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Techniques de Multiplication et de Conservation des Plants et des Semences (réalisé par R.

OULD KIAR)

Introduction
Les semences ont joué un rôle essentiel dans le développement des premières civilisations et aujourd’hui
elles sont encore à la base de l’alimentation mondiale. La caractérisation spécifique des semences qu’elles
peuvent être conservées en tant que produit alimentaire d’une saison à l’autre et qu’elles peuvent être transportée
sur de longues distances, ce qui a facilité la large diffusion et l’adaptation à des contextes très variés des
principales plantes cultivées.
Aujourd’hui, un très petit nombre de céréales dont le riz, le blé, le maïs, le sorgho et le mil auxquelles
on peut ajouter quelques espèces de légumineuses, assure la base de l’alimentation de toute l’humanité ainsi que
celle de très nombreux animaux domestique. Ces plantes cultivées ont été diffusées dans le monde entier sous
forme de semences et soumises à tout un ensemble de pressions de sélection (l’environnement, les techniques
agricoles et l’amélioration des plantes).
En agriculture, horticulture et sylviculture, les semences sont des graines (ou par d’autres organes de
reproduction -bulbes, tubercules, …, etc.-) choisies pour être semées. Les semences sont à la fois le
commencement et la fin du cycle de vie d’une plante. Une graine est semée puis elle germe, la plante croît et se
développe en passant tout d’abord par une phase végétative, floraison et enfin produire à nouveau des graines.
Quand ces graines sont récoltées à des fins alimentaires, on les désigne sous le terme de grains ; si elles sont
mises de côté afin d’être ressemées, on parle alors de semences. Cependant, il n’y a aucune différence biologique
entre un grain et une semence. Des semences non utilisées (non traité par des pesticides) peuvent être renommées
grains et consommées et encore des grains stockés pour la consommation peuvent être semés s’ils sont toujours
viables (agriculture traditionnelle).
Les principes et les techniques visant à produire des semences et des variétés de bonne qualité ont été
élaborées durant les 150 dernières années mais n’ont véritablement progressé qu’au cours du 20ième siècle avec
l’accroissement des connaissances dans les domaines de la génétique, de la physiologie et de la biochimie. Le
développement de la biologie moléculaire (biotechnologie) a conduit à une connaissance encore plus rapide en
amélioration des plantes.
La physiologie de la germination, vie latente, maturité physiologique : Déjà vue en deuxième année. Les
phénomènes métaboliques au cours de la germination concernent la digestion de l’amidon dans l’albumen
jusqu’à l’obtention des sucres simples pour réaliser la fonction physiologique de respiration avec ce qu’elle
dégage comme énergie très utile durant l’anabolisme. Ce dernier offre une croissance durant la germination.

La dormance est la période que la graine passe entre la récolte et la vie latente. C’est donc une (parmi
d’autres) inhibitions qui peuvent empêcher la germination à un moment donné. Des facteurs externes peuvent
lever ces inhibitions et permettre, plus tard, la germination. Prenant l’exemple de la scarification par du papier
verre, le trempage rapide dans les acides, le froid, …, etc.
L’apport de la biotechnologie pourra influencer positivement sur la production et la multiplication des
semences et plants, prenant l’exemple de l’application d’un champ magnétique, électromagnétique, les ondes
acoustiques, …, etc.
Chapitre II- Généralités sur les semences des espèces agricoles
II.1. Importance des semences en agriculture : La plante est capable de produire sa nourriture par soi-même
via la photosynthèse, la respiration et le métabolisme. Cette autotrophie donne à la plante la croissance et le
développement pour atteindre en fin de compte le stade fructification qui est le dernier stade de la plante avant

