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LA CEDEAO APRES 40 ANS: REALISATION, DEFIS ET

PERSPECTIVES
Présenté par :

S.E. Dr. Ibrahim Bocar BA


Ancien Commissaire en charge des Politiques macroéconomiques et de la
Recherche Économique. Commission de la CEDEAO.
Bamako, Mali
E-mail: ibrahimbocarba@yahoo.com

JUIN1 2016
Plan
INTRODUCTION

I.BILAN DES ACTIONS EN FAVEUR DE


L’INTÉGRATION REGIONALE
II.DEFIS A SURMONTER

III.PERSECTIVES A MOYEN ET LONGUE TERME

CONCLUSION
Introduction

En créant la CEDEAO le 28 mai 1975 à Lagos


(Nigéria), les pères fondateurs étaient convaincus
que:
Face à la Marginalisation des Etats africains,
l’intégration régionale constitue l’unique voie pour
eux d’unir les efforts pour le développement
harmonieux et durable permettant d’améliorer le
niveau de vie des populations de la région en
favorisant l’esprit d’ autosuffisance collective.

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Dans un contexte de mondialisation accrue, l’intégration
demeure un puissant moyen de développement économique
et social, particulièrement pour les pays à faibles revenus.

L’intégration économique totale est l’aboutissement d’un


processus d’unification des politiques économiques entre
différents Etats, qui passe nécessairement par la création
d’une union monétaire entre les pays membres, l’abolition
totale des obstacles aux activités économiques
transfrontalières qui concernent le commerce, le mouvement
de la main d’œuvre et des services, et la circulation des
capitaux.

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Pour leur cas particulier, les pays d’Afriques de l’Ouest
peuvent obtenir des gains dynamiques de l’intégration
régionale dans quatre domaines principaux :

i.Les marchés régionaux élargis fournissent des incitations


aux IDE, aux délocalisations ainsi qu’aux investissements
transfrontaliers privés;
ii.L’intégration régionale est susceptible d’améliorer
l’efficacité par suite des pressions concurrentielles entre
entreprises rivales;
iii.Les effets potentiels résultants d’un éventuel
détournement de commerce d’une ZLE régionale peuvent
entrainer une amélioration du bien être dans la région;

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iv. A mesure que la composition de la production se
diversifie au détriment des produits primaires, la
dépendance à long terme des pays de l’Afrique de
l’Ouest à l’égard des pays développés à économie de
marché, pour ce qui est des produits manufacturés ,
devrait diminuer;
v. Le renforcement du pouvoir de négociation
économique sur la scène internationale surtout pour
les petits pays, à condition de négocier en tant que
groupe ;

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vii. La coopération et la mise en commun des ressources
(cours d’eau, routes et voies ferrées, réseaux
électriques) permettent de promouvoir les biens publics
régionaux et de lutter contre les maux publics
régionaux ( pollution ou pénurie de transport par
exemple);
viii.La réduction des risques de conflits, par l’instauration
de la confiance et de la facilitation de la coopération sur
les questions de sécurité;
ix. L’accélération de la croissance et du développement
économique, sous l’effet combiné des progrès
technologiques permis par les échanges, la
stabilisation de l’environnement global des affaires.

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Depuis et cela fait 40 ans en 2015, de nombreuses actions
ont été menées pour réaliser les objectifs de l’intégration
régionale, à savoir:

Créer un grand bloc commercial, un marché commun et


ensuite
Une union économique de l’Afrique de l’Ouest en vue

d’élever le niveau de vie de ses peuples, de maintenir et


d’accroitre la stabilité économique, de renforcer les relations
entre les Etats membres et de contribuer au progrès et au
développement du continent africain (Art 3.I du traité révisé)

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Le but de la présente communication est de :

Faire le bilan des réalisations en cours des 40 ans de


la CEDEAO pour en tirer les principales leçons ;
Identifier les principaux défis à surmonter ; et ensuite

Dégager les perspectives à moyen et long terme pour

bâtir une CEDEAO des peuples conformément à la


vision 2020.

Concernant les perspectives à moyen et à long terme, notre


démarche est confrontée aux difficultés liées à la faiblesse
de données statistiques pour des projections à long terme.

