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UNIVERSITE DE KINSHASA - FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

HORTICULTURE 1

– CULTURES MARAICHERES –
Principes généraux et méthodes de production
Notes de cours
pour les étudiants de Premier Grade Ir. Agro. - Phytotechnie

Année académique 2015-2016


Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 1
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 2
Ces notes de cours sont destinées aux étudiants de Premier Grade d’Ingénieur
Agronome de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UNIKIN.

L`objectif du cours est d`apprendre aux étudiants les principes généraux des
cultures maraichères et les méthodes de production des différents types de légumes
cultivés. La finalité étant de donner aux étudiants les outils, les connaissances et le
savoir-faire en vue de contribuer à l`augmentation et à l`amélioration de la
production légumière pour le bien-être des populations.

Ce cours de 25 heures, dispensé dans le cadre de l’activité pédagogique


«horticulture» sera suivi d`un autre cours de 20 heures sur l’arboriculture fruitière
et de 15 heures des travaux pratiques.
Ce cours est dispensé en 8 séances de 3 `a 4 heures.
Il est organisé de la manière suivante:
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Séance Chapitres traités
1 • Introduction
• Définition-historique-terminologie
2 • Origines, familles botaniques et liste des principales cultures
maraîchères

3 • Classification des cultures maraîchères


• Facteurs régissant l`établissement des cultures légumières
• Facteurs de production dans la filière légumière `a Kinshasa
• Typologie des exploitations horticoles `a Kinshasa, sites maraichers et
systèmes agraires
4 • Zonage, principales cultures légumières, calendrier horticole,
estimation de rendements, consommation-vente, importation-
exportation
• Acteurs intervenants dans le secteur horticole `a Kinshasa
• Atouts et contraintes du secteur horticole `a Kinshasa
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Séance Chapitres traités
• Aspects techniques de productions horticoles
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1. MULTIPLICATION DES CULTURES LEGUMIERES
2. SEMENCES, PEPINIERES, PRODUCTION DES PLANTS ET PLANTATIONS
3. PRINCIPALES INTERVENTIONS TECHNIQUES INHERENTES AUX CULTURES
MARAICHERES
4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS
5. RECOLTE ET CONSERVATION DES LEGUMES
6 • Bonnes pratiques agricoles en production légumière en plein champ
1. SYTEMES DE PRODUCTION LEGUMIERE
2. VARIETES ET SEMENCES/MATERIEL VEGETAL
3. GESTION DE L`EAU
4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES
5. LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS, MALADIES ET ADVENTICES

7 • Fiches techniques de quelques espèces des légumes


8 • Comment produire et conserver ses propres semences de légumes.
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Chapitre traité

1 • Introduction
• Définition-historique-terminologie
2 • Origines, familles botaniques et liste des
principales cultures maraîchères

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INTRODUCTION
Pour étudier les cultures maraîchères/légumières, il s’avère nécessaire de
connaître l’agriculture et ces différentes branches.
L’agriculture : ensemble des activités destinées à tirer de la terre les productions des
animaux et des végétaux utiles à l'homme, notamment sur le plan alimentaire.

L’horticulture : science et art de la culture des fruits, des légumes, des fleurs, des
arbustes et des arbres fruitiers ou ornementaux. Elle a pour origine le mot «hortus»
qui désignait autrefois les jardins des maîtres; qu’ils utilisent autour de leurs maisons
afin de produire des cultures vivrières pour satisfaire les besoins familiaux.

Le domaine d’horticulture renferme plusieurs spécialités notamment :

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INTRODUCTION (suite)

• Les cultures maraîchères : c’est la production intensive de légumes (de saison et


contre saison) et primeurs.

• L’arboriculture fruitière : branche de l’horticulture qui s’intéresse `a la culture des


arbres fruitiers (viticulture, agrumiculture, rosacées à noyaux, rosacées à pépins
etc.)

• Pépinières d’arboriculture fruitière : multiplication et production des plantes pour


une nouvelle plantation.

• Floriculture : plante à massifs, à fleurs coupées, en pot, rosier, espaces verts, jardins
et parcours etc.

• Arboriculture ornementale : plantes ligneuses, arbres et arbustes utilisés pour


l’ornementation. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 8
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INTRODUCTION (suite)

L’horticulture se caractérise généralement du reste de l’agriculture, sur certains plans,


par plusieurs points de vues :

- AU POINT DE VUE ECONOMIQUE :


C’est une activité qui fait appel à des capitaux importants pour produire
(investissement, dépenses), des coûts élevés des opérations techniques (taille,
éclaircissage, fertilisation etc.), des coûts élevés de conditionnement et de stockage.

- AU POINT DE VUE TECHNIQUE :


• Diversité des opérations techniques (tailles, pincement, palissage etc.)
• Action sur le micro climat (abris, serres, tunnels etc.)
• Protection sans cesse contre les parasites animaux et végétaux.

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INTRODUCTION (suite)

- AU POINT DE VUE BOTANIQUE ET PHYSIOLOGIQUE :


Les produits horticoles sont généralement fragiles et périssables et par conséquent, il
faut des moyens et des techniques très poussés pour sauvegarder les produits jusqu’ à
ce qu`ils arrivent chez le consommateur (chambres froides à atmosphère contrôlée,
conditionnement, moyen de transport etc.) et tout cela nécessite des capitaux, c’est à
dire de l’argent.

CONCLUSION : on peut dire que l`horticulture est un domaine qui exige des capitaux
importants, de la technicité élevée et des structures de commercialisation assez
complexes. Ce sont là quelques caractéristiques du domaine des productions
horticoles.

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INTRODUCTION (suite) Edited by Foxit Reader
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IMPORTANCE DES CULTURES MARAICHERES

Le maraîchage a une grande importance dans l’économie nationale car il permet :

• la création d’un grand nombre d’emploi chaque année.

• La satisfaction des besoins en légumes des populations d`un pays y compris des
ménages `a faible revenu.

• L’amélioration de revenus par la vente des produits horticoles et une entrée de


devises par le biais des exportations.

• L’approvisionnement de l’industrie agroalimentaire locale en matière première et la


transformation `a petite et moyenne échelle.

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DEFINITION, HISTORIQUE ET TERMINOLOGIE For Evaluation Only.

Le maraîchage ou cultures maraîchères, c’est la culture des légumes et celui/celle


qui cultive les légumes s’appelle maraîcher (e).

C’est en effet du mot marais que vient le mot maraîchage : qui est un terrain qui
s’étend sur des marécages - d’abord en un lieu bas et humide où les masses d’air ont
des variations de pression très faibles - consacré à la culture des légumes. Il est très
humifère, tourbeux, riche en azote et convient très bien aux légumes et surtout pour
les légumes feuilles.

Autrefois dans l’actuel quartier du marais en FRANCE, se tenaient des petits


agriculteurs qui produisaient des légumes pour le PARIS de l’époque et le nom de
maraîcher est resté pour tous les producteurs des légumes.

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DEFINITION, HISTORIQUE ET TERMINOLOGIE (suite)
Un jardin potager est un jardin ou une partie de jardin où se pratique la culture
alimentaire/vivrière de plantes potagères destinées à la consommation familiale. Il a
donc essentiellement une fonction utilitaire, mais en même temps ce type de jardinage
est un passe-temps agréable et parfois une passion. Il peut également avoir une
fonction ornementale.
Un jardin potager peut accueillir différents types de légumes. On y associe souvent des fines herbes, des
plantes aromatiques et condimentaires. Le terme fines herbes désigne
les plantes du potager qui se mettent sur
la salade ou qui s’emploient dans les ragoûts. Il
peut s'appliquer aux herbes aromatiques en
général, mais il désigne plus souvent
spécifiquement le groupe ou le mélange
particulier de quatre plantes :
le persil (Petroselinum crispum),
la ciboulette (Allium schoenoprasum),
le cerfeuil (Anthriscus cerefolium), ainsi que de
la pimprenelle (Sanguisorba minor)1 ou de
l'estragon (Artemisia dracunculus).
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DEFINITION, HISTORIQUE ET TERMINOLOGIE (suite)
La soupe, ou potage, est un aliment liquide ou onctueux, froid ou chaud, qui est
généralement servi au début du repas. La plupart des soupes traditionnelles en
occident sont composées de légumes et légumineuses cuits, auxquels on ajoute
parfois divers compléments: protéines animales
(viandes, poissons, lait, œufs, fromages), matières grasses (lard, beurre, huile, crème
fraîche…), épaississant (farines et fécules) (exceptionnellement des fruits). Il existe
une grande variété de soupes dans toutes les gastronomies mondiales.

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DEFINITION, HISTORIQUE ET TERMINOLOGIE (suite)

* Quelle différence fondamentale faites-vous entre un fruit et un légume?

* Peut-on dire qu’un arbre fruitier produit après plusieurs années de sa plantation alors
qu’une culture légumière produit dès sa première année?

* Peut-on dire qu’un légume nécessite la cuisson alors qu’un fruit arboricole est consommé
comme dessert ?

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DEFINITION, HISTORIQUE ET TERMINOLOGIE (suite)

* Quelle différence fondamentale faites-vous entre un fruit et un légume?


Un fruit est la partie de la plante qui se développe à partir d'une fleur. C'est aussi la partie
de la plante qui contient les graines (graine, noyau ou pépin). Les autres parties de plantes
sont considérées comme des légumes.
Un arbre fruitier - tout arbre qui produit des fruits propres à la consommation humaine.

Le terme de fruit a une signification bien précise en biologie : c'est l'organe végétal
protégeant la graine. Plus précisément, c'est la paroi de l'ovaire de la fleur (l'ex pistil) qui
devient la paroi du fruit, entourant les graines.

Cette paroi peut prendre de nombreuses caractéristiques, ce qui va conduire à différents


types de fruits. Par exemple, la pêche, la noix, l'avocat, l'aubergine, le haricot vert….. Le fruit
peut aussi être le résultat de la transformation de plusieurs fleurs d'une inflorescence. C'est
par exemple le cas du fruit du mûrier, la mûre.
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DEFINITION, HISTORIQUE ET TERMINOLOGIE (suite)
Parfois, le fruit peut avoir une origine plus complexe et résulter de la transformation
d'autres parties de la fleur, notamment le réceptacle floral. C'est le cas de la fraise. On parle
dans ce cas de faux fruit. La fraise n'est donc pas véritablement un fruit : seuls devraient
porter ce nom les akènes (grains durs) disséminés à sa surface de la fraise, et qui dérivent
effectivement des ovaires de la fleur. La fraise n'est pas la seule dans ce cas. Comme elle,
l'ananas, la figue et la pomme sont des faux fruits.
N.B. En botanique, un faux-fruit (également appelé faux
fruit, fausse baie, pseudo-fruit, fruit accessoire, fruit complexe
ou pseudocarpe) est le résultat de la transformation
des induvies d'une inflorescence suite à la fécondation.
Par contraste, le fruit vrai est issu du seul pistil de la fleur. Tout autre
organe qui ne dégénère pas après fécondation (induvie) se mue en
faux-fruit.
De ce fait, le terme recouvre un champ très varié. Nombre de faux-
fruits sont désignés dans le langage courant sous le nom de fruit. En
général le faux-fruit n'est pas un organe, mais la combinaison de
plusieurs organes. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 20
DEFINITION, HISTORIQUE ET TERMINOLOGIE (suite)

Le terme de légume, n'a, quant à lui, aucune signification botanique. Pour les jardiniers,
c'est une plante généralement non arborescente dont on consomme certaines parties,
généralement dans une préparation salée ou non. Ces parties peuvent être: bulbe, racine,
feuille, fruit, graine. Pour les cuisiniers, le légume est la plante accompagnant un plat de
viande.

Bref, un fruit (pour les gastronomes) peut ne pas en être un (pour les botanistes). Et
inversement. Si la fraise n'en est pas un, en revanche, l'olive, l'aubergine ou encore le
haricot en sont bien. Botaniquement parlant. Tout comme le poivre, la gousse de vanille ou
le piment. Botanistes et cuisiniers neProf
sont pas
Jacques prêts UNIKIN
N.B. LUTALADIO, de se réconcilier ! 21
DEFINITION, HISTORIQUE ET TERMINOLOGIE (suite)

Peut- on dire qu’un légume est le produit d’une plante herbacée alors qu’un fruit provient
d’un arbre?

+ Réponse: Non, voici des contre-exemples : la tomate et l’aubergine sont des légumes;
leurs plantes sont pourtant ligneuses et non pas herbacées. La plante d’aubergine peut avoir
un aspect d’arbuste pouvant atteindre plus de 2 m de haut dans des conditions climatiques
spécifiques, mais l’aubergine n’est pas un arbre ; c’est une culture légumière.

Peut-on dire qu’une plante légumière présente un court cycle biologique (plante annuelle)
alors qu’une culture arboricole est pérenne ?

+ Réponse: Deux contre-exemples: L’artichaut qui est un légume est une plante vivace.
Elle n’a donc pas un court cycle cultural. L’oignon est une plante bisannuelle. Même lorsque
la plante se comporte comme une plante annuelle, elle peut avoir un long cycle biologique.
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DEFINITION, HISTORIQUE ET TERMINOLOGIE (suite)
Peut-on dire qu’un arbre fruitier produit après plusieurs années de sa plantation alors
qu’une culture légumière produit dès sa première année?

+ Réponse: Même un arbre fruitier peut produire dès sa première année de culture ; la vigne
sous serre dans la région d’Agadir au Maroc est une culture arboricole qui peut produire dès
sa première année. Par contre, certaines variétés d’oignon importées du Canada nécessitent
de longues photopériodes pour produire des bulbes ; lorsque ces photopériodes ne sont pas
disponibles dans une région donnée, l’oignon peut se transformer en une plante vivace sans
produire de bulbe, alors qu’elle est connue comme légume.

N.B. La photopériode est le rapport entre la durée du jour et la durée de la nuit ou les
variations de la durée du jour et de la nuit au cours de l’année. Ce rapport ou ces variations
conditionne de nombreuses activités physiologiques et écologiques comme la reproduction,
l’entrée en hibernation, la floraison, etc.

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DEFINITION, HISTORIQUE ET TERMINOLOGIE (suite)

Peut-on dire qu’un légume nécessite la cuisson alors qu’un fruit arboricole est consommé
comme dessert ?

+ Réponse: Non, la tomate peut être consommée comme hors d’œuvre sans cuisson alors
que c’est un légume. Le coing est un fruit arboricole mais nécessitant la cuisson pour sa
consommation tandis que le melon et la pastèque (qui sont des faux-fruits) sont
consommés comme fruits de dessert sans cuisson.

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DEFINITION, HISTORIQUE ET TERMINOLOGIE (suite)
En conclusion : un légume est le produit consommé d’une culture maraîchère connue ainsi par les habitudes
alimentaires des habitants d’un pays donné. La liste des légumes peut différer entre pays selon les habitudes
alimentaires des habitants. Un légume connu dans un pays donné peut être une mauvaise herbe ou une
culture fourragère dans un autre pays; c’est le cas des carottes fourragères données aux animaux en France,
par exemple, alors que le produit est un légume dans les pays africains.

Une culture est donc considérée comme légumière si les habitants du pays la considèrent ainsi. Souvent,
l’habitude alimentaire influe sur la différence entre un légume et un produit arboricole. Un légume peut donc
être un fruit mûr (tomate) ou immature (melon), tubercule (pomme de terre et patate douce), rhizome
(gingembre), racine (carotte), feuille (laitue), bulbe (oignon), inflorescence (chou fleur), réceptacle floral
(artichaut), produit d’une plante annuelle (pastèque), bisannuelle (chou), pérenne (artichaut), herbacée
(ciboulette) ou ligneuse (aubergine), dont la longueur de la tige principale dépasse 1 m (courge) ou est au ras
du sol (fraise), nécessitant la cuisson pour sa consommation (patate) ou consommé en hors d’œuvre sans
cuisson (tomate) ou se présentant comme fruit de dessert (melon).

Chaque pays a sa liste des principaux légumes qui peuvent différer de ceux d’un autre pays. Pour le RDC, la
liste de ces cultures légumières montre qu’il y a plusieurs légumes connus et consommés comme produits
maraîchers par les congolais. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 25
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ORIGINES, FAMILLES BOTANIQUES ET LISTE DES PRINCIPALES For Evaluation Only.

CULTURES LEGUMIERES
Les origines connues sont au nombre de huit et sont: l’Asie du Sud, l’Inde, le Moyen
Orient, la Méditerranée, l’Europe du Nord, l’Europe du Sud, l’Amérique du Nord et
l’Amérique du Sud. Des exemples des légumes par origine figurent dans la liste des
cultures maraîchères présentée ci-dessous.

L’origine des plantes renseigne sur les conditions environnementales dans lesquelles
elles vivent spontanément. Dans ces pays d’origine, des espèces sauvages existent
toujours et contiennent des gènes de résistances diverses et d’adaptation à des
conditions particulières; il importe donc de les exploiter dans des programmes
génétiques et de production de semences.

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ORIGINES, FAMILLES BOTANIQUES ET LISTE DES PRINCIPALES
CULTURES LEGUMIERES (suite)

Les familles botaniques:


Quatorze familles botaniques regroupent les cinquante cultures maraîchères ci-dessous: les
Crucifères (1), les Ombellifères (2), les Cucurbitacées (2), les Alliacées (2), les Liliacées (2), les
Composacées (2), les Légumineuses (3), les Solanacées (3), les Chénopodiacées (4), les
Convolvulacées (4), les Graminées (4), les Labiés (4), les Malvacées (4) et les Rosacées (4).

La classification botanique des cultures maraîchères est la plus précise des classifications.
Pour une plante donnée, il n’y a plus d’ambiguïté quant à son identification. Un chercheur
ne peut pas la confondre avec une autre plante qui risque de porter les mêmes noms
vernaculaires.

L’information volumineuse disponible dans le monde avec différentes langues est donc
réduite par les précisions botaniques. NB: (1) = la plus importante des familles (elle contient
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le plus grand nombre de légumes), puis (2), (3) et enfin (4).
Liste des principales cultures légumières (maraîchères)
Legumes Nom Scientifique Famille Partie consom. Origine
botanique probable
Ail Allium sativum Alliacée Bulbe Asie du Sud
Asperge Asparagus officinalis Liliacée Tige Asie du Sud
Artichaut Cynara scolumus Composée Réceptacle floral Méditerran.
Aubergine Solanum melongena Solanacée Fruit immature Indes
Betterave rouge Beta vulgaris L Chénopodiacée Racines Méditerran.
Bette à carde Beta vulgaris cicla Chénopodiacée Feuilles Méditerran.
Brocolli Brassica italica Crucifères Inflorescence verte Europe Nord
Concombre Cucumis sativus Cucurbitacée Fruit immature Indes
Courgette Cucurbita pepo Cucurbit. Fruit immature Amérique N
Courge Cucurbita moschata Cucurbitacée Fruit mûr Amérique N
Ciboulette Allium Alliacée Feuilles Asie Sud
schenoprasum
Carotte Daucus carota Ombellif. Racines Méditerran.
Celeri Apium graveolens Ombellif. Feuilles Méditerran.
Cerfeuil Anthriscus Ombellif. Feuilles Méditerran.
cerefolium
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Légume Nom
Scientifique Famille
botanique Partie
consom. Origine
probable
Chou de Chine Brassica (B) Crucifères Feuilles + tiges Asie du Sud
chinensis
Chou-fleur B. oleracea botritis Crucifères Infloresc. Europe du Nord
Chou d Brussel B.O. gemmifera Crucifères Feuilles Europe Nord
Chou pommé B.O. capitata Crucifères Feuilles + tiges Europe Nord
Cardon Cynara cardonculus Composacées Feuilles + tiges Méditerran.
Chou rave B.O. gongylodes Crucifères Feuilles + Europe du Nord
racines
Cresson Barbara verna Crucifères Feuilles Europe N
Endive Cichorium endivia Composacées Feuilles + bulbe Méditerranée
Echalotte Allium ascalonicum Alliacées Bulbe Asie Sud
Epinard Spinacia oleracea Chénopodiacée s Feuilles Méditerran.
Fève en vert Vicia faba Légumineuses Graine Méditerran.
Fraisier Fragaria vesca Rosacées Récep floral Méditerran.
Fenouil Foeniculum vulgaris Ombellifères Bulbe Méditerran.
florence
Gombo Hibiscus esculentus Malvacées Fruit Méditerran.

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Légume Nom
Scientifique Famille
botanique Partie
consom. Origine
probable
Haricot vert Phaseolus vulgaris Légumineuse Gousse filet Amérique S
Haricot mangetout Phaseolus vulgaris Légumineuse Gousses+ Amérique S
Graines
Laitue Lactuca sativa Composacé Feuilles Asie du Sud
Melon Cucumis melo Cucurbita. Fruit mûr Asie du Sud
Maïs doux Zea mays saccharata Graminées Graine Amérique N
Menthe Mentha pipirita Labiés Feuilles Méditerran
Moutarde Brassica hitra Crucifères Feuilles Europe N
moench
Navet Brassica rapa Crucifères Racines Méditerran.
Oignon Allium cepa Alliacées Bulbe Asie Sud
Pomme de terre Solanum tuberosom Solanacée Tubercule Amérique S
Poivron Capsicum annuum Solanacée Fruit immature Amérique S
Pastèque Citrullus vulgaris Cucrbitac. Fruit mûr Amérique N
Potiron Cucurbita maxima Cucrbitac. Fruit mûr Asie Sud
Poireau Allium porrum Alliacées Bulbe + feuilles Méditerran.

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Légume Nom
Scientifique Famille
botanique Partie
consom. Origine
probable
Persil Petroselnum sativum Ombellif. Feuilles Méditerran.
Petit pois Pisum sativum Légumin. Graines Méditerran.
Patate douce Ipomea batata Convolvulacées Rhizome Europe N
Radis Raphanus sativus Crucifères Racine Méditerran.
Soja Glicine max Légumin. Graine Méditerran.
Scarole Cichorium endiva Compos. Feuilles Méditerran.
Scorsonère Scorzonera hispanica Compos. Racine Méditerran.
Tomate Lycopersicon Solanacée Fruit mûr Amérique S
esculentum
Taupinam-bour Helianthus Composacées Tubercule Moyen Orient
tuberosus

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Il existe aussi des légumes africains traditionnels dits indigènes
dont certaines espèces sont en voie de domestication
AMARANTHACEAE
AMARANTE, Amaranthus spp.
CÉLOSIE ARGENTÉE, Celosia argentea L

ASTERACEAE
Bidens pilosa L. et B. bipinnata L.
Crassocephalum spp.
GALINSOGA À PETITES FLEURS, Galinsoga parviflora Cav.
LAITUE AMÈRE, Launaea spp.
WOOROWO, Solanecio biafrae (Oliv.& Hiern) C. Jeffrey
Sparganophorus sparganophora (L.) C. Jeffrey
VERNONIE, Vernonia spp.
VERNONIE COMMUNE, Vernonia amygdalina Delile
VERNONIE BAYANGI, Vernonia hymenolepis A. Rich

BRASSICACEAE
ESPÈCES AFRICAINES DE BRASSICA
MOUTARDE D’ABYSSINIE, Brassica carinata A. Braun
Brassica juncea (L.) Czernjaew
ROQUETTE DES JARDINS, Eruca vesicaria (L.) Cav.
CRESSON ALENOIS, Lepidium
Prof Jacques sativum
N.B. LUTALADIO, L.
UNIKIN 32
CRESSON DE FONTAINE, Rorippa nasturtium-aquaticum (L.) Ha
Il existe aussi des légumes africains traditionnels dits indigènes
dont certaines espèces sont en voie de domestication (suite)

CUCURBITACEAE

NARA, Acanthosicyos horridusWelw. Ex Hook. f.


PASTÈQUE, Citrullus lanatus (Thunberg) Matsum. & Nakai
TANDOORI, Coccinia grandis (L.) J. Voigt
CONCOMBRE AMER, Cucumeropsis mannii Naud.
MELON, Cucumis melo L.
KIWANO, Cucumis metuliferus E. Mey. ex Schrad.
Kedrostis pseudogijef (Gilg.) C. Jeffrey
COURGES - BOUTEILLES, Lagenaria siceraria (Molina) Standley
MELON AMER, Momordica charantia L.
CITROUILLE CANNELÉE, Telfairia occidentalis Hook. f.
GNETACEAE

MFUMBWA/KOKO, Gnetum africanumWelwitsch et Gnetum buchholzianum Engl.

LAMIACEAE

POMME DE TERRE DE LIVINGSTONE, Plectranthus esculentus N.E. Br.


PATATE HAOUSSA,
Prof Jacques Solenostemon
N.B. LUTALADIO, UNIKIN rotundifolius (Poir.) J. K. Morton 33
Il existe aussi des légumes africains traditionnels dits indigènes
dont certaines espèces sont en voie de domestication (suite)
MALVACEAE

GOMBO OUEST-AFRICAIN et GOMBO COMMUN, Abelmoschus caillei (A. Chev.)


Stevels et Abelmoschus esculentus (L.) Moench
HIBISCUS EN TANT QUE LÉGUME
FAUSSE ROSELLE, Hibiscus acetosellaWelw. ex Hiern
KENAF, Hibiscus cannabinus L.
ROSELLE, Hibiscus sabdariffa L. var. sabdariffa
PAPILIONACEAE
LÉGUMINEUSES 268
CROTALARIA, Crotalaria brevidens Benth.
Crotalaria ochroleuca G. Don
GUAR, Cyamopsis tetragonoloba (L.) Taub
DOLIQUE D’ÉGYPTE, Lablab purpureus (L.) Sweet
POIS CARRÉ AFRICAIN, Psophocarpus scandens (Endl.) Verdc.
IGNAME-HARICOT AFRICAIN, Sphenostylis stenocarpa (Hochst. ex A.Rich.) Harms
NIÉBÉ, Vigna unguiculata (L.) Walp

PEDALIACEAE Sesamum spp.


Ceratotheca spp.

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Il existe aussi des légumes africains traditionnels dits indigènes
dont certaines espèces sont en voie de domestication (suite)
PORTULACACEAE

POURPIER, Portulaca oleracea L.


GRAND POURPIER, Talinum triangulare Willd.
SOLANACEAE
AUBERGINE ÉCARLATE, Solanum aethiopicum L.
GILO, Groupe Gilo
JAKATU, Groupe Kumba
NAKATI, Groupe Shum
AUBERGINE GBOMA, Solanum macrocarpon L.
Solanum retroflexum Dunal
MORELLES AFRICAINES, Solanum americanum, S. scabrum, S. tarderemotum et S. villosum
Solanum americanum Miller
Solanum florulentum Bitter
Solanum sarrachoides Sendther.
Solanum scabrum Miller
Solanum tarderemotum Bitter
Solanum villosum Miller

TILIACEAE
CORÈTE POTAGÈRE, Corchorus olitorius L.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN
Triumfetta spp. 35
Il existe aussi des légumes africains traditionnels dits indigènes
dont certaines espèces sont en voie de domestication (suite)
ESPÈCES MINEURES

ACANTHACEAE, Asystasia spp.


ASCLEPIADACEAE, Mondia whitei (Hook. f.) Skeels
CONVOLVULACEAE, LISERON D’EAU, Ipomoea aquatica Forsskal
DIOSCOREACEAE, Dioscorea cayenensis Lam.
HIPPOCRATEACEAE, Salacia pynaertii De wild
LOBELIACEAE, Cyphia glandulifera A. Rich.
MUSACEAE, BANANIER D’ABYSSINIE, Ensete ventricosum (Welw.) Cheesm. 447
NYCTAGINACEAE, Boerhaavia diffusa L. 453
PASSIFLORACEAE, Adenia lobata (Jacq.) Engl. 454
POLYGONACEAE, Rumex usambarensis Dammer
LÉGUMES AFRICAINS
TRADITIONNELS NON INDIGÈNES

TARO, Colocasia esculenta (L.) Schott


COURGES
Cucurbita ficifolia Bouché
Cucurbita maxima (Duchesne ex Lam.) Duchesne ex Poiret
Cucurbita moschata Duchesne
Cucurbita pepo L. N.B. LUTALADIO, UNIKIN
Prof Jacques 36
Chapitre traité
• Classification des cultures légumières
3
• Facteurs régissant l`établissement des cultures légumières
• Facteurs de production dans la filière légumière `a Kinshasa
• TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS HORTICOLES `A
KINSHASA, SITES MARAICHERS ET SYSTEMES AGRAIRES
4 • Zonage, principales cultures, calendrier agricole,
estimation de rendements, consommation-vente,
importation-exportation
• Acteurs intervenants dans le secteur horticole `a Kinshasa

• Atouts et contraintes du secteur horticole `a Kinshasa


Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 37
CLASSIFICATION DES CULTURES LEGUMIERES

La classification pose des nombreux problèmes étant donné la diversité des taxonomies,
des caractéristiques biologiques, des exigences du milieu, des techniques culturales, de
types de produits et de leur emploi, diversité qui caractérise les espèces légumières
cultivées.

La classification botanique – est la plus claire. Cependant elle est moins utiles car les
espèces de la même famille peuvent avoir des caractéristiques très différentes. C`est le cas
de la tomate, l`aubergine et la pomme de terre.

La classification par rapport aux parties comestibles – constitue des groupements


approximatifs selon les caractères morphologiques du produit comestible tel que obtenu
par une culture donnée. On pourrait distinguer les groups suivants: légumes feuilles, lég.
Fleurs, lég. Fruits, lég. tubercules., lég. Bulbes etc.

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CLASSIFICATION DE LEGUMES PAR RAPPORT AUX PARTIES COMESTIBLES
GROUPES DE ESPECES
LEGUMES
LEGUMES FEUILLES Amarante, chou pommé, poireau, épinard, céleri, salades
(laitues, chicorées), choux, oseille…
LEGUMES FRUITS Aubergine, tomate, courges, melon, poivron, piment…
cucurbitacées (courges, courgettes, concombres, cornichons,
melons, pastèques)
LEGUMES RACINES ET Carotte, betteraves, radis…
TUBERCULES Pomme de terre, patate douce…
LEGUMES BULBES Ail, échalote, oignon, ciboule, ciboulette, poireaux…
LEGUMES GRAINES Haricot vert, petit pois
LEGUMES TIGES Asperges, bambou, cœur de palmier, céleri…
LEGUMES FLEURS Chou-fleur, artichaut, brocoli…
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CLASSIFICATION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

La classification culturale – semble être la plus convenable car elle permet de tenir
compte des affinités réciproques présentent en culture – les leg. Racines, les leg.
Feuilles, bulbes ou autres. Elle permet de généraliser quelques méthodes de culture
commune `a un certain groupe de légumes avec des affinités de cultures sans qu`il
soit nécessaire de les répéter `a chaque espèce `a part. Ce système permet aussi
d`assembler les critères utilisés dans d`autres systèmes de classification.

