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RAPPORT DE STAGE

RATNADASS Simon
MAAJIC 2 - 2D
Du 20 Mai au 11 Août 2020

Entreprise d’accueil : CIRAD Réunion


Maître de stage : Alain RATNADASS
Remerciements
Avant de détailler mon expérience professionnelle, je tiens à sincèrement remercier mon maître de
stage, M. Alain Ratnadass, qui m'a permis de bénéficier de ce stage très agréable afin d'améliorer
mes compétences en dessin animal, et qui m'a donné de précieux conseils pour optimiser mes travaux
durant ce stage.

Je tiens également à particulièrement remercier :

• Mme Isabelle Grechi, qui m'a donné l'opportunité de réaliser de nouvelles animations,
• M. Jean-Noël Aubertot, qui m'a fait découvrir le module GASCON,
• M. Jean-Philippe Deguine et M. Olivier Husson, qui m'ont confié des missions m'ayant
permis de m'initier au dessin d'arthropodes,
• Mme Sylvie Hospital et Mme Anne DUTOUR pour avoir pris en charge l'aspect
administratif de mon stage.

Je remercie également le CIRAD pour m'avoir accueilli à l'occasion de ce stage

Et je remercie enfin l'ILOI pour m'avoir donné l'occasion d'effectuer ce stage m'ayant permis, dans
une certaine mesure, de progresser dans mes aspirations.

Ce stage a été réalisé dans le cadre du DPP COSAQ, avec la contribution des partenaires suivants :
Table des matières

Lexique........................................................................................................................................................................1

Introduction.................................................................................................................................................................2

I / Présentation du CIRAD.......................................................................................................................................3
Présentation du CIRAD Réunion........................................................................................................................3
Présentation de l'UPR HORTSYS .....................................................................................................................4
Présentation de la station de Bassin-Plat.......................................................................................................4

II / Travaux réalisés pendant le stage.................................................................................................................5


Mise en place des missions................................................................................................................................5
Découverte du module GASCON (M. Jean-Noël Aubertot & M. Alain Ratnadass)..............................5
Travaux sur la thématique des bio-agresseurs du manguier.....................................................................6
M. Jean Philippe DEGUINE : Illustrations pour un quiz sur les auxiliaires..........................6
M. Olivier Husson : Illustration et animations de bio-agresseurs..........................................7
Mme Isabelle Grechi : Animations de leviers culturaux.........................................................9
Travaux sur la thématique de la protection des cultures et des zoonoses virales...............................11

Conclusion.................................................................................................................................................................14

Bibliographie...........................................................................................................................................................15

Annexes.....................................................................................................................................................................16
Lexique

Appressorium : système utilisé par un champignon parasite pour pénétrer une cellule hôte sans en
endommager le contenu.

Ascospore : spore de reproduction formée dans une poche appelée « asque ».

Auxiliaire : ennemi naturel des ravageurs des cultures. (Exemple : coccinelles, chauves-souris
insectivores, micro-guêpes parasitoïdes, etc.)

Biotrophe : organisme se nourrissant aux dépens d'un être vivant, sans endommager ses tissus.

Cléistothèce : organe de reproduction sexuée d'un champignon ascomycète. Dépourvu d'ouverture, il


se brise au moment de relâcher les spores.

Conspécifique : deux organismes sont dits conspécifiques quand ils appartiennent à la même
espèce.

DPP : dispositif de programmation de la recherche en partenariat.

Fulcre : filament rattaché au cléistothèce.

Haustorium : organe d'un champignon parasite biotrophe qui absorbe les nutriments des cellules
d'une plante.

INRAE : Institut national de recherche pour l’agriculture,


l’alimentation et l’environnement

Levier cultural : pratique mise en œuvre par un producteur, par exemple pour lutter contre les
ravageurs.

Nécrotrophe : organisme se nourrissant d'un être vivant en endommageant ses tissus.

UMR : unité mixte de recherche, composée de chercheurs du CIRAD et d'organismes partenaires,


dont au moins un collectif d'enseignants-chercheurs.

UPR : unité propre de recherche, uniquement composée de chercheurs du CIRAD.

Zoonose : maladie pouvant être transmise de l'animal à l'homme et vice-versa.

