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André Voisin

ProductivitE
dE
de l’hErbE
herbe
Édition originale de 1957
« De l’équilibre du sol dépend
la santé de l’animal et de l’homme »
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Biographie

André Marcel Voisin est né le 7 janvier 1903 à Dieppe, de parents paysans. Après une pre-
mière partie de scolarité à Dieppe, il est inscrit au collège Louis-le-Grand à Paris. Il effectue
son service national dans la Marine nationale en 1923 et le termine avec le grade d’en-
seigne de vaisseau. Il obtient, en 1924, un diplôme de biochimie à l’École supérieure de
physique et de chimie industrielles de la ville de Paris. Voisin commence sa carrière profes-
sionnelle comme ingénieur dans l’industrie du caoutchouc. Ses facilités avec la langue alle-
mande l’amènent à l’université de Heidelberg en 1936, où il soutient une thèse intitulée
« Goethe et la France » ; il est fait citoyen d’honneur de la ville de Heidelberg.

Une carrière militaire

À la déclaration de guerre en 1939, Voisin quitte l’industrie et rejoint les forces navales
françaises en Algérie. Au cours d’une mission en Méditerranée, il est sérieusement blessé
et passera sept mois à l’hôpital du Val de Grâce à Paris. Remis de ses blessures, il participe
à plusieurs engagements armés, dont la campagne de Narvik en Norvège. Après l’armistice
de 1940, il est évacué vers l’Angleterre depuis Cherbourg. Il y rencontre l’amiral Thierry
d’Argenlieu et devient l’attaché de l’amiral Émile Muselier, chef des Forces navales fran-
çaises libres.

En octobre 1940, de retour en France, il rejoint la ferme familiale qu’il commence à admi-
nistrer. De 1941 à 1944, il participe à la Résistance en assurant des approvisionnements
mais réalisant également des traductions. En mars 1943, il se fait l’avocat d’un fermier
menacé du peloton d’exécution.

Il épouse Marthe Rosine Fernagu à Paris courant 1943. Après la libération de Paris en
août 1944, il laisse la ferme du Talou aux soins de son épouse et rempile comme Lieutenant
dans un régiment des Troupes de Marine et vivra la bataille des Vosges. Il est de nouveau
blessé en Alsace à Benfeld.

V
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En 1946, André Voisin publie ses mémoires de guerre : Un seul pied sur la terre (Mirambeau
et Cie ; janvier 1946 — épuisé).

Le retour à la terre et l’œuvre scientifique

Après avoir fait son devoir, Voisin retourne sur sa ferme à Gruchet en 1945. Il y observera
longuement les vaches pâturer les prairies. Ces observations le mèneront à poser les lois
du pâturage et sera à la base de ses nombreux travaux de ce qu’il appellera « la rencontre
de la vache et de l’herbe ».

À partir des années cinquante, ses recherches attirent l’attention. Il reçoit de nombreuses
visites sur sa ferme et est invité dans le monde entier pour en parler : aux États-Unis en
1951, en Grande-Bretagne, en Irlande et en Allemagne. En 1956, il est fait professeur associé
de l’École vétérinaire de Maisons-Alfort et devient membre de l’Académie d’Agriculture.

C’est durant cette période qu’il publie Productivité de l’herbe (1957), La vache et l’herbe
(1958), Sol, herbe et cancer (1959), Dynamique des herbages (1960), Le pâturage rationnel
(1962), Tétanie de l’herbe (1963) et enfin Le sol, la plante et l’animal (1964).

Alors qu’il réalise une série de conférences à Cuba en décembre 1964, il décède des suites
d’un infarctus le 21 décembre : Fidel Castro annonce sa mort à la télévision le soir même
et André Voisin aura des funérailles nationales. Son corps est toujours enterré à Cuba. Son
épouse Martha l’y rejoindra en 2006 à l’âge de 105 ans.

Héritage

Si les travaux d’André Voisin ont très tôt connu un fort succès à Cuba, il faudra attendre
les années 1980 pour que les Anglo-Saxons le redécouvrent, avec des agronomes tels que
Allan Nation, Allan Savory ou Joël Salatin. Ce n’est que très récemment que l’agriculture
française a redécouvert l’œuvre de l’un des siens. Ses travaux sont aujourd’hui considérés
comme ayant fortement contribué à l’établissement des principes de la permaculture, de
l’agroécologie, de la gestion holistique ou encore du mouvement du « retour à l’herbe ».

VI
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Avant-propos
Les éditions France Agricole rééditent aujourd’hui les ouvrages d’André Voisin, agronome
atypique et écologue avant l’heure qui avait compris le lien étroit qui unit le sol, la plante,
l’animal et la civilisation.

Encensé en son temps, André Voisin fera des émules tout d’abord dans le Cuba boycotté
des années 1960, puis sera découvert avec le renouveau agronomique anglo-saxon des
années 1980-1990. Nul n’étant prophète en son pays, il faudra attendre l’engouement
français pour l’agroécologie de ces dernières années pour que les éleveurs et les agronomes
français redécouvrent les travaux de ce Normand à la fois paysan enraciné et scientifique
de renom.

L’ouvrage que vous tenez entre les mains est le texte original de 1957. Il pose les bases de
l’œuvre agronomique d’André Voisin, qu’il développera plus spécifiquement dans une série
de textes ultérieurs publiés entre 1958 et 1964, parmi lesquels on peut citer Dynamique
des herbages (1960) que nous rééditons également.

Je vous souhaite une lecture enrichissante de ce qui reste une bible pour tout agronome
qui veut approfondir sa compréhension des relations intimes qu’entretiennent le sol, les
plantes et les animaux.

Matthieu Archambeaud
Directeur de collection

VII
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Préface
Lorsque j’étais enfant, l’image des gigantesques troupeaux de bisons parcourant l’immen-
sité de la prairie nord-américaine me fascinait.

Je voyais onduler à perte de vue les grandes herbes sous le vent. Je croyais entendre le
grondement sourd et impressionnant des sabots.

J’essayais d’imaginer la vie des tribus indiennes tirant leur nourriture et leurs vêtements
de cet animal précieux, qu’elles chassaient judicieusement sans mettre son existence en
péril. Contrairement à ce que firent par la suite les immigrants européens.

Je ne me doutais pas que le bison m’aiderait un jour à réfléchir à la meilleure façon de


faire pâturer les vaches.

La nature nous offre là en effet un exemple passionnant de pâturage rationnel. Ceci sur-
prend car qui dit « rationnel » suppose intervention de la raison et donc méthodes « arti-
ficielles ». Effectivement, le pâturage rationnel que l’homme fait pratiquer aux animaux
domestiques est bel et bien artificiel.

En réalité, nous devrions plutôt parler, dans le cas de l’animal sauvage, de pâturage « rai-
sonnable » ou instinctif, c’est-à-dire adapté spontanément à ses besoins physiologiques.
Le zèbre, le chevreuil, le buffle, le cerf ou le bison ne pâturent pas n’importe quoi, n’im-
porte où, n’importe quand. Leur instinct les guide vers telle ou telle plante qui leur appor-
tera les éléments nutritifs les meilleurs pour leur santé, leur fécondité, leur production
laitière. En un mot comme en cent : les meilleures chances d’équilibre et de vie, car tout
dans la nature, est tension vers la vie la plus intense et la plus belle possible compte tenu
des conditions limitantes du milieu.

En production agricole, nous pouvons de la même façon tendre vers un équilibre optimum
quantité/qualité mais n’oublions pas que l’homme n’est guère capable de déterminer ce
meilleur équilibre par sa « science ». Tout au plus peut-il en cerner modestement quelques
composantes.

Revenons à nos bisons américains. Avant que les immigrés européens ne les massacrent
stupidement, ces animaux parcouraient par millions les grandes étendues herbeuses de la
« prairie ».

Au printemps, période où naissaient leurs petits, ils consommaient, vers le sud, une herbe
riche donnant aux mères un lait de haute valeur nutritive. Puis ils remontaient peu à peu
vers le nord au fur et à mesure du développement de la végétation, pâturant ainsi constam-
ment une herbe assez jeune mais pas trop, toujours au meilleur stade quant à sa valeur
nutritive. Du fait de leur migration, ils ne la cisaillaient pas une seconde fois avant qu’elle
ait repoussé. À la fin de l’été, ils redescendaient vers le sud en broutant les pousses
d’arrière-saison.

IX
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L’herbivore sauvage pâture donc de façon à tirer le meilleur parti possible de sa nourriture
mais également en respectant l’herbe qui repousse et lui fournit, si tout se passe bien, une
alimentation constante en quantité et en qualité.

Voilà exactement ce qu’on doit rechercher dans le pâturage rationnel : fournir en perma-
nence aux animaux une herbe de grande valeur grâce aux rotations de parcelles permet-
tant la consommation d’une herbe au meilleur stade.

Le pâturage rationnel est artificiel en lui-même, mais doit s’efforcer d’imiter le mieux pos-
sible ce qui se passe dans la nature.

Par rapport à cette idée, la prairie permanente occupe une place particulière en agricul-
ture : elle est la seule culture qui n’est pas installée de façon « forcée » par l’homme (tra-
vail du sol, semis, etc.). Elle résulte en effet de l’interaction entre le sol, le climat et l’herbivore
plus que de l’intervention directe de l’homme (fauche, fumure, etc.). Sur ce plan, elle pré-
sente un caractère plus « naturel » que les autres cultures.

L’idée d’un pâturage rationnel est ancienne, sans doute aussi ancienne que l’élevage des
herbivores. Mais André Voisin a probablement été celui qui l’a exprimée le mieux.

Cet « éleveur-chercheur » alliant pratique, observation, réflexion, connaissances scienti-


fiques a été un véritable maître herbager. Ses travaux, publiés au cours des années 1950,
n’ont pas obtenu l’attention qu’ils méritaient, tout au moins en France. Peut-être contre-
carraient-ils des intérêts commerciaux puissants, en mettant en cause les fumures azotées
importantes ou le retournement des vieilles prairies et leur remplacement par des prairies
temporaires et, plus tard, des champs de maïs ?

Avec un demi-siècle de recul, la base des remarquables réflexions de Voisin n’a pas vieilli.
Bien plus : elle est d’une actualité brûlante à un moment où l’on remet enfin en cause,
avec plus ou moins de succès, le modèle agricole productiviste, absurde à tous points de
vue.

Je suis trop jeune pour avoir connu André Voisin, mais je pense que s’il était encore parmi
nous aujourd’hui il défendrait avec talent les pratiques agricoles « écologiques » et pour-
fendrait le recours excessif au maïs fourrage. Autant dire qu’il n’en aurait pas fini, avec les
lobbies…

Productivité de l’herbe est l’ouvrage où il expose le mieux et le plus complètement sa


conception de la pratique du pâturage rationnel. Il commence par exposer les « exigences »
de l’herbe puis celles de la vache et confronte ensuite les deux pour élaborer les « lois uni-
verselles du pâturage rationnel ».

Il nous montre ensuite comment mener concrètement le pâturage en évitant des erreurs
graves telles que l’accélération à contretemps conduisant à une chute spectaculaire de la
production herbagère.

Il insiste sur la remarquable productivité des prairies naturelles bien exploitées et n’oublie
pas de souligner l’enchantement qu’elles apportent au regard.

X
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Préface

Certes, quelques pratiques évoquées par Voisin comme le pâturage au tière ou le fanage
sur fil ne sont plus pratiquées actuellement, cependant leur évocation n’est pas inutile car
elle alimente notre réflexion.

Je regrette une seule chose : qu’il n’ait pas évoqué la question de la lutte contre les para-
sites et ne l’ait pas prise en compte dans la technique de pâturage qu’il préconise.

Néanmoins, malgré cette lacune qui mériterait d’être comblée, Productivité de l’herbe
reste un ouvrage exceptionnel, unique même. Il va certainement contribuer à promouvoir
les bonnes pratiques agricoles dont nous avons tant besoin de nos jours face aux difficultés
diverses provoquées par l’agriculture industrielle. Je suis reconnaissant aux Éditions Agri
décisions d’assurer sa réédition.

