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Université Sultan Moulay Slimane

École Supérieure de Technologie


Béni Mellal

Production Végétale

DUT: AGRO-INDUSTRIE (S2)


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Pr. Abdelaziz ED-DRA 2022-2023
Chapitre IV :

L’arboriculture

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Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
1. Introduction

L’olivier est un arbre fruitier méditerranéen qui

appartient à la famille des Oléacées.

Cet arbre produit les olives ; un fruit consommé sous

diverses formes:

- Les olives fermentées,

- Les olives noires oxydées (Gluconate de Fer);

- Les olives noires façon Grèce;

- Extraction d’huile d’olive; 3


Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
2. Variétés d’olivier

Il existe environ 140 variétés mentionnées dans le Catalogue Mondial des variétés.

Au Maroc, la Picholine Marocaine domine l’oliveraie au niveau du pays, vu qu’elle est

a double fin, l’huile et la conserve, cependant d’autres variétés plus performantes ont été

développés.

Il s’agit de la Picholine de Languedoc, la manzanille, la picholine marocaine avec ses

deux clones : la Menara et Haouzia, variétés à double fin au niveau des zones irriguées,

et Picual, Frantonio et Arbequine pour la production d’huile.

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Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
3. Cycle végétatif et productif de l'olivier
Au cours de son cycle annuel de développement, l’olivier passe par des phases suivantes:
1. Janvier, Février: induction; initiation et différentiation florale;
2. Courant Mars: croissance et développement des inflorescences à l’aisselle des feuilles que
portent les rameaux de l’année précédente;
3. Avril: pleine floraison;
4. Fin Avril-début Mai: fécondation et nouaison des fruits;
5. Juin: début de développement et grossissement des fruits;
6. Septembre: véraison (début du changement de couleur)
7. Octobre: maturation du fruit et son enrichissement en huile
8. Mi-Novembre à Janvier: récolte des fruits
La période la plus intense du cycle annuel se déroule de Mars à Juin. Au cours de cette phase,
les besoins en eau et en nutriments de l’arbre sont les plus intenses. 5
Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
4. Exigences pédo-climatiques
a. Température, pluviométrie, vent et la lumière
L'olivier résiste jusqu'à -8 à -10°C en repos végétatif hivernal. Mais à 0 à -1°C, les dégâts peuvent
être très importants sur la floraison. A 35-38°C, la croissance végétative s'arrête et à 40°C et plus,
des brûlures endommagent l'appareil foliacé, surtout si l'irrigation est insuffisante.
Avec 600 mm de pluie bien répartis, l'olivier végète et produit normalement. Entre 450 et 600 mm,
la production est possible à condition que les capacités de rétention en eau du sol soient suffisantes
(sol profond argilo-limoneux). Avec une pluviométrie inférieure à 200 mm, l'oléiculture est
économiquement non rentable.
Les vents chauds au cours de la floraison, les brouillards et les fortes hygrométries, la grêle et les
gelées printanières sont autant de facteurs défavorables à la floraison et à la fructification.
L'olivier étant exigeant en lumière, l'insolation est à considérer dans le choix de l'orientation des
arbres, la densité de plantation et les tailles d'éclaircie.
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Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
4. Exigences pédo-climatiques
b. Le sol

Le sol doit être préparé à l’aide du chisel sur une


profondeur comprise entre 60 et 70 cm pour permettre
un bon développement racinaire et une meilleure
rétention en eau de pluie et d’irrigation.
Le sol doit être bien équilibré en éléments fins (50%
d'argile + limons) et 50% en éléments grossiers (sables
moyens et grossiers).
Le pH peut aller jusqu'à 8 à 8,5.
Les jeunes plants doivent être exempt de maladies.

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Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
5. Les techniques de culture
a. Multiplication, plantation et entretien de la culture

L'olivier se multiplie selon deux types de procédés:


- les méthodes traditionnelles (bouturage ligneux, division de souchets, greffage sur
oléastre), et
- les méthodes intensives (semis de noyau suivi de greffage, bouturage semi-ligneux
avec traitement hormonal des boutures, leur élevage en serre équipée de nébulisation et
leur endurcissement en serre d'adaptation).
C'est ce dernier procédé qui tend à se développer dans les pépinières modernes.
La plantation doit être précédée d'une étude de faisabilité incluant les contraintes
climatiques, agro-pédologiques et l'analyse des tendances du marché.