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de produire les graines pour survivre. La graine représente donc, un moyen pour assurer l’existence de cette
espèce dans la nature et elle fait tout pour rester dans la nature.
Les déplacements des humains, en présence de tous types de transport, a exposé les graines aux risques
de contamination par les maladies, ce qui met en péril l’avenir d’un nombre important d’espèces végétales. La
notion de semence, qui est une graine exposée à un certain nombre de traitements et tests, vient pour sauver les
espèces de la disparition. Il faut donc prendre des mesures multiples tel que la maturité des graines, la faculté
germinative, la pureté spécifique et variétale, triage, stockage, …, etc. D’autre part, une amélioration génétique
est indispensable pour améliorer la qualité de semence.
Les semences sont l’élément de base de la production agricole. Elles constituent bien souvent le principal
obstacle au maintien de la qualité des produits agricoles et à l’accroissement des rendements. La production et
la commercialisation de la semence demande des individus hautement spécialisés, disposant des moyens
importants.
- Principe : La production semencière est fondamentalement différente des autres filières de la production
agricole. Les semences doivent renfermer les mêmes caractères génétiques que la variété de départ, c’est-à-dire
celle obtenue par les chercheurs. Tout au long de la chaîne de production, le semencier devra veiller à ce que les
semences ne subissent pas de pollution génétique, c’est-à-dire que les gènes d’autres variétés ne viennent pas
s’immiscer dans la variété en question.
- Rôle des semences améliorées dans le développement de l’agriculture : L’introduction de nouvelles variétés
de blé à haut potentiel de rendement et l’emploi des semences améliorées influe positivement sur la production
agricole par référence à sa capacité à augmenter la productivité et à stimuler les activités économiques du monde
agricole. Cependant, ces attentes haut placées ont été souvent déçues du fait de la complexité de la mise en place
d’un système d’approvisionnement en semences ; en effet, pour répondre réellement aux besoins des
agriculteurs, les semences doivent être vendues à des prix abordables. Le secteur privé, qui ne s’intéresse pas
aux marchés insuffisamment rentables, vient d’instaurer une nouvelle approche de produire des semences de
qualité avec des quantités suffisantes mais avec des prix assez élevés.
- Objectif de la multiplication de semences :
1- C’est d’obtenir une grande quantité identique de semences à partir d’une petite quantité dans le but
de satisfaire un grand nombre de demandeurs.
2- Conserver la pureté de la semence.
3- Activité génératrice de revenue pour un agriculteur semencier.

II.2. Principales composantes de la filière semences : De la création variétale jusqu’à la commercialisation


des semences (production, contrôle, certification, stockage et conservation), les techniques mises en œuvre
diffèrent selon le type de semence et les modes de reproduction des espèces. Les semences des plantes se
reproduisant végétativement (bouturage, marcottage, greffage), elles sont les plus faciles à produire car le risque
de pollution génétique est quasi nul. La seule attention consiste à s’assurer que ces semences ne soient pas
contaminées par des maladies (principalement les virus).
Pour les plantes qui se multiplient par voie sexuée, cela est un peu plus compliqué car il faut empêcher
que du pollen étranger ne vienne féconder les ovules. La difficulté varie selon qu’on a affaire à des plantes
allogames ou autogames. Chez les plantes allogames, la préférence est donnée à l’échange de pollen entre
différents pieds, tandis que chez les autogames, le pollen de la même fleur féconde les ovules qui se trouvent
sur cette fleur. De ce fait, la production semencière d’espèces autogames est plus aisée que celle d’espèces
allogames.

