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-4COURS PRATIQUE D’AMELIORATION VARIETALE DES CEREALES CULTIVEES AU BURKINA

FASO : Sorgho, Mil, Maïs, Riz.


ANNEE DE MASTER/UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
ANNEE ACADEMIQUE : 2010-2011
Dr ZANGRE G. Roger,
Sélectionneur à l’INERA

PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION
II. IMPORTANCE DES CULTURES
III. CONTRAINTES A LA PRODUCTION
III.1 CONTRAINTES ABIOTIQUES
III.2 CONTRAINTES BIOTIQUES
III.3 CONTRAINTES SOCIOECONOMIQUES
III.4 SOLUTIONS AUX CONTRAINTES

IV. OBJECTIFS DE L’AMELIORATION VARIETALE


IV.1 Objectifs de l’amélioration variétale du SORGHO
IV.2 Objectifs de l’amélioration variétale du MIL
IV.3 Objectifs de l’amélioration variétale du MAÏS
IV.4 Objectifs de l’amélioration variétale du RIZ
IV.5 Objectifs transversaux aux quatre céréales

V. PRINCIPES DE L’AMELIORATION VARIETALE


V.1 Obtention de plantes 
V.2 Les étapes de la sélection
A. AMELIORATION VARIETALE DU SORGHO

(Sorghum bicolor [L.] Moench)


A.1 BIOLOGIE FLORALE DE L’ESPECE
A.2 LA CREATION DE LA VARIABILITE
A.3 METHODES DE SELECTION
Création de lignées
Développement de populations à pollinisation ouverte
A.4 GRILLE VARIETALE DU SORGHO

B. AMELIORATION VARIETALE DU RIZ


(Oriza sativa/ O. glabberima)
B.1 BIOLOGIE FLORALE DE L’ESPECE
B.2 LA CREATION DE LA VARIABILITE
B.3 METHODES DE SELECTION
Création de lignées
Création de variétés hybrides de riz
Exploitation de croisements inter spécifiques
Développement de populations à pollinisation ouverte
B.4 VARIETEES AMELIOREES DE RIZ AU BURKINA FASO

C. AMELIORATION VARIETALE DU MIL


(Pennisetum glaucum (L.) Bur)
C.1 BIOLOGIE FLORALE DE L’ESPECE
C.2 LA CREATION DE LA VARIABILITE
C.3 METHODES DE SELECTION
Création de lignées
Création d’hybrides de mil
Diffusion de technologie à travers la sélection participative.
C.4 GRILLE VARIETALE DU MIL
D. AMELIORATION VARIETALE DU MAÏS
(Zea mays L.)
D.1 BIOLOGIE FLORALE DE L’ESPECE
D.2 LA CREATION DE LA VARIABILITE
D.3 METHODES DE SELECTION
Création de lignées
Création de d’hybrides de mil
Diffusion de technologie à travers la sélection participative.
D.4 GRILLE VARIETALE DU MAÏS
INTRODUCTION
La décision de procéder à l’amélioration variétale d’une espèce, doit tenir compte des
facteurs aussi bien agronomiques qu’économiques. Au Burkina Faso, il est claire que compte
tenu des moyens modiques affectés à cette activité, l’on doit prendre en compte
l’importance de la culture dans le quotidien des populations, les contraintes liées à la
productivité de l’espèces et la nécessité de disposer d’une gamme de variétés qui répondent
aux différents environnements et systèmes de production.
Les contraintes pour lesquelles le sélectionneur doit prendre en compte au cours du
processus d’amélioration variétale sont généralement d’ordre abiotique et biotique et
également de plus en plus d’ordre économique.
Les céréales pour lesquelles ce cours est destiné, rencontrent les différentes contraintes ci-
dessus évoquées avec bien sûr des degrés plus ou moins importants selon la culture.

IMPORTANCE DES CULTURES


Les productions des cultures concernées en 2008 en tonne au Burkina Faso sont les
suivantes :

Sorgho 1 875 050

Mils 1 255 190

Maïs 1 013 630

Riz, Paddy 195 102

Total 3 130 540


Variation
annuelle
Quantité Rendemen
Cultures principales (2007) du rendement
(tonnes) t (kg/ha)
1987- 1997-
1997 2007

1,507,16
Sorgho 937,4 -0.6%  3.8%
2

Mils 966,016 816,8 -0.3% 5.6%

Maïs 553,874 1173,6  10.5% -2.3%

Le Sorgho est la première culture en importance aussi bien en superficie comme production,
suivent par ordre : le mil, le maïs, le riz.

Les productions céréalières représentent à elles seules plus de 70% des de la production
alimentaire totale et jouent un rôle prépondérant dans la sécurité alimentaire du pays.
CONTRAINTES A LA PRODUCTION

III.1 CONTRAINTES ABIOTIQUES


Un environnement pédoclimatique peu favorable aux cultures
Un faible volume d’eau recueilli annuellement (de 300 à 1200mm du nord au sud) et
une pluviométrie capricieuse.
Les précipitations se caractérisent par de fortes variations inter et intra-annuelles. De
manière concrète on observe de manière quasi annuelle : i) une installation capricieuse de la
saison des pluies ; ii) un arrêt précoce des pluies ; iii) existence de nombreux « trous
pluviométriques» (poches de sécheresse).
On note également un glissement des isohyètes du nord au sud indiquant un assèchement
du climat. En réalité l’isohyète 1200mm a presque disparu du pays tandis que celui de
300mm a fait sont apparition depuis les années 1970.
La situation est néfaste aux cultures surtout aux variétés de cycle long qui ont des difficultés
à murir, donc à avoir une bonne production.