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Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
5. Les techniques de culture
a. Multiplication, plantation et entretien de la culture

Les travaux préparatoires à la plantation comprennent la plantation des brise-vents


(cyprès, Casuarina, Olivier Dahbia), un sous-salage croisé à une profondeur de 60-80 cm,
l'épierrage, un labour moyen (30-40 cm) et un cover-cropage.
En culture moderne, les densités de plantation sont de 6x4 m, soit 416 arbres/ha. La
fumure de fond se compose respectivement de 5 kg de fumier, de 100 g de
superphosphate et 100 g de sulfate de potasse par pied. Ces apports sont enfouis par un
labour à 30-40 cm de profondeur.
L'azote sera apporté en fin d'hiver (février) à raison de 2 quintaux/ha de sulfate
d'ammoniaque à 21% N et de 2 quintaux/ha ammonitrate à 33% N en avril.
Le désherbage et l'irrigation seront réalisés dès la première année. 9
Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
5. Les techniques de culture
b. Irrigation

Dans certaines zones où les précipitations sont de 450 à 650 mm/an, les apports

d'eau en gravitaire sont estimés à 6000 à 8500 m³/ha/an entre Mars et Septembre.

En irrigation localisée et pour une oliveraie de 400 arbres/ha (olive de table), le

volume d'eau apporté est de 3200 m³/ha/an (capillaire d'un débit de 4 l/heure avec 4

goutteurs/arbre, 8-10 h par irrigation tous les 3 jours).

La durée de fonctionnement du système d'irrigation est de 5 à 6 mois/an.

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Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
5. Les techniques de culture
c. Taille

La taille a pour objectifs d'accroître la production, de limiter l'alternance, de freiner le


vieillissement, d'éliminer le bois mort. On distingue la taille de formation, la taille
annuelle d'entretien et de fructification et la taille de régénération.
La taille de formation s'effectue en deux phases:
1. Lorsque l'arbre atteint 1,5 m de hauteur, on veille à la formation d'un monotronc en
éliminant les branches basses et en conservant la tige centrale et,
2. Lorsque l'arbre dépasse 1,50 m de hauteur, on sélectionne un maximum de 5 branches
charpentières en éliminant la tige centrale au dessus du départ d'une charpentière.

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Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
5. Les techniques de culture
c. Taille

La taille d'entretien et de fructification : a pour effet d'exposer tout le feuillage à la

lumière, de stimuler l'apparition du feuillage jeune en éliminant le bois épuisé. Par

cette taille aussi, le rapport feuilles/bois est maintenu le plus élevé possible et l'air doit

circuler dans toute la frondaison sans rencontrer de zones à feuillage trop dense.

La taille de régénération : s'applique à des arbres qui ont été abandonnés sans taille ni

soins depuis une longue période. Elle fait apparaître de nouvelles branches et rend la

fructification plus accessible à la cueillette.


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Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
6. Les maladies
1. Ravageurs

Mouches de l'olive
(Dacus oleae)

Teigne de l'olivier
(Prays oleae)

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Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
6. Les maladies
2. Champignons

L'Œil de paon
(Cycloconium oleaginum)

La Verticilliose
(Verticillium dahliae)

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Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
6. Les maladies
2. Champignons

Fumagine:
noir de l'olivier

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Chapitre IV : L’arboriculture
III. L’olivier
6. Les maladies
3. Bactéries

Xylella fastidiosa

Bactériose:
Pseudomonas savastanoï

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Chapitre IV : L’arboriculture
IV. Caroubier
1. Introduction

Le caroubier (Ceratonia siliqua L.) est un arbre

fruitier méditerranéen de la famille des

Légumineuses (ou Fabacées). Il est utilisé depuis

l'Antiquité pour ses fruits (les caroubes), pour

l'homme et le bétail. Capable de produire sur des

terrains pauvres en marge des cultures ou sur des

coteaux difficiles à cultiver.

