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Sélection et Amélioration Génétique

des Plantes

BTE 428
Dr. MONDJELI Constantin
BIBLIOGRAPHIE
- Simmonds, N.W. 1981. Principles of crops improvement,
Longman
- Pohlmang, J.M. 1983. Breeding field crops
= Allard, R.W. 1960. Principles of plant breeding, John Wiley and
Sons
- Briggs, F.N. and Knowles, P.F. introductions to plant breeding
R.P.C.
Chapitre 1 : INTRODUCTION GENERALE

LES GRANDS DÉFIS A FAIRE FACE


- Nutritionnels
- Occupation d’espace arabe/cultivable réduit et
Marginaux
- Environnementaux (sécheresse, ravageurs, maladies)

- Définition de la sélection végétale:


Branche appliquée de la botanique, qui traite de
l'amélioration des cultures agricoles.
Branche de la biologie chargée de modifier le génotype
de la plante afin qu'elle devienne plus utile.
- Différentes principales disciplines contribuant : génétique,
cytologie, morphologie et taxonomie, physiologie végétale,
phytopathologie, entomologie, agronomie et science des sols,
biochimie, statistique et biométrie. Biotechnologie informatique
et végétale. Ainsi, la sélection végétale est une science de l’art
et une technologie de développement de plantes
génétiquement supérieures en termes d’utilité économique pour
l’humanité.

PLACE DE L’AMELIORATION DES PLANTES DANS LA STRATEGIE


GLOBALES DE L’AMELIORATION DES PRODUCTIONS AGRICOLES
Amélioration de la gestion des cultures (contrôle approprié des mauvaises
herbes, gestion de l’eau des sols, contrôle phytosanitaire, fertilisation
adéquate, bonne préparation du lit de semi, arrangement spatiale approprié,
bonne densité de semi.)
Choix de la variété (sélection variétale c-a-d l’on se focalise sur l’amélioration
de la plante elle-même).
DEFINITION DE L’AMELIORATION GENETIQUE DES PLANTES
Mise en œuvre des techniques les plus appropriées de
manipulations génétiques pour créer un changement dans le
patrimoine héréditaire / réaménagement du génome de la
plante ou dans la structure génétique de la population de la
plante en vue de détecter les associations des gènes ou des
individus satisfaisant au mieux les nouveaux besoins des
hommes
- Deux types d’opérations fondamentales :
Opération tendant à regrouper les gènes voulus dans le
patrimoine d’une même plante ou dans une même population
de plantes.
Opération de tri ou de la sélection fondée sur la reconnaissance
ou la lecture des génotypes de plantes obtenues.
Les méthodes utilisées pour réaliser ces deux types d’opérations
sont appelées techniques d’amélioration des plantes

I
LES ETAPES DE L’AMELIORATION VEGETALE
- Définition des objectifs
- Recherche ou création des sources de variations
- Mettre en œuvre les techniques d’améliorations appropriées.

LES OBJECTIFS DE L’AMELIORATION GENETIQUE DES


PLANTES
Il s’agira ici de savoir quel caractère voulons-nous améliorer ?
1- Accroissement du rendement c- à -d augmenter le potentiel de
la production des plantes.
2- Stabilité de la production, c- à -d aptitude d’une variété à
produire un rendement acceptable sous les conditions
environnementales variées / de doter à la plante les facultés de
résister à ces facteurs
3- Amélioration de la qualité du produit c- à -d les caractéristiques
en rapport avec le produit final (gout, texture, conservabilité,
teneur en huile, etc….); l’adaptation à la mécanisation
(standardiser le temps de maturation).
Collections/ germplasm
Programme de Caractérisation
sélection des plantes
Sélection

Création variabilité génétique


- Hybridation
- Mutagénese
- Génétique moléculaire
- Fusion de protoplaste
Sélection apres élargissement
de la variabilité génétique

Test et Evaluation

Sortie variétale et Multiplication


Chapitre 2 : RECHERCHE DES SOURCES DE VARIATION

- Les cultivars locaux


1- collecter toutes les variations cultivées traditionnellement et
réaliser un clivage (tri) pour le caractère d’intérêt.
2- Les souches sauvages
Celles-ci concernent les plantes non domestiquées mais
apparentées à celles que l’on veut améliorer.
3- Les introductions de plantes
Si dans la diversité existante localement on ne trouve rien qui soit
favorable à l’amélioration on peut faire venir du matériel des
autres régions qui sont semblables. Les cultivars peuvent être
celles amélioré des autres régions des sources sauvages qui
pourraient contribuer au caractère manquant.
4- L’hybridation
Procéder à des programmes d’hybridations c.-à-d. exploitations de
combinaisons génétiques
Exemple: AA BB X aa bb