La classification par rapport au cycle végétal ou la durée d`occupation de terrain –


particulièrement dans les tropiques où il est possible de faire, au cours de l`année,
plusieurs cultures légumières. On distingue ainsi: les leg. `a courte période végétative dont
la durée d`occupation de terrain est inferieure `a 3 mois (carotte, tomate, choux…) et `a
longue période de végétation dont le temps d`occupation de terrain est supérieur `a 3
mois (aubergine, gombo, oignon, piment doux…).

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CLASSIFICATION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Exigences en chaleur (classification thermique):


Cultures de saison froide (température: -2 à + 6 °C):
Cultures résistantes au gel et à l’excès de chaleur:
Ces cultures sont, par ordre de résistance décroissante: l’asperge, la chicorée,
la ciboulette, l’ail, le poireau et l’oignon.
Cultures résistantes au gel mais pas à l’excès de chaleur:
Ces cultures sont, par ordre de résistance décroissante: le cardon, l’échalote, la
betterave rouge, la fève en vert, les choux, la blette, le radis, les épinards, le navet
et la carotte..
Cultures résistantes au froid, mais ne tolérant ni gel ni excès de chaleur:
Ces cultures sont, par ordre de résistance: le céleri, l’artichaut, l’endive,
le fenouil de florence, la laitue,
Profla moutarde,
Jacques la pomme de terre et le petit pois. 41
N.B. LUTALADIO, UNIKIN
CLASSIFICATION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Exigences en chaleur (classification thermique (suite):

Cultures de saison chaude:


Cultures à faibles exigences en chaleur (T°C: +10 à + 30 °C):
Ces cultures sont, par ordre de besoin en chaleur croissant: le maïs doux, la courge, la
courgette et le concombre.

Cultures à fortes exigences en chaleur (T°C: +16 à + 32 °C):

Ces cultures sont, par ordre de besoin en chaleur croissant: la tomate, le poivron,

l’aubergine, le gombo, la patate douce et la pastèque.


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CLASSIFICATION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Classification par rapport `a la tolérance à l’acidité du sol

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CLASSIFICATION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Classification par rapport `a la tolérance à la salinité du sol

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CLASSIFICATION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Classification selon les exigences en eau

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CLASSIFICATION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Classification selon la facilité de plantation `a racines nues

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CLASSIFICATION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Classification selon la profondeur de leur enracinement

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CLASSIFICATION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
Classification selon leur cycle biologique

Plantes annuelles Plantes bisannuelles Plantes pérennes

Laitue, fève, tomate, Betterave rouge, bette, Menthe, artichaut,


haricot, fenouil, radis, navet cardon,
maïs doux, laitue, asperge, bananier
concombre, aubergine,
melon, pastèque,
persil,
petit pois
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CLASSIFICATION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Classification selon la nature du légume

On distingue les types de plantes suivantes:


• Plantes à bulbe: oignon, ail, chou rave, fenouil, chicorée endive.
• Plantes à tubercule: pomme de terre, topinambour.
• Plantes à rhizome ou racine: patate douce, navet, carotte, radis, betterave rouge.
• Plantes à fruit mûr: tomate, piment rouge melon, pastèque, courges, potiron.
• Plantes à fruit immature: poivron, aubergine, gombo, concombre, courgette.
• Plantes foliacées (consommation de la partie végétative): cardon, persil,
coriandre, cerfeuil, choux, laitue, scarole, chicorée frisée, menthe.
• Plantes à inflorescence: fraise, chou fleur, chou brocoli.
• Plantes à graines: maïs doux, petit pois, haricot mangetout.
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FACTEURS REGISSANT L`ETABLISSEMENT DES CULTURES LEGUMIERES

Les plus importants facteurs qui régissent l'établissement des cultures


maraîchères sont: le climat, le sol, la topographie et le choix de site.

Climat
L'un des facteurs déterminant les possibilités de l‘horticulture légumière est le
« climat » qui représente la clef de toute culture en indiquant les régions à
vocation légumière. Les différents facteurs du climat sont extrêmement
nombreux. Mais tous ne présentent pas la même importance pour le maraîcher.

La température, la pluie et l'hygrométrie de l'air ont chacune son importance.


Mais de ces facteurs, la température est de loin la plus importante. Car on peut
remédier à la déficience de la pluviométrie par l'irrigation.

En règle général, les légumes doivent bénéficier d`un éclairement et d`une


aération convenable.
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FACTEURS REGISSANT L`ETABLISSEMENT DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Sol
Les sols influent doublement sur les cultures, ceci en raison de leurs
compositions chimiques (équilibre et teneur en N, P, K, Ca et en oligo-éléments
Bo-Fe-Mn-Zn-Cu-Mo-Cd… dont la déficience provoque les carences) et
physiques (teneur en argile, sable, calcaire, humus et même cailloux). Celles-ci
peuvent être modifiées par drainage, par amendement et par des méthodes
culturales ainsi que par l`apport d`engrais/compost, des cultures d`engrais vert.

Pour les cultures maraîchères, leurs sols étant fréquemment placés dans le bas
fonds des vallées abritées - présentent des conditions idéales pour la majorité
des cultures délicates.

Les qualités les plus recherchées pour les sols maraichers sont les suivantes: -
réchauffement facile de la terre, - possibilité de travail quelle que soit l`époque de
l`année, - absence de colonies d`insectes, spores…, - perméabilité et bonne
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exposition, - richesse convenable en humus, - bon état sanitaire.
FACTEURS REGISSANT L`ETABLISSEMENT DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Topographie
Les terrains bas menacés par les inondations ou par les eaux de ruissellement,
les terres mouillées ou marécageuses ne peuvent être utilisées qu'après leur
assainissement par drainage.

Une faible pente est favorable car elle permet la distribution des eaux par
irrigation.

Dans les bas-fonds, les sols présentent un état permanent d`humidité qui peut se
révéler extrêmement nuisible aux plantes légumières.

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FACTEURS REGISSANT L`ETABLISSEMENT DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Choix de site
Il y a un point dont le producteur des légumes devra tenir aussi compte, c`est le
voisinage de certaines industries qui émettent dans l`atmosphère des quantités
considérables de gaz, de fumées acres, des poussières toxiques et d`oxydes de
carbone (CO2) qui ralentissent considérablement la végétation.

Les usines les plus dangereuses sont celles des produits chimiques, des
fabriques de ciment, des entreprises métallurgiques, etc.

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FACTEURS DE PRODUCTION DANS LA FILIERE LEGUMIERE `A KINSHASA

Comme toute autre activité de production, les productions maraîchères nécessitent une
certaine maîtrise des conditions naturelles. La nature fournit les matières qui,
transformées par le travail et le capital seront aptes à la satisfaction des besoins.

Terre
Relativement au régime foncier, la loi de 1973 (La loi BAKAJIKA de 1973 consacre la
propriété exclusive de la terre à l'Etat Congolais) donne théoriquement la propriété
exclusive de la terre à l'Etat et supprime les droits des anciens chefs de terre. Or, en
pratique on constate qu'il y a souvent un mélange de pouvoir entre l'administration et les
autorités coutumières. En effet, ces dernières essaient souvent de conserver leur pouvoir
en gardant les concessions de leurs anciens territoires. Pour obtenir cette concession, elles
doivent faire preuve de la mise en valeur des sols. Ce qui conduit souvent à une occupation
sommaire de ceux -ci. Cette occupation rudimentaire des terres devient parfois très
gênante pour la réalisation d'aménagements agricoles ou urbains, ainsi que pour
l'aménagement de centres maraîchers. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 54
FACTEURS REGISSANT L`ETABLISSEMENT DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Terre (suite)
Elle constitue le premier facteur de production et sa valeur à cet égard est très variable
selon la nature du sol, le climat, les possibilités d'irrigation et de fertilisation…

A lui seul, la terre n'est pas suffisante, car il suppose le travail. Les volumes des productions
maraîchères varient bien entendu selon les superficies des exploitations et celles des
plates-bandes ainsi que le nombre de ces dernières.

Travail
Le travail reste le second facteur et se rapporte aux différentes tâches agricoles qui sont : le
labour, l'enfouissement de la matières organique, le semis, le sarclage, la récolte, etc.
Economiquement, le travail est un effort conscient en vue de produire un bien ou un
service.

Trois conditions sont nécessaires pour qu'il ait travail : l'effort physique et mental, la
conscience et la productivité. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 55
FACTEURS REGISSANT L`ETABLISSEMENT DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

Capital d'exploitation
En vue d'assurer la production, le maraîcher doit disposer des ressources financieres pour
les achats divers: les outils et autres instruments aratoires qui font partie du capital
d'exploitation, sans oublier les achats courants composés de semences et intrants
connexes. Ce capital constitue d'une manière générale la richesse d'une exploitation en
dehors du travail et de la terre.

Quant aux intrants agricoles, il y a lieu de préciser ce qui suit :

a) Semences
Dans les années 80, le Projet maraichers du MINAGRI assurait la production/distribution de
quantités non négligeables de semences pour certains légumes- feuilles, notamment pour
l'amarante, l'oseille, les feuilles de patate douce, et la pointe noire. Ce sont des légumes
purement congolais. Actuellement, cette production de semences est devenue quasi nulle
et les maraîchers sont obligés d'acheter leurs
Prof Jacques N.B.semences
LUTALADIO, UNIKIN au magasin des coopératives, des
56
FACTEURS REGISSANT L`ETABLISSEMENT DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
a) Semences (suite)
En général, les maraîchers pratiquent aussi un peu d'autoproduction de semences. Dans ce
but, ils laissent monter en graines quelques pieds, souvent en bord de parcelle. Cette
possibilité est cependant réduite pour certains légumes qui « dégénèrent » rapidement
dans les conditions locales, notamment pour les légumes de type européen.

b) Produits et problèmes phytosanitaires


D'après le rapport phytopathologique du service spécialisé, les problèmes majeurs
sont :
· les fontes de semis causées par divers agents pathogènes principalement : Pythium
aphanidermatum, Rhizoctonia solani et Sclerotium rolfsii , qui occasionnent de
graves pertes en saison des pluies ;
· les attaques par différents insectes (surtout des chenilles défoliatrices et des
punaises) pouvant localement être responsables d'importantes pertes ;
· les différentes maladies cryptogamiques s'attaquant aux diverses cultures (le cas le
plus grave semble être l'attaque d'Alternaria sp. sur l'oseille).
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FACTEURS REGISSANT L`ETABLISSEMENT DES CULTURES LEGUMIERES (suite)

b) Produits et problèmes phytosanitaires (suite)


Il faut souligner que les légumes de types européens posent beaucoup plus de problèmes
phytosanitaires et que leur culture durant la saison des pluies est quasi impossible sans
artifices financièrement et techniquement difficile à envisager.

c) Fertilisants
Vu le cycle court de la plupart des légumes cultivés, il est préférable d'utiliser un engrais
rapidement assimilable mais l'inconvénient est alors qu'il faudra avoir soin d'en apporter
fréquemment et que chaque dose soit fonction des besoins réels. Mais le coût des engrais
chimiques pose des problèmes et peuvent être remplacé par les fertilisants organiques.

Cet apport de matière organique ou engrais biologique (le compost) est d'autant plus
important que les sols très sablonneux de la région de Kinshasa ont naturellement une
teneur faible en argile et humus, ce qui se traduit par une faible capacité de rétention des
substances nutritives et de l'eau.
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FACTEURS REGISSANT L`ETABLISSEMENT DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
c) Fertilisants (suite)

Les principales fumures organiques utilisées ne sont autres que : le compost, les parches de
café, drèches de brasserie, les feuilles de manguier, ainsi que différentes plantes
herbacées.
Relativement aux fumures organiques, il est important de souligner que les ordures étant
constitués de près de 80% de matières organiques biodégradables, peuvent être utilisées
pour résoudre le problème de la dégradation de sol.

d) Petit outillage
La plupart des agriculteurs cultivent leurs terres avec des instruments manuels, dont des
houes en métal, des machettes, fourche, râteau, binette, arrosoir, brouette et
éventuellement le pulvérisateur. D'une manière générale, on constate que le matériel
utilisé est assez vieux, ce qui résulte de l'investissement assez important que constitue
l'achat de nouveau matériel, mais aussi d'un certain manque de disponibilité de matériel
de bonne qualité. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 59
TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS HORTICOLES `A KINSHASA

En fonction de l’importance des moyens mis en place et du temps que l’on consacre au
maraîchage, du degré d’engagement et de la qualité des légumes produits dans leurs
exploitations, on peut distinguer deux types de maraîchers :

Les maraîchers occasionnels qui pratiquent le maraîchage comme activité secondaire


leur permettant d’accroître les revenus et d’alimenter leurs ménages. Ils s’identifient
aussi souvent par la nature délaissée de leurs jardins reflétant le peu d’attention qu’ils
y accordent ainsi que par leur inexpérience et par leur manque de qualification.

Les maraîchers de métier ou les professionnels sont des gens qui ont reçu pour la
plupart une formation informelle dans le domaine. Ils font du maraîchage une
profession et y consacrent tout leur temps. Cette activité constitue leur principale
source de revenu et participe grandement à l’approvisionnement des villes en légumes
frais dont une partie est parfois acheminée vers le Congo Brazzaville.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 60
TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS HORTICOLES `A KINSHASA (suite)

Actuellement, l’exploitation horticole de Kinshasa est pratiquée par beaucoup de ménages


comme activité de survie (stratégie de survie permettant la culture des légumes et plantes
à racines autour de leurs logements, dans les terrains vagues, le long des rues et des cours
d’eau).

Sur le plan professionnel, on compte 19 sites identifiés, représentant 19 associations


coopératives avec au total 23.892 membres (15.677 femmes et 8.215 hommes) sur une
superficie de 1184 ha. Selon les sites, la moyenne de superficie d’une parcelle horticole
varie entre 5 et 25 ares par ménage. De manière globale, l’exploitation horticole demeure
informelle du fait que l’accès au foncier est toujours problématique pour les maraîchers.

Pour la production des légumes, les cultures maraîchères sont réalisées à peine dans les
quelques vallées aménagées ou non, se trouvant localisées le long des routes et des
rivières ainsi que sur les terrains vagues de certains périmètres habités tels que la ceinture
verte aménagée par le Ministère deProfl’Agriculture.
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LES SITES MARAICHERS DE KINSHASA
N° COOPERATIVE HOMMES FEMMES TOTAL SUPERFICIES COMMUNES OBSERV.

Lotissement des bandes


01 KIMBANSEKE 986 1.062 2.048 120 Ha KIMBANSEKE
de protection
115 Ha
02 NSANGA 910 1.540 2.500 KIMBANSEKE

54 Ha
03 TADI 360 840 1.200 KIMBANSEKE

68 Ha
04 MANZANZA 396 919 1.315 KIMBANSEKE

210 Ha Lotissement d’une


05 MOKALI 450 1.456 1.906 KIMBANSEKE
grande partie du site
79,8 Ha
06 MANGO 510 1.190 1.700 KIMBANSEKE

75 Ha
07 NDJILI 970 1.122 2.092 NDJILI

50 Ha Difficultés énormes


08 DINGI DINGI 240 250 490 NSELE
d’accéder au site
12 Ha
09 NDJILI BRASSERIE 330 330 660 NSELE

Prof Jacques -
10 BIBWA 213 479 710 N.B. LUTALADIO, UNIKIN NSELE 62
LES SITES MARAICHERS DE KINSHASA (suite)
N° COOPERATIVE HOMMES FEMMES TOTAL SUPERFICIES COMMUNES OBSERV.
Lotissement d’une
71,5 Ha
11 LEMBA YIMBU 450 1.050 1.050 MONT NGAFULA grande partie du
périmètre
76 Ha
12 LUKAYA 240 560 800 MONT NGAFULA
Lotissement d’une
13 FUNA CAMPUS 285 301 586 95 Ha MONT NGAFULA grande partie du
périmètre
14 BAMBADI 150 350 500 35,7 Ha MONT NGAFULA
15 LUKUSA 200 620 820 19 Ha MONT NGAFULA
16 KISENSO 462 1.188 1.650 34 Ha KISENSO Lotis par les militaires
09,85 Ha
17 NZEZA NLANDU 73 172 245 KISENSO
64 Ha Borné pour le
18 RVA 531 1.239 1.770 MASINA
lotissement
19 FUNA KALAMU 309 721 1.030 02 Ha KALAMU
Terrain non sécurisé
20 KIMPOKO 150 220 370 * 40 Ha NSELE
propriété coutumier

8.215 15.677 23.892


Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN Source : UCOOPMAKIN (octobre
63 2012)
Systèmes agraires

Le foncier

La situation foncière dans les périmètres horticoles de la ville de Kinshasa est


caractérisée par la faible taille des exploitations horticoles (0.25 Ha en moyenne), des
difficultés d’accès à la terre, la prédominance du mode de gestion informel et de
l’insécurité foncière.

Cette situation est due à de nombreux facteurs notamment : l’extension des surfaces en
indivision et les multiples morcellements, la non légalisation des transactions foncières,
l’aliénation du foncier en parcelles d’habitation (situation des périmètres de la Funa
Campus, Mokali, Masina Abattoir, Ndjili Quartier) et qui a tendance à se généraliser sur la
majorité des périmètres horticoles. Près de 75% du foncier horticole sont gérés de
manière informelle par les paysans sur la base des us et coutumes.

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 64


Systèmes agraires (suite)

Le foncier (suite)

L’insécurité de la tenure foncière engendre chez les maraichers la réticence ou même la


peur d’investir et favorise l’émergence des conflits violents troublant la paix sociale et qui
peuvent être à l’origine des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants.

Dans tous les cas, on se retrouve dans une situation où l’environnement n’est pas
favorable aux investissements productifs dans les milieux concernés et au
développement de l’horticulture. L’insécurité foncière limite les possibilités
d’investissement tant au niveau des maraîchers que des vergers. Il en résulte la
dégradation de ces milieux qui pourraient apporter une contribution non négligeable
dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la ville de Kinshasa.

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Systèmes agraires (suite)

Le foncier (suite)

Pour remédier à cette situation, un cadre de concertation inter-acteurs, le Conseil


Municipal de Concertation, a été mis en place. Mais les effets escomptés ne s’en suivirent
pas à cause de certaines défaillances liées entre autres au faible degré d’articulation entre
les différents organes étatiques impliqués, à l’inadéquation du cadastre avec le système
foncier actuel et à l’insuffisance des ressources allouées à cet organe. L’absence de
concertation et de définition claire des compétences et des attributions en matière de
partage des terres est à la base d’une confusion institutionnelle.

La loi BAKAJIKA de 1973 consacre la propriété exclusive de la terre à l'Etat Congolais et


supprime les droits des anciens chefs de terre (droit coutumier). Cependant, cette
disposition est restée tout à fait théorique car en pratique, on constate qu'il y a toujours
un mélange de pouvoir entre l'administration publique (l’Etat) et les autorités
coutumières. En effet, ces dernières essaient de conserver leur pouvoir sur les terres de
leurs anciens terroirs. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 66
Systèmes agraires (suite)

Le foncier (suite)

Ainsi, pour obtenir l’affectation d’un périmètre des terres à l’agriculture, la plupart
d’organisations paysannes entreprennent d’abord des démarches auprès des autorités
coutumières. Ce n’est qu’à l’issue d’un compromis avec celles-ci que suivent les
procédures administratives auprès des services de l’Etat.

Les chefs coutumiers impliqués dans les questions foncières de la banlieue de Kinshasa
appartiennent aux ethnies Teke et Humbu. Ce sont les deux ethnies autochtones de la
région de Kinshasa. Il faut noter qu’en définitive, la loi BAKAJIKA n’a servi qu’à la
récupération des terres domaniales des colons belges alors qu’elle est demeurée muette
face à la complexité qui entoure les terres coutumières. Aussi, elle constitue une raison
suffisante pour l’Etat en cas de nécessité d’expropriation des terres pour l’intérêt public
moyennant un dédommagement (Art. 54 Loi Foncière, 1983).

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Systèmes agraires (suite)

Le foncier (suite)

Les données relatives aux superficies peuvent être résumées dans les lignes suivantes :

• Les superficies potentielles sont loin d’être évaluées et chiffrées du fait que la
population augmente, les parcelles résidentielles s’étendent et la subdivision actuelle
en périmètres aménagés, en extension et en parcelles familiales est demeurée
identique et stable pendant des décennies. L’absence d’un plan cadastral actualisé
influence négativement l’identification exacte des extensions potentielles des terres
horticoles dans la province de Kinshasa. La plupart des terres sont devenues des
concessions privées sans destination exacte en zones agricoles ou en zones
résidentielles ou encore en zones industrielles.

• Les exploitations ménagères destinées aux produits d’autoconsommation comprenant


30-40 % des ménages, du fait que la filière horticole ne progresse pas.
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Systèmes agraires (suite)

Le foncier (suite)

• Les extensions ou exploitations anarchiques sur toutes les parcelles disponibles à


l’intérieur et autour de la ville souvent d’accès difficile, ne bénéficiant d’aucun
encadrement, et sans points d’eau aménagés ont une production limitée

• Les périmètres aménagés, encadrés et organisés, en groupements ou associations des


maraîchers se repartissent dans 8 communes. Les maraîchers ne sont pas propriétaires
des parcelles exploitées et leurs périmètres ont bénéficié dans le temps d’un certain
nombre d’infrastructures hydro agricoles actuellement délabrées et sujettes à la
réhabilitation ou à la reconstruction.

Les parcelles ont une superficie qui varie entre 3-25 ares améliorées en platebandes de
10-24 m². Le sol comporte une couche arable constituée de plus de 75% de sable, très
pauvre en matière organique et ayant une capacité de rétention très faible nécessitant
des apports important d’eau. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 69
Systèmes agraires (suite)

L’irrigation et les infrastructures

D’une manière générale, dans tous les périmètres aménagés, toutes les infrastructures
devraient être réhabilitées ou reconstruites (barrages, prises vannées, puits de surface,
canaux d’irrigation, digues, …). L’absence d’entretien des systèmes d’irrigation a conduit à la
généralisation de l’irrigation par puisage et épandage à l’arrosoir.

Les maraîchers réclament unanimement la réhabilitation des infrastructures hydro agricoles


et une assistance technique et financière qui leur permettra de réagir à ce problème
devenu aujourd’hui chronique et facteur limitant de la production.

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Systèmes agraires (suite)

L’irrigation et les infrastructures (suite)

Les sources d’eau d’irrigation sont diversifiées mais coûtent très cher. Dans une étude
(Assistance à la Production Maraîchère, Rapport de mission, 1996) une évaluation du coût
de l’eau d’arrosage à Tshuenge s’est basé sur le coût des équipements (pompes, canaux,
barrage) évalué à plus de 300.000 USD difficiles à supporter par les paysans.

Le recours au pompage direct de la rivière a ramené le coût à 90.000 USD. Le compte


d’exploitation ressortit un bénéfice brut annuel de 4.476 USD (concession 7,2 ha, 250
jours de pompage à raison de 5 heures par jour, moteur électrique de 6 KVA, prix du KWH
0, 117 USD)

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Zonage des cultures maraîchères dans la ceinture périurbaine de Kinshasa

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 72


Principales cultures horticoles

Les principales cultures maraîchères de la ceinture urbaine et périurbaine de Kinshasa


comprennent des légumes feuilles, des légumes bulbes et racines ainsi que des légumes
fruits. Les plus importants légumes feuilles sont les amarantes (bitekuteku), les feuilles de
patate douce (matembele), l’oseille de guinée (ngai-ngai), la morelle amère (bilolo) et la
baselle (épinard). Les ciboulettes constituent le principal légume bulbe tandis qu’on
retrouve principalement les aubergines, les courgettes et le gombo parmi les légumes fruits
les plus cultivés. Outre le céleri, la pointe noire et les ciboules qui sont des légumes
exotiques, la plupart de légumes cultivés à Kinshasa sont traditionnels.

La production légumière s'oriente essentiellement vers la culture des légumes feuilles, suivis
des légumes fruits et les légumes racines. Parmi les légumes feuilles, il y a lieu de signaler la
prédominance de l'amarante, suivi des feuilles de patate douce, et de l’oseille. Les feuilles
de manioc cultivé surtout pour ses racines qui font partie des cultures vivrières, intègrent
en partie la filière maraîchère. Les légumes fruits sont dominés par l'aubergine violette et le
gombo. Quant aux légumes racines, ils sont représentés par la carotte avec seulement 2%
d'occupation du sol. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 73
Principaux légumes cultivés à Kinshasa
Catégories Nom français Nom scientifique Nom vernaculaire (lingala)

Légumes feuilles Amarante Amaranthus sp Biteku teku


Patate douce (fe.) Ipomea batatas Matembele
Oseille Hibiscus sabdariffa Ngai ngai
Baselle Basella alba Pinale
Morelle amère Solanum aethiopicum Bilolo
Pointe noire Brassica sp Nkovi
Céleri Apium graveolens Seleri
Légumes fruits Gombo Abelmoschus esculentus Dongo dongo
Piment fort Capsicum annuum Pili pili
Aubergine Solanum melongena Solo
Légumes bulbes Ciboule Allium fistulosom Ndembi
et racines Poireau Allium polyanthum Pwaro
Carotte Daucus carota Karote
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 74
Certains de ces légumes sont produites durant toute l’année tandis que d’autres sont saisonnières
Calendrier agricole des principaux légumes cultivés à Kinshasa

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 75


Estimations de rendements à l’hectare des espèces maraichères (ville Kinshasa)

Ces rendements sont estimés par les producteurs qui respectent les itinéraires techniques avec une nuance au
niveau des engrais car ils ne respectent pas toujours la quantité d’engrais chimiques ou organiques exigés. Les
mêmes producteurs reconnaissent que leur production serait majorée d’au moins 10% si les itinéraires
techniques étaient correctement respectés. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 76
Estimations de rendements (suite)
L'offre en légumes dans la ville de Kinshasa provient principalement d'un grand nombre
de sites maraîchers de la ville. Ces sites sont constitués en périmètres maraîchers
encadrés et non encadrés

Par rapport aux rendements de ses cultures types, le tableau ci-après démontre que
l'aubergine reste le légume qui produit plus de kg par unité de surface exploitée soit 60
kg/ 20m2, en raison de 30 t/ha, suivi de l'Amarante 40 kg/20 m2, soit 20 t/ha, l'Oseille 30
kg/ 20m2 soit 15 t/ha, enfin la Gombo et la Carotte 12 kg/20m2 soit 6 t/ha pour chacun.

Rendements moyens en kg de quelques légumes par planche de 20 m2

Cultures Amarante Oseille Aubergine Gombo Carotte


Production 40 30 60 12 12
(kg)/20m2
Production (t) 20 15 30 6 6
/Ha Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN Source : SENAHUP, 2002
77
Pourcentage d’autoconsommation annuel par rapport à la production

Le volume des produits maraichers destiné à l’autoconsommation varie en fonction de :


• tailles des familles : dans les familles nombreuses en moyenne 10 personnes, 8 enfants et 2 parents, le
niveau d’autoconsommation particulièrement des légumes feuille, peut atteindre 50% de la production.
• habitudes alimentaires : la consommation des légumes feuilles, du Gombo reste importante car fait
partie des habitudes alimentaires.
• spéculations : certains produits sont essentiellement destinés à la commercialisation c’est le cas des
carottes, tomates, oignons, la laitue dont l’autoconsommation représente à peine 7%.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 78
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Prix de vent en gros au niveau du champ Copyright(C) by Foxit Software Company,2005-2007
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Le prix de vente des produits maraichers dépend de :


 la demande du marché qui est déterminée par le marchandage des clients.
 la qualité des produits plus ils sont frais, plus les prix sont intéressants
Il faut signaler que le calcul du coût de revient des produits n’étant pas maitrisés par les
producteurs, il n’intervient pratiquement pas dans la fixation du prix aux acheteurs
Les prix présentés ont été relevés au niveau des producteurs, des grossistes, des semi grossistes lors
de l’enquête terrain qui s’est déroulée en juin 2012. Les prix ci-dessous sont les prix de vente en gros
au niveau du champ, les prix de détailProf
surJacques
les marchés sont
N.B. LUTALADIO, UNIKINmajorés en moyenne de 30 à 50%. 79
Importations et exportations

Exportations

L’exportations des produits maraichers se fait essentiellement sur Brazzaville qui


constitue un marché porteur pour les grossistes de Kinshasa. D’après les études
réalisées par PROPAC, environ 45% d’aubergine , 41% de chou, 36% de ciboule et
40% de tomate retrouvés dans le marché de Brazzaville proviennent de Kinshasa.

Importation

La plus grande partie d’oignon vendu à Kinshasa provient des importations.


Cependant, par manque d’informations, il n’est pas possible de présenter de
données statistiques fiables sur ces importations.

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 80


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Les acteurs intervenants dans le secteur horticole
L’horticulture périurbaine de Kinshasa est caractérisée par l’existence d’une interaction
entre les horticulteurs et une diversité d’acteurs dans un contexte plurisectoriel. Il y a lieu
de retenir, entre autres, les grossistes collecteurs des légumes ou des fruits, les
consommateurs de proximité, les ouvriers agricoles, les fournisseurs d’intrants agricoles,
les structures d’appui telles que les services spécialisés de l’Etat, diverses initiatives
locales de développement (ILD), les ONG internationales, les agences des Nations Unies,
divers Services de Coopération, etc.
En examinant la situation de quelques acteurs précités, on peut s’attarder à quelques
rôles importants en amont et en aval de la production horticole, à savoir :

• Les propriétaires terriens provoquent la contrainte citée ci-haut relative à la


sécurisation foncière. En effet, la plupart des terres sont souvent retirées des
horticulteurs pour des fins résidentielles. Aussi, le mode de tenure ne permet pas aux
producteurs de prospérer, bien plus, il augmente le coût de production avec un impact
certain sur le prix au consommateur.Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 81
Les acteurs intervenants (suite)
• Les Maraîchers producteurs. C'est une catégorie d'acteurs pour laquelle le maraîchage
constitue la seule, sinon la principale source de revenus. On rencontre dans cette
catégorie des maraîchers dits professionnels, des ménagères, et des retraités, des
chômeurs, etc. Ces acteurs ont généralement les caractéristiques communes ci-après :
- habitats précaires et charges de familles importantes ;
- pratique du maraîchage dans les bas fonds marécageux, c'est la cas du site de
CECOMAF, TSHUENGE, MANGO et les autres.

