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UNIVERSITE DE KARA

Institut Supérieur des Métiers de l’Agriculture (ISMA)


BP 404, Kara-Togo

Grands groupes de culture I


Les cultures maraichères
Les cultures annuelles (céréales, légumineuses et plantes à
tubercules)

Dr NADIO N. Abouwaliou
Enseignant-Chercheur
Agrobiologiste spécialiste des Biopesticides, Bioingénieur en Agroressources et Génie de l'environnement
Institut Supérieur des Métiers de l'Agriculture (ISMA)/Université de Kara.
Syllabus du cours
Nom de l’établissement Institut Supérieur des Métiers de l’Agriculture (ISMA)
Master en Phytopharmacie
Intitulé des Masters Master en Protection Intégrée des Végétaux
Intitulé de l’UE AGR2110 : Grands groupes de culture I (Cultures maraichères,
céréalières, légumineuses et plantes à tubercule)
Semestre 1
Volume horaire 36 heures
Enseignant responsable de l’UE Dr NADIO Abouwaliou
Enseignant-Chercheur,
Agrobiologiste spécialiste des biopesticides,
Bioingénieur en Agroressources et Génie de l’Environnement.
Objectifs de l’enseignement Approfondissement des connaissances acquises en année
Licence sur les cultures maraichères, céréalières,
légumineuses et plantes à tubercule. Ils visent la
caractérisation et la gestion de leur exploitation c’est à dire
l’étude des méthodes d’installation et de production intégrée
en parcelle de culture. C’est également un complément de
cours sur certaines spéculations comme les cultures
industrielles et pérennes.
Connaissances préalables -Les bases de l’agronomie générale.
recommandées -Connaissances sur les cultures annuelles
-Systèmes de cultures et bonnes pratiques culturales
A. Contenu du cours : Les Grands I. les cultures maraichères
groupes de cultures I 1.1 Notions générales
1.2 Importance de la culture maraîchère
1.3 Contraintes à la production
1.4 Type de légumes potagères
1.5 Techniques simplifiées de travail du sol.
1.5.1 Conditions nécessaires à l'établissement d'une culture
maraichère
1.5.2 La fertilisation au jardin
1.5.3 Utilisation du compost
1.6 Protection des cultures
1.7 Itinéraire technique ou conduite culturale de quelques
cultures maraichères
1.7.1 La laitue
1.7.2 Le chou
II. les cultures céréalières
2.1 Généralités sur les céréales
2.2 Importances nutritionnelles et économiques
2.3 Contraintes de production
2.4 Itinéraire technique d’une céréale : le mais
2.5 Itinéraire technique d’une céréale : le riz
III. les cultures légumineuses
3.1 Généralités sur les légumineuses
3.2 Importances nutritionnelles et économiques
3.3 Contraintes de production
3.4 Itinéraire technique de deux légumineuses : le niébé et le
soja
IV. les plantes à tubercule
4.1 Généralités sur les plantes à tubercule
4.2 Importances nutritionnelles et économiques Contraintes
culturales
4.3 Contraintes culturales
4.4 Itinéraire technique de deux plantes à tubercule : le
manioc

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B. Travaux Pratiques sur une culture Visites de site de production
étudiée
C. Travaux Dirigés Travaux d’exposés portant sur des espèces de grandes
cultures
D. Mode d’évaluation 40% (Devoir ou Exposé +Sortie pédagogique) + 60 % Examen
E. Références Belaid D. Eléments de phytotechnie générale.
Eliard. J. L. Manuel d’agriculture générale ; Bases de la
production végétale. Ed. J.B.
Soltner D- Les bases de la production végétale : Sol Climat
Plante
Memento de l’agronome
Joseph Argouarc'h, 2008. Maraîchage biologique
Dominique Mappa, 2000. Les Productions Légumières
Tome, I ; le sol et son amélioration
Tome II ; la plante et son amélioration
Fiches techniques ESOP, ITRA, ICAT, DPV

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I. les cultures maraichères
1.1 Notions générales
• Culture potagère et culture maraîchère
On entend par culture potagère la production de légumes d'une façon générale.
Par légume, on désigne tout végétal herbacé, annuel, bisannuel ou vivace, dont l'une des
parties sert à l'alimentation de l'homme, sous sa forme naturelle, en excluant les céréales
dont le grain est soumis à la mouture. On désigne plus spécialement par culture
maraîchère, les cultures de légumes dirigées dans un but commercial. Cette
dénomination provient de ce que les potagers commerciaux se sont implantés, autrefois,
dans des sols bas et humides, situés aux environs des grandes villes et portant le nom de
marais.
1.2 Importance de la culture maraîchère
La culture maraîchère au Togo et d’une façon général en Afrique constitue une branche de
l'activité humaine procurant des revenus notables aux personnes qui s'y adonnent et se
tiennent à la hauteur des procédés modernes de culture. La production maraîchère, une
des composantes de l’agriculture, prend de plus en plus d’ampleur au Togo au cours de
cette dernière décennie tant en terme de superficie cultivée qu’en nombre actifs
s’adonnant à cette activité. Le maraîchage est pratiqué par 72 328 ménages (14,2%) dont
9 312 ménages dirigés par des femmes (DSID, 2016). Elle apparait comme une solution
évidente à la diversification de revenus aussi bien des populations urbaines et
périurbaines marginalisées que des populations rurales. Elle contribue en outre à la
diversification des produits alimentaires et à la résolution partielle du problème de la
sécurité alimentaire. Par ailleurs, l’un de ses avantages, est qu’elle peut se pratiquer
continuellement toute l’année indépendamment des saisons. Les produits maraîchers
sont de plus en plus consommés dans le monde et sa production est en constante
progression en Afrique subsaharienne.
• Importance nutritionnelle
Selon l'espèce, la partie de la plante concernée et les modes de préparation ou de
conservation, les légumes apportent de l’eau, des vitamines et des sels minéraux, des
fibres, des antioxydants et peu de calories.
Ils contiennent en effet de 10 à 25 kcal aux 100 g en général. Ils ne contiennent
pratiquement pas de lipides, très peu de protéines et de glucides. Les légumes verts
peuvent de ce fait être consommés à volonté. Les légumes frais contiennent entre 90 et
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95% d’eau, ce qui en fait un des principales sources d’eau de la ration alimentaire. Il faut
bien sûr par ailleurs compléter les apports en eau en buvant 1,5 L d’eau par jour en
moyenne. Ils apportent également des vitamines, le plus souvent la vitamine C et le
carotène, précurseur de la vitamine A, mais aussi chez certains de la vitamine B9 et de la
vitamine K. Les sels minéraux apportés par les légumes verts sont principalement le
calcium, le potassium et le magnésium.
Sur le plan sante, ce sont des aliments qui protège le corps contre les maladies et renforce
le système humanitaire. Ils sont composés un éventail exceptionnel de micronutriments
bénéfiques pour la santé.
1.3 Contraintes à la production
Les maraichers font face à des maladies, à l’indisponibilité de l’eau qui peuvent détruire
partiellement ou intégralement leurs cultures et surtout, à plusieurs coûts liées aux
différentes activités lors de sa production (désherbage, confection des planches, binage,
arrosage etc) ; ce qui réduisent de façon notoire la marge bénéficiaire de ces producteurs.
1.4 Type de légumes potagères
Il faut noter que les hommes ne mangent pas toutes les parties des légumes cultivés,
certains légumes sont cultivés :
Pour leurs feuilles et pour leurs tiges, on les appelle des légumes-feuilles ou des
légumes-tiges : on a les épinards, oignons, laitues
Pour leurs racines: ce sont les légumes-racines : on a les carottes, gingembre
Pour leurs fleurs: ce sont des légumes-fleurs: les choux-fleurs
Pour leurs fruits: ce sont des légumes-fruits: les tomates, gombo, piments
Il existe 08 grandes familles des légumes qui sont :
Famille des Composees : laitue, artichaut, chicorée…
Famille des Cruciferes : choux, navet, radit…
Famille des Liliacees : ail, asperge, échalote, oignon, poireau…
Famille des Ombelliferes : carotte, céleri, persil…
Famille des Legumineuses : haricot, lentille, pois, fève…
Famille des Solanacees : aubergine, piment, poivron, tomate…
Famille des Cucurbitacees : concombre, melon, courgette…
Famille des Chenopodiacees : betterave, épinard…

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Photos 1 : Quelques cultures maraichères
1.5 Techniques simplifiées de travail du sol pour le maraichage
1.5.1 Conditions nécessaires à l'établissement d'une culture maraichère
• L'espace
Il est préférable que le terrain soit proche d’une source d'eau (les légumes exigent
beaucoup d'eau pour se développer), des lieux d’habitation et aussi plat que possible pour
éviter les risques d'érosion. Le sol doit être profond, meuble riche, peu argileux, riche et
débarrassé de cailloux et de mauvaises herbes redoutables comme le chiendent ou le
souchet.
• Le matériel

La houe (1)
Le binoir (2)
La pelle (3)
Les seaux ou paniers(4)
Le cordeau (5)
Le râteau (6)
Les arrosoirs (7)
Le transplantoir (8)
La daba (9)
La fourche (10)
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La roulette (11)
La brouette (12)
Le plantoir (13)

• Les semences
Il est important de s’assurer d'un point d'approvisionnement pour les espèces exotiques
comme le chou, les carottes qui ne produisent pas de graines sous les tropiques. On peut
produire ses propres graines de piment, de gombo, d'amarante, de crincrin; ses bulbes
d'oignons, d'échalotes... Il convient cependant de les récolter sur des sujets vigoureux,
sains et présentant les caractérises de la variété donnée.
• La fumure
Le jardinage fait appel généralement à l'utilisation intensive du sol, d'où la nécessité
d'apporter des engrais pour compenser au fur et à mesure, les éléments nutritifs retirés
du sol par les légumes.
• Aménagement du terrain

Elle regroupe les opérations suivantes : Débroussailler le terrain, Enlever les souches,
les cailloux et les arbres gênants, Prévoir un endroit pour les pépinières, le compost,
les planches et éventuellement les fientes, Songer à une haie vive ou/et morte pour
empêcher les animaux domestiques en divagation de ravager les cultures.

• Traçage des planches

Tracer des planches rectangulaires si possible en fonction de la disposition générale du


terrain et en les alignant perpendiculairement au sens de la pente. Sur les terres
fortement accidentées, créer des terrasses pour lutter contre les pertes de terre par
érosion due aux eaux de ruissellement. Ces terrasses peuvent être protégées par des
plantes pérennes ou vivace.

• Mise en place de pépinières

Choisir des semences de bonne qualité (dépourvues de parasites ayant la forme idéale de
la variété concernée) et désinfecter le sol si possible en le chauffant sur des feuilles de
tôles. Si la pépinière est faite à même le sol, elle est de dimension réduite (1 m x 1,5 m par
exemple). Le sol est bien remuer le sol et le fumer suffisamment de préférence avec du
compost bien mûr. Faire le semis en ligne en laissant 1 à 2 cm entre les trous de semis et
20 à 30 cm entre les lignes selon les espèces.
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Les pépinières sur pilotis sont nécessaires lorsque les graines sont souvent détruites par
les fourmis ou les feuilles dévorées par les escargots. Baigner les pieds des pilotis dans
des récipients (seaux plastiques, vieux bidons) remplis d'eau ou d'huile de vidange.
Comme support du substrat, on peut utiliser de vieux fûts coupés à moitié, de vieilles
bassines ou des paniers. Il est nécessaire de faire des trous au fond des bassines et des
fûts contenant le substrat de la pépinière pour éviter les inondations en cas d'arrosages
excessifs.

• Utilisation de la pépinière
Mode de semis : En lignes espacées de 20 à 30 cm sur 1 ou 2 cm surtout pour le
chou, la tomate, l'aubergine, la grande morelle... Le semis en ligne permet de
contrôler la régularité de la levée, d'éclaircir de façon homogène et d'assurer un
binage aisé.
Densité de semis : Pour obtenir des plants robustes, il ne faut pas dépassé 500
plants/m² (semer à la volée 0,5 à 1 g de laitue/m²)
Durée de la pépinière : Ne pas repiquer des plants trop âgés. Les plants restent
en pépinière au plus 4 à 6 semaines.

1.5.2 La fertilisation au jardin

Le compost est l'élément le plus utilisé en culture maraichère. Il est le produit de la


décomposition des débris végétaux et des déchets de l'élevage, des ordures ménagères
etc. Parmi les nombreuses techniques de fabrication du compost, le plus simple est le
compost aérobie, fait sur le sol.

