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République Tunisienne Ministère de l’Enseignement Supérieur

Ministère de la Santé Publique Université Tunis-El Manar

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE LA SANTE DE TUNIS

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES


POUR L’OBTENTION DU
DIPLOME DE MASTERE EN NUTRITION ET SANTE
HUMAINE

Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires


sains, ayant un rythme circadien de sommeil inversé,
sur les apports alimentaires, quelques paramètres
biologiques et sur les rythmes circadiens de la
température corporelle et de la tension artérielle

Présenté et soutenu publiquement le 26 Décembre 2017


Par : Diop Abderrahmane

Jury :
Président : Pr. Ben Slama Fethi Directeur du mémoire : Pr. Haouari Mustapha
Examinateur : Pr.Ben Attia Mossadek

Année universitaire : 2016-2017


Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier Dieu le tout puissant et miséricordieux, qui nous a donné la
force et la patience d’accomplir ce Modeste travail.
En seconde lieu, je tiens à remercier mon directeur de mémoire Monsieur le professeur
Haouari Mustapha pour la confiance qu’il a témoigné, en acceptant de diriger ce travail, pour
ces précieux conseils. Qu’il trouve dans ce travail l’expression de mon profond respect, la
gratitude et l’admiration pour toutes ses qualités humaines et scientifiques. Veuillez accepter
l’expression de ma sincère gratitude et de mon plus humble respect.

Mes remerciements vont également :


Au chef du service laboratoire de la biochimie clinique de l’Institut National de la Nutrition et de
Technologie Alimentaire (INNTA) Mme Bibi, à laquelle je suis reconnaissant de nous avoir
acceptés et aidés à achever cette étude.

Aux membres du jury pour l’intérêt qu’ils ont portés à notre recherche en acceptant d’examiner
ce travail et de l’enrichir par leurs propositions.

A mes collègues Chaambi Emna et Aboubekrin Sidigh Elhassane pour leur précieuse
collaboration durant toute la période d’étude, sans oublier tous les volontaires qui nous ont aidés
à réaliser ce travail et nous ont accordé leurs confiances.

Au corps professoral et administratif de l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de la


Santé de Tunis, pour la richesse et la qualité de leur enseignement et qui déploient de grands
efforts pour assurer à leurs étudiants une formation actualisée.

i
Je dédie ce mémoire :
A mon cher père et ma chère mère :
Je n’oublierais jamais vos efforts pour assurer ma réussite. Pour vos sacrifices, votre amour,
votre tendresse, votre soutien que vous m’avez procurés, ainsi que les vœux tant formulés dans vos
prières tout au long de mes études. Que Dieu vous préserve le bonheur et la santé

A ma chère sœur et mes chers frères :

Pour leurs appuis, leurs encouragements permanents, et leur son soutien moral tout au long de
mon cursus, vous êtes ma la source du courage dans les heures cruciale ; que Dieu vous bénisse
et concrétise vos souhaits vous donne tout ce que vous souhaitez.

A toute ma famille :

Pour leur soutien tout au long de mon parcours universitaire ; Que ce travail soit
l’accomplissement de vos vœux tant allégués, et le fruit de votre soutien infaillible,
Merci d’être toujours là pour moi.

A mes cher(es) compatriotes résidents en Tunisie :


Mohamed Yahya, Aminata Guissé, El hafez Mohab, Abdelkarim Elhor, Mohamed Lemne Dah,
Djibril Sall, Rouguiyatou Kane, Biba Camara, Ball Haby, Youssouf wariy, Elghadi, Abass
sidibouye… je ne pourrais jamais vous remercier assez ; Que Dieu vous accorde tous la réussite,
le bonheur et la bonne santé.

A mes chers (es) collègues et amies :


Yosra Madi,, Messaoudi Hejer, Racha cherif, Nadya Torkhani,, Khaoula Cherni, Skender Mesrati,
Oussama Yakoubi, Jihene Jellazii, Azza Khedher, et également à l’ensemble des étudiants du M2
en « Nutrition et santé humaine », je n’oublierai jamais votre aide, merci infiniment.

Abderrrahmane DIOP

ii
Table des matières

Introduction ........................................................................................................................................... 1
Revue de la littérature ........................................................................................................................... 4
I. Bio-périodicité endogène et impacts des modifications des habitudes alimentaires et du rythme
activité/repos durant le Ramadan ................................................................................................................ 5
1. Les noyaux supra-chiasmatiques : un chef d’orchestre interne ....................................................... 5
2. Les mécanismes moléculaires de la rythmicité circadienne ............................................................ 6
3. La régulation homéostatique et circadienne de la prise alimentaire ................................................ 7
4. Perturbations cycle sommeil/veille et désynchronisation du la rythmicité circadienne .................. 9
5. Les effets de l’horaire des repas sur les oscillations circadiennes ................................................... 9
6. Le rythme circadien de la température corporel et de la pression artérielle .................................. 10
a. Le rythme circadien de la température corporelle ......................................................................... 10
b. Le rythme circadien de la pression artérielle ................................................................................. 10
II. Les troubles des rythmes circadiens : Qu’est-ce que c’est ? ............................................................ 11
1. Définition de la désynchronisation ? ............................................................................................. 11
2. Mode de vie et désynchronisation ................................................................................................. 12
3. Y a t-il un moyen pour se resynchroniser ? ................................................................................... 12
III. Ramadan et rythmes biologiques ....................................................................................................... 13
1. Spécificités du Ramadan ............................................................................................................... 13
2. Modification des habitudes alimentaires durant le Ramadan ........................................................ 13
3. Modification rythme du veille/sommeil et risque de désynchronisation, durant le Ramadan ....... 14
4. Impact du jeûne du Ramadan sur quelques paramètres biologiques ............................................. 15
a. Effet du jeûne du Ramadan sur l’homéostasie de la glycémie ...................................................... 15
b. Effet du jeûne du Ramadan sur les principaux paramètres lipidique ............................................ 16
5. Effet du jeûne sur les protéines totales, les déchets azotés et les enzymes hépatiques ................. 17
a. L’effet du jeûne du Ramadan sur les protéines totales .................................................................. 17
b. L’effet du jeûne du Ramadan sur l’acide urique et l’urée plasmatique ......................................... 18
c. L’effet du jeûne du Ramadan sur les enzymes hépatiques ............................................................ 18
IV. Ramadan et rythme circadiens de la température corporelle et la tension artérielle ................... 19
1. Impact du jeûne du Ramadan sur la température corporelle ......................................................... 19
2. Impact du jeûne du Ramadan sur la pression artérielle ................................................................. 19
Partie pratique .................................................................................................................................... 21
A. Matériel et méthodes ........................................................................................................................... 22
B. Critères des populations sélectionnées............................................................................................... 22
C. Protocole et paramètres étudiés ......................................................................................................... 23
1. Les journées d’études .................................................................................................................... 23
2. Les paramètres étudiés .................................................................................................................. 24

iii
a. L’habitude alimentaire et mode de vie (questionnaire) ................................................................. 24
b. Les valeurs sanguines .................................................................................................................... 24
c. Détermination de la température corporelle .................................................................................. 27
d. Détermination de la pression artérielle .......................................................................................... 28
D. Analyse statistique des résultats ......................................................................................................... 29
Résultats ............................................................................................................................................... 30
A. Habitude alimentaire et rythme du sommeil .................................................................................... 31
1. Les apports énergétiques et nutritionnels ...................................................................................... 31
a. Apports énergétiques totaux .......................................................................................................... 31
b. Apport en macronutriment ............................................................................................................ 31
c. Apports alimentaires en acides gras .............................................................................................. 32
d. Apport en cholestérol .................................................................................................................... 33
2. Rythme du sommeil....................................................................................................................... 34
B. Ramadan et paramètres biologiques ................................................................................................. 34
1. Glycémie et paramètres lipidiques ................................................................................................ 34
a. Glycémie ....................................................................................................................................... 34
b. Les triglycérides ............................................................................................................................ 35
c. Cholestérol total ............................................................................................................................ 36
d. Fraction de HDL-cholestérol et LDL-cholestérol ......................................................................... 37
2. Ramadan et les valeurs plasmatiques des protéines totales et des déchets azoté .......................... 38
a. Protéine totale ................................................................................................................................ 38
b. Déchets azotés ............................................................................................................................... 39
3. Ramadan et la valeur plasmatique des enzymes hépatiques (ASAT et ALAT) ............................ 41
C. Ramadan et quelques fonctions physiologiques................................................................................ 42
1. Ramadan et température corporelle ............................................................................................... 42
2. La pression artérielle systolique .................................................................................................... 45
3. La pression artérielle diastolique ........................................................................................................... 47
Discussion ............................................................................................................................................. 50
I. Rythme de Veille / Sommeil ......................................................................................................... 51
II. Rythme de la température corporelle ............................................................................................ 52
III. La pression artérielle systolique et diastolique .............................................................................. 53
IV. Apports alimentaires...................................................................................................................... 54
V. Les paramètres biologiques ........................................................................................................... 55
Conclusion ............................................................................................................................................ 57
Références bibliographiques ............................................................................................................... 59
Annexes ................................................................................................................................................. 67

iv
Liste des figures

Figure 1: Représentation schématique de La régulation des horloges centrale et périphériques.. ................. 5


Figure 2: Relations des différents mécanismes moléculaires des oscillations circadiennes. .......................... 6
Figure 3: Représentation schématique de la régulation de la prise alimentaire.............................................. 8
Figure 4: Variation de la température corporelle au cours de la journée. .................................................... 10
Figure 5: Variation physiologique de la pression artérielle au cours de la journée ...................................... 11
Figure 6: Apport énergétique total pendant le Ramadan (Pen.R), comparé à la période de contrôle avant le
Ramadan (Ava.R) chez les adultes volontaires sains à rythme de sommeil inversé. .................................... 31
Figure 7: Apport en nutriments énergétiques pendant le Ramadan (Pen.R), comparé à l’apport de la période
de contrôle, avant le Ramadan (Ava.R), chez les adultes volontaires sains à rythme de sommeil inversé. .. 32
Figure 8: Apport en AGS, AGM et AGP pendant le Ramadan (Pen.R), comparé à l’apport avant le Ramadan
(Ava.R) chez 15 adultes sains à rythme de sommeil inversé ........................................................................ 33
Figure 9: Apport en cholestérol pendant le Ramadan (Pen.R) comparé à celui de la période témoin avant le
Ramadan (Ava.R) chez des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil inversé. .................................. 33
Figure 10 : Impact du jeûne du Ramadan sur la glycémie plasmatique chez des volontaires adultes sains, à
rythme sommeil inversé. ............................................................................................................................... 35
Figure 11: Impact du jeûne du Ramadan sur la valeur des triglycérides plasmatiques chez des volontaires
adultes sains, à rythme sommeil inversé. ...................................................................................................... 36
Figure 12: Impact du jeûne du Ramadan sur la valeur du cholestérol total plasmatique chez des volontaires
adultes sains à rythme de sommeil inversé.................................................................................................... 37
Figure 13: Impact du jeûne du Ramadan chez des adultes volontaires sains, à rythme sommeil inversé, sur
les taux plasmatiques des deux fractions HDL-cholestérol et LDL-cholestérol. .......................................... 38
Figure 14 : Impact du jeûne du Ramadan chez des adultes volontaires sains, à rythme de sommeil inversé,
sur les taux plasmatiques des protéines totales.............................................................................................. 39
Figure 15: Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil inversé,
sur le taux plasmatique de l’urée. .................................................................................................................. 40
Figure 16: Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil inversé,
sur le taux plasmatique de l’acide urique. ..................................................................................................... 41
Figure 17: Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil inversé,
sur les taux plasmatiques des deux enzymes hépatiques : ALAT et ASAT. ................................................. 42
Figure 18a : Impact du jeûne du Ramadan sur le rythme circadien de la température corporelle des
volontaires adultes sains, à rythme de sommeil inversé. ............................................................................... 43
Figure 18b : Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains à rythme de sommeil inversé
(n=13), sur le rythme circadien de la température corporelle........................................................................ 44
Figure 19a: Impact du jeûne du Ramadan sur le rythme circadien de la pression arterielle systolique chez
des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil inversé.......................................................................... 45
Figure 19b : Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains à rythme de sommeil inversé
(n=13), sur le rythme circadien de la pression artérielle systolique. ............................................................. 46
Figure 20a : Impact du jeûne du Ramadan sur le rythme circadien de la pression arterielle diastolique chez
des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil inversé.......................................................................... 47
Figure 20b: Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains à rythme de sommeil inversé
(n=13), sur le rythme circadien de la pression artérielle diastolique. ............................................................ 48

v
Liste des tableaux

Tableau 1 : changement d’habitude alimentaire observé pendant le Ramadan selon certains auteurs.. ...... 13
Tableau 2: Critères de sélection des volontaires. ......................................................................................... 22
Tableau 3 : Rythme du sommeil avant et au cours du Ramadan. ................................................................. 34
Tableau 4 : Pourcentages de variation de la température corporelle engendrée par le jeûne.. ..................... 45
Tableau 5: Pourcentages de variation de la pression artérielle systolique engendrés par le jeûne.. ............. 47
Tableau 6: Variation de la pression artérielle diastolique au cours du jeûne.. ............................................. 49
Tableau 7: tableau récapitulatif des principaux changements sur les paramètres plasmatique induits par le
jeûne chez des volontaires désynchronisés, comparés aux changements observés chez des jeuneurs
synchronisés. ................................................................................................................................................. 56

vi
Liste des abréviations

°C : Degré Celsius Per/PER : Période


4-AAP : 4 Aminophenazone POD : Peroxydase
ADF : Alternante day fasting Reverb α : Produit d'oncogène d'érythroblastose
ADP : Adénosine diphosphate virale inversée
AGM : Acide gras mono-insaturé ROR α: Retinoic acid-related Orphan Receptor
AGP : Acide gras polyinsaturé VLD-C: Very low-density lipoprotein-Cholesterol
AGS: Acide gras saturé
AgRP: l’Agouti-related peptide
ALAT : Alanine transaminase
ASAT : Aspartate transaminase
ATP : Adénosine triphosphate
AVP : la vasopressine
Bmal1/BMAL1: Brain and Muscle ARN-t
Like protein 1
CART: le cocaïne- and amphetamine-related
transcript
CCK: cholécystokinine
CHE: Cholestérol estérase
CHO: Cholestérol oxydase
Clock/CLOCK: Circadian Locomotor
Output Kaput
cmHg: centimètre de Mercure
CRH: Corticotropin-Releasing Hormone
Cry/CRY: Cryptochrome
g: gramme
G6P-DH : Glucose-6-phosphate
déshydrogénase
GK: Glycerol kinase
GLP-1: glucagon-like peptide-1
GPO: Glycérol phosphate oxydase
HDL-C: High-density lipoprotein-Cholestérol
HK : Héxokinase
H2O2 : Peroxyde d’oxygène
IMC : Indice Masse corporelle
Kcal: Kilocalorie
Kg: Kilogramme
LDL-C: Low-density lipoprotein-Cholestérol
MESOR : Estimation de la moyenne statistique
du rythme
MSH: melanocyte-stimulating hormone
NAD: Nicotinamide adenine dinucleotide
PA : Pression artérielle
PAD : Pression artérielle diastolique
PAS : Pression artérielle systolique
vii
Introduction
INTRODUCTION

Tous les ans, près d’un milliard de musulmans observent le jeûne diurne pendant une
période de 29 à 30 jours, appelé mois de Ramadan. Il s’agit du neuvième mois du calendrier
lunaire islamique et aussi le mois de jeûne sacré qu’observe tout musulman adulte pratiquant.
L’équivalent du mot jeûne en langue arabe est « Sawm » qui signifie parfaitement
« s’abstenir » de manger et de boire de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Quant à son sens
usuel dans le Coran et la Sounna, c’est « soumettre son corps de façon consciente, afin de
maintenir une maitrise de soi et une discipline spirituelle (Tiboura et al. 2015, Trepanowski et
al. 2010, Gnanou et al. 2015). Différent sur plusieurs points des autres types de jeûne, le
Ramadan est, d'un point de vue physiologique, un modèle unique de par sa périodicité, son
intermittence et répétitivité.

