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Chapitre I.

Généralités sur les méthodes et moyens de lutte

1. Introduction générale
Depuis que l‘homme s’est découvert l‘agriculture, il a commencé une étroite
cohabitation avec le végétale (pour sa survie car les plantes sont les seuls
organismes supérieures à pouvoir convertir et stocker l‘énergie lumineuse sous
forme de matière organique) mais aussi avec le pathogène de ses cultures qu’il
aura s’en débarrasser.
Dans la biosphère, les plantes supérieures, parmi lesquelles les cultures,
sont le siège de la photosynthèse. C’est à dire qu’elles sont capables de capter la
lumière solaire incidente et de la convertir en biomasse. Ces plantes
transforment l’énergie biologique grâce à la présence, dans leurs cellules, de
chloroplastes contenant la chlorophylle. Elles sont dites productrices primaires.
Les animaux qui n’ont pas de chlorophylle sont incapables de convertir
l’énergie solaire. Ils sont donc obligés de pendre de l'énergie biologique
provenant de la photosynthèse par les plantes. Ils prélèvent ainsi, pour se
nourrir, une partie de cette énergie stockée dans les divers organes de la plante.
Cette action provoque des dégâts sur la plante qui réagit en exhibant des
symptômes de maladie ; il s’ensuit une baisse de productivité qui n’est pas tolérée
par l'homme, d’où la compétition qui s’est installée entre ce dernier et les agents
altérogènes. Et depuis l'aube des temps, l'homme lutte contre tous les agents de
maladies et les ravageurs des cultures en utilisant diverses méthodes (culturale,
chimique, biologique, intégrée, etc.).
Parmi celles- ci la plus ancienne, la moins coûteuse et la plus respectueuse de
l'environnement est la lutte culturale. (Le progrès génétique annulé par les
changements de pratiques et les effets du climat Publié le 16/10/2010)
Le phytopathologiste vise au développement de méthodes de lutte contre
les agents pathogènes dans les systèmes agricoles durables. Un tel objectif
implique une identification précise des agents en cause afin d’opérer la conduite
de la culture la plus appropriées.
L’évolution contemporaine des sociétés accroit la nécessité de pouvoir
disposer de techniques de détection simples, rapides, sensibles et fiables
l’introduction de nouveaux agents pathogènes dans des zones géographiques dont
ils étaient jusqu’alors absents a toujours contribué à l’extension des maladies
des plantes cultivées l’accroissement du volume des échanges commerciaux intra-
et intercontinentaux ainsi que l’augmentation de la vitesse des déplacements .
Constituent des facteurs actuels d’aggravation de ce type de risques. Par
ailleurs, la constitution de zones de libre-échange économique (comme l’union
européenne ou le (cone Sul) en Amérique latine), au sein desquelles les barrières

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douanières sont supprimées, renforce la nécessité d’un contrôle rigoureux de
l’état sanitaire du matériel végétal au départ de la production.
Depuis une quarantaine d'années, la protection des cultures contre les
organismes nuisibles accorde, sous des formes souvent diverses et parfois
contradictoires, une importance croissante au concept de lutte intégrée. Cette
évolution est due à la nécessité de renouveler les stratégies de défense contre
acariens, insectes, mauvaises herbes, micro-organismes, nématodes, virus en
respectant mieux les ressources de la biosphère tout en répondant aux lois du
marché et aux besoins et aspirations de la société.
Cette nouvelle stratégie repose, d'une part, sur le principe d'intégration
de différentes méthodes de lutte (dont les techniques sont sélectionnées pour
leurs effets aussi réduits que possible sur l'environnement) et, d'autre part, sur
une aide personnalisée à la décision permettant à l'agriculteur d'évaluer les
risques réellement encourus au niveau de chacune de ses parcelles afin qu'il
puisse décider quand et comment intervenir. Elle répond à des critères d'ordre
économique, écologique et toxicologique et s'inscrit ainsi dans le contexte de
systèmes de production raisonnée assurant un maintien durable de la biosphère.
1. L'importance des maladies
Quelle est l'importance des dégâts dus aux maladies mais également aux
ravageurs animaux et aux plantes adventices qui concurrencent les cultures ?
Question simple en apparence mais de telles données font souvent défaut. Ces
évaluations doivent prendre en compte les pertes directes au champ et ainsi que
les pertes indirectes de rendement qui se manifestent tout au long des filières
de commercialisation et des chaînes de transformation des productions
végétales. Les maladies des plantes cultivées peuvent également avoir des effets
plus insidieux difficiles à quantifier, comme les cas d'intoxications résultant de
la consommation d'aliments contaminés par des toxines produites par des
champignons.
Les pertes potentielles dues aux maladies, aux animaux ravageurs et aux
plantes adventices s'élèvent, selon la culture et la zone géographique concernée,
entre 50 et 80% de la production potentielle. Avec les moyens de lutte
actuellement mis en œuvre, les pertes réelles s'élèvent encore à plus de 30%
dans les pays industrialisés. Leur niveau est encore plus élevé (plus de 50%)
encore dans les pays en développement qui paient le plus lourd tribut à ce
gaspillage de ressources alimentaire.