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Introduction

J'ai effectué mon stage, du 20 Mai au 11 Août 2020, au CIRAD, plus précisément à la Station de
Bassin-Plat à Saint Pierre.

Au départ, je comptais effectuer mon stage dans un véritable studio d'animation : Sandcastle
Studios, basé à l’Île Maurice, à qui l'on doit le film d'animation Jungle Beat : The Movie, présenté au
festival d'Annecy cette année. J'avais pour objectif de m'améliorer en dessin d'animaux (surtout en
character design de personnages animaux) et m'initier à l'animation animale, les animaux ayant une
place très importante dans la globalité de mes travaux.

Cependant, la crise sanitaire de la COVID-19 m'a malheureusement empêché de faire ce stage, au


vu de la fermeture des frontières. J'ai donc bénéficié d'un stage « de rattrapage » au CIRAD.
Toutefois, l'aspect immersif du stage a été négativement impacté en raison de la situation, qui
préconisait le télétravail. J'ai néanmoins pu me rendre sur site afin d'observer des activités de
terrain et de laboratoire.

Bien que le CIRAD ne soit pas lié au monde de l'animation ni de l'art en général, j'ai reçu des
missions qui m'ont permis d'exploiter mes connaissances, en dessin comme en animation, et d'en
repousser les limites.

Afin de bien rendre compte de mon expérience vécue au sein de cet organisme durant ma période
de stage, je vais articuler ce rapport en deux parties : en premier lieu, une présentation plus
approfondie de l'entreprise, notamment de l'unité et de la station où j'ai effectué mon stage ; et en
second lieu, mes travaux effectués pendant le stage et ce qu'ils m'ont apporté.

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I / Présentation du CIRAD

Présentation du CIRAD Réunion


Le CIRAD (centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement)
est un organisme de recherche agronomique semi-public français, spécialisé dans les cultures
tropicales et méditerranéennes. Le CIRAD mène des partenariats avec plus de cent pays et dispose
de stations en Outre-Mer, dont quatre à la Réunion (et ce depuis 60 ans). Au niveau international, le
CIRAD compte 1650 salariés dont 800 chercheurs.
Les stations de l'île relèvent d'une direction régionale, dirigée par le directeur régional Eric Jeuffrault
(basé à la station de la Bretagne à Saint Denis) et le directeur régional adjoint Jean Cyril Dagallier
(basé à la station de Bassin-Plat à Saint Pierre). Ces stations comptent 180 salariés dont 55
chercheurs.
Cet organisme de recherche a pour mission, à la Réunion, de contribuer au développement rural et
agricole de l'île.
Au niveau mondial, le CIRAD est organisé en trois départements, eux-mêmes divisés en unités de
recherche (Fig. 1) :
• Le département BIOS (systèmes biologiques)
• Le département PERSYST (Performances des systèmes de production et de transformation)
• Le département ES (Environnement et Sociétés)

Figure 1. Organigramme du CIRAD à l'international (Source : site officiel du CIRAD)

A la Réunion, le CIRAD intervient dans le cadre de 4dispositifs de programmation de la recherche


en partenariat (DPP) :
• Le DPP BSV (Biodiversité et Santé Végétale)
• Le DPP One Health, spécialisé dans la santé animale et humaine
• Le DPP Cosaq (Co-construction de système agroalimentaire de qualité)
• Le DPP Siaam (Service et impacts des activités agricoles en milieu tropical)

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Présentation de l'UPR HORTSYS
L'unité HORTSYS (Fonctionnement agroécologique et performances des systèmes de culture
horticoles) est une unité propre de recherche (UPR) relevant du département PERSYST. C'est au sein
de cette unité que j'ai effectué mon stage.
Cette unité a pour mission d'établir les principes d'une horticulture durable, qui puisse concilier les
besoins humains et la préservation de l'environnement.
Mon maître de stage est un entomologiste de cette unité.

Présentation de la station de Bassin-Plat

Figure 2. Entrée de la station de Bassin-Plat (Source : Simon Ratnadass)

La station de Bassin-Plat, où j'ai effectué mon stage lors des jours sur site, est située à Saint Pierre.
Elle comporte 12 hectares de parcelles fruitières et légumières, dont des vergers de manguiers de
variétés majoritairement Cogshall et José.
La station comporte également deux laboratoires, 18 serres et d'autres bâtiments agricoles (Fig. 3).