À la Bellière (Orne), le 28 avril 2001


Joseph Pousset

XI
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Sommaire
Biographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V
Une carrière militaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V
Le retour à la terre et l’œuvre scientifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V
Héritage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VI
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VII
Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IX
Introduction : la rencontre de la vache et de l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXXIII
Qu’est-ce que pâturer ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXXIII
L’étude des plantes des pâturages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXXIII
La vache agit sur le pâturage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXXIV
L’alimentation de la vache à l’étable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXXIV
Botanistes et zootechniciens doivent se rapprocher . . . . . . . . . . . . . . . XXXV
Les exigences de l’herbe et de la vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXXV

PARTIE I – L’HERBE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

1 Qu’est-ce qu’une plante d’herbage ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3


Coupes et repousses successives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Il existe une période où le blé peut être pâturé sans être détruit . . . . . . 3
Définition d’une plante d’herbage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Évolution des quantités de réserves de la plante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Rythme alterné de l’accumulation et de l’épuisement des réserves. . . . . 4
Nature des substances de réserve. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
L’herbe sait-elle mettre en réserve des hormones de croissance ? . . . . . . 5
Comparaison des quantités et de la répartition des substances
de réserve dans deux graminées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2 La courbe de la croissance de l’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8


Cinétique de la croissance des plantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
La courbe de repousse de l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
La courbe de productivité de l’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Il faut faire cisailler l’herbe au moment voulu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Une observation anglaise sur la croissance de l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Nécessité d’avoir des temps d’occupation courts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Productivité de l’herbe en pâturage continu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

XIII
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3 Temps de repos et production annuelle d’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . 19


Rareté des observations concernant l’influence du temps de repos
sur le rendement des herbages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Une étude du Professeur Zürn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Production annuelle d’éléments nutritifs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Croissance quotidienne de l’herbe dans les expériences de Zürn. . . . . . . 22
Effet cumulatif des temps de repos trop courts sur la croissance de
l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
La « rotation fauchée » de la vallée de l’Élorn. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Temps de repos et grosseur de la facture annuelle de beurre. . . . . . . . . . 24
Le paysan de la vallée de l’Élorn connaît les courbes de productivité de
l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Les départements d’analyse chimique et d’économie rurale du paysan . 25
L’observation des temps de repos voulus est plus importante dans les
régions sèches que dans les régions humides. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
La transhumance n’est qu’une rotation à grande échelle . . . . . . . . . . . . . 26
Ravages du pâturage par temps sec dans les Ranchs . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Si l’on n’observe pas les temps de repos de l’herbe dans les régions
sèches, l’érosion ravage les terres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

4 Les fluctuations saisonnières de croissance de l’herbe. . . . . . . . . . . 28


Fluctuations variables de croissance suivant les années. . . . . . . . . . . . . . . 28
Croissance variable de l’herbe suivant les régions et les pays . . . . . . . . . . 29
Influence réciproque du temps de repos et du taux quotidien de
croissance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Calcul du temps de repos par approximations successives. . . . . . . . . . . . . 30
Temps de repos en Normandie et en Autriche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Priorité à la méthode d’exploitation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Service d’alarme du taux de croissance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Influence des variations climatiques saisonnières sur la vitesse de
repousse des plantes individuelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

5 Influence des engrais sur la vigueur de croissance et


la production d’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Influence des engrais sur la repousse quotidienne d’herbe. . . . . . . . . . . . 35
L’engrais de fond exerce une action persistante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
L’azote agit tout de suite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Production d’herbe fournie par un kilo d’azote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Augmentations de la production d’herbe avec les apports d’azote bien
répartis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
L’engrais de fond doit absolument soutenir l’azote. . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Finesses dans la répartition de l’engrais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

XIV
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Sommaire

L’emploi de l’azote n’est intéressant qu’avec les herbages pâturés


rationnellement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

6 Une immense armée de laboureurs lilliputiens renfouit l’engrais


de fonds apporté à l’herbage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Craintes concernant la pénétration de l’engrais dans les pâtures. . . . . . . 41
Les expériences de Schulze à Rengen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Rendements fournis par l’engrais de fonds suivant qu’il a été apporté
en surface ou qu’il a été enfoui. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Concentration en surface des racines de l’herbage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Concentration en surfaces des éléments minéraux assimilables de
l’herbage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Concentration en surface de la microfaune des herbages. . . . . . . . . . . . . 46
Le cheptel sous l’herbage est deux fois plus lourd que le cheptel sur
l’herbage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Le prodigieux travail de labour de la microfaune des herbages
permanents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Développement de la microfaune en fonction de l’âge de l’herbage. . . 47
L’immense armée de laboureurs lilliputiens de l’herbage . . . . . . . . . . . . . 48

7 Le trèfle blanc, usine gratuite d’azote. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49


Considérations générales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Une expérience de Johnstone-Wallace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Deux expériences aux États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Le trèfle blanc apporte le même azote que 500 kg de nitrate de chaux. 50
Influence heureuse de l’association du trèfle et des graminées
sur les performances animales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Les engrais phospho-potassiques sont les premiers engrais azotés de
nos herbages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Apporter à l’herbage l’azote, sans nuire au trèfle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Le trèfle blanc dans les pâtures Voisin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

8 À quelle hauteur faut-il faire pâturer l’herbe ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . 54


Hauteur optimum de l’herbe à faire pâturer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Qu’est-ce que la hauteur de l’herbe ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Densité de l’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Quantité d’herbe présente et quantité d’herbe récoltable. . . . . . . . . . . . 55
Les chiffres et le coup d’œil. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Le trèfle a encore « fait du chemin ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
La décision doit appartenir à l’humain et non à la vache . . . . . . . . . . . . . 57
Jusqu’à quelle hauteur faut-il faire brouter l’herbe ?. . . . . . . . . . . . . . . . . 57

XV
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9 La composition de l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Données succinctes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Limites de l’analyse chimique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Les analyses d’herbe doivent tenir compte du mode d’exploitation . . . . 60
Composition de l’herbe coupée à différents intervalles de temps
constants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Les soi-disant protéines de l’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Une brute, qui mérite bien son nom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
L’opinion d’un prix Nobel de chimie sur la valeur pratique des analyses
d’aliments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
« Nous devons d’abord mieux connaître la fraction azotée de l’herbe ». 63
Trop de problèmes de l’alimentation des animaux ont été obscurcis
par une formule mathématique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Un pourcentage élevé d’azote non protéique dans l’herbe peut mettre
en danger la santé de l’animal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Composition approximative de l’herbe au cours de l’avancement du
broutage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

PARTIE II – LA VACHE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

10 Comment la vache récolte l’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71


La « récolte » de l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Programme de travail de la vache. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Les vaches sont syndiquées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Le mécanisme de broutage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Répartition du travail de récolte de l’herbe au cours d’une journée. . . . 74
Études diverses sur les temps de pâturage de la vache. . . . . . . . . . . . . . . . 75
Temps de pâturage et caractère héréditaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
La cadence moyenne des coups de mâchoire paraît constante. . . . . . . . . 76
Le nombre total quotidien de coups de mâchoire est un caractère
héréditaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Il n’y a pas de brouteuses « rapides », mais des brouteuses « longues ». 78
La vie en troupeau et le comportement individuel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
Après une grosse émotion, la vache a besoin d’un cordial d’herbe. . . . . 79
Instinct grégaire et division en groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

11 Les quantités d’herbe récoltées par la vache. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80


Méthodes pour mesurer ces quantités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
La quantité de matière sèche « mangée » par la vache. . . . . . . . . . . . . . . 80
Les résultats du Professeur Johnstone-Wallace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Les vaches ne font pas d’heures supplémentaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
La récolte de l’herbe représente pour la vache un travail énorme. . . . . . 83

XVI
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Sommaire

Une observation écossaise et une observation allemande sur


les quantités d’herbe récoltées par la vache. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Diminution des quantités d’herbe récoltées au cours du grattage
progressif de l’herbage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Ce que dit un pionnier français du xviiie siècle sur la quantité d’herbe
récoltée par la vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Les quantités d’herbe récoltées au cours des différentes fractions
d’un même temps d’occupation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Division du troupeau en groupes et quantités récoltées . . . . . . . . . . . . . . 90
Principes réglant la récolte de l’herbe par la vache. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Le rendement en lait exerce-t-il une influence sur la quantité
d’herbe récoltée ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Le caractère héréditaire de la vache détermine la quantité d’herbe
qu’elle récolte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Conséquences fondamentales des observations néo-zélandaises
pour l’élevage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
Nous devons sélectionner de bonnes brouteuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

12 Quantités de lait que la vache peut produire quand elle récolte


son herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Dépense d’énergie pour la récolte de l’herbe par la vache. . . . . . . . . . . . 94
Besoins de la vache au pâturage pour réaliser différentes productions
de lait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Quantités récoltées d’éléments nutritifs et productions de lait possibles 97
Les productions maxima de lait de la vache au pâturage . . . . . . . . . . . . . 99
Le caractère personnel de la vache bouleverse tous nos chiffres . . . . . . . 99
La conduite du pâturage et les conditions climatiques entrent en jeu . . 100
Variation simultanée de la qualité de l’herbe et de la quantité d’herbe
récoltée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Efficience de la vache dans le pâturage rationnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Pâturage continu et pâturage rationnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
La supplémentation au pâturage ne peut être déterminée que de
manière empirique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Les chiffres ne gouvernent pas l’univers des vaches . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
La paysanne qui tricote et sa vache. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
Fluctuations de production de lait quand les vaches restent trop
longtemps sur une parcelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
Production de lait rythmée dans le cas de temps de séjour trop long. . . 104
Mécanismes de la vache pour « freiner » les fluctuations de production
de lait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Faut-il épargner à la vache le travail de récolte ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Le renfourrage en vert dans le Finistère. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

XVII
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13 La vache est un gourmet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108


La palatabilité est le lien entre l’herbe et l’animal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
La vache a des goûts bien déterminés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
Les goûts et les besoins physiologiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
L’accoutumance ancestrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Les vaches préfèrent les herbes indigènes aux herbes sélectionnées. . . . 110
Quelles activités sensorielles guident la vache dans son choix ?. . . . . . . . 110
Recherche du plaisir de la rumination. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
L’eau « mangeable » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
L’instinct de la vache ne peut se mettre en équations . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Des précurseurs suédois de l’époque encyclopédiste . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Relation entre la palatabilité et la quantité d’herbe récoltée par la vache. . 114
Les essais de Middleburg (Virginie-Occidentale, États-Unis) . . . . . . . . . . . 115
La vache préfère une nourriture variée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
Excitation de l’appétit de la vache. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
Essais de palatabilité de l’Université de Kentucky. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
Les index de palatabilité du Professeur Ivins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
Il faut demander l’avis de la vache. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Le sol et la palatabilité de l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Influence des engrais de fond sur la palatabilité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Influence de l’engrais azoté sur la palatabilité de l’herbe. . . . . . . . . . . . . 120
Quantité d’engrais azotés et optimum de palatabilité. . . . . . . . . . . . . . . . 121
Variations saisonnières de la palatabilité des herbes . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
La vache et les mauvaises herbes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Les mauvaises herbes en tant qu’ennemies des maladies de carence . . . 125
La vache récolte de préférence une partie de l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Comment la vache choisit la partie de la plante qu’elle préfère. . . . . . . . 126
La « défoliation progressive » et l’« écrémage » du pâturage . . . . . . . . . 126
La vache et son bousat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
La vache et son urine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128

14 Transformation des corps azotés dans la panse de la vache. . . . . . 129


Mode particulier de la digestion chez les ruminants . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
On nourrit les microbes de la panse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
Synthèses des protéines par les bactéries. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
Deux actions microbiennes s’opposent dans la panse : la synthèse
et la dégradation des corps azotés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
Quand un prix Nobel renverse les idoles de nos tables d’alimentation. . 131
Vitesse de dégradation des protéines dans la panse. . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
Le ruminant utilise mieux la caséine quand elle ne passe pas par le
rumen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

XVIII
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Sommaire

Le chauffage de la caséine réduit sa vitesse de dégradation. . . . . . . . . . . 133


Un même traitement fait varier de manière divergente la valeur
biologique d’un aliment pour les monogastriques et les ruminants . . . . 134
Il est indispensable d’améliorer nos connaissances sur la digestion
de l’herbe par les ruminants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134

15 La tétanie d’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136


La tétanie d’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
Causes de la tétanie d’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
L’hypomagnésiémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
Développement de la tétanie d’herbe avec le ley-farming . . . . . . . . . . . . 137
Tétanie d’herbe et prairies temporaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
Bon équilibre minéral de l’herbe des vieilles pâtures. . . . . . . . . . . . . . . . . 138
Les formes erronées de pâturage intensif et la tétanie d’herbe. . . . . . . . 138
Dangers de la très jeune herbe, nourriture déséquilibrée. . . . . . . . . . . . . 138
Influence de l’excès d’ammoniaque sur l’état du rumen . . . . . . . . . . . . . . 139
Effets toxiques de la production excessive d’ammoniaque dans le
rumen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Susceptibilité individuelle des animaux à l’intoxication par
l’ammoniaque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Une tétanie d’herbe en dix ans de pâturage rationnel . . . . . . . . . . . . . . . 141
Précautions contre la tétanie d’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141

PARTIE III – LOIS UNIVERSELLES DU PÂTURAGE RATIONNEL. . . . . . . . . . . . . . . 145

16 Exigences de l’herbe et exigences de la vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147


Première loi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
Deuxième loi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
Les deux premières lois peuvent se résumer dans une seule phrase. . . . . 149
Troisième loi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
Quatrième loi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150

PARTIE IV – LES PRINCIPES DE CONDUITE DU PÂTURAGE RATIONNEL. . . . . . . 153

17 Définition des éléments de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155


Les différents noms du pâturage intensif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Le pâturage rationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Nécessité de définir les éléments de base. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
L’unité gros bétail. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
Limitations de l’exactitude de l’unité gros bétail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
Les journées de pâturage d’unités gros bétail (ou journées
individuelles de pâturage). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158

XIX
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Charge globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160


Charge instantanée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
Le temps de séjour d’un groupe sur une parcelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
Le temps d’occupation d’une parcelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
Temps de repos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
L’intensité de broutage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
La Besatzleistung du Professeur Klapp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
Surface nécessaire pour fournir la ration quotidienne d’herbe d’une
unité gros bétail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

