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UNIVERSITE DE KARA

MASTER PROTECTION
INTEGREE DES VEGETAUX
ET PHYTOPHARMACIE
INSTITUT SUPERIEUR DES METIERS
DE L’AGRICULTURE (ISMA)

COURS SUR LES GRANDS GROUPES DE


CULTURE II: PLANTES PERENNES ET
CULTURES INDUSTRIELLES
SYLLABUS DU COURS

Code et Intitulé de l’UE : AGR 2212 - Grands groupes de culture II/ plantes pérennes
et culture industrielle
Crédits : 3
Enseignant responsable de l’UE: Dr BOKOBANA Essolakina Magnim
Grade Universitaire : Assistant de recherche
Adresse : ISMA/UK, Kara
Tel : +22891411069 / +22896164153
Email : bokob@yahoo.fr
Langue d'enseignement : Français

PRE-REQUIS : les bases de l’agronomie générale, connaissances sur les cultures


annuelles, systèmes de cultures et bonnes pratiques culturales.

OBJECTIFS DE L’UE : Cette UE est conçue pour fournir aux étudiants une idée sur
l’importance des plantes pérennes et leur utilisation en industrie.
COMPETENCE VISEE :
A la fin de ce cours, l’étudiant sera capable de :
 Distinguer une plante pérenne ;
 élaborer leur technique de culture pour une bonne exploitation;
 réaliser un projet d’implantation, de gestion ou d’exploitation d’un agrosystème
végétal à plantes pérennes.

CONTENU DE L’UE
1. Généralités
2. Caractères d’adaptation des plantes pérennes à leur milieu
3. Avantages liés aux plantes pérennes
4. Les cultures tropicales pérennes industrielles
4.1. Le cacaoyer
4.1.1. Caractères botaniques et répartition
4.1.2. Culture du cacao
4.1.3. Les ravageurs et maladies inféodées à la culture du cacao
4.1.4. Production et commercialisation du cacao
4.2. Le caféier
4.2.1. Caractères botaniques et répartition géographique
4.2.2. Ecologie du caféier
4.2.3. Culture du caféier
4.2.4. Contraintes liées à la culture du caféier
4.3. Le teck
4.3.1. Systémique et aire de répartition
4.3.2. Mode de régénération du teck
4.3.3. Importance du teck
4.3.4. Biologie du teck

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4.3.5. Technique de plantation du teck
4.4. L’Hévéa
4.4.1. Généralités sur l’hévéa
4.4.2. Description botanique
4.4.3. Ecologie de l’hévéa
4.4.4. Culture de l’hévéa
4.4.5. Les maladies de l’hévéa
4.4.6. L’exploitation de l’hévéa
4.5. Le cotonnier
4.5.1. Origine et distribution
4.5.2. Systématique et classification
4.5.3. Caractéristiques morphologiques et écologie du cotonnier
4.5.4. Cycle de reproduction du cotonnier
4.5.5. Contraintes à la production du cotonnier
4.5.6. Culture du cotonnier
4.5.7. Utilisation du coton graine
5. Plantes pérennes et horticulture : la floriculture
5.1. Introduction
5.2. Plantation des plantes vivaces en floriculture
5.3 Moyen de multiplication des plantes vivaces en floriculture
5.4 Quelques types de plantes vivaces

METHODES D’ENSEIGNEMENT
L’UE sera dispensée sous forme de cours magistraux, en utilisant les supports de cours,
les présentations Powerpoint. Des sorties de terrain seront effectuées.

METHODES D’EVALUATION
- Exposés par binôme (40%)
- Evaluation finale : Examen écrit (60%)

BIBLIOGRAPHIE
Bouychou J. G., 1966. Manuel du Planteur d'Hévéa, nouvelle éd., extrait de la Revue
Générale du Caoutchouc.

Cossi Ganglo J., Lejoly J., 1999. LeTeck au Bénin. Gestion et perspectives,pp. 17-27.

Coste R., 1955. Les caféiers et les cafés dans le monde

Dupuy B., Maître H.F., N’guessan kanga A., 1999. Table de production du Teck:
l’exemple de la Côte d’Ivoire, pp. 7-16.

Hamel O., (2000). Mécanisme de développement propre(MDP) et séquestration du


carbone dans la filière de production de caoutchouc naturel. Montpellier, CIRAD-
Forêts.

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Keogh R.M., 1979. Le teck, essence forestière idéale pour l’Amérique tropicale.
Unasylva, 31 (126): 13-19.

Lavabre E.M., 1961. Protection des cultures de caféiers, cacaoyers et autres plantes
pérennes tropicales. I.F.C.C.

Lecomte H. et Chalot C., 1897. Le cacaoyer et sa culture. Paris.

Maitre H.F., 1983. Table de production provisoire du teck (Tectona grandis) en Côte
d’Ivoire. Centre technique forestier tropical, Abidjan, Côte d’Ivoire.

Munro JM. 1987. Cotton. Trop. Agri., 2: 170 - 172.

Sément G. 1986. Le Cotonnier en Afrique Tropicale. Le Technicien d’Agriculture


Tropicale. Maisonneuve et Larose : Paris, France.

Tewari D.N., 1992. A monograph on teak (Tectona grandis Linn. f.). International Book

Distributors, Dehra Dun, Inde.

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1. Généralités
Une plante pérenne, encore appelée plante vivace est une plante pouvant vivre
plusieurs années (trois années et plus). Le terme « pérennes » ou « pérennant(e) » est
plus souvent employé par les botanistes, pour désigner une plante vivant assez
longtemps. L'expression « plantes vivaces » est plus souvent utilisée par les
horticulteurs, pour désigner une plante herbacée ou semi-ligneuse qui résiste aux
rigueurs de la mauvaise saison, qu'il s'agisse du gel ou de la sécheresse. Les plantes
vivaces sont adaptées à toutes sortes de sols et de climats, elles proviennent d’origines
diverses et se présentent sous plusieurs formes biologiques avec des modes de
croissance variés.
Les plantes pérennes sont des plantes herbacées ou ligneuses. Leur souche persiste
plusieurs années (plus de deux ans). La plante fructifie plusieurs fois dans son existence.
Les plantes ligneuses font du bois. Certaines gardent leur feuille toute l’année sont
également classées dans la catégorie des plantes pérennes.
Il existe diverses classifications des plantes pérennes : classification selon l’utilisation,
classification selon la nature du sol, classification selon l’exposition au soleil,
classification selon la hauteur et classification selon les saisons. Néanmoins elles
n’appartiennent pas à une classification botanique précise. Les plantes pérennes
présentent une grande importance dans le domaine de l’horticulture, la sylviculture et
les cultures tropicales industrielles.

2. Caractères d’adaptation des plantes pérennes à leur milieu


Les plantes pérennes s’adaptent aux mauvaises saisons de différentes manières. En
fonction des diverses types d’adaptation on distingue :
- Les phanérophytes : leurs feuilles tombent ou non et les zones les plus sensibles ou
méristèmes sont protégées par des structures temporaires de résistance qui sont les
bourgeons.
- Les chaméphytes : les feuilles tombent ou non, les bourgeons les plus bas bénéficient
de la protection de la neige.
- Les cryptophytes (géophyte) : ces plantes passent la mauvaise saison protégées par
le sol, la partie aérienne meurt. Elles peuvent se présenter sous forme de bulbes, de
rhizome et de tubercules.
- Les hémicryptophytes : elles possèdent une stratégie mixte qui combine celle des
géophytes et des chaméphytes.

3. Avantages liés aux plantes pérennes


Les plantes pérennes constituent le groupe végétal le plus diversifié et présentent
beaucoup d’avantages en ce qui concerne leur exploitation :
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-Leur durée de vie permet aux agriculteurs de ne pas les replanter chaque année.
-Elles assurent une plus grande diversité biologique.
-Elles permettent de favoriser la mise en place d’une chaîne alimentaire complète
(favorisent le développement des auxiliaires de culture, la conservation de
décomposeurs du sol comme les bactéries, les lombrics, les micro-organismes, et autre
insectes décomposeurs).
-Elles ont besoins de peu de traitements et de moins d'arrosage.
-Elles sont faciles à diviser et ainsi être produites à moindre frais.
-Elles luttent efficacement contre les adventices : si le distançage est respecté lors de
la plantation ; certaines d'entre elles sont tellement vigoureuses qu'elles étouffent les
mauvaises herbes.
-Elles attirent les insectes pollinisateurs comme les abeilles
-Diversité de parfums : muguet, œillet, Berlandiera (odeur de chocolat), Hémérocalles,
Iris, Hespéris (julienne des dames), Phlox paniculata, Thym, Romarin.
-Gamme importante de couleurs (la palette de couleurs est plus étendue que celle que
l'on rencontre parmi les annuelles, surtout les demi-teintes).
-Diversité de textures: salvia (rugueux), stachys (soyeux), hosta (lisse), symphytum
(rapeux), cirsus (chardon) (piquant) sedum, delosperma (spongieux).
- Elles sont très résistantes: on peut en trouver partout, quelle que soit l'exposition, la
nature du sol, le degré d’hygrométrie.
- Elles permettent de créer différents types de jardins (jardin sauvage, jardin de cottage,
jardin de curé, jardin à esprit zen, jardin d'eau, jardin exotique, jardin d'aromatiques,
jardin d'ombre, jardins des senteurs, jardin blanc, jardin bleu, jardin couloir, terrasse,
balconnière, jardin minéral, jardin vertical, toits végétalisés).
-La production nécessite moins de conditions artificielles de production (pas de
chauffage, moins d'arrosages, moins d'engrais, moins de traitements).

