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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

FACULTÉ DES SCIENCES HUMAINES,


DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE

DIPLÔME D'ÉTUDES SUPÉRIEURES SPÉCIALISÉES (DESS) EN


PLANIFICATION TERRITORIALE ET DÉVELOPPEMENT LOCAL

RAPPORT DE STAGE EN MILIEU PROFESSIONNEL

(GEO 7944)

LE DEPOT CENTRE COMMUNAUTAIRE D’ALIMENTATION

PAR

MARGUERITE KINFACK
KINM 29587704

PROFESSEUR TUTRICE:
MÉLANIE DOYON

15 JUIN 2020
FICHE D’IDENTIFICATION DU STAGE

Titre du stage : Étude de faisabilité de la construction d’un centre


communautaire d’innovation

Organisme d'accueil : Le Dépôt centre communautaire d’alimentation

6505 Avenue Somerled, Montréal QC H4V 1S7

Date de début du stage : 06 janvier 2020

Dates de fin du stage : 11 avril 2020

Professeure-tutrice : Mélanie Doyon

Superviseur de stage: Daniel Rotman

Nom de l’étudiante Marguerite Marceline Kinfack Dongmo

Code permanent : KINM 29587704


DÉDICACE

Je dédie ce rapport à toutes les personnes et familles qui ont été affectées par la
covid-19.
Que la terre soit légère à tous ceux qui nous ont quittés.
iii

AVANT-PROPOS

Je remercie sincèrement MELANIE DOYON, Professeure responsable du DESS en


planification territoriale et développement local, d’avoir accepté de diriger mon stage.
Sa disponibilité, ses orientations et suggestions ont été d’une aide précieuse pour
l’accomplissement de cette activité académique.

Merci également à DANIEL ROTMAN, Directeur général du Dépôt centre


communautaire d’alimentation, pour le soutien durant mes études à l’Université de
Québec À Montréal, pour sa flexibilité à trouver des moyens permettant d’allier vie
professionnel, familiale et académique durant mes études. Merci également de m’avoir
accepté comme stagiaire dans l’entreprise et de m’avoir accordé le temps et les
ressources nécessaires pour son bon déroulement.

Je remercie mes collègues de travail pour leur compréhension, pour avoir couverts mes
heures de travail et pour leur participation active aux activités organisées dans la cadre
du stage.

Enfin, merci à ma famille, et particulièrement à Émilie, Brigitte et Franck pour leur


soutien et les encouragements inconditionnels tout au long de mes études.
iv

TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS ....................................................................................................... iii


LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX ..................................................................... v
LISTE DES ABRÉVIATIONS ..................................................................................... v
RÉSUMÉ DU RAPPORT DE STAGE ....................................................................... vi
I-INTRODUCTION ...................................................................................................... 1
II— PRÉSENTATION DE L’ORGANISATION ........................................................ 3
Le mandat confié ....................................................................................................... 4
Objectifs d’apprentissage professionnels du stage .................................................... 5
Les livrables et les échéanciers ................................................................................. 5
III— MÉTHODOLOGIE UTILISÉE ........................................................................... 7
IV— DÉFINITIONS DES THÉMATIQUES DU STAGE .......................................... 9
La sécurité alimentaire : définition et évolution du concept ..................................... 9
L’insécurité alimentaire et la pauvreté .................................................................... 12
La pauvreté et l’isolement social............................................................................. 13
L’insécurité alimentaire au Canada et les formes d’intervention............................ 14
V-RÉSULTATS ET RÉALISATIONS ...................................................................... 16
5.1 Portrait sociodémographique du territoire ........................................................ 16
5.2 Gouvernance et rôle des acteurs ........................................................................ 19
5.3 Les enjeux de la sécurité alimentaire à NDG .................................................... 22
5.4 Analyse des besoins du projet ........................................................................... 24
5.5 Analyse des forces, des faiblesses, des opportunités et des menaces du projet 25
5.6 Résumé des principaux enjeux .......................................................................... 27
5.7 Vision : les orientations et les objectifs ............................................................ 28
5.8 Présentation des fonctions et usages du nouveau bâtiment ............................... 32
VI— APPRENTISSAGES ET COMPÉTENCES ACQUISES PENDANT LE
STAGE ........................................................................................................................ 41
VII— RÉFLEXIONS CRITIQUES SUR LE STAGE ............................................... 43
VIII— DISCUSSION : L’AIDE ALIMENTAIRE COMME MOYEN DE LUTTE
CONTRE L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE. ........................................................... 45
IX— CONCLUSION .................................................................................................. 51
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................... 53
ANNEXES .................................................................................................................. vii
v

LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

Tableau I : Les programmes offerts par le Dépôt. ........................................................ 3


Tableau II : Évolution des considérations dans la définition de la sécurité alimentaire
(SA) ............................................................................................................................. 10
Tableau III : les formes d’intervention pour lutter contre l’insécurité alimentaire au
niveau de la communauté. ........................................................................................... 15

Figure I : Délimitation du territoire de Notre-Dame-de-Grâce ................................... 17


Figure II : grande orientation, objectifs et sous objectifs ............................................ 29
Figure III : Le rez-de-chaussée ................................................................................... 36

LISTE DES ABRÉVIATIONS

CDN Côte-Des-Neiges
CIUSSS Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux
DCSCDS Direction de la culture, des sports, des loisirs et du développement
social
EDSC Emploi et développement social canada
FAO Food and Agriculture Organisation
FIDA Fonds international de développement agricole
HLM Habitation à loyer modique
IDG Indice de développement du genre
IDH Indice de développement humain
IDHI Indice de développement humain ajusté aux inégalités
IPM Indice de pauvreté multidimensionnelle
MAPAQ Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du
Québec.
NDG Notre-Dame-de-Grace
OMS Organisation mondiale de la santé
ONU Organisation des Nations Unies
PNUD Programme des nations unies pour le développement
SA Sécurité alimentaire
UNICEF United Nations International Children's Emergency Fund
vi

RÉSUMÉ DU RAPPORT DE STAGE

Le présent rapport marque l’aboutissement de l’activité de fin de parcours et clôture le


cursus obligatoire pour l’obtention du diplôme d’études supérieures spécialisées en
planification territoriale et développement local et dont les objectifs sont de permettre
de comprendre les enjeux du développement local de façon globale et d’outiller les
futurs professionnels dans la mise en œuvre des projets de développement qui
valorisent la dimension humaine.

Le stage, d’une durée de trois mois, s’est déroulé dans un organisme à but non lucratif,
le Dépôt centre communautaire d’alimentation dont la mission est la lutte contre
l’insécurité alimentaire et la pauvreté dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce et ses
environs. Le mandat qui nous est donné constituait en la participation à l’étude de
faisabilité pour la construction d’un centre communautaire d’innovation qui
rassemblerait des organismes communautaires locaux sous un même toit afin de
produire un impact plus grand dans la communauté.

Seules quelques étapes de l’étude de faisabilité ont été menées à terme suite aux
recommandations du gouvernement pour freiner la pandémie à Covid-19 déclarée en
mi-mars 2020. Il s’agit notamment de l’étude d’impact du projet dans la communauté,
l’élaboration d’une vision commune et la définition des usages du nouveau local. Pour
ce faire, des rencontres avec les organisations partenaires au projet ont été organisées
et des interviews de personnes clés ont été effectuées pour collecter les besoins des
parties prenantes. Des séances d’idéation ont suivi pour définir la vision et les usages
du bâtiment.

De l’analyse des besoins, des enjeux, de la pertinence du projet et des ambitions futures
des parties prenantes, il ressort clairement que l’emplacement du nouveau centre est un
atout pour le projet et que le bâtiment tel que conçu par les parties prenantes constitue
un véritable outil de transformation sociale.
1

I-INTRODUCTION

Les organismes d’aide à la population sont sans cesse à la recherche des moyens, des
mesures et des pratiques pouvant améliorer la qualité de vie des personnes qu’ils
accompagnent. Dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce (NDG) situé à l’ouest de
Montréal, plusieurs organisations ont pris l’initiative de mettre en commun leurs efforts
pour être plus efficaces dans la réponse aux besoins de la communauté. En 2010, Action
Communiterre, Boite à lunch et le Dépôt alimentaire NDG, trois organismes
communautaires du quartier NDG ayant des missions convergentes autour de la
sécurité alimentaire, commencent des discussions sur la réalisation en commun de
quelques-uns de leurs programmes. Le besoin d’aller plus loin, de travailler plus
étroitement ensemble a été reconnu par les trois organismes afin d’approcher la
problématique de l’insécurité alimentaire de façon plus globale et d’offrir des réponses
novatrices aux enjeux de la pauvreté. En novembre 2015, les trois organisations
fusionnent pour créer le Dépôt centre communautaire d’alimentation. La nouvelle
organisation représente non seulement un espace central pour leurs bénéficiaires
respectifs, mais aussi un grand accomplissement pour la communauté.

La fusion a eu un succès incontestable sur plusieurs plans. Elle a permis de réduire


considérablement les dépenses administratives permettant un réinvestissement dans
d’autres programmes, de centraliser les programmes, d’augmenter l’engagement et la
participation de la population et d’optimiser les retombées sur la communauté. La
fusion a également entrainé l’existence d’une vingtaine de programmes différents
venant des trois organisations mères. Cependant, les locaux occupés par la nouvelle
organisation ne permettent pas le déploiement de toutes les activités et
l’épanouissement de nouveaux projets. En 2017, le Dépôt a été évincé de son local sur
la rue Marlowe à NDG et occupe actuellement deux locaux distants de quelques
dizaines de mètres sur la rue Somerled dans le même quartier, l’un à usage administratif
et l’autre destiné à la réalisation des activités. La taille, l’emplacement et la structure
2

des locaux actuels constituent un frein pour les activités du Centre et posent plusieurs
défis de gestion.

Le Dépôt alimentaire NDG dans sa quête vers un bâtiment permanent, et après


plusieurs échecs dans les procédures d’acquisition d’une propriété, a trouvé en
l’arrondissement de Côte-Des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce (CDN-NDG) un allié
majeur. L’arrondissement pourrait céder aux organismes communautaires, un lot
constitué par un grand tronçon de route près du parc Loyola, entre l’avenue Fielding et
l'avenue Belmore pour la construction d’un centre communautaire d’innovation. C’est
ainsi que le Dépôt a manifesté son intérêt comme porteur du projet pour la réalisation
dudit centre. Une étude de faisabilité permettra au Dépôt de présenter le projet au
conseil d’arrondissement pour obtenir les approbations nécessaires.

C’est dans ce contexte de réalisation d’une étude de faisabilité que le stage a été
effectué. Le mandataire, le Dépôt, a confié le mandat de travailler avec d’autres
collaborateurs à la définition de la vision commune du nouveau centre communautaire
d’innovation et à la réalisation d’une étude de faisabilité. Le rapport de stage relate son
déroulement et propose en premier lieu la description du mandat et de l’organisme
d’accueil, les livrables demandés et les réalisations effectuées. En second lieu, il
présente une analyse sur la thématique du stage, les acquis et les leçons apprises.
Finalement, le rapport se termine par un bilan de l’expérience générale du stage.
3

II— PRÉSENTATION DE L’ORGANISATION

Le Dépôt Centre Communautaire d’alimentation, anciennement, Dépôt alimentaire


NDG, et communément appelé le Dépôt, est un organisme à but non lucratif et de
bienfaisance fondé en 1986 et dont la mission est la lutte contre l’insécurité alimentaire
dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce et ses environs. Le Dépôt travaille en
collaboration avec d’autres organismes pour réduire les enjeux de la pauvreté et de
l’isolement social que subissent certaines familles dans la communauté.

L’organisme est régi par la « Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif
L.C. 2009, ch. 23 » et la « Loi de l’impôt sur le revenu (L.R.C. [1985], ch. 1 [5e
suppl.] » (Justice Canada, 1985, 2009). La gouvernance de l’organisation est assurée
par un conseil d’administration composé d’un maximum de 15 membres, tous
bénévoles. Le directeur général est assisté une la directrice de développement et une
directrice des programmes. La structure de l’organisation est divisée en quatre grands
volets qui constituent les départements de l’organisation : le pôle de ressources qui est
le centre administratif de l’organisme, l’éducation alimentaire, l’accès alimentaire et
l’agriculture urbaine (voir Annexes A et B). Les activités de l’organisation s’étalent sur
trois grands axes : cultiver, partager, cuisiner.

Tableau I : Les programmes offerts par le Dépôt.