Les matériaux de départ

Tous les déchets et résidus organiques sont par principe compostables. On peut citer: (i)
Ceux qu'on peut retrouver dans une ferme: résidus de jachère, pailles, foins avariés, litières
d'élevage, déjections solides et liquides, résidus de récolte... (ii) Ceux qui proviennent des
industries de transformation: les fanes, les pulpes d'ananas, la drêche de brasserie, la
bagasse de canne à sucre, les plumes, les cornes, la bouse, le contenu de la panse des
animaux abattus… (iii) Les ordures ménagères. (iv) Les plantes aquatiques: laitues et
jacinthe d'eau, azolla...Ces matériaux peuvent être compostés seuls, ou en mélange et
éviter de mettre dans le tas, des matériaux qui sont toxiques comme les piles, les

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médicaments périmés ou ceux qui ne se dégradent pas : pierre, plastiques, débris de
verre...

La construction du tas

Les opérations : Rassembler les matériaux disponibles ; Couper ou broyer ceux qui sont
grossiers pour faciliter leur décomposition ; Disposer à l'emplacement du futur tas de
compost, une couche de brindilles ou de branches de palme pour faciliter la circulation de
l'air par le bas ; Mélanger soigneusement les matériaux avec de l'eau et les disposer en
couches successives.

Après chaque couche, ajouter une ou deux poignées de cendres de bois. Après un mètre
de hauteur, on peut procéder à la construction d'un autre tas. Recouvrir le tas d'une
mince couche (quelques centimètres) de pailles pour protéger du soleil et de la pluie.

Soins à apporter au tas de compost

Après 3 à 4 semaines la construction du tas, il est souhaitable de procéder à un premier


retournement. Ceci consiste à déplacer le tas en veillant à changer la place des matériaux
retournement. Ceci consiste à déplacer le tas en veillant à changer la place des matériaux
de façon que ceux qui étaient en bordure se retrouvent au centre du tas à la fin du
retournement.

A ce stade le tas peut présenter deux défauts:

Insuffisance d'eau : matériaux secs qui se traduisent par la présence de filaments


grisâtres de champignons: Arroser le tas.
Excès d'eau dans le tas : matériaux pâteux présentant des zones verdâtres
d'odeur nauséabonde: Ajouter des matériaux secs

Un deuxième retournement peut se révéler nécessaire 6 semaines après le premier. Le


compost est utilisable au bout de 90 à 120 jours après la construction en fonction des
soins que vous avez apportés au tas.

1.5.3 Utilisation du compost

Compost demi-mûr: (les matériaux de base ne sont pas encore entièrement


décomposés). Il est recommandé pour les sols dont l'activité biologique est
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intense. On peut le laisser à la surface du sol et le recouvrir d'une couche de paille
(pour les cultures à cycle de production long) ou l'incorporer superficiellement au
sol immédiatement après épandage.
Compost mûr: (les matériaux de départ sont méconnaissables et le tas a un aspect
grumeleux). L'enfouir aussi dans le sol ou le mettre autour des plants.

Le dosage dépend:

du niveau de richesse du sol en éléments nutritifs. Un sol riche recevra moins de


compost qu'un sol pauvre.
de la quantité du compost disponible.
de la nature des matériaux de départ.
du niveau de maturation des tas. Le compost mûr sera utilisé à des doses
supérieures à celles du compost demi-mûr.
de l'objectif poursuivi par le jardinier (plus on met du compost, plus le résultat
sera bon).

On peut faire un épandage uniforme ou un apport local (par trous de semis ou de


plantation). A titre indicatif, on peut mettre sur une planche de 10 m2, 3 à 5 brouettes de
compost.

• Autres engrais au jardin

- Les boues biologiques: efficaces pour démarrer les cultures comme les amarantes, les
laitues, les choux... Il faut l'appliquer au pied des plantes et arroser abondamment avec
de l'eau. S'assurer que leur décomposition est avancée avant l'utilisation.

- Le purin: Prendre soin de le diluer (1 volume de purin pour 3 volumes d'eau) avant de
l'utiliser. A appliquer au pied des plantes. Ne pas utiliser de façon prolongée, car il risque
d'acidifier votre sol.

- Les ordures décomposées (terreau): Peuvent être utilisées après criblage permettant
d'écarter les métaux, les débris de plastique, de verre, et les cailloux...

- Le paillis (mulching): Cette technique consiste à couvrir le sol avec des débris végétaux
(pailles, feuilles mortes, fumier, etc.). Le but visé est de protéger le sol contre l'érosion et

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l'évaporation, mais les feuilles en décomposition, fournissent progressivement des
substances nutritives au sol.

1.6 Protection des cultures

Le but de la lutte contre les ravageurs en culture d’une façon générale n'est pas seulement
d'assurer une production maximale, qui reste un idéal fixé pour les hommes, mais de
chercher, au plan écologique et économique, à atteindre un équilibre optimal en
accordant espaces et ressources à d'autres êtres vivants.

Comme le dit-on : ‘’Mieux vaut prévenir que guérir’’. Quelques principes élémentaires
sont à observer pour prévenir ou limiter les dégâts causés par les ravageurs dans votre
potager. Les moyens modernes de culture tels qu'engrais minéraux, l'irrigation et autres
favorisent souvent l'apparition de ravageurs.

1. La fumure : Lorsqu'une planche est bien fumée et régulièrement arrosée, les plantes qui
y poussent sont vigoureuses et trouvent dans le sol; les éléments nécessaires à la
fabrication de mécanismes ou de substances pour se défendre contre ses ennemis. Mettre
un accent particulier sur la qualité et la quantité des engrais que vous utilisez ainsi que
l'humidité du sol.

2. Utiliser des semences saines et de bonne qualité : S'assurer que les graines, les boutures,
les bulbes et les tubercules dont on se sert pour la multiplication des plantes soient sains
et de bonne qualité. Ils ne doivent pas être attaqués par des parasites ou affectés par des
maladies. Prendre soin de les récolter sur des sujets bien portants, repérés et marqués
d'avance.

3. Rotation des cultures : Ne semer jamais plusieurs fois de suite les mêmes espèces ou
celles qui appartiennent à la même famille botanique sur une même surface. Ceci
permettra de rompre le cycle de reproduction des ravageurs. Certains légumes comme les
choux et les oignons ne doivent revenir sur la même parcelle avant 4 autres cultures.

4. Eliminer les plantes ou leurs parties malades : Les fruits, les feuilles, les tiges et même les
plantes entières attaqués doivent être systématiquement coupés, ramassés et brûlés hors
du jardin.

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5. Désinfecter le sol : On peut aussi dans les régions bien ensoleillées, élever la
température du sol à 45 - 60°C pendant quelques heures au moyen d'une toile plastique
transparente qu'on rend étanche en l'enterrant sur les côtés (solarisation). Cela permet
d'obtenir chaque jour ensoleillé, un échauffement supérieur à 40°C des couches
superficielles du sol. Efficace contre les nématodes et certains champignons parasites.

6. Associer les plantes : L'effet prophylactique des cultures mixtes repose sur les raisons
suivantes: (i) les ennemis naturels des ravageurs sont attirés par le choix plus riche
d'habitats et de nourritures ; (ii) de plus, certaines plantes aux propriétés répulsives ont
pour effet de réduire la pénétration d'un ravageur.

7. Protéger l'environnement naturel : Les surfaces non cultivées et les endroits où


poussent une végétation pluriannuelle abritent des ennemis naturels des ravageurs,
oiseaux, reptiles, insectes en particulier. La diversité des espèces représente, par le biais
de la chaîne alimentaire, un potentiel important pour les méthodes de lutte naturelle
contre les ravageurs dans les cultures environnantes.

8. Travailler bien le sol : Le travail du sol peut posséder une fonction préventive. En effet le
labour peut porter atteinte aux insectes qui vivent sous forme de larve ou de cocon dans
le sol ou dans les débris végétaux.

9. Lutter directement contre les ravageurs : Lorsque malgré toutes les précautions, les
dégâts apparaissent, éliminer les ravageurs qui en sont à l'origine. Il est préférable
d'utiliser des produits peu dangereux (si possibles répulsifs) et qui ne laissent pas de
traces dans le sol et sur les cultures. Il convient de bien connaître le produit utilisé, et sa
toxicité et l'effet postérieur sur l'environnement.

• Préparez vous-mêmes vos pesticides naturels à base des graines de neem, des
feuilles de neem, des feuilles de papayer, « des feuilles de tabac » , graines du ricin,
« « du gingembre », « piment »

Faire alterner les légumes à mode végétatif différent: légumes-feuilles, légumes racines et
tubercules, légumes fruits, et légumineuses. Eviter de faire succéder deux espèces de
mode végétatif différent mais appartenant à une même famille. Faire intervenir le plus
souvent possible des légumineuses

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• Quelques exemples de rotations de cultures

Chou-carotte-amarante-tomate-laitue

Persil-poivron-betterave-laitue-haricot vert
Carotte-haricot vert-concombre-chou

Aubergine-laitue-haricot vert-carotte-betterave

Oignon-tomate-amarante-haricot vert-chou

• Quelques recettes de conservation des semences

Contre les moisissures des semences : Prendre un pot en verre. Mettre de la cendre chaude
à l'intérieur. Fermer et laisser refroidir. 1 h après, mettre les graines préemballées dans
un sac en plastique à l'intérieur du pot et fermer hermétiquement. On pourra les mettre
dans un flacon en présence de coton imbibé d’huile essentielle de la verveine des indes,
du basilic ou autres espèces cousines

1.7 Itinéraire technique ou conduite culturale de quelques cultures maraichères


1.7.1 La laitue
La laitue est une plante maraichère annuelle herbacée en rosette cultivée pour ses
feuilles. Elle est originaire de l’Asie de l’Ouest et appartient à la famille botanique des
Composacées et a pour nom scientifique Lactuca sativa. La partie consommée est la feuille
ou la pomme constituée par les feuilles et la tige réduite. Il existe 300 variétés différentes
de salade avec les variétés améliorées comme (Batavia, Romaine, Feuille de chêne, Scarole,
Laitue rouge, reine des glaces,). Elle s'acclimate à toutes les régions. Relativement facile à
cultiver, la laitue réclame peu d’entretien durant toute sa croissance, si ce n’est un
arrosage régulier mais mesuré. La laitue est relativement pauvre en valeur énergétique
tout en contenant une grande quantité d’eau et un excellent apport en oméga 3. On y
retrouve également des oligo-éléments, des fibres, des minéraux et des vitamines
indispensables au bon développement de nos organismes.
La culture de la laitue sur une surface peut venir après les cultures suivantes : Fenugrec,
Oignon, Oseille de Guinée et Radis. C’est un légume riche en vitamine A.

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Photo 2 : Variétés de laitues

