 9 m3. Cette
incompréhension génère des disputes dans quelques rares cas.
Concernant les collectes via les Recypark, nous notons que les conteneurs ne sont pas couverts.
De la sorte, les déchets sont exposés aux intempéries qui peuvent dégrader la qualité du matériau qui
le constitue. (Voir photo Annexes 6). En plus, pour certains n’ayant pas de moyen de locomotion, il
devient difficile pour eux de se rendre au Recypark. Par ailleurs, dans les Recypark c’est le
propriétaire qui doit trier et déposer ses déchets encombrants dans les conteneurs, ce qui est déjà une
limite de la collecte car nous savons que les objets encombrants sont majoritairement volumineux et
difficiles à transporter. Ces contraintes de tri et de dépôt pourraient encourager des dépôts clandestins
car le public ne veut pas toujours trier, estimant que se déplacer jusqu'au parc à conteneur nécessite
déjà beaucoup d'efforts (ARCADIS, 2011).
II.5.1.2. Paiement des frais supplémentaires
Nous avons vu qu’au-delà de 3m3 pour les collectes sur rendez-vous, le surplus est facturé à
27,23 €/m3 TVAC avec une limite de 5m3 maximum par an et 3,03 € TVAC /pièce pour la majorité
des fractions payantes dans les Recypark. Cependant, certains Bruxellois interrogés jugent le prix du
supplément à payer trop élevé. « C’est sans doute la raison pour laquelle certains voisins viennent en
pleine nuit déposer leurs déchets sur ceux déjà présents dans les rues ou causer des dépôts
clandestins », explique une bruxelloise interrogée (Annexe11-3). Par contre le paiement des frais
supplémentaires dans les Recypark pour déposer les encombrants ménagers ne représenterai pas une
limite à son bon fonctionnement car les populations peuvent venir tous les jours avec leur 2m3 pour se
débarrasser de leurs déchets encombrants ménagers.
II.5.1.3. Hétérogénéité du flux des déchets encombrants ménagers.
Richard et al, en 2018 soulignait déjà l'hétérogénéité du flux des déchets encombrants ménagers
comme un problème à la valorisation des objets qui sont collectés. Puisqu’ils ne sont pas collectés
séparément en fonction de leur réutilisation, mais focalisés plus sur le recyclage de matière, une
25
grande partie est par conséquent incinérée. Ce constat a tout son sens vu tous les éléments qui
définissent les déchets encombrants et de plus notre analyse sur la composition des déchets
encombrants ménagers aidant, révèle à nos yeux le caractère hétérogène de ce flux.
II.5.1.4. Exploitation inadéquate du « Recy-K »
Le Recy-K est une plateforme de l’économie circulaire et de l’économie sociale, spécialisée

dans la réutilisation, la réparation, le réemploi et le recyclage de déchets/ressources ainsi que dans la
formation et la réinsertion socio-professionnelle. L’objectif de l’ABP est de récupérer les
encombrants, les électroménagers, les ordinateurs, les vieux meubles… laissés dans les déchetteries
pour les conduire dans les sociétés présentes sur le site. À l’heure actuelle, quatre sociétés sont
installées dans le Recy-K. Il s’agit de : CF2D : pour la réparation, démantèlement et vente de petits
électroménagers ; Micromarchés : pour l’inclusion et l’innovation sociale, la gestion et l’animation
d’espaces permettant l’implantation et le développement d’activités innovantes ; MicroFactory :
FabLab, atelier de fabrication partagé ; atelier de formation ; Kantine du canal : Cafeteria d’entreprise,
cantine publique, ateliers. Cependant, puisque le Recy-k est orienté déchet ; pour développer une
économie circulaire des déchets, on peut donc s’interroger sur la nature des entreprises qui doivent être
installées dans le site de Recy-K. De plus, ces entreprises n’occupent qu’un faible espace des 5.000
m2 de la surface totale du Recy-k. En conséquence, il y a encore trop d’espaces exploitables.
II.5.2. Limites hexogènes, du système de gestion des déchets encombrants ménagers de

l’ABP
Plusieurs points attestent les limites hexogènes.
II.5.2.1. Une forte densité de population
Bruxelles-Capitale présente les caractéristiques d’une grande ville comme nous l’avons déjà
mentionné plus haut. La densité de sa population a l’avantage de permettre une meilleure organisation
des collectes à domicile (Bruxelles Environnement, 2010). Par contre, le manque d’espace dans les
logements est une contrainte par rapport aux possibilités de séparation et de stockage des déchets qui
augmentent les fréquences de collecte. Cette fréquence de collecte croissante est affectée par les
embouteillages caractéristiques des grandes métropoles ce qui a pour conséquence le retard dans les
rendez-vous de collecte. D’ailleurs les agents de collectes renchérissent l’idée en affirment que « le
trafic routier est une contrainte, souvent nous pouvons faire 30 minutes surplace et cela contrariés
certains puisqu’on n’arrive plus à respecter l’heure du rendez-vous» (Annexe12-1).
26
II.5.2.2. La structuration urbaine
À Bruxelles-Capitale, les rues communales diffèrent des rues régionales. Pour ce qui est de la
collecte des déchets, l’ABP collecte principalement sur les rues régionales et les communes
s’occupent des rues communales. De ce fait, les agents de collecte de l’ABP collectent juste les
déchets encombrants ménagers se trouvant sur les rues régionales, exception faite de communes qui
ont confiées leur rue à l’ABP. « Comme les collectes ne se font pas dans les mêmes horaire voire les
mêmes jours, certaines rues de quartiers restent sales après notre passage » nous expliquent les
agents de collecte sur rendez-vous (Ibid).
II.5.2.3. Le critère de qualité des ESS jugé trop sélectif
La qualité d’objets encombrants ménagers collectés par les ESS dans la RBC est considérée
comme une limite car les habitants interrogés jugent leurs critères de qualité très sélective. L’un d’eux
soutient que « lorsque vous faites appel aux entreprises de seconde main, vous n’êtes pas sûr qu’ils
voudront bien de vos encombrants ménagers » (Annexe11-3).
II.5.2.4. Obsolescence programmée : Obsolescence Esthétique
L’obsolescence esthétique se distingue des autres formes d’obsolescence programmée :

puisqu’elle n’est pas due à une pratique technique ou technologique pour raccourcir la durée de vie des
produits ni même due à une date de péremption, elle est due à la psychologie des consommateurs. Il
s’agit d’une obsolescence subjective. Les consommateurs trouvent quelque chose de vieux ou démodé
et ils décident de se remettre à la mode. La particularité de cette forme d’obsolescence programmée est
qu’elle intervient avant la mort du produit, avant sa panne. Le produit est jeté alors qu’il est encore
fonctionnel (Centre européen de la consommation, 2007). En effet, certains déchets encombrants
ménagers abandonnés par leur propriétaire ne présentent aucun signe de détérioration (Figure 2).
D’ailleurs une habitante interrogée affirme « je me débarrasse de ce matelas bien qu’il soit en « bon
état » car je voudrais m’offrir le nouveau modèle actuel en boutique». À travers de cette attitude du
consommateur, nous comprenons l’impact et le grand rôle que l’obsolescence esthétique joue
également dans ce flux (Annexe11-3).
II.5.2.5. Manque d’espaces à Bruxelles-Capitale : Nombre réduit de Recypark en RBC
Entre 2015 et 2025, selon les projections démographiques publiées par le Bureau fédéral du
Plan (BfP) et Statistics Belgium (Bureau fédéral du Plan, Statistics Belgium, 2016), la Région de
Bruxelles-Capitale connaîtra une croissance de sa population de plus de 101 000 individus, soit de 10
000 habitants par an (LES CAHIERS DE L’IBSA, 2016). Par conséquent, dans ce contexte linéaire,
des déchets encombrants ménagers augmenteront en volume. Cette corrélation positive entre ces deux
variables (population et déchets encombrants) implique qu’il faut avoir un espace disponible.
27
Seulement, nous avons vu au premier chapitre que Bruxelles-Capitale avait un territoire réduit par
rapport aux autres régions belges. Effectivement, l’objectif du 4ème plan déchet en 2010 visait à la
création d’un PAC à moins de 3 km pour chaque habitant de la Région. Actuellement, on dénombre
juste 9 communes des19 de la RBC qui ont un Recypark de la RBC. D’ ailleurs, le rapport de l’IGEAT
de 2011 nous expliquait déjà que : « les quantités de déchets encombrants clandestins collectés sont
élevées lorsqu’il existe peu ou pas d’infrastructure et/ou de service de collecte » (IGEAT, 2011).
II.6. Les projets d'amélioration de la collecte des déchets encombrants en faveur de la

réutilisation au sein de l’ABP
II.6.1. Collecte préservante et écrémante et création de parc à matière publique

L’ABP est bel et bien consciente de la limite de la collecte sélective. Il envisageait entreprendre
des collectes préservantes et écrémantes. Mais après plusieurs investigations sur le sujet,
l’implémentation de ce type de collecte ne correspondrait pas à la qualité de l’objet collecté « puis que
les objets de « bonne qualité» aboutissent en grande majorité dans les collectes sociales » affirme M.
Olivier Bosteels (Bosteels, 2020, Annexe 11-4). En revanche, l’ABP a pour projet de créer un « parc à
matière régional » pour la récupération des matériaux et donner une nouvelle vie aux matériaux. (re-
manufacturation).
II.6.2. Insertion des ASBL d’économies sociales dans ses Recypark