CULTIVER PARTAGER CUISINER


(Agriculture urbaine) (Accès alimentaire) (Éducation alimentaire)

•Jardins •Paniers alimentaires •Repas intergénérationnels


communautaires, d’urgences •Cuisines culturelles
collectifs, de •Marchés bonne bouffe •Créations collectives
production, •Repas communautaires •Piqueniques d’été
incubateurs •Programme de collations •Nutrition communautaire
•Ateliers verts saines •Boite-à-Lunch NDG
•Ça Pousse ! •Ma famille en santé NDG
Source: Le dépôt centre communautaire d’alimentation (https://depotmtl.org/fr/ )
4

À celles-ci s’ajoutent des activités connexes : un club de justice sociale, des séries sur
le plaidoyer, le Café Boomers (une rencontre entre personnes de 65 ans et plus), du
soutien individuel et référence. Afin d’améliorer la situation des familles du quartier,
le Dépôt offre un vaste choix de programmes énuméré plus haut, visant à atteindre cinq
objectifs principaux :

● Accroitre l’accès à des aliments sains et nutritifs,


● Réduire l’isolement social
● Développer les saines habitudes, les connaissances et les compétences
alimentaires.
● Favoriser le développement personnel et l’engagement communautaire
● Améliorer la compréhension de la pauvreté, de la justice sociale et des lacunes
du système alimentaire (Le Dépôt, 2018).

Le mandat confié
Le mandat reçu du Dépôt consistait à participer à l’élaboration d’une étude de
faisabilité et analyser la contribution d’un tel projet à la création d’une communauté
durable. Le mandat reçu au début du stage a été modifié en cours, pour restreindre les
activités à réaliser à une seule organisation, le Dépôt. En effet, le cabinet d’expert
Deloitte a gracieusement offert leurs services pour chapeauter l’étude de faisabilité et
assurer le lien entre les différentes organisations partenaires au projet. Le mandat
modifié du stage consistait donc à :
● participer à l’analyse d’impact pour identifier les conséquences du changement
engendré par ce projet immobilier sur les collaborateurs, le fonctionnement de
l’organisation, les processus mis en place, les activités, etc.,
● organiser des rencontres avec le personnel du Dépôt pour relever les enjeux et
les défis du projet,
● participer à l’élaboration d’une méthodologie à utiliser pour définir une vision
commune et organiser des sessions de travail avec l’équipe du Dépôt pour
l’élaboration de la vision.
5

● Participer à la réalisation du processus de conception intégrée avec l’équipe du


Dépôt d’une part, et avec les différents partenaires au projet d’autre part.
● Compiler les résultats des rencontres.

Objectifs d’apprentissage professionnels du stage


Le stage permettra d’acquérir des connaissances, des compétences professionnelles et
personnelles. Cinq objectifs principaux sont poursuivis à travers ce stage :
● Dresser un diagnostic du territoire et relever les défis majeurs
● Relever les enjeux et les défis du projet, analyser les parties prenantes et
formuler des stratégies de mise en œuvre
● Organiser et mener des rencontres avec plusieurs acteurs
● Réaliser un processus de conception intégrée en travaillant avec une équipe
pluridisciplinaire
● Compiler des données, rédiger des comptes rendus et participer à la rédaction
du rapport final

Les livrables et les échéanciers

Les livrables attendus de l’organisation d’accueil et en lien avec la formation


académique et le domaine de spécialisation de la stagiaire sont les suivants :

● Élaboration du profil sociodémographique de NDG et diagnostic du territoire


● Analyse des parties prenantes
● Élaboration de la vision comprenant: l’organisation et l’animation des
rencontres avec l’équipe du Dépôt et le conseil d’administration pour relever
les défis et les enjeux du projet et élaborer la vision; l’analyse des enjeux et les
défis du projet et formulation des stratégies de mise en œuvre; la proposition
d’une première formulation de la vision.
6

● Animation des ateliers de cocréation : l’animation des ateliers avec l’équipe du


Dépôt (cocréation partielle) et d’une autre avec toutes les parties prenantes; la
proposition d’une première formulation des usages du nouveau bâtiment
● Compilation des informations et rédaction des comptes rendus de rencontre

Le stage a été d’une durée de 13 semaines au rythme de 24 heures par semaine. Il été
effectué dans les bureaux du Dépôt du 6 janvier 2020 au 11 avril 2020. Du 16 mars au
11 avril, le stage s’est déroulé à distance à cause de la pandémie à Covid-19.
7

III— MÉTHODOLOGIE UTILISÉE

Cette section relate la démarche proposée au début du stage et les modifications


survenues en cours ainsi que les raisons qui les sous-tendent.

Élaboration du profil sociodémographique de NDG

Le profil démographique permet de comprendre la répartition de la population, sa


dynamique ainsi que les phénomènes sociaux. Au début du stage un portrait territorial
avait été demandé, il a été convenu par la suite de limiter le portrait territorial au profil
démographique et en cas d’absence de données sur le quartier, d’utiliser celles de
l’arrondissement de CDN-NDG. Ainsi, seuls les aspects les plus importants ayant liens
avec les actions et les interventions de l’organisme d’accueil ont été considérés.

Analyse des parties prenantes

Aucune méthodologie n’a été proposée par l’organisme d’accueil. Celle proposée par
la stagiaire et adoptée par le mandataire consistait à définir la position ou le rôle de
chacune des parties prenantes au projet, de déterminer les risques et les menaces et
ensuite d’identifier les opportunités, les enjeux les intérêts de chacun. Pour cela,
l’analyse devrait se baser sur la revue de la littérature, des documents existants sur les
différentes parties prenantes, les plans stratégiques communautaires, les rencontres
avec les employés du Dépôt, les différents comptes rendus de rencontre avec les acteurs
autour du projet. Cette analyse sera par la suite validée avec la direction de l’organisme
d’accueil.

Élaboration de la vision
Deux rencontres ont été organisées avec chacun des départements de l’organisation
pour récolter les informations permettant de relever les enjeux et les défis du projet. Il
s’agissait notamment des discussions autour de la situation actuelle dans chaque
département, les succès antérieurs, les enjeux auxquels ils sont confrontés, les pistes de
solutions, les valeurs à adopter ou à maintenir, les aspirations ou ambitions pour
8

l’avenir. Les outils déroulés lors des sessions de travail étaient notamment, des
questions ouvertes, des discussions en petit groupe et résumé en plénière, l’utilisation
des métaplans. Une séance similaire a eu lieu avec le conseil d’administration et la
direction générale.

À la suite de cette série de rencontres, deux autres ont été organisées l'une pour définir
la vision et l’autre pour définir les usages. Le rapport schématique des résultats de la
séance de travail se trouve en annexe C. Il résume les usages actuels et futurs du
bâtiment en tenant compte des défis actuels.

Cependant, l’organisation a connu plusieurs évènements imprévus qui ont affecté la


réalisation des démarches dans le temps accordé. L’élaboration de la vision commune
finale du projet sera effectuée avec toutes les parties prenantes au projet, lors d’un
atelier de cocréation qui sera organisé à une date ultérieure, vu les mesures de
distanciation sociale liées à la pandémie à Covid-19.
9

IV— DÉFINITIONS DES THÉMATIQUES DU STAGE

La mission du Dépôt étant de lutter contre l’insécurité alimentaire et de réduire les


difficultés de la pauvreté il convient de définir ces thématiques ainsi que les éléments
liés pour mieux comprendre les enjeux qui y sont liés et avoir une base scientifique des
analyses qui seront effectuées ultérieurement.

La sécurité alimentaire : définition et évolution du concept

Le concept de sécurité alimentaire a beaucoup évolué au fil du temps. Lors de la


Conférence mondiale de l’alimentation à Rome en 1974, plusieurs instances
internationales ont reconnu le besoin pour chaque être humain d’avoir accès à une
nourriture suffisante (Rondeau, 1975). En 1975, l’Organisation des Nations unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) définit la sécurité alimentaire comme « la
capacité de tout temps d’approvisionner le monde en produits de base, pour soutenir
une croissance de la consommation alimentaire, tout en maitrisant les fluctuations et
les prix » (ONU, 1975, citée dans Padilla, 1997). Plusieurs autres définitions de la
sécurité alimentaire se sont succédé après 1970, certaines mettant en avant les aspects
plus économiques et des approches quantitatives et d’autres introduisant l’aspect
humain, les valeurs sociales et des approches qualitatives (Maxwell et Frankenberger,
1995, cités dans Padilla, 1997). Le tableau II résume l’évolution des différentes
préoccupations dans la définition de la sécurité alimentaire.
10

Tableau II : Évolution des considérations dans la définition de la sécurité alimentaire


(SA)

Préoccupations macroéconomiques Préoccupations macroéconomiques,


Évaluation des stocks nationaux de accès aux ressources alimentaires
denrées alimentaires au niveau familial
Suffisance de l’offre alimentaire Satisfaction de la demande
Analyse de la SA au niveau du Analyse de la SA au niveau
ménage individuel (femmes, enfants, ainés)
Préoccupations à court terme de la Préoccupations à long terme de la
SA (une année) SA (en tout temps)

Source : adapté de Padilla, 1997.

Une définition de la sécurité alimentaire tenant compte de tous les aspects suscités est
adoptée au Sommet mondial de l’alimentation en 1996. Dès lors, on parle de sécurité
alimentaire « lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et
économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire
leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine
et active » (FAO, 2008 : 1).

Cette définition fait ressortir quatre éléments essentiels qui constituent les dimensions
de la sécurité alimentaire et qui doivent être appliqués simultanément pour atteindre les
objectifs de sécurité alimentaire (FAO, 2008) :

● La disponibilité physique des aliments

L’autosuffisance alimentaire obtenue grâce à la production nationale ou locale a


constitué par le passé un objectif politique pour plusieurs pays (Gross et al., 2000). La
disponibilité physique des aliments sous-entend l’existence d’une offre suffisante de
production alimentaire sur le plan international et national. Les moyens d’accroitre la
sécurité alimentaire reviennent alors à augmenter la production et la productivité
alimentaires locales, augmenter les importations alimentaires de façon régulière et
assurée, et d’améliorer les systèmes de distribution alimentaire (FAO, 2008).
11

● L’accès économique et physique des aliments

Le succès de la révolution verte dans les années 1980 a contribué à augmenter la


disponibilité physique aux aliments grâce à l’augmentation de la production
alimentaire. Cependant, il a été reconnu que la faim et la malnutrition étaient autant
causées par des déficits catastrophiques de la production alimentaire (dû aux aléas
climatiques) que par des baisses drastiques du pouvoir d’achat de certains groupes
sociaux spécifiques (Gross et al., 2000). Par conséquent, la sécurité alimentaire a été
élargie pour inclure l’accès physique et économique à l’approvisionnement
alimentaire. L’élément clé dans cette nouvelle dimension est de veiller à ce que les
membres du ménage aient un accès physique à une alimentation adéquate en tout
temps. Les aliments doivent être produits localement et en quantité suffisante pour
couvrir les besoins énergétiques journaliers, être à proximité des consommateurs et ces
derniers doivent avoir les moyens de s’en procurer de façon régulière. À cela s’ajoute
l’acquisition d’aliments à partir de moyens socialement acceptables. La création
d’emplois pour augmenter les revenus des plus démunis et la bonification des systèmes
de distribution alimentaire constituent des moyens d’amélioration de l’accès
économique et physique des aliments (FAO, 2008).

● L’utilisation des aliments

L’utilisation des aliments fait référence à une alimentation qui permet de garantir un
apport nutritionnel (protéines, lipides, glucides, micronutriments) et énergétique
adéquat à chaque membre du ménage. Sont également prises en comptes dans cette
dimension, les considérations telles que la préparation, la manipulation (qualité
hygiénique), la diversité des aliments ainsi que la satisfaction des préférences
socioculturelles des personnes (FAO, 2008). C’est dans cette dimension qu’intervient
la notion de saine alimentation, notion qui se trouve de plus en plus dans les politiques
en alimentation et nutrition de plusieurs gouvernements. Les choix alimentaires sont
donc étroitement liés à la sécurité alimentaire. Ils peuvent être influencés par plusieurs
12

facteurs, dont les connaissances, l’éducation, la volonté, les préférences culturelles


(Bouchard et al., 2010).

● La stabilité dans le temps des trois premières dimensions

Plusieurs facteurs (économiques, politiques et législatifs, socioculturels,


démographiques, environnementaux, agroalimentaires, technologiques, etc.) peuvent
influencer la stabilité des trois premières dimensions de la sécurité alimentaire. Le
chômage, l’augmentation des prix des denrées alimentaires, l’instabilité politique,
l’éducation, la structure et la taille des ménages, les conditions climatiques
défavorables, pour ne citer que ceux-là, peuvent changer la situation des ménages face
à la sécurité alimentaire (FAO, FIDA, OMS, PAM et UNICEF, 2008 ; Tarasuk et al.,
2016 ; Doyon et Klein, 2019). La temporalité de la situation d’insécurité alimentaire
est également une considération importante. On parle alors d’insécurité alimentaire
chronique ou transitoire (FAO, 2008).

