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Université de Maroua Ecole Nationale Supérieure Polytechnique

Département Agriculture, Elevage et Produits Dérivés

Mention : Productions végétales

Parcours et niveau : IC4 et IT3

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UE : Protection des végétaux

Nombre de Crédits : 5 ; CM : 20h ; TD : 20h ; TP : 5h

INTRODUCTION

En champs, La protection des cultures contre les organismes nuisibles

accorde une importance croissante au concept de lutte intégrée contre les

ravageurs, ou encore gestion intégrée. Cette évolution est due à la nécessité de

renouveler les stratégies de défense contre les acariens, insectes, mauvaises

herbes, rongeurs, micro-organismes, nématodes, virus, certains oiseaux, etc., en

respectant mieux les ressources de la biosphère tout en répondant aux lois du

marché et aux besoins et aspirations de la société.

Le mot ravageur ou pest en anglais vient du latin pestis qui signifie fléau ou

désastre. Selon certains auteurs, les ravageurs sont des espèces nuisibles ou gênantes

dont la maîtrise est rendue nécessaire pour des raisons économiques ou sociales. Tout

animal causant des dégâts économiques aux cultures et aux animaux domestiques, ou qui

est nuisible à la santé humaine est un ravageur. Parmi les ravageurs, figurent quelques

vertébrés (oiseaux et rongeurs), de nombreuses espèces d’insectes, des tiques,

d’acariens et autres arachnides, les nématodes et autres vers parasites, les mauvaises

herbes et autres plantes indésirables, les champignons, les bactéries, les virus et autre

microorganismes nuisibles.

Sur le plan agricole, la définition d’un insecte ravageur revêt un aspect

essentiellement économique et est liée au fait que l’insecte provoque ou non

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suffisamment des dégâts pour rendre des mesures de lutte nécessaires ; d’où la notion

de seuil économique du ravageur : niveau de dégâts causés par les insectes ravageurs qui

impliquent le recours à des mesures de protection des plantes ou alors la densité à

laquelle des mesures de lutte pourraient être fixées de manière à empêcher une

population croissante de ravageurs le niveau de préjudice économique.

CHAPITRE I : EVALUATION DU NIVEAU D’INFESTATION DES RAVAGEURS

I. Les pertes

Il faut se garder de confondre pertes et dégâts, les dégâts étant la

manifestation visible d'altérations susceptibles de se traduire ultérieurement par une

perte. Une perte représente une diminution directement mesurable d'une récolte. Elle

peut être quantitative ou qualitative :

- Les pertes quantitatives sont des pertes physiques qui s'évaluent par une

diminution de poids ou de volume. Ce sont les plus facilement mesurables et les plus

significatives pour le paysan.

- Les pertes qualitatives sont plus difficiles à définir, mais peuvent être aussi,

sinon plus importantes que les pertes quantitatives, surtout si la détérioration de la

récolte la rend invendable ou inconsommable.

II. Échantillonnage des insectes ravageurs

Les échantillonnages sont des tâches essentielles qui visent à déterminer les

niveaux de population d’une espèce particulière de ravageur et le niveau de dégâts lié à

sa présence. Sur la base de ces données, on décide de l’application ou non de mesures de

contrôle. Souvent, une prise de décision hâtive concernant le contrôle des parasites

peut entraîner une augmentation non justifiée des coûts de production. En outre, il est

logique que les décisions tardives (niveaux de population trop élevés) puissent provoquer

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une perte de production importante. Les échantillonnages doivent être exécutés lorsque

les plantes sont attaquées par les ravageurs à partir de la phase initiale sachant que

l’intervalle doit être au maximum d’une semaine.

III. Niveau de dégâts économiques (NDE) ou seuil de nuisibilité ou Le seuil de

tolérance économique

Il correspond au niveau de la population au-dessus duquel le coût de dégâts

causés par le ravageur est supérieur à celui des traitements phytosanitaires. Il s’agit de

la densité populationnelle de ravageurs causant des dommages à la culture égalant le

coût d’adoption de mesures de contrôle. Il est également possible de dire que le NDE

représente le pourcentage de perte minimum dans la production à partir de laquelle le

contrôle des ravageurs devient économique. Le NDE ne prend pas en considération

l’influence de facteurs tels que les ennemis naturels et la résistance aux insecticides qui

pourraient affecter la dynamique populationnelle des ravageurs. Ce concept ne s’applique

qu’aux ravageurs causant des dommages directs à la culture. Le NDE peut être calculé à

travers la formule suivante :

NDE = (Ct × 100) / V ; Où : Ct = coût du contrôle par unité de production, V =

valeur de la production par unité de production. Selon cette formule, plus le coût du

contrôle est important, plus le niveau de dommage économique sera important et plus le

prix du produit sur le marché sera élevé, moins important sera le niveau de dommage

économique.

IV. Niveau de contrôle (NC)

La détermination des niveaux de contrôle est fondamentale pour la prise de

décision dans l’utilisation des produits chimiques dans la protection des cultures contre

les différents ravageurs. Il indique au praticien l’attitude à adopter en fonction :

- D’un seuil de nuisibilité établi, souvent au niveau national.

- Du stade phénologique de la culture qui est plus sensible aux attaques du

ravageur.

- Des limites précoces et tardives de traitement.

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- D’une évaluation des facteurs antagonistes du ravageur (niveaux des populations

locales des prédateurs, parasites et pathogènes de l’espèce).

Généralement les mesures de contrôle sont adoptées avant que la population

n’atteint le NDE, car cela demande un certain temps afin que les mesures de contrôle

deviennent efficaces. Les moyens de lutte sont adoptés lorsque l’on atteint le niveau de

contrôle (NC). Celui-ci correspond à la densité populationnelle dans laquelle les mesures

doivent être prises afin d’empêcher que la population n’atteigne le niveau de dommage

économique (NDE).

V. Niveau de Non Action (NNA)

Le Niveau de Non Action (NNA) se produit lorsque la densité populationnelle de

l’ennemi naturel est capable de contrôler la population d’insectes de façon à ce que ceux-

ci n’atteignent pas le statut de ravageur.