Chapitre III : Particularités techniques de la production de semences


III.1. Organisation de la multiplication et catégories des semences de qualité contrôlée ou déclarée : La
vocation agricole de la région de Bordj Bou Arréridj est céréalière par excellence. La production et la
multiplication de semences des céréales (Blé dur, Blé tendre et orge) demandent beaucoup d’effort pour faire
face aux besoins du marché.
L’état a mis à la disposition des agriculteurs plusieurs organismes pour faciliter en tant que possible
l’opération de multiplication, à savoir CNCC, ITGC, CCLS et la DSA. La direction des services agricoles a
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classé les agriculteurs producteurs de semences sur plusieurs catégories à savoir les multiplicateurs de semences
de pré-base et base, ceux de la semence certifiée et ceux de la semence ordinaire.
a. Comment éviter la pollution génétique ? La production de nouvelles variétés est un long processus, qui
requiert au minimum une dizaine d'années.
Les chercheurs confèrent à la variété des caractéristiques recherchées (productivité, résistance à des
maladies, qualités organoleptiques, etc.).
La pollution génétique (dégénérescence génétique) conduit à une perte de ces caractéristiques. Afin
d'éviter cet accident, les semenciers ont recours à diverses techniques (isolation spatiale, barrières de protection,
modification de la densité, castration, etc.). La distance d'isolation varie de quelques centaines de mètres à
plusieurs kilomètres selon qu'on ait affaire à des plantes autogames ou à des plantes allogames. Elle varie aussi
en fonction du mode de pollinisation.
En général les plantes pollinisées par le vent requièrent des distances d'isolation supérieures à celles des
plantes pollinisées par des insectes.
b. Processus de production de semences : Créer une variété n’est pas du tout facile, car il faut disposer d’abord
une variabilité dans une même espèce, puis choisir des parents présentant des caractères souhaités. Un
croisement, entre ces deux parents, dois se faire pour obtenir la génération F1 qui prend généralement des
caractères des deux parents suivant les lois de MENDEL. Il y a la dominance, codominance et la récessivité des
caractères génétiques qui influent sur le phénotype (ce qu’on voit). Il y a le phénomène d’hétérosis qui est
généralement exploité pour créer les nouvelles variétés par des méthodes de sélections.
Prenant l’exemple des céréales, et après plusieurs années de travaux de sélection (7 années), les
généticiens améliorateurs arriveront à atteindre le phénotype souhaité, plusieurs autres années sont
indispensables pour fixer ces caractères sur les variétés créer et obtenir en fin de compte la G0 → La production
part toujours de graines issues d’une plante ayant toutes les caractéristiques de la variété de départ.
Une fois avoir la semence G0, tout une procédure de multiplication doit se faire pour préserver et
multiplier le stock semence pour faire face au besoin du marché agricole. Cependant, les organismes étatiques
spécialisés doivent semer la G0 pour obtenir la G1 puis la G2, G3 et G4 qui constituent → la semence de base.
La première génération de semences certifiées ou R1 est le produit du semis des semences de base (G4)
→ ensuite, la R1 nous donne la R2 puis la R3. Quand on sème la semence certifiée R3, on obtient une semence
ordinaire possédant une identité variétale et une pureté variétale suffisante, issues des parcelles homogènes
emblavées en semences certifiées. C’est à ce moment-là que le multiplicateur arrive à commercialiser la semence
aux agriculteurs (et parfois au consommateur).
L’amélioration de la productivité des céréales nécessite une gamme variétale performante, diversifiée et
adaptées à nos conditions.
A cet effet, depuis l’adoption de la loi relative à l’instruction du catalogue officiel des variétés et des
espèces cultivées en Algérie (la loi N° 05-03 du 25 Dhou El Hidja du 09 Février 2005) l’évolution de la gamme
variétale a connu un dynamisme particulier. Soit un nombre total de 140 variétés de céréales autorisées à la
production et à la commercialisation : 47 variétés de blé dur ; 42 variétés de blé tendre ; 27 variétés d’orge ; 12
variétés d'avoine et 12 variétés de triticale.
Avant d’être homologuée, l’ITGC dépose au niveau du Centre National de Contrôle et de Certification
(CNCC) 20 kg de semences et 200 épis de la variété candidate avec son dossier dument rempli (origine, pedigree,
zone d’adaptation, ..., etc.) en deux exemplaires. La variété candidate doit avoir une dénomination qui lui est
spécifique et doit être :
- Distinct, homogène et stable.
- Présenter une valeur agronomique et technologique.
- Subir des tests de DHS (distinct-homogène-stable) et de VAT (valeur agronomique et technologie) par le
CNCC dans cinq différentes zones agro-écologiques durant deux cycles végétatifs successifs.
- Passer au conseil technique d’homologation (CTH) qui la proposera par la suite à l’inscription au catalogue
officiel.
c. Règlement technique relatif à la production, au contrôle et à la certification des semences et plant : La
production, le contrôle et la certification des semences et plants sont organisés par le présent règlement
technique.

