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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Année Aca démique UFR SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

2022 -2023
MEMOIRE
Présenté pour l’obtention du diplôme de

MASTER
EN SCIENCESECONOMIQUES
OPTION ECONOMIE DU TRAVAIL ET DES RESSOURCES HUMAINES

Par

ZROGONE BI IRIE YVES JOEL

THEME :
Numérod’ordre:

Analyse des déterminants de l’utilisation des


MILDA en Côte d’Ivoire : cas de la ville de
Daloa
Date de soutenance: ………………………

Jury
Président: Prof Auguste KOUAKOU, Agrégé des Sciences Economiques, Université Jean Lorougnon Guédé

Directeur scientifique:

Encadreur: Dr Guédé ROMUALD, Assistant, Université Jean oLrougnon Guédé

Examinateur:
DÉDICACE

A mon Père IRIE BI ZROGONE


Je dédie ce travail comme modeste témoignage de mon profond amour et de mon respect
illimité. Celui pour qui j’ai tant souhaité faire toute cette étude supérieure car son soutien
moral, financier et l’éducation rigoureuse reçus de lui m’ont donné le goût du travail.
J’espère réaliser, aujourd’hui un de tes rêves et être digne de porter ton nom …

REMERCIEMENTS

La réussite se trouve dans le grand nombre de conseillers. Ainsi, ce travail bien qu’étant
l’œuvre d’un individu appelé « auteur », a vu la participation et l’aide de plusieurs autres
personnes. Ce sont entre autres ; enseignants, étudiants, parents, et amis.
Pour ce travail, je remercie :

Professeur TIDOU Abiba Sanogo, épouse KONE, Présidente de l’Université Jean


Lorougnon Guédé de Daloa, pour son dévouement dans la formation des étudiants ;

Professeur KOUAKOU Auguste, Maître de conférences et Doyen de l’UFR des Sciences


Economiques et Gestion de l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa, pour son
expertise et ses judicieux conseils, merci également au Professeur DIETOA Yehe
Mathieu.

Docteur GUÉDÉ Romuald, Directeur du parcours Economie du Travail et des Ressources


Humaines, pour son dévouement et son encadrement et aux Docteur N’DA Christian ,
ABOU Pokou ;

Merci infiniment à tous nos enseignants de l’UFR SEG pour leur soutien inestimable ;

A ma mère GUEI GEORGETTE , Les mots me manquent pour te qualifier et t’exprimer tout
mon amour et mes considérations. Que Dieu t’accorde longue vie pour que tes bénédictions
ne cessent de me parvenir ;

Monsieur TIE BI et son épouse, merci à vous car votre aide nous a été salutaire et vos
encouragements nous ont galvanisés ;

I
Maman M’BAHA N’Guessan Béatrice, pour ses conseils, encouragements et son soutien
financier ;

A tous mes parents, oncles, tantes, cousins, cousines, Je vous dis merci de votre sympathie et
de tout l’amour que vous m’aviez offert.

Ma tendre et bien aimée ASSI APIE RUTH JEANNINE , avec l’aide de qui ces travaux ont
été effectués et achevés. Elle n’a cessé d’être un soutient réel. Jour et nuit, elle fléchissait les
genoux dans la prière pour moi. Aussi, dans les moments et épreuves des plus difficiles, elle
était une aide.
J’en suis très marqué positivement. Que l’Eternel Dieu te bénisse ;

Pour finir, grand merci à tous les collègues et camarades de classe, ce peu de temps passé
avec vous a été des plus instructif.

II
SOMMAIRE

DÉDICACE ............................................................................................................................. I
REMERCIEMENTS .............................................................................................................. II
SOMMAIRE ......................................................................................................................... IV
SIGLES ET ABRÉVIATIONS .............................................................................................. V
LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................... VI
INTRODUCTION .................................................................................................................. 1
CHAPITRE I : L’UTILISATION DE LA MOUSTIQUAIRE IMPRÉGNÉE
D’INSECTICIDE À LONGUE DURÉE D’ACTION ET LE FLÉAU DU PALUDISME :
ÉTUDE
CONTEXTUELLE. ................................................................................................................ 4
SECTION 1 : L’UTILISATION DE LA MOUSTIQUAIRE IMPREGNEE
D’INSECTICIDE A LONGUE DUREE D’ACTION ET LA LUTTE CONTRE LE
PALUDISME. ............................................................................................................. 4
SECTION 2 : CADRE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE L’ETUDE ................... 7
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE ................................................................ 12
SECTION 3 : LES DONNEES DE L’ETUDE ET LA REPARTITION DE
L’ECHANTILLONNAGE ....................................................................................... 12
SECTION 4 : LE CHOIX DU MODELE ET LES VARIABLES DE
L’ETUDE ................... 14
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSIONS ............................................................ 16
SECTION 5 : ANALYSE DES RÉSULTATS ......................................................... 17
SECTION 6 : DISCUSSION..................................................................................... 21
CONCLUSION ..................................................................................................................... 22

III
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................ 23
ANNEXES ............................................................................................................................ IX
TABLE DES MATIERES ................................................................................................ XVII

SIGLES ET ABRÉVIATIONS
CRDI : Centre de Recherches pour le Développement International
MII : Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide
MILDA : Moustiquaire imprégnée d’Insecticide à Longue Durée d’Action
MSHP : Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme
PSN : Programme Stratégique National
RBM : Roll Back Malaria
UNICEF : United Nations International Children’s Emergency Fund

IV
LISTE DES TABLEAUX

Tableau I. Répartition de la taille de l’échantillon par localité sélectionnée ........................ 14


Tableau II. Description des variables du modèle probit ....................................................... 16
Tableau III.Vue descriptive des différentes variables du modèle ......................................... 17
Tableau IV. Relation entre la ré-imprégnation de la moustiquaire à longue durée d’action et
l’utilisation de la moustiquaire à longue durée d’action. ...................................................... 18
Tableau V. Relation entre l’état de la moustiquaire et les connaissances des causes sur le
paludisme .............................................................................................................................. 19
Tableau VI. Les élasticités : impact des effets marginaux avec les probabilités prédites .... 19

V
INTRODUCTION

Première affection parasitaire mondiale, le paludisme est la maladie tropicale la plus


répandue dans le monde. Il constitue une épidémie parasitaire majeure responsable d’un
nombre important de malades et de décès dans les pays tropicaux (OMS, 2000). Il reste un
problème d’ampleur global menaçant plus de 40 % de la population mondiale. Environ 3,2
milliards de personnes vivent dans les régions à risque (OMS, 2005).
D’après les estimations (Akimali, 2008), son indice est de 300 à 500 millions de cas
cliniques chaque année dont environ 90% se produisent en Afrique subsaharienne, la plupart
étant due au plasmodium falciparum. Le plasmodium falciparum est le parasite de la
maladie. Il tue entre 1,1 et 2,7 millions de personnes dans le monde chaque année dont
environ 1 million sont les enfants de moins de cinq ans (OMS, 2000). Les charges sociales et
économiques qui résultent du paludisme sont énormes et sont principalement portées vers les
populations les plus pauvres. En Afrique subsaharienne, la perte annuelle du produit
intérieur brut due au paludisme avoisine plus de 12 milliards USD (Sachs et al, 2002).
Parmi les pays les plus touches figurent la Mozambique, le Nigeria, la Tanzanie, l’Ouganda
et la Cote d’Ivoire qui réunissent à eux seuls 47 % des cas recenses (Roll Back Malaria,
2013). La théorie économique du capital humain développée dans les années 1960 par
Becker suppose que le mauvais état de santé a des répercussions négatives sur la capacité et
la productivité de la population active, donc sur la production et le revenu. Le paludisme
pourrait avoir ces effets
(Audibert et al ,2009). En zone endémique, il constitue une cause majeure d’anémie chez la
femme enceinte et de faible poids à la naissance pour le nouveau-né (OMS, 2000). Véritable
fléau, le paludisme continue toujours de faire des ravages en dépit des mesures de lutte et de
contrôle prises par plusieurs gouvernements africains. En Côte d’Ivoire, Le paludisme reste
une cause majeure de mortalité et de morbidité, de plus il est la cause principale des
consultations dans les établissements de santé du pays : environ 43% des consultations dans
les formations sanitaires sont attribuables au paludisme (Ministère de la Santé et de
l’Hygiène publique, 2016). La maladie entraîne une forte proportion d’absentéisme au travail
et à l’école (Houngbedji, Prisca et al, 2015 ; Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique,
2016). On a estimé le pourcentage d’absentéisme attribuable au paludisme à 40% en milieu
scolaire et 42% en milieu professionnel (Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique,
2016). La survenue de la maladie pourrait être expliquée par plusieurs facteurs lies aux