Peu formés avec un manque réel de fonds à investir, ils sont astreints à la subsistance et
se regroupent souvent en associations, en coopératives peu engagées, sans cohésion, et
beaucoup plus individuelles, faiblement organisées pour marquer leur présence dans la
défense de leurs intérêts et susciter une coalition forte afin d’accéder de façon crédible
aux facteurs de production.

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Les acteurs intervenants (suite)
• Des ouvriers agricoles font quotidiennement la ronde dans les périmètres maraîchers à
la recherche de travail. Ils sont employés, soit pour des tâches ponctuelles pour une
rémunération à la tâche, soit affectés de manière permanente à l’exploitation pour une
rémunération mensuelle. Cette catégorie des acteurs est dominée par des personnes
qui, ne disposant pas de terre cultivable, et ne peuvent ni en acquérir, ni la louer. Ce
sont le plus souvent les femmes nouvellement arrivées dans le milieu et qui exécutent
des travaux de défrichement, désherbage, et sont payées régulièrement à la tâche.

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Les acteurs intervenants (suite)
Des ouvriers agricoles (suite)
D'autres sont parfois des élèves, des étudiants et des apprentis qui offrent leurs services
pour les arrosages journaliers des légumes, ce qui leur permet d'acheter le matériel
scolaire et l'uniforme, ou de payer l'apprentissage. L'ouvrier agricole se caractérise
d'abord par sa mobilité. Il lui arrive de quitter son patron, parce que celui-ci ne parvient
pas à le payer à cause de la mévente ou d'une mauvaise planification, ou par manque de
fonds de roulement.

L'ouvrier ne s'intéresse pas vraiment à son travail, son souci étant la survie. De ce
manque d'intérêt découle souvent un ouvrage bâclé, d'où une baisse de la production
pour l'entreprise, donc peu de rentrées pécuniaires et peu ou pas de salaire pour les
ouvriers. Ceux-ci s'en vont alors voir ailleurs. La situation financière du producteur
maraîcher demeure fragile, car elle est non seulement liée à un entretien aléatoire de ses
cultures, mais aussi aux irrégularités du climat et aux vols.
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Les acteurs intervenants (suite)
• Agriculteurs occasionnels. C'est une catégorie composée à la fois des hommes et des
femmes pour qui l'activité agricole en milieu urbain constitue une seconde activité.
Elle est menée soit sur leur propre parcelle de terrain non bâti ou partiellement bâti,
soit sur des parcelles en location dans les exploitations agricoles libres.

• Fournisseurs d'intrants agricoles. Cette catégorie regroupe les services spécialisés du


ministère de l'agriculture et du développement rural notamment le service national de
semences, le service national des fertilisants et des intrants agricoles. Il y a lieu de
signaler aussi les commerçants grossistes et spécialisés dans la vente des intrants, les
demi grossistes et même les détaillants. Les engrais chimiques, pesticides, semences et
les petits matériels agricoles constituent l'essentiel de leurs marchandises.

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Les acteurs intervenants (suite)
Plusieurs services de l’Etat congolais interviennent de manière indirecte ou directe dans
le développement de l’horticulture périurbaine à Kinshasa.

Les interventions indirectes regroupent tous les aspects légaux liés à l’affectation des
terres périurbaines au secteur agricole et l’octroi des autorisations diverses, notamment
les autorisations de fonctionnement aux différentes associations sans but lucratif (ASBL)
locales ou internationales. Ces interventions se situent à plusieurs niveaux au sein de
l’administration nationale et touchent plusieurs services de l’Etat, notamment le bureau
du notaire pour la légalisation des statuts et autres documents juridiques ensuite les
bureaux communaux pour analyser sur terrain la viabilité d’une ASBL et ses capacités
d’action, etc. Le Projet HUP a envisagé de créer une structure urbaine de concertation
appelée bureau urbain de l’horticulture (BUH) pour la ville de Kinshasa, appelé dans
d’autres villes du Congo bureau municipal horticole (BMH).

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Les acteurs intervenants (suite)
Plusieurs services de l’Etat congolais (suite)

En ce qui concerne les actions directes, le Ministère de Développement Rural (MINIDER) a


créé en son sein le Service National de l’Horticulture Périurbaine Arrêté Ministériel N°
026/CAB/MIN/ AGRIDRAL/96 du 18/09/96), en sigle SENAHUP, en vue de :

• Intensifier les productions maraîchères et fruitières en milieux urbain et périurbain par


l'intégration de l'horticulture dans la gestion des espaces verts ;
• Restaurer les techniques culturales et l'élevage en synergie avec HUP ;
• Réhabiliter des périmètres maraîchers pour assurer une régularité des
approvisionnements urbains et ruraux à toute période de l'année avec comme effet
l’amélioration du revenu de l'horticulteur ;
• Instaurer l'éducation à la gestion coopérative.

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Les acteurs intervenants (suite)
• Les Organismes d’appui au développement interviennent dans l’activité horticole soit
directement à travers les structures étatiques ou privées interposées (renforcement
des capacités, recherche, intrants, etc.), soit indirectement par l’octroi des matériels et
équipements ou par des financements d’activités. C’est dans ce cas qu’il convient de
relever l’appui technique de la FAO au SENAHUP dans la coordination et la gestion du
projet GCP/DRC/028/BEL, financé par la Belgique pour l’encadrement des
horticulteurs.

• Les intermédiaires constitués de la main d’œuvre permanente ou temporaire


(personnes ambulantes et occasionnelles), de manutentionnaires dans les sites de
stockage et des entrepôts, des revendeurs constituent un groupe qui influent
positivement sur le prix au producteur allongent sans raison le circuit de
commercialisation.

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Les acteurs intervenants (suite)
• Les commerçants sont constitués de grossistes et de détaillants qui passent du champ
de production au marché de détail avec sur leur dos le frais divers de transport, des
taxes, des frais exigés par les intermédiaires. Le nombre de commerçants reste difficile
à identifier du fait qu’ils sont désorganisés et sont surtout occasionnels et pas localisés.

• On dispose très peu d’information sur les autres groupes d’acteurs tels que les
transformateurs, les importateurs des produits horticoles.
La transformation, faute d’investissement ne sont pas opérationnels et les
possibilités d’obtention des matières premières demeure hypothétique dans une
horticulture principalement de subsistance. Quant aux consommateurs, ils ne sont
ni organisés, ni motivés à affronter les réalités du marché à cause de leur faible
pouvoir d’achat et leur déficit en information pertinente sur les produits horticoles.

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Atouts et contraintes du secteur horticole `a Kinshasa

Atouts

Le secteur de l’horticulture urbaine et périurbaine à Kinshasa dispose de sérieux atouts


susceptibles d’être valorisés dans le cadre son développement. Ils peuvent être
résumés ainsi :
• La disponibilité des périmètres aménagés et aménageables pour les activités
horticoles;
• La disponibilité en eau d’irrigation et de terres irrigables ;
• Une diversité de milieux agro-écologiques autorisant la mise en place d’une large
gamme de systèmes de production durables ;
• L’existence de modèles techniques éprouvés qui peuvent être diffusés pour une
amélioration de la production horticole ;
• La possibilité de maintenir une chaîne de production agricole continue sur
l’ensemble de l’année; Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 90
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Atouts (suite)

• Les possibilités d’améliorer la productivité des terres.


• L’offre déficitaire face à la demande en légumes et fruits par la population de Kinshasa
qui représente un débouché sûr et marché local à satisfaire ;
• La présence d’une population active dans ce secteur ;
• L’existence de réseaux d’organisation de producteurs ;
• La présence du SENAHUP jusqu’au niveau communal ;
• Les possibilités de recourir au réseau bancaire en croissance.
• La possibilité d’impulser une dynamique communautaire et organisationnelle
impliquant plusieurs parties prenantes dans le secteur horticole (Organismes
Internationales, ONG Internationales et locales, pouvoir public, associations et
groupements des maraîchers, diverses services de coopération, etc.)

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Contraintes For Evaluation Only.

Le faible niveau de performance du secteur horticole de la ville de Kinshasa est lié à un


ensemble de contraintes qui peuvent être listées comme suit :

• Un régime foncier caractérisé par l’insécurité foncière et une forte pression sur les
terres horticoles pour des fins résidentielles (cas des périmètres de la Funa campus,
Mokali, Masina abattoir etc.);
• Coût parfois élevé de location de portion de terrain par campagne et saison de
production maraîchère ;
• la trop faible fertilité naturelle des sols (sols à texture essentiellement sableuse, dont la
fraction colloïdale repose quasi totalement sur les apports en matières organiques qui,
par ailleurs, se décomposent trop vite suite aux conditions d’humidité et de
température) ;

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Contraintes (suite) For Evaluation Only.

• la forte sensibilité des sols aux crues d’eau et inondation durant la période pluvieuse,
aux ensablements des cours d’eau et affluents, des parcelles de cultures et des canaux
d’irrigation ;
• l’inondation périodique des parcelles irriguées et des cultures en saisons de pluies ;
• les difficultés de drainage des parcelles des cultures et curage des canaux d’irrigation ;
• La destruction des systèmes d'irrigation acquis du CECOMAF et projet HUP, par
manque de maintenance,
• les difficultés d’irrigation (arrosage) de parcelles des cultures ;
• le faible niveau d’équipement et les difficultés d’approvisionnement en intrants
agricoles (semences, engrais chimiques, pesticides, équipement de travail, etc.) ;
• la précarité des conditions sanitaires dans le milieu de travail ;
• L’insuffisance d’encadrement technique : la plupart des agronomes fonctionnaires
déployés par les Inspections du développement rural et de l'agriculture Provincial
sont vieillissant, sans expertise spécialité en horticulture, démotivés par le manque de
moyens d'action et le sous paiement de leurs salaires ;
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 93
Contraintes (suite)
• Forte pression parasitaires et mauvaise utilisation et application des produits
phytosanitaires dangereux pour la santé des producteurs et consommateurs des
légumes frais et manque de système de contrôle de qualité ;
• les difficultés d’approvisionnement en fumier et autres formes de matières organiques ;
• les problèmes liés à la commercialisation ;
• La déficience de la recherche agronomique et de l’accompagnement technique des
horticulteurs ;
• La faiblesse des investissements dans le sous secteur d’arboriculture fruitière et du petit
élevage;
• Déficience des infrastructures d’entreposages, de conservation et de structures de
transformation ;
• Un système financier très peu développé et non-conforme à la dynamique de la
production horticole ;
• Un manque de coordination et d’articulation avec les autres actions des autres secteurs
de l’Etat d’une part et du privé d’autre part;
• Les pertes post récolte élevées et les cas de vol incessant des légumes.
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Chapitres traités

5 ASPECTS TECHNIQUES DE PRODUCTIONS LEGUMIERES


1. MULTIPLICATION DES CULTURES LEGUMIERES

2. SEMENCES, PEPINIERES, PRODUCTION DES PLANTS ET


PLANTATIONS

3. PRINCIPALES INTERVENTIONS TECHNIQUES INHERENTES AUX


CULTURES MARAICHERES

4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS

5. RECOLTE ET CONSERVATION DES LEGUMES


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ASPECTS TECHNIQUES DES PRODUCTIONS MARAICHERES Edited by Foxit Reader
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1. MULTIPLICATION DES CULTURES LEGUMIERES

La multiplication consiste à propager les espèces en vue d’obtenir un certain


nombre d’exemplaire à partir d’un seul individu ; toutefois on distingue deux
types de multiplications :
M. SEXUEE (GENERATIVE) : c’est le procédé de multiplication par graines ;
résultantes de la fusion d’organes sexuels mâles et femelles (le résultat de la
fécondation), et d’ailleurs la majorité des cultures légumières sont obtenues par
semis car les graines de celles-ci assurent généralement une reproduction
satisfaisante des caractères des plantes.

M. ASEXUEE (VEGETATIVE) : c’est la production des plantes à partir d‘un organe


ou une partie d‘organe végétatif d‘une plante.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 96
Schéma de la multiplication sexuée

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Schéma de la multiplication végétative ou asexuée

Multiplication par bouturage


• Bouture des tiges
• Bouture des racines
• Bouture des rameaux
• Bouture des feuilles

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Schéma de la multiplication asexuée – MARCOTTAGE ET GREFFAGE

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2. SEMENCES, PEPINIERES, PRODUCTION DES PLANTS ET PLANTATIONS For Evaluation Only.

2.1. SEMENCES
La semence de qualité revêt une grande importance et conditionne la réussite en cultures
légumières. Les semences légumières peuvent avoir plusieurs aspects: - graines, - fruits, -
bulbes, tubercules.
Les caractéristiques d`une bonne semence sont:
- Etre pure d`espèces
- Avoir une bonne faculté germinative
- Etre d`une bonne pureté variétale
- Avoir une densité convenable
- Etre indemne de germes de maladies.
Le contrôle de la qualité des semences comportera donc: - la vérification de l`authenticité,
la viabilité, la pureté, le pouvoir germinatif et l`état sanitaire.
Le conditionnement adéquat de semences: - facilite et accélère la germination, -raccourci
la période de végétation, - augmente la vitalité des semences.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 100
2.1 Les semences (suite)
Pureté d`espèce ou pureté spécifique - Il s`agit du pourcentage en poids ou en nombre de
graines conformes `a la demande. Elle s’exprime en pourcentage, en poids et parfois en
nombre de semences. Les impuretés étant formées par des substances étrangères
comme les graines de sable, graines mutilées (cassées) ne pouvant pas germées, graines
de mauvaises herbes ou d’autres espèces.

Faculté germinative d'espèce et pureté spécifique - Les graines perdent avec les années
leurs aptitudes. Leur longévité est variable d’une part avec les espèces et d’autres part
selon les conditions de récolte et de conservation.

La faculté germinative d’un lot de semence se définit par le nombre de gaines germant
sur 100 unités et capable de produire en plein terre des plantules viables et saines.
La faculté germinative et la pureté spécifique sont généralement combinées sous forme
d’un seul paramètre appelé : valeur culturale et définie comme suit : V C = F G x P S/ 100
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 101
2.1 Les semences (suite)
EXEMPLE :

lot1 FG=90% PS=80% donc VC=72%

lot2 FG +75% PS=96% donc VC=72%

La rapidité de germination des graines doit aussi entrer en ligne de compte. Elle
s’exprime par la vigueur ou l’énergie germinative c.-à-d. le pourcentage de graines ayant
germées au tiers de nombre de jours admit pour la germination complète de l’espèce
considérée. On estime que 50% des graines doivent germer dans ce délai.

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 102


2.1 Les semences (suite)
PURETE VARIETALE : la pureté variétale est exprimée par le nombre de semences d’une
espèce rapporté à 1000 et appartenant bien à la variété considérée (nb/1000). Elle est plus
difficile `a contrôler que la pureté spécifique.

Les essai de germination permettent de déterminer la faculté germinative. Ils peuvent


porter sur 50 ou 100 graines, disposés en sillons dans un germoir ou sur du papier buvard
en boites de pétri. Pour les graines plus volumineuses on utilise des pots garnis de sable
fin.

DENSITE : les graines de petit calibre en regard avec la grosseur normale des semences
d’une espèce assure généralement une mauvaise germination et donne des plantes plus
sensibles aux mauvaises conditions car elles sont pauvres en éléments de réserve.

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 103


2.1 Les semences (suite)
ETAT SANITAIRE : les semences peuvent contenir des germes des maladies et de ce fait
elles doivent être désinfecter, la désinfection peut se faire au niveau du producteur de
semences et aussi au niveau de maraîcher. Ces traitements se font soit par trempage soit
par poudrage humide.

ADAPTATION À LA REGION DE LA CULTURE : les espèces légumières sont sensibles au


milieu ; c’est pourquoi il est nécessaire de se procurer des semences provenant des
cultures assurées dans un climat sensiblement identique à celui dans lequel elles doivent
être semé.

REMARQUE SUR LE PROCESSUS DE GERMINATION DES GRAINES


La germination est le phénomène par lequel la graine passe de l’état de vie ralentie à l’état
de vie active sous l’influence des conditions externes. Au cours de ce phénomène,
l’embryon se nourrit des substances de réserve stockées dans l’albumen ou les cotylédons
et ses racines se développent suffisamment, elle s’alimente dans le sol et se transforme en
une jeune plantule. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 104
2.1.1 Les conditions nécessaires pour la réussite d`un semis
LES CONDITIONS EXTERNES :
a) Humidité : Elle est indispensable à la germination car l’eau ramollie les téguments et
dissout par la suite les éléments nutritifs en réserve dans l’amande (albumen Coty) et les
rend assimilable par l’embryon.
Si l’humidité est insuffisante, cette transformation ne peut pas se réaliser et par
conséquent pas de germination. Si l’humidité est excessive, on assiste à la pourriture de la
semence et par conséquent arrêt de la germination.
Remarque : certaines graines ont des téguments très dures, sont difficiles à ramollir,
doivent être tremper dans de l’eau tiède pendant quelques heures pour faciliter leurs
germination. On peut utiliser certaines substances chimiques, ou des techniques pour
activer le ramollissement des téguments afin de faciliter la germination, (Coriandre,
betterave…)

b) Température : la température optimum de germination est variable selon les espèces


mais la température moyenne de 14 à 20 convient généralement à la majorité des légumes
potagers. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 105
2.1.1 Les conditions nécessaires pour la réussite d`un semis (suite)
LES CONDITIONS EXTERNES (suite):
c) Aération : une graine ne germe que si elle est en contact avec l’oxygène de l’air, donc il
faut semer dans des sols meubles qui permettent facilement la pénétration de l’air si
non l’embryon s’asphyxie.

d) Etat physique du sol : le sol doit être suffisamment léger, frais, aéré et perméable.

e) Profondeur de semis : la graine doit être enterrer à une profondeur sensiblement égale
à 2 ou 3 fois son diamètre. en sol humide ou lourd il est préférable de semer moins profond
qu’en sol sec et léger.

LES CONDITIONS INTERNES : (c’est à dire la qualité de la graine)


a) Bonne faculté germinative (les graines perdent avec les années leurs aptitudes
naturelles, leur longévité est variable selon les espèces, les conditions de récoltes et de
conservation.
b) Bon état sanitaire. c) PuretéProfspécifique et UNIKIN
Jacques N.B. LUTALADIO, variétale. d) Densité. 106
2.1.2 Les besoins en semences
1- Semis de précision (en pépinière):
a- Besoin de moins de 100 g/ha: La tomate nécessite 80-100 g de semence en pépinière pour
installer 1 ha de terrain. La laitue en nécessite 60 g.
b- Besoin de 200-300 g/ha: L’aubergine et le poivron nécessitent 200 g de semence en
pépinière pour installer 1 ha de terrain. Le chou en nécessite 300 g.
c- Besoin de 700-800 g/ha: Dans cette classe, on peut citer le melon, la courgette, le
concombre et l’artichaut (multiplié par semences en pépinière).

2- Semis direct (majoration des doses de semis afin d’obtenir la densité souhaitée dans
des conditions généralement difficiles de germination et de levée):
a- Besoin de 80-100 g/ha: cas du céleri, laitue et radis.
b- Besoin de 800 g à1 kg/ha: cas du concombre, pastèque, courge, tomate, fenouil et melon.
c- Besoin de 3 kg/ha: cas du cardon, et de l’oignon.
d- Besoin de 6-8 kg/ha: cas de la betterave rouge.
e- Besoin de 20 kg/ha: cas du haricot vert sous serre.
f- Besoins de 60-100 kg/ha: cas du haricot vert (plein champ) et du petit pois.
g- Besoins de200 kg/ha: cas de la fève en vert.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 107
2.1.2 Les besoins en semences (suite)
Calcul de la dose de semis: Il suffit d’appliquer la formule suivante: P = 10 p’(1/e.E.F)
P= poids (kg/ha) des graines pour semer 1 ha.
p’= poids (en g) d’une graine
e= interligne (en m)= écartement entre lignes.
E= inter plant (en m) = espacement dans le rang.
F= faculté germinative (en nombre décimal).

Application numérique: Quelle est la dose de semis d’1 ha de haricot filet sous serre ?

Réponse : p’= 0,2 g/graine; e= 1 m; E= 0,1 m; F= 0,9. Alors P= 10 x 0,2 x (1/1 x 0,1 x
0,9) = 22 kg/ha. Pour le haricot filet de plein champ, on a : p'= 0,2 g/graine; e=0,7 m; E=0,05
m; F=0,9. Alors P= 10 x 0,2 x (1/0,7 x 0,05 x 0,9)= 63 kg/ha.

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 108


2.1.3 Le semis – semailles ou ensemencement
Le semis est une opération qui consiste à mettre les graines de qualité convenable – selon
les caractéristiques intrinsèques décrit ci-haut - en terre en vue de les faire germer. Il s`en
suit des phénomènes qui feront que l`embryon sorte de son état de repos ou de vie latente
pour se transformer en une plantule capable de vivre désormais aux dépens du milieu
ambiant – facteurs extérieurs citées ci-haut.

Toutefois on distingue deux catégories de semis:


- Le semis en pépinière
- Le semis en place.

Dans chacune de ces catégories, il y a plusieurs types :


- `a la volée,
- en poquets,
- en ligne ou
- en pots.
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2.1.3 Le semis – semailles ou ensemencement (suite)
LE SEMIS EN PEPINIERE/GERMOIRE :

Utiliser généralement pour la production des plants destinés à la plantation soit sous abri ou
en plein champs. On emploie aussi ce mode de semis lorsqu’on a affaire à des graines
précieuses ou très exigeantes de soins particuliers et que l‘on préfère utiliser le terrain d‘une
façon maximale.

Il est effectué sur des petites surfaces et permettent de hâter les productions, d`économiser
la place et d`homogénéiser les récoltes, en permettant de disposer des plants homogènes
lors du repiquage ou de la transplantation. Ce genre de semis qui nécessite un repiquage
comporte des frais de main-d`œuvre élevées. On l`utilise pour les espèces qui ne peuvent
pas s`en passer – oignon, pointeau, tomate, choux…

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2.1.3 Le semis – semailles ou ensemencement (suite) Edited by Foxit Reader
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LE SEMIS EN PLACE :

Destiné à produire les plants qui assurent leur cycle végétatif à l‘emplacement même où la
graine a été déposé. Cependant ce mode de semis ne s‘applique qu’à des espèces dont la
germination en plein terre n‘est pas difficile et à celles qui ne s`accommodent pas de semis
en pépinière ou ne supportent pas bien la transplantation notamment la carotte, le
concombre, le navet, le radis, le haricot vert...

Dans les deux modes de semis on distingue grosso-modo trois méthodes de semis :
a) LE SEMIS A LA VOLEE :
C’est un semis dans lequel les graines sont dispersées aléatoirement `a la main d’une manière
uniforme que possible et les graines sont enterrées par ratissage et plombage. La densité de
semis dépend du but proposé pour la culture, le developpement de l`espèce ainsi que du
doigtée du maraicher.
Les inconvénients : - Il n’économise pas la semence, - Il rend difficile les travaux d’entretiens.
Les avantages : - La rapidité d’exécution
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2.1.3 Le semis – semailles ou ensemencement (suite)
b) LE SEMIS EN LIGNE :

une opération qui consiste à mettre les gaines dans les sillons tracés à l’aide d’un outil ou
cordon et qui sont espacés d’une distance variable selon les espèces ou la variété. La
profondeur est en fonction de la grosseur des graines et l’état physique du sol.
Les avantages : - Répartition de semences `a une profondeur uniforme favorisant une levée
homogène. - Facilite des soins ultérieurs comme le sarclage. - Economie de semences. -
Possibilité de mécanisation.

c) LE SEMIS EN POQUET :

consiste à confectionner des trous plus ou moins espacés sur des lignes equidistantes et dans
chaque trou on dépose 3 à 4 graines ; cette méthode de semis est utilisée généralement pour
les espèces à graines assez grosses et qui demandent des écartements importants ; cette
méthode de semis présente les mêmes avantages que la deuxième. Adopter pour les
cucurbitacées (courge, concombre…)ProfetJacques
les N.B.
légumes `a graines (haricots, petit pois…). 112
LUTALADIO, UNIKIN
2.1.3 Le semis – semailles ou ensemencement (suite)
d) LE SEMIS EN POTS :

Est utilisé surtout pour des plants exigeant des soins particuliers et dont la multiplication se
fait `a petite échelle. On sème aussi en pots les espèces qui supportent mal la transplantation
`a racines nues (concombre, melon…).

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2.2 PEPINIERES

En cultures maraîchères, la pépinière est un endroit consacré à la production des plants


pour la production des légumes.

Les avantages de la pépinière :


L’économie du temps et de la place, en effet elle permet d’attendre la libération du
terrain par une culture précédente.

Si le semis est réalisé sur couche/plate bande, elle permet d’hâter la production.
Il est plus facile de bien travailler le sol sur une surface limitée et la fertiliser avec de la
tourbe, terreau…

Tous les soins de la culture du semis jusqu’à la plantation sont très faciles car la surface
est restreinte (facile à arroser, on peut protéger éventuellement les plantules contre les
basses ou hautes températures).
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2.2 PEPINIERES (suite)

Entretien et interventions au niveau de la pépinière des cultures maraîchères

• Ombrer les pépinières en cas de forte chaleur.


• désombrager les pépinières en cas de temps couvert.
• mettre les appâts empoisonnés à côté de la pépinière pour lutter contre les rongeurs.
• installer un filet insect-proof au niveau de toutes les ouvertures des serres.
• éliminer les plantes malades et chétives.
• éclaircir si le semis est trop dense sur les pépinières en planches.
• irriguer tous les jours sur les pépinières en planches jusqu’au stade 2 feuilles et ensuite
tous les deux ou trois jours en évitant de le faire aux heures chaudes de la journée.
• N’irriguer la pépinière en mottes (plateaux) qu’à la 3éme journée de semis
• couvrir les mottes le soir et aérer le matin jusqu’à la levée.
• éviter les excès d’eau.
• traiter une fois par semaine dès le stade deux feuilles contre les maladies
cryptogamiques. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 115
2.2 PEPINIERES (suite)

Les conditions préalables à l’installation de la pépinière des cultures maraîchères

• Situation topographique :
Pour assurer un bon déroulement des travaux et faciliter l’exécution de tout système
d’irrigation il est avantageux d’aménager la pépinière sur un terrain plat afin d’éviter tout
risque de ruissellement et d’érosion à la suite des irrigations en choisissant l’exposition
ombragée.
• Sol :
Le sol doit êtres profond, léger et fertile.
• Eau :
La pépinière doit être le plus possible près du point d’eau.
• Clôture et protection :
Pour éviter le pietinage ou gaspillage des plantules par les animaux.

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2.3 PRODUCTION DES PLANTS

Les exigences de certaines espèces imposent l`utilisation d`une technique de culture


spécifique (tomate, aubergine…) tandis que d`autres se contentent des techniques de
culture simple (carotte, concombre…).

La production de jeunes plants implique les opérations suivantes:


- La préparation des semences
- La préparation du terrain de culture
- Le semis
- Le repiquage ou plantation en plein champ et les soins aux plantules
- Les soins culturaux.

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2.3 PRODUCTION DES PLANTS (suite) For Evaluation Only.

La production de jeunes plants présente les avantages suivants:


- Utilisation d`une superficie très restreinte pour la première étape de la végétation
- Possibilité plus grande de surveiller et de soigner les jeunes plants (traitements
antiparasitaires)
- Possibilité de sélectionner les jeunes plants
- Réduction du temps de culture en pleine terre et exploitation intensive du sol en faisant
plusieurs cultures par année.

Types des travaux pour la production des plants:

a) La préparation des matériaux pour la production des jeunes plants exige la fabrication
soit des plates-bandes – planches -, soit des pots ou paniers, soit encore des caissettes.
• Les plates-bandes sont des petites superficies de terre entourées de sentier servant pour
la production des quantités importantes des plants.
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2.3 PRODUCTION DES PLANTS (suite)

Types des travaux pour la production des plants: (suite)

a) La préparation...

b) Les lieux de semis ou substrat utilisé pour la production des jeunes plants:
Les substrats utilisés dans le semis sont souvent un mélange de terre, tourbe et sable.
- Le terreau provient de la décomposition des M.O. végétales ou animales dont la
décomposition totale doit se faire dans des trous appelés compostieres.
- La tourbe provient des terres tourbiere. Elle est riche en substances nutritives et
permet une bonne aération et retient beaucoup d`eau `a la disposition des plants.
- Le sable intervient dans le mélange pour ameublir le sol. Ce sable doit être très fin,
dépourvu des germes de maladies.

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2.3 PRODUCTION DES PLANTS (suite)
Types des travaux pour la production des plants: (suite)
a) La préparation...
b) Les lieux de semis ou substrat utilise`

c) Les semis exigent des grands soins après la levée des plantules. Apres la levée, les
jeunes plantules subissent plusieurs interventions `a savoir:
- Ombrage pour la protection contre l`insolation et contre les pluies abondantes.
- Arrosage qui assure l`humidité pendant les temps chauds. L`excès d`arrosage
pourrait favoriser l`apparition des maladies cryptogamiques.
- Arrachage des mauvaise herbes `a réaliser de préférence après arrosage pour plus de
faciliter.
- Repiquage – il s`agit d`une sorte de plantation intermédiaire entre d`une part le
semis en germoir et d`autre part la plantation ou la mise en place. Cette pratique
effectuée 10 `a 15 jour après la levée donne aux plantes l`espacement nécessaire et
fortifie leurs systèmes racinaires et foliaires. Elle permet une économie en quantité
de graines `a semer et économise place
Prof Jacques N.B. pendant que les plants sont en pépinières.
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2.3 PRODUCTION DES PLANTS (suite)
Types des travaux pour la production des plants: (suite)
a) La préparation...
b) Les lieux de semis ou substrat utilise…`
c) Les semis…

d) Le repiquage consiste `a effectuer les opérations suivantes:


• humidifier soigneusement le sol de la caissette ou de la plate-bande autour de la plantule
pour pouvoir l’arracher facilement ;
• soulever les plantules à l’aide d’une petite pelle ou d’un morceau de bois plat. Ne choisir
que des plantules saines et vigoureuses ;
• toujours tenir les plantules par leurs feuilles, jamais par leur tige, qui pourrait ne pas s’en
remettre si elle était écrasée ;
• cerner (couper) les racines avec un couteau bien aiguisé, si elles sont trop longues ;
• placer les plantules dans un récipient plat avec de l’eau et recouvrir d’un chiffon humide
ou de paille ;
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2.3 PRODUCTION DES PLANTS (suite)
Types des travaux pour la production des plants: (suite)
a) La préparation...
b) Les lieux de semis ou substrat utilise…`
c) Les semis…

d) Le repiquage(suite)
• à l’aide d’un bâton pointu ou d’un plantoir, faire dans le conteneur un trou
suffisamment large pour que les racines puissent y tenir sans être recourbées ;
• placer la plantule avec soin dans ce trou et la soulever légèrement pour que les racines
puissent se détendre ;
• boucher le trou en pressant le sol doucement contre les racines pour que la plantule
puisse tenir fermement dans le conteneur ;
• arroser les conteneurs et les placer à l’ombre.

