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ECOLE NATIONALE D'ACTION SANITAIRE ET SOCIALE

Pie she ske se se se se 2e 2e me me je me 2e se se 2e je 2e je me ee

DEPARTEMENT ACTION SOCIALE


Pie she ske se se se se 2e 2e me me je me 2e se se 2e je 2e je me ee

SECTION : ACTION SANITAIRE ET SOCIALE


Pie she sie me se sie se 2e 2e me me ee se 2e mje 2e fe mje ne ee 2e 2e

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION


En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat
d’Action Sanitaire et Sociale

LES FACTEURS PSYCHO-SOCIAUX DE L’INOBSERVANCE AUX


TRAITEMENTS ANTITUBERCULEUX : CAS DES PATIENTS
TRAITES AU CDT DE L'HÔPITAL SPECIALISE DE NKEMBO A
LIBREVILLE

Présenté et soutenu par : Sous la direction de :


Pierre MBELE MBOUNGOU Clotaire MOUSSAVOU
Sociologue
et
NZANG MBA Christine
Assistante Sociale

Libreville, juillet 2008


DEDICACE

Je dédie ce mémoire de fin de formation

\
A

Mes trois (3) enfants

- _ MBELE M. Freud Calvine

- MBELE M. Anna Urielle

- MBELE M. Phybie Emmra


REMERCIEMENTS

Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui, de près ou de loin ont


contribué à la réalisation de ce travail.

Mes remerciements vont en particulier à :

> Mon Directeur de recherche Mr Clotaire MOUSSAVOU pour avoir


accepté de suivre ce travail malgré ses multiples occupations ;

> Mme Christine NZANG MBA, responsable du service sociale


antituberculeux de Nkembo, mon maître de stage, pour la patience et le
temps qu’elle a sacrifié pour m’encadrer et me fournir les informations
nécessaires à la rédaction de mon rapport de stage :

> Mon Epouse ACHET O. Aimée Bienvenue pour son soutien matériel,
moral et psychologique :

> Tout le personnel du service social antituberculeux de Nkembo pour leurs


encouragements et surtout leur soutien moral ;

> Tous les parents et ami (es), pour leur soutien moral et leurs prières
SOMMAIRE
INTRODUCTION... rein erreeenrerreseereeesnenresnesneeenenee 1

1ère PARTIE : ETUDE DE MILIEUX ..............................................................2

CHAPITRE I : MILIEU GENERAL : NKEMBO NORD....................................... 3

[.1. TRAJECTOIRE HISTORIQUE... 3

[2 SITUATION GEOGRAPHIQUE.................................,.... 4

L3. POPULATIONS
LS idee éueeeeeueeene 4

LS. STRUCTURES PUBLIQUES ET PRIVEES EXISTANTES............................ 7

CONCLUSION PARTIELLE.................................................10

CHAPITRE IT : MILIEU INSTITUTIONNEL........................................ 11

IL2. SITUATION GEOGRAPHIQUE....................................12

IL3. CADRE JURIDIQUE ET MODALITES DE FINANCEMENT ......................…. 13

Il.4. DESCRIPTION DES PRINCIPES FORMELS DE FONCTIONNEMENT 16

IL.S DESCRIPTION DU FONCTIONNEMENT INFORMEL.................................22

IL.6. ANALYSE DU PROCESSUS DE PRISE DE DECISION .............................. 24

CONCLUSION PARTIELLE...................................................27

CHAPITRE IT : MILIEU SPECIFIQUE.........................................................28

IIL.1. TRAJECTOIRE HISTORIQUE... 28

IIL.2. LOCALISATION...
sse30

IIT.4. POPULATION CIBLE ET SES CARACTERISTIQUES............................... 37

IILS. MODE D’ENTREE EN RELATION AVEC LA POPULATION.....................39


IL.7 IDENTIFICATION DU PROBLEME PRIORITAIRE.................................. 44

CONCLUSION PARTIELLE.................................................................49

Ie PARTIE : LE CADRE THEORIQUE................................................ 50

CHAPITRE IV : PROBLEMATIQUE ET DELIMITATION DU CHAMP D’ETUDE..S1

IV.1. POSITION DU PROBLEME...........................................S1

IV.2. REVUE DE LA LITTERATURE... 55

IV.3. DEFINITION OPERATIONNELLE DES CONCEPTS................................. 58

IV.4. OBJECTIFS DU PROJET DU THEME DE RECHERCHE.......................... 62

IV.5. HYPOTHESE DE LA RECHERCHE... 62

CHAPITRE V : LES ASPECTS METHODOLOGIQUES .................................... 64

V.1.METHODE
ET CADRE D’ETUDE...........................................................64

V.2. POPULATION D’ETUDE.................................................. 64

V.3.STRATEGIE DE LA RECHERCHE... 64

V4. TRAITEMENT DES DONNEES …........................................................ 67

V5. LIMITE DE LA RECHERCHE ET DIFFICULTES RENCONTREES ............… 67

CHAPITRE VI : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES


RESULTATS... side 69

VI.1. PRESENTATION DES DONNEES ...................................................... 69

VI.2. ANALYSES ET INTERPRETATIONS .................................................078

CONCLUSION PARTIELLE............................................................84

IT" PARTIE : L'INTERVENTION SOCIALE ................................................... 86

CHAPITRE VII : LE PROJET D’INTERVENTION 87

VIL1. OBJECTIFS DE L'INTERVENTION... 87

VIL2. LE CHOIX DE LA STRATEGIE D’INTERVENTION................................. 88

CONCLUSION GENERALE... 101

BIBLIOGRAPHIE... idees 102


INTRODUCTION

La tuberculose à la différence des autres maladies connues depuis de longues années, à


bouleversé les habitudes en matière de prise en charge des malades. En effet, cette maladie
grave a mis à nu non seulement les limites de nos systèmes de santé mais, elle a aussi souligné
aux yeux de l’humanité l’indispensable nécessité de prendre en compte la dimension
psychosociale, socio-économique et socioculturelle de la prise en charge des personnes atteintes
de celle-ci. La complexité des répercussions de la tuberculose, son impact sur la vie de la
personne atteinte, sur la cohésion familiale et surtout sur son équilibre avec son environnement
sont autant de facteurs qui méritent d’être considérés pour une prise en charge plus efficace.

La prise en charge de la tuberculose devrait ainsi sortir du cadre purement médical ; la


meilleure approche doit être multidisciplinaire intégrant des domaines de compétences aussi
variés que complémentaire, tels que les dimensions somatiques, psychologiques, sociales et
économiques du malade.

Le phénomène de l’inobservation du traitement chez les malades atteints de cette maladie


ne peut être compris ni résolu si l’on ne tient pas compte de toutes ces dimensions qui
interagissent dans la prise en charge du malade. À l'hôpital spécialisé de Nkembo ce
phénomène est de plus en plus récurent. Il réduit le taux de succès thérapeutique, augmente le
nombre de décès et des cas des tuberculoses à bacilles multi résistants et le nombre des
personnes contaminées. C’est pourquoi, il est urgent qu’une action soit menée afin de combattre
ce phénomène, et amener les malades à suivre leur traitement jusqu’à terme.

C’est dans cette perspective que s’inscrit notre projet de recherche qui s’articule autour de
cinq (5) grandes parties :

> L'étude de milieux :

> Le cadre théorique ;

> Les aspects méthodologiques de la recherche ;

> L'analyse et l'interprétation des résultats ;

> Le processus de l’intervention sociale.


1ère PARTIE : ETUDE DE MILIEUX
Le mot milieu renvoie à plusieurs définitions. Il peut signifier le centre d’un lieu, la période
située à égale distance du début et de la fin, un environnement physique, etc. Pour notre part,
nous retiendrons la définition selon laquelle le milieu est « l’ensemble des conditions naturelles
(géographique, climatique, etc.) qui régissent la vie d’êtres vivants, entourage, société, sphère
sociale où l’on vit »!. Dans le cadre de ses travaux de recherche, le travailleur social est appelé
à réaliser des études de milieux, c’est à dire à systématiser un capital de connaissances sur le
terrain dans lequel il est appelé à intervenir. Celles-ci lui permettront de compléter, objectiver
et organiser les connaissances empiriques acquises, sur la dimension historique, géographique,
démographique et les structures publiques et privés de son secteur d'intervention. Dans le cadre
de notre étude, celle-ci se fera en trois temps :

- une étude du milieu général ;

- une étude du milieu institutionnel ;

- une étude du milieu spécifique

L IDictionnaire encyclopédique Hachette, 2001, P. 1219


CHAPITRE I : MILIEU GENERAL : NKEMBO NORD
Notre milieu général est le quartier dans lequel se trouve l’institution qui nous a accueillis
durant notre stage de mise en situation professionnelle. Il s’agit du quartier « Nkembo Nord ».
Celui-ci peut avoir d’une manière directe ou indirecte un impact sur le fonctionnement de cette
institution. C’est pourquoi, nous nous proposons de faire une étude de ce quartier afin d’avoir
une meilleure connaissance de ce dernier. Cette étude portera sur :
- Sa trajectoire historique ;
- Sa situation géographique ;
- sa population ;
- son habitat ;

- et sur ses structures publiques et privées.

L.1 TRAJECTOIRE HISTORIQUE


Faisant parti des vingt un (21) quartiers du deuxième arrondissement de Libreville, le
quartier « Nkembo » doit son nom au peuple Sékiani qui fut les premiers habitants de celui-ci.
C’est ce dernier qui lui donna le nom « Nkemb » qui signifie en Sékianie « propre ».
En 1945, le quartier voit implanté dans sa circonscription une structure sanitaire de renom,
l'hôpital des grandes endémies, devenu aujourd’hui hôpital spécialisé de Nkembo.
En 1949, une chapelle est construite face à cet hôpital par le père Gervais et Bénite, sur un
terrain servant d’aire de jeu (terrain de football) pour les jeunes du quartier. Cette chapelle
portait le nom de «l” Archange Saint-Michel ». Elle fut construite dans le but d’aider les malades
souffrant de lèpre, à offrir leur souffrance au seigneur par la prière quotidienne. Compte tenu
de la croissance de la population, la chapelle devenue trop petite, un nouvel édifice verra le jour
en 1967 grâce au dynamisme du révérend père Gérard MOREL.
Vers les années 1970 le quartier se divise en deux secteurs : « Nkembo Nord » et « Nkembo
Campagne ».
« Nkembo Campagne » doit son nom à une boutique ouverte par un ressortissant
camerounais du nom de MBODIME Samuel comptable dans la société HATTON/COOKSON
dans les années 1960. En effet, celle-ci avait un grand succès et était très fréquentée. La
réputation de cette boutique à finalement conduit les populations à identifier cette partie du
quartier au nom de la boutique qui s’appelait « la Campagne ». D’où le nom « Nkembo
Campagne » à cette partie du quartier « Nkembo », entrainant de facto une division du quartier
en deux secteurs, dont le second portera le nom de « Nkembo Nord». Ce dernier se caractérise
par la présence dans celui-ci de la célèbre « Eglise Saint-Michel de Nkembo » et de « l’hôpital
spécialisé de Nkembo » réputé dans le traitement de la tuberculose.
Après ce bref rappel historique voyons un peu ce qui en est de la situation géographique de
ce quartier.

1.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE

Ce quartier est limité :


- Au nord par le quartier Sotéga ;
- Au sud par les quartiers Avéa et STFO
- À l’est par le quartier la Campagne et Atong abé ;
- À l’ouest par le quartier Atsibe Stsos.

Notons que la situation géographique de ce quartier le rend facile d’accès. Plusieurs voies
bitumées traversent le quartier sur ses façades extérieures et favorisent une circulation fluide
des véhicules et des piétons. Cependant, on note à l’intérieur du quartier une occupation
anarchique des espaces avec des habitats regroupés, ne favorisant pas la circulation des
personnes et des biens. De plus, en cas d’incendie ou d'urgence médicale, il est difficile pour
les pompiers ou le service d’aide médical d'urgence (SAMU) du CHL d'intervenir rapidement,
car ils sont souvent obligés de s’arrêter sur les façades extérieures du quartier et aller à pied à
l’intérieure de celui-ci pour intervenir. Ce qui ne facilite pas leur travail et rend parfois leur
action peu efficace. Le SAMU est quelque fois obligé de demander que l’on sorte avec le
malade jusqu’à la route.
Notons enfin que cette occupation anarchique favorise la promiscuité, l’insalubrité et les
incendies dans ce quartier dont nous allons étudier quelques caractéristiques de la population.

L3. POPULATION

Ne disposant pas de données statistiques fiables, il n’est donc pas possible d'estimer ou de
connaître la population de ce quartier, par sexe, par âge, et par ménage. De ce fait, nous nous
contenterons des répartitions issues de notre enquête de terrain, effectuée sur quatre-vingt-cinq
(85) ménages du quartier.
Tableau N°1: Répartition de la population des 85 ménages étudiés par âge.

TRANCHES D’AGE EFFECTIF POURCENTAGE


0-5 148 23,38
5-10 156 24,64
10-15 124 19,59
15-25 76 12,01
25-35 80 12,64
35-45 40 6,32
45-55 4 0,63
55et plus 5 0,79
TOTAL 633 100
Source : enquête sur le terrain

De l’analyse de ce tableau on constate que la population de ce quartier est constituée en


majorité des enfants ayant un âge compris entre 5 et 10 ans, soit 24,64% de la population totale.
Les adultes représentent le plus faible taux soit 0,63% pour ceux ayant un âge compris entre 45
et 55 ans. Ces données montrent que la population de ce quartier est essentiellement constituée
des jeunes comme l’est la tendance nationale.

Tableau N°2 : Répartition de la population des 85 ménages étudiés par sexe.

SEXE MASCULIN FEMININ TOTAL


TRANCHES | EFFEC | POUCEN | EFFECTIF | POURCEN | EFFECTIF | POURCEN
D’ÂGE TIF TAGE TAGE TAGE
0-5 60 0,48 88 13,90 148 23,38
5-10 63 9,95 93 14,69 156 24,64
10-15 50 7,90 74 11,69 124 19,59
15-25 31 4,90 45 7,11 76 12,01
25-35 32 5,05 48 7,59 80 12,64
35-45 16 2,53 24 3,79 40 6.32
45-55 1 0,16 3 0,47 4 0,63
55et plus 3 0,47 2 0,32 5 0,79
TOTAL 256 40,44 377 59,56 633 100
Source : enquête sur le terrain

Au regard des données de ce tableau on note une population féminine supérieur à la


population masculine, soit 59, 56% des femmes et 40,44% des hommes. Ces statistiques
reflètent la tendance nationale du pays et montre que les femmes constituent la population
majoritaire dans ce quartier.

10
Tableau N°3 : Répartition des ménages selon la nationalité.

NATIONALITE EFFECTIF POURCENTAGE


GABONAISE 60 70,6
ETRANGERS 25 29,4
TOTAL 85 100
Source : enquête sur le terrain

Les données statistiques de notre enquête montrent que le quartier est en majorité occupé
par les gabonais, soit 70,5% de la population et 29,5% des étrangers. Toutefois, le taux
d'immigration dans ce quartier inquiète le chef de celui-ci, qui estime qu’a cette allure ce
quartier risque dans dix ans (10ans) être en majorité occupé par les ressortissants étrangers.

Tableau N°4 : Répartition des ménages selon les ethnies.

ETHNIE EFFECTIF POURCENTAGE


FANG 44 51,76
MVILI 7 8,23
SEKIANIE 5 5,88
GISIR 4 4,71
BAMBARA (MALI) 15 17,64
JOOLAA (SENEGAL) 10 11,76
TOTAL 85 100
Source : enquête sur le terrain

Au regard des résultats de notre enquête on peut dire que l’ethnie fang est majoritaire avec
51,76% de la population soit plus de la moitié des habitants du quartier. Les Gisirs sont les plus
minoritaires avec seulement 4,71%. Cette situation peut s'expliquer par la migration des
peuples fangs majoritaires dans les quartiers environnants vers ce dernier à cause de la forte
activité économique de celui-ci.

Tableau N°5 : Répartition des ménages selon les revenus mensuels en Franc CFA.

Revenu mensuel EFFECTIF pourcentage


- de 80.000 40 47
80.000 à 100.000 12 14,1
100.000 à 150.000 5 5,9
150.000 à 200.000 4 4,7
200.000 et plus 24 28,2
Total 85 100
Source : enquête sur le terrain

On note que près de la moitié de la population à un revenu mensuel de moins de 80.000F


CFA soit 47%, et seulement 4,7% à un revenu compris entre 150.000 et 200.000F CFA. Cette

11
situation peut s'expliquer par le fait que la plupart des habitants exercent une activité
commerciale et ne réalisent pas beaucoup de bénéfice. Ceci, à cause de la forte concurrence
qu'il y a dans cet espace commercial, des taxes municipales qu’ils payent chaque jour à la
Mairie et la location des boxes ou d’étalage qui coûte assez chère.