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Chapitre IV : L’arboriculture
IV. Caroubier
1. Introduction

La caroube est une gousse de couleur foncée qui,

par un processus industriel, est hachée pour

obtenir deux produits : la pulpe (environ 90 % du

poids total) et la graine (10 %), dont les

caractéristiques et les applications alimentaires

sont très variées.

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Chapitre IV : L’arboriculture
IV. Caroubier
1. Introduction

La pulpe est traditionnellement utilisée dans


l’alimentation animale. Ces dernières années, de
nombreuses études sur les caractéristiques chimiques
et biologiques de ce produit ont été réalisées dans
différents pays afin de promouvoir son utilisation
commerciale.
La pulpe a une faible teneur en calories, faible teneur
en graisses, pas stimulants (caféine et théobromine),
l’apport de sucres naturels, de vitamines et de fibres
alimentaires, faible teneur en sodium et forte teneur en
potassium. 19
Chapitre IV : L’arboriculture
IV. Caroubier
1. Introduction

La farine, obtenue notamment à partir de la pulpe torréfiée, est relancée en

confiserie et dans la cuisine méditerranéenne et anglo-saxonne, mais aussi dans

l’industrie des boissons et des sirops, etc.

Ces caractéristiques peuvent qualifier la farine de caroube comme un aliment

naturel, sain et local qui pourrait être utilisé efficacement comme substitut ou

allongeur de la poudre de cacao dans de nombreux aliments et boissons.

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Chapitre IV : L’arboriculture
IV. Caroubier
1. Introduction

La graine (ou gomme de caroube) est composée de trois éléments structurels distincts :
la cuticule (15-30 %), l’endosperme (42-60 %) et le germe (19-25 %).
L’endosperme est la fraction de la graine la plus appréciée sur le marché. Après broyage,
il est commercialisé sous forme de “gomme de caroube”. Il est utilisé comme additif
alimentaire naturel, également appelé E-410.

La gomme de caroube est utilisée dans une large gamme de produits alimentaires
comme agent épaississant, liant, gélifiant ou dispersant. Il s’agit d’un produit de base
utilisé par l’industrie alimentaire pour la fabrication d’un grand nombre de produits
(glaces, soupes, sauces, produits de boulangerie, etc.).
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Chapitre IV : L’arboriculture
IV. Caroubier
2. Exigences pédo-climatiques

Le caroubier est un arbre méditerranéen exigent en lumière et ne supporte donc

pas les fortes densités.

Le jeune caroubier et les fleurs ne supportent pas de gel en dessous de -5 °C,

l'arbre mature tolère jusqu'à -7 °C.

L'arbre est dit thermophile car il exige un été chaud et sec notamment pour

fructifier mais il peut survivre en climat doux et abrité. Il tolère bien entendu la

sécheresse.
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Chapitre IV : L’arboriculture
IV. Caroubier
3. Les techniques de culture
a. Taille
Le caroubier n’est pas très exigeant en matière de taille, contrairement aux autres arbres
fruitiers, qui nécessitent une taille annuelle. Ceci est principalement dû au fait que sa
fructification a lieu sur du vieux bois, âgé de plus de trois ans.
Une légère taille de formation est toutefois recommandée pendant les premières années, afin
d’avancer l’entrée en production.
Chez certaines variétés peu ramifiées, les pousses terminales doivent être pincées pour induire
la ramification.
Chez les arbres matures, l’élagage (coupe des branches mortes) est généralement effectué tous
les 3-4 ans, en éclaircissant et en supprimant les branches sèches à l’intérieur de la canopée,
favorisant ainsi la pénétration de la lumière et régulant la récolte annuelle.

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Chapitre IV : L’arboriculture
IV. Caroubier
3. Les techniques de culture
b. Sol

En ce qui concerne l’entretien du sol, le travail mécanique du sol doit être

peu profond, pas plus de 15-20 cm, afin de faciliter l’exploration du

système racinaire dans les couches les plus fertiles du sol. Trois ou quatre

opérations de désherbage sont généralement effectuées pour éliminer les

mauvaises herbes.

