Vous êtes sur la page 1sur 70

UIPA

UFR des sciences économiques et de gestion

Economie numérique

Prof Auguste K. KOUAKOU,


Agrégé de sciences économiques
UFRSEG
Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa
Email : augustekk@outlook.fr
1
Contenu du cours
• La numérisation de l'économie est l'un des problèmes
les plus critiques de notre époque.
• Les technologies numériques ont transformé la vie des
entreprises et des populations et continueront à le faire à
l'avenir.
• Ce cours traite de l'économie numérique et de la façon
dont celle-ci influence les marchés, la société numérique
et les organisations.
• Nous apprenons comment Internet, l'économie de
partage, les réseaux sociaux, Big Data et les
communications mobiles changent les entreprises
mondiales et comment elles créent de la valeur.

2
Contenu du cours
• Le cours comprend trois parties:
1) Introduction générale (contexte, définition,
caractéristiques, etc.)
2) Les Théories de base en économie numérique:
modèles de création de valeur, modèles d’affaires
numériques et réglementation du marché.
3) La tarification et la création de la valeur: le business
model des GAFAM (Google, Amazon, Facebook,
Apple, Microsoft) / BATX (Baidu-Google, Alibaba-
Amazon, Tencent-WeChat-Facebook, Xiaomi-Apple)
4) La mesure de l’incidence économique du
développement du numérique.

3
Contenu du cours
• Résultat d'apprentissage
➢ En termes de Connaissance:
✓ Obtenir des connaissances en économie numérique.
✓ Connaître l’influence de l’économie numérique sur
son environnement.
➢ En termes de Compétences:
✓ Analyser un réseau de valeur.
✓ Effectuer une analyse et construire un modèle
économique.
✓ Etre capable de rédiger un document sur un sujet
choisi.

4
Contenu de la présentation

Economie
numérique

Fondements Effets socio-


théoriques économiques

modèles Modèles Plateforme , la


Régleme Le
de d’affaires et sur les l'environn protection
création numériqu ntation du développ
économie marché sociétés ement ement de la vie
de valeur es biface privée

5
Partie 1. Introduction générale

6
La dynamique mondiale
• 236 milliards de mails jour en 2018, en hausse de 14%
par rapport à 2015.

• 6,2 milliards de vidéos (YouTube), 5,6 milliards de


recherches (Google), 2,2 milliards d’usagers actifs
(Facebook), plus de 600 millions de Tweets, environ 260
millions d’appels journaliers (Skype).

• Facebook, Google (Alphabet) et Yahoo enregistrent des


résultats exponentiels et constituent de grosse
capitalisation boursière.

• Facebook créée en 2004, après avoir racheté plusieurs


start-ups dont Instagram (2012) et WhatsApp (2014) a
généré un chiffre d’affaires de 40 653 millions USD
(21 669 milliards de FCFA) soit exactement le PIB de la
Côte d’Ivoire. 7
La dynamique mondiale
• Facebook enregistre un résultat net de 15 920 millions
USD en 2017 (8 497 milliards de FCFA) en hausse de
56% par rapport à 2016, et un retour sur investissement
de 24% (Thomson Reuters, 2018).

• Google (Alphabet), son chiffre d’affaires estimé à


110 855 millions USD (59 058 milliards de FCFA) soit
près de 3 fois le PIB de la Côte d’Ivoire avec un résultat
net qui s’établit en 2017 à 12 662 millions de USD (soit
6 745 milliards de FCFA).

• Ces deux entreprises représentent à elle seule plus de la


moitié du chiffre d’affaires du géant du pétrole américain
Exxon.

8
La dynamique mondiale

• L’économie ivoirienne enregistre une forte dynamique


maquée par un taux de croissance élevé; 8,3% en 2016
(Rapport du FMI No. 17/372, 2017);

• Cette croissance du PIB réel devrait rester supérieure à


7% en 2017-2019 au regard à la fois des projections
nationales, du FMI et de la BM avec un PIB nominal qui
s’établit à 21 562 milliards de FCFA;

• Le secteur des télécommunications et des TIC à l’instar


des autres infrastructures joue un rôle crucial dans le
développement économique et social d’un pays.

