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La digitalisation De l’AP: quels rôles/opportunités pour l’AP?

Introduction

Apres plus de quatre mois de déconfinement, le Maroc , comme beaucoup des pays du monde, fait
face à une crise sanitaire inédite de la pandémie de la Covid-19. Celle ci a engendré un profond
changement à tous les niveaux, comme elle a mis en lumière le modèle de gestion de la chose
publique.

Pour éviter les longues files d’attente devant les guichets ou les attroupements dans les différentes
institutions du royaume, et pour faciliter l’échange de documents administratifs. L’administration
publique est appelé à revoir sa manière de procéder vis-à-vis les besoins des usagers.

Face à ces difficultés et défis, il demeure important voire primordiale de se pencher sur l’importance
de la digitalisation au niveau de l’AP . Autrement dit, Comment la digitalisation permet elle notre
AP de relever les nombreux défis face à cette crise sanitaire mondiale ?

Quels sont les différents axes sur lesquels l’AP peut s’appuyer pour garantir un service public en
meilleure qualité en période de COVID 19 ? Quelles sont les actions, les acteurs, les conditions et les
facteurs de succès ?

L’objectif de cet article est de développer les différentes opportunités pour les AP après
COVID 19 dans la mesure où les secteurs de l’économie marocaine peuvent apporter aux pays
en développement des astuces économiques afin d’éviter les horribles conséquences de la récession en
vue d’instaurer un climat propice à la croissance économique et de promouvoir le développement de
notre pays.

………

Plan proposé :

1- La digitalisation : définitions et défis


1.1- Quelques définitions de la digitalisation
1.2- Les défis de la digitalisation
2- La digitalisation de l’AP en période de Coronavirus: un nouveau chantier de NMP
2.1- les soubassements de lancement de chantier de la digitalisation
2.2- la digitalisation de l’AP en période de Coronavirus : une expérience
satisfaisante

…………………..
1- La digitalisation : définitions et défis
1.1- Quelques définitions de la digitalisation

L’expression ” Digitalisation” fait, justement, référence à l'utilisation de la technologie afin


d’améliorer les performances ou la portée des organisations. Les technologies de l’information et du
Digital, sont devenues, en à peine 50 ans, le principal défi posé aux dirigeants mondiaux et à leurs
organisations.

1.2- Les défis de la digitalisation

Personne ne peut nier l’attention toute particulière accordée au secteur du digital, sous la conduite
éclairée de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, en vue de lui favoriser les conditions
optimales pour son développement et ainsi assurer le développement durable de notre pays.

Toutefois, des défis majeurs restent à surmonter pour permettre une meilleure transition numérique
efficiente. Ces défis ont d’ailleurs été mis en exergue par l’Agence du Développement du Digital dans
l’élaboration de la note d’orientations générales pour le développement du digital à horizon 2025 à
savoir :

• Identifier et clarifier les missions et compétences de chaque acteur public impliqué dans le
développement d’un gouvernement numérique ;

• Définir un modèle de gouvernance clair devant fédérer l’ensemble des acteurs de l’écosystème
digital marocain et coordonner leurs actions;

• Se doter d’outils de pilotage performants permettant d’avoir des indicateurs fiables et d’assurer une
veille stratégique et concurrentielle par rapport aux indicateurs fixés, ainsi que de suivre les tendances
technologiques.

• Opérer des choix d’infrastructures structurants tels que l’utilisation de la technologie du cloud, la
construction de data centers à l’échelle nationale, le cadre approprié dédié à la cybersécurité, le plan
Haut Débit national, etc ;

• Mettre en place un plan sectoriel de transformation digitale transverse visant à faciliter à l’ensemble
des opérateurs économiques actifs dans les divers secteurs d’activités (industrie, commerce,
agriculture, santé, éducation, tourisme, etc) de s’impliquer et de s’inscrire dans le processus du virage
numérique, de promouvoir l’innovation et d’encourager la recherche et développement.

Pour faire face aux défis pré-cités et assurer ses missions, l’ADD adopte une approche participative
impliquant l’ensemble des parties prenantes. A cet égard, elle assure la coordination et la concertation
autour des enjeux multiples de la transformation digitale et de son impact sur l’environnement global
des usagers (entreprises et citoyens).

2- La digitalisation de l’administration publique : un nouveau chantier de NMP

Le constat est sans appel, la crise sanitaire que nous vivons depuis mars dernier a fortement accéléré le
virage numérique de notre pays. En effet, l’esprit d’innovation marocain et l’adoption des technologies
numériques ont indéniablement contribué à renforcer la collaboration entre acteurs publics et privés en
vue d’assurer la continuité des services offerts à leurs usagers (citoyens et entreprises).

