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UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DE MEDECINE
ECOLE DE SANTE PUBLIQUE
SANTE COMMUNAUTAIRE
33ième PROMOTION
Juin 2022
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SIGLES ET ABREVIATIONS
IN MEMORIAM
A la mémoire de mes parents ; Barnabé MBUNGI et Régine MAKOBA Excusez-moi
de vous déranger dans votre sommeil profond ; Je ne sais pas comment vous remercier,
votre bonté et votre bienveillance ne quitteront jamais mon esprit. Vous n’avez jamais
cessé de me faire croire que seul le travail libère l’homme. Papa et Maman, par ce travail
qui est aussi le vôtre, je tiens à vous témoigner ma gratitude et mon amour. Que vos âmes
reposent éternellement en paix.
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DEDICACE
Pour le soutien, l’attention et les privations consenties, en dépit du préjudice moral causé par
mon absence prolongée.
Le Seigneur t’a fait grâce, tu m’as porté et soutenu dans tes prières et tu t’es battue jour et
nuit pour l’équilibre et la bonne marche du foyer pendant toute la durée de mes études à
l’Ecole de Santé Publique de Kinshasa.
A mes chers enfants Dieu-merci MBUNGI, Chantale MBUNGI, Jenny MBUNGI, Harold
MBUNGI et Placide MBUNGI Junior ; soyez bénis à travers cet acte de bravoure, d’amour
et d’effort de votre papa.
Ton soutien ne m’a jamais fait défaut, tes conseils et ton accompagnement de bout en bout
ont éclairé ma voie et resteront pour moi un repère sûr. Que le créateur te donne encore
longue vie.
Toi qui m’a appris la persévérance et le courage, quelque soient les situations difficiles de
l’école de santé publique de Kinshasa, je te remercie pour ta présence pendant des bons
comme des mauvais moments. Que Dieu te bénisse abondamment et te soutienne dans ce
que tu vises comme objectifs futurs.
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REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail qui sanctionne la fin de notre formation de troisième cycle en santé
publique, nous tenons à remercier sincèrement le corps professoral de l’Ecole de Santé
Publique pour nous avoir donné une formation de qualité incontestable.
Veuillez agréer, cher maitre l’expression de notre profonde gratitude et de notre grand
respect pour tous les efforts consentis.
Notre gratitude s’adresse aussi à l’USAID/Afrohun, qui dans son appui à la formation des
prestataires de santé en République démocratique du Congo, nous a octroyé une bourse
d’étude nous permettant d’acquérir cette noble formation qui, j’en suis convaincu,
contribuera à l’amélioration de l’état de santé de nos populations.
Mes remerciements s’adressent aussi à toute l’équipe du Bureau Central de la zone de santé
rurale de Lubutu particulièrement les superviseurs Etienne LUMANDJU MIOMA et Hugo
ASSANI MULOBA qui nous ont facilité la tâche dans la récolte des données.
Je ne peux terminer ces mots sans remercier celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre
nous ont aidé à tenir jusqu’au bout.
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RESUME
Introduction
Objectif
L’objectif de ce travail était de déterminer la qualité des soins prénatals fournis aux femmes
enceintes dans la zone de santé (ZS) de LUBUTU.
Méthodologie
Il s’agissait d’une étude transversale à visée analytique qui a porté sur 140 femmes enceintes
sélectionnées par échantillonnage en grappe à partir des services de consultation prénatale.
Les données ont été collectées par les interviews structurées des femmes et par l’observation
non participante des séances de CPN. Elles ont été résumées sous formes de moyenne avec
l’écart type et de proportion. Les analyses statistiques ont été effectuées à l’aide des tests de
Khi Carré et la régression logistique, au seuil de signification de 0,05.
Résultats
L’âge moyen des femmes enceintes de 25,81±6,6 ans ; la tranche d’âge de 20-34 ans étant la
plus représentée. Environ 39% de CPN étaient réalisées par un personnel qualifié. Près de
la moitié des femmes enceintes (46,4%) avaient bénéficié d’une CPN de qualité. Le fait
pour une femme enceinte d’avoir un niveau d’éducation bas (OR=3,46 ; IC95% 1,609-7,43 ;
p=0,001) et d’être célibataire/veuve/divorcée (OR=2,81 ; IC95% 1,045-7,547 ; p=0,041)
augmentait la probabilité de ne pas recevoir les soins prénataux de bonne qualité.
Conclusion
De manière globale, la qualité des CPN était jugée mauvaise dans près de la moitié des cas,
d’où la nécessité d’améliorer l’observance des directives de la CPN afin de permettre à la
majorité des femmes enceintes de la zone de santé de Lubutu d’accéder aux soins prénatals
de bonne qualité.