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Le repiquage
des plantules

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2.3 PRODUCTION DES PLANTS (suite) Edited by Foxit Reader
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Types des travaux pour la production des plants: (suite)
a) La préparation...
b) Les lieux de semis ou substrat utilise…`
c) Les semis…
d) Le repiquage…

e) La plantation en plein champ – comme pour le repiquage, il convient d`arracher les


plants avec soin, après avoir arrosé la pepiniere. Les plants peuvent être
transportées avec mottes ou `a racines nues. La transplantation avec mottes est de
plus en plus généralisé. Pour la transplantation `a racines nues, deux opérations sont
nécessaires: - l`habillage (réduire de moitie les feuilles vivantes, enlever les feuilles
séchées, réduire de 1/3 le système radiculaire) et - le pralinage (tremper les racines
des jeunes plants dans un mélange liquide de terre de jardin avec la bouse de vache
pour assurer un bon contact avec la terre, stimuler l`enracinement et augmenter le
pourcentage de reprise des jeunes plants. Un triage des plants avant la plantation
permet d`éliminer les chétifs et mal constituées ou des sujets défectueux qui sont `a
l`origine des reprises irrégulières.
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3. PRINCIPALES INTERVENTIONS TECHNIQUES INHERENTES AUX CULTURES
MARAICHERES

3.1 HABILLAGE : opération qui consiste à couper l’extrémité des racines dans le but de :

• Faciliter la mise en place des racines.


• Débarrasser les plantes des racines plus ou moins endommagées et inutiles pour la
reprise.
• Eviter leur renversement et leurs cassures.
• Favoriser l’émission de nouvelles racines.
• Et en contre partie, pour établir un certain équilibre entre la partie aérienne et la
partie souterraine, il est souhaitable de supprimer avec les doigts une partie de
feuillage lors de la plantation pour réduire la surface d’évaporation afin d’éviter le
flétrissement du plant.

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3. PRINCIPALES INTERVENTIONS TECHNIQUES INHERENTES AUX CULTURES
MARAICHERES (suite)

3.2 PAILLAGE : technique utilisée surtout sous serre et qui a pour buts :
• De limiter et empêcher le développement des mauvaises herbes
• Relever la température au niveau du sol
• Protège les fruits du contact du sol
• Maintient l’humidité au niveau du système racinaire.

3.3 ECLATAGE ET DIVISION DE TOUFFES : c’est un procédé de multiplication qui ne


s’applique que pour des espèces vivaces qui ne grainent pas ou qui demandent des soins
particuliers pour le semis. Il s’agit d’un procédé qui consiste :
• Soit à diviser une touffe en un certain nombre de fragment portant chacun une ou
plusieurs pousses et des racines (cas des griffes de l’asperge)
• Soit de dégager le pied mère demeurant en place et à détacher des éclats ou œilletons
(cas de l’artichaut)
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3. PRINCIPALES INETRVENTIONS TECHNIQUES INHERENTES AUX CULTURES
MARAICHERES (suite)

3.4 REPIQUAGE OU PLANTATION : c’est le fait de replanter les jeunes plantes soit à leurs
place définitive soit plutôt pour qu’elles se développent dans des conditions favorables
jusqu’à leur mise en place définitive.

On distingue :
• PLANTATION à RACINES NUES : adoptée pour les végétaux dont la reprise est faible c’est
à dire résistantes à la transplantation à racines nues (Laitue, oignon, poireau…)
• PLANTATION EN MOTTES : généralement pour les plantes sensibles et abritées qui
présentent une reprise délicate (exemple : melon, concombre, cornichon, tomate...) et
les espèces cultivées ou sous abris.

Dans les deux cas, les plants provenant de la pépinière doivent être triés - parfois habillés
et conservés au frais en attendant la plantation.
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3. PRINCIPALES INETRVENTIONS TECHNIQUES INHERENTES AUX CULTURES
MARAICHERES (suite)

3.5 BORNAGE : c’est un tassement de la terre autour et contre les racines et le collet des
plants afin d’assurer plus intimement leurs contact avec les particules du sol et éviter toute
formation de poches d’air autour de ces dernières et favoriser ainsi le départ normal de la
végétation.

3.6 ECLAIRCISSAGE : c’est la suppression des plantes trop rapprochées, pour favoriser le
développement de celles qui sont conservées.

3.7 DEMARIAGE : même chose que pou l’éclaircissage, mais cette fois appellation reste
relative pour la betterave potagère, car la semence de cette dernière est un glomérule : qui
est un fruit résultant de la réunion d’un certain nombre de fleur.

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3. PRINCIPALES INETRVENTIONS TECHNIQUES INHERENTES AUX CULTURES
MARAICHERES (suite)

3.8 EBOURGEONNAGE : c’est le fait d’éliminer les bourgeons en vue d’avoir une plante
d’une bonne vigueur et bien aérée. Cette technique se réalise au stade très jeune des
bourgeons (quelques mm de diamètre) car les bourgeons laissés à un stade très avancé
auront comme répercussions :
• Un affaiblissement de la plante du à la concurrence entre croissance-floraison et
maturation des fruits.
• Le manque d’aération.
• La perte considérable des éléments nutritifs exportés par ces bourgeons.
3.9 EFFEUILLAGE : Opération qui consiste a enlever toutes les feuilles âgées, jaunâtres ou
apparemment malades sur toute la hauteur de la tige. C’est une technique nécessaire pour
certaines cultures sous serre notamment la tomate car elle permet :
• Une bonne circulation de l’air au niveau de la plante, ce qui permet d’éviter le
développement de maladies et une meilleure nouaison des bouquets inférieurs.
• Un bon entretien et une récolte plus facile.
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3. PRINCIPALES INTERVENTIONS TECHNIQUES INHERENTES AUX CULTURES
MARAICHERES (suite)

3.10 PALISSAGE : Opération qui consiste à fixer sur un support la ou les ramifications d’une
plante pour faire prendre à l’ensemble une forme bien déterminée et la préserver des
ruptures qui pourraient se produire par le poids du feuillage et des fruits (exemple tomate,
sous abris ou en plein champ)

3.11 TUTEURAGE : c’est le fait d’attacher contre un support une plante faible qu’on veut
soutenir ou redresser (exemple haricot à rames, petit pois…).

3.12 COUCHAGE : technique qui vise à augmenter le nombre de bouquets par plante en
modifiant l’allure et l’orientation de cette dernière en vue d’augmenter davantage le
rendement par plante ; cette technique est adoptée généralement pour la tomate car c’est
une plante qui se prête bien et qui a une durée de vie assez grande.

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3. PRINCIPALES INTERVENTIONS TECHNIQUES INHERENTES AUX CULTURES
MARAICHERES (suite)

3.13 ECIMAGE OU ETETAGE : c’est arrêter la plante en longueur et ceci par élimination du
bourgeon terminal, pour favoriser le développement des bourgeons latéraux (melon),
accélérer le développement et la maturation des fruits (tomate, melon, concombre).

3.14 OEILLETENAGE (artichaut, bananier) : intervention qui consiste à éliminer


précocement les rejets qui surgissent au fur et à mesure de développement de la plante.
Elle est pratiquée continuellement pour réduire la compétitivité des rejets avec le pied
mère.

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3. PRINCIPALES INTERVENTIONS TECHNIQUES INHERENTES AUX CULTURES
MARAICHERES (suite)

3.15 DESTOLONNAGE (fraisier) : opération qui consiste à éliminer manuellement les


stolons (filets, coulants ) suivant leur disponibilité sur la plante ; elle a pour but de réserver
tous les éléments nutritifs pour la plante, en évitant toute concurrence étrangère. (Stolon :
ramification particulière qui une fois en contact avec le sol forme rapidement des racines
puis la vie autonome du jeune plant formé).

3.16 EPISTILLAGE (bananier) : opération facile à réaliser, mais sa négligence a des


conséquences néfastes sur la production. Cette élimination des pistils se fait
manuellement, elle a pour but d’empêcher l’apparition de la maladie appelée
couramment en langage courant le <bout de cigare> due au champignon verticllium
théobromae. Maladie déclenchée par la stagnation de l’eau sur le pistil qui peut provoquer
la maladie.

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3. PRINCIPALES INTERVENTIONS TECHNIQUES INHERENTES AUX CULTURES
MARAICHERES (suite)

3.17 AERATION :

Intervention technique nécessaire pour les cultures sous abri de serre - car si elle est bien
gérée, elle permet de :
• Diminuer l’humidité à l’intérieur de l’enceinte
• Baisser la température pendant les heures chaudes de la journée
• Lutter indirectement contre les maladies cryptogamiques
• Améliorer la pollinisation
• Renouveler l’air au sein de l’abri.

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4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS

Au niveau de la parcelle horticole cultivée, il est approprié de comprendre les termes suivants:

Monoculture/polyculture : La monoculture consiste en la mise en place d'une seule culture


sur toute la surface d'une exploitation agricole. Cela traduit la forte spécialisation du
système de production. Dès qu'il existe 2 ou plus de 2 cultures, on parle de polyculture

Culture pure/culture associée (à ne pas confondre avec la monoculture) : Pratiquer la culture


pure consiste à ne cultiver qu'une seule espèce végétale par parcelle.
Dès qu'il y a plusieurs espèces végétales sur une même parcelle, on parle de "culture
associée" au singulier. "Cultures associées" au pluriel désigne les plantes qui sont cultivées
ensemble dans la même parcelle.

Ainsi, en monoculture, il s'agit obligatoirement de culture pure (puisqu'il n'y a qu'une seule
espèce végétale en jeu), tandis qu'en polyculture on peut avoir des parcelles de culture pure
et/ou des parcelles de culture associée.
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4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS(suite)

Culture pure/culture associée (suite)


Il existe différentes façons d'associer des cultures :
- culture dérobée, c'est une culture de cycle court mise en place entre deux cycles de
cultures plus importantes dans la succession des cultures. Elle peut être mise en place
avant que la première culture ne soit récoltée ;
- culture intercalaire, c'est une culture mise en place entre les rangs d'une autre culture.
On observe souvent cela parmi les cultures pérennes.

Culture continue : Cette pratique consiste à cultiver la même espèce sur la même parcelle
pendant plusieurs années. Le cas extrême de la culture continue est la monoculture.

Grande culture : On parle de système de production à grande culture lorsque plus de 50 %


de la SAU-surface agricole utile sont occupés par une seule culture. La SAU est un instrument
statistique destiné à évaluer la surface foncière déclarée par les exploitants agricoles comme
utilisée par eux pour la production agricole, différente de la SAT (surface agricole totale).
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 135
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Grande culture : (suite)


En général, sous ce terme, sont regroupées des cultures telles que les céréales, les cultures
fourragères (légumineuses, graminées), le colza et les plantes sarclées (pomme de terre,
betterave, etc.).

Jachère : C'est la mise au repos complet pendant une ou plusieurs années d'une parcelle
habituellement cultivée. Dans certaines régions comme en Afrique du Nord, la jachère peut
ne durer que quelques mois et faire l'objet d'un travail du sol, comme moyen de contrôle des
mauvaises herbes, de stockage de l'eau et de lutte contre le parasitisme.

Assolement : C'est le résultat de la pratique (ou la pratique elle-même) qui consiste à diviser
la SAU d'une exploitation en autant de parcelles qu'il y a de cultures à mettre en place.

Sole : Une sole est l'ensemble des parcelles d'une exploitation portant le même type de
cultures.
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4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS(suite)

L’assolement :
C’est la division des terres cultivées d’une exploitation agricole en autant de parties
qu’il y a de cultures principales. C’est donc la répartition en surface des différentes
cultures au cours de la même année. C’est en quelque sorte une succession des cultures
dans l’espace et l’ensemble des parcelles qui la même année portant la même culture
constituent « une sole ». Autrement dit l’assolement est le mode de combinaison des
différentes soles.

La rotation :
C’est le fait de faire varier les cultures dans les soles de telle façon à respecter l’ordre
suivant lequel les cultures se succèdent.

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4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS(suite)
RAISONS D’ETABLISSEMENT DE L’ASSOLEMENT – ROTATION
Elles résultent toutes du fait des inconvénients de la monoculture : c’est à
dire un légume déterminé puise chaque année dans la même couche du sol
les mêmes éléments, rejette les mêmes déchets et il est aussi attaqué par
les mêmes parasites.

Si on le cultive indéfiniment à la même place, le sol se fatigue, le parasite


qui l’attaque se multiplie rapidement ainsi que la prolifération de certaines
adventices, le légume vit alors dans des conditions de plus en plus
difficiles, chose qui se répercute sur la culture.
Vulnérabilité (fragilité) de l’entreprise agricole en cas de conditions
climatiques ou économiques défavorables ou des maladies
cryptogamiques.
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4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS(suite)
RAISONS DE L’ASSOLEMENT – ROTATION (suite)
En effet c’est pour éviter les inconvénients de la monoculture qu’on
conseille la pratique d’un assolement – rotation raisonné car s’il est
bien conduit il permettrait :
• Une conservation et une reconstitution de la fertilité du sol (éviter
l’épuisement du sol)
• Une économie d’engrais
• Une bonne exploitation des terres
• Une limitation maximale des risques d’infestation parasitaires et la
prolifération des mauvaises herbes
• Le travail de la terre à des profondeurs et à des époques différentes
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 139
4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS(suite)

ASSOLEMENT- ROTATION RAISONNE (suite)

En général pour établir un assolement - rotation, il faut tenir compte des règles suivantes :

• `a un légume `a enracinement superficiel, faire succéder une plante à enracinement


profond.
• `a une plante d’une famille botanique donnée, faire succéder un légume d’une autre
famille.
• `a une plante malade, éviter la succession d’une plante sensible à la même maladie.
• `a une plante vorace (épuisante), faire succéder une plante moins épuisante.

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 140


4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS(suite)

ASSOLEMENT- ROTATION RAISONNE (suite)

Malgré les règles ci-dessus, il est très difficile d’établir un assolement –


rotation en raison de la spécialisation des entreprises agricoles, des facteurs
économiques, et des facteurs climatiques.

On trouve grosso-modo trois types d’assolement :


• Assolement- grandes cultures
• Assolement combiné (général) : où l’on fait introduire à la fois les grandes
cultures et les cultures légumières.
• Assolement maraîcher : effectué surtout dans des entreprises agricoles à
vocation maraîchère.

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 141


4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS(suite)

ASSOLEMENT- ROTATION RAISONNE (suite)

Suivant l’entreprise agricole et le nombre des cultures désirées, l’assolement


peut être :
- biennal, - triennal, - quadriennal, - quinquennal etc.

Remarque : le plan d’assolement peut être imposé pour le besoin national, par
contrat avec une société(usine), par des conditions climatiques ou pédologiques,
par des possibilités économiques, inspiré des voisins ou carrément fait au
hasard.

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 142


4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS(suite)

Succession de cultures : C'est une pratique qui consiste à changer chaque année (ou toutes
les n années) l'espèce cultivée dans une parcelle. Si la même culture revient de manière
cyclique sur la même parcelle (toutes les n années), on parle de rotation de cultures. Le choix
des cultures dans une succession sur une même parcelle est raisonnée en fonction de
plusieurs facteurs agronomiques qui sont :
- l'horizon du sol exploité par le système racinaire de chaque culture ;
- les besoins nutritionnels respectifs de chaque culture ;
- la sensibilité de chaque culture aux parasites ;
- le travail du sol nécessaire à la mise en place de chaque culture ;
- la date de semis et de récolte de chaque culture ;
- l'insertion de périodes de jachère dans la succession.

Tête de rotation : C'est la première culture mise en place au cours d'une rotation
de cultures sur une même parcelle. En général, il s'agit de la culture la plus exigeante
(pomme de terre, maïs, igname,...) ou de la culture prioritaire (betterave sucrière, pomme de
terre,...) dans le choix des spéculationsProfdu système
Jacques deUNIKIN
N.B. LUTALADIO, production. 143
4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS(suite)

Tête de rotation : (suite)


Inversement, en fin de rotation, on choisit de mettre en place la culture la moins exigeante
(manioc, patate douce,...).
Une rotation de cultures se raisonne, comme nous l'avons vu plus haut, en fonction des
caractéristiques de chaque culture mais également en fonction des interactions qui existent
entre ces cultures. Les concepts opératoires suivants ont été définit :
- effet précédent, pour une parcelle, c'est la variation d'état du milieu (caractéristiques
biologiques, chimiques et physiques) entre le début et la fin de la culture considérée, sous
l'influence combinée du peuplement végétal et des techniques qui lui sont appliquées,
l'ensemble étant soumis aux influences climatiques. Ces variations du milieu agissent ensuite
sur la culture nouvellement mise en place ;
- effet cumulatif, c'est la résultante sur plusieurs années des effets précédents ;
- sensibilité du suivant, elle se définit par l'ampleur des réactions de la culture présente (le
suivant) à la diversité des états du milieu créés par la culture précédente, sous un climat
donné et compte tenu des techniques culturales utilisées sur la culture présente.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 144
4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS(suite)

Itinéraire technique :
Ce concept englobe deux notions : celle de techniques agricoles et celle d'itinéraire, donc
d'une succession ordonnée de ces techniques.

"Un itinéraire technique est la combinaison logique et ordonnée de techniques qui


permettent de contrôler le milieu en vue d`atteindre un objectif de rendement et d'en tirer
une production.

C'est la suite chronologique de l'ensemble des actes techniques appliqués à un peuplement


végétal. Chaque acte est en partie déterminé par les actes précédents et par la projection que
fait l'agriculteur des actes qui suivront".

Pour chaque culture, il existe un itinéraire spécifique. Celui qui est appliqué doit être adapté
aux exigences de la culture et aux contraintes existantes – état du milieu, stade de végétation,
objectifs de production, moyens disponibles, …
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4. PRINCIPAUX CONCEPTS ET DEFINITIONS(suite)

Itinéraire technique : (suite)


L'itinéraire technique définit donc la nature de toutes les opérations techniques appliquées
à la parcelle :
- travail du sol : labour, sous-solage, hersage, billonnage ;
- semis : choix des variétés, disposition spatiale ;
- traitements phytosanitaires ;
- sarclage, binage, démariage ;
- fertilisation organique et minérale : choix des engrais et des fumures utilisés, modes
d'application ;
- modalité de récolte.

Il définit aussi le calendrier de ces opérations et leur niveau d'application (profondeur


de labour, densité de semis, doses d'engrais, ...).
L'amélioration d'un système de culture passe dans la plupart des cas par l'étude et la
modification des étapes de l'itinéraire technique, colonne vertébrale de la production.
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5. RECOLTE ET CONSERVATION DES LEGUMES

RECOLTE :

pour permettre aux légumes de supporter les manipulations de transport, le stade de


récolte doit être respecté, il varie selon les espèces, les variétés et la destination.
La cueillette doit être faite avec soin en évitant de blesser les légumes ; les périodes de la
journée les plus favorables sont le soir et le matin de bonheur.

Grosso-modo on distingue deux stades différents dans la récolte de légumes :

- La récolte des produits en Voie De Formation, alors qu’ils sont encore tendres et
agréables à consommer tels sont : les choux, les artichauts, les asperges, les salades etc.

- La récolte des produit `a L’état De Complète Maturité, les légumes secs, les légumes
racines, (exemple petit pois, lentilles, échalotes, oignons, carotte etc.)
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5. RECOLTE ET CONSERVATION DES LEGUMES (suite)

CONDITIONNEMENT :

Permet de protéger et de sauvegarder la fraîcheur et l’état au stade de récolte des


légumes, ce qui facilite leur commercialisation en attirant l’attention de l’acheteur. Dans
ces conditions, il y a des règles à respecter par exemple :
- Protection des légumes en contact d’emballage,
- Aération à l’intérieur de l’emballage,
- Mise en relief de la qualité des fruits.

TRIAGE ET CALIBRAGE :

permet d’éliminer les légumes anormaux et le reste sera calibré selon les normes exigées
par le marché acheteur.

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5. RECOLTE ET CONSERVATION DES LEGUMES (suite)

EMBALLAGE :

doit être rigide, résistant pour bien protéger les produits de la production à la
conservation. Selon l’espèce et le marché, les emballages sont construits soit en bois,
plastique, carton, soit en sacs.

COMMERCIALISATION :

est l’un des créneaux les plus complexes et auquel le producteur doit faire beaucoup
d’attention avant de se lancer dans une culture.

Les cultures normales (de saison) sont destinées aux marchés intérieurs et les primeurs
sont destinées à l’exportation et au marché international.

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5. RECOLTE ET CONSERVATION DES LEGUMES (suite)

CONSERVATION :

Les produits destinés à la consommation à moyen et à long terme exigent une


conservation prolongée. Celle ci se réalise au moyen de matériaux, matériels et structures.
On distingue :

a) CONSERVATION EN PLACE :
Technique qui convient aux légumes rustiques destinés généralement à la consommation
hivernale car ils peuvent supporter un long séjour en terre tels que salsifis, carottes,
betteraves etc. C’est à l’approche de l’hiver, que l’on devra couper les feuilles à la hauteur
du collet et répandre sur les planches de ces légumes un lit des feuilles sèches.

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5. RECOLTE ET CONSERVATION DES LEGUMES (suite)

CONSERVATION (suite)

b) CONSERVATION EN SILOS :
Cachot souterrain réservé pour la conservation des produits agricoles. On distingue aussi
deux façons :
- La première se réalise par une cavité creusée dans le sol dans laquelle seront placés des
légumes racines, réservé pour le sol sain.
- La seconde au ras du sol dans le cas des terrains humides.

Apres constitution de tas réguliers au moyen des légumes à conserver préalablement


préparés à cet effet , les silos seront recouverts de terre, puis de paille ; un petit fossé
creusé autour de ceux-ci permettra un meilleur assainissement de la plate forme sur
laquelle reposent les légumes.

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5. RECOLTE ET CONSERVATION DES LEGUMES (suite)

CONSERVATION (suite)

c) CONSERVATION EN CAVE OU EN CELLIER :


Local souterrain ordinairement situé au-dessous d’habitation – grenier. Ces abris
permettent de réaliser d’excellents magasins de conservation à la condition de les
aménager (apport de terre, tracé de plates bandes).

d) CONSERVATION EN GRENIERS :
Enfin, pourront être conservées au grenier les légumes secs tels que : haricots, petits pois,
lentilles, fèves, ainsi que les aulx, échalotes ; ces derniers étant suspendues en bottes.

e) CONSERVATION DANS DES SECHOIRS : (oignon de conservation)

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5. RECOLTE ET CONSERVATION DES LEGUMES (suite)

CONSERVATION (suite)

f) CONSERVATION DANS LES CHAMBRES FROIDES A ATMOSPHERES CONTROLEE


L’utilisation des chambres froides dans le domaine de la production et la conservation des
cultures maraîchères est devenue une nécessité d’actualité ce qui permet :

• De sauvegarder la fraîcheur et par conséquent la qualité des produits destinés aux


marchés de plus en plus exigeants.
• D’alimenter les différents marchés et rendre disponible les produits de qualité en tout
moment et à des prix compétitifs.
• De gagner sur les prix au moment où la production est inexistante sur les marchés en
périodes hors saisons.

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Chapitres traités

6 BONNES PRATIQUES AGRICOLES POUR LES LEGUMES


1. SYTEMES DE PRODUCTION LEGUMIERE
2. VARIETES ET SEMENCES/MATERIEL VEGETAL
3. GESTION DE L`EAU
4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES
5. LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS, MALADIES
ET ADVENTICES EN CULTURES LEGUMIERES

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LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES EN PRODUCTION LEGUMIERE

La compétitivité de l’horticulture légumière peut être accrue en grande partie par l’adoption
généralisée de variétés améliorées mieux adaptées aux conditions locales et de techniques
modernes de gestion des cultures et des sols, existantes ou mises au point par la recherche
agricole.

Il s`agit de promouvoir des pratiques devant permettre de produire davantage des légumes à
partir de la même surface de terre, tout en améliorant le capital naturel et les services éco-
systémiques.

L`approche éco-systémique met à profit la contribution de la nature à la croissance des


plantes: matières organiques du sol, régulation des débits d’eau, pollinisation et lutte
biologique contre les maladies et les insectes ravageurs.

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Le Capital Naturel
(terre, faune et flore) comprend les réserves de ressources naturelles qui fournissent les biens et les
semences utiles à l’existence. Il s’agit, par exemple, des forêts (mode d’accès, droit d’usage), de l’eau
(disponibilité, qualité), du sol (qualité et quantité du foncier) et des ressources animales, halieutiques et
minérales.
La somme totale du capital naturel est l’environnement. Il est à noter que ce capital est très important pour
les ménages qui tirent l’ensemble ou une partie de leurs moyens d’existence des activités basées sur les
ressources naturelles (agriculture et élevage, pêche, maraîchage, ramassage des produits forestiers non
ligneux et des insectes comestibles, etc.).

Le capital naturel peut inclure ce qui suit: la situation foncière(tenure des terres/mode de faire valoir), les
modes d`accès `a la terre, les conflits fonciers et la sécurité foncière, les ressources édaphiques (nature et
gestion des sols), les ressources forestières, les ressources minérales (mines et carrières…), les ressources en
eau, les ressources végétales-animales-halieutiques et les aspects environnementaux.

Les services éco-systémiques ou « fonctions écologiques » ce sont les processus naturels de fonctionnement
et de maintien des écosystème - p.ex. la production de l'oxygène de l'air, l'épuration naturelle des eaux,
la biomasse qui nourrit les animaux, l'activité des pollinisateurs dans les cultures et celle des organismes qui
produisent et entretiennent l'humus, la séquestration naturelle de carbone dans le bois, les sols, les mers et le
sous-sol, ou encore le recyclage permanent Prof
desJacques
nutriments,…
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1.1 Choix du terrain
Si la pluviométrie est de moins de 1500 mm/an avec une saison sèche de plus de 3 mois, il
faut choisir un terrain située non loin d`un cours d`eau ou avec possibilité d`irrigation si c`est
nécessaire. Il doit être exposé `a la lumière avec possibilités d`ombrage aux heures les plus
chaudes de la journée et éloignée des forêts et autres végétations pour éviter d`éventuelles
infections avec les maladies cryptogamiques ou des ravageurs.

Même si la culture légumière est possible sur une gamme large de sols allant des sols
ferralitiques `a pH acide aux sols volcaniques et alluvionnaires, il faudra néanmoins éviter, au
point de vue structural, des sols très lourds/argileux/compact/imperméable/peu profond
(engorgement) ou très sablonneux (fertilité réduite et perte élevée en eau). Les sols
alluvionnaires ou les sols avec une bonne proportion d`argile, une forte quantité de M.O. ou
d`humus, de réserves minérales et un bon drainage en eau - sont les plus appropries.

Enfin, le terrain doit être situé le plus près possible des voies de communication ou des lieux
de consommation, de conservation ou de commercialisation.
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1.2 Préparation de terrain
Les cultures maraichères préfèrent des sols préparés soigneusement. Sur des sols dégradés et
sans structure, un labour conventionnel permet à l’enracinement de bénéficier d’un sol bien
drainé et bien aéré. Cependant, ce n’est pas le labour qui détermine le rendement, mais l’état
du sol. C`est ainsi qu`il est également possible de planter des légumes, et d’obtenir de bons
rendements, sur un sol non labouré, à condition que celui-ci soit sain, bien structuré et sans
compaction. Un sol friable et riche en matière organique offre des conditions idéales pour
une culture à zéro labour ou labour minimum appelé LABOUR DE CONSERVATION.

Un labour léger (15 cm de profondeur) ou ordinaire (25 cm) permettent respectivement de


lutter contre l`envahissement des mauvaises herbes, et d`incorporer les fumures aux sols et
d`assurer leur préparation physique. Il s`ensuit le hersage et le râtelage pour
l`ameublissement et le nivellement de la couche superficielle des sols. Enfin, pour faciliter les
travaux de champs, le terrain peut être cultivée `a plat ou sur des billons (30-45 cm de large
sur 25-30 cm de hauteur) pour faciliter l`écoulement d`eau ou l`irrigation ou aussi sur les
planches (90-125 cm de large, 10-15 cm de hauteur) de longueur variable séparées par des
passages de 30-50cm de large. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 158
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1.3 Cultures de couverture et paillage
Le maintien en permanence d’une couverture du sol est une autre pratique de base qui est de
plus essentielle pour tirer pleinement parti des avantages du labour de conservation.
Afin de protéger la surface du sol, de réduire le ruissellement et l’érosion, et de contrer les
plantes adventices, on préconise la couverture de la surface du sol avec un paillis (couche de
2-5 cm), tel que les résidus de récoltes (paille hachée, fumier sec ou feuilles), ou de cultiver
des plantes de couverture (aussi appelées « paillis vivant ») au cours des périodes de jachère
ou pendant l’implantation des cultures légumières en champs. Les plantules peuvent être
repiqués directement à travers le paillis de couverture, avec peu ou pas de préparation du
sol.

Le paillis de couverture sert également de couche isolante, réduisant les variations diurnes de
la température et l’évaporation de l’eau, même en cas de sécheresse prolongée. Il augmente
la teneur du sol en matière organique et offre un environnement favorable aux micro-
organismes du sol ainsi qu’à la faune souterraine. Le paillis, en améliorant les conditions
physiques du sol – réduction de la température du sol, humidité du sol accrue, meilleure
capacité d’infiltration de l’eau et moins d’évaporation
Prof Jacques – contribue à de meilleurs rendements.
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1. SYTEMES DE PRODUCTION LEGUMIERE (suite)
1.3 Cultures de couverture et paillage (suite)
`A l`endroit du paillis, on peut aussi utiliser des papiers en plastique noir – perforés `a
l`avance – présentant certains avantages notamment: - la réduction des frais d`entretien et
des maladies cryptogamiques, - la protection des récoltes contre la terre et d`autres saletés.
Néanmoins, les plastiques noirs peuvent occasionnés des brulures aux jeunes plantules qui se
trouvent en contact direct avec le papier.

