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Nathalie Maffei-Stievenard

155 histoires inspirantes

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Introduction
Parce qu’illustrer quelque chose en racontant une
histoire :
– Ça fait gagner du temps
– Ça résonne en nous
– on s’en rappelle
– ça nous charge en énergie positive
– ça nourrit notre enfant intérieur
J’ai recueilli petit à petit toutes ses histoires inspirantes
d’auteurs différents (souvent nommés, parfois
malheureusement non trouvés) et je les ai rassemblées
dans ce livre afin que les professionnels de la thérapie, du
coaching, de l’hypnose, du développement personnel ainsi
que tous les professionnels des métiers transverses aient
toujours sous la main ce livre pour appuyer leur propos
auprès de leurs clients et/ ou patients.
Ce livre s’adresse également à tous les particuliers qui
aiment les histoires métaphoriques.
Ce livre est pour moi un outil précieux dans l’exercice
de mon métier mais aussi dans ma vie personnelle.
Bonne lecture.

Nathalie MAFFEI-STIEVENARD

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A:
mon époux : Pascal
mes deux enfants : Cloé et Nathan
pour leurs soutiens inconditionnels

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La parabole du fermier

J’ai entendu une ancienne parabole. Elle doit être


très ancienne, car en ce temps-là Dieu habitait encore
sur terre.
Un jour un homme, un vieux fermier vint le voir
et lui dit : « Écoute, il se peut que tu sois Dieu et que
tu aies créé le monde, mais une chose est certaine, tu
n’es pas fermier. Tu ne connais même pas le b.a.BA de
l’agriculture. Tu as quelque chose à apprendre ! »
« Soit » répondit Dieu « quel est ton conseil ? »
Le fermier poursuivit : « Accorde-moi un an et
pendant cette année permets que les choses se passent
comme je l’entends, puis vois ce qui arrive ; la
pauvreté disparaîtra ! »
Dieu y consentit et une année fut accordée au
fermier. Naturellement celui-ci demanda ce qu’il y
avait de mieux ; pas de tonnerre, pas de vent violent,
pas de danger pour la moisson. Tout se déroulait le
mieux du monde et il était heureux. Le blé poussait si
bien ! Lorsqu’il voulait du soleil, il y avait du soleil ;
lorsqu’il désirait de la pluie, il y avait de la pluie ; et

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autant qu’il en voulait. Cette année-là tout était
parfait, mathématiquement parfait.
Mais lorsque la récolte fut moissonnée, il n’y avait
pas de grains dans les épis. Le fermier en fut surpris. Il
demanda à Dieu : « Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui
n’a pas marché ? »
Dieu répondit : « Parce qu’il n’y a pas eu de défi,
parce qu’il n’y a eu aucun conflit, aucune friction,
parce que tu as évité tout ce qui était mauvais, le blé
est resté impuissant. Un peu de lutte est nécessaire, les
orages sont nécessaires, le tonnerre, les éclairs sont
nécessaires. Ils secouent et éveillent l’âme à l’intérieur
du blé ».
Cette parabole est d’une immense valeur. Si vous
n’êtes qu’heureux, encore heureux et toujours
heureux, le bonheur perdra tout son sens. C’est
comme si quelqu’un écrivait avec de la craie blanche
sur un mur blanc ; jamais personne ne pourra le lire,
vous devez écrire sur un tableau noir alors tout
devient clair. La nuit est aussi nécessaire que le jour et
les jours de tristesse sont aussi essentiels que les jours
de bonheur.
C’est ce que j’appelle la compréhension. Dès que
vous comprenez, vous vous laissez aller et dans ce
laisser-aller se trouve l’abandon. Vous dites : « Que ta
volonté soit faite » et aussi « Fais ce que tu penses être
juste. Si aujourd’hui il faut des nuages, donne-moi des
nuages. Ne m’écoute pas, ma compréhension est
minuscule. Qu’est-ce que je connais de la vie et de ses

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secrets ? Ne m’écoute pas ! Continue à faire ce que tu
dois faire ! » Et peu à peu, au fur et à mesure que vous
percevez le rythme de la vie, le rythme de la dualité, le
rythme de la polarité, vous cessez de demander, vous
cessez de choisir.
Voilà le secret ! Vivez avec ce secret et voyez-en la
beauté. Vivez avec ce secret et vous serez soudain
surpris de l’immensité de la bénédiction de la vie,
quelle abondance vous est offerte à chaque instant !

