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Côte d’Ivoire

Rapport SCD 2021

28 mai 2021
CONTEXTE GÉNÉRAL : LE SCD À LA BANQUE
MONDIALE
• Les diagnostics systématiques par pays (SCD) constituent un outil
analytique essentiel dont dispose la Banque mondiale pour évaluer les
obstacles à la croissance et identifier les grandes priorités en matière
de réformes.
• Ils constituent la base du Cadre de partenariat-pays qui définit les
axes d’intervention stratégiques des engagements à venir. Ils sont
établis généralement tous les cinq ans.
• En Côte d'Ivoire, le SCD de cette année s'appuie sur le rapport
précédent de 2015, puisque les principaux « Axes de développement »
n'ont pas fondamentalement changé.
Prospérité partagée et croissance inclusive
Axe 1 : productivité agricole - Axe 2: Création d'emplois grâce Axe 3: Améliorer le capital
augmentation des revenus ruraux : à une croissance tirée par le humain par une meilleure
Productivité agricole secteur privé gestion des dépenses publiques 3-Axes vers
• Intégration dans les chaînes de • Industrie manufacturière et • Santé le
valeur agricoles diversification • Éducation développe-
• Croissance des revenus non • Services, auto-emploi et PME • Protection sociale ment
agricoles dans les zones rurales

Fragilité et risques sécuritaires

Développement numérique et TIC Contraintes


transversales
Durabilité environnementale et changement climatique et tendances
émergentes
Egalité entre les sexes et autonomisation des femmes

Renforcement de la gouvernance et des institutions


• Efficience, efficacité et organisation de l'administration publique (notamment sa modernisation ; gouvernance Fondements
des entreprises publiques ; aspects liés à la transparence et à l’obligation de rendre compte) de la
• La décentralisation comme levier incontournable du développement territorial croissance
• Accroissement de la mobilisation des ressources intérieures
STRUCTURE DU RAPPORT SCD
1. Introduction
2. Développement économique de la Côte d'Ivoire depuis 2015
3. La pauvreté en Côte d'Ivoire
4. Nouvelles tendances : Changement climatique, fragilité/insécurité, égalité des sexes,
développement numérique
5. Fondement de la croissance : Renforcement des institutions et la gouvernance
6. Axe principal n°1 : Accroissement de la productivité agricole et stimuler le développement
rural
7. Axe principal n°2 : Création d'emplois grâce à une croissance tirée par le secteur privé
8. Axe principal n°3 : Améliorer le capital humain par une meilleure gestion des dépenses
publiques
9. Matrice de politiques
Aperçu général
• L'évolution récente, les ambitions de croissance et les perspectives
futures de la Côte d'Ivoire dans le contexte du SCD
Quelles sont les réformes
majeures mises en œuvre ?
• Principales réformes stratégiques prioritaires : Où en sommes-nous ?
Quelles options pour
• Gouvernance et institutions l’avenir?
• Productivité agricole et développement rural
• Création d'emplois grâce à une croissance tirée par le secteur privé
• Renforcement le capital humain par des dépenses plus rationnelles

• Annexe : Plus de détails sur les réformes stratégiques


La Côte d'Ivoire a connu une décennie de
forte croissance...
• Une décennie de forte croissance, induite par les effets de rattrapage et
les investissements publics
• Des politiques macroéconomiques solides ont assuré la stabilité et créé
un cadre propice aux progrès des réformes
• Des investissements importants dans les infrastructures dans tous les
secteurs, au profit de nombreux ménages et du secteur privé
• Réformes réussies dans plusieurs domaines essentiels, tels que
l'environnement des affaires, le registre de crédit, les zones
industrielles, PSGouv (CMU et protection sociale)
... qui ont contribué à réduire la pauvreté,
même si d'importantes disparités subsistent.
70
63.5

60
55 54.7
52.4
49.7
50 46.8
44.4

39.4
40
35.9
34.7

30

20.3
20

10.2
10

0
National Abidjan Other Urban Rural

2011 2015 2018


L'ambition de la Côte d'Ivoire est de devenir
une économie de marché émergente ...
• Passer du statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (1036 USD à
4045 USD) à la tranche supérieure (4046 USD et 12 535 USD) à l'horizon 2030, ce
qui signifie que le pays devra presque doubler son RNB par habitant (2290 USD en
2019) et accélérer considérablement sa transformation structurelle.
• Le secteur privé devra devenir le principal moteur de la croissance – notamment
par l'accélération des investissements qui sont inférieurs aux niveaux requis pour
répondre aux aspirations du pays.
• Cela nécessitera des réformes soutenues et fondamentales dans des domaines clés à
l'avenir :
• Améliorer la productivité et la valeur ajoutée dans l’agriculture pour tirer
pleinement parti de la compétitivité du secteur et de sa contribution à l'emploi

• Améliorer le climat de l’investissement pour permettre au secteur privé (y


compris l'agriculture) de croître de manière plus dynamique et de devenir
compétitif à l'échelle mondiale