On considère généralement que la culture de plantes de couverture après les cycles de


culture légumière constitue une pratique d’amélioration du sol. Cependant, elle peut
également contribuer à réduire les infestations de plantes adventices. Les légumineuses à
croissance rapide étouffent de nombreuses adventices indésirables qui prolifèrent
normalement durant l’implantation de la culture légumière, ainsi qu’après sa récolte,
apportant ainsi un moyen de lutte anti-adventices moins gourmand en main-d’œuvre que le
désherbage manuel et moins coûteux que la pulvérisation d’herbicides.

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1. SYTEMES DE PRODUCTION LEGUMIERE (suite)
1.3 Rotation des cultures
C’est une pratique courante dans les zones de production légumière.

Dans un système de rotation en cultures légumières, les conseils pratiques ci-après peuvent
être pris en considération:
- Les légumes les plus sensibles (ex. tomate) doivent suivre la culture des engrais vert.
- Les espèces qui ne demandent pas d`engrais organiques récents peuvent succéder aux
espèces qui les préfèrent (ex. carottes après courges)
- Apres les engrais vert, il est conseillé de planter des cultures légumières de longue durée
(plus de 3 mois) pour une meilleures utilisation de ces engrais
- Les cultures `a enracinement profond suivront les cultures `a enracinement superficiel
pour une meilleure exploitation de différentes couches du sol
- Si possible, les cultures tolérantes doivent occuper le terrain après les cultures sensibles
- Les espèces de la même famille botanique ne doivent pas être mises en succession `a
cause du danger de transmission des maladies et des insectes.

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1. SYTEMES DE PRODUCTION LEGUMIERE (suite)
1.4 Culture de type « plein champ » et Culture sous abri
La culture des légumes frais en plein champ est une production légumière qui se rapproche
des « grandes cultures ». Elle peut s’intercaler dans les successions des grandes cultures. Les
produits sont vendus en saison, ils sont soit consommés à l’état frais soit transformés par
l’industrie. Ces cultures légumières se caractérisent parfois par : - Des prix de vente
généralement bas - Des surfaces unitaires importantes - Des possibilités de mécanisation.
Exemple de production légumière plein champ : pommes de terre, poireaux, carottes,
betteraves rouges, oignons, choux, etc.

Les cultures maraîchères intensives du plein champs : se distinguent des cultures légumières
par leur intensification ; en effet elles se caractérisent par : - Des exploitations spécialisées
dans la production des cultures maraîchères - Les investissements parfois élevés - Des terres
de bonnes qualités - Situation dans un climat favorable - Large emploi des fumures, produits
phytosanitaires et technicité - Succession continue des cultures.

N.B. Culture légumière intensive = culture sur une étendue restreinte produisant un fort
rendement à l’hectare d’une façon continue.
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1. SYTEMES DE PRODUCTION LEGUMIERE (suite)
1.4 Culture de type « plein champ » et Culture sous abri (suite)
En culture sous abri, les cultures s’effectuent sous serre ou sous tunnels.

Les surfaces sont plus réduites. La production est parfois unique (spécialisation sur une seule
culture) ou en rotation avec d’autres cultures afin d’occuper les terres toute l’année et
nécessitent une main d’œuvre. Exemple de rotation : production de tomates (légume « fruit
»), de salades (légume « feuille ») puis de poireaux (légume « racine »).

La production sous abri s’effectue en pleine terre ou hors sol. Les abris permettent de
protéger les cultures et d’assurer le forçage (opération par laquelle on force les végétaux à
donner des fruits plus précocement).

Les cultures maraîchères abritées sont des qui se font parfois à des époques anormales en
utilisant des matériaux destines à transformer le micro climat local en un climat plus proche
des exigences de la plante. Ces matériaux peuvent être des serres, des tunnels ou des châssis.
On distingue deux grands groupes de cultures sous abris :
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1. SYTEMES DE PRODUCTION LEGUMIERE (suite)
1.4 Culture de type « plein champ » et Culture sous abri (suite)

… deux grands groupes de cultures sous abris :

• Les cultures hâtées : ce sont des cultures abritées qui n’utilisent pas de sources de chaleur
artificielles (presque 100% des cultures abritées)
• Les cultures forcées : ce sont des cultures abritées qui utilisent des sources de chaleur
artificielles.
N.B : cultures primeurs : ce sont des cultures qui arrivent au marché à une période anormale
par rapport à la production de ce même marché.

En maraîchage abrité, les cultures sont abritées par l’utilisation de différents techniques et
moyens qui permettent de répondre aux exigences des cultures tout au long de leur cycle de
développement afin de maintenir le marché. Ce type de culture sous abri est caractérisé par
un investissement énorme et nécessite une bonne gestion pour éviter toutes les erreurs
techniques possibles.
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1. SYTEMES DE PRODUCTION LEGUMIERE (suite)
1.5 Selon les types d’Exploitations Maraîchères
Exploitation polyvalente :
La production maraîchère polyvalente caractérise les exploitations qui cultivent un très grand
nombre d’espèces légumières durant toute l’année; le plus typique est celui des ceintures
maraîchères qui entoure les villes. L’existence des cultures maraîchères est liée aux faits
suivants : - Circuit de commercialisation simple et très sûre pour l’écoulement de la
production. - Vente directe aux consommateurs ou aux intermédiaires. - Frais de stockage et
de transport sont très limités. - Grande adaptation des produits au marché, en effet la
quantité de fraîcheur est maximale. - Les exploitations rentabilisent très bien car elles
utilisent de la main d’œuvre familiale.

Les exploitations spécialisées :


Ce sont des exploitations presque spécialisées en production maraîchère et qui font appel
aux techniciens maraîchers pour assurer la production intensive des légumes. L’emplacement
de l’exploitation est en fonction : - D’un microclimat favorable pour la production des
légumes. - Présence d’un sol convenable au maraîchage. - Proximité d’une voie de transport.
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2. VARIETES ET SEMENCES/MATERIEL VEGETAL

Le potentiel des cultures légumières ne sera pleinement réalisé que lorsque les contraintes
s’exerçant sur la production seront atténuées grâce à des variétés supérieures et les
producteurs de légumes auront accès aux semences et à un matériel semencier à rendement
élevé et exempt de maladies.

2.1 Utilisation des variétés améliorées et adaptées


Les producteurs horticoles auront besoin de toute une gamme de variétés améliorées,
d’origine génétique diverse, qui soient adaptées à des zones géographiques, à toute une série
d’écosystèmes agricoles et de méthodes d’exploitation agricole et capables de s’adapter aux
changements climatiques.

Une diversité génétique légumière accrue renforcera cette adaptabilité, tandis qu’une
meilleure résistance aux agressions biotiques et abiotiques rendra les systèmes de
production des légumes plus robustes. Ces variétés devront aussi contribuer à l’amélioration
des services éco-systémiques.
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2. VARIETES ET SEMENCES/MATERIEL VEGETAL
2.1 Utilisation des variétés améliorées et adaptées (suite)
De telles variétés auront comme principales caractéristiques une plus grande tolérance à la
chaleur, à la sécheresse... ainsi qu’une meilleure efficacité en fonction des intrants utilisés et
une plus grande résistance aux ravageurs et aux maladies. Cela exigera la mise au point d’un
plus grand nombre de variétés, à partir d’un matériel génétique plus varié.

Les programmes nationaux/régionaux/internationaux de sélection, n’arriveront


probablement pas à fournir toutes les espèces de légumes nécessaires, ni à produire les
variétés les plus appropriées, notamment dans le cas des légumes traditionnels ou
d’importance mineure auxquels sont attribués des ressources limitées. La sélection végétale
participative avec les services semenciers, les ONGD et les privés du secteur horticole - peut
aider à combler cette lacune.

Le système appelé à fournir aux producteurs horticoles des variétés à haut rendement et
bien adaptées s’articule en trois volets : la conservation et la dissémination des ressources
génétiques, la mise au point de variétés, et la distribution aux producteurs de semences
saines et de bonne qualité. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 172
2. VARIETES ET SEMENCES/MATERIEL VEGETAL

2.1 Utilisation des variétés améliorées et adaptées (suite)


La participation des producteurs aux essais variétaux et au choix des critères de sélection
(appelée sélection participative), doit devenir une étape clé de la mise au point de nouvelles
variétés.

Les critères retenus par les producteurs doivent être pris en compte à tous les stades de la
sélection, et les essais sur leurs propres champs doivent intervenir aussi tôt que possible dans
le processus de sélection. Les programmes nationaux doivent intégrer les principes de la
sélection participative dans l’élaboration et l’introduction des variétés améliorées de
légumes, surtout dans un contexte de demande croissante pour des variétés spécialisées,
adaptées à des environnements, des systèmes de culture ou des utilisations finales
spécifiques. Des progrès considérables devront être faits par les systèmes de vulgarisation
agricole pour s’assurer que les petits producteurs tirent tout le profit des variétés améliorées
de légumes.
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2. VARIETES ET SEMENCES/MATERIEL VEGETAL
2.2 Semences et Matériel végétal

L’utilisation de semences et matériel végétal de haute qualité, exempt de maladies ou de


pathogènes, et préservant la pureté génétique, est un élément crucial de la production
légumière. Le secteur privé peut aider à résoudre le problème de la production et diffusion
des semences améliorées.

Une attention particulière doit être portée à la qualité sanitaire des semences et des plants,
pour que ceux-ci ne soient pas sources de contamination. Le choix du matériel doit donc se
porter sur des semences ou plants certifiés indemnes de bio-agresseurs dont la lutte en
culture est difficile ou impossible. Dans certaines cultures maraîchères, le greffage peut
conférer, outre l’effet du porte-greffe, une adaptation au milieu mais également une
tolérance ou résistance à certains bio-agresseurs dont l’origine est tellurique.

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2. VARIETES ET SEMENCES/MATERIEL VEGETAL
2.2 Semences et Matériel végétal

L'analyse de la situation semencière en R.D.C montre que la pénurie en semences peut être
justifiée par les facteurs suivants :
- Une offre en semences insuffisante ;
- Une faible capacité de mise en œuvre des projets semenciers et une faible contribution du
secteur de la recherche dans la diffusion des semences.

Pour le moment, il n'existe aucune structure véritablement organisée pour la production des
semences maraîchères certifiées en R.D. C.

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3. GESTION DE L`EAU

L’intensification durable nécessite des systèmes d’irrigation plus efficaces et précis, ainsi que
des systèmes d’exploitation agricole utilisant une approche éco-systémique pour préserver
les ressources en eau.

3.1 Arrosage et irrigation des légumes


Les arrosages sont indispensables dans la production légumière intensive et en plein champ
car les plantes légumières sont exigeantes en eau du fait que la majorité d`entre elles
renferment 90 `a 95 % d`eau.

En zone tropicale, une grande partie de besoins en eau est couverte par la pluviosité, le
déficit étant comblé par l`irrigation. Si le sol est sablonneux, les cultures des légumes ne sont
possibles qu``a condition d`irriguer.

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3. GESTION DE L`EAU

3.2 Qualité de l`eau d`arrosage


Parmi les sources d`eau utilisée en légumiculture, on peut citer en fonction de la qualité de
l`eau d`arrosage:
- l`eau de pluie (convient `a toutes les cultures légumières),
- l`eau de source qui est variable en teneur minérale en fonction de terrain (`a prendre un
peu plus loin de la source car les éléments alcalins diminuent au fur et `a mesure que l`on
s`éloigne de la source),
- l`eau de puits (elle est souvent chargée de sels minéraux),
- l`eau courante des ruisseaux ou des rivières (bonne lorsqu`elle est captée loin de la
source),
- l`eau de marais et d`étangs (est plaine de matières organiques et souvent acide et mal
aérée, elle peut être de faible valeur),
- l`eau industrielle (`a éviter si elle contient des taux elevees en produits chimiques).
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3. GESTION DE L`EAU
3.3 Critères d`appréciation de la quantité d`eau
Les besoins quantitatifs en eau sont fonction de facteurs suivants:
- Les particularités morphologiques de l`espèce (surface foliaire, pilosité, pelure, humidité
ambiante…)
- La quantité de substances nutritives et de l`eau dans le sol. Il faut noter que la quantité
d`eau évaporée est directement proportionnelle `a la température et `a la luminosité alors
qu`elle est inversement proportionnelle aux substances nutritives de la solution du sol et
`a l`humidité atmosphérique.
- La capacité des plantes `a absorber de l`eau par les parties aériennes. C`est le cas de la
tomate et toutes les plantes velues alors que les plantes `a cuticules (ex. chou) n`ont pas
cette faculté d`absorption.
- Les caractéristiques des racines. Beaucoup de légumes ont des racines en zones
superficielles ou l`activité microbienne est assez intense et dans lesquelles se trouvent de
substances nutritives – pour ces légumes, il y a lieu d`assurer l`humidité du sol par une
irrigation légère.
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3. GESTION DE L`EAU
3.3 Critères d`appréciation de la quantité d`eau (suite)
Les besoins quantitatifs en eau sont fonction … suivants:
- Le coefficient de transpiration – quantité d`eau consommée par les plantes pour produire
un gramme de matière sèche. C`est un facteur de spécifie pour certaines espèces
végétales.

3.4 Principes d`irrigation des légumes


Lors de l`établissement des besoins d`irrigation, il est indispensable de considérer:
* Les possibilités d`absorption du sol, * Le type de culture envisagée, *Le stage végétatif des
plantes, *Le climat et la saison.

Les principes de base `a respecter sont les suivants:


1. En sol plus argileux et plus en matières organiques, il faut peu d`arrosage. En sol
sablonneux, très perméable, il faut beaucoup d`arrosage pour éviter la formation de la
croûte superficielle imperméable et empêcher l`eau di s`infiltrer.
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3. GESTION DE L`EAU

3.4 Principes d`irrigation des légumes (suite)


2. Pour toutes les cultures légumières en général: - la quantité moyenne d`eau est de 2
arrosoirs pour une surface de 5 m carrée, - pour les jeunes plantules ou des légumes
repiqués, arroser régulièrement, en particulier 2 fois par jour: matin avant 8 heures et
après 16 heures.

3. Les exigences en eau sont fonction des espèces végétales. Les espèces `a feuilles sont plus
exigeantes que d`autres. Peu d`eau entraine une floraison prématurée pour ces espèces.
Mais tout excès d`eau pourrait provoquer soit la pourriture des racines soit des anomalies
foliaires et l`asphyxie des plantes. Les légumes fruits ou `a graines demandent des
arrosages judicieux – il faut arroser moins pendant la période de floraison pour éviter le
chute des fleurs. A la maturation des gousses, il faut supprimer tout arrosage pour
permettre le séchage des gousses et éviter leur pourriture ou des attaques
cryptogamiques.
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3. GESTION DE L`EAU

3.4 Principes d`irrigation des légumes (suite)

4. En climats chauds caractérisés par des saisons sèches prolongées ou des jours très
ensoleillés, les arrosages doivent être abondants. Ils doivent être faits dans la matinée et
la soirée, pour éviter l`apparition des taches de brulis constatées lors des arrosages faits
aux heures ensoleillées.

5. Les moments d`arrosage sont déterminés par l`état du sol et la turgescence des feuilles.
Le début du flétrissement est une indication du l`insuffisance de l`eau dans le sol. IL faut
éviter le flétrissement permanent des feuilles, car li about `a la mort des plantes.

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3. GESTION DE L`EAU
3.5 Modes d`arrosage et de répartition d`eau
L`irrigation est d`une importance considérable dans toutes les régions, surtout en climats
chauds. Des expériences d`irrigation ont montré une augmentation de rendement de l`ordre
de 60% pour le poireau, 45% pour la carotte, 40% pour le choux et 25% pour l`oignon.

Deux types sont couramment utilises:


1. L`arrosage par irrigation selon un certain nombre de procédés: - la submersion, - le
ruissellement, - infiltration, - rayonnement et irrigation souterraine. Quels que soient les
procédés utilisés, l`irrigation a pour objet d`assurer au sol l`humidité qui lui est
nécessaire pour soutenir la végétation des légumes et permet en outre de fournir aux
plantes un apport non négligeable de principes fertilisants se trouvant en dissolution ou
en suspension dans l`eau utilisée.
L`arrosage par irrigation souterraine donne les meilleurs résultats suite `a – la réduction
au minimum des frais de main-d`œuvre, - la réduction au minimum de l`évaporation d`où
une grande économie en eau, - la surface du sol étant sec, elle reste propre plus
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 182
longtemps.
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3. GESTION DE L`EAU
3.5 Modes d`arrosage et de répartition d`eau
1. L`arrosage par irrigation….(suite)
Néanmoins, le cout d`investissement de ce type d`arrosage l`irrigation souterraine est fort
élevée. On préfère des lors, surtout sur des petites exploitations, l`irrigation en surface. Cette
dernière présente des inconvénients tels que: - main d`œuvre importante pour
l`établissement et l`entretien des rigoles, - déperdition d`eau importante dans le terrain
perméable, - répartition irrégulière de l`humidité.

2. L`arrosage par aspersion qui impose l`installation de tout un réseau de canalisations


tuyaux) munies de vannes et de prises d`eau. Il permet de réaliser une très grande économie
de main-d`œuvre et d`obtenir un rendement important avec des avantages tels que: - la
rapidité de distribution, - un débit important, - des surfaces traitées très élevées,- une
possibilité d(`apporter de l`eau aux cultures sans tenir compte de la topographie du terrain, -
un dosage plus facile des quantités d`eau `a distribuer, - la mobilité du matériel de
distribution d`eau…
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 183
4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES
Pour arriver au niveau élevé de productivité nécessaire à la satisfaction de la demande
actuelle et future, le producteur horticole, littéralement, revenir à ses racines, en
redécouvrant l’importance de la santé du sol, du recours à des sources naturelles pour la
nutrition du sol, et de l’utilisation raisonnée des engrais minéraux.

L’utilisation excessive d’engrais minéraux pour la production légumière se fait à un coût


considérable pour l’environnement, notamment par acidification des sols, pollution de l’eau,
et émissions accrues de gaz à fort effet de serre. Une utilisation mieux ciblée et plus
parcimonieuse des engrais conduirait à des économies d’argent pour les producteurs et à
assurer que les nutriments servent à nourrir les plantes plutôt qu’à polluer l’air, le sol et les
cours d’eau.
L’impact de la fumure minérale sur l’environnement est une question de gestion: quantité
épandue par rapport à la quantité que la récolte va exporter, et méthodes/calendriers
d’application. En d’autres termes, c’est l’efficience de l’utilisation des engrais, et en particulier
de l’azote et du phosphore (P), qui détermine si ce volet de la gestion de la fertilité des sols
est un bien pour les cultures ou s’il a Prof
des effets
Jacques négatifs
N.B. LUTALADIO, UNIKIN pour l’environnement. 184
4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
L’expérience montre que les rendements les plus élevés et les plus stables sont atteints
quand les nutriments des plantes cultivées proviennent d’un mélange d’engrais minéraux et
de sources organiques, telles que fumier animal et compost qui, vont faire remonter, à partir
du sous-sol, des nutriments qui, sans cela, ne seraient jamais arrivés au contact de la culture.
La nutrition des cultures peut être renforcée par d’autres associations biologiques – par
exemple, celle entre les racines de la plante et les mycorhizes. Cette association de processus
éco-systémiques et de l’utilisation judicieuse d’engrais minéraux constitue la base d’un
système de nutrition des cultures durable, qui produit plus tout en utilisant moins d’intrants
extérieurs.

Les cultures légumières sont parfois soumises `a des apports abondants et fréquents en
fertilisants. Pour éviter des problèmes, il faut tenir compte de ce qui suit avant d`apporter les
fumures: - la richesse ou la déficience naturelle du sol en N, P, K, Ca et en oligo-éléments (Bo,
Mg, S,…), - les exigences particulières propres `a chaque espèce, - le pouvoir d`assimilation de
chaque espèce ou variété, - la qualité de légumes envisagée, - la résistance ou la tolérance
des légumes aux attaques des maladies cryptogamiques
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN et/ou de certains ravageurs. 185
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4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
En raison de leurs besoins, les espèces légumières ne peuvent fournir des rendements
convenables que dans les sols largement pourvus d`éléments nutritifs, bien équilibrées en
fonction de leur besoins. La qualité – saveur/sapidité/volume/coloration… - est nettement
supérieure chez les légumes produits avec de la fumure équilibrée dans les trois éléments de
base N-P-K. On distingue deux types bien différents de fumures: - la fumure minérale ou
chimique et – la fumure organique.

4.1 Fumure minérale


En fait, de nombreuses espèces et variétés légumières répondent très bien à la fumure
minérale. Leurs besoins en engrais ne font que croître au fur et à mesure que les méthodes
traditionnelles d’entretien de la fertilité du sol – telles que les cultures mixtes et le paillis de
résidus de récolte – disparaissent face à l’arrivée de systèmes de production plus intensifs.
C`est pourquoi dans les pays où les cultures maraîchères sont très développées, on recours
aux engrais minéraux pour apporter aux plantes les éléments les plus importants
quantitativement, en l`occurrence N, P, K, Ca. Les autres éléments `a apporter sous forme de
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traces sont des oligo-éléments tels que Bo, Cu, Fe, Mn, S, Zn, Co, Mo…
4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
4.1 Fumure minérale (suite)
Les engrais chimiques présentent un certain nombre d`avantages:
- Ils contiennent des quantités constantes et bien déterminées de N, P et K (Azote-N,
pentoxyde de phosphore-P2O5et oxyde de potassium-K2O).
- Ils permettent de distribuer au sol, sous une faible quantité, une dose élevée d`éléments
fertilisants
- Faible encombrement. Le transport est économique et l`épandage peut se réaliser `a
l`épandeur mécanique.
- Grande efficacité, réglable quant `a la dose ainsi que la vitesse d`action.
- Ils influencent considérablement la qualité, la précocité et le rendement des légumes.
- Ils peuvent contribuer `a la réduction des prix de revient par des accroissements des
récoltes.
- Grace `a la solubilité de certains engrais - tels que l’urée, les superphosphates simple et
triple, le phosphate de d’ammonium, le chlorure de potassium et le sulfate de potassium, -
ils peuvent être appliquer sous forme d`arrosage.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 187
4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
4.1 Fumure minérale (suite)
Les principes d`emploi des fumures minérales reposent sur quatre lois principales:
• La loi du minimum: c`est `a dire l`utilisation d`une quantité convenable de chacun des trois
éléments N.P.K. L`élément déficient devient alors limitant.
• La loi de la restitution: il s`agit de la restitution au sol des éléments fertilisants exportés
par les récoltes annuelles.
• La loi des avances: c`est `a dire celle de la constitution de la réserve disponible aux
végétaux en permanence.
• La loi de la rationalisation des fumures: elle consiste `a tenir compte de la rentabilité de la
fumure et permet de démontrer que l`influence des engrais n`est pas en relation directe
avec les doses utilisées.

C`est la raison pour laquelle l`utilisation des engrais chimiques est conditionnée par un
certain nombre de facteurs: - leur composition et leur dosage, - la richesse naturelle du sol, -
les exigences propres de chaque espèce et variété, - la constitution physique du sol.
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4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
4.1 Fumure minérale (suite)
En général, les engrais minéraux peuvent s`employer selon deux techniques:
- Par incorporation
- En couverture.
Il existe cependant plusieurs variantes des méthodes d`application des engrais qui diffèrent
suivant différents facteurs notamment:
- La densité, - L`écartement, - La culture, - La quantité d`engrais disponible, - L`époque
d`épandage, etc.

(1) La fumure de fond – c`est l`engrais généralement phosphaté et potassique incorporée au


sol lors du labour, avant le hersage, au moment du semis ou de la transplantation. Cet
engrais est par conséquent lentement assimilable et constitue ainsi une réserve
d`éléments minéraux dans le sol.
(2) La fumure d`entretien – Elle sert `a la restitution des éléments fertilisants exportés par les
récoltes. Elle permet donc le maintien de la fertilité des sols légumiers/maraichers. Elle
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est apportée soit pendant la croissance, soit après la récolte.
4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
4.2 Nutriments d’origine organique
Si la fumure minérale peut contribuer à augmenter les rendements, elle ne saurait suffire à
rendre durable la production à long terme sur un sol dégradé.

Il est nécessaire que les producteurs préservent et améliorent la qualité et la santé du sol au
moyen d’autres mesures, telles que:
- le labour de conservation,
- les cultures intercalaires de légumineuses à graines qui fixent l’azote atmosphérique,
- l’engrais vert – pratique consistant à cultiver pendant quelques mois une légumineuse
fourragère ou à graines (Mucuna pruriens, Tithonia diversifolia), puis à faire du paillis avec
les résidus juste avant de planter des cultures légumières,
- le paillage aux résidus de culture pour protéger le sol de l’impact direct de la pluie, du soleil
et du vent au cours des premiers mois de croissance des cultures,
- les cultures de couverture,
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4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
4.2 Nutriments d’origine organique (suite)
- les cultures de couverture,
- la culture en bandes avec des espèces de légumineuses arborées, Lucena leucocephala et
Gliricidia sepium, et
- l’application de fumier animal ou de compost améliore la structure du sol et la stabilité de
ses agrégats, tout en favorisant la rétention d’eau et la capacité d’échange de cations. Ils
facilitent également l’activité souterraine biologique des vers de terre, des bactéries et des
champignons, tout en apportant un large choix de nutriments, y compris des nutriments
secondaires et des oligo-éléments. Le fumier de poule est celui qui tend à avoir la
meilleure teneur en nutriments.

(1) La matiere organique peut provenir du fumier, de composts, d`engrais vert et engrais
dits organiques. La matière organique du sol – naturelle ou apportée – constitue un ensemble
de nature et propriété variées. Elle résulte des processus et réactions biochimiques et
chimiques qui conditionnent la décomposition dans la terre des matières végétales ou
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animales enfouies.
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4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
4.2 Nutriments d’origine organique (suite)

(1) La matière organique (suite)


On distingue deux types de matières organiques: - la matière organique libre et – la matière
organique liée.
- Les matières organiques libres ont un rapport C/N élevée allant de 15 pour le fumier
décomposé ou racines de légumineuses `a 100 pour les pailles de céréales non
décomposées.
- Les matières organiques liées ont un rapport C/N stable, généralement inferieur `a 10.
Elles constituent ce qu`on dénomme humus (matière humifère indispensable au maintien
de la fertilité des sols). Les matières organiques liées peuvent influer sur: - la dynamique
des éléments fertilisants, - les propriétés physiques du sol, - l`absorption radiculaire.

N.B. Le rapport C/N ou rapport carbone sur azote est un indicateur qui permet de juger du
degré d'évolution de la matière organique, c'est-à-dire de son aptitude à se décomposer plus
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ou moins rapidement dans le sol.
4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
4.2 Nutriments d’origine organique (suite)

N.B. Le rapport C/N …


• C/N < 15 : production d'azote, la vitesse de décomposition s'accroît ; elle est à son
maximum pour un rapport C/N = 10
• 15 < C/N < 20 : besoin en azote couvert pour permettre une bonne décomposition de la
matière carbonée,
• C/N > 20 : Pas assez d'azote pour permettre la décomposition du carbone (il y a
compétition entre l’absorption par les plantes et la réorganisation de la matière organique
par les microorganismes du sol, c'est le phénomène de "faim d'azote"). L'azote est alors
prélevé dans les réserves du sol. La minéralisation est lente et ne restitue au sol qu'une
faible quantité d'azote minéral.

Il est couramment admis que, plus le rapport C/N d'un produit est élevé, plus il se décompose
lentement dans le sol mais plus l'humus obtenu est stable.
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4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
4.2 Nutriments d’origine organique (suite)

(2) L`humus – est issu de la décomposition des matières organiques. Il présente des
caractéristiques de base au point de vue physique, chimique et biologique tels que:
- La fixation et la rétention des éléments minéraux
- La modification des propriétés physiques de terres lourdes, leur ameublement et meilleure
circulation de l`air
- L`agglomération des terres trop sableuses
- L`absorption des rayons calorifiques et échauffement des terres
- L`augmentation de la capacité des sols en eau
- La diminution de l`évaporation des terres en surface
- La transformation du sol en terreau, en fin de cycle
- Une source importante d`azote
- Le développement de la vie biologique du sol.
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4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
4.2 Nutriments d’origine organique (suite)

(3) Le rôle d`engrais verts et de composts dans les cultures légumières


Les engrais verts enfouis sont capables d`alléger les sols lourds et de donner du poids aux sols
trop légers. Les espèces cultivées comme engrais verts doivent être de croissance rapide,
avoir un développement relativement important et surtout présenter des besoins nutritifs
modestes. Les engrais verts sont surtout recommandées dans les exploitations où les engrais
organiques (fumier de ferme…) sont rares ou très peu.

Les composts sont aussi fort recommandés dans les cultures légumières. Ils sont constitués
par des déchets végétaux et animaux entassés – mauvaises herbes, feuilles, déchets de
récolte, déjections des animaux et des humains. Ils doivent subir une bonne fermentation
afin d`éviter la propagation de certains pathogènes ou adventices. Les composts, auquel on
peut ajouter une quantité de chaux, doivent être régulièrement arrosés. Ces tas doivent être
bien recouverts de terre pour éviter les déperditions d`ammoniac.
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4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
4.3 Nutriments d’origine mixte – combinaison matières organiques et engrais
minéraux
La combinaison des matières organiques avec les engrais minéraux est très efficace pour la
production légumière suite aux avantages que peuvent procurer les matières organiques
comme signalé ci-haut.