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Chapitre IV : L’arboriculture
IV. Caroubier
3. Les techniques de culture
c. Irrigation

Dans les pays producteurs de caroubier, les nouvelles plantations sont souvent irriguées à l’aide
du système de goutte à goutte.
Dans les jeunes plantations, il est recommandé de faire une irrigation de soutien pour favoriser
la croissance végétative et l’entrée en production.
Pour les arbres adultes les doses doivent tenir compte du volume de leur couronne et de leur
niveau de récolte.
L’irrigation doit se faire de préférence entre les mois d’avril et de juillet.
En effet, deux processus phénologiques importants ont lieu pendant cette période : l’induction
florale et la croissance-maturation des fruits. Une bonne gestion de l’irrigation permettra
d’avoir un développement végétatif important, un rendement accru et un poids de fruit élevé.
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Chapitre IV : L’arboriculture
IV. Caroubier
3. Les techniques de culture
c. Fertilisation

Dans les plantations commerciales avec des rendements moyens d’environ 50-
100 kg/arbre, on recommande des doses approximatives par hectare d’environ 50
kg de N, 20 kg de P2O5 et 50 kg de K2O.
L’azote est épandu principalement entre le printemps et le début de l’automne.
Le potassium doit être appliqué entre fin mai et juin pour améliorer la qualité des
fruits.
Il est aussi important d’effectuer des analyses du sol et du feuillage pour mieux
ajuster le plan de fertilisation.

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Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
1. Introduction

Les pommiers sont des arbres du genre botanique

Malus et de la famille des Rosacées, dont le fruit

est la pomme. Ce genre comprend une

quarantaine d'espèces d'arbres ou d'arbustes dont

la plus importante, sur le plan de l'alimentation

humaine, est le pommier domestique (Malus

domestica). On connaît aujourd'hui plus de 20000

variétés. 27
Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
1. Introduction

Au Maroc, le pommier occupe une grande surface en matière de

rosacées fruitières. La production annuelle est estimée à 560-600 000

tonnes, sur la base d’un rendement moyen d’environ 20 T/Ha. C’est

un secteur qui connaît une évolution rapide, stimulé par un marché

porteur, une gamme variétale qui tend à se diversifier et une

profession dynamique.

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Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
1. Introduction

La culture de pommier est utilisée pour:

- la production des fruits (pommes),

- le jus de pomme,

- vinaigre, et autres.

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Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
2. Variétés de pommier

La majorité des variétés du pommier en

culture dérive de l’espèce Malus pumila.

Toutefois, les principales variétés utilisées

au Maroc sont la Starking Delicious,

Starkrimson, Gloden Delicious, Golden

Smoothee, Dorcset Golden, Royal Gala,

Ozargold, Anna, Fuji…

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Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
3. Exigences pédo-climatiques
a. Exigences climatiques

Le pommier est une espèce des zones tempérées, il nécessite une longue période de
repos végétatif pour satisfaire ses besoins en froid qui sont de l'ordre de 800 à 1600
heures inférieures à 7,2°C.
L'espèce peut résister jusqu'à -35°C en phase de dormance, mais les zones les plus
favorables à la culture sont celles qui présentent des hivers froids et des étés
modérément chauds et relativement humides.
Des nuits fraîches et une luminosité intense durant la maturité sont très favorables à
la bonne coloration des fruits. Par contre, des journées brumeuses accompagnées de
précipitations ou de rosées matinales déprécient la couleur des fruits.
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Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
3. Exigences pédo-climatiques
b. Exigences édaphiques

Le pommier s’adapte à une large gamme de sols.

Cependant, des terrains bien drainés légèrement acides (pH 6,5 à 6,7), argilo-

limoneux, profonds et riches en matières organiques sont les plus favorables à la

culture du pommier.

Les sols lourds argileux à forte capacité de rétention en eau doivent être évités

autant que les sols à forte teneur en calcaire actif.