9
L’Afrique n’est pas en reste!

• Sur le plan africain au sud du Sahara, la Côte d’Ivoire


est le 9ème pays derrière respectivement l'Afrique du
sud, le Cap vert, le Botswana, le Gabon, le Ghana et la
Namibie.

• Dans la sous-région ouest africaine, la Côte d’Ivoire est


le 1er pays de l'UEMOA et le 3ème de la CEDEAO
après le Ghana.

• On note aussi que la Côte d’Ivoire est plus


performante que le Kenya, le Nigeria et le Sénégal
selon l’IDI en 2017.

• Rapport CNUCED, UIT (IDI), WDR, GSMA, WEF (NRI)

10
Historique
• Brousseau et Curien (2007) dans leur ouvrage intitulé
« Internet and digital economics, principales methods
and applications » s’étaient intéressés aux mutations de
nos sociétés sous l’effet conjugué de l’Internet et de
l'économie numérique.

• Depuis la mise à marché de l'Internet aux USA (mi


1990), le réseau s'est développé rapidement. Cette
transformation s’est accompagnée d’une vague
d'innovations dans les technologies de l'information,
ainsi que dans de nombreux domaines d’application.

• Au cours de la même période, les USA ont connu une


croissance non inflationniste sans précédent faisant dire
à certains spécialistes que Internet est le cœur d'un
nouveau régime de croissance qualifié de «nouvelle
économie». 11
L’Afrique n’est pas en reste!

• Cette nouvelle économie a régulièrement évolué


pendant presque trois (3) décennies pour prendre
l’aspect et la dimension qu’on lui connait actuellement.
Toutefois, connu sous le vocable de « Nouvelle
économie » au début des années 90, le concept est
devenu d’abord « Économie de l’information et du
savoir » et aujourd’hui « Économie Numérique ».

• Une certitude demeure de nos jours, l’économie


numérique est un vecteur de croissance, de productivité
et de compétitivité des entreprises et des pays. Sa
position transversale affecte tous les secteurs de
l’économie.

12
Historique
• L’économie numérique est comprise comme englobant
les activités économiques et sociales, lesquelles sont
activées par des plateformes que sont les réseaux
internet, les mobiles, les capteurs et le commerce
électronique.

• Certains auteurs assimilent l’économie numérique aux


concepts suivants : Technologies de l'information et de
la communication (TIC) ou NTIC, nouvelle économie,
nouvelles technologies, économie électronique,
économie digitale, etc.

• Mais qu'est-ce que l'économie numérique ? Quels sont


les secteurs qu'elle englobe ?

• Pour mieux percevoir ce concept d’ « économie


numérique », une revue de littérature s’impose. 13
Définition
• On peut retenir que l’économie numérique comprend le
secteur des télécommunications, de l’audiovisuel, de
l’informatique & Electronique, et les services en ligne
voire les secteurs qui les utilisent en tant que cœur ou
support de leur activité.

• Elle comprend donc, loin de se limiter de manière très


réductrice au seul secteur des TIC, l’ensemble des
secteurs d’activités qui s’appuient sur les TIC,
producteurs comme utilisateurs.

• D’après une étude synthétique en Amérique latine,


l'économie numérique est constituée de l'infrastructure
des télécommunications, des industries des TIC
(logiciels, matériels et services TIC) et des activités
économiques et sociales facilitées par Internet, le
"cloud computing" et les réseaux mobiles et sociaux. 14
Définition

• Dans cette perspective, l'économie numérique


comporte trois composantes principales: l'infrastructure
de réseau à large bande, l'industrie des applications
TIC et les utilisateurs finaux.

• Selon leur degré de développement et de


complémentarité, ces composantes déterminent la
maturité de l'économie numérique dans chaque pays.

• Dans ce modèle, l'infrastructure de réseau à large


bande est la première composante de l'économie
numérique. Les éléments de base de cette
infrastructure sont la connectivité nationale et
internationale, les réseaux d'accès locaux, les points
d'accès public et l'accessibilité.
15
Définition

• Le deuxième élément clé qui concerne les services et


les applications est l'industrie du matériel et des
logiciels, y compris les services facilités par ces
technologies. L'industrie du matériel et des logiciels
englobe le développement et l'intégration d'applications
logicielles, la gestion de l'infrastructure de réseau,
l'industrie de l'électronique et l'industrie de l'assemblage
d'équipements. Les autres services facilités par les TIC
comprennent les "business process" et les processus
d'analyse ou de connaissance.