CHAPITRE I : LA LUTTE INTEGRE

Lutte intégrée est un système de gestion des populations de ravageurs qui met

en œuvre toutes les techniques appropriées, d'une manière aussi compatible que

possible, pour maintenir ces populations en dessous des niveaux qui provoquent des

dommages d'importance économique. Ce n'est pas une simple juxtaposition ou

superposition de deux techniques de lutte (telles que la lutte chimique et la lutte

biologique) mais l'intégration de toutes les techniques de lutte adaptées aux facteurs

naturels de régulation et de limitation de l'environnement. La lutte intégrée dispose de

plusieurs méthodes : la prévention de la prolifération des organismes nuisibles, l'emploi

de méthodes culturales (comme par exemple la rotation des cultures ou la résistance

variétale), la lutte biologique qui fait appel aux ennemis naturels des ravageurs et

l’épandage modéré de pesticides, de préférence naturels c'est-à-dire à base de plantes

dont la rémanence est faible, et en dernier ressort les pesticides de synthèse utilisés

de façon ciblée.

La lutte intégrée présente de gros avantages pour le petit agriculteur africain :

- une diminution des coûts grâce à l'emploi réduit de pesticides commerciaux ;

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- une réduction des risques pour la santé ;

- le respect de l’environnement.

Mais elle présente aussi des inconvénients :

- Les techniques de lutte biologique sont souvent d'un emploi plus complexe qu’un

simple épandage de pesticides : connaître l’ennemi naturel d’un ravageur relève souvent

de la science agronomique.

- Les pesticides naturels ont des effets moins directs et immédiatement visibles

que les pesticides de synthèse et nécessitent souvent davantage de temps pour venir à

bout des ravageurs.

- Les méthodes culturales exigent davantage de travail et de suivi que l’épandage

de pesticides.

I. Lutte variétale

Le matériel végétal peut être choisi et manipulé afin que certains problèmes

phytosanitaires majeurs soient diminués, parfois même évités, ou tout au moins

contournés. La première approche, qui peut sembler être le plus radicale, est d’agir au

niveau du génotype des plantes de façon à lui conférer les caractères de résistance ou

de tolérance à l’égard des déprédateurs et maladies. Mais le matériel végétal peut

également être amélioré de différentes autres façons qui souvent apporteront une

complémentarité intéressante, voire indispensable, à la sélection variétale ou à la

manipulation génétique.

1. Les variétés résistantes aux maladies et nématodes

En culture intensive, le choix d’une variété résistante aux principales maladies qui

entravent sa culture constitue une des priorités, voire une des conditions préalables,

pour la mise en œuvre de la culture. Face à l’agressivité des microorganismes qui les

attaquent, les plantes disposent de plusieurs mécanismes de résistance.

La résistance passive qui existe dans la plante dès le départ. On note

- les couches épaisses de cuticule ou de cire qui peuvent empêcher, l’infection.

Ex : variétés d’oignon tolérantes aux thrips en fonction de l’épaisseur de la cuticule ;

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- le micro-climat au niveau du feuillage. Ex : les variétés de tomates à disposition

espacée permettent une meilleure circulation de l’air et, par-là, une diminution des

attaques de Botrytis cinerea, suite au micro-climat plus sec à la surface des feuilles ;

- le micro-climat au niveau du sol. Ex : les variétés de pommes de terre

caractérisées par un enfouissement profond des tubercules sont à l’abri des attaques de

la teigne, Phthorimea operculella. A l’inverse, une variété comme Charlotte, qui tubérise

en « surface » est plus sujette aux attaques.

La résistance induite qui ne se déclenche ou ne qu’au contact du parasite. On

note :

- la lignification des parois cellulaires ;

- la formation de papilles composées de callose dans les cellules ;

- l’immobilisation des bactéries et l’encapsulation de moisissures ;

- la formation de glycoprotéines qui renforce les parois cellulaires ;

- la synthèse de phytoalexines, substances antimicrobiennes synthétisées et

accumulées par un grand nombre de plantes au contact des microorganismes.

2. Les variétés résistantes aux insectes et acariens

Certaines substances chimiques préexistantes ou induites dans les plantes

peuvent intervenir dans les mécanismes de résistance aux insectes et acariens, ce sont

des substances allélochimiques (allomone : substance produite par la plante pour se

défendre contre des ravageurs). Ce sont :

- Les neurotoxiques qui agissent directement au niveau des neurones du ravageur

et provoquent la mort par paralysie. Ex. action des différents neurotoxiques d'origine

végétale sur les cellules nerveuses de la blatte.

- Les antimétaboliques. Les graines de légumineuses contiennent des inhibiteurs

de protéases qui empêchent la digestion des protéines en bloquant la production

d'enzymes digestifs comme la trypsine. Ces protéines qui jouent un rôle important dans

la spécificité des relations entre les Coléoptères Bruchinae (des insectes qui se

développent aux dépens des graines) et leur plante-hôte. Les larves de l'espèce

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tropicale Callosobruchus maculatus meurent dès qu'elles commencent à consommer des

graines de haricot (Phaseolus vulgaris).

- Les inhibiteurs de la croissance chez les insectes.

Ageratum conyzoides (le roi des herbes) est une plante tropicale qui synthétise

des substances (précocènes), qui induisent des métamorphoses anticipées et stérilisent

les femelles adultes des insectes comme le criquet.

Les graines de margousier ou neem (Azadiracta indica), produisent une huile

contenant de l'azadiractine qui bloque le développement larvaire des insectes en

inhibant l'activité des glandes endocrines qui induisent la mue. Elle provoque un arrêt de

la croissance entraînant au bout d'un certain temps la mort des larves.

Les légumineuses produisent la L-canavanine dont son ingestion par certains

insectes provoque son arrêt de croissance et des aberrations de développement.

3. Le greffage

Le greffage peut apporter une contribution intéressante face à divers problèmes

phytosanitaires majeurs, dont ceux du sol tout particulièrement. Il offre plus de

souplesse dans la recherche de solutions et, surtout, n’entrave presque pas la diversité

biologique ni la sauvegarde de variétés rustiques.

Chez une plante greffée, il n’est pas nécessaire que les deux partenaires soient

résistants, mais seulement celui qui est exposé à l’infection. Comme le sol constitue une

source importante d’infection, il sera donc très utile de disposer de porte-greffes

résistant aux bactéries, champignons, nématodes, voire aux insectes du sol.

De nos jours, on dispose de porte-greffes de tomates résistants aux Fusarium,

Verticillium, Meloidogyne et au corky root, et des porte-greffes de melons et

concombres résistants à la fusariose. Pour les pays tropicaux, il existe des porte-

greffes résistant au flétrissement bactérien, pour la tomate et l’aubergine, résistant

aux Meloidogyne, pour l’aubergine également, et résistant à la fusariose, pour la

pastèque.