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d. Conditions générales : Le processus du contrôle et de la certification est le système qui permet de s’assurer
que les semences et plants produits :
• Possèdent une pureté variétale suffisante.
• Présentent un bon état physiologique.
• Répondent à des normes technologiques et sanitaires.
La pureté variétale et l’état physiologique et sanitaire découlent du strict respect des principes généraux :
• Filiation
• Application du système de sélection conservatrice correspond à l’espèce.
• Contrôle des conditions de multiplication et de conservation.
La certification des semences et plants n’est effectués qu’au profit des personnes physiques ou morales
préalablement agréées pour la production des semences et plants.
La présence d’étiquettes officielles sur les emballages contenant des semences ou plants signifie
seulement que les opérations de contrôle ont été effectuées par le CNCC conformément aux conditions fixées
par le règlement technique. Le contrôle, relevant du CNCC, s’exerce à tous les stades allant de la production à
l’utilisation. Tout manquement aux dispositions du présent règlement entraîne le déclassement ou le refus d’un
champ de multiplication ou d’un lot de semences ou plants et annulent, le cas échéant, les certificats d’agréage
préalablement établis.

III.2. Agréage des champs de production et certification des lots des semences et plants
III.2.1. Agrément des producteurs de semences et plants
a. Critères généraux : Ne peuvent être admis au contrôle que les producteurs de semences et plants qui :
• S’engagent à respecter le présent règlement et les instructions techniques émanant du CNCC.
• Disposent d’un personnel technique suffisant en nombre et en qualification en relation avec la
consistance des activités semences ou plants de l’établissement.
• Disposent d’infrastructures et d’équipements appropriés pour le triage, le conditionnement, le
stockage et la conservation des semences et plants concernés.
• Disposent de terres agricoles et ou d’un réseau d’agriculteurs multiplicateurs.
Des critères particuliers spécifiques à chaque espèce ou groupe d’espèces sont précisés dans les
règlements techniques sur le recueil.
b. Demande d’agrément : L’agrément de l’établissement semencier et son admission au contrôle est accordé
par décision du Ministère chargé de l’Agriculture sur proposition du CNCC pour une ou plusieurs catégories de
semences et plants.
III.2.2. Organisation de la production
a. Définition : Ne peuvent être certifiés que les semences et plants des variétés inscrites au catalogue officiel
des espèces et variétés (MESRS).
- Matériel de départ : matériel végétal initial permettant de reprendre et/ou de poursuivre la sélection
conservatrice de la variété.
- Semences et plants de pré-base : semences et plants issus du matériel de départ selon les méthodes de
sélection généalogique conservatrice → Ils constituent la source de propagation pour les semences de base.
- Semences et plants de base : semences et plants issus de la catégorie « pré base » produits selon la méthode
de sélection conservatrice conformément aux dispositions du règlement technique → Ils sont destinés à la
production de semences et plants certifiés et/ou à la production agricole de consommation.
- Semences et plants certifiés : semences et plants issus de la catégorie « base » produits conformément aux
règlements techniques → Ils sont destinés à la production de consommation.
Les déclassements dans les générations inférieures sont seuls autorisés.
b. Conditions de production : Les conditions de production sont précisées par les règlements techniques qui
fixent :
- Le nombre de générations par catégorie de semences et plants ;
- Les superficies minima par variété et par parcelle ;
- Les règles auxquelles doivent satisfaire les cultures ;
- Les conditions de stockage, conservation et conditionnement ;

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- Les normes technologiques et sanitaires.