• Développer le capital humain dans les domaines de la santé et de l'éducation


pour soutenir la croissance, mais aussi pour améliorer le niveau de vie de tous

• Renforcer la gouvernance dans toute l'administration publique pour faciliter les


réformes et faire en sorte que les conditions s'améliorent réellement sur le terrain
pour les ménages et les entreprises
… et rendre la croissance plus inclusive et
durable
La pandémie de COVID-19 a mis en évidence la nécessité de renforcer les bases
d'une croissance plus inclusive et durable.
• Plus d’inclusivité : la Côte d'Ivoire devra veiller à ce que les fruits de la
croissance soient répartis de façon plus équitable sur l'ensemble du territoire, y
compris dans les zones rurales et reculées, et profitent également aux femmes, aux
filles et aux jeunes.
• Plus de durabilité : le pays doit s'attaquer urgemment à la déforestation et
intégrer les notions d'adaptation au changement climatique et d'atténuation de ses
effets dans ses choix politiques de manière générale
• Pour devenir plus dynamique et innovant : renforcer l'infrastructure numérique,
l'utilisation des plateformes électroniques, les technologies financières et
l'éducation financière
GOUVERNANCE -
UN ENJEU
TRANSVERSAL
Quelles réformes majeures ont été mises en
œuvre ?
Les principales réalisations en matière de réforme depuis 2015 :
• Création de trois nouvelles institutions judiciaires supérieures.
• Renforcement des organismes existants (la HABG, chargée des déclarations
de patrimoine des hauts fonctionnaires depuis 2018) et l'ARNMP, habilitée
à imposer des sanctions aux entreprises coupables de violation des règles de
passation des marchés.
• Numérisation de plusieurs services (notamment les marchés publics et la
fiscalité en ligne) et des principaux flux de paiements publics (salaires des
fonctionnaires, pensions, frais de scolarité, transferts sociaux en espèces)
• Adoption de lois de transfert des compétences aux collectivités locales et
régionales.
• Instauration le budget-programme (PBB).
Quelle est la situation aujourd’hui ?
• Selon les indicateurs mondiaux
de gouvernance (IMG), la Côte
d'Ivoire a obtenu de bons
résultats en 2019 en matière de
qualité de la réglementation et
d'efficacité des pouvoirs publics,
par rapport à ses pairs de la
région.
• En ce qui concerne la liberté de
parole et l'obligation de rendre
compte, l'État de droit et la lutte
contre la corruption, le pays est
à la traîne par rapport à ses pairs
de la région et de nouvelles
réformes sont nécessaires.
Quelles options pour l’avenir?
1. Accroître la prévisibilité et la qualité des processus d'élaboration des politiques et de
réglementation en permettant une coordination et une coopération plus efficaces dans la
formulation, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques publiques.
2. Instaurer une culture de la performance dans les administrations publiques pour une
prestation de services de qualité et pour accroître l'efficacité des dépenses publiques par
la mise en œuvre effective du budget-programme et de la passation de marchés par voie
électronique.
3. Renforcer la mobilisation de ressources intérieures en intégrant les exonérations de
TVA, en révisant l'approche de la fiscalité directe et en renforçant l'administration
fiscale.
4. Renforcer la décentralisation en intégrant les cadres juridiques pour plus de cohérence
et renforcer les capacités des administrations locales (budget, formations, etc.).
5. Améliorer les mécanismes de transparence, de redevabilité et de lutte contre la
corruption (notamment à travers les tribunaux, la formation du personnel judiciaire, les
mesures de lutte contre la corruption).
Axe n°1
Stimuler la productivité
agricole
et le développement rural
Quelles sont les réformes majeures mises en
œuvre ?
Principales réformes mises en œuvre depuis 2015 :
• Élaboration de la stratégie nationale pour l'entretien et la réhabilitation des routes rurales, ainsi que
la rénovation de certaines routes rurales
• Instauration du Différentiel de revenu décent (DRD) pour les cacaoculteurs
• Des initiatives pour promouvoir une agriculture sans déforestation, notamment dans le secteur du
cacao (en veillant à sa traçabilité)
• De nombreuses réglementations pour une gestion durable des forêts
• Diagnostic systématique de l'accès au financement de l'agriculture, puis expansion de la
microfinance et de la participation du secteur privé, et introduction de nouveaux instruments
(récépissés d'entreposage, assurance indicielle et argent mobile).
• Réformes majeures du cadre juridique et institutionnel du foncier rural (création de l'AFOR,
déclaration de politique foncière 2017, démarcation des parcelles et des villages).
• Des efforts significatifs pour une meilleure intégration des femmes dans les programmes agricoles,
par exemple l'accès aux intrants autres que la main-d'œuvre, importants pour les cultures
d'exportation.
Où en est le secteur aujourd'hui ?
• L'agriculture reste un pilier de l'économie : elle constitue la principale source de revenus pour 45% de la
population active, et le plus gros pourvoyeur de recettes d’exportations, contribuant actuellement à hauteur
de 20 % au PIB.
• La productivité s'est améliorée, mais pas suffisamment, ce qui limite la capacité du secteur à fournir des
emplois de qualité. Aussi, l'écart de productivité entre les hommes et les femmes s’est-il réduit, mais des
écarts plus importants subsistent parmi les producteurs de cultures vivrières les moins productifs.
• L'agriculture reste dominée par de petites exploitations aux compétences et aux moyens limités, ce qui limite
la productivité, la production et la compétitivité du secteur et, partant, l'intégration dans la chaîne de valeur.
• L'absence de droits coutumiers bien définis et la pression exercée sur les terres en raison de la croissance
démographique et de l'immigration entrainent toujours des conflits fonciers.
• L'accès au crédit pose toujours problème : la part des prêts accordés à l'agriculture est encore bien inférieure
à la part du secteur dans l'économie.
• Il existe toujours un écart important entre les principales villes et la majeure partie du territoire - et
l'agriculture seule ne suffit pas à le combler, mais les possibilités de revenus en dehors de l'agriculture sont
très limitées.
• La culture du cacao (et d'autres activités agricoles) continue d’accélérer la déforestation, les progrès
accomplis dans l'élaboration de normes de cacao durable ont été beaucoup trop lents malgré les pressions
internationales de plus en plus fortes.
Quelles options pour l’avenir?

Renforcer le développement territorial en milieu rural :


• 1 : Améliorer les routes rurales, l'internet en milieu rural et l'infrastructure pour garantir les

Localiser la répartition du pouvoir et des dépenses


normes de qualité et de sécurité alimentaire en vue de combler le retard en matière d'accès au
marché. Accélérer la décentralisation et la mise en œuvre des stratégies de développement

Responsabiliser les populations rurales


intégré des territoires pour créer de l’emploi et améliorer les revenus non-agricoles.