I. INTRODUCTION
1.2 Justification
QUESTION DE RECHERCHE
Notre question de recherche était la suivante : Quels sont les facteurs associés à la CPN de
mauvaise qualité offerts aux femmes enceintes dans la ZS de santé rurale de LUBUTU ?
14
La mortalité maternelle est très élevée, ce qui est inacceptable. Environ 830 femmes
meurent chaque jour dans le monde du fait de complications liées à la grossesse ou à
l’accouchement (3).
La quasi-totalité des décès maternels (99 %) et infantiles (98 %) sont survenus dans des
pays à revenu faible et intermédiaire. Ces décès maternels auraient pu être évités si les
femmes ou adolescentes enceintes avaient eu accès à des soins prénatals de qualité.
Ces soins devraient concerner la disponibilité des intrants, les procédures de la CPN, les
examens complémentaires et la satisfaction des utilisateurs (3).
Une étude menée dans une structure médicale de Kinshasa avait rapporté 80% du personnel
était qualifié, 60% d’équipement, 85% des médicaments et 25% des kits de test étaient
disponibles (15).
Une autre étude rapporte sur l’étendue de la république démocratique du Congo, 88% des
gestantes qui ont reçu les soins prénatals par du personnel formé, 17% ont effectué leur
première visite avant le quatrième mois de la grossesse, 48% ont effectué la quatrième visite
des soins prénatals, 43% étaient vacciné contre le tétanos et 52% des gestantes qui n’avaient
reçus aucun soin prénatal dans l’ensemble (16).
Alors qu’on a noté 82,3% du personnel qualifié, 42,9% de CPN4 ou plus, 16,9% de CPN1 à
moins de quatre mois de grossesse, 41,7% des gestantes chez qui on a prélevé à la fois la
pression artérielle, l’échantillon de sang et des urines, 57,9% qui ont reçu le vaccin contre le
tétanos et 23,3 qui a bénéficié de la PTME (12).
Par contre, une étude faite au BENIN, avait rapporté 100% des médicaments traceurs
disponibles pour la CPN, les constantes de l’examen physique étaient recherchées à 80,8%
des cas, 88,9% des tests de diagnostic étaient fait et la qualité de soins de façon globale
(disponibilité d’intrants, processus et satisfaction des usagers) à 66,5%. (17).
Une autre étude mené à BAMAKO a rapporté 100% des consultations prénatales réalisées
par un personnel qualifié, 100% des gestantes avaient bénéficiés de fer/acide folique, 92%
avaient bénéficiés des conseils sur le repos, l’alimentation et l’hygiène de vie, 87,3% des
gestantes avaient passés les examens complémentaires nécessaires pour la CPN (18).
L'OMS recommande au moins quatre visites prénatale(6) ; ce nombre diffère d'un pays à un
autre selon les recommandations nationales de chaque pays. Il est de 11 aux Etats-Unis, de
10 en Allemagne et en Angleterre, de 9 en France et de 8 en Italie. Le suivi prénatal est le
15
plus souvent insuffisant en qualité et en nombre dans les pays en développement. Le taux de
grossesses non ou mal suivies est très variable, selon l'époque, le pays ou la région. Le taux
de grossesses non suivies était de 38% en Centrafrique et 32% au Kenya En RDC, MICS
avait rapporté que la proportion de femmes n'ayant pas reçu des soins prénatals était de 17%
en 2018 (12). Cependant, 61% des femmes enceintes avaient bénéficiés d’une prise de la
Tension artérielle, 48% ont bénéficié du prélèvement d’échantillons d’urine, 55% ont
bénéficié d’une prise de sang, 42% ont bénéficiés toutes les trois prises ; 13% ont bénéficié
le traitement présomptif intermittent contre paludisme 3 fois ou plus ; 32% ont bénéficié
des conseils et les tests pour dépistage du VIH et 30% ont passé le test VIH (11).
Une étude menée au Mali sur la qualité des soins prénatals a montré que la CPN était plus
suivie par les pauci gestes (38,1%), 44,3% étaient à leur première CPN, 53,3% étaient au
premier trimestre de la grossesse, 81,4% des CPN étaient réalisées par une sage-femme,
77,1% d’interrogatoires n’avaient pas fouillés tous antécédents obstétricaux, 21% des
femmes enceintes avaient bénéficiés des examens cliniques complet, 61,4% des femmes
enceintes avaient discutées avec le prestataire de soins sur le plan d’accouchement (16).