Opérations Culturales
C'est à partir des graines de la plante qu'on obtient la laitue. Elles commencent avec le
semis en pépinière surélevée ou semis sur lit de semence en pépinière surélevée. Les
lignes seront espacées de 10-15cm. Après le semis, il faut couvrir les lignes avec une
mince couche de paille. Le besoin en semence pour la pépinière est de 5g/m2. La levée se
produit 4 à 6 jours après semis. Le travail du sol consiste à faire un labour et confection
des planches. Les exigences en sol sont faibles et on rencontre les laitues sur tous les
types de sols mais dans tous les cas, le sol doit être léger, sans argile ni calcaire en excès. Il
est préférable d’exposer les graines à semer quelques temps au soleil avant le semis.
Semis en pépinière
Le semis en pépinière a de nombreux avantages dont le principal est de permettre à
certaines plantes de pousser dans des conditions optimales. Les jeunes plants seront
ensuite repiqués une fois en place définitive dans votre jardin ou votre potager. Ainsi, on
profitera d’un endroit du jardin bien exposé au soleil et abrité du vent pour faire son
semis.
Les étapes du semis en pépinière :
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Commencez par nettoyer le terrain pour le rendre sain de racines, de cailloux et de
mauvaises herbes.
Émiettez la terre pour la rendre plus légère et si besoin est, un fongicide.
Apportez, si besoin est, un peu de matière organique (fertilisant à base de du
fumier, compost, cendre) en la mélangeant à la terre
Tracez les lignes de semis en respectant un espacement de 10 à 15 cm
Semez les graines en ligne (légumes) ou en poquet (grosses graines) de manière
homogène.
Comblez de terreau spécial semis.
Arrosez généreusement.
Après avoir mis en place la pépinière, il faut préparer le sol par un labour profond et
confection de plates-bandes larges (les planches).Dès que les plants ont au minimum 3 à 4
feuilles il faut procéder au repiquage sur place définitive. La durée des plantules en
pépinière est d’une vingtaine de jours mais ceci peut être influencé par le cycle du type de
laitue en question.
Le repiquage se fait tous les 20 cm. Cet espacement est nécessaire pour laisser aux
plants la place de se développer.
Repiquez dans une terre bien labourée.
Arrosez régulièrement mais modérément en pluie fine de manière à maintenir une
bonne humidité.
L’on peut semer directement la laitue ou faire la pépinière. Dans ce dernier cas, la
plantation ne doit pas être profonde : le collet doit rester au-dessus du sol
La fumure de fond est de 3 à 4 brouettées de compost solide pour 10 m2 ou 20 Kg de
fumier / 10 m² (5-10T/ha) et pour la fumure de couverture compost liquide à 7 – 15 – 21
jours après repiquage (10 litres / 10 m2) ou fiente de volailles : à 10– 20 jours, 1 seau de
10 litres / 10 m2. Les engrais foliaires seront bien adaptés par la laitue.
Le repiquage intervient après le paillage sous le schéma : Distance inter plants : 20 cm
Distance inter lignes : 20 cm. La densité de peuplement végétal est de 150.000 à 200.000
pieds/ha selon les variétés. Il faut sélectionner les plants sains et vigoureux et faire un
arrosage 2 fois / jour (matin et soir) soit 2 arrosoirs de 10 litres le matin et 2 arrosoirs de
10 litres le soir pour 10 m². Le besoin moyen en eau de la culture est de 350-400 mm par
cycle cultural et plus de 80% des apports d’eau sont fournis durant le dernier mois de la
culture. Cependant, quelques jours avant la récolte il faudra réduire les apports d’eau
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dans le but d’améliorer la qualité du produit. Et aussi d’éviter d’avoir des pommes molles.
La durée du cycle est de 65 jours (21 jours et pépinière, 35 jours sur le terrain) avec un
rendement compris entre 25 et 30 kg / 10 m2
Il faut retenir que la laitue est une plante potagère de hauteur : 30 cm. Elle nécessite une
exposition ensoleillée ou semi-ombragée sur un sol ordinaire : Normal, bien drainé et
frais
L’entretien consiste un Arrosage fréquent et désherbage. La laitue est une culture facile,
qui réclame peu d’espace et accessible à tous, même si vous avez un balcon. Le semis, la
plantation, l’entretien et la récolte vous aideront à avoir de belles laitues.
Récolte de la laitue : Environ 6 à 8 semaines après semis
Récoltez les laitues lorsque le cœur de celles-ci a atteint une bonne taille.
Lors de la récolte, il est inutile d’arracher la racine car vous l’empêcherez de faire
de nouvelles feuilles.
Il est préférable d’utiliser un bon couteau et de couper la laitue au niveau du collet.
Laissez ainsi la partie blanche et de nouvelles pousses apparaîtront rapidement
pour une autre récolte.
Arrosez régulièrement afin de maintenir le sol humide.
Il faut absolument récolter avant la montée en graine
La récolte et la manipulation du produit est relative à la coupe qui se fait au fur et à
mesure de la vente afin de ne pas exagérer l’offre sur le marché. Le produit est aussi
périssable d’où, dans ces conditions la durée de conservation peut être de l’ordre de 1-2
semaines.
Protection Phytosanitaire
Elle doit être avant tout préventive. Ceci étant, le maraîcher doit veiller à maintenir en
permanence de bonnes conditions de culture (sol fertile et protégé, arrosage adéquat,
respect des précédents culturaux…). La santé des plantes ainsi que leur capacité de
résistance aux pestes (maladies et ravageurs) dépendent étroitement de leur vigueur et
de leur bon état général. Lorsque toutes les bonnes pratiques agro écologique sont mises
en œuvre, les attaques sont réduites et leur impact limité.
La lutte contre les mauvaises herbes est primordiale. Les insectes les plus redoutables
sont les vers, les pucerons, la mineuse et la mouche blanche. Les maladies les plus
redoutables sont la pourriture basale (Rhizoctonia solani) et la fonte des plantules
(Sclerotinia minor). Les virus (LBVa ou Big Vein Virus, LMV ou mosaïque virus, BWY ou
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beet Western Yellows, TuMV ou Turnop mosaïque) sont en général contrôlés par un bon
choix de semence saine et par une bonne rotation culturale.
La fonte des plantules peut être surmontée par les fongicides efficaces et aussi la rotation
culturale. Le mildiou (Bremia lactucae, la bactériose et fusariose sont très dangereuses. Il
ne faut donc pas cultiver la laitue sur une parcelle infestée.

Quelques maladies à Symptôme Origine Traitement


savoir : No
1 Nécrose marginale Carence minérale Choix variétal
2 Galles sur feuillage Vers gris (chenilles Huile de neem
terricoles légionnaires)
3 Taches arrondies Cercospora Purin d’ortie, papaye,
nécrotiques tomate et tourteau de
neem
4 Tumeurs des racines Nématodes à galles Purin d’ortie, papaye,
tomate et tourteau de
neem

Cercosporiose de la laitue (Cercospora Pourritures molles bactérienne (Pectobacterium


longissima) carotovorum, syn. Erwinia)

Fonte des plantules (Sclerotinia minor) Mosaïque virus ou LMV

17
Irrigation
Si la culture a lieu en saison sèche, arrosé tous les jours, le matin ou le soir, à raison de 2
arrosoirs de 20 litres d’eau par m². Il est possible d’irriguer par aspersion à partir d’une
motopompe ou par gravité. Il faut noter que l’insuffisance d’eau est à l’origine de
beaucoup de maladie.
La lutte préventive
Elle est le fait d’empêcher ou de limiter les attaques des cultures par les ravageurs et les
maladies, en respectant un certain nombre de règles. Pour éviter ces attaques certaines
mesures doivent être observées:
Bien exécuter la confection des planches lors de la préparation des sols;
Choisir les espèces et les variétés résistantes aux maladies ;
Pratiquer la rotation culturale;
Bien choisir le site du jardin et l’emplacement de la pépinière;
Effectuer régulièrement et avec beaucoup de soins les opérations culturales
(semis, repiquage, sarclage, binage, tuteurage, fertilisation, arrosage etc.);
Assurer une bonne hygiène du jardin en supprimant les gîtes des parasites
animaux, éliminer ou détruire les plantes attaquées
Assurer une bonne fertilité organique de la terre des pépinières (fumier ou
compost bien mûrs)
Maintenir le substrat à une bonne hauteur (80 cm à 1 m) du sol (évite l’infestation
à partir du sol)
Ne pas placer les pépinières à côté des vieilles plantations (cultures maraîchères
en fin de cycle, grands arbres et vergers)
Respecter les densités de semis (une trop forte densité de semis provoque une
faible vigueur des plants et entretien une humidité importante favorable aux
maladies). Procéder à un éclaircissement si nécessaire.
Ne pas placer les plants à l’ombre ni dans une atmosphère sans aération
Contrôler quotidiennement l’état sanitaire et procéder à l’élimination des plants
malades et chétifs
Sélectionner les plants prêts au repiquage parmi les plus vigoureux.
La lutte intégrée

18
Il s’agit ici de combiner plusieurs méthodes de lutte. En respectant les mesures
préventives, on peut pulvériser d’extrait aqueux de produit naturel pour protéger les
cultures.
Par exemple: Tourteau de Neem, la poudre de charbon de bois, Purin d’ortie, Huile de
neem, cendre Metazia, Mycotri, KINI…

1.7.2 Le chou
Généralités :
Le chou est un légume bisannuel cultivé pour ses feuilles. Il appartient à la famille
botanique des Crucifères et a pour nom scientifique Brassica oleracea. Il se cultive en
jardinage comme en plein champ. Le chou est un légume que l’on trouve sous de
nombreuses variétés et très facile à cultiver. Entre autres nous pouvons citer le chou
pommé, chou-fleur, chou de Bruxelles, chou brocoli et chou chinois. L’entretien, du semis
et plantation à la récolte, vous aidera à avoir de magnifiques choux. Celle qui retient notre
attention est le chou cabus (pommé).
Le chou pommé peut se cultiver après la culture des plantes suivantes : Amarante et
oseille de Guinée, Fenugrec (méthy), Oignon et ciboule. En sélectionnant et en semant
différentes variétés, vous serez en mesure de récolter le chou régulièrement.
Quelques variétés de choux
• Les choux à pomme lisse (cabus), ronde ou pointue et rouge ou verte suivant les
variétés.
• Les choux à pomme frisée (milan)
• Les choux de Bruxelles
• Les choux à feuilles, non pommés, Les choux à inflorescences : choux-fleurs, choux
brocolis.
• Les choux raves

Choux pommé

19
Photo 3 : Quelques variétés de choux
La culture du chou nécessite au préalable la réalisation d’une pépinière. Le semis en
pépinière se fait en lignes espacées de 10 - 15 cm avec un besoin en semence de 1 à 2
g/m² pour une durée de 30 à 40 jours.
Semis en pépinière
Le semis en pépinière a de nombreux avantages dont le principal est de permettre à
certaines plantes de pousser dans des conditions optimales. Les jeunes plants seront
ensuite repiqués une fois en place définitive dans votre jardin ou votre potager. Ainsi, on
profitera d’un endroit du jardin bien exposé au soleil et abrité du vent pour faire son
semis.
Les étapes du semis en pépinière :
Commencez par nettoyer le terrain pour le rendre sain de racines, de cailloux et de
mauvaises herbes.
Émiettez la terre pour la rendre plus légère et si besoin est, un fongicide.
Apportez, si besoin est, un peu de matière organique (fertilisant à base de fumier,
compost, cendre ou ortie) en la mélangeant à la terre
Tracez les lignes de semis en respectant un espacement de 10 à 15 cm
Semez les graines en ligne (légumes) ou en poquet (grosses graines) de manière
homogène.
Comblez de terreau spécial semis et arroser.

20
Après avoir mis en place la pépinière, il faut préparer le sol par un labour profond et
confection de plates-bandes larges (les planches).Dès que les plants ont au minimum 3 à 4
feuilles, repiquez directement en place. Le repiquage se fait tous les 40 cm. Cet
espacement est nécessaire pour laisser aux plants la place de se développer.
Repiquez dans une terre bien labourée.
Arrosez régulièrement mais modérément en pluie fine de manière à maintenir une
bonne humidité.
Le chou adore une exposition ensoleillée et un type de sol frais, profond, humide et riche
La fertilisation de fond consiste à épandre 3 à 4 brouettées de compost solide pour 10 m2
ou du fumier : 2Kg/ m² tandis que la fumure de couverture nécessite du compost liquide
en épandage à 7 – 14 – 21 – 28 jours après repiquage, soit 1l /m2. L’on peut aussi utiliser
la fiente de volailles en épandage au travers du paillage, 15 – 30 jours après repiquage (1
seau de 10 litres pour 10 m2).
Si l’on opte pour le paillage, il doit se faire avant le repiquage. Le schéma de plantation est
la suivante : Distance inter plants : 60 cm Distance inter lignes : 60 cm en quinconce.
Après le repiquage, doit suivre l’arrosage 2 fois / jour (matin et soir) soit 2 arrosoirs le
matin et 2 arrosoirs le soir pour 10 m². Ceci permettra une récolte 60 à 75 jours après
repiquage avec un rendement de 25 kg par planche de 10m2. Lors de la formation des
pommes le maraîcher doit augmenter son débit d’arrosage et le diminuer
considérablement un mois avant la récolte.
Récolte : elle se fait toute l’année selon variétés. En ce qui concerne le chou pommé,
attendez que le cœur ait atteint la taille d’une belle pomme avant de récolter. Pour ce faire
le maraîcher avec son couteau coupe la pomme ayant atteint la maturité.
Protection Phytosanitaire
Elle doit être avant tout préventive. Ceci étant, le maraîcher doit veiller à maintenir en
permanence de bonnes conditions de culture (sol fertile et protégé, arrosage adéquat,
respect des précédents culturaux…). La santé des plantes ainsi que leur capacité de
résistance aux pestes (maladies et ravageurs) dépendent étroitement de leur vigueur et
de leur bon état général. Lorsque toutes les bonnes pratiques agro écologique sont mises
en œuvre, les attaques sont réduites et leur impact limité.
Les ennemis