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Histoire du billet de 50 dollars

Un conférencier bien connu commence son


séminaire en tenant bien haut un billet de 50 Euros.
Il demande aux gens : « Qui aimerait avoir ce
billet ? »
Les mains commencent à se lever, alors il dit :
« Je vais donner ce billet de 50 Euros à l’un d’entre
vous mais avant laissez-moi faire quelque chose avec. »
Il chiffonne alors le billet avec force et il demande :
« Est-ce que vous voulez toujours ce billet ? » Les mains
continuent à se lever.
« Bon, d’accord, mais que se passera-t-il si je fais
cela. » Il jette le billet froissé par terre et saute à pieds
joints dessus, l’écrasant autant que possible et le
recouvrant des poussières du plancher.
Ensuite il demande : « Qui veut encore avoir ce
billet ? » Évidemment, les mains continuent de se lever !
« Mes amis, vous venez d’apprendre une leçon… Peu
importe ce que je fais avec ce billet, vous le voulez
toujours parce que sa valeur n’a pas changé, il vaut
toujours 50 Euros. Alors pensez à vous, à votre vie.

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Plusieurs fois dans votre vie, vous serez froissé, rejeté,
souillé par les gens ou par les événements. Vous aurez
l’impression que vous ne valez plus rien mais en réalité
votre valeur n’aura pas changé aux yeux des gens qui
vous aiment ! La valeur d’une personne ne tient pas à ce
que l’on a fait ou pas, vous pourrez toujours
recommencer et atteindre vos objectifs car votre valeur
intrinsèque est toujours intacte. »

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Histoire d’une prof !

Un jour, une prof demande à ses élèves de noter le


nom de tous les élèves de la classe sur une copie et de
laisser un peu de place à côté de chaque nom. Puis, elle
leur dit de penser à ce qu’ils pouvaient dire de plus gentil
au sujet de chaque camarade et de le noter à côté du
nom. Cela pris toute une heure jusqu’à ce que tous aient
fini et avant de quitter la salle de classe, les élèves
remirent leur copie à la prof. Le week-end, la prof écrivit
le nom de chaque élève sur une feuille et à côté toutes les
remarques gentilles que les autres avaient écrit à son
sujet. Le lundi, elle donna à chaque élève sa liste. Peu de
temps après, tous souriaient. « Vraiment ? » entendait-
on chuchoter… « Je ne savais pas que j’avais de
l’importance pour quelqu’un ! » et « Je ne savais pas que
les autres m’aiment tant » étaient les commentaires que
l’on entendait dans la salle de classe… Personne ne parla
plus jamais des listes. La prof ne savait pas si les élèves
en avaient parlé entre eux ou avec leurs parents, mais
cela n’avait pas d’importance. L’exercice avait rempli sa
fonction. Les élèves étaient satisfaits d’eux-mêmes et des

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autres. Quelques années plus tard, un élève était mort en
Afghanistan et la prof alla à l’enterrement de cet élève.
L’église était comble. Beaucoup d’amis étaient là. L’un
après l’autre s’approcha du cercueil pour lui adresser un
dernier adieu. La prof alla en dernier et elle trembla
devant le cercueil. Un des amis présents lui demanda
« Est-ce que vous étiez la prof de maths de Mark ? » Elle
hocha la tête : « Oui ». Alors il lui dit : « Mark a souvent
parlé de vous ». Après l’enterrement, la plupart des amis
de Mark s’étaient réunis. Les parents de Mark étaient
aussi là et ils attendaient impatiemment de pouvoir
parler à la prof. « Nous voulions vous montrer quelque
chose » dit le père de Mark et il sortit son portefeuille de
sa poche. « On a trouvé cela quand Mark est tombé.
Nous pensions que vous le reconnaîtriez. » Il sortit du
portefeuille un papier très usé qui avait dû être recollé,
déplié et replié très souvent. Sans le regarder, la prof
savait que c’était l’une des feuilles contenant beaucoup
de gentilles remarques écrites à l’époque par les
camarades de classe au sujet de Mark. « Nous aimerions
vous remercier pour ce que vous avez fait. » dit la mère
de Mark. « Comme vous pouvez le constater, Mark a
beaucoup apprécié ce geste. Tous les anciens élèves se
réunirent autour de la prof. Charlie sourit et dit : « J’ai
encore ma liste. Elle se trouve dans le premier tiroir de
mon bureau. » La femme de Chuck dit : « Chuck m’a
prié de la coller dans notre album de mariage. » « Moi
aussi, j’ai encore la mienne », dit Marilyn « Elle est dans
mon journal intime » Puis, Vicky, une autre élève, prit

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son agenda et montra sa liste toute usée aux autres
personnes présentes ». Je l’ai toujours avec moi, dit
Vicky et elle ajouta : « Nous l’avons tous gardée. » La
prof était si émue qu’elle dut s’asseoir et elle pleura. Elle
pleurait pour Mark et pour tous ses amis qui ne le
reverraient plus jamais.
Il est important de dire aux personnes, que l’on
aime et qui nous sont importantes, qu’elles sont
particulières et importantes.