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I. BILAN DES ACTIONS EN FAVEUR DE
L’INTÉGRATION RÉGIONALE
L’état de mise en œuvre des chantiers majeurs par la CEDEAO
permet de se rendre compte que les progrès sont inégaux selon
les chantiers.
Dans cette optique, les chantiers ont été classés en 3 catégories:

oCatégorie I : domaines d’activités avec des succès reconnus;

oCatégorie II : domaines d’activités avec des avancées


appréciables tout en sachant que beaucoup reste à faire;

oCatégorie III : domaines d’activités avec des avancées


moindres à cette date.
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I. I Catégorie I : domaines d’activités avec
des succès reconnus
I. I .I Efforts pour bâtir une architecture institutionnelle solide:
apte à permettre de réaliser les chantiers programmés dans le
cadre des objectifs:
o Traité du 28 mai 1975
o Traité révisé du 24 Juillet 1975
o Evolution ultérieure avec la Vision 2020
o Traité du 28 mai 1975: au départ avec des objectifs
essentiellement économiques
o Traité révisé du 24 juillet 1993
Elargissement aux objectifs de coopération dans les domaines
politique, sécuritaire et de stabilité des Etats, des pouvoirs de
sanction confiés à la Communauté dans le but de faire de la
CEDEAO un sujet de droit international (Application direct du Droit
communautaire sur le territoire des Etats membres)
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I .I .I Efforts pour bâtir une architecture
institutionnelle solide (suite)
 Traité révisé du 24 juillet 1993
 Création de nouvelles institutions: Parlement, Cour de justice,
Conseil Economique et Social (pas encore en place), BIDC,
OAAS, GIABA, IMAO, AMAO, Centre de coordination des
ressources en eau, (UCRE) Centre de Développement des
Sports, Centre régional sur les énergies Renouvelables et l’
Efficacité Energétique ( CEREEC), Carte Brune de la
CEDEAO;
 Evolution ultérieure: Erection de 2007 du Secrétariat Exécutif
en Commission;
 Elargissement du nombre de Commissaires de 9 à 15 » en
attribuant à chaque Etat un commissaire;
 Reformes institutionnelles en cours.
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I. I. 2 Les efforts de création d’un marché
commun de la CEDEAO

oLibre circulation des personnes, droit de résidence et


d’établissement
La CEDEAO a obtenu des avancées significatives dans le bloc
libre circulation des personnes, droit de résidence et
d’établissement;
Elle est largement en avance sur toutes les organisations
sœurs de l’UA dans ce domaine;
Même si beaucoup reste à faire, (check points trop nombreux),
les résultats obtenus sur ce terrain sont appréciables.
Pas de visa entre les Etats depuis 1980 ;

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I. I. 2 Les efforts de création d’un marché
commun de la CEDEAO (suite)

oLibre circulation des personnes, droit de résidence et


d’établissement

Existence d’une pièce d’ identité communautaire ( carnet de


voyage, passeport CEDEAO): Les ressortissants bénéficient
d’un droit de résidence et peuvent accéder aux emplois ;
Introduction du certificat de voyage de la CEDEAO;
Introduction de formulaires d’immigration harmonisés;
Introduction de la carte brune d’assurance.

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I.I. 3 Efforts dans le domaine de la paix et de
la sécurité
La CEDEAO a contribué à la solution des crises survenues au
fil du temps (à ce sujet si la CEDEAO n’existaient pas, il fallait
la créer):

La gestion réussie des crises de première et de seconde


génération au Libéria, Sierra Leone, RCI, Niger et plus récemment
celles du Mali, en Guinée-Bissau et Burkina Faso avec l’appui des
Etats membres et des partenaires au développement;
La mise en application du protocole sur la Démocratie et la
Bonne Gouvernance et sa gestion a permis d’accroitre l’influence
de la CEDEAO sur les pays en crise;

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I.I. 3 Efforts dans le domaine de la paix et de
la sécurité (suite)
 Le retour à la stabilité a permis aux pays concernés de renouer
avec une croissance forte: les Cas de la Côte d’Ivoire, de la
Sierra Leone et du Niger, ont montré l’existence d’un lien très
étroit entre la stabilité et la croissance, conjuguées avec des
réformes économiques et des politiques budgétaires plus
vertueuses ;
 Des progrès en matière de surveillance des processus électoraux
;
 Au total, avec tous ces progrès les coups d’Etats ne passent plus.
C’est à l’actif de la CEDEAO avec l’appui de ses partenaires.
( Sanogo au Mali d’abord et Gilbert Djindéré au Burkina Faso
l’ont vu à leur dépend).