4. Les variétés à cycle court

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La présence conjointe d’une température et d’une humidité élevées du climat

entrave fortement la rentabilité des cultures en raison de la pression très importante

qu’exerce les diverses maladies foliaires et les ravageurs phytophages.

Pour ces raisons, entre autres, il est apparu intéressant pour les sélectionneurs

de mettre sur le marché des variétés à cycle court, limitant au maximum l’exposition de

la plante aux conditions défavorables. De cette façon de nombreuses maladies et

ravageurs n’ont pas suffisamment de temps pour s’installer de façon préjudiciable sur la

culture.

Ex : les variétés de tomates Estrela et Formosa. Outre leur résistance aux

nématodes, ces variétés présentent des caractéristiques de rusticité et de précocité

qui en font un matériel de choix très prisé.

La technique de culture de l’oignon (variété violet de Galmi) pratiquée au Sénégal

en deux périodes courtes au lieu d’une longue permet de réduire notablement l’incidence

des maladies et ravageurs. Le principe est de récolter les bulbilles obtenues après une

première période de culture (75 jours) en conditions favorables (fin mars-début juin) et

de les conserver en installations appropriées pendant la saison défavorable. Après

l’hivernage, les bulbilles seront replantées et fourniront des oignons prêts à être

récoltés après une seconde période de croissance en conditions favorables en dehors de

la période de pullulement des thrips (80-100 jours entre octobre et janvier).

L’utilisation des plants élevés en mottes permet de diminuer le cycle au champ.

5. L’utilisation de matériel végétal sain

De nombreuses maladies bactériennes, fongiques et virales sont transmises par

les semences (exemples : Alternaria solani et Corynebacterium michiganense transmis

par les semences de tomates).

La qualité des semences peut être améliorée grâce à certains traitements de

désinfection avec des produits tels que le thirame (TMTD) pour éviter des

contaminations par des germes présents à la surface de la semence ou dans le sol ;

l’iprodione, le captane, l’hymexazol, l’oxadyzil pour diverses maladies du sol ainsi que

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divers inhibiteurs de la biosynthèse de l’ergostérol pour la protection contre des

maladies affectant les parties aériennes des plantes en début de croissance.

Chez les cultures comme la pomme de terre, le manioc et la patate douce, la

propagation de viroses lors de la multiplication du matériel végétal (notamment par

boutures) occasionnent de sérieux déboires aux cultures. Il est donc primordial de

produire les semences et le matériel végétal de départ dans des conditions très

contrôlées, souvent dans des régions isolées des maladies redoutables (absence de

pucerons vecteurs). Nous notons :

- la technique de culture de méristèmes seules ou combinées à la thermothérapie

permet de préparer du matériel végétal indemne de maladies ou de virus ;

- la technique de semis sur un substrat sain (tourbe ou compost bien décomposé,

voire stérilisé) pour avoir de plantules saines et vigoureuses au sortir de la pépinière.

II. Lutte phytosanitaire liées aux pratiques culturales (phytotechnique)

Il existe plusieurs pratiques culturales qui permettent d’assurer une certaine

protection phytosanitaire aux cultures au cours de la production.

1. Les techniques de pépinières

La technique de mise en pépinière présente certains avantages du point de vue

phytosanitaire :

- Elle permet d’assurer un bon départ à la plante avant que celle-ci ne soit

transposée dans un endroit moins favorable à son développement. En pépinière, les

plantules peuvent recevoir tous les soins, l’eau, une bonne fertilisation de sorte qu’une

bonne vigueur sera obtenue, ce qui est essentiel pour le développement futur.

- Il est plus facile de protéger une petite surface, souvent proche du lieu

d’habitation, que ce soit avec des moyens physiques ou chimiques, qu’une vaste étendue

plus difficilement accessible.

- La pépinière peut être menée avec des plantes en surnombre, ce qui rend

possible une certaine sélection au moment du repiquage par élimination des individus les

plus chétifs.

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- Le choix de la localisation de la pépinière doit être bien réfléchi pour éviter

nombre de problèmes phytosanitaires. Il faut donc sélectionner un bout de terrain plat,

meuble, sans cailloux, de texture légère (fraction sablonneuse importante) et riche en

matière organique humifiée (fumure organique régulière et abondante).

Plusieurs moyens de protection sont utilisés en pépinière contre les ravageurs et

les aléas climatiques :

- au moyen de clôtures et de haies pour éviter les déprédations causées par

divers animaux domestiques et sauvages ;

- au moyen de filets, de branchages, de feuilles de palmier et autres dispositifs

physiques visant à se protéger des oiseaux et même de certains insectes. L’utilisation de

voiles synthétiques non tissés est particulièrement remarquable : cette technique, facile

à mettre en oeuvre, permet de protéger la pépinière contre de nombreux insectes

comme la teigne des crucifères, diverses noctuelles, les mouches mineuses et même les

aleurodes. Cette technique rencontre un succès certain au Sénégal et est diffusée en

milieu paysan ;

- en disposant les plants sur des tables de travail de façon à les mettre à l’abri

de divers mollusques et rongeurs (uniquement applicable dans un contexte

technicoéconomique adapté : plantes à très hautes valeurs commerciales, stations de

production de semences,...) ;

- en effectuant les semis dans des bambous (coupés dans le sens de la longueur)

remplis de compost désinfecté et maintenus en hauteur ;

- en maintenant autour de la pépinière une bande de terre nue, non irriguée, qui

pourra constituer une barrière pour des ravageurs se déplaçant à la surface du sol

(mollusques, vers gris, nématodes) ;

- en appliquant de la cendre de bois en surface de la pépinière, ce qui apporte des

éléments fertilisants au sol tout en formant une protection à l’égard des insectes

(méthode traditionnelle dont l’efficacité devrait être mieux mesurée) ;

- en protégeant les jeunes semis d’un ensoleillement excessif ou de précipitations

trop violentes au moyen d’une ombrière ;

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- en protégeant le sol et les végétaux des excès d’eau grâce à un paillage du sol

et grâce à des dispositifs assurant un drainage efficace. Ce paillage sera enlevé dès la

que la culture commence à lever !

- en adaptant la densité des semis en fonction des conditions climatiques. Ainsi,

en hivernage, on double généralement l’écartement entre rangs et on augmente l’espace

sur le rang pour limiter les fontes de semis.

