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CEDEAO : UN BILAN DU PROCESSUS
D’INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE DE
L’OUEST
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Introduction
C’est quoi l’intégration régionale ?
Au-delà des nombreuses ambiguïtés sur la notion d’intégration régionale et des oppositions
d’écoles, elle est déclinée en cinq principales formes ou étapes depuis Balassa (1961) : la zone
de libre-échange, l’union douanière, le marché commun, l’union économique et, l’union
économique et monétaire.
La zone de libre-échange renvoie à une situation dans laquelle des pays s’entendent pour
supprimer les entraves douanières et non douanières sur leurs échanges mutuels mais chacun
d’eux garde la liberté de sa politique commerciale vis-à-vis du reste du monde.
L’union douanière désigne la situation dans laquelle non seulement des pays s’entendent pour
supprimer les entraves douanières et non douanières sur leurs échanges mutuels mais aussi
s’entendent pour adopter des tarifs extérieurs communs et des politiques commerciales
communes vis-à-vis du reste du monde.
Le marché commun désigne la situation dans laquelle, les biens et services circulent librement
entre des pays partenaires ayant des politiques communes, des tarifs extérieurs communs vis-
à-vis du reste du monde et qui libéralisent la circulation de leurs facteurs de production (capital
et travail).
L’union économique ou union économique et sociale renvoie à la situation dans laquelle des
pays décident : a) de la libre circulation des biens et des services ; b) de la libre circulation des
facteurs de production ; c) de la mise en place de politiques commerciales communes et de tarifs
extérieurs communs vis-à-vis du reste du monde ; d) de la mise en place de politiques
harmonisées ou communes ; et e) de la coordination de leurs politiques macro-économique
notamment de leurs politiques budgétaires.
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Mais dans l’optique fonctionnaliste1, l’étape finale naturelle de toute intégration économique
régionale est l’intégration totale par la mise en place d’une fédération d’Etats ou une
confédération d’Etats.
Quel est le point de départ et les références des réflexions modernes des économistes sur
les processus d’intégration régionale ?
Lorsque l’on parle d’intégration économique régionale, le premier nom à venir en tête d’un
économiste est celui de Jacob Viner (1950), d’autres noms suivent Meade (1956), Corden
(1972), Krugman (1991), Venables (1987), Venables (1999 et 2000) etc. Mises ensemble, les
conditions imposées par ces auteurs à la réussite de toute construction économique régionale
par processus d’intégration relèvent des principes du libre-échange et de la libre-entreprise. En
particulier, les conditions pour que les pays membres tirent profit des IER peuvent être
regroupées en trois principes généraux.
➢ Deuxièmement, il s’agit de rendre fluide la circulation des biens et services dans entre
les pays concernés. Cela passe par la mise en place de mesures de libéralisation du
commerce (libre circulation des biens, des services et des facteurs de production).
1
En relations internationale le fonctionnalisme est un courant de pensée qui considère que ce sont les nécessités
techniques et non politiques qui favorisent la coopération au sein d'une société complexe. Il en découle la
nécessité de création d'institutions internationales ou supranationales appropriées pour résoudre les problèmes
qui dépassent les frontières ou les capacités d'un Etat.
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ceux-ci peuvent être économiques, sociaux, culturels, politiques voire diplomatiques.
Toutefois, dans cette présentation, nous allons nous intéresser surtout aux gains économiques
attendus des efforts de construction régionale dans le cadre de la CEDEAO.
Notre bilan du processus d’intégration régional au sein de la CEDEAO se fera en deux temps
présentés en deux grandes parties.
Dans un premier temps (la première partie), nous présenterons le bilan de l’intégration régionale
en termes de mise en place d’un cadre institutionnel et juridique cohérent et pertinent ainsi que
quelques réalisations faites dans ce cadre.
Dans un second temps (la seconde partie), nous présenterons le bilan de l’intégration régional
en termes de résultats sur les caractéristiques structurelles des économies des pays d’Afrique
de l’Ouest.
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Ière Partie : la CEDEAO, des efforts importants de
construction d’un cadre institutionnel cohérent et
pertinent
La CEDEAO est devenue officiellement une union douanière en 2013 avec l’adoption d’un
TEC. Toutefois, dans la pratique, elle est encore une zone de libre-échange incomplète et non
consolidée. Cependant, elle fait des avancées pertinentes dans certains secteurs tout en ayant
des résultats globaux décevants.
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Chapitre 1 : Les infrastructures institutionnelles régionales relatives à
l’aspect commercial de l’intégration régionale
Avant tout propos commençons par faire un petit rappel sur l’histoire et les objectifs de la
CEDEAO.
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Union douanière de l’Afrique de l’Ouest
3
Union Douanière des États de l’Afrique de l’Ouest créée en 1966 remplace l’UDAO.
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Les pays fondateurs sont le Dahomey (actuel Bénin), la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), la Côte d'Ivoire et le
Niger. Ils ont été rejoints par le Togo en 1966.
5
Le traité sur lequel nous nous appuyons dans ce travail est celui reproduit par Belaouane-Gherari et Habib (1988).
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Face aux lenteurs dans l’application de ses dispositions et aux énormes difficultés dans son
fonctionnement, les États membres ont engagés des négociations dans les années 80 afin de
relancer la CEDEAO et surtout d’accélérer le processus d’intégration régionale. Par ailleurs, la
CEDEAO ne pouvait pas être qualifiée de succès au début des années 1990 malgré son
implication positive dans la résolution de différents conflits dans la région. Par exemple, le
programme de libéralisation a été remanié et son entrée en vigueur différée à plusieurs reprises.
Le principe de la libre circulation et installation des personnes a été violé à plusieurs reprises
par divers pays membres. En outre, les parts des échanges intra-CEDEAO dans le total des
échanges de ses États membres sont restées très faibles. En effet, les parts des exportations
intra-CEDEAO dans les exportations totales de ses membres sont passées de 2,9% en 1970 à
seulement 5,7% en 1990. Par ailleurs, aucun TEC n’est adopté. Bref, en 1990, la CEDEAO est
loin de l’objectif d’union douanière et de marché commun visé.
• la promotion des joint-ventures par les entreprises et autres opérateurs du secteur privé,
particulièrement à travers l’adoption d’un accord régional sur les investissements
transfrontaliers,
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Le Conseil économique et social, composé des représentants des diverses catégories des
activités socio-économiques, a un rôle de conseiller.
La Cour de Justice de la CEDEAO, composé de 7 membres dont deux ne peuvent être
originaires d’un même pays, elle a un avis consultatif en matière d’interprétation des règles
communautaire et sa décision en matière de différend est sans recours.