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I. 2 Catégorie II : domaines d’activités avec des
avancées appréciables tout en sachant que beaucoup
reste à faire

I .2. I Libéralisation des échanges


Dans la mise en place de la Zone de Libre Echange (ZLE), les
dispositifs suivants ont été mis en place:

Schéma de Libéralisation des Echanges ( SLE) ;


Protocole sur le Transit Routier Inter-Etats ( TRIE) et Système
de caution de garantie des opérations de transit;
TEC- CEDEAO adopté en octobre 2013 ainsi que six (06)
Règlements clés et est entré en vigueur en janvier 2015.

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En 1970, les échanges intra régionaux ne représentaient
que 2,1% du total des exportations de la région et cette part
était de 3,9% au moment de l’entrée en vigueur de la zone
de libre échange de la CEDEAO qui représente à peu près
11% du total du commerce de la région.
Fait encourageant, il convient de noter une dynamique
positive de cet indicateur

Intra- CEDEAO (%) 1996-2014 1996-2000 2001-2006 2007-2014


Export 9,8 10,2 10,0 9,9
Import 11,9 10,3 15,7 10,6
Commerce Total 10,5 9,9 12,1 11,0
Source: CEDEAO
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I .2. I Libéralisation des échanges (suite)
Commerce Total (%) 1996- 2014
Bénin 20,8
Burkina Faso 26,8
Cap Vert 2,3
L’évolution globale
Cote d’Ivoire 23,3
précédente masque
Gambie 26,6
des disparités en
Ghana 10,4
pays.
Guinée 8,2
Guinée Bissaun 13,1
Mali 25,8
Niger 35,4
Nigéria 3,5
Sénégal 21,5
Serra Léone 30,2
Togo 26,4
CEDEAO 11,1 19
I .2. I Libéralisation des échanges (suite)

9 pays ont une part de Commerce supérieure à 20%, dont un


maximum de 35,4% pour le Niger ;
Le Nigéria, qui représente près de 75% du Commerce total de la
CEDEAO, ne contribue qu’à seulement 3,5% du Commerce intra
régional, juste devant le Cap Vert (2,3%) qui occupe le bas du
classement en raison de son éloignement ;
Par conséquent, la faiblesse relative du commerce intra régional
comparée au commerce extérieur est tributaire de la faible part du
Nigéria dans le commerce intra-CEDEAO;
L’appartenance à une zone de libre échange, a un effet positif
sur le commerce intra régional;

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I .2. I. Libéralisation des échanges (suite)

 Mais l’ampleur de ces échanges est encore mal évaluée ;


 Les distorsions créées par les barrières tarifaires et non
tarifaires, tout en favorisant les échanges frontaliers informels,
affectent négativement les échanges formels entre les Etats
membres ;
 Le TEC-CEDEAO, étape importante et déterminante pour la
création de l’union douanière et l’ approfondissement de
l’intégration économique, à été adopté en octobre 2013 ainsi
que six ( 06) règlements clés et est entré en vigueur en janvier
2015 ;
 La CEDEAO a négocié un Accord de Partenariat Economique
(APE) avec l’Union Européenne ;.
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I .2. I. Libéralisation des échanges (suite)

 L’Accord APE intègre la mise en place d’un


programme APE pour le Développement ( PAPED)
proposé par la CEDEAO ;
 L’APE a été approuvé en 2014 à Accra lors d’un
Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement ;
 Le dialogue se poursuit avec le Nigéria et la Gambie
qui ont quelques réserves à lever.