23
activités et comportements humains. Parmi ceux-ci, l’on note les activités qui favorisent la
rétention d’eau.
C’est le cas par exemple de la riziculture, les barrages et les canaux d’irrigation des cultures
maraichères. Des auteurs comme Carnevale et al, (1999) et Coosemans (1985) ont souligné
que, la riziculture irriguée pouvait être un facteur de risque pour la sante à cause de la
multiplication des anophèles. A cela il convient d’ajouter les conflits armes, les facteurs
climatiques et socio-environnementaux. Le climat, à travers la pluviométrie, favorise
l’apparition des marées d’eau. Les marées d’eaux constituent par excellence le lieu de
développement des larves d’anophèles. Des études empiriques notamment celle de Memain
(2003) ont révèle que la prévalence du paludisme était significativement plus importante en
saison pluvieuse que la saison sèche.
Le gouvernement de la Côte d’Ivoire, selon le Plan stratégique national (PSN) de lutte
contre le paludisme 2016- 2020, s’est engagé à endiguer le paludisme. (Ministère de la Santé
et de l’Hygiène publique, 2016). Selon ce Plan, les objectifs des efforts dans le pays sont de
réduire l’incidence du paludisme d’au moins 40% par rapport à 2015 et de réduire la
mortalité liée au paludisme d’au moins 40% en 2020 par rapport à 2015. Le Plan stratégique
s’articule autour de plusieurs orientations stratégiques afin d’atteindre ces objectifs,
notamment l’accès universel aux moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée
d’action (MILDA) en termes de couverture et d’utilisation. Par ricochet, notons que ledit
gouvernement a également inscrit, au rang de ses priorités, la lutte contre le paludisme par le
biais de l’instauration de la politique de gratuité ciblée qui prend en compte les
moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) selon (Anonyme, Directives
nationales de prise en charge du paludisme, mai 2013, Doc Ministère de la santé et de la
lutte contre le sida et du PNLP, 37 p, 2013); par exemple entre 2014 et 2015, il y’a e environ
13 millions de MILDA qui ont été offertes aux populations locales, toujours
selon(Anonyme, Directives nationales de prise en charge du paludisme, mai 2013, Doc
Ministère de la santé et de la lutte contre le sida et du PNLP, 37 p, 2013). Malgré plusieurs
campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées en Côte d’Ivoire (19962015), le
taux d’utilisation de la moustiquaire reste encore très faible: il n’y a que 67% des ménages
qui détiennent une moustiquaire imprégnée d’insecticide avec un taux d’utilisation de 33%
d’après (Anonyme, Enquête démographique et de santé et à indicateurs multiples, Côte
d’ivoire. Institut National de la statistique, 42p, 2011-2012)

24
Comme on le constate, l’accessibilité à la moustiquaire imprégnée n’est pas synonyme de
son utilisation. Des lors, dans ce contexte de gratuité, comment sensibilisé les populations à
recourir davantage aux moustiquaires imprégnées ?

Pour y parvenir il serait judicieux de connaitre les principaux facteurs qui expliqueraient au
mieux cette utilisation. La présente étude s’inscrit dans ce cadre. Elle comprendra trois
chapitres.

25
CHAPITRE I : L’UTILISATION DE LA MOUSTIQUAIRE
MPRÉGNÉE D’INSECTICIDE À LONGUE DURÉE
D’ACTION ET LE FLÉAU DU PALUDISME : ÉTUDE
CONTEXTUELLE.

La moitié de la population mondiale vit en zone à risque de paludisme, 216


millions d'entre eux ont contracté la maladie en 2010 et 655 000 en sont morts
selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (WHO 2011). Toujours
d'après l'OMS, 81% des cas se sont produits en Afrique et 86% des décès sont
survenus chez des enfants de moins de cinq ans. Ces chiffres pourraient être
grandement sous-évalués si l'on se réfère aux travaux de Doudou et al(2012)
dont les estimations indiquent des taux d'incidence et de mortalité environ deux
fois supérieurs à ceux estimés par l’OMS. Quelle que soit la méthode
d'estimation employée, il convient de retenir que le paludisme est un grave
problème majeur de santé publique touchant principalement les pays les plus
pauvres et qu'il est une entrave sérieuse à leur développement économique
(Streeten 1994). Ainsi, il est question pour nous dans cette première partie de
passer en revue les développements théoriques et empiriques se rapportant aux
facteurs explicatifs de l’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à
longue durée d’action(MILDA) afin de mieux appréhender la notion des
variables explicatives, puis les méthodes d’analyses déjà existantes. Par
ailleurs, des faits stylisés nous permettent d’avoir un état des lieux de
l’utilisation des moustiquaires, ainsi que les initiatives déjà entreprises dans le
secteur de la santé depuis quelques années.

26
SECTION 1 : FAITS STYLISES SUR L’UTILISATION DES
MOUSTIQUAIRES.
1.1. Etat des lieux de la question

1.1.1. Historique de l’utilisation des moustiquaires imprégnées


d’insecticide
Les moustiquaires imprégnées d'insecticides étaient utilisées depuis longtemps pour la
prévention des maladies à transmission vectorielle. En effet, les forces armées allemandes,
américaines et soviétiques, au cours de la deuxième guerre mondiale, ont utilisé des
moustiquaires et vêtements imprégnés d'insecticide dans le dessein de se protéger contre le
paludisme et la leishmaniose. L'efficacité de cet outil a permis de relancer à la fin des années
70, des recherches qui ont révélé le rôle prépondérant des insecticides dans la lutte contre les
moustiques et qui sont moins toxiques sur les mammifères. Des dosages optimaux pour
diverses combinaisons de moustiquaires et d'insecticides ont été mis au point. Ainsi, la
disponibilité de moustiquaires imprégnées d'insecticides était une réalité dans la médecine
moderne vers les années 80. C'est également au début de ces années que l'OMS a commencé
par s'intéresser aux moustiquaires. Il est à noter qu'une impulsion spéciale a été donnée pour
la première fois à l'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticides avec la
conférence ministérielle sur le paludisme à Amsterdam en 1992. Au cours de cette réunion
consacrée à la définition des quatre stratégies mondiales de lutte antipaludique l'accent a été
mis entre autre sur la mise en œuvre de mesures de prévention sélectives et durables y
compris la lutte anti-vectorielle. Ensuite, la volonté politique de lutter contre le paludisme a
été réaffirmée avec le Sommet Africain des chefs d'Etat sur l'initiative « faire reculer le
paludisme » (Roll Back Malaria RBM) en avril
2000 à Abuja, au Nigeria. Les gouvernements intéressés ont accepté de mettre en œuvre la
stratégie mondiale de lutte contre le paludisme, conçue à Amsterdam (1992).
C'est ainsi que l'exécution de la composante lutte anti-vectorielle comprenant l'utilisation
sélective de méthodes basées sur la protection personnelle qui implique l'usage des

27
moustiquaires imprégnées d'insecticides est rentrée dans sa phase active. En effet,
l'UNICEF, partenaire de RBM a mis en place au niveau des pays des systèmes d'appui basés
sur les moustiquaires imprégnées. D’où la naissance d’un partenariat entre le secteur public
et le secteur privé dans la plupart des pays africains pour développer une véritable culture de
la moustiquaire imprégnée. A l'heure actuelle, les moustiquaires imprégnées sont vendues et
distribuées par l'intermédiaire du secteur public (gouvernements) et du secteur privé
(organisations non gouvernementales, associations et autres).

1.1.2. Modèles de moustiquaires


Divers modèles de moustiquaires. Les formes assez répandues sont le modèle rectangulaire
et le modèle conique.

► La moustiquaire rectangulaire peut être accroché au lit grâce à des ficelles ou des
cadres. Elle est plus spacieuse et offre plus de chance pour que le dormeur ne la touche,
surtout quand ils sont plusieurs à l'intérieur. Les moustiquaires rectangulaires sont les plus
répandues.

► La moustiquaire de forme conique est plus facile à suspendre et à replier. Elle semble plus
adaptée et est utile dans les petites pièces où les lits peuvent servir de sièges ou de tables dans la
journée.

1.2. Cadre conceptuel et intérêt du sujet


En Côte d’Ivoire, Le paludisme reste une cause majeure de mortalité et de morbidité, de plus
il est la cause principale des consultations dans les établissements de santé du pays : environ
43% des consultations dans les formations sanitaires sont attribuables au paludisme
(Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, 2016). La maladie entraîne une forte
proportion d’absentéisme au travail et à l’école (Houngbedji, Prisca et al. 2015 ; Ministère
de la Santé et de l’Hygiène publique, 2016). On a estimé le pourcentage d’absentéisme
attribuable au paludisme à 40% en milieu scolaire et 42% en milieu professionnel (Ministère
de la Santé et de l’Hygiène publique, 2016). La survenue de la maladie pourrait être
expliquée par plusieurs facteurs lies aux activités et comportements humains. Parmi ceux-ci,
l’on note les activités qui favorisent la rétention d’eau. C’est le cas par exemple de la
riziculture, les barrages et les canaux d’irrigation des cultures maraichères. Des auteurs
comme Carnevale et al, (1999) et Coosemans (1985) ont souligné que, la riziculture irriguée
pouvait être un facteur de risque pour la sante à cause de la multiplication des anophèles. Le

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paludisme est endémique dans toute la Côte d’Ivoire avec une transmission tout le long de
l’année dont le point culminant se situe pendant une longue saison des pluies. Le début et la
fin de la saison pluvieuse varient selon les régions. Cependant, les pluies surviennent
principalement entre mars et août, avec une saison des pluies secondaire entre septembre et
novembre (Kouassi et al, 2018). La population totale estimée à 23 844 228 habitants en 2016
(OMS, 2017) est exposée au risque de paludisme, mais les enfants de moins de cinq ans et
les femmes enceintes sont les plus vulnérables. En effet, l’incidence du paludisme en 2015
était estimée à 155.4 pour 1000 au niveau national, mais à 291.7 pour 1000 chez les enfants
de moins de 5 ans (Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, 2016). Le risque est
également plus élevé dans les ménages non aisés que dans les ménages aisés et dans les
zones rurales par rapport aux zones urbaines (Houngbedji, Prisca et al,. 2015). Alors que
l’incidence du paludisme diminuait régulièrement entre 2010 et 2016, cette tendance s’est
inversée entre 2016 et 2017 (OMS, 2018). Avec un nombre estimé de décès liés au
paludisme de 9579 en 2017, la Côte d’Ivoire connaît environ 2,2% des décès liés au
paludisme dans le monde. Particulièrement la ville de Daloa connait un taux de prévalence
du 18,18% en 2015. Par ailleurs, le paludisme constitue la première cause de morbidité
(25%), et représente 52% des motifs de consultations (District sanitaire Daloa, 2015). C’est
dans cette optique que l’intérêt du sujet est de fournir des informations très utiles aux
décideurs publics (gouvernement) et aux partenaires de la santé pour l’amélioration des
efforts axés vers le renforcement des connaissances sur la cause du paludisme et la capacité
par rapport à la réparation des moustiquaires pour protéger et assurer au mieux le bien-être
des populations.