• Le troisième élément est l'utilisateur final (particuliers,


entreprises et gouvernement), qui détermine le degré
d'absorption des applications numériques à travers leur
demande de services et d'applications.
16
Définition
• Service en ligne : e-commerce ; service data etc.

• L’industrie des télécommunications : incluant les


fabricants de terminaux fixe et mobile, équipements
d’infrastructure (câble, fibre optique, équipement de
transmission hertzienne) ; les services de
télécommunication (accès aux communications
électroniques, services de téléphonie (fixe, mobile),
internet ;

• L’audiovisuelle : diffusion de programme radio télé,


Edition de chaines de télé, etc.

• L’industrie Informatique : les fabricants d’ordinateurs et


d’équipements ; les services informatiques (regroupe le
traitement des données, l’édition de logiciels et les
conseils en système d’information). 17
Composantes de l’économie numérique

18
Définition: synthèse
SOURCES DEFINITION DE L’ECONOMIE NUMERIQUE DELIMITATION OBSERVATION
S
C’est la nouvelle économie de l’information
1/ Télécom
et de la communication (télécom,
2/ Informatique et
l’audiovisuel, industries de l’information),
électronique
tous les secteurs qui sont recomposés par le 1/
3/ Audiovisuel
phénomène de la convergence numérique Informatique
Cohen-Tanugi 4/ Services sur
et par les normes IP. et électronique
internet
C’est également l’ensemble des biens et sont fusionnés
5/ Médias
services qui sont fournis sur les réseaux
numérique et leur
électroniques et les technologies
offre
numériques.
1/
1/ Service
Télécommunication
Secrétariat informatique
2/ Service
d’Etat à et logiciel sont
informatique et
l’économie Définition perçue à travers la délimitation fusionnés;
logiciel
numérique en 2/ Médias
3/ Audiovisuel
France numérique non
4/ Services en ligne
pris en compte.

19
Définition: synthèse

SOURCES DEFINITION DE L’ECONOMIE NUMERIQUE DELIMITATION OBSERVATION


1/ Technologie
prend en
Le compte
Mouvement Ensemble des secteurs basés sur les 1/ Télécom Informatique
des technologies de l’information et des 2/ Technologie et électronique
Entreprises de télécom, que ce soit en production ou en 3/ Information 2/ Information
France usage correspond à
MEDEF audiovisuel
chez Cohen-
Tanugi
Institut de
1/
l’Audiovisuel 1/ Télécom
Informatique
et de la 2/
et électronique
Télécommuni 3/ Audiovisuel
Définition perçue à travers la délimitation non spécifiés
cation en 4/ Internet
2/ Jeux vidéo
Europe 5/ Jeux vidéo
ajoutés
IDATE

20
Définition: synthèse

SOURCES DEFINITION DE L’ECONOMIE NUMERIQUE DELIMITATION OBSERVATION


Ministère de 1/
l’Economie Télécommunication
des Finances Ensemble des TIC et le commerce 2/
Idem
et de l’Emploi électronique 3/ Audiovisuel
en France 4/ Internet
MINEFE 5/ Jeux vidéo
1/
Organisation Informatique
de la Elle englobe les secteurs des 1/ et électronique
Coopération télécommunications, notamment l’Internet, Télécommunication non spécifiés
et du le haut débit et les mobiles, ainsi que la 2/ 2/ ajout à la
développeme convergence entre les secteurs de radio- 3/ Radio-télévision délimitation le
nt télédiffusion et du câble, et les services de 4/ Services en ligne service de
Economique télécommunications plus traditionnels télécom
OCDE traditionnel

21
Définition: synthèse

SOURCES DEFINITION DE DELIMITATION OBSERVATION


L’ECONOMIE NUMERIQUE
1/ Logiciel s’identifie
à Informatique et
Association de 1/ Télécom
électronique
l’Economie Définition perçue à travers 2/ Logiciel
2/ Ajout à la
Numérique la délimitation 3/ Audiovisuel
délimitation : secteur
ACSEL 4/ Internet
des utilisateurs de
l’internet
Institut La délimitation est
- Secteurs producteurs des
National de la faite en trois
B&S numériques
statistique et secteurs :
- Secteurs distributeurs
des études Secteurs producteur des TIC * Producteurs
des B&S numériques
économiques * Distributeurs
- Secteurs des services
INSEE * Services
numériques