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Gardez vos buts bien en vue !

Quand elle regarde droit devant, Florence


Chadwick ne voit rien d’autre qu’un épais mur de
brouillard. Son corps est tout engourdi. Elle a nagé
pendant presque seize heures.
Elle était déjà la première femme à traverser la
Manche dans les deux sens. Aujourd’hui, à 34 ans, son
but est de devenir la première femme à nager de l’île
de Catalina à la côte californienne.
Ce matin du 4 juillet 1952, la mer est comme un
bain de glace et le brouillard est si dense qu’elle a du mal
à distinguer les bateaux de soutien qui l’accompagnent.
Des requins foncent vers sa silhouette solitaire avant
d’être chassés à coup de carabine.
Pendant des heures, elle lutte contre le froid
glacial de l’océan qui l’emprisonne tandis que des
millions de téléspectateurs l’observent en direct sur
une chaîne de télévision nationale.
Dans un des bateaux qui l’accompagnent se
trouvent sa mère et son entraîneur qui lui envoient
des encouragements. Ils lui disent que ce n’est plus

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très loin. Mais tout ce qu’elle put voir est le brouillard.
Ils l’exhortent à ne pas abandonner. Florence n’a
jamais abandonné… jusqu’à cet instant.
Alors qu’il ne lui reste plus qu’un demi-Miles à
parcourir, elle demande qu’on la sorte de l’eau.
Quelques heures plus tard, encore toute transie de
froid, elle confiait à un journaliste : « Ecoutez, je ne
cherche pas à me justifier, mais si j’avais pu voir la terre,
je serais allée jusqu’au bout ». Ce n’est ni la fatigue ni
l’eau glaciale qui ont eu raison d’elle. C’est le brouillard.
Elle était dans l’impossibilité de voir son but.
Deux mois plus tard, elle essaya de nouveau. Cette
fois-ci, malgré le même brouillard épais, elle nagea avec
une foi intacte et son but clairement visualisé dans son
esprit. Elle savait que quelque part derrière le brouillard
se trouve la terre ferme. Et cette fois-ci elle réussit !
Florence Chadwick devint la première femme à
traverser la mer de Catalina, pulvérisant ainsi le record
masculin de deux bonnes heures !
Même si vous ne pouvez pas voir votre but avec
vos yeux, vous pouvez toujours le voir avec votre
esprit.
Que ceci soit la force qui vous amène là où vous
désirez aller !

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Le principe des Jonquilles

Plusieurs fois ma fille me téléphonait pour dire :


« Maman, il faut absolument que tu viennes voir les
jonquilles avant la fin de la saison ». Je voulais y aller mais
il y a 2 heures de route entre Laguna et le Lac Arrow
Head. L’aller-retour prendra toute une journée et
vraiment je n’ai pas un seul moment de libre avant la
semaine prochaine. Mais à son troisième coup de fil, je lui
promets à contrecœur : « Je viendrai mardi prochain ».
La journée du mardi qui suit commença dans le
froid et la pluie. Mais j’ai fait une promesse ; alors j’ai
pris la route sur la D91 puis l’N215 pour finalement
tourner sur la D18 qui est une route grimpant la
montagne. Les pics des sommets sont masqués par les
nuages et j’ai parcouru cette route à peine quelques
kilomètres quand la chaussée se retrouva complètement
couverte d’un épais matelas de brume gris. Je ralentis,
impressionnée, le cœur serré. La route se rétrécit et le
vent commença à souffler en direction du sommet.
Pendant que je prenais les dangereux virages à la vitesse
d’une tortue, je priais pour atteindre rapidement la