4. Les cultures tropicales pérennes industrielles


Dans toutes les régions tropicales humides, les cultures pérennes tropicales sont très
diversifiées. Ces cultures concernent le cacaoyer, le caféier, le cocotier, l’hévéa, le
palmier à huile, le colatier, les arbres plantés pour le bois d’œuvre etc…

4.1 Le cacaoyer (Theobroma cacao)


4.1.1 Caractères botaniques et répartition
Le genre Theobroma de par ses caractères, se classe dans la famille des malvacées,
dans laquelle on trouve plusieurs genres très voisins de Theobroma en particulier par
la structure de la fleur. De ce fait, il y a souvent eu confusion entre les genres Herrania
et Theobroma dont les fruits se ressemblent (Herrania est cependant plus riche en

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beurre 64% au lieu de 52% d'où son intérêt éventuel) et dont les nombres
chromosomiques sont identiques. Ce qui les distingue essentiellement, c'est chez
Herrania, la croissance apicale ininterrompue de la tige. En effet, le genre Theobroma
est constitué par des arbres à feuilles persistantes caractérisés par une croissance
apicale du tronc limitée par la formation d'un verticille terminal de 3 à 5 branches. Les
feuilles sont simples, entières, à phyllotaxie variable sur les tiges, mais distique sur les
branches. Les inflorescences apparaissent sur le tronc et sur les branches. Le fruit est
indéhiscent, de grande taille et ressemble à une baie ou une drupe. Les graines,
disposées sur 5 rangées sont entourées d'une pulpe mucilagineuse.
Le genre theobroma renferme plusieurs espèces dont les graines de la plupart de ces
espèces peuvent avoir l'usage de T. cacao. Pratiquement, malgré l'intérêt de certaines
d'entre elles, seule l'espèce T. cacao est cultivée commercialement. Les autres sont
exploitées localement, en particulier :
- T. bicolor : exploité du Mexique au Brésil, la pulpe sert à préparer des
rafraichissements et les graines peuvent être ajoutées au cacao quoiqu'elles donnent
de l'amertume.
- T. angustifolium : autrefois commercialisé comme cacao, on ne lui accorde plus de
valeur suffisante.
- T. grandiflorum : planté et cultivé pour sa pulpe très appréciée.
- T. glaucum : à l'état sauvage en haute amazonie, il est très proche de T. cacao
- T. velutinum : également proche du cacaoyer, sa caractéristique est son aire limitée
aux Guyanes, alors que toutes les autres se rencontrent du bassin de l'Amazonie
jusqu'au sud du Mexique.
Il existe trois groupes principaux de cacao :
- Le Criollo qui donne des cacaos fins est originaire d’Amérique centrale et du
Mexique. Ses fèves sont grosses, claires, ses cabosses vertes, orangées à maturité. Il ne
correspond cependant qu’à 1 % de la production mondiale car il est fragile et sensible
aux maladies.
- Le Forastero a des fèves violettes et des cabosses le plus souvent vertes et jaunes à
maturité. Il provient de l’Amazonie. C’est le cacao le plus produit dans le monde (près
de 80 %).
Il représente actuellement la quasi-totalité des cacaos « courants » et est produit par
le Brésil et l'Afrique de l'Ouest. On distingue des principaux cultivars à savoir:
 l'Amelonado de l'ouest africain, qui est relativement homogène et constitue la
presque totalité des plantations. Les cabosses sont de taille moyenne, de forme
typique avec la base légèrement étranglée en goulot de bouteille, à surface lisse

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superficiellement sillonnée; de couleur verte devenant jaune à maturité. Les fèves
sont moyennes, violet foncé.
 le cacao "comun" du Brésil, qui fournit 90 % de la production brésilienne; il est assez
proche du précédent.
 les cacaos "Almeida" et "Catongo" qui sont deux mutations à cotylédons blancs
issues du "comun", et du cacao "para".
 les cacaos "Amazoniens" ou "Hauts Amazoniens", qui sont des sélections faites à
Trinidad.

- Le Trinitario est un hybride entre les deux groupes précédents. Il a été identifié à
Trinidad.
Ce cacao représente 20 % de la production mondiale.

Criollos Forasteros Trinitarios


Figure 1 : Carte de répartition de différentes variétés de cacao dans le monde

Figure 2 : Forme des cabosses des différents groupes de cacaoyer

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Fig.3 : Fruit de H. Fig. 4: Fruit de T. cacao Fig. 5: Graines de T. cacao
umbratica

Fig. 6: inflorescence de T. cacao

4.1.2 Culture du cacao


a) Conditions favorables à la culture
Le cacao est une plante forestière de basse altitude (moins de 1 200 m).Originaire des
régions tropicales, il affectionne les climats chauds avec des températures moyennes
annuelles comprises entre 21°C et 28°C, avec cependant un optimum autour de 25°C.
Le cacao ne supporte pas des amplitudes thermiques quotidiennes supérieures à 10°C.
Il nécessite une forte humidité, avec une pluviosité supérieure à 1 800 mm par an bien
répartie tout au long de l'année. Theobroma cacao préfère des sols meubles,
légèrement acides (pH de 6 à 7), profonds et riches. Il redoute les sols caillouteux à
cause de son système acinaire pivotant et profond.
II entre en production après 4 à 5 ans, les variétés précoces commencent à produire à
partir de 2 à 3 ans. Le cacaoyer peut produire 2 fois par an, pendant 30 ans. Dès
l'émission des fleurs, il faut 150 à 180 jours (5 à 6 mois) en moyenne avant la maturité
des cabosses.

b) La pépinière
Une ombrière de 2 à 2,5 m de haut entourée d'un grillage doit être construite afin de
protéger les jeunes plants des rongeurs. Les plants peuvent être semés directement au
sol (pratique peu recommandée) ou dans des pots constitués de sachets de terre noire.
Lesdits sachets doivent être perforés sur leur moitié Inférieure. Si la terre est trop
lourde, elle doit être mélangée avec du sable, afin d'obtenir une bonne texture
permettant l'aération et la circulation des racines. Remplir les sachets à ras bord. La
fève est semée dans chaque pot en la disposant à plat à environ 1 à 2 cm de

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profondeur. La pépinière doit être arrosée abondamment. Les sachets doivent être
disposés avec un écartement de 7 à 8 cm entre eux et les allées distancées de 60 à 70
cm afin de faciliter la circulation. Les fèves germeront à partir du 5ème jour et le séjour
en pépinière peut durer 6 à 8 mois.

N.B. : Le pouvoir germinatif du cacao diminue rapidement dès que les cabosses sont
cueillies. 4 semaines après, les fèves ont perdu tout leur pouvoir germinatif. Vous devez
donc les semer 24 à 72 heures après la cueillette.

On doit veiller à choisir des cabosses saines, ne présentant aucune tache ni trace de
piqûre, ni d'attaque de champignon ou de pourriture. Les cabosses doivent cependant
être mures et en prélever sur des pieds ayant produit beaucoup. Après avoir extrait des
graines de leurs cabosses, les démucilaginer par lavage à grande eau, puis en les
frottant dans du sable fin. Les graines plates, trop petites ou germées sont à éliminer.
Les opérations d'entretien de la pépinière consistent en un arrosage abondant tous les
deux jours, un désherbage régulier, la lutte contre les insectes piqueurs suceurs
(psylles), les chenilles défoliatrices et contre la fonte de semis. Pour que les plants
s’habituent au soleil, les feuilles de palmier (toit de l’ombrière) doivent être enlevées
progressivement un mois avant d’aller planter les jeunes plants. Cette opération doit
s’achever un mois avant la transplantation.

b) Préparation du terrain
Le terrain doit commencer à être préparé un an avant la mise en place définitive. Les
activités suivantes sont prescrites :
- débroussailler pendant la saison sèche le sous-bois et abattre, en laissant cependant
quelques arbres qui apporteront de l'ombre.
- Piqueter les emplacements des trous de plantation en respectant les écartements
choisis : 4 m x 4 m en quinconce, 3 m x 3 m ou 2,5 m x 2,5 m et 40 cm de profondeur
et à 40 à 70 cm de côté.
- Reboucher entièrement les trous, après y avoir déposé du fumier ou tout au moins
de la bonne terre humifère.

c) La mise en place
Après 2 à 3 semaines de pluies (6 à 8 après la mise en pépinière) la culture peut être
mise en place. Il est important de sélectionner les plants les plus vigoureux. A l'aide
d'une houe ou d'une pelle, il faut un trou aux dimensions de la motte au centre des
poquets précédemment rebouchés. Chaque jeune plant avec sa motte venue de la

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pépinière est transplanté, après avoir enlevé le sachet la recouvrant. La terre est
ramenée autour du pied et tassée fermement en maintenant le collet au-dessus du
niveau du sol. Un tassement insuffisant risque de causer de nombreuses pertes. Le sol
doit être paillé par la suite afin de maintenir l’humidité. La paille ne doit cependant pas
toucher au collet.
La densité de plantation est fonction du sol, de la variété, du climat et du choix du
producteur. Elle varie de 625 à 1800 plants à l'hectare, suivant l'écartement choisi : 4 m
x 4 m pour 625 plants à l'hectare ; 3 m x 3 m pour 1111 pieds à l'hectare ; 2,5 m x 2,5
m pour 1847 plants à l'hectare. Cependant, l'espacement 3 m x 3 m est le plus conseillé.
En effet, il permet la circulation plus aisée dans la plantation, limité l'infection par les
maladies (pourritures brunes) et permet d'obtenir de bons rendements.

d) L’entretien de la cacaoyère
Lorsque l’on constate la mort ou la mauvaise reprise des cacaoyers transplantés, il est
conseillé de les remplacer. Chaque trois mois, la végétation naturelle doit être coupée
en laissant la matière organique sur le sol. D’une manière progressive, l’ombrage est
réglé en supprimant les branches et les feuilles d’arbre. Les cabosses pourries ou sèches
doivent être éliminées ainsi que les branches sèches.

e) Fertilisation
Chaque année 500 grammes par pied de NPK (10-10-20) sont apportés à la culture et
épandus en couronne autour du pied entre 5 et 30 cm de diamètre au début de la
plantation, 30 à 60 cm à 2 ans et 60 cm à partir de 4 ans.

f) Récolte
La récolte se fait en saison sèche quand les cabosses commencent à mûrir (jaune) :
- A ce moment, couper les pétioles avec une machette bien tranchante ;
- Transporter les cabosses à l'aire réservée à la fermentation des fèves. Casser les
cabosses et verser les fèves dans le bac à fermentation ou en tas sur l'aire de
fermentation ;
- Laisser fermenter pendant 4 à 6 jours ;
- Etaler dès lors les fèves fermentées sur l'aire de séchage.
Le rendement escompté est de 300 à 1000 kg de fèves commercialisable par hectare.