L4. TYPOLOGIE DE L'HABITAT

Tableau N°6 : Répartition des ménages selon la caractéristique du logement.

Type d’habitat NOMBRE Pourcentage


Dur : Brique /Parpaing 60 70,6
planches 17 20
semi-dur 8 9,4
TOTAL 85 100
Source : enquête sur le terrain

Ce quartier regorge beaucoup des maisons en dur, près de 70,6% des habitats et 9,4% des
maisons semi-durs. Ces données peuvent semblées contradictoires avec les revenus des
populations. Mais ils s’expliquent par le fait que la plupart des occupants de ses maisons sont
des héritiers. Il s’agit généralement des terrains ancestraux que ces habitants possèdent depuis
des années et dont ils ont pu au fil du temps bâtir des maisons en dur. La plupart des maisons
semi-dur appartiennent à des propriétaires ayant acquis leur terrain par titre foncier. De plus, la
tendance actuelle est à la construction des maisons en dur.
Après avoir analysé quelques aspects de la population de ce quartier, portons un regard sur
les structures publiques et privées existantes dans celui-ci.

LS. STRUCTURES PUBLIQUES ET PRIVEES EXISTANTES

Le quartier dispose de structures nécessaires à la vie des populations. Les habitants peuvent
se soigner, inscrire leurs enfants dans les écoles qui y sont implantées, se rendre à l’église, etc.
Toutefois, 11 faut noter l’absence de structures de loisirs pour les jeunes et les adultes.

- LES STRUCTURES SANITAIRES

Ce quartier dispose d’une structure sanitaire publique, l’hôpital spécialisé de Nkembo, et de


nombreuses structures privées, parmi lesquels on peut citer :
- la pharmacie de Nkembo ;
- le centre d'analyses médicales de Nkembo ;
- le cabinet médical de Nkembo.

12
Les coûts des prestations pratiqués dans la structure publique sont très abordables, ce qui
explique qu’elle est très fréquentée. Ces coûts sont de l’ordre de 1000F à 5000F CFA pour les
consultations. Cependant, on constate que la plupart des malades qui se rendent à cet hôpital
viennent généralement consulter pour une toux persistante, alors que la structure fournit aussi
d’autres prestations. Notamment, des consultations en médecine générale, en lèpre, en
bilharziose, en dermatologie, en trypanosomiase, etc. Cette situation peut s’expliquer par le fait
que l’hôpital est réputé par son centre de traitement de la tuberculose, et une sous information
voire une mauvaise information sur les missions réelles de cet hôpital.
Quant aux structures privées elles sont très peu fréquentées par les populations du quartier.
Ceux-ci évoquent le coût très élevés des prestations dans ces dernières.

- LES STRUCTURES EDUCATIVES

Il existe deux types de structures éducatives dans ce quartier :


- les structures publiques et ;
- les structures privées.
Comme structures publiques nous avons:
- l’école primaire de Nkembo;
- le centre d’alphabétisation de Nkembo;
- le centre de formation et de perfectionnement (CFPP) Nkembo

Comme structures privées :


- le complexe scolaire les Mésanges bleu ;
- le complexe scolaire bilingue Adonaï ;
- le lycée privé Saint Joseph ;
- le Centre des Métiers d’Avenir (CAMA) Saint Joseph ;
Ces structures sont très fréquentées par les populations de ce quartier et même ceux d’autres
quartiers de la commune de Libreville. Les coûts pratiqués dans ces établissements sont très
abordables et des nombreux parents y inscrivent leurs enfants. Ces établissements privés sont
reconnus d'utilité publique et ont des locaux capables d'accueillir les élèves et de les mettre
dans des bonnes conditions d’études.
-LA STRUCTURE RELIGIEUSE

La seule structure religieuse de ce quartier est l'Eglise « Saint Michel de Nkembo ». Elle
permet au chrétien catholique du quartier de vivre leur foi non loin de chez eux. La plupart des
chrétiens catholiques de ce quartier s’y rendent massivement tous les dimanches et les autres

13
jours de prière. Les autres croyants quant à eux sont obligés d’aller dans les églises des quartiers
environnants, tels qu’a « Nkembo Campagne » où il y a une église protestante ou à STFO où
l’on retrouve beaucoup d'église dites de réveils. Les musulmans ce rendent généralement tous
à la grande mosquée de « Nkembo Campagne » tous les vendredis.

-LES STRUCTURES ECONOMIQUES

Ce quartier à une forte activité économique. On y retrouve plusieurs magasins,


alimentations, épiceries, souvent tenus par des ressortissants libanais, marocains, sénégalais,

etc. on y trouve aussi des salons de coiffure dame, tenus par des gabonaises et énormément des
couturiers sénégalais. Par contre, les salons de coiffure pour hommes, les points phones, et les
cybers cafés sont la propriété des camerounais et des nigérians qui dictent leur loi dans ces
secteurs. Le quartier dispose d’un grand marché, le marché « Lubin Martial NTOUTOUM »,
d’un magasin « CECADO » et d’une station-service, la station « Mobile». Sa proximité avec le
marché de « Mont Bouet » rend son activité économique de plus en plus intense et permet à la
population de s’approvisionner à tout moment et d’acheter tous les produits qu’elle désire. Son
accès facile permet aux populations de s’y rendre quand ils le désirent et sans trop de difficulté.
En somme les populations de ce quartier ne connaissent pas de problème pour les activités
économiques : consommation, achat de biens, de services, vente de produits etc.

- LES STRUCTURES ADMINISTRATIVES

Les principales structures administratives du quartier sont l'institut d’hygiène publique et


d'assainissement et le commissariat de Nkembo. Bien qu’implanté dans ce quartier, les services
de l'hygiène publique mènent rarement des actions d’assainissement dans celui-ci. Les rares
actions observées s’inscrivent généralement dans une politique générale du gouvernement dans
la lutte contre une épidémie, comme dans le cas du paludisme. Quant au commissariat il n’a
même pas un effet dissuasif dans le quartier. On note chaque jour des cas des vols, de
braquages, de viols, etc.

14
CONCLUSION PARTIELLE

Au terme de cette étude on peut retenir que : le quartier « Nkembo Nord » a une histoire
rattachée à celle de ses deux institutions de renom, l’hôpital spécialisé de Nkembo et l’église
Saint Michel. Au regard de notre enquête sur le terrain on peut dire que la population de ce
quartier est essentiellement composée des jeunes et des femmes. Sa situation géographique fait
de lui un quartier facilement identifiable. Il dispose d’un certain nombre de structures publiques,
écoles primaires, centre de formation professionnel, hôpital, marché, commissariat de police,

etc. et des structures privés telles que la pharmacie de Nkembo, les différents collèges privés
que l’on y rencontre et un cabinet médical.
Toutefois, ce quartier qui abrite l’hôpital spécialisé de Nkembo qui va faire l’objet de notre
étude reste confronté à un problème de route d’accès et d’insalubrité.

15
CHAPITRE II : MILIEU INSTITUTIONNEL

Le séjour à l’hôpital modifie les habitudes de tout un chacun. L’individu se trouve dans un
milieu institutionnel différent du cadre socio professionnel dans lequel il évolue habituellement.
Cette rupture entraîne des conséquences psychosociales et économiques chez le malade :
souffrance physique, isolement, problèmes matériels financiers et professionnels.
L'amélioration de ce séjour ne peut être possible que part une prise en charge globale du malade
assurée aussi bien par le personnel médical que social, comme cela en est le cas à l’hôpital
spécialisé de Nkembo. Ainsi, afin de mieux comprendre l’organisation et le fonctionnement de
cette institution il nous semble nécessaire de procéder à une étude de cette structure. Celle-ci
portera sur :
- l'historique de cet hôpital ;
- Sa situation géographique ;
- son cadre juridique et ses modalités de financement ;
- la description des principes formels de son fonctionnement ;
- la description du fonctionnement informel ;
- l'analyse du processus de prise de décision dans cette structure.

IL.1 HISTORIQUE

Au cours de la première moitié du 20% siècle, deux à trois générations d’infirmières et de


médecin furent confrontés à la lutte contre une maladie mortelle et contagieuse : la tuberculose.
Si la vaccination au BCG (vaccin antituberculeux) et les antibiotiques permirent finalement de
vaincre cette maladie, il ne faut pas sous-estimer pour autant l’action de prévention et
d'éducation que les gouvernements de l’époque eurent à cœur afin de lutter contre celle-ci. Il
faut toutefois noter qu’en dehors de la tuberculose, bien d’autres maladies telles que la lèpre et
la trypanosomiase faisaient aussi des ravages dans le monde. C’est ainsi qu’au Gabon,
l'administration coloniale eut l’idée de construire un hôpital de grandes endémies. En 1940, un
géomètre français nommé BERANGER borna le terrain qui abrite aujourd’hui l’hôpital de
NKEMBO. En 1945, l’hôpital des grandes endémies de NKEMBO vit le jour avec pour
principale mission le dépistage systématique de la lèpre et de la trypanosomiase. Dès son
ouverture en 1945, l’hôpital n’était qu’un simple laboratoire d'analyse médicale avec pour
directeur le docteur TRUFFAULT, médecin français, coopérant. Les premiers malades reçus
au sein de cette institution furent des personnes atteintes de la trypanosomiase, puis vers 1948
ce fut le tour des lépreux et dix (10) ans plus tard celui des tuberculeux.

16
Après l’implantation du laboratoire d’analyse médicale, trois autres bâtiments vont être
érigés dont celui servant de dispensaire et les autres pour l’hospitalisation des malades atteints
de la trypanosomiase.
De laboratoire d’analyse en 1945, l'hôpital devient en 1960 le bureau des grandes endémies,
car s’occupant désormais de la lutte contre les trois grandes endémies de l’époque sur le
territoire national. En 1963, le bureau de grandes endémies devient un bureau autonome
rattaché au Centre Hospitalier de Libreville (CHL). À cette époque ce dernier ne disposait pas
encore d’une autonomie financière et était considéré comme une sous structure du CHL.
En octobre 1965 deux bâtiments vont être livré à l'hôpital. Ces deux (2) bâtiments, don de
l’organisation non gouvernementale « Lions Club » qui œuvre pour le social, vont abriter les
services de lutte contre la tuberculose et le centre de vaccination national et international.

En 1977, le bureau des grandes endémies est transformé en hôpital des grandes endémies.
La structure consulte et hospitalise désormais les malades frappés par l’une ou l’autre maladie
endémique et joue pleinement son rôle d’hôpital. En 2002, l’hôpital des grandes endémues
devient l’hôpital spécialisé de Nkembo. Cette nouvelle dénomination tient au fait que cette
structure est désormais le siège de tous les programmes chargés de la lutte contre les maladies
graves telles que le paludisme, les cancers et les épidémies qui frappent notre pays.
Actuellement l’hôpital compte près de dix-huit (18) bâtiments abritant ses différents
services administratifs et ses unités de soins. Il est sous la direction du docteur Claude Roger
OTHAGUE depuis mai 2007.
En somme, l’hôpital spécialisé de Nkembo doit son origine à la lutte contre les maladies
endémiques au Gabon. Cependant, pour mieux comprendre l’organisation et le fonctionnement
de cette structure, il convient de la situer dans son contexte géographique.

IL.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE

L'hôpital spécialisé de Nkembo est une institution située au deuxième arrondissement de la


ville de Libreville, face à l’église saint Michel, non loin de l’institut de l’hygiène public et
d'assainissement. Il est implanté dans le quartier Nkembo, plus précisément « Nkembo Nord »
d’où son nom d’ « hôpital de NKEMBO ».
Il est entouré d’une grande barrière en brique et limité :
- au nord par le marché de Nkembo ;
- au sud par l’église Saint Michel;
- à l’est par le quartier Atsibe Ntsos;
- à l’ouest par la direction du Génie Sanitaire et de l’hygiène Publique.

17
Cette situation géographique associée à une inscription en grands caractères « HOPITAL
SPECIALISE DE NKEMBO >» fait de cet hôpital une structure de repère facile, car situé non
loin des lieux très fréquentés par les populations. Toutefois, durant les heures de pointe, du fait
des embouteillages causés par la très forte fréquentation des routes environnantes, il est quelque
fois difficile pour les usagers d’accéder à l’hôpital aux heures souhaitées.
Le problème de la situation géographique étant examiné portons maintenant un regard sur
son cadre juridique et ses modalités de financement.

IL.3 CADRE JURIDIQUE ET MODALITES DE FINANCEMENT

Dans cette rubrique il s’agit de porter un regard critique sur les textes portant création
organisation et fonctionnement de l’hôpital de Nkembo et ses modalités de financement.

IL.3.1 CADRE JURIDIQUE

A sa création, le cadre juridique de cet hôpital était défini par arrêté du 1° septembre 1944
qui rattachait cette structure à l’hôpital de Libreville actuellement appelé Centre Hospitalier de
Libreville (CHL). A ce titre, son organisation et son fonctionnement dépendaient de celui-ci à
cette époque.
Par ailleurs, depuis son autonomisation en 1963 et son passage en hôpital spécialisé de
Nkembo en 2002, on note que celui-ci ne dispose pas d’un nouveau texte juridique. Selon la
direction de cette institution un texte portant création, organisation et fonctionnement de
l’hôpital spécialisé de Nkembo serait en projet. Néanmoins, l’hôpital fonctionne avec pour texte
d’appui le decret11/58 du 13 décembre 1958 portant organisation et fonctionnement du

Source : archive de l’hôpital

18
Ministère de la Santé Publique, la loi 1/95 du 13 novembre 1995 portant politique générale de
santé en République Gabonaïise et le décret n°488/PR/MSPP du 30 mai 1995, portant création,
organisation et fonctionnement des régions et départements sanitaires. Ce dernier décret
autorise le Ministère de la Santé Publique à ouvrir des structures sanitaires dans les zones du
pays où le besoin se fait sentir et d’y fixer les modalités de fonctionnement et de financement.
Toutefois, bien que n’ayant pas un véritable cadre juridique, il reste que cette structure
fonctionne et fait recours à des ressources financières énormes débloquées par l'Etat.

11.3.2 MODALITES DE FINANCEMENT

Etant une structure d'utilité publique sa première source de financement reste la subvention
annuelle allouée par l’Etat et consignée dans le budget du Ministère de la Santé Publique son
Ministère de tutelle. De ce fait, 1l bénéficie d’un budget de fonctionnement.
Ce dernier est fixé par la loi de finance et est géré par la direction de l'hôpital. IL s’élève à
299.715.000CFA pour l’année 2008.
Il est reparti comme suit :
- 150 millions pour l’achat des médicaments ;
- 90 millions pour l’alimentation des malades hospitalisés :
- 36,675 millions pour l'équipement en matériel de bureau et produit d’entretien ;
- 23,040 millions pour la rémunération de la main d’œuvre non permanente ;
Toutefois, l'hôpital peut bénéficier d’un budget d'investissement alloué par le Ministère
selon la politique de celui-ci et du gouvernement. Ce dernier est géré par le Ministère lui-même.
Il faut ajouter que l’hôpital dispose de ses propres entrées financières qui sont gérées par le
service de gestion à travers les services du bureau des entrées et du service caisses. Ces fonds
sont constitués des ressources générées par :
- les frais de consultations qui s’élèvent à 3000F CFA;
- les frais d’hospitalisations qui s’élèvent à 400F CFA par jour pour les salles ordinaires
et 2500F CFA pour les salles VIP (very important personnality), au nombre de deux (2).
- les frais des examens de laboratoire qui dépendent du type d’examen ;
- les frais des examens radiologiques qui s’élèvent à 5000F CFA.
En dehors des sources de financement citées plus haut, l'hôpital reçoit plusieurs aides et
dons venant des organisations non gouvernementales (ONG), des confédérations religieuses et
des personnes de bonne volonté.

19
Toutefois ces fonds reste insuffisant au regard des missions et objectifs de l’hôpital. Nous
prenons par exemple la somme mis en place pour le carburant. Actuellement, l’ambulance de
l’hôpital ne peut effectuer de missions ou de déplacement faute de moyen financier. Sollicitant
l’ambulance pour un cas de décès d’indigent, la direction de l’hôpital nous demande de payer
le carburant pour déplacer l’ambulance. Car, nous fait savoir la gestionnaire, le budget alloué
par l'Etat pour le carburant est insuffisant. Celui-ci doit servir pour le carburant de toute l’année
et pour trois véhicules dont le véhicule de transport du directeur, l’ambulance et le véhicule de
liaison. Elle est souvent obligée de puiser dans les ressources générées par l’hôpital pour acheter
le carburant du véhicule de transport du directeur, ce qui épuise ces dernières.
Enfin, l’hôpital peut bénéficier d’un budget de financement de la part du Ministère de la
Santé qui en est le seul décideur.
Le tableau ci-après nous donne plus de précision sur les ressources générées par cette
institution au cours des trois dernières années.