La méthode `a suivre est la suivante:


- Epandre sur la plate-bande soit du fumier `a raison de 1 `a 2 kg/ m carré, soit de la parche
de café ou du compost `a raison de 10 kg/m carré et 100 g/m carré de la chaux. Avec cette
fumure, on peut cultiver 3 `a 4 fois successivement sur ce terrain avant de recommencer
l`opération. L`épandage des matières organiques et de la chaux a lieu 4 `a 6 semaines
avant le semi, suivant l`état de leur décomposition.
- Apres le labour et le hersage, épandre l`engrais de fond NPK 17-17-17 `a raison de 20 g/m
carré ou 2 poignées/4 m carrée et 8 jours avant le semis ou le repiquage. En hersant,
mélanger convenablement cet engrais avec la terre.
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4. NUTRITION DES CULTURES LEGUMIERES (suite)
4.3 Nutriments d’origine mixte – combinaison matières organiques et engrais
minéraux (suite)

La méthode (suite)
- Lorsqu`on dispose de petites quantités d`engrais ou lorsque le semis ou le repiquage est
effectué `a grand écartement, l`engrais est épandu par localisation en bandes circulaires
ou en bandes parallèles `a la ligne de semis ou de plantation ou encore entre les lignes de
plantes pendant que celles-ci se développent.
- 15 jours après le repiquage, nourrir les plants en arrosant avec de l`engrais – urée dissout
dans l`eau de l`arrosoir ou épandue `a la volée `a raison de 10 gr d`urée/m carré ou une
poignée d`urée pour 2 m carré. Apres l`application, il faut ensuite arroser avec de l`eau
pour le rinçage des feuilles, sinon il y a risque de brulure.
- L`application de l`urée devra être répétée tous les 15 jours suivant le cycle de la culture ou
le type de légumes.
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5. LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS, MALADIES ET ADVENTICES EN CULTURES
LEGUMIERES

Au cours de leur développement, les légumes subissent une pression parasitaire multiple,
causée aussi bien par les ravageurs, les maladies que les plantes adventices - qui peuvent
provoquer de lourdes pertes de rendement et influencer négativement la qualité des
récoltes. Les stades vulnérables pour les légumes sont la pépinière et la période de croissance
végétative.

Un écosystème agricole sain constitue la première ligne de défense contre les ravageurs et
maladies des cultures légumières. En raison des déséquilibres causés à l’écosystème naturel
des cultures par les insecticides, fongicides et herbicides de synthèse, les « techniques
préventives de lutte » essaient d’en réduire l’utilisation au minimum. En plus, on préconise
actuellement la lutte intégrée (IPM), une stratégie de protection des cultures qui vise la
stimulation des processus biologiques et de la biodiversité liés à la culture considérée, et qui
en sous-tendent la production.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 198
5. LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS, MALADIES ET ADVENTICES EN CULTURES
LEGUMIERES (suite)
5.1 Ravageurs – Insectes nuisibles
Les ravageurs des légumes sont constitués : des insectes (criquets, grillons, courtilière,
punaises, pucerons, mouches, thrips, papillons), des acariens et des nématodes qui sont
invisibles à l’œil nu. Il y a les escargots et les limaces aussi. Les insectes sont très redoutables
surtout au stade larve et chenille, viennent ensuite les acariens, les nématodes etc.

Les déperditions dues aux insectes sont maintenues à un niveau tolérable par l’utilisation de
variétés résistantes, la conservation et la stimulation d’agents de lutte biologique, et une
gestion des teneurs en nutriments de la plante visant à freiner la reproduction des insectes. Il
est donc important de conserver des prédateurs, les parasitoïdes et les agents pathogènes
bénéfiques pour éviter la diffusion de ravageurs secondaires; il faut également gérer
les niveaux de nutriments des plantes cultivées pour réduire la reproduction des insectes,
diffuser des variétés résistantes et utiliser les insecticides de manière sélective, seulement
comme dernier recours.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 199
5. LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS, MALADIES ET ADVENTICES EN CULTURES
LEGUMIERES (suite)
5.2 Maladies
Elles sont transmises par les semences, le sol, les insectes, les outils, l’environnement et se
manifestent à tous les stades du cycle végétatif. On distingue les maladies causées par les
champignons, les bactéries et les virus.
La lutte contre les maladies des cultures légumières repose sur l’utilisation de semences et
matériel végétal sains, la rotation des cultures pour éliminer les organismes pathogènes, et
l’élimination des plantes-hôtes contaminées. Protéger les cultures avec un pesticide (ex.
fongicide…) est bien souvent inefficace et n’est presque jamais économique. Une série de
mesures non chimiques peuvent aider les horticulteurs à réduire les pertes tout en
protégeant l’écosystème agricole.
Il est donc important de mettre en place des systèmes semenciers capables de fournir du
matériel sain et de diffuser des variétés résistantes durablement aux maladies. L’emploi d’eau
d’irrigation propre évitera la diffusion d’agents pathogènes, tandis que la rotation des
cultures aidera à éliminer les pathogènes et à favoriser la santé des sols et des racines.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 200
5. LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS, MALADIES ET ADVENTICES EN CULTURES
LEGUMIERES (suite)
5.3 Plantes adventices
Pour lutter contre les plantes adventices, il faut les éliminer à la main, de
manière sélective et en temps voulu, pratiquer la rotation des cultures, semer
des cultures de couverture, réduire au minimum les labours, insérer des
cultures intercalaires et gérer la fertilité des sols, y compris au moyen
d’amendements organiques.

Les herbicides ne doivent être utilisés que pour des activités ciblées et
sélectives de lutte, en veillant à éviter l’évolution de la résistance aux
herbicides. De nombreux herbicides sont hautement toxiques, et, comme ils
sont solubles dans l’eau et non biodégradables, ils peuvent être lessivés et
polluer le sol et les eaux de surface.
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5. LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS, MALADIES ET ADVENTICES EN CULTURES
LEGUMIERES (suite)
5.4 Techniques de lutte
• Lutte préventive
La lutte préventive est le fait d’empêcher ou de limiter les attaques des cultures par les
ravageurs, les maladies et les adventices, en respectant un certain nombre de règles.

Pour éviter ces attaques certaines mesures doivent être observées :


- Bien exécuter la confection des planches lors des préparations des sols ;
- Choisir les espèces et les variétés résistantes aux maladies et parasites animaux ;
- Pratiquer la rotation culturale ;
- Bien choisir le site du jardin et l’emplacement de la pépinière ;
- Effectuer régulièrement et avec beaucoup de soins, les opérations culturales (semis,
repiquage, sarclage, binage, tuteurage, fertilisation, arrosage etc.).
- Assurer une bonne hygiène du jardin en supprimant les gîtes des parasites animaux,
éliminer ou détruire les plantes attaquées.
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5. LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS, MALADIES ET ADVENTICES EN CULTURES


LEGUMIERES (suite)
5.4 Techniques de lutte (suite)
• Lutte intégrée
Il s’agit ici de combiner plusieurs méthodes de lutte. En respectant les mesures préventives,
on peut pulvériser d’extrait aqueux de produit naturel pour protéger les cultures.

Exemple - on utilise :
- Le neem: graine (500 g pour 10 l d`eau)
- Le tabac: feuilles et tiges séchées (1kg pour 15 l. d`eau). Extrait obtenu par trempage de
150 feuille sèches par litre pendant 24 heures.

L’extrait aqueux est filtré avec un morceau d’étoffe bien propre avant le traitement. Il est
également nécessaire de traiter beaucoup plus fréquemment.
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5. LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS, MALADIES ET ADVENTICES EN CULTURES


LEGUMIERES (suite)
5.4 Techniques de lutte (suite)
• Lutte chimique
La lutte chimique implique l’épandage des pesticides sur les cultures. L’utilisation de ces
produits impose une bonne identification des parasites végétaux et animaux, de faire un
choix judicieux des produits recommandés pour les cultures légumières et de respecter les
doses, les fréquences et les délais avant récoltes.

Mais cette pratique est très onéreuse. Les pesticides éliminent les ravageurs, mais aussi
leurs ennemis naturels, et une utilisation excessive peut présenter des dangers pour les
producteurs, les consommateurs et l’environnement.

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LEGUMIERES (suite)
5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée
Ces principes de base ne concernent pas uniquement la gestion des adventices, des
maladies et des ravageurs, mais aussi l’ensemble des facteurs du milieu qui
influencent le développement des cultures.
L’obtention de matériel de propagation sain et de cultures saines est le fondement de toute
stratégie de lutte intégrée.
L’adoption de ces principes par le producteur lui permettra :
• de protéger efficacement sa culture et sa récolte ;
• de respecter plus facilement les normes de qualité sanitaire et phytosanitaire, notamment
les limites maximales applicables aux résidus de pesticides (LMR) ;
• d’améliorer son revenu/ha en diminuant le recours aux intrants (engrais et pesticides).

La bonne gestion sanitaire des cultures implique l’adoption des 16 principes fondamentaux
qui suivent :
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5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

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5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 207


8.2 5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

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5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

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5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

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5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

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5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

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5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

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5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

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5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

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5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 216


5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 217


5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 218


5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 219


5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

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5.5 Principes de base d’une stratégie de lutte intégrée(suite)

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 221


Chapitre traité

7 • Fiches techniques de quelques espèces des légumes


8 • Comment produire et conserver ses propres
semences de légumes

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VI. FICHES TECHNIQUES DE QUELQUES ESPECES DE LEGUMES

6.1. LES SOLANACEES MARAICHERES CULTIVEES POUR LEURS FRUITS

6.1.1 LA TOMATE ( Lycopersicum esculentum Mill )


Usage et composition chimique
- Légume fruit qui entre dans plusieurs préparations culinaires, il présente une excellente
valeur nutritive et gustative , - peut être consommé crue-en salade ou cuite, - contient:
94% eau, 1% protéine, 0,1% matière grasse, 4,5% hydrate de carbone, 0,6% fibres, 20-30%
d`huile dans les grains, riche en Vit. A, C et B.

Caractéristiques botaniques et particularités biologiques


- Plante herbacée, rampante si elle n`est pas tuteurée
- Enracinement pivotant avec certaines variétés dont les racines vont jusque 2-3 m de
profondeur tandis qu`en surface elle s`étendent sur une rayon de 50-80 cm. Les tomates
transplantées ont un enracinement superficiel nécessitant un apport régulier en eau.
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TOMATE

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Caractéristiques botaniques et particularités biologiques (suite)


- Tige herbacée (émettant +sieurs racines adventices et pouvant être propagée par
bouturage) de hauteur variable en fonction de type de croissance: - (1) variétés `a
croissance indéterminée avec bourgeon terminal toujours présent au sommet, ce qui fait
que la plante continue sa croissance, - (2) variétés `a croissance déterminée avec apparition
d`une inflorescence au sommet de la plante. Tiges, feuilles et jeunes fruits sont recouverts
de poils simples et glanduleux contenant une huile essentielle.
- Inflorescences auto-fertiles apparaissant 50-65 jours après semis. La tomate est autogame
–la fécondation est influencée défavorablement par des pluies, les vents, grandes chaleurs
et l`absence de luminosité.
- Fruits apparaissent 60-80 jours après semis et les premières récoltes `a 90-120 jours après
semis soit 40-55 jours après épanouissement des fleurs. Coloration du fruit mur: rouge,
orange, jaune et presque blanche – déterminée par le rapport entre la teneur de pigments
responsables des couleurs tels que la lycope ne (rouge) et la Bêta-carotène (jaune/orange).
Fruits `a haute teneur en Bêta-carotène (Pro-Vit. A) sont recherchés pour leur intérêt
nutritif.
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6.1.1 LA TOMATE (suite)
Caractéristiques botaniques et particularités biologiques (suite)
- Graines: 150-300 par fruit permettant de disposer de semences. Les fruits avec moins de
grains sont d`une haute valeur commercial et nutritive, et sont recherchées dans une
exploitation maraichère commercial.
Techniques culturales
- Elle se cultive en saison sèche dans les conditions tropicales sur un terrain meuble et
drainée.
- Arrosages abondants sont recommandables – mais pas mouiller le feuillage pour éviter les
attaques de mildiou, la chute des fleurs et la crevasse des fruits.
- Elle est très exigeante au point de vue fertilité de sol avec comme période critique: -
l`apparition des nouvelles feuilles après transplantation, - le début de l formation des
boutons floraux, - la floraison intense, - la maturité des fruits.
- Un manque de N entraine une diminution de la vigueur de la plante, de la teneur en
hydrate de carbone et de rendement. Elle affectionne un apport NPK dans les proportions
de 2-1-3. Parmi les M.O. recommandées, les fientes décomposées de volailles et le guano
de chauves souris donnent les meilleurs résultats. L`humus joue un grand rôle dans le
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développement des fruits.
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Plantation
- Le semis direct au champ n`est pas recommandé `a cause de: - pertes de semences par des
fortes pluies ou grande insolation, - plantes qui seront hétérogènes et n`assureront pas une
production homogène, - l`impossibilité d`apporter de l`ombrage et de maintenir l`humidité
constante.
- Le semis en pépinière est très recommandé pour préparer les plants `a être transplantés en
champ. La densité de semis est de 400 g /m carré avec des rangées écartées de 15 cm.
- La transplantation doit se faire 35-40 jours après la levée, au moment où les plantes ont 4-5
feuilles et environ15-25 cm de hauteur. Les écartements des plantes sont variables selon
les conditions écologiques et les variétés mais généralement de 70 cm x 50 cm. Lors de la
plantation, les plants sont enterrés jusqu`au niveau des feuilles cotylédonaires pour une
bonne prise et développement de racines.

Entretien
- Doit être régulier et soigné surtout dans les premières semaines de la culture. Il s`agit de
sarclage, buttage, binage, tuteurage et taille – les deux derniers étant d`une importance
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capitale en culture de tomate.
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Entretien (suite)
- Doit être régulier et soigné surtout dans les premières semaines de la culture. Il s`agit de
sarclage, buttage, binage, tuteurage et taille – les deux derniers soins étant d`une
importance capitale en culture de tomate.
- (1) Le tuteurage – nécessaire dès que les plantes atteignent 40 cm de h. Les plants son
attachées `a leurs supports `a l`aide des cordes ou attaches solides. Le tuteurage est
important car les plants restés au sol sont attaqués par des maladies cryptogamiques et en
saison pluvieuse on a souvent la pourriture des fruits en contact avec le sol.
- (2) La taille – a pour objet de limiter la hauteur des plantes et le nombre de ramifications.
Elle assure une fructification régulière, `a bref délai, en évitant une maturité tardive et une
production exagérée, constituée de fruits de faible volume.
- La végétation de la tomate étant très rapide après la plantation, il convient de supprimer
les bourgeons qui se développe `a l`aisselle des feuilles, ne conserver que la tige principale,
les feuilles et les inflorescences. L`ébourgeonnage doit se faire au moins une fois par
semaine.
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Supprimer les "gourmands"

L'ébourgeonnage consiste à
supprimer tous les bourgeons
qui se développent à l'aisselle
des feuilles
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Entretien (suite)

- On distingue trois modes pratiques de taille: - la conduite `a un bras, - la conduite `a deux


bras et la conduite en cordons.

• La conduite `a un bras ou conduite `a tige simple ou taille classique – consiste `a


pincer la tige au-dessus de la première feuille, après la deuxième inflorescence. Ce
pinçage entraine le débourrage de bouton située `a l`aisselle de la feuille au-dessus
de la deuxième inflorescence. Ce bourgeon là se développe en tige principale. La
conduite `a un bras est convenable pour les variétés hâtives - `a développement
précoce. Ce procédé permet d`obtenir 5-6 inflorescence par pied, inflorescences
dont la maturité est échelonnée.

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La taille à une tige ou conduite à un bras
•Taillez à une feuille au-dessus du
deuxième bouquet de fleurs
•Supprimez tous les rameaux naissants
à l'aisselle des feuilles à l'exception de
celui de la feuille supérieure qui
donnera une nouvelle tige, elle même
taillée au-dessus du troisième bouquet
en culture précoce, ou du quatrième en
culture tardive.
•Pour les variétés vigoureuses, par
exemple, conservez un rameau
supplémentaire à un ou deux bouquets.
•Dans tous les cas, ne laissez pas plus
de cinq étages de fruits.
•Supprimez ensuite tous les bourgeons
continuant à se développer
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Entretien (suite)
- On distingue trois modes pratiques de taille: - la conduite `a un bras, - la conduite `a deux
bras et la conduite en cordons (suite)

• La conduite `a deux bras ou taille `a deux tiges – est pratiquée pour les variétés
vigoureuses et semi-hâtives. Elle consiste `a pincer la tige principale `a environ 15
cm du sol, 8-10 jours après la plantation. La première taille est faite sur deux
bourgeons destinés `a produire les deux bras et sera conduite par la suite comme
dans le cas de la conduite `a un bras. Dans la conduite `a deux bras on ne réalise
que deux étages au lieu de trois. Le deuxième étage est arrêté par un pincement `a
1,30-1,40 m.

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La taille à deux tiges ou conduite à deux bras

Elle est valable pour des cultures de


pleine saison, ou tardives et pour des
variétés vigoureuses.
Effectuez une première taille à deux
bouquets comme pour la conduite sur
une tige, puis conservez les deux
rameaux supérieurs qui se développe-
ront alors.
Le reste de la taille ne diffère pas de la
taille à une tige, on conserve seulement
deux ou trois bouquets par tige.

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La conduite en cordons

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6.1.1 LA TOMATE (suite)
Récolte
- Elle doit se faire `a la maturité – lorsque les fruits sont rouges. Lorsque les fruits doivent
supporter un long transport, la récolte doit se faire `a la maturité commerciale c.-à-d.
quant le fruit vire du vert au rose – les tomates sont dites tournantes. Une bonne
conservation des tomates mures peut être obtenue dans des conditions froides - `a 5 degré
C elles peuvent être conservées pendant une semaine.

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6.1.2 L`AUBERGINE (Solanum melongena)
Caractéristiques botaniques et particularités biologiques
- Plante annuelle haute de 0,60-1,00 m. Plante des régions chaudes comme la tomate et le
piment – mais avec une bonne résistance `a la chaleur par rapport `a la tomate.
- Fleurs apparaissent 70-80 jours après semis
- Fruits de dimensions variables – couleur étant la résultante entre celle de la chair et celle
de l`épiderme.
- Maturité des fruits 30-40 jours après floraison soit 100-300 jours après semis

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6.1.2 L`AUBERGINE (Solanum melongena) (suite)
Techniques culturales
- (1) Production des plants. En régions tropicales, les aubergines peuvent être produites
pendant toute l`année. Les techniques de préparation de sol sont les mêmes que pour la
tomate. Le labour doit être profond - 25-30 cm. Lorsque les plants sont semés en pépinière,
le repiquage se fait après 3 semaines c-a-d au moment où les jeunes plantules ont 3-4
feuilles. La plantation définitive doit intervenir 40-45 jours après la levée.

- (2) Plantation. Les jeunes plantules en pépinière sont enlevées avec mottes de terre. Les
écartements adoptés au repiquage sont variables selon que les variétés sont (60-70 cm x
40-50 cm) ou moins vigoureuses (60 cm x 30 cm). Les sarclages et le paillage sont très
importants et `a effectuer quelques jours après la plantation. La taille est parfois nécessaire
pour l`obtention de beaux fruits – elle permet d`avoir un plant avec un port buissonnant.
Pour y parvenir, on doit ébourgeonner ou pincer la tige principale après la 4eme
ramification. La taille permet d`obtenir 6-8 fruits de grosseur convenable par plant. La
récolte intervient avant la maturité physiologique, lorsque les fruits ont atteint une
grosseur convenable.
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VI. FICHES TECHNIQUES DE QUELQUES ESPECES DE LEGUMES (suite)

6.2. LES LEGUMES FEUILLES

6.2.1 LES CHOUX

6.2.1.1 LE CHOU POMME (Brassica oleracea var. Capitata)


Usage et composition chimique
- Légume le plus cultivé dans le monde, - peut être consommé crue-en salade ou préparé
selon divers plats, - contient: 90% eau, 1,7% protéine, 6,5% hydrate de carbone,, Vitamines
A et C.

Caractéristiques botaniques et particularités biologiques


- Plante `a enracinement pivotant avec des nombreuses racines secondaires.
- Tige très courte et feuilles formant une pomme ou un cabus. Bourgeon terminal `a
croissance rapide – au début les feuilles sont ouvertes puis la croissance se ralentit, les
feuilles se recouvrent et se referment pour
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CHOU POMME

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6.2.1.1 LE CHOU POMME (Brassica oleracea var. Capitata) - suite
Caractéristiques botaniques et particularités biologiques (suite)
- Durée de végétation de 70-90 jours après la mise en place.
- Il présente deux types de coloration: - le chou blanc `a feuilles vert-foncée `a l`extérieur
mais blanc-jaune `a l`intérieur, - le chou rouge `a feuilles vert-rougeâtres `a l`extérieur et
rouge-foncées ou rouge-violettes `a l`intérieur. L`intensité de la coloration varie avec la
teneur en potassium (coloration intense en cas de forte teneur) et en eau (coloration claire
en cas d`excès d`eau).

Exigences de la plante
- Donne le meilleur rendement en climat tempéré et en pays tropicaux, en régions de
montagnes. Il faut donc des températures inferieures `a 20 degré C – c`est pour cette raison
qu`en basse altitude (ex. `a Kinshasa), la culture ne peut se faire qu`en saison sèche.
- Exigeante en eau – il est petit ou ne se forme pas du tout en absence d`eau. Une irrigation
appropriée est donc toujours nécessaire.
- Il affectionne des sols `a forte teneur en eau et préfère les sols argileux ou argilo-sableux
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avec une bonne capacité de rétention en eau.
6.2.1.1 LE CHOU POMME (Brassica oleracea var. Capitata) - suite
Exigences de la plante (suite)
- Répond mieux aux fumures organiques -20-30 tonnes de fumier bien décomposé par
hectare. Les engrais minéraux doivent être apportés `a une semaine avant le semis pour les
engrais potassiques et les phosphates, et `a 2-3 jours avant la plantation pour les engrais
azotes. L `application de ces engrais doit être répétée pendant la végétation `a un intervalle
de 15 jours. NPK est `a appliquer dans des proportion de 2-1-2.

Techniques culturales
- La production des plants se fait en pépinière
- La densité de semis est de 0,5 kg de semences par hectare.
- Meilleure période de semis – en saison sèche en régions tropicales
- Pendant la mise en place – nécessaire de pratiquer le pralinage et de réduire légèrement
les feuilles. Ecartements `a considérer: 45 cm x 45 cm
- Entretien: - seulement le sarclage, le binage, et le buttage mais aussi la lutte phytosanitaire
contre les chenilles, les vers et autres insectes.
- Récolte: lorsque la pomme est bienProfformée,
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bien ferme et atteint une bonne grosseur.
6.2.1.2 LES CHOUX FEUR (Brassica oleracea var. Bottytis) – ET BROCOLI (Brassica oleracea var.
Italica)
Usage et composition chimique
- Les choux fleurs sont des inflorescences agglomérées qui sont consommées et préparées
dans divers plats: bouillie, confiture, cru. Ils sont moins consommes dans les tropiques.
- Ils contiennent: 1,5% protéine, 3,5% hydrate de carbone, 2,5% sucre, Vitamines C (65-80
mg/100g).

Caractéristiques botaniques et particularités biologiques


- Enracinement pivotant avec des nombreuses racines secondaires superficielles.
- Tige plus longue que le choux pommée
- Feuilles sont insérées plus largement et les inflorescences de couleur blanche et des formes
sphériques se forment entre les dernières feuilles. `A maturité, les inflorescences occupent
un diamètre de 12-25 cm.
- Le chou Brocoli possède des inflorescence assez allongees et très serrées – de coloration
vert-violette (variété plus précieuse), jaunâtre ou mauve.
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CHOUX FEUR ET BROCOLI
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6.2.1.2 LES CHOUX FEUR (Brassica oleracea var. Bottytis) – ET BROCOLI (Brassica oleracea var.
Italica) - suite

Exigences ecologiques
- Très exigeant au point de vue climatique, édaphique et soins culturaux.
- Meilleures conditions de culture se rencontrent dans les régions tempérées et dans les
zones de haute altitude (1200-1500 m d`altitude) pour les pays tropicaux. En RDC, cette
culture n`est possible que dans l`Est du pays – au Kivu.
- (1) Température – variable, au moins de 18 degré C pour le germination. Apres cette phase,
une température de 8-12 degré C est suffisante pendant la croissance du plant. Mais 14 `a
16 derge C sont nécessaires lors de la formation des inflorescences. Lorsque la température
est supérieure `a 25 degré C, il y a une mauvaise formation d`inflorescences.
- (2) Lumière – la culture exige beaucoup de lumière au début de la végétation. Mais `a
éviter après la formation des inflorescences car elle provoque le brunissement. Plante de
jour long par rapport `a la photopériode.
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6.2.1.2 LES CHOUX FEUR (Brassica oleracea var. Bottytis) – ET BROCOLI (Brassica oleracea var.
Italica) - suite
Exigences écologiques (suite)
- (3) Sol et exigences nutritives – Ils affectionnent des sols argilo-sableux, riches en humus,
meubles et bien drainées. Culture exigeante pour l`eau et une très forte humidité favorise
le bon développement des plantes. Très exigeants pour les engrais et plus épuisants pour
les sols que les autres choux. En condition normale de culture, 20 tonnes/ha de récolte
exportent 200 kg de N, 80 kg de P2O5, 250 kg de K2O, 215 kg de CaO et 24 kg de MgO. Les
apports en engrais phosphatés et potassiques doivent être fournis pendant la préparation
de terrain et ceux des engrais azotés, au cours de la végétation. Le chou Brocoli supporte
plus les fumures récentes que le chou fleur proprement dit.

Techniques culturales
- (1) Production des plants – peut être effectuée en pépinière ou sous-abri, en caisses ou sur
planches. Densités de semis et écartements: - Brocoli 500-600 gr de semences par hectare
avec des ecartements de 0,8-1,0 m x 0,5-0,6 m, - Chou fleur 200-300 g de semences par
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hectare avec 0,6 x 0,4 en culture manuelle et 1,00-1,20 m x 0,25 m en culture mécanisée.
6.2.1.2 LES CHOUX FEUR (Brassica oleracea var. Bottytis) – ET BROCOLI (Brassica oleracea var.
Italica) - suite
Techniques culturales (suite)
- (2) Soins culturaux – culture exige des binages et des sarclages repetees ainsi qu`une
irrigation régulière mais sans excès. Ces techniques favorisent un bon développement des
plants.
- (3) Récolte – se prolonge pendant plusieurs semaines. Sous les tropiques, en région
d`altitude, la récolte est possible tout au long de l`année. Les rendements sont assez
variables, mais se situent dans l`ordre de 17-25 tonnes/ha pour chou fleur et 5,5-10
tonnes/ha pour Brocoli.

6.2.1.3 L`EPINARD (Spinacia oleracea)


Usage et composition chimique
- La plante a des propriétés laxative. Sa valeur alimentaire se caractérise par une richesse en
Fer et une grande teneur en Vitamine A et C. Peut être consommée une fois cuite ou en
potages ou peut être conservée en boites.
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EPINARD

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6.2.1.3 L`EPINARD (Spinacia oleracea) - suite
Espèces et variétés
- Famille: Chénopodiacées, genre: Spinacia. Deux espèces distinctes: - Spinacia oleracea var.
Inermis `a graines rondes et Spinacia oleracea var. Spinosa `a graines anguleuses, pointues
et legerement plus lourdes que les premières. Il existe des nombreuses variétés, mais les
plus recherchées sont celles qui offrent une bonne adaptation au climat, au mildiou et au
virus tout en présentant une montaison tardive. Parmi ces variétés, on peut signaler:
Epinard géant d`hiver, Epinard impérial, Epinard viking…

Caractéristiques botaniques et particularités biologiques


- Plante dioïque avec inflorescence `a fécondation croisée. C`est une plante allogame
obligée.
- Tige dressée, creuse, d`une hauteur de 30-100 cm.
- Feuilles basales grandes, longuement pétiolées et groupées en éventail.
- Le fruit est une akène.
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6.2.1.3 L`EPINARD (Spinacia oleracea) - suite
Exigences écologiques
- Redoute la sècheresse car elle provoque une montée en graines très rapide.
- Très peu adapté aux climats chaux des tropiques sauf en zones de haute altitude, - il
supporte beaucoup plus les basses températures, mieux que les autres légumes – jusque -5
`a – 7 degré C.
- Au point de vue photopériode, c`est une plante de jour court. L`allongement de la durée
d`éclairement peut provoquer une montée en graines rapide.
- Redoute aussi un excès d`eau – l`irrigation doit être effectuée avec beaucoup de
parcimonie.
Sols et composants nutritifs
- Affectionne les sols noirs bien travaillées `a condition qu`ils ne soient pas envahis par des
mauvaises herbes. Les sols d`alluvions lui sont favorables, notamment si les cultures sont
destinées `a la conserverie. En terres légères, il ne donne pas de bons résultats.
- Les sols acides ne conviennent pas – car la culture peut souffrir de chlorose même au pH de
6,1-6,5 qui est due `a l`absence de manganèse qui peut être corrigée par un apport de
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sulfate de manganèse.
6.2.1.3 L`EPINARD (Spincia oleracea) - suite
Sols et composants nutritifs (suite)
- Ne supporte pas des fumures récentes, car sensible `a l`action de certains champignons tels
que Rhizoctonie Sclerotinia et Phytium. Dans ce cas, les plantes jaunissent, la végétation
s`arrête et souvent les sujets dépérissent. Les composts, terreaux, tourteaux, eaux
d`épandage conviennent favorablement `a la culture d`épinard car les engrais azotés
agissent énergiquement sur ce légume.

Techniques culturales
- (1) Semis – directement en champ en appliquant des écartements de 35 cm x 10 cm. Dans
ces conditions, on atteint une densité de semis de 30 kg de semences par hectare. Lorsque
le semis n`a pas respecte les écartements voulus, les plants subissent un éclaircissage en
cours de végétation.
- (2) Soins d`entretien – ne présentent pas de particularités spéciales. La culture souffre de
l`envahissement par les mauvaises herbes – les sarclages sont donc indispensables. Le
binage est aussi bénéfique `a la culture.
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6.2.1.3 L`EPINARD (Spincia oleracea) - suite
Techniques culturales (suite)
- (3) Récolte – récolter les feuilles `a la main en se servant des ongles tout en ménageant les
feuilles du cœur (jeunes pousses). La récolte est déconseillée` après la pluie – car les
feuilles deviennent cassantes.

6.2.1.4 LES AMARANTES (Amarantus hybridus var. Cruentus)


- Sont capables de produire une quantité importante des protéines et de matières sèches
par unité de surface.
- Valeur alimentaire caractérisée par une richesse en Fer et une grande teneur en Vitamines
A (de croissance) et B.
Techniques culturales (suite)
- Conviennent bien sur des terrains humifères, riches en matières organiques bien
décomposées.
- Densité de semis: 2 g de semences par m carrée soit environ 1000 plants par m carré.
- Semis en pépinières et transplantation 15-20 jours après le semis. Période `a ne pas
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dépasser car les amarantes en mauvaises conditions montent en graines très rapidement.
AMARANTES

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6.2.1.4 LES AMARANTES (Amarantus hybridus var. Cruentus)
Techniques culturales (suite)
- Ecartements variables selon que les plants sont recoltees entiers ou progressivement. Dans
le premier cas, on adopte une densité de 100 plants par m carré soit des écartements de 10
cm en tous sens. Dans le second cas, on aura 25 plants par m carré soit des écartements de
20 cm en tous sens.