L’insécurité alimentaire et la pauvreté

La pauvreté est un phénomène complexe et pluridimensionnel qui va bien au-delà de


l’insuffisance de ressources financières. La banque mondiale reconnait que la pauvreté
a des « dimensions multiples » et est « la résultante de processus économiques,
politiques et sociaux interagissant entre eux dans des sens qui exacerbent l’état
d’indigence dans lequel vivent les personnes pauvres » (Benicourt, 2001 : 2).

Dans les années 1990, le Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD) s’est beaucoup concentré sur le développement humain pour mesurer la
situation de pauvreté à travers une série d’indicateurs. Ainsi, les trois éléments clés
sous l’angle des manques, déterminant la situation de pauvreté seraient : la longévité,
le manque d’instruction et le manque de condition de vie décente sur le plan
13

économique (PNUD, 1997). Entre 2010 et 2014, quatre autres indicateurs1 sont ajoutés
pour observer la pauvreté en tenant compte des inégalités et de la résilience (PNUD,
2018). Bien que les phénomènes de pauvreté et de sécurité alimentaire s’appliquent
tant dans les pays dits en développement qu’à ceux plus industrialisés, les réalités y
sont très différentes.

Le gouvernement du Canada a retenu la définition de la pauvreté qui la définit comme


« une condition dans laquelle une personne est dépourvue des ressources, des moyens,
des choix et du pouvoir nécessaires pour acquérir et maintenir des conditions de vie
modestes ou pour faciliter son intégration et sa participation à la société » (Emploi et
développement social Canada-EDSC, 2018 : 8). En 2018, il instaure un seuil officiel de
pauvreté au Canada basé sur le panier de consommation2 et définit 12 indicateurs pour
suivre les progrès de la réduction de la pauvreté. En dehors des indicateurs
économiques, d’autres aspects non liés au revenu comme les difficultés matérielles,
l’inégalité des chances et la résilience sont utilisés (EDSC, 2018 ; Statistique Canada,
2020). Le taux d’insécurité alimentaire est l’un des 12 indicateurs de suivi de la
pauvreté. Plusieurs études menées au Canada ont d’ailleurs démontré que le lien le plus
direct entre la pauvreté et l’insécurité alimentaire se trouve au niveau de l’accessibilité
des aliments pour cause de faible revenu (Tarasuk, 2001 ; Hamelin et Bolduc, 2003 ;
Tarasuk et al., 2016).

La pauvreté et l’isolement social.

L’isolement social renvoie habituellement au fait pour une personne d’avoir peu de
contacts sociaux. La littérature n’indique pas clairement sa signification, toutefois
l’isolement social et la solitude devraient être utilisés distinctement pour éviter toute

1
Les quatre indicateurs ajoutés : l’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) pour les pays en
développement, l’indice de développement humain ajusté aux inégalités (IDHI), l’indice d’inégalité de
genre, l’indice de développement du genre (IDG) (PNUD, 2018)
2
Le panier de consommation est défini comme le cout d’un panier de biens et services dont les personnes
vivant seules et les familles ont besoin pour répondre à leurs besoins fondamentaux et atteindre un niveau
de vie modeste au sein des communautés canadiennes (Statistique Canada, 2020).
14

confusion dans l’interprétation ou l’élaboration des politiques (Kobayashi et al., 2009).


L’isolement social est très souvent évalué par le nombre de contacts, le sentiment
d’appartenance à un groupe ou à une collectivité, l’engagement envers les autres, la
qualité des membres du réseau (Kobayashi et al., 2009 ; Nicholson, 2009). Plusieurs
facteurs sont reconnus comme aggravant l’isolement social : un faible revenu,
l’inaccessibilité à certains services (transport, santé, logement), le faible niveau de
scolarité, l’environnement social, les limitations physiques et mentales, etc. (Bureau et
al., 2017).

L’insécurité alimentaire au Canada et les formes d’intervention

L’insécurité alimentaire touche autant les familles dans les pays dits en développement
que ceux plus industrialisés. Au Canada en 2012, « environ 4 millions de personnes,
dont 1,15 million d’enfants ont vécu une certaine forme d’insécurité alimentaire »
(Tarasuk et al., 2013 : 2). Une amélioration de la situation est observée en 2018, passant
à 3,2 millions de Canadiens et 566 000 enfants (Statistique Canada, 2020). Le rapport
bilan-faim de Banques alimentaires Canada de 2019 montre qu’en mars 2019 le réseau
d’aide alimentaire canadien a reçu plus d’un million (1 084 386 plus précisément) de
visites, dont 34,1 % étaient des enfants. Le Québec à lui seul enregistre le tiers
(345 184) des visites d’aide alimentaire, suivi de l’Ontario (339 613). Les demandes
d’aide alimentaire3 suivent la même tendance. Au Québec, le réseau des Banques
alimentaires a répondu à plus de 1,9 million de demandes par mois dont 50 %
proviennent des ménages de personnes seules et 39 % des ménages avec enfants
(Banques alimentaires du Québec, 2019). En effet, un enfant canadien sur six est touché
par l’insécurité alimentaire (Tarasuk et al., 2020).

Les améliorations observées depuis 2018 peuvent être attribuées à « l’amélioration de


l’économie, combinée aux prestations fédérales et provinciales pour les familles ayant

3
Les demandes d’aide alimentaire constituent la somme des paniers de provisions, de repas et de
collations offerts aux clients des banques alimentaires.
15

des enfants » (Banques alimentaires Canada, 2019 : 5). Malgré ces améliorations,
quelques indicateurs restent en baisse. C’est le cas du taux d’insécurité alimentaire4
modéré ou grave qui est passé de 7,7 % entre 2007 et 2008 à 8,7 % en 2018 (Statistique
Canada, 2020). Les ménages monoparentaux avec enfants et dirigés par des mères, les
personnes seules, et les ménages locataires sont toujours aussi plus vulnérables à
l’insécurité alimentaire (Emploi et développement social Canada, 2018; Tarasuk et al.
2020).

Pour remédier à l’insécurité alimentaire dans les communautés, plusieurs organismes


généralement à but non lucratif ou communautaire offrent des services d’aide
alimentaire et des services alternatifs sous des modèles variés ciblant parfois un groupe
précis : femmes, hommes, enfants, familles, ainées, etc. (Tableau III). Les objectifs
poursuivis sont généralement de faciliter l’accès aux aliments sains, de promouvoir de
saines habitudes de vie à travers l’éducation alimentaire et de rassembler les gens
autour d’une activité en lien avec l’alimentation pour briser l’isolement social.

Tableau III : Les formes d’intervention pour lutter contre l’insécurité alimentaire au
niveau de la communauté.

Service d’aide alimentaire Service alternatif

Dépannage alimentaire d’urgence Jardinage et atelier sur le jardinage


Distribution des repas (gratuits ou à prix Cuisine et ateliers de cuisine
modique) Groupe d’achat
Marché aux prix abordables Épicerie communautaire
Distribution des bons d’achat
Repas, collations, déjeuner en milieu scolaire

4
Le taux d’insécurité alimentaire permet de mesurer le nombre de ménages canadiens qui ne peuvent
acheter ou avoir accès à une variété suffisante d’aliments pour avoir un mode de vie saine (Statistique
Canada, 2020).
16

V-RÉSULTATS ET RÉALISATIONS

Cette section fait ressortir les résultats des livrables demandés par l’organisation. Elle
s’articule autour de cinq éléments principaux : le portrait et diagnostic du territoire, les
enjeux de la sécurité alimentaire dans le quartier, l’analyse des besoins du projet et la
définition des enjeux, l’élaboration de la vision et la présentation des usages du
nouveau bâtiment.

5.1 Portrait sociodémographique du territoire

Ce portrait ne présente pas tous les aspects sociodémographiques du territoire à l’étude.


Seuls les aspects les plus importants ayant un lien avec les actions et les interventions
de l’organisme d’accueil sont considérés. Les données statistiques proviennent en
majorité de Statistiques Canada et du recensement de 2016. En l’absence de données
sur le territoire, celles de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce
(CDN-NDG) sont utilisées.

Situation géographique

Le Dépôt est situé dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce (NDG) de l’arrondissement


de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce (CDN-NDG). Le quartier est situé au sud-
ouest de l’arrondissement de CDN-NDG. Il est délimité du Nord au nord-ouest par les
quartiers Snowdon, la ville de Hampstead et de Côte-Saint-Luc, à l’Est par la Ville de
Westmount, à l’Ouest par Montréal-Ouest. Du Sud au Sud-Ouest sa limite territoriale
constitue l’autoroute Ville-Marie (A-720) et l’autoroute du souvenir (A — 20) (Figure
I).
17

Figure I : Délimitation du territoire de Notre-Dame-de-Grâce

Source : Données obtenues de la base de données ouvertes de la Ville de Montréal


(https://donnees.montreal.ca/ )
Auteur : Réalisée par Marguerite Kinfack, Montréal, 2020

La population

Réparti sur un territoire de 21,4 kilomètres carrés, l’arrondissement de CDN-NDG a une


population totale de 166 520 habitants selon le recensement du Canada de 2016
(Statistique Canada, 2016). Le quartier NDG, d’une superficie totale de 8,8 km2 abrite
40 % de la population de l’arrondissement soit un total de 67 475 habitants. Le taux de
croissance de la population dans l’arrondissement, de 0,9 % entre 2011 et 2016, est l’un
18

des plus faibles parmi les arrondissements de Montréal (Statistique Canada, 2017). Par
contre, la densité de la population (7 766,8 hab. /km2) est nettement plus élevée qu’à
Montréal (4 662,1 hab. /km2). La population totale du quartier est composée de 16 % de
jeunes de moins de 15 ans et de 68 % de personnes en âge de travailler. Le groupe d’âge
le plus important est celui des 20 à 44 ans (41 %) (Ville de Montréal, 2018). Environ
une personne sur six est âgée de 65 ans et plus et 46 % des ainés ont 80 ans et plus. Le
taux de chômage de 10,6 % est plus élevé qu’à Montréal (9,3 %) et le taux d’activité est
de 63,7.

Ménage et revenu

Le quartier NDG compte 30 970 ménages dont 40 % sont des personnes seules. Les
ménages ont en moyenne 2,2 personnes et comptent en majorité (67,5 %) un seul
soutien financier (Statistique Canada, 2017). Dans l’ensemble des familles recensées
en 2016, 44 % ont des enfants, 23 % sont monoparentales et ont en majorité (84 %) à
la tête un parent de sexe féminin (Ville de Montréal, 2017a). La plus importante source
de revenus est celle de l’emploi, il représente 67 % du revenu total. Cependant, 14,5 %
de la population âgée de 15 ans et plus vit exclusivement des transferts
gouvernementaux (Ville de Montréal, 2017a).

Le revenu total médian avant impôt des ménages est plus élevé à NDG (52 084 $) que
dans l’arrondissement de CDN-NDG (45 615 $). On note toutefois la présence d’une
population plus aisée dans certains secteurs de l’arrondissement. En effet, en 2015,
tandis que 34,5 % des ménages de l’arrondissement avaient un revenu annuel avant
impôt de plus de 100 000 $, 21 % en avaient moins de 20 000 $ (Statistique Canada,
2017). Ces chiffres indiqueraient des poches de pauvreté dans l’arrondissement. Au
sein des ménages dans l’arrondissement, la fréquence du faible revenu fondée sur la
mesure de faible revenu est de 27,6 % et de 21,3 % dans l’agglomération de Montréal.
Les tranches d’âges les plus exposées aux situations de faible revenu sont les enfants
de 6 ans et moins (26,4 %) et les personnes de 65 ans et plus (25,6 %).
19

Logement et mode d’occupation

L’arrondissement de CDN-NDG compte le nombre de ménages locataires le plus élevé


des arrondissements de Montréal avec 73,3 % de ménages locataires contre 60 % à
Montréal (Statistique Canada, 2017). Les ménages vivent en majorité dans les
appartements (91 %) parmi lesquels 56,6 % occupent un appartement dans un
immeuble de moins de 5 étages et 18 % ceux de plus de 5 étages (Statistique Canada,
2017). Les ménages déboursent en moyenne 860 $ en frais de logement et 40,6 % y
consacrent plus de 30 % de leur revenu.

Immigration, langues parlées et scolarité

Le quartier se distingue par sa diversité linguistique et ethnoculturelle.


L’arrondissement compte le plus grand nombre d’immigrants (46,7 %) après Saint-
Laurent et Saint-Léonard (53,6 % et 48,5 % respectivement), la moyenne de
l’agglomération de Montréal étant de 34 %. Les personnes s’identifiant comme
minorité visible constituent 46,8 % de la population. Dans le quartier NDG, l’anglais
est la langue la plus parlée à la maison pour près de 47 % de la population, toutefois,
67,5 % de la population affirment pouvoir s’exprimer dans les deux langues (Ville de
Montréal, 2017a). L’anglais est la seule langue officielle connue de près de 22 % de la
population à NDG et le français celle de 8,5 %.