18 La détermination du nombre de parcelles est à la base du plan


de pâturage rationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
Le problème de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
Le temps de séjour détermine avant tout le temps de repos. . . . . . . . . . . 166
Temps de repos pour un même temps de séjour et un nombre de
groupes différent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
Nombre de parcelles nécessaires pour obtenir un temps de repos de
36 jours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
Les lois du pâturage rationnel exigent des temps de séjour et
d’occupation relativement courts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
Il ne faut pas trop réduire le nombre de parcelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
Essai de classification des pâturages rationnels. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
Classification d’anciens systèmes de rotation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
Le temps de repos optimum demeure le premier objectif. . . . . . . . . . . . . 169
Il s’agit de déterminer le nombre de parcelles, et non la charge en
bestiaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170

19 La division du troupeau en groupes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171


Les promoteurs allemands de la rotation préconisaient la division en
groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
Qualités et quantités d’herbe récoltées par les animaux des différents
groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
Production laitière possible des différents groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
Les vaches du premier groupe choisissent leur herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . 172
La division en groupes quand plusieurs espèces d’animaux
sont présentes dans le troupeau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
La division en groupes réduit les batailles entre animaux. . . . . . . . . . . . . 173
La division en groupes et l’instinct grégaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
Les arguments contre la division en groupes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
Les exigences de la vache et de l’herbe s’opposent dans la division en
groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
Je suis passé de trois à deux groupes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175

XX
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Sommaire

20 Compensation des fluctuations saisonnières de croissance de


l’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
Méthodes internes et externes de compensation des fluctuations. . . . . . 179
Les surfaces vertes internes et externes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180

21 Compensation des fluctuations saisonnières de production


d’herbe par variation du nombre de parcelles embrayées . . . . . . . 181
Principe de l’équilibrage de la production par les débrayages et
rembrayages de parcelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
Dans quelles limites est-il avantageux d’équilibrer les fluctuations
saisonnières de production uniquement par la variation du nombre de
parcelles en cours de pâturage ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
Nombre de parcelles embrayées et débrayées dans trois exemples
types . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
Difficultés de rembrayage des parcelles mises en fauche. . . . . . . . . . . . . . 185
Le demi-sécheron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186

22 Compensation des fluctuations saisonnières de production


d’herbe par la répartition des apports d’azote. . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
Rappel de l’influence de l’azote sur la croissance de l’herbe. . . . . . . . . . . 187
Principe de la compensation des fluctuations de production d’herbe
par l’azote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
La répartition judicieuse des apports d’azote permet d’avoir une
courbe plus régulière de production d’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
La répartition des apports d’azote et le rendement total en herbe. . . . . 190
Allongement de la saison de pâturage, grâce à l’apport d’engrais
azoté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
Le mode d’exploitation détermine l’efficacité de l’azote au début
et à la fin de la saison de pâturage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
Le carré sans engrais est une aide précieuse pour l’agriculteur . . . . . . . . 192
L’apport d’azote aux herbages ne présente d’intérêt qu’en pâturage
rationnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
Une répartition théorique de l’engrais azoté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193

23 Méthodes externes de compensation des fluctuations


saisonnières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
Appel à d’autres surfaces vertes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
L’herbage seul peut compenser des fluctuations déjà importantes . . . . . 194
Les prairies temporaires du pays de Caux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
Le renfourrage en vert. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
Les méthodes mécanisées de renfourrage en vert aux États-Unis. . . . . . . 195
La méthode classique de compensation dans le cas du pâturage
continu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196

XXI
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L’éloignement d’animaux ou leur renfourrage doit avoir pour but de


permettre d’observer les temps de repos optima . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
La dernière passe de pâturage rationnel dans le pays de Caux. . . . . . . . . 199
Un calcul avec intensité de broutage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
La diminution de la charge instantanée n’est pas une fin en soi . . . . . . . 200
La pression exercée par le troupeau sur l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201

PARTIE V – LA CONDUITE PRATIQUE DU PÂTURAGE RATIONNEL . . . . . . . . . . . 203

24 La souplesse de conduite est indispensable. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205


Les chiffres de base ne sont qu’indicatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
Les variations des temps de base prévus sont des signaux d’alarme . . . . 205
L’herbe commande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
On ne fait pas toujours pâturer les parcelles dans le même ordre. . . . . . 206
L’art de sauter les parcelles et de revenir en arrière à bon escient. . . . . . 206
L’alternance de la fauche et de la pâture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207
Le déplacement du premier groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207
La souplesse de conduite n’est possible qu’avec un nombre
suffisamment élevé de parcelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207

25 Mise à l’herbe dans le pâturage rationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209


Importance d’un bon début de pâturage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
La phénologie comparée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
Accélération différentielle par l’azote de la première poussée d’herbe . 210
Influence de la date de mise au pâturage sur l’évolution de la flore. . . . 211
La mise à l’herbe doit se faire chaque année sur des parcelles différentes. . 213
La mise à l’herbe d’une année est en relation avec la fin du pâturage
de l’année précédente. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
La mise à l’herbe des animaux doit être progressive . . . . . . . . . . . . . . . . . 213

26 Schémas simplifiés de pâturage rationnel avec un seul groupe . . 215


Schémas à la fois semi-théoriques et semi-réels. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
Simplification et allégement de ces schémas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
Les quatre schémas avec un seul groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
Schéma I avec été de sécheresse moyenne, temps d’occupation fixe et
charge globale fixe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
Schéma II avec été de sécheresse assez forte, temps d’occupation
variables et charge globale fixe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
Schéma III avec été à sécheresse prolongée, temps d’occupation fixes
et charge globale fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226
Schéma IV avec été à sécheresse moyenne, temps d’occupation
variables et charge globale réduite en fin de saison. . . . . . . . . . . . . . . . . . 231

XXII
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Sommaire

Considérations sur les quatre schémas simplifiés (I, II, III et IV) avec un
seul groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239

27 Schémas simplifiés de pâturage rationnel avec plusieurs


groupes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
Considérations générales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
Décrochage des groupes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
Exemple d’un schéma simplifié avec deux groupes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
Décrochage de trois groupes au cours de la rotation. . . . . . . . . . . . . . . . . 242

PARTIE VI – ERREURS COURANTES DANS LES SYSTÈMES DE PÂTURAGES


SUPPOSÉS RATIONNELS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245

28 Au siècle des Lumières, les encyclopédistes préconisaient


la rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
Le pâturage rationnel fut connu de tous les temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
Pour rendre gracieuse la vie champêtre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
La Maison Rustique de 1768. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248
Le Cours d’agriculture de l’abbé Rozier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248
Un grand agriculteur écossais. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249
La rotation des herbages vue par Anderson. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249
Pourquoi le pâturage rationnel des herbages, connu au début du
xviiie siècle, ne s’est pas développé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251

29 Les pionniers de la rotation ont méconnu l’importance du


facteur « temps ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
Conception erronée de la rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
Falke, l’inspirateur de l’Umtriebsweide. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
Les premiers chercheurs de l’Institut de Hohenheim ont méconnu
l’importance des temps de repos, et accéléré à contretemps . . . . . . . . . . 253
Malentendus sur les principes du système de Hohenheim. . . . . . . . . . . . . 254
Les expériences de Beltsville. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255
La rotation de Schuppli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256
Les éléments de base dans le système Schuppli. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
Un système de rotation qui ne permet pas aux vaches de ruminer . . . . . 257
Une mise au point du Professeur Caputa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258
Deux manuels de vulgarisation de Geith . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258
L’erreur la plus grave des pionniers du système Warmbold-Hohenheim. 260
Le facteur « temps » doit dominer et régler le pâturage rationnel . . . . . 261

30 L’accélération à contretemps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262


Mécanisme de l’accélération à contretemps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262

XXIII
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On accélère le mouvement de rotation quand on aurait dû le ralentir. . 263


Le cultivateur, débutant de la rotation, se laisse surprendre. . . . . . . . . . . 264
L’accélération à contretemps et la santé de l’animal . . . . . . . . . . . . . . . . . 264
Nous avons tous commis les mêmes erreurs !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265

PARTIE VII – LE TIÈRE ET LE PÂTURAGE RATIONNÉ, SYSTÈMES PARTICULIERS


DE PÂTURAGE RATIONNEL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267

31 Le pâturage au tière (ou piquet) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269


Le principe du tière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
Le tière rationne chaque vache individuellement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
Abreuvement des animaux au tière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
Le tière en Écosse et en Irlande il y a cent cinquante ans. . . . . . . . . . . . . . 270
Les méthodes actuelles de tièrage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
Tièrages courants où il n’y a pas à se préoccuper du temps de repos . . . 272

32 Les différentes formes de pâturage rationné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273


Un mot à la mode. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273
On peut « rationner » trois facteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273
Le facteur « temps » est presque toujours ignoré dans le pâturage
rationné. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
Le pâturage rationné a souvent fait suite à une rotation . . . . . . . . . . . . . 274
Le tière, inspirateur du pâturage rationné. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
Division de notre étude du pâturage rationné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275

33 Le pâturage rationné produit-il 25 % de plus que la rotation ? . . 276


Une affirmation devenue courante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
L’importante contribution du Hannah Institute aux recherches sur les
pâturages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
La méthode expérimentale utilisée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
Le rotational grazin opposé au close-folding. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
Examen de ces deux méthodes de pâturage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
Résultats d’ensemble obtenus avec les deux méthodes de rotation
des chercheurs écossais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279
Conclusion généralisée, avec termes mal définis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279

34 Pâturage rationné avec surface allouée variable, sans mise


à disposition de surface déjà pâturée (avec un seul groupe). . . . . 280
Un cas simple. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280
La surface variable allouée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281
Le pâturage rationné avec surface allouée variable amène
l’accélération à contretemps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281

XXIV
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Sommaire

L’accélération à contretemps provient aussi bien de la réduction des


temps d’occupation que de l’augmentation de la surface allouée. . . . . . 282
Une tarte est d’autant plus vite finie qu’on en mange chaque jour un
morceau plus large. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
Largeur et épaisseur de la tranche de la tarte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
Consommation accélérée des « tranches » de pâturage. . . . . . . . . . . . . . . 285
L’augmentation de la surface allouée revient à diminuer la charge
instantanée quand la croissance de l’herbe fléchit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
Avec surface allouée fixe ou variable, il faut, dans tout pâturage
rationnel, compenser les fluctuations saisonnières de croissance. . . . . . . 286
Dans le pâturage rationné, nous faisons travailler l’herbe avec une
faible productivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
L’herbe courte, sur une surface accrue, ne permet pas une récolte aussi
importante par la vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
Le pâturage rationné, avec surface allouée variable, peut mettre en
danger la santé de la vache. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
Retournement des pâtures, pâturage rationné et tétanie d’herbe . . . . . 287
Si on utilise la clôture électrique, il faut, à chaque rotation, la fixer à la
même place. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288
Le pâturage rationné avec surface variable sans surface déjà pâturée
ne permet pas un avancement fréquent du troupeau. . . . . . . . . . . . . . . . 288

35 Pâturage rationné où les animaux disposent d’une surface déjà


pâturée (avec un seul groupe) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289
Surface fraîche d’herbe et surface déjà pâturée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289
Retour en arrière au point d’eau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
Les temps d’occupation et les temps de repos ne sont pas les mêmes
pour toutes les parties de l’herbage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
La subdivision des grandes pâtures avec un seul fil électrique avant
est extrêmement répandue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
Le pâturage rationné avec un seul fil avant convient seulement s’il n’y
a pas retour. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
Dégradation de la flore par le pâturage rationné, avec un seul fil avant 294
Le couloir d’accès au point d’eau est indispensable . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295
Les schémas de pâturage rationné de Heine avec un groupe. . . . . . . . . . 296
Chute de production des fractions occupées le plus longtemps. . . . . . . . 298
L’observation des règles du pâturage rationnel est surtout importante
par temps de sécheresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298
Une remarque du Professeur Klapp sur le pâturage rationné. . . . . . . . . . 299

36 Pâturage rationné avec deux groupes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300


Le pâturage rationné avec deux groupes est assez courant . . . . . . . . . . . 300

XXV
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Le principe le plus courant du pâturage rationné avec deux groupes. . . 300


On avance trois fois par jour et on revient en été tous les 32 jours. . . . . 302
Le fil électrique revient tous les 32 jours, mais il y a des temps de repos
de 16 jours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302
En avançant tous les deux jours, il arrive qu’on ait deux fois plus de
rendement qu’en avançant deux fois par jour. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304
L’observation du facteur temps doit plus que doubler le rendement du
pâturage rationné, où l’on a des temps d’occupation déséquilibrés . . . . 306

37 Pâturage rationné dans le temps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308


Une ancienne controverse : stabulation ou pâturage ? . . . . . . . . . . . . . . . 308
La repousse de l’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309
Quantité récoltée et quantité mangée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309
Santé de l’animal qui récolte l’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309
Stabulation et pâturage sont combinés au début et à la fin de la saison. 312
Renfourrage des grandes laitières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312
Les conceptions du Professeur Boutflour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312
Le rationnement de l’herbe d’une vache produisant 68 L de lait par jour. . 313
Pâturage limité aux heures fraîches de la journée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314
Le rationnement dans le temps dans une ferme du Massachusetts
(États-Unis). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315
Des circonstances économiques entrent en jeu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315

PARTIE VIII – LA DIVISION DES PÂTURES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317