La restriction alimentaire et hydrique est de courte durée (approximativement 11 heures en


hiver et 17 heures en été). Toutefois, de point de vue chronologique, le Ramadan recule chaque
année de 11 à 12 jours par rapport au calendrier Grégorien. De ce fait, le jeûne du Ramadan
peut avoir lieu à chacune des quatre-saisons de l’année. Durant cette privation alimentaire et
hydrique l’organisme catabolise ses réserves endogènes afin de subvenir à ses besoins en
énergie.
Par ailleurs, le Ramadan est associé à une diminution du nombre de repas (Haouari et al.
2013) et à des changements dans le régime alimentaire qui sont deux facteurs métaboliquement
très influents (Gnanou et al. 2015, Sultan et al. 2015). Traditionnellement, deux repas nocturnes
sont pris en période de jeûne ; le premier repas est pris lors de la rupture après le coucher du
soleil « Iftar », alors que le second est placé le plus tard possible, avant l’aube et la reprise du
jeûne « Shour ». Outre le nombre et l'horaire des repas, la qualité et la quantité des aliments
ingérés, la programmation temporelle des repas et du sommeil varient par rapport aux rythmes
habituels, hors Ramadan (Haouari et al.2008, Sultan et al.2015, Mansi.2007, Kotti et al. 2015).

Devant ces particularités du jeûne du Ramadan, plusieurs équipes de recherche se sont


intéressées à l’étude de ses impacts sur les constantes biologiques et certaines fonctions
physiologiques endogènes. Ces études soulèvent des interrogations quant à l’impact sur les
organismes des pratiquants en général. En effet, les perturbations qui accompagnent le jeûne du
mois de Ramadan, tel qu’il est pratiqué actuellement par les musulmans, sur l'homéostasie des
constantes biologiques et physiologiques attirent de plus en plus d'attention.
Cependant, plusieurs controverses ont été constatées concernant aussi bien la nature et que
les amplitudes des influences de ce jeûne volontaire. Des tels désaccords entre les données des

2
INTRODUCTION

recherches pourraient être secondaires aux différences dans les protocoles suivis, dans les
populations de volontaires sélectionnées et/ou surtout le lieu géographique et la saison propre
à chaque étude. Enfin d’éclaircir l’impact du jeûne de Ramadan et d’évaluer l’implication du
rythme de sommeil dans la synchronisation des fonctions et l’équilibre métabolique général de
l’organisme, nous avons pris comme principal objectif la tentative de répondre aux questions
suivantes :
La prise alimentaire strictement nocturne au mois de Ramadan est-elle influencée chez
nos volontaires à rythme de sommeil inversé ?
Cette inversion du rythme de sommeil avec le changement dans les habitudes alimentaires
et le mode de vie auront-ils des effets significatifs sur l’homéostasie des paramètres
biologiques étudiés ?
Quand n’est-il du rythme circadien des paramètres physiologiques, température et tension
artérielle chez les jeunes volontaires ? Subiront-ils une désynchronisation parallèlement
au sommeil strictement diurne durant le mois de Ramadan ?
Ce mémoire comporte deux parties :
La première a été consacrée à la présentation du mécanisme de régulation de la rythmicité
circadienne des paramètres étudiés chez l’homme d’une part, et à une synthèse des principaux
résultats des études les plus récentes traitant les effets biologiques et physiologiques du jeûne
d’autre part.
La seconde présente les résultats de notre étude expérimentale, réalisée durant le mois de
Ramadan 2017, sur les changements induits par l’effet du jeûne chez des jeunes volontaires
sains, à rythme de sommeil strictement diurne. Les paramètres explorés sont :
- Habitudes alimentaires et mode vie
- Les principaux paramètres biologiques (lipidiques, glucidiques et azotés)
- La température corporelle
- La pression artérielle, systolique et diastolique

3
Revue de la littérature
Synthèse des résultats les plus récents
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

I. Bio-périodicité endogène et impacts des modifications des habitudes alimentaires


et du rythme activité/repos durant le Ramadan
1. Les noyaux supra-chiasmatiques : un chef d’orchestre interne
Le système circadien est constitué de nombreuses horloges internes réparties dans
l’ensemble du corps. L’horloge principale est localisée dans le noyau supra-chiasmatique. Elle
est située dans l'hypothalamus juste au-dessus du chiasma optique. Cette dernière présente le
chef d’orchestre qui synchronise les horloges secondaires (figure 1).
Tous les organismes sensibles à la lumière possèdent un rythme circadien qui contrôle de
nombreux processus physiologiques. Son rôle principal, chez l’homme, est d’optimiser le
métabolisme et l’utilisation de l’énergie pour soutenir le maintien des processus vitaux de
l’organisme.

Figure 1: Représentation schématique de La régulation des horloges


centrale et périphériques. Source : (Gronfier C. 2009).

En effet, l'horloge circadienne réagit au stimulus lumineux pour synchroniser le corps entier
toutes les 24 heures. Les cycles de la lumière et des aliments sont modifiés pendant le jeûne du
Ramadan, suggérant une perturbation du rythme circadien (Bogdan et al.2001, Leiper et
al.2003).

5
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

2. Les mécanismes moléculaires de la rythmicité circadienne


Depuis une dizaine d’années, la compréhension des oscillations moléculaires à l’origine de
la rythmicité circadienne chez les mammifères s’est considérablement améliorée par la
caractérisation et le clonage de plusieurs gènes contrôlant les mécanismes d’oscillations
(figure 2). En effet, plusieurs gènes circadiens sont maintenant connus dans les horloges
biologiques : Per1-3, Clock, Bmal1, Cry1-2, Dec1-2, Reverb alpha, Rorα et Caséine kinase
epsilon. Les travaux actuels conduisent à un modèle de rythmicité circadienne basé sur des
boucles d’autorégulation (Hastings et al.2007, Schibler et al.2003).

Figure 2: Relations des différents mécanismes moléculaires


des oscillations circadiennes. Source : (Bellivier F. 2009)

CLOCK et BMAL1 sont deux acteurs définissant une boucle de rétroaction positive, car ces
deux facteurs de transcription s’associent en un dimère capable d’activer la transcription
d’autres gènes d’horloge tels que Per, Cry, Rorα et Rev-erb α. Cette Transactivation se fait par
fixation de CLOCK/BMAL1 sur des sites E-box présents dans les promoteurs de ces gènes.
Quant à la protéine Rev-erb α, elle inhibe la transcription du gène BMAL1 alors que Rorα
l’active via des séquences RORE présentes dans le promoteur de BMAL1. Les protéines Cry et
Per inhibent en retour la transactivation par l’hétérodimère CLOCK/BMAL1 de l’expression
des gènes Per, Cry, Ror α et Rev-erb α (Bellivier F.2009).

6
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

Une fois que la protéine BMAL1 est synthétisée, elle peut dimériser avec CLOCK, dont la
synthèse ne varie pas au cours du cycle, pour activer à nouveau la transcription des gènes Per,
Cry, Ror α et Rev-erb α. La caséine kinase ɛ peut, quant à elle, phosphoryler les protéines Per
cytoplasmiques. L’inactivation des complexes répresseurs Per/Cry par ubiquitination et
dégradation par la voie du protéasome permettrait qu’un nouveau cycle d’autorégulation
démarre (Bellivier F.2009).
De ces boucles de rétroaction sortent des signaux rythmiques tels que la vasopressine
(AVP) dont la transcription est aussi contrôlée par CLOCK/BMAL1 dans les noyaux supra-
chiasmatiques. Ces signaux rythmiques dits “de sortie” vont être utilisés par l’horloge supra-
chiasmatique pour distribuer des messages temporels au cerveau et à la périphérie (Bellivier
F.2009, Hastings et al.2007).

3. La régulation homéostatique et circadienne de la prise alimentaire


La régulation de la prise alimentaire met en jeu des processus complexes qui sont
coordonnés par l’hypothalamus pour moduler les réponses physiologiques et comportementales
en fonction du statut énergétique (Hastings et al. 2007, Schibler et al. 2003). Dans ce contexte,
les noyaux arqués et ventromédians hypothalamiques occupent une place centrale. En effet, ce
sont eux qui perçoivent et intègrent la majorité des signaux métaboliques provenant de la
périphérie par voie sanguine, nous avons :
o des signaux glycémiques via leurs glucorécepteurs ;
o des signaux hormonaux orexigènes véhiculés par la ghréline produite par l’estomac,
o des signaux anorexigènes transmis par la leptine synthétisée par le tissu adipeux,
l’insuline en provenance du pancréas encore les gluco-incrétines intestinales comme le
glucagon-like peptide-1 (GLP-1).
En outre, au sein du noyau arqué, sont synthétisés des neuropeptides exerçant des actions
opposées sur la prise alimentaire : le neuropeptide Y et l’Agouti-related peptide (AgRP), deux
puissants orexigènes, ainsi que l’alpha-melanocyte-stimulating hormone (alpha-MSH) et le
cocaïne- and amphetamine-related transcript (CART), deux molécules anorexigènes (figure 3).

7
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

Figure 3: Représentation schématique de la régulation de la


prise alimentaire. Source : (Andreelli F, Mosbah H. 2014).

En fonction de leur rôle, la libération de ces peptides sera stimulée ou, au contraire, inhibée
respectivement par les signaux périphériques de satiété ou de faim. La libération de ces peptides
(neuropeptide Y, AgRP, alpha-MSH et CART) dans les structures-cibles du noyau arqué,
comme les noyaux ventromédians hypothalamiques (eux-mêmes directement sensibles à la
leptine circulante et à la glycémie, comme le sont les noyaux arqués), les noyaux para-
ventriculaires hypothalamiques ou les aires hypothalamiques latérales, vont ensuite moduler la
prise alimentaire et la balance énergétique. À cette régulation homéostatique de la prise
alimentaire, vient s’ajouter une régulation circadienne. La prise alimentaire est en effet loin
d’être continue au cours du cycle nycthéméral. Elle présente, au contraire, une rythmicité
journalière marquée, dont la séquence temporelle sous forme de repas dépend de l’espèce
considérée. (Hastings et al.2007, Schibler et al.2003).

8
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

4. Perturbations cycle sommeil/veille et désynchronisation du la rythmicité


circadienne
D’une manière générale, les rythmes biologiques peuvent être perturbés par des facteurs
aussi bien endogènes qu’exogènes. Les facteurs exogènes pouvant perturbés les rythmes
biologiques du cycle sommeil/veille sont en fait des synchroniseurs externes qui accordent les
rythmes biologiques à l’environnement (Qasrawi et al.2017).
Si les horloges internes (les facteurs endogènes) en ont pour rôle la gestion rigoureuse du
sommeil et de la veille, la présence des synchroniseurs externes notamment la lumière, l’activité
physique, entraînent certainement des perturbations intéressantes :
o L’activité physique, et l’alimentation reculant l’endormissement par le biais de la de
l’élévation de la température centrale du corps.
o Soirée tardive comme dans le cas de mois du Ramadan
o L’exposition à la lumière artificielle aux heures de repos
En effet, il est admis qu’une alimentation riche en graisses, perturbe le sommeil en troublant le
rythme circadien de production d’adiponectine favorisant ainsi l’obésité.

5. Les effets de l’horaire des repas sur les oscillations circadiennes


La prise alimentaire spontanée présente une rythmicité journalière en opposition de phase
à celle du sommeil. Lorsque la nourriture est disponible à volonté, l’organisation temporelle
des grandes fonctions et des oscillations dans les organes périphériques dépendent
essentiellement des signaux temporels (nerveux et endocriniens) distribués par l’horloge supra-
chiasmatique. Chez l’espèce humaine, des altérations dans l’expression globale des rythmes
journaliers ont été constatées lorsque la prise alimentaire est exagérée au cours de la période
habituelle de repos, (la nuit), comme cela survient pendant le Ramadan. Ces altérations
concernent en particulier un décalage de phase important du rythme journalier de la glycémie,
secondaire à un effet direct sur le foie. De plus, un unique repas riche en glucides pris le matin
ou le soir semble modifier la phase du rythme de température corporelle (Iraki et al. 1997).
Sur le plan métabolique, les repas du soir sont bien connus pour provoquer une plus forte
sécrétion d’insuline que ceux du matin. Par conséquent, la pénétration plus efficace du glucose
dans le tissu adipeux sera accompagnée d’une accumulation facilitée des graisses
(Van Cauter.1997). Pris de manière exclusive, comme dans le cas du Ramadan, un seul repas
nocturne pourrait ainsi favoriser l’adipogenèse. Cet exemple illustre bien l’importance de la
prise en considération de l’horaire des repas.

9
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

6. Le rythme circadien de la température corporel et de la pression artérielle


a. Le rythme circadien de la température corporelle
La température corporelle est une fonction non linéaire qui est soumise à de nombreuses
sources de variations, aussi bien endogènes qu’exogènes. L’évolution au cours des 24 heures
de la température centrale du corps chez l’homme est principalement régulée par le stimulateur
circadien endogène situé dans le noyau supra-chiasmatique. Le rythme de la température
corporelle est sans doute le marqueur circadien le plus ancien en chronobiologie humaine
(BaHammam et al. 2010).
La température centrale du corps chez l’être humain a un parcours sinusoïdal, avec des
valeurs plus élevées pendant la journée et plus basses pendant la nuit (Figure 4). En
chronobiologie, l’acrophase (l’heure du pic) du rythme circadien de la température corporelle
est utilisée comme marqueur. Le rythme de la température corporelle est une mesure
particulièrement utile car elle suit de très près le rythme circadien de la disposition à l’éveil. De
plus, le minimum de la température pendant la nuit marque le point pivot de la courbe de
réponse de phase à la lumière. Certains travaux ont montré qu’il est possible de corriger
l’influence du sommeil sur la mesure de la phase de la température (Shochat T et al.1997,
Waterhouse et al.2004).

Figure 4: Variation de la température corporelle au cours de la journée.


Source : (Waterhouse et al.2004).

b. Le rythme circadien de la pression artérielle


La pression artérielle (PA) varie physiologiquement au cours d’une journée standard chez la
personne en bonne santé, avec en général un pic « zénith » en fin d’après-midi et un creux

10
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

« nadir » en deuxième partie de nuit. On observe aussi l’augmentation la plus abrupte de la PA


en fin de nuit au moment du réveil (figure 5).

Figure 5: Variation physiologique de la pression artérielle au cours de la journée.