Le niveau de scolarité est un élément déterminant pour l’accès au marché de l’emploi.


Dans l’arrondissement de CDN-NDG, 11,5 % de la population n’a aucun diplôme,
certificat ou grade (Statistique Canada, 2017).

5.2 Gouvernance et rôle des acteurs

L’arrondissement de CDN-NDG

L’arrondissement de CDN-NDG est un acteur central dans le développement du


territoire de NDG et pour le projet immobilier à l’étude. Les compétences de
l’arrondissement sont encadrées par des règles administratives bien définies dans la loi.
20

Pour ce qui a trait au développement social, les actions de l’arrondissement de CDN-


NDG sont limitées par plusieurs entités gouvernementales selon le principe de
subsidiarité. Au palier supérieur, on trouve le gouvernement du Québec et ses différents
ministères qui ont déployé depuis 2004 un plan d’action gouvernemental pour la
solidarité et l’inclusion sociale afin d’assurer le bienêtre de la population. Suite à
l’engagement renouvelé du Gouvernement du Québec dans la lutte contre la pauvreté
et l’exclusion sociale, la Ville de Montréal a développé en 2017 sa propre politique de
développement social avec quatre grands axes d’intervention, soit, « l’aménagement
des villes à échelles humaines, la cohésion sociale, la participation citoyenne, le
partenariat social et économique » (Ville de Montréal, 2017b : 15). Finalement,
l’arrondissement CDN-NDG a adopté en décembre 2019 son premier plan d’action en
développement local (2020-2024) tout en s’arrimant à celui de la ville de Montréal. En
effet, l’arrondissement CDN-NDG « exerce son action dans les champs de compétence
qui lui sont dévolus par la Charte de la Ville de Montréal » (Arrondissement de CDN-
NDG, 2018 : 11).

La Direction de la culture, des sports, des loisirs et du développement social (DCSLDS)


a reçu le mandat de piloter le plan d’action en développement social de
l’arrondissement. Le plan d’action a été réalisé de concertation avec les différents
acteurs du milieu avec une très forte participation des citoyens et de la communauté.
En effet, le développement d’un plan d’action est une démarche déjà enracinée dans la
communauté de NDG et CDN. Les deux quartiers ont développé pendant plus de trois
ans des plans stratégiques de quartier qui ont été présentés au conseil d’arrondissement
en 2018 et ont constitué la base du plan de développement actuel de l’arrondissement.
La mise en œuvre des 61 actions du plan de développement social de l’arrondissement
CDN-NDG est faite en majorité par les services de l’arrondissement et des partenaires
internes (les services de la Ville de Montréal). Toutefois, certains autres partenaires
sont impliqués dans les actions en lien avec les consultations publiques de
l’arrondissement.
21

L’arrondissement a un rôle prépondérant dans le cadre du présent projet de création


d’un centre communautaire d’innovation. En effet, le nouveau local est planifié sur un
lot de terrain réservé par l’arrondissement de NDG (voir Annexe D et E) plus
précisément sur une section de rue avoisinant un parc et qui est mal planifié dans le
plan urbain de CDN-NDG (Deloitte, 2020). La carte de localisation du terrain du futur
centre communautaire d’innovation de NDG se trouve en annexe D.

Le Dépôt alimentaire NDG

Le Dépôt alimentaire NDG est le porteur du projet immobilier, et le seul organisme à


but non lucratif de l’arrondissement opérant dans le domaine alimentaire. Cela
démontre donc l’importance de ce dernier pour la communauté. L’organisme s’est
imposé au fil des années comme chef de file dans la lutte contre l’insécurité alimentaire
et la pauvreté. La construction de partenariat est l’une des stratégies utilisées par
l’organisme pour mener à bien sa mission et pour atteindre ses objectifs. Une première
fusion avec deux organismes communautaires très ancrés dans la communauté a été
effectuée en 2015 après plus de cinq ans de pourparlers. Cette fusion a eu un effet
multiplicateur tant dans l’augmentation des services offerts à la communauté, que dans
les partenariats communautaires, philanthropiques, publics et privés crées. Le Dépôt
compte élargir une fois de plus ses relations afin multiplier et diversifier ses
implications dans la communauté.

Les autres acteurs

Les organismes communautaires Bienvenue à NDG et Loyola Centre sont les deux déjà
ralliés au présent projet immobilier. Bienvenue à Notre-Dame-de-Grâce est un
organisme à but non lucratif qui opère depuis 2008 et dont la mission est de faciliter
l’intégration sociale des immigrants ou autres nouveaux arrivants dans le quartier et de
favoriser les relations interculturelles. Il constitue la porte d’entrée des personnes
nouvellement installées dans le quartier. L’Association pour le Développement
Jeunesse de Loyola, plus communément appelé le Centre Loyola, est également un
22

organisme à but non lucratif. Fondée en 1998, l’association vise le développement de


saines relations interpersonnelles à travers des programmes sportifs, éducatifs,
culturels, récréatifs offerts aux enfants de 4 à 17 ans et aux familles de la communauté.
En se ralliant au projet, les deux organismes peuvent élargir l’éventail de leur portée
dans communauté.

Plusieurs autres acteurs partenaires sont impliqués d’une manière ou d’une autre dans
le projet, certains apportant leur expertise dans un domaine de la réalisation du projet,
d’autres partageant leur expérience dans le développement communautaire, ou encore
en apportant une contribution financière au projet. C’est le cas d’ailleurs du Centre for
Social Innovation (Toronto) et la Maison d’innovation sociale (Montréal) qui vont
accompagner le Dépôt et les autres organisations communautaires dans le
développement du projet pour mieux répondre aux besoins de la communauté. Il est
possible que ces deux organismes soient appelés à gérer les espaces partagés du
nouveau centre. L’annexe F résume le rôle de chacun des acteurs principaux, les
risques ainsi que de leurs intérêts au projet.

5.3 Les enjeux de la sécurité alimentaire à NDG

Le quartier a connu des changements démographiques importants au cours des dix


dernières années en partie causés par l’arrivée de jeunes familles et des nouveaux
arrivants. La densité de la population y est d’ailleurs nettement plus élevée qu’à
Montréal (7766,8 hab. /km2 contre 4662,1 hab. /km2) et le quartier seul, abrite 40 % de
la population de l’arrondissement et compte le plus grand nombre d’immigrants après
ville Saint-Laurent et Saint Léonard. Ces changements sociodémographiques jumelés
à la présence des populations aisées dans certains secteurs du quartier contribuent à
l’augmentation du cout de la vie. C’est le cas par exemple de la location et de
l’acquisition d’un logement. En effet 73,3 % des ménages sont locataires à NDG contre
60 % dans l’agglomération de Montréal, et 40,6 % des ménages y consacrent plus de
30 % de leur revenu (Statistique Canada, 2017). L’accès au logement est un élément
23

essentiel qui détermine le niveau d’insécurité alimentaire. Un lien très étroit existe
également entre l’insécurité alimentaire et le revenu, la taille et le type de ménage. À
NDG 40 % des ménages sont des personnes seules et 23 % des familles sont
monoparentales. Pour ce qui est des revenus, en 2015 alors que 34,5 % des ménages de
l’arrondissement avaient un revenu annuel avant impôt de plus de 100 000 $, 21 % en
avaient moins de 20 000 $ (Statistique Canada, 2017). Ces chiffres indiquent des
poches de pauvreté dans l’arrondissement. Trois secteurs du quartier NDG (Fielding-
Walkley, Westhaven et Saint-Raymond) ont d’ailleurs été classés par la Direction de
santé publique de Montréal (2013) comme « des déserts alimentaires » (Rotman, 2014).

Les statistiques des banques alimentaires de Montréal montrent que les demandes
d’aide alimentaire à NDG ont légèrement augmenté entre 2018 et 2019 alors qu’elles
ont diminué dans l’ensemble de Montréal (Moisson Montréal, 2019). Les ménages
monoparentaux avec enfants montrent une croissance dans l’utilisation des services de
dépannage alimentaire passant de 16,8 % en 2018 à 21,2 % en 2019 (Moisson
Montréal, 2019). Les enfants et les personnes âgées sont également très touchés par
l’insécurité alimentaire. En effet les données récoltées des activités du dépôt montrent
que plusieurs enfants arrivaient à l’école et aux activités communautaires avec des
collations et des repas insuffisants ou inappropriés. Les raisons rapportées étaient
essentiellement le manque de moyens financiers, le manque de compétences culinaires,
le manque de connaissances en nutrition et certains facteurs socioculturels (les ateliers
Boite à lunch, 2018). Une situation similaire s’observe dans les activités réalisées avec
les camps de jours. Chez les personnes âgées, surtout ceux à mobilité réduite, l’accès
aux aliments est plus problématique. Toutefois, l’instabilité financière reste le principal
frein à la sécurité alimentaire. Toutes ces difficultés constituent des pressions
constantes chez les familles et les individus les plus vulnérables qui doivent parfois
faire le choix entre payer le logement ou se nourrir convenablement. Les services d’aide
alimentaire deviennent un répit temporaire pour certaines familles, mais récurrent pour
d’autres. Ces difficultés entrainent également l’isolement social. Le Dépôt offre déjà
24

une multitude de programmes visant à réduire les difficultés liées à l’insécurité


alimentaire et la pauvreté. Un espace stable, permanent, permettra de produire un
impact plus grand dans la communauté.

5.4 Analyse des besoins du projet

La première étape de l’étude de faisabilité d’un projet ou de toute autre conception est
l’analyse des besoins, pour en ressortir les contraintes, les risques, les opportunités ou
tout autre élément approprié afin de mieux répondre aux attentes des bénéficiaires du
projet.

Les besoins énoncés sont majoritairement liés à la logistique. La séparation physique


entre les bureaux administratifs et l’espace de réalisation des programmes limite le
déploiement des activités et engendre des frais administratifs additionnels. L’instabilité
du lieu de service due aux fréquentes évictions des locaux loués qu’a connues
l’organisation limite l’expansion des programmes ainsi que la planification et la
réalisation des aménagements à long terme. Les espaces existants sont moins adaptés
aux spécificités de certains programmes ou sont inadéquats en termes de grandeur,
d’ergonomie et de fonctionnalité. Ils ne permettent pas un flux de travail intégré et
engendrent des défis physiques pour les utilisateurs. D’un autre côté, l’étroitesse des
espaces empêche la création d’espaces partagés avec les organismes communautaires
avec qui le Dépôt collabore. À cause du cloisonnement inadéquat des espaces, les
participants aux programmes n’ont pas l’opportunité de vivre une expérience visuelle
d’autres programmes, et donc, de s’y intéresser.

Les attentes du personnel quant au nouveau bâtiment sont grandes et s’étendent sur
plusieurs aspects : des améliorations sur le plan logistique, le renforcement de la
connexion avec la communauté et la création des partenariats, la bonification des
services offerts à la communauté et le positionnement comme catalyseur de
changement social. Des différentes discussions avec les acteurs concernés, on entrevoit
un véritable engagement au mouvement des villes participatives.
25

5.5 Analyse des forces, des faiblesses, des opportunités et des menaces du projet

Les forces et les opportunités

Les forces de l’organisation en lien avec le projet reposent essentiellement sur ses
ressources humaines, ses partenaires et donateurs ainsi que la communauté qu’elle
dessert. Les employées du Dépôt et les membres du conseil d’administration sont très
impliqués dans le développement de l’organisation et la vie communautaire. Les
domaines d’expertise de ces derniers sont très variés et constituent un atout pour le
projet immobilier. Le Dépôt possède un grand réseau de partenaires communautaires,
publics et privés avec qui il collabore. Ses programmes sont très variés, innovants et
touchent toutes les classes d’âges. La communauté qu’il dessert est très active et
impliquée dans la vie communautaire. Par ailleurs, le Dépôt possède un bassin de
donateurs individuels, corporatifs et religieux fidèles qui assurent la santé financière de
l’organisation année après année.

Ce projet est une opportunité pour l’organisme non seulement d’avoir accès à un espace
adéquat pour le déploiement de ses activités, mais aussi de s’imposer comme chef de
file dans le développement social de NDG précisément dans la lutte contre l’insécurité
alimentaire et la pauvreté. Le Dépôt pourra rejoindre les participants venant
d’organismes partenaires pour ses activités intergénérationnelles, culturelles ou de
bénévolat (les jeunes du Centre Loyola, les nouveaux arrivants de Bienvenu NDG).
L’existence d’une synergie entre les axes prioritaires d’intervention de la Ville dans
son plan de développement social et celles du Dépôt peuvent permettre la
matérialisation certaine du projet immobilier. Sur le plan financier, c’est une
opportunité de partager des couts et les risques avec une instance publique et des
partenaires privés. Le Dépôt avec ce nouveau projet et ses réalisations récentes, reçoit
de plus en plus l’attention de plusieurs institutions gouvernementales à différents
26

paliers, des donateurs privés et corporations, c’est l’occasion à saisir pour se


positionner comme une référence dans le changement social au niveau du Québec.