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2. Définition de la protection phytosanitaire :
La protection phytosanitaire est la mise en œuvre de l’ensemble des méthodes
appropriées pour éviter au maximum la réduction de la valeur de la production
agricole lorsqu’elle est provoquée par les déprédateurs et les accidents
écologiques.

3. Évolution des systèmes de protection des cultures : problèmes généraux


3.1. Les ravageurs et la notion de risque en agriculture
Une mesure du risque que représentent les ravageurs des cultures est
constituée par les pertes de rendement qu'ils occasionnent. La notion de perte
de récoltes est liée à celle de rendement potentiel, accessible, et réel. Le
rendement potentiel est déterminé par un ensemble de facteurs physiques
(température et rayonnement, en particulier) et physiologiques (paramètres de la
photosynthèse et de la respiration), qui sont génétiquement fixés pour une
plante donnée. Le rendement accessible prend en compte un certain nombre de
facteurs qui limitent l‘expression d’un génotype dans une situation de production
donnée : l’alimentation hydrique et minérale, en particulier.
Le rendement réel incorpore les réductions associées aux ravageurs, ou
aux calamités climatiques. La définition utilisée par la FAO pour une perte de
récoltes est l‘écart qui sépare le rendement accessible du rendement réel.
D’autres indices pourraient être envisagés : les ravageurs des cultures ont des
impacts économiques, sociaux, et parfois politiques.
Une définition opérationnelle du risque exprimée en tonnes par hectare
présente néanmoins l‘avantage d’une certaine neutralité, et permet des
comparaisons. Ce n‘est que récemment que la notion de risque- au sens industriel
du terme- a été appliquée en agriculture.
Un risque peut se décomposer comme le produit de deux termes : son
amplitude, et sa probabilité. En protection des cultures, l’amplitude du risque est
constituée par la perte de récolte associée à un niveau de contrainte
phytosanitaire donnée dans une situation de production précise. La probabilité du
risque est celle de voir apparaitre ce niveau de contrainte phytosanitaire
particulier au cours d’un cycle cultural donné.
3.2. Économie et protection des cultures
Un système de protection durable, doit, bien sûr, être également viable au
plan économique. Conventionnellement, l'évaluation économique des méthodes de
protection des cultures fait intervenir la valeur de la culture, de la perte
prévisible due aux ravageurs, et le coût des opérations de contrôle. Ces éléments
sont, en principe, mesurables, et les calculs sont élémentaires. Les conséquences
économiques d'une discision peuvent être évaluées à partir d'un tableau