Source : (Rudic et al.2009).
Dans des conditions physiologiques normales, la variabilité de la PA est plus importante
chez les femmes que chez les hommes. Ce rythme circadien de la PA peut être perturbé de
manière significative, voire aboli dans certaines conditions particulières, notamment dans le cas
d’insuffisance rénale chronique ou de syndrome d’apnée du sommeil (Niels G et al.2012).

II. Les troubles des rythmes circadiens : Qu’est-ce que c’est ?


Les troubles du rythme circadien surviennent lorsqu'il y a une altération du mécanisme de
synchronisation interne ou un désalignement entre le sommeil et l'environnement social et
physique de 24h. Ils sont souvent méconnus, mais doivent être pris en compte dans le
différentiel de patients présentant des symptômes d'insomnie et/ou d'hypersomnie (Lu et
al.2006). Les troubles des rythmes circadiens font partie des troubles veille/sommeil. Ils mènent
à une discordance entre l'horaire de sommeil de l'individu et l'horaire de l'horloge circadienne.
Ces conflits se produisent suite à une variété de pressions externes ou d'habitudes de vie et
engendrent :
o une fatigue anormale,
o de médiocres performances au travail ou à l'école,
o un sommeil perturbé, en particulier à des problèmes pour s'endormir ou pour se
réveiller aux heures souhaitées.
1. Définition de la désynchronisation ?
Une désynchronisation est un état où deux variables rythmiques (ou plus), antérieurement
synchronisées, ont cessé de présenter les mêmes relations de fréquence et/ou d’acrophase et

11
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

montrent des relations temporelles différentes des relations habituelles. Elle survient lorsque
l'on souffre de troubles du sommeil totalement ou partiellement diurne. Cet état engendre des
perturbations du rythme qui sont parfois mal tolérés. Cette situation de désynchronisation est à
ne pas prendre à la légère car les conséquences peuvent être terribles.
 Les troubles cardiaques sont plus fréquents chez les personnes qui travaillent de nuit.
 Il en est de même pour le risque de cancer.
D'autres maladies contemporaines, comme l’obésité, sont le fait de perturbations
chronobiologiques. L'exemple parfait est le Night Eating Syndrom, un trouble qui se caractérise
par le fait de se lever la nuit pour manger, et qui serait en relation avec la plus grande majorité
des cas d’obésité. Bien d'autres maladies peuvent être liées à la désynchronisation des rythmes
: l’hypertension artérielle, les maladies hormonales, les maladies psychiatriques…etc.

2. Mode de vie et désynchronisation


Les synchroniseurs prépondérants chez l’homme sont essentiellement de nature socio-
écologique, comme les alternances lumière/obscurité et éveil/sommeil. À cet égard, il faut
souligner l’importance du sommeil dans la structure des rythmes circadiens. Ce rôle a été bien
mis en évidence chez l’homme par les expériences de privation de sommeil (Touitou.2006,
Czeisler et al.1980). D’autres études ont montré l’importance de la lumière dans l’entraînement
du système circadien chez l’homme (Duffy et al.1996). Dans les conditions de travail
s’accompagnant d’une inversion ou de modifications importantes des horaires de la vie sociale,
comme le travail posté ou de nuit, l’horloge biologique n’est plus en phase avec
l’environnement. Ces facteurs peuvent conduire à la désynchronisation de la structure
circadienne endogène.

3. Y a t-il un moyen pour se resynchroniser ?


Le sport, au moins 10 minutes par jour ou 1 heure 3 fois par semaine ou marcher au moins
½ heure par jour, est un facteur de resynchronisation absolument formidable. Le soleil est
également un facteur de synchronisation. L’effet synchroniseur de la lumière sur l’horloge
supra-chiasmatique est basé sur des déphasages qui surviennent d’un jour sur l'autre en présence
d’un cycle lumière-obscurité.

12
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

III. Ramadan et rythmes biologiques


1. Spécificités du Ramadan
Il s’agit d’un des cinq piliers de l’Islam et consiste en une période de recueillement au cours
de laquelle les musulmans doivent s’abstenir de manger, de boire, de fumer, ou encore d'avoir
des relations sexuelles de l’aube jusqu’au coucher du soleil. De plus, Ramadan s’accompagne
d’une privation, alimentaire et hydrique volontaire, intermittente, strictement diurne de manière
répétitive (29 ou 30 jours) et de courte durée (d’environ 11 heures en Hiver et 17 heures en
Été).

2. Modification des habitudes alimentaires durant le Ramadan


Le mois de Ramadan est non seulement caractérisé par des horaires de prises alimentaires
qui deviennent strictement nocturnes, mais également par une diminution de la fréquence des
repas et de la nature qualitative et quantitative des aliments consommés. Par ailleurs, Il faut
noter que les habitudes alimentaires pendant ce mois saint, diffèrent non seulement selon le lieu
géographique mais aussi selon les cultures et les coutumes. Plusieurs études ont permis
d’étudier les changements dans les apports alimentaires (tableau 1).

Résultats Nombre de volontaires Effets


Energie (Kcal) 32 H (Aldouni et al.1997)
44 F (Kassab et al.2001) 1*
9 H et 21 F (Lamine et al.2006)

Hydrate de carbone (%) 32 H (Aldouni et al.1997)


9 H (Bouhlel et al.2008)
59 H (Maughan et al.2008)

Protéine (%) 32 H (Aldouni et al.1997)


9 H (Bouhlel et al.2008)
59 H (Maughan et al.2008)
Lipides (%) 32 H (Aldouni et al.1997)
9 H (Bouhlel et al.2008)
59 H (Maughan et al.2008)
Tableau 1 : changement d’habitude alimentaire observé pendant le Ramadan selon certains
auteurs. 1* La consommation d’énergie au jour 14 a augmenté par rapport aux valeurs de pré-
jeûne (p <0,05). La consommation d’énergie au jour 28 n’a pas changé par rapport aux valeurs
de pré-jeûne (P> 0,05). H : Homme, F : Femme.

13
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

Les auteurs d’une étude menée chez 32 adultes tunisiens, rapportent que durant le mois de
Ramadan une augmentation de la consommation de viande, des œufs, de la soupe et du brick
a été observée, contrairement à celle du poulet, du poisson, du thé, du café et des boissons
froides qui a diminuée (Ennigrou et al.2006).
Les résultats d’une étude menée chez vingt sujets (8 femmes, 12 hommes) normaux et
indemnes de toutes pathologies a montré les apports énergétiques quotidiens restent
comparables avant, pendant et après le mois de Ramadan, malgré la diminution de la fréquence
des repas (Beltaifa et al 2008). Ces résultats sont en contradiction avec une étude menée en
Arabie Saoudite rapportant une augmentation significative de l’apport calorique chez les sujets
sains (Frost et al.1987). En outre, Aloulou et al. (2008) ont pu montrer une augmentation
significative de l’apport en sucre simple. De même, Lamine et al. (2006) révèlent une hausse
significative de l’apport en acides gras mono et polyinsaturés, chez des volontaires adultes en
bonne santé.

3. Modification rythme du veille/sommeil et risque de désynchronisation, durant le


Ramadan
Un travail entrepris par Crispim et al. (2011), dans le but d’analyser la relation entre
l’apport alimentaire nocturne et la qualité du sommeil chez des personnes en bonne santé,
conclu que l'apport alimentaire nocturne est associé à des effets négatifs sur la qualité du
sommeil. Ces mêmes auteurs ont également rapporté qu’une relation négative existe entre la
consommation nocturne des graisses et la latence du sommeil.
Une autre étude menée chez 56 étudiants, dont 55,3 % sont de sexe garçons, a permis de
remarquer un retard important dans l’heure du couchée et du réveil pendant le Ramadan
comparé à la période témoin, avant le Ramadan (BaHammam, 2003). Ces perturbations dans le
rythme de sommeil ont été également remarquées par El Khalifi (1998).
BaHammam (2004) a étudié les effets du jeûne du Ramadan sur l'architecture du sommeil,
la somnolence diurne et le mode de sommeil. Grâce à ce travail, l’auteur a pu conclure que le
Ramadan n'a pas d'effet significatif sur l'architecture du sommeil. De plus, l'évaluation de la
qualité de sommeil chez les volontaires n'a révélé aucune augmentation de la somnolence
diurne.

14
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

4. Impact du jeûne du Ramadan sur quelques paramètres biologiques


a. Effet du jeûne du Ramadan sur l’homéostasie de la glycémie
Il a été démontré que des altérations du rythme circadien pendant le jeûne du Ramadan sont
associées à une variation dans les rythmes circadiens de certaines hormones, à la diminution
dans l’apport énergétique total, liée à la restriction alimentaire, au cours du Ramadan
(Apfelbaum et al 1972, Bogdan et al. 2001). Nous savons en effet et depuis longtemps, qu’un
nutriment, consommé en quantité égale mais à des heures différentes, suit des voies
métaboliques différentes et provoque des effets nutritionnels différents (El ati et al.1998, Salehi
et al. 2007). Plusieurs études ont constaté que les habitudes alimentaires et le changement des
horaires des repas, durant le mois de Ramadan, induisent des changements dans certains
paramètres biologiques, notamment la glycémie. D’après des données récentes d’une étude
réalisée chez des volontaires adultes masculins, la glycémie augmente significativement (Celik
A et al.2014). Cependant, Al-Numair (2006) a menée chez 45 volontaires masculins une étude
qui lui a permis de montrer une diminution significative de la glycémie, détectée au 28ème jour
du jeûne.
Une autre étude, concernant l’homéostasie de la glycémie au cours du mois de Ramadan,
a montré chez 9 sujets sains une légère diminution de la glycémie durant les 10 premiers jours

du jeûne, suivie d’un retour aux valeurs témoins vers le 20ème jour (Azizi et al. 1987). Les
auteurs ont, également souligné que ces variations du taux glucose sanguin étaient associées à
la consommation alimentaire nocturne pendant le Ramadan. Ces résultats suggèrent également
que plus de dix jours sont nécessaires à l’organisme du sujet sain pour parvenir à un équilibre
de l’homéostasie du glucose pendant le Ramadan. Par ailleurs il faudra noter que la perturbation
du rythme éveil/ sommeil influencerait le rythme circadien des variables biologiques qui en
dépendent. Chez l’humain, une privation partielle de sommeil pendant six nuits consécutives
est suffisante pour provoquer une bonne tolérance au glucose (Spiegel et al.1999).
Pendant le mois de Ramadan, en raison des prises alimentaires nocturnes, le sommeil se
trouve qualitativement et quantitativement perturbé ; l’heure du coucher est généralement
retardée de plusieurs heures et la durée du sommeil est raccourcie. De plus, il est souvent
entrecoupé par un réveil, d’une heure environ réservé au dernier repas de la nuit, appelé
« Shour », fortement recommandé par la religion (Jaleel et al. 2013, Saada et al. 2010, Qasrawi
et al. 2017).
De même, Haouari et al. (1998) ont mené un travail chez 36 adultes en bonne santé et ont

pu constater une diminution de la glycémie aux 7ème et 21ème jours. Les auteurs ont attribué cette

15
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

amélioration de la tolérance au glucose à l’existence de mécanismes d’adaptation via


l’ajustement des fonctions endogènes, particulièrement l’absorption intestinale et la sécrétion
de l’insuline par les cellules β.

b. Effet du jeûne du Ramadan sur les principaux paramètres lipidique


Tenant compte des données récentes de la littérature, il est difficile de conclure sur l’effet
du Ramadan sur le profil lipidique. En effet, celui-ci dépend de la qualité et de la quantité de
l’apport alimentaire, de l’activité physique et les changements de poids corporel qui varient de
façon différente d’un sujet à l’autre.
Cependant, nous avons constaté que dans la majorité des études les variations de ces
paramètres sont plutôt en faveur d’un profil antiathérogène, avec en particulier une diminution
des triglycérides et du cholestérol total et de sa fraction LDL-cholestérol, contre une
augmentation de la fraction HDL-cholestérol. Ainsi, le jeûne du Ramadan semble être plutôt en
faveur d’un effet bénéfique sur le profil lipidique et protecteur chez des sujets sains (Haouari et
al 2013). L’ensemble de ces modifications persistent jusqu’à un mois après la fin du Ramadan
(Maislos et al.1998, Adlouni et al.1997, salahi et al. 2007).

 Impact sur les triglycérides plasmatique


D’après les données d’une étude cohorte faite chez 81 étudiants (Ziaee et al.2006), la valeur
des triglycérides n’a montré aucun changement significatif chez tous les volontaires.
Cependant, une autre étude réalisée chez 39 volontaires sains (Furuncuoglu et al.2007), d’âge
moyen 28 ± 8,18 ans a pu montrer une diminution du taux des triglycérides. Ce résultat est
soutenu avec l’étude récente de Wan et al. (2014).

 Impact sur le cholestérol total


Une étude réalisée par Celik et al. (2014) a pu constater une augmentation significative du
taux du cholestérol au début du mois du Ramadan et qui s’accroit davantage vers la fin du mois.
Cependant d’autres études ont pu constater une absence d’une variation significative dans le
taux de cholestérol total sérique, comme Ziaee et al. (2006) et Aksungar et al. (2005).

16
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

 Impact sur le HDL-Cholestérol


Une étude a été réalisée par Hallak et al. (1988) chez 16 étudiants ayant un régime
hypercalorique un mois avant le Ramadan (deux semaines avec un régime riche en glucides, et
deux dernières semaines avec un régime alimentaire riche en matières grasses). Les mesures
ont été effectuées au « T0 », comme ligne de base, puis aux 14ème et 28ème jours du Ramadan.
Les auteurs ont observé une diminution significative de la fraction du HDL-cholestérol par
rapport à la valeur de référence chez des sujets sains. En contraste, d’autres études indiquent
une augmentation significative HDL-cholestérol chez des jeunes adultes sains (Haoauri et al.
2008 et 2013). Certains auteurs ont montré que cette augmentation s’atténue vers la fin du
Ramadan (Lamine et al. 2006, Mansi 2007). Cependant, l’étude de Celik et al. (2014) n’a pas
montré de changement significatif dans valeurs de HDL-cholestérol au cours du jeûne.

 Impact sur le LDL-Cholestérol


Une méta-analyse des études cohortes a conclu que le jeûne du Ramadan peut
effectivement changer les paramètres biochimiques notamment le LDL-Cholestérol chez les
sujet sains et en particulier chez les hommes par rapport à la période pré-Ramadan (Kul. et al
2014). Certaines études ont détecté une diminution du LDL-cholestérol (Rocky et al.2004,
Mansi. 2007). En revanche, d’autres auteurs ont constaté une augmentation significative du
LDL-cholestérol, durant tout le mois de Ramadan par rapport à la valeur pré-Ramadan (Hallak
et al.1988).