22
Définition: synthèse
SOURCES DEFINITION DE L’ECONOMIE NUMERIQUE DELIMITATION OBSERVATION
C’est un réseau mondial de nouvelles
1/ Télécom
activités économiques rendues possible par
2/ Logiciel
Ghana la technologie et les données. Elle regroupe
3/ Audiovisuel
le commerce électronique, les data center,
4/ Internet
les jeux informatiques, la VOIP, etc
1/ Logiciel (
L’économie numérique comprend le secteur
Informatique et
des télécoms, de l’audiovisuel, du logiciel,
Cameroun 1/ Télécom électronique)
de l’Internet et les secteurs qui utilisent les
Ministère des 2/ Logiciel 2/ Ajout à la
TIC en tant que support de leurs activités.
Postes et 3/ Audiovisuel délimitation :
Le développement des infrastructures à
Télécom 4/ Internet secteur des
large bande à grand échelle et son usage
utilisateurs de
est au cœur de cette économie.
l’internet
C’est l'infrastructure des télécoms, des - Infrastructure
industries des TIC (logiciels, matériels et de réseau à large
services TIC) et des nombreuses activités bande
Amérique
économiques et sociales facilitées par - Industrie des
Latine
Internet, le "cloud computing" et les applications TIC
réseaux mobiles et sociaux. - Utilisateurs
finaux 23
Partie 2. Fondements théoriques de
l’économie numérique

• Effets réseaux
• Économie des plateformes
• Économie collaborative
• Économie du partage

24
Quelques définitions
• Définition
➢ Une plateforme est un intermédiaire qui facilite la
rencontre entre l’offre et la demande.
➢ lié au contexte numérique, défini « as markets in which
one or several platforms enable interactions between
end-users, and try to get the two (or multiple) sides “on
board” by appropriately charging each side ».
➢ A partir de l’ère de la numérisation, on a assisté à une
augmentation exponentielle des entreprises qui utilisent
un business model fondé sur les plateformes.
➢ Les possibilités offertes par Internet, c’est-à-dire la
disponibilité presque illimitée de l’information, favorisent
la croissance des plateformes en tant qu’intermédiaires
capables d’orienter et simplifier le choix. 25
Loi de Metcaffe, de Sarnoff et de Reed
➢ Effets de réseaux
✓ La valeur d’un réseau dépend de son bassin
d’utilisateurs : l’utilité d’un consommateur dépend du
nombre des individus qui utilisent le même bien. Le but
pour une plate-forme est donc d’atteindre un seuil
critique capable d’augmenter le nombre d’utilisateurs.
✓ L’importance accordée au nombre d’utilisateurs a été
l’objet de plusieurs études, qui ont mené à la formulation
de la loi de Sarnoff, de la loi de Metcalfe et de la loi de
Reed.
✓ La loi de Sarnoff postule que la valeur
d'un réseau de diffusion (radio, TV) est proportionnelle
au nombre de ses utilisateurs (auditeurs ou
téléspectateurs). Elle a été attribuée à David Sarnoff.
26
Loi de Metcaffe, de Sarnoff et de Reed
✓ La loi de Sarnoff postule que la valeur
d'un réseau de diffusion (radio, TV) est proportionnelle
au nombre de ses utilisateurs (auditeurs ou
téléspectateurs). Elle a été attribuée à David Sarnoff.
✓ La loi de Metcalfe est une loi théorique et empirique de
l'effet de réseau énoncée par Robert Metcalfe: L’utilité
d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de
ses utilisateurs.
✓ loi de Metcalfe explique les effets de réseau liés aux TIC,
applicable à des réseaux comme Internet, les réseau
social et le World Wide Web. Elle s'explique par le fait
que le nombre de liens potentiels dans un réseau avec n
nœuds est n(n-1) / 2, équivalente à (n^2) /
2 pour n tendant vers l'infini.
27
Loi de Metcaffe, de Sarnoff et de Reed
• La Loi de Metcalfe dit simplement que plus il y a
d'utilisateurs dans un réseau, plus ce réseau aura de la
valeur.
➢ Elle s'applique dans n'importe quel réseau social
(Facebook). Plus vos amis sont sur le réseau, plus les
fonctions de partage et d'échange commencent à
prendre du sens.
➢ Elle explique aussi comment le contenu d'outils
collaboratifs (Wikipédia) s'enrichit et devient plus
efficace, de manière encore plus rapide que la vitesse
de croissance du nombre des contributeurs.