A ce jour, toutes ces institutions ont été mises en place à l’exception du Conseil économique et
social qui n’est pas encore installé. Par ailleurs, de nombreuses institutions ont été mises en
place au niveau sectoriel en tant qu’institutions spécialisées : la Banque d’Investissement et de
développement de la CEDEAO (BIDC), , l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest
(AMAO), le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchissement de l’Argent
(GIABA), le Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre (CCDG), le Centre de
développement de la Jeunesse et des Sports (CDJS), le Système d’Echange d’Energie
Electrique de l’Afrique de l’Ouest (WAPP), l’Unité de Coordination des Ressources en Eau
(UCRE), le Centre Régional pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique
(ECREEE).
B. Le TEC de la CEDEAO
La CEDEAO est devenu officiellement une union douanière depuis janvier 2006 par l’adoption
de Tarifs Extérieurs Communs (TEC) (Décision A/DEC.17/01/06 du 12 janvier 2006 portant
adoption du Tarif Extérieur Commun de la CEDEAO). A cette occasion, un comité a été mis
en place par Décision A/DEC.14/01/06 du 12 janvier 2006 portant création, organisation et
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fonctionnement du Comité Conjoint CEDEAO-UEMOA de Gestion du Tarif Extérieur
Commun (CCGTEC) de la CEDEAO.
Le TEC CEDEAO est entrée en vigueur depuis 2015. En effet, établi sur les mêmes bases que
le TEC-UEMOA, sa structure et sa composition ont faits l’objet de modification en 2009 (Acte
additionnel N° A/SA.1/06/09 Portant amendement de la Décision A/DEC.17/01/06 du 12
janvier 2006 portant adoption du Tarif Extérieur Commun de la CEDEAO). Sur la période
2009-2015, les Etats membres ont négociés et finalisés la structure et composition du TEC-
CEDEAO. Un accord en a découlé le 25 octobre 20136. Ainsi, la Conférence des Chefs d’Etat
et de Gouvernement a adopté la structure finale du TEC-CEDEAO pour une application
effective dès le 1er janvier 2015.
Le TEC CEDEAO est, à la date d'aujourd'hui, appliqué par treize (13) États membres de la
CEDEAO. Sauf la Sierra Leone et le Cap-Vert ne l'appliquent pas encore. Pour le cas de la
Sierra Leone ça devait se faire cette année, mais avec les élections ça risque d’être retardé. En
ce qui concerne le Cap-Vert, ses autorités ont demandé à la Commission de la CEDEAO
d'entreprendre une étude d'impact du TEC sur l’économie de cette île qui est paraît être un cas
spécial.
Le TEC de la CEDEAO comprend : une catégorisation, des droits et taxes permanents et, des
droits et taxes temporaires.
La catégorisation qui repose sur une nomenclature tarifaire et statistique distinguera cinq
catégories de produits partant de 0 à 4. La catégorie 0 sera composée des biens sociaux
essentiels. La catégorie 1 comprend les biens de première nécessité, les matières premières de
base, les biens d'équipement et les intrants spécifiques. La catégorie 2 comprend les intrants et
produits intermédiaires. La catégorie 3 comprend les biens de consommation finale et tous
autres produits non repris ailleurs. Enfin, la catégorie 4 sera composée de biens dits biens
spécifiques pour le développement économique.
Les droits et taxes permanents. A cette catégorisation, est associés des droits et taxes
permanents de base (Tableau 1).
Tableau 1 : Droit de douane de base de la CEDEAO
A ces droits et taxes permanents de base, s’ajoutent des droits et taxes permanents mais
spécifiques que sont :
• le Prélèvement Communautaire d’Intégration (PCI) au taux 1,5%.
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Voir par exemple le communiqué final de la Conférence des Chefs d’Etat sur le lien
http://www.dakaractu.com/Communique-de-presse-relatif-a-la-cloture-du-sommet-de-Dakar_a54249.html
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• la Redevance Statistique (RS) au taux de 1%.
Ainsi, le taux cumulé des droits de douane de la CEDEAO sont résumés dans le tableau 2.
Tableau 2 : Droit de douane aux taux cumulés de la CEDEAO
0 2,5%
1 7,5%
2 12,5%
3 22,5%
4 37,5%
Les droits et Taxes temporaires. Aux droits et taxes permanents, pourraient s’ajouter aux
précédents. Selon les situations deux types de droits et taxes temporaires : la Taxe de Protection
Complémentaire (TPC) et la Taxe d’Ajustement à l’Importation (TAI). Par ailleurs, selon le
protocole d’autres mesures jugées nécessaires pourraient s’ajouter à ces droits et taxes.
La Taxe Protection complémentaire CEDEAO (TPC) sera appliquée pour faire face à un
accroissement subit des importations ou lorsque la valeur d’un produit importé tombe à– 80%
de la valeur CAF moyenne de 3 ans, du fait du TEC.
La Taxe d’Ajustement à l’Importation (TAI) est une surtaxe temporaire appliquée aux
produits en provenance de pays hors CEDEAO. Elle sera appliquée temporairement pendant
les 5 premières années de l’entrée en vigueur du TEC lorsque le droit TEC est inférieur
au doit NPF dans le tarif national. Le niveau de cette taxe ne peut dépasser 20 à 35%
selon le cas.
Enfin, la possibilité pour un Etat de mettre hors TEC pendant les 5 premières années 2,5%
des lignes tarifaires a été adoptée.
Le Tableau 3 suivant résume, les changements opérés. Globalement, 612 lignes tarifaires ont
changé de catégories, soit 10,37% des lignes.
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Tableau 3 : Comparaison du TEC UEMOA et TEC CEDEAO
CEDEAO
TEC 0 5 10 20 35 Total
0 66 7 1 74
5 16 2013 28 26 2083
UEMOA
10 2 58 1128 59 6 1253
20 1 68 216 2080 124 2489
Total 85 2146 1373 2165 130 5899
La mise en œuvre de ses engagement a été pensée progressive par la CEDEAO. En particulier,
elle doit se faire en trois étapes principales :
• première étape, assurer, à tout citoyen ressortissant de la CEDEAO désirant séjourner
pour une durée maximum de 90 jours, le droit d’entrer sur le territoire de tout État
membre par un point d’entrée officiel sans avoir à présenter un visa, sous la condition
de posséder un document de voyage et des certificats internationaux de vaccination en
cours de validité sauf en cas prolongation de son séjour. Il devra, à cette fin, obtenir une
autorisation des autorités compétentes,
En la matière, la réglementation pour la mise en œuvre de ces engagements a été prise dont
les principaux textes sont :
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• le Protocole A/P1/5/79 relatif à la libre circulation des personnes, le droit de résidence
et d’établissement,
On peut dire aujourd’hui, qu’en matière de libre circulation du facteur travail, la CEDEAO a
réalisée d’énormes progrès contrairement à la libre circulation des biens. En effet, en matière
de circulation aujourd’hui :
1. aucun visa n’est exigé nulle part aux ressortissants des Etats membres pour leurs
déplacements dans l’espace CEDEAO,
3. un carnet de voyage CEDEAO a été mis en circulation par les États membres et,
4. le Passeport CEDEAO a été adopté et mis en circulation par les Etats membres.