Une pauvreté naturelle des sols et une faible utilisation des intrants (fertilisants)
La plupart des sols du pays sont à textures limoneux-sableuses ou sablo-limoneuses. La
fraction argileuse est composée surtout de kaolinite, une argile peu gonflante et
chimiquement peu active dans le sol.
Ces sols présentent surtout des carences généralisées en éléments nutritifs majeurs pour les
cultures, notamment le phosphore (P), l’azote (N) et le potassium (K) et sont pauvres en
matières organiques.
Les systèmes de production dans leur majorité sont toujours traditionnels de type extensif,
peu motorisés et caractérisés par une « agriculture minière ». La restitution des éléments
nutritifs aux plantes sous forme d’engrais, d’amendement organique ou minéral est quasi
inexistante.
La plupart des systèmes agricoles en dehors des zones cotonnières et des plaines rizicoles
sont du type précédemment décrit.
De fortes températures et fortes isolations en plus de l’érosion hydrique et éolienne
qui rendent encore difficile la production dans de bonnes conditions de ces cultures.
III.2 CONTRAINTES BIOTIQUES

Les contraintes biotiques de la production des céréales sont nombreuses et peuvent se


résumer comme suit :
Faible productivité des variétés actuelles notamment traditionnelles ;
Incidence des maladies dont les principales sont :
Pour le sorgho : maladies foliaires ; charbon nu et allongé ; pourriture brune ;
anthracnose ; moisissure de grain
Pour le mil : mildiou, charbon, ergot
Pour le maïs : Striure (Steak virus)
Pour le riz : virus de la panachure jaune, le flétrissement bactérien causé par
Xanthomonas oryzae pv. Oryzae, …
Incidence des insectes qui sont :
Pour le sorgho : les insectes des panicules (Cécidomyie, punaises, …)
Pour le mil : les foreurs de tiges ; insectes de l’épi (Eliochielus albipunctuella,
dysdercus , cantharides)
Incidences des adventices : plantes parasites (Striga hermonthica), mauvaises herbes
qui infestent toutes les céréales.

III.3 CONTRAINTES SOCIOECONOMIQUES


Système peu performant de production de semences
Faible adoption des nouvelles variétés
Faiblesse du marché pour la valorisation des produits à base des céréales locales
notamment le sorgho, le mil et le maïs
Prix des produits à base de céréales peu incitatifs
Faiblesse de la transformation et de l’utilisation industrielle des céréales locales
Faible accessibilité des intrants (Prix, qualité et disponibilités des intrants)

SOLUTIONS AUX CONTRAINTES


Pour adresser les différentes contraintes qui constituent des goulots d’étranglement à la
production de ces céréales, l’Etat a mis en place un programme national de recherche à
travers la création en 1985 de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles
(INERA) qui a mis en place des programmes d’amélioration variétale.
Les recherches sur ces 4 cultures sont organisées par le Département Productions végétales
à travers le programme céréales traditionnelles qui regroupe le sorgho, le mil, le maïs et le
fonio ; et le programme riz et riziculture qui s’adresse au riz.
OBJECTIFS DE L’AMELIORATION VARIETALE
Un plan stratégique de la recherche est consacré depuis 1995 à ces céréales. Ce plan a été
relu en 2003 enfin d’adapter les programmes aux problèmes du moment.
L’objectif global de l’amélioration variétale de l’INERA est la mise à la disposition des
agriculteurs de variétés performantes et adaptées pour une production suffisante qui
garantit la sécurité alimentaire en même temps qu’elle permet de dégager un surplus pour
contribuer à la lutte contre la pauvreté.
Les différents objectifs spécifiques à chaque cultures, consignés dans ce plan sont les
suivants :
V.1 Objectifs de l’amélioration variétale du SORGHO
Mettre au point de variétés de cycle long à moyen, de bonne qualité organoleptique, résistantes à
l’anthracnose et à la moisissure de grain
Mettre au point de variétés de cycle moyen à court de bonne qualité organoleptique, à rendement
stable, résistante à la sécheresse, au charbon et au striga pour les zones centre, nord-ouest et est.
Mettre au point de variétés hybrides 100% Guinea

V.2 Objectifs de l’amélioration variétale du MIL

Mise au point de variétés de cycle moyen à court de bonnes qualités nutritionnelles, technologiques et
organoleptiques, résistantes à la sécheresse, au mildiou, au charbon et à l’ergot pour les zones centre,
nord-ouest et Est
Mise au point de variétés de cycle court de bonne qualité, résistantes à la sécheresse, au mildiou, à la
mineuse des épis pour la zone nord et le Sahel

V.3 Objectifs de l’amélioration variétale du MAÏS


Mise au point de variétés précoces et extra précoces à rendement stable, résistantes à la sécheresse, la
striure pour la zone centre
Mise au point de variétés à cycle long à moyen, à rendement élevé et stable, résistantes à la striure pour
la zone Ouest
Mise au point de variétés à usages diversifiés (consommation en frais, pop corn, maïs sucré, etc..)
résistantes aux maladies (striure) pour la zone ouest
Mise au point de variétés à usages diversifiés (consommation en frais, pop corn, maïs sucré etc…)
résistantes à la sécheresse aux maladies (striure) pour la zone centre
Mise au point de variétés à haut rendement en culture intensive

V.4 Objectifs de l’amélioration variétale du RIZ

Mise au point de variétés de bonne qualité à l’usinage et à la consommation, à rendement élevé et stable
adaptées aux caractéristiques physique et hydro dynamiques de bas fonds et résistantes aux maladies.
Mise au point de variétés de cycle court à rendements élevés et résistants aux maladies.
Obtention variétés à cycle court, résistantes à la sécheresse et aux maladies, à rendement élevé et
stable, bonne qualité à l’usinage et à la consommation 

V.5 Objectifs transversaux aux quatre céréales


Gestion des ressources phytogénétiques
Mise au point de paquets techniques performantes et de valorisation des ressources minérales et
organiques en fonction du niveau technique des producteurs
Information et formation des acteurs du monde rural sur l’importance de la qualité sanitaire des
semences dans le processus de production
Production en quantité suffisante de semences de base et de matériel didactique adapté
Meilleure connaissance de l’environnement socio-économique des producteurs et des conditions
d’adoption des technologies