28
Loi de Metcaffe, de Sarnoff et de Reed
• La loi de Reed est une affirmation théorique et
empirique concernant l’Internet énoncée par David
Reed en 1999, qui part du principe que la loi de
Metcalfe minimise la valeur des connexions ajoutées.
• En effet, un membre est relié au réseau entier comme à
un tout, mais également à beaucoup de sous-ensembles
significatifs du tout. Ces sous-ensembles ajoutent de la
valeur à l’individu comme au réseau lui-même. En
incluant des sous-ensembles dans le calcul de la valeur
du réseau, la valeur augmente plus rapidement qu’en ne
prenant en compte que les nœuds.
• Cette loi est particulièrement adaptée aux réseaux où
individus, communautés et groupes plus ou moins
formels sont considérés. Elle permet de rendre compte
du web 2.0 et plus particulièrement dans sa dynamique 29
Loi de Metcaffe, de Sarnoff et de Reed
• Si dans le premier cas l’utilité d’un réseau est
représentée par une fonction linéaire, qui lie la valeur du
réseau au nombre d’utilisateurs, pour Metcalfe sa valeur
est proportionnelle au carré du nombre des utilisateurs.
Le poids du nombre d’utilisateurs augmente encore si on
considère la loi de Reed, pour lequel l’utilité d’un réseau
croit exponentiellement avec sa dimension.

30
Economie des plateformes

31
Economie des plateformes
• Caractéristiques
➢ Formes
✓ Selon la nature du bien faisant l’objet de l’intermédiation
de la plateforme, celles-ci peuvent avoir trois formes :
✓ Plateformes de contenu : où la plateforme devient
l’intermédiaire de l’information. Telle est la nature des
réseaux sociaux ;
✓ Plateforme de travail : dont Uber est un exemple. Dans
ce cas, la plate-forme facilite la rencontre entre la
demande - besoin d’un service de transports - et l’offre -
représentée par les chauffeurs.
✓ Plateforme de capital : telles que les bourses des
marchés financiers, qui facilitent la transition des
capitaux financiers. 32
Economie des plateformes
• Un marché biface est un type de marché dont
l'agencement nécessite l'existence de
deux clientèles tout à fait différentes quoique finalement
interdépendantes l'une de l'autre pour les produits qui y
sont échangés.
• Exemples:
✓ Les médias: un support publicitaire pour les annonceurs et un
contenu journalistique aux lecteurs, auditeurs ou
autres téléspectateurs.
✓ Les cartes bancaires (VISA): d'un côté les consommateurs
paient une redevance annuelle pour une utilisation (ensuite
gratuite) de la carte et d'un autre côté, les commerçants
reversent un pourcentage à la firme pour chaque utilisation de la
carte dans leur magasin.
✓ Les services d'intermédiation, la plateforme musicale iTunes,
les agences immobilières, les services de petites
annonces peuvent également apparaître comme des
33
plateformes bifaces.
Economie des plateformes: l’ubérisation
• L'uberisation (ou ubérisation), du nom de
l'entreprise Uber, est un phénomène récent dans le
domaine de l'économie consistant en l'utilisation
de services permettant aux professionnels et aux clients
de se mettre en contact direct, de manière quasi
instantanée, grâce à l'utilisation des nouvelles
technologies.
• La mutualisation de la gestion administrative et des
infrastructures lourdes permet notamment de réduire
le coût de revient ainsi que les poids des formalités pour
les usagers.
• Les moyens technologiques permettant l'«uberisation»
sont la généralisation du haut débit, de l'internet mobile,
des smartphones et de la géolocalisation.
34
Economie des plateformes: l’ubérisation
Les moyens technologiques permettant « Ubérisation »
l'«uberisation» sont la généralisation de l’économie
du haut débit, de l'internet mobile,
des smartphones et de la géolocalisation.