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B. Libre circulation du facteur capital
En matière de libre-circulation des capitaux, la CEDEAO a réalisé d’importants efforts pour la
mise en place d’un cadre institutionnel et juridique prévisible et automatique. En effet, La
CEDEAO a adopté une règle commune en matière d’investissements : Acte additionnel
N°A/SA.3/12/03 portant adoption des règles communautaires en matière d’investissements et
de leur modalité d’application au sein de la CEDEAO.
En matière de libre circulation des capitaux, la CEDEAO a également créé une banque
régionale (Ecobank) qui était considérée comme la 23ème banque africaine par la valeur selon
(African Business, 2008). Selon CNUCED (2011), « La croissance d’Ecobank s’est faite
essentiellement en trois phases. Elle a commencé ses opérations au Togo en 1988, puis a
rapidement établi une présence en Côte d’Ivoire et au Nigéria en 1989 ainsi qu’au Bénin et au
Ghana en 1990. La phase d’expansion suivante a démarré en 1997 avec l’ouverture de
succursales au Burkina Faso et au Mali. En 1999, Ecobank a étendu sa présence dans la sous-
région à la Guinée, au Libéria, au Niger et au Sénégal. Entre 2000 et 2005, elle s’est installée
au Cameroun et au Cap-Vert, mais c’est spécifiquement en 2006 que la troisième vague
d’expansion a démarré, avec l’ouverture d’établissements en Sierra Leone et au Tchad. En
2007, Ecobank a renforcé sa présence en Afrique de l’Ouest avec de nouvelles activités en
Guinée-Bissau, à Sao Tomé-et-Principe et en Gambie. Elle a continué à se développer vers
l’Afrique centrale en ouvrant des filiales au Cameroun, en République centrafricaine et au
Rwanda. En 2008, le mouvement s’est poursuivi au Malawi, au Congo, au Kenya, au Burundi
et en République démocratique du Congo. Ecobank envisage d’étendre cette année sa présence
à 33 pays, à commencer par le Gabon, la République-Unie de Tanzanie et la Zambie d’ici au
milieu de l’année 2009 (Ecobank, 2009).
Cette banque véritablement panafricaine a été créée par la CEDEAO à Lomé (Togo) en 1985
mais elle n’était pas autorisée à fonctionner en tant que banque avant 1988. Par des
investissements de création de capacités et des fusions-acquisitions, Ecobank a mené une
politique active d’expansion et c’est aujourd’hui le premier groupe bancaire panafricain, présent
dans plus de pays du continent que toute autre banque: elle possède plus de 500 succursales
dans 25 pays.
Des exemples d’entreprises (ou groupes d’entreprises) individuelles de réussites basées sur les
opportunités offertes par l’intégration au sein de la CEDEAO peuvent être donnés. En
particulier, le cas de NSIA Participation et du Groupe NSIA de Monsieur Jean-Kacou
DIAGOU. Ce groupe a créé une filiale de sa banque BIAO au Nigéria. Par ailleurs cette Banque
est présente dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest.
En conclusion, en matière de libre circulation des facteurs de production (travail et capital), des
efforts ont été faits tant en matière réglementaire que dans la mise en œuvre effective de la
réglementation. Mais, des zones d’ombres existent comme nous le verrons plus bas dans les
défis.
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Chapitre 2 : Politiques sectorielles, de gouvernance et sociales
communes de la CEDEAO
Le Traité révisé de la CEDEAO défini explicitement neuf (9) principaux domaines de
coopération sur la bases desquels il élabore ses politiques communes dans divers secteurs :
Alimentation et Agriculture (Chapitre 4), Industrie, Sciences et Technologie et, Energie
(Chapitre 5), Environnement et Ressources Naturelles (Chapitre 6), Transports,
Communications et Tourismes (Chapitre 7), Monnaie (Chapitres 8 et 9), Affaires Politiques,
Juridiques, Judiciaires et de la Sécurité régionale et, de l’Immigration (Chapitre 10), des
Ressources Humaines, de l’Information et, des Affaires Sociales et Culturelles (Chapitre 11) et
les autres domaines (Chapitre 12). La CEDEAO, fonctionnant sur la base de programmes
prioritaires, a mis en place un certain nombre de politiques communes dans divers domaines :
économiques, sociaux, politique, et de sécurité.
En particulier, aux termes de l’article 25, paragraphe 2, alinéa h du traité révisé de la CEDEAO,
les Etats membres s’engagent à tout mettre en œuvre pour l’adoption et la mise en œuvre d’une
politique agricole commune. En application de ces engagements, les Chefs d’Etat et de
Gouvernement ont adopté à Accra le 19 janvier 2005, par décision, La Politique Agricole
Commune de la CEDEAO (Décision N° A/Dec.11/01/05 portant adoption de la Politique
Agricole Commune de la CEDEAO). Son objectif général est de contribuer de manière durable
à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au développement économique et
social et à la réduction de la pauvreté dans les Etats membres, ainsi que des inégalités entre les
territoires, zones et pays. Celui-ci est décliné en sept (7) objectifs spécifiques et repose sur sept
principes directeurs :
• la subsidiarité, selon laquelle on ne traite au niveau régional que ce qui ne peut pas être
mieux traité au niveau national ou local. Elle implique entre autres que « la compétence
nationale est la règle, la compétence communautaire, l’exception. »,
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• la proportionnalité qui implique que l’action de la communauté ne doit pas excéder ce
qui est nécessaire pour atteindre les objectifs du Traité. Son application doit permettre,
entre autres, d’éviter d’imposer à un pays membres des règles trop contraignantes ou
des efforts trop élevés par rapport à ce qui serait raisonnable ou efficace,
• la régionalité, selon lequel la Communauté ne traite que des questions qui concerne au
moins deux Etats membres,
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B. Politique minière commune de la CEDEAO
Aux termes de l’article 31, paragraphe 1 du traité révisé de la CEDEAO, ses Etats membres se
sont convenus d’harmoniser et de coordonner leurs politiques et programmes en matière de
ressources naturelles. Pour ce faire, ils se sont engagés sur sept objectifs principaux dont la
coordination de leurs programmes de développement et d’utilisation des ressources minérales
alinéa d).