III.2.3. Contrôle des productions : Le contrôle est exercé à tous les stades : production, stockage,
conditionnement, transport, commercialisation et utilisation des semences et plants.
a. Cultures : Les agents habilités par le CNCC ont pour mission de visiter les cultures tout au long de la
végétation pour vérifier les conditions d’implantation et de noter les caractéristiques observées. L’agréage
provisoire ou le refus sont notifiés aux intéressés dans les plus brefs délais.
b. Lots : On entend par lot, une quantité de semences ou plants homogènes notamment en ce qui concerne
l’identité et la pureté variétale ou génétique, la pureté spécifique, la faculté germinative et l’humidité. Dès la
récolte, au cours de leur transport, réception, conditionnement et stockage, les lots de semences et plants de
toutes catégories doivent être clairement identifiables et conservés dans de bonnes conditions. Tous les sacs
doivent comporter des étiquettes provisoires montrant au minimum la référence du producteur, le nom de
l’espèce, le nom de la variété, la catégorie et le numéro de lot. Chaque lot est identifié par un numéro qui lui est
propre comportant notamment le numéro de code de l’établissement semencier, la zone de production et l’année
de référence.
Les prélèvements d’échantillons sont réalisés à tous les stades de la production à l’utilisation sur les lots
de production. Tout lot de semences présenté au contrôle et/ou à la certification doit faire l’objet d’une analyse
officielle.
III.2.4. Certification : Chaque emballage contenant des semences ou plants doit être muni d’une étiquette
(certificat) officielle. Ces étiquettes sont délivrées exclusivement par le CNCC. Ces étiquettes officielles sont :
- Blanches barrées de rouge pour le matériel végétal de départ et les semences et plants de pré-base.
- Blanches pour les semences de base.
- Vertes pour les semences et plants certifiés de 1ère reproduction.
- Rouges pour les semences et plants certifiés de 2ème et 3ème reproduction.
Les étiquettes portent au minimum : CNCC, l’espèce, la variété, la génération, le numéro de lot, le poids
net ou poids brut déclaré (ou le nombre de graines ou de plants), l’année de récolte, la date de fermeture officielle
et la nature du traitement phytosanitaire → Dans ce cas la mention "Produit traite-interdit à la consommation"
est obligatoire.

Chapitre IV : Production des semences certifiées des céréales à paille


(Règlement technique spécifique)
En application des dispositions du règlement technique général de la production, du contrôle et de la
certification des semences et plants, le présent règlement technique s’applique au blé dur (Triticum durum Desf),
blé tendre (Triticum aestivum L. emend. Fiori et Paol), l’orge (Hordeum vulgare L.), l’avoine (Avena sativa L)
et le triticale (xTriticosecale Wittm.)
IV.1. Agrément et admission au contrôle : L’agrément et l’admission au contrôle peuvent être prononcés pour
le producteur de semences de pré-base, de base et certifiées.
- Critères d’admission : Le multiplicateur doit assurer un local convenable, un équipement adéquat et un
personnel qualifié et suffisant.
IV.2. Organisation de la production
IV.2.1. Système de production : La production (multiplication) de semences est basée sur la sélection
généalogique conservatrice.
a. Matériel de départ semences de pré-base et base : La production de semences de base se fait normalement
en 4 années selon le schéma suivant :
➢ G0 : Epis provenant de plantes initiales, semés séparément en lignées (épis - lignes) → A l’issue du
cycle végétatif, le produit obtenu par le battage des lignées forme la G1.
➢ Le produit obtenu par le semis de la G1 forme la 2ième génération appelée G2.
➢ Le produit obtenu par le semis de la G2 forme la 3ième génération appelée G3.

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➢ Le produit obtenu par le semis de G3 forme la G4 qui constitue la semence de base.