Géolocalisation

Smartphones

Internet
mobile
La géolocalisation est un procédé
permettant de positionner un objet, un
Haut débit véhicule, ou une personne sur un plan
ou une carte à l'aide de ses
coordonnées géographiques. 35
Economie des plateformes: l’ubérisation
• Le fonctionnement d'un service ubérisé comprend
généralement des éléments communs caractéristiques :
➢ plateforme numérique de mise en relation entre client et
prestataire ;
➢ réactivité maximisée par la mise en relation immédiate du
client et du prestataire, par proximité géographique ;
➢ paiement du client à la plateforme qui prélève une
commission ;
➢ paiement du prestataire par la plateforme ;
➢ évaluation croisée du service : le client évalue le service
reçu et le prestataire évalue le client.
• L'uberisation s'inscrit de manière plus large dans le
cadre de l'économie collaborative.
• Ce concept s'oppose à celui salariat.
✓ l'hôtellerie (Airbnb, Booking.com); transports de 36
Economie des plateformes: l’ubérisation
• Les principales conséquences sont de deux ordres :
➢ pour le client : un service à faible coût, simplicité d'accès
au service et instantanéité
➢ pour le professionnel : statut de travailleur indépendant;
pas d'une relation employeur / employé mais d'une
relation client / fournisseur.
➢ L'uberisation de l'économie entraîne d'une part une
individualisation de l'activité, d'autre part la pluriactivité.
• Ce phénomène recèle plusieurs avantages et limites :
➢ Avantages : meilleur accès au travail, revenus
supplémentaires, souplesse dans l’organisation du
temps de travail, travail autonome et varié
➢ Limites : effacement de la limite entre vie professionnelle
37
et vie personnelle, revenus plus précaires
Economie collaborative
• L’économie collaborative est une activité humaine de
pair à pair, qui vise à produire de la valeur en commun et
qui repose sur de nouvelles formes d'organisation du
travail et d'échanges.
• Elle repose sur une société du partage, qui passe par la
mutualisation des biens, des espaces et des outils, des
savoirs (l'usage plutôt que la possession), l'organisation
des citoyens en "réseau" ou en communautés et
généralement l'intermédiation par des plateformes
internet.
• L'économie collaborative est l'un des trois principaux
écosystèmes d'usages numériques où le travail
numérique s'exprime.

38
Economie collaborative
• Au sens large, l'économie collaborative inclut
la consommation collaborative (covoiturage, etc.), les
modes de vie collaboratifs (DIY-Do it yourself,
cotravail, colocation, habitat collectif), la finance
collaborative (financement participatif, monnaies
alternatives), la production contributive
(Fablabs, imprimantes 3D, maker space).
• Elle prend différentes formes (économie du
partage, économie circulaire, économie en pair à pair)
selon les types de biens et services concernés ou de la
finalité (autonomisation du consommateur, éco-
efficacité).
• Son essor est dû à l'utilisation des nouvelles
technologies permettant d'améliorer la créativité
collective et la productivité. 39
Economie collaborative

40
Economie collaborative

41
Economie collaborative

42
Partie 3. Effets économiques de TIC

• Nouveaux business models


• Régime de tarification

43
TARIFICATION DES BIENS NUMÉRIQUES

La société du coût marginal zéro


Business model
• Un Business model ou modèle d'affaire est l'ensemble
des mécanismes permettant à une entreprise de créer
de la valeur à travers la proposition de valeur faite à
ses clients, son architecture de valeur (comprenant
ses ressources, sa chaîne de valeur interne et
externe) et de capter cette valeur pour la transformer
en profits.