PRINCIPES DE L’AMELIORATION VARIETALE


VI.1 Obtention de plantes :
plus productives
Rendement plus régulier
Plus résistantes aux maladies et aux parasites
Mieux adaptées aux sols et au climat
Mieux adaptées aux techniques culturales
Bonne qualité culinaire et technologique
L'amélioration des plantes a pour but de créer de nouvelles variétés à partir de la diversité
existante où créée. Elle consiste à croiser deux plantes choisies pour leurs caractères
intéressants et complémentaires afin de les réunir dans une seule. Par le choix des
meilleures plantes dans la descendance, les sélectionneurs aboutissent après un long travail
d'épurations successives à la création d'une nouvelle variété.

VI.2 Les étapes de la sélection

La démarche suivie par le sélectionneur, peut se décomposer en des étapes suivantes :

- Recenser le matériel génétique existant en mettant en collection les écotypes et le matériel


déjà sélectionné. D’ou l’importance de la connaissance des ressources phytogénétiques

- Observer, choisir et croiser le matériel de départ. Il s'agit de réunir dans une seule plante
les caractères intéressants et complémentaires des parents.

- Créer, fixer et évaluer les nouvelles plantes après le croisement des parents
Les grains récoltés sont semés pour donner la première génération, F1, où toutes les plantes
sont identiques. A la deuxième génération, la F2, les plantes obtenues sont très différentes
les unes des autres car il y a disjonction des caractères. A partir de cette génération, la
sélection commence. Le sélectionneur choisit les plantes en fonction de critères définis
correspondant le mieux aux objectifs de départ.
A. AMELIORATION VARIETALE DU SORGHO

(Sorghum bicolor [L.] Moench)


Domestication africaine (nord-est puis toute Afrique et Asie)
A.1 BIOLOGIE FLORALE DE L’ESPECE
La connaissance de la biologie florale d’une espèce est importante pour son amélioration
(MAÎTRISE DE LA REPRODUCTION)
Le sorgho est une plante autogame et l'autofécondation est son mode de reproduction
habituel. Néanmoins le taux d’allogamie rencontré surtout avec l’espèce guinéa est de
l’ordre de 6%. D’autres espèces comme le riz et le niébé sont également autogames.
Leurs fleurs sont bisexuées ou hermaphrodites, c'est-à-dire qu'elles possèdent des organes
mâles et femelles dans la même fleur, et la maturité des gamètes est simultanée.
Sur ces espèces le sélectionneur doit provoquer l’hybridation.
En effet pour associer des caractères intéressants de deux plantes, il faut réaliser une
fécondation croisée ou hybridation.
Les deux géniteurs étant choisis, on réalise une castration manuelle des fleurs de l’épi d’un
des géniteurs considéré comme femelle, c'est-à-dire retirer toutes les étamines contenant le
pollen. Une fois cette plante castrée, on récupère ensuite le pollen de l'autre parent
considéré comme mâle. Le pollen est déposé sur les stigmates de l'épi femelle castré, le
croisement est ainsi réalisé.

A.2 LA CREATION DE LA VARIABILITE


Quatre grandes voies de création de la variabilité sont utilisées par le programme de
sélection variétale du sorgho au Burkina Faso :
 la prospection (variabilité disponible)
 les croisements entre variétés complémentaires (variabilité créée),
 la création de composites (élargissement provoquée de la base génétique = plus de cinq
variétés),
 la mutagenèse (variabilité créée pour un caractère spécifique).

A.3 Exploitation de la variabilité disponible de sorgho du Burkina Faso


Plus de 500 échantillons d’écotypes locaux de sorgho ont été collectés, caractérisés,
conservés et une grande partie utilisés dans le programme d’amélioration. La conservation
se fait au Burkina Faso (Station de Farako-Bâ, Station de Saria) et hors du Burkina (ICRISAT –
INDE, Fort Collins-USA)
La collecte récente en 2003 et 2004 dans trois régions agricoles (Centre-nord, Boucle du
Mouhoun et Centre-ouest) du Burkina Faso, ont permis d’analyser la diversité agro-
morphologique et génétique de 124 variétés locales.
Ces analyses ont donné les principales races botaniques suivantes :
les guinea qui représentent 94,4% des génotypes collectés (composés de deux sous-races :
les gambicum (96,6 %) et les margaritiferum (3,4 %),
les bicolor (0,8 %) ;
une race intermédiaire : les durra-bicolor (0,8 %),
des indéterminés (4 %) qui seraient des hybrides de guinea.
Dans cet échantillon, 74,2 % des variétés sont à grain blanc, 13,7 % sont à grain orangé et
12,1 % sont à grain rouge.
La diversité agro-morphologique est importante. Elle suit un gradient Nord-Sud. En terme de
cycle les variétés sont en moyenne plus précoces au Nord (75,3 jours, semis-épiaison) qu'au
Sud (85,4 jours, semis-épiaison).

A.4 METHODES DE SELECTION


2 principales méthodes de sélections sont utilisées à l’INERA :
 Création de lignées
 Sélection généalogique

Les méthodes de sélection des plantes autogames sont appliquées au sorgho pour créer des
lignées et des hybrides.
La création des lignées pures procède par autofécondations successives des plantes
sélectionnées.
Cette création peut se faire à partir de croisements ou de populations en ségrégation.
En général c’est lorsque les individus deviennent plus stables que commencent les essais de
rendement pour étudier leur comportement agronomique. Ceci commence à partir de la F5
ou S6 et les essais sont conduits dans différentes régions et pendant plusieurs années (essais
multilocaux et pluriannuels), pour étudier l’adaptabilité des variétés et la stabilité du
rendement.
Les meilleures lignées (F8-F9) ainsi obtenues sont utilisées comme variétés et/ou comme
parents de futurs hybrides simples (HS).