Investir dans les infrastructures


• 2. Renforcer le financement et la capacité des institutions de service agricoles (ANADER,
CNRA) et développer les programmes d'éducation et de formation afin de combler les lacunes
en matière de technologie et de compétences, notamment en ce qui concerne les technologies
et les pratiques agricoles climato-intelligentes.
• 3. Élargir l'accès au financement dans les zones rurales (microfinance, argent mobile), faciliter
l'introduction de nouveaux produits et améliorer la capacité des agriculteurs à accéder au
financement en améliorant leur éducation financière et en leur procurant des documents
d'identification afin de combler le déficit de financement.
• 4 : Renforcer le rôle du secteur privé (c'est-à-dire des associations professionnelles agricoles,
des coopératives et des organisations interprofessionnelles) et revoir la fiscalité et les dépenses
allouées à l'agriculture pour combler un déficit de gestion durable des ressources.
• 5 : Accélérer les réformes juridiques et procédurales cruciales concernant 1) les lois foncières
en général et 2) la gestion durable des forêts et la production agricole (principalement la
culture du cacao) pour mettre un terme à la déforestation et combler les insuffisances en
matière de stratégies et de gouvernance.
Axe n°2
Créer des emplois plus
nombreux et de meilleure
qualité à travers un
développement tiré par le
secteur privé
Quelles sont les réformes majeures mises en œuvre ?
Principales réalisations en matière de réforme depuis 2015 :
• Les réformes de l'environnement des affaires ont fait progresser de dix point le score Doing
Business du pays (maintenant classé 110eme mondial) au cours des dernières années et les
enregistrements de nouvelles entreprises sont en hausse.
• Des investissements de plus de 2 milliards USD dans le transport, la logistique et la facilitation
du commerce se sont traduits par des exportations réussies et quelques investissements dans des
secteurs clés.
• Les réformes du secteur de l'électricité ont été menées avec succès ; l'électricité est largement
disponible à un coût raisonnable
• alors que l'intermédiation du secteur financier s'est améliorée (le ratio du crédit intérieur au
secteur privé/PIB a augmenté de 17,4 % entre 2015 et 2019), le secteur financier ivoirien reste
peu dense par rapport aux économies comparables, mais stable.
• Les réformes ont donné aux conjoints (homme et femme) des droits égaux à la propriété et à la
gestion des biens (une source de garantie essentielle pour obtenir un crédit commercial), tandis
que l'expansion de l'accès au mobile money a été relativement équitable pour les deux sexes.
Où en est le secteur aujourd'hui ?
• La transformation structurelle est en cours - mais une grande partie de la main-d'œuvre se détourne des
activités agricoles vers des activités à faible productivité dans les activités de services (informels) à
petite échelle.
• La création d'emplois n'est pas suffisante pour les plus de 300 000 jeunes qui entrent sur le marché du
travail chaque année.
• Les jeunes femmes manquent particulièrement d'opportunités, car leur niveau d'éducation plus faible et
leurs responsabilités domestiques plus grandes les poussent à créer des microentreprises improductives
au sein de leur foyer.
• La compétitivité globale du secteur privé reste limitée par des contraintes à plusieurs niveaux, qui se
traduisent par des investissements privés bien inférieurs aux niveaux nécessaires pour réaliser
l'ambition de croissance de la Côte d'Ivoire et créer les emplois requis.
• La connectivité numérique reste un défi, en particulier dans les zones rurales ; l'alphabétisation
numérique, bien qu'améliorée, reste faible et entrave la création de valeur dans les secteurs productifs.
• Les décideurs doivent de toute urgence changer d'attitude pour mieux faire confiance aux mécanismes
du marché et tenir compte des besoins du secteur privé pour identifier, hiérarchiser et mettre en œuvre
les réformes.
Quelles options pour l’avenir?
• 1. Poursuivre les réformes de l'environnement des affaires de manière plus stratégique et
cohérente afin d'accélérer les investissements du secteur privé.
• 2. Amélioration des infrastructures et des services de transport et de logistique, notamment la
modernisation du matériel roulant et des infrastructures portuaires ; et des structures de
marché plus efficaces (intermédiation entre transporteurs et négociants).
• 3. Densifier les marchés de capitaux, notamment les marchés financiers et les services
financiers décentralisés (microfinance) pour libérer le potentiel de croissance des MPME, et
promouvoir notamment la finance digitale pour favoriser l'inclusion.
• 4. Améliorer la connectivité numérique et l'utilisation des solutions numériques, en
capitalisant sur le renforcement de la culture du numérique de la population.
• 5. S'attaquer aux contraintes liées aux réglementations du travail et aux compétences par le
renforcement du dialogue entre le secteur public et le secteur privé en matière d'éducation et
de formation, et en assouplissant les réglementations du travail afin de favoriser la mobilité
des travailleurs.
• 6. Faciliter l'accès aux terrains industriels pour favoriser les investissements et la compétitivité
Axe n°3
Améliorer le capital humain
par une meilleure gestion
des dépenses publiques
Quelles réformes majeures mises en œuvre ?
Principales réalisations en matière de réforme depuis 2015:
• Lancement et expansion progressive d’un programme de filets sociaux productifs
avec 227 000 ménages inscrits depuis fin 2020.
• Lancement du régime de couverture médicale universelle, avec 3 millions de
personnes (15 % de la population) inscrites à ce jour.
• Les dépenses publiques importantes consacrées aux infrastructures physiques dans
des secteurs clés (établissements de santé et écoles) ont permis d'améliorer l'accès,
notamment pour les populations rurales et pauvres,
• Les dépenses d'infrastructure ont également contribué à l'amélioration des résultats