Selon l’enquête SPA 2017-2018, 63% des établissements des soins possédaient au moins un
prestataire récemment formé en soins prénatals, la majorité des établissements des soins
offrant les services de CPN possédait le matériel de base pour assurer les soins prénatals de
qualité, les tests les plus fréquemment disponibles dans les établissements des soins offrant
des services de CPN étaient le dosage de l’hémoglobine (59 %) et le dépistage du VIH (56
%). Seules deux FOSA sur dix réalisaient la protéinurie (22 %) et la glycosurie (20 %),
Parmi les FOSA disposant des services de CPN, seuls 60 % offraient la vaccination
antitétanique, et dans seulement 64 % d’entre elles les comprimés de fer ou d’acide folique
étaient disponibles et non périmés, Dans l’ensemble, un peu plus de deux FOSA sur dix (24
%) offrant les services de CPN possédaient des tests rapides tels que celui de la réagine
plasmatique (RPR). Cette étude montre en outre que de toutes les femmes enceintes, 53 %
étaient à leur première visite et 47 % pour une visite de suivi, environ 26% des femmes
étaient des primipares. S’agissant de l’âge gestationnel estimé au moment de l’enquête, plus
de la moitié des femmes, (54 %) étaient au troisième trimestre de leur grossesse et 42 % au
deuxième trimestre. Cette tendance a été observée dans la majorité des FOSA (28).
16
2.2 Hypothèses
III. OBJECTIFS
a. Objectif général
Déterminer la qualité des soins prénataux fournis aux femmes enceintes dans la ZS de
LUBUTU
b. Objectifs spécifiques
IV. METHODOLOGIE
La Zone de Santé de LUBUTU est l’une de dix-huit Zones de santé que compte la province
du Maniema et elle figure parmi les quatre zones de santé du Nord - Maniema.
Elle partage ses limites:
- A l’OUEST avec la Zone de santé de WANYARUKURA dans la Province de la TSHOPO
par la rivière AIYANE ;
- A l’EST avec la Zone de Santé de WALIKALE par la rivière OSSO;
- Au NORD avec la Zone de Santé de OPIENGE dans la Province de la TSHOPO par la
rivière MAIKO dans le Parc National de la Maiko;
- Au SUD avec la Zone de Santé d’OBOKOTE par la rivière OTAKO.
La Zone de Santé de LUBUTU est couverte par le climat équatorial, le relief dominé par les
montagnes, collines et plateaux ; la végétation des forêts denses où l’on trouve l’OKAPI et
plusieurs espèces des gros singes notamment le chimpanzé et les gorilles. Elle a une
population estimée à 156042 habitants sur une superficie de 8042 km2 soit une densité
d’environ 14 hab. /Km2. Elle compte 20 Aires de Santé planifiées avec 4 CSR, 16 CS et un
HGR.
4.3 Echantillon
i. Population d’étude
La population d’étude était constituée des femmes enceintes.
Critères d’inclusion :
Les femmes enceintes qui suivaient la CPN pendant notre enquête et ayant consenti
à participer.
Critères d’exclusion :
Etaient exclus :
1 CS KALIBATETE 9878
4 CS NDEKA 15568
5 CS AMANKOYOLA 7040
6 CS OBOSANGO 5798
7 CS MUNGELE 9399
8 CS SANZASILI 6339
9 CS MUKWANYAMA 7422
10 CS OLEKA II 6855
11 CS NYAKISENDE 7841
12 CS OBOLEMBA 3509
13 CS UMBUNDJE 4572
14 CS TWABINGA 5017
15 CS PENEALUTA 19055
17 CS OKOKU 11064
18 CS KAWE I 5457
19 CS KATINGA 7150
TOTAL 156041
Tableau 1 structures sanitaires de la zone de sante rurale de Lubutu
Vu l’étendu de la zone de santé et les moyens disponibles pour mener l’enquête, nous avons
travaillé dans 50% des structures sanitaires réparties comme suit :
21
2e strate : Regroupe les structures médicales de base (centre de santé), parmi lesquelles nous
avons tiré au hasard 50%.
Nous avions déterminé le nombre des femmes enceintes dans différentes structures choisies
en fonction du poids des femmes enceintes qui viennent à la CPN comme indiqué dans le
tableau 2.
Cible
N° Identité STRUCTURE Pop. Totale CPN/mois POURCENTAGE ECHANTILLON Nombre réel
1 Structure de CSR OSSO 6078 20 7 9,8 10
2 référence CSR MENGWE 6338 21 8 11,2 11
3 CS KALIBATETE 9878 33 12 16,8 17
4 CS SANZASILI 6339 21 8 11,2 11
5 CS NDEKA 15568 53 19 26,6 26
6 CS OLEKA II 6855 22 8 11,2 11
Structure de base
7 CS AMANKOYOLA 7040 23 9 12,6 13
8 CS MUNGELE 9399 31 12 16,8 17
9 CS NYAKISENDE 7841 27 10 14 14
10 CS OMBUNDJE 5457 18 7 9,8 10
TOTAL 80793 269 100 140 140
Tableau 2 Nombre d’enquêtées par établissements des soins retenus
Chaque enquêteur avait une cible journalière des femmes enceintes à interviewer ; ainsi à
l’arrivée à la séance de CPN, il devrait commencer par identifier les femmes enceintes
répondant aux critères d’inclusion, procédait en suite à une méthode aléatoire pour identifier
les femmes enceintes à interviewer et puis, chaque fois que la femme retenu finissait sa
séance de CPN, revenait auprès de l’enquêteur pour l’interview.