Pour la création de variétés hybrides, il s’agit d’exploiter l’hétérosis. On procède par le choix
des parents qui se combinent le mieux avec les lignées obtenues.
L’identification des lignées se fait à travers l’étude de leur comportement par croisement en
fonction de leur aptitude à la combinaison (AGC et ASC).
Des tests de valeur technologique sont également effectués sur les lignées en laboratoire.
Au cours de la fixation des lignées par autofécondations successives (F5 à F8) et sélection, on
procède sur les meilleures lignées ayant montré une bonne aptitude spécifique à la
combinaison à l’introduction de la stérilité mâle cytoplasmique ou geno-cytoplasmique afin
d’aboutir à l’hybride commercial après des essais comparatifs de rendement.
La production de la semence hybride nécessite la présence de trois parents qui sont :
La lignée femelle mâle stérile (lignée A)
La lignée mainteneuse de stérilité (lignée B)
La lignée restauratrice de fertilité (lignée R) parent mâle.
Schéma de sélection généalogique des plantes autogames
 De 10 à 100 croisements de départ sont effectués par an et par programme de sélection
pour créer la variabilité.
Les plantes de la génération F1 sont toutes hétérozygotes et identiques.
Pour fixer les caractères d'intérêt elles sont autofécondées ; pour cela, le sélectionneur doit
forcer artificiellement les plantes à recevoir leur propre pollen tout en évitant le pollen
étranger. Les panicules sont enchâssées pour permettre l'autofécondation des plantes.
La génération F2 produit de ces autofécondations entrera dans un schéma de création
variétale et de sélection généalogique pour la valeur hybride si l’objectif est aussi la création
de variétés hybrides.

Création de lignées

La création de lignées pures et stables est un passage obligé pour la création de variétés
hybrides homogènes et reproductibles. 
La sélection des familles d'une génération à l'autre comporte deux opérations qui
aboutissent à la sélection des meilleures lignées :
la fixation des caractères d'intérêt par autofécondation et le test d'aptitude à la
fécondation.
A la génération F2 ou S1 les plantes sont très hétérogènes et moins vigoureuses que la
génération précédente du fait des phénomènes de cosanguinité ou "d'inbreeding"
Pour chaque croisement de départ, 200 à 1 000 plantes sont observées en pépinière.
Le sélectionneur observe les recombinaisons des caractères des parents.
Pour fixer les caractères d'intérêt, le sélectionneur choisi parmi la génération F2 ou S1 les
plantes qu'il va autoféconder : 
Suite à ses observations, le sélectionneur autoféconde environ 30 % des plantes. A la récolte
le sélectionneur retiendra les panicules des plantes autofécondées en fonction des
observations qu'il aura effectué au cours de la culture et à la récolte sur :

De 0 à 100 panicules ou "têtes de familles" sont sélectionnés après la récolte. Dès la


génération F3 ou S2, le sélectionneur peut tester l'aptitude à la combinaison de ces
familles en les croisant avec un testeur. Ce testeur est choisi pour détecter les familles
aptes à faire exprimer dans leur descendance les caractères agronomiques les plus
importants :
- le rendement en grain ;
- la résistance aux maladies

- la précocité.

Test d’aptitude à la combinaison

La réalisation des descendances sur testeur est généralement réalisée, en contre saison.
Les panicules sont semées en ligne, en parcelles isolées l’utilisation de la stérilité mâle
si elle existe, facilite la tâche.
Chaque croisement est protégé de tous pollens extérieurs par des sacs
d’autofécondation.

Les descendances du croisement d'une famille par un testeur sont récoltées pour être
évaluées.

A la campagne humide suivante on réalise le test de descendance de la génération F3


ou S2 avec les testeurs comme témoin.

Les meilleures familles F3 ou S2 d'origine sont retenues.


De 0 à 20 % des familles sont sélectionnées.
Ce test est répété à chaque génération parallèlement à la fixation progressive des
lignées par autofécondation. 
La sélection - autofécondation se poursuit avec semis panicule à la ligne.

Les panicules F4 ou S3 sont retenues à partir des plantes sélectionnées pour leur valeur
propre sur des critères de productivité, de précocité et de résistance aux différentes
maladies.

Cette sélection est répétée à chaque génération parallèlement à la


sélection sur la valeur hybride des lignées.

La sélection et la fixation des lignées se poursuivent pendant


plusieurs générations jusqu'à la fixation des lignées à la génération F8
ou S7, par autofécodation et sélection sur la valeur propre, et par le
test d'aptitude à la combinaison et sélection sur la valeur hybride.

De 0 à 20 % des lignées sont sélectionnées à chaque génération. 


Elles serviront à produire les hybrides expérimentaux ou
commerciaux : la nouvelle variété se profile. 
Les lignées fixées peuvent être réintroduites avec le matériel de
départ comme source de variabilité et d'amélioration pour de
nouveaux croisements de départ. Chaque génération
d'autofécondation augmente l'homozygotie, réduisant ainsi le dégré
d'hétérozygotie des familles de moitié. 
A chaque génération, les plantes sont autofécondées et
sélectionnées sur leur valeur propre puis croisées avec un testeur
pour déterminer leur valeur hybride.
                

Développement de populations à pollinisation ouverte


Sélection récurrente participative
Les travaux de sélection ces dernières années sont basés sur l’exploitation et la valorisation
de la diversité génétique des sorghos locaux du Burkina Faso. Le principe consiste à
incorporer un grand nombre de caractères intéressants et importants dans des populations
améliorées par sélection récurrente participative pour l’adaptation à différentes zones agro-
écologiques.