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Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
4. Les techniques de culture
a. Sol

L'entretien du sol consiste à mettre en œuvre un ensemble de techniques visant à


maintenir le sol en bon état après plantation, pour un bon fonctionnement des racines.
Le sol peut être soit travaillé mécaniquement au niveau de la couche superficielle,
soit désherbé chimiquement, soit recouvert d'un "mulch" ou paille.
Toutes ces techniques visent à détruire les mauvaises herbes et réduire
l'évapotranspiration.
Dans la mesure où les ressources en eau sont excédentaires, la couverture du sol par
un engrais vert temporaire ou permanent permet un enrichissement de ce sol en
matière organique et une amélioration de la qualité des fruits.
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Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
4. Les techniques de culture
b. Fumure

Il faut profiter du labour ou du sous-solage pour incorporer au sol la fumure de fond:

Fumier=50-60 T/ha, phosphate = 300-400 U/ha sous forme de superphosphate,

Potasse = 300-400 U/ha sous forme de sulfate de potasse ou mieux de sulfate double

de potasse et de magnésie, Magnésie = 50-70 U/ha sous forme de sulfate ou de

carbonate et oligoéléments = 500 kg/ha d'un engrais à base de mélange d'oligo-

éléments (Zinc, Bore, Fer etc...).

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Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
4. Les techniques de culture
c. Irrigation

Le système d'irrigation doit être défini avant la plantation. Il peut être par ruissellement,

submersion, aspersion ou goutte-à-goutte. L'apport d'eau doit se baser sur le bilan

hydrique.

Cette méthode consiste à maintenir un équilibre entre l'offre et la demande en eau.

L'offre correspond à la contribution du sol, aux précipitations, aux irrigations et aux

remontées capillaires. La demande correspond à l'évapotranspiration des arbres auquel

il faut ajouter les pertes par drainage et ruissellement.


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Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
4. Les techniques de culture
d. Taille

Les grands types de taille sont la taille de formation, d'entretien et de fructification.


La taille de formation permet de donner à l'arbre une structure bien définie, et d'obtenir
un certain équilibre entre les différentes charpentières; elle permet également un bon
éclairement ainsi que le garnissement des branches dénudées.
La taille de fructification a pour objet d'éclaircir les charpentières et d'assurer une
pénétration suffisante de la lumière ainsi que l'établissement d'un équilibre annuel entre
la végétation et la fructification.
La taille de renouvellement est fondée sur l'allongement naturel du rameau et l'ablation
partielle (taille de rapprochement).
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Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
5. Les maladies

Les maladies les plus souvent rencontrées sur le

pommier sont:

✓ la tavelure,

✓ la moniliose et,

✓ l’oïdium.

Ces maladies apparaissent lorsque les conditions de

culture ne sont pas optimales : humidité stagnante,

sol enherbé, plaies de taille importantes, etc. 37


Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
5. Les maladies
a. Tavelure

Les symptômes de la tavelure sur les feuilles de


pommier sont très reconnaissables. Il y a
apparition de taches rondes décolorées sur la face
supérieure de la feuille, qui deviennent
rapidement brunes.
Sur les fruits, cette dernière a la même forme de
taches brunes qui entraîne un arrêt de
développement de l’épiderme de la pomme
causant des crevasses, mais n’altérant pas la
qualité gustative du fruit. 38
Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
5. Les maladies
b. Moniliose

La moniliose attaque les boutons floraux, les

branches et ensuite les fruits qui portent des

taches circulaires puis entraîne la pourriture

de la pomme jusqu’à sa chute ou sa

momification sur l’arbre.

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Chapitre IV : L’arboriculture
V. Pommier
5. Les maladies
c. Oïdium

L’oïdium du pommier, passe l’hiver dans les

écailles des bourgeons. C’est la raison pour

laquelle même les jeunes feuilles qui sortent

des bourgeons peuvent être touchées. Elles

portent un duvet blanchâtre. La maladie se

propage ensuite au reste des feuilles et/ou des

rameaux. 40
Chapitre V :

Culture Agroécologique

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Chapitre V : Culture Agroécologique
I. Généralités

Le terme « écologie » désigne la science qui a pour objet l'étude des relations

des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes, etc.) entre eux ainsi

qu'avec leur habitat ou l’environnement dans son ensemble. Ces interactions

déterminent la distribution et l'abondance des organismes vivants sur Terre.

L’agro-écologie désigne l’ensemble des techniques visant à pratiquer une agriculture

plus respectueuse de l’environnement et des spécificités écologiques.

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Chapitre V : Culture Agroécologique
I. Généralités

L’agro-écologie est un ensemble inter-disciplinaire à la croisée de l’agronomie, de


l’agriculture, de l’écologie scientifique, de l’économie et des sciences sociales.
Elle intègre des pratiques corollaires telles que l’agriculture biologique, l’agriculture
régénérative et/ou de conservation, ainsi que certains volets de la permaculture, dans
une perspective de développement durable.