38 Le problème général. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319


Quelle surface doit avoir une parcelle ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319
Le nombre de parcelles est fonction avant tout du temps de séjour. . . . 319
Les surfaces des parcelles ne sont pas forcément égales . . . . . . . . . . . . . . 320
Il faut des parcelles de capacité égale de production. . . . . . . . . . . . . . . . . 320
Il est préférable au début de toujours utiliser la clôture électrique. . . . . 320
Intérêt de la clôture électrique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321
Surfaces fixes ou variables. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321
Repères pour placer la clôture électrique toujours au même endroit . . . 322
Clôtures diverses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322
Finesse de travail du paysan européen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322
Combinaison de la clôture fixe et de la clôture électrique. . . . . . . . . . . . . 323
Les barrières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323
Forme des parcelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323
Divisions rectifiées de Staehler. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323

XXVI
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Sommaire

Avec des parcelles allongées il faut une plus grande longueur de


clôture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325

39 Les points d’eau et les couloirs pour y accéder. . . . . . . . . . . . . . . . . . 326


La question des points d’eau a quelquefois été un obstacle au
développement du pâturage rationnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326
Les animaux doivent-ils avoir accès en permanence aux points d’eau ? . 327
Nombre de groupes et nombre de couloirs d’accès au point d’eau. . . . . 327
Principe général de disposition des couloirs aboutissant au point d’eau. 328
Objections au principe général. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330
Un couloir permet souvent d’avoir des parcelles avec une forme plus
favorable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332

40 Pâtures divisées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334


Un schéma en Bavière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334
Rotation de M. Jacques Fabulet-Lainé à Gonneville-sur-Scie (Seine-
Maritime). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334
L’herbage de M. Bouvier en Meurthe-et-Moselle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 335
La division des pâturages Voisin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 335

PARTIE IX – LE PÂTURAGE RATIONNEL TRANSFORME LA FLORE. . . . . . . . . . . . 337

41 Évolution extrêmement rapide de la flore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339


Les herbages sont dégradés parce qu’ils sont mal exploités . . . . . . . . . . . 339
L’homme est coupable et non pas l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339
Confusion d’idées sur les pâtures permanentes et les prairies
temporaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 340
Les modifications d’assolement nécessitent au préalable des études
de très longue durée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 340
Devons-nous retourner nos herbages pour les améliorer ?. . . . . . . . . . . . 341
Pour savoir si, grâce à une meilleure méthode d’exploitation, on peut
améliorer une flore dégradée, il faut d’abord mettre au point cette
méthode. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341
Le retournement d’un herbage n’améliore pas la méthode défectueuse
d’exploitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342
Le peigne et la tondeuse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342
Écologie dynamique des herbages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342
L’opinion de deux grands écologistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 343

42 Exemples simplifiés d’évolution de la flore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 344


Influence du nombre de coupes annuelles sur l’évolution de la flore. . . 344
Influence des différents modes de pâturage sur l’agrostis et le trèfle
blanc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348

XXVII
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Influence de la date et du mode de mise au pâturage sur l’évolution


de la flore. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 349
Évolution d’un semis pur de pâturin des prés et de trèfle blanc. . . . . . . . 349
La flore de la prairie temporaire dépend beaucoup plus de la méthode
d’exploitation que du mélange semé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350

43 Les pacages communaux de Rengen (Allemagne). . . . . . . . . . . . . . . 351


Le domaine de Rengen dans l’Eifel (Allemagne). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351
La remise en état des pacages de Rengen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352
Amélioration des pacages par la fauche seule. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352
La fauche seule ne peut guère améliorer le pré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 354
Olivier de Serres et les prés de fauche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 355
Amélioration, par le pâturage rationnel, de la flore des pacages
dégradés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 355
Diagramme d’évolution de la flore quand on fit pâturer . . . . . . . . . . . . . 357
Les rendements augmentent, en même temps que la flore s’améliore. . 357
Les enseignements apportés par les essais de Rengen . . . . . . . . . . . . . . . . 357

44 Une expérience personnelle et quelques expériences anglaises. . 360


Des herbages ruinés par la guerre ont été transformés, par le pâturage
rationnel, en herbages de qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 360
Amélioration d’herbages sauvages sur des terres abandonnées des
collines du Pays de Galles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 360
Amélioration d’une vieille pâture à Jealott’s Hill. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362
Une illustration frappante de Jones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 363
Méditations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 364

PARTIE X – LES IDÉES-FORCES DU PÂTURAGE RATIONNEL. . . . . . . . . . . . . . . . . 367

45 Mémento des principes généraux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 369


Qu’est-ce que le pâturage rationnel ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 369
Importance fondamentale des temps de repos de l’herbe. . . . . . . . . . . . . 369
Il faut des temps de séjour et d’occupation courts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 370
Division en groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 370
Le nombre de parcelles détermine l’établissement d’un plan de rotation . 370
Surface et disposition des parcelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 371
On ne peut prévoir les charges d’animaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372
Équilibrage des fluctuations saisonnières de la production d’herbe par
les méthodes « internes » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372
Équilibrage des fluctuations saisonnières de production par des
moyens « externes ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373
Mise en route du pâturage au début de l’année. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373

XXVIII
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Sommaire

Le grand écueil du pâturage rationnel : l’accélération à contretemps. . . 374


Il faut conduire le pâturage rationnel avec souplesse . . . . . . . . . . . . . . . . 374
Les augmentations de rendement seront considérables . . . . . . . . . . . . . . 375

PARTIE XI – RICHESSE DE NOS HERBAGES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 377

46 Méthode simplifiée de calcul de la production des herbages . . . . 379


Calcul de la production d’une pâture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 379
Production d’un pâturage en unités amidon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 379
Le renfourrage complique le calcul. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381
Charge globale et charge effective . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382

47 Production des herbages Voisin en 1954. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383


Pourquoi j’ai choisi ma production de 1954. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383
Danger de fournir des chiffres de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383
Éléments de base du pâturage rationnel Voisin 1954. . . . . . . . . . . . . . . . . 384
Charge effective de bestiaux nourris par la pâture elle-même. . . . . . . . . 385
Quelques résultats de base du pâturage rationnel Voisin 1954 . . . . . . . . 385
Mètres carrés nécessaires pour fournir la ration quotidienne d’une
unité gros bétail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 386
Production de viande et de lait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 388
Production totale du pâturage rationnel Voisin en 1954. . . . . . . . . . . . . . 390
Analyse de cette production. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 391
Production comparée des herbages Voisin en pâturage continu et en
pâturage rationnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 392

48 Comparaison du rendement des cultures de labour et


des pâtures permanentes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 393
Production de différentes pâtures allemandes et britanniques . . . . . . . . 393
Comparaison des rendements des labours et des pâtures du pays de Caux . 394
Prix de revient comparatifs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 395
Statistiques exactes, et cependant fausses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 396
Cette comparaison est-elle valable ailleurs que dans le nord-ouest de
l’Europe ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 397
Résultats du Centre de recherches herbagères de Clèves (Allemagne) . . 397

PARTIE XII – DIFFICULTÉS D’HIER ET DE DEMAIN. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 399

49 Difficultés dans le passé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 401


Il s’agit de principes connus depuis toujours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 401
On a oublié le facteur « temps » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 401
La grande illusion de la protéine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402

XXIX
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Il n’y a point de traité pratique de conduite du pâturage. . . . . . . . . . . . . 402


Les congrès internationaux d’herbages ont ignoré les méthodes de
pâturage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402

50 Deux difficultés pédagogiques dans l’avenir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 404


Cours d’exploitation d’herbages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 404
Difficultés de formation des conseillers agricoles pour les herbages. . . . 404
Nécessité de multiples visites chez l’agriculteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405
Il faut d’abord apprendre au cultivateur à bien exploiter son herbage . 405
Le conseiller agricole doit d’abord chercher les défauts du mode
d’exploitation et les faire rectifier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405

51 Difficultés des recherches sur les méthodes d’exploitation


des herbages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 407
Des souhaits qui demeurent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 407
Moyens misérables mis à la disposition de nos chercheurs . . . . . . . . . . . . 408
Il faut des moyens considérables pour étudier le complexe « vache-
pâture » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 408
Des recherches européennes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 408

52 Le pâturage rationnel et l’économie générale de la ferme. . . . . . . 410


L’exploitation rationnelle permet avant tout d’augmenter la charge
de bestiaux à l’hectare. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 410
La réussite de l’exploitation rationnelle rend difficile de rester maître
de l’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 410
Solutions diverses d’un problème délicat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411

53 Les difficultés et les espoirs de l’avenir vus par le prince


des éleveurs normands. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 412
Un grand éleveur normand pleuré par un poète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 412
Cinquante ans d’élevage au Bosc-aux-Moines. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 413
« C’est un dernier conseil que je me permets de donner… » . . . . . . . . . . 413

54 La « productivité de l’herbe », état d’esprit absolument


nécessaire de l’avenir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 415
La conception de productivité domine la civilisation moderne. . . . . . . . . 415
Scientific management et grassland management. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 415
L’étude de Taylor sur la manutention des gueuses de fonte. . . . . . . . . . . 416
L’herbe a besoin de repos, exactement comme l’ouvrier qui
manutentionne les gueuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 417
Études des gestes, et pâturage rationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 417
La productivité, état d’esprit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 418

XXX
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Sommaire

Conclusions : vertes pâtures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 419


Poésie de l’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 419
Symphonie en vert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 419
Il faut aimer l’herbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 419
Sachons respecter l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 420
Les pâtures de Prométhée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 420
Symboles de sérénité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 421

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 422
Liste des tableaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 432
Liste des figures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 436
Liste des photos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 438

XXXI
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Introduction :
la rencontre de la vache
et de l’herbe
Qu’est-ce que pâturer ?
Souvent, de simples questions font mieux comprendre les problèmes. Et, au début de cet
ouvrage, je crois indispensable de poser une question en apparence extrêmement simple :
« Qu’est-ce que faire pâturer ? »

La réponse est généralement la suivante : « C’est faire manger de l’herbe par un animal. »
C’est exact ! Mais en voici une autre, plus réaliste, à mon idée : « C’est faire rencontrer
l’animal et l’herbe. »

Comme, dans cet ouvrage, il s’agira presque exclusivement du pâturage par les bovins, je
propose au lecteur, en lui demandant de bien s’en pénétrer, la définition suivante : le pâtu-
rage est la rencontre de la vache et de l’herbe.

L’étude des plantes des pâturages


Les études sur les pâturages ont surtout concerné les plantes qui les composent. On a sélec-
tionné ces plantes du point de vue botanique, pour qu’elles aient un meilleur rendement,
une meilleure résistance aux insectes et aux maladies. On a étudié l’influence des engrais,
des méthodes de travail du sol, des époques de semis, etc., sur ces facteurs.

Les centres de recherches ou d’expérimentation du monde entier comportent des milliers


de petites parcelles où on étudie, du point de vue botanique, les graminées et les
légumineuses.

Bien entendu, on n’a pas oublié que ces herbes servaient à nourrir les vaches, et on en a
fait de multiples analyses chimiques ; mais celles-ci ne nous donnent réellement qu’une
idée très approximative de la valeur animale réelle de la plante. Est-ce que l’analyse chimique
nous donnera la plus petite idée du goût de la plante ? Une plante, trouvée admirable au
laboratoire, ne sera pas toujours mangée avec la même admiration par la vache.

L’analyse chimique n’a pas encore été en mesure de nous révéler les éléments qui font
gonfler les bêtes. Or, il y a eu et il y a encore des catastrophes avec une certaine sélection
de trèfle blanc qui donnait des rendements meilleurs que notre vieux trèfle blanc ordinaire,

XXXIII
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mais qui, hélas ! a une forte tendance à faire gonfler les vaches. L’un de mes voisins sema
une pâture avec un mélange contenant cette sélection de trèfle blanc. Un soir, revenant
du marché, il trouva sur sa pâture douze bœufs gonflés et crevés !

Récemment, au cours d’une tournée dans le Finistère et les Côtes-du-Nord, j’ai pu constater
les ravages causés par le gonflement dans le cas de prairies ressemées avec de nouvelles
sélections de trèfle blanc.

Nous devons donc ne jamais oublier l’animal quand nous étudions l’herbe.

La vache agit sur le pâturage


De plus, si l’herbe est faite pour être mangée par la vache, il faut se souvenir que la vache
a une action profonde sur le pâturage qu’elle mange. Je rappellerai seulement la flore de
mauvaises herbes, tellement différente sur la prairie de fauche et la pâture, exemple bien
connu qui suffit à montrer l’influence énorme de la vache sur la pâture.

Mais voici un autre exemple très caractéristique.

Dans un centre d’expérimentation américain, on étudiait du point de vue botanique, sur


petites parcelles, différents types de trèfle blanc. Le jeune professeur qui nous accompa-
gnait, nous dit : « Cette variété A donne des rendements plus élevés que la variété B, mais
elle est sans intérêt ; car, au début de l’été, elle est attaquée et détruite par la cicadelle de
la pomme de terre (Potato leafhopper ou Empoasca fabae). La variété B, au contraire, n’est
pas attaquée. »

Nous allâmes ensuite dans un autre centre américain où on expérimentait également les
deux variétés A et B de trèfle blanc. Cette fois, il ne s’agissait plus d’un essai botanique sur
petites parcelles, mais d’un essai réel avec pâturage par les vaches. Le professeur nous
expliqua que la variété B était inexistante à côté de la variété A, qui donnait des rende-
ments en lait bien supérieurs : « Mais, dîmes-nous, n’avez-vous donc pas de cicadelles dans
votre région ? » « Nous en sommes infestés », fut-il répondu.