21
Le chou est exigeant en fertilité (cycle long) et est sensible à différentes attaques
phytosanitaires en occurrence la mouche de chou... Il est très souvent attaqué par les
chenilles et souffre régulièrement de pourritures en saison des pluies.
Le mildiou est la principale maladie des choux, qui se déclare par temps froid et humide,
surtout sur les jeunes plants. Au moment de la plantation, il faut prévoir un traitement
localisé du sol là où la mouche du chou provoque régulièrement des mortalités de jeunes
plants. Après la plantation, à des stades juvéniles, il faut prévenir les attaques d’oiseaux
(surtout pigeons), et d’altises (puces de terre) par temps chaud. A tout moment peuvent
sévir les pucerons cendrés. Les attaques de chenilles défoliatrices (piérides, noctuelles) se
produisent le plus souvent.
Quelques Symptôme Origine Traitement
Maladies : No
1 Amas de Puceron (coloration Pucerons Pulvérisation à base de
rosacée de feuilles) savon noir
2 Nervation noire des feuilles Xanthomonas Attendre 3 ans avant
(lésions en forme de v) campestris de replanter les choux
3 Broutage des feuilles (limbe) Plutella xylostella Purin d’ortie, papaye,
(chenilles noctuelles) tomate et tourteau de
neem
4 Pourriture des pieds Hernie du chou Purin d’ortie, papaye,
Plasmodiophora tomate et tourteau de
brassicae neem

Alternariose (Alternaria brassicicola) Aleurodes (Bemisia tabaci)

Teigne du chou (Plutella xylostella) Noctuelles défoliatrices (Spodoptera sp)

22
Mildiou de chou

II. les cultures céréalières


2.1 Généralités
Les céréales sont la base de la première civilisation humaine et forment encore le bas de
la ration alimentaire journalière de la majeure partie de la population de la planète. Ces
plantes à grains (caryopses) sont cultivées à peu près partout à travers le monde. Leur
culture occupe une superficie qui est passée de 457 millions d'hectares pendant la
Deuxième grand guerre à 734 millions d'hectare ces dernières années. Les principaux
pays producteurs dans le monde sont la Chine, les Etats-Unis, l’Inde, la Russie, l’Indonésie,
le Brésil et la France. Le blé vient en tête des productions céréalières et présente environ
un tiers du total mondial, l’orge est classé le quatrième après le blé, le riz et le maïs.
Au Togo, les céréales constituent la culture alimentaire la plus répandue. Les principales
spéculations comprennent le maïs, le sorgho, le mil, le riz et le fonio. Parmi ces cultures, le
maïs constitue la principale culture céréalière de base, devant le riz, le sorgho et le mil
successivement. Jadis pratiquée essentiellement dans les régions méridionales (région
des Plateaux et région Maritime), la culture du maïs est progressivement répandue sur
toute l’étendue du territoire togolais. La culture du mil et du sorgho est prédominante
dans les trois régions septentrionales du Togo. La culture du sorgho s’est répandue il y a
quelques décennies dans la région des Plateaux.
Parmi les céréales, le maïs a été toujours de loin la plus répandue à travers le pays. Sa
production a été au cours de la campagne 2015/2016 égale à 794 661 tonnes pour un
rendement de 1,39 t/ha, suivi du sorgho avec une production de 307578 tonnes pour un
rendement de 0,95/ha, du riz paddy avec une production de 147929 tonnes avec un
rendement moyen de 1,77 t/ha et du mil pour une production de 17541 tonnes et un
rendement moyen 0,65 t/ha (DSID, 2016).
23
• Le maïs
Diverses variétés de maïs sont cultivées au Togo. Il en existe des variétés améliorées et
des variétés dites traditionnelles ou locales. Les principales variétés mises au point par
l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) sont : IKENE9449SR, AMEN, AB11,
ACR97TZL, COMP1W, TZEEPOPSTRQPM. L’insuffisance de la couverture des graines de la
variété IKENE par les spathes a poussé les chercheurs de l’ITRA à mettre au point d’autres
variétés. Ce sont les variétés AMEN et AB11. Par contre les variétés ACR97TZL, COMP1W
et TZEEPOPSTRQPM sont de nouvelles variétés apparues en 2005 et qui ont pour
caractéristique principale leur résistance au striga. Les variétés locales utilisées sont
entre autres Obatampa introduite à partir du Nord du Ghana et Ikenne qui ont été
introduites par l’ICAT ou dans le cadre du projet (Food Facility financé par l’Union
Européenne) réalisé par la FAO. La préférence des paysans va à Ikenne qui se rapproche
des variétés locales en termes de rusticité, qui ne verse pas et qui est à grains durs (donc,
qui est plus facile à égrener) contrairement à la variété Obatampa qui est à paille longue
(avec risque de verse) et qui sèche difficilement.
Le maïs s’affiche comme la céréale dominante entre 2001 et 2011 avec un poids moyen de
63%. Cette tendance confirme l’engouement porté à cette spéculation qui se positionne
désormais comme une culture de rente.

Photo 4 : Epis et champ de maïs

24
• Le riz
Le riz est une plante annuelle qui s'adapte à des conditions de températures très diverses,
mais chaudes (comme celles que l'on trouve sous le climat équatorial et le climat tropical)
ou tempérées comme celles du climat méditerranéen. On le trouve donc de l'équateur
jusqu'au 45° degré de latitude. La culture peut se faire jusqu'à près de 1 900 mètres
d'altitude. Pour tenir compte des conditions de température les hommes ont réussi à
travailler diverses variétés de riz qui croissent plus ou moins rapidement. Les variétés les
plus rapides ont besoin d'environ 90 jours pour faire leur cycle végétatif. Les variétés les
plus lentes peuvent disposer de plus du double de temps. La moyenne est de 160 à 180
jours.
Au Togo, le riz est l’une des principales cultures vivrières et fait partie intégrante des
systèmes de production agricole de plusieurs localités (Mission Tové, Agomé Glozou,
Kpélé Akata, Amou oblo, Barkoissi,Tantiegou etc,)
On peut la pratiquer sur des brûlis forestiers ou herbeux mais on doit déplacer les
champs chaque année. Il y a donc une longue jachère entre deux utilisations des mêmes
champs. On sème directement les graines dans le sol et on n’apporte pratiquement pas de
fumures. Il n'y a qu'une seule récolte annuelle. Les rendements qui dépendent en plus de
la variabilité des pluies sont souvent très médiocres (de 7 à 12 quintaux à l'hectare).
La riziculture aquatique est la plus répandue. Le champ est recouvert d'eau une partie de
l'année : c'est la rizière proprement dite. L'eau est fournie par les pluies comme c'est le
cas dans les régions équatoriales ou tropicales à saison sèche courte (Afrique). L'eau est
retenue dans des terrasses aménagées à flanc de colline ou de montagne. C'est le cas dans
les régions montagneuses ou les collines d'Indonésie, du Vietnam, des Philippines, de la
Chine.

Photo 5 : Riz et rizière

25
• Le sorgho
Le sorgho occupe la 3ème place dans la région des savanes, 2ème place dans la Kara et
7ème place dans la Centrale. Les superficies cultivées varient entre 0,50 ha à 1 ha dans les
savanes ; de 0,25 à 0,5 ha dans la Kara. Le cycle végétatif du sorgho est de 3 à 6 mois
suivant les différentes variétés. Le rendement du sorgho est habituellement faible et se
situe autour de 500 Kg à l’hectare. Depuis une dizaine d’années, l’ITRA a mis sur le
marché, une variété sélectionnée (SORVATO) très productive qui est adoptée dans le nord
Togo et qui concurrence les variétés locales.

Photo 6: Sorgho
• Le petit mil et le mil
La superficie cultivée dans la région des savanes et de la Kara varie en moyenne de 0,30
ha/an à 1 ha entre 2006 et 2008. Les sols sableux et limoneux conviennent bien à la
culture du petit mil dont le cycle est de 3 mois.
C’est une culture de soudure qui a de faibles rendements. En ce qui concerne le mil, la
reproduction se fait par graines par semis directe au champ. Son cycle est très long (5 à 6
mois) ce qui justifie la tendance à la disparition de cette culture en raison des
changements climatiques et de l’aridité des sols cultivés. Le rendement moyen est autour
de 300 à 500 Kg/ha.
C’est presque le même itinéraire technique que le maïs sauf que le sorgho, le mil et le petit
mil ne bénéficient pas de fertilisation chimique. Les semences sont traitées avant le semis

26
pour combattre les attaques des ravageurs. Dans la région des savanes, les paysans
mélangent la bouse de vache avec la poudre noire des piles (batteries de torche).
Après récolte le traitement physique est le battage et le vannage et le traitement
thermique est le séchage au soleil. Le stockage se fait dans des greniers traditionnels en
panicules ou dans des jarres et sacs de jute. Le stockage peut durer 7 à 8 mois.

Photo 7: Champ de mil


• Le fonio
La reproduction des semences se fait par ensemencement des graines au champ. Le fonio
n’exige pas de terres riches et s’adapte aux différents types de sols sauf les marécages. Le
cycle végétatif de la semence est de 3 mois. Le fonio est cultivé en début de saison de
pluies. La production du fonio est faible et le rendement moyen est inférieur à une tonne à
l’hectare.
Le choix des semences se fait à partir des récoltes précédentes en tenant compte du cycle
et des rendements. Il n’y a pas de traitement des semences. Après le défrichement, le
labour se fait à plat ou pas de labour (en zone forestière). Le semis est à la volée et il faut
désherber le champ au moins une fois avant la floraison. La culture du fonio n’exige pas
d’engrais ni de traitement particulier.
A la récolte, après le battage et le vannage des grains, le fonio est séché au soleil puis
stocké dans des greniers traditionnels hermétiquement fermés. Certains producteurs
stockent leurs produits dans des sacs de jutes placés sur le plafond de la chambre. La
durée de conservation est assez longue et va de 2 à 3 ans voir 5 ans dans les greniers
traditionnels.

27
En termes de performances, les superficies cultivées en céréales au cours des cinq
dernières années ont globalement progressé de 9% (de 841178 ha en moyenne entre
2007 et 2011 à 914 135 ha en 2012) (DSID, 2016).

Photo 8: Récolte du fonio


2.2 Importances nutritionnelles et économiques
La contribution des céréales à l’alimentation de l’homme et du bétail est très importante.
Leurs graines possèdent une amande amylacée susceptible d’être utilisées dans
l’alimentation des hommes ou des animaux. Actuellement, la presque totalité de la
nutrition de la population mondial est fournie par les aliments en grains dont 96% sont
produit par les principales cultures céréalières. Sur le marché mondial, le blé est
considéré comme étant un élément stratégique, il vient en tête des cultures céréalières
(FAO, 2003). La disponibilité ou l’insuffisance de ces produits de base, suivant les pays
provoque des pressions au niveau des marchés internationaux aggravés par la
démographie d’une part et la stagnation de la production.
En alimentation humaine, ce sont surtout le blé, le riz et secondairement le maïs qui sont
utilisés aujourd'hui. L'orge sert surtout en brasserie pour la fabrication du malt.

• Principales formes de consommation des céréales :


o en grains : riz, maïs, blé , orge, avoine ;
o farine : blé tendre, seigle, épeautre, pour la boulangerie (pain, galettes) et la
pâtisserie ;
o semoule (farine précuite) : blé dur (couscous, pâtes alimentaires), maïs
(polenta), fonio ;
28
o bouillie : maïs, sorgho, mil, avoine;
o flocons : avoine, maïs, riz ;
o pâtes alimentaires : maïs, sorgho, mil, riz, blé dur, seigle, épeautre.

Une grande partie de la production mondiale est destinée à l'alimentation des animaux
d'élevage : pour les pays développés, 56 % de la consommation de céréales sont destinés
à nourrir le bétail et 23 % dans les pays en voie de développement. En alimentation
animale, pratiquement toutes les céréales sont utilisées, même en plus de leurs graines,
certaines céréales fournissent aussi du fourrage et de la paille (ex : triticale). Il existe des
filières de valorisation de la paille, et des céréales à paille.

Dans l'industrie, on retrouve principalement trois usages des céréales :

• production d'alcool éthylique et de boissons alcoolisées par fermentation et


distillation : aquavit, bière, gin, saké, vodka, whisky…
• dérivés de l'amidon, sirops, dextrose, dextrine, polyols… issus principalement du
maïs, et utilisés dans l'agro-alimentaire, la papeterie, la pharmacie et divers autres
secteurs industriels.
• la paille, le plus souvent enfouie après la moisson ou utilisée comme litière, et les
rafles de maïs (épis égrenés), peuvent être traités pour produire de l'éthanol,
utilisable comme biocarburant.

Les graines de céréales, qui sont la famille d'aliments à la base de l'alimentation humaine,
contiennent généralement :

• beaucoup de glucides, environ 70 % à 80 %, sous forme d'amidon ;


• des protéines (jusqu'à 15 %) ;
• des lipides en faible proportion (moins de 5 %), provenant du germe ;
• des sels minéraux.