Figure 3. Plan de la station (avec BPL suivi d'un nombre = parcelles et S suivi d'un nombre = serres)
(Source :Sinatamby et al., 2019)

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II / Travaux réalisés pendant le stage

Mise en place des missions


Toutes mes missions et activités, en association avec des chercheurs de départements et d'unités
différents, ont nécessité une planification. Dans chaque cas, j'ai eu l'occasion de les contacter pour un
entretien via Skype ou Zoom. J'ai passé quatre entretiens majeurs.
Mon premier entretien a eu lieu le 22 Mai avec M. Jean-Philippe Deguine, chercheur, agroécologue
et entomologiste à l'UPR PVBMT (Peuplements végétaux et bio-agresseurs en milieu tropical) du
département BIOS à Saint Pierre. Lors de cet entretien, j'ai été chargé de concevoir quelques
illustrations pour un quiz portant sur des espèces auxiliaires.
Mon second entretien a eu lieu le 25 Mai avec M. Olivier Husson, chercheur agronome à l'UPR Aïda
(Agro-écologie et intensification durable des cultures annuelles) du département PERSYST à
Montpellier, et dont le nouveau projet de recherche porte sur rôle du potentiel d'oxydoréduction (ou
redox) dans la résistance des plantes à leurs bio-agresseurs. J'ai eu pour mission de concevoir des
illustrations de bio-agresseurs pour des fiches d'apprentissage et éventuellement pour un jeu sérieux,
ainsi que quelques animations si possible.
Mon troisième entretien a eu le 4 Juin avec Mme Isabelle Grechi, chercheuse à l'UPR HORTSYS à
Saint Pierre. Au terme de cet entretien, j'ai été chargé de réaliser quelques animations portant sur
des pratiques culturales pour la régulation de ravageurs du manguier.
Enfin, mon dernier entretien a eu lieu le 5 Juin avec M. Jean-Noël Aubertot, chercheur à l'UMR AGIR
(Agroécologie – Innovation – TeRritoires) de l'INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture,
l’alimentation et l’environnement, organisme partenaire du CIRAD) à Toulouse. Il m'a donné l'accès au
module GASCON (Gestion Agroécologique de la Santé des Cultures et des Organismes Nuisibles,
encore en développement), afin que je puisse accéder à un jeu sérieux.
Enfin, j'ai également échangé régulièrement avec mon maître de stage, qui m'a chargé de réaliser
des illustrations à destination d'un article sur les zoonoses virales et la protection des cultures. Il m'a
également conseillé dans mes autres illustrations et animations.
Durant toute la durée de mon stage, j'ai eu accès à un espace personnel sur l'intranet du CIRAD, me
fournissant entre autres une messagerie pour communiquer avec mes collaborateurs cités ci-dessus,
ainsi qu'à des mindmaps me permettant de me situer dans mes tâches.

Découverte du module GASCON (M. Jean-Noël Aubertot & M. Alain Ratnadass)


M. Jean-Noël Aubertot m'a fourni l'accès au module GASCON, un module d'enseignement à distance
portant sur la protection agroécologique des cultures. Celui-ci est composé de quatre grandes
sections appelées « grains », chacun divisé en plusieurs « sous-grains », correspondant à des
objectifs pédagogiques spécifiques. Chaque sous-grain est composé de cours et d'exercices
d'application. Un grain en lui-même est clôturé par un jeu sérieux, visant à évaluer l'ensemble des
acquis.
J'ai eu l'occasion d'essayer le jeu sérieux du premier grain. Celui-ci nous met dans la peau d'un
conseiller en protection agroécologique des cultures, conseiller quoi doit aider un producteur à gérer
son exploitation de la meilleure façon pour lutter contre une attaque de nuisibles. Il faut identifier la
source de l'attaque et indiquer la solution adaptée, grâce à plusieurs questions et une collecte
d'indices sur le terrain.
J'ai également pu contribuer à un exercice du module, en illustrant différents organismes du sol : des
nématodes, un ver de terre, un collembole, une amibe et une taupe (Fig. 4).