En plus du parc à matière, L’ABP envisage l’insertion des ASBL d’économies sociales et
solidaires dans ses nouveaux Recypark dès leur ouverture et aussi placer ses conteneurs sous des
hangars car à l’heure actuelle comme nous pouvons l’observer à l’Annexe 6, Les objets sont exposés
aux intempéries ce qui pourrait accentuer leur dégradation. Ce projet est sans aucun doute animé par
le bilan positif de récupération des encombrants en « bon état » par les Petits Riens présents au
Recypark de Woluwe Saint-Pierre. Effectivement, après seulement 11 mois d’expérimentation, le
projet d’insertion des Petits Riens a permis de donner une seconde vie à 120 tonnes d’objets (des
Meubles, vaisselle, livres, jouets, vêtements, petits ou gros électroménagers en « bon état », et aussi
d’offrir de l’emploi à 4 personnes (Bruxelles Environnement, 2019) (Annexe 7). La figure nous
présente la qualité d’objets encombrants collectés par les agents des « Petits Riens ». Ces derniers
affirment collecter des objets encombrants, surtout ménagers, en « bon état » pouvant être réutilisés
directement dans leur point de vente à Bruxelles-Capitale.
28
Figure 3 : Objets encombrants collectés par les agents des « Petits Riens » Recypark de
Woluwe-Saint-Pierre. « Photo réalisée par mes soins ».
Conclusion chapitre II
Pour cette première partie de notre chapitre consacrée à un diagnostic du système de gestion des
encombrants ménagers par l’ABP, nous avons mis en exergue les multiples dimensions de la gestion
des déchets encombrants ménagers effectués par l’ABP, notamment :
Le mode de collecte. Nous avons distingués 3 modes de collecte des encombrants ménagers
effectués par l’ABP qui sont : la collecte sur rendez-vous, les Recypark et les Recypark mobiles. La
collecte sur rendez-vous consiste à téléphoner au service de collecte de l’ABP, pour retrait gratuit
d’un maximum de 3 m³ par ménage, une fois par an, grâce à un camion de collecte. Concernant les
Recypark, les modalités pratiques sont sensiblement pareilles c’est-à-dire déposer dans un conteneur
un maximum 2 m³ de déchets gratuits par jour et présenter votre carte d'identité à l'entrée. Pour ce qui
est des Recypark mobiles, il s’agit des conteneurs placés temporairement dans un lieu public où les
citoyens de la commune peuvent venir déposer leur 2m3 de déchets encombrants entre 1 et 5 jours. Ce
mode de collecte est initié par les communes en collaboration avec l’ABP. Il est intéressant de noter
que ces 3 modes de collecte ne sont ni préservante ni écrémante, car chaque mode de collecte consiste
à mélanger des déchets encombrants ménagers collectés. Conséquence, cela ne permet pas leur
réemploi et réduit la qualité du gisement collecté.
Les données reçues de l’agence nous apprennent que, l’ABP collecte près de 21 586,610 tonnes
de déchets encombrants ménagers réparties en 18 269,120 tonnes via les retraits sur rendez-vous et
Recypark, puis 1 660,630 tonnes via les Recypark mobiles et enfin 1656,860 tonnes via les dépôts
clandestins (2018, année de Référence).
29
Pour analyser la composition de l’ensemble des déchets encombrants collectés, nous avons
réalisé une extrapolation de la composition des déchets encombrants de la RBC sur la base d’une étude
réalisée par le COMASE sur la Wallonie car ces données étaient inexistantes en RBC. Notre analyse
nous révèle que :
- Les types d’objets majoritaires appartiennent aux fractions A = 1 666,16 tonnes (fauteuils,
canapés, chaises, tabourets, bancs, sommiers) , B = 991.610 tonnes (matelas, oreillers,
couettes, couvertures, coussins de fauteuils ou de canapés), D = 993,300 tonnes (articles de
décoration et autres objets d’intérieur), E = 1 051,340 tonnes (revêtements de sol : tapis,
moquettes, G = 1 629,990 tonnes: (objets en plastique dur : meubles de jardins, jouets), I =
933,435tonnes (articles d’extérieur et de loisirs, à l’exception des objets en plastique dur) soit
un total de 7 591,679 tonnes sur 21 586,610 tonnes et représentent 50% déchets encombrants
incinérables et mixtes
- Les type objets appartenant aux fractions K = 616,01 tonnes, L = 679,711 t, M = 389,08 t, N =
318,65 tonnes, O = 122,47 t, P = 126,785 tonnes, R = 634,233 tonnes, soit un total de 2
886,939 tonnes équivaut à 13%.ne sont pas des fractions de déchets encombrants.
- La fraction résiduelle W = 7 763,46 t et la fraction des matériaux fins, fracturés lors du
versage ou issus d’un versage illicite V= 1381,778 ont aussi des tonnages élevés.
En outre, d’après l’extrapolation des résultats suite à l’analyse de la composition des déchets
encombrants sur la Wallonie, p109, ces types objets (A, B, C, D, E, G, I, V et W) = 16 736,917 tonnes
appartiennent à la fraction du Réemploi- réutilisation et les encombrants de type d’objet (G, O, V, P,
R) à la fraction Recyclage selon l’échelle de Lansink.
Nous avons également établi les différentes relations que l’ABP entretient avec les autres
acteurs de gestion des déchets encombrants. Nous pouvons remarquer que de manière générale, il y a
une tendance à développer des synergies entre les communes et les entreprises et ASBL d’économie
sociale, notamment sous la forme de « projets intégrés » par contre, avec les entreprises privées de
traitement des déchets encombrants il s’agit essentiellement de relations contractuelles de type
fournisseur à client pour exécution d’un marché public. Avec les ménagers, la collaboration est
participative par les appels à projet, la sensibilisation et le respect des consignes de collecte.
Ensuite nous avons fait mention des éléments constituant des freins à l’amélioration de la
gestion des déchets encombrants tels que : les contraintes au niveau de la collecte, les frais
supplémentaires jugés trop élevés pour certains, l’exploitation inadéquate du « Recy-K, la
structuration urbaine, le critère de qualité des ESS jugé trop sélectif, le manque d’espaces à
Bruxelles-Capitale avec pour conséquence le nombre réduit de Recypark en RBC, et enfin
l’obsolescence programmée (esthétique).
Enfin nous avons énuméré quelques projets au sein de l’ABP en vue d'améliorer sa gestion des
déchets encombrants. Concernant la mise sur pied de la collecte préservante et écrémante l’agence
30
envisage avant tout de répertorier des entreprises privées qui voudraient bien valoriser ces déchets
étant donné le coût élevé des collectes préservante en terme d’infrastructure. Aussi, l’ABP envisage
aussi l’insertion des ASBL d’économies sociales dans ses Recypark compte tenu du bilan positif que
dégage le Recypark de Woluwe Saint-Pierre en ce qui a trait à la récupération des encombrants en
« bon état » par les Petits Riens.
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Légende
Couleurs
Rouge= producteur de déchets
Vert= acteurs de collecte des DEM
Bleu= commerce de seconde main
Jaune= Entreprises privées (De Meuter, Sita, Suez,
Renewi)
Orange et grise =Etapes de traitement des DEM
Flèches rouges= trajets de déchets des ménages aux
collecteurs de la RBC
Hors du territoire Flèches vertes = trajets des DEM vers les entreprises
bruxellois privées
Flèches oranges = distribution dans les différents
points de vente
Flèche violette= Achat par les ménages
Flèches bleu=étape de traitement
Figure 4 : Illustration du modèle actuel de gestion des déchets encombrants ménagers par l’ABP
31
Chapitre III : Notions d’économie circulaire et Benchmark des pratiques de

gestion des déchets encombrants ménagers dans d’autres régions.
Dans cette partie, nous allons, à partir de la documentation disponible, définir la notion
d’économie circulaire tout en relevant ses avantages. Puis, nous allons présenter deux cas d’activités
économiques pouvant potentiellement servir d’exemples à suivre pour améliorer la gestion des
déchets encombrants collectés à l’échelle de Bruxelles-Capitale.
III.1. Notion d’économie Circulaire
III.1.1. Définition du concept d’économie circulaire

Comme tous les nouveaux concepts, « l’économie circulaire » fait l’objet de multiples
définitions provenant d’organes officiels publics ou privés ainsi que de scientifiques ou
d’entrepreneurs (Kircherr et al, 2017). Pour notre étude, nous avons choisi de retenir une définition
large de l’économie circulaire, celle du Programme régional en économie circulaire (PREC), elle-
même adaptée d’un rapport de l’Agence française de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
(ADEME). L’économie circulaire est donc un système économique d’échange et de production qui, «
à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de
l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être
des individus» (ADEME, 2014).
À l’échelle bruxelloise, cela implique de transformer la structure économique actuelle pour lui
substituer une économie faible en carbone, créatrice d’emplois locaux et productrice de valeur ajoutée
pour les habitants tout en respectant leur environnement et leur cadre de vie (BERLIN et HANANE,
2019). Ce concept d’économie circulaire, né dans les années 70, s'oppose donc au modèle économique
linéaire traditionnel caractérisé par l’enchaînement :"prélever-fabriquer-consommer-jeter"(ibid.). En
effet, dans une économie circulaire, on adopte une logique de “boucle”, où l’on recherche la création
de valeur positive à chaque étape en évitant le gaspillage des ressources tout en assurant la satisfaction
du consommateur. Cette « nouvelle » économie basée sur le cycle prône donc la réutilisation d’objets
et/ou leur recyclage : les déchets se transforment en matière première. Ce point de vue, illustré par
l’expression« Cradle to Cradle » (littéralement du berceau au berceau), est un concept imaginé par
l’architecte designer William McDonough et le chimiste allemand Michael Braungart, deux
personnalités de l’écologie industrielle (ADEME, 2014). À la base de cette idée se trouve un principe
commun à tous les écosystèmes naturels : les déchets des uns sont les nutriments des autres, et vice
versa : d’où l’idée d’une boucle. La logique économique des boucles en économie circulaire est
caractérisée par un certain nombre de principes qui n'existent pas dans une économie industrielle
linéaire.
32
 Le temps, c'est de l'argent ! Une durée de vie plus longue d’un produit réduit les coûts globaux du
cycle de vie ;
 Les boucles n'ont ni début ni fin! Un concept économique de «Valeur de conservation» pour
mesurer l’efficacité de la gestion des actifs physiques reste à développer ;
 Plus la boucle est petite, plus elle est rentable! L'efficacité de ces boucles est grandement
améliorée en les gardant aussi petites que possible. (Stahel, 2010) (Voir figure Annexe 8).
III.1.2. Composantes et caractéristiques de l’économie circulaire

De manière générale, l’économie circulaire se développe autour de 3 domaines et 7 piliers
fondamentaux.
Figure 5 : Les 3 domaines et 7 piliers de l’économie circulaire

Source : ADEME, (2014)
 L’approvisionnement durable (extraction/exploitation et achats durables) concerne le mode

d’exploitation/extraction des ressources visant une exploitation efficace des ressources en
limitant les rebuts d’exploitation et l’impact sur l’environnement.
 L’éco-conception est visée, dès la conception d’un procédé, d’un bien ou d’un service. Il
prend en compte l’ensemble du cycle de vie en minimisant les impacts environnementaux.
 L’écologie industrielle et territoriale, dénommée aussi symbiose industrielle, constitue un
mode d’organisation interentreprises par des échanges de flux ou une mutualisation de
33
besoins. Pilier de l'économie circulaire, l'écologie industrielle et territoriale vise à optimiser

les ressources sur un territoire, via une approche systémique qui s'inspire du fonctionnement
des écosystèmes naturels.
 L’économie de la fonctionnalité privilégie l’usage à la possession et tend à vendre des
services liés aux produits plutôt que les produits eux-mêmes.
 La consommation responsable conduit l’acheteur, qu’il soit acteur économique (privé ou
public) ou citoyen consommateur, à effectuer son choix en prenant en compte les impacts
environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie du produit.
 L'allongement de la durée d’usage par le consommateur conduit au recours à la réparation, à
la vente ou au don d’occasion, ou à l’achat d’occasion dans le cadre du réemploi ou de la
réutilisation ;
 Le recyclage vise à utiliser les matières premières issues de déchets (ibid.).
Au niveau de la RBC, le gouvernement bruxellois par le PREC a fait le choix de travailler sur
les trois grands axes de l’économie circulaire : l’offre liée aux déchets ressources, la demande et la
gestion des besoins, ainsi qu’une composante transversale de gouvernance et d’approche territoriale
(PGDR, 2018).
Une économie circulaire se caractérise par un changement systémique9 dans divers niveau
sociétal, selon la fondation Ellen MacArthur 10 elle se caractérise par :
 La fin de la notion de déchets. Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. Il s’agit
également de concevoir des produits qui seront un jour déconstruits ou réaffectés à un autre
usage ;
 La résilience à travers la diversité. Il s’agit de multiplier les collaborations, de repenser la
société (et l’entreprise) selon les notions de modularité, de connexions, de coopérations
innovantes afin de résister au mieux aux incertitudes physiques et politiques. Mais il faut
trouver un équilibre entre d’une part, un système financièrement efficace, mais fragile par
manque de diversité et, d’autre part, un système très résilient qui gaspille son énergie à
développer des interconnexions et des synergies indispensables pour résister aux chocs.
 Appréhender la société en tant que système. La gouvernance doit penser chaque élément de
notre société par rapport au contexte social et environnemental dans lequel il se trouve.
(BERLIN et HANANE, 2019)
9
Le Changement Systémique est un processus qui favorise le changement structurel de tout un système
(pour nous, un projet, une action, la société…) en se centrant sur la relation et l’interaction de ses différentes
parties
10
La fondation Ellen MacArthur est une organisation influente sur la scène internationale militant depuis
2010 auprès des dirigeants d’entreprises, des gouvernements et du monde académique pour un passage à
l’économie circulaire.
34
III.1.3. Lansink : hiérarchie des traitements de déchets