en matière de santé maternelle et d'accès à l’éducation, grâce à des réformes telles
que le programme national de santé maternelle et infantile et une nouvelle loi
rendant obligatoire la scolarisation des garçons et des filles jusqu'à 16 ans.
• La pauvreté a diminué, passant de 44,4 % en 2015 à 39,4 % en 2018.
Quelle est la situation actuelle ?
• Avec un indice de capital humain de 0,38, la Côte d'Ivoire se classe parmi les plus faibles au niveau
international (145e sur 157) et en dessous de la moyenne des pays d'Afrique subsaharienne à revenu
faible, et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (31e sur 39).
• Les écarts entre les zones rurales et urbaines en matière d'accès (aux hôpitaux, aux soins de santé,
aux écoles, aux filets de sécurité sociale) se sont réduits, mais pas assez rapidement.
• La qualité de l'enseignement est extrêmement faible et l'analphabétisme fonctionnel élevé, les
étudiants ne quittent pas l'école avec les compétences requises par le marché du travail - en partie à
cause des carences dans la gestion des écoles (formation des enseignants, absentéisme des
enseignants, etc.)
• Déficit de professionnels de santé et formation inadéquate des travailleurs de la santé, insuffisance
d’intrants nécessaires à chaque structure de santé.
• Malgré des améliorations, la mortalité maternelle et les écarts entre les sexes en matière de
scolarisation (notamment dans le secondaire +) restent élevés et les progrès sont plus lents pour
relever les défis qui empêchent les femmes de développer leur capital humain ; la violence basée
sur le genre reste un problème grave.
• La priorité doit être donnée à des réformes plus fondamentales de la gouvernance de la prestation
des services publics dans les domaines de l'éducation et de la santé pour s'attaquer réellement aux
problèmes de qualité et jeter les bases d'une croissance à long terme.
Quelles options pour l’avenir?
1. Continuer à investir dans les infrastructures (notamment rurales) pour l'éducation et les
soins de santé.
2. Entreprendre des réformes fondamentales sur le fonctionnement et la gestion des secteurs
de l'éducation (primaire et secondaire) et de la santé (recrutement, formation, rémunération
du personnel) pour renforcer les capacités.
3. Réviser les dépenses publiques afin de garantir l'efficacité des dépenses et de maximiser
les résultats (critères et procédures d'allocation budgétaire aux établissements
d'enseignement, introduction d'un mécanisme de financement basé sur les résultats dans le
secteur de la santé).
4. Développer un système de filets sociaux adaptatifs capables de renforcer la résilience des
populations vulnérables et de répondre aux chocs futurs, y compris ceux liés au climat
(pérenniser le programme de filets sociaux productifs, opérationnaliser le Registre Social
Unique, développer le numéro unique d’identification pour tous).
Annexe I :
Recommandations de politiques
prioritaires
par chapitre
Tendances émergentes susceptibles de
dessiner la trajectoire de
développement de la Côte d'Ivoire
Gérer durablement les atouts naturels et accélérer
l'atténuation et l'adaptation au changement
climatique
• La Côte d'Ivoire fait partie des pays du monde qui pourraient être les
plus touchés par le changement climatique.
• Elle connaît un fort taux de déforestation et de dégradation de son
capital naturel
Les réformes de politiques sont intégrées à travers des chapitres :
1. la gestion durable des atouts naturels (y compris l'inversion du
processus de déforestation) et la lutte contre l'érosion côtière
2. la gestion des risques environnementaux
Promouvoir l'égalité des sexes en favorisant
l'autonomisation des femmes sur le terrain
• Ces dernières années, le gouvernement a mis en œuvre de nombreuses réformes juridiques pour
promouvoir l'égalité des sexes, mais les changements sur le terrain tardent à se concrétiser.
• Les contraintes sont imbriquées, liant l'éducation et l'autonomisation des femmes à la fois aux
résultats économiques, à la fécondité et à l'évolution démographique, le tout sous-tendu par des
normes sociales.
Les réformes stratégiques sont intégrées à travers des chapitres :
1. Améliorer l'éducation des filles et des femmes (maintenir les filles à l'école, améliorer les
équipements destinés aux filles, aider les jeunes filles déscolarisées à acquérir des compétences,
mener des campagnes de mobilisation), ce qui devrait avoir des répercussions sur la
procréation/mariage précoce et l'émancipation économique ;
2. Renforcer la productivité des agricultrices, en particulier pour les productrices de cultures
vivrières les moins productifs (améliorer les structures d'accueil des enfants, les programmes de
formation, les droits fonciers, l'accès au financement - changer les procédures pour promouvoir
le changement sur le terrain).
3. Soutenir les femmes entrepreneurs (plus de travaux de diagnostic, favoriser l'accès à la
formation, aux actifs, au financement et à la garde d'enfants).
Mettre le développement numérique au
service du secteur public et privé
• Dans l'indice de développement des TIC de l'UIT, la Côte d'Ivoire se classe 131e sur 176 pays, ce
qui en fait l'un des pays les plus développés sur le plan numérique en Afrique subsaharienne, mais
loin derrière ses pairs d'autres régions.
• Le coût de l'utilisation des TIC est relativement élevé et la culture numérique est limitée dans une
grande partie de la population.
Les réformes stratégiques sont intégrées à travers des chapitres :
1. Améliorer les infrastructures numériques (dorsale publique, investissements dans les zones
rurales et promotion de la concurrence sur le marché du haut débit fixe).
2. Accélérer le développement de plateformes publiques numériques (télémédecine, télé-
enseignement) et d'une plateforme de paiement électronique à passerelle généralisée.
3. Adopter des réformes juridiques/réglementaires majeures pour stimuler l'utilisation des services
financiers numériques (interopérabilité, règles adaptées de vérification de l'identité des clients