Variable dépendante
Variables composites
Variables indépendantes
5. Grande multipare (≥ 6
accouchements).
L’interview nous a permis de récolter les informations auprès des femmes enceintes en
rapport avec différents gestes qu’elles ont bénéficiées pendant les séances des CPN et
l’observation ; quant à elle, nous a permis de prélever la qualification des prestataires sur les
listes de présences des agents.
Des observations quotidiennes des compétences et de la performance des enquêteurs ont été
effectuées (gestion des messages d’erreurs) à la fin de la collecte des données journalière.
Les erreurs repérées étaient tout de suite corrigées lors du retour des enquêteurs de
l’établissement de soins.
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Le test de Khi Carré a été réalisé pour entre la variable dépendante et les variables
indépendantes prises individuellement. La régression logistique nous a permis de mesurer la
force d’association entre les variables prises dans un modèle mathématique. Toutes les
analyses statistiques étaient effectuées au seuil de signification alpha de 0,05.
Les fiches d’enquête n’ont porté ni nom, ni adresse complète des enquêtées pour le respect
de leur vie privée et leur personnalité (principe d’anonymat et de confidentialité). Le
chercheur principal a gardé les fiches dans une armoire fermée à clé et la base des données
n’est accessible qu’à lui seul.
L’utilisation des résultats de cette étude ne se limitera qu’à la stricte exploitation liée à
ses objectifs et aucun conflit d’intérêt n’a été signalé avec les autres auteurs.
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V. RESULTATS
Notre étude a consisté à faire une analyse de la qualité des consultations prénatales dans la
zone de santé rurale de LUBUTU. Au total, les données ont été collectées auprès de 140
gestantes réparties sur dix établissements des soins. Ainsi, les résultats sont présentés de la
manière suivante : (1) Caractéristiques sociodémographiques des gestantes et des
prestataires de soins ; (2) Niveau d’observance des normes techniques d’organisation de la
CPN ; (3) Qualité de la CPN dans la ZS de Lubutu.
CS CSR
Variable n=119 % n=21 %
Tranche d'âges
< 20 ans 23 19 6 29
20-34 ans 79 66 13 62
35-49 ans 17 14 2 10
Etat matrimonial
Marié/Union libre' 94 79 16 76
Célibataire 15 13 3 14
Divorcée 7 6 1 5
Veuve 3 3 1 5
Niveau d'instruction
Aucun 13 11 2 10
Primaire 49 41 8 38
Secondaire 53 45 9 43
Supérieur/universitaire 4 3 2 10
Accessibilité géographique
Non abordable 95 80 17 81
Abordable 24 20 4 19
Tableau 4 Caractéristiques sociodémographiques des femmes enceintes
Dans notre étude la tranche d’âge la plus représentée était celle du 20-34 que ça soit dans les
structures de référence (62%) ou les structures de base (66%) avec des extrêmes de 16 ans et
41 ans. L’âge moyen des femmes enceintes était de 25,81±6,6 ans. Les femmes mariées (ou
en union libre) étaient plus représentées dans notre étude avec 76% dans les structures de
références et 79% dans les structures de base. Concernant le niveau d’instruction, le niveau
secondaire était plus représenté avec 43% pour les CSR et 45% pour les CS; quant à
l’accessibilité géographique ; 81% des femmes enceintes dans les CSR avaient déclarées
que la distance était abordable contre 80% dans les CS.
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CS CSR
Variable n=119 % n=21 %
Nombre des grossesses
Primigeste 30 25 5 24
Paucigeste 35 29 6 29
Miltigeste 26 22 7 33
Grande multigeste 28 24 3 14
Age de la grossesse actuelle
≤ 16 SA 13 11 3 14
17-24 SA 36 30 6 29
25-28 SA 46 39 8 38
≥ 29SA 24 20 4 19
Nombre d'accouchements
Nullipare 35 29 6 29
Primipare 13 11 2 10
Paucipare 37 31 7 33
Multipare 21 18 4 19
Grande multipare 13 11 2 10
Les pauci gestes étaient plus représentées parmi les enquêtées (29% dans les deux types de
structure). En ce qui concerne l’âge de la grossesse, il y avait plus des femmes enceintes
dont l’âge de la grossesse était compris entre 25-28 SA dans l’ordre de 39% dans les CS et
38% dans les CSR ; Concernant le nombre d’accouchements, il y avait plus des pauci
gestes avec 33% dans les CSR contre 31% dans les CS. La plupart des enquêtées avaient 2-
3 naissances vivantes ; 31% dans les CS et 13% dans les CSR.