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comportant quatre combinaisons possibles de recommandations et d'actions
(tableau 3).
Deux recommandations peuvent être envisagé pour utiliser une méthode
de contrôle (R), ou ne pas l'utiliser (r), sur la base d'un critère économique, par
exemple un seuil d'action économique. L'action a un coût, S, de son côté
l'agriculteur, peut (A) ou non (a) suivre la recommandation d'agir. La perte
financière liée à l'action du ravageur est P. Une méthode de contrôle, cependant,
n'est généralement pas totalement efficace ; p représente une perte résiduelle
inévitable, même en cas d'action. Dans le calcul du bénéfice de l'agriculteur, les
pertes dues aux ravageurs (P ou p), et le coût de l'action (S), sont déduits de la
valeur de la culture, Y.
Ce canevas permet des calculs simples. Le scénario AR (action
recommandée) est associé au revenu d'un agriculteur confronté à un problème
phytosanitaire, et y répondant de manière adéquate. Le scénario ar (pas d'action
et pas de recommandation d'agir) représente le revenu d'un agriculteur qui n'est
pas confronté à un problème dont l'ampleur justifie une action. L'écart de
bénéfice entre les deux scénario ar ou AR , S + p, constitue donc une mesure du
gain qui pourraient être obtenus si une méthode de contrôle plus efficace ( p
plus petit) ou moins onéreuse ( S plus faible) était élaborée. La recherche de
nouveaux produits pesticides met l'accent sur S (coût plus faible) et p
(efficacité plus forte, de plus longue duré, donc nécessitant moins de
traitements). La sélection de variétés résistantes met essentiellement l'accent
sur S : l'utilisation d'une variété résistante est peu onéreuse, en particulier pour
les plantes autogames. L'utilisation de variétés partiellement résistantes
(l'efficacité est modérée et p, n'et st pas négligeables) et justifie par le faible
coût de la méthode de contrôle, est à durabilité éventuelle- notamment s'il s'agit
d'une résistance polygénique. II s'agit là de l'une des raisons fondamentales
pour lesquelles la recherche en protection des cultures dans les pays en
développement a, depuis longtemps, mis l'accent sur l'amélioration de la
résistance variétale aux ravageurs.

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Ce type d'analyse ne porte pas sur les décisions de type stratégique, telles
que le déploiement de gènes de résistances en ravageur dans une zone de
culture, ou la gestion des habitats des ennemis naturels des ravageurs. En
principe, l'ensemble des coûts liés à la protection des cultures devraient être
mesurables ; en pratique-il, n'en n'est rien encore.

4. Règles générales de la lutte contre les maladies des plantes


La lutte contre les parasites des plantes cultivées est basée sur le respect
de quelques règles. La mise en œuvre de ces règles repose sur des mesures
d’ordre légal, sur des actions de contrôle et de surveillance, sur une prophylaxie
fondée sur l’élimination des sources de vecteurs, et sur l’utilisation de méthodes
de lutte physiques, chimiques, culturales et biologiques.
1. Etablir la culture à partir d’organes de propagation sains
On prélèvera des grains, bouteurs, tubercules sur des pieds mère sains,
de préférence cultivés spécialement à cet usage. En cas de besoin, on utilisera
des traitements physiques (thermothérapie, cryothérapie), chimiques
(fongicides ;;) ou biologiques (culture de méristème), en fonction de l’organe à
traiter ou de l’agent à combattre.
L’élimination des virus se fait essentiellement par culture de méristème
et/ou thermothérapie. La thermothérapie a des origines très lointaines : dans les
anciennes civilisations, on exposait les semences et les plantes au soleil,
bénéficiant ainsi de l’effet de chaleur et des radiations pour éliminer certains
agents pathogènes.
L’élimination des virus de la mosaïque de tabac contaminant les téguments
extérieurs des grains de tomate requiert un traitement des semences sèches
par l’air chaud pendant 24h à 80°C ou 3jours à 70-76°C.

2. Placer les organes de propagation ou les graines dans un substrat stérile


L’état sanitaire de substrat peut être contrôlé par des méthodes
culturales, physiques, chimiques ou biologiques. Les méthodes culturales
comportent notamment la rotation le contrôle de l’eau. Les méthodes physiques
concernant surtout la stérilisation par la chaleur.

3. Empêcher la conservation des agents pathogènes dans l’environnement


Les interventions en vue de limiter les sources de contamination par des
agents pathogènes subsistant dans l’environnement, notamment pendant les
périodes d’intercultures, peuvent prendre des formes variées. Les débris des
plantes malades, les produits stockés et conservés, les plantes bisannuelles, les

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adventices, sont susceptibles de produire un inoculum capable d’attaquer les
plantes cultivées saines placées dans un substrat sain.

4. empêcher le transport des germes infectieux


5. cultiver des variétés résistantes ou tolérantes.
6. placer la culture dans des conditions écologiques et culturales
défavorables aux agents des maladies et favorables à l’expression de la
résistance des plantes.
7. protéger les cultures par des moyens chimiques ou biologiques, préventifs
ou curatifs.

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