Vous êtes sur la page 1sur 10

INTRODUCTION

Depuis les débuts de l'agriculture, les hommes se sont adaptés aux sols et aux
climats pour subvenir à leur besoin en nourriture et en matières premières
(habitat, outils). Les cycles naturels des végétaux ont longtemps été respectés, et
les sols bien travaillés étaient de bonne qualité. Mais de nos jours l'agriculture
intensive et le développement de la chimie changent la nature des sols cultivés.
Les pertes de récoltes sont globalement évaluées à environ 40% de l’ensemble
de la production potentielle des cultures, alors que la demande qualitative et
quantitative reste croissante. Cette estimation masque en fait une grande
variabilité des risques encourus, en fonction des zones de production, des
conditions pédoclimatiques, des systèmes de culture, des bio-agresseurs
concernés et des cultures elles-mêmes, sachant en outre que suivant les
conditions socio-économiques locales, les praticiens estiment qu’un même
risque peut être plus ou moins supportable. Un agriculteur d’un pays en voie de
développement a d’abord comme objectif la productivité.
Ainsi, face à ce problème et pour produire toujours plus et à bas prix, les
agriculteurs sont contraints à utiliser de plus en plus de stratégies pour la
protection des cultures.
DEVELOPPEMENT
La CULTURE est l’ensemble des travaux et techniques mis en œuvre pour
traiter la terre et pour en tirer des produits de consommation. C’est la mise en
valeur d'une terre d'étendue variable, destinée à la production agricole ; c’est
exploiter une terre en vue de la production agricole.
Ainsi, la PROTECTION DE LA CULTURE est l’ensemble des soins
appropriés par lesquels on assure et éventuellement améliore la production d'un
végétal.
L’importance des dégâts occasionnés aux cultures et aux denrées stockées par
divers organismes nuisibles ou concurrents, encore dénommés bio-agresseurs
(ravageurs, micro-organismes et virus, mauvaises herbes), contraint les
producteurs agricoles à recourir à des mesures de protection contre les ennemis
des cultures.
Ainsi, s’énumèrent ci-suivant, les grandes stratégies de lutte pour la protection
des cultures.

I. LUTTE CULTURALE

C’est une méthode de lutte contre les déprédateurs et maladies des plantes


cultivées et contre les mauvaises herbes. Ces techniques visent à défavoriser le
développement des parasites et des adventices en modifiant leur environnement
naturel et en perturbant leur cycle biologique. Elles peuvent inclure, par
exemple, la pratique de rotations culturales adaptées, la modification du pH du
sol, le niveau de fertilisation, les techniques d'irrigation, le paillis, l'élimination
des résidus de récolte, etc.
Les méthodes de lutte culturale consistent à modifier les pratiques de mise en
terre, de travail du sol et autres dans le but de rendre le milieu moins propice au
développement et à la propagation des ravageurs.
On trouvera ci-dessous les options de lutte qui s'offrent au jardinier désireux de
réduire ou d'éliminer le recours aux pesticides :
o Compagnonnage o Cultures pièges
o Diversité des cultures o Eau, irrigation et drainage
o Rotation des cultures o Lutte contre les mauvaises herbes
o Fertilisation o Méthodes de lutte mécanique
o Récolte o Enlèvement physique
o Sélection des plants o Paillis
o Mesures sanitaires o Mini-tunnels et autres barrières
o Travail du sol o Pièges
 Compagnonnage

La technique du compagnonnage consiste à intercaler à l'intérieur d'une culture


une autre espèce végétale pour repousser ou prévenir les infestations.

.
 Diversité des cultures

Quand un grand nombre de plantes différentes sont cultivées dans un petit


espace, les ravageurs ailés ont plus de difficulté à trouver leur hôte de
prédilection. Cela peut également avoir pour effet de ralentir la propagation des
maladies et de fournir un habitat aux espèces utiles.

 Rotation des cultures

La rotation des cultures consiste à semer ou planter en alternance, à un endroit


donné, des espèces végétales non apparentées afin de limiter les risques de
colonisation du sol par les organismes pathogènes ou des ravageurs spécifiques
à une culture donnée. Cette méthode ne peut être facilement mise en œuvre que
dans les grands jardins et les champs.

 Fertilisation

La fertilisation est essentielle au maintien des plantes dans un état de santé assez
bon pour leur permettre de résister aux ravageurs.