L’objectif dans une économie circulaire est de conserver le plus longtemps possible la valeur de
la matière. C’est pourquoi le principe de l’échelle de traitement des déchets de Lansink a été proposé
par Ad Lansink en 1979 aux Pays-Bas. En 2008, ce concept a accédé à un statut encore plus important
puisqu’il a été traduit dans une norme légale, à savoir la hiérarchie des déchets décrite à l’article 4 de
la directive européenne 2008/98/CE relative aux déchets (Plan wallon des déchets, 2011).
Conformément à cette pyramide de Lansink, les mesures à prendre au niveau des différents
traitements sont les suivantes :
• 1. La diminution des quantités de déchets ;
• 2. La diminution de la dangerosité potentielle de déchets ;
• 3. L’augmentation de la réutilisation ;
• 4. L’augmentation du recyclage ;
• 5. L’augmentation de la proportion de déchets valorisés autrement qu’au travers de la
réutilisation et le recyclage ;
• 6. L’amélioration des propriétés physico-chimiques des déchets ;
•7. La Diminution de la proportion des déchets éliminés.
Figure 6 : Echelle de Lansink

Source : Bruxelles Environnement, (2017)
Toutes les autorités publiques et tous les acteurs privés en Europe doivent se référer à la
directive quand ils sont responsables de la production ou de la prise en charge potentielle de déchets.
35
III.1.4. Pourquoi penser à prolonger la durée de vie des déchets encombrants

Indéniablement, la réutilisation donne l'occasion de réaliser des économies financières
substantielles et puis, elle permet de réduire la pollution et de conserver la matière et l'énergie
nécessaires au processus de fabrication et de recyclage des articles. Par exemple, pour produire une
table en bois laqué, il faut 8 kWh par kilo, soit l'énergie nécessaire pour faire fonctionner une lampe
économique de 15 W pendant 22 jours. La production de biens demande une quantité de matières et
d'énergie très importante, qui représente parfois des années de consommation de matière ou d'énergie
du produit fini (pensons aux électroménagers, par exemple). Cette raison est suffisante pour prêter une
attention particulière à nos choix de consommation (Eco conso, 2007).
Voici quelques exemples du contenu énergétique (énergie grise ou cachée) de certains mobiliers
(en kWh/kg) :
Tableau 3 : Exemples du contenu énergétique de certains mobiliers (en kWh/kg)
Source : Eco conso, (2007)
Table En bois laqué 8

En bois aggloméré, pieds en acier 22
Lit Avec matelas à ressorts 17
Futon Coton, 90 x 200 cm 44
III.2. Exemple illustrant la gestion des déchets encombrants en modèle circulaire

Pour mener à bien notre réflexion d’amélioration de la gestion des déchets encombrants
ménagers à Bruxelles, cette partie s’est appuyée sur la documentation des cas d’entreprises
spécialisés dans le recyclage des meubles et mobiliers ménagers pouvant potentiellement servir
d’exemples à suivre.
Précédemment, on a pu voir qu’il n’y avait aucun recyclage dans la Région. En effet, le
traitement de la totalité du flux est exporté à l’extérieur de la RBC. Ainsi, dans ce chapitre, on
s’interroge sur une potentielle amélioration de la collecte et des traitements à l’échelle de Bruxelles-
Capitale.
III.2.1. Ressourcerie Namuroise

La Ressourcerie namuroise est une société coopérative à responsabilité limitée et à finalité
sociale créée en avril 2007. L'entreprise utilise le concept du recyclage Québécois qui a pour objectif
de récolter les encombrants déposés par les Namurois devant leur porte et de les valoriser au travers de
points de vente. Le mode de valorisation privilégié pour les objets collectés est la remise sur le marché
en tant qu’objet de seconde main.
36
En février 2017, une relation « in house » entre la Ressourcerie namuroise et le BEP

Environnement s’est concrétisée. Elle consiste à faire appel au service de collecte de BEP
Environnement et ceux-ci, après avoir pris les coordonnées de l’habitant, les transfère à la
Ressourcerie de Namur qui se chargera de collecter des objets encombrants, qu’ils soient réutilisables
ou pas. Ainsi, les prestations de collecte des encombrants sont répercutées aux communes par BEP
Environnement, sous la forme d’appels de fonds, comme pour les autres missions confiées à
l’intercommunale par la commune (collecte des déchets ménagers). Sur cette base, la population
bénéficie gratuitement d’un service de collecte de ses encombrants à domicile et cette relation avait
pour but d’augmenter le taux de collecte de la Ressourcerie de Namur (Ressourcerie namuroise,
2019).
La Ressourcerie de Namur se différencie des autres Ressourceries car elle collecte tous les
déchets encombrants en bon et en mauvais état puis le tout est trié lors du déchargement dans un hall
industriel à Namur. Après la collecte, rien n'est broyé ni la mise en décharge. Les objets en « bon
état » sont nettoyés, certains nécessitent d’être remis en état avant d’être vendus dans ses magasins.
Les objets tels que le métal, le bois, le verre sont recyclés. Résultat : Seulement 20 % de vos déchets
sont incinérés, 70% sont recyclés et 10 % sont revendus et réutilisés (Commune de Doische, 2020).
En plus de son système de collecte différent, la Ressourcerie de Namur s’est doté d’un atelier de
menuiserie, La Fabrik, équipé d’une cabine d’aérogommage11 et d’un mobilier éco-design sur mesure
et aménagements d’espaces12.
Pour la valorisation d’objets encombrants en plus-value, la Ressourcerie namuroise possède le
réseau de BOUTIK pour la vente des objets et du mobilier remis en parfait état. Sa démarche de
qualité est reconnue par le label RECUP. Il possède un service de communication stratégique (une
charte graphique qui met en avant le R de la Ressourcerie namuroise; Le site internet
www.laressourcerie.be; les pages Facebook ; un shooting photos) et les événements tels que le
déstockage où tout est vendu à 2€ le kilo (Ressourcerie namuroise, 2019). Forte de ces dispositifs
managériaux, la Ressourcerie namuroise a pu donner en 2018 une seconde vie à 3721 tonnes de
déchets encombrants collectés auprès de 19 460 clients (Informations relatives à la Ressourcerie
namuroise en Annexe 9).
III.2.2. Recyc’Matelas Europe : Une Solution Pour Le Recyclage Des Matelas

Depuis 2010, l’entreprise française Recyc’Matelas Europe s’inspire du savoir-faire de
Recyc’Matelas Canadien, et offre une alternative à l’enfouissement des matelas (et sommiers) en
France. Cette société valorise 92% des matériaux récupérés en isolant chaque composant : métal
(48%), polyester et polyuréthane (26%), feutre (7%), bois (5%), coton (3%). Environ 5% ne sont pas
11
Une cabine d’aérogommage permet de nettoyer les meubles de leur vernis ou peinture grâce à un
procédé naturel qui n’altère pas le mobilier et qui peut être réutilisé plusieurs fois.
12
Pour réaliser des meubles en métissant des bois de plusieurs origines
37
recyclables. Contrairement à la filière canadienne qui enfouit les pièces de bois, celles-ci sont
transformées en combustible pour les centrales de Biomasse (Recyclage récupération, 2010). L’enjeu
ici est d’utiliser les matériaux de recyclages dans les applications concrètes telles que l’habillage
automobile, les futons, le tapis sport, les matériaux d’isolation ou dans les processus de fabrication de
nouveaux matelas (Turlan, 2013). Pour ce faire, le démantèlement des matelas se déroule sur deux
lignes de traitement, avec l’une adaptée aux matelas à ressors et une autre à ceux en mousse et en
latex. La partie métallique est broyée et la mousse et le textile sont découpés puis pressés. Une fois
isolés, les différents matériaux sont généralement traités par d’autres entreprises en Europe.
Concernant le textile, cette fraction est effilochée et transformée en feutre ; le produit fini devient ainsi
matière première secondaire réutilisée en tant qu’isolant ou par le secteur automobile (Scarantino,
2013). L’annexe 10 nous présente les matériaux récupérés suite au recyclage de Matelas par
Recyc’Matelas Europe.
38
Chapitre IV : Comment la Région de Bruxelles-Capitale pourrait-elle

améliorer sa gestion des déchets encombrants ménagers dans un contexte
d’économie circulaire
IV.1. Propositions d’amélioration de la gestion des encombrants ménagers dans Région

de Bruxelles-Capitale
Suivant nos objectifs d’amélioration de la gestion des déchets encombrants ménagers en vue
d’obtenir des avantages substantiels sur les plans environnemental, économique et social, et
d’accélérer la transition vers une économie circulaire, nous allons proposer quelques idées inspirées de
l’économie circulaire pour répondre aux contraintes constatées lors de notre diagnostic du système de
gestion des encombrants ménagers déjà mis en place l’ABP.
Concernant la collecte, l’ABP devrait pouvoir conserver ses 3 modes de collecte d’encombrants
ménagers puisqu’ils permettent d’offrir un panel de service au citoyen des objets par types d’objets
et de capter une grande part des déchets encombrants ménagers réutilisables comme matière première
tout en réduisant les effets nocifs de l'incinération des déchets (Bruxelles Environnement , 2010).
Cependant, il peut améliorer chaque type de collecte afin de les rendre plus efficients : afin
d’améliorer sa collecte sur rendez-vous, l’ABP pourrait décider de réaliser des collectes séparées. En
effet, la collecte séparée est basée sur le tri à la source par les particuliers (ADEME et al, 2018).
Puisqu’elle tient compte de qualité de l’objet afin de séparer les potentiellement réutilisables des
potentiellement non-réutilisables. De la sorte, l’idée serait qu’à chaque lieu de collecte, les agents de
collectes puissent séparer les objets réutilisables et ne doivent collecter que les objets non-réutilisables.
Ces agents vont envoyer les coordonnées du lieu à l’équipe de collecte des objets réutilisables qui
viendront les récupérer de manière préservante. L’Union européenne fait mention de la collecte
séparée dans la DIRECTIVE (UE) 2018/851 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du
30 mai 2018 modifiant la directive 2008/98/CE relative aux déchets, « la collecte séparée pourrait
être organisée sous la forme d’une collecte à domicile, de systèmes de dépôt et de réception ou
d’autres modalités de collecte. Bien que l’obligation de collecter séparément les déchets requière que
les déchets soient conservés séparément en fonction de leur type et de leur nature, il devrait être
possible de collecter certains types de déchets ensemble, à condition que cela n’empêche pas un
recyclage de qualité élevée ou d’autres types de valorisation des déchets, conformément à la
hiérarchie des déchets ».
Le dépôt des encombrants dans les Recypark et les moyens de locomotion de certains sont les
principales limites des Recypark. À cet effet, nous proposons la mise en place dans les autres
Recypark des agents de collecte qui pourront aider les personnes qui se trouvent dans l’incapacité de
soulever leurs objets volumineux. À titre illustratif nous pouvons prendre l’exemple du Recypark de
Woluwe-Saint-Pierre qui le pratique déjà car dès le projet de création du Recypark l’ABP avait
39
associé les CPAS de Woluwe-Saint-Pierre et Woluwe-Saint-Lambert (Bruxelles Environnement,