2. L’irrigation

Il est important que les apports d’eau doivent épouser le plus fidèlement possible

les besoins de la culture et être adaptés en fonction des stades d’avancement et des

cycles de production. Dans les conditions où les pluies sont suffisamment abondantes, le

sol doit éventuellement être drainer pour éviter l’asphyxie des plantes. Dans d’autres

conditions, la quasi-totalité de l’eau est apportée par irrigation. De ce fait, il faut

utiliser un dispositifs (cuvettes, terrasses, paillage,) pour conserver l’eau des

précipitations ou de l’irrigation de la façon la plus efficiente possible. Pour éviter le

stress hydrique qui peut porter atteinte au bon état de la culture. La pré-irrigation d’un

sol favorise le contrôle des adventices.

Il existe plusieurs mode d’irrigation :

- irrigation par aspersion qui chasse certains ravageurs suite à l’impact mécanique

des gouttes d’eau qui tombent. C’est le cas des thrips (Thrips tabaci), de la cochenille du

manioc (Phenaccocus manihoti) et, dans une moindre mesure, des acariens qui voient leur

développement enrayé. En revanche, Ce mode d’irrigation cause l’apparition de maladies

du feuillage comme le mildiou des cucurbitacées, l’alternariose en culture de tomates et

la dispersion de certaines maladies bactériennes, comme le Xanthomonas vesicatoria

chez la tomate et d’autres solanées.

- l’irrigation à la raie qui provoque la fissure du sol et par conséquent les dégâts

de la teigne de la pomme de terre, la dissémination des spores des champignons

(exemple Phytophthora capsici) qui provoque des dégâts spectaculaires chez le poivron

poivron.

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- L’irrigation goutte à goutte qui permet de prévenir les maladies foliaires et du

sol, de maintenir l’humidité du sol à un niveau constant.

3. Conduite de la culture au champ

Il existe plusieurs opérations culturales que l’on peut mettre en relation avec le

mode de conduite de la culture qui peuvent avoir un effet bénéfique sur le maintien d’un

bon état sanitaire :

- le travail du sol (ex. rotovator) qui améliore l’aération et l’état hydrique du sol,

la vigueur de la plante, sa résistance aux agents pathogènes (diminution du nombre de

larves d’insectes (noctuelles, courtilières, termites) réduisant ainsi le potentiel

d’infestation ;

- La densité de semis/plantation : lorsque la densité de semis/plantation est

forte, il y’a attaques de champignons foliaires (mildiou chez les cucurbitacées), ainsi que

le flétrissement bactérien (pomme de terre), un étiolement des plantes et une plus

grande sensibilité à la pourriture grise ;

En Afrique, on a tendance à privilégier les fortes densités et à éviter les tailles

dans le but de réduire les dégâts d’oiseaux.

- repiquage qui doit être réalisées de façon à éviter de blesser les racines car les

blessures sont des portes ouvertes à des parasites habitant le sol. De ce fait, il est

recommandé de pratiquer la plantation de mottes, le pralinage (trempage des racines

dans une boue fluide faite d’eau, d’argiles et d’un peu d’engrais et parfois de pesticides

spécifiques pour la lutte contre certaines maladies du sol) ;

- le sarclage ;

- le désherbage.

En outre, nous notons que le tuteurage, la destruction consciencieuse des organes

ou des parties infectés, les barrières physiques (brise-vents ; Le paillage (protège le sol

de l’érosion et empêche le développement de plantes adventices), les filets de

protection) constituent d’autres opérations culturales qui interviennent dans la

prévention phytosanitaire des cultures.

4. Rotation-assolement-association
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Le respect d’une rotation suffisamment longue et le choix de la succession des

cultures au sein de la rotation (assolement) sont deux éléments clé pour le maintien du

bon état sanitaire dans l’exploitation.

Ce sont essentiellement des problèmes causés par les nématodes et par divers

champignons du sol (fusarioses par exemple) qu’il faut redouter lorsque la rotation est

trop courte. Et même une longue rotation peut encore poser des problèmes car beaucoup

de cultures légumières sont sensibles aux nématodes à galles. Il faut donc veiller à

introduire dans l’assolement des espèces tolérantes, comme la patate douce, le fraisier,

l’ail, l’oignon, le maïs et aussi, l’amarante-épinard (Amaranthus cruentus), l’arachide de

bouche. On peut aussi alterner avec des cultures de céréales qui n’attirent pas les

nématodes ou d’arachides qui peuvent piéger certaines espèces.

La jachère peut également entrer en considération à condition qu’elle soit

maintenue propre (jachère travaillée ou pâturée) car de nombreuses espèces de

mauvaises herbes peuvent favoriser la multiplication des nématodes et d’autres

maladies.

5. Le désherbage

La pratique du désherbage présente une importance pour son impact

phytotechnique (élimination de plants concurrents pour la lumière, l’eau, les nutriments)

que phytosanitaire (réservoir pour divers ravageurs des cultures qu’ils soient insectes,

champignons, bactéries ou virus). On estime que les pertes de récolte imputables aux

mauvaises herbes sont de l’ordre de 25 % en moyenne, voire 50 à 80 % pour les cultures

vivrières.

II. La lutte phytosanitaire par des moyens physiques

Différents moyens mécaniques et traitements physiques sont utilisables dans les

systèmes de productions. Il s’agit des chocs mécaniques, thermiques, des barrières, des

pièges.

1. La lutte mécanique

De nombreux pièges élaborés afin de capturer les ravageurs des cultures sont

conçus sur des principes mécaniques pour ce qui concerne la destruction ou

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l’immobilisation du ravageur, bien qu’il y ait toujours présence de stimuli (attractifs

sexuels, signaux visuels ou olfactifs) qui se basent sur le psychisme ou le comportement

de la proie. Notons tout particulièrement l’importance de la glu tant au niveau de pièges

pour rongeurs que pour insectes.

2. Utilisation des chocs thermiques

Elle suppose que la denrée ou la culture à protéger est moins sensible que la cible,

à une variation soudaine et forte de température. Nécessite étude des seuils de

thermosensibilité et des réactions physiologiques aux stress thermiques de courte

durée, des plantes.

ex. : défanage thermique : remplaçant la défoliation chimique, réduisant

significativement la viabilité de parasites infestant présent dans les feuilles).

3. Barrières physiques

Tranchées, fibres cellulosiques (contre la mouche du chou), filets contre les

oiseaux frugivores, criquets (ou encore films de polyéthylène ayant des propriétés

filtrantes pour lutter contre le Botrytis en serre).

4. Lutte pneumatique

La création de courants d'air délogeant les insectes. Nécessite bonne

connaissance du comportement de l'animal pour améliorer son efficacité.