Les faiblesses et les menaces

L’idée du projet de création d’un tel Centre par le Dépôt ne date pas d’aujourd’hui. La
fusion avec deux autres organismes communautaires en 2015 constituait la première
étape vers sa création. Plusieurs changements ont été faits pendant la phase
d’incubation du projet tant dans la conception des programmes que dans la création et
l’amélioration des processus de la nouvelle organisation (Le Dépôt). La créativité,
l’expérience et les connaissances des employés et collaborateurs ont permis d’aboutir
à des solutions innovantes. L’évaluation annuelle des programmes a permis d’y
apporter des améliorations considérables au fil du temps de manière à ce que la
faiblesse majeure du projet se résume à l’incapacité de trouver ou de négocier l’achat
d’un local adéquat, proche de la population cible.

L’emplacement actuel du Dépôt ne permet pas d’être proche des résidents les plus
vulnérables. Ces derniers vivent en majorité dans les secteurs Fielding-Walkley,
Westhaven et Saint-Raymond (voir Annexe G) qui sont des « déserts alimentaires ».
Le secteur Fielding-Walkley, le plus vulnérable des trois avec 40 % de familles vivant
sous le seuil de faible revenu deviendra le plus proche du nouveau local. Les locaux
actuels ne permettent pas la réalisation de certaines activités. Celles-ci sont effectuées
dans les locaux des partenaires (centre communautaire, écoles, espace prêté par la ville,
parcs, etc.) par manque d’espace.

Les menaces par contre sont non négligeables et peuvent aller de la perte de l’appui des
membres (réfraction au changement) au manque de moyens financiers suffisants pour
réaliser le projet dans les échéances envisagées. De plus, il y a une possibilité que
l’étude de faisabilité ne soit pas approuvée par l’arrondissement et ceci pourrait
engendrer le report ou l’annulation de la construction du centre. À ceci peuvent
s’ajouter également des raisons d’ordre financier, politique, opérationnel ou tout autre
27

évènement. C’est le cas d’ailleurs de la pandémie à COVID-19 déclarée en mi-mars


par l’Organisation mondiale de la Santé qui a engendré l’arrêt provisoire du projet et
des démarches reliées.

Le centre accueillera plusieurs organisations, qui connaitront des changements majeurs


dans leur mode opérationnel. Un des risques potentiels chez les participants serait la
réduction du sentiment d’appartenance à une organisation. De même, certains
pourraient abandonner leur participation aux activités du centre en raison des distances
devenues plus longues pour s’y rendre. C’est le cas par exemple de Bienvenue à NDG
(Annexe D), qui est le partenaire le plus éloigné du site du nouveau centre.

Aux abords du lot convoité pour le projet réside une population vivant dans les
condominiums, le coin ayant connu un embourgeoisement dans les dernières années.
Celle-ci peut constituer un groupe de pression et entreprendre un référendum contre la
construction. Ville Mont-Royal a fait face à une situation similaire en février 2020, un
référendum sur le manque de transparence dans le dossier de construction d’un
complexe sportif et communautaire (Lévesque, 2020).

5.6 Résumé des principaux enjeux

L’analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces du projet fait ressortir six
principaux enjeux :

● Le manque d’un lieu central (proche de la population la plus affectée) pour le


déploiement des activités

● La structure des espaces dans les locaux actuels du Dépôt inadaptés pour les
activités

● Les limites dans la mise en œuvre des projets collaboratifs (le manque d’espace
pour abriter des projets en collaboration avec d’autres organisations)

● La dispersion des services locaux de soutien à la communauté


28

● L’acceptation sociale du projet

● L’insuffisance probable de moyens financiers pour la mise en œuvre du projet

5.7 Vision : les orientations et les objectifs

Suite aux réunions destinées à la définition des besoins, une séance d’idéation avec tout
le personnel, la direction et quelques membres du conseil d’administration a eu lieu
pour revoir et prioriser les besoins et les modifications proposées ; et de discuter des
fonctions et usages du nouveau bâtiment. De ces ateliers, il ressort clairement que la
vision du Dépôt se déploie autour d’une grande orientation qui est celle de créer un
lieu central accueillant et ergonomique, qui génère un impact dans la
communauté et renforce l’engagement collectif.

L’engagement collectif doit être mis à l’avant dans ce projet, car étant lié au sentiment
d’appartenance et au cœur des processus décisionnels des organisations partenaires
dans le projet. La grande orientation se décline en quatre (4) grands objectifs (Figure 2).
29

Figure II : Grande orientation, objectifs et sous objectifs

Créer un lieu central, accueillant, ergonomique, qui génère un impact dans la


communauté et renforce l'engagement collectif

Créer un lieu accueillant et Concevoir des espaces


inclusif qui renforce le Agir comme Bonifier l’offre de
adaptés aux catalyseur du service à la
sentiment d’appartenance communauté
spécificités des changement social
des usagers
programmes

Concevoir des
Concevoir des Plaidoyer pour la mise
aménagements
espaces en œuvre des stratégies
Concevoir des de lutte contre la partagés
accueillants et
espaces pauvreté
inclusifs multifonctionnels
Développer les
projets en
Accroitre son incubation
Favoriser l’inclusion engagement dans le
Optimiser
des usagers dans la développement de la
l’utilisation des
conception et justice social et
espaces Développer des
l’aménagement des l’autonomisation
réseaux à partir
lieux des programmes
Développer des
modèles
Personnaliser Favoriser la
Offrir des services de d’accompagnement participation
certains plus efficaces des
proximité aménagements croisée entre les
participants programmes.
30

 Créer un lieu accueillant et inclusif qui favorise le renforcement du


sentiment d’appartenance des usagers

Lieu unique regroupant toutes les activités de l’organisation et celles des organismes
partenaires au projet, le nouveau bâtiment doit être au premier abord, une
représentation de la mission des organisations et de leurs valeurs. Il doit être un milieu
accueillant dès l’entrée, accessible à tous et qui offre des services de proximité. Les
bénéficiaires finaux que sont les participants aux programmes et la communauté en
générale à travers les différents sondages et évaluations annuelles des programmes ont
été inclus dans le processus de définition des besoins. Cette démarche doit être
maintenue de la conception à l’évaluation ex post du projet pour assurer leur
participation effective afin que ce qui résulte de la création du Centre soit le reflet des
besoins de la communauté. Les nouveaux participants doivent pouvoir s’identifier
comme faisant partie du Centre et pour les anciens participants, l’ambiance générale
du centre et les services offerts doivent pouvoir renforcer le sentiment d’appartenance.
Rassembler des services en un seul lieu, proche des lieux de résidence contribuent au
développement d’un quartier à travers sa qualité de vie, améliore le rapprochement des
gens et consolident leur sentiment d’appartenance à la communauté (Equiterre, 2011).

● Concevoir des espaces adaptés aux spécificités des programmes

Il s’agit ici de créer des espaces multifonctionnels et adaptés aux besoins des
programmes en termes de grandeur, d’ergonomie, d’éclairage et de fonctionnalité, et
qui facilitent un flux de travail intégré. Certains espaces doivent être modulables,
conçus de manière à accueillir des modifications futures, et de manière à faire vivre
aux participants une expérience visuelle d’autres programmes. De nouveaux
aménagements sont également à prévoir dans le nouveau local pour abriter les activités
qui sont menées hors de l’enceinte de l’organisme en raison du manque d’espace.
31

● Agir comme catalyseur du changement social

De l’analyse des besoins du Dépôt, il résulte que son positionnement comme catalyseur
du changement social constitue une de ses ambitions futures les plus importantes. Au-
delà de sa mission et des services offerts à la communauté, le Dépôt, par l’entremise
du nouveau Centre devra induire l’amplification de la voix de la communauté en
devenant un acteur clé des stratégies canadiennes de lutte contre la pauvreté, et ce, à
travers les plaidoyers. Son rôle de leadeur dans la communauté implique un
engagement plus grand dans le développement de la justice sociale et de
l’autonomisation, et ce, en collaboration avec les organismes locaux concernés. Il
suppose également la mise sur pied des modèles d’accompagnement efficaces des
participants pour améliorer leur développement personnel.

● Bonifier l’offre de service à la communauté

Le bâtiment devant abriter d’autres organismes communautaires partenaires au projet,


la création d’espaces partagés (coworking) est nécessaire. Ces espaces pourront être
gérés concomitamment avec le Dépôt ou par des organismes tiers tels que la Maison
d'innovation sociale de Montréal ou le Centre for Social Innovation (Toronto). Le
Centre communautaire d’innovation constitue également une ressource pour toutes les
organisations communautaires en ce sens qu’il permettra d’accueillir des évènements
communautaires importants, d’offrir un toit aux activités d’autres organisations
œuvrant dans la communauté, de partager le savoir-faire, les expériences et les bonnes
pratiques. Le développement des réseaux5 à partir des programmes existants est
envisagé. D’autre part, l’expérience visuelle des activités du Centre peut induire une
augmentation de la participation croisée entre les programmes. L’existence du Centre
ouvre la porte à la création de nouveaux services et à la réalisation des projets en
dormance.

5
C’est le cas par exemple du développement des partenariats avec des restaurants, de la création d’une
plateforme alimentaire centralisée (exemple de la mutualisation des approvisionnements), du partenariat
avec les petits producteurs agricoles locaux ou encore du lobbying pour les repas dans les écoles.
32

5.8 Présentation des fonctions et usages du nouveau bâtiment

Toutes les étapes de l’étude de faisabilité n’ont pas été réalisées en raison de la
pandémie à Covid-19 entre autres le deuxième atelier d’idéation en groupe avec
l’architecte, l’atelier de cocréation avec les partenaires, les plans architecturaux, les
devis financiers, etc. Ces ateliers auraient permis à définir les scénarios d’aménagement
matérialisé par des illustrations et les thèmes porteurs. Les usages définis dans cette
section reflètent donc uniquement les besoins du Dépôt et constituent une base de
travail pour l’atelier de cocréation avec les autres partenaires du projet. Le nouveau
Centre communautaire d’innovation (Image 1) sera construit sur les tronçons de route
de l’avenue Fielding et le parc Loyola (voir annexe D et E).

1: Le Centre communautaire d’innovation tel que projeté


Source: Deloitte, 2020

À la lumière des analyses qui précèdent, la stagiaire a regroupé les usages proposés en
quatre fonctions principales pour répondre à la grande orientation qui est de créer un
lieu central accueillant et ergonomique, qui génère un impact dans la
communauté et renforce l’engagement collectif.
33

5.8.1-Le « salon communautaire »

Le salon communautaire est un espace ouvert à l’entrée de l’immeuble et constitué de


la zone d’accueil (Image 2), d’un espace d’attente (Image 3) et d’autres mobiliers pour
rendre l’ambiance agréable. L’accueil est un espace d’information et doit être organisé
matériellement de manière à inviter le visiteur à l’échange verbal et contenir des
éléments permettant aux usagers de s’identifier comme faisant partie du Centre. Des
pistes d’aménagements sont les suivantes :

o Mobiliers d’accueil, plantes, bacs de jardinage d’intérieur


o Carte du territoire desservi et des activités
o Photo ou murales des activités réalisées dans le centre par les usagers
o Salon (mobiliers) aux couleurs attrayantes
o Affiches ou graphiques des anecdotes des participants
o Écrans d’affichage (information, vidéo des activités, témoignage des
participants)
o Accessibilité complète (personne âgée, non-voyante, famille avec enfant,
handicapé physique, etc.)
o Vestiaires (vêtements, poussettes, etc.)

2. Aménagement souhaité 3 : Aménagement souhaité


Source : Lyon entreprise, 2018 Source: Wework (s.d)

5.8.2-L’agora des services communautaires

L’agora des services communautaires rassemble tous les programmes offerts par le
centre. Les programmes doivent être bien agencés et interconnectés pour permettre une
expérience immersive agréable aux visiteurs et les inviter à ce qui les attend dans le
34

Centre. Ceci permettrait aussi de faciliter l’acceptabilité sociale du projet durant les
séances de consultation publique. Les objectifs couverts ici sont de bonifier l’offre de
service à la communauté et de concevoir des espaces adaptés aux spécificités des
programmes. Les usages sont présentés en fonction du plan architectural du bâtiment :
l’espace extérieur, le sous-sol, le rez-de-chaussée, le premier étage et le toit.