Et le professeur, devinant notre pensée, ajouta en souriant : « La cicadelle attaque la


variété A quand elle n’est pas pâturée. Mais, sur pâturage, la reproduction de la cicadelle
est empêchée par le pied et la dent de l’animal. »

On comprend donc à quelles erreurs peut mener l’essai botanique en lui-même, en oubliant
les rapports de la plante et de la vache.

L’alimentation de la vache à l’étable


Toutes nos études et tables sur l’alimentation de la vache concernent l’étude de la vache
à l’étable. Quand on a voulu étudier la valeur alimentaire d’un fourrage vert, on s’est
contenté d’apporter dans l’auge de l’animal ce fourrage vert préalablement coupé.

XXXIV
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Introduction : la rencontre de la vache et de l’herbe

Prenez un traité quelconque d’alimentation des animaux ou un ouvrage sur les herbages,
et voyez combien de pages sont consacrées au comportement de l’animal qui pâture.

D. E. Tribe (111)1 considère l’ouvrage de H. I. Moore (76) Grassland Husbandry comme l’un
des meilleurs concernant les herbages. Toutefois, ajoute-t-il : « Sur les 126 pages de l’ou-
vrage, il y en a à peine 6 qui concernent ce qu’on peut appeler l’aspect animal de l’herbe
(what may be called animal aspects of grass). »

Et quand Tribe lui-même étudie le comportement de l’animal à l’herbage, il consacre plus


de la moitié de son article aux goûts observés en laboratoire avec les rats. Le reste parle
des moutons, des chevaux, etc. surtout, du reste, pour noter ce qu’on ne sait pas, plus que
ce qu’on sait.

Botanistes et zootechniciens doivent


se rapprocher
Nous pouvons donc dire que les botanistes ont étudié les plantes en elles-mêmes ; et les
zootechniciens, de leur côté, ont surtout étudié les vaches dans ce vase clos qui s’appelle
l’étable ou le calorimètre respiratoire.

Il y a l’herbe en soi, et la vache en soi ; mais il y a surtout la vache qui pâture l’herbe, et
elle fait même cela pendant huit mois de l’année.

Il est par conséquent indispensable que botanistes et zootechniciens se rapprochent pour


combler le vide qui sépare leurs deux sciences.

Les exigences de l’herbe et de la vache


C’est un tel rapprochement, ou plus exactement un premier pas vers ce rapprochement,
que je voudrais tenter dans cet ouvrage.

Nous n’étudierons pas séparément l’herbe et la vache. Nous les considérerons toujours en
même temps et ensemble, de manière à satisfaire au mieux les exigences de l’une et de
l’autre.

Quand nous penserons à la vache, nous n’oublierons jamais les exigences de l’herbe.

Quand nous examinerons l’herbe, nous aurons toujours en vue les exigences de la vache.

C’est en satisfaisant au mieux les exigences des deux parties que nous obtiendrons un
pâturage rationnel, qui nous fournira la productivité maximum de l’herbe, en permettant
en même temps à la vache de fournir des performances optima.

1. Les références bibliographiques sont répertoriées et numérotées en fin d’ouvrage.

XXXV
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I
L’herbe
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Qu’est-ce qu’une 1
plante d’herbage ?
Coupes et repousses successives
Une plante de pâturage doit être en mesure de repousser après qu’elle a été coupée par
la dent de l’animal ou la lame de la faucheuse.
Quand cette plante est coupée, il ne lui reste que très peu et même quelquefois presque
pas de partie verte aérienne, capable, par photosynthèse, de créer les éléments nécessaires
pour la formation de nouvelles cellules végétales, c’est-à-dire pour la nouvelle repousse
initiale de la plante.
Il est donc indispensable que l’herbe, au moment de sa coupe, possède dans ses racines ou
les bases de ses tiges des réserves suffisantes qui permettront la formation d’une certaine
partie verte, laquelle, par photosynthèse, permettra alors la croissance normale de la plante.
Toute nouvelle croissance, à savoir toute repousse de nos plantes d’herbages, se produit
toujours aux dépens des substances organiques élaborées précédemment (avant la coupe)
en plus de celles nécessaires pour le maintien et la croissance de la plante. Ces substances
ont été stockées dans les racines et les parties aériennes basses. Si on coupe la plante avant
que les racines et la partie non coupée aient emmagasiné suffisamment de réserves, la
repousse sera difficile et peut même ne pas se faire du tout.

Il existe une période où le blé


peut être pâturé sans être détruit
Cette évolution des réserves de nos plantes herbagères et fourragères est une question
que la physiologie végétale a malheureusement jusqu’ici très insuffisamment étudiée. Nous
savons bien qu’il existe, au cours du développement de la plante, un moment où les réserves
dans les racines sont maxima, et où, par conséquent, les conditions de repousse sont optima.
Prenons notre vieille graminée, le blé. Si on fait pâturer ce blé quand il vient de sortir de
terre, on le détruit. À la moisson, quand nous coupons le blé avec son grain formé et mûr,
les chaumes de nos champs ne fournissent pas de repousse. En revanche, entre ces deux
moments extrêmes, il existe une période où il est possible de faire pâturer le blé, tout en
lui permettant de repousser pour fournir par la suite une certaine récolte.

3
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Définition d’une plante d’herbage


Nous répondrons donc à la question posée en tête de ce chapitre en disant : une plante
d’herbage est une plante qui est en mesure plusieurs fois, au cours d’une année, d’accu-
muler dans ses racines (et les bases de ses tiges) des réserves suffisantes lui permettant
après chaque coupe une nouvelle repousse.
Voyons rapidement quelques points concernant l’évolution et la nature de ces substances
de réserve, indispensables à la repousse de l’herbe après coupe par la lame de la faucheuse,
ou cisaillement par la dent de l’animal.

Évolution des quantités de réserves


de la plante
Comme nous le dit le Professeur Klapp (70, p. 350), la production de masse verte par nos
plantes d’herbage ne se fait pas de manière continue au cours de la période de végétation,
mais suivant une alternance d’accumulations et de dépenses de substance. À la fin de l’été
et à l’automne, l’accumulation de substances de réserve (résultant de la production de
produits d’assimilation par les feuilles) permettra au printemps suivant la repousse, puis le
développement éventuel jusqu’à la floraison et la formation de graines. Un phénomène
analogue se produit après chaque coupe, si la plante n’y succombe pas.
Les différentes plantes diffèrent énormément en ce qui concerne l’époque, ainsi que la
rapidité de cette assimilation et de la mise en réserve des substances assimilées.

Rythme alterné de l’accumulation


et de l’épuisement des réserves
Nous croyons que le chercheur polonais Osieczanski (82, p. 65) a résumé de manière fort
claire ce rythme alterné d’épuisement et d’accumulation des réserves. Citons-le :
Une partie des produits de la photosynthèse est immédiatement utilisée pour la construction
des cellules des organes de la plante situés au-dessus ou en dessous du sol. Une autre partie
de ces produits de la photosynthèse sert à satisfaire les besoins physiologiques (respiration,
métabolisme). Le reste de ces produits est mis en réserve pour une époque où il ne se fera
aucune synthèse, ou tout au moins où les produits de cette synthèse sont totalement utilisés
pour satisfaire les besoins des organes de la plante. Ces réserves permettent à la plante de
surmonter les périodes critiques, comme par exemple la saison hivernale pendant laquelle
le bilan des phénomènes d’assimilation est négatif.
Les substances de réserve des herbes sont utilisées pour la respiration, la formation de tiges,
feuilles, graines, racines, etc., et en particulier pour les processus respiratoires aux basses
températures (au-dessous de 0 °C) et aux températures élevées (au-dessus de 30 °C à
35 °C) ; températures auxquelles la respiration utilise plus d’énergie qu’il n’en est fourni par
les processus d’assimilation. Ces réserves seront utilisées aussi dans les périodes de forte
croissance de la plante. Ce sera par exemple le cas au moment du tallage ou de la formation

4
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Qu’est-ce qu’une plante d’herbage ?

des graines. Ce sera surtout le cas après la coupe ou le pâturage, quand l’herbe aura à
recréer les surfaces vertes fournissant les produits d’assimilation…

Nature des substances de réserve


Dans des conditions identiques concernant les quantités ou la proportion des substances
de réserve demeurant après la coupe, la repousse de la même plante pourra beaucoup
varier en fonction d’autres facteurs : longueur du jour, humidité du sol, quantité d’éléments
fertilisants assimilables présents dans le sol, chutes de pluie, etc.
Il serait donc particulièrement souhaitable de mieux connaître le mode d’accumulation de
réserves dans nos plantes d’herbage pour nous aider à mieux les exploiter. Or, actuelle-
ment, on n’est point encore fixé exactement sur la nature même des substances de réserve.
Sullivan et Sprague (102) ont fait une revue détaillée des différentes théories émises sur
ces substances de réserves. Nous renvoyons à ces auteurs pour cette revue bibliographique,
ainsi que pour leur étude des hydrocarbones de réserve du ray-grass (voir également
Weinmann, 140).

L’herbe sait-elle mettre en réserve


des hormones de croissance ?
En général, on considère comme substances de réserve le total des matières grasses et de
l’extrait non azoté. Il est indispensable, comme nous venons de le dire, que la plante pos-
sède dans sa racine et sa partie non coupée, le maximum possible de ces substances de
réserves. Mais ces substances indispensables ne suffisent probablement pas. Nos plantes
d’herbage ont également en stock d’autres substances qui leur permettent de repousser
après la coupe. Il s’agit probablement d’une ou plusieurs hormones qui permettent de
déclencher à nouveau la croissance. Whyte (144), qui est un physiologiste végétal, nous le
rappelle en ces termes :

Le physiologiste qui étudie les plantes d’herbage éprouve une grande surprise, quand il
constate que l’élimination répétée des feuilles et les dommages renouvelés aux délicats
points de croissance de la plante exercent une action aussi faible sur le comportement
physiologique de la plante et sur son développement…
Il ne paraît donc point déplacé de faire quelques hypothèses : ne se peut-il pas, quand une
plante vient en graine tous les ans ou tous les deux ans, que toute (ou presque toute)
l’hormone de croissance (ou de repousse) passe dans la graine ? Il ne resterait plus alors du
tout d’hormone pour revivifier l’activité méristématique à la base et permettre la formation
de nouvelles pousses. Ne se peut-il pas que, dans une plante d’herbage, il n’y ait qu’une
partie de l’hormone qui passe dans la partie coupée, et qu’il en reste suffisamment à la base
pour couvrir les besoins de la nouvelle pousse ? Plus est élevée cette concentration de
l’hormone restante, et plus est active la croissance nouvelle de l’herbe… (voir également
Söding, 98).

5
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11 Les quantités
d’herbe récoltées
par la vache
Méthodes pour mesurer ces quantités
Les méthodes pour mesurer les quantités d’herbe récoltées par la vache représentent un
sujet technique et très spécial que je laisserai de côté.
Comme la méthode de la cage isolante a été employée par Johnstone-Wallace, dont les
travaux éclairent grandement nos idées, je dirai brièvement en quoi consiste cette méthode.
Avant de mettre les animaux sur un herbage, on isole différentes parties par des cages
isolantes de même surface. Puis on coupe l’herbe sous une ou plusieurs cages ; on en déduit
la quantité d’herbe à l’hectare mise à la disposition des animaux.
À la fin du pâturage, on coupera une aire broutée non isolée de surface égale à celle de
la cage. La différence entre les quantités d’herbe sur l’aire broutée et sur l’aire isolée
indique la quantité mangée par les animaux. L’analyse de l’herbe de l’aire broutée et de
l’aire isolée permettra également de connaître la quantité de substances nutritives absorbée
par les animaux (de nombreuses formules ont été indiquées pour améliorer les calculs ;
voir Brown, 10).
J’ai reproduit dans la photo 2 (p. 11) une photographie (que j’ai prise à l’Université de
Nottingham) des cages isolantes du Professeur Ivins, qui a fortement contribué au progrès
de nos méthodes d’exploitation des herbages (voir aussi photos 3 et 4, p. 12).

La quantité de matière sèche « mangée »


par la vache
La plupart des tables d’alimentation des bovins, pour ne pas dire toutes les tables, admettent
qu’un bœuf ou une vache de 500 kg mange 13 kg de matière sèche environ et que cette
quantité le rassasie (voir p. 105).
Il faut du reste dire que la question du « rassasiement » des ruminants a été fort peu étu-
diée, et que les traités d’alimentation ne nous disent pas sur quelles expériences (nombreuses
et répétées) ils se basent pour fixer ce chiffre de 13 kg de matière sèche qui rassasie un
bovin de 500 kg. Ajoutons que cette quantité de matière sèche « rassasiante » varie suivant
les auteurs.

80
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Les quantités d’herbe récoltées par la vache

On trouve par exemple :


Matière sèche absorbable par des vaches de 500 kg de poids vif :
■■ Wolff-Lehmann : 12 à 15 kg ;

■■ Kellner : 11 à 17 kg ;

■■ Morrison : 13 kg ;

■■ Armsby : 10 à 15 kg.