5. Pièges à phéromones

Lors de la phase de reproduction, les insectes émettent des phéromones pour se

signaler aux individus de l'autre sexe. Cette pratique est utilisée pour piéger les

insectes parasites. Les pièges se composent de deux éléments :

•Un diffuseur de phéromones synthétiques (capsules), spécifiques à un insecte,

destiné à attirer les mâles ;

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•Un système de capture qui se présente le plus souvent sous la forme d'une «

boîte entonnoir » que l'on remplit d'eau, ou d'une plaque engluée disposée dans une «

maisonnette » de forme triangulaire (pièges Delta).

Piège bouteille

6. Pièges

La technique consiste à attirer dans un piège l'organisme à détruire.

Ex. Piège contre les chenilles processionnaires : en février ou mars les chenilles

quittent le nid, descendent le long du tronc et s'enterrent où elles se transforment en

chrysalide. Ce piège est constitué d'un cercle de métal qui empêche les chenilles de

descendre, d'un tube qui guide les chenilles vers un sac qui contient de la terre où les

chenilles vont se réfugier. Il suffit de récolter le sac et de détruire les chenilles

emprisonnées.

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7. La lutte physique

Le facteur acoustique a été exploité dans la lutte contre les oiseaux. Dans un

premier temps, il s’agissait surtout d’effrayer les oiseaux par toutes sortes de bruits

(cris, percussions à l’aide d’objets métalliques, canons à gaz pour chasser pigeons,

étourneaux, corbeaux, ...), mais par la suite ces méthodes sont rapidement affinées en

combinant à ce moyen de lutte purement psychique. On sait, en effet, que des oiseaux

ravageurs émettent un cri de détresse lorsqu’ils sont attaqués (par un rapace, par

exemple). Les méthodes d’effarouchement acoustique reposent donc sur la diffusion

d’un message sonore qui ne sera pas nécessairement intense mais plutôt porteur d’une

sémantique bien précise. Si ce message est correctement interprété par la cible, il

provoquera son départ.

Prophylaxie de la lutte physique

C'est l'ensemble des méthodes de prévention mises en œuvre pour limiter

l'apparition ou le développement des organismes nuisibles aux cultures. Quelques

exemples d'actions prophylactiques :

- En hiver, brosser les troncs des arbres fruitiers pour éliminer une bonne partie

des insectes qui hivernent dans les anfractuosités de l'écorce.

- Supprimer les nids de chenilles processionnaires à l'aide d'un échenilloir avant

qu'elles sortent, c'est-à-dire aux mois de janvier ou février.

- Emballer des fruits (poires ou pommes) avec des sachets dès leur formation

pour éviter qu'ils soient attaqués par le ver du fruit (carpocapse).

- Placer des bandes de papier engluées autour des troncs de cerisiers pour éviter

que les fourmis « élèvent » les pucerons sur les feuilles.

- Tailler et bruler une branche d'arbre ou d'arbustes infestée par un parasite

avant que la plante entière soit infestée.

- Installer des mangeoires et des nichoirs pour attirer les mésanges qui sont les

prédateurs naturels des chenilles processionnaires et les autres chenilles.

- Eviter de trop arroser, surtout par temps chaud.

Des panneaux similaires de couleur bleue conviennent pour la capture des Thrips

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IV. Les méthodes de lutte psychique

Ces techniques visent à modifier ou guider le comportement du ravageur de façon

à le piéger. La couleur jaune est susceptible d’attirer des insectes au comportement

rudimentaire et incapable de réaliser une interprétation plus fine des différents stimuli

émanant de leur environnement (c’est le cas des pucerons, par exemple).

De nombreux insectes aériens peuvent être capturés en vol par des pièges

combinant un dispositif d’attraction (lumière, couleur, attractif alimentaire ou

phéromones...) et le dispositif de piégeage proprement dit (liquide, glu, grille

d’électrocution). Ces insectes cibles sont influencés dans leur comportement par

l’émission de ces stimuli. Les plus raffinés de ceux-ci sont à coup sûr les phéromones de

rapprochement des sexes ou d’agrégation que l’on peut synthétiser chimiquement et

utiliser en vue du piégeage (réseau de surveillance et d’avertissement).

1. Lutte autocide (encore dénommée lutte par mâles stériles).

Elle a pour principe l'introduction, en grand nombre, dans une population naturelle

d'individus mâles de la même espèce qui ont été stérilisés par l'application de

rayonnements ionisants, mais au comportement sexuel intact. Ces mâles manipulés (les

auxiliaires) seront, une fois lâchés, en compétition avec les mâles sauvages. S'ils sont

(par exemple) 9 fois plus nombreux que leurs congénères naturels, et si les femelles

n'acceptent qu'un accouplement, 9 femelles sur 10 n'auront pas de descendance. Au

bout de peu de générations, l'apport de mâles stériles continuant, la population cible est

anéantie.

2. Méthode de lutte par confusion sexuelle

Elle utilise un analogue de synthèse de la phéromone de rapprochement des sexes

capable d'attirer les mâles à très grande distance, non pas en vue de capturer ces mâles

dans un piège, mais pour les désorienter. La phéromone est épandue sur le verger, la

culture ou la forêt, dans cette atmosphère saturée de signaux sexuels, les papillons

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mâles sont incapables de détecter les femelles, qui restent donc infécondes. A chaque

insecte ravageur correspond une phéromone spécifique.

3. Epouvantails

Hormis les épouvantails imitant l'agriculteur dans son champ, d'autres modèles et

d'autres méthodes existent pour effaroucher des indésirables.

V. La lutte biologique

C'est l'utilisation d'organismes vivants pour prévenir ou réduire les dégâts

causés par des ravageurs ». On distingue la « cible » qui est l'organisme indésirable à

réduire voir à détruire, de « auxiliaire » qui est chargé d'attaquer la « cible ». La lutte

biologique est basée sur l'exploitation, par l'Homme et à son profit, d'une relation

naturelle entre deux êtres vivants : l’auxiliaire et sa cible.

En agriculture, c’est une méthode de lutte contre un ravageur ou une plante

adventice au moyen d'organismes naturels antagonistes de ceux-ci, tels que des

phytophages (dans le cas d'une plante adventice), des parasitoïdes (arthropodes…), des

prédateurs (nématodes, arthropodes, vertébrés, mollusques, chauves-souris…), des

agents pathogènes (virus, bactéries, champignons etc…), dans le cas d'un ravageur

phytophage.