Tableau N°7 : Répartition des revenus générés par les prestations de l’hôpital au cours des trois dernières années en FCFA.

Rubriques 2006 2007 2008 TOTAL


Montant % Montant % Montant | %e Montant %
6000000 7,65 8100000 10,32 | 390000 | 0,50 14490000 | 18,47
Consultation
radiologie 10000000 12,74 | 13500000 | 17,20 | 650000 | 0,83 24150000 | 30,77
Hospitalisati | 12000000 15,29 | 10800000 | 13,76 | 520000 | 0,66 |23320000 | 29,71
on
Examens 7000000 8,92 9100000 | 11,60 | 416000 | 0,53 16516000 | 21,05
biologiques
TOTAL 35000000 | 44,60 | 41500000 | 52,88 | 1976000 | 2,52 | 78476000 | 100
Source : enquête sur le terrain

On peut noter au regard des données du tableau que le service de radiologie est celui qui
depuis les trois dernières années génère le plus d’entrées financiers à l’hôpital, soit 30,77%. Les
consultations quant à eux constituent l’activité qui génère le moins d’argent, pour ces trois
dernières années elles n’ont généré que 18,47% de bénéfice de l’hôpital. Cela s’explique par le
fait que la radiographie coûte très chère et est exigée à tous les malades, alors que les
consultations sont quasiment gratuites pour certains cas et pour d’autres elles sont à un prix
abordables. L’on constate aussi que c’est l’année 2007 qui généré le plus de fonds à l’hôpital.
Ceci trouve une grande partie de son explication par la recrudescence de la tuberculose. De
plus, si l’on constate les taux déjà généré par l'hôpital au cours du mois de janvier à mi février
l’on peut estimer qu’à cette allure les entrées de l’hôpital pour cette année seront supérieures à
celle de l’année écoulé.

20
En somme on retiendra que les ressources dont dispose l’hôpital ne lui permettent pas
d’avoir un fonctionnement optimal.

I1.4 DESCRIPTION DES PRINCIPES FORMELS DE FONCTIONNEMENT

Le fonctionnement d’une structure repose sur un ensemble de principes qui déterminent


son mode d’action. Ceux-ci peuvent s’apprécier à travers l’étude de son organigramme, ses
missions et objectifs, sa procédure d'embauche et d’affectation et les relations entre ses
différents membres.

21
I1.4.1 ORGANIGRAMME

DIRECTEUR DE L'HOPITAL

COORDINATION SERVICE DES GRANDES SECTEURI DES


PALUDISME ENDEMIES GRANDES
[| ENDEMIES

COORDINATION DISPENSATRE
LEPRE

COORDINATION PROGRAMME ELARGIE CENTRE NATIONAL


BILHARZIOSE DE VACCINATION DE VACCINATION

COORDINATION COORDINATION
TUBERCULOSE TRYPANOSOMIASE

SEVICE DE SERVICE LABORA- SERVICE SERVICE SERVICE SERVICE SERVICE


RADIOLO LEPRE TOIRE GESTION TRYPANOSOMIA TUBERCULOSE DERMATOL BILHARZIOS
GIE SE OGIE E

SERVICE SERVICE SOCIAL


SOCIAL ANTI ANTITUBERCULEUX
LEPRE

DIVISION DIVISION DIVISI SECRET DEPENSE DIVISION


MATERIELLE FINANCE ON ARIAT STATISTIQUE
PERS
ONNE
LLE

Source : archive de l’hôpital

22
COMMENTAIRE DE L’ORGANIGRAMME

A la tête de l’organigramme se trouve le directeur de l’hôpital qui dirige et coordonne les


activités de l’institution.
Puis, vient les différentes coordinations des programmes, le dispensaire et le service national
de grandes endémies.
Tous ces programmes et service bien qu’étant dans l’hôpital de Nkembo et travaillant en
collaboration avec la direction, dispose d’une autonomie de gestion financière et ne sont pas
sous l’autorité du directeur de l’hôpital. Il relève directement du Ministère de la Santé Publique.
Le dispensaire quant à lui est sous l’autorité de la direction générale de la santé Sud.
Au pied de l’organigramme se trouve les différents services qui sont pour certains sous la
tutelle directe de la direction de l’hôpital et pour d’autres sous l’autorité de certains services.
Afin de mieux comprendre l’organisation et le fonctionnement de cette structure jetons un
regard sur les rôles de ces différents services.

ROLE DES DIFFERENTS SERVICES


Les services de l’hôpital se subdivisent en trois grands groupes :
*Les services hospitaliers et para hospitaliers
Ils comprennent :
- le service trypanosomiase ;
- le service lèpre ;
- le service tuberculose ;

- le service dermatologie ;
-les services sociaux
Ces services sont chargés du diagnostic, de la prescription des examens, du traitement, de
l'orientation et du suivi des malades. Les services sociaux s’occupent de l’accompagnement et
du suivi psychosocial des malades, des cas sociaux détectés lors des visites médicales et de
l’inhumation des malades abandonnés. Tous ces services sont sous la tutelle directe de l’hôpital
et n’entretiennent entre eux que des relations de collaborateur.
*Les services administratifs
On note parmi ceux-ci :
- la Direction Générale : placé sous l’autorité du directeur, elle dirige et coordonne toutes les
activités de l’institution. Elle a sous son autorité tous les services excepté les différents
programmes, le dispensaire et le centre national et international de vaccination ;

23
- le Surveillant Général qui est chargé de veiller au respect du règlement intérieur de l’hôpital
et est sous l’autorité directe du directeur ;

- le Service de Gestion : il est chargé de la collecte des fonds générés par les différents services
de l’hôpital, de payer les salaires de la main d’œuvre non permanente, effectue les dépenses
pour l’hôpital, etc. Ce service est sous l’autorité directe du directeur et a sous sa dépendance
six services :

- le Service Caisse, dont les agents sont chargés de la collecte des fonds générés dans les
différents services de l’hôpital et de les reverser auprès de la gestionnaire ;
- la Division Finances qui est chargée de faire la comptabilité des fonds générés par les
services de l’hôpital ;
- le Service Dépense qui s’occupe d’effectuer les dépenses relatives à l’achat du matériel
de l'hôpital :
- la Division Matérielle qui est chargée de l’entretien du matériel et de sa gestion ;
- la Division Statistique qui est chargée de la collecte de toutes les données chiffrés de
l'hôpital, notamment ceux du centre national de vaccination avec lequel il travaille beaucoup.
- la Division personnel : établit et enregistre toutes les données sur le personnel de
l'hôpital, elle est aussi chargée de l’établissement des attestations de prise de service et du suivi
des dossiers de la main d’ouvre non permanente. Elle est sous l’autorité directe du service de
gestion.
Les services techniques

On compte principalement quatre (4) :


- le Service de Génie Sanitaire qui assure la propreté de l’hôpital chaque jour ;
- le laboratoire ;
- la radiologie ;

- la pharmacie ;
Ces trois derniers services sont actuellement fonctionnels. Ils sont chargés de faire les
examens aux patients et de fournir les médicaments gratuitement aux malades consultés à
l'hôpital de Nkembo. Quant aux prix des examens radiologiques et biochimiques ils sont
abordables. Ces services rencontrent généralement une grande affluence.
Au regard des rôles de chaque service et des rapports entre ces derniers on note que
l’organigramme qui nous est proposé ne rend pas compte de l’organisation réelle de la structure.
Il est donc nécessaire que les responsables, notamment ceux chargés de l’élaboration de cet
instrument, procède à un réaménage de celui-ci afin qu’il soit plus conforme à la réalité du
terrain et aux missions et objectifs de l’hôpital.

24
11.42 MISSIONS ET OBJECTIFS
En vue de répondre aux besoins essentiels et élémentaires de la population en matière de
santé, le gouvernement de la république gabonaise s’est fixé un ensemble de missions et
objectifs, pour chacune de ses structures hospitalières. Pour le cas de l’hôpital de Nkembo, ces
dernières s’articulent autour du dépistage, de l’hospitalisation et du traitement des malades
souffrants de la trypanosomiase, de la lèpre et de la tuberculose.

MISSIONS

Les principales missions de l’hôpital sont :

- le dépistage des malades ;


- le traitement des malades lépreux, tuberculeux, trypanosomiase et les cas des maladies
dermatologiques ;
- le contrôle périodique des grandes endémies : tuberculose, lèpre, trypanosomiase,
bilharziose ;
- les consultations médicales ;
- les examens médicaux et radiologiques.?

Au regard des données issues des enquêtes de l'OMS“ publié en 2005on constate une ré-
émergence de la trypanosomiase africaine au Gabon, une augmentation des cas de tuberculose,
une baïsse considérable du nombre des enfants vaccinés. Par ailleurs, ces études révèlent que
la majorité de ces malades ne sont pas pris en charge. Ce qui nous amène à conclure que
l'hôpital de Nkembo ne remplit pas ses missions. De plus, on note des nombreux cas des

malades renvoyer faute de personnel habilité à les consulter ou par manque de réactif ou de
microscope pour faire les examens permettant de confirmer ou non le diagnostic du médecin.

OBJECTIFS

Les objectifs visés par l'hôpital sont :


- _ guérir au moins 85% des porteurs d’une tuberculose pulmonaire ;
- dépister au moins 70% des formes de tuberculose ;
- éradiquer totalement sur le plan national les maladies telles que la tuberculose, la lèpre,
la trypanosomiase, la bilharziose…
- prévenir contre les grandes endémies par le biais de la vaccination ;

3 Source : archive de l’hôpital


+ OMS (2005) : STRATEGIE DE COOPERATION DE L’OMS AVEC LES PAYS : GABON, Brazzaville,
P.12

25
- réinsérer les malades guéris dans la société grâce au concours des services sociaux de
l'hôpital”
Au vu du nombre d’échec thérapeutique très élevé, du très faible taux de guérison, du
nombre de décès enregistrés par jour et par semaine, nous pouvons dire qu'aucun des objectifs
que s’est assignés l’institution n’a été atteint à ce jour. L’atteinte de ces objectifs nécessite une
plus grande implication du gouvernement, en allouant plus de crédit à l’institution. Une plus
grande implication des programmes implantés à l’intérieure de l’institution. Un dévouement et
une plus grande conscience professionnelle des agents surtout des services sociaux qui doivent
amener les populations à prendre conscience de ces maladies et s’approprier la lutte contre
celle-ci. Mais aussi de la main d'œuvre non permanente embauché au sein de cet hôpital.

11.43 PROCEDURE D’EMBAUCHE ET D’AFFECTATION DE LA MAIN


D'OEUVRE NON PERMANENTE

Notons que le personnel de la main d'œuvre non permanente est composé d’agents qui
offrent leur service à l'hôpital moyennant le paiement d’un salaire chaque fin de mois.
Ces personnes ne sont pas intégrées dans la fonction publique, mais sont payées par crédit
délégué. Par ailleurs, elles bénéficient d’une procédure d’embauche et d'affectation spécifique.
En réalité, le Directeur de l’hôpital n’a pas la possibilité d’embaucher, il remplace seulement
les agents qui partent à la retraite, qui décèdent, qui abandonnent leur poste ou qui
démissionnent. Ainsi, après le départ ou le décès par exemple, d’un agent de la main d'œuvre
non permanente, ce dernier est systématiquement remplacé afin de garder le poste. Soulignons
qu'il ne suffit pas qu’il y ait un agent qui n’est plus, mais il faut aussi que le besoin de le
remplacer se fasse sentir. Une fois ces deux conditions remplies, le Directeur lance un avis de
recrutement dans les journaux officiels. Les candidats qui veulent faire partie des effectifs de
cette main d'œuvre de l’hôpital, doivent fournir un dossier complet comprenant :
- une lettre de motivation adressée au Directeur ;

- la ou les copie(s) légalisé (s) du ou des diplôme (s) ;

- une copie légalisée d’acte de naissance;


- une pièce d'identité ;

- un extrait de casier judiciaire datant de moins de trois (3) mois.

5 Source : archive de l’hôpital

26
Ces dossiers doivent être déposés au service du personnel qui est chargé d’examiner la
fiabilité des pièces justificatives. Dès que le dossier d’un agent est retenu celui-ci est rappelé
pour un entretien de moralité. Puis, si cet entretien se trouve concluant, le Directeur lance un

préavis auprès du Ministère de la Santé qui transmet le dossier de l’agent retenu au ministère
de finances. Une fois le Ministère de Finances donne son accord et que le salaire de l’agent est
positionner celui-ci est rappelé et affecté au poste vacant pour commencer le travail. Le service
du personnel se charge ensuite de l’immatriculation de ce dernier à la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale (CNSS). C’est par cette dernière étape que prend fin la procédure de
recrutement de la main d’œuvre non permanent à l’hôpital spécialisé de Nkembo.
Cette manière de recruter le personnel n’est pas très bénéfique pour la structure, car elle ne
permet pas de prendre en compte les nouveaux besoins de l’hôpital. Si la procédure en elle-
même reste acceptable, en pratique les choses ne se passent pas toujours comme le prévoit les
textes. Cela crée parfois des frustrations pouvant avoir des répercussions sur les relations entre
les différents membres de la structure.

11.4.4 RELATION ENTRE LES DIFFERENTS MEMBRES

A l’hôpital spécialisé de Nkembo, certains agents, notamment, ceux du service médical et


ceux du service social entretiennent des relations conflictuelles entre eux. Cette situation
s’explique par l’ignorance des agents des services médicaux des missions de ceux des services
sociaux, et par le fait que les médecins ne tiennent pas souvent compte de l’aspect psychosocial
dans le processus de prise en charge d’un malade. De ce fait, les agents sociaux se sentent
souvent marginalisés et non associés dans la prise en charge des malades.
Par contre, il existe des relations conviviales entre les agents des services médicaux entre
eux et ceux des services sociaux entre eux. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’ils appartiennent
au même corps professionnel.
Des telles relations dans une structure sont souvent source de beaucoup de tension pouvant
entrainer des comportements déviant et favoriser des écarts au fonctionnement formel.

ILS DESCRIPTION DU FONCTIONNEMENT INFORMEL


Le fonctionnement informel de l’hôpital de Nkembo peut s’observer à travers l’étude des
écarts aux principes informels et des relations informelles avec l’environnement.

27
I1.5.1 MESURE DES ECARTS AUX PRINCIPES FORMELS
Dans cette rubrique nous n’allons pas relever tous les écarts aux principes formels, mais
nous allons souligner ceux dont nous avons jugé plus importants car ayant un impact direct sur
le rendement de l’hôpital et sur les malades.
Nous pouvons souligner dans un premier plan le non-respect des règles de fonctionnement
de la structure. En effet, la note de service n° 353 MSP/SG/HSNK du 28 novembre 2007,

organise le fonctionnement du CDT de Nkembo comme suit :


- lundi et vendredi à 10 heures : grande visite des malades du service ;
- vendredi de 8 heure à 8 h 30mn : présentation des dossiers importants ;
- lundi et jeudi de 8 h 30mn à 12 h 30 : consultation des malades externes (nouveaux et contrôle
tuberculose)

- dernier vendredi de chaque mois à 15 heures : exposé par les médecins du service sur un sujet
concernant la tuberculose.
Cependant on constate que ces dispositions ne sont pas respectées par les agents. En effet,
les consultations qui sont prévues le jeudi et le vendredi se font tous les jours de la semaine du
lundi au samedi, voire même le dimanche, et cela durant toute la journée. De ce fait, les jours

et les heures des visites ne sont plus respectés ce qui perturbe le suivi normal des malades
hospitalisés. Cette situation fait que des malades encore en observation sont souvent mis à la
porte pour hospitaliser des nouveaux et quelque fois sans avoir pris les coordonnés de ce dernier
pour un véritable suivi de celui-ci en ambulatoire. Résultat, nous nous retrouvons avec des
nombreux malades non guéris considérés comme ‘’perdus de vue” ou irréguliers.
Dans un tout autre plan nous avons l’épineux problème des coûts des prestations. En effet
selon la loi n° 01/95 du 14 janvier 1995 portant orientation de la politique de Santé en
République Gabonaise à son article 5 du chapitre 1 qui institue la participation des citoyens
aux soins de santé et la note de service n°0183/MSP/IGS en date du 01/07/2004 qui fixe la
tarification des actes médicaux à l’hôpital de Nkembo, la participation des citoyens aux soins
médicaux sont tarifer comme suit :
- Consultation chez le médecin 3000F CFA ;

- Consultation chez la major 1000F CFA ;


- Hospitalisation salle ordinaire 400/jour ;
- Hospitalisation salle VIP 2500/jour …
Cependant, on constate que les médecins pratiquent des prix à la tête du client. Pour certains
la consultation s’élève a 5000F CFA pour les Gabonais et 10.000F CFA pour les étrangers.
D'autres ont fixé un prix unique qui s’élève à 6000F CFA pour tous les patients. Les salles

28
d’hospitalisation VIP sont payées 10.000F/jour au lieu de 2500F comme prévu par les
dispositions légales.
Face à des tels écarts il est urgent que le Directeur prenne des décisions afin d’éviter que ces
comportements ne prennent de plus en plus d’ampleur, car ils favorisent des relations
informelles avec l’environnement.