Les céréales sont surtout intéressantes pour leur apport énergétique, sous forme de
sucres lents. Elles sont aussi une source de vitamines et de fibres alimentaires. Leurs
protéines manquent de certains acides aminés essentiels, comme la lysine ou le
tryptophane. Certaines céréales contiennent une protéine particulière, le gluten, qui

29
permet d'en faire du pain. On les appelle céréales panifiables : ce sont, les différentes
variétés de blé comme le froment et l'épeautre, et le seigle.

Au Togo, les principales céréales sont consommées de différentes manières :


Le maïs : les recettes culinaires à base de maïs les plus courantes sont la pâte (fermenté
ou non), la bouillie, les beignets, la pâte fermenté bouillie à la vapeur (ablo) ou préparé
dans marmite puis emballée en boules bouilles dans l’eau (komm) (pâte fermentée
emballée dans les spathes de maïs), le couscous, etc.
Le sorgho et le mil : ils sont utilisés presque de la même manière que le maïs. Ils font aussi
l’objet de transformation pour la préparation de la bière locale, (Tchapka ou
Tchoukoutou) très appréciées par les consommateurs.
Le fonio : sa consommation se fait sous forme de couscous. Il est également transformé en
bouillie pour la consommation des adultes et des enfants. Le couscous de fonio préparé
avec du haricot est accompagné de sauce ou de l’huile.

2.3 Contraintes à la production des céréales


Elles sont nombreuses et en dépit du poids économique et de la place stratégique des
céréales dans l’alimentation humaine, leur production et mise en marché par les familles
paysannes sont soumises à de fortes contraintes. Les difficultés les plus notoires se
situent au niveau de:
(i) l’accès aux facteurs de production, notamment les intrants agricoles (engrais et
semences améliorées),
(ii) les techniques de production (maîtrise des itinéraires techniques, maîtrise de l’eau…)

(iii) et surtout la commercialisation.

L’analyse de la filière céréales montre en effet que ce sont les acteurs impliqués dans la
commercialisation (collecteurs, grossistes et détaillants) qui retirent la plus grande part
de la valeur ajoutée, souvent au détriment des producteurs. Ces derniers, faiblement
organisés, s’enferment dans un cercle vicieux caractérisé par :
(i) un faible accès aux facteurs de production agricole (engrais, semences améliorées,
crédit) et au conseil à l’exploitation;
(ii) une perte continue de la fertilité des sols et une pression foncière ;

(iii) des rendements faibles en céréales dus aux éléments cités précédemment;

30
(iv) une maîtrise limitée des circuits de commercialisation et une absence d’épargne qui
obligent les producteurs à vendre les produits à prix bas pour satisfaire les besoins
fondamentaux (santé, éducation des enfants, etc.) ;

(v) un faible niveau de diversification de l’agriculture familiale ;

(vi) l’insécurité foncière;

(vii) les impacts des changements climatiques et feux de brousse ;

(viii) de faibles revenus annuels des producteurs, résultante des contraintes énumérées
ci-dessus et, en particulier du fait des conditions défavorables de vente de leurs produits
agricoles.

• Maïs
Au Togo, le maïs est la cible d’attaque d’insectes ravageurs divers dont les
lépidoptères foreurs de tige et mineurs d’épi. Sur le maïs, les lépidoptères foreurs de
tiges et mineurs d’épi sont les insectes les plus dommageables et sont responsables à eux
seuls de 10 à 100% de perte de rendement. Une alimentation continue des larves
pourrait détruire le point de croissance de la plantule entraînant le symptôme du ‘‘cœur
mort’’ (Photo 9). Après avoir tué une plante, les larves âgées migrent très souvent vers
une nouvelle plante qu'elles infestent en la forant à proximité de la base.

Photo 9 : Symptôme de cœur mort ; Dégâts sur tige (trou d’entrée / de sortie)

Les principes ravageurs du maïs :


Sesamia calamistis Hampson (Lepidoptera : Noctuidae) :(Ravageur la plus
représentée avec une abondance de 76,02%)
Busseola fusca Füller (Lepidoptera : Noctuidae)
Eldana saccharina Walker (Lepidoptera : Pyralidae) :
31
Depuis mai-juin 2016, on a noté l'émergence d'une noctuelle nocturne, la
chenille légionnaires africaines Spodotera frugiperda faisant d’énormes dégâts
dans le pays (DPV, 2016).

Photos 10: Amat œufs de S. frugiperda ; Larves de S.


frugiperda

Photos 11: Dégâts de la chenille sur les plants de maïs

Les Coléoptères Curculionidae

Les Curculionidae, ou charançons, représentent la plus grande famille de coléoptères.


Cette famille compte plusieurs espèces dont Sitophilus zeamais, ravageur principale du
maïs. Les insectes qui causent de grands dommages à la culture du maïs au Togo sont les
ravageurs de stocks dont les principaux sont le grand capucin du maïs Prostephanus
tuncatus, les charançons S. zeamais, S. oryzae et le capucin des grains Rhizopertha
dominica. Ces ravageurs pour la plupart infestent le maïs depuis le champ jusqu’au
stockage et causent d’énormes pertes sur les stocks

32
Photo 12 : Sitophilus zeamais

Les Isoptères Termitidae

Les termites sont des insectes sociaux ravageurs de nombreuses cultures tropicales
comme le maïs. On retrouve sur les céréales les espèces suivantes : Hodotermes
mossambicus ; Macrotermes subhyalinus ; Microtermes thoracalis ; Odontotermes
formasanus ; O. obesus et Eutermes parvitus qui sont de véritables ravageurs.

Photos 13 : Dégâts causés dans les récoltes et culture de maïs

• Riz
Les maladies du riz peuvent constituer une contrainte majeure à la production et celles-
ci sont causées pour la plupart par des champignons, des bactéries, ou des virus. Elles se
manifestent par un rabougrissement, un changement de couleur, un flétrissement et/ou
un développement anormal de certains organes.
Il existe trois maladies principales du riz de bas-fond, la pyriculariose, le virus de la
panachure jaune et la bactériose. Les causes et les symptômes de ces maladies se
manifestent de façons différentes. La gestion intégrée de ces maladies du riz est une
combinaison de différentes méthodes de lutte en vue de les maîtriser de façon rentables
tout en respectant l’environnement. Elle se résume en un système de régulation des
populations pathogènes. Ce système utilise toutes les techniques et méthodes
appropriées, de façon aussi compatible que possible, afin de maintenir ces populations à

33
des niveaux où elles ne causent pas de dégâts économiques.

Photo 14 : La pyriculariose Photo 15 : Flétrissement bactérien

34
2.4 Itinéraire technique d’une céréale : le maïs jaune
Le maïs est une plante annuelle appartenant à la famille des Graminées (Poaceae) dont on
distingue plusieurs espèces Zea mays divisées en sous espèces parmi lesquelles la sous
espèce annuelle Zea mays subsp. La mécanisation de la culture du maïs peine à se
développer en Afrique Sub-saharienne, c’est donc un système cultural traditionnel
familial qui domine et qui est caractérisé par l’utilisation des outils rudimentaires et aussi
des semences traditionnelles.

• Préparation du champ
La préparation du terrain pour la culture du maïs se fait à travers les opérations
successives suivantes : défrichage manuel, labour profond au tracteur ou au daba,
nivelage et délimitation des parcelles.
• Semis et entretien
Il est préférable qu’il se fasse au début de la saison pluvieuse (avril - mai), lorsque les
pluies sont régulières. Le semis du maïs jaune est fait suivant le schéma 80 x 25 cm avec
deux à trois plants par poquet soit une densité de peuplement de 50000 plants par demi-
hectare (40 x 40 cm pour le maïs normal). Trois opérations de désherbage mécanique
manuel sont réalisées par saison de culture. Un sarclage, un binage et un sarclo-binage
sont réalisés respectivement approximativement aux 12ème, 40èmeet 65ème jours après le
semis. Un démariage est fait au premier sarclage par arrachage manuel en gardant deux à
trois plants par poquet.
Technique de semis : 2 à 3 graines par poquet à une profondeur de 3 centimètres. Eviter
les profondeurs de plus de 5 centimètres.
• Fumure
L’engrais NPK et le fumier de ferme sont appliqués juste après le premier sarclage, tandis
que l’urée est apportée approximativement un mois après le semis. Tous les types
d’engrais (minéral comme organique) sont appliqués au pied de la plante à une
profondeur d’environ 8 cm.
NPK : 300 kilogrammes par hectare 21 jours après le semis, soit 75 kilogrammes pour
0,25 hectare.
Urée : 100 kilogrammes par hectare 35 jours après le semis, soit 25 kilogrammes pour
0,25 hectare.
• Entretien

35
1er sarclage : 15 jours après le semis.
2ème sarclage : 40 à 45 jours après la levée.
Au 1er sarclage, il est conseillé de faire le démariage afin d’avoir par poquet, 2 plants.
• Récolte
Récolter le maïs à maturité complète lorsque les feuilles et les spathes ont jauni. A ce
stade, les grains de maïs ont un taux d’humidité d’environ 17% à 25%.

2.5 Itinéraire technique d’une céréale : le riz


Le choix du sol
Choisir des sols des bas-fonds qui s’inondent en saison de pluies. Ces sols doivent garder
l’humidité pendant 8 à 12 semaines surtout entre juillet et septembre. Aussi, ces sols
doivent être profonds, lourds, riches en matière organique et équilibrés en argile, limon et
sable. Il s’agit des terrains situés de part et d’autre des cours d’eau et / ou dans le
prolongement de l’écoulement de l’eau.
Eviter les bas-fonds trop sableux car ils ne gardent pas d’eau.
Préparation du sol
Le riz est semé dans un bas-fond labouré sur billon ou à plat.
Avant de faire les billons ou le labour, le sol doit être défriché en temps ensoleillé (entre
décembre et mars).
Sur sol vierge, il faut enlever les mauvaises herbes, les exposer au soleil et casser les
mottes de terre. Sur sol déjà exploité une fois, il faut tout simplement enlever les chaumes
ou tiges de la culture précédente. Après avoir ramassé les herbes défrichées, à partir des
pluies de mai et juin, il faut faire des billons de 50 à 60 cm de large parallèlement au sens
d’écoulement de l’eau. Pour éviter la perte de l’eau des sillons, il faut faire des diguettes
au bord des sillons.
Le semis
La semence doit être de bonne qualité (elle est pure et germe très bien). Il faut donc
utiliser des semences améliorées de la variété IR 841 produites par l’ITRA et distribuées
par l’ESOP.
Période de semis
Le semis du riz doit se faire aux premières pluies. Ceci permettra à la plante de mûrir au
moment de l’arrêt des pluies.
Technique de semis
36
- Ecartement entre lignes : 20 à 25 cm.
- Ecartement entre poquets : 20 cm.
- Profondeur de semis : 1 à 4 cm.
Quantité de semences
- 65 à 70 kg par hectare,
Entretien
Le sarclage
Il faut au moins deux sarclages : le 1er entre le 15ème et le 30ème jour après le semis et le
2ème sarclage 45 à 60 jours après le premier. Le premier sarclage doit être effectué à
temps en vue de favoriser l’aération des plantes de riz.
La fumure chimique
Sur des sols pauvres ou des bas-fonds qui ne s’inondent pas vite, il est conseillé
d’apporter de 150 kilogrammes par hectare de NPK : 15.15.15 en épandage de fond (au
moment du labour, avant le semis) et 50 kilogrammes par hectare d’urée au tallage (3
semaines après le semis).
Récolte – Séchage – Vannage - Battage
Récolte
• Période de récolte
Les éléments suivants permettent au producteur de bien situer la période de récolte :
- la plupart (80 %) des plants (y compris la partie supérieure des panicules) ont une
couleur de paille ;
- le grain de riz décortiqué craque à la dent et présente un aspect clair et dur ;
- le taux d’humidité du grain de riz est compris entre 20 et 25 %.
A ce stade, le riz a déjà fait 4 mois au champ (depuis le semis).
• Les plants mûrs doivent être coupés à l’aide de faucille à 10 ou 15 cm au-dessus du sol.
Il est conseillé de récolter le matin avant la grande chaleur du jour (6 heures à 10 heures).
Séchage – Battage - Vannage
Les plants de riz récoltés doivent être séchés sous un abris ou ombrage à l’air ambiant
pendant 2 à 3 jours. Les gerbes ne doivent pas être laissées sur un sol mouillé (risque de
germination des grains).
Après les 2 à 3 jours de séchage, les grains présentent une humidité comprise entre 15 et
18%. A ce stade, intervient le battage des gerbes sur une aire aménagée (propre et lisse)
avec des bâtons.
37
Lors du battage, il est recommandé d’utiliser des bâtons légers pour éviter d’avoir
beaucoup de grains brisés au décorticage. Après battage, le paddy doit être vanné afin
d’éliminer tous les corps étrangers (grosses pailles, semences de mauvaises herbes,
feuilles, balles, bois, pierres, etc.). Le vannage doit permettre à la fin de n’avoir que des
grains de riz.
Séchage complémentaire – Conditionnement – Stockage
Une fois vanné, le paddy doit être à nouveau séché à l’ombre pendant 2 à 3 jours. En ce
moment, il présente un taux d’humidité compris entre 12 et 14 %. Le séchage au soleil
n’est pas conseillé car il endommage les grains ; ce qui réduit le rendement en grains
entiers du riz usiné. Au cours du séchage, le producteur doit prendre toutes les mesures
pour empêcher que les grains séchés soient mouillés par la pluie.
Après ce séchage complémentaire, le riz paddy peut être stocké dans des sacs de jute ou
dans des magasins bien aménagé. Pour éviter qu’il s’humecte, il faut disposer les sacs de
riz sur du bois sec afin d’éviter le contact entre les sacs et le sol.
Production
Dans les bonnes conditions de culture, le rendement moyen de la variété IR 841 est 2
tonnes par hectare. Cette production peut atteindre 5 tonnes par hectare.