1.3. Problématique de recherche


Cette étude s’inscrit dans le cadre du mémoire de MASTER 2 RECHERCHE, elle
constitue pour nous, une contribution à cette réflexion ; afin d’analyser la question du rôle de
l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action sur
l’évolution de la pandémie palustre à Daloa. Aussi, notre étude s’intitule t’elle : « Analyse
des déterminants de l’utilisation de la moustiquaire imprégnée à longue durée d’action à
Daloa ». Partant de là, nous formulons la problématique suivante :
L’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée d’action à
Daloa peut-être expliquée par des facteurs?

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Le but de ce travail est de contribuer à la réduction de la morbidité et la mortalité dues
au fléau du paludisme par le biais de l’usage des moustiquaires imprégnées d’insecticide à
longue durée d’action.
De ce fait, il s’agira spécifiquement de :
► Mesurer l’impact de l’état de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée
d’action sur son utilisation ;
► Evaluer le niveau de connaissance de la population de Daloa sur le paludisme.
A partir de notre problématique nous pouvons observer que l’utilisation de la moustiquaire
imprégnée à longue durée d’action peut être mise en relief par certains facteurs tels que son
état et les informations sur la cause du paludisme. Dans le cadre de notre étude, nous
formulons les hypothèses suivantes :
►L’utilisation des moustiquaires est favorisé par l’état des moustiquaires ;
►Les ménages de Daloa ont une certaine connaissance sur les causes du paludisme. Le
présent mémoire comprend trois chapitres : d’abord, le premier chapitre traite le lien entre
l’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée d’action et le fléau
du paludisme en milieu urbain comme celui de DALOA, en vue de rendre compte d’un
éventuel effet de l’utilisation des moustiquaires comme un moyen de prévention contre le
paludisme. Ensuite, le deuxième chapitre aborde le cadre méthodologique spécifiquement
portée sur les données, le choix du modèle et variable de l’étude. Enfin, le troisième
chapitre met en exergue les résultats et discussions.

SECTION 2 : CADRE EMPIRIQUE DE L’ETUDE


2.1. REVUE DE LITTERATURE SUR LES FACTEURS
EXPLICATIFS DE L’UTILISATION DES
MOUSTIQUAIRES IMPREGNEES D’INSECTICIDE

Apres l’échec du programme d’éradication du paludisme qui s’est heurté à la résistance


de l’Anophèle aux insecticides organochlorés et à la chimio prophylaxie médicamenteuse,
l’OMS (2010) a recommandé d’autres stratégies pour lutter contre cette maladie :
-la prévention pendant la grossesse et la prise en charge des cas chez les enfants de
moins de cinq ans et les femmes enceintes ;

30
- la lutte anti-vectorielle (lutte préventive) basée sur l’utilisation des moustiquaires
imprégnées d’insecticide.
Notre travail porte sur la deuxième stratégie de prévention : l’utilisation des moustiquaires
imprégnées d’insecticide.
Les études sur l’accès aux moustiquaires imprégnées dans la lutte contre le paludisme restent
de nos jours un sujet peu exploré en économie. Les principaux travaux existants se sont
basés sur les études de la demande de soins. Partant de cette approche, dans les années 1970,
Anderson a proposé un modèle qui organise et hiérarchise les facteurs explicatifs des
déterminants du recours aux soins de santé en trois catégories : les facteurs facilitateurs, les
facteurs de prédisposition et les facteurs de renforcement.

Dans la même optique, Kroeber (1983) élabore un modèle visant à englober l’ensemble
des déterminants proches ou non des recours thérapeutiques. Il classe les déterminants en
trois catégories : les caractéristiques individuelles, les caractéristiques de la maladie et celles
des systèmes de soins. Les caractéristiques individuelles agissent comme facteurs
prédisposant. Ils regroupent les caractéristiques sociodémographiques telles que le sexe,
l’âge, le milieu de résidence, la religion, le niveau d’étude, le statut matrimonial, le type
d’habitation, l’exposition aux medias, le revenu, la taille du ménage et l’environnement
autour des habitations. Les caractéristiques de la maladie dépendent de la perception et de
l’interprétation des causes de la maladie, et les caractéristiques du système de soins sont
liées aux facteurs institutionnels. Ainsi Carnevale et al, (1991), se basant sur des essais de
lutte antipaludique réalisés en Gambie, au Burkina Faso et en Tanzanie à l'aide de
moustiquaires imprégnées d'insecticides (perméthrine, deltaméthrine et lambdacyalothrine)
aboutissent au fait que les moustiquaires imprégnées réduisent la transmission et de la
morbidité attribuable au paludisme de quelques 60%.
Dans ce même sens Faye et al, (1998) démontre que les MII sont très efficaces dans la
réduction de la prévalence du paludisme à court terme. A partir de données sur deux villages
forestiers du Sénégal (un possédant des MII et l'autre témoin), ils déduisent que le taux
d'infection est nettement moins élevé dans le village possédant les MII que dans l'autre. Ils
proposent cependant une étude sur deux voire trois ans pour percevoir l'impact des MII sur
le moyen terme.
Doudou et al, (2012) ont quant à eux analysé l'efficacité des moustiquaires imprégnées
d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) sur le long terme dans deux villages de Côte
d'Ivoire (N'gatty et al laba).Ils aboutissent au fait que les MILDA sont globalement efficaces

31
les premiers mois et qu’au-delà de 12 mois l'effet s'estompe. Pour eux, le mauvais entretien
de ces MILDA (Lavage principalement) est la cause majeure qui entrave son efficacité.
Le sexe pourrait influencer l’utilisation de la moustiquaire imprégnée dans la lutte contre le
paludisme dans la mesure où les femmes enceintes font partie des populations à risques.
L’utilisation de la moustiquaire est nécessaire chez ces dernières. Selon Akoto et al, (2002),
les femmes dans le ménage se soucient beaucoup plus de la sante des membres du ménage
que leur propre sante. Si elles sont chefs de ménage, elles auront tendance à offrir et à
encourager davantage l’utilisation des moustiquaires dans le ménage. Une étude de Evina
(1998) cité par N’gono (2005) au Cameroun a révélé que le sexe influence significativement
le recours aux méthodes de protection contre le paludisme, car les femmes encouragent plus
l’usage des mesures de contrôles de la maladie que les hommes.
Egalement, un autre facteur important associe à l’utilisation des moustiquaires
imprégnées est l’âge. En effet certaines études ont montré une relation inverse entre l’âge et
l’utilisation des services de santé maternelle ou de service de sante en général (Fournier et
al, 1995). Les personnes moins âgées sont plus ouvertes à la modernité que les plus âgées du
fait de l’effet de l’instruction. Etant donné que la sante se dégrade au fur et à mesure que
l’âge avance, les personnes âgées ont tendance à se rendre plus dans les services de sante
que les jeunes.
Au Benin, l’étude de Kiniffo et al, (2000) révèle que les femmes âgées ont une grande
propension à recourir aux moustiquaires imprégnées que les femmes plus jeunes.
Akoto et al, (2002) ont également montre que le milieu de résidence est un facteur de
prédisposition du recours aux soins de santé. Qu’il soit rural ou non, le milieu de résidence
est propice à la prolifération des moustiques vecteurs du paludisme. Même si l’inverse peut
s’observer dans certains cas, le milieu rural est plus favorable au développement des
moustiques contrairement au milieu urbain. Le milieu urbain est un important facteur
d’acculturation qui pourrait conduire à l’adoption de nouvelles attitudes. Ce qui pourrait
bousculer les habitudes d’un individu et l’amener a utilisé les moustiquaires imprégnées.
Le niveau d’instruction a une énorme incidence sur l’état de santé des populations et
l’utilisation des services de santé. Kouam (2003) dans son mémoire sur les perceptions du
paludisme a montré une association positive entre le niveau d’instruction et la connaissance
des causes réelles du paludisme. Il ressort de son étude que, plus le niveau d’instruction
augmente, plus l’individu est a mesure de connaitre la cause du paludisme et est donc apte à
utiliser la moustiquaire imprégnée. Un individu, dont le niveau d’instruction est élevé à