 Récolte

Les récoltes laissées trop longtemps au jardin sont plus sensibles aux ravageurs
et aux pourritures d'entreposage. Il est donc important de récolter en temps
opportun et de bien préparer la culture à l'entreposage. Manipuler les fruits et
légumes avec soin, faute de quoi les meurtrissures pourront être infectées par
des agents pathogènes secondaires.

 Sélection des plants

Sélectionner soigneusement les types de végétaux à cultiver dans votre jardin, en


éliminant ceux qui nécessiteront probablement la mise en œuvre de méthodes
chimiques.
 Mesures sanitaires

Les mesures sanitaires visent à éliminer les matières qui permettent aux
ravageurs de survivre ou de passer d'un plant à l'autre ou d'une culture à l'autre.
Pour maintenir l'état sanitaire du jardin, porter une attention particulière à la
santé des nouveaux plants ou semences qu'on y introduit et qui doivent être de
première qualité et exempts de parasites et de maladies. Si possible, placer les
nouveaux plants en quarantaine pendant assez longtemps pour permettre
l'apparition des symptômes éventuels.

 Travail du sol

Le travail du sol est important puisqu'il permet non seulement de préparer celui-
ci en vue des semis, mais aussi de protéger la santé des plants. Les matières
végétales touchées par la maladie sont ainsi enfouies en profondeur, où elles
sont plus rapidement dégradées par les microorganismes. De façon générale, les
agents pathogènes survivent moins bien sur les végétaux en décomposition ou
enfouis profondément dans le sol, et leurs populations sont ainsi fortement
réduites.

En outre, le travail du sol expose des ravageurs terricoles (insectes, limaces et


autres invertébrés) aux intempéries et aux prédateurs, dont les oiseaux.
Beaucoup d'entre eux sont aussi tués par les outils aratoires.

 Cultures pièges

Dans certains cas, les cultures pièges permettent de détourner les insectes des
plants qu'on souhaite protéger. Pour ce faire, près de la culture principale, on fait
pousser une espèce que le ravageur préfère. Ensuite, il peut être nécessaire de
détruire la culture piège ou de mettre en œuvre des mesures de lutte. Cependant,
pour que cette méthode soit efficace, il faut que l'insecte ait un goût beaucoup
plus prononcé pour la culture piège que pour la culture à protéger, et il faut
l'empêcher de retourner dans le jardin après la destruction de la culture piège.

 Eau, irrigation et drainage

Arroser assez les plantes, mais sans excès. Arroser le matin pour permettre aux
plantes de sécher avant la tombée de la nuit, ou seulement pendant les journées
sèches. Ne pas travailler dans le jardin lorsque les cultures sont humides, pour
éviter de répandre des maladies en effleurant les plantes malades. Et enfin, au
moment de planifier le jardin, éviter de laisser des zones mal drainées. Un bon
drainage est essentiel parce que dans un sol gorgé d'eau pendant plusieurs jours,
il y a un risque de pourridié. S'il est impossible d'assurer un bon drainage dans
une partie du jardin, confectionner des planches étagées pour permettre
l'écoulement de l'eau, ou aménager des planches surélevées ou des monticules.

 Lutte contre les mauvaises herbes

Certaines mauvaises herbes constituent des refuges pour les insectes et les
maladies, et elles accaparent les éléments nutritifs et l'humidité. Toujours bien
maîtriser ces espèces dans le jardin et autour. Commencer la lutte avant la levée
des plants pour empêcher les ravageurs de passer des mauvaises herbes détruites
aux cultures. Éliminer également les débris de mauvaises herbes avant la levée
des plants.

 Méthodes de lutte mécanique

Les méthodes de lutte mécanique sont celles qui visent à créer un obstacle
physique pour protéger la culture des ravageurs, par exemple le sarclage et la
mise en place de clôtures contre les cerfs et autres animaux sauvages.

 Enlèvement physique

L'enlèvement physique des ravageurs à la main ou autrement peut être efficace


s'ils sont peu nombreux et si l'opération est répétée fréquemment. On peut
écraser les œufs et les insectes au corps mou comme les pucerons lorsqu'on les
trouve, et on peut ramasser les chenilles, les limaces, les escargots, les vers gris,
les vers blancs et les autres animaux de plus grande taille pour les jeter dans un
seau d'eau savonneuse. On peut débarrasser les arbres des tentes ou des toiles de
chenilles. On peut déloger les groupements plus importants de ravageurs qui se
trouvent sur des plantes solides au moyen d'un fort jet d'eau, mais il faut éviter
de favoriser la progression de la maladie en mouillant trop la plante.