4.1.3) Les ravageurs et maladies inféodés à la culture du cacao


Les ravageurs inféodés au cacaoyer se situent à chaque niveau du développement de
la plante. Au niveau d’une jeune plantation, on rencontre les chenilles défoliatrices, les
psylles, les trhips, les cicadelles, les chrysomèles, les charançons, les tragocephales, et
les acridiens.

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Dans une plantation en production sont rencontrés les mirides, les punaises vertes, les
punaises bigarrées et encore les cicadelles.
Au niveau des cacaoyers jeunes et adultes, les termites sont les principaux ravageurs.
Une cacaoyère est aussi sujette à des maladies fongiques dont la principale est celle
causée par l’agent pathogène Phytophthora sp. Cette maladie se traduit par
l’apparition des chancres sur le tronc ou les branches et la pourriture brune des
cabosses.

Figure 7 : pourriture brune des cabosses

4.1.4) Production et commercialisation du cacao


Les pays producteurs les plus importants sont la Côte d’Ivoire, le Ghana, l’Indonésie,
l’Équateur, le Cameroun, le Nigéria, le Brésil et le Pérou. Ces dernières années, environ
70 pour cent de la récolte mondiale provenait d’Afrique de l’Ouest. Selon les calculs
préliminaires, ce chiffre est passé à 75 pour cent en 2016/17, grâce à des récoltes record
en Côte d’Ivoire et au Ghana. Près de 3 millions de tonnes de cacao en fèves sont
produites chaque année.
Le pays consommateur le plus important est les États-Unis, suivis par l’Allemagne, où
environ 9 pourcent du cacao produit dans le monde est consommé.
Le cacao est principalement cultivé par environ 5,5 millions de petits exploitants. Seule
une minorité d’entre eux est organisée ou formée en coopératives. En Afrique de
l’Ouest, cette proportion est probablement de moins de 30 pour cent.
Le prix du cacao est déterminé par le volume de la production et la demande des
récoltes. La quantité récoltée dépend, entre autres, du climat, mais aussi de la
propagation des maladies, de l’utilisation et du coût des terres, des pesticides, des
engrais et du transport. Le prix du marché mondial est déterminé quotidiennement et
publié par ICCO (Organisation Internationale du Café-Cacao).

4.2. Le caféier
4.2.1 Caractères botaniques et répartition géographique
Les caféiers ont une origine africaine. Ils appartiennent à la famille des rubiacées. On
en connaît actuellement plus d'une centaine d'espèces, mais deux d'entre elles
seulement sont cultivées: Coffea arabica L. et Coffea canephora P. Le caféier Arabica, le
plus anciennement connu, est le plus répandu. Le caféier Robusta appartient à l'espèce

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C. canephora, la plus largement cultivée en Afrique tropicale. En effet l'espèce
Canephora groupe les Robusta, les Kouillou, les Niaouli etc… Au Togo les variétés
cultivées sont : Café Arabica, Café Robusta, Café Niaouli et le Café Arabusta.
Actuellement, seule la variété Robusta, est la plus répandue.

Figure 8 : Répartition géographique du caféier

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Tableau 1 : Caractères botaniques de C. arabica et de C. canephora
Caractères botaniques C. arabica C. canephora
Caractères communs - Les branches sont opposées, deux par deux, presque
horizontales.
- Les branches sont parcourues de rameaux secondaires
également opposées deux par deux suivant un plan
horizontal.
- Les rameaux secondaires donnent lieu à des ramifications de
troisième ordre, toujours opposées deux à deux
- Les feuilles sont entières, pétiolées et munies de stipules
persistantes. Leur face inférieure présente des petites cavités
ou stomates
- Les fleurs de couleur blanche à rose sont très odoriférantes
et sont rassemblées en glomérules
Caractères Taille 8 à 10 m 8 à 15 m
particuliers
Feuilles - longues de 8 à 20 cm et 15 à 25cm de longueur et 5 à
large de 3 à 7cm 12 cm de largeur
Début de Vers l’âge de trois ans Deux ans
production
Taux de 1 à 1,5% 2 à 4,5%
caféine

4.2.2 Ecologie du caféier


Tableau 2 : Ecologie du caféier
Paramètres Coffea arabica Coffea canephora
Climat Tropical tempéré par Climat équatorial et
altitude à 2 saisons subéquatorial chaud et
contrastées humide

Pluviométrie 1200 à 2000 mm par an 1300 à 2500 mm/an


avec saison sèche répartie sur 9 à 10 mois
marquée (4 à 5 mois)
Température 18 à 22°C 20 à 25 °C
Altitude 1300 à 1800 m Inférieur à 1000 m
Type de sol Léger, profond ; pH Pas d’exigence particulière
comprise entre 4,5 et 6,5 des sols profonds

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4.2.3 La culture du caféier
a) Multiplication
Le caféier se multiplie par semis, par bouturage ou par greffage.

a.1) Multiplication par semis


Un germoir est confectionné. Des planches de terreau épaisses de 12 à 20 cm sont
préparées. Le semis se fait en plaçant les graines la face plate contre la terre,
profondeur 1 à 2 cm.
Il est important de confectionner un ombrage pour protéger les jeunes plants contre
le soleil.
La densité de semis est 1000 graines par m2, soit un écartement de 2 à 3 cm dans tous
les sens. La durée de séjour dans le germoir est de 4 à 6 semaines.
Pour la réalisation de la pépinière, des planches de 1,2 cm à 1,5 cm seront disposées
sur sols non caillouteux et sans débris jusqu’au 40 cm de profondeur. La fertilisation
est faite à l’aide de la fumure organique. Le repiquage est réalisé en utilisant des plants
vigoureux avec pivot rectiligne. La durée de séjour en pépinière est de 12 à 15 mois
pour Arabica et de 6 à 8 mois pour Canephora.

a.2) Bouturage
L’intérêt de cette technique de multiplication réside dans la reproduction fidèle du
caféier. Les boutures sont prélevées sur des arbustes arqués et élevés spécialement en
parcs à bois, avant d’être placés dans des bacs de bouturage appelés propagateurs,
pendant 6 à 8 semaines. Le parc en bois est un ensemble de plates-bandes
abondamment fumées, placées sous un ombrage et sur lesquelles on a planté 16 plants
sélectionnées par m2. On appelle sur ces plants des « baguettes » qui sont des
gourmands orthotropes comportant 6 à 10 étages de feuilles. La coupe des baguettes
a lieu le matin. L’exploitation du parc à bois peut débuter après 6 à 9 mois.
- Préparation des boutures : avec un sécateur et un greffoir bien aiguisés, on coupe
la baguette à 0,5 à 1cm au-dessus de chaque nœud portant une paire de feuilles (pour
empêcher le développement ultérieur des rameaux naissant des bourgeons primaires,
extra axillaires)
Chaque morceau de baguettes, portant les 2 feuilles coupées en leur milieu ou au tiers
de leur longueur (pour limiter l’évapotranspiration) est coupé à 3 cm (ou une pouce)
au-dessous de ces feuilles. On procède ensuite au clivage des boutures : sectionnement
en deux segments longitudinaux portant chacun une feuille. Cette opération n’est
cependant possible qu’avec des boutures de diamètre suffisant.
Les boutures préparées sont disposées dans des châssis ou bacs remplis de couches
alternées de pierres et de gravier facilitant ainsi le drainage et supportant le milieu

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d’enracinement. Ce dernier est constitué d’une couche de matière poreuse,
chimiquement inerte d’au moins 20 cm d ‘épaisseur (sciure de bois grossière,
fermentée, tamisée et lavée, gros sable de rivière, balles de riz, parches ou coques de
café compostée. Ces châssis appelés propagateurs ou fosses de bouturages
contiennent 250 boutures par m2 (soit une densité de 15cm x 2,5cm) et ombragés à
50%. Les arrosages ont lieu, une fois tous les 2 jours par temps froid et pluvieux et une
à 2 fois par jour en saison chaude, et se font de préférence le soir avec de l’eau propre.
Les boutures demeurent 2 à 3 mois dans les propagateurs. Dès que les racines ont 3 à
4 cm de long, on les repique en pépinière.
La pépinière est identique à celle du semis. Il faut tracer sur les plates-bandes des lignes
espacées de 25 cm, placer sur chaque ligne une bouture racinée tous les 25cm,
ombrager les boutures en saison sèche durant 15 jours, sarcler, nettoyer les plates-
bandes, et arroser lorsque le sol se dessèche. Au bout de 6 à 8 mois de pépinière, c’est
à dire âgés de 8 à 11 mois, les jeunes plants de caféiers issus des boutures sont bons à
être plantés en plein champ. Dans la pratique, on ne repique que les jeunes plants
ayant 6 paires de feuilles.

a.3) Multiplication par greffage


Le porte-greffe est soit un plan issu du semis, soit une bouture racinée. Le porte-greffe
doit être rustique et bien adapté au terrain. Le greffon est un fragment de gourmands
provenant d’un arbre d’élite que l’on veut multiplier. Le greffage se fait par approche,
en écusson et surtout en fente ordinaire.
Les problèmes de cette méthode de propagation, qui limitent la vulgarisation,
concernent les affinités et incompatibilités des variétés ou espèces en présence et la
qualification professionnelle des opérateurs.

b) La plantation
C'est l'ensemble des opérations de mise en place des jeunes caféiers dans le champ.
Elle comporte plusieurs phases.

b-1) Préparation du sol


Elle se fait presque un an avant la mise en place du caféier. Ces derniers sont
habituellement établis en terrain forestier. Il faut alors défricher sans incinération les
allées, les lignes de plantation.

b-2) Piquetage selon le dispositif de plantation choisi


La densité de plantation variera suivant la richesse du sol, l’espèce (Robusta ou
Arabica), la variété naine ou normale (Arabica). Sur un sol fertile, les écartements seront

15
plus larges que sur sol pauvre, car la plante y prend un plus grand développement. La
densité de semis se présente comme suit :
- Arabica : « Java » : 3m x 1,50m (2.222 pieds/ha).
« Nains » : 2,50m x 1,50m (2.667 pieds/ha).
- Robusta : 3m x 1,70m ( 1.961 arbres/ha ).
Sur sol riche: 3m x 2,50m (1.333 pieds/ha).