45

31 January 2020
Business model pour les applications IdO

Le partenariat
La création de valeur La relation clientèle
stratégique
Services à haute Relation personnalisée
valeur ajoutée et mutualisée Développement de
synergies entre
Haute disponibilité acteurs (software)
Création de communauté
Confort et (usagers et objets) Mutualisation de
satisfaction plateforme
Actualisation en (équipementiers et
temps réel Indépendance et fournisseurs de
Mobilité services)
Réduction des
Coûts maintenance Relation de LT +
automatisée et à partage d’info +
Agrégation des 46
distance économie d’échelle
données

31 January 2020
Business model des IdO

• Création de revenu: plusieurs business model existent


plus ou moins demandeurs en fonds de roulement

Type de
Groupé (1) Non groupé (2) Groupé ou non groupé
Tarifs

Tarif de l’objet rendu


Abonnement
accessible, plateforme
mensuel ou annuel Tarif de l’objet et
Descripti logicielles gratuites et
comprenant objet plateforme
f possibilité de revente des
et plateforme logicielles gratuites
données collectées par les
logicielles compris
objets

L’objet Prix de l’objet


Tarif unique Prix de la Scénario 1 ou 2
Connexion
connexion
Données non Données non 47
Exploitation commerciale des
Les données exploitées au plan exploitées au plan
données massives
commercial commercial
31 January 2020
Business model des GAFAM: Google, Amazon, Facebook,
Apple, Microsoft, …

48
Business model des GAFAM

Le client d’abord, le cash-flow après…

Type de Tarifs Groupé (1) Non groupé (2) Groupé ou non groupé

Abonnement mensuel
Descriptif Vente directe Publicité
(premium, YouTube tv)

L’objet Prix du service


Tarif unique Scénario 1 ou 2
Connexion Gratuité
Données non Données non
Exploitation commerciale49des
Les données exploitées au plan exploitées au plan
données massives
commercial commercial

31 January 2020
Business model des GAFAM

• La publicité et le gratuit (YouTube )= fonction (nombre de vue)


➢ Les vidéos sont entièrement gratuites pour les utilisateurs, ce qui
attire de nombreux visiteurs;
➢ Ce qui attire une foule d'annonceurs.
➢ Une méthode d’extraction de revenu est à travers des vidéos
sponsorisées. L'annonceur paie en fonction du nombre de vues
qu'il reçoit après la sélection de l'annonce. La vidéo sponsorisée
est affichée en premier sur toutes les vidéos.
➢ La deuxième méthode est par des vidéos intégrées. La publicité
diffusée au début d'une vidéo est celle des vidéos intégrées.
YouTube gagne en fonction des vues.
➢ La troisième méthode est les annonces affichées sur la page
d'accueil du site. Lors de l'ouverture de la page d'accueil, il y a
50
certains blocs d'annonces qui sont affichés le long des côtés.
➢ Ici, la publicité génère des revenus grâce à un mélange de clics et
de vues
Business model des GAFAM

Source de revenu des 5 leader GAFAM


Business model des GAFAM
Business model des GAFAM: Un focus sur le client, qui est
aussi devenu un produit.
• Que ce soient Amazon, Facebook, Google ou Apple, il est devenu impossible
de les résumer à un seul marché.
• Google n’est plus seulement un moteur de recherche, mais regroupe aussi :
✓ des moteurs de recherches verticaux (Images, Livres, Shopping,
Youtube, Actualités, Trends, Flight Search, Insurance…)
✓ des services de communication en ligne (Google+, GoogleTalk, Google
Hangout, Apps, Jaiku, Google Wallet, Google Play,…)
✓ des applications (Google Analytics, Base, Sites, Gears, Agenda, Maps,
Street View, Transit, Moon, Mars, Zagat…)
✓ des logiciels (Android, Chrome, Earth, Desktop…)
✓ du hardware (Nexus, Motorola, Google TV, Chromecast, …)
✓ des outils (Traduction, Answers, Googlebot, reCaptcha…)
✓ de la culture et de la pédagogie (GooglePlex, Doodle, Catull, Google
Summer of Code…)
✓ et plein d’autres activités (Google X Lab, Google Cars, Nest, Google
Glass, …)
Business model des GAFAM

Un portefeuille de produit étendu! Cas de Google.


Business model des GAFAM

Un portefeuille de produit étendu! Cas de GAFAM.