Cependant, même à l’auge, un bovin de 550 kg absorbe des quantités de matière sèche
fort différentes des 13 kg moyens supposés. C’est déjà ce qu’avait montré il y a quinze ans
l’étude de Fissmer, dont j’ai publié une traduction dans les Annales de l’Institut de la
recherche agronomique (22) et dont les travaux avaient semblé fort peu attirer
l’attention.
Mais, en étudiant les travaux du Professeur Johnstone-Wallace, dont nous avons parlé
ci-dessus, je devais aboutir à certaines conclusions fondamentales concernant les quantités
d’herbe récoltées par la vache ; ces conclusions allaient me permettre d’ébranler l’idole
des 13 kg de matière sèche rassasiant une vache de 500 kg, et qui régnait jusqu’à cette
époque sur les ouvrages et tables d’alimentation (Voisin, 118).
Voyons d’abord les chiffres obtenus à Cornell (États-Unis), en 1942, par Johnstone-Wallace
et Kennedy (51, 53 et 54).

Les résultats
du Professeur Johnstone-Wallace
Le Professeur Johnstone-Wallace, avec son collaborateur Kennedy, mesura au moyen de la
méthode des cages isolantes les quantités d’herbe récoltées par les vaches.
Le Professeur mit les vaches dans un herbage où l’herbe avait une hauteur moyenne de
10 cm considérée comme la hauteur optimum.
Au cours des trois premiers jours, les vaches récoltèrent en moyenne par jour 68 kg d’herbe
fraîche verte contenant environ 14,5 kg de matière sèche (tableau 11.1).
Au cours des 3 jours qui suivirent, les vaches ne récoltèrent sur cet herbage déjà dénudé
que 41 kg d’herbe fraîche verte contenant environ 9 kg de matière sèche.
Enfin, au cours des trois derniers jours de pâturage sur ce même herbage fortement gratté,
les vaches ne récoltèrent par jour que 20 kg d’herbe fraîche verte contenant environ 4,5 kg
de matière sèche (nous voilà donc loin des 13 kg de matière sèche soi-disant indispensables
pour rassasier une vache).
On mit également ces vaches sur un herbage où on avait laissé croître l’herbe jusqu’à une
hauteur de 25 cm. Les vaches récoltèrent par jour 32 kg d’herbe fraîche verte contenant
environ 7,6 kg de matière sèche.
On mesura les quantités d’herbe verte de matière sèche à l’hectare qui étaient à la dispo-
sition des vaches. Il est intéressant de faire sur le tableau 7.1 (p. 51) les remarques suivantes :
quand l’herbage a une hauteur de 25 cm, la quantité d’herbe fraîche présente à l’hectare
est de 5 550 kg contre 5 000 kg pour une hauteur de 10 cm. Autrement dit, quand l’herbe

81
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TABLEAU 11.1 : RÉSULTATS OBTENUS À CORNELL (ÉTATS-UNIS)


PAR LE PROFESSEUR JOHNSTONE-WALLACE
kg à l’hectare
kg récoltés par
à la disposition Pourcentage jour et par vache
des vaches de matière sèche
dans l’herbe de
d’herbe de à la disposition d’herbe
matière
fraîche matière de la vache fraîche
sèche
verte sèche verte
d’herbe

Herbe de 25 cm de hauteur 5 550 1 320 23,8 32 7,5

trois premiers
5 000 1 165 21,3 68 14,5
Herbe de jours de pâturage
10 cm de
trois jours suivants
hauteur 2 440 535 21,9 41 9,0
de pâturage
au début
du pâturage trois derniers jours
1 220 275 22,5 20 4,5
de pâturage

Moyenne 43 9,3
Source : d’après Johnstone-Wallace et Kennedy (51).

a une hauteur deux fois et demie plus forte (c’est-à-dire passe de 10 à 25 cm), la quantité
d’herbe fraîche à l’hectare augmente de 11 % (5 550 kg contre 5 000 kg) et la quantité de
matière sèche à l’hectare augmente de 13 % (1 320 kg contre 1 165 kg).
Nous avons vu plus haut qu’une herbe de 15 cm de hauteur moyenne (dans le cas d’une
pâture permanente) devait représenter suivant les cas de 4 000 à 10 000 kg/ha d’herbe
consommable. Les chiffres de Johnstone-Wallace se trouvent donc dans ces zones, quoique
la quantité de masse verte présente pour une herbe de 25 cm de hauteur paraît bien faible
à moins qu’il ne s’agisse d’une jeune pâture récemment resemée.
Nous voyons ainsi à nouveau combien les quantités d’herbe récoltables peuvent varier dans
de larges proportions pour une même hauteur ou des hauteurs voisines.
Quoi qu’il en soit, avec une quantité d’herbe présente de 11 % plus élevée à l’hectare, la
vache n’a récolté par jour avec cette herbe de 25 cm que 32 kg d’herbe contre 68 kg dans
le cas d’une herbe de 10 cm. Nous avons dit plus haut comment le mécanisme de broutage
expliquait cette différence.
Autrement dit, ce n’est point avec une hauteur très élevée d’herbe que la vache récolte
la quantité maxima d’herbe ; mais pour une hauteur moyenne qui permet à la vache le
travail le plus efficient de récolte.

82
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Les quantités d’herbe récoltées par la vache

Les vaches ne font pas


d’heures supplémentaires
Au cours de ces essais, on observa les vaches suivant la méthode indiquée précédemment.
Or on constata que, dans les quatre cas, elles continuaient à consacrer uniquement
huit heures à l’opération « pâturer », c’est-à-dire à se déplacer et à brouter (nous avons
dit plus haut qu’on avait l’impression qu’elles étaient syndiquées). Même au cours des trois
derniers jours de la période de 9 jours de pâturage (sur l’herbage avec une hauteur initiale
de 10 cm), les vaches ne firent aucune heure supplémentaire. Cependant, les 20 kg d’herbe
récoltée satisfaisaient à peine les besoins d’entretien de la vache (comme nous allons le
voir plus loin.)
Malgré cela, la vache était incapable de fournir un effort supplémentaire pour se procurer
plus de nourriture.
Mais l’un des faits les plus remarquables qui apparut au cours de ces expériences est le
suivant : aucune augmentation de la surface de l’herbage pâturé n’amena un accroisse-
ment de la quantité d’herbe récoltée par la vache, même s’il s’agissait d’un herbage de
basse qualité sur lequel les quantités de matière sèche récoltées était très faible (4 à 7 kg).
(Nous supposons bien entendu, que la surface d’herbage ajoutée est de la même qualité
que l’herbage qu’on agrandit).

La récolte de l’herbe représente


pour la vache un travail énorme
Le Professeur Johnstone-Wallace illustre ce fait par l’image suivante : la mâchoire de la
vache a une largeur d’environ 65 mm. Supposons que nous ayons à couper de l’herbe avec
une faucheuse de 65 mm de largeur : Nous pouvons deviner l’effort que nous aurons à
faire pour faucher avec une telle machine quelques dizaines de kilos d’herbe en huit heures
de travail. On comprend que, pour le même effort, il nous sera possible de faucher 70 kg
d’une herbe de 15 cm de hauteur, alors que cela sera beaucoup plus difficile avec une herbe
de 5 cm de hauteur, et le Professeur conclut : « L’herbage pourrait avoir 100 ha au lieu
d’un, que cela ne nous aiderait en rien pour réussir à faucher, en 8 heures, 70 kg d’herbe
de 5 cm de hauteur avec notre faucheuse de 65 mm de largeur. »
J’ajouterai, pour reprendre la même figure que, si l’herbe est très longue, notre faucheuse
de 65 mm de largeur « bourrera » continuellement, de même que la vache « s’embar-
bouille » avec cette herbe longue. Il en résulte que nous serons continuellement arrêtés
dans notre travail et qu’à la fin de notre journée de 8 heures, nous serons loin d’avoir
coupé 70 kg d’herbe.
Nous comprenons donc que le « syndicat des vaches » a agi sagement en interdisant à ses
membres de faire ce pénible travail de récolte pendant plus de 8 heures par jour.
Quand le Professeur Johnstone-Wallace fit ses premiers travaux vers les années 1942-1943,
on ne possédait guère beaucoup d’autres éléments sur la question, mais les observations
faites à l’étranger concernant les quantités d’herbe récoltées par les bovins sont devenues

83
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un peu plus nombreuses, et je voudrais comparer quelques-uns de ces derniers résultats


avec ceux obtenus au cours du travail de pionnier de Johnstone-Wallace.
Nous n’en citerons brièvement que deux.

Une observation écossaise


et une observation allemande sur
les quantités d’herbe récoltées par la vache
Waite et al. (136), en Écosse, ont trouvé les résultats moyens suivants : pour une pâture
ayant 50 % d’herbe de moins de 15 cm de hauteur, les vaches récoltèrent en moyenne
11 kg de matière sèche, puis, quand la hauteur de l’herbe augmentait, cette quantité
s’abaissait à 9,5 kg.
Nous retrouvons donc un des résultats du Professeur Johnstone-Wallace : ce n’est pas avec
l’herbe la plus haute que la vache récolte la quantité maxima d’herbe. Une hauteur optima
(vers 15 cm de hauteur moyenne) semble permettre le travail la plus efficient de la vache
récoltant son herbe (bien entendu, il faut tenir compte également de la densité de l’herbe).
Schmidt et al., à l’Institut de Hohenheim (90), en Allemagne, ont mesuré pendant cinq
années les quantités d’herbe récoltées par trois races différentes de vaches. Il ne s’agit par
conséquent plus de chiffres mesurés au cours d’une ou de quelques expériences, mais plutôt
de chiffres statistiques portant sur plusieurs années.
Le tableau 11.2 nous indique les résultats obtenus. La race la plus lourde (630 kg de poids
vif) récoltait quotidiennement 62,2 kg d’herbe verte, et la race la plus légère (430 kg de
poids vif) récoltait 43,5 kg.

TABLEAU 11.2 : QUANTITÉS MOYENNES D’HERBE RÉCOLTÉES


PAR DES ANIMAUX DE TROIS RACES DIFFÉRENTES
Poids vif moyen kg d’herbe fraîche récoltés
Race
des animaux par jour et par animal
Fleckvieh 630 62,2
Braunvieh 580 56,9
Hinterwâlder 430 43,5
N.B. Les essais ont porté sur cinq années de 1946 à 1951.

Source : d’après Schmidt et al. (90).

Dans une étude très récente de l’Institut de Hohenheim, Mehner et Grabisch (74) nous
indiquent que des vaches d’environ 400 kg de poids vif ont récolté environ 40 kg d’herbe
verte.
Nous nous trouvons aux environs des chiffres de Johnstone-Wallace, et on peut dire : en
moyenne, quand un animal de 500 kg de poids vif pâture un herbage d’une hauteur

84
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Les quantités d’herbe récoltées par la vache

XX Photo 11 : Le tracteur
transporte le quadripode
sur sa fourche arrière.
Domaine d’Elveden de Lord
Iveagh, Norfolk
(Angleterre).
Source : © Voisin.

WW Photo 12 : Ferme Begent


(État de New York). Une
vache mange le fourrage
vert qu’on lui a mis dans
un râtelier placé sur son
parc de promenade.

85
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Schémas simplifiés 26
de pâturage rationnel
avec un seul groupe
Schémas à la fois semi-théoriques
et semi-réels
Dans les schémas théoriques, dans les articles ou les ouvrages, le déplacement des groupes
se fait régulièrement et toujours suivant le numérotage des parcelles, c’est-à-dire dans le
même ordre : une parcelle est toujours pâturée après une parcelle adjacente (à gauche ou
en arrière) et celle qui est pâturée ensuite lui est adjacente (à droite ou en avant).
Or, dans la réalité, il n’en est pas ainsi, et c’est ce que nous allons montrer.
Nous avons renoncé à publier les schémas réels, d’une lecture un peu difficile. Il nous a
cependant paru indispensable de donner ces quelques schémas, surtout pour aider les
conseillers agricoles.
Aussi, le lecteur peut-il, lors d’une première lecture, sauter ces deux chapitres 26 et 27 de
la Partie V, sans que cela puisse le gêner pour la compréhension du reste de l’ouvrage.

Simplification et allégement
de ces schémas
Nous avons prévu dans les quatre schémas qui suivent un temps de séjour de base de
4 jours. Ce temps ne satisfait que très partiellement les exigences de la quatrième loi uni-
verselle. Mais pour notre description des déplacements du troupeau, cela n’a pas
d’importance.
De même, pour des étés moyens, un peu prolongés et très secs, nous avons respectivement
prévu 10, 12 et 16 parcelles. Sur les schémas, on peut ainsi bien voir la conduite du pâtu-
rage rationnel ; dans la pratique, la conduite avec un nombre aussi faible de parcelles sera
difficile, et, pour peu que les conditions climatiques soient contraires aux prévisions
moyennes normales, la conduite du pâturage risque de devenir presque impossible.

215
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Enfin, dans le présent chapitre, nous verrons d’abord uniquement des schémas avec un
seul groupe et un temps de séjour de 4 jours (qui, dans ce cas, s’identifie avec le temps
d’occupation). Au chapitre suivant (chapitre 27), nous verrons simplement quelques extraits
de conduite de pâturage avec deux et trois groupes.