Récolte
- Lorsque la récolte se fait progressivement, la première fois, on devra laisser 10-15 cm de
tiges pour conserver 3-4 bourgeons. La récolte sera alors faite `a l`intervalle de 15 jours. Ceci
permet de faire 3-4 récoltes, surtout pour les variétés améliorées, de haute taille.

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VI. FICHES TECHNIQUES DE QUELQUES ESPECES DE LEGUMES (suite)

6.3. LES LEGUMES BULBES


- Toutes les espèces rangées dans cette catégorie appartenant `a la famille des Liliacées et au
genre Allium. Leur culture est pratiquement identique. Le genre Allium contient environ
400 espèces dont sept seulement sont utilisées comme légumes. Toutes ces espèces
légumières présentent des caractéristiques communes suivantes: - la partie comestible est
constituée par la partie souterraine qui est le bulbe, - la présence des diverses huiles
hérétiques qui leur profèrent des propriétés condimentaires et antibiotiques, les Allium `a
feuilles cylindriques produisent un principe lacrymatoire voisin de l`allicine mais beaucoup
plus stable.
- Il faut signaler que l`Ail contient un antibiotique extrement puissant, l`allicine qui sert `a la
fois de fongicide, bactericide et nematicide. Le Poireau (Allium porrum) ne contient pas de
pouvoir antibiotique.
- Parmi les espèces du genre Allium nous avons: l`oignon (Allium cepa), l`échalote (Allium
cepa var. aggregatum), l`ail (Allium sativum), le Poireau (Allium fistulosum) et la
Ciboulette (Allium schoenaprasum). Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 254
6.3. LES LEGUMES BULBES (suite)

6.3.1 L`OIGNON

Usage et composition chimique


- Le plus important de tous les légumes `a bulbes. Les parties comestibles sont les bulbes, les
fausses tiges et les feuilles.
- Parmi les usages on peut citer: - l`alimentation: consomme` cru, en salade, dans divers
plats et potages, - la conservation des graines (action fongicide ou insecticide), - le
traitement des diverses maladies.
- La valeur alimentaire se caractérise comme suit: 1,5-1,9% protéine, 6,5-8% sucre, 3,8
mg/100g Vit. A, 30mg/100g Vit. C
- On retrouve plusieurs variétés qui se distinguent les unes des autres par la forme de bulbe,
la couleur, la précocité et la rusticité. On les classe en trois groupes: - oignons blancs:
précoce, consommes en frais, - oignons jaunes: bonne conservation et représentent
environ 80% de toute la production des oignons de conservation, oignons rouges: précoces
et rustiques. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 255
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OIGNON

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6.3.1 L`OIGNON (suite)

Caractéristiques botaniques et particularités biologiques


- Plante herbacée bisannuelle, qui emmagasine au cours de sa première année de culture,
d`abondantes substances de réserve et sort ses hampes florales `a la seconde année.
- Peut convenir dans tous les climats mais ces derniers ont une influence marquée sur sa
saveur. Son gout particulier diminue d`intensité dans les régions chaudes.
- Exigences élevées en eau car son enracinement est superficiel. Par conséquent, il préfère
des sols légers pourvu de fumure organique bien décomposée, donc sols riches en humus.
Une prédominance en engrais phosphoré-potassique est plutôt favorable.

Techniques culturales
- Aime un terrain bien préparé` - labour profond, hersage, ermitage et nivelage du sol.
- (1) Production des plants: - semis aussi bien en place (plates-bandes avec des écartements
de 15-30 cm entre lignes et 10-15 cm dans la ligne) qu`en pépinière (transplantation `a 50
jours pour les variétés de durée de végétation allant de 140-150 jours). Les plants peuvent
aussi provenir des bulbes de petites dimensions.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 258
6.3.1 L`OIGNON (suite)

Techniques culturales (suite)


- (2) Soins d`entretien: - les plus importants sont: binage (pour déchausser les bulbes et non
ramener la terre autour des plants), sarclage, irrigation et éclaircissage des plantes. Les
bulbes les plus développés se forment en surface.
- (3) Récole: - se fait quant au moins 50% des feuilles ont fane`. Les bulbes doivent être
conservés `a sec, avec 1 ou 2 cm de feuilles `a chaque bulbe. En milieu humide et chaud, la
récolte se fait assez tôt pour éviter que les bulbes `a maturité produisent une nouvelle
végétation.

6.3.2 LA CIBOULE ET LA CIBOULETTE


- Cultivées pour les feuilles et les fausses tiges.

Caractéristiques botaniques et particularités biologiques


- Plantes pérennes pouvant rester en culture pendant 1-3 ans. Plantes naines de 30-40 cm
pour la ciboule et 20 cm pour la ciboulette. Feuilles minces et bulbes mal ou peu développés.
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CIBOULE ET CIBOULETTE

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 260


6.3.2 LA CIBOULE ET LA CIBOULETTE (suite)
Techniques culturales
- Culture en saison sèche et pluvieuse, - la ciboulette est typique des régions tempérées et
s`adapte difficilement aux conditions tropicales.
- Semis en champ sur planches avec écartements de 25-20 cm x 10-15 cm
- Récole par des coupes des feuilles extérieures (les feuilles intérieures régénèrent
régulièrement la touffe). On peut récolter jusque 15 tonnes / ha des feuilles de ciboule.

6.4. LES LEGUMES RACINES

6.4.1 LA CAROTTE (Daucus Carola var. Sativus)


Usage et composition chimique
- Consommée crue, en salade ou cuite dans divers plats. Recommandée aux enfants et aux
anémiques `a cause de sa richesse nutritive. Plante fourragère dans l`alimentation de
l`animal. En industrie pharmaceutique, on extrait la carotène qui est la provitamine A.
contient: 1,2-1,7% protéine, 0,2-0,3% matières grasses, sels minéraux: Fe, Ca, P, Na, Cl, 7-9%
sucres, Vit. A, B, C et E.
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CAROTTE

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6.4. LES LEGUMES RACINES (suite)

6.4.1 LA CAROTTE (Daucus carola var. Sativus) - suite


Caractéristiques botaniques et particularités biologiques
- Plante bisannuelle mais cultivée comme annuelle pour les productions légumières. On
rencontre des variétés `a racines longues arrondies, `a racines moyennes arrondies et `a
racines courtes.
- Elle fleurit au cours de la 2eme année de culture, la tige s`allonge et donne naissance `a des
tiges secondaires portant des inflorescences.
- Plante des régions tempérées mais également acclimatée en régions chaudes. Peut être
cultivée en toutes saisons en altitude, mais seulement pendant la saison fraiche (saison
sèche) en plaine.

Techniques culturales
- Affectionne et donne meilleurs résultats dans les sols profonds, légers, fertiles et bien
ameublis. Elle devient - en sols lourds, compact ou très pauvres -moins colorée, ligneuse,
sujette `a se fendre en période d`humidité et sensible `a la pourriture.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 263
6.4.1 LA CAROTTE (Daucus carola var. Sativus) - suite
Techniques culturales
- (1) Préparation des plants: - le semis doit être réalisée directement en place car les plants
transplantés donnent des racines fourchues mal formées et tordues. Le semis doit être fait
en lignes avec des écartement de 20-25 cm x 5 cm. La levée intervient 8-10 jours après
semis. Les arrosages ou le trempage des graines favorisent la germination.
- (2) Récolte: - intervient 2-3 mois après le semis. Il est conseillée de récolter la carotte par
temps sec en veillant `a ne pas casser les racines lors de la récolte.

6.5. AUTRES LEGUMES

6.5.1 CONCOMBRE
Plante et importance de la culture: Le concombre ( Cucumis sativus L ) appartient à la famille
botanique des cucurbitacées. C'est une plante annuelle, rampante, originaire des Indes. La
partie consommée est le fruit avant maturité. Les fleurs mâles sont séparées des fleurs
femelles mais portées par un même pied. Le légume est de faible valeur nutritive ; il est
rafraîchissant et laxatif, pauvre en vitamines etLUTALADIO,
Prof Jacques N.B. en éléments
UNIKIN nutritifs. 264
CONCOMBRE
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 265
6.5. AUTRES LEGUMES
6.1.5 CONCOMBRE (suite)
Préférences pédoclimatiques : L'optimum de croissance racinaire est de 22- 25 °C . Un
minimum de 12 °C est exigé pour le développement racinaire. L'optimum de la croissance
végétative est de 20- 22 °C le jour et de 17- 18 °C la nuit. En période de production, la culture
exige 20- 25 °C le jour et 17- 20 °C la nuit. Les exigences en sol ne sont pas grandes. Le pH
optimal du sol est de 5,5-6,8.

Semis, travail du sol et plantation : Le semis peut être direct par poquets ou effectué en
pépinière (semis de précision). Les mêmes soins décrits pour la pépinière de la tomate sous
abri restent valables pour celle du concombre. La protection contre les rats et les souris doit
être plus accentuée pour les cucurbitacées. Le nombre de graines par gramme de semence est
de 35-50 selon les variétés. En ce qui concerne les calendriers des semis, pour la culture de
saison et d'arrière saison, le semis est effectué , en général, directement en poquets de 2-3
graines, en plein champ, à partir du mois de Mars jusqu'en Juin : des trous de 10 cm de
profondeur sont confectionnés,. on les remplit de fumier bien décomposé, on mélange sol et
fumier et on place 2-3 graines par trou. Après levée, on éclaircit à 2 plantules par trou.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 266
6.5. AUTRES LEGUMES (suite)
6.1.5 CONCOMBRE (suite)
Irrigation: Le sol doit toujours être à sa capacité au champ. Les besoins en eau de la culture
se situent aux environs de 500 mm pour une culture d'arrière saison. Moins d'eau est
nécessaire en plein champ en période pluvieuse: 300- 350 mm (végétation en Avril-Mai). En
période post florale, il ne faut pas exposer la culture à la pluie; la culture sera rapidement
détruite par les maladies cryptogamiques.
Fertilisation : Lors de la confection des trous de semis, il est recommandé d'enfouir la
fumure de fond, à savoir 50 T/ha de fumier (en cas de disponibilité). On conseille également
d'apporter 3-4 T/ha de fumier en couverture au stade début floraison.
Soins, principaux ennemis de la culture et méthodes de lutte : (L’étêtage de la tige
principale au stade 3ème feuille puis aveuglement des 3èmes feuilles des rameaux). En plein
champ, les plantes ne sont pas taillées. Il est conseillé de faire 2-3 binages et 2-3 buttages
afin de fortifier le système racinaire. Les principaux ennemis de la culture sont l'oïdium,
l'araignée rouge, les pucerons, les thrips, les taupins et le vers gris. Il est conseillé de traiter
contre ces ennemis d'une manière préventive. Une attention particulière doit être donnée
aux virus (éliminer les plants virosés).Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 267
6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.1 CONCOMBRE (suite)


Récolte, conditions d'une bonne conservation et manipulation du produit : La récolte est
effectuée à l'aide du sécateur afin de ne pas endommager les plantes. Les fruits ne doivent pas
être jetés dans des sacs de cueillette, mais bien rangées dans des caisses. Le meilleur stade de
récolte est le stade fruit tendre; il est recommandé d'acheminer la production rapidement à sa
destination pour la vente immédiate afin de sauvegarder la qualité du produit. L'entreposage
ne doit pas dépasser 1 à 2 jours, sinon la qualité du produit risque d'être détériorée. Le produit
doit être écoulé sur le marche` frais. `A une température dépassant 12 degré C, le fruit vert
tend vers le jaunissement. Il est recommandé de ne pas conserver le concombre dans un même
local que la tomate, la pomme de terre ou autre fruit ou légume qui génère l`éthylène.

6.5.2 GOMBO
Plante et importance de la culture: Le gombo ( Hibiscus esculentus L ) ou (okra en anglais) ou
corne grecque, est une plante annuelle, originaire de l'Ethiopie (Afrique). Elle appartient à la
famille botanique des Malvacées. La partie consommée est le fruit (jeune et tendre). Le légume
est nutritif et diététique, il est riche en
Profvitamine A, en
Jacques N.B. LUTALADIO, Calcium et Phosphore.
UNIKIN 268
GOMBO

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6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.2 GOMBO (suite)


Plante et importance de la culture: Le gombo ( Hibiscus esculentus L ) ou (okra en anglais) ou
corne grecque, est une plante annuelle, originaire de l'Ethiopie (Afrique). Elle appartient à la
famille botanique des Malvacées. La partie consommée est le fruit (jeune et tendre). Le
légume est nutritif et diététique, il est riche en vitamine A, en Calcium et Phosphore.

Préférences pédoclimatiques: La plante est de saison chaude, très exigeante en chaleur,


lumière et humidité. Les semences ne germent pas au-dessous de 15 °C (optimum de la
température du sol : 20 °C ). La germination nécessite 17 jours à 20 °C , 13 j à 25 °Cet 7 j à 30
°C . L'optimum pour la croissance est de 26- 28 °C . Les exigences en sol sont faibles ; la
culture préfère un sol sableux. Les terrains silico-argileux, pas trop humides ni froids,
conviennent aussi à la culture. Le pH optimal du sol est de 6-6,8.

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6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.2 GOMBO (suite)


Travail de sol et semis: La multiplication se fait exclusivement par semis direct en place
définitive. La date de semis est Février-Mars et en Juin-Juillet. La germination étant lente, il
est recommandé de tremper les semences dans l'eau tiède pendant une nuit avant de faire
le semis; celui-ci doit être rapidement effectué le lendemain. L'arrangement des plantes sur
le terrain est de 80 cm entre billons x 60 cm entre poquets de 3-4 graines dans le rang. Le
besoin en semence est de 20-22 kg/ha. On procède à un éclaircissage au stade 2-3 feuilles,
ne laissant qu'un plant bien développé par poquet. La densité de plantation (après
éclaircissage) est de 20.000-22.000 pieds/ha.
Irrigation: Les besoins en eau sont élevés durant la végétation et à l'approche de la récolte.
Il faut maintenir une humidité constante dans le sol avec des irrigations modérées. Deux à
trois binages-sarclages sont nécessaires ainsi que des arrosages réguliers le long du cycle
cultural.
Fertilisation: La fumure de fond est constituée de 50 T/ha de fumier. Les stades d'application
des engrais sont le stade 2ème-3ème feuille, 20 jours après, début fructification et pleine
cueillettes.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 271
6.5. AUTRES LEGUMES (suite)
6.5.2 GOMBO (suite)
Principaux ennemis de la culture et méthodes de lutte : Les principaux ennemis de la culture
sont les mauvaises herbes (on peut appliquer un herbicide de prélevée et faire un désherbage
régulier), les insectes (criquets, vers gris, taupins, mouche blanche, , mineuse et pucerons),
les nématodes, les maladies (mildiou , verticillium, Fusarium, pithium, Rhizoctonia). Il faut
respecter la rotation culturale (pas de gombo après gombo ou tomate ou aubergine).
Récolte et manipulation du produit : La récolte commence quelques jours après la nouaison.
Les cueillettes doivent être quotidiennes et acheminées vers le marché. La meilleure qualité
est un fruit tendre, de petite taille. La récolte commence 5-6 jours après l'apparition de la
fleur. Le premier fruit est récolté 2 mois après plantation.
Conditions d'une bonne conservation : Pour une conservation d'une semaine, les meilleures
conditions de stockage sont: 7- 10 °C et 90-95 % d’humidité. Le légume doit être vendu le plus
rapidement possible, sans conservation. Les mêmes soins de post récolte donnés au haricot
vert sont nécessaires aussi pour le gombo. Le local de conservation doit être bien aéré et ne
contenant pas de melon, bananes, pommes ou autres produits qui génèrent l'éthylène.
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6.5. AUTRES LEGUMES

6.5.3 HARICOT VERT

Plante et importance de la culture : Le haricot vert ( Phaseolus vulgaris L ) est une plante
annuelle, originaire de l'Amérique du Sud et appartenant à la famille botanique des
légumineuses ou papilionacées. La partie consommée est le fruit (gousse) au stade non
encore mûr. Le légume est riche en protéines, Vitamine A et C et en sels minéraux. C'est une
bonne culture de diversification, permettant l'amélioration de la fertilité du sol et la
valorisation des intrants.

Préférences pédoclimatiques : La plante est de saison chaude; l'optimum de croissance est


de 17- 25 °C . L'optimum de fructification (nouaison) se situe vers 25 °C . Les exigences en
sol sont faibles, mais les sols légers et bien drainants (aéré) sont toujours préférés par la
culture.

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HARICOT VERT

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6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.3 HARICOT VERT (suite)

Travail du sol et semis : Le nombre de graines par gramme de semence est de 2 à 8. La


pépinière n'est pas utilisée; le semis est toujours direct, en place définitive, en poquets de
2-4 graines (2 graines en sol sableux et 4 graines en sol à croûte de battance). La cueillette
commence 2 mois après le semis et dure 2 à 4 mois selon les conditions du marché et de la
culture (soins et entretien). La dose de semis est de 60 kg/ha. Le sol doit être bien travaillé
et nivelé. En plein champ, on confectionne des billons. On confectionne des planches
surélevées par rapport au sol de 10- 20 cm selon le risque d'asphyxie des racines (il faut
favoriser le drainage par le modelé du sol). Pour une récolte destructive, il est préférable
d'avoir 60 pieds/m2. Il y a une relation étroite entre la densité de peuplement et le
rendement.

Irrigation : Le besoin en eau de la culture est de 400 mm en plein champ. La culture ne doit
pas subir de stress hydrique en période florale et post florale.
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6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.3 HARICOT VERT (suite)

Fertilisation : Il n'est pas conseillé d'apporter une fumure de fond (pas de fumier car il
laisse le sol creux, pas d'engrais de fond car il retarde la germination des graines). On
procède à 2-3 binages avant la floraison (il ne faut pas déranger les plantes à partir de la
floraison).

Ennemis de la culture et méthodes de lutte : Il y a toute une gamme d'ennemis de la


culture: insectes (pucerons, mouche blanche, mineuse, araignée) , nématodes, maladies
(graisse, rouille, oïdium et différentes pourritures) et virus. La meilleure lutte est la lutte
intégrée, utilisant à la fois des méthodes culturales (rotation, variétés tolérantes ou
résistantes, destruction des mauvaises herbes...) et biologiques (prédateurs d'insectes).
Parfois la lutte chimique s'impose; il est conseillé de se conformer aux doses prescrites par
le fournisseur afin d'éviter l'utilisation abusive des produits phytosanitaires et de
sauvegarder l'environnement.
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6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.3 HARICOT VERT (suite)


Récolte, manipulation du produit et conditions de transport (ou d'entreposage) : Au
moment des cueillettes, il faut faire attention pour ne pas arracher les plantes en tirant la
gousse; il faut d'abord la couper par l'ongle ou par un sécateur. La meilleure qualité (extra
fin : 4- 6 mm de diamètre de section de la gousse) demande des passages fréquents (parfois
2 fois/jour de cueillette). Le fin (6- 8 mm de diamètre de section de la gousse) se vend à un
prix plus faible. Le moyen (9- 10 mm de diamètre) n'a pratiquement pas de succès sur le
marché. Le produit est périssable. Il est conseillé de l'acheminer le plus rapidement possible
à sa destination. En cas d'exportation, il est recommandé de grouper les cueillettes du jour
dans un local aéré, abrité et ombragé. A des températures plus basses ou plus élevées ou s'il
y a fluctuation de température, le produit subit un brunissement, d'abord sur les extrémités
puis partout sur la gousse. Il n'est pas conseillé de transporter le haricot filet dans un même
camion que la tomate ou autres produits qui n'ont pas les mêmes exigences de température
et d'humidité relative que le haricot vert. Lorsque les conditions de conservation sont très
favorables, le haricot vert ne perd de Prof
saJacques
qualité qu'après
N.B. LUTALADIO, UNIKIN 4 à 5 jours. 277
6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.4 LAITUE

Plante et importance de la culture :La laitue ( Lactuca sative L ) est une plante annuelle,
herbacée en rosette, originaire de l'Asie de l'Ouest et appartenant à la famille botanique
des composacées. La partie consommée est la feuille ou la pomme constituée par les
feuilles et la tige réduite. Le légume est riche en vitamine A.

Préférences pédoclimatiques : La plante est de saison froide. La température optimale est


de 20 - 23 °C le jour et 7 °C la nuit (la croissance commence à 4°C et se poursuit à 24 °C ). A
15 °C , la germination des semences est rapide (2-3 j). Il faut exposer les graines à la
lumière visible pendant quelques jours avant le semis. Les exigences en sol sont faibles : on
rencontre les salades sur tous les types de sols.

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LAITUE

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6.5. AUTRES LEGUMES (suite)
6.5.4 LAITUE (suite)
Travail de sol et semis : Les graines doivent être exposer à la lumière au moins au moment du
semis. Les graines offrent une grande facilité de semis direct de précision. En cas de
pépinière, la plantation ne doit pas être profonde. Le collet doit rester au-dessus du sol. Les
plantules restent en pépinière une vingtaine de jours. La durée qui sépare la plantation en
place définitive et la récolte est de près d'un mois et demi . L'arrangement entre plantes sur le
terrain est le suivant: 0,5 m entre cuvettes d'1 m et de 5 rangs x 15- 20 cm entre plantes dans
le rang selon le type de laitue (15 cm pour les salades à feuilles ; 20- 25 cm pour les salades
pommées et 30 cm pour le type romain). La densité de peuplement végétal est de 150.000 à
200.000 pieds/ha selon les variétés.
Irrigation : Le besoin en eau de la culture est de 350- 400 mm par cycle cultural. et le
gravitaire par la suite. Plus de 80 % des apports d'eau sont fournis durant le dernier mois de
culture. Quelques jours avant la récolte, il faut réduire les apports d'eau afin d'améliorer la
qualité des pommes et d'éviter d'avoir des pommes molles.
Fertilisation :La fumure de fond peut être constituée de 5-10 T/ha de fumier et de l’engrais (
20 kg N + 50 kg P2O5 + 100 kg K2O/ha). En couverture, on peut apporter 30 kg N/ha + 30 kg
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P2O5/ha au stade 20-25 jours après plantation.
6.5. AUTRES LEGUMES (suite)
6.5.4 LAITUE (suite)

Ennemis de la culture et méthodes de lutte :La lutte contre les mauvaises herbes est
primordiale (on utilise des herbicides avant le semis ou après la levée; il faut se renseigner
auprès des maisons de produits phytosanitaires spécialisées sur les herbicides spécifiques à
utiliser). Les insectes les plus redoutables pour la culture de laitue sont les vers, les pucerons,
la mineuse et la mouche blanche. Les maladies les plus redoutables sont la pourriture basale (
Rhizoctonia solani ) et la fonte des plantules ( Sclerotinia minor ). Les virus (LBVa ou Big Vein
Virus, LMV ou mosaïc virus, BWY ou beet Western Yellows, TuMV ou Turnip mosaïc) sont en
général contrôlés par un bon choix de semence saine et par une bonne rotation culturale. La
fonte des plantules peut être surmontée par des fongicides efficaces (manèbe et mancozèbe)
et par la rotation culturale. Le mildiou (Bremia lactucae ) est une maladie dangereuse puisque
la variabilité génétique de l'agent pathogène ne permet pas la lutte chimique efficace. La
bactériose et la fusariose sont également dangereuses. Il ne faut pas cultiver la laitue sur une
parcelle infestée.
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6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.4 LAITUE (suite)

Récolte et manipulation du produit :La coupe se fait au fur et à mesure de la vente afin de ne
pas exagérer l'offre sur le marché.

Conditions d'une bonne conservation ou de transport : Le produit est périssable. Dans ces
conditions la durée de conservation peut être de l'ordre de 2-3 semaines.

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6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.5 CELERI

La plante et importance de la culture: Le Céleri ( Apium graveolens L ) est une plante


bisannuelle, originaire de l'Europe du Nord et appartenant à la famille botanique des
Ombellifères (ou Apiacées). Les céleris cultivés sont issus de l'Ache odorante qu'on rencontre
dans les lieux marécageux de l'Europe, dans les pays méditerranéens, en Asie, etc. La partie
consommée est la tige, la côte (ou pétiole développé de certaines variétés) et la feuille.

Exigences en sol et en climat : Cette culture est très exigeante en un climat frais et très
humide pendant toute sa végétation. La plante est de saison froide. Les préférences
climatiques sont de 8- 24 °C pour la croissance. Le céleri exige des sols frais, ameublis,
profonds et régulièrement irrigués. Les sols silico-argileux riches en matière organique
conviennent le mieux au céleri.

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 283


CELERI

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 284


6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.5 CELERI (suite)

Semis, plantation et travail de sol : Les semences de céleri germent lentement, au minimum
15 à 20 jours après le semis. Si le semis est effectué à une température de 20 à 25°C ; la
germination commence 10 à 12 jours après. Dans des conditions défavorables (températures
basses, humidité irrégulière et insuffisante du sol), la germination est retardée jusqu'à un
mois ou plus. Le semis doit se faire en lignes espacées de 5 cm . Les semences sont
recouvertes et légèrement tassées. Il faut 300 à 400 grammes de semences pour planter un
hectare. Il est préférable, pour une production hâtive, de faire un repiquage en pépinière à
une distance de 6 à 8 cm dans tous sens. La plantation se fait en lignes simples ou en lignes
jumelées, avec une distance de 40 à 60 cm entre les sillons. Les lignes jumelées sont séparées
par un intervalle de 80 cm qui est réservé au prélèvement de la terre pour le buttage et le
blanchiment des côtes. Quel que soit le mode de plantation, la distance entre les plants dans
le rang est de 40 cm . Les plants doivent être repiqués sans enterrer leur collet. La plantation
se fait à la main, par plantoir ou à la machine. Les plants repiqués doivent être bien bornés et
arrosés.
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6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.5 CELERI (suite)


Irrigation et soins culturaux : Le céleri exige une irrigation régulière et copieuse pendant
toute sa végétation jusqu'à la récolte. Après développement complet des plants de céleri,
on procède au blanchiment, pour rendre les côtes plus tendres, étiolées et savoureuses. Le
blanchiment du céleri à côtes se fait de différentes manières ; les plus accessibles sont: On
lie les feuilles jusqu'à la hauteur des limbes avec un brin de raphia ; on fait un premier
buttage avec la terre des interlignes jusqu'au tiers de la hauteur des plantes. Une semaine
plus tard, on fait un deuxième buttage jusqu'au deuxième tiers des plantes. On sillonne le
terrain à 25- 30 cm de profondeur, avec 50 à 60 cm entre les sillons ; puis on repique les
plants au fond de ces sillons ; on fait le buttage en utilisant la terre des ados et des
interlignes autour des plants. On arrache les pieds de céleri avec leurs racines pour les
mettre dans un local obscure, les racines couvertes de terre.
Fertilisation : Il est recommandé d'apporter 25 à 50 tonnes de fumier à l'hectare. La
quantité d'Azote est de 200 à 400 kg/ha, fractionnés en 2 à 4 fois entre la plantation et la
récolte. Le phosphore doit être apporté à 100 à 160 kg/ha. La quantité de potassium
préconisée est de 200 à 300 unités par Prof hectare.
Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 286
6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.5 CELERI (suite)


Problèmes phytosanitaires
Symptômes Origine
• Les feuilles sont boursouflées, se ratatinent et meurent. - Mouche du Céleri

• Les tiges sont “ mangées ”, la plante se dessèche et meurt. - Larve de la mouche de carotte

• Traces de baves autour des plantes - Limaces et escargots

• Les feuilles se couvrent de tâches brunes. - Rouille


• Les feuilles jaunissent, brunissent et se dessèchent. - Mildiou

• Les jeunes plants meurent, les racines se décolorent et - Fonte de semis


deviennent brun-rougeâtres.
• Le cœur du céleri brunit, devient gluant et pourrit. - Pourriture du cœur de Céleri

• La plante se ratatine, les feuilles deviennent tordues et se - Virus de la mosaïque de l'arabette


couvrent de taches brunes. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 287
6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.5 CELERI (suite)

Récolte et conservation : La récolte du céleri à couper peut être exécutée à partir du


moment où les feuilles atteignent une longueur de 25- 30 cm . On peut cueillir environ
deux fois par mois. Les rendements sont de l'ordre de 60 tonnes/ha pour le céleri à côtes
et environ 40-45 T/ha pour le céleri à couper. La conservation ne dépasse pas 4-8 jours
dans les conditions optimales (à 0°C et 95 % HR).

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 288


6.5. AUTRES LEGUMES

6.5.6 PERSIL
Plante et importance de la culture: Le persil ( Petroselinum hortenae Hoff) est cultivé
surtout pour ses feuilles. Le persil est une plante bisannuelle appartenant à la famille des
ombellifères. Il est originaire de la Méditerranée.
Exigences édapho-climatiques : Le persil résiste au froid; les jeunes plants résistent jusqu'à
-9°C . Cependant, ils ne résistent pas aux gelées. Le persil-feuilles est plus résistant au froid
que le persil à grosses racines. La température optimale de croissance est de 15 à 18°C . La
levée est très lente, 18 à 30 jours selon les régions, la saison et la fraîcheur du sol. Les
sécheresses fortes et continues gênent beaucoup la germination normale des semences et
peuvent parfois supprimer complètement la culture. La température optimale du sol pour
la germination est de 24°C . Le persil a de grandes exigences en lumière. Le persil donne de
meilleures rendements sur les terres profondes, fraîches, argilo-siliceuses ou silico-
argileuses, ainsi que sur des terres silico-calcaires riches en humus et en matières
nutritives. Il exige un sol bien drainé à ph optimal 6,5. Il faut éviter les sols lourds, froids,
très argileux ou pierreux et le fumier pailleux.
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PERSIL
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6.5. AUTRES LEGUMES (suite)
6.5.5 PERSIL (suite)
Semis et travail de sol : La multiplication se fait exclusivement par semis direct. La
préparation du sol commence par un labour profond de 25 à 30 cm puis suivi par un
hersage-roulage léger pour raffermir le sol; il est recommandé d'éviter le semis dans un sol
mal ressuyé. Le semis peut se faire à la volée; il faut 15 kg de semences par hectare, et pour
un semis en ligne, 8 à 10 kg/ha (faculté germinative 75-80 %) ; distances interlignes 30 - 40
cm et interplant 10 - 20 cm (après éclaircissage). Les distances interplants après
éclaircissage est de l'ordre de 7 à 8 cm pour le persil feuilles et de 15 cm pour le persil
tubéreux. Il est recommandé de mélanger les graines du persil avec des semences à
germination rapide (radis, laitue etc.). Pour faciliter la levée, on peut tremper les graines 24
h dans l'eau à 15- 20°C, et laisser ressuyer 1 h avant de semer.
Irrigation et soins culturaux : Le persil est exigeant en humidité du sol. Le manque
d'humidité dans le sol pendant la période de son développement peut être néfaste et peut
diminuer les rendements. Les soins culturaux consistent en des binages pour lutter contre
les mauvaises herbes, contre lesquelles le persil se défend mal au début. Le sol doit être
maintenu humide pendant toute la végétation.
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6.5. AUTRES LEGUMES (suite)

6.5.5 PERSIL (suite)

Fertilisation : La fumure de fond est constituée du fumier bien décomposé (40 T/ha).