2019).
Une telle initiative pourra permettre d’offrir de l'emploi pour des personnes peu qualifiées et de
proposer des activités valorisantes à des personnes handicapées. Effectivement, l’emploi des
personnes en situation de handicap se renforcent progressivement depuis une trentaine d’années.
L’enjeu d’une telle démarche répond aussi et avant tout à un engagement sociétal en faveur de la
diversité, de l’égalité des chances et de la lutte contre les discriminations (UDES, 2019).
Certains habitants interrogés ont émis des doléances. Ils sollicitent que de la quantité
d’encombrants autorisée par habitant soit augmenter d’une part, et que le prix du supplément de m3
collecté soit réduit d’autres part, Cette perception ne cadre pas avec notre point de vue dans la mesure
où celle-ci pourra conduire à valoriser l’organisation du service d’enlèvement au détriment
d’incitations à la limitation des flux, ce qui engendrera comme conséquence l’augmenter les quantités
à traiter (L’union sociale pour l’habitat, 2009).
Dans une logique d’économie circulaire nous exhortons la RBC à motiver des campagnes de
sensibilisation adéquates auprès de la population pour encourager le Réemploi, la Réparation et la
Réutilisation qui passent pour être les 3 « piliers » de l’économie circulaire visant à faire durer les
produits ou leurs composants (APESA, 2015) et, au de-delà encourager des campagnes d’obsolescence
écologique qui amènent la population à se sentir de plus en plus concernée par l’impact
environnemental de ses activités et à chercher à la diminuer. En procédant de cette façon, la population
pourra faire des économies (finances et ressources). L’idée ici est de contrer l’obsolescence ressentie
car elle donne l’impression que notre mobilier est vieux ou plus à la mode.
L’analyse de la composition des déchets collectés par l’ABP nous a révélé le tonnage des
fractions par type d’objets collectés par l’ABP :
A = 1 666,16 tonnes (fauteuils, canapés, chaises, tabourets, bancs, sommiers) ;
B = 991,610 tonnes (matelas, oreillers, couettes, couvertures, coussins de fauteuils ou de
canapés) ;
D= 993,300 tonnes (articles de décoration et autres objets d’intérieur) ;
E = 1 051,340 tonnes (revêtements de sol : tapis, moquettes) ;
G = 1 629,990 tonnes: (objets en plastique dur : meubles de jardins, jouets) ;
I = 933,435tonnes (articles d’extérieur et de loisirs, à l’exception des objets en plastique dur) ;
W = 7 763,46 tonnes (la fraction résiduelle) ;
V = 1 381,778 tonnes (la fraction des matériaux fins, fracturés lors du versage ou issus d’un
versage illicite)
Tous ces fractions représentent 16 736,917/ 21 586,610 tonnes, et appartiennent à la fraction du
Réemploi- réutilisation.
40
De plus, elle nous apprend également que les fractions A, B, C, D, E, G, I représentent chaque
année 50% (9 390,18 tonnes) des déchets encombrants incinérables et mixtes.
Ces résultats, nous présentent la part importante des ressources réutilisables que nous détruisons
chaque année.
Dans l’optique de réduire le flux des encombrants ménagers collectés et de prévenir le
gaspillage des ressources, l’économie de la fonctionnalité peut être un grand allié. En effet, elle
consiste en la substitution de la vente d’un produit par la vente d’une fonction d’usage – un service.
Selon Walter Stahel (2006), « L'idée sous-jacente au concept est que la valeur d'un produit pour le
consommateur réside dans les bénéfices qu'il retire de son utilisation, et non dans la possession du
produit en question ». Allant dans la même logique, nous pouvons proposer que l’ABP et la RBC
encouragent les entreprises de vente de mobilier ménager neuf ou recyclé de vendre plutôt l’usage
d’un meuble à différentes familles successivement. Ainsi ils pourront proposer ce service à plusieurs
familles.
Nous avons par exemple la solution W-solve, créée aux Pays-Bas qui fait une proposition
complète d’aménagement de bureaux avec leasing du mobilier 13. Le modèle de financement ici est le
suivant : le client paie une charge financière par mois pour bénéficier de l'usage des biens et de leur
maintenance. Le coût mensuel est déterminé par le volume, le prix d'achat, le taux d'intérêt, la durée
du contrat et la valeur résiduelle des produits au terme du contrat. À la fin du contrat de leasing, le
client a 3 options: prolonger le contrat, acheter les meubles à W-solve à la valeur commerciale
résiduelle ou moderniser l'intérieur par un nouveau contrat de leasing (Ecores, 2015).
Toujours dans le but de réduire la quantité de déchet encombrants relayés aux entreprises
privées de traitement des déchets encombrants ménagers, l’ABP peut déléguer la collecte des
encombrants sur rendez-vous de quelques-unes de ses 19 communes à certaines Ressourceries de
seconde main ayant un fort potentiel d’infrastructures de valorisation (parc de dépôt après collecte,
salle de tri, camions de collecte, boutiques..). En effet la signature du projet « in house » entre le BEP
environnement et la Ressourcerie de Namur consistait à déléguer la collecte de certaines de ses
communes à la Ressourcerie namuroise afin d’augmenter la durée de vie des objets tout en réduisant
les quantités d’encombrants ménagers qui vont dans les incinérateurs chaque année.
Dans une approche de symbiose industrielle, l’ABP peut proposer les matériaux récupérés et
conditionnés dans le parc à matière aux entreprises de réparations du mobilier (menuiserie, garnissage
ébéniste, ponçage et vernissage) et qui sont sélectionnés via l’appel à projets « be circular – be
brussels ». Ces nouveaux objets remanufacturés peuvent être distribués aux familles nécessiteuses et
volontaires recensées lors des campagnes initiées par la RBC. De plus, vu la collaboration-
participative qu’il entretient avec les ESS et les Ressources, ces objets mis sur pied pourront être
13
Le leasing mobilier est un contrat de location à durée déterminée, pour le financement de biens
mobiliers (véhicules, matériel de production, matériel de bureau…) dans le cadre d’une activité professionnelle.
41
vendus directement dans les boutiques de secondes mains déjà présents sur Bruxelles-Capital. Citons
par exemple et de manière non exhaustive : Terre, Les Petits Riens, Oxfam Solidarité, Emmaüs (La
Poudrière), l’Armée du Salut, etc. Ces entreprises disposent toutes de leurs points de collecte et des
centres de tri et de traitement, ainsi que de leurs moyens de transport (STRATEC 2018).Ce secteur est
un important levier d’actions dans le cadre d’une économie circulaire de qualité qui privilégie les
circuits courts. (RESSOURCES, 2017).
Enfin, pour éviter le refus de collecte par des ESS lorsqu’ils font appel à leur service de retrait,
les ménages doivent penser au don en ligne. D’ailleurs, s’ils jugent leurs objets réutilisables, ils
peuvent prendre des photos et tester le don à travers une plateforme en ligne comme le Clic Récup de
Ressources14. Aussi, Oxfam utilise le site de 2ememain.be pour le don de mobilier à des particuliers.
Ainsi vous trouverez facilement un potentiel bénéficiaire de votre objet.
En vue d’améliorer la collaboration avec les entreprises privées et de permettre à l’ABP d’avoir
plus d’informations sur le type de traitement de ces encombrants, il convient aux instances supérieures
de la Région de Bruxelles-Capitale de vérifier comment les entreprises de traitement traitent les
déchets encombrants. Bien que le PREC s’intéresse à sensibiliser les commerçants bruxellois à
l’économie circulaire, il y a nécessité de stimuler cette démarche avec d’autres mesures telles que la
sensibilisation, les incitations financières et fiscales, l’instauration de critères « circulaires » dans les
marchés publics. D’ailleurs, dans ce sillage ? Martin Neys, conseiller en éco-conception à l’UCM,
soulignait déjà que : « Les entreprises doivent apprendre à communiquer de façon efficace les efforts
qu’elles déploient pour s’inscrire dans une démarche circulaire. Nous intégrons dorénavant cette
dimension dans nos accompagnements » (BELIN, & HANANE, 2019).
À Bruxelles, le PGRD prévoit de « lutter contre la clandestinité des matelas en mettant en
place lorsque cela est pertinent, tant d’un point de vue économique qu’environnemental, en
concertation les parties prenantes, des systèmes de type REP pour des nouveaux flux, parmi lesquels
les matelas ». Ainsi, dans les perspectives d’amélioration de la gestion des déchets des matelas, nous
suggérons de mettre en place, d’une part, une filière pour la récupération des matelas issus des
ménages, et d’autre part, l’ABP et Bruxelles Environnement doivent collaborer ensemble pour la
création d’une entreprise Recy Matelas Bruxelles.
Le PGRD dans ses objectifs de « Zéro déchets » stipule clairement que : « Bruxelles
Environnement stimulera et expérimentera les pratiques de consommation plus circulaires, par
exemple l’Économie du partage, l’Économie de la fonctionnalité, les Achats durables au sein des
activités professionnelles et recherchera avec les partenaires du PREC des filières de réparation,
réemploi et requalification valorisant ces matières en fin de cycle » (PGRD, 2018). Toutefois, une
14 Une plateforme qui a pour objectif de faciliter le don de biens usagés et l'achat de biens de
réemploi/réutilisation entre les citoyens, pouvoirs publics ou entreprises privées d’une part, et les entreprises
d'économie sociale de l’autre.
42
étude de marché doit préalablement être faite car avant son installation, l’entreprise française à fait une
étude de marché pendant un an le temps de réaliser une étude de faisabilité et de vérifier la viabilité
des débouchés. Cette initiative avait sans doute été copiée au Recyc’Matelas Canada, qui lui, avait
signé un partenariat avec Sleep Country Canada, le plus important détaillant de matelas au pays, pour
la mise sur pied d’un programme caritatif visant à offrir des matelas récupérés à des familles dans le
besoin (Recyclage récupération ; 2010).
Aussi, l’ouverture d’une structure « test » de démantèlement des matelas au sein du Recy-k
peut déjà être entreprise à court terme car le Recy-k n’est pas suffisamment exploité et possède assez
d’espaces vides. En 2016, le député Écolo Arnaud Pinxteren remarquait que : «le vaste et beau site de
5.000 m² est faiblement occupé. Peu de candidats semblent s’être manifestés.... Pourtant, il y a dix
ans, à l’origine, sur la base d’un partenariat inédit entre l’Agence Bruxelles Propreté (ABP) et
l’économie sociale du réemploi, différentes activités étaient envisagées».
Outre l’amélioration de la collecte, le renforcement de la part du réemploi et de la réparation des
déchets encombrants ménagers, l’éco-contribution, appelée également éco-participation, qui est la
contrepartie financière annuelle versée par une entreprise (producteur, distributeur ou importateur) à
un éco-organisme agréé pour la prise en charge de l’élimination des déchets générés par ses activités
en vertu d’une filière de Responsabilité élargie des producteurs (REP) doit être signé. Cela permettra
aux entreprises de distribution de nouveau meubles de financer les acteurs privés disposés à réaliser le
recyclage des déchets encombrants ménagers en fin de vie.
Enfin, l’ABP a pour projet de créer un parc à matières pour la valorisation matière des déchets
encombrants ménagers qu’ils collecteront dorénavant. Nous pensons qu’il est nécessaire au préalable
pour une stratégie économique performante de réaliser :
- Un inventaire des déchets collectés via les trois modes de collecte. Ceci dans l’optique
d’avoir connaissance du tonnage des différentes composantes des déchets encombrants et
aussi d’utiliser ces données pour convaincre davantage les acteurs économiques potentiels ;
- D’élaborer une cartographie d’acteurs de l’économie sociale et les entreprises des secteurs
privés (menuisiers et ébénistes) potentiellement demandeurs des matériaux à valoriser qui
pourront être collectés ;
- De s’inspirer des moyens de communication mis sur pied par la Ressourcerie de Namur afin
de faciliter la compréhension de l’ensemble des activités de la Ressourcerie auprès de nos
différents publics, l’ABP peut faire des campagnes de communication telles que les sites
internet, les pages Facebook, un shooting photo, et une charte graphique en vue
d’accompagner la création de ce parc à matière.
43
IV.2. Illustration d’un schéma de l’économie circulaire réalise à l’aide des propositions
cites
Notre illustration est inspirée par la Fondation Ellen MacArthur et prend en compte ses trois
principes fondamentaux :
 1er principe : Préserver et développer le capital naturel (en contrôlant les stocks de ressources
finies et en équilibrant le flux des ressources renouvelables) ;
 2e principe : Optimiser l’exploitation des ressources (en favorisant la circulation des produits,
des composants et des matériaux à leur meilleur niveau de performance dans le cycle
biologique et technique) ;
 3e principe : Créer les conditions propices au développement d’un système vertueux (en
identifiant et en éliminant les externalités négatives).
En réalité, nous avons fait ce choix car leur schéma répond aux défis auxquels sont exposées les
économies industrielles modernes. Par ailleurs, le modèle circulaire de la Fondation Ellen Mar Arthur
privilégie les boucles courtes puisqu’elles permettant de préserver l’énergie et le travail investis dans
les produits. Il tend à allonger le cycle de vie des produits notamment grâce au réemploi. En plus le
partage permet une utilisation plus intensive des produits (Fondation Ellen MacArthur, 2017)
Nous tenons à préciser qu’il s'agit d’un schéma simplifié et global qui reprend les différentes
propositions d’amélioration de la gestion des déchets encombrants que nous avons analysé plus haut.
Et aussi, les couleurs utilisées respectent l’échelle de Lansink qui hiérarchise les différents traitements
des déchets
44
Gestion des stocks : Encourager les