32
beaucoup plus de chance de connaitre la cause réelle du paludisme qu’un individu qui n’a
pas été instruit.
S’agissant du statut matrimonial, en ce qui concerne le rôle du mariage à l’égard des
santés, deux approches théoriques sont dominantes dans la littérature. La première approche,
celle de l’hypothèse de la sélection, soutient que les personnes en meilleure santé ont plus de
chance d’être sélectionnées pour un mariage et sont aussi peut-être mieux en mesure de
maintenir, les liens conjugaux. La deuxième approche, l’hypothèse de la protection, quant à
elle stipule que le mariage offre une certaine protection contre la maladie (Lillard et Panis,
1996). Mais comment cette protection est fournie dans les faits ? Selon ces auteurs, le
mariage pourrait encourager des comportements sains et décourager les comportements à
risque. Il pourrait contribuer au bien-être économique des personnes. Ce qui déboucherait
sur une meilleure santé. Seck et al., (2008) dans son étude au Sénégal sur les pratiques
préventives des femmes dans la lutte contre le paludisme ont montré que les femmes mariées
utilisaient plus la moustiquaire imprégnée contrairement femmes célibataires.
Zimicki (1997) dans son étude sur la promotion des moustiquaires en Afrique Subsaharienne
soutient que le revenu est un important déterminant de l’utilisation des moustiquaires
imprégnées. Il montre que, dans les régions à faible densité de moustiques, il existe une
corrélation entre le revenu et la propriété d’une moustiquaire imprégnée. Par contre, dans les
régions ou la moustiquaire est largement utilisée, Aikins et al, (1993) ont constaté qu’il
n’existe aucune corrélation entre l’utilisation de la moustiquaire, la profession et le revenu.
Le cout élevé des moustiquaires joue contre son utilisation. Selon Chitsulo et al, (1992), la
proportion des personnes qui a évoqué la dépense comme la principale raison du non
possession des moustiquaires imprégnées est de 76 % au Malawi tandis que, Rashed et al,
(1997) soutiennent que cette proportion est de 58 % à Savalou, au Benin.
Akimali (2008) dans une étude réalisée en République Démocratique du Congo a eu recours
à un modèle logit pour identifier les principaux facteurs explicatifs de l’utilisation des
moustiquaires imprégnées. Il ressort des résultats de ces travaux que le niveau d’instruction
du chef de ménage, la taille du ménage, l’usage d’autres alternatives à la moustiquaire tels
que les serpentins fumigènes et les bombes aérosols ont un effet significatif sur l’utilisation
de la moustiquaire imprégnée. Il trouve également que, l’âge du chef de ménage, la
connaissance du mode de transmission du paludisme, le sexe et les dépenses des soins
effectuées par les ménages n’ont pas d’effet significatif.

33
Les moustiquaires imprégnées semblent davantage plus utilisées en Afrique de
l’Ouest qu’en Afrique de l’Est spécialement en Gambie et plus dans les grandes villes que
les zones rurales. Des enquêtes réalisées en Gambie, au Congo, au Cameroun et en Guinée
Bissau ont confirmé les résultats suivants. Dans les zones rurales pendant la période des
pointes en Gambie, 58 % des répondants avaient une moustiquaire imprégnée (Alessandro et
al, 1994).En Guinée Bissau, Aikins et al, (1994) soutiennent que le taux est de 69 % alors
qu’au
Cameroun, Desfontaines et al, (1990) trouvent un taux de l’ordre de 48 %. A Brazzaville, au
Congo, 73 % des ménages possédaient au moins une moustiquaire imprégnée selon Carme
et al, (1992). Dans une étude menée en Gambie, Christian et al, (1997) trouvent que, les
moustiquaires imprégnées semblent plus utilisées dans les régions Centre (76%) que les
régions de l’Est (55%) et de l’Ouest (65%). Selon d’autres études, la moustiquaire
imprégnée semble être faiblement utilisée dans les villages près de Bo en Sierra Leone, au
Nord de Ouagadougou au Burkina Faso (Aikins et al, 1994), a Uriri au Kenya (Sexton et al,
1990) et au Malawi (Ziba et al, 1994).
En 2006 au Bénin, Djegui rapportait que 41% d’enfants de moins de 5 ans et 31,67% des
femmes enceintes avaient dormi sous des moustiquaires imprégnées distribuées gratuitement
(11).
Puis en 2008 en République Démocratique du Congo, Akilimali, indiquait un taux de
43,1% chez les enfants de moins de 5 ans ayant passé la nuit sous des moustiquaires (12). En
Juin 2009, Dieng rapportant les données de l'OMS au niveau de la région Africaine sur la
lutte contre le paludisme en 2008 indiquait que dans cette région abritant 43 % des
populations exposées au risque de paludisme, en moyenne 34% des ménages possèdent au
moins une moustiquaire imprégnée d’insecticide. Toutefois, 23 % seulement des enfants de
moins de 5 ans l’utilisent (13).
De même dans en cours de la même année (2009), D’après une étude faite par
Kalebo, Ces moustiquaires se sont avérées contribuer à la réduction de la mortalité due au
paludisme d'en moyenne 18 % chez les enfants en Afrique subsaharienne et à accroître la
proportion de meilleures issues de la grossesse. Cette méthode est la moins chère et la plus
efficace des moyens de prévention identifiés (8).
Au Mali 100% de la population est à risque du paludisme, et le paludisme est l’une des
principales causes de la morbidité et de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et les
femmes enceintes (6).

34
Egalement, En Côte d’ivoire, dans le département d’Agboville, AYACHI Vianney (2020)
soutient après une étude que les moyens d’information, le statut matrimonial, la
connaissance des causes du paludisme, le niveau d’éducation et les alternatives expliquent
l’utilisation des
MILDA.

CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET APPROCHE DE


L’ETUDE

L’économie de la santé est une discipline nouvelle de l’économie qui a connu


un essor remarquable suite à la publication en 1963 de l’article d’Arrow.
Economie médicale par la suite nommée économie de la santé analyse des
sujets variés, et qui sont en relation avec le domaine de la santé tel que la
demande et l’offre de soins, mécanisme de financement des services de santé,
assurance maladie.. Le premier modèle appliqué au domaine de la santé date
des années 80. Dans ce cadre, une analyse néoclassique d’un modèle entre le
producteur et le consommateur. Le médecin producteur arbitrant entre le travail
et les loisirs et le patient consommateur ou investisseur en son capital de santé
et le modèle hôpital entreprise dans le secteur hospitalier. Les modèles
théoriques au niveau des soins de santé, notamment celui de Phelps et
Newhouse et celui de Grossman, peuvent se distinguer en se référant à deux
approches. Alors dans ce chapitre, nous aborderons l’approche de Grossman
afin de mettre en relief le fonctionnement concernant les soins et les effets
positifs qui en découlent.

SECTION 3 : RELATION SANTE ET CROISSANCE

3.1. LE ROLE DE LA SANTE DANS LA CROISSANCE

L’organisation mondiale de la santé (OMS) a définit la santé dans son assemblée générale de
constitution en 1946 comme étant un état de bien-être physique, mental et social et ne se
limite pas en l’absence de maladie ou d’infirmité. La santé est un bien fondamental, privatif
généralement non marchand qui lui légitime l’intervention de l’Etat. C’est un objet d’un
grand nombre d’application d’outils d’économie de bien-être. Dans son article paru en 1970,
Grossman fut le premier économiste ayant avoir modélisé la demande de santé. Selon cet
auteur, la santé est un stock durable, sa demande est reliée à son capital dont chacun dispose
d’un stock initial hérité à la naissance et se déprécie avec l’âge. L’analyse néoclassique
prévalant en sciences économiques, les dépenses publiques étaient considérées comme non
productives, bien que nécessaire pour assurer les fonctions régaliennes fondamentales des

35
Etats, au point même de garantir le droit de propriété, condition essentielle du
développement économique dans le cadre théorique standard de l’école classique. A ce titre,
la santé était perçue comme une simple charge garantissant la paix sociale dans les Etats,
compte tenu des dépenses qu’elle engendre. Le rôle qu’elle pouvait avoir sur la croissance
n’était jamais envisagé. Puis au cours des années 1980, les analyses issues du capital
humain, partant des nouvelles théories de la croissance, ont progressivement été adoptées
par de nombreux économistes, favorisant en cela une certaine réhabilitation des dépenses
publiques, dont celles consacrées à la santé et une reconnaissance de leur contribution à la
croissance. Notons que l’affirmation de Victor Fuchs en 1996 (La santé affecte et est
affectée par le système économique de si nombreuses façons que toute tentative pour en
faire une énumération exhaustive est vouée à l’échec.) Un avertissement relayé en partie par
David Weil(2005). Par ricochet, la santé reste un agrégat très important dans le processus
de développement d’une nation (Schultz 1993). Souvent envisagé, mais peu connu, et
rarement de façon globale, le rôle de la santé dans le processus de croissance économique
apparaît indéniable même dans le cas des pays développés. Selon Grossman, le stock de
connaissance d’une personne influence sa productivité, alors que le capital de santé
détermine le temps global que l’individu peut allouer pour le gain des revenus. La nouvelle
approche de comportement du consommateur qui fait la distinction entre les produits de
base et celles du marché constitue la règle du fondement du modèle de Grossman. Selon
cette approche un consommateur utilise des biens et services pour produire des produits de
base. A la naissance, les individus héritent un stock de capital en santé qui se déprécie avec
l’âge, mais peut s’apprécier par le biais des investissements, dont les inputs sont le temps
propre des ménages et les biens marchands tels que les soins médicaux. A cet effet, les
consommateurs demandent la santé pour plusieurs raisons : en premier lieu, la santé est
considérée comme un produit de consommation qui augmente le degré de satisfaction et
l’utilité, tandis que les jours de la maladie sont des sources de désutilité. En deuxième lieu,
la variation positive de stock de capital de santé réduit le temps perdu pour les activités
marchandes et non marchandes, donc la santé fait l’objet d’un produit d’investissement dont
le rendement est la valeur monétaire de la réduction en temps perdu.
Dès le XIXème siècle, plusieurs auteurs avançaient l'existence de relations fortes entre la
santé et la productivité. Ce courant de recherches, un temps abandonné (Piatecki et Ulmann
[1995]), semble avoir suscité de nouveau l'intérêt des chercheurs depuis deux décennies
avec le développement de nouvelles analyses en économie du travail mais surtout avec
l'essor de l'économie de la santé et le renouveau des théories de la croissance : « Une force
de travail bien nourrie, en bonne santé, éduquée et qualifiée est le capital productif le plus
important » selon Streeten (1994).