28
La tranche d’âge la plus représentée était celle de 30-39 et 50-59 ans avec 30% soit un âge
moyen de 40,55 ans avec un écart-type de 10,3. Concernant la formation en cours d’emploi,
90% du personnel de santé enquêté n’avait pas bénéficié de formation en cours d’emploi en
SONU les deux dernières années qui ont précédées notre enquête. Quant à la catégorie
socioprofessionnelle, le personnel non qualifié (autre) était plus représenté (42,5%).
5.2 Utilisation du matériel et intrants requis chez les femmes enceintes au cours de
la consultation prénatale
CSR/HGR CS Total
n(%) n(%) n(%)
Six pourcents des femmes enceintes dans l’ensemble n’avaient bénéficié d’aucun
médicament dont 2 femmes dans les structures de référence et 6 dans les structures de base.
48% des femmes enceintes par contre ont bénéficié les trois médicaments à la fois dont 9
dans les CSR/HGR et 58 dans les CS. La tendance montre que les femmes ont plus
bénéficié les trois médicaments dans les CS que dans les CSR/HGR (49% contre 43%).
Dans le tableau suivant nous présentons les gestes effectués sur la femme enceinte au cours
de la consultation prénatale à l’aide du matériel et /ou des équipements disponibles dans
l’établissement de soins. Il s’agit du matériel/équipement ci-après : balance pour adulte, le
hémoglobinomètre, le tensiomètre, le stéthoscope, le mètre-ruban, le fœtoscope et
l’échographe.
30
Tableau 8 : Répartition des femmes enceintes selon le nombre des gestes bénéficiés à la
CPN
CSR/HGR CS Total
n(%) n(%) n(%)
Sur l’ensemble des sept équipements, 30% des femmes enceintes ont bénéficié d’être
examinés par six équipements et 25% des femmes enceintes ont bénéficié des tous les sept
équipements. La différence entre les deux types des structures médicales est moindre.
Tableau 9 : Synthèse sur l’utilisation des matériels et intrants à la CPN dans la ZSR
Lubutu
Sur les dix item recherchés parmi les intrants, matériels et équipements, moins de 5 items
étaient utilisés chez la majorité des femmes (59% des femmes) dont 62% dans les
CSR/HGR et 59% dans les CS. Les femmes qui ont bénéficié d’au moins huit intrants
représentaient au total 11%, soit 14% dans les CSR et 10% dans les CS. Les CSR avaient
plus utilisés les intrants que les CS.
31
100%
81% 31% 39%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
69%
30% 61%
20%
10% 19%
0%
CSR (n=21) CS (n=119) Ensemble (n=140)
Pour cette étude, seules les sages-femmes, les médecins et les infirmières formées en SONU
étaient considérés comme prestataires qualifiés. Ainsi, la lumière des résultats sur le tableau
ci-dessus, 39% des femmes enceintes étaient examinées par un personnel qualifié contre
61% qui étaient examinées par un personnel non qualifié. Il y avait plus des CPN par
personnel qualifié dans les structures de référence (81%) que dans les structures de base
(81%).
Nous avons par la suite cherché à savoir comment était la communication entre le de soins
et la femme enceinte à la CPN. Pour apprécier la qualité de cette communication, nous
avons cherché à savoir si la femme enceinte était informée sur les résultats des examens, si
elle avait reçu les explications sur les signes de danger et si le prestataire de soins avait
discuté avec elle sur les prochains rendez-vous.
CSR/HGR CS Total
n=21(%) n=119(%) n=140 (%)
Informations reçues
Résultats des examens 14(67,0) 92(77,0) 106(76,0)
Signes de danger 13(62,0) 61(62,0) 74(53,0)
32
54% des femmes enceintes avaient bénéficiées des trois informations. L’information sur les
résultats des examens était la plus donnée (76%), par contre l’information sur les signes de
danger et les prochains rendez-vous étaient données presqu’à la même proportion. Les
structures de référence ont bien communiqué par rapport aux structures de base (62% contre
53%).
80%
70%
70%
60% 67%
62%
50%
40%
30% 38%
33%
30%
20%
10%
0%
Mauvaise Acceptable Bonne
Dans le cadre de ce travail, plusieurs éléments sont entrés en ligne de compte pour mesurer
le niveau d’observance des normes techniques d’une séance de CPN. Ces éléments qui
étaient recueillis à l’interrogatoire et aux examens paracliniques. Les tableaux et figures ci-
après résument les résultats obtenus.