échanges et le leasing mobilier dans
la RBC PRINCIPE 1
Recyclage PRINCIPE 2
Rénover et
Ré usiner
Réutiliser
Redistribuer
Partager
Maintenir et
prolonger leur
duré de vie
PRINCIPE 3
Ré évaluer la capacité de
l’incinérateur bruxelloise et atténuer
ses externalités négatives
Figure 7 : Illustration d’un schéma d’économie circulaire pour la gestion des déchets
encombrants ménagers dans la RBC (Source : inspirée par la fondation Ellen Mar Arthur, 2017)
45
Conclusion générale
V.1. Récapitulatif et réponse à la problématique

L’ensemble de notre travail nous a permis de répondre, du moins partiellement, à nos
différentes questions de recherches. Nous allons revenir sur les principaux résultats de notre étude puis
nous analyserons ses limites et les pistes de réflexion qui pourraient alimenter de futurs travaux de
recherche.
L’amélioration de la gestion des déchets encombrants ménagers par l’ABP dans la RBC est la
motivation de ce mémoire puisque les encombrants ménagers collectés par l’ABP sont déversés aux
sociétés privées qui les traitent hors de Bruxelles-Capitale. Pour ce faire, la recherche qualitative de
terrain basé sur les entretiens, l’observation des pratiques, et la documentation scientifique et grise
nous a servi de méthodologie.
La documentation scientifique et grise nous a permis de rédiger la partie de notre étude qui
aborde les généralités sur les déchets encombrants ménagers. Ainsi, nous avons énumérés les
différentes définitions du déchet encombrant à Bruxelles en général, puis nous avons fondé notre étude
sur celle de l’ABP qui définit le déchet encombrant ménager comme «un déchet » qui ne peut être
collecté en sacs en raison de sa nature, de son poids ou de sa dimension et qui n'est pas rattaché à
l’habitation, exception faite des DEEE, des déchets de construction ou de rénovation, les produits et
emballages chimiques, du métal et du bois qui ont un circuit de gestion précis.
Ensuite nous avons parlés de la spécificité de la RBC, comparée aux autres Régions belges. En
effet Bruxelles-Capitale est fortement urbanisée, très densément peuplée, avec une mixité de
populations et une activité économique principalement tertiaire.
Puis nous avons fait mention de la législation des déchets construite autour de la directive (UE)
2018/851 du parlement européen et du conseil du 30 mai 2018 modifiant la directive 2008/98/CE
relative aux déchets qui met en avant l’économie circulaire et la volonté de repenser le déchet non pas
comme un déchet, mais comme une ressource à travers des processus de valorisation des déchets
(réemploi, recyclage, etc.).
En RBC, c’est l’Ordonnance déchets qui est le résultat de la transposition de la Directive-cadre
européenne et se conforme aux objectifs européens en termes de réemploi et de recyclage. Pour ce qui
est des acteurs en charge de la gestion des déchets encombrants, on a comme acteurs principaux
Bruxelles Environnement (acteur stratégique chargé de la planification et de la supervision) et
Bruxelles-Propreté (acteur opérationnel chargé de la collecte et du traitement des déchets) et comme
acteurs secondaires, les communes, la fédération Ressource et ASBL, les entreprises industrielles
privées…etc.
47
La gestion des déchets est également encadrée par des plans stratégiques, à savoir le PGRD
(Plan de Gestion des Ressources et des Déchets) et le PREC (Plan Régional en Économie Circulaire).
Tous deux mettent l’accent sur le développement du réemploi et du recyclage, l’amélioration du tri
(nouvelles filières, collectes préservantes, flux prioritaires). Enfin nous avons fait mention des enjeux
environnementaux, économiques, sociaux, et territoriaux qui découlent de la gestion des déchets.
Les données recueillis via les entretiens semis –directifs, l’observation sur le terrain et la revue
de littérature nous a permis de diagnostiquer le système de gestion des encombrants de l’ABP tout en
mettant en exergue son fonctionnement et quelques contraintes externes ou internes de son système de
gestion. Puis les notions de l’économie circulaire (définition et ses 7 piliers) nous ont permis de
discuter des potentielles solutions capables de d’améliorer le système de gestion des déchets
encombrants ménagers de l’ABP.
En effet, L’ABP effectue la collecte sélective qui consiste à mélanger dans les camions ou
conteneurs tous les déchets encombrants ménagers collectés indépendamment de leur nature. Cette
collecte sélective est faite à partir de trois différents modes de collecte des déchets encombrants : La
collecte sur rendez-vous, le dépôt dans les Recypark et les Recypark mobiles.
La collecte sur rendez-vous consiste à téléphoner au service de collecte de l’ABP, pour retrait
gratuit d’un maximum de 3 m³ par ménage, une fois par an, grâce à un camion de collecte. Concernant
les Recypark, les modalités pratiques sont sensiblement pareilles c’est à dire déposer dans un
conteneur un maximum 2 m³ de déchets gratuits par jour et présenter votre carte d'identité à l'entrée.
Pour ce qui est des Recypark mobiles, il s’agit des conteneurs placés temporairement dans un lieu
public où les citoyens de la commune peuvent venir déposer leur 2m3 de déchets encombrants entre 1
et 5 jours. Ce mode de collecte est initié par les communes en collaboration avec l’ABP.
Il est intéressant de noter que ces 3 modes de collecte ne sont ni préservantes ni écrémantes, car
chaque mode de collecte consiste à mélanger des déchets encombrants ménagers collectés. En
conséquence, cela ne permet pas leur réemploi et réduit la qualité du gisement collecté. En prenant en
considération les caractéristiques de la RBC (fortement urbanisée et très densément peuplée) nous
encourageons le maintien des 3 modes de collecte. Néanmoins nous avons proposé la mise sur pied de
la collecte séparée lors de la collecte sur rendez-vous et la réalisation du projet de l’ABP qui consiste à
mettre leur conteneur sous les hangars.
L’étude de COMASSE de 2017 sur des déchets encombrants en Wallonie nous a permis de
réaliser une extrapolation de l’analyse de la composition des déchets encombrants ménagers collectés
par l’ABP. En effet, l’étude nous apprend que les fauteuils, canapés, matelas, chaises, tabourets, bancs,
sommiers armoires, penderies, étagères, bureaux, tables, oreillers, couettes, coussins de fauteuils ou de
canapés, sont des objets majoritairement trouvés dans le flux des déchets encombrants ménagers à près
de 7 591,679 tonnes/ 21 586,610 tonnes collectées par an.
48
Par ailleurs, on estime que 36% des déchets encombrants ménagers collectés sont des déchets
non encombrants résiduels (qui ne correspondent pas à la définition d’encombrants) soit trop petits soit
issus de fractions soumises à une collecte spécifique et 50% (9 390,18 tonnes) représente la part
importante dans le gisement des déchets encombrants incinérables et mixtes.
Comme potentielle solution utile pour réduire le flux des encombrants ménagers à collecter et
prévenir le gaspillage des ressources, nous avons fait mention de l’économie de la fonctionnalité en
signant des contrats de leasing du mobilier ménager plutôt que leur vente, de la symbiose industrielle
en proposant les matériaux récupérés et conditionnés dans le parc à matière aux entreprises de
réparations du mobilier présent en RBC (menuiserie, garnissage ébéniste, ponçage et vernissage) et
que ces objets remanufacturés peuvent être soient vendus dans les boutiques de seconde main. Soient
partager aux familles nécessiteuses.
En attendant l’installation d’une entreprise belge de recyclage des matelas comme c’est le cas
en France, nous avons proposé d’ores et déjà l’ouverture à court terme d’une structure test de
démantèlement de matelas au sein du Recy-k puisqu’il offre suffisamment d’espaces vides.
Toujours dans une logique d’économie circulaire nous encouragerons la RBC à diffuser des
campagnes de sensibilisation adéquates auprès de la population pour encourager le Réemploi, la
Réparation et la Réutilisation. Cela pourrait réduire les plaintes quant à la quantité collectée et le prix
du surplus de m3 collecté.
A la suite de ses scénarios hypothétiques de propositions d’améliorations, ce mémoire suggère
une illustration de modèle de gestion des déchets encombrants ménagers qui soit plus circulaire;
l’idée étant de s’inspirer du modèle circulaire de la Fondation Ellen MacArthur.
V.2. Limite de l’étude