3.2 LES EFFETS POSITIFS DE LA SANTE

Notons que depuis un certain moment, les chercheurs ont reconnu que la santé engendrait
des hausses incontestables de productivité du travail, et ce de plusieurs manières (Roberts
[1959], Klarman [1970]), même si cet axe de recherches n’a connu un regain d'intérêt que
depuis quelques années (Schultz [1993]). En effet, des économistes ont montré qu'au-delà de
la perte indéniable de l’utilité due à une dégradation de sa santé, l'individu souffre en plus de
conséquences économiques et sociales négatives comme une baisse de revenu dès lors qu'il

36
est contraint de réallouer son temps de travail en faveur de périodes de soins selon
Parsons(1977). Toujours dans cette optique, nous avons Chirikos et Nestel (1985) de leur
côté, montrent qu’une mauvaise santé implique une réduction du bien-être économique, au
même titre que les antécédents scolaires et familiaux. Lesdits auteurs montrent aussi qu'une
mauvaise santé influe sur les revenus directement (baisse de productivité ou absence) et
indirectement (formation, expérience). Améliorer la santé, par les soins et la prévention,
permet donc de réduire les coûts, de redistribuer des sommes importantes dans d'autres
domaines, sanitaires ou non, plus productifs et en définitive de favoriser la croissance
économique. De ce fait, la santé occupe aujourd'hui une place prépondérante dans les
sociétés, aussi bien en termes d'offre que de demande. Cette situation entraîne donc de fortes
répercussions sur l'économie, pas toujours bien prises en compte. De ce fait, améliorer la
santé des populations doit aujourd’hui passer par une approche de type systémique, compte
tenu de la diversité des facteurs non médicaux pouvant influencer la santé publique. Ainsi,
toute politique économique et sociale se doit d’intégrer une dimension sanitaire dès lors que
la répartition des revenus, l’éducation, l’urbanisation, l’emploi, les vestissements publics,
etc., ont des conséquences plus ou moins directes sur l’état de santé des personnes.

SECTION 4 : DONNEES DE L’ETUDE ET REPARTITION DE


L’ECHANTILLONNAGE

4.1. Zone de l’étude


Troisième grande ville de la Côte d’Ivoire, Daloa est située à 6°52’ de latitude Nord et 6°27’
de longitude Ouest, au Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire. Elle est le Chef-lieu de la Sous-
préfecture et du Département de Daloa et est distante de 128 km de Yamoussoukro la
capitale politique et 376 km d’Abidjan la capitale économique. Elle fait partie de la région
administrative du Haut-Sassandra dont elle est le chef-lieu. Daloa est limité au nord par les
Départements de Vavoua et Zuenoula, au sud par le Département d’Issia, à l’est par les
Départements de Sinfra et Bouaflé et à l’ouest par le Département de Zoukougbeu.

4.2. Donnée de l’étude


La base de l’étude utilisée provient d’une enquête menée sur les entraves
sociodémographiques et environnementales à la lutte contre le paludisme à Daloa. Les
unités statistiques ont été obtenues à partir d’une enquête, d’où une observation directe sur le
terrain, des interviews faites et le renseignement d’un questionnaire auprès des chefs de
ménages de la ville de Daloa. Précisons que les interviews ont consisté à recueillir auprès
des autorités sanitaires les informations relatives aux données statistiques et aux stratégies de
lutte contre la pandémie palustre à Daloa. L’enquête auprès des chefs de ménages s’est

37
déroulée dans sept (7) différents quartiers de la ville de Daloa en fonction de leur catégorie
(résidentiels à savoir Evêché, Piscine, Tazibouo-école francaise), évolutifs (Soleil1, Lobia1,
Fadiga) et précaires (Soleil 2): Ces quartiers ont été choisis de manière raisonnée en nous
appuyant sur plusieurs critères notamment le type d’habitat (résidentiel, évolutif, précaire),
la densité des ménages, des quartiers et de forte prévalence du taux de paludisme(18,18%).
Pour déterminer la taille de l’échantillon à enquêter, nous utiliserons la méthode
impliquant le taux de prévalence. En effet pour cette étude, nous envisageons un niveau de
confiance d’environ 95%. La formule de calcul est la suivante:

𝐧= 𝟏, 𝟗𝟔𝟐𝐍𝐒𝟐
𝐍𝛆 + 𝟏, 𝟗𝟔𝟐𝐒𝟐
𝟐

Avec : n= taille de l’échantillon


N=Population mère =245360 (population de la ville de Daloa selon le RGPH 2014)
𝐒𝟐= Variance corrigée dans la population.

Ici nous l’estimons par 𝐒𝟐= P (1-P) où P est la proportion de ménages supposés avoir les
caractères recherchés c'est-à-dire les malades du paludisme (taux de prévalence du
paludisme pour la ville de Daloa).
𝜺= marge d’erreur avec un niveau de confiance de 95% soit 1,96 comme coefficient de
marge.

Application numérique
Avec P=0,18 ε=0,05 N=245360 (population de la ville de Daloa, RGPH 2014)
Ainsi la taille de notre échantillon est :

𝟏, 𝟗𝟔𝟐× 𝟐𝟒𝟓𝟑𝟔𝟎 × 𝟎, 𝟏𝟖(𝟏 − 𝟎, 𝟏𝟖)


𝐧=
((𝟐𝟒𝟓𝟑𝟔𝟎 × 𝟎, 𝟎𝟓𝟐) + (𝟏, 𝟗𝟔𝟐× 𝟎, 𝟏𝟖(𝟏 − 𝟎, 𝟏𝟖))
n=175

On obtient la taille minimale d’échantillon qui est de 175 ménages enquêtées.

4.3. Répartition de l’échantillonnage

La taille de l’échantillon sera distribuée par localité sélectionnée. Notons que ces localités ont été
préalablement regroupées en 3 types de quartiers ou strates : résidentiel, évolutif et précaire.

38
Ensuite nous avons tiré par choix raisonné 3 quartiers parmi les plus représentatifs dans
chaque strate selon la configuration sociodémographique des quartiers (taille et densité des
ménages, type d’emploi…) et selon leur configuration spatio-environnementale (état de
salubrité, distribution spatiale…) car il s’agit d’un phénomène social, spatial et
environnemental à étudier à savoir le paludisme.

Tableau I. Répartition de la taille de l’échantillon par localité sélectionnée


Quartier Nombre de ménages Nombre de ménages à
enquêter

Evêché 130 5

Piscine 438 17

Tazibouo Ecole Française 180 7

Soleil 1 1659 66

Fadiga 238 9

Lobia 590 23

Soleil 2 1209 48

Total 4444 175


Source: les données de l’étude

CHAPITRE 3 : CADRE METHODOLOGIQUE ET IMPLICATIONS


ECONOMIQUES

S’agissant de l’offre de soins, il existe une multitude de systèmes de protection sociale dont
inspiré une classification des systèmes de santé. Ces systèmes se distinguent entre eux selon
les sources et les méthodes de financement des dépenses de santé, qui ont connu une hausse
importante ces dernières années occasionné par l’évolution de la morbidité et la transition
démographique qu’a connu le monde. La synthèse théorique de la demande et de l’offre de
soins, ainsi que les mécanismes de financement des services de santé constate une différence
selon le mode de l’organisation de l’offre de soins. Dans cette partie, nous aborderons les

39
aspects méthodologiques relatifs à notre étude. Notre objectif étant d’analyser les facteurs
explicatifs de l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée
d’action, nous allons analyser de manière économétrique, puis nous mettrons en exergue le
volet économique.

SECTION 5 : CHOIX DU MODELE ET LES VARIABLES DE


L’ETUDE
5.1. Méthode et choix du modèle
Le modèle qui sera utilisé pour cette étude relève du domaine de l’économétrie des variables
qualitatives. En économétrie des variables qualitatives, l’on a généralement recours aux
modèles logit ou probit. La présente étude opte pour le modèle Probit compte tenu qu’il est
plus simple à mettre en relief l’étude que nous voulons mener, de plus les résultats avec le
modèle logit sont presque similaires au modèle probit (Hurlin, 2003).
En effet, l’événement à expliquer est la probabilité pour les chefs de ménage vivant dans la
ville de Daloa d’utiliser les moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée
d’action(MILDA). Cette variable dépendante n’est pas quantitative mais plutôt qualitative.
Elle n’admet pas d’échelle de mesure naturelle, une probabilité étant par définition comprise
entre 0 et 1.
En régression, l’on modélise l’espérance mathématique de Y (variable dépendante)
conditionnelle a X (variable indépendante). La variable est non linéaire et les résidus ne
peuvent pas être distribues normalement. On introduit un codage quantitatif permettant de
représenter les différentes modalités de la variable expliquée (par exemple 1 si l’individu à
recours aux moustiquaires imprégnées pour se protéger du paludisme et 0 si non). Par le
biais de ce codage, on introduit un lien entre l’espérance mathématique de Y conditionnelle
a X et la probabilité de Y :
Y = 1 si le chef de ménage a recours aux moustiquaires imprégnées (MILDA) avec
probabilité p = f (X, B)
Y = 0 si non avec probabilité 1 - p = f (X, B)
X(x1, x2, ……, xn) représentent les variables explicatives et B (B1, B2,…, Bn) , les
paramètres du modèle.
La régression de Y par rapport a X ou l’espérance mathématique de Y conditionnelle a X se
présente comme suit :
E (Y/X, B) = 1*P + 0*(1-P) = P = f(X, B)

40
5.2. Description des variables de l’étude
Les différentes variables utilisées dans la réalisation de la présente étude sont présentes dans
le tableau ci-dessous.