IL.5.2 RELATIONS INFORMELLES AVEC L’ENVIRONNEMNT


On note que l’hôpital entretien des relations avec des structures telles que le « Lion’s Club »,
le « Rotari-Club », qui viennent souvent approvisionner l’hôpital en don des produits
alimentaires, en vêtements, généralement de seconde main, en matériels de santé, alors qu'il

n'existe aucun texte juridique qui lie ces structures et autorise ce genre de transactions. De plus,
la fiabilité de ses produits et de leur qualité n’est pas prouvée. Outre ces derniers, il y a les
pasteurs et les fidèles des églises dites de réveils qui viennent prier sur les malades alors que
ces dernières non aucune convention avec l’hôpital pour des telles actions. Il y a enfin, l’épineux
problème des malades hospitalisés par affinités, alors qu’il ne souffre pas de tuberculose.
Bien que participant à l’amélioration des conditions de vie et à la prise en charge des
malades, ces relations informelles n’ont prévu par les textes peuvent être dangereuses pour les
malades et la structure. De plus, en cas de problème le Directeur ne dispose d’aucun argument
pour justifier des actes posés par ces organismes ou ces mouvements religieux dans l’hôpital.
C’est pourquoi, il est important qu’une décision soit prise par ce dernier pour, soit rendre ces
relations formelles ou les suspendre. Aïnsi, intéressons-nous à la manière dont les décisions
sont prises dans cette institution.

IL.6 ANALYSE DU PROCESSUS DE PRISE DE DECISION


Analyser le processus de prise de décision dans une structure revient à identifier les
personnes ou les groupes de décisions au sein de celle-ci, en soulignant les différentes étapes
de celui-ci.
En ce qui concerne les malades par exemple, le Directeur convoque une réunion qui se tient
généralement tous les vendredis avec les médecins, les majors des différents services et les
responsables des services sociaux assistés de leurs adjoints. Au cours de la réunion les médecins
exposent les différents cas, les majors donnent leurs opinions, ainsi que les agents des services
SOCIaux.
A l’issue de leurs propositions le Directeur prend la décision de sortir ou de maintenir encore
le malade en hospitalisation. Une fois la décision du Directeur prise on y revient plus.

29
Pour ce qui est des décisions concernant un problème dans un service de l’hôpital, le
processus est quasiment le même :
- Le Directeur convoque les agents du dit service ;
- Expose la situation ;
- Donne la parole aux concernés pour qu’ils s’expliquent ;
- Puis, prend la décision qui s’impose après avoir écouté les versions des différents agents
du service.
Dans d’autres cas, le Directeur se contente de consulter ses secrétaires ou un de ses

collaborateurs avant de prendre sa décision.


En fin, il y a les décisions que le Directeur prend tout seul sans consulter ses collaborateurs.
Toutefois, après avoir pris la décision, il fait une note de service ou une note circulaire pour
informer les agents de celle-ci.
En somme on retiendra que les décisions sont prises soit par le Directeur sans consulter ses
collaborateurs, soit par un collège comprenant les médecins les majors des services médicaux
et les chefs de services administratifs ou sociaux concernés par l’ordre du jour. Cette manière
de prendre les décisions favorise un bon fonctionnement de la structure, car les agents se sentent
généralement impliqués, notamment dans les décisions qui engagent toute la structure ou leur
service.
Ainsi, on peut observer à travers le discours du Directeur lors de ces réunions la projection
de son autorité et celle de l’idéologie de l’hôpital.

IL.6.1 PROJECTION DE L’AUTORITE DANS LE DISCOURS


Le Directeur de l’hôpital incarne l'autorité au sein de cette institution. Il est le seul autorisé
par la loi à parler au nom de cette structure. En effet, la loi 08/05 du 26 septembre 1991 portant
statut général des fonctionnaires, en son article 15 dispose que « tout fonctionnaire, quelque
soit son rang dans la hiérarchie est responsable des tâches qui lui sont confiées, ainsi que les
tâches qu’il est appelé à confier à ses subordonnés ». La même loi dispose en son article 14 que
« le fonctionnaire est soumis à l'obligation d’obéissance hiérarchique ». A travers ces
dispositions légales, le Directeur tient son autorité sur ses agents. Celle-ci il la manifeste lors
des réunions, c’est lui qui ouvre les débats dirige les travaux, donne la parole ou la retire à un
agent qui parle trop, et c’est toujours lui qui à la décision finale. Et lorsqu'il a pris une décision
elle reste irrévocable, et les agents s’y plient. De plus, lors des grands manifestions c’est lui qui
lit les discours de circonstances au nom de toute la structure, comme cela en était le cas lors de

30
la visite du Ministre de la Santé à l'hôpital de Nkembo. C’est à travers cette autorité et son
acharnement au travail qu’il essaie de projeter l’idéologie de l’hôpital.

IL.6.2 PROJECTION DE L’IDEOLOGIE DANS LE DISCOURS ET L’ESPACE


Notons que l’idéologie de 1’hôpital spécialisé de Nkembo est « tous au travail pour un Gabon
sans endémies ». Selon la Direction de cette institution celle-ci se justifie par le fait que le but
de cette structure est désormais la lutte contre les grandes endémies qui frappe notre pays. Elle
n’a plus pour principale cible la lutte contre la tuberculose. Car, hormis le programme
tuberculose 1l existe d’autres programmes au sein de cette institution. De surcroit, le Ministère
en a décidé de faire de cette structure une institution spécialisée dans la lutte contre toutes les
maladies graves qui frappent ou qui frapperont notre pays. Pour y parvenir, les agents des
différents services de cette institution organisent des campagnes de sensibilisation, de dépistage
et de vaccination dans les villages les villes et les différentes provinces du pays. On peut noter
par exemple la campagne de vaccination de la poliomyélite, de la tuberculose, du dépistage de
la trypanosomiase africaine dans les différents cantons de l’estuaire, des campagnes de
sensibilisation du paludisme réalisées à travers les médias nationaux, etc.
S’1l est vrai que idéologie est là, il reste néanmoins des inégalités liées à l’accès à
l'information, aux structures de soins et des problèmes des comportements des agents qui ne
favorisent pas toujours l’atteinte de celle-ci. En effet, la plupart des campagnes de
sensibilisation ne se font que dans les grandes agglomérations de notre pays, certaines villes
sont dépourvues de structures de soins de qualité, et certains agents de santé par leur
comportement, frustrent les usagers entrainant souvent un repli de ces derniers.

31
CONCLUSION PARTIELLE

L'hôpital spécialisé de Nkembo à une histoire rattachée à celle du Centre Hospitalier de


Libreville et à la lutte contre les grandes endémies au Gabon. Il dispose d’un cadre juridique
déjà caduc au regard des missions qui lui sont dévolue actuellement. Il bénéficie néanmoins
d’un budget de fonctionnement alloué par l'Etat et inscrit dans la loi de finance. Par ailleurs ses
différents services génèrent des fonds à la structure. Mais ceux-ci restent insuffisants pour
permettre à cette dernière d’atteindre ses missions. Il a une situation géographique qui le rend
facile d'accès et repérable par les populations. On note des relations conflictuelles entre les
agents des services sociaux et ceux des services médicaux souvent dues à une mauvaise
interprétation ou à la non compréhension du rôle des agents sociaux dans cette structure.
Quant à la procédure d'embauche et d’affectation de la main d'œuvre non permanente elle
reste satisfaisante sur le plan réglementaire. Mais l’application de celle-ci n’est pas toujours
faite selon les dispositions légales. Tout comme l’application des principes formels de
fonctionnement de la structure. Ainsi, on note par exemple des prix des actes médicaux qui sont
pratiqués selon les médecins et à la tête du client.
En fin, on note que l’organigramme de cette structure ne correspond pas aux relations qui
existent entre les différents services de cet hôpital. Toutefois, l’autorité du Directeur reste
visible, aussi bien dans son discours que lors des prises de décisions. Le processus de prise de
décision quant à lui reste apprécié par les agents, notamment lorsqu'ils sont associés et que
leurs avis sont pris en compte. L’hôpital reste confronté à une recrudescence de la tuberculose
et à un problème d’inobservation du traitement par les malades, ce qui justifie son idéologie
« tous au travail pour un Gabon sans endémies ».

32
CHAPITRE III : MILIEU SPECIFIQUE

L'étude du milieu spécifique nous permet de recueillir des informations sur le service dans
lequel se déroule notre stage de mise en situation professionnelle. Il s’agit pour notre part du
service social antituberculeux de Nkembo. A sa création, c’était un service social spécialisé.
Mais compte tenu de l’insuffisance des services sociaux dans notre capitale, il mène désormais
les activités d’un service social polyvalent et couvre les quartiers Nkembo, Atong Abe, Atsibe
Ntsos, Campagne, Avéa I et IT, Cocotier, etc. Cette étude nous permettra d'examiner :
- Sa trajectoire historique ;
- Sa localisation ;

- Ses ressources ;

- Sa population cible et ses caractéristiques ;


- Le mode d’entrée en relation avec celle-ci ;

- Ses différentes activités.

I1.1 TRAJECTOIRE HISTORIQUE

Le service social antituberculeux de Nkembo à été créé en 1972 par un protocole d'accord
interministériel en matière de lutte contre la tuberculose signé entre le Ministère de la Santé
Publique d’une part et le secrétariat aux affaires sociales d’autre part. Ce protocole d'accord
faisait suite à une prise de conscience du Ministre de la Santé, de la nécessité de travailler en
étroite collaboration avec le secrétariat d’Etat aux affaires sociales pour une meilleure prise en
charge des malades tuberculeux. Cette collaboration devrait permettre de réduire les difficultés
rencontrées lors du traitement antituberculeux à travers une prise en charge sociale et
psychologique des patients par des travailleurs sociaux.
C’est dans cette perspective qu’en 1972, la première Assistante Sociale à avoir dirigé ce
service prenait en charge, les malades tuberculeux mis sous traitement antituberculeux.
Toutefois, il faut retenir que par prise en charge ici, il faut entendre le recensement et le contrôle
des malades qui doivent venir prendre leur traitement. Aujourd’hui, cette mission dévolue au
service social va bien au-delà de cette dernière. Elle s’étend désormais à la prévention, à
l’éducation et à la recherche des malades perdus de vue.
A travers cet accord, le Ministère de la Santé Publique voulait intensifier la lutte contre la
tuberculose. Le service social antituberculeux avait donc pour mission de lutter contre cette
maladie, d’intensifier ce combat et de réduire les risques de contaminations, de rechute,

d’irrégularités et d’abandon de traitement.

33
En effet, la prise en charge de la tuberculose nécessite la préparation du malade afin de lui
permettre d'affronter en même temps la maladie et ses éventuelles conséquences, mais aussi
les regards méprisants et le rejet de la famille et de son entourage.
De plus, le coût très élevé du traitement et la condition sociale du malade étant généralement
opposés, les services de l’hôpital devraient prendre en compte tous ces aspects. C’est en raison
de toutes ces considérations que le service social antituberculeux se trouve dans l’enceinte
même de l’hôpital.
La conjugaison des efforts de deux Ministères a eu un écho favorable. Aïnsi, le pourcentage
global des malades traités en 1973 est passé de 32% à 50% ©
Ce résultat a conduit les dirigeants à entrevoir une amélioration de 20 à 30% à la fin de l’année
1975 et passa ainsi de 50 à 80% en 1980. Cependant, malgré ces succès, le nombre de malade
n’a cessé croitre”. Cette situation selon l'OMS® trouve une part de son explication dans
l'infection à VIH/sida et la pauvreté.
En 2003 ce service connait des perturbations suite à une grève du personnel des Affaires
Sociales déclenché au mois de mars. C’est au mois de mai 2003 après la signature des accords
entre le Ministère des Affaires Sociales et le Syndicat National des Travailleurs des Services
Sociaux (SYNATRASS) que ce service a repris ses activités. Cette grève avait ralenti les
activités du service. À sa création, ce service fut dirigé par Madame Marguerite Bouffant, de
1972 à 1978. Celle-ci fut la première assistante sociale, à diriger ce service. De 1978 à ce jour,
ce service n’a été dirigé que par des Assistants Sociaux. Soulignons au passage que grâce à
Monsieur OBAME NGUEMA Jérôme qui a dirigé ce service de 1997 à février 2006 ce service
a obtenu une photocopieuse, un poste téléviseur combiné avec un magnétoscope un téléphone
fixe et un climatiseur. Tous cela à la suite des revendications posées par le syndicat des
travailleurs sociaux dans lequel ce dernier occupait la fonction de Vice Président.
En mai 2007 suite à la gratuité du traitement antituberculeux le service social devient chargé
de la distribution des antituberculeux aux malades. Cependant, les nombreuses
incompréhensions entre les services médicaux et sociaux ont amené le Directeur du Programme
National de Lutte Contre la Tuberculose à remettre celle-ci au service médical en décembre
2007.
Ce service est actuellement est dirigé par Madame NZANG MBA Christine épouse
OBIANG, Assistante Sociale affectée depuis février 2006 et a pour mission de contribuer au

6 Source : archive de l'hôpital


7 Source : archive de l’hôpital
8 OMS (2005) : STRATEGIE DE COOPERATION DE L’OMS AVEC LES PAYS : GABON, op. cit. P.12
34
bien-être des malades hospitalisés et d’améliorer les conditions de vie des populations de son
secteur d'intervention.
Afin d’y accéder à ce service, il nous semble nécessaire de le localiser.

II.2 LOCALISATION
Le service social antituberculeux est situé dans l’enceinte de l’hôpital spécialisé de Nkembo
à la façade gauche, à la dernière porte du quatrième bâtiment. Cette localisation rend l’accès
facile à ce service. Toutefois, l'existence d’un second service social (service social anti
hansenien) cause quelquefois des confusions notamment chez les clients qui ne distinguent pas
bien la différence entre les deux (2) services. En effet, le service social antituberculeux porte

devant sa porte une inscription « SERVICE SOCIAL » alors que le service social anti hansenien
ne porte aucune inscription devant son entrée. Ceci fait que tous les clients même ceux orientés
par la Direction Générale des Affaires Sociales (DGAS) au service social anti hansenien se

rendent toujours au service social antituberculeux et fait de ce service un service très fréquenté.
En définitive, on retiendra que c’est un service clairement identifiable au sein de la structure
dans laquelle il se trouve. Mais comme tout service ce dernier a besoin des ressources pour le
permettre de fonctionner.

II.3 RESSOURCES
Les ressources constituent l’ensemble des moyens dont dispose une structure pour remplir
ses obligations. Aïnsi, parler de ressources revient à étudier les moyens juridiques, humains,
financiers et matériels dont dispose le service social antituberculeux pour remplir
convenablement ses missions et objectifs.

I11.3.1 RESSOURCES JURIDIQUES


Le service social antituberculeux de Nkembo à pour référence juridique le Protocole
d’accord N°00829/MSPP/BT du 8 juin 1972, entre le Ministère de la Santé Publique et le
Secrétariat d'Etat aux Affaires Sociales, en matière de lutte contre la tuberculose et le décret n°

00785/PR/MASPF du 17 juillet 1981 portant attribution et organisation du Ministère des


Affaires Sociales (MAS).

S'agissant de ce protocole d’accord, on retient que :


Le Ministère de la Santé Publique d’une part,
Le Secrétariat d'Etat aux Affaires Sociales, d’autre part,

35
- Conscient de l’importance de la lutte contre la tuberculose et de la nécessité de
l’intensifier notamment à Libreville.
- Reconnaissant qu’en ce domaine une collaboration étroite des deux départements
apparait indispensable.
- _ Inquiets du nombre élevé de malades qui ne poursuivent pas leur traitement jusqu’à son
terme et ainsi entretiennent la transmission de l'affection.
Ont décidé de conjuguer leurs efforts pour améliorer une situation préoccupante.

PARTICIPATION DU MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE


Le Ministère de la santé publique assurera le dépistage, le traitement et l’hospitalisation des
malades, la vaccination préventive de toute la population par le BCG et s’efforcera de susciter
les aides indispensables à la mise en œuvre d’une équipe de dépistage exhaustif de la
tuberculose notamment par la pratique de radiographies systématiques dans les centres urbains
les plus importants ou les plus menacés.
Il s’efforcera d’autre part à croitre la capacité hospitalière pour les malades atteints de la
tuberculose.