L’espace extérieur

Il servira en majorité aux programmes d’agriculture urbaine (Image 4 et 5) et aux


Marchés bonne bouffe (Image 4), l’emplacement actuel du Dépôt ne permettant pas de
réaliser ces activités à proximité. Les usages et aménagements suggérés sont les
suivants :

○ Place du marché ○ Espace de stockage (outils,


○ Lots pour jardin communautaire et jardin bois)
communautaire, verger (eau, électricité ○ Espace pour atelier (salle
accessibles) ouverte, capacité de 40
○ Station de lavage personnes)
○ Terrasse donnant sur le parc (contenant ○ Abris à vélo (capacité
des bancs et des tables) minimum de 15 vélos)
○ Ferme éducative (poulailler) ○ Station de compostage

4. Aménagement extérieur multiusage 5. Aménagement souhaité


souhaité Source: A Piece of Rainbow, 2014
Source: Pinterest.ca, s.d.(a)
35

Le sous-sol sera désigné en grande partie pour le stockage, la préparation des aliments
et la réalisation d'activités salissantes. Les usages sont les suivants :

○ Garde-manger ○ Espace de stockage : fournitures de


bureau et d’autres matériels (glacières,
○ Aire de préparation des livraisons à
charriots, bacs, conteneurs, etc.)
domicile
○ Aire de préparation des portions ○ Espace de préparation des ateliers
(réfrigérateur, congélateur, aire de
d’aliments
triage, éviers de lavage remplissant les
○ Station de prélavage pour fruits et règles du MAPAQ, four à microonde,
légumes étagères, tableau blanc, coin pour
○ Atelier de construction (bonne ordinateur, etc.)
ventilation, 150 pieds carrés) ○ Buanderie
○ Vestiaire des bénévoles (casiers, ○ Très grand réfrigérateur et congélateur
évier de lavage des mains, armoire
○ Salles des machines (services publics)
de stockage des tabliers, filet à
cheveux, linge, etc.) ○ Infrastructure de transport à vélo

Le rez-de-chaussée

Destiné en majorité aux programmes qui rassemblent beaucoup de personnes, il


constitue l’espace demandant le plus de réflexion en matière de grandeur, d’ergonomie
et d’accessibilité. Les programmes clés du Dépôt se réaliseront sur cette strate du
bâtiment. La figure 3 présente l’ensemble des services offerts au premier étage et
l’agencement des espaces pour permettre un flux de travail optimal. Les spécifications
de chaque espace pour des fins d’aménagement sont présentées en annexe C, elles
seront utilisées lors de l’atelier de cocréation avec l’ensemble des partenaires au projet,
atelier reporté à une date ultérieure. Les espaces du rez-de-chaussée qui requièrent plus
d’attention sont la salle du service de dépannage alimentaire (Image 6) et la salle à
manger pour le service de repas communautaires (Image 7 et 8). Ces salles doivent être
agencées tel que présenté à la figure 3 et rattachées à (ou proche de) certains espaces
spécifiques.
36

Figure III : Fonctions et usages du rez-de-chaussée

Soutien Réception &


Individuel et Aire d’attente
référence

Toilettes
CAFÉ
Accueil/ Station de
inscription - Nettoyage
Service de dépannage Paniers Station de
alimentaire alimentaires démonstration Station de
culinaire Boissons

Kiosque
d’informati
Lave- on
Atelier de vaisselle Salle à manger
Cuisine (Service de repas
Monte- communautaire)
Charge Salle de
cours
Cuisine de Intérieure
Aire de service
cuisine Coin
Quai de polyvalente pour
chargement enfants

Espace extérieur - Arrière du bâtiment donnant sur le parc


Terrasse Salle de
Légende cours
--------- Liaison entre les espaces Extérieure
Source : Illustrée à partir des données d’ateliers de cocréation au Dépôt
37

Stock de denrées alimentaires à Sortie / quai de


distribuer chargement

Étagères Frigo Étagères Frigo


(denrées) (denrées)

Bénévoles du service Bénévoles du service


Comptoir Comptoir

1 2 3 1 2 3
Participants Participants

Espace d’attente
(Chaises, tables)

6. Illustration du Service de dépannage alimentaire


Source: Réalisée par l'auteur

7 & 8. Aménagement souhaité, salle à manger communautaire


Source: Siouxfalls Business, 2019.

Le premier niveau

Il est destiné aux services administratifs et sera composé essentiellement de bureaux,


salles de conférences, salles de réunion, de formation, espace de détente, aire de
38

cuisine, etc. Une vitrine de communication dans l’espace d’accueil permettra d’afficher
les informations à propos de la communauté, l’organisme, les programmes offerts, la
reconnaissance des donateurs et bénévoles, etc. Les bureaux à aire ouverte (Image 9 et
10) seront privilégiés de même que les cloisons en verre. Les spécifications collectées
lors des séances de cocréation sont consignées en annexe C.

9. Aménagement souhaité 10. Aménagement souhaité


Source: Divisare.com (s.d.) Source: Eureka Design, 2015

Le Toit

Le nouveau bâtiment donnera l’occasion au Dépôt d’avoir un toit vert tant désiré qui
abritera une serre pour la production des semis et une pépinière pour les plantes vivaces
(Image 11 et 12). Ce sera aussi le lieu idéal pour faire de l’apiculture. Ces
infrastructures permettront au Dépôt non seulement de produire ses propres semis, mais
aussi l’espace sera aménagé de manière à accueillir des formations courtes en
horticulture et l’apiculture.
39

11. Aménagement souhaité 12. Aménagement souhaité


Source: Urban Organicyield dans Source: Grard et al., 2018
Pinterest.ca , s.d.(b)

5.8.3-ConcertationLab

Le Laboratoire de concertation n’est pas un lieu physique, il représente les activités


menées par l’organisation pour représenter la communauté et induire les changements
sociaux à travers le plaidoyer. Le Dépôt tient déjà un club de justice sociale et organise
des séries sur le plaidoyer avec des partenaires expérimentés. Il siège également sur
plusieurs tables de concertation en l’occurrence celle sur la faim et le développement
social du Montréal métropolitain. Grâce à une de ses réalisations récentes notamment
la mise en place d’une politique en matière de saine alimentation, l’organisation a reçu
en 2019 le prix d’excellence du réseau de la santé et des services sociaux. De telles
reconnaissances jumelées aux travaux de concertation avec les organismes partenaires
en matière de justice sociale ou de lutte contre la pauvreté constituent de véritables
balises pour se positionner comme référence dans le changement social au niveau du
Québec et ainsi, influencer les politiques.
40

5.8.4-Les espaces partagés ou de coworking

Le partage est au centre de l’action des organismes communautaires. Les espaces


partagés (voir Annexe H) ont un triple rôle, ils vont permettre diversifier l’offre de
service à la communauté, de réduire les couts opérationnels, mais surtout de renforcer
le lien entre les organisations partenaires au projet et leurs usagers respectifs. Parmi ces
espaces on peut citer : la coopérative de vente, l’incubateur d’entreprise d’économie
sociale ou de petites entreprises (Image 13 et 14), l’espace de coworking culinaire
(Image 15), les salles de conférence ou pour tenir des ateliers et des évènements.

13 &14 Aménagements souhaités


Source: Curved Detroit, 2018

15. Aménagement souhaité


Source: huffingtonpost.com, 2012
41

VI— APPRENTISSAGES ET COMPÉTENCES ACQUISES PENDANT LE


STAGE

Les objectifs du stage ont été revus au cours du stage avec l’entrée en jeu d’un
collaborateur, le Cabinet d’experts Deloitte, qui s’est vu attribuer la réalisation de
l’étude d’impact et la collecte des besoins des autres partenaires au projet. Les objectifs
assignés dans le cadre du stage ont été atteints dans la majorité. Un seul des cinq
objectifs n’a pas été atteint, celui de participer à la cession de cocréation en mi-
mars 2020 avec tous les partenaires au projet et certains acteurs clés. La raison
principale réside sur les mesures de distanciation sociale recommandées suite à la
pandémie à Covid-19.

Alors que plusieurs compétences ont été acquises durant le stage, celui-ci a permis d’en
renforcer certaines acquises durant le cursus académique en l’occurrence faire un
diagnostic du territoire et en ressortir les enjeux ; faire une analyse des parties
prenantes, mener des séances sur la vision et présenter les résultats sous forme
schématique et plus détaillée dans un rapport; proposer une revue de la littérature
permettant de s’informer sur une thématique, de discuter de la pertinence des approches
utilisées et de soutenir les analyses qui en résultent.

Le stage a permis entre autres de faire les liens avec différents apprentissages
académiques reçus dans la poursuite du diplôme d’étude approfondie en planification
territoriale et développement local. Les cours de socio-géographie du développement
ont permis de comprendre les problématiques associées au développement du territoire
de NDG, et de faire une analyse de l’initiative de développement local. Ceux sur
l’aménagement et la planification territoriale ainsi que celui sur le développement
local, ont aidé à poser un diagnostic de développement et d’élaborer une vision de
développement. Plusieurs autres cours ont aidé d’une part à développer des outils de
gestion de projet comme l’analyse des parties prenantes et d’autre part à inclure les
42

pratiques participatives dans le déroulement de l’étude de faisabilité. De même, les


enseignements reçus dans le cours de systèmes d’information géographique nous ont
permis d’utiliser le logiciel ArcMap pour réaliser des cartes.

L’organisation et l’animation des sessions sur la vision et des ateliers de cocréation ont
permis de renforcer les compétences en animation et en travail collaboratif,
compétences qui seront nécessaires pour l’évolution professionnelle en tant qu’agent
de développement. Le stage a également été l’occasion de rencontrer des
professionnels ayant de l’expertise variée et de profiter des expériences de chacun,
d’avoir une vision plus globale de la thématique étudiée et voir les enjeux de différents
points de vue et à différentes échelles. Plusieurs outils de communication ont également
été utilisés, certains pour la toute première fois. En tant que stagiaire et employé du
mandataire, l’expérience générale du stage était très enrichissante en ce sens que cela
a permis de connaitre l’organisation dans tous ces aspects, ses besoins, ses enjeux, ses
ambitions futures et à créer le besoin devenir une de ses ambassadrices.
43

VII— RÉFLEXIONS CRITIQUES SUR LE STAGE

Toutes les ressources nécessaires au bon déroulement du stage ont été offertes par
l’organisme d’accueil. Aucun problème majeur n’a été rencontré lors du stage, seuls
les reports de rencontres dus à l’absence de personnes-ressources clés ont constitué les
freins principaux au déroulement du stage. De plus, notre participation à une rencontre
très importante avec tous les acteurs au projet a été annulée à cause des places limitées,
seule l’équipe de direction y a assisté. Le compte rendu de la rencontre a par contre été
partagé. Cependant, cette rencontre aurait permis de mieux appréhender et documenter
les enjeux communs ou propres à chaque partie prenante, de rencontrer certaines
personnes clés pour approfondir le sujet, et de jauger le degré d’implication des parties
prenantes.

La planification des étapes de réalisation de l’étude de faisabilité n’a pas été un grand
succès. Les livrables attendus des partenaires et les délais prévus n’étaient pas en
accord. Il aurait fallu rester réaliste dans la planification et mieux évaluer le travail à
faire, donner plus de détails sur les attentes et accorder des délais raisonnables. La
planification a été faite en tenant compte essentiellement de la date probable du début
des travaux d’aménagement du terrain par l’arrondissement. Il aurait donc fallu
commencer l’étude de faisabilité fort longtemps avant.

Force aussi est de constater que la construction du Centre est un besoin plus pressant
pour le Dépôt que pour les autres partenaires, raison pour laquelle ceux-ci doivent être
motivés, un suivi rigoureux doit être fait pour veiller à ce que leurs engagements soient
respectés.

Pendant la dernière session de cocréation portant sur la définition des usages et


fonctions du nouveau bâtiment, la présence de l’architecte aurait été avantageuse pour
le projet et aurait permis d’avoir une ébauche des scénarios opérationnels avant la fin
de l’exercice sur la vision. Car tel que la suite des étapes se présente, il est possible que
44

les scénarios d’aménagement finaux ne soient pas très inclusifs et que certains détails
importants soient classés comme secondaires ou soient non considérés.

D’autres activités en lien avec l’étude de faisabilité n’ont également pas été réalisées
pour les mêmes raisons bien que ne faisant pas partie du mandat donné, il convient de
les énumérer : l’élaboration des plans architecturaux, la définition de la structure de
propriété du bâtiment et du budget, le plan de financement du projet et la consultation
publique. Ces étapes constituent des éléments clés du projet et vont certainement
engendrer le report à l’année prochaine des travaux d’aménagement du terrain par
l’arrondissement qui étaient prévus en été 2020.