Principales maladies et méthodes de lutte : Les limaces et les escargots occasionnent parfois de
dégâts importants; pour la lutte, on utilise des appâts empoisonnés. La Septoriose du céleri du
à Septoria petroselinum , c'est une maladie cryptogamique très répandue; le traitement de la
culture devrait prendre en considération la rémanence des produits.

Récolte : Pour le persil-feuilles, on fait la coupe des feuilles à 2 - 3 cm au-dessus du sol au fur et
mesure des besoins.

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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
1. Quelles semences peut-on conserver ?
Les graines et les bulbes de légumes peuvent être conservés en guise de semences.
Toutefois, il convient de souligner que toutes les semences ne se prêtent pas à la
conservation. Au nombre des variétés pour lesquelles il est possible de conserver les
semences, figurent les variétés locales qui ont été cultivées dans une région donnée
pendant très longtemps, celles qui se reproduisent par autofécondation, dites cultures
autogames (par exemple le haricot vert et le pois), ainsi que les variétés à pollinisation libre
de certaines cultures se reproduisant par fécondation croisée, dites cultures allogames (par
exemple les cucurbitacées).
De nos jours, de nombreux maraîchers préfèrent utiliser les variétés hybrides F1
commerciales. Cependant, les graines provenant des fruits de variétés hybrides ne doivent
pas être conservées. En effet, les variétés dites hybrides F1 sont le résultat du croisement
entre parents génétiquement différents, appartenant soit à la même espèce, soit à des
espèces ou même des genres différents. De telles semences, provenant de variétés
hybrides, peuvent se révéler stériles ou encore, les plants issus de ces semences
présenteront des différences considérables en terme de caractères, d’uniformité et/ou de
maturité. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 293
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
1. Quelles semences peut-on conserver ? (suite)
Afin de produire et de conserver des semences de qualité, il faut être attentif à la sélection
des plantes sur lesquelles les semences sont prélevées, à la récolte de ces semences en
temps opportun et à leur conservation dans des conditions idéales. Ainsi, sont présentées
ci-dessous, les techniques de base pour la production et la conservation de semences pour
les légumes les plus courants.

Avant d’aller plus loin, il est d’abord nécessaire de revoir quelques notions portant sur les
modes de reproduction de chaque culture. De nombreuses espèces légumières produisent
des fleurs dans lesquelles se trouvent à la fois l’organe mâle (anthère) et l’organe femelle
(stigmate). Ces fleurs sont dites parfaites (figure 1). Cependant, pour le maïs et la plupart
des variétés de plantes de la famille des cucurbitacées (concombre, melon, citrouille, etc.),
les anthères et le stigmate sont sur la même plante, mais dans des fleurs différentes. Ces
fleurs sont dites imparfaites (figure 2).

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Figure 1. Fleur parfaite de Figure 2. Fleurs imparfaites du potiron
l’aubergine : le stigmate (blanc- (Cucurbita maxima) : une fleur femelle portant
verdâtre) est entouré d’anthères un stigmate (à gauche) et une fleur mâle portant
(en jaune) des anthères (à droite)
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 295
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
1. Quelles semences peut-on conserver ? (suite)
La fécondation intervient lorsque le pollen des anthères entre en contact avec le stigmate.
Certaines fleurs parfaites s’auto- fécondent. La laitue, la tomate et le gombo ont leur
stigmate si près des anthères que le moindre mouvement sous l’effet du vent peut faire
tomber du pollen sur le stigmate au sein de la même fleur. Pour le pois et le haricot vert,
l’autofécondation intervient avant même l’éclosion de la fleur.

Par ailleurs, pour que la fécondation réussisse chez d’autres types de fleurs parfaites, la
pollinisation doit être croisée. Dans ce cas, un agent pollinisateur, notamment un insecte,
est nécessaire. L’oignon, la carotte, le chou et le radis, par exemple, appartiennent à cette
catégorie de plantes.

Les plantes dont les fleurs sont dites imparfaites ont besoin du vent ou d’insectes, telles
que les abeilles, pour assurer le contact entre le pollen des anthères des fleurs mâles et le
stigmate des fleurs femelles. Pour le maïs par exemple, la pollinisation croisée est assurée
par le vent, tandis que les abeilles assurent laLUTALADIO,
Prof Jacques N.B. pollinisation
UNIKIN croisée pour les cucurbitacées.
296
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
2. Comment maintenir la pureté variétale ?
Il convient de garder à l’esprit que la pollinisation croisée naturelle peut toujours se
produire, dans une certaine mesure et dans des conditions champêtres, même pour les
plantes autogames. Elle a souvent lieu lorsque, visitant différentes fleurs, des grains de
pollen restent collés sur les insectes qui les transportent ainsi jusqu’à la prochaine fleur
qu’ils visitent. Ainsi, différentes pratiques comme l’isolation, l’ensachage ou l’encagement
peuvent être utilisées pour éviter que la pollinisation croisée naturelle ne se produise.

Isolation : on peut maintenir la pureté variétale en laissant des distances suffisantes entre
deux ou plusieurs variétés et ainsi éviter la pollinisation croisée par les insectes ou le vent.
La distance nécessaire diffère d’une espèce à une autre ; les spécificités pour chaque
culture sont présentées dans les sections suivantes.

Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 297


Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
2. Comment maintenir la pureté variétale ? (suite)
Ensachage : lorsque seule une petite quantité de semences est nécessaire, la pureté
variétale peut être maintenue en couvrant les fleurs non écloses à l’aide d’un sac en papier.
Ceci s’applique aux cultures ayant un taux d’autofécondation élevé, mais inférieur à 100 %,
notamment le piment et l’aubergine. Il est également possible d’ensacher les fleurs des
cucurbitacées (figure 3). Dans ce cas, il y a lieu de le faire tant pour les fleurs mâles que
pour les fleurs femelles, mais une pollinisation manuelle est alors nécessaire.

Encagement : il est possible d’utiliser des cages pour empêcher les insectes d’assurer la
pollinisation croisée chez les plantes potagères qui fleurissent sur une longue période ou
entre deux variétés cultivées à proximité l’une de l’autre (figure 4). On peut également
construire un tunnel voûté, à l’aide de bouts de bois ou de métal fixés dans le sol et
recouverts de tulle de nylon. Comme la cage empêchera tout insecte d’accéder aux fleurs, il
peut s’avérer nécessaire de procéder à une pollinisation manuelle pour certaines cultures.
Il est également possible d’introduire des abeilles dans la cage, si la culture concernée est
allogame. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 298
Figure 3. Ensachage d’une fleur de Figure 4. Isolation de sélections de
courge amère pour une pollinisation piment dans des tunnels couverts de
manuelle filet de nylon
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 299
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
3. Le meilleur moyen de conserver les semences
Après avoir produit et récolté les semences, il est important d’en assurer la survie pour un
usage futur. Les semences nouvellement récoltées ne doivent pas être entreposées
immédiatement dans des contenants hermétiques, car leur teneur en humidité est encore
élevée et elles risquent ainsi de se détériorer.
Avant de stocker les semences, il convient de veiller à ce que celles-ci soient sèches. Il faut
savoir que les semences sont en vie et qu’elles respirent. Afin de les maintenir en vie
longtemps, il est indispensable que les semences aient une faible teneur en humidité et de
les conserver à basse température.

Humidité : les semences absorbent l’humidité du milieu où elles sont stockées. Des teneurs
élevées en humidité ont pour effet d’accroître leur respiration, diminuant ainsi leur énergie
et leur capacité à être stockées longtemps tout en conservant leur pouvoir de germination.
Avant de stocker les semences, il est donc nécessaire de s’assurer que celles-ci sont
suffisamment sèches (teneur en humidité estimée à environ 7-8 %). Ensuite, il convient de
les conserver dans un récipient hermétique, notamment un bocal à couvercle vissé (figure
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 300
5).
Figure 5. Semences conservées dans des récipients
hermétiques afin d’éviter qu’elles absorbent l’humidité
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 301
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
3. Le meilleur moyen de conserver les semences (suite)
Obscurité : l’exposition à la lumière solaire réduit la durée de vie des semences. Il convient
donc d’utiliser des bocaux de couleur sombre ou des récipients non transparents pour les
protéger. Lorsqu’on utilise des bocaux clairs, il est recommandé de les garder dans des sacs
en papier afin de les abriter des rayons du soleil.
Température : pour le stockage de la plupart des semences potagères, une température
inférieure à 15°C est idéale. Les semences peuvent être placées dans un récipient
hermétique et gardées dans un réfrigérateur. Lorsque la conservation est de courte durée, il
convient de stocker les semences dans un lieu sec et frais, à l’abri de la lumière.
La plupart des semences de cultures maraîchères peuvent être conservées en toute sécurité
pendant au moins trois à cinq ans. Placer les semences dans des enveloppes en papier, des
morceaux d’étoffe ou des sacs-filets, des récipients en plastique, ou du papier aluminium.
Les semences se conserveront mieux dans des récipients hermétiques, notamment les
bocaux de verre fermés, les boîtes métalliques ou du papier aluminium. Il y a lieu
d’étiqueter soigneusement chaque récipient. Noter le nom de la lignée ou de la variété,
l’année de production des semences ProfetJacques
toute autre information jugée pertinente. Conserver
N.B. LUTALADIO, UNIKIN 302
les semences dans un endroit frais et sec.
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
4. Amarante
Production
L’amarante (Amaranthus spp.) est une culture vivrière importante en Afrique et en Asie. Il
s’agit d’une culture à croissance rapide qui pousse facilement sur de nombreux types de
sols et dans une large gamme de conditions climatiques. Les températures idéales pour la
culture de l’amarante se situent entre 25 et 30°C.
De nombreuses variétés d’amarante poussent sous forme d’adventices (A. spinosus par
exemple) autour des champs. C’est la raison pour laquelle les variétés locales sont
généralement des populations mixtes.
Les plants destinés à la production de semences sont souvent produits en pépinière puis
transplantés au champ. Les plantules présentant des caractéristiques souhaitables en ce qui
concerne les feuilles et la tige sont transplantées environ trois semaines après le semis, à
une distance de 45 cm l’une de l’autre, sur des rangées espacées de 60 à 80 cm. Quatre
semaines après la transplantation, les plants présentant une petite inflorescence apicale
peuvent être pincés afin d’encourager la production de pousses secondaires.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 303
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
4. Amarante(suite)
Isolation
L’amarante est essentiellement pollinisée par le vent. Une isolation minimum de 1000 m
entre variétés différentes est recommandée. Il convient de tenir les plantes loin de toutes
autres adventices de la même famille afin de prévenir la pollinisation croisée.

Sélection
Les plants d’amarante peuvent être sélectionnés à un jeune âge en enlevant les types
présentant une couleur, une taille ou une forme de feuilles indésirables ou non conformes.
Les plants doivent être sélectionnés de nouveau, juste avant la floraison, en éliminant les
impuretés variétales. Enfin, une fois que la floraison commence, il faut rapidement éliminer
les plants présentant des fleurs non conformes.

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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
4. Amarante(suite)
Récolte
L’éclaircissement ou le jaunissement des feuilles indique le début du mûrissement des
graines (figure 6). En général, les types d’amarante ayant une inflorescence apicale sont
récoltés une fois. Alors que les types d’amarante ayant plusieurs tiges secondaires et par
conséquent plusieurs inflorescences seront récoltés au fur et à mesure que les graines
mûrissent. Les tiges portant les semences récoltées doivent être étalées sur une bâche
propre ou mises dans des sacs en nylon à mailles fines puis séchées à l’ombre.

Traitement
Les graines peuvent être facilement battues à la main, puis nettoyées par vannage.

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Figure 6. Tige d’amarante portant des semences qui mûrissent
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 306
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
5. Aubergine
Production
L’aubergine (Solanum spp.) est une culture de saison chaude. La réussite de sa production
nécessite une saison longue et chaude. Elle est plus sensible aux basses températures que la
tomate et le piment. Une température diurne de 25 à 32°C et une température nocturne de
21 à 27°C constituent des conditions idéales pour la production de semences d’aubergine.

Isolation
L’aubergine produit des fleurs parfaites qui peuvent être fécondées par pollinisation croisée,
bien que l’autofécondation soit le mode de reproduction le plus courant pour cette plante. Le
degré de croisement naturel dépend de l’activité des insectes. Afin de l’éviter, il convient
d’espacer les différentes variétés de 20 m ou de les séparer à l’aide d’une autre plante à
fleurs, de plus grande taille. Un autre moyen consiste à ensacher quelques fleurs sur chaque
plant afin de les mettre à l’abri de l’action des insectes. Attacher les sacs en papier sur les
fleurs avant leur éclosion et ne les retirer que lorsque les fruits apparaissent. L’isolation n’est
guère nécessaire lorsque seule une variété d’aubergine est cultivée.
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 307
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
5. Aubergine(suite)

Sélection
Sélectionner les plants les plus vigoureux et sains, marquer les fruits sur la deuxième
branche et les laisser ainsi jusqu’à pleine maturation. Conserver un ou deux fruits sur chaque
plant, mais répéter cette opération sur différents plants de la même variété afin de
maintenir la vigueur des cultures.

Récolte
La récolte se fait une fois que les fruits sont tout à fait mûrs (la peau du fruit prend une
couleur jaune brunâtre pour les variétés vertes ou brunâtre pour les variétés pourpres)
(figure 7). Récolter et stocker les fruits à l’abri pendant une semaine, jusqu’à ce que les fruits
se ramollissent.

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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
5. Aubergine(suite)

Traitement
L’aubergine doit être pelée et la chair contenant les graines émincée (figure 8). Les tranches
ainsi obtenues doivent être ramollies par trempage jusqu’à ce que les graines se séparent de
la pulpe. Lorsque l’on laisse le mélange reposer dans ces conditions jusqu’au lendemain, il
devient plus facile de séparer les graines de la pulpe. Après cette séparation, les graines sont
trempées dans l’eau. Les plus charnues se déposent au fond du récipient. Celles-ci doivent
alors être séchées sur une grille pendant environ deux semaines, dans un endroit frais et sec,
avant d’être stockées.

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Figure 8. Aubergines mûres coupées en
petits morceaux pour la fermentation et
Figure 7. Fruits au moment de la récolte l’extraction de semences
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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
6. Baselle

Production
La baselle (Basella spp.), connue également sous les noms d`épinard indien, est une plante
pérenne grimpante. Sa tige succulente supporte des feuilles tendres.
La baselle pousse bien dans les régions à climat chaud et humide et s’adapte à la plupart des
types de sol. Les plantes tuteurées se comportent le mieux du point de vue de l’induction
florale, de la production de fruits et de la gestion des cultures (figure 9). Des jours courts (13
heures ou moins) sont nécessaires pour la floraison.

Isolation
La baselle semble être une espèce autogame, à en juger par les caractéristiques de ses fleurs
et les expériences menées à l’AVRDC.

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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
6. Baselle(suite)

Récolte
Récolter les fruits mûrs devenus violet foncé (figure 10). À ce stade, les tiges deviennent
parfois brunes ou jaune. Les fruits peuvent être récoltés individuellement ou en grappes.

Traitement
Deux méthodes peuvent être utilisées. Une première méthode consiste à séparer les graines
du mucilage qui les entourent, en lavant les graines plusieurs fois et les laisser sécher au
soleil.
L’autre méthode consiste à sécher les fruits au soleil. Le mucilage contenu dans les fruits
prend ainsi beaucoup de temps à sécher. Il faut être vigilent et s’assurer que les graines, une
fois extraites du fruit, sont sèches elles aussi. En effet, les graines insuffisamment séchées
n’auront pas de bon taux de germination. Une fois les fruits bien secs, les graines sont
extraites, nettoyées par vannage et séchées de nouveau, de façon plus complète au soleil.

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Figure 10. Fleurs et fruits mûrs

Figure 9. Plants de
baselle se développant
sur un
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, treillis
UNIKIN 313
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
7. Gombo

Production
Le gombo (Abelmoschus esculentus) peut se cultiver sur une large gamme de sols, lorsque
ceux-ci sont bien drainés, bien que le gombo ait un développement optimal sur des sols
sablo-limoneux. Des températures situées entre 27 et 30°C favorisent le développement
rapide et sain des plantules. Pour accélérer la germination, les semences peuvent être
trempées dans l’eau pendant 24 heures avant le semis. Les plantes se développent bien sur
des billons (20-30 cm de haut). Il est à noter que les semences ne germent pas lorsque la
température du sol est inférieure à 17°C.

Isolation
Le taux de pollinisation croisée, effectuée par les insectes, est très élevé pour le gombo
(figure 11). Une distance d’isolation de 500 m ou plus entre différentes variétés est
recommandée. Un autre moyen d’assurer la pureté variétale consiste à ensacher les boutons
floraux et procéder à une pollinisation manuelle, une fois les fleurs écloses.
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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
7. Gombo(suite)
Sélection
Les plants destinés à la multiplication des semences doivent être sélectionnés avant la
floraison, en tenant compte de la vigueur et des usages de la plante. Une fois que la floraison
commence, il importe d’éliminer les plants présentant des fleurs non conformes. Après le
développement des premiers fruits, il convient également d’éliminer les plants présentant
des fruits non conformes. Enfin, il y a lieu d’éliminer les plants présentant des symptômes
viraux, dès que ceux-ci apparaissent.

Récolte
Les fruits de gombo mûrissent en série, de la base au sommet de la plante (figure 12). Ils ont
tendance à se fendiller le long de la suture lorsqu’ils sont secs. Les graines ainsi exposées
peuvent être endommagées par la pluie ou tomber. Par conséquent, les fruits doivent être
récoltées dès qu’ils sont mûrs (couleur brune) et avant qu’ils ne s’ouvrent.
Traitement
Les fruits se prêtent facilement au battage manuel.
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Figure 11. Fruit et fleur de gombo Figure 12. Fruits mûrissant à partir de la
base
Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN de la plante 316
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
8. Haricot vert
Production
La production de semences de haricot vert (Phaseolus vulgaris) est possible dans les
conditions tropicales, tant que la température maximale du jour n’excède pas 30°C au
moment de la floraison. Afin d’obtenir de meilleurs résultats, il convient de cultiver cette
variété de haricot pendant une saison où les températures sont chaudes au départ, mais
baissent graduellement. Ainsi, les semences germent bien dans le sol chaud et produisent
des gousses lorsque les températures baissent. Il est préférable que les gousses mûrissent
en saison sèche.

Isolation
Le haricot vert est une culture autogame et ne nécessite aucune isolation.

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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
8. Haricot vert(suite)
Sélection
Il convient de récolter les graines produites par des plants sains, vigoureux et à haut
rendement (figure 13). Éviter de récolter les graines de plants non conformes, ainsi que celles
des plantes malades.
Récolte
Les gousses doivent être récoltées au moment où elles prennent une coloration jaune, mais
ne sont pas encore complètement sèches. À ce moment, les graines à l’intérieur de la gousse
sont fermes, bien développées et commencent à se détacher de la gousse. La récolte se fait
souvent le matin afin d’éviter les pertes dues à l’éclatement.
Traitement
Sécher les gousses au soleil et les mettre à l’abri pour 1 à 2 semaines de pré-stockage. Le
battage se fait à la main, en veillant à ne pas endommager les graines ni causer leur
éclatement (les graines endommagées germent sans les feuilles primaires et ont une
croissance difficile). Suite à cette opération, les graines doivent être nettoyées puis séchées à
l’ombre. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 318
Figure 13. Gousses de
haricot qui mûrissent

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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
8. Oignon
Production
L’oignon (Allium cepa) est l’un des légumes les plus largement cultivés au monde. Il forme
son bulbe au cours de la première année et produit des semences pendant la deuxième
année. Des températures d’environ 20 à 22°C favorisent la croissance végétative, tandis que
les températures d’environ 12°C favorisent l’induction florale. La floraison de l’oignon est
également sensible à la longueur du jour. Pour la plupart des variétés cultivées dans les
zones tropicales, les conditions de jours courts sont propices à la production de semences.
Un bulbe peut produire 20 inflorescences ou plus, portées sur une tige florale et demeurer
en floraison pendant plus de 30 jours. L’oignon produit des fleurs parfaites, qui doivent faire
l’objet d’une pollinisation croisée. La production de semences d’oignon se fait selon les deux
méthodes ci-dessous.
De la graine à la semence : procéder au semis en saison sèche ou été. Les bulbes d’oignon
immatures sont plus résistants au froid que ceux plus gros et mûrs. Pailler ceux-ci à la fin de
l’automne ou fin de saison sèche afin d’assurer leur survie en saison pluvieuse ou hivernage.
Faire un démariage en laissant des espaces de 30 cm entre les différents plants.
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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
8. Oignon(suite)
Du bulbe à la semence : récolter à l’automne ou fin de saison sèche et sélectionner les plus
gros bulbes (qui produisent naturellement davantage de semences). Couper les feuilles à
hauteur de 15 cm et laisser sécher les bulbes pendant trois à quatre semaines. Après le
séchage, les entreposer pendant au moins 2 semaines, à une température de 4°C, dans un
milieu sec et aéré, l’idéal étant de les placer au réfrigérateur. Avant de replanter, réduire la
cime du bulbe du quart de sa taille afin de favoriser la germination. Espacer les bulbes de 30
cm et les recouvrir de 2 cm de sol.

Isolation
Laisser une distance d’au moins 1000 m entre deux variétés différentes en floraison. Les
insectes assureront la pollinisation croisée (figure 14). Une autre méthode consiste à isoler
certains plants de très bonne qualité dans une cage et d’y introduire des insectes
pollinisateurs.
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Figure 14. Insectes pollinisant des
fleurs d’oignon
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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
8. Oignon(suite)
Sélection
Lorsque la méthode du bulbe à la semence est utilisée, il convient de ne replanter que les
bulbes sains qui sont d’origine pure. Éliminer les bulbes doubles, les bulbes allongés et ceux
à gros collet. Pour les bulbes qui s’apprêtent à fleurir, éliminer tous ceux dont la forme ou la
couleur sont indésirables. Cette opération doit précéder le début effectif de la floraison.
Conserver les semences de plusieurs plants afin de maintenir la vigueur des cultures.
Récolte
Couper les ombelles dès que la plupart des fleurs sont sèches et avant la déhiscence.
Certains maraîchers procèdent à la récolte lorsque les graines sont exposées dans 10 % des
ombelles.
Traitement
Les fleurs complètement séchées libèrent naturellement des graines propres. Pour les petites
quantités, frotter délicatement les fleurs restantes afin d’en extraire les semences. Pour les
quantités plus importantes, frotter les têtes sur des cribles. Vanner pour éliminer les débris
restants. Laisser sécher dans un endroit frais et sec pendant 2 à 3 semaines. Remuer
régulièrement les semences. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 323
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
9. Piment
Production
Le piment et le poivron du genre Capsicum annum poussent mieux en saison sèche, à des
températures allant de 21 à 33°C. Pour ces cultures, la température nocturne revêt une
importance toute particulière car, en général, les plantes ne donnent pas de fruits si celle-ci
demeure supérieure à 30°C. Il convient de choisir une parcelle où la culture précédente était
une légumineuse ou une céréale. Il est important d’éviter les parcelles dont le précédent
cultural est la patate douce ou toute autre culture de la famille des solanacées (tomate,
aubergine…). Cette approche permet de prévenir l’accumulation des maladies et des insectes.
Isolation
Le piment produit des fleurs parfaites essentiellement autogames. Les abeilles solitaires
assurent la pollinisation lorsqu’il n’existe aucun autre pollen plus désirable dans les environs.
La plupart des maraîchers obtiennent des résultats satisfaisants lorsqu’ils laissent une
distance de 20 m entre les différentes variétés cultivées ou lorsqu’une culture de plus grande
taille sépare les différentes variétés. La couverture du bouton floral à l’aide d’un tampon de
coton, lorsque la distance d’isolation n’est pas suffisante, constitue un moyen idéal pour
éviter la pollinisation croisée. Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 324
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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
9. Piment(suite)
Sélection
Il y a lieu de marquer les plantes les plus précoces et attrayantes et de les soumettre à une
inspection régulière au cours de leur croissance. Sélectionner les fruits sains et attrayants. Les
semences provenant des plants ou des fruits non conformes ne doivent pas être conservées.
Récolte
Pour la production de semences, les fruits doivent être complètement mûrs. Dans la plupart
des cas, les fruits prennent la couleur rouge lorsqu’ils arrivent à maturité complète.
Traitement
Les graines de piment peuvent être extraites des fruits frais (figure 15) ou de fruits ayant été
séchés au soleil pendant quelques jours (figure 16). Elles peuvent être extraites à la main ou
en écrasant les fruits et en isolant les graines par le truchement d’une série de rinçages à
l’eau. Étaler les graines sur un crible pour un séchage à l’ombre pendant 2 à 3 jours.
Cependant, il convient de les mettre à l’abri dans un local tous les soirs.
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Figure 15. Piment doux coupé pour Figure 16. Piment fort prêt pour
l’extraction manuelle des graines l’extraction des graines sèches
fraîches
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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
10. Tomate
Production
La tomate (Lycopersicon esculentum) pousse mieux en saison sèche, à des températures de 21
à 25°C le jour et de 15 à 20°C la nuit. La formation des fruits s’avère difficile lorsque les
températures dépassent 30°C. Lors du mûrissement des fruits, des taux d´humidité excédant
60 % contribuent à accroître les risques de maladies et à réduire les rendements en
semences. La production des semences pendant la saison des pluies donne lieu à des
semences de mauvaise qualité.

Il convient d’éviter les parcelles qui ont servi antérieurement à la culture de tomate. Cette
mesure permet d’empêcher la contamination des nouveaux plants par les plants de tomate
de la variété précédente. La culture de la tomate après une culture de riz réduit l’incidence
des maladies et des nématodes. Le tuteurage des plants de tomates permet une maturation
rapide, réduit les risques de maladies, assure des rendements élevés et permet d’obtenir des
semences de meilleure qualité.
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Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
10. Tomate(suite)
Isolation
L’isolation des plants n’est généralement pas nécessaire et un seul pied peut produire des
milliers de graines. La tomate produit des fleurs parfaites qui s’autofécondent (figure 17). Les
anthères fusionnent en un petit cône qui ne s’ouvre généralement qu’après la libération du
pollen et la fécondation du stigmate. Certaines variétés plus anciennes peuvent avoir un
stigmate qui émerge du cône formé par les anthères. On peut assurer la pureté en séparant
les variétés aux styles courts d’au moins 3 m (la plupart des variétés modernes). Pour les
variétés aux styles longs (les variétés plus anciennes et les tomates cerises), prévoir au moins
30 m. S’il y a beaucoup d’abeilles butineuses, il y a lieu de séparer les différentes variétés de
30 m au moins et d’y intercaler une autre culture en floraison. Il est aussi possible d’ensacher
les bouquets de fleurs pour empêcher la pollinisation croisée.
Sélection
Sélectionner les plants précoces et attrayants. Les plants retenus doivent être marqués,
regroupés et faire l’objet d’observation pendant la période de croissance afin de déterminer
les degrés de résistance aux maladies.Prof Jacques N.B. LUTALADIO, UNIKIN 329
Comment produire et conserver ses propres semences de légumes
10. Tomate(suite)
Récolte
Laisser mûrir complètement les fruits sur pied avant d’en extraire les graines (figure 18). Les
graines prélevées dans les fruits verts, non mûrs, sont viables, pourvu qu’on laisse les fruits
changer de couleur avant de les en extraire. Toutefois, cette méthode n’est pas conseillée.
Traitement
Couper chaque tomate en deux dans le sens horizontal et ouvrir les cavités qui contiennent
les graines. Presser délicatement pour extraire la substance gélatineuse qui contient les
graines (figure 19). Mettre ce mélange de mucilage et de graines dans un petit récipient pour
que cela fermente. Ajouter un peu d’eau s’il ne s’agit que d’une seule ou de deux petites
tomates. Couvrir légèrement le récipient et le conserver à une température moyenne de 25 à
30°C pendant 1 à 2 jours ; remuer tous les jours.
Après quelques jours, une couche de moisissure commencera à apparaître à la surface du
mélange. Cette moisissure digère le mucilage dans lequel baignent les graines et empêche la
germination. Elle produit également des antibiotiques qui contribuent à la lutte contre les
maladies transmises par les semences, notamment les taches bactériennes, le chancre…
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10. Tomate(suite)
Traitement(suite)
Après la fermentation, remplir d’eau le récipient contenant les graines. Laisser reposer et
verser lentement l’eau qui emportera les morceaux de pulpe de tomate et les graines
immatures qui flottent en surface. Les graines viables, qui sont plus lourdes, resteront au
fond du récipient. Répéter cette opération jusqu’à obtention d’une eau de rinçage presque
claire et une couche de graines propres tapissant le fond du récipient (figure 20). Mettre les
graines ainsi obtenues dans une fine passoire. Laisser essorer et verser le contenu de la
passoire sur une serviette en papier, une gaze ou du papier journal. Laisser sécher
complètement les graines dans un four (figure 21) ou sous une ombre partielle (figure 22).
Séparer les agrégats en graines libres, étiqueter et ranger pour utilisation ultérieure.

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Figure 17. Bouquet de fleurs de tomate Figure 18. Tomates prêtes pour la
cueillette
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Figure 19. Extraction manuelle des Figure 20. Rinçage des graines
graines
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Figure 21. Préparation des graines pour le Figure 22. Séchage des graines à
séchage au four l’ombre partielle
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Merci pour votre attention !
FIN DU COURS – HORT 1

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