33
L’accueil était le facteur le mieux observé parmi les étapes de l’observance avec le
pourcentage le plus bas à 82,1% et le plus haut à 100%. Par contre les examens
paracliniques constituent l’étape qui avait beaucoup des difficultés avec le pourcentage le
plus haut à 75,0% et le plus bas à 6,4%.
Tableau 12 : Nombre des examens paracliniques par gestantes et par type de FOSA
CSR/HGR CS Total
n(%) n(%) n(%)
Tableau 13 Nombre des examens paracliniques par gestantes et par type de FOSA
De manière globale, 17% des femmes enceintes avaient faits 6-7 examens dont 10% dans
les CSR/HGR et 18% dans les CS. La grande proportion des femmes enceintes ont fait un
seul examen (37%) dont 47% dans les CRS/HGR et 35% dans les CS.
Tableau 13 : Niveau d’observance des directives CPN dans les FOSA visitées
L’observance des directives de la CPN était respectée chez 36% des femmes enceintes (28%
dans les CSR/HGR et 37% dans les CS). Par contre 52% des femmes enceintes n’avaient
faits que moins de 7 gestes parmi les 11.
La consultation de bonne qualité était de 46,4% (18-24 gestes) contre 53,6 (< 18gestes) de
mauvaise qualité. Les formations médicales de référence visitées avaient des mauvaises
proportions de la qualité de la CPN (61,9% de mauvaise qualité et 38,1% de bonne qualité)
alors que les centres de santé avaient des proportions supérieures de la qualité de la CPN
(52,1% de mauvaise qualité et 47,8% de bonne qualité.
35
Etat matrimonial
Célibataire/divorcée/veuve 20 9 2,81 1,045 7,547 0,041
Mariée/union libre 55 56 1
36
Qualification du
prestataire
Non formé 54 38 1,77 0,799 3,919 0,159
Formé 21 27 1
Cout de la CPN
Non payant 41 22 1,75 0,825 3,728 0,144
Payant 34 43 1
Accessibilité
géographique
Difficile 8 20 1,749 0,482 1,345 0,246
Facile 67 45 1
Les résultats de notre tableau de régression ont montrés une association entre le niveau
d’instruction de la femme enceinte et l’état matrimonial et la qualité de la CPN. Avec un
OR=3,46 ; IC95% [1,609-7,43], p=0,001; une femme qui à un niveau d’instruction faible a
3,5 fois plus la chance de faire une CPN de mauvaise qualité. Pour le OR= 2,81[1,045 ;
7,547], p=0,041 on peut dire qu’une femme célibataire/divorcée/veuve a 2,8 fois la chance
de faire une CPN de mauvaise qualité.
37
VI. DISCUSSION
L’étude que nous avons réalisée est une étude analytique ; notre enquête a porté sur 140
gestantes qui suivaient la consultation prénatale dans différentes structures de la zone de
santé rurale de Lubutu. D’après nos résultats, près de la moitié des femmes enceintes
(46,4%) de la ZS de Lubutu ont bénéficié de la CPN de bonne qualité. Le fait pour une
femme enceinte d’avoir un niveau d’éducation faible, d’être célibataire/veuve/divorcée et
une accessibilité géographique difficile était associé à une forte probité de recevoir les CPN
de mauvaise qualité. A travers les lignes qui suivent nous discutons certains résultats clés à
la lumière de la revue de littérature.
Caractéristiques sociodémographiques
L’âge des femmes enceintes ayant participé à notre enquête variait entre 16 et 41 ans, avec
une moyenne de 25,81 et un écart-typa de 6,6. La tranche d’âge de 20-24 ans était la plus
représentée. Quant aux personnels soignants qui travaillent dans les services de CPN dans
les formations médicales visitées, la tranche d’âge la plus représentée était celle de 30-39 et
50-59 ans avec 30% chacune soit un âge moyen de 40,55 ans avec un écart-type de 10,3. Ce
résultat est comparable à celui trouvé par MATONDO Adolphe en 2016 à Kinshasa,
TONATO-BAGNAN JA et al au BENIN qui avaient trouvé une moyenne d’âge des femmes
enceintes de 25,64.Il est légèrement supérieur à celui obtenu par KUATE KADJE
CHRISTIAN en 2018 à BAMAKO qui était de 24,24 ans (15, 7,25).
Les femmes mariées/union libre étaient plus représentées dans notre étude avec 79,3% ; les
gestantes avec niveau d’instruction secondaire étaient les plus représentées avec 44,2% ; ce
résultat est inférieur à celui trouvé en 2010 au MALI par YAYA Koné qui était de 63,5%
(19).