III. les cultures légumineuses


3.1 Généralités
Les légumineuses désignent des plantes dont le fruit est une gousse. Ces plantes
possèdent pour beaucoup des bactéries sur leurs racines qui fixent l’azote
atmosphérique, ce qui permet de ne pas apporter d’engrais azotés pour leur culture. De
plus, leur insertion dans les systèmes de culture améliore la fertilité des sols et permet de
réduire les apports d’engrais également sur les cultures suivantes. Cette réduction
d’utilisation des engrais azotés se traduit par une réduction des émissions de gaz à effet
de serre.
La famille des légumineuses est très diverse avec 3 sous familles: Mimosoideae,
Caesalpinioideae et Papilionoideae et compte environ 20.000 espèces. La sous famille des
Papilionoideae regroupe les espèces cultivées les plus importantes économiquement: le
soja, le haricot (Phaseolus vulgaris, le pois (Pisum sativum), la luzerne (Medicago sativa),
l’arachide (Arachis hypogaea), le pois chiche (Cicer arietinum), et la fève (Vicia faba).

3.2 Importances nutritionnelles et économiques des légumineuses


38
Les légumineuses occupent la deuxième place, après les céréales, pour les terres cultivées
et la production. En 2004, plus de 300 millions de tonnes de légumineuses à graines ont
été produites sur une superficie de 190 millions d’hectares, soit 13% des terres cultivées
(selon FAO). Les légumineuses sont des cultures essentielles pour de nombreuses raisons.
Elles sont riches en nutriments et ont une teneur élevée en protéines. Cela en fait une
source de protéines idéale, en particulier dans les régions où la viande et les produits
laitiers ne sont pas accessibles pour des raisons géographiques ou économiques. Les
légumineuses ont une faible teneur en matières grasses et une forte teneur en fibres
solubles. Elles peuvent ainsi contribuer à faire baisser le cholestérol et à contrôler la
glycémie.
Pour les agriculteurs, les légumineuses représentent une culture importante car elles
peuvent être à la fois vendues et consommées par les agriculteurs et leurs familles. Avoir
la possibilité de manger ou de vendre les légumineuses qu'ils cultivent, celles-ci aident les
agriculteurs à préserver la sécurité alimentaire de leurs ménages et leur assure une
certaine stabilité économique. En outre, les légumineuses sont des plantes dont les
propriétés fixatrices d’azote accroissent la fertilité des sols, ce qui permet d’améliorer et
de renforcer la productivité des terres agricoles. En utilisant des légumineuses pour les
cultures intercalaires et les cultures de couverture, les agriculteurs favorisent également
la biodiversité agricole et la biodiversité des sols, tout en évitant les parasites et les
maladies nuisibles.
Les légumineuses peuvent également contribuer à l’atténuation des effets du changement
climatique en réduisant la dépendance à l’égard des engrais synthétiques utilisés pour
introduire artificiellement de l'azote dans le sol. Des gaz à effet de serre sont libérés au
cours de la fabrication et de l’utilisation de ces engrais; et leur emploi excessif peut nuire
à l'environnement.
Les légumineuses sont particulièrement riches en protéines (teneur de 20 à 40% sur
graines sèches, selon les espèces), en fibres et micro-nutriments. Leur profil en acides
aminés est complémentaire à celui des céréales et les associations alimentaires céréales-
légumineuses ont été la base de l’alimentation des civilisations pendant des milliers
d’années.
Il existe des milliers d’espèces de légumineuses dans le monde et une diversité d’usages :
les gousses ou graines récoltées fraîches ou sèches d’un côté (pois, fèves, féveroles,
haricots-grains, lentilles, pois chiche, lupins, haricots verts, Arachides, petits pois…) et les
39
légumineuses fourragères ou prairiales de l’autre côté (luzernes, vesces, trèfles,
sainfoin…).
3.3 Contraintes de production des légumineuses
Les facteurs qui influent sur la production légumineuse :
- L’utilisation des variétés peu productives,
- Le non-respect des itinéraires techniques,
- L’utilisation des outils archaïques ne conduisent pas au respect de la densité.
- La non maîtrise des ennemis de culture et
- Les mauvaises pratiques de traitement phytosanitaire.
Hormis ces mauvaises pratiques des producteurs, notons que la considération
permanente de la culture des légumineuses surtout le niébé comme une plante paysanne
n’ayant pas droit aux pratiques culturales spécifiques telles que le cotonnier et le maïs
réduisant ainsi sa production. Quant au climat ; la rareté des pluies, la mauvaise
répartition des pluies dans l’espace et dans le temps dues au changement climatique
observée ces cinq années dernières influent sur le semis tantôt tardif ou non des variétés
précoces. La recherche par le non renouvellement des collections de semence améliorées
productives, la non vulgarisation d’itinéraires techniques de production et de
conservation, entravent la bonne productivité des cultures légumineuses en milieu
paysan.
Quelques bioagresseurs des légumineuses
Parmi les légumineuses cultivées au Togo, la plus importante et la plus attaquée
par les insectes reste le niébé, Vigna unguiculata (L.) Walp. C’est l’une des
principales légumineuses mondiales. Il joue un rôle important comme moyen de
subsistance pour des milliers de peuples dans les pays tropicaux, et particulièrement en
Afrique tropicale. Cependant, la culture du niébé connaît plusieurs problèmes qui
limitent sa production et son rendement. Les insectes ravageurs sont les premiers
acteurs contribuant aux faibles rendements du niébé en Afrique surtout ceux
s’attaquant aux fleurs et aux gousses pouvant occasionner jusqu’à 100% de pertes.

Au Togo plusieurs espèces ravageuses du niébé sont les suivantes.


Phase de Insectes Dégâts causés
développement
de la plante
Pré-floraison Les pucerons (Aphis craccivora) Suce la sève de la plante,
transmission de virus
40
Jassidae (Empoasca spp) Suce la sève de la plante
provoque le brunissement des
feuilles
Floraison/post-floraison Thrips sur fleurs Vecteurs de viroses
(Megalurothrips sjostedti Avortement des fleurs
[Taeniothrips sjostedti])
La foreuse des gousses Attaque des gousses
(Maruca testulalis; M. Vitrata)
Les punaises suceuses de Suce les gousses
gousses (Anoplocnemis
curvipes)
Les ravageurs des stocks Acanthoscelides obtectus Se nourrissent des grains en
du niébé (Say), stock
Callosobruchus rhodesianus Se nourrissent des grains en
(Pic) C. maculatus stock
C. rhodesianus
Clavigralla tomentosicollis

Photo 16 : Adulte de Clavigralla tomentosicollis et C. tomentosicollis sur les gousses


du niébé

Photo 17 : Dégât des larves de M. vitrata sur les gousses

3.4 Itinéraire technique de deux légumineuses : le niébé et le soja


3.4.1 Niébé
Labour et semis
Généralement le labour se fait en billon à écartement de 80 ou 70cm entre ligne. On note
en moyenne 65 à 70 billons sur une surface de 0,25ha. Le semi se fait en poquet à
41
écartement de 40cm pour les variétés rampantes et 30cm pour les variétés à tiges érigées.
Le semi se fait à l’aide du talon et une à deux graines occupent un poquet. Les semences
utilisées proviennent des cultures précédentes de la campagne antérieure conservée dans
des bidons ou des flacons d’insecticides.
Entretien :
Un à deux sarclages est nécessaire pour la culture du niébé.
Traitements phytosanitaires :
Compte tenu des attaques des ravageurs (les insectes piqueurs suceurs et broyeurs des
feuilles, fleurs) les producteurs procèdent au traitement des plantes. La période de
traitement se situe après semis 30 jours pour les variétés précoces et 60 jours pour les
variétés tardives, plus précisément au moment de l’apparition des branches secondaires
où la culture s’étale. Trois (3) traitements se font le premier avant la floraison, le
deuxième à la floraison et le troisième à l’apparition des gousses.
Récolte :
La récolte se fait généralement à la main. Elle consiste à cueillir les gousses matures et à
les mettre dans les sacs. Une seconde méthode de récolte consiste à l’arrachage de la
plante toute entière et à la mise en tas de ces plantes ; cette deuxième méthode est
pratiquée pour les variétés tardives.
Conditionnement :
On procède au séchage des gousses matures pendant une période de dix (10) jours et
trois (3) jours pour les plantes arrachées puis au battage, au vannage et enfin à la mise en
sac de des grains de niébé.

Photo 18: Niébé et ses gousses

42
3.4.2 Soja
Le soja est une légumineuse tout comme le haricot, le niébé, l’arachide et le pois d’angol.
Sa taille varie entre 0,2 et 1 m selon que la variété est précoce (75 à 105 jours) ou qu’elle
est tardive (plus de 105 jours). Comme pour toutes les légumineuses, le fruit du soja est
une gousse verte avant maturité devenant grise ou brune. Les gousses déhiscentes
longues de 3 à 11 cm contiennent le plus souvent 2 à 3 graines. Le système racinaire du
soja est formé d’une racine principale (racine pivotante) et de plusieurs racines latérales.
Sur chacune de ces racines latérales, on note la présence de “boutons” appelés nodosités.
Ces “boutons” permettent à la plante du soja de fixer l’azote de l’air. C’est grâce à ses
racines munies de nodosités que le soja enrichit le sol en azote. Le soja a besoin, pour bien
produire, de soleil et d’humidité. Il a plus besoin d’eau au moment de la germination, de la
floraison et de la croissance des graines (quand les gousses ont atteint leur taille
définitive).