PARTICIPATION DU SECRETARIAT D'ETAT AUX AFFAIRES SOCIALES

La lutte contre la tuberculose ayant un aspect social indiscutable, particulièrement en ce qui


concerne l’éducation des malades dans la poursuite de leur traitement celle des contacts dans la
nécessité d’un diagnostic précoce, le Secrétariat d'Etat aux affaires Sociales mettra à la
disposition du Ministère de la Santé Publique, une ou plusieurs Assistantes Sociales ou aides-
sociales, leur procurera un moyen de transport indispensable à l’exécution de leur tâche et
prendra à sa charge l’édification dans l’enceinte de l’hôpital de Nkembo, d’un local destiné à
son personnel ainsi que l’achat du mobilier nécessaire.
Au regard de ce protocole d’accord on peut retenir que la mission du service social
antituberculeux de Nkembo est l’éducation des malades dans la poursuite de leur traitement et
les visites à domiciles pour un diagnostic précoce de la maladie. Cependant, on note que service
fait aujourd’hui de la sensibilisation, participe à la prévention et s’occupe des problèmes
sociaux des populations des quartiers environnants. Il fonctionne comme un service social
polyvalent. Si la prévention et l’éducation peuvent trouver leur légitimité dans le décret
N°00168 /PR/SEAS/UNFG du 10 Avril 1974 qui en son article 3 dispose que : la « Direction
des affaires sociales a pour entre autre attribution de participer à la lutte contre les fléaux
sociaux (tuberculose, alcoolisme) » les activités polyvalentes que mènent ce service ne font pas
partie de ce protocole d'accord. De ce fait, nous pensons que protocole d’accord qui est la

36
principale base juridique de ce service est désormais caduc. Il ne répond plus aux missions et
objectifs poursuivis par ce service actuellement. IL est donc nécessaire que celui-ci soit
réactualiser afin d’être plus conforme, adapté aux missions que l’on veut assigner à ce service
et qui prend en compte la qualité et la quantité des ressources humaines qui doit être affecté à
ce service.

I1.3.2 RESSOURCES HUMAINES


Sur le plan humain on note que le service dispose de dix (10) agents repartis comme suit :
- une Assistante Sociale (AS) ;

- deux (2) Agents Technique d’Action Social (ATAS) ;


- deux Moniteurs d'Education Spécialisé (MES) ;
- une Auxiliaire en Travail Social option Assistante Sociale (ATS/AS) ;

- une Auxiliaires en Travail Social option Education spécialisé (ATS/ES) ;


- un instructeur adjoint de communication sociale ;
- une secrétaire ;

- une technicienne de surface.


Cette équipe assez exhaustive ne répond cependant pas aux attentes de la structure
institutionnelle dans laquelle se trouve le service. En effet, le personnel se compose en majorité
d'agents d’exécutions ou des techniciens alors que le service se trouve dans un milieu où l’on
retrouve près de sept (7) programmes avec lesquels 1l n’entretient quasiment aucune relation.
De plus, le service n’organise aucune activité de groupe ou communautaire avec les clients de
son secteur d'intervention ni même avec sa première population cible, les malades tuberculeux.
Cette situation peut trouver une grande part de son explication dans ce manque d’agent
concepteur, Assistante sociale ou Educateur Spécialisé. Pour un tel service il est souhaitable
qu'il soit affecté plus d’agents concepteurs que d’agents d’exécutions, car le service social
antituberculeux est l’un des services qui en dehors de ses activités statutaires et propres devrait
plus travailler avec le programme national de lutte contre la tuberculose et les autres
programmes qui réclament une participation des agents sociaux dans leurs activités.
Toutefois ces agents sont appelés à remplir des tâches bien précises au sein de ce service.

IIL.3.2.1 DEFINITION DES TÂCHES DE CHAQUE AGENT

> L’ASSISTANTE SOCIALE RESPONSABLE DU SERVICE

Sa tâche consiste à :

- concevoir, initier organiser et coordonner toutes les activités du service ;

37
contrôler et superviser le travail des agents ;
fournir les rapports périodiques et moraux sur le fonctionnement du service ;
programmer et diriger les réunions ;
signer tous les documents administratifs qui engagent le service.
Il faut ajouter que l’ Assistante Sociale est tout d’abord une technicienne de terrain, de
ce fait elle exerce toutes les activités de l’Agent Technique d’ Action Sociale. Aïnsi,
elle fait la permanence, rédige les rapports d'enquêtes sociaux, effectuent des visites à
domicile, fait des démarches pour les clients, etc. on peut noter que la responsable du
service social antituberculeux de Nkembo pratique toutes ces activités.

> L’AGENT TECHNIQUE D'ACTION SOCIAL (ATAS)

C’est un technicien de la relation d’aide. Son action est essentiellement orientée vers les

individus et /ou les familles. L’ATAS mène toutes les activités statutaires du service, pour les
malades tuberculeux et les populations environnantes, ainsi que les activités propres de celui-
ci. Le service compte deux ATAS dont l’un est le Responsable Adjoint du service, du fait de
son ancienneté.

> LE MONITEUR OÙ MONITRICE D'EDUCATION SPECIALISE (MES)


Collaborateur ou collaboratrice directe de l’Educateur Spécialisé (ES), son rôle est :

d'assurer l'éducation des enfants des adolescents ou des adultes présentant des
déficiences ou des troubles de comportements ou tout simplement des difficultés
d'adaptation ou d'insertion, voire de réinsertion, comme cela en est le cas pour les

malades tuberculeux ;

d'aider les clients en difficultés à restaurer ou à préserver leur autonomie ;

de faciliter les actions de prévention aussi bien dans le champ social que scolaire,
sanitaire ou encore de la protection judiciaire de la jeunesse. Pour ce dernier point le
MES se contente juste de transmettre le dossier du client au service social de la
protection de la jeunesse.
En définitive, on retiendra que les MES sont chargés d’assurer les tâches éducatives au près
des clients, notamment les malades tuberculeux, enfants, adolescents et adultes des quartiers

environnants sur la problématiques de la tuberculose. Ce qui n’est pas le cas pour les MES du
service social de Nkembo, qui mène plutôt les activités de l’ATAS, et passe leur temps à
pratiquer le counseling une activité dont leur formation de base ne leur permet pas, sauf s’ils
ont suivi une formation spécifique. Ce qui n’en n’est pas le cas. Ainsi ces derniers sont
confondus avec les ATAS.

38
> L’AUXILLIAIRE EN TRAVAIL SOCIAL (ATS)
Agent d'exécution qu’ils soient d’option Educateur Spécialisé (ATS/ES) ou Assistant Social
(ATS/AS) il est chargé de :

- __ apporter les documents de travail (registre, cahier, fiche, etc.) ;

- accueillir, installer et mettre en confiance le client avant l’entretien ;

-_ prendre des renseignements sur les clients et s’entretenir avec lui dans les limites de ses
compétences ;
- orienter le client vers l’ATAS, le MES ou l’AS.
Toutefois l’ATS travaille plus avec son supérieure hiérarchique. C’est ainsi que l’ATS /ES
est souvent sollicité par la MES du service pour préparer la salle lorsque celle-ci organise une
séance de sensibilisation et d’animation sur la tuberculose.

> L’INSTRUCTEUR ADJOINT DE COMMUNICATION SOCIALE


Les tâches de ce dernier ne sont pas très bien explicitées par la Direction Centrale du
Personnel. En effet, ce dernier à été recruté avec un niveau d'étude de troisième de
l’enseignement général du second degré, il est titulaire d’un Brevet d'Etude du Premner Cycle
(BEPO). Il n’a suivi aucune autre formation. Au service social anti-tuberculeux de Nkembo il
joue le rôle d’un auxiliaire d'administration. Il aide les agents dans les activités administratives :
déposer du courrier ou le recevoir, le transmettre à la responsable ou à tout autre agent du
service habilité, remplir les registres, recevoir et orienter les clients, etc. son rôle tend à se

confondre avec celui de l’ATS.

> LA SECRETAIRE
Elle est normalement chargée de dactylographier tous les documents et correspondances
administratives initiées par les agents du service (enquête sociale, convocations, fiche de liaison
notes de services, etc.). Pour le cas de Nkembo, la secrétaire ne disposant d’aucun outil de

travail (machine à écrire, matériel informatique, etc.), elle ne travaille donc pas. Elle passe la
plupart de ses journées à ce tourner les pouces.

> LA TECHNICIENNE DE SURFACE


Elle est chargée de faire le ménage afin que les bureaux soit propres et présentables. C’est
un travail qu’elle fait très bien. Elle est généralement la première à arriver au service et travaille
tous les jours ouvrables de &h 00 à 12h
En définitive, le personnel en poste au service social antituberculeux de l’hôpital de Nkembo
est du point de vue quantitative suffisant, mais du point de vue qualitatif il ne répond pas aux

39
besoins et aux objectifs de la structure. On peut par exemple noter l’absence d’un Educateur
Spécialisé pour une prise en charge efficace des malades tuberculeux Co infecté VIH/SIDA
Tuberculose.
Ainsi, il est difficile pour ces agents de faire face aux demandes de la population car leur
profil et le type d'usagers qu’ils sont amenés à recevoir est en inadéquation. Ce qui nous amène
à nous intéresser à la procédure d'affectation de ces agents.

IIL.3.2.2 PROCEDURE D’AFFECTATION


Les agents du service social de l’hôpital de Nkembo sont affectés selon les dispositions
statutaires, l’organisation et le fonctionnement interne du Ministère des Affaires Sociales par
l'intermédiaire de la Direction Centrale du Personnel (DCP). En effet, la direction du personnel
après avoir évalué les besoins de chaque service en ressources humaines procède à une
répartition des agents selon les priorités du Ministère, des services sociaux de base et du nombre
d’agent disponible en tenant compte de leur qualification.
Puis, cette répartition est soumis au Ministre qui en vertu du décret n°699/PR/MFPRA/AFBP
du 25 mai 1973, portant délégation de signature aux Ministres en ce qui concerne les actes de
gestions de certains personnels civils de l’Etat, prend un arrêté portant affectations et mutations
de ces agents. Ceci, soit conformément à la proposition de la DCP ou après avoir porté quelques
modifications. Toutefois, on constate que certains agents font l’objet d’une affectation ou d’une
mutation venant directement de la direction du personnelle ou du Secrétariat Général. Aussi,
les responsables des services sociaux de base ne sont pas consultés lors des affectations ou des
mutations des agents.
Enfin, notons que les agents affectés ou mutés au service social antituberculeux de Nkembo
ne font pas l’objet d’une affectation interne au sein de celui-ci. Ils sont tout simplement
accueillis par la responsable qui les présente aux autres agents avec lesquels ils sont appelés à
entretenir des relations interpersonnelles et les soumet à des tâches consignés dans un calendrier
préalablement établi par cette dernière.

111.3.2.3 RELATIONS INTERPERSONNELLES


Les relations entre les différents agents de ce service sont conviviales. Le travail s’effectue
généralement dans un esprit d'équipe. Le manque d’expérience à la pratique de certaines
activités ainsi que le souci de se perfectionner davantage conduisent souvent certains agents de
se rapprocher des plus anciens du service. Aïnsi, on note par exemple que les agents « BI »se
rapprochent souvent de la responsable pour les aider à rédiger leur rapport d'enquête sociale et

40
les nouveaux, de la ménagère ou même de la secrétaire pour certains renseignements sur la
structure lors de leur démarches. Les écarts de langage sont souvent très vite rattrapés par les
autres agents ou la responsable lors des réunions afin d'éviter une atmosphère morose dans le
service et/ou une cristallisation du conflit.
C’est donc un service qui dispose d’un potentiel humain quantitativement acceptable mais
qualitativement insuffisant. Cette, situation peut être due à la procédure d'affectation qui ne
prend pas en compte les avis des responsables des services sociaux de base lors des affectations.
En fin, on constate que les agents entretiennent des bonnes relations entre eux. Les ressources
financières dont dispose ce service pourrait être un autre atout de plus pour le bon
fonctionnement de celui-ci

I11.3.3 RESSOURCES FINANCIERES


Pour ce qui est des moyens financiers le service ne reçoit aucune subvention. Pourtant, selon
la loi de finance 2008 annexes 2008/93 le service social de Nkembo dispose d’un budget annuel
de 4.200.000F CFA. Ce dernier est reparti comme suit :
- Entretien bureaux et bâtiments administratifs : 700.000F CFA
- Fournitures de bureaux diverses : 500.000F CFA
- Médicaments : 1.500.000F CFA
- Produit alimentaires : 1.500.000F CFA
Ce budget est géré par la Direction Générale des Affaires Sociales (DGAS) qui n’achète même
pas un crayon pour ce service. Le matériel dont dispose ce service lui est généralement fournie
par la direction de l’hôpital, les dons des particuliers et par un sacrifice de la part de la
responsable sur ses propres fonds pour faire fonctionner son service. De surcroit, l’examen de
l’Intradermo réaction (l’IDR) qui était la principale source financière de ce service est
désormais proscrite. En effet, depuis le mois d’aout 2007 par une note de service du Directeur
de l’hôpital cet examen est désormais interdit au personne de plus de 11 ans. Le Directeur du
Programme National de lutte Contre la Tuberculose a demandé pour sa part de la supprimer
pour toutes les catégories des patients y compris les enfants de moins de 11 ans.
En définitive ce service ne dispose d’aucune ressource financière lui permettant d’avoir un
fonctionnement optimal. Néanmoins, ce service fonctionne, et pour fonctionner un service à
besoin de moyens matérielles. Qu'en est-il pour ce dernier ?

I11.3.4 RESSOURCES MATERIELLES


Le service social antituberculeux occupe un local de deux pièces. Dans la première pièce on
peut distinguer trois (3) bureaux pour trois (3) agents tous de catégorie « BI », dont deux (2)

41
Moniteurs d’Educateur Spécialisé (MES) et un Agent Technique d'Action Social (ATAS).
Dans la seconde pièce se trouve deux (2) bureaux dont l’un pour la responsable du service qui
est une Assistante Sociale (AS) et l’autre pour son adjoint qui lui est un Agent Technique
d'Action Sociale (AT AS).
En somme on peut retenir que sur le plan matérielle le service dispose de
- cinq (5) bureaux qui sont encore en bonne état ;
- quinze (15) chaises dont deux sont en mauvaise état ;

- trois (3) placards qui servent à ranger les dossiers ;


- quatre échéanciers (4) dont un seul est utilisé ;

- une photocopieuse qui ne fonctionne plus faute d’encre et de pannes techniques ;


- un poste téléviseur encore fonctionnel ;
- un téléphone fixe qui est chargé en unité chaque fin du mois par la direction de
l’économie et des finances, pour un montant de 100.000FCFA. Cette somme nous parait
suffisante, car on note qu'à la fin de chaque mois avant que l’on renouvelle le
chargement, le téléphone dispose encore de crédit de communication.
Outre ce matériel, le service dispose de matériel didactique (cahier de permanence, cahier
de transmission, cahier des VAD, cahier des visite médicale, cahier des dons, cahier de

counseling, registre corriger départ, courrier arrivé, fiches d’enquête sociale, fiches de liaisons,
fiche d’intervention sociale d’urgence, etc.) et de bureau (cachets, dattiers, classeurs, etc.)

nécessaire à son bon fonctionnement et à la réalisation de ses missions.

En somme, le service social antituberculeux dispose de ressources matérielles pour


permettre à ses agents de mener des activités avec sa population cible.

IIL.4. POPULATION CIBLE ET SES CARACTERISTIQUES


Compte tenu de l’insuffisance des centres et services sociaux dans notre capitale, certains
services sociaux spécialisés sont souvent amené à étendre leurs activités aux populations des
quartiers environnants. C’est le cas du service social antituberculeux de Nkembo qui s’occupe
des cas sociaux et de tous les clients de la zone qui s'étend de Nkembo à Avéa 1 et 2, STFO,
Atsibe Stsos, Sotéga, Campagne, Cocotier, etc.

Le service reçoit tous les clients sans distinction de nationalité, de sexe, de religion, d’âge

ou de classe sociale.

Le tableau ci-dessous nous donne plus d’éclaircissement sur les différentes situation-
problèmes de nos populations.