Nous avons trouvé que 39% des femmes enceintes seulement avaient bénéficiées une CPN
par un personnel qualifié, ce qui est jugée comme mauvais. Ce résultat est largement
inférieur à celui retrouvé dans MICS6-RDC-2018 qui parle de 82,4. Cependant, dans cette
dernière étude, l’infirmier était considéré comme personnel qualifié sans tenir compte de la
formation en cours d’emploi. Ce résultat est inferieur aussi à celui rapporté dans MICS-
EQUATEUR/PALU-2018 de 74%. Une autre étude menée à Kinshasa par MATONDO
Adolph avait signalée la difficulté liée à l’absence de la formation continue des prestataires
(12,15). Nous résultats peuvent s’expliquer par la rareté d’institutions d’enseignement de
santé qui forment les sages-femmes et aussi ; le refus du personnel qualifié d’être affecté
dans cette zone de santé reculée.
Notre étude a trouvé que 11% des femmes enceintes qui ont bénéficié des intrants
disponibles au niveau de la structure et selon les directives. Il y avait plus des femmes qui
ont bénéficié des intrants dans les structures médicales de référence (14%) que dans les
38
structures de base (10%). Ce résultat est inférieur à celui trouvé par Jacques Sizonou et Al
au BENIN qui avaient trouvé que ces médicaments étaient suffisants et accessibles à tout le
moment (17). Notre résultat peut s’expliquer à la fois par les ruptures de stocks des
médicaments et l’insuffisance du personnel qualifié dans la zone de santé.
L’observance des directives de la CPN était respectée chez 36% des femmes enceintes (28%
dans les CSR/HGR et 37% dans les CS). Ce résultat serait semblable à celui de Jacques S et
Al, qui parlent de l’interrogatoire qui était insuffisamment réalisé (sans donner le chiffre) ; il
est par contre supérieur à celui de Kuate Christian qui montre que seul 21% des cas avaient
bénéficié des examens selon les normes (25). Abdoulaye Kone (BAMAKO) et Christian
(Kinshasa) avaient rapporté chacun 100% des femmes qui ont bénéficiés des médicaments
préventifs (15,22). Nos observations s’expliqueraient par le fait que la plupart du personnel
est d’abord non qualifié mais aussi n’ont pas bénéficié d’une formation en cours d’emploi
durant les deux dernières années précédant notre enquête ; en plus les ruptures des stocks
des médicaments liées à un approvisionnement insuffisant et aussi par manque d’appui (du
gouvernement et ses partenaires).
La communication soignants/soignés
Notre étude avait trouvé 54% des femmes enceintes qui avaient bénéficiées des trois
informations à la fois. Ce résultat est légèrement inférieur à celui obtenu par KADJE
Christian au MALI qui a rapporté 61,4% des femmes enceintes qui avaient bénéficié des
informations nécessaires ; MOHAMED DOURA au Mali rapporte dans son étude que
66,4% des femmes enceintes qui avaient bénéficié des bons conseils (25,18).
Ce résultat peut s’expliquer par le non-respect des normes de la CPN par le non
qualification d’un grand nombre du personnel qui travaille dans les services de consultation
prénatale de la ZSR.
D’après nos résultats, 46,4% des femmes enceintes ont bénéficié la CPN de bonne qualité
sans qu’aucune différence ne soit trouvée dans les deux types de structures de soins (centres
de santé et centre de santé de référence.
Ce résultat est largement inférieur à celui trouvé par KUATE KADJE au Mali, qui parle que
les CPN étaient majoritairement de bonne qualité ; il est par contre semblable à celui obtenu
par BAKOUAN Eugène au Gabon qui parle que la qualité de la CPN n »était pas bonne (27)
Les résultats de notre tableau de régression montrent que le niveau d’instruction et l’état
matrimonial sont significativement associés à la CPN de mauvaise qualité. Ces résultats sont
semblables à celui trouvé par BAKOUAN Eugène, qui parle que le niveau d’instruction était
un facteur d’une CPN de mauvaise qualité (27.
Nos observations s’expliquent par le fait que la femme avec faible niveau d’instruction est
moins susceptible de comprendre le bien-fondé de la CPN, celle qui est plus proche de la
structure de santé la fréquente facilement et celle qui est mariée bénéficie du soutien de son
partenaire pendant sa période de grossesse.
LIMITES DE L’ETUDE
Dans notre étude nous avons analysé le respect des normes en rapport avec les interventions
recommandées pour la CPN en se situant dans une zone de santé rurale. En effet ; nous
avons demandé si les examens ont étés fait mais sans vérifier les résultats ; ces aspects
pourront donc être pris en compte dans les études futures pour bien évaluer la qualité des
CPN.