F1 AaBb

F2 (16 plantes : 9 :3 :3 :1)

5- La mutagenèse artificielle
Elle permet de générer la variabilité par un bombardement aux rayons X ou à
l’utilisation de la colchicine (les feuilles, les racines, les graines). Elle conduit à
un changement du niveau de la ploidie (euploides ou aneuploides)
6- Variation clonale : propagation asexuée issue de la culture de
tissue ou les cellules cals forment les variations somaclonales
7- Génie génétique (Genetic engineering) : Transfer des gènes d’une
espèce à l’autre. ensemble de techniques de biologie moléculaire permettant
d'isoler des gènes spécifiques, de les reconstruire puis de les réinsérer dans
des cellules ou des organismes.
CONSERVATION DE LA DIVERSITÉ
les organismes (Centres /Instituts) de gestion des ressources génétiques sont
également responsables de la conservation.
1) In situ, la conservation est effectuée sur le lieu d'origine de l'espèce
végétale. La conservation in situ est généralement réalisée sous la forme
de parcs nationaux ou d'aires protégées.
2) Ex situ, la conservation est effectuée en dehors du lieu d'origine de
l'espèce. La conservation ex situ peut être effectuée dans des banques de
gènes ou des jardins botaniques
Création des banques de gènes par les Organismes ou Instituts de recherche
nationaux et internationaux comprenant plusieurs dizaines de milliers
d’accessions d’une même espèce (variétés améliorées, des mutants, les races
anciennes et des formes spontanées).
Les espèces pérennes (arbres et arbustes) sont maintenues en
culture/plantation ou collections vivantes, les annuelles autogames (céréales,
légumineuses) sont semées périodiquement en petites parcelles et les
allogames (maïs) en parcelles isolées plus vastes.
Les semences sèches et propres sont souvent conservées en atmosphère
amorphe à basse température. Les méristèmes ou tissus des tubercules ou
plantes à racines sont placés en conservation prolongée dans l’azote liquide
(-196 °C).
Le rôle du sélectionneur ne doit cependant pas se limiter à l'exploitation des
banques de gènes ; il peut aussi contribuer à leur enrichissement par l'envoi de
son propre matériel amélioré et des échantillons de populations non
sélectionnés. Il peut aussi participer à l'évaluation des génotypes en collection
en communiquant aux responsables des banques de gènes des informations
sur leur comportement dans les environnements où ils sont cultivés.
CREATION DES COLLECTIONS DES ESPECES VEGETALES
Par Exploration et collecte des espèces sauvages de plantes en milieu naturel
(développement spontané) (convention entre centres de recherches/universitaires)
Un réseau de 16 centres de recherches agricoles à travers le monde est sous la
direction du groupe consultatif sur la recherche agricole international (Consultative
Group on International Agricultural Research : CGIAR). Le CGIAR avait été formé
comme un réseau non gouvernemental et non économique financé par plusieurs
gouvernerments nationaux. Un autre, l’office international pour les ressources
génétiques des plantes (International Board for Plant Genetic Resources : IBPGR),
fonctionne pour promouvoir et coordonner un réseau des centres de ressources
génétiques ou de banques des gènes, pour collecter, conserver, documenter, évaluer,
disséminer les collections des plantes. Les collections des gènes dans ce réseau sont
approvisionnées par les banques des semences nationales. Les efforts de ces centres,
conjugués à ceux de l'industrie privée, ont fait de la sélection végétale commerciale une
portée véritablement internationale.
Chapitre 5 : NOTION DE VARIETES
• Types de variétés :
• a- La variété lignée :
Une lignée pure est un ensemble d’individus possédant tous un caractère commun fixé et pouvant le transmettre
indéfiniment de génération en génération (ex : des individus d’une lignée pure de tomate à fruit rond donneront en
se reproduisant entre eux une descendance à fruit rond).
Une lignée pure est la descendance d'un individu homozygote se reproduisant par autogamie. Cette
descendance est constituée d'individus identiques entre eux à l'intérieur d'une génération (homogénéité) et
identiques entre eux d'une génération à l'autre (stabilité). Le génotype est fixé.
Chez la variété lignée il n’y a pas d’hétérosis et la plante est autogame (ex : blé, orges, colza…)