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Figure 4. Illustrations pour le module GASCON. De gauche à droite et de haut en bas : nématodes, ver de terre, collembole, amibe, taupe
(Source : Simon Ratnadass)

Travaux sur la thématique des bio-agresseurs du manguier

M. Jean Philippe DEGUINE : Illustrations pour un quiz sur les auxiliaires


Ma première mission consistait à fournir des illustrations pour un quiz. Celui-ci est tiré de l'ouvrage de
Deguine et al (2019), un ouvrage listant différentes espèces auxiliaires à la Réunion. Parmi les
animaux auxiliaires, nous pouvons par exemple inclure les coccinelles qui dévorent les pucerons, les
chauves-souris qui se nourrissent des insectes indésirables, les araignées prédatrices ou encore les
micro-guêpes parasitoïdes .
J'ai commencé par montrer à M. Deguine quelques unes des illustrations que j'avais déjà commencé à
faire pour M. Husson. Cependant, le style que j'avais choisi, qui se situait entre un aspect épuré
pouvant évoquer un style « cartoon » ou « manga » et un respect général de l'anatomie animale, ne
convenait pas : il fallait en effet fournir des illustrations plus réalistes.
Pour essayer de répondre au mieux à ses attentes, j'ai dessiné une micro-guêpe de l'espèce Fopius
arisanus dans un style plus détaillé et à la colorisation moins « tranchée » (Fig. 5). Cette illustration a
été utilisée pour un autre projet par la suite.

Figure 5. Essai d'illustration d'une Fopius arisanus (Source : Simon Ratnadass)

Malheureusement, ce style non plus n'était pas adapté ; M. Deguine souhaitait un style encore plus
réaliste, comme celui des illustrations déjà présentes dans l'ouvrages, illustrations au style très
photoréaliste réalisées par Mme Marie Rousse.
Nous avons donc, d'un commun accord, décidé de mettre fin à notre collaboration pour que je puisse

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me concentrer sur les autres projets et éviter de me perdre dans un style qui serait trop long à
maîtriser dans un stage de deux mois.

M. Olivier Husson : Illustration et animations de bio-agresseurs


Ma principale contribution pour Olivier Husson consistait à illustrer des bio-agresseurs, à savoir des
organismes qui s'attaquent à la plante dans le but de s'en nourrir. Il existe deux types de bio-
agresseurs : d'une part les biotrophes, et d'autre part les nécrotrophes.
Ces illustrations étaient à destination de fiches de cours, mais également d'un possible jeu sérieux.
Lors de notre entretien, M. Husson et moi avons discuté du type de jeu qui pourrait être réalisé. Nous
avons abouti à un jeu de type tower defense, où la plante, qui jouerait le rôle d'un château fort,
devrait se prémunir d'attaques de barbares envahisseurs, incarnés par les bio-agresseurs. C'est dans
l'optique de ce jeu que j'ai conçu les illustrations. Bien que j'aie surtout travaillé sur le cas du
manguier à la Réunion, le jeu pourra englober d'autres plantes, dont la canne à sucre, dont j'ai
dessiné des bio-agresseurs (Fig. 6).

Figure 6. Illustration du puceron Sipha flava (en haut à gauche) et d'une chenille de la pyrale Chilo sacchariphagus (en bas à droite)
(Source : Simon Ratnadass)

La chenille étant nécrotrophe, j'ai mis en avant sa dangerosité en la rendant imposante, semblable à
un serpent géant ou un dragon invincible pourvu de pattes acérées comme des griffes. Quant au
puceron, j'ai renforcé son agressivité en jouant sur des extrémités pointues et des contours anguleux
là où possible.
Suite à cela, j'ai illustré deux agresseurs du manguier : le champignon Oidium mangiferae (biotrophe)
et la punaise Orthops palus (nécrotrophe).