40
VII. CONCLUSION
Les performances des services de la CPN dans la zone de santé rurale de Lubutu ont été
jugée « Mauvaises » selon les critères et la cotation utilisée dans cette étude. Elles devraient
être optimale (Bonnes) pour permettre à toutes les gestantes d’en bénéficier et ainsi espérer
une bonne issue de la grossesse. La non-observance des directives de la CPN (36%), la
proportion des femmes enceintes examinées par un personnel qualifié (39%), la faible
proportion des femmes ayant utilisé les intrants CPN (11%) et la mauvaise communication
entre le personnel soignant et les femmes enceintes (54%) montrent encore beaucoup des
lacunes. L’amélioration de ces insuffisances permettrait d’améliorer de façon significative la
qualité des soins prénatals offerts aux femmes enceintes.
41
VIII. RECOMMANDATIONS
- Respecter les Rendez-vous et suivre les conseils prodigués par les agents de
santé lors des CPN ;
- Se présenter au centre de santé pour les CPN dès le début de la grossesse.
IX. REFERENCE
24. OMS, Les femmes enceintes doivent pouvoir bénéficier des soins adaptés au bon
moment, 7 Novembre 2016
25. (M. KUATE KADJE CHRISTIAN, évaluation de la qualité de la cpn recentrée dans
les centres de santé communautaire de la commune ii du district de bamako2018)
26. Houri BOUKAR ; Facteurs associés à la non fréquentation des services de
consultations prénatales à l'Extrême-Nord Cas du district de santé de Maroua 2 ;
2019.
27. BAKOUAN Eugène, déterminants de la faible proportion des femmes enceintes vues en
première consultation prénatale au premier trimestre de grossesse dans le district
sanitaire de tenkodogo, 2011.
28. Ecole de Santé Publique de Kinshasa (ESPK), Évaluation des Prestations des Services de
soins de Santé 2017-2018)
44
ANNEXE
ANNEXE:I. QUESTIONNAIRE D’ENQUETE POUR LA FEMME ENCEINTE
SECTION 0: IDENTIFICATION
Primaire 2
Secondaire 3
Supérieur/Universitaire 4
Célibataire 2
Divorcé 3
Veuve 4
32 semaines et plus 4
45
a) ACCEUIL
Oui 1
Oui 1
b) INTERROGATOIRE
Oui 1
Oui 1
46
Affection cardiaque 3
Tuberculose 4
IST 5
Drépanocytose 6
Anémie 7
Aucun 8
Autre……………………………
.9
Fièvre 3
Douleurs abdominales 4
Vertiges, bourdonnements
d’oreilles 6
convulsions / perte de
connaissance 7
Aucun 9
Autres à préciser
…………………………. 10
Test du VIH 3
Dosage hémoglobine 4
Test de drépanocytose 5
Test de syphilis 6
48
Echographie 8
Q041
Autre 5
SECTION V : PRESCRIPTION
Oui 1 Q044
Mebendazole 3
Antibiotique 4
MILDA 5
Autre …………………..6
49
Deux doses 2
Trois doses 3
Sur l’alimentation 2
Hygiène de vie 4
Autre 5
Vieux et propres 2
Récents et sales 3
Récents et propres 4
Peu satisfaisant 3
Non satisfaisant 4
II GRILLE D’OBSERVATION
Oui Non
Q001 On peut avoir 4 prestataires qui travaillent régulièrement Oui Non Si Oui allez à
dans le service de CPN ? Q002
e
Q002 Le 1 : Age (année) : …………..
Dernière formation SONU
(date) : …………….
Fer-folate
1 0
Mébendazole
1 0
Fansidar
1 0
MILDA
1 0
VAT
1 0
ARV
1 0
Cotrimoxazole
1 0
Céfixime
1 0
Amoxicilline
1 0
Benzatinebenzylpenicilline1
1 0
Erythromycine
1 0
Métronidazole
1 0
Papavérine
1 0
TDR du paludisme
1 0
Test RPR pour la syphilis
1 0
Tests rapides VIH
1 0
Test de groupage sanguin
1 0
Réactifs pour glycémie
1 0
Réactifs pour glycosurie
1 0
Réactif pour protéinurie
1 0
Oui Non
Stéthoscope
1 0
Tensiomètre à mercure
1 0
Foetoscope
1 0
Mètre ruban
1 0
Horloge
54
Thermomètre 1 0
Speculums vaginaux 1 0
Escarbot 1 0
Bassin réniforme 1 0
Marmite à pression 1 0
Paravent 1 0
Seau 1 0
Hémoglobinomètre 1 0
1 0
Fer-folate
1 0
Mébendazole
1 0
Fansidar
1 0
MILDA
1 0
VAT
1 0
ARV
1 0
Cotrimoxazole
1 0
Céfixime
1 0
Amoxicilline
1 0
Benzatinebenzylpenicilline1
1 0
Erythromycine
1 0
Métronidazole
1 0
Papavérine
1 0
péremption :
TDR du paludisme 1 0