Le travail réalisé dans le cadre de ce mémoire connaît quelques limites. La toute première à
mettre en évidence dans ce travail est l’absence d’inventaire des composants des objets encombrants
collectés par l’ABP à partir de ses 3 modes de collectes. Cet inventaire aurait permis d’avoir la
proportion par tonne exacte de type d’objets encombrants collectés par l’ABP dans la RBC. C’est la
raison pour laquelle nos évaluations sont à prendre avec précaution car cette limite a été traitée à
travers une analyse d’extrapolation des résultats de l’étude des déchets encombrants en Wallonie.
Aussi l’inventaire permettra à l’ABP de mieux définir sa notion de déchets encombrants ménagers
sans inclure certains objets potentiellement réutilisables.
V.3. Quelques perspectives

Concernant les prolongements de ce mémoire, il serait intéressant de faire une analyse de la
composition des déchets encombrants qui sont collectés par chaque acteur actif dans la collecte des
déchets encombrants ménagers et aussi une évaluation de système de communication autour de la
49
valorisation du réemploi et de la réutilisation dans la RBC. Il apparaît aussi nécessaire de faire un

recensement des différents acteurs actifs dans de filières recyclage et la remanufaction des mobiliers.
Ce mémoire ne présente pas de solution révolutionnaire pour la filière des déchets encombrants,
mais il apporte des informations nécessaires qui pourraient être un tremplin pour l’ABP lors d’une
réflexion circulaire de ses déchets.
50
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habitat collectif. Une problématique persistante relevant de la Gestion Urbaine et Sociale de
Proximité. PP 7.
RECYC MATELAS EUROPE. (2010). Pionnier français du recyclage, de la déconstruction et
de la valorisation des déchets issus des matelas et sommiers usagés. Communiqué de presse, PP 01-04.
UDES. (2019). agir pour l‘emploi des personnes en situation d’handicap dans les l’ESS :
GUIDE PRATIQUE.
f
ANNEXES
ANNEXE 1 : Horaire et jours d’ouverture des Recypark
les Recypark Nord, sud et Le Recypark de Woluwe

Auderghem Saint-Pierre
Dimanche 14.00-20.15
Fermée
lundi 14.00-20.15
mardi 9.00 -20.15 9.00 - 18.45
Mercredi 9.00 -20.15 9.00 - 18.45
Jeudi 9.00 -16.15 9.00 - 15.45
vendredi 9.00 -16.15 9.00 - 15.45
Samedi 9.00 -16.15 9.00 - 15.45
g
ANNEXE 2 : Récapitulatif des différents modes de collecte des déchets encombrants par
l’ABP
Mode de collecte Collecte sur rendez- Recypark Recypark mobile

de l’ABP vous
Une fois par an et par Accessibles toute l'année,
Nombre de fois habitant sauf les 1er janvier, journée Une à plusieurs fois
par an sans voiture, 1er et 11 par an
novembre, 25 décembre
D’un enlèvement de Maximum 2 m³ de déchets
3m³ gratuit par an gratuits toutes catégories
confondues, Un maximum de 2m³
Quantité enlevée
A l’exception des fractions de déchets par famille
payantes par véhicule / par
jour
Moyen de
Camion benne Conteneur Conteneur
collecte
Prix du Tout m³ 3,03 € TVAC/pièce pour la Pas de prix mais des
supplément supplémentaire majorité des fractions restrictions des objets
d'encombrants payantes à collectés
ménagers est facturé
à 27,23 €/m³ TVAC
avec une limite de
5m³ maximum.
Lieu Pas d’enlèvement à Apportez et assurez vous- Enlèvement à
d’enlèvement domicile mais sur le même le déchargement des domicile pour les
trottoir déchets et le versage dans les personnes incapables
conteneurs appropriés de se déplacer et
dépôt dans des
conteneurs placés dans
les quartiers
h
ANNEXE 3 : Le tableau méthodologique et quantitatif des déchets collectés par l’ABP

(fichier de référence avec la dernière version / mise à jour 2018)
i
ANNEXE 4 : Détails des fractions issus des résultats du tri d’un conteneur
d’encombrants (COMASE, 2017, p.9)
j
ANNEXE 5. Extrapolation sur base des données reçus de l’ABP : 21.586,610

tonnes
Déchets
encombrants
Tonnes Catégories
87% incinérables et
mixtes
Soit 25% 4 695,100 W : Fraction résiduelle (non encombrants)
A : Fauteuils, canapés, chaises, tabourets, bancs,
sommiers
B : Matelas, oreillers, couettes, couvertures,
coussins de fauteuils ou de canapés,
D : Articles de décoration et autres objets
50% 9 390,180 d’intérieur
I : Articles d’extérieur et de loisirs, à l’exception
des objets en plastique dur
G : Objets en plastique dur : meubles de jardins,
jouets, tuyaux en PVC, parasols, protections
solaires, tapis de plage, trottinettes,etc.
Déchets
encombrants
Tonnes Catégories
13% non
incinérables
Soit O : Déchets de plâtre, plaques de Gyproc
53% 1 487,317 V : Matériaux fins, fracturés lors du versage ou
issus d’un versage illicite
k
ANNEXES 6 : Conteneurs d’encombrants ménagers à ciel ouvert « photo réalisée par mes soins »
ANNEXE 7: Catégories de biens sauvés en 2018 par la Ressourcerie de Woluwe-Saint-

Pierre (Bruxelles Environnement, 2019)
l
ANNEXE 8: Les principales boucles d’une économie circulaire - et les points

d’intersection entre les boucles et une économie linéaire industrielle (Stahel, 2010)
ANNEXE 9 : Informations relatives à la Ressourcerie de Namur
m
ANNEXE 10 : Présentation objets récupérés suite au recyclage de Matelas. Source:

Recyc-Mattresses 2009 photo)
n
ANNEXE 11: Retranscriptions mot pour mot des entretiens semi directifs
Contexte
Avant de commencer l’entretien, j’ai réalisé un briefing du contexte du cadre de mon étude.
Je suis ANOUTSA Nadine étudiante de master à l’ULB. Dans le cadre de la rédaction de mon
mémoire de fin d’année, je m’interroge sur la gestion des déchets encombrants ménagers de la
Région bruxelloise par L’ABP. Ainsi pour la rédaction de mon mémoire, vos connaissances et
expériences du sujet me seront d’une très grande aide. Merci d’avance.
Annexe11- 1
Interview du 21./12/2019 avec les agents de collectes des déchets encombrants ménagers
sur rendez-vous
Comment définissez-vous les déchets encombrants ménagers ?

Nous savons que ce sont les gros objets de ménages. Il est difficile de définir exactement les
déchets encombrants…. Lors de la collecte, nous enlevons les gros objets de ménages. Mais nous ne
prenons pas les gros appareils électriques, les sauts de peintures pleins, les bois de jardins.
Quels sont donc les objets que vous collectez en tant qu’encombrants ?
Les tables, les chaises, les lits, les matelas, sommiers, armoires démontées, canapés, fauteuils,
mobiliers de bureau, commodes, lampadaires, lustres, mobiliers de jardin, parasols, vélos, poussettes,
landaus, planches à repasser, jouets, articles de cuisine, articles de sport, nous ne pouvons pas tout
citer il y a vraiment un ensemble de tout... ce sont les déchets d’une maison.
Comment se déroule une collecte ?

Pour la collecte des DEM il y a deux équipes. Nous sommes de l’équipe du matin. Chaque
équipe à une feuille de route où il est marqué les quartiers et les quantités à collecter chez chaque
habitant. Lors de la collecte, le propriétaire des déchets doit être présent et le déchet doit déjà être mis
sur le trottoir la veille ou très tôt le matin. Normalement ils doivent se procurer une pancarte à la
commune mais presque personne ne le fait car c’est payant. De plus, il n'est pas autorisé de d’entrer
dans les maisons.
o
Ce boulot à un aspect social incontestable. Dans certains cas nous sommes obligés d’entrer à
deux pour porter des meubles lourds quand le propriétaire est trop vieux ou malade. Bien entendu,
cela est mentionné dans le rapport en fin de journée.
Quelle quantité collectez-vous par ménage ?

Nous devons collecter 3m³. Mais certains mettent plus que cela. De plus, des personnes
confondent 9m³ à 3m³.
Comment vous évaluez 3m³ de déchets ?

3m3 c’est l’équivalent 3 de machines à laver.
Au cas où il y a surplus de 3m³ comment vous gérez cela ?

Certains habitants avertis savent qu’ils doivent payer et le font sans hésiter, d’autres par contre
se plaignent qu’ils trouvent le 3m³ trop peu, vu leur besoin et s’indignent aussi du prix de 27 euros du
supplément à payer…. C’est nous qui sommes sur le terrain, c’est souvent pénible. Comme nous
avons déjà dit, c’est du social ce boulot.
Quelle quantité des DEM collectez-vous par jour ?

Cela dépend vraiment des jours. Souvent comme sur cette feuille nous sommes supposés
collecter 46m3 aujourd’hui. Mais on n’a pu collecter que 26m³. Pourtant il y a des jours où nous
sommes obligés d’aller verser le camion avant de continuer la collecte.
Quelles est la qualité des objets encombrants ménager collectés ?

Ce n’est pas toujours des déchets il y a des aussi des bon objets. Vous n’imaginez pas les objets
de valeur et encore tout neufs que nous récoltons chaque jour. Par exemple certains propriétaires
déposent des objets encore en « bon état » et avant la collecte certains particuliers viennent collecter
avant.
Pensez-vous que les DEM que vous collectez peuvent être réutilisés par d’autres ?
Oui les déchets encombrants ne sont pas toujours en mauvais état. Il y a des objets encore utiles
qui peut être utile à certaines personnes. C’est vraiment dommage de devoir parfois les détruire afin
de les classer dans les camions alors qu’il y a des familles qui en ont besoins.
Quels sont les contraintes que vous avez sur le terrain lors de la collecte ?
p
Il y a le trafic routier qui est une contrainte. Souvent nous pouvons faire 30 minutes sur place
et c’est plus pénible de couvrir sa feuille de route journalière et cela contraries certains puisqu’on
n’arrive plus à respecter l’heure du rendez-vous par leur retard. La répartition des rues est un
problème aussi car ici, à Bruxelles, il y a les rues régionales et les rues communales. Nous collectons
dans les rues communales et comme les collectes ne se font pas dans les mêmes horaires, certaines
rues de quartiers restent sales après notre passage.
Quelles relations entretenez-vous avec les habitants ?

Au fait, nous sommes des prestataires de service. Ils font appel à nos services et nous avons des
retours qui peuvent êtres positifs ou négatifs. Comme nous avons dit, si un déchet traîne dans les rues
ils vont se plaindre.
q
Annexe11-2
Entretient du 21./12/2019 avec l’habitant de la commune de Woluwe Saint-Pierre venu
déposer ses encombrants dans le conteneur d’encombrants au recyparc de Woluwe Saint-Pierre
Pourquoi venez-vous déposer vos DEM au Recypark de Woluwe Saint-Pierre ?

Le fait de savoir que je peux donner une nouvelle vie à mes objets. J’apprécie le fait que dans
ce Recypark les objets en bon état peuvent être réutilisés par d’autres personnes
Quelles perspectives d’amélioration de la gestion DEM ?