Partie 4: Economie numérique et croissance
économique

56
Développement mondial des TIC

57
Aspects microéconomiques
• Les réseaux
➢ L’approche standard de l’économie des réseaux postule une
courbe de demande en forme de U. D’abord, la disposition à
payer augmente car chaque utilisateur supplémentaire du
réseau implique une utilité croissante pour les participants.
Cette «externalité de réseau» est aussi appelée «bandwagon
effect» et agit sur la tarification des services de réseau.
➢ Ayant atteint un nombre spécifique d'utilisateurs, le
consentement à payer diminue en raison d'effets
technologiques (congestion du réseau) ou psychologiques
(aversion pour les produits de masse).
➢ Avec une courbe d'offre plate, deux équilibres apparaissent:
P1 en tant qu'équilibre instable, P2 en tant qu'équilibre stable.
Ainsi, l’approche standard prédit un équilibre du marché en
cas de perte d’utilité individuelle lorsqu'un utilisateur
supplémentaire rejoint le réseau. 58
Aspects microéconomiques

59
Aspects microéconomiques

• Les services liés aux TIC


➢ Les différences entre les biens et services ordinaires sont:
✓ Les services sont immatériels.
✓ Le service lui-même ne peut pas être stocké.
✓ Les services sont plus spécifique aux consommateurs.
• Les deux premiers arguments excluent la prise en compte
des aspects intertemporels. Il n’est pas possible de constituer
un «stock de services» par opposition à un stock de capital
physique ou humain.
• Enfin, puisque la production et la consommation du service
(lui-même) ne peuvent pas être séparées temporairement,
elles sont plus adaptées aux consommateurs qu'aux biens. Il
en découle que les services sont produits avec un ratio
moyen capital travail plus élevé que celui des biens.
60
Aspects microéconomiques
• Les biens numériques
➢ Les biens numériques ont des caractéristiques
microéconomiques particulières.
➢ Discrimination de prix: la personnalisation et la gestion
des versions sur les marchés numériques.
✓ La «personnalisation» est également appelée
discrimination par les prix du premier degré;
✓ «versioning» avec un menu de prix en discrimination
de prix du deuxième degré; et la vente de différentes
versions à différents groupes à différents prix (une
discrimination de prix du troisième degré).
✓ Microsoft, par exemple, vend des versions de ses
systèmes d'exploitation à différents groupes de
clients à des prix différents. 61
Aspects microéconomiques
• Les biens numériques
➢ Regroupement (groupage): lors de l'ajout d'un
composant numérique supplémentaire avec un coût
marginal nul, les coûts marginaux du groupage sont
négligeables (matériel plus système d’exploitation).
➢ Coûts de commutation et verrouillage: accroitre les
coûts de changements permet de verrouiller les clients
sur notre technologie. Par exemple, lier des imprimantes
et des cartouches d'encre incompatibles avec d'autres
imprimantes signifie verrouiller les clients.
➢ Normes: la question des normes est cruciale pour la
structure du marché, le bien-être et les profits. En outre,
une entreprise qui pourrait appliquer une norme
acceptée dans l’ensemble du secteur peut générer des
bénéfices exceptionnels (ICAN, UIT). 62
Aspects microéconomiques
• Structure de marché: monopolisation

63
Aspects microéconomiques
• Structure de marché: ….et concurrence
➢ La recherche de la variété, ce qui signifie que la diversité
des produits améliore le bien-être en soi.
➢ Comportement altruiste et intrinsèque pour empêcher le
pouvoir monopolistique, par ex. le mouvement
opensource.
➢ Approche schumpétérienne: le changement
technologique qui attire des concurrents innovants. Les
monopoles ne sont pas (pour toujours) durables, car «la
destruction créatrice est le fait essentiel à propos du
capitalisme» (Schumpeter (1942)).
➢ Obstacles institutionnels, par exemple les législations
fiscales nationales ou règles relatives à la tarification et
aux barrières à l’entrée.
64
Numérisation et productivité
• La contribution à la productivité du travail, à la
productivité du capital et la productivité globale des
facteurs (TFP)

65
Economie numérique et secteur du transport

Source : CIRES, résultats des simulations


66
Investissement et Economie numérique

67
Contribution directe et indirecte
au PIB de l’Economie numérique

68
Bon courage

69
Travail à faire

• Elaborer le business model des GAFA


• Elaborer le business model de la télévision en Côte
d’Ivoire (RTI) dans le contexte de la libéralisation et
du déploiement de la TNT

70

Vous aimerez peut-être aussi