b-3) Trouaison :
C’est l’opération qui consiste à faire des trous à l'emplacement des piquets en vue de
la mise en place d'une jeune plantation. Les trous auront pour dimensions 40cm x 40cm
x 40cm et il faut environ 50 journées à l'hectare, pour une plantation à 2000 arbres/ha
(40 trous par homme et par jour, en moyenne). 4 à 5 semaines après la trouaison,
reboucher les trous avec la terre de couverture. Si possible, mélanger à du fumier bien
décomposé (ou du compost utilisant des déchets d’usinage de café) et à la fumure
minérale. Encore 4 à 5 semaines après avoir rebouché les trous, on peut mettre en place
les jeunes caféiers.

b-4) Mise en place des jeunes caféiers


Après arrosage, les plants en mottes son enlevés de la pépinière, la terre autour des
racines est maintenue. Si les plantes se présentent dans des pots en plastique, enlever
ces derniers lors de la plantation. Dans le cas d’une plantation de Canephora, mettre
en place un mélange de 7 à 8 clones. Pour assurer par la suite une bonne fécondation
des fleurs lors de la mise en place, il faut veiller à placer le collet au niveau du sol et ne
pas tordre le pivot. Il faut ensuite boucher le trou en tassant fortement le sol autour du
jeune plant de caféier.

c) L’entretien
En caféiculture, les opérations d’entretien sont essentiellement la taille et le
désherbage. Les opérations de taille sont représentées par l’élagage des bois morts ou
malades, par l’élimination des bois parasites et des gourmands de la tige
(égourmandage) et ensuite par la taille systématique de rajeunissement périodique
(recépage). La technique de recépage pratiquée au Togo est la technique de taille
multicaule quinquennale avec tire-sève. Elle consiste à couper toutes les tiges de la
souche sauf une conservée comme tire-sève. Au point de vue économique, ce tire-sève
assurera une récolte à la fin de l’année du recépage. Le premier recépage doit
s’effectuer dès la septième ou huitième année, soit après cinq récoltes. Ultérieurement,
le processus se répètera tous les cinq ans. Sur un cycle quinquennal, trois bonnes
récoltes alternent avec deux petites. Cette opération de régénération de la plantation
vient pallier à la baisse tendancielle des rendements avec le vieillissement du verger.
Les mesures à prendre pour la protection du sol sont d’une grande importance.

16
Selon la pente et la nature du terrain, il sera indispensable de planter en courbes de
niveau, de réaliser des haies antiérosives, de planter en bandes alternées, ou même
d'aménager des terrasses. La couverture du sol est absolument nécessaire. Le sarclage
à nu est à proscrire.

d) La fertilisation
Outre les conditions climatiques, la fertilisation et les opérations d’entretien ont un
effet direct sur le rendement. L’emploi des engrais minéraux et organiques, est l’ultime
et décisif élément technique à mettre en jeu pour l’amélioration de la productivité des
caféiers à la condition d’être rentabilisée par un choix judicieux (nature, dose, époque,
fréquence) et une application à des plantations bien conduites et bien entretenues. La
fertilisation du caféier au Togo a été jusqu’à ces dernières années essentiellement
chimique. Récemment des essais de fertilisation organique par l’association de
légumineuses forestières aux caféiers ou apport de compost à base de café ont été
conduits. Les doses d’engrais préconisées et vulgarisées au Togo sont les suivantes :

- 1ère année : 25 g d’urée par caféier en août ;


- 2e année : 66 g de phosphate d’ammoniaque par caféier en avril et 62 g d’urée en
août ;
- 3e année : 66 g de phosphate d’ammoniaque par caféier en avril et 95 g d’urée en
août ;
- à partir de la quatrième année : 155 g de NPK 20 10 10 par caféier en avril et 55 g de
NPK 20 10 10 par caféier en août. Ainsi dans un système intensif avec l’épandage
d’engrais, les rendements peuvent atteindre facilement en milieu paysan, 1000 à 1200
kg de café par hectare.

e) L’ombrage
En plus de la protection contre le soleil, l’ombrage est surtout destiné à protéger les
caféiers contre le froid et contre le vent. L’ombrage est recommandé également dans
les caféiers situés en régions d’altitude accidentées, pour préserver les sols de l’érosion
pluviale. Les inconvénients de son emploi, lors d’excès mal contrôlé (ex diminution des
rendements, augmentation du coût de production, risque de développement de
maladies en ambiance humide, concurrence hydrique et nutritionnelle)
contrebalancent bien souvent ses avantages. L’utilisation de l’ombrage permanent des
parcelles n’est donc conseillée que lorsque les conditions écologiques sont limitantes
pour la caféiculture (zones exposées au gel, à la grêle, aux excès thermique ou
pluviaux). L’ombrage temporaire (un à deux ans) des jeunes caféières par la plantation
intercalaire d’arbustes offre par contre plus d’avantages que d’inconvénients.

17
f) Récolte et rendement
L’âge de première récolte se situe entre 3 – 4 ans. Il ne faut cueillir que les cerises bien
mures (rouges). Les cerises immatures (vertes) ne donnent que des grains de café de
quantité inférieure. Les cerises trop mûres (brunes) donnent des grains de café ayant
un mauvais goût et de présentation défectueuse. Le rendement moyen d’un caféier
varie entre 5 à 10 Kg de cerises, soit 1 à 2 Kg de café marchand, soit un rendement de
300 à 800 Kg/ha. La viabilité d’un champ de caféier est 20 ans en moyenne. Elle peut
atteindre 50 ans.

4.2.4 Contraintes liées à la culture du caféier


a) Maladies et ennemis du caféier
On distingue deux maladies majeures : la rouille orangée et le scolyte du grain. La
rouille (maladie cryptogamique dont les agents sont Hemileia vastatrix et H. coffeicola)
se manifeste par l’apparition des tâches jaunâtres sur les feuilles, et les chutes des
feuilles malades pouvant entraîner le défeuillage total de l’arbuste. Le scolyte
(Hypothemus hampei) est un insecte coléoptère qui perfore les cerises pouvant
entraîner la chute des fruits ou la dépréciation de sa qualité. C’est l’ennemi le plus
fréquent du caféier.
Notons que le caféier est aussi sujette à d’autres maladies comme l’ascoshytose (agent
causal : ascoshyta tarda), L’anthracnose (agent causal : colletotricum coffeanum), la
trachéomycose ou fusariose (Agent causal : gibberela xylarioides).
Parmi les insectes ravageurs, il faut aussi mentionner les punaises du caféier :
Antestiopsis orbitalis ghesquieri, A. lineaticolis ghesquiri, A. inticata, A. cintricollis
(pentatomidae).Ils sont hôtes du caféier arabica. L’A. orbitalis est une punaise de 8mm
de long de couleur noire bariolé avec des taches blanchâtres et orangées. Elle pond
ses œufs par groupe de 9 à 12 à la face inférieure des feuilles ou sur les drupes. Les
orbitalis attaquent les très jeunes feuilles, les rameaux verts, les boutons floraux et les
drupes. Il suce la sève, ce qui ralentit la croissance des jeunes pousses ; les nœuds sont
raccourcis et il se produit une multiplication des branches et branchettes.
En outre, il y a les pourridiés des racines (fissures longitudinales et pourriture du pivot
et des racines principales) dû à des champignons dont les seuls moyens de lutte
efficace consistent à isoler les pieds malades par des fosses assez profondes, les
arracher (et les ombrages avec) et incinérer tous les troncs et débris ligneux.
L’anthracnose des fruits fait chuter les cerises. Elle se traite aux solutions cupriques.
Les cochenilles peuvent aussi attaquer les racines et organes aériens (formant un
manchon autour du collet, provoquant la maladie appelée Phtiriose (dangereuse pour
les jeunes caféiers) ou la fumagine.

18
b) Les contraintes liées à l’incitation à la production
Ces contraintes comprennent :
- La faiblesse du prix du café qui influence les revenus des caféiculteurs et qui les
démotives à la pratique de cette culture. A cela s'ajoute la forte fluctuation des prix qui
augmente les risques à l'investissement dans les caféières. Cependant, le facteur prix
est difficilement influençable dans la mesure où la filière café est dans un contexte de
libéralisation.
- Les revenus plus élevés générés par les cultures concurrentes (palmier à huile et
hévéa) et qui rendent la culture du café moins attirante. Aussi de nombreux paysans
ont reconverties leurs caféières en d'autres cultures pérennes qu'ils jugent plus
rentable

c) Les contraintes liées à l’inaccessibilité des facteurs de production


Ces contraintes réduisent la capacité des producteurs à entreprendre des
investissements dans leurs parcelles. Elles comprennent :
- L'accès difficile à la terre : Cela est dû à la situation de blocage foncier que connaît
certains milieux depuis plusieurs années. Cette contrainte entrave principalement la
création de nouvelles parcelles de café.
- L'inaccessibilité du facteur travail : c'est la contrainte la plus importante à ce niveau,
ce facteur étant le plus utilisé dans les caféières. Cette contrainte est souvent liée à la
baisse des prix du café car en période de prix bas les manœuvres refusent de travailler
dans les plantations de café. C'est l'une des principales causes de l'abandon des
parcelles de café.
- Le manque de moyens financiers : Cela met les paysans dans l'incapacité d'acquérir
des intrants chimique, du matériel végétal sélectionné et d'embaucher de la main
d'œuvre salariée.

4.3. Le teck (Tectona grandis)


4.3.1 Systématique et aire de répartition
Le teck fait partie de la famille des Verbenacées qui regroupe en son sein des arbres,
des arbustes, des lianes et des herbacées. Le genre Tectona compte officiellement trois
(3) espèces : Tectona grandis, Tectona philippinensis et Tectona hamiltoniana.
Le teck est une espèce héliophile, caducifoliée, originaire de l’Asie qui a été introduit
sur tous les continents. Grâce à sa faculté d’adaptation aux diverses milieux, il présente
une grande répartition géographique C’est une plante qui se retrouve presque partout
en Afrique et surtout en Côte d'Ivoire, au Nigeria, au Ghana, au Bénin, au Soudan et au
Togo. Le teck pousse sous des régimes pluvieux, variant de 600 à 3000 mm, mais où se
distingue toujours une saison sèche marquée. Il se rencontre dans des forêts humides
19
ou semi-décidues, en peuplement presque pur ou en association avec d’autres espèces.
Ce n’est que sur des sols profonds, bien drainés, humides et à structure bien aérée qu’il
présente un bon développement.