En matière d’application la CEDEAO a adopté en juillet 2009 une directive sur l’harmonisation
des principes directeurs et politiques du secteur minier (Directive N°C-DIR.3/5/09 sur
l’harmonisation des principes directeurs et des politiques dans le Secteur minier) et le
Règlement C-REG.3/5/09 portant Développement des Ressources Minérales et Organisation
du secteur Minier de la CEDEAO. La Directive présente les objectifs de la CEDEAO pour le
secteur minier :
• assurer l’harmonisation des principes directeurs et des politiques dans le secteur minier
des Etats membres basés sur des normes standard de haut niveau de responsabilité pour
les compagnies minières et les gouvernements afin de promouvoir les droits de
l’homme, la transparence et l’équité sociale et de garantir la protection des
communautés locales et de l’environnement dans les zones minières de la CEDEAO,
• doter les Etats membres d’une politique minière et d’un cadre juridique harmonisés, et,
• s’assurer que l’harmonisation prend en compte les différents niveaux auxquels chaque
Etat membre se trouve dans le secteur minier et la manière dont les politiques et les
différentes stratégies pourraient être conduites pour satisfaire les besoins spécifiques de
chaque Etat membre.
En application de ces engagements, la CEDEAO a adopté par acte additionnel, une politique
industrielle commune à l’Afrique de l’Ouest (Actes Additionnel N°ASA.2/7/10 portant
adoption de la Politique industrielle Commune de l’Afrique de l’Ouest : PICAO et son plan
d’action) et la décision N°02/07/10 des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO du 2
juillet 2010 à Sal (Cap vert).
La PICAO a pour vision générale la promotion d’un tissu industriel régional densifié, intégré
et compétitif sur la scène internationale, respectueux de l’environnement et capable d’améliorer
significativement à l’horizon 2030 le niveau de vie des populations de l’Afrique de l’Ouest
(article 2 acte additionnel).
Aux termes de l’article 3 de l’acte additionnel, l’objectif général de la PICAO est d’accélérer
l'industrialisation de la région, en soutenant la transformation industrielle endogène des
matières premières locales, le développement et la diversification des capacités productives
industrielles ainsi que le renforcement de l'intégration régionale et des exportations de biens
manufacturés.
Elle se décline en dix (10) programmes : 1) le développement de micro-entreprises, des
PME/PMI et de grandes industries, 2) élaboration et la mise en œuvre un programme de
recherche et développement, 3) le développement des droits régionaux de propriété
intellectuelle, 4) le développement du financement régional, 5) la création et mise en œuvre un
système d’échange d’informations sur les opportunités d’affaires, 6) la création d’un réseau
régional de partenariat industriel, 7) le développement des infrastructures, 8) l’élaboration et la
mise en œuvre d’un programme de Normalisation, d’Assurance de la qualité, d’Accréditation
et de Métrologie, 9) le développement des capacités managériales et des compétences, et 10) la
restructuration et la mise à niveau des industries.
Ces programmes et leur mise en œuvre reposent sur quatre principes directeurs :
• la concurrence en tant que le renforcement de l'Etat de droit par le respect et
l'application des règles qui régissent la concurrence et permettent d'améliorer
substantiellement l'environnement des affaires dans la région pour encourager
l'investissement endogène, l'investissement direct étrangers et la création d'emplois,
• la solidarité en tant que le développement d'un esprit communautaire autour d'un idéal
commun,
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• la coopération en tant que voie d'intégration des politiques industrielles des États
membres dans le cadre du PICAO et de mobilisation de tous les moyens pour une
exploitation maximale des avantages comparatifs,
La mise en œuvre de ces programmes progresse en particulier, la CEDEAO a mis en place une
politique qualité. En outre, conformément aux recommandations du rapport final du symposium
régional de la CEDEAO des 28, 29 et 30 mars 2012 à Lomé (Togo) sur la PICAO, celle-ci a
été accélérée par la mise en place d’une infrastructure de la qualité. De plus, conformément aux
dispositions de la PICAO, non seulement sa mise en œuvre est prévue s’étendre jusqu’en 2030,
mais également elle nécessitait une évaluation après 20 ans et l’adoption d’un mécanisme de
révision chaque cinq (5) ans pour tenir compte des changements nouveaux. Ainsi, le conseil
des ministres de la CEDEAO en charge de l’industrie a adopté une version renouvelé de la
PICAO le 25 avril 2015 à Accra au Ghana. En autres, la PICAO fixe des objectifs chiffrés pour
ses programmes :
• diversifier et élargir la base de production industrielle régionale en augmentant
progressivement le taux de transformation des matières premières locales de 15-20% à
une moyenne de 30% d’ici 2030 ;
Dans le cadre du développement de son secteur privé en général, de son secteur industriel en
particulier et surtout dans le cadre de la mise en œuvre de la PICAO, la CEDEAO a mise en
place en février 2013 une politique de qualité dite ECOQUAL. En effet, par l’Acte additionnel
A/SA.1/02/13 et le Règlement Communautaire N° C/REG.19/12/13, pris en décembre 2013, a
mis en place l’Infrastructure Régionale de la Qualité de la CEDEAO (IRQ) la CEDEAO a mis
en place un Programme Qualité. Dans ce cadre et au titre du Règlement Communautaire
N°C/REG.19/12/13, notamment son article 7, la Commission de la CEDEAO à créer ou
désigner :
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• un Comité Communautaire d’Evaluation de la Conformité (CCEV) ;
• des structures nationales à vocation régionale dans les différents domaines de la qualité.
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majeurs de la région, notamment les autres organisations régionales, les États membres, la
société civile, le secteur privé et la recherche.
En matière d’infrastructure, les efforts faits sont importants. Ainsi, par exemple, il y a eu
adoption de diverses réglementations dans le domaine des Technologies de l’Information et de
la Communication.