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Figure 7. Illustrations d'Oidium mangiferae sexué libérant des ascospores (en haut à gauche) et d'Orthops palus (en bas à droite)
(Source : Simon Ratnadass)

Pour mettre en avant l'antagonisme de ces organismes, j'ai misé sur les extrémités pointues (pattes de
la punaise, fulcres du champignon), la couleur du cléistothèce du champignon et la pose globale de
la punaise, lui donnant un coté chasseur et fonceur. Le champignon joue le rôle d'un vaisseau-mère,
libérant des ascospores qui parasiteront la plante, tandis que la punaise joue le rôle d'un dangereux
prédateur destructeur, voire d'un vampire qui pique la plante et détruit ses cellules.
Concernant le champignon Oidium mangiferae, je n'ai malheureusement pas trouvé d'illustrations de
sa forme sexuée ; je me suis donc basé sur un champignon supposé conspécifique, Erysiphe
alphitoides, qui attaque les chênes européens. Il faut également savoir que les ascospores libérées
par la forme sexuée engendrent des versions asexuées de ce champignon, formes asexuées qui
attaqueront la plante (Annexe 1).
Pour planter le décor du jeu, j'ai dessiné un manguier (Fig. 5), que j'ai réutilisé pour d'autres projets.
L'oidium, la punaise et le manguier ont également été utilisés dans le cadre d'un article sur la
protection du manguier (Annexe 2).

Figure 8. Illustration de manguier (Source : Simon Ratnadass)

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J'ai aussi réalisé deux animations illustrant l'action de ces bio-agresseurs : la première met en scène
l'attaque d'une punaise Orthops palus, qui pique au travers d'une plante à l'aide de son rostre et ses
stylets et digère les cellules grâce à ses enzymes digestives, symbolisées dans l'animation par une
bulle d'acide (Fig. 9).

Figure 9. Récapitulatif de l'animation de la punaise Orthops palus (Source : Simon Ratnadass)

La seconde met en scène le parasitisme de cellules à partir d'un appressorium d'Oidium mangiferae
asexué, qui se nourrit du contenu des cellules sans les détruire, au moyen d'haustoriums (Fig. 10).

Figure 10. Récapitulatif de l'animation du champignon Oidium mangiferae (Source : Simon Ratnadass)

Mme Isabelle Grechi : Animations de leviers culturaux


C'est en travaillant avec Mme Isabelle Grechi que j'ai pu déployer le plus mes compétences en
animation. En effet, j'ai été chargé de réaliser des animations représentant des leviers culturaux
permettant de gérer les principaux ravageurs du manguier. Ces ravageurs consistent notamment en
la cécidomyie des fleurs Procontarinia mangiferae ainsi que la mouche des fruits Bactrocera dorsalis.
J'ai réalisé cinq animations, qui m'ont permis de produire des animations plus longues et
d'expérimenter de nouvelles mises en scène.
Les deux premières montrent deux cas de figure concernant les mouches des fruits et une mangue, un
cas d'inaction et un levier cultural : la cueillette au stade « point jaune ». Dans le premier cas, la
mangue mûrit trop sans qu'on ne la cueille, permettant aux mouches d'y pondre leurs œufs (Fig. 11).
Dans le second cas, la mangue est cueillie au « point jaune », un stade optimal. Les mouches passent
donc leur chemin, à la recherche d'un autre fruit (Fig. 12).

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Figure 11. Récapitulatif de l'animation des mouches des fruits en cas d'inaction sur la mangue (Source : Simon Ratnadass)

Figure 12. Récapitulatif de l'animation des mouches des fruits en cas de cueillette au « point jaune » (bulle de la troisième case : « Mangue
cueillie par un producteur ») (Source : Simon Ratnadass)

Les trois dernières animations concernent la larve de la cécidomyie des fleurs. Nées et ayant grandi
dans les inflorescences du manguier, les larves de dernier stade en sortent, tombent au sol et
achèvent leur cycle de développement sous terre. J'ai animé un cas positif pour la larve et deux
leviers culturaux : le cas positif pour la larve correspond à la chute de celle-ci sur un sol nu, où elle
pourra aisément creuser (Fig. 13). Les deux leviers culturaux mis en place permettent d'empêcher la
larve de s'enfouir : soit en disposant des bâches sur le sol, bâches au travers desquelles la larve ne
pourra pas creuser (Fig. 14) ; soit en enherbant le sol, fournissant ainsi un habitat à des prédateurs
potentiels de la larve, qui se fera dévorer (Fig. 15).