 Paillis

Un paillis peut être toute matière dont on couvre le sol pour faciliter la
croissance des plantes (copeaux de bois, tissus et plastiques de diverses
couleurs). On s'en sert souvent pour faciliter le réchauffement du sol ou pour
l'empêcher de se dessécher ; cependant cette méthode permet aussi de lutter
contre les mauvaises herbes et certains insectes nuisibles.

 Mini-tunnels et autres barrières

On peut construire divers types de barrières autour des plants et au-dessus d'eux
pour les protéger des insectes et des vertébrés. Traditionnellement, on se sert des
mini-tunnels pour réchauffer les plants et hâter ainsi leur croissance ; mais ils
permettent aussi de protéger les cultures vulnérables des ravageurs migrateurs
(chrysomèle du concombre, altises et pucerons).

 Pièges

Les pièges permettent de capturer certains vertébrés qui fréquentent les jardins,
mais il existe également des pièges à insectes.

II. LUTTE MECANIQUE

La lutte mécanique désigne l’enlèvement physique des mauvaises herbes ou


l’installation de barrières qui les empêchent de pousser. Les moyens de lutte
mécaniques sont nombreux. Citons simplement la fauche, l'arrachage, le
pâturage (bien réalisé et dans de bonnes conditions), le roulage, le hersage, l'eau
chaude... sans oublier les techniques de travail du sol au cours de la rotation.
Leur efficacité dépend de l'adventice considérée mais aussi de la manière de
procéder.
III. LUTTE PHYSIQUE
La lutte physique consistera en l’utilisation de filets protecteurs et de pièges
jaunes englués afin d’intercepter les aleurodes. En serre, la qualité et l'entretien
des filtres sont les principales mesures visant à limiter l'introduction des
aleurodes. Un mois avant plantation, l'étanchéité des filets et des filtres est
révisée minutieusement. Toutes les déchirures sont cousues, les petites
ouvertures sont fermées avec du silicone ou un mélange de peinture et de chaux.

IV. LUTTE CHIMIQUE


On désigne sous ce terme l'ensemble des divers procédés d'application de
substances chimiques, les pesticides, sur les insectes en vue de les détruire, ou
tout au moins, de faire baisser leur nombre à un niveau tel qu'ils cessent de
représenter une menace pour les récoltes.
La lutte chimique repose sur l’emploi de pesticides synthétiques, inorganiques,
botaniques et biologiques. Ces produits tuent les ennemis ciblés, en limitent les
populations et sont d’importants outils de protection des cultures quand ils font
partie d’un programme de LI.
Pour les utiliser rationnellement, il est indispensable de comprendre le cycle
vital de l’organisme et de faire le traitement durant son stade le plus vulnérable,
afin de lutter contre les insectes et les acariens, surveiller les parcelles de près et
pulvériser quand les seuils d’intervention établis pour chaque espèce sont
atteints, et Pour lutter contre les maladies cryptogamiques (fongiques), épandre
les fongicides protecteurs lorsque les conditions météorologiques sont
favorables et avant l’apparition des dommages.
La lutte chimique est encore aujourd'hui le moyen principal de lutte contre les
ravageurs, bien que ses effets à long terme ont conduit vers la fin du XX e siècle
à un regain d'intérêt pour les méthodes traditionnelles et biologiques.