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I .2. 2. Politique Agricole de la CEDEAO
(ECOWAP)
 Aider les pays à réaliser leurs Plans Nationaux
d’investissements Agricoles ( PNIA) en appuyant les Etats à
choisir leurs investissements prioritaires ;
 Contribuer à réaliser le Plan Régional d’investissement
Agricole ( PRIA) ;
 Concourir à la création d’instruments dédiés à l’accroissement
de la productivité agricole ;
 Aider la création d’ une Agence Alimentaire Régionale ;
 Créer un Fonds Régional pour l’Agriculture devant être abondé
par la Commission à raison de 15 millions de US dollars sur 10
ans. Sur ces bases les bailleurs de fonds y contribueront pour
900 millions de dollars US.
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I .2. 2. Politique Agricole de la CEDEAO
(ECOWAP) (suite)
 Mise en place d’outils de la Gouvernance Agricole ( Création
ECO AGRIS) d’un cadre de concertation et d’un comité sur
l’agriculture ;
 Suggestion du placement en profondeur de l'urée avec la
possibilité d’accroitre les rendements.

Quelques projets en cours de financement:

 Projet « Placement Profond de l’Urée » ( PRIME), financement


CEDEAO: 15 millions de dollars US;
 Programme d’Appui à la sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
en Afrique de l’Ouest ( PASANAO): AFED : 10,4 millions € +
CEDEAO: 1,9 millions €
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I .2. 2. Politique Agricole de la CEDEAO
(ECOWAP) (suite)

 Projet « Faim Zéro » cofinancé par la CEDEAO et la


Coopération Allemande ( 2,4 millions de dollars);
 Appui à la « réserve Régionale de Sécurité Alimentaire »
cofinancé par la CEDEAO et l’Union Européenne : 56 millions €
financé par l’Union Européenne ;
 Projet « d’Appui  au filets sociaux de sécurité alimentaire »
cofinancé par la CEDEAO et la Coopération Espagnole: 5
millions de dollars US ;
 Projet « Aviculture villageoise » financé par la CEDEAO
- West african Seed Program by CORAF ( USAID – 9 millions

USD);

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I .2. 2. Politique Agricole de la CEDEAO
(ECOWAP) (suite)

 West African Fertilizer Program by IFDC (USAID- 20 millions


USD) ;
 The ECOWAS Zero Hunger support projet By FAO ( 3 millions
USD- Germany) ;
 PAN- SPSO 1& VET Gov by AU-IBAR ( EU funding- ECOWAS
Component: 1 million USD) ;
 Projet de lutte contre la « Mouche des fruits » cofinancé par
l’Union Européenne et l’AFD: 17, 558 millions d’Euros,
CEDEAO et l’AFD.

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I .2. 2. Politique Agricole de la CEDEAO
(ECOWAP) (suite)

Insuffisances:

Problème de financement ( nerf de la guerre);


Fonds régional pas abondé et donc pas de cofinancement ;
Hydraulique villageoise pas financée;
Elevage de la volaille rendu difficile;
Aquaculture: fort potentiel mais insuffisance de ressources
financières;
Difficultés de formation des jeunes à l’entreprenariat/

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I .2. 3. Programmes infrastructures
Des routes prioritaires pouvant faciliter l’intégration sont
actuellement mises en œuvre, avec des certains cas quelques
connections à finaliser. Il s’agit par exemple de :
La route trans- côtière Lagos- Nouakchott, via DAKAR
( 4500 kms);
La route transsaharienne Dakar- Ndjamena ( 4460 kms) ;
L’autoroute à péage Abidjan- Lagos ;
Le lancement effectif de la construction de la boucle ferroviaire
Niger- Benin – Burkina Faso et Cote d’Ivoire;
Les travaux de constructions de Niamey- Dosso (1km)
Dakar- Bamako- Ouagadougou.

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I .2. 4. Industrie et Promotion du Secteur privé

 Politique de la Qualité de la CEDEAO ( ECOQUAL) ;


 Code communautaire des investissements de la CEDEAO
(adopté par le Conseil des Ministres de 14 décembre 2014) ;
 Mécanisme Régional de Garantie contre les Risques Politiques
et Commerciaux ( But, multiplier les capacités
d’investissements de la région) ;
 Charte des PME: document qui servira de cadre de référence
aux politiques des PME;
 Politique Industrielle revue et actualisée dans le cadre d’une
approche sectorielle ;

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I .2. 4. Industrie et Promotion du Secteur privé
(suite)
 Système de paiement adopté par les banques centrales en
cours de mise en place ;
 Identification des secteurs prioritaires de ressources comme
facteurs déterminants de réussite;
 Importance de la surveillance des marchés ( 50 à 60% de
fraudes comme mesure d ’accompagnement ;
 Impossible de mettre en place un tissu industriel performent
sans gagner ce combat ;
 Problème de normes et de contrefaçons.