b. Semences certifiées : La première génération de semences certifiées ou R1 est le produit du semis des
semences de base G4. Le produit de la R1 constitue la deuxième génération de semences certifiées R2, le produit
de cette dernière constituant la troisième génération R3.
c. Semences ordinaires : Semences possédant une identité variétale et une pureté variétale suffisante, issues
des parcelles homogènes emblavées en semences certifiées.
IV.2.2. Conditions de production
a. Matériel de départ : Une lignée est constituée par l’ensemble des plantes issues du semis d’un ou plusieurs
épis d’une seule plante :
- Le semis des lignées se fait en lignes espacées de 20cm à raison d’un épi par ligne ;
- La récolte des lignées retenues se fait pour :
➢ Prélever des plantes qui devront servir à l’établissement des lignées G0 de l’année suivante :
➢ Moissonner et battre toutes les autres lignes (le produit formant la G1) pour être multipliées.
b. Semences de pré - base, de base et certifiées : Le semis se fait au semoir en lignes, en bandes de 2m séparées
de 40cm les unes des autres. Le nettoyage correct du semoir avant chaque utilisation est obligatoire.
▪ Superficie minimale par multiplicateur : G3 : 5 ha ; G4 - R1 - R3 : 10 ha.
▪ Nombre de variétés par multiplicateur : 02 variétés au maximum par espèce selon la taille de l’exploitation.
c. Semences ordinaires : Elles sont obtenues par une sélection massale sur des parcelles homogènes, emblavées
avec des semences certifiées, initialement destinées à la production de consommation.
IV.2.3. Stocks de sécurité : La constitution de stocks de sécurité convenablement conservés, par les producteurs
de semences, tels que définis dans le présent règlement est obligatoire. Ces stocks de sécurité doivent être
régulièrement renouvelés.
IV.3. Règles de culture
IV.3.1. Origine des semences : L’origine des semences de multiplication doit être justifiée par le multiplicateur
en conservant et présentant les étiquettes officielles apposées sur les sacs de semences mères.
IV.3.2. Précédent cultural : La parcelle de multiplication ne doit pas avoir une précédente culturale céréale.
IV.3.3. Isolement : Les lignées (G0) doivent être correctement isolées.
Tableau récapitulatif des isolements minimaux :
Semis
Lignée Semis G1 Semis G2 Semis G3
Semis G4 R1 ou R2
de Récolte Récolte Récolte
Récolte R1 Récolte
départ G2 G3 G4
R2 ou R3
Culture de la même espèce mais
d’une autre variété :
- Toutes espèces sauf Triticale. 30 m 30 m 20 m 10 m 5m 5m
- Triticale. 50 m 50 m 50 m 50 m 20 m 20 m
Cultures de la même variété (toutes
espèces). - 10 m 10 m 10 m 1m 1m
a. Isolement sanitaire : Si la variété multipliée est sensible aux maladies transmises par contamination florale
(charbon, helminthosporiose notamment), les lignées de départ doivent être placées dans un champ d’une autre

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espèce. Les parcelles semis avec les catégories (G1 à R1) doivent être distantes de 100m de tout autre champ
portant des récoltes infectées.
IV.3.4. Etat cultural : La culture de multiplication doit être convenablement établie et entretenue (préparation
du sol, semis, fertilisation, contrôle des mauvaises herbes, …, etc.). Son état cultural doit permettre d’assurer
correctement les notations, le cas contraire pouvant entraîner un refus.
IV.3.5. Epurations
a. Epuration variétale : En ce qui concerne les lignées de départ (G0) la présence de toute plante aberrante ou
douteuse entraîne l’élimination de la ligne correspondante dès constatation. Si la floraison a déjà eu lieu, une
ligne au moins de chaque côté de la ligne incriminée doit être également éliminée. Dans les autres catégories,
toute plante aberrante ou douteuse doit être arrachée et évacuée du champ.
b. Epuration sanitaire : Toute plante atteinte de maladies, telles que charbons, caries (blés, orge, avoine)
helminthosporiose (orge) doit être arrachée avant épiaison et évacuée de telle sorte qu’elle ne puisse contaminer
les plantes saines.
c. Détourage : Avant la récolte de la parcelle de multiplication, un détourage doit être effectué par le passage
d’un tour de la moissonneuse batteuse et le produit de ce passage doit être éliminé du lot de semences.
d. Récolte - transport - stockage : L’agriculteur-multiplicateur doit s’assurer à ce que :
- Le matériel de récolte utilisé soit systématiquement nettoyé avant le déclenchement de la récolte de
chaque parcelle.
- La sacherie utilisée soit neuve. Si la collecte se fait en vrac, les conteneurs utilisés doivent être
propres.
L’établissement producteur doit s’assurer à ce que le transport, la réception et le stockage se fassent par
lot clairement identifié et dans de bonnes conditions.
Semences ordinaires :
Teneur maximale en semences
d’autres espèces de plants Sclérotes ou
% poids fragments de
Faculté Pureté Sclérotes de
Pureté variétale Humidité Dont autres Dont espèces de claviceps
germinative spécifique
Espèce Catégorie minimale maximale Total espèces de plantes autres purpurea
minimale minimale
‰ Graines % poids céréales que céréales (a)
% grains % poids
Blés,
Orge, Semences
960 85 97 15 1,5% 1% 0,50% 3
Avoine, ordinaires
Triticale

e. Etat sanitaire : Les semences doivent être indemnes de toute affection pathologique et notamment : Ustilago
nuda, Tilletia indica, Tilletia contreversa, Barley stripe (mosaique).
Elles doivent être indemnes de tout insecte vivant et notamment : Trogoderma granarium, Calandaria
granaria.
La teneur maximale en grains piqués est de 0,1%. Elles doivent subir un traitement fongicide et un
traitement insecticide avec des produits homologués.