4.3.2 Mode de régénération du teck


On distingue deux modes de régénération : La futaie et le taillis
a) La futaie
La futaie correspond à tout peuplement dont les arbres sont issus de semences ou
graines, pépinière et bouturage. C'est le régime dans lequel les peuplements sont
régénérés par reproduction sexuée (voie générative). Dans ce cas, il faut que les arbres
que l'on veut régénérer atteignent le stade de fructification régulière. Si tel est le cas,
les graines qui tombent subissent une levée de dormance (brûlage) et une luminosité
optimale pour faciliter la germination.

b) Le taillis
C’est un peuplement issu de rejet de souche. Ces souches sont des pousses feuillées
résultant de l'évolution de bourgeons adventifs. En effet, après la coupe du pied de
Teck, il y a d'abord la formation de bourgeons proventifs puis de bourgeons adventifs.
Les bourgeons proventifs restent latents sous l'écorce ; à la coupe, ces bourgeons se
réveillent et se développent en jeunes pousses. Ils refont un système propre, autonome.
Les bourgeons proventifs (ou dormants) qui, formés en même temps que les autres sur
les rameaux au cours de la première année, ne se développent pas durant les années
suivantes, mais restent en apparence inertes. Les bourgeons adventifs qui se forment
à un moment quelconque de la vie de l'arbre sur le tronc ou sur les racines, évoluent
en pousses aussitôt après leur formation sur la tige de l'arbre ; ces bourgeons se
forment uniquement sur le bourrelet qui entoure la section du tronc ou d'une branche.
Certaines cellules de ces bourgeons peuvent redevenir méristématiques et donner des
ébauches de bourgeons, ensuite des bourgeons, puis pousses et enfin arbres. Mais
cette pousse n'est pas accompagnée d'un nouveau système racinaire

4.3.3 Importance du teck


Par ses qualités physiques et esthétiques, le teck est réputé pour ces nombreux usages.
a) Usages ligneux
Il constitue un bon bois d’œuvre de réputation mondiale. Il est utilisé comme matériau
privilégié dans des constructions navales et de l’ameublement de luxe. Le Teck est en
fait un bois de choix pour l'ébénisterie. Il est moyennement lourd et peut convenir à
des utilisations variées suivant le diamètre et la longueur du fût. Il joue également un
rôle important dans le reboisement.

20
b) Usages non ligneux
Le teck possède d’autres utilisations basées sur des propriétés physico-chimiques de
ces organes. Les feuilles riches en tanin (6 %) et en substances colorées, sont utilisées
pour teindre la laine et le coton.

Les feuilles larges et coriaces fournissent des emballages, des sachets pour faire
pousser les semis, des assiettes et des parapluies « bon marché » et également des
toitures pour habitats dans certaines régions.

Les feuilles les plus rugueuses sont utilisées comme abrasif pour polir le bois et la sciure
peut servir d'encens.

L'huile extraite des graines et des fleurs est appréciée pour ses vertus pharmaceutiques
et pharmacologiques. En effet, elle est utilisée pour les soins capillaires, contre les
démangeaisons cutanées et la croissance des cheveux. Les graines de Teck sont
utilisées en purgatif contre les faiblesses sexuelles et les troubles visuels. L'écorce est
utilisée en infusion et en décoction pour lutter contre certaines maladies comme le
diabète, la gingivite, et les vers intestinaux.

4.3.4 Biologie du teck


Le Teck est un grand arbre à feuilles caduques. Le fût, droit et souvent cannelé est haut
de 8 à 15 m sous branches avec un diamètre de 50 cm à 1m. Le système racinaire est
profond, pivotant au début. Par la suite, il présente de puissantes racines latérales se
formant avec apparition de contreforts. La floraison débute dès l'âge de 6 ans dans son
aire d'origine. Elle est plus précoce dans d’autres régions. Le fruit est une drupe charnue
enveloppée lâchement par le calice accrescent. Il est globuleux, densément poilu et
composé d'un épicarpe spongieux et d'un endocarpe très dur comportant quatre (4)
loges pouvant contenir chacune un embryon. Généralement les fruits ne comportent
qu'une à deux graines fertiles, rarement quatre. La germination des fruits est souvent
lente. La faculté et la vitesse de germination dépendent de:
- l'origine des graines (textures variables des enveloppes du fruit) ;
- la nature de la pollinisation ;
- l'influence des intempéries ou des prétraitements auxquels ils sont exposés. Le
prétraitement vise à ramollir sinon à éliminer les enveloppes du fruit, obstacle à la
pénétration de l'eau jusqu'à l'embryon.

21
4.3.5 Technique de plantation du teck
La méthode la plus utilisée pour la plantation du teck est celle des pépinières sèches.
Le terrain est dessouché, aplani et labouré. Le semis a lieu au début des saisons de
pluie.
Les graines sont au préalable dépulpées en les brassant seules ou mélangées aux
gravillons dans un mortier profond à l’aide de pilon, puis ensuite vannées. Elles sont
ensuite trempées durant une semaine dans l’eau. L’eau sur les graines est changée tous
les deux jours. Les graines surnageant après 7 jours de trempage sont éliminées, et
celles descendues en bas du récipient (les bonnes à semer) sont séchées à l’ombre
pendant 48h.
Le semis se fait à la volée ou en ligne, chaque graine est semée suivant un schéma de
30 cm x 5 cm sur planches ameublies par labour. Durant les dix premiers jours, il faut
un arrosage abondant, soit 2 à 3 fois par jours. Une ombrière doit être installée en
période très sèche.
Le repiquage se fait quand les plantules auront 4 à 6 feuilles ou 30 à 45 jours après
levée. Les plantules sont repiquées à 20 cm x 20 cm. Le germoir est bien arrosé avant
le prélèvement des plantules. Le repiquage des plantules se fait de préférence les soirs
et juste après il est conseillé faire l’arrosage. La durée en pépinière est de 6 mois à 1 an
selon les possibilités d’arrosage.
Le type de plants utilisé pour la plantation est le stump. Ce sont des plants qui
atteignent un diamètre au collet de 2 à 3 cm, dont la tige a été sectionnée à environ 5
à 7 cm au-dessus du collet. Le pivot est coupé à une longueur de 10 à 15 cm, les racines
sont habillées et taillées à une longueur maximale de 10 cm. Elles sont arrosées
abondamment après la mise en jauge sous ombrage durant 1 à 2 semaines. Le
transport des plants ainsi préparés se fait rapidement dans des sacs en jute humide.
L’écartement de la plantation est de l’ordre de 2,5 m x 2,5 m. Il est possible d’utiliser
différentes méthodes de plantation : manuelles, mécanisées, agroforestières etc…

4.4. L’hévéa
4.4.1 Généralité sur l’hévéa
Originaire du bassin amazonien, l'hévéa (Hevea brasiliensis) est dans son milieu naturel,
un arbre de grande taille pouvant vivre quelques centaines d'années. Son tronc est
droit, cylindrique, légèrement tronconique vers la base. Sa couronne atteint les étages
supérieurs de la forêt. Elle est généralement peu observable du sol. Sa circonférence à
hauteur d'homme est de 1 à 3 m. Cependant, des arbres de 5 m de circonférence ne
sont pas rares sur des sols bien drainés. Etablis en plantation, l'hévéa est généralement
complanté selon des espacements réguliers, les plantations d'hévéas offrent l'aspect
de surfaces boisées d'une remarquable homogénéité. Leur taille en plantation,
22
notamment dans le cas de matériel greffé, n'atteint cependant pas celle observée sur
du matériel non greffé (seedling) dans son milieu naturel.

4.4.2 Description botanique.


L’Hévéa est une Euphorbiacée monoïque ligneuse atteignant 25 à 30 mètres de haut à
l’état spontané et 15 à 20 mètres en culture industrielle. Il contient des tubes laticifères
dans toutes ses parties et spécialement dans le tronc où ceux-ci sont rassemblés en
zones concentriques dans la partie profonde de l’écorce (le liber) près du cambium,
sous la protection d’un parenchyme pierreux. Les fleurs jaunes sont unisexuées et
groupées mâles et femelles en panicules axillaires, les femelles en position terminale.
La floraison commence par les fleurs mâles et se termine par les femelles, ce qui rend
l’autofécondation impossible. Le fruit est une capsule déhiscente à trois loges,
contenant chacune une graine ovoïde brune marbrée de noir. Les feuilles caduques,
longues, pétiolées sont alternes et trifoliées, elles tombent au début de la saison sèche
ou à l’époque des précipitations moindres. Le latex des tubes laticifères contient des
globules de caoutchouc (30-40%), de l’eau (50-60%), des matières protéiques (2%), des
résines (1,5%) et des matières minérales (0,5%).

4.4.3 Écologie de l’hévéa


Le choix d’un sol lourd, profond (pour la racine pivotante), perméable, riche en matières
organiques et légèrement acide, aura une influence marquée sur la croissance et la
production de l’Hévéa. Toutefois, celui-ci se contentera de sols très moyens et se
développera aussi en sols légers. Les sols où la savane s’est installée après disparition
de la forêt ne lui conviennent pas. L’Hévéa requiert un climat chaud (température
moyenne annuelle voisine de 25°C et jamais inférieure à 15°C) et humide, à
précipitations abondantes, bien réparties sur l’année et si possible rarement matinale.
L’Hévéa redoute les grands vents et les tornades car il est naturellement sensible au
chablis.