5. Effet du jeûne sur les protéines totales, les déchets azotés et les enzymes
hépatiques
a. L’effet du jeûne du Ramadan sur les protéines totales
Une étude menée au mois de Ramadan 2012, portant sur l’effet du jeûne du Ramadan sur
les profils lipidiques, protéines totales et la fraction albumine chez 30 étudiants, tous de sexe
masculin (Shaheena K et al, 2012). Les auteurs ont constaté une diminution significative dans
la valeur des protéines totales sériques à la deuxième semaine du Ramadan, comparé à la valeur
avant le Ramadan (7,7 ± 0,45 g/dl avant le Ramadan contre 7,4 ± 0,4 g/dl à la deuxième
semaine). Par contre, au vingt sixième jour du Ramadan, les auteurs ont observé une
augmentation significative (p<0,05) dans la valeur des protéines totales comparée à celle de la
deuxième semaine du Ramadan (7,4 ± 0,4 g/dl à la deuxième du Ramadan contre 7,5 ± 0,4 g/dl
au vingt sixième jour du Ramadan). Les auteurs ont pu observer également que trois semaine

17
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

après le Ramadan, la valeur des protéines totales diminue significativement par rapport à la
période pré-Ramadan et au vingt sixième jour du jeûne. Les auteurs ont conclu que cette
diminution observée est peut-être dû à la protéolyse lors de la glycogénogenèse.

b. L’effet du jeûne du Ramadan sur l’acide urique et l’urée plasmatique


Une étude, menée chez trente-trois jeunes volontaires sains, a porté sur l’étude de l’effet
du jeûne de Ramadan sur les marqueurs de la fonction rénale. Ces marqueurs ont été évalués
un jour avant le Ramadan et le dernier jour du Ramadan. Les résultats observés ont montré une
diminution de l’urée et l’acide urique, plasmatique. Cette diminution n’est pas significative
entre la période pré et post-Ramadan (Shilpa et al, 2014). Les résultats de cette étude concordent
avec celle de Attarzadeh Hosseini et al (2013), menée chez 22 femmes saine, qui a constaté une
baisse significative de l’acide urique et de l’urée durant le Ramadan.
En revanche, d’autres d’auteurs, comme (Fedail et al ; 1982, El Ati et al ; 1995, Gumaa et
al ; 1978, et Nomani et al ; 1990) ont pu observer au cours du Ramadan une augmentation de
l’acide urique plasmatique durant le mois de Ramadan.

c. L’effet du jeûne du Ramadan sur les enzymes hépatiques


Les effets du jeûne du Ramadan sur la fonction hépatique ont été rarement explorés et les
résultats existants sont très controversés. Certaines études n'ont pas montré de changement
significatif dans les valeurs plasmatiques de l'aspartate transaminase (ASAT) et l'alanine
transaminase (ALAT), alors que d’autres ont suggéré l’hypothèse d’une diminution de ces deux
enzymes hépatiques sous l’effet du jeûne.
Dans ce cadre, l’étude récente de Nasiri et al. (2016) réalisée chez des adultes en bonne
santé, sans antécédents de maladies hépatiques, a montré que les taux sériques à jeun de l’ALAT
et l’ASAT mesurés 4 fois avant le jeûne, au début et vers la fin du Ramadan et un mois après
le jeûne augmente progressivement la valeur de l’ASAT, par rapport aux valeurs initiales. Ce
résultat s’accorde avec les suggestions de Ghasemi et al, (2013) qui préconisent que le taux
plasmatique de l’ALAT augmente significativement. En revanche, la valeur de l’ALAT a subi
une diminution significative qui n’est décelable seulement qu’après la deuxième semaine du
mois de Ramadan. Les auteurs de ces études ont conclu que les variations observées dans les
valeurs des deux enzymes, l’ALAT et l’ASAT, peuvent être liées aux changements dans le
rythme et les habitudes alimentaires au cours de ce mois.

18
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

Cette constatation de baisse significative des valeurs plasmatiques, l’ALAT et l’ASAT, est
soutenue par les résultats récents de Kareem et al. (2016) qui ont également décelé une
diminution significative lors de leur étude sur la fonction hépatique chez 35 adultes en bonne
santé au cours du Ramadan.

IV. Ramadan et rythme circadiens de la température corporelle et la tension


artérielle
1. Impact du jeûne du Ramadan sur la température corporelle
Des études antérieures ont contrôlé la température corporelle comme un marqueur du
modèle circadien pendant le Ramadan (Roky R et al.2000, Kirkendall et al.2008, Roky R et
al.2001). En général, la température du corps chute pendant le sommeil et augmente au moment
du réveil. Concernant les changements qui accompagnent le Ramadan, une étude de Al-Numair
et al. (2006) ont affirmé que la température corporelle nocturne augmente pendant le Ramadan.
Ce résultat suggère que les changements dans le rythme du sommeil et activité/repos pourraient
impliquer dans les variations des paramètres métaboliques. En outre, Roky et al. (2001) ont
suivi l’évolution de la température rectale pendant 24h dans une population de jeûneurs au cours
du Ramadan et ont pu détecter un retard dans l’apparition de l’acrophase, une réduction de
l’amplitude sans répercussion sur la valeur moyenne (MESOR). De plus, les auteurs ont conclu
qu’une relation existe entre les changements observés dans le rythme du sommeil, d’une part et
le retard mis en évidence dans l’apparition de l’acrophase de la température rectale et
l’augmentation de la température rectale nocturne, d’autre part. Ce résultat a été confirmé par
l’étude menée par Bourdon et al. (2004), suivant également l’évolution de la température rectale
au cours du Ramadan. Une autre étude de BaHammam et al. (2010) a suggéré qu’un lien existe
entre les changements brusques du rythme alimentaire et les perturbations du rythme circadien
de la température corporelle. Cependant, ces changements n’ont pas été détectés par l’étude de
Kirkendall et al. (2008).

2. Impact du jeûne du Ramadan sur la pression artérielle


Les études menées afin d’évaluer l’impact du jeûne du Ramadan sur la tension artérielle
ont été généralement réalisées chez des patients hypertendus et/ou atteints d’une maladie
cardiaque déjà établie. Des données limitées sont disponibles concernant l’effet du jeûne sur la
population normale. Quelques études antérieures ont préconisé un rôle hypotenseur du jeûne.
Mais les résultats étaient basés sur des lectures individuelles. Donc, le suivie de l’évolution de

19
PARTIE THEORIQUE REVUE DE LA LITTERATURE

la tension artérielle au cours de la journée de n’a été encore étudié. Une étude menée par Sadiya
et al. (2011) chez dix-neuf volontaires ayant le syndrome métabolique n’a montré aucun
changement significatif de la pression artérielle (PA), au cours du mois de Ramadan. Ces
résultats sont soutenus par certaines études (Bouguerra et al.2008, Habbal et al.1998).
Cependant, une étude Samad et al. (2015) effectuée chez 40 hommes normo-tendus, non-
fumeurs sans pathologies connues, d’âges entre 18-40 ans qui respectent le jeûne du mois de
Ramadan. Les données de ce travail ont montré une baisse significative de la pression artérielle
systolique et diastolique chez les mâles normo-tendus. Cette conclusion a été soutenue par
Sayedda et al. (2014) suite à leur étude, faite chez 19 hommes sains âgés entre 19 et 32 ans,
quand ils ont remarqué que la pression artérielle moyenne des sujets a diminué
significativement au cours de la première moitié du Ramadan, puis elle a repris les valeurs
initiales à la fin du Ramadan. Les auteurs de cette étude suggèrent, en outre, que la reprise des
valeurs initiales de la pression artérielle peut être due au développement de l’adaptation
physiologique. Néanmoins Kamal (2007) a suggéré, suite à son étude menée au cours du mois
de Ramadan chez 70 étudiants volontaires, que la pression artérielle, systolique et diastolique,
baisse aussi à la première, qu’à la deuxième et la quatrième semaine du mois de Ramadan,
comparé au jour témoin. Il en est de même pour Saleh et al. (2015) qui, grâce à leur étude menée
chez 60 volontaires (41 males et 19 femelles), ont pu conclure que la pression sanguine
moyenne des sujets a été réduite à la fin de Ramadan. Cette constatation a été possible aussi
bien chez les hommes que chez la femme. Les auteurs de cette étude ont avancé l’hypothèse
que cette variation observée pendant le Ramadan peut être secondaire aux variations dans le
mode de vie, notamment les rythmes éveil/sommeil et activité/repos, les habitudes alimentaires
et l’état d’hydratation au cours du jeûne.

20
Partie pratique
PARTIE PRATIQUE MATERIELS ET METHODES

A. Matériel et méthodes
Le Ramadan est une période qui est non seulement caractérisée par la diminution de
nombres de repas strictement nocturnes et la perturbation du rythme veille/sommeil, mais aussi
par la qualité et quantité des aliments ingérés par rapport aux jours habituels. Ces changements
de comportements qui accompagnent le Ramadan, notamment l’inversion du rythme du
sommeil pourrait avoir des répercussions, importantes et complexes, aussi bien physiologiques
que biologiques. Tenant compte de ces données nous avons effectué cette étude dans le but
d’approfondir, grâce à une enquête adaptée, les recherches sur les changements dans le rythme
alimentaire chez les jeûneurs ayant un rythme veille/sommeil inversé en période Ramadan, par
rapport à la période témoin. Déterminer les impacts d’une éventuelle désynchronisation sur les
rythmes circadiens de la température corporelle, de la pression artérielle systolique et
diastolique (PAS et PAD). Évaluer de cette situation particulière, le jeûne avec inversion du
rythme sommeil/éveil, sur les variations qui accompagnent le Ramadan sur quelques paramètres
biologiques plasmatiques, notamment la glycémie et les principaux paramètres lipidiques. Pour
réaliser une telle étude, nous avons sélectionné des volontaires selon les critères récapitulés
dans le tableau 2, ci-dessous.

B. Critères des populations sélectionnées


Dans le cadre de cette étude, des jeunes volontaires ayant un rythme sommeil strictement
diurne, ont été sélectionnés. Cette population a été la plus homogène possible afin de limiter
les éventuelles interférences secondaires aux différences interindividuelles avec les effets
recherchés du jeûne du Ramadan.
Les volontaires ont été sélectionnées selon les critères inscrits dans le tableau ci-contre :
Nombre de volontaires 15
Sexe Masculin et Féminin
Age (ans) 22,3 ± 1,6 ans
Poids Moyen (Kg) 62,7 ± 8,5
Etat de santé Bon état de santé avec aucune médication récente
Et non-fumeurs
Activité physique Activité physique régulière modérée
Rythme de sommeil Strictement diurne après le « Shour » vers 04 :00 du matin
Lieu de résidence Tunis
Tableau 2: Critères de sélection des volontaires.

22
PARTIE PRATIQUE MATERIELS ET METHODES

 Critères d’exclusion
Toutes personnes non disciplinées susceptibles de ne pas respecter le jeûne d’une manière
convenable.
Toutes personnes suivant un traitement médical pouvant influencer les résultats des
paramètres étudiées.
Les étudiantes volontaires sont écartées dès que le jeûne est interrompu par la menstruation,
comme le préconisent les textes de l’Islam. Cette exclusion est expliquée par le fait que toute
rupture de la continuité des jours du jeûne ne s’accorde pas avec le protocole de notre présente
étude, qui vise l’étude des effets de trois semaines successives de jeûne.

 Considération éthique

Il s’agit d’une étude non-invasive n’induisant aucun risque particulier. En effet, tous les
volontaires consentants sont informés du but du protocole et des objectifs de cette étude. Les
volontaires ont été rassurés que les données seront recueillies dans le respect de la
confidentialité et de l’anonymat (voir annexe).

C. Protocole et paramètres étudiés


L’étude a été réalisée au sein de l’École Supérieure des Sciences et Techniques de la Santé
de Tunis –ESSTST-, en collaboration avec l’Institut National de la Nutrition et de Technologie
Alimentaire-Tunis (INNTA). Quant aux dosages biologiques, ils ont été effectués dans le
laboratoire de biochimie clinique, de ce dernier, dirigé par le Professeur BIBI.

1. Les journées d’études


Cette étude a été entamée au cours de la dernière semaine de Chaâbane, le huitième mois du
calendrier lunaire, qui correspondant à la période entre 19 et 25 Mai 2017. Au cours de cette
période, nous avons effectué toutes nos mesures correspondantes aux données témoins « J0 »,
avant d’entamer le jeûne.
Pour la période du Ramadan, nous avons essayé d’évaluer les effets de :
- une semaine (la première) du jeûne « J7 »
- trois troisièmes semaines de jeûne « J21».

23
PARTIE PRATIQUE MATERIELS ET METHODES

2. Les paramètres étudiés


a. L’habitude alimentaire et mode de vie (questionnaire)
Afin d’évaluer les apports alimentaires, le changement de comportement alimentaire de
point de vue rythme et consommation des volontaires avant et pendant le mois du jeûne, un
questionnaire a été préparé. Le recueil des apports alimentaires a été fait par la méthode
d’enregistrement alimentaire, qui consiste à noter tous les aliments, les boissons consommés
plus ou moins leurs quantités à des jours définis ; sois deux jours non-consécutifs au milieu de
la semaine et un jour durant le week-end afin d’éviter les grandes corrélations des données.
Le questionnaire été composé également d’une rubrique apportant des renseignements
nécessaires sur le rythme alimentaire (nombres et horaire des repas) de sommeil (heure du
coucher et du réveil) des volontaires (voir annexe). Le ratio alimentaire a été estimé par le
logiciel Bilnut, qui permet d’analyser la consommation alimentaire par repos et la transforme
en apport calorique global avec en outre sa répartition en glucides, lipides et protides.

b. Les valeurs sanguines


 Prélèvement de sang

Les prélèvements sanguins ont été effectués au niveau d’une veine du pli du coude sur deux
tubes :
 Un tube hépariné pour le dosage des paramètres biochimiques
 Un tube de fluorure de sodium pour le dosage de la glycémie
La centrifugation des tubes a été réalisée dans le laboratoire de Biologie de l’École Supérieure
des Sciences et Techniques de la Santé de Tunis.
Ces prélèvements ont été faits le matin avant 09 :00 pour le jour témoin, « J0». Tandis que,
pour les deux autres jours du Ramadan, J7 et J21, les prises de sang ont été effectuées l’après-
midi vers 15:00 ± 30 minutes, après 12 heures de jeûne.

 Traitement des tubes :

Après étiquetage des tubes, le sérum est séparé du culot globulaire par centrifugation à
5000 tours/min, pendant 5 à 10 min. En outre, le plasma a été conservé à -18°C jusqu’au
moment du dosage après sa décantation.

24
PARTIE PRATIQUE MATERIELS ET METHODES

Les dosages des paramètres plasmatiques réalisés au laboratoire de Biologie Clinique de


l’INNTA), grâce à un appareil Automate « l’AU 480» caractérisé par un système un analyseur
composé de 2 parties :
o un système de chimie modulaire comprenant un module à électrodes
sélectives pour les dosages de sodium, potassium, chlorures (ionogramme)
o un module pour le dosage des autres paramètres biologiques organiques.
Les modes de mesure des analystes sont : la Spectrophotométrie et le potentiomètre.

 Dosage de la glycémie
 Principe de la méthode
Le glucose est phosphorylé sous l’action de l’héxokinase (HK) en présence d’ATP et d’ions
de magnésium pour produire du glucose-6-phosphate et de l’ADP. La glucose-6-phosphate
déshydrogénase (G6P-DH) oxyde le glucose 6-phosphate de façon spécifique pour produire de
gluconate 6-phosphate-NAD est simultanément réduit en NADH. L’augmentation de
l’absorbance à 340 nm est proportionnelle à la concentration du glucose dans l’échantillon.