Tableau II. Description des variables du modèle probit

TYPES DE NATURE DE
VARIABLES VARIABLES SIGNIFICATION LA VARIABLE MODALITES

L’utilisation des
Variable moustiquaires Variable binaire 1=OUI
dépendante imprégnées
ut_ milda d’insecticide à 0=NON
longue durée
d’action.
Le niveau d’étude 1= Non scolarisé
Variable nivs du répondant (le Variable 2= Primaire
indépendante chef du ménage) polytomique
3= Au moins le
secondaire
Le ré imprégnation
Variable rmilda de la moustiquaire 1 = OUI
indépendante imprégnée
d’insecticide à Variable binaire 0 = NON
longue durée
d’action
La connaissance
Variable ccp des causes du Variable binaire 1 = OUI
indépendante paludisme.
0 = NON
L’état de la
Variable etm moustiquaire Variable binaire 1 = bon état

41
indépendante imprégnée 0 = état défectueux
d’insecticide à
longue durée
d’action.

Source : les données de l’étude

SECTION 6 : IMPLICATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES

Au regard des résultats de l’étude, nous retenons certaines implications en termes de


politiques économiques. L’analyse des facteurs de l’utilisation des moustiquaires
imprégnées d’insecticide à longue durée d’action montre que certains facteurs influencent
positivement l’utilisation desdites moustiquaires, tandis que d’autres facteurs ont un impact
négatif ou non significatif sur son utilisation. Par ricochet, les investissements en santé
favorisent la croissance en augmentant la productivité des futurs travailleurs, notamment par
le biais de l’accroissement de la productivité de l'enseignement aux enfants. Selon
Grossman, le capital de santé n’est pas marchand. Toutefois, il existe plusieurs variables qui
agissent sur le prix de la santé autre que les soins médicaux. Ainsi, tout ajustement dans ces
variables modifie les quantités optimales de santé. Le prix de la santé s’accroit avec
l’augmentation du taux de dépréciation de capital de santé et se décroit avec l’éducation qui
est expliqué dans le modèle de Grossman. Alors si un consommateur désire augmenter son
capital de santé en période (i), il doit alors augmenter son investissement brut par une unité
pour la période (i−1). L’hypothèse de modèle de Grossman réside dans l’instabilité de taux
de dépréciation (  ) qui varie selon l’âge. A l’âge précoce de la vie, le taux de dépréciation
est corrélé négativement avec l’âge. Après un certain cycle de vie, la corrélation devient
positive. Le taux de salaire d’un individu conditionne l’intérêt accordé au temps en bonne
santé. En revanche, l’une des propositions de Grossman est que les dépenses en soins
médicaux augmentent avec l’âge, et les plus éduqués demandent davantage un stock optimal
de santé assez large. La formulation du modèle en soins sanitaires schématisant
l'investissement dans le capital santé développe considérablement la place de la santé dans
les décisions micro-économiques. Non seulement le consommateur devient un producteur de
son propre bien-être physiologique, mais il se transforme aussi en investisseur qui combine
son temps et les biens et services médicaux qu'il achète, voire met en place de véritables
programmes d'exercice et d'entretien de son corps pour optimiser ses capacités à rester en
bonne santé. La santé est un champ vaste et adaptable à l’application des théories
économiques allant de l’analyse néoclassique aux nouvelles théories économiques. Les
dépenses de santé constituent un instrument de la politique économique que les pouvoirs

42
publics déploient en vue d’opérer une redistribution des revenus (Roberts 1959) dans le
cadre d’une politique sociale, mais cette socialisation baisse le mécanisme d’ajustement par
les prix. De nos jours ces dépenses connaissent une tendance croissante, cela se justifie
notamment par l’importance accordée au capital de santé d’un côté, et la transition
démographique de la population mondiale notamment par l’effet de vieillissement de l’autre
côté, ce qui pose le problème de financement. Le montant global de ces dépenses entre dans
le cadre d’agrégat macroéconomique qui n’apprécie pas de façon idéale la performance
globale d’un système de santé, tandis que l’évaluation microéconomique est requise pour
mesurer une telle performance : efficacité allocative, équité dans la fourniture et le
financement des services de santé, degré des inégalités d’accès aux soins. A cet égard,
l’amélioration d’accès aux services de santé s’effectue par l’élimination des barrières
financière en assurant une protection contre les risques. Un modèle économique simple de la
santé découle de l'application directe de la théorie néoclassique à la formalisation des
consommations de soins. Mais son caractère sommaire a ouvert la voie à d'autres
conceptualisations des choix individuels en matière de santé : Grossman a ainsi fondé toute
une génération de modèles expliquant en quoi les demandes de soins et les choix
d'investissement dans la santé découlent des décisions de gestion du capital humain.
L'individu n'est plus seulement un consommateur de soins, il devient un producteur de son
état de santé aux différentes périodes de sa vie. Dans le modèle de demande de sécurité que
présente cette communication, l'individu considère l'investissement dans sa santé comme un
des facteurs entrant dans la production de sa sécurité, au même titre que la gestion de ses
prises de risque ou que la souscription d'une assurance. La gestion du capital santé perd alors
son rôle central et n'est plus qu'un des moyens parmi d'autres, grâce auxquels un individu
s'adapte à l'incertitude. La santé est une composante principale de la fonction de bien être
sociale, et une partie intégrante des inputs de la production du capital humain. Ce qui lui
légitime l’application des théories et calculs économiques afin d’appréhender les modes de
fonctionnement et de régulation dans ce secteur, qui se caractérise notamment par
l’existence d’un tiers qui influence les mécanismes d’ajustement entre l’offre et la demande
des services de santé. En définitive, la santé mentale joue un rôle très important sur le travail
et donc sur l'activité économique, par le biais d’une baisse de productivité et de compétence.

43
CHAPITRE 4 : RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
En analysant des données sur les variables idéationnelles qui influencent
l’adoption des comportements liés au paludisme et des services, notamment les
facteurs qui influencent l’utilisation des moustiquaires imprégnées
d’insecticide à longue durée d’action, ce chapitre fournit des résultats qui
éclairent la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de la communication
pour le changement sociale et le comportement. Nous mettrons en relief les
résultats qui découlent de l’estimation du modèle, puis nous discuterons les
résultats.

SECTION 7 : ANALYSE DES RESULTATS

5.1. Statistiques descriptives des variables du modèle

Tableau III.Vue descriptive des différentes variables du modèle

Variables obs Moyenne Ecart-type Min


Max

1.ut_milda 175 .3942857 .490099 0

nivs

44
1 175 .1542857 .3622589 0

2 175 .2628571 .4414486 0

3 175 .2685714 .4444882 0

1.rmilda 175 .68 .4678147 0

1.ccp 175 .6971429 .4608124 0

1.etm 175 .3714286 .4845732 0

Source : calculs de l’auteur

Les statistiques montrent qu’en moyenne, les moustiquaires sont moins utilisées par les
ménages. La proportion (61%) des personnes n’utilisant pas de moustiquaire est plus élevée
que la proportion (39%) des ménages dormant sous une moustiquaire. Au niveau de
l’éducation, on observe en moyenne, une proportion (15%) des individus qui sont
analphabètes et une proportion (26%) des personnes qui ont le niveau primaire, également
une proportion (27%) des ménages qui ont au moins le niveau secondaire, c'est-à-dire que
ces individus ont au moins le BEPC, BAC, ou même des diplômes du supérieur. En
moyenne, la majorité des ménages (68%) savent comment ré-imprégner leur moustiquaire
en cas de besoin, relativement aux ménages (32%) qui n’ont aucune idée de la faisabilité de
ré-imprégnation des moustiquaires. La proportion (70%) des individus connaissant les
causes du paludisme est en moyenne élevée à la proportion (30%) des individus qui ignorent
les causes du paludisme. Par ricochet, notons qu’en moyenne, on constate une proportion
(37%) des personnes qui ont des moustiquaires en bon état, contrairement à une proportion
(63%) des personnes possédant des moustiquaires défaillantes. Les ménages dont les

45
moustiquaires sont déchirées au moment de l’enquête sont plus nombreux (6 3%), d’où il est
important de noter que Les observations sont soutenues par une étude sur le paludisme au
Mali où, une évaluation des moustiquaires à longue durée faite 38 mois après la distribution
a montré que plus de 50% des moustiquaires étaient endommagées, plus de 2023 trous ont
été dénombrés sur 50 moustiquaires sélectionnées. Le diamètre des trous allait de 0,5 à 10
cm. Seules 14,6% sur 255 avaient la concentration d’insecticide de départ.

Tableau IV. Relation entre la ré-imprégnation de la moustiquaire à longue durée


d’action (rmilda) et l’utilisation de la moustiquaire à longue durée d’action (ut_milda).

rmilda
0 1 Total

0 34 72 106

ut_milda 1 22 47 69

Total 56 119 175

Source : calculs de l’auteur


Pearson chi2(1) = 0.0007 Pr = 0.979

On observe, en moyenne une proportion (34%) des ménages qui n’utilisent pas les
moustiquaires, mais également n’ont aucune information sur la ré-imprégnation des
moustiquaires. De plus, en moyenne, on a une proportion (22%) d’individus qui utilisent des
moustiquaires, mais n’ont aucune information pour la ré-imprégnation en cas de besoin. A
l’opposé, on observe en moyenne une proportion (72%) des personnes qui n’utilisent pas de
moustiquaire, par contre lesdites personnes ont des informations sur la ré-imprégnation des
moustiquaires. Pour terminer, on constate qu’en moyenne (47%) des personnes, en plus
d’utiliser les moustiquaires, elles savent où ré-imprégner leurs moustiquaires en cas de
besoin. Le Chi2 a un degré de liberté (ddl= 0,0007) or le Chi2 théorique vaut 3,4 alors on
observe plus de personnes qui n’utilisent pas de moustiquaire, contrairement aux personnes
qui l’utilisent. De plus, on constate un nombre elevé de personnes qui savent comment et où
ré-imprégner leurs moustiquaires relativement aux personnes qui n’ont aucune information
sur la ré-imprégnation de leurs moustiquaires.