42
Tableau N°8 : Récapitulatif des situation-problèmes durant les trois (3) dernières années

Situation-problèmes 2006 2007 2008 TOTAL


effectif % effectif % effectif % effectif %
Les sinistres 22 3,62 20 3,29 2 0,33 44 7,24
Problèmes de pensions | 36 5,92 30 4,93 7 1,15 73 12
alimentaires
Personnes handicapées | 200 32,90 105 17,27 12 1,97 317 52,14
démunies
chômeurs à la 10 1,64 8 1,32 1 0,16 19 3,12
recherche d’un emploi
Les problèmes 30 4,93 23 3,78 8 1,32 61 10,03
familiaux
Les difficultés d’accès | 20 3,29 15 2,47 2 0,33 37 6,09
à l'héritage
Indigents malades 30 4,93 24 3,95 3 0,5 57 9,38
TOTAL 348 57,23 225 37,01 35 5,76 608 100
Source : enquête sur le terrain

Ce tableau nous montre qu’au cours de ces trois dernières années les handicapées sollicitant
un secours financiers permanent ont constitué la tranche de la population qui fréquente le plus
notre service, soit 52,14% c'est-à-dire un peu plus de la moitié de notre population cible. Il
s’agit pour la plupart des handicapées démunis. Cette situation peut trouver une explication
dans le fait que notre service est très connu du grand publique. De ce fait, dès qu’un handicapé
sollicite un secours financiers permanent, le service où il vient demander l'établissement de son
rapport d’enquête sociale est le nôtre. Les chômeurs quant à eux constituent la population qui
fréquente le moins notre établissement, le service en a reçu 3,12% au cours de ces trois dernières
années. Ces derniers viennent généralement solliciter des rapports d’enquête sociale pour une
demande d’emploi au Ministère des Affaires Sociales.
Aussi, l’on constate qu’en 2006 le service à été très fréquenté. Aux dires de la responsable
qui était déjà présente à cette époque, cette très forte fréquentation est liée à la recrudescence
de la tuberculose qui a conduit des nombreux usagers à fréquenter notre établissement et à
découvrir l’existence de notre service. Par ailleurs, l’on pense que le service risque de ne plus
connaitre cette affluence, et même ne pas atteindre les taux de 2007, soit 37%. Car, le non

aboutissement des dossiers traités au cours de l’année 2006 a certainement conduit les
populations à ne plus avoir confiance aux actions et à l'efficacité de ce service, dans la
résolution de leurs problèmes.
Soulignons enfin que cette baisse du nombre des cas traités par ce service dépend aussi en
partie du mode d’entrée en relation de celui-ci avec sa population.

43
IIS MODE D’ENTREE EN RELATION AVEC LA POPULATION

Trois modes permettent aux Travailleurs Sociaux (TS) du service social antituberculeux de

Nkembo de rentrer en relation avec les clients :


- la demande volontaire : le client vient de lui-même au service social pour solliciter une aide.
C’est le cas d’un refugié venu solliciter une aide de notre part afin de faire un examen
radiologique à l’hôpital, car il ne possédait aucun moyen financier. La demande volontaire a
généralement lieu lors de la permanence.
- le signalement : c’est lorsqu’ un cas est signalé par une personne physique ou morale, afin
que celui-ci soit pris en charge. C’est le cas d’un malade abandonné décédé au service
trypanosomiase qui nous avait été signalé par le médecin résident de ce service. Notons que le
signalement peut avoir lieu lors d’une permanence, d’une VAD ou d’une démarche. Dans le
cas présent c’est lors de la permanence que ce signalement avait eu lieu.
- la découverte des cas par le TS : celle-ci peut avoir lieu lors des démarches des visites
médicales, ou des visites à domicile (VAD). C’est le cas des malades indigents ou des malades
abandonnés que nous découvrons lors des visites médicales.
Le tableau ci-après nous donne un récapitulatif de ces modes d’entrée au cours de ces
trois dernières années.

Tableau n°9 : Mode d’entrée en contact avec les populations durant les trois dernières années

MODE 2006 2007 2008 TOTAL


effectif | % effectif | % effectif | % effectif %
DEMANDE V. 308 50,66 200 32,90 30 4,93 538 88,49
SIGNALEMENT 30 4,93 20 3,29 3 0,50 53 8,72
DECOUVERTE 10 1,64 5 0,82 2 0,33 17 2,79
TOTAL 348 57,23 225 37,01 35 5,76 608 100
Source : enquête sur le terrain

Au regard des données de ce tableau, on note que 88,49% de la population est venue d’elle
même au service social. Ceci peut s'expliquer par le fait que ce service est très connu par le
public. Cependant, les cas de découverte sont quasiment nul, seulement 2,79% au cours de ces
trois dernières années. Cela montre que les agents de ce service vont rarement sur le terrain afin
de détecter les cas. C’est une situation qui peut être due au manque de moyens financiers ou de
moyens de déplacements pour une telle activité.
Le taux élevé de ces modes d’entrée au cours de l’année 2006 s’explique par la forte
fréquentation de celui-ci dont les raisons ont été déjà évoquées dans le tableau n°8 tout comme
les raisons de sa baisse au cours de ses dernières années.
Cette situation nous amène alors à nous interroger sur les activités pratiquées par ce service

III.6 ACTIVITES
Conformément aux missions qui lui sont assignées et à ses objectifs, le service social
antituberculeux afin d’assurer un fonctionnement efficace et efficient de sa structure réalise
deux grands types d'activités :
- les activités propres relevant de son milieu institutionnel et
- les activités statutaires relevant de ses prérogatives professionnelles et ceux assignées
au service par le Ministère des Affaires Sociales.

LES ACTIVITES PROPRES

Il s’agit essentiellement des activités médicosociales : visites médicales, la lecture de l’IDR,


le counseling et les animations causeries.
* les visites médicales : elles permettent de :
e Garder le contact avec les malades pour les aider à sortir de leur isolement ;
Identifier des cas sociaux et s’entretenir avec eux afin de les aider à trouver des
solutions à leurs problèmes ;
e Développer l'esprit d'équipe et de complémentarité entre le médical et le social :
e Prendre en charge les malades sur le plan psychosocial ;
e Inhumer des cas sociaux ;

e Identifier les malades sortants, les nouveaux hospitalisés, les guéris, etc.

* la lecture de l’DR: l’intra der mo réaction (IDR) est un test qui permet de déceler si vous
avez été en contact avec le microbe de la tuberculose (BK). Il est effectué uniquement sur des

enfants de moins de onze ans (11 ans). Et pour les individus âgés de onze ans et plus ont
prescrit une radio pulmonaire et une bacilloscopie (examen des crachats). Cet examen permet
aussi de vérifier si une personne ayant reçu le BCG (vaccin contre la tuberculose) est encore
immunisée contre le BK ou si une personne n’ayant pas été vacciné est capable de faire face à
une contamination en cas d’exposition au BK.
Après avoir inoculé la tuberculine par injection au bras d’un patient celui-ci est orienté vers
le service social soixante-douze heures (72 H) après, pour la lecture. Cette lecture consiste à la
recherche systématique d’une réaction épidermique sur la zone où l’injection à été faite. Celle-
ci se manifeste par la présence des petits boutons formant un cercle plus ou moins étendu ou
une ampoule. De cette réaction on peut distinguer trois (3) types de résultat à l’IDR :

45
Ÿ_ la réaction présente un cercle d’un diamètre compris entre 0 et 5mm (celui-ci est mesuré
à l’aide d’une règle ordinaire) : ce résultat est considéré comme négatif ou neutre
l'usager ne dispose pas d’assez d’anticorps. Il ya risque chez ce sujet d’être contaminer
en cas de contact avec un malade. Généralement si le sujet est un enfant de moins de
dix (10) ans nous conseillons le vaccin, à plus de dix ans (10) nous conseillons d’abord
un test du sida avant de faire le vaccin ;

la réaction présente un cercle d’un diamètre compris entre 6 et 18mm, la personne


dispose de suffisamment d'anticorps capables de faire face au BK en cas d’exposition.
Ÿ la réaction présente une ampoule au bras, ce résultat est dit suspect : c’est le cas de
PHLYCTENULAIRE. Ce résultat montre qu’il se pourrait que le sujet soit déjà en
contact avec le microbe. Ici on oriente automatiquement le client chez le médecin pour
une confirmation ou une infirmation du statut du sujet.
* le counseling : c’est un entretien d’aide entre un professionnel (psychologue, travailleur
social, sociologue, etc.) et un client. Dans le cas du SSAT il s’agit d’un entretien entre un
Travailleur Social (TS) et un malade Co infecté, tuberculose-VIH/SIDA. Au cours de cet

entretien le TS donne une série de conseils au malade l’informe de son statut puis l’oriente vers
un centre spécialisé, généralement le Centre de Traitement Ambulatoire (CTA) du CHL ou au
service d’infectiologie. Toutefois, cette activité n’est pas bien organisée, les agents qui la
pratiquent n’ont pas été formés à cet effet.
* les animations et causeries : les MES organisent souvent des animations et causeries dans
la salle de permanence du service, avec les malades internés et leurs parents ou amis (es) afin
de les sensibiliser, de les éduquer, d'échanger avec eux sur la problématique de la tuberculose.
Ces séances sont souvent l’occasion pour les malades d’exprimer leurs inquiétudes et édifiés
leurs parents et eux sur la maladie dont il souffre.

LES ACTIVITES STATUTAIRES

Le service pratique les activités statutaires suivantes :


- la permanence sociale ;
- la visite à domicile ;

- les démarches.
* La permanence sociale
C’est une activité qui consiste pour le travailleur social de se mettre à la disposition des
clients afin de les apporter une aide aux lieux, jours et heures précis. Au SSAT tous les TS
pratique cette activité. La première salle du service sert de lieu pour celle-ci. Elle se tient de 8h
46
à 12h 00 et de 15h 00 à 17h 30. Il faut dire qu’au SSAT les TS passent plus de temps à faire de
la permanence. Car cette activité n’est pas organisée en matinée. Cependant, la permanence est
assuré l’après-midi par un ou deux agents selon le programme établit par la responsable, mais
qui peut être revu en fonction des situations qui s’imposent au service. Au cours de la
permanence on oriente les clients, on peut vous signaler des cas sociaux, etc. Il est tenu au
niveau du service un cahier de permanence dans lequel on enregistre : la date du jour, le nom
et prénom du client, l’âge du client, sa nationalité, son quartier, le motif de sa venue au service,

la suite à donner et la signature de l’agent qui a reçu le client. Ainsi, au cours d’une permanence
assurée en après-midi, nous avons reçu une femme venu se plaindre pour un problème de
pension alimentaire. Après l’avoir écouté nous l’avons demandé de garder son calme et adressé
une convocation à son concubin afin d'écouter sa version de faits. Toutes ses données y compris
l'identité de la cliente ont été ensuite notifiées dans ce cahier.

* La visite à domicile (VAD)


C’est une stratégie qui permet au T.S. de rencontrer le client dans son cadre de vie pour
s’imprégner de ses difficultés. La VAD est toujours précédé d’un entretien et suivi soit de la
rédaction d’un rapport d'enquête social, soit d’une fiche d'intervention social urgente (FISU).
Elle permet aussi au TS d’être mieux éclairé sur la situation-problème de son client. Au SSAT
la VAD est généralement pratiquée pour :
- mieux connaître le client en le replaçant dans son cadre de vie ;
-_ pratiquer une activité éducative généralisée ;
-_ dépister certaines maladies, notamment d’autre cas suspect de tuberculose ;
-_ poursuivre le traitement social administré, vérifier si le malade par exemple continue de
prendre son traitement ;
- pour la rédaction d’un rapport d’enquête social.
S'agissant du rapport d'enquête social, on retiendra que c’est un document qui est élaboré
par un ou plusieurs agents sociaux et qui a pour but de déclencher le système d’aide en faveur
d’une personne en difficulté. C’est le cas d’un handicapé venu au SSAT pour solliciter un
secours financiers permanent, d’un Jeune homme démuni âgé de trente ans (30) sollicitant une
layette pour sa concubine enceinte et quasiment à terme, etc. À L’intérieure de ce document se
trouve les renseignements ci-après : l’objet du rapport, l'identité du client, les ressources du
client, la présentation de la situation-problème ; l’analyse de la situation ; le diagnostic social ;
la conclusion. La rédaction de ce document fait appel non seulement à la VAD mais aussi à des
entretiens avec le client et son entourage. Ceux-ci permettent de rassembler les faits et des

47
témoignages concordants, en vue d’évaluer de manière plus objective les maux qui minent la
vie du client pour poser un diagnostic plus fiable.

* Les démarches
C’est une intervention du TS qui lui permet d’utiliser les ressources disponibles gérées par
les organismes privés ou des publics en vue d’aider son client. Elles permettent de recueillir des
informations complémentaires sur le client ou sa famille. De recueillir des informations
adaptées à la situation du client, de compléter le traitement administré par le TS, d’améliorer la
qualité des prestations du service. Au cours de notre premier mois de stage nous avons eu à
effectuer une démarche en faveur d’une femme Co infecté Tuberculose-VIH/SIDA afin
d'obtenir auprès de la Direction du Cadre de Vie (D.C.V.) des attestations lui permettant de
bénéficier de la gratuité des denrées alimentaires distribuées au centre nutritionnelle de la
Peyrie, don du Fonds Mondial. Celle-ci à consister à rassembler tout le dossier médical de cette
dernière de l’amener à la Direction du cadre de vie de faire un plaidoyer au près cette dernière
pour qu'elle nous établit des attestations permettant à notre cliente de bénéficier de ce don du
fonds Mondial. Ce qui a été fait le même jour.
Le tableau ci-après nous donne la fréquence de ces activités au cours de ces trois dernières
années pour une meilleure lisibilité de leur pratique par les agents.

Tableau N°10 : Les activités statutaires du service durant les trois dernières années.

ACTIVITES 2006 2007 2008 TOTAL


STATUTAIRES effectif | % effectif | % effectif | % effectif | %
PERMANENCE 320 36,57 |210 24 30 3,43 | 560 64
V_.AD. 80 9,14 40 4,58 5 0,57 | 125 14,29
DEMARCHES 100 11,43 80 9,14 10 1,14 | 190 21,71
TOTAL 500 57,14 |330 37,72 |45 5,14 | 875 100
Source : enquête sur le terrain

L'activité la plus pratiquée par le service reste la permanence sociale, soit 64% au cours des
trois dernières années. Celle-ci est l’une des activités qui engage moins de dépenses financières
à l’agent social. La VAD est la moins pratiquée soit 14,29%. Le manque de moyens financiers
ou de véhicule de service reste les principales causes évoquées.
Notons que les études de milieux nous permettent entre autre d'identifier les problèmes
auxquels sont confrontées nos populations cibles, et d’en choisir un, qui fera l’objet de notre
projet de recherche et de notre intervention.

48
11.7 IDENTIFICATION DU PROBLEME PRIORITAIRE

L'identification du problème prioritaire passe par un diagnostic social, le choix d’une


situation problème, la formulation du sujet de recherche et la justification de ce choix.
Le tableau ci-après présente le récapitulatif des situation-problèmes recenser selon leurs
fréquences.

Tableau N°11 : récapitulatif des situation-problèmes.

problème Fréquence
Personnes handicapées démunies 52,14
Inobservance aux traitements 50
Absence de voix d’accès dans le quartier 32
Insalubrité 30
Problèmes de pensions alimentaires 12
Problèmes familiaux 10,03
Indigents malades 9,38
Sinistrés 7,24
Les difficultés d’accès à l’héritage 6,09
chômeurs à la recherche d’un emploi 3,12
Source : enquête sur le terrain

IIL.7.1 DIAGNOSTIC SOCIAL

Au regard de l’analyse de nos milieux d’étude on note que :


Le milieu général est confronté à un problème de route d’accès à l’intérieur du quartier. Ce
problème est essentiellement dû aux constructions anarchiques et à un manque de plan
d'urbanisation de celui-ci. En effet, les maisons sont construites côte à côte, sans espace

permettant la libre circulation des personnes et des biens. Ce qui rend difficile les
déménagements, les évacuations sanitaires, les interventions des sapeurs-pompiers ou des
policiers et favorise l’insalubrité et la promiscuité. IL faut ajouter à ce problème de route celui
de l’insalubrité vécu comme un calvaire par près de 30% des habitants. En effet, le manque de
bacs à ordures et la difficulté des engins de SOVOG de pouvoir aller dans le quartier pour
collectés les déchets déposés par les habitants derrière leurs maisons fait que l’on retrouve des
tas d’ordures en permanence derrière les logements.
Le milieu institutionnel quant à lui est essentiellement confronté au problème de
l’inobservance aux traitements antituberculeux. En effet, selon les données statistiques du
PNLT, 50% des malades ne suivent pas leur traitement jusqu'à terme. Cette situation à pour