(KYC), accès simplifié aux codes USSD).
4. Améliorer le niveau des compétences numériques et soutenir le développement de
l'entrepreneuriat numérique local
S'attaquer aux facteurs de fragilité et au risque de
propagation de la violence à partir du Sahel
• Un certain nombre de causes profondes du conflit n'ayant pas été résolues, malgré
les efforts notables déployés par le gouvernement pour y remédier, des facteurs de
fragilité persistants subsistent.
• Les inégalités territoriales et sociales en Côte d'Ivoire, ainsi que la répartition
inégale de la croissance économique, restent élevées et pourraient devenir une
source de nouvelles fragilités et de nouveaux griefs, exacerbés par la détérioration
de la situation sécuritaire régionale au Sahel.
• Ces inégalités, ainsi que les pratiques de mauvaise gouvernance et le non-respect
de l’obligation de rendre compte, continuent de saper la cohésion sociale et la
confiance, fragilisant le contrat social.
Les réformes stratégiques sont intégrées à travers des chapitres :
1. Accélérer le processus de décentralisation afin de renforcer les pouvoirs des
collectivités locales, rétablir une présence positive de l'État et promouvoir le
développement et l'inclusion au niveau local, tout en réduisant les sentiments
d'exclusion et de marginalisation.
2. Renforcer la sécurité foncière (notamment dans les zones rurales), et les
mécanismes locaux de médiation en cas de conflit.
3. Poursuivre les investissements dans les infrastructures dans les zones rurales et
régions éloignées afin de réduire la marginalisation de certaines régions, tout en
améliorant l'accès et la qualité des services de base et de la justice.
4. Renforcer la transparence et l'obligation de rendre compte dans l'ensemble de
l'administration
GOUVERNANCE -
UN ENJEU
TRANSVERSAL
1. Renforcer les institutions publiques et
l'efficacité des pouvoirs publics
Les limites à l'efficacité de la formulation, de la coordination et de la
mise en œuvre des politiques et réglementations publiques constituent
un obstacle majeur à un développement plus dynamique et équitable en
Côte d'Ivoire.
La numérisation et les réformes de la GFP ont permis des progrès, mais
la numérisation doit encore progresser, l'audit et les contrôles pourraient
être renforcés et le respect des procédures assuré de manière plus
rigoureuse.
Des plateformes public-privé ont été mises en place, mais elles
manquent d'impact et d'influence, et les sociétés d'État restent
importantes dans les secteurs cruciaux.
Principales priorités en matière de réforme
1. Accroître la prévisibilité et la qualité des processus d'élaboration des politiques et de
réglementation en permettant une coordination et une coopération plus efficaces dans la
formulation, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques publiques.
2. Accroître l'efficacité des dépenses publiques par i) la mise en œuvre effective du budget-
programme et ii) le respect rigoureux du nouveau code des marchés publics et la mise en œuvre
de la réforme de la passation des marchés par voie électronique.
3. Renforcer davantage les relations entre le secteur public et le secteur privé grâce à i) un dialogue
structuré et soutenu entre les secteurs public et privé, ii) une meilleure gouvernance des sociétés
d'État et iii) une gestion rationnelle des investissements publics et des PPP
2. Renforcer la mobilisation des ressources
intérieures
La part des recettes fiscales dans le PIB reste l'une des plus faibles de la région, en
raison d’une étroite assiette fiscale et des nombreuses exonérations (TVA).
Des progrès ont été réalisés en matière d'efficacité de l'administration fiscale, mais
les capacités de la DGI restent limitées, notamment en ce qui concerne
l'élargissement de l'assiette (enregistrement d'un plus grand nombre de
contribuables) et la lutte contre la fraude et le non-respect des obligations fiscales.
Principales priorités en matière de réforme
1. Limiter les exonérations de TVA, aligner les taux de droits d'accises sur les
directives de l'UEMOA.
2. Examiner et réviser l'approche de la fiscalité directe en vue de mettre en place
un système plus équitable, plus simple et plus complet (système de « double
imposition » pour le revenu et le capital).
3. Poursuivre le renforcement des capacités de la DGI, y compris par la
numérisation, afin d'améliorer la discipline fiscale.
3. Renforcer la décentralisation en tant que
principal levier du développement territorial
De nombreuses fonctions gouvernementales et de prestation de services ont été
dévolues de jure aux collectivités locales, mais.. :
• une clarification est toujours nécessaire concernant les mandats des différents
échelons d'administration au niveau infranational ;
• le financement de ces fonctions n'a pas été transféré ;
• les capacités des collectivités locales sont sérieusement limitées par le manque de
personnel et d'éducation/formation.
Principales priorités en matière de réforme
1. Remédier aux lacunes du cadre juridique et institutionnel
2. Élaborer une nouvelle approche plus équitable des mécanismes d'allocation des
transferts fiscaux
3. Doter les collectivités locales de moyens de recruter et former elles-mêmes de
hauts fonctionnaires compétents.
4. Améliorer les mécanismes de transparence, de
responsabilisation et de lutte contre la corruption
Les citoyens perçoivent le système judiciaire comme peu indépendant et inefficace,
en partie à cause des contraintes de capacité et de compétences/formation du
personnel.
La corruption reste également un problème majeur.
Principales priorités en matière de réforme
1. De nouveaux investissements dans les infrastructures judiciaires, la
numérisation, et la formation du personnel seront nécessaires pour
l’amélioration des capacités et pour un système plus performant, plus fiable et
plus accessible.
2. Coordonner les efforts de numérisation dans le cadre d'une stratégie claire de
gouvernance électronique garantissant la cybersécurité, la protection des
données, l'interopérabilité et l'approche centrée sur l’utilisateur.