F. Politique de convergence macroéconomique et monnaie unique au sein de la
CEDEAO
En matière monétaire, la CEDEAO a lancé un programme de convergence monétaire pour
l’établissement d’une union économique et monétaire. Elle a adopté en 1987 le Programme de
Coopération Monétaire (PCM) dont la date butoir était initialement fixée pour 1994, qui a été
portée ensuite à l’an 2000. A cet effet, en 1999, la Conférence des Chefs d’Etat a révisé les
critères de convergence et mis en place un cadre institutionnel de surveillance multilatérale pour
l’harmonisation des politiques macro-économiques. Dans ce cadre, elle a mis en place l’Agence
Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO) dont le rôle est, entre autre, la création d’une
monnaie unique au sein de la CEDEAO en 2020 avec la création, à l’horizon 2015, d’une
seconde zone monétaire commune à six Etats membres de l’organisation en plus de l’UEMOA.
Par ailleurs, la CEDEAO a mis en place trois autres institutions structurantes : l’Institut
monétaire de l’Afrique de l’ouest (IMAO), l’Association des banquiers de l’Afrique de l’Ouest
(ABAO), et la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC). La BIDC
est une institution financière internationale instituée par l’article 21 nouveau du Traité révisé
tel qu’amendé par l’Acte additionnel A/SA.9/01/07 du 19 janvier 2007. Elle comprend deux
guichets dont l’un est destiné à la promotion du secteur privé et l’autre au développement du
secteur public.
Ainsi, au terme des articles 56, 57 et 58 du traité révisé de la CEDEAO, ses Etats membres
s’engagent à :
Pour concrétiser ces engagements, la CEDEAO a entrepris d’importants efforts pour la mise en
place d’un cadre institutionnel opérationnel pertinent et efficace. Ainsi, elle a adopté :
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Ces protocoles viennent compléter, renforcer et élargir :
Dans le cadre de son programme de mise en œuvre de la politique paix, sécurité et gouvernance,
la CEDEAO a créé l’ECOWAS Monitoring Group (Groupe d'Observation militaire de 1a
CEDEAO), plus connu sous le sigle ECOMOG et le Conseil de Médiation et de Sécurité. En
effet, c’est en vue du maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la sous-région,
que le protocole a institué des structures spécifiques, notamment le Conseil de Médiation et de
Sécurité et le Groupe de Contrôle du Cessez-le-feu (ECOMOG). L’ECOMOG qui est une force
militaire, est intervenue au Libéria (1993-1997, 2003), en Sierra Leone (1997-2000) et en
Guinée-Bissau (1999), en Côte d'Ivoire (2003 et 2004).
B. Cadre institutionnel de la CEDEAO dans le domaine social
Au titre du chapitre XI du Traité révisé de la CEDEAO « Coopération dans les domaines des
Ressources Humaines, de l’Information, des Affaires Sociales et Culturelles », ses pays
membres ont pris de nombreux engagements dans divers domaines sociaux : Ressources
Humaines, Affaires Sociales, Affaires Culturelles, Genre, Population, Information et Presse. En
particulier, dans les pays membres se sont engagés à, :
• dans le domaine des ressources humaines, coopérer par :
✓ le renforcement de leur coopération en matière d’éducation, de formation et
d’emploi en harmonisant et coordonnât leurs politiques dans ces domaines ;
✓ le renforcement des institutions de formations existantes, la redynamisation de
leurs systèmes éducatifs et l’encouragement des échanges dans ces domaines ;
✓ l’encouragement des échanges de main-d’œuvre spécialisée entre membres ;
• dans le domaine des affaires sociales, coopérer par :
✓ la promotion des échanges d’expérience et d’informations relatives à
l’alphabétisation, la formation professionnelle et l’emploi ;
✓ l’harmonisation des législations nationales du travail et des régimes de sécurité ;
✓ la promotion des organisations de femmes et de jeunes ainsi que des associations
professionnelles afin d’assurer la participation populaire aux activités de la
communauté ;
✓ la promotion et le renforcement de leur coopération dans le domaine de la santé ;
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✓ la promotion et le développement de la pratique sportive, en vue de rapprocher
les jeunes de la région et leur assurer un développement équilibré ;
• dans le domaine des affaires culturelles, à promouvoir :
✓ les échanges culturels par tous les moyens et sous toutes les formes ;
✓ développer et améliorer, au besoin, les structures et les mécanismes de
production, de diffusion et d’exploitation des industries culturelles ;
✓ l’enseignement et la diffusion d’une langue ouest africaine en tant facteur
d’intégration communautaire ;
• dans le domaine du genre et développement, élaborer, harmoniser, coordonner et définir
des politiques et des mécanismes appropriés pour améliorer les conditions économiques,
sociales et culturelles des femmes, par :
✓ l’identification et l’examen des contraintes empêchant les femmes d’apporter
une contribution plus grande aux efforts de développement régional ;
✓ la fourniture d’un cadre dans lequel ces contraintes seront prises en compte ainsi
que les préoccupations et les besoins des femmes ;
✓ l’encouragement du dialogue entre eux sur les projets et programmes au profit
des femmes ;
✓ la mise en place d’un mécanisme de coopération avec les organisations
bilatérales, multilatérales et non gouvernementales ;
✓ la promotion et la mise en place d’un mécanisme d’échanges d’informations et
d’expériences entre eux
• dans le domaine de la population, adopter individuellement et collectivement des
politiques et des mécanismes nationaux en matière de population intégrant la variable
démographique dans le développement socio-économique par :
✓ l’attribution d’une place importante à la population dans la formulation et la mise
en œuvre des programmes et politiques de développement ;
✓ l’élaboration de politiques nationales en matière de population ainsi que la
création d’institutions spécialisations sur la question ;
✓ la sensibilisation des populations sur les questions de démographie ;
✓ la collecte, l’analyse et l’échange d’informations et de données relatives aux
questions de population ;
• dans le domaine de l’information, la radiodiffusion et la télévision, coordonner leur
efforts, mettre en commun leurs ressources, encourager la création de centres régionaux
d’échanges de programmes et utiliser leurs systèmes de radio et de télévision pour
promouvoir la réalisation des objectifs du processus d’intégration régionale ;
• dans le domaine de la presse, coopérer en :
✓ assurant le libre accès des professionnels de la communication aux sources de
l’information ;
✓ facilitant les échanges d’information entre leurs organes de presse ;
✓ respectant les droits du journaliste ;
✓ incitant les investissements dans les entreprises de communication des Etats
membres ;
✓ modernisant leurs organes de presses ;
✓ promouvant et encourageant la diffusion des informations dans les langues
nationales.
30
Pour concrétiser ces engagements, la CEDEAO a entrepris d’importants efforts pour la mise en
place d’un cadre institutionnel opérationnel, pertinent et efficace dans tous ces domaines.