• b- La variété population :
Une variété population, ou variété de pays ou variété de ferme, est une variété cultivée traditionnelle, hétérogène,
constitué d'un ensemble d'individus aux génotypes variés, mais répondant à des caractéristiques morphologiques
communes (phénotype similaire) : allure de la plante, couleurs et forme des organes reproducteurs et des fruits,
hauteur moyenne, précocité...
Ces variétés sont sélectionnées principalement par les agriculteurs eux-mêmes, dans leurs champs. Ces variétés
sont multipliées en pollinisation libre et sélectionnées par sélection massale. Ce ne sont pas des variétés
(cultivars) au sens juridique du terme car elles ne répondent pas aux critères DHS (distinction, homogénéité et
stabilité) qu'il est nécessaire de respecter pour l'inscription d'une variété dans un catalogue officiel, mais la
possibilité de les ressemer d'une année sur l'autre donne une grande autonomie aux agriculteurs. Leur variabilité
génétique leur permet d'évoluer en fonction des variations de l'environnement. Les variétés populations existent
depuis les débuts de l'agriculture. C'est ce type de variété qui caractérise le mieux les semences paysannes.

Chapitre 5 : NOTION DE VARIETES

• c- La variété hybride F1 :
Ce que l'on appelle « Hybride F1 » est le résultat de la fécondation de deux lignées
pures. Comme le prédit la première loi de Mendel cet hybride F1 est homogène. Chaque
plante est identique génétiquement quel que soit le nombre de descendants du
croisement. « hybride F1 de lignées pures » est le terme exact.
Le concept de variété hybride F1 a été inventé par Shull en 1908. Il part du constat que
les méthodes de création de variété lignées pures utilisées chez les céréales ne
pouvaient pas être appliquées au maïs, du fait d'une trop forte dépression de
consanguinité. Shull a alors l'idée de croiser entre elles des lignées pures pour
reproduire à l'identique un génotype intéressant d'un point de vue agronomique. Pour
les variétés hybrides F1, il y a hétérosis avec contrôle de l'hybridation à grande échelle
(ex : maïs, betterave sucrière, etc.)
Chapitre 5 : NOTION DE VARIETES
• d- Variété synthétique :
Propre aux espèces allogames. C’est une population artificielle obtenue par
multiplication en croisement d’un nombre limité de parents, sélectionnés sur leurs
valeurs propres et leurs aptitudes à la combinaison. Il y a de l’hétérosis mais il n’y a pas
de contrôle de l'hybridation à grande échelle (ex : ray grass, luzerne...)
Les variétés synthétiques sont utilisées lorsque :
- Il est nécessaire d’avoir des semences avec un faible coût,
- Contrôle incomplet des systèmes d’hybridation,
- Difficultés d’obtention et de maintien de lignées pures.
• e- Variété clone :
Lorsque la reproduction végétative est disponible et utilisable industriellement (cas de
nombreux fruitiers : poires, pommes, abricots, amandes…), les variétés sous vendues
sous forme de clones. Le greffage des arbres en arboriculture fruitière est une technique
très ancienne. Les espèces de pommes de terre sont elles aussi mono-clones (un seul
clone dans le champ de l'agriculteur). Beaucoup de florales (ex : le saint paulia) et le
peuplier sont également cultivées sous forme de clones. La variété clone est très
homogène, tous les individus appartenant à un même clone sont identiques.
La nature finale de la variété et son mode d'obtention sont profondément influencés
d'une part par le système biologique de reproduction, naturel ou artificiel, et d'autre part,
par l'existence d'hétérosis.
Chapitre 6 : TECHNIQUES D’AMELIORATION DES
AUTOGAMES

La sélection de plantes autogames prend en considération le mode de


reproduction marqué par l'autofécondation. Les structures variétales pour les
espèces autogames couvrent les lignées pures, les variétés hybrides F1 et
les variétés populations.
Chapitre 6 : TECHNIQUES D’AMELIORATION DES
AUTOGAMES
• Sélection massale

(a)

Année 1

Année 2

Année 3
(b)
Figure : Étapes généralisées de la sélection en masse (a) le développement
des cultivars, et (b) la purification d'un cultivar existant.
• Sélection des lignées pures

Année 1

Année 2

Année 3-5

Année 6

Année 7-10

Étapes généralisées de la sélection pour sélection lignée pure


• Sélection après hybridation

a)- l’importance de la variabilité


b)- Choix des géniteurs ou parents à hybrider
c)- Réalisation des croisements
• Sélection généalogique ou pédigrée