Photo 19 : Soja

• Le choix du sol pour la culture


Il faut choisir pour le soja un terrain plat ou en pente douce ; des sols argilo-sableux, les
vertisols, les sols limoneux ; les sols profonds, légers et bien drainés. Eviter les sols
sableux, lourds, caillouteux ou latéritiques et hydromorphes (des sols des bas-fonds ou
qui gardent l’eau en saison des pluies).
• La préparation du sol
Le soja est semé sur des sols labourés ou sur billons. Après le défrichement, aux pluies de
mai-juin, le terrain choisi doit être labouré soit manuellement soit par traction animale ou
daba ou encore de tracteur. Le labour peut consister à faire soit des billons soit à faire un
labour à plat.
Deux types de billons peuvent se faire :
Sur sol riche

43
- des billons larges de 50 à 60 cm (deux écartements et demi à trois écartements de la
main) pour le semis à deux lignes par billon,
- des billons larges de 40 cm (deux écartements de la main) pour les semis en une ligne
continue.
L’écartement entre les billons doit être de 30 à 40 cm c’est-à-dire deux écartements de la
main.
Sur sol pauvre
Le soja est une légumineuse qui enrichit le sol après la récolte. Pour cela il peut être
cultivé sur des sols pauvres. Sur les sols pauvres, les billons doivent être d’une largeur de
70 cm. Ceci permet d’éviter la pourriture des racines de soja après le développement de la
plante.
• Le semis
Semence
La semence de soja doit être de bonne qualité. Ajuster la date de semis de manière à ce
que les plantes arrivent à maturité en saison sèche. La quantité de semences sur un
hectare est de 52 à 60 kg.
Les techniques de semis
- Ecartement entre lignes : 30 à 40 cm sur sol riche et 60 cm sur sol pauvre.
- Ecartement entre poquets : 15 à 20 cm.
- Profondeur de semis : 3 à 5 cm.
- Nombre de graines par poquet : 2 à 3.
Remarque : Semer lorsque le sol est humide (de préférence après une grosse pluie)
• L’entretien : le sarclage
Il faut sarcler 2 fois le soja : le 1er sarclage intervient 2 à 3 semaines du semis et le 2ème
sarclage, 3 semaines à un mois après le premier sarclage.
• La récolte et les opérations post-récolte
- La récolte
Récolter lorsque la majorité des feuilles sont tombées, que les tiges commencent par
sécher et que la majorité des gousses ont atteint la maturité (en ce moment elles
deviennent marron, brunes ou grises ; les graines se remuent parfaitement dans les
gousses). Les graines ont un taux d’humidité compris entre 14 et 15 %. Pendant la récolte,
il faut couper les tiges arrivées à maturité au ras du sol à l’aide d’une machette bien
tranchante.
44
-Le séchage – Le battage – Le vannage
Les plants de soja récoltés doivent être séchés sur des bâches ou des aires aménagées
pendant 3 à 4 jours. Ensuite, il faut procéder au battage. Le battage doit se faire de
manière à ne pas blesser les graines. Pour cela il faut éviter l’utilisation d’objet métallique.
Il est conseillé d’utiliser des branches de palme sans piquants, un bâton. Après le battage,
les graines se mélangent avec les débris (fanes). Il est recommandé d’enlever les débris de
tiges, de gousses mélangées aux graines.
-Le séchage complémentaire
Après avoir vanné le soja, il est recommandé de sécher à nouveau les graines pour réduire
au maximum le taux d’humidité des graines. Ce second séchage permet d’avoir une
humidité inférieure ou égale à 8 %. La production obtenue à l’hectare est comprise entre
1,5 à 2,4 tonnes à l’hectare.

IV. les plantes à tubercule


4.1 Généralités
Les plantes à tubercules (manioc, patate douce, ignames et aracées) occupent une place
essentielle dans l’agriculture vivrière de nombreuses régions du globe, en particulier dans
les zones tropicales humides où se trouve la majeure partie de la population mondiale. Il
s’agit en effet d’une source importante de produits amylacés cultivés localement et qui
joue un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire des pays pauvres en se substituant aux
céréales importées. Ces plantes sont essentiellement vivrières et font rarement l’objet de
culture commerciale, elles assurent l’alimentation des plus pauvres qui les cultivent
généralement sur de très petites surfaces en association avec de nombreuses espèces
annuelles et pérennes, dans des systèmes de type « jardin de case ». Bien qu’issues de
familles botaniques diverses et présentant des différences en termes de physiologie, elles
sont considérées comme un groupe « plantes à tubercules » car elles présentent des
caractéristiques communes. En effet, il s’agit de plantes pérennes à l’état sauvage mais qui
sont traitées comme des annuelles lorsqu’elles sont cultivées puisqu’on consomme leur
organe de stockage. Elles ont également en commun le mode de multiplication végétative,
le caractère encombrant et périssable de leur matériel de reproduction asexuée. De ce
fait, les pratiques de gestion paysannes et les problématiques liées à la préservation de la
diversité génétique de ces espèces sont semblables.

45
Au Togo, diverses plantes à tubercules sont produites et occupent une place importante
dans le secteur agricole togolais. Les tubercules produits au Togo sont l’igname, le
manioc, la patate douce et le taro. Mais les principaux tubercules sont l’igname et le
manioc.
L’igname : L’igname est une plante à racine et à tubercule du genre botanique Dioscorea,
répandu dans le monde entier. Ce tubercule constitue un aliment séculaire tant en Afrique
qu’en Océanie où sa culture et son utilisation font l’objet du savoir-faire ancestral et
souvent rituel. L’igname est un nom générique s’appliquant à plusieurs plantes
appartenant à une vingtaine d’espèces du genre Dioscorea, famille des dioscoréacées. Il
est cultivé dans toutes les régions tropicales du globe dans un but alimentaire et pour
leurs tubercules riches en amidons. Le matériel végétal est étudié à partir de son
inventaire, de ses caractéristiques biologiques, de ses contraintes culturales et de ses
utilisations (cuisine et commerce).
Au Togo, sa production a progressé au cours de la décennie passée de 1,88 % par an, tirée
exclusivement par l’extension des superficies. En termes de performances, au cours des
10 dernières années, la production de tubercules a évolué à un rythme annuel de 2,6%, dû
presqu’exclusivement à l’extension des superficies (2,46%) pour un rendement
stationnaire.

Photo 20: Igname

Le manioc
Le manioc est cultivé dans toutes les régions économiques du pays en raison de son
aptitude d’adaptabilité et d’exigences minimes au regard de la température, de l’eau, du
46
sol et des entretiens au champ. Le sud du Togo a une tradition de production et de
transformation de manioc qui remonte à plusieurs décennies. Aujourd’hui, le manioc est
l’une des principales cultures vivrières au Togo.
Le manioc fait partie des cultures traditionnelles des régions Maritime et des Plateaux.
Mais, au fil du temps, il y a eu progressivement une extension de cette culture dans les
régions Centrale, Kara. Ces dernières années, on observe un intéressement assez timide
des populations de la région des Savanes à cette spéculation. Les zones de forte
production de manioc sont les régions Maritime (37%) et des Plateaux (33%). Ensuite,
viennent les régions Centrale et de la Kara pour une part respective dans la production
nationale de 25% et 5%. La région des Savanes enregistre des poches de production de
manioc (DSID,2016).
Les variétés locales (peu productives) sont utilisées aussi bien que les variétés améliorées
à haut potentiel de rendement. Mais les variétés traditionnelles ou locales retiennent plus
l’attention des paysans et sont plus cultivées dans une plus grande proportion. Ces
variétés sont ente autres Fétonégbodji, Kataoli, akpadjin, Yovovi, Kalaba, bazoca, Atihé,
Atiyibo, Kpèrèmolgo, Tchoko, domedjin, Tchéko Dékadjè, Sintia, Ahassomé, Dévo,
Alitouté, etc. Les variétés améliorées actuellement cultivées sont principalement gbazé-
kouté, TMS 96/409, TMS 92/0326 et TMS 95/01665.
La production du manioc au Togo est déterminée par les rendements et les emblavures de
superficies. En moyenne, le rendement est de 6,56 t/ha. La moyenne de production est de
828 000 tonnes chaque année. Cette production togolaise reste faible par rapport à
d’autres pays de la sous-région.

Photo 21: Manioc

47
4.2 Importances nutritionnelles et économiques des plantes à tubercule
Les plantes à tubercule sont des cultures alimentaires particulièrement importantes pour
les zones tropicales et subtropicales. Bien qu'au niveau mondial ils viennent au deuxième
rang des aliments de base avec une production totale annuelle d'environ 626 millions de
tonnes alors que la production de céréales atteint quelque 2 054 millions de tonnes (FAO)
2016), la situation en Afrique est tout à fait différente. Sur le continent africain, la
production annuelle est de 153 millions de tonnes environ dépasse celle des céréales
(env. 113 millions de tonnes). La popularité des plantes à tubercule en Afrique s'explique
entre autres par le fait qu'elles s'insèrent particulièrement bien dans les systèmes
culturels traditionnels, lesquels se caractérisent par plusieurs cultures en association
dans un même champ. De plus, dans les milieux prédisposés à la sécheresse en raison de
pluies insuffisantes et irrégulières, le manioc, les ignames et la patate douce présentent
moins de risques que certaines autres cultures alimentaires telles que le maïs et le riz.
Les plantes à tubercule sont généralement moins sensibles aux ravageurs et aux maladies
que les céréales et les légumineuses. En cas d'attaque, il est extrêmement rare que l'on ait
des pertes de plantes à tubercule très sérieuses, voire totales. En ce qui concerne les
mauvaises herbes, certaines plantes à tubercule ont des avantages compétitifs, comme la
patate douce qui recouvre très vite le sol de ses feuilles, ou le manioc qui, en état de
développement avancé, porte un feuillage dense, ou encore les aracées qui ont des feuilles
particulièrement grandes et larges. Le manioc, la patate douce et les aracées supportent
assez bien la pauvreté de nombreux sols africains sans apport d'engrais chimiques, ce qui
est décisif pour les paysans, qui ne disposent généralement pas de moyens suffisants pour
s'en procurer.
La composition en éléments nutritifs des plantes à tubercule varie d'un endroit à l'autre,
selon le climat, le sol, la variété de la plante et d'autres facteurs. Le principal élément
nutritif fourni par les tubercules est l'énergie alimentaire sous forme de glucides. La
teneur en protéines est faible (1 à 2%). Le manioc, la patate, la pomme de terre et
l'igname contiennent de petites quantités de vitamine C et les variétés jaunes de patate,
d'igname et de manioc renferment du bêta-carotène ou de la provitamine A. Le taro est
une bonne source de potassium. Les racines et les tubercules contiennent de faibles
quantités des autres vitamines et minéraux mais renferment des quantités importantes
de fibres alimentaires.
4.3 Contraintes de production
48
Les contraintes liées au développement de la production de tubercules au Togo se
résument comme suit :
Contraintes à la production et stockage
Production • Faible utilisation des intrants agricoles
(engrais organiques et minéraux);
• dégradation de la fertilité des sols;
• Problèmes fonciers (morcellement des
terres et insécurité foncière dans le Sud-est
maritime) ;
• Baisse de la pluviométrie ;
• Propagation des maladies diverse
(mosaïque dans les zones de production,
champignons).
• Insuffisance des boutures tolérantes à la
mosaïque ;
Transformation • Difficultés à assurer un approvisionnement
régulier en matière première
• Insuffisance d'équipements modernes de
transformation
• Difficultés d'accès au crédit de moyen et
long terme pour investissement ;
• Insuffisance de mains d'œuvre
Conditionnement/ • Insuffisance de moyens modernes
Conservation/ conditionnement, conservation et stockage
Stockage • Insuffisance de magasins adaptés pour le
stockage

4.4 Itinéraire technique de deux plantes à tubercule : le manioc et l’igname


• Manioc
Le manioc se développe le mieux durant la saison chaude et pluvieuse. Toutefois,
lorsqu'elles sont bien développées, les plantes peuvent résister à de longues périodes
sèches de 6 à 7 mois. Une sécheresse prononcée entraîne un arrêt de croissance des tiges
et une chute des feuilles les plus âgées. Le manioc préfère les sols profonds, meubles, de
texture argilo- sableuse à sablo-limoneuse et bien drainés.
Techniques culturales:
Période : dès la chute des premières pluies utiles.
Préparation du terrain : elle comprend le défrichage, le désherbage, la fertilisation et le
labour.
Fumure de fond : pour 100 m2 de culture, épandre au moment de la préparation du sol
50 à 100 kg de matières organiques et 6 kg d'engrais minéral.
Préparation des boutures :

49
choisir des plantes-mères âgées d'au moins 8 mois, exemptes de mosaïque et dont
les tiges présentent des yeux dépourvus de cochenilles. Si possible, tremper les
boutures dans le méthidathion contre les cochenilles.
utiliser de préférence les parties bien lignifiées des tiges ayant entre 2,5 et 4 cm de
diamètre.
couper le jour de la plantation, les tiges en fragments de 15 à 20 cm de telle sorte
que chaque bouture possédé au moins 5 a 6 yeux en bon état.
Plantation :
planter à plat dans le sol humide et bien nivelé ou sur billons si un engorgement du
terrain est à craindre.
planter légèrement penché les boutures dans le sol sur une profondeur de 8 à 10
cm.
orienter correctement les boutures avec les yeux vers le haut.
tasser fermement le sol autour de chaque bouture.
Ecartements : laisser entre les lignes ou le milieu des billons, une distance de 0,85 à 1 m
et espacer les boutures sur la ligne ou sur le billon d'environ 1 m.
Entretien : En cas de pourriture ou de dessèchement des plants, effectuer un bouturage
de remplacement. Le sarclage et le binage sont indispensables en début de culture pour
éliminer toute végétation adventice concurrente et pour maintenir une bonne humidité
du sol.
A l'exception de la mosaïque et de la cochenille farineuse, la plupart des maladies et
parasites du manioc ont, dans de bonnes conditions de culture, une incidence économique
relativement limitée.