C’est un moyen élégant de réduire les effectifs d'un organisme-animal ou plante-

gênant, en le faisant dévorer par un de ses ennemis naturels. Les insectes sont très

présents dans la lutte biologique (LB). D'abord comme cible : contre ravageurs des

cultures et vecteurs de maladies, on a recours aux services de bactéries, de

champignons, de virus, de nématodes, de poissons même et surtout d'autres insectes,

prédateurs ou parasites. En second lieu donc comme agents de la lutte biologique (LB)

(ou auxiliaires) pour détruire les insectes ravageurs ou gênants évoqués ci-dessus-mais

aussi des plantes indésirables, envahissant champs ou canaux.

1. La lutte biologique classique

Elle se fait par l’introduction et l’acclimatation de prédateurs (qui chassent et

tuent leurs proies), de parasites (qui se développent et se nourrissent au dépens de leur

hôte causant une mort rapide ou différée), ou de pathogènes (qui infectent et tuent
18
leurs hôte). Ceux-ci sont appelés agents de lutte biologiques ou auxiliaires des cultures

dans les agro-systèmes.

2. Les prédateurs

Les prédateurs tuent et mangent plusieurs proies au cours de leur

développement. Le plus connu est sans doute celui de la coccinelle. Elle se nourrit de

pucerons et de certaines cochenilles qu'elles dévorent en grandes quantités. Sa larve

est capable de dévorer jusqu'à 150 pucerons par jour. Adulte, la coccinelle continue de

dévorer les pucerons en plus de pondre un nombre non négligeable d’œufs : 20 à 50 par

jour. Ils sont souvent trop peu spécialisés.

Coccinelle mangeant des pucerons

Une larve de coccinelle et un adulte se nourrissant de cochenilles des Agrumes

3. Parasitoïdes

Insectes dont la larve se développe en se nourrissant du corps d'un autre

arthropode (généralement un insecte). Le développement de la larve du parasitoïde se

solde par la mort de son hôte. Un organisme qui se développe dans ou sur un autre

organisme (son hôte) et le tue pendant ou à la fin de son développement.

4. Les parasites ou pathogènes

Ce sont des organismes microscopiques qui vivent aux dépens d'autres êtres

vivants, lesquels meurent du fait de la multiplication de ces organismes parasites. On

19
parle aussi de lutte microbiologique. La mortalité liée aux pathogènes dépend fortement

des conditions environnementales. Ces auxiliaires peuvent être :

- Des champignons microscopiques. Environ 700 espèces sont connues comme

étant parasites des insectes ;

- Des bactéries ou des virus : L'exemple le plus ancien est le Bacillius

thuringiencis pour lutter contre les chenilles processionnaires.

5. Lutte inondative

Elle renvoie à des lâchers massifs et saisonniers d’espèces auxiliaires indigènes

ou introduites. Des lâchers de 200000 à 350000 guêpes trichogrammesTrichogramma

(Hyménoptères) par hectares ont été effectués pour la lutte contre la Pyrale du maïs

Ostrinia nubulabis (Lepidoptères, Pyralidés) en France (elle concerne les grandes

cultures ou cultures industrielles).

6. Lutte microbiologique

Elle consiste à l’utilisation de micro-organismes souvent conditionnés comme des

insecticides, appelés également insecticides microbiens ou biopesticides. Bacillus

thuringensis (connu sous le nom Bt) qui produit une protéine toxique contre les insectes

est cultivé artificiellement et commercialisé dans le monde à grande échelle. Il possède

plusieurs souches (appelés pathotypes) spécifiques contre les larves de Lépidoptères

(notamment la Pyrale du maïs), Coléoptères et Diptères (notamment les moustiques et

les simulies). En Nouvelle-Zélande, la variété B. thuringensis var. kurstaki,

commercialisée sous le nom Foray 48B, a été utilisée en pulvérisation massive aérienne

pour éliminer le papillon ravageur Orgyia thyellina originaire d’Asie et détecté

précocement à Auckland.

Les Biopesticides sont aussi bien des organismes vivants que des substances

inertes d’origine biologique, ou encore des produits phytosanitaires dits biocompatibles,

substances actives vivantes ou inertes d'origine biologique ou non, qui peuvent être

employées en lutte intégrée [ou biologique]. Pesticide efficace sur un organisme nuisible

ciblé tout en étant moins nocif aux ennemis naturels (que les pesticides classiques).

20
Un bon biopesticide doit respecter un certain nombre de qualités :

- Etre efficace en très petite quantité ;

- se décomposer rapidement dans la nature et à la lumière (photolabile) ;

- être, de façon habituelle et par sa nature, moins toxique que les produits

chimiques de synthèse ;

- en lutte intégrée, conduire à une forte diminution de l'utilisation des pesticides

chimiques alors que les rendements agricoles demeurent élevés ;

- pouvoir répondre favorablement aux nombreux cas de résistance des insectes

aux pesticides chimiques de synthèse.

Exemple de plante biopesticide : neem ou margousier, tabac.

L'utilisation des bio pesticides permet de mieux contrôler les ravageurs et de

protéger la santé des consommateurs. Ce sont des produits naturels et non toxiques à

l'homme, protègent mieux l'environnement et ont un large spectre d'actions sur les

ravageurs et maladies des cultures.

Quelques biopesticides

Le thé de neem : Les feuilles de neem protègent les plantes de plus de 200

insectes ravageurs. Recette : 1 kg de feuilles de neem broyées dans 5litres d’eau Laisser

reposer 24 heures Vaporiser sur et sous la plante Utiliser 1 fois chaque 5 jours pendant

4 semaines.

-Bouillie d’ail : L’ail protège les plantes des insectes et éloigne aussi de plus gros

prédateurs comme les écureuils. Recette : 2 gousses d’ail pour 1 litre d’eau Laisser

reposer 24 heures Vaporiser sur et sous la plante, et autour du jardin Utiliser 1 fois

chaque 5 jours pendant 4 semaines.

-Bouillie de piment fort : Très efficace, le piment fort donne aux insectes

ravageurs la sensation de brulure. Il éloigne aussi les plus gros prédateurs.

Recette : 100g de piments forts broyés dans 1 litres d’eau Laisser reposer 24

heures Vaporiser sur et sous la plante.

Utiliser 1 fois chaque 5 jours pendant 4 semaines.

7. Les purins

Ce sont des engrais et antiparasitaires efficaces :

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• Le purin d'ortie est un excellent moyen de lutte contre les pucerons et

parasites et un engrais fertilisant riche en azote.

• Le purin de consoude est un engrais bio, stimulateur de croissance et de

floraison et un répulsif contre les parasites et activateur de compost (choisir la

consoude Bocking 14).