46
Tableau V. Relation entre l’état de la moustiquaire (etm) et les connaissances des
causes sur le paludisme (ccp).

etm
0 1 Total

0 36 17 53

ccp 1 74 48 122

Total 110 65 175

Source : calculs de l’auteur


Pearson chi2(1) = 0.8362 Pr = 0.360

Les résultats du modèle probit, présentés dans le tableau ci-dessus montrent les relations
probables entre les variables explicatives. Nous avons en moyenne 36% des ménages qui, en
plus de n’avoir aucune connaissance sur les causes du paludisme, ces ménages possèdent des
moustiquaires défaillantes. A côté, on a en moyenne, une proportion (74%) des individus qui
connaissent les causes du paludisme, mais qui détiennent des moustiquaires qui ne sont pas
en bon état. A l’opposé, on observe en moyenne, une proportion (17%) des ménages qui ne
connaissent pas les causes du paludisme, mais qui possèdent des moustiquaires en bon état.
Par ricochet, on constate en moyenne 48% des ménages, qui en plus de connaître les causes
du paludisme, lesdits ménages détiennent des moustiquaires en bon état. Notons que le Chi2
a un degré de liberté (ddl=0,8362) or le Chi2 théorique vaut 3,4 ce qui est supérieur à 0,8362
d’où on constate qu’il y’a plus de personne qui connaissent les causes du paludisme,
relativement à moins de personnes qui ne savent pas les causes du paludisme. De même, on
constate un nombre supérieur de personnes qui possèdent des moustiquaires défaillantes, par
rapport aux personnes qui détiennent des moustiquaires en bon état.

5.2. Résultats de la régression du modèle Probit simple


5.2.1. Les élasticités : impact des effets marginaux avec les probabilités
prédites
Tableau VI. Les élasticités : impact des effets marginaux avec les probabilités prédites
Variables dy/dx P >|𝒁|
nivs -0086727 0,784
rmilda* -0073785 0,927
etm* -172049 0,026
ccp* -1524953 0,050

47
Source : calculs de l’auteur à partir du logiciel stata 13

Les explications des différentes variables sont les suivantes : nivs (niveau de l’étude), rmilda
(ré-imprégnation de la moustiquaire), etm (état de la moustiquaire), ccp (connaissance des
causes du paludisme). Alors variable explicative état de la moustiquaire est significative au
seuil de 5% .En effet, lorsque la moustiquaire est en bon état relativement à la moustiquaire
défaillante, celle-ci influence positivement l’utilisation de la moustiquaire à longue durée
d’action. Car le pourcentage de l’utilisation de la moustiquaire à longue durée d’action
augmente d’environ 0,17%. Aussi la variable explicative connaissance des causes sur le
paludisme est significative au seuil de 10%. Cependant les ménages ayant des connaissances
sur les causes du paludisme, contrairement aux ménages qui n’ont aucune notion des causes
du paludisme, adoptent un comportement qui influence positivement l’utilisation de la
moustiquaire imprégnée à longue durée d’action vu que l’utilisation de la moustiquaire
imprégnée à longue durée d’action augmente d’environ 0,15%.

5.2.2. Qualité des prédictions


Le tableau de prédictions montre que le taux de prédiction (TP = (26+84) / 175= 0 ,63). Le
taux de bonne prédiction est donc de 63% : la prédiction est bonne.

5.2.3. Qualité de l’ajustement (test de hosmer-lemeshow)


Selon l’auteur, l’ajustement est bon si et seulement si (Prob>0,5). Or Prob>Chi2 =0.8928
pour notre test de hosmer-lemeshow. On en déduit que l’ajustement est bon du fait que la
probabilité associée à la statistique H-L est supérieure à 5% (soit : 0,8928).

48
5.2.4. Test de bonnes prédictions avec la surface de ROC

Source : l’auteur à partir du logiciel stata 13

Le graphique montre que la prédiction est bonne, vu que le taux de prédiction est égal à
0,6286 environ 63%.

SECTION 6 : DISCUSSION

Eu égard de ce qui précède, nous constatons que la variable explicative état de la


moustiquaire impacte positivement la variable utilisation de la moustiquaire imprégnée à
longue durée d’action au seuil de 5% et cela s’explique par le fait que les ménages sont
incités à utiliser les moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, quand celles-ci sont
en très bon état ,c'est à-dire que lesdites moustiquaires ne comportent pas de trou ou ne sont
pas globalement déchirés. De même, la variable connaissance des causes du paludisme
explique l’utilisation des moustiquaires à longue durée d’action au seuil de 10%. En effet,
les chefs de ménage qui ont une connaissance sur les causes du paludisme ont une fois plus
de chance de recourir aux moustiquaires imprégnées à longue durée d’action que ceux qui
ignorent les causes. Ce résultat est conforme à la littérature qui soutient que la connaissance
du mode de transmission du paludisme est un facteur véritablement important associé à
l’utilisation des moustiquaires (N’dour et al, 2005). Notons que le rôle de la santé dans le
processus de croissance économique apparaît indéniable même dans le cas des pays

49
développés, car dès le XIXème siècle, plusieurs auteurs avançaient l'existence de relations
fortes entre la santé et la productivité. Ce courant de recherches, un temps abandonné
(Piatecki & Ulmann [1995]), semble avoir suscité de nouveau l'intérêt des chercheurs depuis
deux décennies avec le développement de nouvelles analyses en économie du travail mais
surtout avec l'essor de l'économie de la santé et le renouveau des théories de la croissance : «
Une force de travail bien nourrie, en bonne santé, éduquée et qualifiée est le capital
productif le plus important » (Streeten [1994]). De plus, Les chercheurs ont depuis
longtemps reconnu que la santé engendrait des hausses incontestables de productivité du
travail, et ce de plusieurs manières (Roberts [1959], Fuchs [1966], Klarman [1970]), même
si cet axe de recherches n’a connu un regain d'intérêt que depuis quelques années (Schultz
[1993]). C’est dans cette même veine que Ram & Schultz [1979] ont ainsi étudié les
différents effets d'une amélioration de la santé sur le travail. Il en résulte tout d’abord une
augmentation de la production en réduisant le nombre de jours de travail perdus à cause de
la maladie, ensuite une augmentation de la productivité en fournissant plus d'opportunités
pour obtenir des emplois mieux payés, enfin prolonger la vie active.

CONCLUSION

50
Cette étude vise à analyser les déterminants de l’utilisation des moustiquaires imprégnées
d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) dans la ville de DALOA. Il ressort de
l’estimation du modèle probit que la variable << état de MILDA>> et la variable<<
connaissance des causes du paludisme >>ont un impact significatif sur l’utilisation des
MILDA. L’étude confirme une grande partie des résultats de la littérature, notamment
ceux de N’dour et al, (2005) au Sénégal par exemple, qui montre dans son étude portant sur
la connaissance, l’attitude et pratique sur le paludisme que la connaissance des causes du
paludisme est un facteur déterminant dans l’utilisation de la moustiquaire imprégnée. De
leur côté, Chirikos & Nestel [1985] montrent qu’une mauvaise santé implique une réduction
du bien-être économique. L'effet de la santé sur le travail ne semble pas pouvoir être négligé.
Cependant, plus que les gains de productivité, ce qui apparaît comme le plus important est le
fait qu'à long terme, une meilleure santé améliore l'organisation du travail. En effet, les
employeurs n'ont plus à subir d'interruption dans la production, ils seront plus enclins à
former leurs travailleurs et à encourager la spécialisation. De plus, c’est dans cette même
veine que Grossman (1970) affirme que la santé est une composante principale de la
fonction de bien être sociale, et une partie intégrante des inputs de la production du capital
humain. Ce qui lui légitime l’application des théories et calculs économiques afin
d’appréhender les modes de fonctionnement et de régulation dans ce secteur, qui se
caractérise notamment par l’existence d’un tiers qui influence les mécanismes d’ajustement
entre l’offre et la demande des services de santé. Enfin, une meilleure santé incite à investir
dans le capital humain, facteur de gain de productivité.

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57
ANNEXES

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--. sum xi: i.ut_mildai.nivsi.rmildai.ccpi.etm
variable xi not found r(111);

. sumi.ut_mildai.nivsi.rmildai.ccpi.etm

Variable | Obs Mean Std. Dev. Min Max


-------------+--------------------------------------------------------
1.ut_milda | 175 .3942857 .490099 0 1
|
nivs |
1 | 175 .1542857 .3622589 0 1
2 | 175 .2628571 .4414486 0 1
-------------+--------------------------------------------------------
3 | 175 .2685714 .4444882 0 1
|
1.rmilda | 175 .68 .4678147 0 1
1.ccp | 175 .6971429 .4608124 0 1
1.etm | 175 .3714286 .4845732 0 1

. tab ut_milda rmilda, chi2

| rmilda
ut_milda | 0 1| Total -----------+----------------------+----------
0| 34 72 | 106
1| 22 47 | 69
-----------+----------------------+----------
Total | 56 119 | 175

Pearson chi2(1) = 0.0007 Pr = 0.979


. tab ccp etm,chi2

IX
| etm ccp |
0 1| Total
-----------+----------------------+----------
0| 36 17 | 53
1| 74 48 | 122
-----------+----------------------+----------
Total | 110 65 | 175

Pearson chi2(1) = 0.8362 Pr = 0.360

. probitut_mildanivsrmilda etm ccp

Iteration 0: log likelihood = -117.35965


Iteration 1: log likelihood = -112.77844
Iteration 2: log likelihood = -112.77165
Iteration 3: log likelihood = -112.77165