Les ravageurs du manioc et leurs dégâts

ENNEMIS: DEGATS

MOSAIQUE: - taches jaunâtres, vert-clair sur les feuilles


maladie provoquée par un virus - déformation des limbes foliaires.
- rabougrissement des plantes
COCHENillES: enroulement des feuilles.
insectes d'aspect farineux, groupés en colonies - rabougrissement des jeunes pousses.
blanchâtres que "on trouve à l'extrémité des - raccourcissement des entre-noeuds.
jeunes pousses et à la face inférieure des feuilles
ARAIGNEES ROUGES: petites taches jaunes, puis brun-rouge sur le
acariens de très petite taille qui vivent en feuillage, surtout le long des nervures
colonies à la face inférieure des feuilles principales.
- chute des feuilles.
50
NEMATODES gonflements localisés des racines (galles).
CERCOSPORIOSE: une maladie du feuillage taches brunes avec une bordure brun foncée, de
provoquée par un champignon forme irréguliére, nécrotiques sur les feuilles.
- défoliation de la plante.

Récolte et conservation:
La culture dure 8 mois pour les variétés hâtives à 12 mois pour les variétés tardives
(Ordinaire).
soulever les racines en tirant sur les tiges ou, si le sol est dur, en utilisant un outil.
sélectionner les plantes saines et couper à la machette les tiges destinées
ultérieurement à la préparation des boutures.
mettre ces tiges en fagots dans un endroit ombragé et bien aéré si la nouvelle
plantation ne peut pas être effectuée aussitôt après la récolte. Eventuellement,
couvrir les tiges de sacs humides pour éviter le dessèchement.
Rendement : un champ de 100 m2 permet de récolter 100 à 200 kg de racines et de
préparer 1000 à 1200 boutures pour la culture suivante.
Sélection sanitaire : écarter au moment de la récolte, les plantes malades ou parasitées
et brûler celles-ci.
Conservation : les racines fraîches de manioc ayant une conservation limitée dans le
temps (quelques jours), il convient de récolter en fonction d'une vente ou d'une
utilisation immédiate.
Transformation : séchage en tranches, confection de farine.

• Igname
Les variétés d’igname à deux récoltes fournissent peu de tubercules et ont un cycle de
production de six (06) mois. Celles à une récolte fournissent beaucoup de tubercules et
ont un cycle de production de neuf (09) mois. En effet, l'igname est connue pour son
exigence en fertilité. L'igname apprécie un sol frais, léger et riche en humus.
L'accroissement de la pression foncière réduit la disponibilité de terres « vierges »
recherchées par les producteurs d’igname de façon générale. D’où une réduction de la
disponibilité en igname sur les marchés à certaines périodes de l’année.
Ainsi, pour assurer une plus grande disponibilité de l'igname sur les marchés pendant de
longues périodes, il importe d'accroître la production par une amélioration des

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rendements. L'utilisation de nouvelles techniques de production comme l'application de
fertilisants minéraux semble être une voie à explorer.

La visite du terrain et le choix de la parcelle

C’est une opération technique qui consiste à aller voir et choisir une parcelle de son
terrain qui répond à des critères dont la culture d’igname exige pour sa réussite. C’est
ainsi qu’il faut porter le choix sur les parcelles non cultivées il y a au moins deux (02) ans
à cause des besoins élevés en éléments nutritifs de l’igname; et ceci pour réduire les
dépenses en apport de fertilisants; (il est préférable de faire cette visite avec l’aide d’un
technicien) pour connaitre le ph et la structure de son sol. C’est de ceux-ci que dépendent
la composition minérale et la perméabilité du sol qui sont des facteurs aussi essentiels
comme d’autres pour la réussite de toute production agricole. Ces caractéristiques sont
donc fonction des amendements à apporter au sol.

Les semences sont des têtes d’ignames dont on se sert pour la plantation. On en trouve
sur le marché, auprès des producteurs d’ignames et ceux des mini sets. Il faut se lever tôt
à la recherche de ces semences bien avant même la formation des buttes. C’est ainsi que
les buttes seront faites en fonction de la quantité de semences acquises.

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Photo 22: Semences d’igname

Des semences de deuxième récolte de 450 g à 550 g sont utilisées pour la catégorie
Laboco, Sotoboua ou Ala-bala, Modji …. Le calibre important de la bouture induit un
démarrage rapide et vigoureux de la plante. Ce sont des avantages qui favorisent soit la
précocité de la première récolte, soit le développement volumique du tubercule. Pour les
variétés d’une seule récolte, ce sont des fragments de tubercules de 350 à 500 g qui sont
utilisés ; 150 g à 200 g de fragments de tubercules de consommation peut aussi servi de
matériel de plantation par butte pour les catégories Kratsi, Koukou et beaucoup d’autres
encore.

Opération d’obtention des semences :

On prend un bout (Tubercule) d’igname en état de réveil physiologique. On le


sectionne en deux, trois ou quatre rondelles, selon la dimension (longueur et diamètre)
du tubercule. On peut le traiter aux cendres (produits antifongiques) puis on le met
á sécher au soleil tamisé pendant un jour. Apres on le met á l’ombre et au frais dans un
germoir à l’ombre pendant un 21 á 30 jours .On arrose chaque quatre jours. Apres
trente jours, la tête du plan va germer. La germination terminée les semences sont placés
dans des caisses en bois de conservation où ils continuent á pousser ; ils sont prêts á
être vendus ou planté.

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Photos 23: Préparation des semences

Technique avancée de production des semences

La plante d’igname en production est récoltée trois mois avant maturité. Ce n’est pas un
tubercule á maturation. Il ne convient pas á la consommation. Il est petit et amer.
Le tubercule est séparé de la plante mère á l’aide d’une lame tranchante d’un couteau. Le
tubercule séparé peut être récolté immédiatement pour préparer les mini sets
ou laissé sous terre pour être récolté au fur et á mesure que les demandes en
semences sont produites. Chaque plante mère séparée du tubercule reçoit un rehaussage
de terre á la base et produit trois mois plus tard, deux á trois nouveaux tubercules. Avec
cette technique une butte d’igname de deux pieds est capable de se prêter á la
production de douze á vingt boutures pour dix buttes.

Technique intermédiaire entre la consommation et la production de mini set.

Dans cette technique, on récolte le tubercule prêt á la consommation humaine sur douze
mois et la tête peut être conservée comme semence. La diversité des possibilités de
reproduction de l'igname ne semble pas avoir une influence déterminante dans les choix
variétaux opérés par les paysans. Parmi les ignames à une récolte, beaucoup de variétés
sont peu cultivées bien qu'elles présentent un avantage semencier mais il est vrai aussi
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que les variétés les mieux distribuées dans l'agriculture font partie de celles qui offrent
une solution facile au problème semencier.

Préparation du Terrain

a-Défrichage

C’est une opération qui consiste à mettre au propre un espace donné, à éliminer les
herbes et les arbustes d’une parcelle destinée à une culture donnée. Dès Septembre à
Février, le défrichage commence pour profiter des premières pluies afin de commencer le
plus tôt possible la formation des buttes.

b-Formation des buttes

C’est une étape technique à laquelle le producteur doit observer sa parcelle, identifier les
endroits les plus humides afin de les réserver aux variétés à double récolte; car celles-ci
aiment plus de l’humidité. De la même manière, la formation des buttes se fait en fonction
du type de variété et du type de sol (sol humide ou moins humide). Le labour avant
buttage est une exigence particulière aux variétés qui développent de longs tubercules
afin d'éviter la déformation du tubercule en lui aménageant un espace meuble en
profondeur.

Pour un sol humide, les buttes doivent être plus élevés et plus gros par rapport à un sol
moins humide ; car l’évolution du tubercule peut être empêchée lorsque ce dernier
rencontre trop d’humidité. Si la parcelle est moins humide et les buttes sont trop élevés
ou trop gros, l’intérieur manquera d’humidité et donc la chaleur empêchera le bon
développement des tubercules. Pour ce qui concerne la densité, elle varie entre 4000 et
6000 buts par hectare.

La plantation

Elle consiste à introduire à environ 10cm à 15cm de profondeur dans les buttes les
morceaux de rhizomes ou têtes d’ignames prévus à cette fin. Il faut toujours tenir compte
des bourgeons ou de la partie couverte de peau qui doit être tournés vers le haut afin de
faciliter la levée.

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Pour ce qui concerne l’écartement ; cela suit celui des buttes ou au cas d’un simple labour
profond on adopte 40cm sur la ligne et 80cm entre les allées pour faciliter le buttage.

Photos 24: Culture d’igname

Il faut couvrir la partie haute des buttes par les herbes sèches ou les feuilles d’arbres afin
de les protéger contre les rayons solaires qui sont susceptibles d’ôter l’humidité des
buttes. Les herbes fraiches attirent les termites et ceux-ci peuvent se servir des ignames
pour leur nourriture ; Il faut donc éviter d’utiliser les herbes fraiches. On l’enroule sous
forme de cousiné selon la forme de la tête de la butte puis on pose une légère couche de
terre dessus en vue de le protéger également contre les vents.

Entretien

L’entretien ici concerne deux aspects fondamentaux et importants ; le tuteurage, les


sarclages et les binages.

a- Le tuteurage

Les tiges peuvent atteindre 3 mètres de haut, c'est pourquoi il convient de placer des
bambous ou des piquets de bois fourchés afin de maintenir ces branches à la verticale. Si
cette recommandation est bien respectée, les touffes de feuilles couvriront au maximum
les buttes ; l’humidité sera conservée pendant de longs moments, l’évolution des
mauvaises herbes sera à cet effet empêchée.

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En cas de négligence de ce paramètre, les jeunes plantules vont se trainer par terre et
vont être endommagées soit par la chaleur du soleil ou soit par les effets des sarclages.

Photos 24:Tuteurage des plants d’igname

les sarclages et binages

C’est le fait d’enlever les mauvaises herbes pour mettre au propre l’exploitation. A cet
effet, l’on doit prendre garde de mettre la houe sur les buttes ; car les racines de l’igname
se multiplient beaucoup et s’étendent sur de grandes distances, peuvent être
endommagées. Lorsqu’on constate que les tubercules s’extériorisent ou tentent à
s’extérioriser, il urge de biner ou passer de terre à ses endroits.

la fertilisation

Dans le cas de l’igname, le long cycle impose un fractionnement de la quantité totale de


fertilisant à apporter en vue d’une utilisation efficiente. L'application est réalisée en
couronne, à environ 15 à 20 cm en dessous du sommet de la butte. La première fraction
est apportée 50 jours après plantation. La seconde fraction est appliquée 80 jours après
plantation pour les précoces et 123 jours après plantation pour les tardives.

Les doses sont en fonction du type de fertilisant ou d’engrais. L’igname étant une plante à
racine, l’élément le plus exigé parmi les trois les plus importants (Azote N; Phosphore P et
Potassium K) est le phosphore ; car c’est celui-ci qui assure le bon développement des
racines et tubercules.

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La récolte

C’est une étape de la production qui commence probablement à partir du mois de juillet
ou qui doit avoir lieu entre juillet et septembre pour les variétés à double récolte ; la
première récolte se situe entre décembre-janvier pour les variétés à récolte unique. C’est
cette même période qui correspond à la seconde récolte pour les variétés à double
récolte.

La deuxième récolte fournit les matériels semenciers tandis que la récolte de la variété à
récolte unique, en plus des matériels semenciers, fournit des gros tubercules de
consommation. C’est le moment pour le producteur de passer à la mise à part des
matériels semenciers de sa propre production.

Photos 25: Récolte des tubercules d’igname

La conservation

Elle concerne la période entre la récolte et la plantation d’une part puis la durée de
consommation d’autre part. L'aptitude à la conservation relève de deux aspects
principaux: la résistance aux pourritures et aux insectes qui détériorent les tubercules et
la capacité de maintenir durablement la qualité culinaire. Cette seconde condition
implique une activité catabolique fonctionnant au ralenti pour économiser les réserves
amylacées stockées par les tubercules. Dans l'ensemble la meilleure aptitude à la
conservation se rencontre parmi le matériel végétal habituellement exploité en récolte
unique. Pour la conservation, il convient de placer les tubercules dans un endroit sec.

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Références

DSID (Direction des Statistiques Agricoles de l’Informatique et de la Documentation). (2005). Production des
principales cultures vivrières. Séries 1996 à 2005. DSI, Lomé, Togo
Belaid D. Eléments de phytotechnie générale.

Eliard. J. L. Manuel d’agriculture générale ; Bases de la production végétale. Ed. J.B.

Soltner D- Les bases de la production végétale : Sol Climat Plante

Memento de l’agronome

Joseph Argouarc'h, 2008. Maraîchage biologique

Dominique Mappa, 2000. Les Productions Légumières

Tome, I ; le sol et son amélioration

Tome II ; la plante et son amélioration

Fiches techniques ESOP, ITRA, ICAT, DPV

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