Figure 13. Récapitulatif de l'animation d'une larve de cécidomyie tombant sur un sol nu (Source : Simon Ratnadass)

Figure 14. Récapitulatif de l'animation d'une larve de cécidomyie tombant sur une bâche (Source : Simon Ratnadass)

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Figure 15. Récapitulatif de l'animation d'une larve de cécidomyie tombant sur un sol enherbé (Source : Simon Ratnadass)

Travaux sur la thématique de la protection des cultures et des zoonoses virales

J'ai enfin participé, avec mon maître de stage, à l'iconographie d'un article portant sur les zoonoses
virales et la protection des cultures, en illustrant différents cas et organismes impliqués.
Cet article présente différents cas de propagations de zoonoses et des effets sur des organismes
vecteurs ou réservoirs/porteurs, et donc indirectement sur les hommes et les animaux d'élevage, de
leviers culturaux mis en place à des fins de protection des cultures. Les solutions que j'ai illustrées font
appel à des animaux qui chassent ou repoussent les vecteurs de zoonoses. Par exemple, dans les
parcelles de palmiers à huile (notamment en Indonésie et en Malaisie), les rats, vecteurs de maladies,
viennent piller les cultures. Pour lutter contre eux sans avoir à utiliser des rodenticides (qui, mal
utilisés, peuvent favoriser l'émergence de populations résistantes), les producteurs fournissent des
habitats à des prédateurs naturels des rats afin de favoriser leur action de prédation. Parmi ces
prédateurs, nous pouvons citer la chouette effraie (Fig. 16), ou des mammifères carnivores comme la
civette palmiste (Fig. 17) commune ou le chat léopard (Fig 18.).

Figure 16. Illustration d'une chouette effraie (Tyto alba) capturant un rat (Source : Simon Ratnadass)

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Figure 17. Illustration d'une civette palmiste commune (Paradoxurus hermaphroditus) pourchassant un rat (Source : Simon Ratnadass)

Figure 18. Illustration d'un chat léopard (Prionailurus bengalensis) ayant tué un rat (Source : Simon Ratnadass)

De la même manière, les fourmis tisserandes sont utilisées afin de protéger les manguiers des
mouches des fruits ainsi que des roussettes, des réservoirs notoires de zoonoses (Fig. 19). En effet, les
fourmis tisserandes sont connues pour mordre les chauves-souris et agresser les mouches.

Figure 19. Illustration de fourmis tisserandes repoussant une roussette et une mouche des fruits (Source : Simon Ratnadass)

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J'ai également illustré un cas relevant d'une dernière culture : celle du riz. En effet, afin de lutter
contre les mauvaises herbes, des canards sont parfois déployés dans les rizières pour qu'ils s'en
nourrissent. Il s'agit d'une méthode agricole ancestrale chinoise, popularisée par le Japonais Takao
Furuno à la fin du siècle dernier. Cependant, dans les rizières asiatiques, les canards peuvent croiser
des oiseaux sauvages qui peuvent les contaminer : les crabiers chinois ou encore des palmipèdes
migrateurs comme les tadornes cascara ou les oies à tête barrée (Fig. 20).

Figure 20. Illustration d'un canard blanc avec un crabier chinois (Ardeola bacchus), une oie à tête barrée (Anser indicus) et une tadorne
cascara (Tadorna ferruginea) au loin. Au premier plan, une adventice (mauvaise herbe), cible principale du canard
(Source : Simon Ratnadass)

Enfin, j'ai illustré d'autres acteurs de cette situation : une tique, vectrice de zoonoses ; un cochon
domestique, représentant emblématique des animaux d'élevage sujets à zoonoses car élevés en
batteries ; et enfin des humains, dont la santé est l'un des enjeux principaux des solutions proposées
dans l'article (Annexes 3 ; 4 ; 5).
Dans l'article, mes illustrations ont été organisées dans des schémas représentant les interactions
entre les différents acteurs, ainsi que leurs incidences en fonction de différents leviers
culturaux(Annexes 6 ; 7 ; 8).
Ces illustrations seront également utilisées dans le cadre d'un cours pour Master 2 de Montpellier
SupAgro sur la protection agro-écologique des cultures et les zoonoses virales.