 Principe de la réaction

HK, Mg2+
Glucose + ATP Glucose-6-phosphate + ADP

G6P-DH
Glucose 6-phosphate + NAD Glucose-6-P + NADH + H+

 Dosage des triglycérides


 Principe de la méthode
Cette méthode est basée sur une série de réactions couplées. Les triglycérides de
l’échantillon son hydrolysés par un ensemble de lipases microbiennes pour former du glycérol
et des acides gras. Le glycérol, libéré, est phosphorylé par l’ATP en présence du glycérol kinase
(GK) pour donner le glycérol-3-phosphate. Ce dernier est oxydé par l’oxygène moléculaire en
présence du glycérol phosphate oxydase (GPO) pour produire du peroxyde d’hydrogène
(H2O2) et de la Dihydroxyacétone phosphate.

25
PARTIE PRATIQUE MATERIELS ET METHODES

Le H2O2 formé réagit avec le 4-aminophenazone, le NN-bis (4-sulfobutyl)-3,5-


dimethylaniline et le sel disodique (MADB) en présence de la peroxydase (POD) afin de
produire un chromophore, lu à 660/800 nm. L’augmentation de l’absorbance jusqu’à 660/800
nm est proportionnelle au contenu de l’échantillon en triglycérides.

 Principe de la réaction

Lipase
Triglycérides + 3H2O Glycérol + 3 acides gras

GK, Mg2+
Glycérol + ATP Glycérol-3-phosphate + ADP

GPO
Glycérol-3-phosphate + O2 Dihydroxyacétone phosphate + H2O2

POD
H2O2 + 4-AAP + MADP Coloration bleue + OH- + 3H2

 Dosage du cholestérol total


 Principe de la méthode
Le réactif cholestérol utilise une méthode enzymatique pour mesurer le taux de cholestérol
dans le plasma. Au cours de cette procédure, les esters de cholestérol contenus dans un
échantillon sont hydrolysés par le cholestérol estérase (CHE). Le cholestérol libre produit est
oxydé par le cholestérol oxydase (CHO) pour former du cholestène-3-one, avec production
simultanée de peroxyde d’hydrogène qui s’allie par oxydation avec la 4-AAP et le phénol en
présence de la POD et produit un chromophore. Le colorant rouge formé, la quinonimine, peut
être mesuré par spectrophotométrie à 540/600 nm comme une augmentation de l’absorbance.

 Principe de la réaction

CHE
2 Esters de cholestérol + 2 H2O 2 Cholestérol + 2 Acides gras
CH
2 Cholestérol + 2 O2 O 2Cholestène-3-one + 2 H2O2
POD
2 H2O2 + 4-aminoantipyrine + Phénol Quinonimine + 4 H2O

26
PARTIE PRATIQUE MATERIELS ET METHODES

 Dosage du HDL-Cholestérol
L’anticorps anti β-lipoprotéine humaine se lie aux lipoprotéines autres que la HDL (LDL,
VLDL et chylomicrons).
Les complexes antigènes /anticorps formés bloquent les réactions enzymatiques. Le HDL-C est
quantifié par un système chromogène enzymatique.

 Principe de la réaction

Anti β-lipoprotéine
Humaine anticorps
LDL + VLDL + Chylomicrons Complexes antigène/anticorps

CHE et CHO
HDL-C + H2O + O2 Cholest-4-en-3-one + Acides gras + H2O2

PO
H2O2 + 4-AA + FDAOS D Solution colorée+ + F- + H2O

 Calcul de l’LDL par l’équation de Friedewald


Ce calcul suppose que le cholestérol total est distribué dans trois classes majeures de
lipoprotéines : les VLDL, les HDL et les LDL. Il repose les mesures de concentrations sériques
de cholestérol total, triglycérides et HDL-cholestérol afin de déterminer la concentration en
LDL cholestérol en utilisant l’équation suivante :

LDL-C (mmol/L) = CT – HDL-C – TG/2, 2


LDL-C (g/L) = CT – HDL-C – TG/5
Le rapport TG/5 ou TG/2,2 est une estimation de la concentration en VLDL-C lorsque la
concentration est exprimée respectivement en g/L ou en mmol/L.

c. Détermination de la température corporelle


La mesure de la température corporelle a été réalisée à l’aide d’un thermomètre à mercure.
La méthode adoptée est la mesure sous le bras, au niveau des aisselles. Les valeurs de la
température corporelle sont en degré Celsius « °C ». L’ajout de 0,5°C à la valeur de chaque
mesure a été appliqué systématiquement comme mode de correction pour s’approcher le plus
de la température interne réelle du volontaire.

27
PARTIE PRATIQUE MATERIELS ET METHODES

Le principe de cette mesure consiste à nettoyer à l’alcool le bout du thermomètre et le


placer sous le bras au niveau de l’artère axillaire, et ensuite le bras plaquer contre le corps. La
lecture de la température a été faite après 4 à 5 minutes. Les mesures ont été effectuées plusieurs
fois par jour à différentes heures, à 07 :00, 10 :00, 13 :00, 16 :00, 19 :00, 22 :00 et 01 :00, aussi
bien au cours de période témoin avant le jeûne, (J0), qu’après une semaine et trois de semaines
de jeûne (J7 et J21). Au total, chaque volontaire a effectué sept (7) mesures, reparties sur les 24
heures, afin de suivre le rythme circadien aux trois journées de l’étude.
Les données recueillies de la température corporelle aux trois jours de notre étude ont été
saisies et traitées à l’aide d’un logiciel chronobiologique TSA-Cosinor, software 2.0. Ce logiciel
sert à faire non seulement la modélisation mathématique de toute évolution circadienne, mais
de donner également le degré de signification statistique et les valeurs des principales
caractéristiques des rythmes significatifs : période, amplitude, acrophase, mésor…

d. Détermination de la pression artérielle


Les valeurs de la pression artérielle systolique et diastolique (PAS et PAD), ont été
déterminées grâce un tensiomètre de type « SAL-GB112 ». En outre, les mesures de la tension
artérielle ont été effectuées en position assise, au repos depuis au moins 5 minutes.
Le principe de cette mesure été basé sur la méthode auscultatoire, qui consiste à déterminer
la pression artérielle en surveillant les bruits de Korotkoff à l’aide d’un stéthoscope. Les
mesures ont été effectuées à différents horaires pour couvrir au mieux l’évolution de cette valeur
au cours des 24 heures. Les valeurs des pressions systoliques et diastoliques sont exprimées en
cm de Hg.
La recherche du rythme circadien a été effectuée aussi bien au cours de la période témoin,
avant le jeûne (J0), qu’après une semaine (J7) et trois semaines de jeûne (J21). Au total, chaque
volontaire a effectué sept (7) mesures, reparties sur les 24 heures aux horaires suivants : 07 :00,
10 :00, 13 :00, 16 :00, 19 :00, 22 :00 et 01 :00. Afin de détecter les éventuelles variations dans
le tracé sinusoïdal qui caractérisent le rythme circadien spontané de la pression artérielle
systolique et diastolique. Les données recueillies ont été saisies et traitées à l’aide d’un logiciel
chronobiologique TSA-Cosinor, software 2.0. Ce logiciel sert à faire non seulement la
modélisation mathématique de toute évolution circadienne, mais de donner également les
valeurs des principales caractéristiques des rythmes significatifs.

28
PARTIE PRATIQUE MATERIELS ET METHODES

D. Analyse statistique des résultats


L'analyse statistique a été réalisée à l'aide de Microsoft Office Excel 2013. Les données ont
été exprimées en moyenne ± SEM (Ecart-type à la Moyenne). Les comparaisons entre J0, J7 et
J21 ont été effectuées à l'aide du test Student pour toutes les variables. Une différence est
considérée significative, quand la valeur de « p » est inférieure à 5%.

29
Résultats
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

A. Habitude alimentaire et rythme du sommeil


1. Les apports énergétiques et nutritionnels
a. Apports énergétiques totaux
Nos résultats ont permis de constater, chez nos volontaires à rythme de sommeil inversé,
une tendance à l’augmentation dans l’apport énergétique quotidien au cours du Ramadan. Ce
changement non significatif a atteint une amplitude de 10,2%, comparé à l’apport de la période
de contrôle, avant le Ramadan (figure 6).

Ramadan et apports énergétiques totaux


2500
Valeurs (Kcal)

2000

1500

1000
Ava.R Pen.R

Périodes

Figure 6: Apport énergétique total pendant le Ramadan (Pen.R), comparé à la période de contrôle
avant le Ramadan (Ava.R) chez les adultes volontaires sains à rythme de sommeil inversé.
Les données, obtenues à partir des questionnaires des deux périodes (avant et pendant le Ramadan) ont été
traitées par le logiciel d’estimation de ratio alimentaire « Bilnut ». Les résultats sont exprimés en
Moyenne ± SD (n=15). La comparaison entre les jours a été réalisée par le test « t » de Student. Le seuil de
signification a été fixé à p<0,05. NS : Non significatif par rapport au jour témoin « J0 ».

b. Apport en macronutriment
Les données de notre enquête ont montré une très légère augmentation non significative
dans les apports quotidiens de la fraction glucidique. Cette variation, par rapport à la période
de contrôle, est accompagnée d’une légère diminution non significative dans les apports
protidiques et lipidiques. Des tels changements sont de très faibles amplitudes pour les apports
des trois groupes, glucides, lipides et protides. Les pourcentages calculés sont respectivement
1,60%, -0,8% et -1,79% (figure 7).

31
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

Ramadan et répartition des apports en


macronutriments énergétiques
55

45
Ava.R
Valeurs (%)

35
Pen.R
25

15

5
Glucide Lipide Proteine

Parametres explorés

Figure 7: Apport en nutriments énergétiques pendant le Ramadan (Pen.R), comparé à l’apport


de la période de contrôle, avant le Ramadan (Ava.R), chez les adultes volontaires sains à rythme
de sommeil inversé.
Les données, obtenues à partir des questionnaires des deux périodes (avant et pendant le Ramadan) ont été
traitées par le logiciel d’estimation de ratio alimentaire « Bilnut ». Les résultats sont exprimés en
Moyenne ± SD (n=15). La comparaison entre les jours a été réalisée par le test « t » de Student. Le seuil de
signification a été fixé à p<0,05. NS : Non significatif par rapport au jour témoin « J0 ».

c. Apports alimentaires en acides gras


Nos résultats ont permis de révéler, que les habitudes alimentaires chez nos volontaires
engendrent une légère hausse dans les apports en acides gras saturés (AGS). Cette tendance de
hausse est non significative de 11,2% comparée à la période de contrôle avant le Ramadan.
Quant aux acides gras mono-insaturés (AGM) et polyinsaturé (AGP), ils ont des apports
abaissés, mais d’une manière non significative. Ces variations, qui accompagnent le Ramadan,
sont de (-3,5%) pour les AGM, et (-2,8%) pour les AGP, comparées aux apports de la période
témoin (figure 8).

32
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

Ramadan et apports en acides gras


45

40

35 Ava.R
Valeurs (%)

30

25
Pen.R

20

15
AGS AGM AGP

Parametres

Figure 8: Apport en AGS, AGM et AGP pendant le Ramadan (Pen.R), comparé à l’apport avant
le Ramadan (Ava.R) chez 15 adultes sains à rythme de sommeil inversé
Les données, obtenues à partir des questionnaires des deux périodes (avant et pendant le Ramadan) ont été
traitées par le logiciel d’estimation de ratio alimentaire « Bilnut ». Les résultats sont exprimés en
Moyenne ± SD (n=15). La comparaison entre les jours a été réalisée par le test « t » de Student. Le seuil de
signification a été fixé à p<0,05.NS : Non significatif par rapport au jour témoin « J0 ».

d. Apport en cholestérol
Les données de notre enquête ont montré que la consommation des aliments riches en
cholestérol augmente au cours du mois de Ramadan. Cette augmentation est d’amplitude non
significative (figure 9).

Ramadan et apport en cholestérol

500

400
Quantités (mg)

300

200

100
Ava.R Pen.R

Périodes

Figure 9: Apport en cholestérol pendant le Ramadan (Pen.R) comparé à celui de la période témoin
avant le Ramadan (Ava.R) chez des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil inversé.
Les données, obtenues à partir des questionnaires des deux périodes (avant et pendant le Ramadan) ont été
traitées par le logiciel d’estimation de ratio alimentaire « Bilnut ». Les résultats sont exprimés en
Moyenne ± SD (n=15). La comparaison entre les jours a été réalisée par le test « t » de Student. Le seuil de
signification a été fixé à p<0,05.*p<0,05 ; NS : Non significatif par rapport au jour témoin « J0 ».

33
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

2. Rythme du sommeil
Nos résultats ont montré que l’heure du couchée chez les volontaires a été significativement
retardée durant le Ramadan (p<0,01), avec un décalage de plus de trois heures. De plus, nos
volontaires ont retardé leur réveil matinal jusqu’au début de l’après-midi. Ce nouveau rythme
de sommeil strictement diurne s’accompagne d’une augmentation significative dans la durée
de sommeil des volontaires (p<0,05).

Périodes
Les rythmes explorés Avant le Ramadan Pendant le Ramadan p
Heure du couchée (hh :mm) 00 :50 ± 00 :32 03 :56 ± 00 :05 **

Durée de sommeil (hh :mm) 07 :31 ± 00 :30 08 :53 ± 00 :42 *

Tableau 3 : Rythme du sommeil avant et au cours du Ramadan.


Ces données ont été collectées à partir des questionnaires des deux périodes avant et au cours du Ramadan,
chez une population de volontaires adultes sains. Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=15).
La comparaison entre les deux périodes a été réalisée par le test « t » de Student. Le seuil de signification a été
fixé à p<0,05. *p<0,05 ; **p<0,01 ; NS : Non significatif par rapport au jour témoin « J0 ».

B. Ramadan et paramètres biologiques


1. Glycémie et paramètres lipidiques
a. Glycémie
Nos résultats ont permis de constater que l’évolution entre les deux jours J0 et J7 le taux
plasmatique de la glycémie reste stable et comparable à celle du jour témoins (J0). Alors qu’au
J21, la valeur de la glycémie a subi une augmentation significative avec une amplitude de 6,07%
avec (p<0,05) par rapport au jour témoin J0 (figure 10).

34
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

Ramadan et Glycémie
1,05

1,00 *
Valeur en (g/l)

0,95

0,90

0,85
J0 J7 J21

Jours

Figure 10 : Impact du jeûne du Ramadan sur la glycémie plasmatique chez des volontaires adultes
sains, à rythme sommeil inversé.
Les valeurs de la glycémie à jeun ont été mesurées aux jours « J7 » et « J21 », comparés à celle du jour témoin
« J0 ». Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=15). La comparaison entre les jours a été réalisée par
le test « t » de Student. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05. *p<0,05 ; NS : Non significatif par rapport
au jour témoin « J0 ».

b. Les triglycérides
Nos résultats ont permis de remarquer une diminution -2,1% des triglycérides plasmatiques
dès J7, comparé au J0. Cependant, cette variation reste faible et non significative. Cette baisse
légère des triglycérides plasmatiques s’atténue, ensuite, pour retrouver au J21 la valeur témoin
de J0 (figure 11).