49
conséquence la recrudescence de la tuberculose, l’augmentation du nombre des cas de rechute,
l’apparition des cas de multi résistants et l’augmentation du nombre des perdus de vue. Elle
rend difficile le travail des agents. Le personnel est débordé, le médecin n’arrive plus à suivre
tous les malades, il est obligé de renvoyé certains et refuse même de recevoir des malades en
situation de rechute lorsque celle-ci est due à une inobservation aux traitements. De ce fait, la
structure n'arrive plus à remplir correctement ses missions et à atteindre les objectifs qu’elle
s’est fixée. A leur actuelle selon les données statistiques du Ministère de la Santé, le taux de
succès thérapeutique s’élève à 46% contre 80% que s’est fixé la direction de la santé, 45% des
malades sont déclarés perdus de vue et 10% décédés.
Enfin, notre milieu spécifique soulève le problème de sinistrés. Qui sont généralement des
personnes victimes d’orage ou d’incendie et qui se retrouve sans abris. Ces derniers sont
souvent obligés de logés chez des voisins ou des parents. Cette situation désorganise leur vie et
celle de leur famille. C’est pourquoi ils viennent souvent solliciter notre intervention afin de les
aider à trouver un nouvel abri ou de les aider à réparer leurs anciennes maisons endommagées.
Ces cas sont orientés à la Direction du Cadre de Vie qui est chargée de venir en aide aux
sinistrés, après avoir effectué une VAD chez ce dernier et rédigé un rapport d'enquête sociale.
Outre les sinistrés nous avons l’épineux problème des pensions alimentaires, généralement
sollicitées par des femmes célibataires ayant à leur charge au moins un enfant, sans emploi, ni
revenu fixe et des jeunes filles mères âgées de 16 à 18 ans que les conjoints ont abandonné. Ces
derniers ont généralement une autre femme avec qui ils mènent déjà une autre vie et parfois ont
même déjà d’autres enfants. Sachant que leur ancien amant dispose d’un revenu, ces dernières
ne travaillant pas et vivant quelque fois chez des parents ou des amies viennent réclamer que
celui-ci leur verse une pension alimentaire pour nourrir leur enfant. Elles sont généralement
ignorantes de la procédure pour l’obtention de la pension alimentaire. Nous les informons de
celle-ci, puis, nous tentons d’abord de trouver un consensus entre les deux partenaires. Il peut
arriver que le conjoint accepte de venir verser la pension alimentaire à notre service et nous la
remettons à la cliente, soit le conjoint prend la garde de l’enfant si ce dernier à une femme avec
qui il vit et si celle-ci est d’accord. Dans le cas ou toute ces options n’aboutissent pas, le cas est
directement orienté au service social de la protection de la jeunesse. Tout comme les cas ou les
conjoints ne se présentent pas aux convocations.
Nous avons aussi les chômeurs, qui sont souvent des jeunes filles ou des femmes détentrices
d’un diplôme de l’enseignement professionnel obtenu après une formation dans les écoles
privées de la place ou tout simplement d’un Brevet d'Etudes du Premier Cycle (BEPC). Ces
dernières viennent souvent solliciter un rapport d'enquête sociale pour une demande d'emploi

50
au Ministère des Affaires Sociales. La plupart de ces filles sont souvent orientées à notre service
par un parent un ami ou une connaissance. Elles vivent chez leurs parents ou chez un concubin.
Lorsque nous tentons de mener l’enquête ces dernières ne veulent jamais coopérer, elles sont
généralement agressives. Après avoir reçu quelques cas de ce genre la responsable a décidé que
lorsqu'un tel cas se présente à notre service qu’elle soit orientée a l'office national de l’emploi.
Quant aux problèmes d’indigents, 1l s’agit le plus souvent de personnes possédant une carte
d’indigent donc ayant déjà fait l’objet d’une enquête sociale. Ce sont dans la plupart des cas des
habitants du quartier « Nkembo», suivi par d’autre structure hospitalière publique ou par
l'hôpital spécialisé de Nkembo. Ces derniers sollicitent généralement une aide pharmaceutique
ou une gratuité des examens. Ils n’ont pas de moyens pour pouvoir s’acquitter de frais de leurs
ordonnances ou des frais d'examens. Pour ce qui est des examens radiologiques le service
dispose d’un droit de deux bons gratuits par jour d’examen radiologique. Il peut donc faire
bénéficier celui-ci de la gratuité de l’examen de radiologie. Pour les autres examens nous
sollicitons tous la gratuité ou la réduction au près des laboratoires. La gratuité nous est
généralement accordée pour les examens de crachat mais pour les autres examens nous
n’obtenons qu’une réduction. Quant aux médicaments nous adressons une FISU à la Direction
Générale des Affaires Sociales. Dans certains cas le client trouve satisfaction au bout de deux

semaines dans d'autre cas la demande reste sans suite. Le client est alors obligé de chercher les
moyens pour payer ses médicaments.
Il y a aussi le problème des handicapés démunis sollicitant un rapport d'enquête sociale pour
un secours financiers permanents. Ils vivent chez des parents ou des amies qui essaient de les
prendre en charge. Mais ces derniers n’arrivent jamais à satisfaire certains de leurs besoins.
C’est pourquoi, afin de les aider et d’alléger les charges de ceux qui les garde, il sollicite l’aide
des Affaires Sociales. Ils sont généralement pris en charge par des agents de catégorie « BI »
pour la rédaction d’un rapport d’enquête sociale.
Enfin, nous avons les problèmes de familles déshérités. Il s’agit des femmes qui après le
décès de leurs maris sont spoliées de leurs biens. C’est femmes se retrouvent souvent sans
moyens pour pouvoir s'occuper de leurs enfants et subvenir à leurs besoins. Dans les cas graves
elles sont mêmes privées de leurs logements et se retrouvent soit chez leurs parents ou chez des
amies. Des tels cas ne sont pas véritablement de notre compétence, ils sont souvent orientés au
service de la protection de la jeunesse après avoir fait un rapport d'enquête sociale ou au près
d’un huissier de justice ou d’un avocat. Toutefois, au cours de l’enquête sociale nous tentons
de concilier les familles, les avertissons des dangers des actes qu’ils posent devant la loi et

Si
aidons les victimes dans leur démarches administratives afin de monter leur dossier avant

d’aller avec celui-ci au tribunal.

La pyramide ci-après présente un récapitulatif de ces situation-problèmes classées selon le


vécu de ces dernières par la population cible.

Pyramide des situation-problèmes.

CHOMAGE
PROBLEME D'HERITAGE |
SINISTRES |
INDIGENTS MALADES |
| PROBLÈMES FAMILIAUX |
| PROBLEMES DE PENSIONS ALIMENTAIRES |
| INSALUBRITE
ABSENCE DE VOIE D'ACCES DANS LE QUARTIER
PERSONNES HANDICAPEES DEMUNIES |
| INOBSERVATION AUX TRAITEMENTS ANTITUBERCULEUX |

I11.7.2 SITUATION PROBLEME ET FORMULATION DU SUJET DE RECHERCHE

De cette analyse le problème de l’inobservance aux traitements anti-tuberculeux reste celui


qui à retenu non seulement l’attention du personnel de l’hôpital, celui du Programme National
de la lutte contre la Tuberculose (PNLT) mais aussi et surtout celle de la population de Nkembo.
Ainsi, notre thème de recherche à été formulé comme suit : « la problématique de

l’inobservance aux traitements antituberculeux chez les malades traités à l’hôpital


spécialisé de Nkembo »

1.7.3 JUSTIFICATION DU CHOIX

La tuberculose est une maladie qui se traite et on en guérit si l’on suit son traitement jusqu’à
terme. Cependant, des nombreux malades ne suivent pas les recommandations du personnel
soignant. Ils sont souvent irréguliers ou abandonnent leur traitement dans la plupart des cas. De
ce fait, ils deviennent multi résistants et par conséquent difficile à traiter voire impossible. De
plus, un malade multi résistant ne contamine que des microbes résistants. Donc difficile à
traiter. Si une solution durable n’est pas trouver à ce problème, nous risquerons de nous
retrouver avec des nombreux malades dont on ne dispose pas encore de thérapie. A cela, il faut
ajouter le mode de contamination de la tuberculose qui expose tout le monde quel que soit
l’endroit où l’on se trouve. Car, il suffit qu’un malade tousse, crache ou éternue pour qu’il
contamine des personnes qui sont autour de lui. En fin, L’une des missions de notre service à
sa création était de lutter contre ce phénomène de l’inobservation aux traitements
52
antituberculeux. Mission, qui nous le constatons, n’est pas rempli par notre service, qui se
concentre plus sur d’autre situation-problèmes et les activités médico-sociales telles que le
counseling, l’IDR et les visites médicales. Notons que La tuberculose est actuellement l’un des
problèmes qui inquiète et angoisse le plus les populations du quartier Nkembo et tous les agents
qui exercent à l'hôpital spécialisé de «Nkembo Nord ». En effet, chaque jour ces derniers voient
de plus en plus des malades tuberculeux venir et entrer dans cet hôpital situé au cœur de leur
quartier. Ils prennent les mêmes taxis que ces derniers qui, généralement lorsqu'ils sont
hospitalisés ou viennent prendre leur traitement vont faire leur course au marché de Nkembo.
Il tousse quelque fois devant les produits vivriers, fréquentent les mêmes magasins qu'eux,
craches dans les environs du quartier à côté des enfants qui sortent de l’école ou qui y vont. Les
habitants du quartier se sentent donc menacer par cette maladie grave et très contagieuse. De
plus, la facilité de la transmission du microbe de la tuberculose, l’insalubrité et la promiscuité

dans laquelle vit ces populations constituent des facteurs favorisant pour une propagation rapide
de cette maladie. Autant de situation qui justifie l'inquiétude et l’angoisse des populations.
Mener une action sociale sur cette maladie nous permettra en tant que futur travailleur social
de s’imprégner des méthodes les mieux adaptées en intervention sociale pour lutter contre une
épidémie et de mieux appréhender le rôle d’un travailleur social en milieux hospitalier. De plus,
la lutte contre l’inobservation est actuellement la tâche prioritaire attribuée au service social
antituberculeux de Nkembo par le Programme National de Lutte contre la Tuberculose. Car, ce
phénomène gagne du terrain et devient de plus en plus récurent sur tout le territoire national.
Ce qui réduit le taux de succès thérapeutique et favorise l’émergence des cas de tuberculose à
multi résistances. De surcroit, le service social antituberculeux à été choisi comme le service

pilote par le Directeur du PNLT pour lutter contre la tuberculose familiale, la recherche des
malades perdus de vue et l’inobservation au traitement antituberculeux.
C’est pourquoi, nous avons cru bon, afin de coller avec les attentes de la population, des

agents de l’hôpital, l’esprit de la création de ce service et la situation préoccupante de la


tuberculose en Afrique déclaré par l'OMS comme priorité pour l’année 2008 avec le Sida et le
paludisme, de porter notre regard sur ce problème qui menace et inquiète non seulement les
populations de Nkembo mais aussi la société toute entière.

53
CONCLUSION PARTIELLE
Au terme de ce travail qui nous a permis d’avoir une meilleure connaissance des populations
du quartier « Nkembo-nord », de la situation géographique de celui-ci, de sa vie socio-
économique, de l’organisation et du fonctionnement de l’hôpital spécialisé de Nkembo situé au
cœur de ce quartier, de l’organisation, du fonctionnement et des activités du service social
antituberculeux de Nkembo, lieu de notre stage, nous avons pu identifier les différents
problèmes aux quelles sont confrontés ces populations. A la suite d’un diagnostic social, l’un
de ces problèmes, en occurrence celui de l’inobservation aux traitements antituberculeux par
les malades, a été identifiés comme prioritaire, car il est celui qui préoccupe le plus nos
populations, les agents de la structure qui nous a accueilli au cours de ce stage et le service dans
lequel celui-ci s’est déroulé. Il nous à donc permis de formuler notre thème de recherche dont
nous allons aborder le cadre théorique.

54
IF PARTIE : LE CADRE THEORIQUE

Le cadre théorique est la partie dans laquelle sera rassemblée un certain nombre d’opinions,
d'idées de connaissances et des travaux effectués sur notre thème de recherche. Il nous oriente
sur la ou les méthodes les mieux adaptées pour traiter notre sujet, collecter nos données et
vérifier nos hypothèses. Pour notre part celui-ci va s’articuler autour de trois grands chapitres,
qui traiteront :
- de la problématique et de la délimitation du champ de l’étude ;

- des aspects méthodologiques ;

- de l’analyse et de l’interprétation des données.

55
CHAPITRE IV : PROBLEMATIQUE ET DELIMITATION DU CHAMP D’ETUDE

IV.1. POSITION DU PROBLEME


Nul ne peut aujourd’hui contester l’importance dans la prise en charge d’un malade de la
relation entre ce dernier et son médecin. Cette relation médecin-malade, loin de se limiter à ces

deux seuls antagonistes implique bien d’autres éléments qu'il est tout aussi important de
prendre en considération. En effet, dans les cas des maladies graves telles que la tuberculose,
la lèpre, le cancer ou le VIH/SIDA, une bonne prise en charge nécessite aussi bien l’action du
médecin, du psychologue que du travailleur social.

Dans cette perspective, la prise en charge de la tuberculose qui avait connu une baisse du
nombre des cas contaminés et qui connait de nos jours une recrudescence, ne peut plus se faire
sans tenir compte d’un certain nombre des problèmes que soulèvent celle-ci chez les malades
atteints de cette maladie. Parmi ceux-ci, il y a celui de l’inobservation du traitement
antituberculeux. Dans le cadre de notre étude nous allons nous intéresser aux facteurs
psychologiques, sociologiques et culturels à l’origine de ce phénomène.
En effet, Les études menées par des chercheurs ont mis en relief dans les causes qui sous-
tendent l’inobservation, les facteurs psychologiques, sociologiques et culturels. Dans cette
optique, l’attention de notre étude sera portée sur l’importance des représentations de cette
maladie par la population et son vécu par les malades et sur les risques sociaux liés à celle-ci.

Selon Jaffré Y. et Olivier Sardan J. « les représentations populaires des maladies, dans
chaque culture, sont les représentations largement partagées par lesquels les différentes
maladies sont dites et décrites, aux seins de la grande majorité de la population, telles que l’on
peut facilement les identifier ou les solliciter dans les discours de tout un chacun »°. Si dans le
discours et la pratique médical, les manifestations cliniques, et les complications de la
tuberculose sont connues et cataloguées. Les méthodes de diagnostic et de traitement sont
standardisées et appliquées dans tous les pays à forte incidence de tuberculose. Il reste que dans
beaucoup de pays, la grande majorité des populations se trouvent en décalage quasi complet
par apport à cette réalité. Cette maladie est encore de nos jours, l’objet de perceptions et de
représentations instables, mais aussi de pratiques souvent inadaptées pouvant entrainer la mort
ou générer des complications qui peuvent s’avérer parfois graves. C’est le cas de l’inobservation

. Jaffré (Y) Sardan(o) : La construction sociale des maladies, Paris, PUF. 1999, P.20

56
ou du recours aux guérisseurs traditionnels et aux pseudo- pasteurs. De plus, il faut ajouter que
ces représentations varient d’un continent à un autre, d’un pays à un autre, d’une région à
l’autre voire même d’une ethnie à une autre pourtant appartenant quelque fois au même pays.
Ainsi, on note qu’en occident, notamment en France par exemple les maladies graves ou les
maladies à retentissement social élevé telles que le sida, la tuberculose ou les cancers soulèvent
de plus en plus des problèmes de vécu psychologique de celle-ci. Ainsi, chez ces derniers, on
constate que la maladie se caractérise « par trois éléments : le rétrécissement de l’univers,
l’égocentrisme et une attitude faite à la fois de tyrannie et de dépendance. »!°. De ce fait, son
traitement est souvent source d'angoisse, pouvant constituer un frein à la guérison. On observe
ainsi, des réactions de fuites, de paniques et d'abandon du traitement chez certains malades.!!
Outre l’aspect psychologique, on note que dans ces pays où les représentations populaires sur
les maladies sont proches de la réalité, les malades de la tuberculose sont toujours confrontés à
un problème de perte de leur emploi lors qu’ils sont sait tuberculeux ou victime de
stigmatisation ou de rejet.
Aux Etats Unis d’Amérique on parle plutôt de stress psychologique et de stress sociaux.
Avec pour symptômes observés dans le stress psychologique « la peur, l’anxiété et la
dépression » 12 et pour le stress social « la stigmatisation, le rejet, l'abandon, l'isolement »!.
Pour notre part, on constate que ce vécu de la maladie n’est pas souvent le même que l’on
retrouve en Afrique. En effet, la médecine primitive pratiquée par les tradipraticiens qui
reçoivent encore plus de la moitié de nos malades « est étroitement liée aux conceptions magico-
religieuses que les hommes se font de la maladie ». Ainsi, on note qu’ « au Congo, par
exemple, on croit que les otites sont transmises par les pattes de grillons qu’on a oublié
d’arracher avant de manger. Au sud du Tanganyika, les indigènes croient que la maladie-
châtiment n’atteint que les chefs qui abusent de leur pouvoir, tandis qu’en Afrique du sud on
pense que la variole n’est fatale que pour les auteurs de fautes graves (acte sorcellerie tout
spécialement) et la lèpre en Guyane est attribuée à la consommation de la chaire d’animaux ou
de poissons particuliers » 15 ?.
En Guinée, la tuberculose quant à elle, est assimilée à :

10 Delay (J) et Pichot (P) : Abrégé de psychologie, Paris, Masson, 1990, P.427
1 Delay (J) et Pichot (P). Idem.
12 Haack (1) et Ungvarski, (1) : HIV/SIDA, Le guide de l’équipe soignante, Paris, Bayard, 1994, P.290
13 Haack (J) et Ungvarski, (J) Idem.
Encyclopédie des connaissances actuelles : Médecine primitive, Philipe Auzou. 1987, P.173
15 Encyclopédie des connaissances actuelles Idem.