Il faudrait qu’on associe cette initiative de récupération dans les autres Recypark. Regardez tous
ces objets qui sont collectés, c’est merveilleux ! Je ne pense pas que ce soit le cas dans les autres
Recypark.
Annexe12-3
Entretient du 21./12/2019 avec les habitants bruxellois qui ont fait appel aux services
d’enlèvements présents lors de la collecte.
Dans la colonne solution, les chiffres représentent le nombre de personne qui a choisi cette
option et les commentaires ajoutés par certains.
Questions Propositions Solutions

Comment trouvez-vous la Pas du tout assez 4
quantité de retrait ? - Ce n’est pas du tout assez,
surtout pour une année
- Avant on pouvait faire appel
deux fois par an
Pas très assez,
Plutôt assez,
Très assez
Quelles sont les raisons qui C’est gâté 2

vous poussent à jeter vos C’est vieux
objets ?
r
Pas assez d’espace 1
Plus besoin 1 je me débarrasse de ce

matelas bien qu’il soit en « bon
état » car je voudrais m’offrir le
nouveau modèle actuel en boutique.
Déménagement
Que souhaitez-vous La quantité 4
qu’améliore l’ABP pour la Le prix du supplément, 3 C’est sans doute la raison pour
collecte de ses DEM (les laquelle certains voisins viennent en
répondants pouvaient choisir pleine nuit déposer leurs déchets sur
plusieurs réponses) les déchets déjà présents dans les
rues ou faire des dépôts clandestins
Le fait de ne pas entrer dans
les maisons
La présence du propriétaire
lors de la collecte
Sa technique de collecte
Connaissez-vous d’autres Non 2
moyens pour valoriser vos Si oui, pourquoi ne faites- 2
objets en « bon état » ? vous pas appels à eux ? - lorsque vous faites appel aux
entreprises de seconde main,
vous n’êtes pas sûr qu’ils
voudront bien de vos
encombrants ménagers.
- les parcs à conteneur mais
nous allons libérer
l’appartement car ma mère
vient de mourir d’un cancer. Je
n’ai pas une grande voiture
pour tout apporter dans les
parcs ».
s
Annexe 12.4
Entretient du 11 MARS 2020 avec Olivier Bosteels coordinateur projet d’économie
circulaire, Recy-k et cellule d’analyse opérationnelle (statistiques de l’Agence) de l’ABP
Bruxelles-Propreté de l’ABP.
Comment définissez-vous les déchets encombrants ménagers par rapport à d’autres déchets ?
Il y a des déchets collectés en sac, les ordures ménagères, les sacs blancs, les jaunes, les bleus,
les verts et l’orange. Tout le reste, ce qui ne peut pas être mis en sac, on appelle ça, généralement tout
ce qui est les déchets spéciaux. Dans ces déchets spéciaux, vous avez la liste ici, il y a les métaux, les
câbles, les bois, catégorie A, B, C, les palettes, les plastiques durs, les plastiques souples, la frigolite,
etc. Tout cela ce sont donc des filières spécifiques du recyclage et puis tout ce qui ne va pas dans ces
catégories-là c’est ce qu’on appelle l’encombrant. Dans les Recypark vous avez les encombrants,
c’est à dire, tout ce qui ne peut pas aller dans le bois, le métal, dans la frigolite, etc . Et donc
typiquement un canapé avec un peu de bois, de plastique, des tables, des matelas des choses
mélangées venant des ménages, c’est vraiment le solde de tout ce qui ne se retrouve pas dans les
autres filières. Mais regardez dans le site de l’ABP et vous verrez les objets qui sont collectés
Quel type de collecte réalisez-vous à L’ABP ?

Nous ne faisons pas encore de collecte écrémante et préservante, on fait juste la collecte
sélective c’est-à-dire les filières spécifiques bois, métal, encombrants.
Quelles sont les modes de collecte des encombrants ?

L’ABP a généralement 3 modes de collecte des déchets encombrants, les collectes sur rendez-
vous à domicile -c’est différent du porte à porte car il faut appeler pour prendre rendez-vous avant-,
les dépôts dans les Recypark et les Recypark mobiles appelés aussi déchèteries mobiles. Le calendrier
est fixé avec certaines communes. Vous voyez il s’agit de campagnes conteneurs organisées par les
communes parfois en collaboration avec l’ABP qui durent généralement entre 1 et 3 jours, une à
plusieurs fois par an et le conteneurs est placé temporairement dans un lieu public où les citoyens de
la commune peuvent venir déposer leurs déchets selon les modalités définies par la commune…
J’ai remarquée en ligne qu’il y avait une collecte tous les trois mois effectuée par la ville de
Bruxelles ?
Oui effectivement mais là ce n’est pas l’ABP qui s’occupe de cela c’est la ville de Bruxelles qui
est une grande commune avec un budget important pour réaliser ce projet.
t
Auriez-vous une idée du tonnage des encombrants qui sont collectés par l’ABP en général et
par mode de collecte en particulier ?
Pour faire simple, je vais vous donner le tableau méthodologique actuel que nous utilisons.
Sachez juste que les données ne sont pas celles de cette année mais celles de 2018. Il faut du temps
pour analyser et rédiger des rapports (voir tableau, Annexe 3).
Est-ce que vous avez des données sur la composition par type d’objet présent dans les déchets
encombrants ménagers ?
Non
J’aimerais savoir quelles relations l’ABP entretient avec les différents acteurs actifs dans la
gestion des déchets ?
Il y a une étroite collaboration, nous sommes le collecteur, le gestionnaire public des déchets
ménagers et Bruxelles-Environnement est en charge de la politique.
 Avec Bruxelles-Environnement les relations ne sont pas de type opérationnel, Bruxelles-
Environnement est en charge de la politique des déchets à Bruxelles. Il y a une étroite
collaboration avec Bruxelles-Propreté parce que nous sommes chargés de la collecte et du
traitement des déchets ménagers moyennant des contrats. On ne peut évidemment pas
travailler sur des déchets professionnels. En somme, nous sommes le collecteur, le
gestionnaire public des déchets ménagers et Bruxelles-Environnement est en charge de la
politique, c’est-à-dire la réglementation, le plan déchet, etc. c’est eux qui prennent l’initiative
même si c’est en collaboration étroite avec nous.
 Avec les entreprises de l’économie sociale, là on est en étroite collaboration au travers de
différents partenariats « déchets », comme par exemple, ici avec les Petits Riens, qui sont déjà
présent dans les Recypark. Nous comptons répéter cette initiative dans les autres Recypark. Je
pense que ces rapports sont bénéfiques en termes de valeur ajoutée environnementale et
création d’emplois.
 Par rapport aux entreprises privées, on a une relation de fournisseurs à client et donc nous
collectons des déchets et nous cherchons des acquéreurs, des entreprises privées qui nous
vendent le traitement qu’elles réalisent. Mais nous ne pouvons vous dire avec exactitude à
quel pourcentage elles réalisent le recyclage.
u
J’ai remarqué lors de la collecte sur rendez-vous qu’il y avait du textile et des plastiques qui
étaient collectés. Ma question est de savoir si les entreprises privées acceptent tous les objets que
vous leur apportez ?
En principe les déchets encombrants sont des déchets des ménages en général donc un mélange
de tout. Effectivement les entreprises privées peuvent accepter jusqu’à un certain seuil, par exemple
pour un certain taux de pollution, ils offrent une certaine marge pour les flux qui ne correspondent
pas, mais lorsque cela est supérieur, il facture. Lorsque cette limite est dépassée,
Pensez-vous qu’il y a des objets réutilisables dans les déchets par l’ABP.
Au fait, ce sont des déchets de très mauvaise qualité qui arrivent dans les conteneurs ou les
collectes à domiciles. Quand ce sont des objets de « bonne qualité, » ils sont déjà collectés par les
entreprises de secondes mains telles Terre, Oxfam. La Poudrière etc. Donc les gens ont le réflexe
d’appeler les entreprises de collectes sociales. Même les objets qu’on trouve à Woluwe-Saint-Pierre
par exemple. C’est parce que les gens savent qu’il y a une Ressourcerie. Qu’ils viennent avec des
objets qu’ils ne viendraient pas avec à l’ABP. Donc tu comprends que dans les conteneurs et les
collectes à domiciles on retrouve vraiment le « rebut du rebut ». Donc des objets et matériaux très peu
qualitatifs. Je pense qu’il n’a pas vraiment moyens à faire de la réutilisation et du réemploi car quand
les gens viennent chez l’ABP c’est le plus souvent un meuble abime et une table cassée.
Quels sont les projets et les perspectives de la gestion des déchets encombrants par l’ABP ?
Bon de façon très synthétique, aujourd’hui la gestion des déchets se fait avec des conteneurs et à
domicile. À côté des déchets de porte à porte, il existe les déchets spécifiques de métaux, déchets de
construction encombrants et DEEE collectés qui terminent tous dans les filières industrielles pour le
recyclage.
Ces filières ont une relativement faible valeur ajoutée environnementale et sociale et créent peu
d’emplois. Nous avons à trouver de nouvelles filières pour valoriser les déchets et leurs donner une
plus grande valeur ajoutée économique en créant de l’emploi puisque cela ne part plus en Chine ou au
bout du monde. L’objectif est d’améliorer la gestion actuelle pour une gestion plus circulaire et
atteindre les 65% de recyclage en 2035. Plusieurs dossiers portent sur ce sujet : la transposition de la
directive c’est-à- dire transformer les taux de types des déchets en tonnes car pour les opérateurs
industriels les taux ne veulent rien dire. Il faut toujours traduire les taux en tonnes car c’est cela qui
permet d’estimer les infrastructures dont on a besoin : les personnel, le matériel, etc.
Nous avons envisagés au départ de faire des collectes préservantes et écrémantes. Mais après
plusieurs investigations sur le sujet, l’implémentation de ce type de collecte ne correspondrait pas à la
qualité de l’objet collecté puis que les objets de bonne qualité aboutissent en grande majorité dans les
collectes sociales. . En revanche, on est vraiment convaincu qu’il y a un grand potentiel dans la
v
récupération des matériaux les bois, les plastiques les textiles etc. pour reconditionner ces déchets et
en faire des matériaux pour des fabricants des ébénistes, menuisiers, designer etc.
Avec le projet de parc à matière régional cela ne sera pas une Ressourcerie. C’est un site pour
la valorisation des matériaux collectés et donner une deuxième vie à ces matériaux. Nous envisageons
l’insertion des ASBL d’économies sociales et solidaires dans ces recyparcs mais également de
construire ces nouveaux Recypark sous des hangars en associant les entreprises de seconde main dès
leur ouverture le schéma. C’est qu’aujourd’hui on change notre façon de travailler.
GLOSSAIRE
Collecte : le ramassage des déchets, y compris leur tri et stockage préliminaires, en vue de leur
transport vers une installation de traitement des déchets (Parlement Européen et Conseil de l’Union
Européenne, 2008, Art.3).
Déchet : Toute substance ou tout objet [...] dont le détenteur se défait ou dont il a l'intention ou
l'obligation de se défaire (Parlement Européen et Conseil de l’Union Européenne, 2008, Art.3).
Déchet Encombrant des Ménages (DEM) : Déchets provenant de l'activité domestique des
ménages qui, en raison de leur volume ou de leur poids, ne peuvent être pris en compte par la collecte
usuelle des ordures ménagères et nécessitent un mode de gestion particulier. Il s'agit le plus souvent de
déchets occasionnels.
Déchets « tout venant » : déchets non triés, en mélange.
Dépôts/déchets clandestins : ordures débarrassées intentionnellement dans un endroit non
prévu à cet effet dans le but d'éviter de payer une taxe ou de passer au parc à conteneurs. Les termes
"décharge", "décharge publique", "dépôt illégal de déchets" et "dépôt d’immondices" sont également
couramment utilisés. Les déchets concernés sont le plus souvent des sacs d'ordures ménagères, des
pneus usagés, des déchets de construction, des vieux meubles, ou autres types d'encombrants
(Bruxelles Environnement, 2018).
Par déchets municipaux, on entend les déchets collectés et traités par ou pour les communes.
Ils comprennent les déchets des ménages, y compris les encombrants, les déchets assimilés produits
par les activités commerciales, les bureaux, les institutions et les petites entreprises, ainsi que les
déchets d'entretien des jardins et des espaces verts, les déchets de nettoiement de la voirie, le contenu
des poubelles publiques et les déchets des marchés s'ils sont traités comme des déchets ménagers. La
définition exclut les déchets issus de l'assainissement des eaux usées urbaines, ainsi que les déchets
des activités de construction et de démolition (OCDE, 2020).
w
Échelle de Lansink : Dans sa version classique, l’échelle de Lansink indique les modes de
gestion qu’il faut prioritairement adopter dans le traitement des déchets (prévenir, réemployer,
recycler, valoriser et éliminer les déchets) pour atteindre le principe d’économie circulaire des
ressources. Bien que le « zéro déchet » absolu soit sans doute impossible à atteindre, voir le déchet
comme une ressource potentielle apporte une vision radicalement différente du traitement. Cette
hiérarchie est l’expression d’une ambition: il s’agit de réévaluer toutes les facettes d’un
fonctionnement pour diminuer énergétique et en ultime recours, l’incinération sans valorisation ou la
mise en décharge (Bruxelles Environnement, 2017).
Éco-conception : « conception d'un produit, d'un bien ou d'un service, qui prend en compte,
afin de les réduire, ses effets négatifs sur l'environnement tout au long de son cycle de vie, en
s'efforçant de préserver ses qualités ou ses performances » (ADEME, 2014).
Économie circulaire : système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du
cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des
ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus
(ADEME, 2014).
Gestion des déchets : collecte, transport, valorisation (y compris le tri), et élimination des
déchets, y compris la surveillance de ces opérations ainsi que la surveillance des sites de décharge
après leur fermeture et notamment les actions menées en tant que négociant ou courtier (Parlement
Européen et Conseil de l’Union Européenne, 2018).
Incinération : procédé de traitement des déchets consistant à les brûler dans un incinérateur
(Service de recherche du Parlement européen, 2015).
Polluant : Désigne un agent physique, chimique ou biologique qui provoque une gêne ou une
nuisance dans le milieu liquide ou gazeux. Au sens large, le terme désigne des agents qui sont à
l'origine d'une altération des qualités du milieu, même s'ils y sont présents à des niveaux inférieurs au
seuil de nocivité
Préparation en vue du réemploi : « toute opération de contrôle, de nettoyage ou de réparation
en vue de la valorisation, par laquelle des produits ou des composants de produits qui sont devenus des
déchets sont préparés de manière à être réutilisés sans autre opération de prétraitement » (Parlement
Européen et Conseil de l’Union Européenne, 2008, Art.3).
Prévention des déchets : est la manière la plus efficace d’améliorer l’efficacité des ressources
et de réduire l’incidence environnementale des déchets. Il importe donc que les États membres
prennent des mesures appropriées pour éviter la production de déchets et qu’ils suivent et évaluent les
progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces mesures. (Parlement Européen et Conseil de l’Union
Européenne, 2018)
x
Recyclage : « toute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits,
matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d'autres fins. Cela inclut le retraitement
des matières organiques, mais n'inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l'utilisation
comme combustible ou pour des opérations de remblayage » (Parlement Européen et Conseil de
l’Union Européenne, 2008, Art.3).
Recypark : les parcs à conteneurs (PAC) à destination des particuliers et des professionnels
concerne les deux parcs à conteneurs régionaux (c’est-à-dire celui de Forest et de Bruxelles-Ville)
ainsi que les Recypark communaux d’Auderghem-Boitsfort et de Woluwe-Saint-Pierre (Bruxelles-
Environnement, 2018,).
Réemploi/Réutilisation : « toute opération par laquelle des produits ou des composants qui ne
sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été
conçus » (Parlement Européen et Conseil de l’Union Européenne, 2008, Art.3).
Re-manufacturing : « Le re-manufacturing est un processus semi-industriel qui récupère la
valeur intrinsèque des produits en fin de vie sous forme de composants ou de matière. Il s’agit de
démonter, nettoyer, contrôler et réassembler des objets pour leur donner un usage qui peut être
différent de l’usage d’origine. Par exemple, faire des luminaires avec de la vaisselle »
(RESSOURCES, 2017,).
Responsabilité élargie des producteurs : un ensemble de mesures prises par les États membres
pour veiller à ce que les producteurs de produits assument la responsabilité financière ou la
responsabilité financière et organisationnelle de la gestion de la phase “déchet” du cycle de vie d’un
produit. (Parlement Européen et Conseil de l’Union Européenne, 2018)
Ressourcerie : « Ressourcerie® est une marque collective détenue par RESSOURCES ASBL,
qui désigne une entreprise d’économie sociale ou une ASBL dont les activités consistent à la
préparation à la réutilisation et à la réutilisation de biens. Le droit d’utiliser le terme répond à une série
précise de conditions définies par la marque collective » (RESSOURCES, 2016).
Traitement : « toute opération de valorisation ou d'élimination, y compris la préparation qui
précède la valorisation ou l'élimination » (Parlement Européen et Conseil de l’Union Européenne,
2008, Art.3).
Upcycling : action de récupérer des matériaux ou des produits dont on a plus l’usage afin de les
transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieure afin d’apporter une plus-value
économique au produit ou ses composants. L’upcycling donne l’occasion de créer et recréer des objets
uniques, il s’agit d’une démarche à la fois esthétique et éthique, où la notion de création artistique est
fortement présente (RESSOURCES 2017).
Valorisation : Toute opération dont le résultat principal est que des déchets servent à des fins
utiles en remplaçant d'autres matières qui auraient été utilisées à une fin particulière, ou que des
y
déchets soient préparés pour être utilisés à cette fin, dans l'usine ou dans l'ensemble de l'économie
(Parlement Européen et Conseil de l’Union Européenne, 2008, Art.3).
Valorisation énergétique des déchets : incinération de déchets associée à une récupération de
l'énergie produite (chaleur et électricité). Dans l'UE, seuls les processus répondant à des critères
d'efficacité énergétique peuvent être considérés comme valorisation énergétique (Service de recherche
du Parlement européen, 2015).