Année 1
Année 2

Année 3

Année 4
Année 5

Année 6-7

Année 8

Année 9-11

Etapes généralisées de la sélection généalogique ou pédigrée


• Sélection Bulk (conduite en masse de la population hybride générée)
Année 1
Année 2
Année 3

Année 4
Année 5
Année 6

Année 7
Année 8
Année 9-11

Etapes généralisées de la sélection ‘’bulk’’


• Sélection par filiation monograine (Single-seed descent: SSD)
Année 1 P1 x P2
Année 2

Année 3

Année 4
Année 5

Année 6
Année 7

Année 8

Année 9
Année 10
Etapes généralisées de la sélection par filiation monograine
• Comparaison des trois méthodes de sélection :
- Pour la méthode Pedigree (généalogique), la sélection commence en F2. La
première sélection est faite parmi les plantes hétérozygotes.
- Pour la méthode Bulk (généalogique différée), la première sélection est faite
plus tard sur la base de plantes homozygotes.
- Pour la méthode SSD, la sélection est faite sur la base de lignées
homozygotes (descendance de plantes homozygotes par autofécondation). La
sélection par la méthode SSD permet de garder la descendance d’un nombre
maximum de plantes F2. Le goulot d’étranglement pour la méthode SSD est,
cependant, le nombre élevé de lignées à tester pour le rendement.
-La méthode Pedigree est plus coûteuse et plus laborieuse que les deux autres
méthodes mais elle permet l’élimination rapide des génotypes inférieurs
(certains génotypes supérieurs peuvent être accidentellement éliminés aussi)
par la sélection durant les premières générations. La sélection naturelle est
plus active dans le cas de la sélection par la méthode Bulk et peut aider le
sélectionneur comme elle peut lui poser des problèmes.
-Le choix de la méthode de sélection dépend de la plante en question, de la
philosophie du sélectionneur, des objectifs du programme de sélection et des
moyens disponibles (terrain, équipements, personnel, etc.).
• Sélection par rétrocroisement ou back-cross
Année 1

Année 2
Année 3
Année 4
Année 5
Année 6
Année 7

Année 8
Année 9
Année 10
Année 11
Année 12
Année 13

Etapes généralisées du transfert d’un gène dominant par la méthode de


rétrocroisement.
• Transfert d’un gene ou caractere recessif

Retrocroiser les
plantes résistante (rr)
avec RR

Retrocroiser les
plantes résistante (rr)
avec RR

Séparer les plantes


résistante (rr)

Evaluer les plantes


résistante (rr) pour les
autres caractères
intéressants à comparer
avec le parent récurrent
Chapitre 7: AMELIORATION DES ALLOGAMES
Nature des populations chez les plantes allogames

Caractère Unique
Chapitre 7: AMELIORATION DES ALLOGAMES
• -Chez les plantes allogames, il y a échec de la sélection massale pour
l’amélioration des populations
• -Les variétés sont très hétérogènes (donc problème de stabilité et de
distinction)
• -Les variétés sont composées d’un mélange d’individu de valeurs
agronomiques différentes : pas intéressant dans un champ où les conditions
de culture sont fixées.
• -Les variétés modernes de plantes allogames sont très rarement des
populations. Elles sont des variétés hybrides et variétés synthétiques.
Chapitre 7: AMELIORATION DES ALLOGAMES
• -Chez les plantes allogames, il y a échec de la sélection massale pour
l’amélioration des populations

• La sélection classique des plantes allogames rencontrent quelques


difficultés liées au mode de reproduction.

• b- L’effet inbreeding :
Lorsque les allogames subissant des autofécondations répétées, les lignées
pures obtenues présentent souvent une baisse de vigueur (taille réduite,
moindre résistance aux maladies ou aux stress, baisse significative du
rendement) ; parfois ces déficiences sont telles que les lignées disparaissent
totalement.
La réduction de la vigueur est liée à l’homozygotie : des allèles récessifs qui
étaient masqués par des dominants chez l’hybride (hétérozygote), vont pouvoir
s’exprimer. Leurs effets peuvent être négatifs, ce qui entraîne une moins bonne
croissance : la plante est plus chétive et moins résistante aux facteurs du
milieu. Ce phénomène est connu sous le nom de « inbreeding »
Chapitre 7: AMELIORATION DES ALLOGAMES

Différentes variétés hybrides des allogames :