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sortie de Blue Jay car cela signifierait que j’étais arrivée à
bon port. Quand finalement j’ai mis les pieds chez ma
fille Carolyn et embrassé mes petits-enfants, je dis
« Laisse tomber les jonquilles, Carolyn ! La route est
impraticable à cause des nuages et du brouillard, et à
part toi et ces adorables enfants que j’ai voulu voir, rien
au monde ne me fera parcourir un mètre de plus ! » Ma
fille sourit calmement : « Nous roulons dans ces
conditions régulièrement, maman » « Eh bien tu ne me
feras pas reprendre la route avant que ça s’éclaircisse et
ce sera pour rentrer directement chez moi ! » Assurai-je.
Elle me répondit : « J’espérais que tu m’amènes au
garage pour récupérer ma voiture. Le garagiste vient
d’appeler, il a fini de la réparer » « La route est-elle
longue pour y aller ? » demandai-je prudemment.
« Juste quelques pâtés de maison ! » Répondit Carolyn
avec enthousiasme. Alors nous nous rendons à ma
voiture. « Je conduis si tu veux bien » proposa Carolyn
« Je connais bien le chemin ». Nous nous installons dans
la voiture et elle démarre.
A peine quelques minutes plus tard, je me suis
rendu compte que nous sommes revenues sur la route
qui mène au « bout du monde » en haut de la montagne.
« Mais où allons-nous ? » m’exclamais-je, effrayée à
l’idée de reprendre la route de montagne dans le
brouillard. « Ceci n’est pas du tout le chemin vers le
garage ! » « Nous faisons un détour par les Jonquilles
pour rejoindre ensuite le garage » sourit Carolyn.
J’ai pris alors un ton sévère et grave pour signifier

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que je suis encore la mère qui est responsable de la
situation « Fais demi-tour s’il te plaît. Il n’y a rien au
monde que j’ai envie de voir suffisamment pour
rouler sur cette route par un temps pareil » « Tout va
bien se passer Maman » répondit-elle avec un large
sourire « Je sais ce que je fais. Je t’assure que tu ne te
pardonneras jamais de rater cette expérience ».
Ainsi ma fille chérie, si douce, qui ne m’a jamais
causé un seul instant de souci de toute sa vie se met
soudainement à contrôler la situation et à me prendre
en otage ! Je n’en crus pas à mes yeux ! Quoi qu’il en
soit, me voici sur la route pour aller voir quelques
malheureuses jonquilles ridicules, roulant sur un
sommet de montagne couvert d’un épais et silencieux
brouillard, qui peut même être, à mon avis, menaçant
pour nos propres vies. Je grogne pendant tout le trajet.
Après une vingtaine de minutes nous prenons un
petit chemin de graviers qui descend sur le flanc de la
montagne vers une petite dépression recouverte de
chênes. Le brouillard s’est levé quelque peu mais le
ciel reste chargé de lourds nuages sombres.
Nous garons la voiture sur le parvis d’une petite
église de pierre. De notre position privilégiée en haut de
la montagne nous pouvons admirer au lointain, noyées
dans la brume, les crêtes de la chaîne de San Bernardino
évoquant une troupe d’éléphants au dos noir et voûté.
Sous nos pieds s’étendent à perte de vue des monts et
vallées recouverts de brumes, qui s’étirent en plateaux

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jusqu’au désert. De l’autre côté de l’église je découvre un
chemin tapissé d’aiguilles de pin bordé de grands
conifères et de buissons de Manzanita et un modeste
panneau écrit à la main « Jardin de Jonquilles ».
Nous prenons chacune un enfant par la main, et
je me mis à suivre Carolyn le long du chemin qui
s’engouffre dans les arbres. La montagne descend et
forme des plissements et des vallons évoquant une
jupe froissée. De robustes chênes, des lauriers de
montagne, des arbustes et buissons regroupés dans
des replis, et dans l’atmosphère grise et moite le
feuillage vert semble sombre et monochrome. Je me
mets à frissonner. Puis nous prenons un virage dans
le chemin, je lève mon regard et j’ai le souffle coupé.
Devant moi s’étend la vision la plus glorieuse, la
plus inattendue, la plus intense qui existe. On dirait que
quelqu’un a déversé une énorme jarre d’or depuis le
sommet pour recouvrir les moindres crevasses et
monticules. Même dans l’air bruineux, la montagne
rayonne de lumière, revêtue d’épais amas et de cascades
de jonquilles. Les fleurs ont été plantées suivant des
motifs tourbillonnants et majestueux, en forme de
grands rubans d’un orange profond, blanc, jaune citron,
rose saumon, et safran. Chaque variété de coloris
différent (j’ai su plus tard qu’il y a dans cet endroit plus
de 35 variétés de jonquilles) a été plantée en groupe afin
qu’elles fleurissent en serpentin comme le cours d’une
rivière, chacune dans sa propre teinte. Au centre de cet
éblouissant spectacle d’orfèvre, une immense cascade

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