Mémoire Encombrants Ménagers - Anoutsa

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Université Libre de Bruxelles

Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire

Évaluation qualitative de la gestion des déchets

Mémoire de Fin d’Études présenté par

Année académique : 2019-2020

Directeur : Prof. ACHTEN Wouter

Merci à mes collègues du Master en Sciences et Gestion de l’Environnement, particulièrement

Pour terminer, je tiens à remercier ma famille, particulièrement mon époux M. Tsague

Table des matières

Table des matières ..............................................................................................................................v

Liste des figures. ............................................................................................................................... ix

Liste des tableaux. ............................................................................................................................ ix

Liste des acronymes. ...........................................................................................................................x

Introduction générale ..........................................................................................................................1

I.1. Contexte et problématique...................................................................................................1

I.2. Méthodologie générale ........................................................................................................2

Chapitre I : Généralités sur les déchets encombrants............................................................................5

I.1. Définitions des déchets encombrants ménagers ...................................................................5

I.2. Caractéristiques générales de la Région de Bruxelles-Capitale .............................................6

I.3 : Législations européennes, belges et bruxelloises relatives aux déchets ................................7

I.3.1. Législations européennes ..........................................................................................7

I-3.2. La politique nationale et régionale belge ...................................................................7

I-3.3. Législations spécifiques aux déchets encombrants ....................................................8

I.4.1. Présentation de Bruxelles-Propreté ...........................................................................8

I.4.2. Bruxelles Environnement .........................................................................................9

I.4.3. Les communes..........................................................................................................9

I.4.4. Les entreprises industrielles privées ........................................................................ 10

I.4.5. Les acteurs informels .............................................................................................. 10

I.4.6. La fédération Ressources et ASBL.......................................................................... 10

I.4.7. La fédération Go4Circle et la COBEREC ............................................................... 10

I.5.1. Le Programme Régional en Économie Circulaire (PREC) ....................................... 11

I.5.2. Le Plan de Gestion des Ressources et des Déchets (PGRD)..................................... 11

I.6.1. Enjeux environnementaux ...................................................................................... 11

I.6.2. Enjeu économique et social .................................................................................... 11

I.6.3. Enjeux territoriaux .................................................................................................. 12

Conclusion chapitre I .............................................................................................................. 12

Chapitre II : Diagnostic du système de gestion des encombrants ménagers ........................................ 14

II.1.1. Collecte sur rendez-vous par l’ABP ....................................................................... 14

II.1.2. Recypark (Parcs à conteneurs) ............................................................................... 14

II.1.3. Recypark mobile (Appellation ancienne déchèterie mobile) ................................... 15

II.2.Composition des déchets encombrants ménagers collectés par l’ABP ................................ 15

II.4.1. Au niveau public ................................................................................................... 22

II.4.2. Au niveau privé ..................................................................................................... 22

II.4.3. Les Ménages ......................................................................................................... 23

II.5.1. Limites endogènes, du système de gestion des déchets encombrants ménagers de

II.5.1.1. Limites au niveau de la collecte des déchets encombrants ménagers. ............... 25

II.5.1.2. Paiement des frais supplémentaires ................................................................. 25

II.5.1.3. Hétérogénéité du flux des déchets encombrants ménagers. .............................. 25

II.5.1.4. Exploitation inadéquate du « Recy-K » .......................................................... 26

II.5.2. Limites hexogènes, du système de gestion des déchets encombrants ménagers de

II.5.2.1. Une forte densité de population ...................................................................... 26

II.5.2.2. La structuration urbaine .................................................................................. 27

II.5.2.3. Le critère de qualité des ESS jugé trop sélectif ................................................ 27

II.5.2.4. Obsolescence programmée : Obsolescence Esthétique .................................... 27

II.5.2.5. Manque d’espaces à Bruxelles-Capitale : Nombre réduit de Recypark en RBC27

II.6. Les projets d'amélioration de la collecte des déchets encombrants en faveur de la

II.6.1. Collecte préservante et écrémante et création de parc à matière publique .............. 28

Conclusion chapitre II ............................................................................................................. 29

III.1. Notion d’économie Circulaire ......................................................................................... 32

III.1.1. Définition du concept d’économie circulaire ........................................................ 32

III.1.2. Composantes et caractéristiques de l’économie circulaire .................................... 33

III.1.3. Lansink : hiérarchie des traitements de déchets..................................................... 35

III.2.1. Ressourcerie Namuroise....................................................................................... 36