Étant donné qu’une étude de faisabilité doit contenir à la fois les éléments présentés
dans ce rapport et d’autres qui n’ont pas été traités, ce rapport n’a pas la prétention
d’être une étude de faisabilité, mais plutôt la définition de la vision d’un projet et
l’élaboration d’une ébauche du scénario d’aménagement.
45

VIII— DISCUSSION : L’AIDE ALIMENTAIRE COMME MOYEN DE


LUTTE CONTRE L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE.

La sécurité alimentaire telle que définie par la FAO au Sommet mondial de


l’alimentation de 1996 fait ressortir quatre dimensions qui doivent être appliquées
simultanément pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire. Il s’agit de : 1) la
disponibilité physique d’aliments, 2) l’accès physique et économique des aliments, 3)
l’utilisation des aliments et 4) la stabilité des trois premières dimensions dans le temps.

Au Canada, les systèmes alimentaires en place permettent une offre suffisante de


production alimentaire. La nouvelle politique alimentaire adoptée en 2017 prévoit de
« créer un système alimentaire plus sain et plus durable qui repose sur un solide
programme visant à favoriser la croissance des agriculteurs, des producteurs et des
entreprises alimentaires au Canada » (Agriculture Agroalimentaire Canada, 2019 : 3).
Toutefois, des améliorations du système de distribution sont nécessaires pour réduire
le gaspillage alimentaire. En effet, selon Value Chain Management Centre (2010), au
Canada, jusqu’à 40 % de la nourriture produite est gaspillée chaque année. Une
décennie plus tard, le gaspillage alimentaire est toujours aussi présent, de manière à
susciter plusieurs initiatives mobilisant différents acteurs pour réduire l’empreinte
écologique du système alimentaire et enrichir l’offre alimentaire. Certains organismes
à l’exemple de Moisson Montréal, se sont spécialisés dans la collecte des denrées
alimentaires consommables retirées du circuit de commercialisation pour diverses
raisons. Celles-ci sont acheminées vers les banques alimentaires et redistribuées aux
familles dans le besoin. Le Dépôt reçoit chaque année l’équivalent de plus de 230 000 $
de denrées alimentaires de Moisson Montréal (cf. Le Dépôt. États financiers 2017 et
2018 non publiés). Les paniers reçus par familles et par visite peuvent équivaloir à près
de trois jours d’épicerie (Fox, 2020).
46

Les enjeux majeurs de la sécurité alimentaire dans le contexte territorial défini dans le
cadre de ce stage se retrouvent essentiellement au niveau des trois derniers piliers et à
des proportions différentes. Le manque d’accès physique et économique des aliments
est plus sévère chez certaines alors que chez d’autres, l’insécurité alimentaire se
manifeste le plus dans la qualité des aliments consommés ou dans la stabilité de l’accès.
Cette dimension de la sécurité alimentaire fait référence à la proximité des aliments
(des consommateurs), la capacité financière pour s’en procurer de façon régulière et
l’adéquation des ressources alimentaires existantes aux préférences culturelles. Les
déserts alimentaires, très défavorisés sur le plan socioéconomique, sont des secteurs les
plus propices à l’inaccessibilité alimentaire. Les commerces y sont rares, car non
rentables pour les grands commerçants, et ceux présents ne favorisent pas toujours une
saine alimentation. Les personnes qui y vivent sont le plus souvent à faible revenu et
ne disposent plus suffisamment de ressources financières après avoir payé les frais de
logement et de transport, pour se procurer des aliments sains. Ceux n’ayant pas un tissu
social solide pour surmonter les obstacles de la vie se voient obligés de recourir à l’aide
alimentaire. Plusieurs autres facteurs entrent en ligne de compte pour accentuer
l’accessibilité alimentaire : l’âge, l’éducation, les caractéristiques du ménage, la
mobilité, l’origine ethnique, la connaissance des ressources alimentaires, les habitudes
culturelles (Bouchard et al., 2010 ; Doyon et Klein, 2019). Plusieurs moyens sont
utilisés par le Dépôt pour faciliter l’accès physique aux aliments sains et abordables,
dont, la tenue des marchés mobiles hebdomadaires et à prix réduit dans les secteurs les
plus vulnérables, la distribution des paniers alimentaires sous diverses formes et ciblant
un groupe précis (exemple : les livraisons de denrées alimentaires à domicile pour les
personnes à mobilité réduite), la tenue des activités de jardinage et de cuisine. La
variété d’ateliers de cuisines offerts au Dépôt permet à la fois de réunir des personnes
autour de l’alimentation, de partager les connaissances culinaires, nutritionnelles et
culturelles (exemple le café boumeurs pour les 65 et plus, les cuisines culturelles, les
cuisines intergénérationnelles, etc.), mais aussi fait sortir les gens de leur zone de
confort pour essayer des aliments ou des façons de faire différents.
47

L’utilisation des aliments dans la définition de l’insécurité alimentaire fait référence à


une alimentation qui permet de garantir un apport nutritionnel et énergétique adéquat
à chaque membre du ménage. C’est ici qu’intervient la notion de saine alimentation
très utilisée par les défenseurs de la souveraineté alimentaire. Les problèmes
d’insécurité alimentaire des ménages, les maladies liées au régime alimentaire et un
système alimentaire non durable sont étroitement liés (Tarasuk et al., 2016). Ils
affectent de manière considérable les personnes vivant dans la pauvreté et ont
d’énormes couts sociaux, économiques, environnementaux et liés à la santé. Les
personnes en situation d’insécurité alimentaire sont plus exposées aux maladies liées à
l’alimentation comme le diabète, l’obésité, de dénutrition et aux risques d’insuffisance
pondérale à la naissance et de retard de croissance chez les enfants (FAO, 2018). Le
Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) affirme
également que les couts plus élevés des aliments nutritifs combinés au chômage, et aux
autres aléas de la vie entrainent des perturbations sociofamiliales (mendicité, vol,
endettement, privation, etc.), la souffrance physique (fatigue, maladie) et
psychologique.

Ces maladies et perturbations, et leur lourd fardeau sur le système de santé sont en
grande partie évitables grâce à des choix de style de vie et une alimentation saine.
Toutefois, la responsabilité de faire ces choix est injustement imposée aux personnes
qui ne disposent pas de moyens suffisants pour y accéder. Les personnes ayant des
revenus inférieurs au seuil de pauvreté sont incapables de se payer des aliments nutritifs
et frais de façons régulières, pour offrir une vie saine à leurs familles.

Une des solutions serait l’éducation alimentaire, qui devrait se faire à la fois au niveau
de l’individu, de la famille, de la communauté et au niveau national (par l’application
des politiques alimentaires) pour espérer un changement vers l’adoption de saines
habitudes de vie. Les organismes qui œuvrent dans la lutte contre l’insécurité
alimentaire déroulent une diversité de programmes pour promouvoir la saine
48

alimentation. Au Dépôt, l’éducation alimentaire cible toutes les tranches d’âges et


permet d’utiliser plusieurs moyens pour rassembler les gens et promouvoir la saine
alimentation (incluant les aspects de salubrité) et l’autonomisation sociale. Il ne s’agit
donc pas seulement de cuisiner ensemble ou de briser l’isolement social. Au nombre
des activités rassembleuses on peut citer les ateliers parascolaires de nutrition et de
cuisine (Boite à lunch) pour enfants de 6 à 14 ans; des ateliers de cuisines
intergénérationnelles rassemblant les adolescents et les personnes âgées dans les
habitations à loyer modique (HLM); les cuisines culturelles pour valoriser la culture et
les traditions culinaires de la population multiculturelle; des créations collectives pour
aider les familles à utiliser les produits de saison peu onéreux et en faire des mets
délicieux; des piqueniques d’été pour parler de nutrition en famille tout en s’amusant
et des ateliers de cuisine pour hommes dans une optique d’autonomisation.

La quatrième dimension de la sécurité alimentaire qu’est la stabilité des trois premières


ne peut être atteinte que par un engagement collectif de tous les acteurs, car influencée
par de multiples facteurs : économiques, politiques et législatifs, socioculturels,
démographiques, environnementaux, agroalimentaires, technologiques, etc. L’aide
alimentaire doit donc demeurer une solution temporaire pour laisser la place aux
solutions durables. Les évènements récents dus à la pandémie à Covid-19 ont exacerbé
l’insécurité alimentaire chez certaines familles. Dans le quartier NDG, le Dépôt a dû
recadrer ses actions pour mieux soutenir la communauté. Les demandes d’aide
alimentaire ont quadruplé dans le quartier, signifiant que certaines personnes qui
n’étaient pas en situation d’insécurité alimentaire se sont trouvées obligées de recourir
à l’aide alimentaire. Toutefois, avec l’application des mesures budgétaires, fiscales et
monétaires gouvernementales, les demandes d’aide alimentaire ont baissé pour
retrouver après quelques semaines, leur niveau initial. En réponse à cette crise, la
mobilisation des acteurs publics (l’arrondissement CDN-NDG, les élus à tous les
paliers gouvernementaux), privés et communautaires du territoire a été remarquable.
Le Dépôt a reçu cinq fois plus de dons monétaires de la communauté (que d’habitude)
49

de mars à mai 2020, pour couvrir les dépenses liées à l’aide alimentaire pendant la crise
(Kinfack, 2020). En dehors du soutien financier, la communauté s’est mobilisée pour
accompagner le Dépôt dans ses actions pendant la crise à travers le bénévolat, l’offre
des services de soutien psychologique, la diffusion d’information hebdomadaire sur la
pandémie (le résumé des mesures gouvernementales), etc. Ceci confirme une fois de
plus que l’insécurité alimentaire est largement attribuée à la précarité économique de
certaines couches de la population et que ses répercussions sur la communauté peuvent
être énormes engendrant l’exclusion et la stigmatisation.

Les initiatives locales et innovations récentes dans la production et la distribution de


nourriture s’attèlent à répondre aux besoins urgents, certaines continuent à vivre grâce
à la charité ou aux subventions gouvernementales. Toutefois, ces solutions bien
qu’importantes « ne suffisent pas à inverser les tendances lourdes qui créent la pauvreté
et les inégalités » (Klein et al., 2010 : 19). Plusieurs auteurs s’accordent sur le fait que
l’atteinte et le maintien de la sécurité alimentaire est très complexe, et nécessite
l’engagement collectif de tous les acteurs et des actions déployées au niveau local
(territorial), régional et national (Klein et al., 2010 ; Doyon et Klein, 2019). Les
initiatives prises au niveau local tiennent comptent des enjeux territoriaux qui leur sont
propres et des besoins des citoyens qui y vivent. Le lien d’appartenance qu’ont les
citoyens envers leur territoire favorise leur engagement. Ces initiatives mobilisent des
ressources pour créer des richesses qui vont permettre d’améliorer le bienvivre de la
communauté. Toutefois, l’État devrait intervenir au niveau régional et national, pour
coordonner les efforts des acteurs et mettre en place des politiques publiques pour
encadrer les actions.

L’analyse des actions du Dépôt alimentaire à travers le projet de création d’un centre
communautaire d’innovation montre qu’il chemine vers une solution qui a de fortes
chances d’être durable. En se positionnant comme leadeur dans la communauté, le
Dépôt prévoit travailler avec tous les acteurs locaux (organisme communautaire,
50

acteurs privés, l’arrondissement de CDN-NDG, la Ville de Montréal). Son action


s’étendra bien loin du territoire, car il compte être la voie de la communauté et
influencer l’application des politiques de lutte contre la pauvreté.
51

IX— CONCLUSION

Le stage tel qu’inscrit dans le cursus universitaire permet de faire le lien entre les
enseignements académiques et la réalité sur le milieu de travail. Il convient donc
d’investir des efforts pour rechercher un stage qui va permettre de réaliser les
aspirations futures ou du moins d’enrichir les compétences recherchées. Le stage a été
d’une durée de 13 semaines et a permis de faire les liens avec différents apprentissages
académiques reçus dans la poursuite du diplôme d’étude approfondie en planification
territoriale et développement local. Des cinq objectifs poursuivis, un seul n’a pas été
atteint en raison de la pandémie à Covid-19.

La planification des étapes de réalisation de l’étude de faisabilité n’a pas été un grand
succès, plusieurs étapes importantes devront être réalisées dans les mois à venir. Ces
retards, jumelés à la pandémie qui sévit, vont sans aucun doute engendrer le report à
l’année prochaine des travaux d’aménagement du terrain par l’arrondissement. Bien
que des étapes de l’étude de faisabilité soient encore encours, plusieurs éléments de
l’étude ont déjà été réalisés à savoir l’élaboration de la vision, l’étude d’impact social,
et une ébauche des scénarios d’aménagement.