3. Il est important de prendre des mesures pour lutter contre la corruption de
manière crédible et énergique.
Axe n°1
Stimuler la productivité
agricole
et le développement rural
1 : Manque d'accès au marché pour les agriculteurs
et des opportunités limités d’emplois non-agricoles
• Les agriculteurs ne sont pas assez connectés aux marchés et aux chaînes de valeur mondiales, en
raison de l'insuffisance des transports et du coût élevé de la connectivité des TIC.
• Les normes de qualité et de sécurité sanitaire des aliments présentent des lacunes en termes
d'infrastructure, d'application et de conformité aux exigences.
• Le niveau de vie et les sources de revenu en milieu rural, surtout dans le nord du pays sont faibles.
Principales priorités en matière de réforme
1. Adopter une stratégie pour les routes rurales et améliorer de manière générale les services
logistiques.
2. Étendre la couverture des TIC dans les zones rurales, la portée des applications et des services
d'agriculture en ligne et les compétences (en matière de TIC) des agriculteurs.
3. Mettre en œuvre cette stratégie nationale afin d'améliorer les normes de sécurité sanitaire et de
qualité des aliments et aider les agriculteurs à mieux se conformer aux normes.
4. Fournir des incitations au secteur privé et renforcer les infrastructures publiques pour soutenir
l’opérationnalisation des pôles de développement régionaux et le développement des villes
secondaires
2 : Déficit de technologie et de compétences
• Les dépenses en R&D agricole ont stagné et les principales institutions (CNRA, ANADER) se
heurtent à des problèmes de gestion, des chevauchements et des dysfonctionnements.
• La couverture des services de vulgarisation est limitée.
• Le manque d'accès au financement et aux connaissances empêche les agriculteurs de progresser
vers une plus grande productivité.
Principales priorités en matière de réforme
1. Renforcer le financement et la gestion du CNRA et de l'ANADER
2. Compléter les services étatiques par le recours à des prestataires privés
3. Donner la priorité à l'utilisation des technologies numériques dans tous les services de
vulgarisation
4. Améliorer le système national d'enseignement général et technique (agricole) (y compris
l'enseignement primaire et notamment pour les filles, voir l'Itinéraire Axe n°3),
5. Mise en œuvre de programmes à grande échelle ciblant les jeunes ruraux
6. Réhabilitation du système national d'enseignement et de formation agricoles (EFA)
3 : Déficit de financement
• Malgré le développement général du secteur financier et notamment de la microfinance, le
secteur agricole reste gravement négligé.
• Les agriculteurs sont confrontés au manque de connaissances financières, de garanties et
d'accès physique aux filiales des banques.
Principales priorités en matière de réforme
Du côté de l’offre
1. L'élargissement de l'accès physique grâce à une présence accrue des institutions de
microfinance et de la finance numérique, et l’élargissement de la couverture du Fonds de
garantie partielle du gouvernement aux prêts agricoles.
2. L'amélioration de l'environnement réglementaire, notamment à travers des mesures
favorisant le lancement de nouveaux produits utiles (comme le crédit-bail).
Du côté de la demande
1. Fournir une éducation financière, une formation aux agriculteurs sur l'accès aux prêts,
les produits de prêt et les coûts connexes, ainsi que sur la gestion des risques, et
2. remédier au manque de papiers d'identité des agriculteurs (par le biais du projet WURI).
4 : Des insuffisances dans la gestion durable des
ressources
• Malgré les avancées notables dans la réforme foncière, d’importants investissements
restent à réaliser pour mettre à l’échelle le programme de sécurisation foncière
• La déforestation a ralenti mais reste un enjeu majeur, notamment pour la durabilité de la
filière du cacao
• La gestion durable de l’eau devient de plus en plus préoccupante dans un contexte marqué
par les changements climatiques et la déforestation
Principales priorités en matière de réforme
• Intensifier la mise en œuvre du programme de sécurisation des droits fonciers à travers les
ajustements du cadre juridique, l’utilisation des nouvelles technologies, et la
simplification/adaptation et la réduction du coût des procédures.
• Opérationnaliser la norme régionale de cacao durable (production, traçabilité, certification)
et la mise en œuvre de la stratégie de réhabilitation, préservation, extension des forêts
• Améliorer la gouvernance et la gestion de l’eau à travers une meilleure planification des
besoins, des aménagements hydro-agricoles et des pratiques durables d’utilisation des
terres.
5 : Déficit en matière de politiques et de
gouvernance
• Les dépenses publiques dans le secteur agricole sont faibles (3.1% en 2017), et l’allocation manque
d’efficience, nombreuses fonctions pourraient être gérées par des acteurs du secteur privé.
• La taxation des produits agricoles d'exportation reste élevée, bien que le gouvernement ait pris des
mesures incitatives pour réduire la taxation des chaînes de valeur de la noix de cajou et du cacao.
• En dépit de l’existence d’une politique de décentralisation, la gestion du secteur agricole reste
centralisée
Principales priorités en matière de réforme
1. Réduire le rôle du gouvernement au profit des d'associations professionnelles agricoles et de
coopératives, en veillant à ce qu'elles améliorent de manière crédible les « règles du jeu ».
2. Les dépenses publiques en faveur de l'agriculture devraient être augmentées et réparties plus
efficacement, et complétées par la mobilisation des investissements du secteur privé.
3. Trouver un meilleur équilibre entre la mobilisation des ressources intérieures (taxation des
exportations et des activités) et la garantie de revenus minimums pour les agriculteurs pauvres.
4. Attribuer plus de ressources aux institutions locales pour la planification, le suivi et la mise en
œuvre des programmes de développement locaux.
Agriculture durable :