Ainsi :
• dans le domaine du genre, la Commission de la CEDEAO a :
✓ transformé I'AFAO en Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre
(CCDG) (la Décision A/DEC.16/01/03) ;
✓ mise en place une commission technique chargée des questions relatives à
l’égalité des genres (Décision A/DEC. 7/12/03) ;
✓ mis en place une politique du genre de la CEDEAO ainsi que de tous les
instruments de sa mise en œuvre (Décision A/DEC. 01/01/05) ;
✓ adopté un système de gestion du genre de la CEDEAO (Décision
A/DEC.2/01/05) ;
✓ En outre, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, ont adopté, au
cours de leur 47ème Session Ordinaire, tenue le 19 mai 2015 à Accra, en
République du Ghana, l’ « Acte Additionnel A/SA.02/05/15 Relatif à l’Egalité
de Droits entre les Femmes et les Hommes pour le Développement Durable dans
l’Espace CEDEAO » ;
• dans le domaine de l’Education :
✓ les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, ont adopté, le Protocole
A/P3/1/03 sur l'Education et la Formation ;
✓ la CEDEAO a adopté une Convention Générale relative à la reconnaissance et à
l’équivalence des diplômes, grades, certificats et autres titres dans ses Etats
membres (CONVENTION GENERALE A/Cl/I/03) ;
✓ Promotion de la circulation des étudiants et enseignants au sein de la CEDEAO,
et de la reconnaissance mutuelle des diplômes ;
✓ Promotion de la création d’institutions communes d’enseignement supérieur et
de formation professionnelle par la CEDEAO ;
✓ Promotion de la Coordination des programmes d’enseignement et de formation ;
✓ la CEDEAO a élaboré une Politique de recherche (ECORP), adoptée par les
Chefs d’Etats et de Gouvernement en juillet 2013 dont découlent divers
programmes de recherche comme le PRRE (Programme Régional de Recherche
Economique);
✓ la CEDEAO a adopté une Politique en Science, Technologie et Innovation
(ECOPOST) ;
• dans le domaine de la santé :
✓ Mise en place de l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé ou OOAS
(Protocole NP.2/7/87 du 9 juillet 1987) ;
✓ Réalisation d’études sur l’application des normes et standards d’assurance
qualité des soins dans l’espace CEDEAO ;
✓ Campagne de lutte contre le VIH/SIDA ;
✓ Plan régional opérationnel intégré de réponse au virus Ebola ;
• dans le domaine de la culture :
✓ La CEDEAO a mis en œuvre les axes prioritaires du Programme de la CEDEAO
pour le développement de la culture (A/DEC.4/11/96), de l’Accord cadre
31
culturel entre les états membres (A/DEC.1/7/87) et du Plan d’action du NEPAD
pour la Culture (A/DEC.6/01/03) ;
• dans le cadre des affaires sociales :
✓ la Commission de la CEDEAO a mis en place un Centre de développement de
la Jeunesse et des Sports de la CEDEAO ;
✓ elle a également mis en œuvre le Programme des Volontaires de la CEDEAO ;
✓ la CEDEAO a adopté une Politique Régional du Travail et de l’Emploi ainsi que
son Plan quinquennal de mise en œuvre (Acte Additionnel A/SA.2/09) ;
✓ la CEDEAO a créé un Forum de Dialogue Tripartie (Acte Additionnel
AlSA.1/07/10) et ses règlements d’application (Règlement C/REG.6/05/09 et
Règlement C/REG13/06/13) ;
✓ l’élargissement de la Fédération à la Région CEDEAO a été prise à BAMAKO
les 17 et 18 mars 1998 et a été effective lors de l’Assemblée Générale
constitutive de la FOPAO (FOPAO : Fédération des Organisations Patronales
d’Afrique de l’Ouest) tenue à Conakry les 13 et 14 février 2006 ;
✓ la création, en 1976, d’une Fédération des Chambres de Commerce et
d’Industrie d’Afrique de l’Ouest (FCCIAO ou FEWACCI de son sigle anglais) ;
✓ la Commission de la CEDEAO a favorisé la création de plusieurs structures de
défense des intérêts des populations ouest africaines tant au niveau des
employeurs ;
✓ la création en juin 2000, à Cotonou, du ROPPA (Réseau des Organisations
Paysannes et des Producteurs Agricoles de l’Afrique de l’Ouest), mais une
initiative propre aux organisations paysannes et des producteurs agricoles de
l’Afrique de l’Ouest ;
• dans le domaine de la population :
✓ la déclaration des Présidents des Parlements nationaux des Etats membres de la
CEDEAO, de la Mauritanie et du Tchad à Ouagadougou (Burkina Faso) le 22
juillet 2017.
C. Conclusion
En conclusion, qu’il s’agisse des domaines politiques ou sociaux, en 43 ans d’existence, la
CEDEAO a réalisé d’énormes progrès en termes de mise en place d’un cadre institutionnel.
32
➢ Deuxièmement, quel est l’impact des efforts engagés sur l’évolution des activités
économiques, de la gouvernance et des caractéristiques sociales des populations de la
zone CEDEAO ?
Si la réponse à la seconde question est l’objet de la 2ème partie de notre présentation, la réponse
à la première question nous sert plutôt de conclusion à notre première partie. Cette réponse est
résumée dans le tableau 4 suivant.
33
2ème Partie : les impacts de l’intégration régionale au sein de la
CEDEAO
Les gains attendus de tout processus d’intégration régionale sont divers et nombreux. Ainsi, les
arguments ne manquent pas pour justifier les initiatives d’intégration économique régionale. En
effet, les attendus peuvent être politiques, sociaux et économiques. Ces affirmations restent
valables dans le cadre du processus d’intégration régionale au sein de la CEDEAO dont les
gains attendus sont à la fois politique, sociaux et économiques. Mais, parler de gains attendus
est une autre façon de dire les objectifs matériels recherchés. Dans ce cadre, faire le bilan du
processus d’intégration régionale au sein de la CEDEAO, revient également à évaluer l’impact
du processus sur le niveau des principaux indicateurs de ces domaines. Notre présentation des
résultats du processus d’intégration économique régionale au sein de la CEDEAO est organisée
en deux chapitres : les résultats économiques dans un premier et, les résultats politiques et
sociaux dans un second chapitre.
34
Chapitre 3 : Les résultats économiques
Les gains économiques attendus de tout processus d’intégration économique régionale sont
également divers et nombreux engendrant diverses classifications selon l’angle sous lequel l’on
aborde la question. En effet, l’on peut parler de gains statiques et de gains dynamiques d’une
part, de gains liés aux effets d’allocation et de gains liés aux effets d’accumulation d’autre part,
mais également l’on peut parler de gains de court terme, de moyen et de gains de long terme.