35
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

Ramadan et triglycérides
plasmatiques

Valeurs plasmatique (mmol/l)


0,70

0,65

0,60

0,55

0,50
J0 J7 J21

Jours

Figure 11: Impact du jeûne du Ramadan sur la valeur des triglycérides plasmatiques chez des
volontaires adultes sains, à rythme sommeil inversé.
Les valeurs des triglycérides à jeun ont été mesurées aux jours « J7 » et « J21 », comparés à celle du jour témoin
J0. Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=15). La comparaison entre les jours a été réalisée par le
test « t » de Student. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05.NS : Non significatif par rapport au jour témoin
« J0 ».

c. Cholestérol total
Les résultats ont permis de remarquer, chez nos volontaires à rythme de sommeil inversé,
que la valeur du cholestérol total plasmatique a subi une augmentation durant le mois de jeûne.
Cependant, cette hausse observée au J7 commence non significative avec une amplitude de
4,94%, par rapport à J0. En revanche, les valeurs du J21 ont montré une accentuation pour que
l’amplitude atteint 16,7% et devient statistiquement significative (p<0,01). Concernant
l’évolution entre J7 et J21, l’étude comparative a permis de remarquer que cette tendance à la
hausse est non significative (figure 12).

36
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

Ramadan cholestérol total


plasmatique
Valeurs plasmatiques (mmol/l)
5,6

**
4,7

3,8

2,9

2
J0 J7 J21

Jours

Figure 12: Impact du jeûne du Ramadan sur la valeur du cholestérol total plasmatique chez des
volontaires adultes sains à rythme de sommeil inversé.
Les valeurs du cholestérol total à jeun ont été mesurées aux jours « J7 » et « J21 », comparés à celle du jour
témoin J0. Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=15). La comparaison entre les jours a été réalisée
par le test « t » de Student. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05.
**p<0,01 ; NS : Non significatif par rapport au jour témoin « J0 ».

d. Fraction de HDL-cholestérol et LDL-cholestérol


 HDL-cholestérol (figure 13) :
Nos données ont montré qu’au J7, la valeur du HDL-cholestérol reste stable et comparable
à celle du jour témoin J0. Cette situation change au J21. En effet, une augmentation non
significative du HDL-cholestérol est détectée. Cet accroissement est d’une amplitude de 7,31%.
L’étude comparative entre les deux jours de jeûne J7 et J21, révèle une hausse significative avec
une amplitude de 8,14%, avec (p<0,01).
 LDL-cholestérol (figure 13) :
Concernant le taux plasmatique du LDL-cholestérol, nos résultats ont permis de constater,
chez nos volontaires à rythme de sommeil inversé, une augmentation significative. Cette
variation a été remarquée, aussi bien au J7 qu’au J21. L’amplitude significative au début du
Ramadan, J7, est de 12,58% (p<0,05), par rapport au J0. Quant à la valeur du LDL-cholestérol
au J21, elle montre une amplification de la hausse pour atteindre une amplitude de 21,8%
(p<0,01), comparée au jour témoin. Concernant l’évaluation de la variation entre J 7 et J21, elle
a révélé que l’accentuation est significative avec une amplitude 8,15%, avec (p<0,05).

37
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

Ramadan et HDL et LDL cholestérol


3,7
**
*
2,9
Valeurs en (mmol/

LDL
2,1
HDL

1,3

0,5
J0 J7 J21

Jours

Figure 13: Impact du jeûne du Ramadan chez des adultes volontaires sains, à rythme sommeil
inversé, sur les taux plasmatiques des deux fractions HDL-cholestérol et LDL-cholestérol.
Les valeurs à jeun ont été mesurées pour le « HDL »ou calculées pour le « LDL » pour les jours « J7 » et « J21 »,
comparés à celle du jour témoin « J0 ». Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=15). La comparaison
entre les jours a été réalisée par le test « t » de Student. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05. *p<0,05 ;
**p<0,01 ; NS : Non significatif par rapport au jour témoin « J0 ».

2. Ramadan et les valeurs plasmatiques des protéines totales et des déchets azoté
a. Protéine totale
Nos resultats ont permis de constater qu’àprès une semaine du jeûne, au « J7 », que les
valeurs plasmatiques des protéines totales subissent une trés faible augmentation qui est non
significative, par rapport au J0. Cependant au J21, nous avons remarqué une tendance à la baisse,
ramenant les valeurs des protéines plasmatiques à un niveau similaire à celui du jour témoin
« J0 » (figure 14).

38
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

77,5 Ramadan et protéines totales plasmatiques

Valeurs (g/l) 77

76,5

76
J0 J7 J21
Jours

Figure 14 : Impact du jeûne du Ramadan chez des adultes volontaires sains, à rythme de sommeil
inversé, sur les taux plasmatiques des protéines totales.
Les valeurs des protéines totales à jeun ont été mesurées aux jours « J7 » et « J21 », comparés à celle du jour
témoin « J0 ». Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=15). La comparaison entre les jours a été réalisée
par le test « t » de Student. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05. NS : Non significatif par rapport au
jour témoin « J0 ».

b. Déchets azotés
 L’urée (figure 15)

Nos resultats ont permis de constater que le jeûne du Ramadan, chez nos volontaires à
rythme de sommeil inversé, s’accompagne d’un léger accroissement dans la valeur plasmatique
de l’urée.
Cette variation par rapport au J0, détectée dès la première semaine « au J7 » avec une
variation de 3,76%, s’accentue au J21 pour atteindre une amplitude de 6,27%. Ces perturbations
de la valeur de l’urée plasmatique n’atteignent en aucun cas la signification statistique.

39
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

Ramadan et urée plasmatique


4,5

valeurs plasmatiques

4
(mmol/l)

3,5

3
J0 J7 J21

Jours

Figure 15: Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil
inversé, sur le taux plasmatique de l’urée.
Les valeurs de l’urée à jeun ont été mesurées aux jours « J7 » et « J21 », comparés à celle du jour témoin « J0 ».
Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=15). La comparaison entre les jours a été réalisée par le test
« t » de Student. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05. *p<0,05 ; NS : Non significatif par rapport au jour
témoin « J0 ».

 L’acide urique (figure 16)

Nos résultats ont permis de constater que le jeûne du Ramadan engendre chez nos
volontaires une hausse dans le taux plasmatique de l’acide urique. Ce changement a été
remarqué aussi bien au J7 qu’au J21. Concernant les intensités des influences du jeûne détectées
chez nos volontaires, elles sont de 5,75% au J7 et 7,94% au J21, par rapport au J0. De plus, ces
variations de l’acide urique n’atteignent pas la signification statistique, aussi bien au « J7 » qu’au
« J21 ».

40
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

Ramadan et Acide urique plasmatique


300,00

Valeurs plasmatiques (umol/l)


290,00

280,00

270,00

260,00

250,00

240,00

230,00
J0 J7 J21
Jours

Figure 16: Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil
inversé, sur le taux plasmatique de l’acide urique.
Les valeurs de l’acide urique à jeun ont été mesurées aux jours « J7 » et « J21 », comparés à celle du jour témoin
« J0 ». Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=15). La comparaison entre les jours a été réalisée par
le test « t » de Student. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05. *p<0,05 ; NS : Non significatif par rapport
au jour témoin « J0 ».

3. Ramadan et la valeur plasmatique des enzymes hépatiques (ASAT et ALAT)


 ALAT (figure 17)

Au J7, nos résultats montrent que le jeûne du Ramadan induit chez nos volontaires une faible
baisse dans le taux plasmatique de l’ALAT de - 4,45% par rapport à J0. Cette variation est non
significative. Cependant au J21, une faible augmentation non significative a été observée avec
une amplitude de -3,23% Par rapport à J0.

 ASAT (figure 17)

Concernant l’évolution des taux plasmatique de l’ASAT au cours du jeûne, nos résultats
décèlent une faible augmentation de cet enzyme hépatique dès J7, avec une amplitude non
significative de 6,33%, par rapport à J0. Au J21, la variation de l’ASAT s’atténue et devient
comparable à la valeur de J0. Concernant l’évolution entre les deux jours « J7 » et « J21 », elle
révèle une tendance à la baisse sans signification statistique.

41
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

Ramadan et taux plasmatique de l'ALAT et l'ASAT


25
Valeurs plasmatiques hépatiques

20
J0
15
J7
(U/l)

10 J21

0
ALAT ASAT

Figure 17: Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil
inversé, sur les taux plasmatiques des deux enzymes hépatiques : ALAT et ASAT.
Les mesures des deux enzymes hépatiques ont été mesurées aux jours « J7 » et « J21 », comparés à celle du jour
témoin « J0 ». Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=15). La comparaison entre les jours a été réalisée
par le test « t » de Student. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05.
NS : Non significatif par rapport au jour témoin « J0 ».

C. Ramadan et quelques fonctions physiologiques


1. Ramadan et température corporelle
Nos résultats montrent que le jeûne du Ramadan induit une baisse de la température pour
les mesures diurnes à partir de 07 :00. Cette chute remarquée au J7 est plus importante pour
10 :00, 13 :00. Au J21, cette chute diurne de la température corporelle s’accentue. En revanche,
une augmentation des valeurs nocturnes a été détectée à partir de 17 :00 et surtout pour les
mesures de 22 :00 et 01 :00.
Nos résultats ont permis de constater que le jeûne du Ramadan induit un changement dans
l’allure de la courbe de la température corporelle au J7, avec une baisse dans les valeurs diurnes
et hausse dans les valeurs nocturnes entrainant une inversion du rythme circadien du J0. De
plus, l’accentuation des deux variations opposées au J21 révèle une augmentation de la
variabilité de la température au cours des 24 heures, entre J7 et J21 (figure 18a).

42
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

Température corporelle
38,00

37,50
J0
37,00
J7
36,50
Valeurs (°C)

36,00
J21
35,50

35,00

34,50
07:00 10:00 13:00 16:00 19:00 22:00 01:00 07:00

Horaires

Figure 18a : Impact du jeûne du Ramadan sur le rythme circadien de la température corporelle
des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil inversé.
Sept mesures ont été effectuées aux trois jours de notre étude : « J7 » et « J21 » du Ramadan, comparés au jour
témoin J0. Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=13). La comparaison entre les jours a été réalisée
par le test « t » de Student. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05.
*p<0,05 ; **p<0,01 ; ***p<0,001 ; NS : Non significatif par rapport au jour témoin « J0 ».

La modélisation mathématique des allures circadiennes des trois jours de notre étude a
permis de remarquer qu’au J0 l’acrophase de la température corporelle est situé à 15:32. Ce
moment du « zénith » s’est décalé de plusieurs heures, aussi bien au J7 qu’au J21 du jeûne, pour
devenir nocturnes avec les horaires respectifs 22:12 et 21:24. Concernant l’amplitude du rythme
du jour témoin « J0 », il a été de 0,5°C. Au cours du Ramadan cette amplitude augmente au J7,
et une chute de la variabilité au J21 avec une amplitude de 1°C au J7 et 0,8 °C au J21. Cette baisse
de l’oscillation de la valeur de la température corporelle au cours des deux jours du jeûne a eu
lieu autour d’une moyenne « MESOR » (Estimation de la Moyenne Statistique du Rythme) qui
n’a subi aucun changement significatif tout au long du mois de Ramadan. En effet, les valeurs
du Mésor ont été 36,8 ± 0,22 °C ; 36,6 ± 0,12 °C et 36,5 ± 0,21 °C pour respectivement J0, J7 et
J21 (figure 19b).

43
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

J0

Valeur de la température corporelle en °C

J7

J21

Horaires
Figure 19b : Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains à rythme de sommeil
inversé (n=13), sur le rythme circadien de la température corporelle.
Les trois courbes sont obtenues après modélisation mathématique, grâce au logiciel « Cosinor ».

 Etude comparative et adaptation (tableau 4) :


L’étude comparative entre les trois périodes « J0, J7 et J21 » montrent une diminution
significative de la température corporelle le jour au J21 (p<0,001) tandis que la variation
observée la nuit au J21 n’est significative qu’à 01:00 (p<0001). L’étude comparative entre les
données des jours J0 et J7 a montré les changements détectés sont plus marqués et plus
significatifs pour les mesures nocturnes. En revanche, les changements au J21 sont plus intenses
pour les mesures diurnes montrant des pourcentages de variation mise en évidence entre J 7 et
n’est significative que le matin (p<0,001).

44
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

07:00 10:00 13:00 16:00 19:00 22:00 01:00


J0–J7 -0,4%NS -0,7%NS -0,9%* -0,5%NS 0 ,8%NS 1,1%** 1,7%***

J0-J21 -1,7%*** -2,4%*** -3,1%*** -2,6%*** 0,6%NS 0,9%NS 1,8%***

J7-J21 -1,4% *** -1,7%*** -2,1%*** -2,1%*** -0,1%NS -0,2%NS 0,1%NS


Tableau 4 : Pourcentages de variation de la température corporelle engendrée par le jeûne.
*p<0,05, **p<0,01, ***p<0,001 entre les jours du jeûne et le jour témoins J 0. NS : Différence non
significative entre les jours du jeûne et le jour témoins J0.

2. La pression artérielle systolique


Nos résultats montrent que le jeûne du Ramadan induit une baisse significative (p<0,01)
de la pression artérielle systolique (PAS) pour les mesures diurnes de 13 :00, 16 :00 aussi bien
au J7 et J21. Cette chute diurne de la PAS a lieu contre une augmentation nocturne détectée à
22 :00 et 01 :00. Ces changements opposés entre les valeurs diurnes et nocturnes expliquent
l’inversion du rythme circadien de la PAS chez nos volontaires aussi bien au J7 qu’au J21 (figure
20a).

Pression arterielle systolique

14

J0
Valeurs en cmHg

J7
11,5

J21

9
07:00 10:00 13:00 16:00 19:00 22:00 01:00 07:00

Horaires

Figure 19a : Impact du jeûne du Ramadan sur le rythme circadien de la pression arterielle
systolique chez des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil inversé.
Sept mesures ont été effectuées aux trois jours de notre étude : « J7 » et « J21 » du Ramadan, comparés au jour
témoin J0. Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=13). La comparaison entre les jours a été réalisée
par le test « t » de Student. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05. **p<0,01 ; ***p<0,001 ; NS : Non
significatif par rapport au jour témoin « J0 ».

45
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

La modélisation mathématique des allures circadiennes des trois jours de notre étude a
permis de remarquer qu’au J0 le rythme de la pression artérielle systolique s’est caractérisé par
un pic diurne qui se situe à 15:05. Ce moment du « zénith » ou acrophase s’est décalé de
plusieurs heures, aussi bien au J7 qu’au J21 du jeûne, pour devenir nocturnes avec les horaires
respectifs 01:12 et 22:44. Concernant l’amplitude du rythme significatif du jour témoin « J0 »,
il a été de 1,6 cmHg. Au cours du Ramadan cette amplitude baisse énormément, reflétant une
chute de la variabilité avec une amplitude de 0,2 cm Hg au J 7 et 0,8 cm Hg au J21. Cette baisse
de l’oscillation de la valeur de la PAS au cours des deux jours du jeûne a eu lieu autour d’une
moyenne « MESOR » (Estimation de la Moyenne Statistique du Rythme) qui reste non modifiée
par rapport à la période témoin. En effet, les valeurs du Mésor ont été 11,5 ± 0,6 cm, 11,4 ± 0,8
cmHg et 11 ± 0,7 cmHg pour respectivement J0, J7 et J21.