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I .2. 5. Energie
Pour faire face à l’important défi énergétique de la région, la
CEDEAO a procédé à:
L’Adoption d’une politique régionale en matière d’énergie;
La création d’un Centre pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité
Energétique;
La Création du West African Power Pool ( WAPP);
La création du Gazoduc d’Afrique de l’Ouest, Démarré en 1982 et ayant
suscité beaucoup d’espoirs, et ayant fait l’objet de la signature de
plusieurs accords intergouvernementaux, ce projet n’est jusqu’à ce jour,
pas totalement opérationnelle à cause de l’insuffisant approvisionnement
en gaz. Pourtant 70% des installations sont achevées;
La création en 2008 d’une Autorité de Régulation Régionale ( ARREC)

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I .2. 6. Processus de création de la monnaie unique

 Création de la Task présidentielle menée par les président du


Ghana et du Niger;
 Maintien de l’échéance 2020 pour la création de la monnaie
unique de la CEDEAO;
 Impasse pour la ZMAO ( seconde zone monétaire) ;
 Choix de nouveaux critères de convergence en les ramenant de
11 à 6 ;
 Elargissement des membres de la Task Force Présidentielle aux
Président du Niger et de la Cote d’Ivoire ;
 Activités feuille de route callées à l’horizon 2020 (date de création
de la monnaie unique ECO).

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I. 3 Catégorie III : domaines d’activités avec des
avancées moindres
I .3. I Développement humain (éducation, arts et culture)
Le secteur de l’éducation en particulier enregistre un retard important surtout en terme de qualité
I.3. 2 Le tissu industriel
L’industrie peine à prendre le relai de l’agriculture d’exportation et de la commercialisation de
matières premières comme sources majeures de croissance et de création de richesse.

La faiblesse des échanges intra régionales ;


La question des ressources humaines.

TEC- CEDEAO adopté en octobre 2013 ainsi que six (06) Règlements clés et est entré en
vigueur en janvier 2015.
33
II. Défis à surmonter
Malgré les efforts déployés par la CEDEAO pour la
consolidation de l’ intégration régionale, nombre de défis
restent à surmonter:
i.Au titre de la transformation structurelle des économies, les défis
de premier ordre concernent la faiblesse du commerce intra
régionale, les capacités de production en générale, notamment
dans le secteur manufacturier; et surtout les capacités financières
très limitées de la CEDEAO. Il s’agit notamment du prélèvement
communautaire;
ii.Au titre de la stabilité macroéconomique et l’harmonisation des
politiques macroéconomiques, les efforts d’harmonisation
demeurent lents en dépit de quelques progrès au niveau de la
gestion économique et financière, et les difficultés de respect des
critères de convergence macroéconomique ( déficit budgétaire et
maitrise de l’inflation) ; 34
II. Défis à surmonter (suite)

iii.La question transversale de la gouvernance est récurrente et


les insuffisances en la matière continuent de limiter les efforts
de développement ;
iv.La faiblesse des infrastructures régionales dans ses différentes
composantes est un frein aux échanges entre les Etats. Les
Coûts des transactions transnationales, élevés sont dus à la
faiblesse des réseaux de connections entre les pays;
v. L’insuffisance d’un capital humain de qualité, base de tout
progrès et développement, est un des défis majeurs de la
région où le niveau d’instruction et d’éducation de la population
est encore faible;

35
II. Défis à surmonter (suite)
vi. La coopération monétaire et financière progresse
insuffisamment en rapport avec l’insuffisance de
l’harmonisation macroéconomique et la faiblesse du système
de paiement et de règlement transfrontalier;
vii. Les nombreuses entraves à la libre circulation des personnes
et des biens;
viii.Les limites du développement agricole continuent d’être au
cœur des préoccupations de la CEDEAO car les crises
alimentaires et humanitaires affectent régulièrement des pays
de la région;
ix. Au plan juridique et institutionnel, il faut noter des
insuffisances dans la mise en œuvre des accords et
protocoles régionaux ainsi que dans la gouvernance des
Institutions d’intégration régionale.
36
II. Défis à surmonter (suite)
Par ailleurs, la faible mobilisation des ressources pour le
financement des programmes régionaux, et au-delà, l’insuffisante
appropriation de nos stratégies de développement est un défi
majeur.