V. LUTTE BIOLOGIQUE
C’est une méthode de lutte contre les nuisibles tels que les ravageurs des
cultures (insectes, acariens, nématodes, etc.), les maladies (fongiques,
bactériennes, virales, etc.), ou les mauvaises herbes (plantes adventices) au
moyen d'organismes vivants antagonistes, appelés agents de lutte
biologique (qui appartiennent au groupe des auxiliaires des cultures). Elle se
base sur l'utilisation de prédateurs (nématodes, arthropodes,
vertébrés, mollusques), parasitoïdes, agents
pathogènes (virus, bactéries, champignons, etc.), herbivores (ou phytophages),
sans faire appel à des pesticides. Elle a pour but de maintenir les populations
d'organismes bio agresseurs en dessous d'un seuil de nuisibilité.
La lutte biologique met en jeu l'élevage en masse et le lâcher d'ennemis naturels
tels que des parasitoïdes ou des prédateurs afin de lutter contre les insectes
nuisibles d'une manière respectueuse de l'environnement.
On distingue trois stratégies de lutte biologique :
 La lutte biologique par conservation
La lutte biologique par conservation des auxiliaires autochtones vise à faciliter
leur multiplication spontanée par un aménagement judicieux de leur
environnement. Elle s'est développée depuis les années 1990 grâce aux
nombreuses mesures réglementaires qui favorisent la gestion des habitats
naturels tels que des zones refuges,  ou la restauration des
milieux, habitats, corridors biologiques (ex: bandes enherbées et naturellement
fleuries) et structures agro-paysagères accueillant pour les auxiliaires de
l'agriculture que sont les ennemis naturels des espèces dites ravageuses ou
pathogènes.
 La lutte biologique classique
La lutte biologique classique est basée sur l'importation d'entomophages ou
d'agents pathogènes exotiques pour lutter contre un ravageur précédemment
introduit d'une autre région du globe. Le processus d'importation consiste à
déterminer l'origine de l'organisme nuisible introduit, puis à étudier et recueillir
les ennemis naturels associés à l'organisme nuisible ou espèces apparentées
susceptibles de s'acclimater et de contrôler le ravageur dans son nouvel
environnement. Les ennemis naturels sélectionnés sont ensuite évalués,
rigoureusement testés contre des effets néfastes sur les populations autochtones,
puis mis en quarantaine afin de s'assurer qu'ils seront efficaces et qu'aucun
organisme indésirable, tels que des hyper parasitoïdes, n'est importé par la même
occasion. Si l'ennemi naturel réussi les tests et est déclaré approprié à
l'importation, il est ensuite produit en masse, puis relâché. 
 La lutte biologique par inondation
La lutte biologique par inondation vise à augmenter artificiellement les
populations de parasites par des apports extérieurs. L'organisme antagoniste doit
être lâché ou inoculé en grand nombre à chaque fois que l'effectif du ravageur
croît dangereusement. Il est nécessaire de maîtriser les techniques de
multiplication de l'entomophage (en insectarium) ou du germe pathogène (en
fermenteurs pour les bactéries, sur le vivant pour les virus), de conditionnement
de stockage et d'épandage, tout en maintenant constante la qualité du produit. De
tels auxiliaires, destinés à des applications répétées dans une pratique agricole
courante, font l'objet de multiples contrôles pour s'assurer de leur innocuité pour
les êtres vivants non cibles. Leur gamme d'hôtes, en principe très limitée, est
examinée tout autant que leurs éventuelles propriétés toxiques ou allergènes. Par
sélection et par des opérations de génie génétique, on cherche à améliorer ces
auxiliaires en leur conférant, par exemple, des propriétés de résistance aux
climats extrêmes, aux insecticides ou aux fongicides. L'utilisation de cette
méthode est encore limitée à cause des difficultés techniques qu'elle rencontre,
pour identifier les auxiliaires utiles, qui soient spécifiques des objectifs de lutte
et sans effets néfastes sur les populations locales, et ensuite assurer leur
production en masse pour permettre une mise en œuvre à grande échelle.
CONCLUSION
L’importance des dégâts occasionnés aux cultures et aux denrées stockées par
divers organismes nuisibles ou concurrents, encore dénommés bio-agresseurs
(ravageurs, micro-organismes et virus, mauvaises herbes), contraint les
agriculteurs à recourir à des mesures de protection. Parmi celles-ci, la lutte
chimique à l’aide de pesticides de synthèse a longtemps été considérée comme
la solution la plus efficace et la plus facile à mettre en œuvre, dans des
conditions économiques supportables, du moins par une agriculture de type
productiviste. Cependant ses effets secondaires sur l’environnement et la santé
ne s’avèrent pas compatibles avec une exploitation durable des
agroécosystèmes.
Certes, la sous-alimentation observée encore de nos jours dans certaines régions
du monde résulte d’abord d’un défaut de répartition de la ressource, mais les
procédés de protection des cultures sont également mis en cause, soit qu’ils
s’avèrent d’une efficacité insuffisante ou encore trop coûteuse, soit qu’ils soient
responsables de graves désordres pour la santé humaine et pour la préservation
de l’environnement.
PLAN
INTRODUCTION

DEVELOPPEMENT
I. LUTTE CULTURALE
II. LUTTE MECANIQUE
III. LUTTE PHYSIQUE
IV. LUTTE CHIMIQUE
V. LUTTE BIOLOGIQUE

CONCLUSION

Vous aimerez peut-être aussi