J0
Valeurs de la pression artérielle systoliques (cmHg)

J7

J21

Horaires

Figure 19b : Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains à rythme de sommeil
inversé (n=13), sur le rythme circadien de la pression artérielle systolique.
Les trois courbes sont obtenues après modélisation mathématique, grâce au logiciel « Cosinor ».
 Etudes de comparaison et adaptation (Tableau 5) :

46
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

L’étude de comparaison montre que la variation mise en évidence entre J 0 et J7 n’est


significative que la nuit, et entre 13:00 et 16:00 le jour. Quant à la comparaison mise en évidence
entre J0 et J21, elle révèle une augmentation significative de la PAS la nuit, tandis que le jour la
différence significative est observé qu’à 10:00, 13:00, et 16:00. Quant à la variation observée
entre J7 et J21 n’est significative que le jour entre 7 :00 et 10 :00.

07:00 10:00 13:00 16:00 19:00 22:00 01:00


J0–J7 -4,9%NS -2,8%NS -13%*** -19,8%*** -6,1%** 7,9%*** 11,7%***

J0-J21 -1,6%NS -8,22%*** -13,5%*** -22%*** -3,1%NS 6,89%** 15%***

J7-J21 -6,3%* -5,4%* -0,15%NS 2,6%NS 3,2%NS 0,8%NS 3,3%NS


Tableau 5: Pourcentages de variation de la pression artérielle systolique engendrés par le jeûne.
Huit mesures ont effectuées aux trois jours de notre étude J7 et J21 du Ramadan, comparé au
jour témoin « J0 ». Etude réalisée chez des jeunes adultes sains (n=13) à rythme de sommeil
inversé. *p<0,05, **p<0,01, ***p<0,001 entre les jours du jeûne et le jour témoins J 0. NS : Différence non
significative entre les jours du jeûne et le jour témoins J0.

3. La pression artérielle diastolique

Pression arterielle diastolique


7,8
7,6
J0
7,4
7,2
Valeurs en cmHg

7 J7
6,8
6,6 J21
6,4
6,2
6
07:00 10:00 13:00 16:00 19:00 22:00 01:00 07:00

Horaires
Figure 20a : Impact du jeûne du Ramadan sur le rythme circadien de la pression arterielle
diastolique chez des volontaires adultes sains, à rythme de sommeil inversé.
Sept mesures ont été effectuées aux trois jours de notre étude : « J7 » et « J21 » du Ramadan, comparés au
jour témoin J0. Les résultats sont exprimés en Moyenne ± SD (n=13). La comparaison entre les jours a été
réalisée par le test « t » de Student. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05.
**p<0,01 ; ***p<0,001 ; NS : Non significatif par rapport au jour témoin « J0 ».

47
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

Nos résultats ont montré que le jeûne du Ramadan induit, chez nos volontaires rythme de
sommeil est inversé, une baisse significative de la PAD. Cette variation, remarquée dès le « J7 »,
est d’une amplitude significative de -4,9% avec (p<0,01), par rapport au J0.
Nos mesures ont permis, en outre, de retrouver cette baisse de la PAD au J 21, avec une
amplitude significative de -5,8% (p<0,001), par rapport au J0. Quant à l’évolution au cours du
mois du Ramadan, la comparaison entre J21 et J7 a permis de retrouver les mêmes variations
PAD induites par le jeûne. De plus, nous avons remarqué une accentuation, d’environ 1%, aussi
bien pour la baisse diurne que pour la hausse nocturne, donnant une augmentation de la
variabilité circadienne.

J0
Valeurs de la pression artérielle Diastolique (cmHg)

J7

J21

Horaires

Figure 20b : Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains à rythme de sommeil
inversé (n=13), sur le rythme circadien de la pression artérielle diastolique.
Les trois courbes sont obtenues après modélisation mathématique, grâce au logiciel « Cosinor ».

48
PARTIE PRATIQUE RESULTATS

La modélisation mathématique des allures circadiennes des trois jours de notre étude a
permis de remarquer qu’au J0 l’acrophase de la pression artérielle diastolique est situé à 15:11.
Quant aux rythmes circadiens aux J7 et J21 du Ramadan chez nos volontaires à rythme de
sommeil inversé, ils sont caractérisés par des pics nocturnes à 22:15 au J7 et 23:14 au J21. Pour
le niveau moyen du rythme, le MESOR, il a montré aux J0, J7 et J21 une variation minime avec
les valeurs respectives 6,9 ± 0,6 cmHg, 6,6 ± 0,6 cmHg et 6,5 ± 0,6 cmHg.

 Etude comparative et d’adaptation (Tableau 6) :


L’étude comparative entre J0 et J7 a permis de montrer que la variation de la PA diastolique
a subi une diminution significative pour les mesures diurnes à 7:00, 13:00 et 16:00, contre une
très faible tendance à la hausse au cours de la nuit sans aucune signification statistique. Au J21,
nous avons retrouvé la baisse de PA diastolique, comparé à J0. Quant à la variation entre J7 et
J21, elle n’a pas atteint la signification statistique.

07:00 10:00 13:00 16:00 19:00 22:00 01:00


J0–J7 -7,4%** -4,1%NS -12,2%*** -13,7%*** -1,1%NS 1,1%NS 4,6%NS

J0-J21 -10,7%*** -9,7%* -12,4%*** -16%*** 1,1%NS 2,1%NS 3,5%***

J7-J21 -3,3% NS -5,8%* -0,2%NS -3,7%NS 22%NS 0,9%NS 1,1%NS


Tableau 6: Variation de la pression artérielle diastolique au cours du jeûne. Huit mesures ont
effectuées aux trois jours de notre étude J7 et J21 du Ramadan, comparé au jour témoin « J0 ».
Etude réalisée chez des jeunes adultes sains (n=13) à rythme de sommeil inversé.
*p<0,05, **p<0,01, ***p<0,001 entre les jours du jeûne et le jour témoins J 0. NS : Différence non
significative entre les jours du jeûne et le jour témoins J0.

49
Discussion
PARTIE PRATIQUE DISCUSSION

Avant de discuter les résultats de ce mémoire, il convient de justifier le choix de nos


conditions expérimentales et d’évaluer ensuite les limites de notre protocole.

D’abord ce travail repose sur l’étude des influences possibles des perturbations du rythme
de sommeil sur les influences du jeûne du Ramadan chez des volontaires adultes sains. Le choix
d’une population de jeunes adultes est susceptible d’écarter les éventuelles interactions de l’âge.
De plus, dans notre protocole nous avons suivi par enquête les deux rythmes quotidiens
activité/repos et de consommation alimentaire. Là aussi, les données de notre questionnaire
vont servir à estimer les éventuelles implications des variations dans le rythme activité/repos et
des apports nutritionnels dans les changements qui accompagnent le jeûne du Ramadan.

De plus, notre choix des jours « J7 » et « J21 » du Ramadan, pour la mesure des paramètres
étudiées, a été effectué pour évaluer à la fois les influences de ce mois particulier à court terme
et à long terme. Cette précaution nous permet d’estimer toute éventuelle adaptation
physiologique entre les deux stades du jeûne. Quant à la suivie des rythmes circadiens des deux
variables, la température corporelle et la tension artérielle, elle a été entreprise pour évaluer les
répercussions du rythme de vie chez les volontaires sur la bio-périodicité endogène.

I. Rythme de Veille / Sommeil


Nos données ont montré que l’heure du couchée chez nos volontaires au cours du Ramadan
a été très retardée, après le dernier repas du « Shour ». De ce fait, l’ensemble de nos volontaires
ont un sommeil strictement diurne, qui débute après l’aube. Un tel rythme est complètement
déphasé par rapport à celui de la période de contrôle. En outre, nos volontaires ont retardé leur
heure de levée, augmentant ainsi la durée du sommeil de manière significative.
Concernant le décalage de la période du sommeil, suite au retard dans l’heure du couchée
et du levée chez l’ensemble de nos volontaires s’accordent avec les observations de plusieurs
auteurs (BaHammam.2003 ; Haouari et al. 2013). Cependant, le décalage remarqué chez nos
volontaires est considérable, inversant complètement le rythme habituel de sommeil au court
de la période témoin. Ce rythme très particulier de sommeil diurne, mise en évidence chez nos
volontaires durant le mois du Ramadan s’accompagne d’une durée de sommeil accrue. Cette
constatation se distinguent de la majorité des études qui, soit par négligence, soit par volonté
de ne pas compliquer l’analyse de leurs données, n'accordent aucune importance à l’état de du
rythme activité/repos au cours des différentes périodes de leurs études.

51
PARTIE PRATIQUE DISCUSSION

En conclusion, l’ensemble de nos volontaires ont retardé leur sommeil au cours du


Ramadan et attendent le dernier repas, le Shour, qui a lieu avant l’aube. Ce rythme pourrait
entrainer une désynchronisation de la périodicité endogène. Cette hypothèse a été vérifiée en
suivant les deux rythmes de la température et de la tension artérielle, qui sont deux marqueurs
de l’oscillation de l’horloge biologique. Ce choix est soutenu par le nombre d’études antérieures
qui ont utilisé ces mêmes marqueurs pour contrôler le modèle circadien de la rythmicité
endogène (Roky et al.2000, Kirkendall et al.2008, Roky et al.2001).

II. Rythme de la température corporelle


Nos résultats ont montré que l’amplitude de la température corporelle a subi une augmentation
significative au J7 comparé au jour de control J0, et à la troisième semaine (J21) a subi une baisse
non significative par rapport au J7, se rapprochant ainsi à la valeur observée au J0 avec une
différence de 0,3 °C. Ces résultats sont en désaccord avec ceux observé par (Rocky et al. 2001)
qui ont rapporté une baisse de l’amplitude de la température corporelle durant tout le mois du
Ramadan. Cependant, nos données ont montré une concordance avec les suggestions de ces
auteurs quand ils ont mis en évidence un retard dans l’apparition de phase comparés au J0. Ce
phénomène a été également observé par Bourdon et al. (2004).
De plus les rythmes de la température corporelle aux J7 et J21, sont décalés par rapport au
rythme standard de la période témoin. En effet, nous avons enregistré des valeurs de
température qui sont significativement accrues la nuit, parallèlement aux activités tissulaires
oxydatives et catabolisantes exigées par l’activité, et abaissées le jour par rapport à celles de la
période témoin. Ce résultat confirme la désynchronisation des rythmes endogènes des
volontaires dès la première semaine du jeûne, suite à un déplacement dans la programmation
temporelle de leur sommeil. Ces résultats s’accordent avec ceux de (Rocky et al. 2000), qui ont
remarqué également une baisse de la température pendant la journée contre une augmentation
pendant la nuit.
Par ailleurs, nos résultats ont permis de constater que l’estimation moyenne de la statistique
du rythme (MESOR) n’a subi aucun changement significatif aussi bien au J7 qu’au J21. Ces
résultats sont en accord avec les résultats de Bahammam et al. (2010) et Roky et al. (2001), qui
n’ont détecté aucun changement significatif du mésor du rythme circadien de la température
centrale.
Il apparaît clairement que les repas pris exclusivement pendant la nuit et le décalage de
l’heure de coucher, l’exposition nocturne à la lumière artificielle ont été des facteurs parmi les

52
PARTIE PRATIQUE DISCUSSION

facteurs susceptible d’être à l’origine du changement de la configuration circadienne de la


température.
Nos résultats ont montré également que les changements dans l’architecture du sommeil
sont corrélés positivement avec les perturbations mises en évidences dans l’acrophase du
rythme circadien de la température corporelle. Cela veut dire que les variations de la
température corporelle sont liées de très près aux cycles veille/sommeil. Cette hypothèse est
soutenue par certains auteurs qui rapportent que le cycle /sommeil et l'apport alimentaire
strictement nocturne affectent le rythme circadien de la température corporelle (Minors et
al.1986, Krueger et al.1997).

III. La pression artérielle systolique et diastolique


Comme dans le cas de la température corporelle, nos mesures ont montré l’existence d’un
changement significatif rythme circadien de la PA pour les trois jours de notre étude. Pour le
jour témoin avant le début du Ramadan, l’allure sinusoïdale de la courbe est caractérisée par
des valeurs élevées diurnes concomitantes à l’activité physique et intellectuelle des volontaires.
De ce fait, un retard très important dans l’apparition du pic du rythme circadien de PAD et de
la PAS, au J7 au J21, comparés au rythme du contrôle J0. Un tel changement indique un décalage
de plusieurs heures déplaçant le pic vers la nuit, période de l’activité des volontaires. Ces
résultats observés sont en désaccord avec ceux de Sayedda et al. (2014) qui n’ont remarqué
qu’une diminution de l’amplitude de PA qui retrouve vers la fin de la dernière semaine sa valeur
initiale. Ce controverse avec nos résultats pourrait secondaire à un maintien d’un rythme de
sommeil convenable, chez les volontaires de cette étude, qui est synchrone avec le rythme
jour/nuit.
Les données de notre étude ont montré, en outre, une légère diminution statistiquement
non significative de la moyenne de la PA systolique pendant le mois de Ramadan comparer au
J0. Cette variation n’a pas été retrouvée par Saleh et al. (2015), lors de leur travail mené chez
une population mixte de 60 volontaires, à rythme de sommeil normal. Ce phénomène de retard
de la phase peut être expliqué par la perturbation du cycle vieille/sommeil par le biais de
l’alimentation nocturne. Cette dernière provoque le retard d’endormissement en entrainant une
hausse dans la température corporelle. Cette hypothèse est soutenue par les travaux de Saleh et
al. (2015).

53
PARTIE PRATIQUE DISCUSSION

IV. Apports alimentaires


Malgré la baisse du nombre de prises alimentaires, pendant le Ramadan, nos résultats ont
permis d’observer que l’apport énergétique total a subi une très légère augmentation non
significative. Ce résultat rappelle les conclusions de Haouari et al. (2008), réalisé chez des
étudiants à rythme de sommeil peu perturbé au cours du Ramadan. Cette variation a été plus
marquée chez les volontaires pour l’étude de Lamine et al. (2006) qui a permis de constater une
augmentation de l’apport énergétique, mais de manière significative.
Nous avons remarqué d’après les données de notre enquête, que l’apport glucidique chez
nos volontaires a augmenté durant le mois du Ramadan. Cette baisse est parvenue, malgré la
diminution dans le nombre de prise alimentaire confirmée par une multitude de travaux
(Haouari, Bouchoucha Akrout …). Cette tendance à la hausse qui n’atteint pas signification
statistique n’a pas été remarquée par Aldouni et al. (1997) dans son étude réalisée chez 32
hommes sains. Ces controverses pourraient être secondaires aux critères de sélection de
volontaires qui parfois n’accordent pas l’importance nécessaire aux habitudes alimentaires et
ses facteurs déterminants en particulier le niveau de vie … De plus, nos résultats ont montré
que la consommation de nos volontaires au cours du Ramadan se caractérise par un apport accru
en sucre simple. Cette même constatation a été déjà faite par Aloulou et al. (2008). Concernant
la consommation lipidique, notre enquête a révélé que l’ensemble de nos volontaires réduisent
leur consommation durant le Ramadan. Ce résultat ne s’accorde pas avec les conclusions de
Beltaifa et al. (2002) qui ont précisé que durant le mois de Ramadan les jeûneurs ont une
consommation alimentaire plus riche en corps gras. Ces données se distinguent de la majorité
des travaux qui ont pu conclure que l’apport lipidique total reste inchangé au cours du mois de
Ramadan (Aldouni et al. 1997, Maughan et al. 2008). Cependant, la répartition de cet apport
représente un apport plus faible en acide gras, mono et polyinsaturé, durant le mois du
Ramadan, contre un accroissement dans celui des acides gras saturés. Ces observations sont en
désaccord avec ceux rapportées par Lamine et al. (2006) qui ont pu constater une hausse
significative dans l’apport en acide gras mono et polyinsaturé. Quant aux apports en protides,
ils ont subi chez nos volontaires, une diminution pendant le Ramadan contrairement aux
résultats de (Aldouni et al. 1997, Maughan et al. 2008) qui ont constaté une hausse significative.
L’ensemble des données concernant les apports alimentaires, estimés par enquête au
cours de deux périodes de notre étude, ont montré que toutes les variations détectées dans les
apports caloriques totaux et les apports en glucides, lipides et protides ne sont que légèrement
perturbés. De ce fait, toute interférence possible des apports nutritionnels dans les éventuelles
variations qui accompagnent le Ramadan semble être écartée, chez nos volontaires.