x.Enfin, les efforts susmentionnés ne seront possibles que dans


un environnement de paix et de sécurité. En effet, bien que des
progrès aient été réalisés, l’instabilité politique et sociale reste
une préoccupation majeure tant les acquis actuels sont encore
fragiles.

37
III. LES PERSPECTIVES A LONG TERME
Les projections pour les quarante années à venir se basent
sur l’idée selon laquelle, la CEDEAO est, « une région
transformée, avec une prospérité partagé et un
développement inclusif où les citoyens ont confiance dans
leurs institutions »
Les actions à mener s’appuieront notamment sur:
La vision 2020 prônée par les Chefs d’Etats et de
Gouvernements de la CEDEAO;
Politiques et les stratégies existantes;
L’agenda 2063 de l’Union Africaine :
Programme de la première décennie de l’Agenda 2063;
Objectif du Développement Durable ( ODD) ;
Conclusions issues de la COP 21 tenue en décembre à Paris.
38
3.I Perspectives en matière de développement
durable
Cette ambition s’inscrit dans l’objectif global de transformation
structurelle des économies et la région où les secteurs industriels
et tertiaires prendront véritablement le relais de l’agriculture
d’exportation et de la commercialisation matières comme sources
majeures de croissance et de création de richesse.

3.I.I Perspectives en matière agricole

La région dispose de tous les outils pour résoudre le problème de


la sécurité alimentaire et de relancer les exportations si des fonds
sont disponibles pour l’investissement, la formation, l’information
et la sensibilisation des paysans.

39
3.I.I Perspectives en matière agricole
(suite)

 A titre d’ exemple, l’effectivité de la réserve régionale va créer


une forte demande additionnelle pour encourager la
production;
 Le placement en profondeur de l’urée permettra d’aller vers la
sécurité alimentaire et le relance des exportations avec
l’amélioration de la productivité de 25 à 40% ;
 La mise à disposition de ressources financières suffisantes
permettra le fonctionnement à plein régime de tous les
instruments mis en place;

40
3.I 2 Industrie et promotion du secteur privé
Politique Industrielle Commune en Afrique de
l’Ouest ( PICAO) dont objectifs fixés pour d’ici
2030 ;
Echanges au sein de la région: passer à 40% en
2030 dont la moitié en produits manufacturés ;
Contributions du secteur manufacturier passé de 7
à 20% ;
Transformer 30% de la production locale contre
moins de 5% pour le coton.

41
3.I 3 Programme Communautaire de
développement
 Programme de développement à long terme
adopté en 2014, envisage de mener la région
vers une économie compétitive;
 PCD comprend 194 projets prioritaires, d’un
coût global de 44,27 milliards de dollars,
avec un gap de financement de 39,89
milliards de dollars ;
 Organisation à venir d’une table ronde pour
le financement du Programme
42
3.2 Perspectives en matière de création
d’une union économique et monétaire

La consolidation des efforts en matière budgétaire


et le processus d’intégration financière en cours
( coopération des marchés de capitaux, projets de
système de paiements régionaux), ajouté à la
volonté affiché des autorités de la CEDEAO,
confortent l’exécution de la feuille de route de la
monnaie unique.