4.4.4 Culture de l’hévéa


a) Dispositif
Le dispositif de plantation théoriquement idéal est celui qui permet au système
racinaire et à la couronne de se développer harmonieusement. Il est variable. Les
écartements les plus fréquents sont :
6,66m x 2,50m = 600 arbres/ha
6,66m x 2,00m = 750 arbres/ha
7,00m x 2,20m = 650 arbres/ha
8,00m x 2,00m = 625 arbres/ha

23
8,00m x 1,50m =833 arbres/ha
La plantation sera divisée en blocs carrés de 100 ha (1km x 1 km) ou 25 ha (500 x 500
m) selon l'écartement des layons : c'est la disposition la plus commode.

b) Préparation du matériel végétal :


Si on plante en stumps il faut prévoir germoir, pépinière, et jardin à bois pour le bois
de greffe. La préparation d'un stump greffé demande 18 à 20 mois.

b-1) Le germoir
C'est tout simplement l'endroit où l'on met à germer les graines destinées à fournir les
plants de la pépinière et du jardin à bois. Le germoir est ici quelque chose de très
simple une planche de 1 m ou 1,25 m de large comprenant un lit de sable de 5 -10 cm,
sur lequel les graines sont posées à 1 cm l'une de l'autre, la face présentant deux
méplats contre le sable afin que la radicule soit bien placée. Le germoir est protégé du
soleil, de la pluie et de tout parasitisme. Les planches sont arrosées et dans les trois
semaines, les graines germées sont transplantées avec soin pour ne pas endommager
le pivot.

b-2) Pépinière
C'est l'étape obligatoire entre le germoir et la plantation en stump. Elle dure 9 - 10
mois si on plante en "seedlings". Pour la plantation en stumps greffés, il faut compter
20 à 22 mois. La pépinière est un terrain parfaitement préparé et ameubli en
profondeur sur lequel on réalise des planches dans lesquels les graines germées sont
plantées à 30cm x 60 cm, ce qui représente 60 000 plants/ha. Les pépinières sont
entretenues avec soin, traitées, éventuellement fertilisées. C'est après 8 - 10 mois de
pépinière que les plants sont greffés, ce qui est la technique la plus courante.

b-3) Greffage
En utilisant comme greffons des clones sélectionnés, on obtient, par ce moyen, des
cultures à haut rendement et relativement homogènes. Chez l'hévéa, on pratique le
greffage en écusson à œil dormant; elle consiste à mettre en contact le cambium du
porte-greffe avec le cambium d'un greffon portant un œil ou bourgeon; après soudure
des cambiums le bourgeon se développe, pour donner le tronc de l'arbre greffé après
que le porte-greffe aura été recépé. Bien exécuté, le greffage donne 80 % de reprise.
Sa réussite nécessite certaines conditions:
- la meilleure époque de greffage est la saison des pluies, les tissus devant être
turgescents et en période de végétation.
- la préparation du porte greffe: celui-ci doit avoir 3 à 3,5 cm de diamètre. A quelques
cm au-dessus du sol, le greffeur incise une fenêtre (2 traits verticaux de 4 - 5 cm reliés

24
par un trait horizontal, généralement bas). Le greffeur prépare une vingtaine de sujets
sans décoller la languette.
- préparation du greffon: le greffeur choisit un morceau de bois de greffe d'un diamètre
correspondant au porte greffe et sur celui-ci un œil ad hoc. Cet œil est encadré par
deux incisions parallèles, puis le greffon est détaché en entaillant largement le bois.
- insertion de la greffe: la fenêtre est décollée, le greffon taillé à la longueur, le bois
enlevé, le greffon inséré sous la languette, l'œil tourné vers le haut la languette est
rabattue et le tout ligaturé (des bandes de plastique conviennent très bien). La ligature,
commencée par le bas, devra entièrement recouvrir la greffe.
- l'ouverture des greffes se fait après 3 semaines: on enlève la ligature et on sectionne
la languette; on s'assure que le greffon est bien adhérant. Si la greffe n'est pas verte
c'est qu'elle n'a pas réussi et on recommence sur l'autre côté.
- le recépage est l'opération qui consiste à sectionner le porte greffe de 1 à 2 cm au-
dessus du greffon.
Quand le greffage a été effectué en pépinière, comme ci-dessus, le recépage ne se fait
que juste avant la transplantation (l'œil du greffon est alors encore dormant), ou
éventuellement 2 ou 3 semaines avant celle-ci (transplantation à œil débourré).

b-4) Le jardin à Bois


C'est lui qui fournit le bois de greffe. Son installation doit précéder la pépinière étant
donné qu'il faut un délai de 2 ans avant de pouvoir y prélever des greffons. On
commence comme pour une pépinière, mais les plantules sont mises aux écartements
1cm x 1cm, ce qui donnera 8 à 9000 emplacements/ha. Vers l'âge d'un an, on procède
au greffage, en utilisant des greffons de clone retenu. Dès l'ouverture des greffes on
recèpe et la pousse issue de l'œil du greffon va donner naissance à une tige qui formera
le bois de greffe. Celui-ci sera utilisable environ 1 an après le greffage.
Le prélèvement du bois de greffe se fait à la scie, environ 10 cm au-dessus de la soudure
de la greffe, de façon à provoquer le départ d'un nouveau rejet sur le rejet précédent.

c) La plantation
La mise en place des plants se fait lorsque la saison des pluies est bien établie, dans
des trous de 60 cm x 60 cm x 60 cm. La préparation des plants consiste à les arracher
de la pépinière et à sectionner le pivot à 70 cm; s'il s'agit de greffer on les sectionne à
5 cm de la greffe ; s'il s'agit de seedlings à greffer une fois en place on les taille à 20 -
30 cm du collet. Le pralinage des racines est conseillé. Si on ne plante pas tout de suite
il faut mettre en jauge. Avant plantation on raccourcit le pivot de 10 cm. La reprise des
plants doit être visible après 3 semaines sinon on les remplace aussitôt.

25
d) L’entretien
d-1) L’entretien des plants
Le premier entretien des arbres eux-mêmes a pour but d'obtenir des troncs forts et
vigoureux permettant une saignée jusqu'à 2,80 à 3 m de hauteur. Pour cela, on
supprime d'abord tous les bourgeons qui apparaitront à la partie supérieure du porte
greffe, de façon que la sève aille bien à l'œil du greffon; celui-ci étant constitué en fait
de 3 bourgeons, il pourra être nécessaire d'ébourgeonner les latéraux, car un seul rejet
doit se développer, ce rejet lui-même sera ébourgeonné par la suite. Les bourgeons
latéraux étant supprimés jusqu'à 3 m de hauteur; à partir de ce niveau on laisse le plant
se charpenter librement. Eventuellement on étête à ce moment-là, pour favoriser la
formation de la couronne ; vers 3 à 4 ans on taille éventuellement les couronnes mal
équilibrées. On procède ensuite à des éliminations successives au cours des années
précédant la mise en saignée, de façon à ramener la densité/ha à 450 – 500 arbres
greffés. Les éliminations ont pour but de ne conserver que les meilleurs arbres.

d-2) La nutrition minérale


Aucune formule d'engrais ne peut être indiquée. Le diagnostic foliaire - par
comparaison aux teneurs relevées dans les meilleures plantations - et les analyses de
sol, permettent de savoir quels éléments apporter. Ainsi, sur des sols de savane où la
déficience potassique est native un apport de 150 g de K20 par arbre et par année
permet de corriger la déficience dans les feuilles après 5 épandages. Au point de vue
pratique, la localisation de l'engrais à portée des racines et la période d'épandage sont
importantes pour l'efficacité de la fumure; ainsi, il est recommandé d'apporter K et P
avant la refoliation, alors que N peut être fractionné au cours de la première moitié du
cycle végétatif annuel.

4.4.5) Les maladies de l’Hévéa


Les champignons sont les principaux vecteurs de maladies, ils attaquent toutes les
parties de la plante, notamment les feuilles, provoquant des macules brunes
(Helminthosporium), des flétrissures marginales (Colletotrichum) ou parfois un léger
duvet blanc (Oïdium). Ils nécrosent les tiges (Botrydiploidia) ou les couvrent d’un
mycélium rose (Corticium) ; ils provoquent des chancres sur les panneaux, chancres à
raies noires (Phytophtora) ou à taches (Pythium). Les champignons qui causent les plus
grands dommages économiques sont ceux qui attaquent les racines (Armillaria,
Fomes), car leur élimination est longue et coûteuse. Les racines traçantes doivent être
dégagées et un traitement au sulfate de cuivre doit être appliqué. Il est préférable
d’amputer les parties malades, les plaies seront alors protégées par un goudron
végétal.

26
Une autre maladie importante cause des dommages sur les panneaux en provoquant
leur déformation.
La bonne santé des Hévéas est contrôlée par des analyses de feuilles et de latex,
lesquels doivent présenter des relations assez stables entre leurs composants majeurs.

4.4.6) L’exploitation de l’hévéa


L'exploitation des hévéas commence entre la cinquième et la septième année et se
poursuit pendant 25 à 30 ans. Elle consiste à saigner l'écorce avec un couteau spécial
pour en recueillir la résine, normalement sans endommager le cambium. Au bout de
30 ans, l'exploitation devient peu rentable car la production de latex diminue. Les
arbres sont alors abattus et remplacés par de jeunes plants. Autrefois, les hévéas
coupés étaient soit brûlés sur place, soit utilisés comme combustible pour les
locomotives, la cuisson des briques ou le séchage du latex.
La production de graines de l’Hévéa à l’hectare est de l’ordre d’une demi-tonne de
laquelle on peut retirer 250 Kg d’une huile semi-siccative jaune clair ainsi qu’un
tourteau alimentaire pour le bétail. Les graines brutes peuvent être utilisées pour
produire de la farine d’amandes d’Hévéa après avoir été décortiquées et grillées à
350°C durant 15 minutes.
Au moment des replantings, la masse des troncs abattus représente une source de
débouchés intéressants notamment pour la production de charbon de bois, de pâte à
papier ou tout simplement de bois d’œuvre ou de panneaux lamellés.

4.5. Le cotonnier
4.5.1. Origine et distribution
L’origine du coton est très ancienne et remonte à environ 150 millions d’année. Il existe
fondamentalement quatre espèces du genre Gossypium qui sont domestiquées et
cultivées aujourd’hui partout dans le monde entier pour leur fibre : Gossypium
arboreum, G. herbaceum, G. hirsutum, et G. barbadense. Les variétés courantes de
l’espèce G. hirsutum sont classées en 16 types dont les plus cultivés sont : le type
Deltapine, le type Coker, le type Stoneville et le type Acala.
Aujourd’hui, la plupart des variétés modernes du cotonnier appartiennent à G.
hirsutum.