L’agro-écologie se caractérise par une conception globale des systèmes de production


agro-alimentaire. Elle s’appuie sur les fonctionnalités naturelles des écosystèmes pour
les amplifier, de manière à limiter au maximum les pressions sur l’environnement et
à préserver sa capacité de renouvellement.

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Chapitre V : Culture Agroécologique
I. Généralités

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Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie

Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a

élaboré les 10 éléments de l’agroécologie, visant à aider les pays à transformer

leurs systèmes alimentaires et agricoles, à généraliser l’agriculture durable,

ainsi qu’à atteindre l’objectif «faim zéro» et de multiples autres objectifs de

développement durable:

Ces éléments ont été fondus sur les cinq principes de l’agroécologie d’Altieri

(1995), et les cinq niveaux de transition agroécologique de Gliessman (2015).


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Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie
1. Diversité

La diversification est essentielle à la transition agroécologique en ce qu’elle permet


d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition tout en conservant, en protégeant et
en mettant en valeur les ressources naturelles.
- Diversité des espèces et des ressources génétiques,
- La culture intercalaire associe des espèces complémentaires afin d’augmenter la
diversité spatiale.
- La rotation des cultures, parmi lesquelles figurent souvent des légumineuses,
renforce la diversité temporelle.
- Les systèmes intégrés agriculture-élevage reposent sur la diversité des races
locales adaptées à des environnements en particulier.
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Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie
2. Création et partage des connaissances

Les innovations agricoles sont davantage susceptibles de résoudre les problèmes

locaux lorsqu’elles sont élaborées de manière conjointe dans le cadre de processus

participatifs.

L’agroécologie repose sur des connaissances spécifiques au contexte. Elle n’offre pas

de solutions universelles. Au contraire, les pratiques agroécologiques sont adaptées à la

situation environnementale, sociale, économique, culturelle et politique.

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Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie
3. Synergies

La création de synergies améliore les fonctions essentielles au sein des systèmes


alimentaires en ce qu’elle concourt à la production et à de multiples services
écosystémiques.

La création de synergies dans les systèmes alimentaires comporte de multiples


avantages. En optimisant les synergies biologiques, les pratiques agroécologiques
améliorent les fonctions écologiques, d’où une plus grande efficience d’utilisation
des ressources et une résilience accrue (exemple: utilisation des légumineuses
fixatrices d’azote).
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Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie
4. Efficience

Des pratiques agroécologiques novatrices permettent de produire plus en utilisant


moins de ressources externes.

Les systèmes agroécologiques améliorent l’utilisation des ressources naturelles, en


particulier celles qui sont abondantes et gratuites, comme le rayonnement solaire, le
carbone atmosphérique et l’azote.
En renforçant les processus biologiques et en recyclant la biomasse, les nutriments et
l’eau, les producteurs peuvent utiliser moins de ressources externes, ce qui réduit les
coûts et les effets négatifs sur l’environnement.

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Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie
5. Recyclage

Le recyclage permet de réduire les coûts économiques et environnementaux de la

production agricole.

Le recyclage peut avoir lieu grâce à la diversification et à la création de synergies

entre différentes composantes et activités.

Les systèmes cultures-élevage favorisent le recyclage de la matière organique par

l’utilisation du fumier pour le compost ou directement en tant qu’engrais, et des

résidus de cultures et des sous-produits agricoles pour nourrir les animaux.


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Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie
6. Résilience

Une meilleure résilience des personnes, des communautés et des écosystèmes est
essentielle à des systèmes alimentaires et agricoles durables.