• Le purin de prêle est un fongicide efficace dans la lutte contre la plupart des

maladies qui touchent les arbres fruitiers mais aussi les légumes du potager.

NB : L’épandage des purins se fait par un pulvérisateur. Les solutions à base de

purins sont empirées, non validées scientifiquement … mais elles marchent.

7. Plantes attractives et répulsives

La plupart des herbes aromatiques et des herbes médicinales sont répulsives de

nombreux ravageurs de nos plantations. Leur odeur par définition très marquée, lutte

écologiquement contre les insectes.

Le pyrèthre de Dalmatie, une plante à fleurs, aussi appelle aussi chrysanthème

insecticide ou la tanaisie à feuille de cinéraire, éloigne les pucerons, les acariens, les

aleurodes, la mouche de la carotte et la mouche du chou et les araignées rouges.

L’aneth et la coriandre sont des plantes répulsives pour les acariens.

L’armoise, le basilic, la capucine, menthe poivrée, le nicandra physaloïdes

(nicandre faux-coqueret), la mélisse, l’œillet d’Inde, les ou ciet le thym font fuir

l’aleurode, un minuscule papillon de couleur blanche, grand amateur de concombre et de

chou.

L’armoise, capucine, chataire (ou herbe à chat), cosmos, menthe poivrée, œillet

d’Inde, romarin, roquette, rue odorante, souci et tabac d’ornement font fuir l’altise,

petit coléoptère sauteur nuisible aux choux, navets et radis.

L’armoise, basilic, chataire, chrysanthème, hysope, lavande, mélisse, menthe,

sauge et tanaisie font fuir la fourmi.

L'action de ces plantes peut se faire par contact, par l'odeur ou par frottement

(fleurs, feuilles ou tiges). Il existe :

- des plantes insecticides (tabac, buddleia, pyrèthre) : Par ingestion des feuilles

traitées, d’autres insectes meurent.

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- des plantes insectifuges (tanaisie, citronnelle, menthe, mélisse) : Les insectes

sont repoussés par le goût et l’odeur de ces substances.

Ex : Le système de culture du maïs « push-pull » (attraction-répulsion)

Le sorgho ou Sorghum bicolor planté d'une façon aléatoire dans la rizière et dans la

parcelle de maïs, attire les oiseaux comme le perroquet (Coracopsis vasa) et la perruche

verte (Agapornis cana).

•Sesbania sesban (ou fanaivana ou sesban), planté dans un jardin potager, attire

le puceron, nuisible au choux, de tomate, de concombre,etc.

• Parallèlement aux alignements de maïs, on plante des bandes de Desmodium qui,

par son odeur, repousse la pyrale du maïs (ravageur du maïs).

• Autour du champ on plante de l’herbe à éléphant (Pennisetum purpureum) qui

attire les pyrales hors du champ.

Ex2 : le système de culture agroécologique de maïs, haricots et courges : les

composantes principales sont la production de maïs, de haricots et de courge (parfois

sur nommé les trois sœurs), complétées par du piment dans certaines régions. Les

haricots, utilisant les maïs comme les tuteurs, fournissent l’azote. Les larges feuilles

couvre-sol de la courge empêchent la pousse des mauvaises herbes (adventices).

- des plantes carnivores, décomposant les insectes, qu’elles capturent, afin de leur

apporter des sels minéraux riches en azote.

- Les huiles essentielles, fabriquées par les plantes, attirent les insectes (pour la

pollinisation par exemple) ou bien pour repousser les insectes.

8. Compagnonnage végétaux (entraide entre les plantes)

Compagnonnage végétal encore appelé aussi culture associée (technique

d'horticulture (jardins, cultures sous serre…) consistant à associer, au sein de mêmes

cultures, des plantes compagnes l'une de l'autre.

Le compagnonnage c’est cette action de faire pousser ensemble les plantes à effets

pesticides avec celles cultivées, mais aussi d’observer un mélange de cultures

(biodiversité) afin de prévenir et réduire l’incidence des ennemis. Il consiste donc à

faire pousser dans votre jardin des plantes (fleurs, légumes, fines herbes) à proximité

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les uns des autres de façon harmonieuse pour s’entraider mutuellement. Ainsi, par

exemple le basilic améliore la croissance et le goût des tomates en même temps qu’il

repousse certains insectes par son odeur. Ces plantes peuvent s'échanger divers

services (fertilisation, action répulsive ou toxique sur des insectes spécifiques et/ou

des mauvaises herbes). Ces interactions s'appellent l'allélopathie.

Le compagnonnage était pratiqué principalement avant l'invention des pesticides

chimiques mais il est à nouveau utilisé depuis quelques années dans le cadre de

l'agriculture raisonnée, de l'agriculture intégrée, de l'agriculture biologique et du

jardinage biologique.

Exemple : les carottes à côté des oignons pour les protéger de la mouche de

l’oignon ; des carottes ou du céleri entre les rangs de poire aux pour les protéger de la

teigne du poireau ; le fenouil à côté des salades pour les protéger des limaces.

V. Contrôle chimique

Afin de minimiser les dommages occasionnés par les populations importantes

d’insectes ravageurs, le contrôle chimique est apparu comme une option curative.

Cependant son utilisation entraîne un risque élevé chez l’homme et l’environnement en

raison de sa toxicité qui pourrait agir sur des cibles indésirables. Il présente également

d’autres limites telles qu’une possible évolution de la résistance des ravageurs aux

produits chimiques ainsi qu’une possible résurgence de ravageurs secondaires. C’est pour

cette raison que cette tactique de contrôle doit être évitée autant faire ce peu.

Lorsqu’une population déterminée d’insectes se rapprochent du seuil de dommage

économique, le contrôle chimique peut apparaître comme une mesure devant être pris en

raison de son action curative lors de la prévention de dommage. Après avoir choisie

l’option consistant à contrôler une population déterminée de ravageurs à l’aide de

pesticide, le choix et l’utilisation du produit doivent être effectués de façon judicieuse.

L’adoption de critères basés sur la LIR permettra des économies au producteur avec

l’utilisation raisonnable d’insecticides et la réduction du nombre de pulvérisations. Le

coût du produit constitue naturellement un facteur qui contribue au choix des produits

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insecticides, cependant d’autres aspects comme ceux liés à l’efficacité, á la sélectivité,

la toxicité ainsi que le pouvoir résiduel ne doivent pas être ignorés.