Différentes variétés Hybrides chez les allogames


Chapitre 7: AMELIORATION DES ALLOGAMES

Création de variété hybride F1 chez les plantes allogames :


Chapitre 7: AMELIORATION DES ALLOGAMES
• Etape 1 : choix des plantes de départs
- Sélection d’individus de départ qui vont former les têtes de familles.
- En général, consanguinisation de nombreux individus.
- Observation de la descendance et sélection des meilleures familles.
• Etape 2 : fixation des lignées
- Formation des lignées comme dans le cas des plantes autogames et possibilité
de faire une sélection généalogique.
- On peut rencontrer quelques problèmes :
• Problème du mode de reproduction (prélèvement de pollen – pollinisation manuel
– ensachage des fleurs femelles pour éviter les fécondations croisées)
• Problème de la consanguinité :
• Quelquefois impossibilité de faire de l’autofécondation croisement frère X sœur
(fixation bien plus lente)
• Impossibilité de faire 8 générations d’autofécondation. La consanguinité peut
masquer l’expression de nombreux caractères.
• Etape 3 : sélection des lignées sur leur valeur hybride
Chapitre 7: AMELIORATION DES ALLOGAMES
Chapitre 7: AMELIORATION DES ALLOGAMES
• Etape4 : Réalisation des hybrides
• Quelquefois les lignées plus ou moins fixées ont un gros problème de fertilité et il est
impossible de faire des hybrides simples : création d’hybride 3 voies ou double.
• e- Avantages de l’amélioration des plantes allogames :
- Possibilité d’association dans l’hybride de caractères provenant de parents distincts.
- Protection de la variété et obligation pour l’agriculteur de constamment se réapprovisionner
en semences (rentabilisation de la recherche)
- Le sélectionneur possédant les lignées parentales contrôle la multiplication de la variété.
- Variété bénéficiant d’excellentes valeurs agronomiques (vigueur, adaptation, résistances).
- Homogénéité variétale facilitant toutes les opérations culturales.
- Stabilité dans le temps.

f- Inconvénients de l’amélioration des plantes allogames :
- Complexité et longueur du cycle de création des lignées parentales et des hybrides.
- Introduction chez l’un des parents d’un système rigoureux de contrôle de l’hybridation.
- Contraintes et coût de la production de semences.
- Coût élevé des semences
- Obligation de rachat des semences chaque année.
Chapitre 7: AMELIORATION DES ALLOGAMES
• Les types de cultivars développés:
1-Population améliorée ou variété population développée par les méthodes de
sélection intra-population
2-Variété synthétique développée à partir d’un certain nombre restreint de
lignées ou clones laissées en divagation libre dans un bloc isolé
3-Variété hybride produite par croisement direct de deux ou trois ou quatre
lignées consanguines.
- Le processus de développement de ces variétés fait intervenir les schémas
de sélection récurrente, consistant en une resélection génération après
génération, après brassage, de plantes sélectionnées jusqu’à ce que
l’amélioration désirée soit atteinte.
L’objectif de cette approche est de changer les fréquences génétiques dans la
population, de fixer les allèles désirables et de maintenir une hétérozygotie
élevée dans la population.
- Test sur la descendance en top cross
C’est un genre de test sur la descendance utilisée dans l’évaluation de
l’aptitude générale à la combinaison des lignées utilisées dans la production
d’hybrides ou synthétiques. L’aptitude générale à la combinaison (AGC) est
égale à la performance moyenne d’un individu à travers une série de
croisements. La AGC est évaluée en croisant la population d’origine avec un
testeur à base génétique large e.g pollen composite de la même population ou
d’une autre population ;
L’aptitude spécifique à la combinaison (ASC) étudie la complémentarité entre
lignée et est appréciée en croisant la population d’origine par un testeur a base
génétique étroite (qui n’est pas variable) e.g lignée pure, lignée simple