43
3.3. Perspectives en matière de développement
des infrastructures et d’un environnement
économique concurrentiel

L’agenda régional et même continental en


matière d’infrastructure est assez dense tant
l’ambition en matière de développement des
infrastructures est au cœur des préoccupations
des Autorités ( NEPAD) ;

44
3.4. Perspective en matière de
développement social (suite)
Education

Création d’un Centre de Recherche de la CEDEAO avec


des pôles de compétences;
Harmonisation de l’éducation primaire ( ne pas sortir de

l’école avant 16 ans) ;


Harmonisation des diplômes ( reconnaissance mutuelle

des diplômes) des textes existent déjà dans ce sens mais


non appliqués ;
Besoin réel d’unification des textes

45
3.5. Perspective en matière de développement
social (suite)
Humanitaire
La mise en place d’un système humanitaire viable
d’intervention rapide au niveau de la CEDEAO;
La mise en place d’un système d’alerte rapide (sorte
d’observatoire régionale pour préparer les pays à prévenir
les désastres et les catastrophes à travers la formation aux
outils et le renforcement des capacités. Ceci devrait être
compléter par la mise ne place de ressources humaines de
qualité pour les interventions d’urgences rapides.
Une approche régionale soutien à l’emploi des jeunes en
s’adressant aux causes telles que l’inadéquation de la
formation avec l’offre de marché par les formations
professionnelles innovantes.

46
4.5. Perspective en matière de développement
social (suite)
Social et genre
Le bien être des populations en mettant en place un système de
sécurité social et de protection sociale des travailleurs formels, des
femmes et des enfants en renforçant la mutualisation et la gratuité
de la couverture médicale des groupes vulnérables;
Le développement du centre de prise en charge de la formation
professionnelle des femmes et d’apprentissages des métiers
innovants de luttes contre les maladies à caractère féminine comme
la fistule et des centres de prise en charge de la désintoxication des
drogues dans les pays;

Le développement de la résilience des populations à travers les


systèmes de prévention sanitaires au niveau régional ;
Le renforcement de la mise en œuvre de notre politique de
protection de l’enfant et de trafic d’être humain.
47
4.5. Perspective en matière de
développement social (suite)
Culture
En ce qui concerne la culture, la région Afrique de l’Ouest

dispose d’un héritage culturel immense qui sera mieux valorisé ;


Les pays organisent individuellement des Festivals ( Niger,

Mali, Nigéria, etc…), il conviendrait de mettre en place une


académie qui va fédérer toutes ces initiatives et les mettre en
synergie en vue de profiter au maximum de ce bouillonnement
de créativité ;
Ainsi, les artistes de la région prendront conscience de leurs

forces ;
Exemples: Cas du Nigéria avec l’industrie culturelle basée
sur l’énergie avec NOLLYHOOD
48
4.6. Perspective en matière de
démocratie et de bonne gouvernance
Les perspectives en matière de démocratie et de bonne
gouvernance sont prometteuses au regard des avancées
enregistrées au cours des dernières années.

La culture de la démocratie fait son chemin en Afrique de


l’Ouest de telle sorte que l’avenir laisse augurer un
environnement politique complètement pacifique et des Etats
où il existe la bonne gouvernance, les valeurs démocratiques,
l’égalité des sexes, la justice et le respect des droit de l’homme.

49
Conclusion
La région a connu un relative amélioration de la situation sécuritaire,
même si celle-ci appelle toujours à la vigilance. La menace que
constituent les groupes extrémistes et armés au Mali, au Niger et au
Nigéria continue à faire peser une incertitude sur la stabilité déjà
fragile dans la bande saharo sahélienne et par-delà la région toute
entière.
C’est ici, le lieu de saluer le leadership de nos plus hautes autorités
qui continuent de déployer toutes leurs forces pour le retour à une
paix durable dans la région.

Sur le plan économique, en dépit du ralentissement de la croissante


économique au niveau mondial, la région a connu une croissance
robuste qui est ressorti à 6,2% en 2014 avant de fléchir à 4,2% en
2015.
Tout doit être fait pour que l’accroissement du stock de richesse
contribue de manière encore plus significative à la réduction de la
pauvreté dans la région. 50
Conclusion
Dans ce contexte, La CEDEAO poursuivra la mise œuvre de
son programme d’activité afin d’aboutir, notamment à:

L’achèvement de l’Union douanière ;


La signature de l’Accord de Partenariat Economique
(APE) y compris par le Nigéria et la Gambie
L’intégration monétaire;
Le développement des infrastructures régionales;
Le développement agricole;
La consolidation de la paix et de la sécurité.
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MERCI DE VOTRE ATTENTION

THANK YOU FOR YOUR ATTENTION

OBRIGADO PELA VOSSA ATENÇÃO

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