4.5.2. Systématique et classification


L’une des classifications les plus récentes du cotonnier est celle proposée par Fryxell
(1992). Quatres espèces principales sont cultivées et présentent des caractéristiques
différentes qui sont consignées dans le tableau suivant :

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Tableau 3: Classification botanique du cotonnier

Règne Végétal
Embranchement Spermaphytes
Sous-embranchement Angiospermes
Classe Dicotylédones
Sous-classe Dilleiidae
Ordre Malvales
Famille Malvaceae
Tribu Gossypieae
Genre Gossypium
Espèce Gossypium sp.

Tableau 4 : caractéristiques des quatre principales espèces du cotonnier cultivées


Espèce Origine Génotype Part Aire de Morphologie et Longueur de
Mondiale Culture durée du soie et usage
(%) cycle

G. hirsutum Nouveau Tétraploïde 90 Majorité des Capsules rondes Soie moyenne


monde Pays et lisses; feuilles (25-30 mm); soie
producteurs velues; cycle de utilisée dans
de coton 120 à 180 jours. toutes les
filatures
et tissages.

G. Nouveau Tétraploïde 5 Égypte, Capsules Soie longue (30-


barbadense monde USA et allongées et 40mm) et de
Russie couvertes de haute qualité
pustules; grâce à sa finesse
feuilles et sa résistance;
lisses; cycle:180 utilisée dans la
à 230 jours. filature et le
tissage de haute
qualité en raison
de ses
caractéristiques
G.herbaceum Ancien Diploïde 2,5 Inde, Petites capsules Soie courte (20-
monde Pakistan et rondes; feuilles 25mm) et
Chine aux lobes épaisse, utilisée
arrondis et à pour la
bractées aux fabrication de
dents peu pansements et
marquées. d’ouate; soie
utilisée en
général de façon
artisanale.

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G. arboreum Ancien Diploïde 2,5 Inde, Petites capsules Soie courte
monde Pakistan et allongées; utilisée pour la
Chine feuilles aux fabrication de
lobes et à pansements et
bractées d’ouate; soie
profondément utilisée en
marqués. général de façon
artisanale.

4.5.3. Caractéristiques morphologiques et écologiques du cotonnier


A maturité, la taille du cotonnier varie entre 1 et 2 m de hauteur. C’est une plante à
croissance continue puisqu’on trouve sur elle à la fois des boutons floraux, des fleurs
et des capsules. Son système racinaire est pivotant avec une racine principale et des
racines latérales. Dans les conditions favorables, les racines du cotonnier peuvent
atteindre 3m de profondeur dans le sol et environ 3 mètres d’extension latérale. La
masse importante de ces racines se retrouve dans les 30 premiers cm de profondeur
du sol. Chez le cotonnier, on note un grand polymorphisme de l’appareil végétatif
suivant l’espèce, l’influence du milieu, les conditions de culture et la pression de la
sélection.
La tige du cotonnier porte deux types de branche : les branches végétatives à
croissance continue (monopodiale) et les branches fructifères à croissance discontinue
(sympodiale).
Les branches végétatives se développent sur les nœuds de la base de la tige principale
et au-dessus des nœuds cotylédonaires. Leur nombre varie suivant les variétés et les
conditions de culture. Quant aux branches fructifères, elles se développent à partir des
nœuds de la tige principale au-dessus d’un certain niveau, en général à partir du 6ème
nœud et se distinguent des branches végétatives décrites au-dessus par leur forme
zigzag due à leur mode de croissance sympodiale.
Selon les espèces, la tige peut être plus ou moins couverte de poils. Les feuilles varient
en forme, dimensions, texture et pilosité. Elles apparaissent à l'aisselle de chaque
nouvelle branche et de chaque site fructifère mis en place. En dehors des feuilles les
plus basses (feuilles cotylédonaires et premières vraies feuilles à limbe entier), les
feuilles du cotonnier sont palmées avec cinq lobes plus ou moins échancrés et sont
plus ou moins pileuses (trichomes). Des formes particulières de feuilles aux limbes très
découpés se retrouvent chez certaines variétés. A l’aisselle de chaque feuille
apparaissent deux bourgeons axillaires dont un seul se développe. La fleur apparait sur
les nœuds des branches fructifères sous forme de petites structures pyramidales vertes
appelées boutons floraux ou « squares » dont l’épanouissement s’effectue après 3
semaines environ. Le fruit du cotonnier est une capsule. Elle est de forme ronde ou

29
oblongue, mesurant à maturité 4 à 6 cm de long sur 3 à 4 cm de diamètre au niveau
de son renflement maximum et est constituée de 3 à 5 loges. Elle comprend un
péricarpe qui constitue la paroi de l'ovaire. A l'intérieur de celui-ci, se forme une
trentaine de graines sur le tégument desquelles se développent les fibres dont
l'ensemble est appelé coton graine.
Le cotonnier est une plante inféodée aux régions tropicales semi-arides ou arides. Sa
culture nécessite un climat réunissant les conditions de température, d’ensoleillement
et d’humidité du sol favorable à son bon développement. Il ne peut pas survivre à des
températures inférieures à 4°C. La température minimale à laquelle débute la
germination des graines est de 14 à 15°C pour G. hirsutum et 12 à 13° C pour G.
barbadense.
La température optimale pour la croissance et le développement est de 30° C. La
culture pluviale stricte du cotonnier nécessite une pluviométrie annuelle d’au moins
600 mm.

4.5.4. Cycle de reproduction du cotonnier


Le cotonnier est une plante pérenne, mais la plupart de ses variétés modernes se
comportent comme des plantes annuelles. Sa croissance est indéterminée; la phase de
fructification n’étant pas séparée de la phase de croissance végétative. Il a une fleur
hermaphrodite typique de la famille des Malvacées. Son mode de reproduction est
préférentiellement autogame, mais son taux d’allogamie peut atteindre 30 % dans
certaines localités en fonction de la densité des insectes pollinisateurs. La floraison
progresse du bas vers le haut et de l’intérieur vers l’extérieur de la plante. La vitesse de
développement des organes floraux dépend surtout de la température. Le nombre de
boutons floraux initiés est important, mais une partie seulement d’entre eux forme des
fleurs dont la moitié environ se transforme en capsules. Cette abondante initiation
florale donne à la plante une forte capacité de compensation en cas de stress.
Lors de la croissance des ovules fécondés dans la capsule, leur tégument développe
des cellules dont la paroi cellulosique s’allonge et s’épaissit par dépôts successifs et
ordonnés de couches de cellulose entrecroisées. Quand la graine atteint sa maturité,
ces cellules meurent et leur membrane cellulosique constitue un tube dont la lumière
était occupée par le cytoplasme.

4.5.5. Contraintes à la production du coton


Parmi les contraintes dans la culture du coton, on distingue les contraintes biotiques
et les contraintes abiotiques.

30
a. Les contraintes abiotiques
L’un des problèmes majeurs auquel sont confrontés les agriculteurs est le coût élevé
des intrants agricoles dont les engrais, les herbicides, les insecticides. On peut ajouter
à cette liste les outils de travail à savoir les tracteurs, les houes, les coupe-coupe…etc.
En plus du problème du coût, se pose celui de l’alphabétisation. La plupart des
agriculteurs sont analphabètes ou ont un niveau intellectuel bas. Ceci ne leur facilite
pas l’acquisition de nouvelles technologies, et le respect scrupuleux des méthodes
d’emploi de certains produits phytosanitaires ; ce qui expose souvent d’une part leur
culture à des dégâts dûs au surdosage, et d’autre part eux-mêmes aux effets de toxicité
des produits utilisés.
La pauvreté des sols et l’enclavement des zones de production sont aussi des
contraintes à la culture du coton. L’état défectueux et l’insuffisance des pistes rurales
entraînent des coûts de transport élevés. L’insuffisance des infrastructures villageoises
comme les magasins de stockage, les silos et les centres de formation constituent aussi
des handicaps à cette culture. Le taux d’échange Euro/Dollars constitue un problème
général dans tous les pays en voie de développement.
A ces problèmes, s’ajoutent ceux que traverse particulièrement depuis plus d’une
décennie le Togo. Ils sont liés à la gestion de la filière et aux dysfonctionnements des
structures de gestion. Il y a également le manque de stratégies de promotion et de
développement du coton, ainsi que des problèmes de détournements de fonds
destinés aux producteurs.

b. Contraintes biotiques
Les contraintes biotiques liées à la culture du coton sont principalement les dégâts
causés par les ravageurs. Le cotonnier fait l’objet des attaques de plusieurs espèces
d’insectes et d’acariens nuisibles à tous les stades de son développement. Au Togo, il
a été répertorié plus de 45 espèces. Ils sont répartis essentiellement dans trois ordres :
les Lépidoptères (chenilles carpophage et chenilles phyllophages), les Homoptères
(pucerons, jassides et aleurodes) et les Hétéroptères (punaises) qui exercent des
nuisances considérables qui peuvent se traduire par des pertes de récolte ou affecter
la qualité de la fibre produite. Selon les phases de développement du cotonnier, on
distingue : les insectes responsables de la fonte de semis et des plantules, les insectes
ravageurs de la phase végétative (insectes phyllophages) et les insectes ravageurs de
la phase reproductive (insectes carpophages).