1. Adoption de la nouvelle norme de cacao durable et mise en œuvre


d'un programme national de traçabilité et de mesures pour la gestion
durable des forêts classées et des aires protégées prioritaires.
2. Continuer de promouvoir le projet de développement de la chaîne de
valeur intégrée du cacao
3. Clarification de la législation et de la réglementation actuelles
concernant la sécurité de la propriété des arbres dans les zones rurales
(concessions forestières et politiques fiscales pour les acteurs privés).
Axe n°2
Créer des emplois plus
nombreux et de meilleure
qualité grâce au
développement tiré par le
secteur privé
1. Élaborer une stratégie cohérente pour les
réformes du climat d'investissement
• Les contraintes réglementaires empêchent les petites entreprises de se
constituer en société et les incitent à rester de taille modeste ; elles entravent
l'entrée de nouvelles entreprises et pèsent également sur les coûts
d'exploitation des entreprises.
• Les réformes de ces dernières années ont permis de progresser, mais elles
ont été décidées au coup par coup, sans être guidées par une stratégie claire,
et la coordination avec le secteur privé est insuffisante.
Principales priorités en matière de réforme
1. Faire l'inventaire de toutes les réglementations applicables aux
entreprises, créer un référentiel accessible au secteur privé, évaluer le
statu quo, puis coordonner les réformes les plus importantes de manière
plus systématique et collaborative.
2. Améliorer le transport et la logistique
• Un des secteurs les plus développés de la région et un pilier de l'économie,
mais qui affiche des coûts élevés.
• Facteurs de coût : Goulots d'étranglement liés aux infrastructures,
informalité et manque de concurrence/bonnes réglementations
Principales priorités en matière de réforme
1. Créer un marché du fret transparent, par exemple en éliminant les
intermédiaires
2. Appuyer la modernisation du matériel roulant, ce qui exigerait la
formalisation du secteur informel des transports
3. L'efficacité du port d'Abidjan pourrait être améliorée par de nouvelles
réformes de ses infrastructures et procédures (portant notamment sur les
opérations douanières)
3. Densifier les marchés des capitaux
• Les marchés bancaires et financiers restent limités et concentrés, et le crédit intérieur au
secteur privé est toujours bien inférieur à ceux des pays de référence et à la moyenne de
l'Afrique subsaharienne.
• Cette situation tient à la faible mobilisation des dépôts et au faible taux d'inclusion
financière, notamment à la disponibilité limitée des services financiers numériques.
• Les MPME, en particulier, ont du mal à accéder au financement.