Les quatre schémas avec un seul groupe


Nous allons examiner les quatre schémas suivants.
■■ Schéma I. Été de sécheresse moyenne :

• temps d’occupation fixe ;


• charge globale fixe (sans tenir compte des apports d’engrais azotés) (10 parcelles).
■■ Schéma II. Été de sécheresse assez forte :

• temps d’occupation variables ;


• charge globale fixe (en tenant compte des apports d’engrais azotés) (12 parcelles).
■■ Schéma III. Été à sécheresse prolongée :

• temps d’occupation fixes ;


• charge globale fixe (en tenant compte des apports d’engrais azotés) (16 parcelles).
■■ Schéma IV. Été à sécheresse moyenne :

• charge globale réduite en fin de saison ;


• temps d’occupation variables (en tenant compte des apports d’engrais azotés) (10
parcelles).

Schéma I avec été de sécheresse moyenne,


temps d’occupation fixe et charge globale fixe
Nous prendrons d’abord le cas théorique où les temps d’occupation restent toujours les
mêmes (tableau 26.1), et où la charge globale ne varie pas.
Nous faisons les hypothèses de base suivantes :
■■ groupe = un seul ;

■■ nombre de parcelles = 10 ;

■■ temps de séjour = temps d’occupation = 4 jours (demeure fixe) ;

■■ temps de repos = 16 jours au printemps, lequel augmente progressivement pour atteindre


36 jours en été ;
■■ charge globale du troupeau : reste fixe.

Pour simplifier le plus possible ce premier schéma, nous n’y parlerons pas des apports d’en-
grais azotés.

216
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Schémas simplifiés de pâturage rationnel avec un seul groupe

TABLEAU 26.1 : SCHÉMA I AVEC ÉTÉ DE SÉCHERESSE MOYENNE. TEMPS D’OCCUPATION FIXE ET
CHARGE GLOBALE FIXE (SANS TENIR COMPTE DES APPORTS D’ENGRAIS AZOTÉS) (10 PARCELLES)
Parcelle 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
16.4-19.4 20.4-23.4 24.4-27.4 28.4-1.5 2.5-5.5 6.5-9.5 10.5-13.5 Coupe Coupe Coupe
O=4 O=4 O=4 O=4 O=4 O=4 O=4 le 15.5 le 20.5 le 25.5
Rotation R = 16 R = 16 R = 16 R = 16 R = 16 Bonne à Bonne à Bonne à
n° 1 pâturer pâturer pâturer
le 10.6 le 20.6 le 30.6
Coupe Coupe
le 16.6 le 18.6 14.5-17.5 18.5-21.5 22.5-25.5 26.5-29.5 30.5-2.6
Bonne à Bonne à O=4 O=4 O=4 O=4 O=4
Rotation
pâturer pâturer R = 16 R = 16 R = 20 R = 20 R = 24
n° 2
le 1.8 le 8.8

3.6-6.6 7.6-10.6
O=4 O=4
R = 28 R = 28
11.6-14.6
O=4
R = 28
15.6-18.6 19.6-22.6
O=4 O=4
Rotation R = 28 R = 28
n° 3
23.6-26.6
O=4
R = 28
27.6-30.6
O=4
R = 28
1.7-4.7
O=4
R = 32
5.7-8.7 9.7-12.7
O=4 O=4
R = 36 R = 36
13.7-16.7
O=4
R = 36
17.7-20.7 21.7-24.7
O=4 O=4
R = 36 R = 36
25.7-28.7
O=4
Rotation R = 36
n° 4
29.7-1.8
O=4
R = 36
2.8-5.8
O=4
R = 36
6.8-9.8
O=4
R = 36
10.8-15.8
O=4
R = 36

217
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14.8-17.8 18.8-21.8
O=4 O=4
R = 36 R = 36
22.8-25.8
O=4
R = 36

26.8-29.8 30.8-2.9
O=4 O=4
R = 36 R = 36

3.9-6.9
O=4
Rotation R = 36
n° 5 7.9-10.9
O=4
R = 36
11.9-14.9
O=4
R = 36
15.9-18.9
O=4
R = 36
19.9-22.9
O=4
R = 36
23.9-26.9 27.9-30.9
O=4 O=4
1.10-4.10
O=4
5.10-8.10 9.10-12.10
O=4 O=4
13.10-16.10
O=4
Rotation
n° 6 17.10-20.10
O=4
21.10-24.10
O=4
25.10-28.10
O=4
29.10-1.11
O=4

Parcelle 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

N.B. 1. O = jours d’occupation par parcelle. R = jours de repos d’herbe.


2. Nous n’avons pas cru utile d’indiquer une 7e rotation, possible dans certaines conditions climatiques, et qui se serait
théoriquement faite dans le même ordre que les rotations nos 5 et 6 (pratiquement, il n’en serait pas ainsi).
3. Comparer le tableau 26.2 donnant le même schéma plus réel.
4. Un trait gras indique que la parcelle a été pâturée. Un trait pointillé indique le déplacement du troupeau (les flèches
indiquant le sens).

Nous commençons notre rotation le 16 avril par la parcelle n° 1, et nous continuerons dans
l’ordre croissant des numéros de parcelles. Dans un but de clarté, nous avons prévu que ce
seraient les trois dernières parcelles (nos 8, 9 et 10) qui seraient fauchées.

218
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Schémas simplifiés de pâturage rationnel avec un seul groupe

La première rotation est donc parfaitement harmonieuse comme dans les schémas théo-
riques de la littérature.
La deuxième rotation se fait également dans un ordre parfait, les parcelles nos 1 et 2 ayant
été prévues fauchées après avoir subi une première passe de pâturage. Les parcelles conti-
nuent à être pâturées dans l’ordre croissant des numéros (3, 4, 5, 6 et 7).
Pour répartir les travaux de fanage et étaler les dates de rembrayage, on a fauché les par-
celles nos 8, 9 et 10 respectivement aux 15, 20 et 25 mai.
Nous admettons que, quarante-huit heures après fauchage, l’herbe coupée ne repose plus
sur le gazon (ensilage, ou fanage sur huttes) (voir figure 21.1, p. 185, et photos 8, 9 p. 65,
10 p. 66 et 11 p. 85). Dans ces conditions, nous supposons que les parcelles nos 8, 9 et 10
seront bonnes à pâturer respectivement les 10, 20 et 30 juin.
Les parcelles nos 1 et 2, après une première rotation de pâturage, ont été bonnes à faucher
les 16 et 18 juin, et étaient bonnes à pâturer les 1er et 8 août (avec les mêmes hypothèses
que ci-dessus).
Remarquons que nous sommes obligés de faucher de l’herbe relativement jeune pour ne
pas trop retarder la date de remise en pâturage. Une herbe aussi jeune est difficile à faner ;
aussi, est-il souvent préférable de l’ensiler, avec les avantages et les inconvénients de ce
mode de conservation.
Notons, en passant, que j’admets, comme on le constate souvent dans la réalité, que le
décalage de 5 jours de la date de coupe en mai amène un écart d’environ 8 à 10 jours des
dates auxquelles l’herbe est bonne à pâturer ; et un décalage de 2 à 3 jours des dates de
coupe en juin amène un écart de 7 jours de la date de remise en pâturage de l’herbe. Bien
entendu, ces indications sont valables pour des conditions climatiques moyennes, et peuvent
être différentes suivant l’année et la région. Mais ce qui me paraîtrait intéressant, c’est
que les stations d’herbage des différentes régions déterminent ces chiffres moyens, si
importants pour l’établissement et la conduite du pâturage.
Voyons, sur ces bases, comment la rotation va se développer après les deux premières passes
harmonieusement ordonnancées.
La troisième rotation commence par les parcelles nos 3 et 4, respectivement occupées les
(3/6-6/6) et (7/6-10/6). Or, au 10 juin, la parcelle n° 8 (fauchée le 15 mai) est bonne à pâturer.
Nous passons donc à la parcelle n° 8, puis ramenons le troupeau aux nos 5 et 6.
À ce moment (22/6), la parcelle n° 9 (fauchée le 20/5) est bonne à pâturer. On passe donc
de la n° 6 à la n° 9, et on revient à la n° 7. Au 30/6, la parcelle n° 10 (fauchée le 25/5) est
bonne à pâturer, ce qui est fait du 1/7 au 4/7.
On voit que, grâce à ce « rembrayage » des parcelles nos 8, 9 et 10, fauchées à la mi-mai,
le temps de repos est porté de 16 à 28 jours, ce qui était indispensable.
La troisième passe de pâturage est ainsi terminée, et nous commençons la quatrième en
suivant le même ordre que dans la troisième, à savoir : 3, 4, 8, 5, 6, 9, 7.
Quand la parcelle n° 7 est finie de pâturer, nous sommes au 1er août. Or, à ce moment, la
parcelle n° 1 (fauchée le 16/6) est bonne à pâturer. Le troupeau mange donc la n° 1, puis
retourne à la n° 10. Au 9/8, quand on a fini de faire pâturer la n° 10, la parcelle n° 2 (fau-
chée le 18/6) est bonne à pâturer, ce que l’on fait du 10/8 au 13/8. Cet embrayage des deux
parcelles nos 1 et 2 va permettre de porter le temps de repos à 9 × 4 = 36 jours, ce qui est
le temps supposé convenable pour cette époque.

219
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La cinquième rotation commence, et l’on se déplacera sur les parcelles, exactement dans
le même ordre que lors de la quatrième passe, c’est-à-dire : 3, 4, 8, 5, 6, 9, 7, 1, 10, 2.
Nous voyons donc que la belle harmonie n’est plus respectée, ce qui nous permet de satis-
faire les exigences de l’herbe.
Nous avons supposé, pour simplifier, que cette cinquième et cette sixième rotation se
feraient exactement dans le même ordre que la quatrième rotation. Nous avons déjà dit
que, pratiquement, il y avait peu de chances que cela se réalise, car les vigueurs de repousse
ne suivent pas un ordre aussi bien établi.

Schéma II avec été de sécheresse assez forte,


temps d’occupation variables et charge
globale fixe
(en tenant compte des apports d’engrais azotés) (12 parcelles)

Nous avons admis dans le schéma I que les temps d’occupation (se confondant avec les
temps de séjour) restaient toujours rigoureusement les mêmes. Or, ceci ne se produit pas
dans la réalité, où l’on est obligé de :
■■ prolonger le temps d’occupation parce que la parcelle n’est point suffisamment
« grattée » ;
■■ ou, au contraire, de réduire ce temps d’occupation pour éviter que l’herbe soit rasée de
trop près et le sol trop dénudé.
Nous ferons les hypothèses suivantes (tableau 26.2) :
■■ groupe = un seul ;
■■ nombre de parcelles = 12 ;
■■ temps de séjour = temps d’occupation = 4 jours (variables) ;
■■ temps de repos = 16 jours au printemps, puis 44 jours en été ;
■■ charge globale du troupeau : reste fixe.
En outre, pour donner un aspect pratique encore plus poussé à ce schéma, nous avons
indiqué les quantités d’azote (nitrate de chaux) apportées, après fauchage ou pâturage,
aux différentes parcelles.
J’admets qu’on avait apporté en février ou mars aux parcelles nos 1, 2, 3, 4, 9 et 10 les doses
de nitrate de chaux (ou l’équivalent en cyanamide un peu plus tôt) qui sont indiquées à
la première ligne.
Nous supposons qu’il s’agit d’une région où la proportion de labours dans les fermes est
faible, sinon même nulle comme dans le Pays de Bray en Normandie, ou la Triérache dans
le nord-est.
Dans ce cas, quand les fluctuations climatiques saisonnières ne sont pas exagérées, il faut
réaliser l’équilibre de la cinquième rotation, c’est-à-dire en plein mois d’août, en rembrayant
des parcelles successivement au cours de la troisième, puis de la quatrième et enfin de la
cinquième rotation.

220
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Pâturage rationné 35
où les animaux
disposent d’une
surface déjà pâturée
(avec un seul groupe)
Surface fraîche d’herbe
et surface déjà pâturée
La figure 35.1 nous montre la méthode de base de déplacement des deux fils électriques
pour allouer simultanément au troupeau une surface fraîche d’herbe et une surface déjà
pâturée.

Barrage
fixe

Herbe
1/2 Herbe non broutée
Herbe broutée
broutée

Sens de déplacement des fils A et B

A
Position de B Position de A
la veille la veille
Cloture électrique mobile

▲▲ Figure 35.1 : Parcelle du pâturage rationné (avec addition d’une surface déjà
broutée), au moment où l’on vient d’avancer les fils électriques A et B.

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▲▲ Photo 27 : Steelway
Farms. État de Kentucky
(États-Unis). Un point d’eau
sert pour deux bacs et pour
deux parcelles.
En même temps, on a
installé un petit abri, ce qui
permet aux bêtes de trouver
à la fois ombre et
abreuvement.
Source : © Voisin.

▲▲ Photo 28 : Photographie aérienne de la deuxième partie des herbages de M. Jacques Fabulet-Lainé.


(Voir Voisin, 1953).
Source : © Voisin-Normandie.