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Chapitre V - Production de semences hybrides F1


- Techniques de production des semences hybrides F1 des espèces allogames (Maïs, Sorgho, Tournesol) et
espèces autogames (Blé tendre, Riz, Tomate).
Un hybride est un individu issu d’un croisement entre deux parents (mâle et femelle) homozygotes
différents. C’est la descendance de la première génération de croisement (F1). Elle est naturelle. La variété
produite bénéficie du phénomène hétérosis. Un hybride n’est pas un organisme génétiquement modifié (OGM).
Avantages d’une semence hybride :
- Une croissance végétative plus forte (bonne vigueur à la levée et au développement).
- Une meilleure aptitude à supporter la concurrence des mauvaises herbes, la sécheresse et l’excès d’eau.
- Un meilleur rendement grains.
- Une augmentation du volume total de paille (fourrage).
Les hybrides ont affiché des avantages en termes de rendement de plus de 30 % par rapport aux
témoins.
Particularités des hybrides : Les semences des hybrides sont produites à partir du :
- Croisement entre deux parents. Les grains des descendances de la première génération (F1) sont utilisés
comme semences d’hybride.
- Les grains récoltés sur les hybrides eux-mêmes ne conservent pas les mêmes caractéristiques lorsqu’elles
sont semées l’année suivante. Lorsque les hybrides sont semés une deuxième année (F2-semence), certains
de leurs caractères tels que la hauteur du plant et le cycle ont tendance à varier davantage et la croissance et
le rendement baissent par rapport à ceux des hybrides originaux.
Par conséquent, pour conserver les caractères des hybrides, il faut toujours semer les semences F1.
Stérilité male : Un moyen pour faciliter l’obtention d’hybrides F1 provenant du croisement de deux lignées
pures est d’utiliser des variétés mâles stériles, ce qui empêche l’autopollinisation qui est le déplacement d’un
grain de pollen d’une fleur vers le stigmate de la même fleur ou d'une fleur de la même plante. Dans certains
cas, l’autopollinisation peut conduire à l’autofécondation appelée autogamie.

Chapitre - Production de semences des légumineuses alimentaires


- Caractérisation des variétés des légumineuses inscrites au catalogue officiel.
- Contrôle de l’état cultural, présence des mauvaises herbes de maladies et pureté variétale des champs de
semences de légumineuses alimentaires.

Chapitre VI - Production de plants


L’organisme chargé de la multiplication de plants est l’ITAFv (Institut technique d’arboriculture
fruitière et de la vigne) en suivant la présente pyramide :

Processus de multiplication des plants arboricoles et viticoles

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Le recours à des multiplicateurs privés (pépiniériste) est parfois obligatoire pour faire face à la demande
du marché national. Pour le but de maitriser cette filière, les agents du CNCC (Centre national de contrôle et de
certification) effectuent un premier contrôle en végétation. Il est effectué durant la période de pleine végétation.
Il consiste à vérifier l’état des productions des plants déclarées :
- L’authenticité variétale et détermination des mélanges variétaux,
- L’estimation de la production.
A l’issus de cette opération, le contrôle est sanctionné par un BCV (Bulletin de Contrôle en Végétation).
Un deuxième contrôle en jauge effectué après la chute des feuilles et les analyses des plants prélevés
par les services des inspections phytosanitaires de la wilaya IPW conformément à la note ministérielle relative
aux analyses phytosanitaires des plants arboricoles et oléicoles. Il consiste à vérifier :
L’état du système racinaire,
L’état de la motte (production en hors sol),
L’état phytosanitaire justifié par les bulletins d’analyses,
L’estimation de la production commercialisable.
A cette effet un formulaire de demande d’analyse doit être fournis, et à l’issus de cette opération, le
contrôle est sanctionné par un BCJ (Bulletin de Contrôle en Jauge) et l’apposition d’étiquettes officiels selon les
espèces.
Contrôle au laboratoire des plantes pérennes : Le contrôle au laboratoire pour les cultures fruitières et la
vigne, est réalisé sur le matériel végétal de propagation en l’occurrence de catégorie de pré base et de base
(ITAF) : - Cage d’isolement, - Parcs à bois (arbres ou plants sélectionnés obtenus par greffage destinés à la
production de greffons) et - Parcs semenciers (arbres obtenus par greffage, plantés regroupés et destinés à la
production de semences).
Technique classique de production de plants : La production de plants par la voie asexuée se fait
classiquement soit à partir d’organes qui assurent naturellement la propagation de l’espèce (drageons (qui est un
stolon souterrain), rejets, tubercules, rhizomes, bulbes ou bulbilles), soit artificiellement à partir de fractions
d’organes capables de régénérer une plante entière (bouturage et marcottage) ou par association forcée de deux
plantes (greffage).