En maintenant un équilibre fonctionnel, les systèmes agroécologiques sont en mesure


de résister aux attaques d’organismes nuisibles et aux maladies.
Les pratiques agroécologiques valorisent la complexité biologique des systèmes
agricoles et favorisent la communion nécessaire entre les organismes en interaction
pour que les infestations d’organismes nuisibles s’autorégulent.
Une agriculture diversifiée est davantage susceptible de contribuer à la lutte contre les
organismes nuisibles et les maladies.
51
Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie
7. Valeurs humaines et sociales

Protéger et améliorer les moyens d’existence ruraux, l’équité et le bien-être social est
essentiel à des systèmes alimentaires et agricoles durables

L’agroécologie met fortement l’accent sur les valeurs humaines et sociales. Elle place
les aspirations et les besoins des producteurs, des distributeurs et des consommateurs
au cœur des systèmes alimentaires.
En renforçant l’autonomie et les capacités d’adaptation qui permettent de gérer les
écosystèmes agricoles, les approches agroécologiques donnent aux individus et aux
populations les moyens de surmonter la pauvreté, la faim et la malnutrition, tout en
favorisant les droits de l’homme, notamment le droit à l’alimentation, et la gestion de
l’environnement. 52
Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie
8. Culture et traditions alimentaires

En favorisant des régimes alimentaires sains, diversifiés et adaptés au plan culturel,


l’agroécologie contribue à la sécurité alimentaire et à la nutrition, tout en préservant
la santé des écosystèmes.

L’agroécologie joue un rôle important en rétablissant l’équilibre entre les traditions et


les habitudes alimentaires modernes, en les associant de manière harmonieuse pour
encourager une production et une consommation alimentaires saines et en défendant
le droit à une alimentation adéquate. Ainsi, elle vise à entretenir une relation saine
entre les humains et l’alimentation.

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Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie
9. Gouvernance responsable

Une alimentation et une agriculture durables nécessitent des mécanismes de


gouvernance responsables et efficaces à différents niveaux (local, national et
mondial).

La majorité des populations pauvres et vulnérables du monde ont des moyens


d’existence fortement tributaires de la biodiversité terrestre et aquatique et des services
écosystémiques, et ne disposent donc pas d’un accès assuré à ces ressources.
L’agroécologie repose sur un accès équitable aux terres et aux autres ressources
naturelles.

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Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie
10. Économie circulaire et solidaire

L’économie circulaire et solidaire, qui rétablit le lien entre les producteurs et les
consommateurs, fournit des solutions novatrices pour vivre compte tenu des limites
de notre planète, tout en établissant les fondements sociaux d’un développement
inclusif et durable.

L’agroécologie vise à rétablir le lien entre les producteurs et les consommateurs


grâce à une économie circulaire ou à une économie solidaire qui accorde la priorité
aux marchés locaux et favorise le développement économique local.

L’énergie utilisée pour produire des aliments perdus ou gaspillés représente environ
10 pour cent de la consommation énergétique mondiale
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Chapitre V : Culture Agroécologique
II. Éléments de l’agroécologie

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Chapitre V : Culture Agroécologique
III. Principes de mise en œuvre

En tant qu’approche systémique, l’agroécologie repose sur une synergie de

moyens contribuant à l’amélioration intrinsèque des processus agro-alimentaires

dans leur ensemble, avec une constante en termes d’objectifs : la performance

environnementale.

La mise en œuvre de ces principes de base s’exprime notamment à deux

niveaux, sous la forme de pratiques diverses.

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Chapitre V : Culture Agroécologique
III. Principes de mise en œuvre
1. Au niveau des exploitations

- Infrastructures et découpage des parcelles favorables à la prolifération des

auxiliaires naturels et à leur connexion avec les surfaces exploitées, limitation

des intrants phytosanitaires ;

- Réintroduction de la biodiversité des espèces cultivées comme facteur

d’amélioration de la production et de la qualité environnementale…

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Chapitre V : Culture Agroécologique
III. Principes de mise en œuvre
2. Au niveau des territoires

✓ Instauration de couloirs écologiques afin d’augmenter et faciliter la

communication entre les habitats d’espèces auxiliaires (notamment les

pollinisateurs) ;

✓ Maintien ou réaménagement de zones humides favorables à la biodiversité

et à l’épuration des eaux ;


✓ Pratiques culturales cohérentes, planifiées en concertation des différents
acteurs sur le terrain (cultures associées, diversification des variétés,
rotations, agroforesterie)…
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Chapitre V : Culture Agroécologique
IV. Pratiques agroécologiques

Les principales pratiques agroécologiques sont :

1. Accroissement de la biodiversité en évitant les monocultures qui ont besoin

d'intrants en énergie, pesticides et engrais.