31
4.5.6. Culture du cotonnier
La production du coton dépend fortement de la fertilisation du sol et de la protection
phytosanitaire mais aussi bien de la combinaison d’un ensemble de facteurs (Climat,
date de semis, entretien, qualité de la semence).

a) Le sol
a.1) Qualité du sol
Le sol doit être profond et non inondable même temporairement.
a.2) Préparation du Sol
Le cotonnier étant une plante à racine pivotante, le labour du sol doit être profond et
le lit de semis finement préparé. Pour les semis en billon, il est recommandé de
confectionner les billons après un léger labour.
Ces conditions favorisent la circulation de l’air et de l’eau dans le sol et par conséquent
le développement normal du cotonnier (développements racinaire et végétatif).

b) Les semis
b.1) Date
Il est définit pour chaque zone des dates indicatives de semis du coton. Le non-respect
de ces dates peut être préjudiciable pour le rendement du cotonnier. Les risques
encourus pour les semis précoces sont : La mouille pour cause d’ouverture de capsules
avant la fin des pluies, les pourritures de capsules et la fumagine.

b.2) Densités
- Pour un écartement de 0,80 m entre les lignes : semer à 0,3 m entre les poquets avec
un démariage à un plant : 41 600 plants par hectare.
- Pour écartement de 0,80 m entre les lignes : semer à 0,40 m entre les poquets avec
un démariage à deux plants : 62 500 plants par hectare.
Cette dernière densité est recommandée dans les zones à doubles saisons des pluies
- Les semis sont réalisés à 4-5 graines par poquet et le démariage se fait en
sélectionnant les plants les plus vigoureux 15 jours après la levée, de préférence après
une pluie pour faciliter l’arrachage des jeunes plants non vigoureux. Cette densité
induit un besoin en semences évalué à 20kg/ha de graine.

c) Fumure et protection phytosanitaire


La fumure du cotonnier a pour rôle de corriger les carences et/ou déficiences naturelles
des sols ou celles qui peuvent apparaître par suite d’une culture intensive. Elle peut

32
être organique (engrais vert) ou minérale (engrais chimique). En ce qui concerne la
fumure minérale, le plus souvent NPK et l’urée sont recommandés.
Au Togo, deux types de fumure minérale sont utilisés : le NPK-SB (12-20-18-5-1) et
l’Urée (46 % d’azote) respectivement aux doses 150 et de 50 kg/ha selon les
recommandations de l’ITRA aux paysans. Le premier apport de fumure (le NPKSB) a eu
lieu au moment du démariage (soit le 20ème jour après le semis) et le deuxième (l’urée)
au moment du buttage (soit le 40ème jour après semis).
Les produits phytosanitaires sont appliqués selon un calendrier de 5 ou 6 (selon les
zones) applications à 14 jours d’intervalle à partir du 45ème jour après la levée (JAL).

d. Entretien des parcelles


- Démariage :
Le démariage est une opération qui consiste à arracher délicatement les cotonniers les
moins vigoureux pour n’en laisser que deux par poquet. Il doit être réalisé de
préférence après une pluie vers le 15ème jour après la levée (JAL). Tout retard provoque
une concurrence entre les plants et entraine d’importantes pertes de rendement.

- Herbicidage :
L’utilisation de l’herbicide est devenue une pratique courante à cause de la rareté de la
main d’œuvre. Deux catégories d’herbicide sont utilisées : herbicide total et herbicide
spécifique (pré-levée ou post-levée). La dose recommandée à l’hectare varie selon le
type d’herbicide (2 à 4 l/ha). Il faut appliquer les herbicides de pré-levé sur un sol
propre, humide et au plus tard 2 jours après les semis.

- Sarclage
Trois opérations sont indispensables si on veut limiter la concurrence des adventices
(mauvaises herbes) :
 deux sarclo-binage (15-35 jours après les semis) ;
 un sarclo-buttage vers le 40ème jour ou 50ème jour après les semis. Pour faciliter
la récolte il est aussi recommandé de faire un désherbage vers le 80ème jour ou
100ème jour pour éliminer certaines plantes gênantes pour la récolte.

d. La récolte
La récolte précoce et échelonnée (2 à 3 récoltes) est la meilleure façon d’éviter le coton
collant et de vendre du coton de 1er choix. Le triage doit s’effectuer au cours de la
récolte. Eviter d’utiliser les matériels fabriqués à base de matière synthétique comme
du polypropylène (sac d’engrais).

33
4.5.7 Utilisation du coton graine
Le coton graine est constitué en moyenne de 55% de graines, 40% de fibres et
5% de déchets.

Figure 9: composition du coton graine

- La fibre
Avec la fibre, on fabrique du fil du coton avec comme principaux débouchés
l’habillement (confection 60%), l’ameublement (35%), les vêtements professionnels
(5%).
Les fibres trop courtes éliminées lors du processus de la filature, sont utilisées pour
fabriquer du coton hydrophile.
- Le duvet ou encore linters
Divers usages sont réservés au duvet comme la fabrication de la cellulose, des vernis,
du similicuir, des feutres, des papiers fins, des matelas et des tapisseries. Le linter entre
dans la composition des billets de banque.
- La coque de la graine
En la brûlant elle produit de l’énergie. Elle est également utilisée pour la fabrication de
dérivés de synthèse pour l’industrie chimique. Enfin, elle rentre dans la fabrication
d’aliments pour le bétail.
- L’amande de la graine
L’amande de la graine est riche en huile et protéine mais elle contient un pigment
toxique, le gossypol.

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En pressant les amandes, on obtient l’huile de coton (le gossypol est éliminé), une huile
alimentaire de bonne qualité, pratiquement sans odeur, riche en acides gras
polyinsaturés et sans cholestérol. Elle constitue la sixième huile végétale au monde.
Après extraction de l’huile, reste le tourteau destiné à l’alimentation des ruminants.

5- Plantes pérennes et horticulture : la floriculture


5-1 Introduction
La floriculture est la branche de l’horticulture qui s’occupe de la de la culture des fleurs,
des plantes ornementales. La plupart des plantes cultivées sont vivaces. Le nombre de
plantes ornementales augmentent d'année en année, par suite des travaux de sélection
et d'hybridation auxquels se livrent les chercheurs et les horticulteurs.
La multiplication et la culture des plantes ornementales comprennent deux domaines
bien distincts : la floriculture et la culture en pépinière. La floriculture s’intéresse aux
végétaux herbacés, de serre ou de plein air et se divise elle-même en trois secteurs qui
sont : bulbiculture, fleurs et feuillages coupés, plantes en pots. Les vivaces sont cultivées
et commercialisées en godets ou en conteneurs. Les cultures florales font actuellement
l'objet d'échanges commerciaux importants, en particulier entre les pays de la C.E.E.
Ces échanges internationaux conduisent à uniformiser la nomenclature, surtout celle
des végétaux ligneux, et à leur attribuer des normes aussi précises que possible pour
favoriser leur commercialisation.

5-2 Plantation des plantes vivaces en floriculture


5.2.1 Préparation du sol
C’est la phase la plus importante de la plantation de vivaces. La plupart des vivaces
restent en place pendant de nombreuses années. Il est donc indispensable de préparer
soigneusement le sol avant de planter :
- élimination totale des herbes indésirables sans utilisation de produits phytosanitaires
(chiendent, liseron...)
- amélioration de la structure et de la fertilité (apport de terreau, fumier, tourbe). La
terre doit être ameublie profondément. Le bêchage est réalisé plusieurs semaines à
l’avance et un griffage sera réalisé avant de disposer les plantes.

5.2.2 La plantation
La plantation des vivaces en jardinage doit suivre les procédures suivantes :
- Humidification des mottes en les trempant quelques instants (ne jamais planter de
mottes sèches) ;
- Disposition des plantes, avec leurs godets, aux emplacements prévus ;

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- Après avoir retiré le godet, élimination de la partie supérieure de la motte (environ 1
cm) pouvant contenir des plantes indésirables réfugiées en surface ;
- Faire un trou suffisant pour que la motte rentre sans forcer ;
- Planter, tasser (le niveau de la terre doit correspondre à peu près à l’ancienne partie
supérieure de la motte) ;
- Arrosage copieux nécessaire pour assurer une bonne reprise du sujet (même par
temps de pluie), lequel peut être prolongé les jours suivants ;
- Mise en place d’un paillage organique (bois broyé, paille...) pour éviter la pousse des
herbes indésirables rentrant en concurrence avec la croissance des vivaces et pour
diminuer l’évaporation du sol limitant ainsi l’arrosage.

5.2.3 L’entretien
La culture des plantes vivaces est simple et ne nécessite pas de soins particuliers,
hormis le sarclage, le paillage et le renouvellement d’une touffe.
Les avantages du paillage sont multiples :
- maintien de l’humidité et de l’aération du sol ;
- apport de matières organiques contribuant à entretenir la fertilité du sol
- freinage de la germination et de l’implantation des herbes indésirables
- développement de la faune au sol.

5.3. Moyens de multiplication


On distingue plusieurs moyens de multiplication des plantes vivaces :
- Le semis : hormis les plantes vivaces sauvages et quelques cultivars, le semis ne
permet pas une reproduction identique à l’original, mais permet une multiplication en
très grand nombre (pavot, delphinium, achillée, ancolie, campanule, valériane...).
- Le bouturage : il peut être racinaire ou de tige ; ce mode de multiplication convient
très bien pour certaines plantes : pavot (racines charnues), orpin, vivaces rampantes...
- Le marcottage : plier une tige et l’enterrer légèrement en laissant dépasser une
extrémité feuillue ; une fois enracinée, la nouvelle plante peut être déplacée (géranium,
gypsophile...).
- La division : c’est le moyen le plus rapide et le plus sûr pour la multiplication de la
plupart des vivaces. Pour diviser une motte, découper une section avec une bêche
tranchante. Les plants obtenus sont identiques au pied mère. La division permet de
restreindre les plantes envahissantes et d’en rajeunir certaines.

5.4. Quelques types de plantes vivaces


- Plantes tapissantes (alchemille, aspérule odorante...) et de rocaille (saxifrage, stachys,
céraiste...) ;

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- Plantes à feuillage intéressant (bambous, gunnera, macleya, fougère, hosta, fenouil
bronze, rhubarbe, cardon, graminées...)
- Plantes aux fleurs spectaculaires (eremurus, dephinium, lupin, ail, pivoine, sedum...)
- Plantes à fleurs intéressantes, notamment en groupe (marguerite, rudbeckia, achillée,
grande astrance, benoîte, ancolie, coreopsis...) ;
- Plantes intéressantes ou structurantes (lavande, graminées, hellebore, sauge,
bergenia...) ;
- Plantes odorantes et aromatiques (absinthe, géranium vivace, menthe, origan, sauge,
perovskia, népéta...).

Quelques espèces de la flore ornementale du Togo :

Acacia auriculaeformis, Acalypha hispida, Acalypha wilkesiana, Acanthocereus


pentagonus, Acanthus mollis, Adenium obesum, Aechmea caudate, Agave americana,
Aglaonema commutatum, Allamanda cathartica, Alocasia lowii, Alocasia plumbea Aloe
aristata, Alpinia purpurata, Alpinia sanderae, Alternanthera bettzickiana.

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