- Sélection récurrente individuelle sur descendance demi-frère en top-cross


Les demi-frères sont les individus liés par un parent commun. Le parent
commun ici est généralement le testeur. Les individus sont sélectionnés sur la
base de l’aptitude générale ou spécifique à la combinaison. A partir d’une
population hétérogène et hétérozygote, les plantes individuelles sont
sélectionnées sur une base phénotypique. Chaque séléction est croisée
comme mâle à un testeur commun et en même temps soit autofécondée, soit
croisée à un pollen composite aléatoire de la population.
Sélection récurrente réciproque
Comstock, Robinson et Harvey (1949) ont proposé la méthode de sélection
récurrente réciproque pour l'amélioration des hybrides commerciaux dans les
organismes diploïdes. Cette methode exploite à la fois l’aptitude générale à la
combinaison et l’aptitude spécifique à la combinaison. Deux sources ou
groupes de matériel de population hétérogènes et hétérozygotes, A et B, sont
utilisées dans cette méthode. L'hybride ou les hybrides à développer/produire
nécessitent le croisement du matériel issu des deux sources, par conséquent
les sources doivent être aussi génétiquement divergentes que possible. Le
matériel source peut consister en deux cultivars, deux variétés synthétiques ou
les individus de la génération F2 de deux croisements simples impliqués dans
un double croisement réussi.
La sélection récurrente réciproque est une tentative d'améliorer simultanément
deux populations différentes, tout en maintenant génétiquement distincte
chaque population source. Les sélections phénotypiques sont effectuées au
cours de la première année au sein des deux populations en utilisant des
critères sur lesquels les hybrides commerciaux sont évalués. Les
descendances, par exemple, qui présentent une prédisposition à la verse ou
aux maladies ne doivent pas être sélectionnées, même si leur rendement est
élevé. Dans les années qui favorisent la sélection agronomique, comme pour la
verse ou la résistance aux maladies, la sélection pourrait bien être basée en
grande partie sur de tels facteurs agronomiques.
Elle diffère des autres méthodes de sélection récurrente car la deuxième
population agit comme parent testeur. Une fois la sélection phénotypique
terminée, les plantes de la première population sont utilisées pour féconder les
plantes de la deuxième population. Par exemple, si les populations A et B sont
améliorées, les sélections phénotypiques de la population A sont
autofécondées et le pollen de A est utilisé pour polliniser les plantes en B. Ces
descendances sont utilisées pour tester la performance des sélections en A.
Pour la population B, les individus de sélections phénotypiques sont
autofécondés et le pollen de B est utilisé pour fertiliser les plantes de la
population A. la descendance de ce croisement est ensuite utilisée pour
évaluer la performance des parents de la population B.

1 ère année

Comparaisons d'essais en Comparaison d’essais en champ


2 ème année champ des descendants des descendants croisés avec la
croisés avec la source B source A (éventuellement 200
(éventuellement 200 entrées) entrées)
1-Semences de plantes 1-Semences de plantes
3 ème année produites par autofécondation produites par autofécondation
au cours de la 1ère année, les au cours de la 1ère année, les
seules à avoir produit une seules à avoir produit une
descendance supérieure au descendance supérieure au
cours des essais en champ de cours des essais en champ de
la 2ème année sont la 2ème année sont
sélectionnées sélectionnées
2- Faire des croisements 2- Faire des croisements
simples entre les plantes issues simples entre les plantes
des semences qui ont été issues des semences qui ont
plantées été plantées

Utiliser les semences/graines Utiliser les semences/graines


4 ème année produites par des croisements produites par des croisements
simples comme les graines simples comme les graines
sources ou de base sources ou de base

Répétez les procédures pour les années 1, 2 et 3


Figure : Plan détaillé d’un programme de sélection récurrente réciproque
Chapitre 8: MULTIPLICATION ASSEXUEE OU VEGETATIVE OU
CLONALE
• Les méthodes d’améliorations
La plupart de ces plantes se reproduisent par fécondation croisée. Ces plantes
ne tolèrent pas la consanguinité et les plantes individuelles sont hétérozygotes.
L’amélioration se fait par sélection et transgression ; i.e les plantes présentant
des performances au-delà de celles des espèces parentales ; par conséquent
sélectionner chez les plantes clonales, se résume à croiser les parents
hétérozygotes et sélectionner les descendants à la première génération filiale
(F1) puis dans les générations subséquentes obtenues par multiplication
végétative, avec pour objectif de pouvoir sélectionner un ou quelque
descendants présentant les performances supérieures.
Toutes les méthodes d’amélioration de population sont applicables ici pour la
sélection des parents (test plein frères, demi frères …..). La méthode de back-
cross peut être aussi utilisée pour pouvoir apporter une amélioration au clone
découvert ailleurs pour un caractère manquant. Il s’agit ici d’un back-cross au
sens large.
Clone 1 X Clone 2 (donneur)

F1 X Clone 3

BC1 X Clone 4

Autre approche : Méthode des croisements éprouvés


1) Réaliser les croisements multiples entre une série de clones
2) Evaluer ces croisements
3) Identifier les meilleurs (10% à 15% des clones)

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