La première étape de la sélection récurrente consiste à autoféconder les plantes d'une


population de départ. Les individus (non encore fixés) ainsi obtenus sont ensuite testés (épi
à la ligne), et les meilleurs sont inter-croisés.

On obtient ainsi une nouvelle population de départ qui fera l'objet d'un nouveau cycle de
sélection. Le nombre de cycles de sélection est variable, et on peut extraire des individus à
tout moment pour produire des lignées ou des hybrides. Après plusieurs cycles de sélection,
on peut ajouter de nouvelles plantes à la population de départ pour réintroduire de la
variabilité génétique.
Par rapport à d'autres schémas de sélection, cette méthode permet de limiter la perte de
variabilité génétique au cours du processus de sélection : c'est la méthode de choix pour
travailler sur des caractères dont le déterminisme génétique est complexe, notamment le
rendement.

Dans ce processus, sont respectés les préférences et besoins des producteurs dans toutes les
phases de la création des populations, depuis le choix de parents pour les croisements ou
pour les autofécondations jusqu’à la gestion des populations par les producteurs dans leurs
champs.
Quatre populations ont ainsi été créées pour trois les zones agroclimatiques, chacune
intégrant huit à quinze variétés locales et trois à quatre variétés élites. Chaque population a
été ensuite améliorée durant deux à trois générations successives dans sa région cible.
Les éléments clés de cette phase d’adaptation ont été l’identification, par les producteurs,
des plantes mâles stériles pendant la floraison, la récolte, l’évaluation et la classification des
plantes mâles stériles par préférence à maturité.
Le choix final des panicules pour la constitution des nouvelles populations est le résultat d’un
partage des rôles entre les producteurs, les organisations paysannes et les sélectionneurs.

Grille variétale de sorgho vulgarisées par région au Burkina Faso


(INERA, 2000)
Zone climatique Systèmes de culture Systèmes de Systèmes de
intensif culture culture
semiintensifs faiblement
intensifiés
Sub Sahélienne Nord-Ouest IRAT 204

BF 88-2/31 -3

Centre-Nord IRAT 204

BF 88-2/31 -3

Nord soudanienne Sariaso 10 ICSV 1049 Sariaso 09


Centre
Sariaso 10 Nongomsoba

IRAT 9
Framida

Centre ICSV 1049 Sariaso 09

Sariaso 1 0 Nongomsoba

IRAT 9

Framida

Centre-Est et Est ICSV 1049 Sariaso 09

F2-20 Nongomsoba

Sud-soudanienne Ouest ICSH 89002 Sariaso 03 Gnofing


NG
Sariaso 08 Nongomsoba

Framida

Centre-Sud IRAT 9 Sariaso 09

Nord Guinéenne Sud-Ouest ICSH 89002 Sariaso 03 Sariaso 01


NG
Sariaso 04 Sariaso 02

Sariaso 06 Ouedzoure

Sariaso 07 Sariaso 05

Irriguée Sourou ICSH 89002 IRAT 204


NG
BF88-2-/31-3

B. AMELIORATION VARIETALE DU RIZ (Oryza sativa /O. glabberima)

INTRODUCTION
Le riz est la deuxième céréale après le maïs en termes de surface cultivée (153 M ha en
2004) et de quantité produite (608 M t en 2004), avec un rendement moyen de 4,0 t/ha qui
masque de très importantes disparités (World Rice Statistics, 2005).
C'est, en revanche, la première céréale pour l'alimentation humaine. Elle représente la base
de l'alimentation de plus de 2,5 milliards de personnes dans les pays en développement avec
des consommations annuelles très importantes dépassant dans certains pays les 100
kg/habitant/an.
Au Burkina Faso, La production annuelle fluctue autour de 95.000 tonnes durant les
dernières années mais représente seulement environ 3% de la production totale en céréale.
Les grandes zones de production sont les régions du Centre-Est (Bagré), des Hauts-Bassins
(vallée du Kou, Banzon), du Mouhoun (Sourou) et des Cascades (Karfigla) qui totalisent plus
de 60% de la production nationale.
Au Burkina les travaux de recherche sur le riz ont commencé en 1973 par le CERCI (Centre
d’Expérimentation sur le riz et les cultures irriguées) sous financement du PNUD.
Plus tard est né le programme riz et riziculture avec la création de l’INERA en 1985.
Les travaux de recherche portent surtout sur l’amélioration variétale, l’agronomie et les
pratiques culturales, l’irrigation et la gestion de l’eau, le renforcement de la capacité des
producteurs par des formations.

B.1 BIOLOGIE FLORALE DE L’ESPECE


La connaissance de la biologie florale de l’espèce est importante pour la MAÎTRISE DE LA
REPRODUCTION

Le riz est une plante autogame et l'autofécondation est son mode de reproduction
habituel. Cependant on a trouvé 1% d’allogamie .
D’autres espèces comme le sorgho et le niébé sont également autogames.
Leurs fleurs sont bisexuées ou hermaphrodites, c'est-à-dire qu'elles possèdent des organes
mâles et femelles dans la même fleur, et la maturité des gamètes est simultanée.
Sur ces espèces le sélectionneur doit provoquer l’hybridation.

Le sélectionneur, lorsqu'il croise deux plantes pour associer des caractères intéressants,
réalise une fécondation croisée ou hybridation.

Sur le riz, les deux géniteurs étant choisis, le sélectionneur va castrer manuellement les
fleurs d'un épi, c'est-à-dire retirer toutes les étamines contenant le pollen. Cette plante
constituera la plante femelle. Il récupère ensuite le pollen de l'autre parent, qu'il dépose sur
le stigmate de l'épi femelle castré, c’est le parent mâle.