2.1- les soubassements de lancement de chantier de la digitalisation

Aujourd’hui, les outils digitaux font désormais parties intégrantes de notre quotidien. Nous observons
avec fierté qu’un progrès technologique s’est développé dans toutes les couleurs de l’AP (la santé, les
services publics/e-gov, l’enseignement, la formation, etc) visant à mettre à la disposition des usagers
de nouvelles solutions répondant à ses attentes.

Chantier de la digitalisation n’est en fin du compte que la concrétisation des idées issues d’un contexte
caractérisé par :

 Un écosystème fertile et vivace.

S’il est primordial d’assurer le développement d’une économie digitale nationale, cette économie a
besoin d’un milieu fertile capable d’assurer cette révolution digitale. La fuite des compétences qu’a
connue le Maroc lors des dernières années dans le secteur des nouvelles technologies, suite à la forte
demande étrangère, a eu comme conséquence directe d’assécher et appauvrir le vivier des ressources
humaines et des compétences locales. Il est crucial de maintenir un écosystème digital fertile et vivace,
une force vitale dans le chantier de la digitalisation de la nation permettant aux entreprises et aux
talents Marocains de s’épanouir localement tout en étant connectés aux opportunités de
développement mondiale.

 Un plan d’urgence.

Dans la crise actuelle, certains services publics ont dû être interrompus tels que celui du
renouvellement des cartes d’identité nationale. Il est plus qu’urgent de penser une feuille de route du
Digital vital. La transformation digitale a montré, depuis le début du cette crise inédite, que non
seulement elle a adouci l’impact sur la vie des citoyens, mais qu’elle peut s'avérer vitale dans la
pérennisation de l’État. Le Digital ne peut plus être perçu comme un produit de luxe ou une option
superflue. En effet, Il existe des services dont la continuité n’est pas une option, mais bel et bien une
obligation hautement prioritaire, et il est primordial de veiller à leur transformation.

 Une souveraineté numérique.

Si le Maroc réussit, mieux que d’autres pays et jusqu’à présent, dans la gestion la crise COVID-19,
c’est notamment grâce à une souveraineté sanitaire et industrielle qui lui permet de produire
localement les produits de première nécessité. À partir du moment où le Digital s’impose, lui aussi,
comme étant un produit de première nécessité, il est essentiel que le Maroc puisse se doter d’un plan
de souveraineté digitale, couvrant l’ensemble des services et outils souverains. Il en va de la continuité
de l’économie Marocaine, celle du service public Marocain mais également de la continuité étatique.

Il est important, ici, de rappeler comme l’avait dit Pierre BELLANGER, fondateur et PDG de la radio
française Skyrock devant le Sénat Français,« Pas de souveraineté nationale sans souveraineté
numérique. »

Ainsi , le royaume sous la conduité éclairée de Sa Majesté, le gouvernement a mis en place l’Agence
de Développement Digital dont la vocation est de relever les obstacles rencontrés lors de la mise en
œuvre des stratégies numériques précédentes et de proposer en conséquence, des orientations
générales pour le développement du digital pour les cinq prochaines années.

Ces travaux ont pris en compte les tendances et évolutions internationales en la matière ainsi que les
exigences de développement du digital pour formuler ensuite ces orientations articulées autour de trois
axes stratégiques:

– « Administration digitale » regroupant les différentes initiatives visant à assurer la transformation


digitale de l’administration marocaine ;

– « Ecosystème Digital et innovation » ayant pour ambition de garantir le développement accéléré de


l’économie digitale au Maroc ;

– « Inclusion sociale et développement humain » a pour but d’améliorer la qualité de vie des citoyens
via le Digital.

La mise en œuvre de cette vision nécessite au préalable de mettre en place un environnement favorable
et propice au développement du digital qui repose sur le développement de quatre piliers transverses
suivants:

– Elaboration d’un programme dédié de formation aux nouveaux métiers du Digital ;

– Mise en place des infrastructures nécessaires ;

– Meilleure adaptation du cadre réglementaire ;

– Instauration d’une culture du Digital dans le pays.

L’ADD, en tant que catalyseur de la transformation digitale du pays, a déjà entamé la mise en œuvre
de cette vision à travers sa feuille de route qui regroupe 15 chantiers structurants dont 5 sont
prioritaires, à savoir:
– La plateforme d’échange de données entre les administrations qui consiste à mettre en place une
plateforme d’interconnexion des systèmes d’informations des différentes administrations et
institutions publiques au profit des citoyens et des entreprises.

– La mise en place d’une digital factory qui fonctionne en mode agile, et en charge de la digitalisation
rapide des services publics.

– La mise en place d’un écosystème dédié à l’intelligence artificielle qui ambitionne de créer de
nouveaux services, de nouveaux emplois et de nouvelles compétences.