54
PARTIE PRATIQUE DISCUSSION

V. Les paramètres biologiques


Les résultats de cette étude ont permis d’observer que le taux plasmatique de la glycémie
à la première semaine du mois de Ramadan est resté inchangé et comparable au jour témoin J0.
Une augmentation a été observé au J21, cette hausse est significative par rapport au jour témoin.
Ce résultat est en désaccord avec les conclusions de Azizi et al (1987) et Haoauri et al. (1998)
et (2013) qui ont remarqué une légère diminution du glucose sanguin au cours du jeûne. Une
telle tendance reflète une amélioration de la tolérance au glucose induite par les prises
alimentaires strictement nocturnes. Cependant, il important de rappeler que les volontaires pour
ces différentes études ont gardé un rythme de sommeil similaire à leur rythme habituel.
Concernant la variation des triglycérides plasmatique, les résultats de notre cette étude ont
permis de détecter une petite diminution des valeurs des triglycérides dès la première semaine
du mois de Ramadan, suivie par une normalisation à la troisième semaine, en retrouvant la
valeur initiale du J0 ,avant le mois du Ramadan. Ces résultats sont en désaccord avec ceux
observés par Ziaee et al. (2006). Ces auteurs ont rapporté qu’il n’y avait aucun changement
significatif de la valeur des triglycérides plasmatiques pendant le mois de Ramadan. En
contraste, les changements significatifs détectés par Haouari et al. (1998) et Furuncuoglu et al.
(2007) consistent en une diminution significative induite par le jeûne. Par ailleurs, nos résultats
ont permis de révéler que le cholestérol total plasmatique augmente tout au long du mois de
jeûne. Une telle tendance est observée dès J7 et n’atteint la signification statistique qu’au J21.
Ces résultats sont en désaccord aux résultats constaté par Haouari et al. (1998) et (2013) et
Ziaee et al. (2006) et Aksungar et al. (2005) qui ont rapporté une absence de variation
significative dans le taux de cholestérol total sérique.
Concernant les fractions HDL et LDL, une hausse significative de la fraction LDL, et une
tendance de hausse de la fraction HDL ont été constatées dans notre étude au cours du jeûne,
comparé à la valeur pré-Ramadan. Nos résultats sont en concordance avec ceux observé par
(Hallak et al.1988, Celik et al.2014).
Ces tendances détectées, chez nos volontaires désynchronisés, sont en désaccord avec les
résultats obtenus par Haouari et al. (1998) et (2013) presque dans les conditions, mais chez des
jeunes étudiants qui ont gardé un rythme de sommeil synchrone avec l’alternance jour/nuit.
Nos résultats ont permis de constater une tendance à l’augmentation dans la valeur des
protéines totales au J7 qui s’atténue vers la fin du Ramadan pour laisser la place à une valeur
comparable à celle du J0. Cette absence de variation significative s’oppose à l’augmentation des
protéines totales remarquée par Haouari et al. (1998) et confirmée par les récents résultats de
Shaheena K et al. (2012). En effet, ces auteurs ont pu détecter chez les jeûneurs une

55
PARTIE PRATIQUE DISCUSSION

augmentation significative des protéines totales plasmatiques au 26ème jour du Ramadan. Cette
hausse pourrait être secondaire à une hémoconcentration qui accompagne les journées très
longues et très chaudes du Ramadan, qui coïncide ces dernières années avec l’été. Cette même
hypothèse pourrait expliquer l’augmentation dans les valeurs des déchets azotés plasmatiques,
urée et acide urique, observée tout au long du mois de Ramadan. Nombreuses auteurs
soutiennent ce résultat, de la hausse de l’urée et l’acide sans atteindre en aucun cas, les limites
des valeurs pathologiques (Fedail et al. 1982, El Ati et al. 1995, Gumaa et al. 1978, et Nomani
et al. 1990).
Concernant les résultats portant sur l’effet du jeûne du Ramadan sur les enzymes
hépatiques, ALAT et ASAT, nos résultats n’ont pas montré de variations significatives, aussi
bien au début que vers la fin du Ramadan. Cette constatation, chez les jeûneurs désynchronisés,
est semblable aux conclusions de Haouari-oukerro et al. (1993) et Haouari-oukerro et al. (1994).
Les principaux changements biologique observé au cours du Ramadan chez nos volontaires
désynchronisés sont :
Paramètres Jeûneurs synchronisés Jeûneurs désynchronisés
plasmatiques « Rythme de sommeil normal*» « Rythme de sommeil inversé»
Glycémie Tolérance au glucose améliorée Inchangé
Cholestérol Total Inchangé Augmenté
HDL-cholestérol Augmenté dès le jour 7 Augmenté
LDL-cholestérol Diminué dès le jour 7 Augmenté
Conclusions Profil lipidique amélioré, avec Absence de l’amélioration du
baisse de l’index d’athérogénicité Profil lipidique
Tableau 7: tableau récapitulatif des principaux changements sur les paramètres plasmatique
induits par le jeûne chez des volontaires désynchronisés, comparés aux changements observés chez
des jeuneurs synchronisés.
*Résultats antérieures de Haouari et al. (1994), (2008) et (2013).

56
Conclusion
CONCLUSION

Nos résultats montrent que le jeûne du Ramadan s’accompagne d’une inversion totale
dans l’allure nycthémérale de la courbe de la température corporelle. En effet, une augmentation
dans les valeurs nocturnes, comportant le pic, contre une chute dans celles diurnes, comportant
le creux a été mis en évidence. Ce décalage de plusieurs heures traduit une désynchronisation
de l’horloge biologique. Un telle l’hypothèse de la désynchronisation a été confirmée par le
déplacement de même nature niveau de la tension artérielle « TA », systolique et diastolique
chez nos volontaires détecté dès le 7ème du jeûne. Concernant la consommation alimentaire, les
résultats n’ont pas montré de variations significatives dans les apports caloriques totaux et leurs
répartitions sur les fractions, glucides, lipides et protides. De ce fait, toute interférence possible
des apports nutritionnels dans les éventuelles variations qui accompagnent le Ramadan semble
être écarté, chez nos volontaires désynchronisés. Quant aux variations plasmatiques induites
par le Ramadan chez ce même groupe, elles sont très différentes de celles décrites par la
littérature chez des jeûneurs qui gardent leur rythme veille/sommeil synchrone avec le rythme
jour/nuit. Les perturbations du rythme de sommeil au cours du Ramadan semblent être capables
d’éliminer les bienfaits du jeûne, en particulier une meilleure tolérance au glucose et un profil
lipidique marqué par une baisse dans l’indice d’athérogénicité

58
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66
Annexes
ANNEXES

LETTRE D’INFORMATION AU VOLONTAIRE

Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires sains, ayant un rythme circadien de
sommeil inversé, sur les apports alimentaires, quelques paramètres biologiques et sur les
rythmes circadiens de la température corporelle et de la tension artérielle
Madame, Monsieur,

Vous allez participer à une étude entrant en compte dans la réalisation d’un travail de mémoire
de fin d’étude universitaire réalisé par Diop Abderrahmane, étudiant en Master 2 en Nutrition
et Santé Humaine à l’Ecole Supérieure des Sciences et Technologie de la Santé de Tunis
(ESSTST).
La présente lettre vise à vous apporter l’ensemble des informations relatives à l’étude elle-
même.

Déroulement de l’étude

L’étude se déroule en trois moments (une semaine avant le mois de Ramadan, 7eme jour, et
le 21eme jour du Ramadan).
Les taches effectuées sont :

 Prélèvement de sang : effectuer à 9h du matin à jeun une semaine avant le mois


de Ramadan et 15h durant le Ramadan.
 Mesure de la température corporelle et de la pression artérielle à des différentes
heures (à 7h, 10h, 13h, 16h, 19h, 22h et 01h).
 La performance cognitive (le matin, à midi et l’après-midi)
 Remplir un questionnaire, renfermant des questions sur l’identification du sujet,
les antécédents personnels et les habitudes alimentaires et mode de vie.

Le prélèvement de sang sera effectué à l’Ecole Supérieure des Sciences et Technologie de


la Santé de Tunis (ESSTST) tout au long de l’étude.

Tout au long de l’étude votre collaboration et implication sont requises et doivent être de
plus sincères et de plus pertinents.

Nous vous remercions de votre participation et nous nous tenons à tout moment à votre
entière disposition pour de plus amples informations.

Nous vous remercions d’avoir pris le temps de lire cette lettre d’information. Si vous êtes
d’accord pour participer à cette recherche, nous vous invitons à signer le formulaire de
consentement ci-joint.

Abderrahmane Diop
Etudiant en Master Nutrition et santé Humaine
A l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de la Santé de Tunis
Abdadiop18@gmail.com

68
ANNEXES

FORMULAIRE DE CONSENTEMENT
POUR LA PARTICIPATION A L’ETUDE

Je soussigné(e) ………………………………………………………accepte de participer à


l’étude « Impact du jeûne du Ramadan chez des volontaires sains, ayant un rythme
circadien de sommeil inversé, sur les apports alimentaires, quelques paramètres
biologiques et sur les rythmes circadiens de la température corporelle et de la tension
artérielle»

Les objectifs et modalités de l’étude m’ont été clairement expliqués par Mr Abderrahmane
Diop.

J’ai lu et compris la fiche d’information qui m’a été remise, j’ai bien compris que ma
participation à l’étude est volontaire. Je suis libre d’accepter ou de refuser de participer, et je
suis libre d’arrêter à tout moment ma participation en cours d’étude.

Mon consentement ne décharge pas les organisateurs de cette étude de leurs responsabilités.
Je conserve tous mes droits garantis par la loi.

Après en avoir discuté et avoir obtenu la réponse à toutes mes questions, j’accepte librement
et volontairement de participer à la recherche qui m’est proposée.

Fait à Tunis, le 20/04/2017

Signature du sujet

69
ANNEXES

ENQUETE
(Avant le Ramadan)

I. Identification du sujet Identifiant :

Nom:…………………………………………… Prénom :……………………………………

Age :………… Activité:……………………………

II. Antécédents personnels

Diabète Oui Non Type


Obésité Oui Non Type
Maladie cardiovasculaire Oui Non Nom de la Maladie :

Infarctus Oui Non

Hypertension Oui Non

Problème thyroïdiens Oui Non Nom de la Maladie

Problème Hépatique Oui Non Nom de la maladie


Problème rénaux Oui Non Nom de La maladie
Autres

III. Habitude alimentaire et Sommeil (avant le Ramadan)

Nombre de repas/jour :…

Actuellement souffrez-vous de troubles de sommeil ?


Oui Non
Si oui, lequel ?

Difficultés à s’endormir Sommeil interrompu Eveil prématuré

Besoin élevé de sommeil

Heure de couchée : ……..h………mn

Couchez –vous à la même heure chaque jour ? Oui Non

Heure du levée : ..........h………mn

70
ANNEXES

IV. Enregistrement alimentaire

Premier Jour :

Repas Repas consommé Quantité

Petit déjeuner

Collation 1

Déjeuner

Collation 2

Diner

Autres

71
ANNEXES

Deuxième jour :

Repas Repas consommé Quantité

Petit déjeuner

Collation 1

Déjeuner

Collation 2

Diner

Autres

72
ANNEXES

Troisième jour :

Repas Repas consommé Quantité

Petit déjeuner

Collation 1

Déjeuner

Collation 2

Diner

Autres

73
ANNEXES

ENQUETE
(Pendant le Ramadan)

Identifiant :
I. Identification du sujet

Nom:…………………………………………… Prénom :……………………………………

Age :………… Activité:……………………………

II. Habitude alimentaire et sommeil

Nombre de repas/jour :…

Heure habituelle du Shour :……………….

Heure de l’Iftar:…………..

Actuellement souffrez-vous de troubles de sommeil ?


Oui Non
Si oui, lequel ?

Difficultés à s’endormir Sommeil interrompu Eveil prématuré

Besoin élevé de sommeil

Heure de couchée : ……..h………mn

Couchez –vous à la même heure chaque jour ? Oui Non

Heure du levée : ..........h………mn

74
ANNEXES

III. Enregistrement alimentaire

Premier jour :

Repas Repas consommé Quantité

Shour

Iftar

Autres

Deuxième jour :

Repas Repas consommé Quantité

Shour

Iftar

Autres

75
ANNEXES

Troisième jour :

Repas Repas consommé Quantité

Shour

Iftar

Autres

76
RESUME

Le jeûne du Ramadan, qui consiste en une inversion de la programmation des repas,


s’accompagne de plusieurs changements à la fois, dans les habitudes alimentaires, le rythme de
sommeil et les principaux variables biologiques et physiologiques. Dans le cadre de cette étude,
nous avons essayé d’évaluer l’impact de ce mois chez des jeunes volontaires adultes à rythme
de sommeil totalement inversé. Les variations comportementales ont été évaluées, par enquête,
avant et au cours du Ramadan. Cependant, les variables plasmatiques et physiologiques ont été
suivies aux 7ème et 21ème jours du jeûne, comparé aux valeurs de la période pré-Ramadan. Pour
ce faire, nous avons sélectionné 15 étudiants des deux sexes, normo-pondéraux, d’âges
moyenne 22,3 ± 1,6 ans et en bon état de santé.
Les Résultats ont montré que le rythme de sommeil chez nos volontaires, se caractérise par une
activité nocturne, jusqu’au repas du « Shour », d’où leur sommeil a été strictement diurne. Le
jeûne du Ramadan chez nos volontaires à rythme de sommeil inversé, s’accompagne d’une
inversion totale dans l’allure de la courbe de la température corporelle et de la Tension artérielle
au cours des 24 heures, qui se traduit une désynchronisation de l’horloge biologique dès le 7ème
jour du mois du Ramadan. Concernant la consommation alimentaire, les résultats n’ont pas
montré de variations significatives dans les apports caloriques totaux et leurs répartitions sur
les fractions, glucides, lipides et protides. Concernant les variations plasmatiques induites par
le Ramadan, chez ce même groupe, les perturbations du rythme de sommeil au cours du
Ramadan semblent être capables d’éliminer les bienfaits du jeûne, en particulier une meilleure
tolérance au glucose et un profil lipidique marqué par une baisse dans l’indice d’athérogénicité.

Mots clés : Ramadan, Rythme circadien, sommeil inversé, Désynchronisation, Apports


alimentaires, Variables biologiques, Température corporelle, Pression artérielle.

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