290
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▲▲ Photo 29 : Photographie aérienne de la première partie des herbages de M. Jacques Fabulet-Lainé (une fraction est plantée de pommiers)
(voir Voisin, 1953).
Source : © Voisin-Normandie.
Pâturage rationné où les animaux disposent d’une surface déjà pâturée (avec un seul groupe)
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Il semble que l’idée initiale de ce système était :


■■ d’obtenir une ration plus équilibrée du fait que la vache est obligée de récolter une
herbe plus fibreuse (celle déjà partiellement broutée) en même temps que la partie
jeune de l’herbe fraîche ;
■■ que le troupeau soit moins serré.

Le second point est parfaitement exact, et nous avons dit que si on avance les fils plusieurs
fois par jour, ce « détassement » du troupeau est absolument indispensable.
Mais, en ce qui concerne le premier point, le résultat est exactement le même quand on
oblige les animaux à « gratter » jusqu’au bout la surface d’herbe qui leur est allouée. J’ai
l’impression qu’on a beaucoup oublié cette considération.

Retour en arrière au point d’eau


Ce système de pâturage rationné, avec adjonction de surface déjà pâturée, s’est en outre
développé pour permettre de diviser des pâtures trop grandes, et plus particulièrement
de fractionner des parcelles existant en nombre insuffisant dans un système de rotation.
L’un des obstacles à cette division plus poussée est souvent l’accès au point d’eau (voir
p. 326). Aussi, a-t-on utilisé pour ce fractionnement un seul fil électrique avant, les animaux
pouvant revenir en arrière au point d’eau. C’est le cas dans la figure 35.2, où un grand
herbage est pâturé en 9 jours, le fil avant étant avancé tous les jours.

Position de la
J+8 clôture électrique
F9 le jour :
J+7
F8
J+6
F7
J+5
F6
J+4
F5
J+3
F4
J+2
F3
J+1
F2
J WW Figure 35.2 : Avancement
F1 d’un seul fil électrique avant
dans une grande parcelle de
Hauteur suivant laquelle peut se déplacer le troupeau manière à ce que les animaux
Clôture fixe puissent revenir s’abreuver au
Clôture électrique mobile
point d’eau.

292
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Mémento 45
des principes
généraux
Ayant ainsi étudié les aspects théoriques et pratiques du pâturage rationnel, je crois bon
de résumer en un petit mémento ce que j’appelle les idées-forces du système, de manière
à faciliter le travail de l’agriculteur.

Qu’est-ce que le pâturage rationnel ?


Le pâturage rationnel doit permettre de satisfaire au mieux les exigences de l’animal et
de l’herbe.
Il faut en effet se rappeler que le pâturage est la rencontre de l’animal et de l’herbe, et
que l’herbager doit toujours avoir en vue les deux éléments.
Il ne suffit pas de diviser un herbage, ou d’employer le fil électrique, pour faire du pâtu-
rage rationnel. La division par barrages fixes ou mobiles n’est pas une fin en soi, mais un
moyen devant nous permettre de satisfaire, dans un compromis judicieux, les exigences de
la vache et de l’herbe.

Importance fondamentale
des temps de repos de l’herbe
Il faut avant tout laisser à l’herbe des temps de repos suffisants entre deux rotations de
pâturage, pour lui permettre d’atteindre une hauteur moyenne de 15 cm et plus, au moment
où on la met à la disposition des animaux.
Ces temps de repos peuvent s’abaisser à 16 jours en mai-juin et atteindre 100-150 jours en
hiver.
Il y a lieu de prévoir, en été, 36 à 40 jours de repos dans le nord-ouest de l’Europe, ces
temps augmentant en allant vers le sud.
L’observation de ces temps de repos permet à l’herbe de reconstituer ses réserves, de
manière à pouvoir repousser avec vigueur et produire une repousse quotidienne élevée
(c’est-à-dire sa « flambée de croissance »).
Dans le pâturage en continu, certaines herbes sont cisaillées par la dent de l’animal vingt
fois au cours de l’année.

369
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Dans un pâturage rationnel, l’herbe ne sera cisaillée qu’environ six fois au cours de l’année
(ce chiffre variant suivant les conditions régionales).
On obtiendrait des rendements misérables avec une luzerne qu’on couperait dix fois par
an au lieu de trois fois. On obtient également des rendements misérables d’un pâturage
qu’on fait cisailler vingt fois par an au lieu de six fois (voir tableau 9.1).
Une luzerne, coupée dix fois annuellement, se dégrade et est envahie par d’autres plantes.
De même, un pâturage, cisaillé vingt fois par an, a sa flore qui se dégrade.
Une mauvaise flore d’herbage est aussi incapable qu’un moteur ovalisé de fournir un bon
rendement.

Il faut des temps de séjour


et d’occupation courts
Si le temps d’occupation est trop long, une herbe sera cisaillée deux fois au cours de la
même rotation. Elle n’aura pas reconstitué ses réserves et ne fournira pas sa « flambée de
croissance ».
Si le temps de séjour est trop long la production de lait de la vache subira des fluctuations
périodiques, qui feront tomber plus vite sa courbe de lactation.
Il est recommandé de ne pas dépasser 6 jours pour le temps d’occupation, et 3 jours pour
le temps de séjour.
Si on peut les abaisser respectivement à 2 et 1 jour, on augmentera considérablement la
production.

Division en groupes
Il n’est point absolument indispensable de diviser le troupeau en groupes. Mais si on a des
vaches laitières, il est recommandé au moins d’avoir deux groupes, ce qui permet au pre-
mier groupe de récolter des pleines bouchées d’herbe de meilleure qualité, qu’il choisit.
Le deuxième groupe, ayant des exigences moindres, pourra se contenter de récolter des
quantités d’herbe plus faibles, d’une moins bonne qualité.

Le nombre de parcelles détermine


l’établissement d’un plan de rotation
Le système de division qu’on établit doit, si possible, permettre d’observer le temps de
repos de juillet-août.
On verra donc dans quelle mesure il est possible de réaliser le nombre de parcelles voulues
pour obtenir ce temps de repos d’été, avec le temps de séjour le plus court possible des
animaux sur une parcelle.

370
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Mémento des principes généraux

Si dans le cas d’un seul groupe, on veut atteindre par exemple un temps de repos de
36 jours, avec un temps de séjour d’une journée, il faudra 36 + 1 = 37 parcelles. Si, au
36
contraire, on accepte un temps de séjour de 2 jours, il faudra + 1 = 19 parcelles.
2
Avec 3 jours de temps de séjour, il suffira de
36
+ 1 = 13 parcelles et avec un temps de séjour de 4 jours,
3
36
on aura + 1 = 10 parcelles.
4
Si on divise le troupeau en deux ou trois groupes, il faudra ajouter respectivement une ou
deux parcelles à ces chiffres.
Il faudra toujours se rappeler qu’il ne s’agit pas d’avoir une certaine surface de parcelle
pour un certain nombre d’animaux.
Il s’agit d’avoir le nombre nécessaire de parcelles pour observer les temps de repos voulus
avec les temps de séjour qu’on prévoit.
Plus les temps de séjour et d’occupation seront courts, mieux seront satisfaites les exigences
de l’animal et de l’herbe. Mais plus devra être grand le nombre de parcelles.
Malgré tout, il semble pratiquement compliqué d’abaisser le temps de séjour à moins d’un
jour. Le plus souvent, du reste, avec un temps de séjour d’un jour, il faudra obligatoirement
diviser le troupeau en deux groupes pour éviter un tassement exagéré des animaux.

Surface et disposition des parcelles


Ayant ainsi fixé le nombre de parcelles que l’on veut obtenir, il faut s’efforcer d’avoir des
parcelles qui aient réellement la même surface, c’est-à-dire ayant une capacité de produc-
tion d’herbe à peu près égale. Si les parcelles nues ont une surface de 100 ares, on donnera
une surface de 150 ares à des parcelles plantées avec pommiers ou situées sur un sol moins
bon.
Dans le cas où les herbages qu’on divise ont des points d’eau, il est bon de prévoir des
couloirs permettant l’accès permanent des animaux à ces points d’eau sans déplacements
trop longs. Cet accès permanent n’est du reste pas indispensable (surtout quand il ne s’agit
pas de vaches à lait), mais il est souhaitable.
Il faut se rappeler qu’un seul couloir ne permet l’accès permanent au point d’eau que d’un
seul groupe. Toutefois, on peut évidemment faire accéder les groupes à tour de rôle au
point d’eau par cet unique couloir.
Dans le cas où on utilise la clôture électrique, il est préférable de faire en clôture fixe les
couloirs de circulation.
Avec la clôture électrique, il faut toujours prévoir une clôture avant et une clôture arrière
pour chaque groupe, car les groupes ne se suivent pas toujours.
D’autre part, en général, il faut éviter que les animaux puissent brouter des fractions d’her-
bage pâturées auparavant, de manière à éviter d’avoir des temps d’occupation trop longs
pour les fractions sur lesquelles reviennent les animaux, ce qui a des conséquences graves
pour l’herbe.

371
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On ne peut prévoir les charges d’animaux


Il n’est point possible de fixer à l’avance la charge globale à l’hectare que permettra une
rotation. Un pâturage rationnel avec un temps de séjour d’un jour permettra des charges
globales plus élevées qu’avec un temps de séjour de 3 jours. Les apports d’azote, que
permet seul le pâturage rationnel, amèneront également une augmentation de la charge.
Il est impossible de prévoir, a priori, l’influence de ces différents facteurs. Mais l’herbager,
appliquant le pâturage rationnel, devra prévoir une forte augmentation de charge à l’hec-
tare dès les premières années, cette augmentation se continuant les années suivantes.
Cette augmentation du cheptel pose des questions de trésorerie et, pour l’hiver, des pro-
blèmes d’alimentation, de litière et de logement.
Cet accroissement du cheptel signifiera en outre une augmentation de production d’ex-
créments et de fumier, bases de la fertilité du sol, sans parler du bénéfice direct qu’apporte
l’augmentation de productivité de l’herbe.

Équilibrage des fluctuations saisonnières


de la production d’herbe par les méthodes
« internes »
Il ne faut guère espérer équilibrer par l’herbage seul plus que la différence de production
entre l’été et le printemps. Cet équilibre, grâce à l’herbage seul, s’obtient :
■■ par le jeu des « débrayages » et « rembrayages » de parcelles ;

■■ par l’apport judicieux et bien réparti de l’engrais azoté pour renforcer la repousse lors
de la période où elle faiblit.
On fait varier le nombre de parcelles en « débrayant », au cours des mois de mai-juin, un
certain nombre de parcelles qu’on met en fauche.
Il faut veiller, par une conduite adroite de ces débrayages et par les apports voulus d’azote,
à ce que l’on puisse « rembrayer » suffisamment tôt ces parcelles dans le cycle du pâturage.
Ce « débrayage » et ce « rembrayage » des parcelles mises en fauche est l’un des problèmes
les plus délicats du pâturage rationnel. Il arrive souvent, et même très souvent, que l’on
ne puisse remettre en pâture que beaucoup trop tard (par exemple en août) les parcelles
fauchées. On risque alors de manquer d’herbe en été.
Il est recommandé d’alterner chaque année les parcelles mises en fauche.
L’emploi judicieux des engrais azotés doit permettre non seulement de faire pâturer plus
tôt et plus tard, mais également de réduire les fluctuations de croissance de l’herbe.
Jusqu’à plus ample informé, il semble préférable d’employer des engrais azotés alcalins,
en particulier du nitrate de chaux à action ultrarapide, qui agit même avec de très faibles
quantités de pluie.
Si l’emploi de ces engrais azotés est fait judicieusement, et que la rotation est bien menée,
on aura des pâtures très riches en trèfle blanc et avec des fluctuations saisonnières de crois-
sance réduite.

372
ProductivitE dE l’hErbE
Quand André Voisin rédige cet ouvrage, il ne peut imaginer que plus
d’un demi-siècle plus tard, il serait le livre à penser de centaines
d’éleveurs, d’universitaires et de scientifiques à travers le monde :
États-Unis, Amérique latine, Canada, Brésil et même Argentine. En
France, si l’ouvrage est connu de certains spécialistes, sa diffusion
reste confidentielle.
Aujourd’hui, les professionnels se l’approprient plus largement. C’est
pourquoi nous avons décidé de le mettre à nouveau à disposition des
éleveurs sous sa forme originelle, celle de 1957.
Le pâturage rationnel consiste à intervenir dans l’identification des
composants du sol, dans la croissance de l’herbe et à guider l’animal
qui la pâture. André Voisin énonce donc et développe, au fil de son
ouvrage, dix règles fondamentales, qui constituent la trame de la
conduite des herbages pour les éleveurs soucieux de qualité et de
sécurité alimentaire. Il est le précurseur de l’agriculture biologique,
mais aussi d’une philosophie humanitaire et universelle. Il aimait
souvent répéter à ses interlocuteurs : « De l’équilibre du sol dépend de
la santé de l’animal et de l’homme ».
Au moment où certains excès de la productivité ont généré les problèmes
que l’on connaît, il était temps de réhabiliter les travaux de ce chercheur
qui avait déjà « tout compris » il y a plus de 50 ans.

André Voisin (1903-1964) est un ancien élève de l’École supérieur de physique


et chimie de Paris, Chargé d’enseignement à l’école vétérinaire d’Alfort (Paris),
membre de l’Académie d’agriculture de France, Docteur honoris causa de
l’université de Bonn (Allemagne fédérale) et de l’université de La Havane (Cuba).
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