B.2 LA CREATION DE LA VARIABILITE


Il y a deux grands groupes de riz cultivé :
Oryza sativa (riz commun asiatique et présent dans la plus part des pays rizicoles dans le
monde) originaire de l'Extrême-Orient au pied du mont himalayen donnant du coté chinois
la sous espèce O. sativa japonica, et du cote indien la sous espèce O. sativa indica.
La quasi-totalité des variétés cultivées sont issues de O. stiva, grâce notamment à la grande
plasticité de cette espèce et à ses caractéristiques gustatives;
- Oryza glaberrima, espèce annuelle originaire d'Afrique occidentale, du delta central du
Niger au Mali.
Le nombre chromosomique des Sativa et des glabberima est 2n=24 chromosomes.
La diversité génétique du riz est considérable avec plus de 150.000 variétés cultivées
dans le monde et 107.000 accessions environ dans la banque de gènes de l'IRRI aux
Philippines (dont 5.000 accessions d'espèces sauvages).
Cette diversité provient de croisements intra et interspécifiques naturels (O. sativa avec des
formes sauvages ou adventices ou de croisements intra-sativa et intra-glaberrima combinés
à la sélection naturelle et humaine depuis la domestication (Khush, 1987)).

Quatre grandes voies de création de la variabilité sont utilisées par le programme riz et
riziculture pour la sélection variétale du riz au Burkina Faso :
la prospection
les croisements entre variétés complémentaires,
la création de composites,
la mutagenèse.
Plusieurs évaluations des variétés locales de riz collectées au Burkina Faso ont montré une
grande diversité agro-morphologique et génétique.
Toute fois dans le cadre du renforcement de cette collection nationale le programme a
introduit plusieurs entrées de la collection mondiale conservée à l’IRRI aux Philippines.

B.3 METHODES DE SELECTION


Le programme d’amélioration de l’INERA est axé sur le développement des variétés lignées
pour trois types de rizicultures :
- riziculture irriguée (maîtrise totale de l’eau)

- riziculture de bas-fonds (maîtrise partielle)

- riziculture pluviale dont l'alimentation hydrique dépend uniquement de la


pluviométrie (eau de pluie)
La sélection du riz au programme riz utilise les méthodes de sélection des plantes autogames
telle que la sélection généalogique pour la création de lignées et des parents d’hybrides,
toute fois les introductions et évaluations de matériel génétique dominent les activités du
programme.

 Création de lignées

Sélection généalogique
- Utilisation des rétrocroisements pour l’introduction du semi-nanisme chez les
variétés traditionnelles
Un caractère intéressant, tel le semi-nanisme, la résistance aux maladies, la tolérance au
stress, la stérilité, l'amélioration de critères de qualité, peut être présent dans une plante
mais pas dans les lignées élites à la base des variétés commerciales.
Pour introduire ce caractère dans les lignées élites, on procède par rétrocroisement, encore
appelé back-cross pour aboutir à la création de lignées identiques aux lignées élites qui
possèdent en plus ce caractère.
Une série d'hybridations entre la lignée receveuse ou élite, et la lignée donneuse du
caractère est réalisée. Les descendants sont ensuite croisés pendant plusieurs générations
par la lignée receveuse ou récurrente. Ceci permet d'augmenter la part de la lignée élite
dans le fond génétique des descendants, tout en veillant à conserver le caractère intéressant
par élimination des individus n'ayant pas le caractère désiré. Le résultat du rétrocroisement
est l'obtention d'une lignée convertie, c'est-à-dire quasiment identique à la lignée élite
receveuse, mais contenant en plus le caractère désiré.

Avant 1966, les variétés traditionnelles de riziculture irriguée étaient peu productives, du fait
de leur grande taille et de leur sensibilité à la verse, de tiges fragiles, d'un tallage abondant
mais peu fertile.
Le potentiel génétique du riz a fait un bond exceptionnel à la fin des années 50 avec la
découverte d'un mutant naturel semi-nain qui a été depuis très largement utilisé comme
donneur de semi-nanisme. Avec cette méthode l’IRRI a produit l’IR8, vulgarisée en 1966.
Par la suite plusieurs variétés semi-naines ont été développées et les essais régionaux et
internationaux de rendement et d’adaptation ont permis la vulgarisation d’un certain
nombre au Burkina Faso avant l’avènement des NERICA.
Les variétés semi-naines résistent beaucoup mieux à la verse, ont moins de talles
improductives, ont une bonne réponse aux engrais et un meilleur indice de récolte.
Leur productivité est de 2 à 3 fois plus élevée que celle des variétés traditionnelles.
Ces variétés ont été immédiatement adoptées par les paysans et couvrent désormais
l'essentiel des surfaces consacrées à la riziculture irriguée.

L’utilisation de ces variétés a eu un impact sur la révolution verte en Asie. Certains évaluent
à 50% la part due à l'amélioration génétique dans l'amélioration globale de la productivité.
A travers les croisements inter–variétaux et intra-groupe le potentiel de rendement a été
amélioré de 0,5, la durée du cycle réduite de 150-160 jours à 110 jours (cycle
d'IR36 vulgarisée en 1976), permettant également une double culture (saison des pluies et
saison sèche), voire une triple culture annuelle dans certaines zones particulièrement
intensives où l'irrigation est très bien maîtrisée.
Toutes fois les problèmes de parasitisme sont devenus plus aigus du fait d’une base
génétique faible (lignées) et des conditions de culture.
- Utlisation des backcross pour l’introduction de résistances multiples à des
insectes (cicadelles brunes et vertes, foreurs des tiges, cécidomyie du riz) et des
agents pathogènes (pyriculariose, flétrissement bactérien, flétrissement des
gaines, …).
Certaines sources proviennent d'espèces sauvages. La variété IR64, qui porte ces résistances
multiples, a été vulgarisée en 1985.
Le principe de l’introduction de ces résistances est le même que pour le nanisme
Chez le riz, la qualité de grain se définit par le format des grains, l'arôme, et le
comportement à la cuisson déterminé lui-même par la teneur en amylose et la température
de gélatinisation. La demande du consommateur est très variable d'un pays à l'autre.
Ceci a conduit à diversifier les géniteurs des programmes de sélection et à produire des
variétés aux caractéristiques de grain variées.
La sélection du riz est toujours accompagnée de tests sur les qualités organoleptiques et
technologiques du grain.