1- Le bouturage : qui consiste à reproduire une plante identique au pied mère à partir d’un fragment de celui-
ci. Il concerne des espèces variées : Vigne, Rosiers, …, etc. La préparation des boutures comporte les opérations
suivantes :
- Le prélèvement : le rameau est sectionné à proximité d’un nœud et de longueur variable (un entre nœud
vert avec sa feuille dans le cas du théier par exemple) ;
- L’habillage : qui consiste à supprimer ou réduire la surface évaporante (feuilles) ;
- Les soins sanitaires : trempage des plaies ;
- L’hormonage : du nœud où doivent se développer les racines.
- Pour se faire, il est important de travailler avec des outils propres (serpette, sécateur) et bien aiguisés
pour produire des coupes franches.
Les boutures devront être protégées contre les maladies et ravageurs et des arrosages fréquents sont
nécessaires pour limiter les pertes en eau jusqu'au développement d'un chevelu racinaire fonctionnel, l’ombrage,
une couverture anti-transpirante, …, etc.
2- Le marcottage : consiste à faire raciner de jeunes rameaux avant qu’ils ne soient séparés de leur pied
d’origine. C’est une technique utilisée pour des espèces dont le taux de reprise des boutures est faible ou nul.
Selon les espèces, on procède par couchage (Espèces à rameaux longs et flexibles), par buttage (Espèces à

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Techniques de Multiplication et de Conservation des Plants et des Semences (réalisé par R. OULD KIAR)

rameaux courts et rigides) ou par marcottage aérien c’est-à-dire fixation aérienne d’un milieu d’enracinement
(Espèces à rameaux longs et rigides).

3- Le greffage : c’est l’insertion d’une portion de rameau (greffon), issue de la plante à multiplier, sur un jeune
plant (sujet) qui est le porte-greffe. Après reprise, l’individu possède des qualités liées au greffon et au porte-
greffe : la partie greffée possède les qualités de la variété qui a fourni le greffon et la partie souterraine possède
les qualités de vigueur et de fixation au sol déterminées par le choix du porte-greffe. La technique réclame
(demande) :
- une exécution minutieuse avec des outils adaptés (greffoir) ;
- des soins particuliers pour assurer la vie du greffon avant soudure ;
- une bonne compatibilité entre sujet et greffon.
- un état végétatif convenable : Quand greffer ? Chaque espèce a ses propres particularités de greffage.
Le greffage consiste à faire affleurer le cambium (qui met en place les vaisseaux conducteurs
secondaires) du sujet et celui du porte-greffe puis à les rapprocher pour assurer le plus grand contact possible
entre les deux. Tant que la soudure n’est pas assurée, ce contact est opéré artificiellement par exemple par
ligaturage avec du raphia ou une bande adhésive. L’âge du porte-greffe est indifférent dans le cas des espèces
ligneuses. Le greffon doit par contre être prélevé sur du bois de l’année ou du bois d’un an.
Il existe plusieurs types de greffe, citant : Greffe en couronne, en fente, par approche (en placage), greffe
à l’anglaise, en écusson, en oméga, …, etc.

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