Une présentation des résultats de la CEDEAO selon les trois termes temporels mais en mettant
en avant la distinction effets allocation et effets d’accumulation reviendrait à distinguer deux
parties. Dans une première partie elle conduirait à distinguer les effets sur le commerce des
pays membres de la CEDEAO et les effets sur la convergence des prix. Dans une deuxième
partie, elle conduirait à distinguer les effets sur les investissements directs étrangers et les effets
sur la croissance économique des pays membres de de la CEDEAO.
Cependant, je ne présenterai pas les effets de l’intégration régionale au sein de la CEDEAO sur
les prix pour la simple raison que je ne dispose pas des données en la matière et surtout du
temps nécessaire pour faire un bilan complet du processus d’intégration régionale au sein de la
CEDEAO.
Aussi, notre présentation des effets économiques de l’intégration régionale au sein de la
CEDEAO va distinguer les effets sur le commerce, les effets sur les investissements et les effets
sur la croissance des pays membres.
35
Figure 1: Evolutions comparées des exportations intra-groupe CEDEAO, UEMOA, ASEAN et
MERCOSUR, période 1995-2015
30
25
20
15
10
De même, l’analyse des importations intra régionales montre une très faible performance de
l’UEMOA et de la CEDEAO. En effet, en 2015, alors que la part des importations intra-groupes
de la CEDEAO était de l’ordre de 9,30%, celle de l’UEMOA était de l’ordre de 8,86% de leurs
importations totales respectives sur la période 1995-2015. Celle de l’ASEAN atteignait les
23,29% et celle du MERCOSUR était à 13,77%. L’analyse de l’évolution de ces parts ne montre
pas une bonne performance de la CEDEAO non plus (Figure 2).
36
Figure 2: Evolutions comparées des importations intra-groupe CEDEAO, UEMOA, MERCOSUR et
ASEAN, période 1995-2015
30
25
20
15
10
2011
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2012
2013
2014
2015
CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest)
UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine)
MERCOSUR (Marché commun du Sud)
ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est)
Cette faiblesse des échanges intra-groupe de la CEDEAO est confirmée par l’analyse de ses
intensités commerciales7. En effet, l’intensité du commerce intra-groupe varie entre 7 et 11,2%
pour la CEDEAO et entre 10 et 13,2% pour l’UEMOA sur la période 1995-2015. Sur la même
période, l’intensité commerciale intra-groupe de l’ASEAN varie entre 18 et 22,4% tandis que
celle du MERCOSUR varie entre 20 et 23,85% (Figure 3). En d’autres termes, la part que
représente le total des exportations et importations intra-CEDEAO est inférieure à 12% de ses
échanges totaux. En outre, l’évolution de cette intensité montre une tendance baissière.
Autrement dit, la part des échanges intra régionaux dans les échanges totaux de la CEDEAO
baisse au fil du temps depuis 2005. Cette situation laisse à penser que de deux choses l’une.
D’un, soit la faible amélioration qui a été apportée aux échanges intra régionaux relève des
reformes de libéralisation unilatérales. De d’eux, soit que les efforts de construction régionale
entrepris au sein de la CEDEAO sont contraints par des facteurs dont l’impact négatif augmente
avec le temps. Cependant, la première interprétation est insatisfaisante dans la mesure où les
pays de la CEDEAO subissent des réformes libérales depuis le début des années 1990 de sorte
que leurs effets négatifs n’auraient pas attendus 15 ans avant de se manifester. La seconde
hypothèse semble donc la plus plausible. Nous continuerons nos réflexions sur cette question
le quatrième jour de ce séminaire avec les défis.
7
L’intensité commerciale intra-zone est le rapport de la somme des exportations et importations intra-zone sur
la somme du total de ses exportations et du total de ses importations.
37
Figure 3: Evolutions comparées des intensités commerciales intra-groupe de la CEDEAO, UEMOA,
ASEAN et MERCOSUR, période 1995-2015
30
25
20
15
10
A ce stade de notre raisonnement, il apparaît que malgré les efforts consentis par les pays de
l’UEMOA et de la CEDEAO, ces IER ont eu des impacts très limités sur leur commerce intra-
groupe. Toutefois, ces constats négatifs sont à nuancer lorsque l’analyse porte sur les variations
moyennes des exportations et des importations intra-groupes (tableaux 5, 6 et 7). En effet,
l’analyse de la moyenne des variations des exportations et des importations sur la période 1995-
2015 montre que les performances de l’UEMOA comparées à celles de l’ASEAN et du
MERCOSUR ne sont pas si médiocres. Pour exemple, concernant les exportations, la moyenne
des variations des échanges intra-groupe de 1995 à 2015 est de 1,45% pour l’UEMOA, 1,43%
pour l’ASEAN, 1,42% pour le MERCOSUR contre 1,01% pour la CEDEAO (tableau 5,
colonne 6). Cette relative performance de l’UEMOA s’observe également dans la moyenne des
variations des importations intra-groupe (tableau 6, colonne 6). Cet espoir n’est pas observable
dans l’évolution des intensités des échanges intra-groupe ni de l’UEMOA ni de la CEDEAO
même si les performances de l’UEMOA apparaissent meilleures que celles de la CEDEAO
(tableau 7, colonne 6). Par ailleurs, l’analyse des moyennes des variations des intensités des
échanges intra-groupes, confirment la tendance baissière de ces derniers (tableau 7).