 Création de variétés de riz hybrides F1


Dès les années 70, d'autres voies ont permis d’accroître encore le potentiel de rendement
qui semblait avoir atteint un plafond. La création de riz hybrides F1 était devenue une
nécessité. Les chinois ont été les premiers à en développer et ont vulgarisé le premier
hybride en 1975. Les hybrides F1 produisent en moyenne 1 t/ha de plus que les lignées
pures en raison d'un accroissement de la biomasse de la plante, du nombre de grains par
panicule et, dans une plus faible mesure, du poids de mille grains.
Les riz hybrides ont été un réel succès en Chine puisqu'ils couvraient 15.8 M ha en 2001 soit
54 % des surfaces environ (World Rice statistics, 2005).
Leur utilisation dans d'autres pays a nécessité le développement de lignées mâles stériles
adaptées et a donc été plus tardive, mais des riz hybrides sont désormais cultivés en Inde,
Bangladesh, Vietnam, Indonésie, et Philippines.
Les systèmes de stérilité mâle utilisés ont d'abord été géno-cytoplasmiques, puis géniques,
en exploitant la thermo-sensibilité de certaines lignées, ce qui diminue les contraintes sur le
choix des parents. Le Cirad a exploré au Brésil l'utilisation des caractères d'allogamie
d'O.longistaminata (longs stigmates) pour favoriser la pollinisation croisée et faciliter la
production de semences (Taillebois, 1983).
 Exploitation de croisements interspécifiques cas d'Oryza glaberrima
La deuxième espèce de riz cultivé, O. glaberrima, qui n'est cultivée qu'en Afrique de
l'Ouest, tend à disparaître au profit d'O. sativa. Les tentatives d'exploitation de cette
variabilité n'avaient jusqu'alors rien donné du fait de la stérilité des croisements sativa x
glaberrima.
Dans les années 90, de nouveaux croisements ont été entrepris par des sélectionneurs de
l'Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest en Côte d'Ivoire
qui ont permis de produire une série de variétés très appréciées des paysans, les Nericas
(Jones et al, 1997).
En fait l'utilisation de parents glaberrima bien choisis, peut-être partiellement introgressés
par sativa (Barry et al, 2007) et le passage par la culture d'anthères permet de fixer des
combinaisons intéressantes.
Le Nerica est issu du croisement entre une ancienne variété africaine très résistante et d'une
variété asiatique à haut rendement. Il allie les caractéristiques de ces deux variétés : la
résistance à la sécheresse et aux parasites, des rendements supérieurs même avec peu
d'irrigation ou d'engrais et une teneur en protéines plus élevée que les autres variétés de riz

Chaque grain de riz de Nerica comprend également plus de protéine que les deux variétés
d'origine.
Le Nerica pousse beaucoup plus vite. La récolte se fait en général de 90 à 100  jours après
l'ensemencement, contre 120 à 140 jours dans le cas des variétés asiatiques de riz pluvial
utilisées en Afrique de l'Ouest.
Cela permet aux fermiers non seulement de toucher plus rapidement l'argent provenant de
leurs ventes sur les marchés, mais aussi de consacrer le temps ainsi gagné à d'autres
cultures.
Dès les premiers stades de sa croissance, le Nerica pousse abondamment, près du sol, et
arrive à étouffer les mauvaises herbes.
 Exploitation de croisements interspécifiques Oriza sativax O. glaberrima : le riz
NERICA
Origine des nérica
Les selectionneurs de l'ADRAO ont choisi de croiser l'une des espèces les plus courantes de
riz africain, l'oryza glaberrima avec O. sativa.
Après plusieurs années de travail, le croisement de cette variété et de l'oryza sativa a donné
certains résultats positifs, mais se heurtait également à un obstacle de taille : environ 90 %
des descendances de ce croisement, étaient stériles.
Ceci ne peut aboutir à une variété que pourra vulgariser auprès des agriculteurs car ils ne
pourraient pas renouveler leurs semences si non que d’acheter chaque année de nouvelles
semences.
Monty Jones (actuel Directeur du FARA) a utilisé la technique de récupération d'embryons
immatures, qui consiste à enlever les embryons d'une descendance et à les placer en culture
in vitro afin d'en modifier les caractéristiques. Au cours de ces travaux (notamment en
Chine), il a découvert qu'en ajoutant du lait de noix de coco à cette culture, on arrivait à
réduire la stérilité des nouvelles variétés de l'ADRAO issues d'un croisement.
C'est ainsi qu'il a obtenu une descendance stable

Participation des agriculteurs


Parallèlement aux innovations scientifiques qui ont mené à la création du Nerica, l'ADRAO a
également expérimenté de nouvelles façons de faire connaître et de distribuer cette variété
de riz -- par la participation active des agriculteurs eux-mêmes.
En 1996, l'ADRAO a décidé qu'il valait mieux que les agriculteurs jugent par eux-mêmes le
Nerica en le comparant à d'autres variétés. Ce processus est connu sous le nom de "sélection
variétale participative". Les essais de validation sur le terrain par ce processus ont duré trois
ans.
Ces essais sont mis en place dans un champ de diversité géré par le système de vulgarisation
agricole. Ce champ comprend un grand nombre de variétés différentes de riz : le Nerica, des
variétés asiatiques améliorées, des variétés africaines indigènes et d'autres variétés
appréciées dans la localité ou dans la région. Les agriculteurs du village sont encouragés à
visiter le champ et à suivre la croissance des différentes variétés.
B.5 PRINCIPALES VARIETES AMELIOREES DE RIZ AU BURKINA FASO
L’introduction et les évaluations de matériel végétal ont permis de retenir et de proposer à
la vulgarisation de nombreuses variétés performantes pour chaque type de riziculture:

- Riziculture irriguée/bas-fonds (23 variétés avec des rendements de 5 et 7


t/ha)
- Riziculture pluviale (16 variétés avec des rendements de 4 à 5 t/ha).
Dans le cadre de la collaboration entre l’ADRAO et l’INERA de nouvelles variétés de riz
NERICA ont été mises au point.
Les variétés NERICA ou New rice for africa développées sont de grande qualité, très
productives et supportent les conditions difficiles de production.