Le cadre de travail offert pendant le stage a permis un bon déroulement des activités
du mandat. Beaucoup d’autonomie a été donnée à la stagiaire et des rencontres
bimensuelles organisées pour recadrer les attentes s’il y a lieu, évaluer l’avancement
du travail et planifier les activités à venir. Bien qu’étant employée de l’organisation, la
stagiaire a été présentée à l’équipe pour préciser le nouveau mandat et les objectifs
d’apprentissage afin de faciliter la collaboration. L’excellente collaboration avec
l’équipe du Dépôt a été très fructueuse pour le stage et a facilité la réalisation du
mandat. La pandémie à covid-19 déclarée en mars 2020 a toutefois constitué un frein
énorme tant à l’avancement du projet qu’au dépôt des livrables. Ce rapport constitue
trois des cinq livrables du mandat donné par le Dépôt. Plusieurs autres étapes de l’étude
52

de faisabilité sont à venir, et se réaliseront en fonction du développement de la


pandémie et ce serait un honneur de s’y impliquer dans un tout autre cadre.

Ayant plus d’expérience de terrain dans un pays dit en voie de développement où les
dynamiques territoriales et les enjeux sociaux sont assez différents de ceux présents au
Québec, ce stage m’a permis non seulement d’acquérir des compétences, mais aussi de
mettre à jour certaines connaissances du territoire au sens large (NDG, Québec,
Canada) et qui serviront à réaliser mes aspirations futures en tant qu’agente de
développement au Québec.
53

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vii

ANNEXES

ANNEXE A
Organigramme de l’organisation
Conseil
d’administration
(CA) Comités ad hoc du CA
(administrateurs, employés,
partenaires)
Directeur général

Directrice du Directrice des


développement programmes

Pôle ressources
Éducation Accès alimentaire
Coordinateurs/ alimentaire Agriculture
coordinatrices  Distribution urbaine
 Communication  Ateliers de alimentaire
 Administration cuisine communautaire  Jardins
et finance  Nutrition  Repas  Ateliers de
 Bénévoles communautaire communautaires jardinage
 Soutien et  Boite à lunch  marchés  Ça pousse!
référence

Source : Réalisé par l’auteur


ANNEXE B viii
Les programmes du Dépôt en 2019-2020

CULTIVER
JARDINS
Jardins collectifs - Jardins communautaires
ATELIERS DE JARDINAGE
Astuces pour améliorer la santé et la productivité dl'
votre jardin.
ÇA POUSSE
Projet d'économie sociale: ateliers, services
d'installation sur mesure dans des écoles, des
hôpitaux, des résidences pour aîné(e )s et d • autres
institutions.

ATELIERS DE CUISINE
Repas intergénérationnels - Cuisines
culturelles - Créations collectives - Les
hommes de la cuisine - Pique-niques estivaux
- Ma famille en santé
NUTRITION COMMUNAUTAIRE
Éducation nutritionnelle - Astuces de cuisine
Recettes et ateliers
BOÎTE À LUNCH
CAFÉ BOOMER SÉRIE SUR Programme parascolaire de nutrition et de
RESSOURCES Programme porte ouverte LE cuisine
Kiosque de hebdomadaire pour les PLAIDOYER
ressources pour personnes âgées qui offre Série
s'informer sur les un éventail d'acti-vités de d’événements et
autres programmes DISTRIBUTION ALIMENTAIRE
mieux-être et un repas d'ateliers qui
et obtenir un adressent les Paniers alimentaires d'urgence Programme
partagé.
soutien personnalisé. défis qui de collations saines
CLUB DE JUSTICE
BÉNÉVOLAT SOCIALE touchent nos REPAS COMMUNAUTAIRES
Développer des Rencontres bihebdomadaires participant(e)s. Repas gratuits sains et délicieux servis deux
compétences en pour apprendre, discuter et fois par semaine.
contribuant à la agir sur les enjeux qui
communauté. MARCHÉS BONNE BOUFFE
importent aux Marchés estivaux de produits saisonniers,
participant(e)s
PARTAGER
frais et abordables.

Source : Extrait et modifié du rapport annuel du Dépôt, 2019. https://depotmtl.org/fr/aga-2020/


ANNEXE C ix
Rapports schématiques des résultats de séances de travail sur la vision
(Réalisés par Marguérite Kinfack et Mona Luxion, employées du Dépôt)

:
Annexe C (suite) x
:
xi
ANNEXE C (suite)
Programmes actuels et futures : Agriculture Urbaine/ Urban agriculture
xii
ANNEXE C (suite) :
à l'
xiii

ANNEXE C (SUITE)

Photos des séances sur la vision


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ANNEXE C (SUITE)
Photos des séances sur la vision
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xv

Annexe D
Emplacement du nouveau centre communautaire d’innovation

1
3

4
Locaux des principaux
2 partenaires au projet

(1) Le Dépôt
(2) Centre Loyola
(3) Bienvenue à NDG
(4) Le nouveau Centre

Source : Données obtenues de la base de données ouvertes de la Ville de Montréal, 2020


Auteur : Réalisée par Marguerite Kinfack, Montréal, 2020.

Source : Données obtenue


de la carte interactive de
Montréal, 2020.
https://spectrum.montreal.ca/
.
Auteur : Réalisée par
Marguerite Kinfack,
Montréal, 2020
xvi

ANNEXE E
Lot réservé par l’arrondissement CDN-NDG pour le nouveau centre

Lot réservé

Source : Deloitte, 2020


xvii

ANNEXE F
Analyse des parties prenantes principales

Parties Opportunités/enjeux/
prenantes Position/rôles Risques/Menaces intérêts
● Porteur du projet: a ● perte de l'appui de ● Grand besoin d'un espace plus grand pour le
lancé l’initiative du ses membres déploiement de ses activités.
projet de création (réfraction au ● S'imposer comme chef de file dans le
d'un centre changement) développement social de NDG précisément dans la
communautaire ● Manque de moyens lutte contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté à
d'innovation. financiers suffisants Montréal
● Responsable en partie pour réaliser le ● Partenariat bien établi avec la Ville de Montréal et
de la réalisation du projet. l'arrondissement CDN/NDG et avec plusieurs
projet sur le plan ● Étude de faisabilité organismes communautaires et corporations privées
conceptuel. rejetée par ● Existence d’une synergie entre les axes prioritaires
● Responsable du choix l'arrondissement d’intervention de la Ville dans son plan de
des investisseurs pouvant engendrer développement social et celles du Dépôt.
financiers et des le report ou ● Partage des couts et des risques avec des acteurs
Le Dépôt entreprises qui vont l'annulation de la privés et publics (la nouvelle infrastructure sera
Alimentaire réaliser le projet; construction du financée en partie par les acteurs privés et par
NDG centre sur le terrain d’autres instances du gouvernement)
de l'Arrondissement. ● Rejoindre d’autres participants pour les activités
Influence: intergénérationnelles, culturelles ou de bénévolat
forte (les jeunes du centre Loyola, les nouveaux arrivants
de Bienvenu NDG)
xviii

● Propriétaire du lot ● Refus d’approbation ● Ce projet permet à la Ville de Montréal d'atteindre


potentiel de ou report du projet certains de ses objectifs énoncés dans son plan de
construction du pour diverses développement social : agir dans les quartiers,
Centre d’innovation raisons: financières, favoriser la collaboration harmonieuse, renforcer
● Mandaté pour piloter politiques, l’expertise municipale
le plan d’action en opérationnelles ou
développement social tout autre Le Dépôt à travers ses programmes et ses partenariats
de l’arrondissement. évènement avec la communauté permet de : combattre l'insécurité
● Responsable des (Pandémie à alimentaire, développer de saines habitudes de vie dans
Ville de travaux COVID-19) les familles, valoriser la diversité ethnoculturelle,
Montréal et d'aménagement partager les expériences et les connaissances. Tous ces
Arrondisseme nécessaires avant la objectifs convergent avec ceux de l'arrondissement
nt CDN/NDG construction de dans son plan d’action de développement social.
Influence : l'édifice
forte
● Refus de ● Participer à la création d’un Centre communautaire
financement dû à la d'innovation unique au Québec et ayant de grandes
soumission d’un retombées sociales.
Investisseurs plan de financement ● Faire partie des acteurs de la création d’un modèle
et bailleurs de ou d’une étude de exemplaire de développement social.
fonds Apporter les fonds faisabilité non
nécessaires au projet; satisfaisante.
Influence : ● Aides liées à des
forte. conditions qui ne
xix

respectent pas les


valeurs du Dépôt

● Manque d’appui des ● Les participants bénéficieront d’un amalgame de


membres quant au services portant sur le rapprochement interculturel,
déménagement vers la diversité et le partage de connaissances
Bienvenu à le nouvel édifice. ● Initiation des jeunes du Centre Loyola au
NDG ● Déménagement bénévolat
Centre Loyola couteux des ● Réduction des couts opérationnels grâce au partage
équipements des locaux, à l’utilisation d’un bassin commun de
Influence Organismes partenaires sportifs (centre bénévoles, au partage de connaissances et des
forte. au projet: Loyola) bonnes pratiques.
Deloitte Cabinet de services ● Omission de
professionnels certains éléments
Influence : responsable de l’analyse clés (les valeurs,
faible de l’impact social du etc.) propres aux
projet parties prenantes ● Expertise très diversifiée et reconnue au Canada, et à
lors de l’analyse. l’international
Bénéficiaires ● Réduction du
des services du sentiment
centre d’appartenance à ● Avoir une multitude de programmes et de services
Bénéficiaires du projet; une organisation communautaires sous le même toit et qui permettent
Influence: ● Risque d’abandon la création des liens solides, le développement de soi
forte de certains et le développement des compétences.
xx

participants dû aux
distances devenues
plus longues pour se
rendre au centre.

Population du Résidents vivant à ● Possibilité de ● Un enjeu majeur serait la nuisance physique,


quartier proximité du lieu de devenir un groupe visuelle ou sonore liée aux travaux, le secteur ayant
construction de l'édifice, de pression subi un récent embourgeoisement avec la
autres organismes, ● Manque construction des condominiums. Cette nuisance sera
écoles, autres d’approbation du amplifiée avec la circulation une fois le Centre
représentants politiques, projet par la opérationnel.
etc. population
Influence : modérée
Centre for Très forte possibilité de ● Expérimenter de nouvelles solutions
Social gérer les espaces partagés ● Élargir leur bassin d’organismes partenaires
Innovation d’affaires et faire des liens avec d’autres acteurs de
(Toronto) et la Accompagner le Dépôt et changement au sein du même champ d’action.
Maison les autres organisations ● Partager leurs expertises et expériences en matière
d’innovation communautaires dans le d’innovation sociale
sociale développement du projet ● Diffuser des ressources disponibles pour les projets
(Montréal) pour mieux répondre aux à impact social.
Influence: besoins de la ● Aider les fondations ou les bailleurs de fonds à
modérée communauté. diversifier leur portefeuille d’investissement.
xxi

ANNEXE G
Localisation des déserts alimentaires de NDG

1
3

(1) Fielding-Walkley
(2) Benny farm
(3) St-Raymond
(4) Westhaven

Source : Données obtenues de la base de données ouvertes de la Ville de Montréal,


2020 Auteur : Réalisée par Marguerite Kinfack, Montréal, 2020.
xxii
ANNEXE H
Les espaces partagés

Le Dépôt Programme de Le Centre Loyola


formation / insertion des
nouveaux arrivants • Activités sportives,
CULTIVER récréatives culturelles
• Jardins Programmes
Communautaires pour les • Activités éducatives
Collectifs Espace de co-
working personnes pour les jeunes
De production Incubateur Aide aux devoirs
culinaire âgées
Incubateurs d’entreprise Art
• Ateliers verts d’économie Science,
• Ça pousse! Sociale Espaces de Bricolage,
CUISINER Espace de
réunions, Sensibilisation
• Repas intergénérationnels vente (Marché
formation,
Cuisines culturelles solidaire)
Coopérative évènementiel
• Créations collectives
• Pique-niques d’été d’approvisionnement • Services d’installation
• Nutrition communautaire • Soutien à l’intégration
Café • Cours de français
• Boite-à-Lunch
• Ma famille en santé • Aide à l’emploi
PARTAGER • Bénévolat
• Paniers alimentaires d’urgence • Formation /insertion
Possible gestion des espaces partagés par Centre for des nouveaux arrivants
• Marches bonne bouffe
• Repas communautaires Social Innovation (Toronto) et la Maison d’innovation • Atelier et activité
• Programme de collations saines Sociale (Montréal) culturelles
• Intervenants
RESSOURCES communautaires
• Soutien individuel et références scolaires
• Club de justice sociale
• Série sur le plaidoyer Bienvenue à NDG
• Café Boomers
• Bénévolat

Source : Réalisé par l’auteur

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