– Le programme génération digitale qui consiste à élaborer et mettre en place un programme national
de formation au digital pour inclure les nouveaux métiers du digital dans l’enseignement supérieur, la
formation continue, la formation professionnelle et la recherche scientifique ainsi que la promotion de
la culture digitale auprès des jeunes et des citoyens.

– L’appui à l’évolution du cadre réglementaire pour la réussite de la transformation digitale au Maroc,


notamment via la promotion des investissements dans le domaine du digital, l’accès des startups aux
marchés publics et la généralisation de la signature électronique et du paiement électronique au sein de
l’Administration.

Enfin, il est clair qu’un accompagnement à tous les niveaux est nécessaire pour favoriser
l’appropriation et la pérennisation de cette dynamique de digitalisation dans notre pays. Cet
accompagnement passe notamment par la mise en œuvre de réels programmes de conduite de
changement permettant la contribution des usagers dans la recherche des leviers de la croissance.

2.2- la digitalisation de l’AP en période de Coronavirus : une expérience satisfaisante

Le constat est sans appel, la crise sanitaire que nous vivons depuis mars dernier a fortement accéléré le
virage numérique de notre pays. En effet, l’esprit d’innovation marocain et l’adoption des technologies
numériques ont indéniablement contribué à renforcer la collaboration entre acteurs publics et privés en
vue d’assurer la continuité des services offerts à leurs usagers (citoyens et entreprises).

Aujourd’hui, les outils digitaux font désormais parties intégrantes de notre quotidien. Nous observons
avec fierté qu’un progrès technologique s’est développé dans tous les secteurs socio-économiques (la
santé, les services publics/e-gov, l’enseignement, la formation, etc) visant à mettre à la disposition des
usagers de nouvelles solutions répondant à ses attentes.

Il suffit de prendre l’exemple de l’adoption par les administrations des solutions digitales, « Bureau
d’Ordre Digital », « Parapheur Electronique » et « Télé-rendez-vous », déployées par l’ADD pour
constater l’accélération du chantier e-gov au Maroc et leur adhésion à ce vaste chantier stratégique.
En effet, le nombre d’administrations ayant souscrit aux plateformes « bureau d’ordre digital » et
« parapheur électronique », est passé de 30 à près de 900 administrations en l’espace de 6 mois. Ceci
dénote de l’intérêt grandissant accordé au digital par les acteurs publics et de la prise de conscience
collective grandissante de recourir aux outils innovants et la volonté d’instaurer et d’adopter une
nouvelle culture digitale au sein du secteur public.

Sur un autre registre, nous remarquons avec satisfaction que certaines entreprises ont initié très
rapidement les premières démarches et actions de transformation digitale au sein de leurs
organisations, ce qui nous rassure de l’engouement que ce vaste chantier a suscité et dont l’impact sur
la relance économique de notre pays est bénéfique.

A l’ère de la pandémie de la Covid-19, une chose semble sûre au Maroc, le Digital qui devient,
aujourd’hui, un acquis, aucun retour en arrière n’est désormais envisageable. Si la gestion du
changement et l’acculturation des utilisateurs ont toujours constitué des freins majeurs dans cette
mutation, la nécessité et l’instinct de survie des organismes ont accéléré l’adoption de plusieurs
bonnes pratiques qui, sans « le coup de pouce » du COVID-19, auraient pu prendre des années, si ce
n’est des décennies, à se mettre en place.

L’administration publique s’est vu, ainsi, dotés d’outils révolutionnaires qui sont promis à un bel
avenir ; e-gouvernance et e-justice sont aujourd’hui des réalités bien Marocaines. D’autres
transformations de rupture sont également, en cours de déploiement. L’école et l’université ne sont pas
en reste. Au sein de l’enceinte universitaire, COVID-19 a ouvert la porte à la digitalisation des séances
de cours et à l’arrivée des plateformes de e-Learning au service d’un enseignement à distance. Si ce
projet a eu beaucoup de mal à s’imposer par le passé, aujourd’hui, c’est chose faite. Il est à parier que
ces outils s’installeront de façon irrémédiable dans les cursus universitaires et scolaires
indépendamment de la fin que connaîtra la crise actuelle.

Conclusion :

La digitalisation de l’AP est un chantier dans le NMP , il est au Maroc ce que le VUCA pour l’URSS
dans les années90. Un effondrement brutal de nos modeles classiques dans un environnement en
pleines mutations. Un monde multilatéral plus volatile, incertain, complexe et ambigu ou le recours au
DOGOTAL est désormais une question de survie. Afin de préparer le Maroc à anticiper des épisodes
de crises similaires à celle du COVID-19

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