Principales priorités en matière de réforme


1. Renforcer la supervision des services financiers décentralisés et promouvoir le
développement des marchés financiers au niveau institutionnel.
2. Renforcer la finance numérique pour alléger les contraintes d'accès au financement
pour les petites entreprises et dynamiser le secteur bancaire ;
3. Accroître l'utilité des IMF en tant qu'instrument de financement pour les petites
entreprises.
4. Miser davantage sur les solutions
numériques
• Le secteur des TIC s'est développé, contribuant à environ 10 % au
PIB, mais les contraintes liées à l'infrastructure et la réglementation
contribuent au coût élevé des télécommunications.
Principales priorités en matière de réforme
1. Développer et moderniser les infrastructures numériques,
notamment dans les zones reculées, et poursuivre la réforme de la
réglementation et de la concurrence dans le secteur afin de favoriser
des coûts plus compétitifs.
2. Promouvoir la culture numérique au sein de la population et
encourager l'utilisation de solutions numériques dans l'ensemble de
l'économie.
5. S'attaquer aux contraintes liées à la
réglementation du travail et aux compétences
• Si le manque d'emplois est une contrainte majeure, le manque de compétences est
un élément important de l'équation pour la Côte d'Ivoire.
• Souvent, les écoles et les formations ne forment pas aux compétences requises
dans le secteur privé, car les programmes d'études ne sont pas adaptés aux besoins
de l'économie.
• La réglementation du travail est relativement stricte, les entreprises étant deux fois
plus nombreuses à faire état de difficultés que dans les économies similaires en
Afrique subsaharienne.
Principales priorités en matière de réforme
1. Donner un rôle plus important au secteur privé dans la planification de
l'éducation, à travers de meilleures plateformes de collaboration entre les
secteurs.
2. Réviser et réformer la réglementation du travail afin d'alléger les charges liées à
l'embauche et au licenciement et d'encourager la mobilité de la main-d'œuvre.
6. Accès aux terrains industriels
• L'accès aux terrains industriels pourrait permettre de surmonter les
contraintes multiformes liées aux droits fonciers, à la connectivité des
infrastructures et à l'environnement des affaires.
Principales priorités en matière de réforme
1. Accroître la disponibilité de terrains à usage commercial et les ZES
favoriseraient les effets d'agglomération, ce qui entraînerait une
augmentation de la production et de la productivité ainsi qu'un
développement territorial plus équilibré.
Axe n°3
Améliorer le capital
humain par
une meilleure gestion des
dépenses publiques.
1. Investir pour accroître l’accès
Le gouvernement a investi massivement dans les infrastructures physiques :
• Depuis 2015, 2743 écoles primaires ont été construites par le gouvernement, plus de 148 collèges
de proximité ont été construits dans les zones rurales. Sur la même période, 268 centres de santé
ont été rénovés et 79 nouveaux centres de santé construits
• Plus de 3 millions de personnes se sont inscrites à la Couverture Maladie Universelle (CMU)
depuis 2015
• Des inégalités subsistent entre les régions et les groupes de population, et les filles et les femmes
sont particulièrement défavorisées (le nombre moyen d'années de scolarité est de 6,5 ans pour les
filles et de 7,5 ans pour les garçons).
• Le déficit d'infrastructure numérique reste important et exacerbé dans les régions du Nord.
Principales priorités en matière de réforme
1. Continuer à investir dans les infrastructures pour anticiper les besoins croissants due à la
croissance de la population
2. Mettre davantage l'accent sur l'accès des filles aux soins de santé et à l'éducation, en tenant
compte des barrières dues aux inégalités entre les sexes qui apparaissent autour de
l'adolescence.
3. Etendre la couverture de la CMU aux plus vulnérables
2. Qualité insuffisante des prestations de
services.
• La qualité de l'éducation est limitée par la qualification des enseignants, leur
absentéisme, la mauvaise qualité et l'inadéquation des programmes scolaires.
• Le personnel de santé est lui aussi handicapé par une formation limitée, un
déséquilibre entre le personnel rural et urbain, une rémunération trop peu
motivante et le manque d'intrants de base (médicaments, etc.).
Principales priorités en matière de réforme
1. La gestion des ressources humaines (dans l'administration publique) dans les
deux domaines nécessiterait des réformes fondamentales pour leur
• Recrutement et formation (initiale et en cours de carrière)
• La gestion des carrières et des rémunérations, y compris le contrôle axé sur la qualité, les
résultats, etc.
2. Dans le secteur de l'éducation, face à l'ampleur des défis, les réformes devraient
être guidées par une stratégie globale pour améliorer la qualité (liée aux selon
défis du marché du travail et de la création d'emplois).
3. Les dépenses publiques n'ont guère gagné
en efficacité.
• Les deux secteurs bénéficient de financements publics limités, compte tenu des contraintes liées à la marge de
manœuvre budgétaire.
• Les dépenses publiques dans les deux secteurs devraient être améliorées pour être plus efficaces (par exemple,
une étude de l'OMS a montré que le pays aurait pu atteindre le même niveau de santé avec la moitié des
dépenses totales de santé).
Principales priorités en matière de réforme
Éducation :
1. Établir de nouveaux critères et procédures pour les affectations budgétaires aux établissements publics
d'enseignement supérieur et renforcer les capacités de ces établissements à accroître leurs recettes
2. Instaurer un mécanisme de financement axé sur les résultats et achever les réformes visant à établir un
système d'assurance de la qualité
Secteur de la santé :
1. Donner la priorité aux solutions de financement durable des soins de santé primaires et respecter son
engagement d'augmenter les dépenses de 15 % par an
2. Suivre la proportion des ressources non salariales qui sont affectées au secteur de la santé primaire
3. Étendre les achats stratégiques au secteur public et privé de la santé ( y compris, mais sans s'y limiter, le
financement basé sur la performance) et mettre en œuvre le budget-programme dans le secteur
4. Élaborer et mettre en œuvre une stratégie de gestion et de gouvernance des finances publiques.
4. Pour faire face aux crises, il faudra renforcer le
système des filets sociaux et le système de santé
publique et les rendre plus adaptatifs.
• La riposte à l'épidémie de COVID-19 pendant l'année 2020 témoigne des
difficultés du système sanitaire et social ivoirien à faire face aux crises et à éviter
la détérioration du capital humain et la chute vers la pauvreté.
Principales priorités en matière de réforme
1. Continuer à étendre la couverture du programme des filets sociaux productifs et
pérenniser le programme dans la durée
2. Poursuivre l'extension de la CMU des bénéficiaires potentiels (notamment pour
les personnes vulnérables sous le Régime d’Assistance Médicale – RAM) tout
en renforçant la viabilité financière à long terme du système.
3. Mettre en place les fondements et les éléments de base nécessaires pour rendre
le système de filets sociaux plus efficace (opérationnalisation du RSU,
plateforme d'identification fondamentale, politiques standard).
4. Les services de santé publique doivent être renforcés pour être en mesure
d'anticiper et de réagir aux épidémies.
Annexe II :
Pauvreté et inégalités
Données complémentaires
Sur la période 2011 et 2018, la pauvreté n'a
cessé de reculer en Côte d'Ivoire.
70
63.5

60
55 54.7
52.4
49.7
50 46.8
44.4

39.4
40
35.9
34.7

30

20.3
20

10.2
10

0
National Abidjan Other Urban Rural

2011 2015 2018


Bien que la pauvreté ait considérablement reculé, elle
reste élevée et les disparités régionales demeurent une
préoccupation majeure. Variation en points de pourcentage
20

15 13
14 14

12

10
10 8

5 3
4

2
1 1

-3 -3 -3
-5 -4 -4 -4
-4 -3

-6
-7
-10
-11

-13 -13
-15
-15 -15

-18
-20
-21
-22
-25 -24
-25 -25

-30
Les inégalités diminuent mais restent élevées
100%
6.1 5.2 7.6
90% 10.5 9.3
11.7
80% 13.5
15.1
15.9
70%

60% 20.2
22.1
21.9
50%

40%

30%
51.8
46.3 42.9
20%

10%

0%
2011 2015 2018
Part de la consommation totale par quintile

Quintile le plus riche Quintile 4 Quintile 3 Quintile 2 Quintile le plus pauvre

• Part de la consommation totale par quintile


Les zones où l'incidence de la pauvreté est élevée, soit
plus de 60 %, sont répandues dans tout le pays.
Les régions ouest du Haut-Sassandra, du Tonkpi, du Guemon
et du Poro se distinguent comme des régions en retard en
termes de concentration et de degré de la pauvreté.
Où sont situés les pauvres en Côte-d’Ivoire ?
0.0800

0.0700

0.0600

0.0500

0.0400

0.0300

0.0200

0.0100

0.0000
Les ménages les plus pauvres ont tendance à travailler dans le
secteur agricole, tandis que les ménages les plus riches
travaillent dans des secteurs non agricoles.

6.8
13
8.5 20.7 24
5.2 10.1 34
46.9
7.7 13.6
13.4

13.3 16.4 10.9

13.9 19
79.4
69.2

52.5 14.7 51.7

35.6

19.4

Quintile le plus pauvre Quintile 2 Quintile 3 Quintile 4 Quintile le plus riche Côte-d’Ivoire

Agriculture Secteur manufacturier Commerce Services

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