L’utilisation d’insecticides ou d’acaricides à large spectre, conduit souvent á une

augmentation du nombre d’applications durant le traitement, en raison de l’élimination

des agents biorégulateurs (prédateurs et parasitoïdes). En l’absence de ces agents qui

dans la plupart des cas ne sont pas pris en considération par les producteurs, les

ravageurs-clés peuvent échapper à l’action du contrôle exercé contre ces organismes.

1. Sélectivité physiologique et écologique de produits chimiques

Lorsqu’on réalise un contrôle des ravageurs par des moyens chimiques, on ne peut

en aucun cas négliger la préservation des ennemis naturels des ravageurs. Donc, le

producteur doit opter en faveur de produits sélectifs ou bien les appliquer de façon

sélective de manière á assurer la survie des ennemis naturels présents dans la culture.

Il existe deux bases de sélectivité, la physiologique et l’écologique, sachant que

les deux ont pour objectif de réduire les déséquilibres dans l’agroécosystème en

préservant les insectes utiles.

Un insecticide possède une sélectivité physiologique lorsqu’il tue les ravageurs à

une concentration qui n’affecte pas les insectes utiles. Les principes actifs tels

Etofemprox, Fenitrothion, Metidathion, Endosulfan et Cartap sont nocifs pour T.

pretiosum, car ils réduisent la capacité de parasitisme et l’émergence de ce

parasitoïdes, tandis que le Triclorfon, le Lufenuron, le Triflumuron et le Thiametoxan

sont sélectifs et peuvent être utilisés en association avec le T. pretiosum lors du

contrôle des ravageurs.

La sélectivité écologique se produit en raison des différences écologiques

existantes entre les ravageurs et les ennemis naturels. La sélectivité écologique des

pesticides peut être obtenue en fonction de la stratégie d’application devant être

adoptée lors du contrôle des ravageurs.

De nombreux aspects de la sélectivité écologique peuvent être exploités tels

que :

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- l’espace : le produit ne doit être appliqué que dans les endroits où les ravageurs

se trouvent. Cependant il doit être contrôlé par des pulvérisations dirigées et non point

par des pulvérisations qui atteindront toute la partie aérienne de la plante et par

conséquent provoquera une grande mortalité des organismes utiles. La pulvérisation

contre l’araignée rouge (acarien rouge Tetranychus ludeni) qui se produit également au

sein des sillons, car le contrôle localisé diminue les déséquilibres biologiques (la

préservation de prédateurs et de parasitoïdes présents dans la zone) et la réduction du

coût de production,

- la formulation du produit : les insecticides d’action systémique, appliqués sous

la forme de granulés ou en traitement de semences sont moins nocifs aux arthropodes

utiles. Cela est dû au fait que ceux-ci ne seront pas atteints par les insecticides lors de

l’application. Cette stratégie de contrôle est utilisée pour le puceron (A. gossypii), la

mouche blanche (B. tabaci) et les thrips (Thrips tabaci Lindeman).

- le temps : la sélectivité écologique dans le temps est obtenue lorsque l’on

applique le produit chimique seulement si le ravageur est présent et sensible au produit

appliqué. Par conséquent les insecticides sont appliqués selon le stade phrénologique de

la culture, la taille de la population du ravageur et l’importance des dégâts dans la

production. Ex : pulvérisations d’insecticides durant la saison la moins propice aux

ennemis naturels lorsqu’on ne les trouve pas dans la culture.

-le comportement de l’insecte ravageur : En fontion du mode d’action, les

insecticides juvenoïdes (méthoprene, fenoxycarb, piriproxifen) afin de faire preuve

d’efficacité, doivent être appliqués durant le stade critique du cycle de vie de l’insecte,

c’est á dire durant la phase larvaire du ravageur.

2. le traitement des semences

L’utilisation des insecticides systémiques et/ou des fongicides en traitement de

semences confère une protection contre les insectes ravageurs et les champignons

responsables des dommages sur les semis et les jeunes plantules.

3. Alternance des molécules et produits

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Les pulvérisations pour la lutte antiparasitaire doivent être faites en alternant

des produits appartenant à des familles chimiques différentes et possédant des modes

d’action différents. Cette alternance de produits permet de réduire la pression de

sélection d’un produit donné sur les populations d’un ravageur ou d’un groupe de

ravageurs et par conséquent éloigner le spectre de la résistance des insectes aux

insecticides.

Cette pratique vise à diminuer la pression d’un produit déterminé sur les

populations de ravageurs. Lorsque l’on utilise de façon continue un même produit contre

une population déterminée d’insectes, une sélection d’organismes résistants est induite.

Le peu d’individus qui survivront transmettront une partie de cette caractéristique de

résistance á leur progéniture. À l’intérieur de certaines générations, le nombre

d’individus résistants dans la population devient dominant lorsque le produit perd

l’efficacité du contrôle. Cependant, la rotation des produits est fondamentale car en

alternant les produits avec de différents modes d’action, on rend difficile l’apparition

de la résistance des insectes aux insecticides.

Le groupe des insecticides régulateurs de croissance des insectes, connu comme

« produit physiologique » comprend des insecticides d’une toxicité moins importante et

avec une plus grande sélectivité. Parmi ceux-ci, se trouvent les inhibiteurs de la

synthèse de chitine (diflubenzuron, triflumuron, lufénuron), juvenoïdes (méthoprène,

fenoxycarb, piriproxifen) et agonistes des ecdystéroïdes (tébufénozide et

méthotoxyfénozide). Ces produits n’affectent pas normalement les formes adultes et

les ennemis naturels. Ils peuvent être de cette façon utilisés comme des options lors de

la rotation des produits.

4. Utilisation des pyréthrinoïdes, 80 jours après la levée (JAL)

Les pyréthrinoïdes ne doivent être utilisés qu’après 80 jours de végétation. Ceci

est important car les produits de cette famille chimique, en dépit de leur large spectre

d’action, provoquent des déséquilibres dans les populations d’autres ravageurs. En effet,

ils peuvent favoriser les infestations d’acariens phytophages en éliminant leurs ennemis

naturels dans l’environnement de culture.

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5. Résistance des ravageurs aux insecticides

La résistance des insectes aux insecticides est un phénomène naturel qui survient

lorsqu’on utilise un insecticide de manière abusive de sorte que la dose initialement

utilisée pour tuer les insectes nuisibles n’arrive plus à les éliminer. Ex : le ravageur le

plus dangereux sur le cotonnier appelé H. armigera est devenu résistant à l’insecticide

de la famille des pyréthrinoïdes dans les années 1998, obligeant ainsi le recours à

d’autres familles d’insecticides plus coûteuses pour les producteurs.

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