Probit regression Number of obs = 175


LR chi2(4) = 9.18
Prob> chi2 = 0.0568
Log likelihood = -112.77165 Pseudo R2 = 0.0391

------------------------------------------------------------------------------
ut_milda | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
nivs | -.0226094 .0823135 -0.27 0.784 -.1839409 .138722
rmilda | .0192546 .2090305 0.09 0.927 -.3904376 .4289469
etm | .4455885 .2009663 2.22 0.027 .0517017 .8394752
ccp | .4104948 .2182568 1.88 0.060 -.0172806 .8382702
cons | -.7113633 .2674437 -2.66 0.008 -1.235543 -.1871833
------------------------------------------------------------------------------

. estatic

X
Akaike's information criterion and Bayesian information criterion

-----------------------------------------------------------------------------
Model | Obsll(null) ll(model) df AIC BIC
-------------+---------------------------------------------------------------
.| 175 -117.3597 -112.7716 5 235.5433 251.3672
-----------------------------------------------------------------------------
Note: N=Obs used in calculating BIC; see [R] BIC note

. mfx

Marginal effects after probit y


= Pr(ut_milda) (predict)
= .38966837
------------------------------------------------------------------------------
variable | dy/dx Std. Err. z P>|z| [ 95% C.I. ] X ---------
+-------------------------------------------------------------------- nivs |
-.0086727 .03157 -0.27 0.784 -.070558 .053213 1.48571
rmilda*| .0073785 .08002 0.09 0.927 -.149463 .16422 .68
etm*| .172049 .07732 2.23 0.026 .020508 .32359 .371429
ccp*| .1524953 .07766 1.96 0.050 .000283 .304708 .697143
------------------------------------------------------------------------------
(*) dy/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to 1

. lstat

Probit model for ut_milda

-------- True --------


Classified | D ~D | Total
-----------+--------------------------+-----------
+ | 26 22 | 48
- | 43 84 | 127
-----------+--------------------------+-----------

XI
Total | 69 106 | 175

Classified + if predicted Pr(D) >= .5


True D defined as ut_milda != 0
-------------------------------------------------- Sensitivity
Pr( +| D) 37.68%
Specificity Pr( -|~D) 79.25%
Positive predictive value Pr( D| +) 54.17%
Negative predictive value Pr(~D| -) 66.14%
-------------------------------------------------- False
+ rate for true ~D Pr( +|~D) 20.75%
False - rate for true D Pr( -| D) 62.32%
False + rate for classified + Pr(~D| +) 45.83%
False - rate for classified - Pr( D| -) 33.86%
-------------------------------------------------- Correctly
classified 62.86%
--------------------------------------------------

. estatgof

Probit model for ut_milda, goodness-of-fit test

number of observations = 175 number


of covariate patterns = 30
Pearson chi2(25) = 16.69
Prob> chi2 = 0.8928

. lroc

Probit model for ut_milda

number of observations = 175


area under ROC curve = 0.6286

XII
Moustiquaire de forme rectangulaire

Moustiquaire de forme conique

XIII
Plan de localisation de la ville de Daloa et des quartiers de l'étude

XIV
QUESTIONNAIRE

FICHE D’ENQUETE

Caractéristiques sociodémographiques

1. Nom: ….. 2. Date: … / …. / … /

3. Lieu d’enquête: …….

4. Age: ……… 5. Sexe: ……..

QUESTIONNAIRE

6. Connaissez-vous le paludisme? /…../ 1 = Oui; 0 = Non

7. Connaissez-vous les causes du paludisme? /……/

1 = Oui; 0 = Non
8. Avez-vous entendu parler de la moustiquaire? / …../

1 = Oui; 0 = Non

9. Savez-vous que vous pouvez ré-imprégner votre moustiquaire au cas où le besoin se


présente ? /……. /

1 = Oui ; 0 = Non

XV
10. Avez-vous possédez au moins une fois la moustiquaire? / ……. /
1 = Oui; 0 = Non

11. Utilisez-vous une moustiquaire actuellement? /……. /

1 = Oui; 0 = Non
12. Quel est l’état actuel de votre moustiquaire? /……. /

1 = Bon état ; 0 = état défectueux

13. Comment les aviez-vous obtenues ? / ……. /

1 = distribution massive ; 0 = achat personnel

14. Quel niveau d’étude avez-vous ? /…… /

1 = non scolarisé ; 2= primaire ; 3 = au moins le secondaire

XVI
TABLE DES MATIERES

DÉDICACE...............................................................................................................................I
REMERCIEMENTS................................................................................................................II
SOMMAIRE..........................................................................................................................IV
SIGLES ET ABRÉVIATIONS...............................................................................................V
LISTE DES TABLEAUX......................................................................................................VI
INTRODUCTION....................................................................................................................1
CHAPITRE I : L’UTILISATION DE LA MOUSTIQUAIRE MPRÉGNÉE
D’INSECTICIDE À LONGUE DURÉE D’ACTION ET LE FLÉAU DU PALUDISME :
ÉTUDE CONTEXTUELLE.....................................................................................................4
SECTION 1 : L’UTILISATION DE LA MOUSTIQUAIRE IMPREGNEE
D’INSECTICIDE A LONGUE DUREE D’ACTION ET LA LUTTE CONTRE LE
PALUDISME................................................................................................................4
1.1. Etat des lieux de la question...................................................................................4
1.1.1. Historique de l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide.............4
1.1.2. Modèles de moustiquaires...................................................................................5
1.2. Cadre conceptuel et intérêt du sujet.......................................................................5
1.3. Problématique de recherche...................................................................................6
SECTION 2 : CADRE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE L’ETUDE.....................7
DE L’UTILISATION DES MOUSTIQUAIRES.........................................................7
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE………………………………………12
SECTION 3 : DONNEES DE L’ETUDE ET REPARTITION DE ..............................13
L’ECHANTILLONNAGE.........................................................................................13
3.1. Zone de l’étude....................................................................................................13
3.2. Donnée de l’étude................................................................................................13
3.3. Répartition de l’échantillonnage..........................................................................14
SECTION 4 : CHOIX DU MODELE ET VARIABLE DE L’ETUDE.....................15
4.1. Méthode et choix du modèle................................................................................15
4.2. Description des variables de l’étude....................................................................16
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSIONS.............................................................18
SECTION 5 : ANALYSE DES RÉSULTATS...........................................................18
5.1. Statistiques descriptives des variables du modèle................................................18
5.2. Résultats de la régression du modèle Probit simple………………………...19
5.2.1. Les élasticités : impact des effets marginaux avec les probabilités prédites....20

XVII
5.2.2. Qualité des prédictions......................................................................................21
5.2.3. Qualité de l’ajustement (test de hosmer-lemeshow).........................................21
5.2.4. Test de bonnes prédictions avec la surface de ROC.........................................21
SECTION 6 : DISCUSSION......................................................................................22
CONCLUSION......................................................................................................................23

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................ 23
ANNEXES ............................................................................................................................ IX
TABLE DES MATIERES .................................................................................................XVII

XVIII
RÉSUMÉ

Le paludisme reste une cause majeure de mortalité et de morbidité en Côte d’Ivoire. De plus,
il est la cause principale des consultations dans les établissements de santé du pays : environ
43% des consultations dans les formations sanitaires sont attribuables au paludisme
(Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, 2016). En effet, l’incidence du paludisme en
2015 était estimée à 155.4 pour 1000 au niveau national, mais à 291.7 pour 1000 chez les
enfants de moins de 5 ans (Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, 2016). Alors que
l’incidence du paludisme diminuait régulièrement entre 2010 et 2016, cette tendance s’est
inversée entre 2016 et 2017 (OMS, 2018), avec un nombre estimé de décès liés au paludisme
de 9579 en 2017. Vu l’ampleur de cette maladie, des campagnes de distribution gratuite des
moustiquaires imprégnées initiées par le Programme National de la Lutte contre le Paludisme
ont été introduites sur tout le territoire national pour freiner la marée montante de ce fléau. La
présente étude, par le biais d’une régression vise à analyser dans ce contexte de gratuité, les
principaux facteurs qui expliquent aux mieux l’utilisation des moustiquaires imprégnées
d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) dans la ville de Daloa. Il ressort de
l’estimation du modèle probit, que l’état de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue
durée d’action et la connaissance des causes du paludisme expliquent l’utilisation des
MILDA.

MOTS CLES : déterminants, MILDA, paludisme, Probit, Daloa

ABSTRACT
SUMMARY: Malaria remains a major cause of mortality and morbidity in Côte d'Ivoire. In
addition, it is the main cause of consultations in health facilities in the country: around 43% of
consultations in health facilities are attributable to malaria (Ministry of Health and Public
Hygiene, 2016). In fact, the incidence of malaria in 2015 was estimated at 155.4 per 1000
nationally, but at 291.7 per 1000 in children under 5 years old (Ministry of Health and Public
Hygiene, 2016). While the incidence of malaria declined steadily between 2010 and 2016, this
trend reversed between 2016 and 2017 (WHO, 2018), with an estimated number of malaria
related deaths of 9,579 in 2017. Given the magnitude of this disease, free distribution
campaigns for impregnated mosquito nets initiated by the National Program for the Fight
against Malaria have been introduced throughout the country to slow down the rising tide of
this scourge. The present study, through a regression aims to analyze in this context of free
access, the main factors that best explain the use of long-acting insecticide-treated mosquito
nets (LLINs) in the city of Daloa. The probit model estimate shows that the condition of the
long-acting insecticide-treated bednet and knowledge of the causes of malaria explain the use
of LLINs.

KEYWORDS : determinants, LLINs, malaria, Probit, Daloa

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