Tableau 5: Moyennes des variations des exportations intra-groupe
38
Tableau 6: Moyennes des variations des importations intra-groupe
40
Figure 4: Evolutions comparées des flux entrants d'IDE de la CEDEAO, l'UEMOA, le MERCOSUR et
l'ASEAN sur la période 1970-2015
140000
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
-20000
90000
80000
70000
60000
50000
40000
30000
20000
10000
-10000
-20000
41
Tableau 8: Rapport flux IDE entrant ASEAN, MERCOSUR sur flux IDE sortant CEDEAO UEMOA en
2015
Rapport 2015
ASEAN/UEMOA 65,43
ASEAN/CEDEAO 13,37
MERCOSUR/UEMOA 41,55
MERCOSUR/CEDEAO 8,49
Sources : données de la CNUCED et calculs de l’auteur
Tableau 9: Rapport flux IDE sortant ASEAN, MERCOSUR sur flux IDE sortant CEDEAO UEMOA en
2015
Rapport 2015
ASEAN/UEMOA 195,17
ASEAN/CEDEAO 33,08
MERCOSUR/UEMOA 9,13
MERCOSUR/CEDEAO 1,55
Sources : données de la CNUCED et calculs de l’auteur
Figure 6: Evolution comparée du PIB courant en dollar US UEMOA, CEDEAO, ASEAN, MERCOSUR,
période 1962-2014
3E+11
2,5E+11
2E+11
1,5E+11
1E+11
5E+10
0
1964
1962
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
42
Figure 7: Evolution comparée du PIB par tête en dollar US UEMOA, CEDEAO, ASEAN, MERCOSUR,
période 1962-2014
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
1962
1964
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
UEMOA CEDEAO ASEAN MERCOSUR
43
Tableau 13: Moyenne des variations du stock d’IDE sortant
44
Figure 6:Evolution comparée de l’inverse du niveau de risque économique sur la période
1985-2013 pour différents processus d’intégration régionale
50,00
45,00
40,00
35,00
30,00
25,00
20,00
15,00
10,00
5,00
0,00
2002
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
UE-15 CEDEAO-14 COMESA-11 ASEAN-6 MERCOSUR-5
MCAC CAN CEMAC ALENA
Nonobstant ce qui vient d’être dit, il est à noter que sur le plan économique, en dépit du
ralentissement de la croissance économique au niveau mondial, la région CEDEAO a connu
une croissance robuste qui est ressorti à 6,2% en 2014 ; toute chose qui a pu être favorisé par le
processus d’intégration régionale. Cependant, tout doit être fait pour que l’accroissement du
stock de richesse contribue de manière significative à la réduction de la pauvreté dans la région.
45
Chapitre 4 : l’impact de la CEDEAO sur la gouvernance, sécurité et le
social
Globalement, les efforts de la CEDEAO en matière politique et sociale sont appréciables et
importants. Cependant, ces efforts ne semblent pas encore avoir structurellement un impact
positif sur les économies et les sociétés ouest-africaines. A l’instar du domaine économique, les
gains attendus des efforts de la CEDEAO en matière politique et sociale sont nombreux et
divers.
46
1. L’évolution de la responsabilité démocratique au sein de la
CEDEAO
6,00
5,00
4,00
3,00
2,00
1,00
0,00
1988
1998
1985
1986
1987
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
47
b) En termes d’évolution en absolu
Mais, cette situation d’ensemble cache des disparités importantes en pays membres de la
CEDEAO. En effet, en comparant les évolutions moyennes du niveau de responsabilité
démocratique sur les périodes 1985-1992 d’une part et 1993-2013 d’autre part, l’on constate
que la situation s’est améliorée pour la plupart des pays membres de la CEDEAO à l’exception
notable de la Côte d’Ivoire et du Niger (tableau 11)
Tableau 15: Evolution comparée de la variation moyenne du niveau de la responsabilité
démocratique dans les pays membres de la CEDEAO pour les périodes 1985-1992 et 1993-
2013
Période 1985-1992 1993-2013
Pays
Burkina Faso 1,6 3,0
Côte d'Ivoire 3,1 2,4
Gambie 3,7 3,1
Ghana 1,5 3,7
Guinée 1,1 2,2
Guinée-Bissau 1,0 2,9
Liberia 0,8 3,8
Mali 1,4 3,1
Niger 4,0 3,6
Nigeria 2,3 2,9
Sénégal 2,5 4,0
Sierra Leone 1,9 2,8
Togo 0,9 2,2
Source : données d’ICRG et calculs de l’auteur
48
2. La qualité des institutions politiques (risque politique)
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
1988
2003
1985
1986
1987
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
51
Figure 10: Evolution de l'indice de perception de la corruption pour les pays membres de la CEDEAO
entre 2007 et 2016
70
60
50
40
30
20
10
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
1240
1123 1096
674
384
292
95 110 165 180 79 60 82 150 178 60 65 56 91 192
53
Figure 12: évolution du nombre total d'émeutes/protestations pour quelques pays de la CEDEAO sur la période 1997-2016
CEDEAO
0,5
0,45
0,4
0,35
0,3
0,25
0,2
0,15
0,1
0,05
0
1994
1996
1990
1991
1992
1993
1995
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
55
Figure 14: Evolution de l'IDH des pays membres de la CEDEAO sur la période 1990-2014
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
1994
2011
1990
1991
1992
1993
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2012
2013
2014
Benin Côte d'Ivoire Gambia Ghana
Guinea Mali Niger Senegal
Sierra Leone Togo
Conclusion
En conclusion, la CEDEAO a réalisé d’importants efforts en matière de conception et de mise
en place d’un cadre institutionnel régional opérationnel, efficace et pertinent. Cependant, la
transposition et l’appropriation de ce cadre régional au niveau national laisse encore à désirer,
mais les réformes institutionnelles et juridiques donnant la primauté des textes régionaux sur
les textes nationaux continuer à porter leurs fruits. Toutefois, les acquis structurels découlant
de ces efforts semblent très faibles même si pour une appréciation plus pertinente il conviendrait
de procéder à des études plus approfondies (analyses économétriques par exemple).
Au-delà, la CEDEAO devra poursuivre la mise en œuvre de son programme d’activité afin
d’aboutir, notamment à:
• l’achèvement de l’Union douanière : rendre effectif le fonctionnement de l’Union
douanière par l’application du Tarif Extérieur Commun (TEC), la suppression des
obstacles à la libre circulation des personnes et des biens et la levée des barrières
non tarifaires ;
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• la mise en œuvre de l’Accord de Partenariat Economique (APE) signé avec l’Union
Européenne mais de manière à ce qu’il soit équitable, équilibré et axé sur le
développement ;
• l’Intégration monétaire qui consiste en l’harmonisation des politiques économiques
et financières des Etats membres, devant conduire à la création de la monnaie unique
de l’ensemble de la CEDEAO ;
• développement des Infrastructures régionales : impulser la mise en place des plans
d’action adoptés notamment par la mise en œuvre des actions de facilitation définies
dans le programme de facilitation des transports et du transit routier, la libéralisation
effective du transport aérien dans la région ;
• développement agricole : poursuive le processus d’élaboration des programmes
nationaux d’investissement agricole et assurer la mise en œuvre de la Politique
Agricole Commune de la CEDEAO (ECOWAP) ainsi que l’offensive régionale
pour la production alimentaire et la lutte contre la faim.
• la consolidation de la paix et la sécurité : promouvoir le dialogue et la diplomatie
préventive et assurer un leadership dans le renforcement du processus de
démocratisation en Afrique de l’ouest notamment en en Guinée Bissau, en Guinée,
et au Mali, puis la consolidation de la paix et la démocratie.
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