4 variétés de NERICA (FKR 56 N, FKR 58 N, FKR 53 60 N, FKR 62N) sont homologuées pour la
riziculture de bas-fond au Burkina Faso et sont actuellement en cours d’introduction en
milieu paysan.
C. AMELIORATION VARIETALE DU MIL (Pennisetum glaucum (L.) Bur)
La production du mil au Burkina Faso représente environ 33.6% de la production totale de
céréale.
De 1984 à 2003 la superficie emblavée en mil a augmenté de 76% et la production de 197%.
Ceci indique l’importance de plus en plus grande de cette céréale dans l’agriculture du pays.
Toute fois les rendements moyens sont faibles de 650 kg/ha : de 400kg/ha dans l’Odalan en
zone sahélienne il est de 1 tonne dans le Koulpélgo en zone soudanienne.
2n=14 chromosomes
Ressources phytogénétiques
Prospections successives (1981-1986-1987). Environ 350 écotypes du Burkina dont 3
populations sauvages (Pennisetum monodii)
Biologie florale
Espèce allogame protogyne : apparition =maturité des fleurs femelles avant les fleurs mâles.
Variétés existantes : plupart variétés populations issues de sélection massale empiriques

Méthodes d’amélioration

Gestion du germplasm et développement de materiel de selection


Création de populations à pollinisation libre (OPVS)
Sélection récurrente participative
Identification de plantes intéressantes
Autofécondation pour aboutir à des lignées S1 à S8 (But création de variétés hybrides
simples)
Croisements pleins frères intra-écotypes ou variétés des meilleures plantes
sélectionnées
Croisements pleins frères inter-écotypes ou variétés des meilleures plantes
sélectionnées
Récolte par épi et semis épi à la ligne pour étude de comportement
Recombinaison (interfécondation) des épis ayant donné les meilleures descendances
en parcelle isolée pour constituer la population améliorée de sortie
Essais de rendement multilocaux et pluriannuels des populations recombinées (2 à 3
ans)
Identification des meilleures populations adaptées et performantes
Poursuite de la sélection à partir de la population améliorée pour d’autres cycles de
sélection
Participation des paysans à la sélection depuis l’identification des plantes
intéressantes

Développement de variétés hybrides


Identification de plantes intéressantes
Hybrides simples
Autofécondation pour aboutir à des lignées S1 à S8 (But création de variétés hybrides
simples)
Etude des aptitudes à la combinaison (ASC) et de vigueur hybride des lignées Sn
Identification de lignées mâles stériles adaptées parmi les cytoplasmes existants (A1,
A4 …)
Conversion des meilleures lignées pollinisatrices en lignées R (restauratrices de
fertilité)
Essais de rendement des hybrides et sélection des meilleurs hybrides
Elaboration d’un plan de production de semences hybrides

Hybrides Topcross
Identification des meilleures variétés ou écotypes après des essais d’évaluation de
rendement avec la participation des paysans
Etude du comportement en croisement des populations (Hétérosis, AC)
Sélection des meilleures populations à fort hétérosis
Confrontation en croisement avec les lignées mâles stériles et identification des
lignées R
Conversion des meilleures populations en lignées mâles stériles par rétrocroisement
Grille variétale
Date optimale de
Région Variétés semis
Zone 1 Sahel (Soum, Seno, Oudalan) ICMV IS 89305 1ère semaine de Juillet
(<500 1ère semaine de Juillet
mm) IKMV 8201
SOSAT-C-88 1ère semaine de Juillet
ZATIB 1ère semaine de Juillet
Zone 2 Nord, Centre Nord, Centre Est ICMV IS 89305
IKMV 8201
SOSAT-C-88

Chez lz maïs 2n= 20 chromosomes. Le plant de maïs est diploïde et produit des
gamètes mâles et femelles sur des organes reproducteurs séparés. Le gamète
mâle (le grain de pollen !) germe et le noyau haploïde se divise. Un des noyaux
obtenus va féconder le noyau de l'ovule femelle, un autre féconde une cellule
diploïde qui se retrouve donc triploïde. Dans le grain de maïs final, l'ovule
donne naissance à l'embryon et la cellule triploïde donne naissance à
l'albumen nourricier.
Importance des cultures dans le monde
Sorgho : 45 millions d’ha Asie - Afrique
Mil : 26 millions d’ha Asie Afrique
Le mil est une espèce hautement à pollinisation croisée (fortement allogame) avec une
floraison protogyne et un mécanisme de pollinisation par le vent qui remplit une des
conditions biologiques requise pour le développement des hybrides.
Le sorgho est une espèce à prédominance autogame, but l’utilisation de la stérilité mâle
permet de compléter la pollinisation croisée chez les mâles stériles.
Un haut niveau de pollinisation croisée conduit aux variétés à pollinisation ouverte (OPVs) et
aux hybrides. Ces deux options variétales se présentent pour le mil où l’hétérosis peut être
exploité pour améliorer la productivité de cette culture.
L’option OPVs permet seulement une exploitation partielle de l’hétérosis
Chez le sorgho seule l’option hybride permet d’exploiter l’hétérosis.
Chez le sorgho et le mil l’option hybride permet d’obtenir 20 à 30% de plus de rendement.

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