Ceci inclut l'utilisation de rotations longues et de cultures associées, qui

permettent de profiter de la facilitation ou de la complémentarité des niches

écologiques des différentes espèces ( associations céréales-légumineuses...).

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Chapitre V : Culture Agroécologique
IV. Pratiques agroécologiques

2. Le non-travail du sol qui respecte sa structure

et maintient les populations des divers micro-

organismes et animaux dans les horizons du sol.

Un couvert végétal quasi permanent est recherché

pour limiter l'érosion et structurer le sol. Des

techniques comme le non labour ou le paillis sont

encouragées.

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Chapitre V : Culture Agroécologique
IV. Pratiques agroécologiques

3. La fertilisation obtenue au moyen des engrais

verts, de compost ou de digestat. L'objectif est le

maintien d'un taux d'humus élevé assurant une

fertilité durable et garantissant une alimentation

hydrique plus régulière. Ces moyens, souvent peu

coûteux, sont accessibles aux paysans les plus

pauvres.
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Chapitre V : Culture Agroécologique
IV. Pratiques agroécologiques

4. Les traitements phytosanitaires naturels, biodégradables et

traditionnellement utilisés dans la lutte contre les parasites.

Des méthodes comme le Push-pull sont encouragées et la recherche d'équilibres

écologiques à l'aide de cultures associées, de plantes de service ou par le

maintien de zones refuges en bordure des parcelles sont recherchés, afin de

défavoriser les ravageurs et de favoriser les auxiliaires des cultures.

Ils s'inscrivent dans le cadre de la lutte biologique par conservation.

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Chapitre V : Culture Agroécologique
IV. Pratiques agroécologiques

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Chapitre V : Culture Agroécologique
IV. Pratiques agroécologiques

5. La présence d'antagonistes des pathogènes

et ravageurs telluriques peut être favorisée, ainsi

que le développement de la suppressivité du sol

(sol qui inhibe le développement des maladies

fongiques ou bactériennes).

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Chapitre V : Culture Agroécologique
IV. Pratiques agroécologiques

6. L'utilisation de plantes constituant une


barrière physique au déplacement des ravageurs,
comme Crotalaria juncea, utilisée contre Bemisia
tabaci.

7. La sélection des variétés les plus adaptées aux


terres cultivées, espèces locales reproductibles
localement qui permettent une véritable
autonomie.
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Chapitre V : Culture Agroécologique
IV. Pratiques agroécologiques

8. L'économie et l'optimisation de la
consommation d'eau et de l'irrigation par
une meilleure compréhension de l’équilibre
terre/eau.

9. Les aménagements pour lutter contre


l'érosion des surfaces (diguettes,
microbarrages, digues filtrantes) et utiliser les
eaux de pluie, recharger les nappes
phréatiques. 67
Chapitre V : Culture Agroécologique
IV. Pratiques agroécologiques

10. L'agroforesterie peut être utilisée pour diversifier les productions, réguler les

flux hydriques, éventuellement fixer de l'azote si les arbres sont des

légumineuses et favoriser les auxiliaires de culture.

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Chapitre V : Culture Agroécologique
IV. Pratiques agroécologiques

11. Le reboisement (création des zones boisées

ou des forêts qui ont été supprimées) des

terrains non utilisés pour produire des sources

de combustibles, une pharmacopée naturelle,

l’art et l’artisanat, la nourriture humaine et

animale, la régénération des sols.


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Chapitre V : Culture Agroécologique
IV. Pratiques agroécologiques

12. Couplage de l'élevage avec les productions végétales permet de diversifier

les productions, de valoriser des zones à végétation spontanée (landes, steppes,

prairies permanentes, prés-vergers,...) de valoriser les résidus de culture, les

déchets de l’alimentation humaine et les effluents d'élevage et d'améliorer la

fertilité des sols (cultures de plantes fourragères pérennes, fixatrices d'azote ou à

forte production de biomasse ; utilisation des déjections comme fertilisants, ce

qui permet des transferts de fertilité). Les animaux peuvent également fournir

une force de travail et un moyen de transport. 70

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