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Conclusion

Bien que je n'aie pas effectué mon stage aux cotés de professionnels qui auraient pu m'orienter et
me conseiller concernant le character design et l'animation animale, ce stage ne m'a pas déçu car il
m'a permis de pratiquer le dessin animal et de m'y améliorer en dessinant notamment des
arthropodes. J'ai également été satisfait d'avoir pu expérimenter de nouvelles mises en scènes pour
mes animations.
Grâce à ce stage, j'ai pu progresser dans un domaine auquel j'accorde beaucoup d'importance
(l'anatomie animale) et associer deux domaines qui me tiennent à cœur, le dessin et la science. J'ai
également eu l'opportunité de découvrir et d'utiliser la méthode de la mindmap pour m'organiser
dans mes travaux, ainsi que le module GASCON et son jeu sérieux m'ayant permis d'observer une
charte graphique et un style artistique pouvant être utilisés à des fins pédagogiques.
Bien que je n'aie pas l'intention de travailler au CIRAD, ce que j'y ai appris pourra se révéler utile.
J'ignore encore vers quelle entreprise je pourrai me diriger, mais quoi qu'il en soit, je compte
poursuivre mes études dans le but de me spécialiser dans le dessin ou l'animation d'animaux, ou
alors dans l'écriture de scénarios si mes études en dessin et en animation ne venaient pas à porter
leurs fruits.

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Bibliographie

CIRAD. https://www.cirad.fr/qui-sommes-nous/organigramme

Sinatamby M., Darnaudery M., Normand F., 2019. Guide des bonnes pratiques d'utilisation des parcelles de
Bassin-Plat, Cirad Réunion

Deguine J.-P., Franck A., Jacquot M., Vincenot D., 2019. Reconnaître et favoriser les auxiliaires des cultures à
La Réunion. Cirad, Chambre d’agriculture de La Réunion (eds). ISBN : 978-2-87614-748-5, 132 p.

Ratnadass A., Deguine J.-P. Three-way interactions between crop plants, phytopathogenic fungi and mirid
bugs. A review, soumis à Agronomy For Sustainable Development

Ratnadass A., Deguine J.-P. Crop protection and prevention against viral zoonotic disease risks within a One
Health framework, soumis à Crop Protection

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Annexes

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Annexe 1. Illustration de la forme asexuée d'un Oidium mangiferae (Source : Simon Ratnadass)

Annexe 2. Stratégies proposées pour la protection agro-écologique du manguier contre l’oidium et la punaise à la Réunion avec les leviers
d’action pouvant être mobilisés. (Source : (Source : Alain Ratnadass, Jean-Phillipe Deguine, Three-way interactions between crop plants,
phytoptahogenic fungi and mirid bugs. A review)

Annexe 3. Illustration d'une tique de l'espèce Ixodes ricincus, vectrice de zoonoses (Source : Simon Ratnadass)

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Annexe 4. Illustration d'un cochon domestique, un exemple emblématique d'animaux d'élevage sujets aux zoonoses
(Source : Simon Ratnadass)

Annexe 5. Illustration d'humains, tour à tour contracteurs et émetteurs de zoonoses (Source : Simon Ratnadass)

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Annexe 6. « Graphical abstract. Agroecological crop protection (ACP) (green box) : reduction of viral zoonotic disease risks (red box),
contribution to a « One Health » concept extended to 4 health types (blue boxes) and 3 global issues (yellow boxes). » (Source : Alain
Ratnadass, Jean-Phillipe Deguine, Crop protection and prevention against viral zoonotic disease risks within a One Health framework)

Annexe 7. « Incidence of implementation of vertebrate natural enemy-based conservation biological control (BC) [a crop protection (CP)
practice based on an agroecosystem redesign approach] on viral zoonotic disease (VZD) risks. »(Source : Alain Ratnadass, Jean-Phillipe
Deguine, Crop protection and prevention against viral zoonotic disease risks within a One Health framework)
Flèches rouges : effets négatifs / Flèches vertes : effets positifs / Flèches bleues : Voies de transmission des zoonoses

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Annexe 8. « Incidence of implementation of arthropod natural enemy-based conservation biological control (BC) [a crop protection (CP)
practice based on an agroecosystem redesign approach] on viral zoonotic disease (VZD) risks. » (Source : Alain Ratnadass, Jean-Phillipe
Deguine, Crop protection and prevention against viral zoonotic disease risks within a One Health framework)
Flèches rouges : effets négatifs / Flèches vertes : effets positifs / Flèches bleues : Voies de transmission des zoonoses

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