57
- une maladie de la mauvaise toux qui est grave et qui fait maigrir ;
- une maladie synonyme du sida ;
- l'aboutissement d’un palu chronique ;
- un sortilège lancé par un jaloux (sorcier, parent, collègue, etc.) ;
- une maladie divine pour nous punir de nos fautes, etc!°
De ce fait, le traitement implique généralement l’intervention des forces surnaturelles
incriminées ou un rite sacrificiel pour l’interdit transgresser.
Sur le plan de sa transmission, l’on pense qu’elle se transmet par:
- le piétinement ou l’enjambement de crachat, d’un malade ou même d’un ancien malade
traité et guérit ;
- une toux mal soignée et qui dure ;
- la poussière ;
- les gouttelettes de salive et l’absence d’un cadre de vie ;

- le vent ;

- un microbe ;

- la fumée de cigarette et les boissons alcoolisées!?


Elle est vécue par les malades sur le plan psychologique comme :
-une maladie qui fait peur,
- une maladie de la honte,

- une maladie à dissimuler,

- une maladie stigmatisant.!$


Dans ce contexte, le tuberculeux attire la méfiance, et la répulsion des autres. Conséquence,

le malade souhaite qu’on lui accorde la discrétion dans toute son entièreté. Il est alors inquiet
sur son devenir, se culpabilise et a honte de lui. Les réactions de dissimulation de la maladie
deviennent alors très fréquente et l’évitement des centres de traitement de la tuberculose une
option de plus pour cacher celle-ci!”
Outre cet aspect, il y a que la tuberculose comme toutes maladies chroniques à un traitement
qui s’inscrit dans la durée. Maladie à résonnance sociale élevée, elle met face à face des malades
souvent incapables de subvenir à leurs besoins vitaux, et un environnement social difficile.
Dans ce contexte, Hane (F) et all, pense que « la tuberculose pose des réels problèmes sociaux,

16 Jaffré (Y) Sardan(o), op. cit. P.157


17 Jaffré (Y) Sardan(o), Idem
18 Jaffré (Y) Sardan(o), Ibid.
19 Jaffré (Y) Sardan(o), Ibid.
58
économiques et psychologiques devant lesquels la médecine et la santé publique sont
désarmées »?, C’est pourquoi, ils estiment qu’en Afrique et particulièrement en Guinée le fait
d’avoir la tuberculose expose à la pluralité des risques sociaux. Car le niveau actuel de
connaissances et des représentations de la population sur cette maladie, n’est pas favorable pour
empêcher cette situation. De plus, un autre risque, et non de moindre pour le tuberculeux réside
dans le fait, qu’en plus de la perte de confiance vis-à-vis de son environnement social, il est à
tout moment exposé à perdre son emploi, ce qui pourrait compliquer sa situation socio-
économique.?!
Aussi, Bruno Dujardin prolongeant la réflexion dans le même sens écrit que « la santé ne se
réduit pas à la prise en charge des seuls aspects de problèmes de santé. Tous les aspects
psychosociaux et autres déterminants de la santé (facteurs culturels, économiques,
environnementaux, politiques...) font partie intégrante des préoccupations des professionnels
de la santé intéressés par l’amélioration du fonctionnement des systèmes de santé. »??. Pour
notre part ces facteurs doivent aussi être pris en compte pour l’amélioration de l’observance
aux traitements antituberculeux pour une lutte efficace contre le phénomène de l’inobservation
souvent constaté chez les malades atteints de la tuberculose.
Au Gabon, notamment au service social de l’hôpital spécialisé de Nkembo on note que
certains malades dépistés comme tuberculeux et pris en charge gratuitement abandonnent leurs
traitements après les deux premiers mois de soins intensifs. D’autres continuent à le prendre
mais sont irréguliers. Les agents du service social sont alors sollicités à chaque fois pour tenter
de les retrouver afin de leur remettre sous traitement. Par ailleurs, on note de plus en plus des
cas de tuberculose familiale avec des familles où l’on retrouve plus de trois (3) cas de
tuberculose. Souvent liés à un malade qui n’a pas suivi correctement son traitement où l’a
abandonné en cours, croyant qu'il était déjà guéri. D'où notre inquiétude. Celle-ci nous à donc
conduit à nous interroger sur ce phénomène de plus en plus récurent dans notre structure afin
d’y apporter une solution.
Ainsi, les deux questions de recherche ci-dessous nous ont servi de guide tout au long de ce
travail.

20 L’harmattan, 2005, P.255


21 Hane (F). et all, op. cit. Idem.
22 Bruno Dujardin : Politique de santé et Attentes des patients. Vers un nouveau dialogue, Paris, Karthala,
2003, P.289.

59
QUESTIONS DE RECHERCHE
Quels sont les facteurs explicatifs de l’inobservance aux traitements antituberculeux
constatée au CDT de l’hôpital spécialisé de Nkembo? Par quelles stratégies peut- on éradiquer
ce phénomène ?

IV.2. REVUE DE LA LITTERATURE


La problématique de l’inobservation est un thème ancien des milieux thérapeutiques.
Notamment le milieu médical. Il est à l’heure actuelle une source de recherche scientifique pour
les spécialistes des sciences humaines et sociales. Aïnsi, des études ont été menées par des
chercheurs en sciences humaines et sociales qui s'intéressent aux maladies à retentissement
sociales telles que la lèpre, la trypanosomiase, le VIH/SIDA, la tuberculose, etc. Pour notre
part, nous allons nous intéresser sur ceux menées sur la tuberculose.
Tout d’abord, soulignons cette étude menée par l'OMS au cours de l’année 2001sur la
situation de la tuberculose au Gabon. Celle-ci avait permis de constater que le taux des malades
tuberculeux avait augmenté de plus de 50%, soit 52, 75% par rapport à son chiffre initial de
1990. L'hypothèse que cette situation été due au fait que les malades n’arrivent pas à se soigner
correctement, faute de moyen avait été retenue. Aïnsi, une étude a été menée pour mettre en
évidence la situation critique dans laquelle se trouverait le Gabon si rien n’est fait pour stopper
la propagation de cette maladie. Les résultats de celle-ci publiée en 2005 dans STRATÉGIE DE
COOPERATION DE L'OMS AVEC LES PAYS : GABON ont révélé qu’au Gabon, le taux des
malades dépistés positifs de la tuberculose était passé de 1386 cas en 1990 à 2627 cas en 2001.
Et seulement 22% des malades bénéficient de la couverture DOTS (traitement de brève durée

sous surveillance directe). Cette recrudescence de la tuberculose serait liée, selon cette dernière

à trois principales causes :


- la pauvreté ;
- le VIH/SIDA ;

- l’inobservation au traitement antituberculeux.?*


Soulignons que cette étude a été réalisée à l’aide des données statistiques recueillies auprès
des Centres de Diagnostic et de traitement de la Tuberculose (CDT) fonctionnels au Gabon et

des centres hospitaliers de chaque province du pays. Les entretiens menés par les agents de
l'OMS avec le personnel médical posent l’inobservation au traitement antituberculeux comme

23 OMS (2005): op. cit. P.12


4 OMS (2005) Idem.
60
l’un des problèmes majeur au suivi de celui-ci. En effet, près de 46% des malades selon le
PNLIT sont déclarés perdus de vue et un malade sur deux est irrégulier au traitement.?

Celle-ci nous a donc permis de constater que bien que la pauvreté, facteur économique, est
souvent mise en cause dans beaucoup des maux qui minent les peuples africains, d’autres
facteurs souvent négligés peuvent jouer un rôle déterminant dans l’origine ou l’explication d’un
phénomène. Aïnsi, on peut noter que le problème de la recrudescence de la tuberculose n’est
pas seulement lié à la pauvreté mais aussi à d’autres facteurs tels que l’inobservation du
traitement qui constitue la principale cause d’échec thérapeutique. Par ailleurs, l’inobservation
en lui-même constitue aussi un problème dont il convient d’identifier les facteurs explicatifs.
Dans cette perspective, la Direction Générale de la Santé de France en collaboration avec
l’Institut Nationale des Sciences et de Recherche Médicale Française (INSERM) sous la
direction du professeur Lucien Behaim, a publié en mars 2003 une étude sur ce phénomène.
Celle-ci s’est intéressée particulièrement à l’évaluation des différentes formes d’interventions
destinées à lutter contre l’inobservation et à limiter les risques d'échappement thérapeutique.
S'appuyant sur les résultats d'entretiens semi directifs, effectués auprès des patients mis sous
traitement antituberculeux en Guyane Française, des données statistiques de l’évolution de ce
phénomène dans cette colonie et partant de l’hypothèse selon laquelle l’inobservation serait due
à des facteurs psychologiques dont il convient d'identifier et de singulariser. Ils ont observé que
le taux des malades perdus de vue dans cette région française allait de 20 à 30 % des malades
mis sous traitements antituberculeux®. Les principales causes évoquées dans ces cas d’abandon
du traitement sont : les migrations vers des zones d'emploi, les pressions sociales
(stigmatisation, discrimination, rejet, méfiance, etc.) et la peur de la perte de son emploi. Cette
étude vient confirmer l’inobservation comme le principal problème au suivi du traitement
antituberculeux. De plus, elle nous apporte des éléments nouveaux sur cette inobservation, à
savoir le rôle des facteurs économiques et psychosociaux dans la survenu de ce phénomène.
Toutefois, même si l'étude ne nous dit pas si les facteurs Psychologiques jouent un rôle
déterminant dans la survenue de ce problème, elle met au moins en évidence ces dernières parmi
les éléments explicatifs de celui-ci.

25 OMS (2005) Ibid


26 DIRECTION GENERALE DE LA SANTE et l'INSERM : Analyse des connaissances disponibles sur des
problèmes de santé sélectionnés, leurs déterminants, et les stratégies de santé publique, 2003, P. 247-250
27 DIRECTION GENERALE DE LA SANTE et l'INSERM. op. cit. P. 250-252

61
Cependant, celle-ci ne nous renseigne pas sur les représentations de la maladie par ces
populations ni sur son vécue par les malades.
C’est dans cette logique que Jaffré Y et Olivier de Sardan J. ont réalisé une étude publiée
en 1999 dans leur ouvrage intitulé la construction sociale des maladies, notamment celle de la
tuberculose en Guinée Conakry. Celle-ci avait pour but d’analyser les représentations
populaires de la tuberculose, le vécu de cette maladie par les malades et la relation entre ces
facteurs et la non observation du traitement. L’étude menée à l’aide des entretiens semi-directifs
avec les populations guinéennes et certains malades tuberculeux, montre que : les
représentations de la maladie sont perçues différemment, selon que l’on soit ou non malade ou
que l’on ait connu quelqu'un qui a souffert de cette maladie ou que l’on ait un niveau
d'instruction élevé. Ainsi, les chercheurs ont constaté que les personnes ayant un niveau d’étude
très élevé avaient une représentation de la maladie plus ou moins proche de la réalité8, Autre
fait, l’étude montre que les populations ou les personnes enquêtées prennent souvent les
symptômes pour la cause de la maladie et établissent une relation entre le symptôme ou l’entité
ressentie et la tuberculose?”. De ce fait, dans la représentation populaire un paludisme précédant
une tuberculose est automatiquement lié à celle-ci. Du point de vue psychologique, la
tuberculose est une maladie qui fait peur, et génère une forte angoisse chez les sujets atteints de
celle-ci et une peur d’être contaminée de la part des parents ou ami(s) de ce dernier*?, C’est
pourquoi, certains parents abandonnent leurs malades à l’hôpital par peur d’être contaminé et
d’autres estimaient que s’il a attrapé la tuberculose c’est lui-même qui l’a « cherché », allusion
faite au non-respect des normes sociales de la part de certains malades.
Enfin, notons les travaux réalisés par Cyr Voisin, publié en 1995 aux éditions Hauts de
France, dans son ouvrage intitulé, TUBERCULOSE : parcours imagé. Ce dernier, cherche à

travers cette étude à identifier les facteurs psychosociaux déterminants dans la survenue de
l’inobservation aux traitements antituberculeux en Guinée. A l’aide d’entretien semi directifs
réalisés auprès des malades en situation de rechute et des personnels de santé (médecins,
infirmiers et infirmières), le chercheur évoque avec ces derniers les raisons des arrêts
temporaires ou définitifs du traitement par les malades*!.

28 Jaffré (Y) Sardan(o), op. cit. P.157


29 Jaffré (Y) Sardan(o), op. cit. em
30 Jaffré (Y) Sardan(o), op. cit. P. 58
31 Voisin (c) : TUBERCULOSE : Parcours Imagé, Tome IL, Paris, Haut de France, 1995, P. 117-120

62
Partant de l'hypothèse selon laquelle, ces arrêts seraient dus aux représentations
socioculturelles que les populations se font de la maladie, conduisant ces dernières vers la
recherche d’autres types de traitements, au détriment des chimiothérapies prescrites par
l'hôpital. Le chercheur note que : la principale raison évoquée par les malades réside
essentiellement de leurs perceptions de la maladie et de la guérison”?.
Cette étude présente un grand intérêt pour nous, car nous pensons que parmi les facteurs
explicatifs fondamentaux de l’origine de l’inobservation aux traitements antituberculeux il y a
la perception que les malades ont de leur maladie, de la guérison maïs aussi et surtout le vécue
de cette maladie par nos populations qui rattachent généralement les causes de leurs souffrances
à une attaque mystico-occulte, recourant ainsi aux pasteurs des églises dites de réveilles ou aux
tradipraticiens. Notre étude permettra donc d'identifier dans le cas spécifique du Gabon et
particulièrement des malades traités à l'hôpital spécialisé de Nkembo les facteurs
psychologiques, sociologiques et culturels déterminants, permettant d'expliquer la survenue de
l’inobservation aux traitements antituberculeux et d’y tenter de mettre en place une stratégie de
lutte contre ce phénomène.

IV.3. DEFINITION OPERATIONNELLE DES CONCEPTS

Dans cette rubrique il s’agit de définir les notions clés de notre étude, de les adaptés à l’objet
de notre recherche et de permettre une meilleur compréhension de celles-ci.

IV.3.1. TUBERCULOSE

Pour L'OMS*, la tuberculose est une maladie infectieuse et contagieuse causée par un
bacille du complexe mycobactérium tuberculosis, encore appelé bacille de koch ou B.K. Elle
peut être localisé dans les poumons, plèvre, les ganglions, l’appareil digestif, l’appareil génito-
urinaire, les os les articulations, les méninges, etc. On peut donc noter que les formes cliniques
de la tuberculose sont très variées. Pour nous, la tuberculose est une maladie infectieuse à

retentissement sociale et contagieuse. Elle se caractérise par :


- Une toux persistante et productive depuis plus de trois (3) semaines;
- Une douleur thoracique ;
- Une asthénie (fatigue) ;

-_ Des sueurs nocturnes ;

# Voisin (c): op. cit. 117-120


# Programme de la Tuberculose, OMS : Administrer le traitement, 2003, P.87

63
- Une expectoration teintée de sang ;
- Une anorexie (perte d’appétit) :
- Des fièvres.

Cette forme de tuberculose est dite « tuberculose pulmonaire ». C’est de cette forme
de tuberculose qu'il va s’agir dans notre étude et dont nous retiendrons pour définition celle
de l'OMS.

1V.3.2. SUCCES THERAPEUTIQUE


Quand nous parlons de succès thérapeutique, il faut entendre soit la guérison du malade (le
guéri), soit le traitement complété ou terminé”. Pour notre part, nous retiendrons cette
définition du PNLT.

1V.3.2.1. LE GUERI
Pour ce qui est du guéri, il s’agira d’un malade chez qui on a posé un diagnostic de la
tuberculose (avec présence de BK). Qui a régulièrement pris ses médicaments pendant la durée
du traitement (6 à 8 mois) et qui à la fin du traitement à régulièrement fait ses examens de
contrôle au laboratoire. Que ses examens confirment que le malade était devenu BK négatif à
la fin du 2° ou 3° mois ; à la fin du 5° mois et à la fin du 6°/ & mois.

1V.3.2.2. LE TRAITEMENT COMPLETE OÙ TERMINE.


Pour le traitement complété ou terminé on parlera d’un malade qui peut avoir été retrouvé
BK positif au début du traitement et qui va terminer son traitement de façon régulière sans avoir
fait tous les examens de contrôle au laboratoire.*6

IV.3.3. ECHEC THERAPEUTIQUE


Pour cette catégorie, le PNLT présente deux cas de figure :
- Une personne qui n’a jamais fait de tuberculose, maïs qui est contaminée par un BK
résistant et qui est BK positif jusqu’au 6° ou 8° mois de traitement ;
- Un malade indiscipliné qui peut faire 3 ou 7 jours sans prendre son traitement. Ces BK
finissent par se familiariser avec les antituberculeux et deviennent insensibles aux
traitements.*?
Pour notre étude, on retiendra que l’échec thérapeutique concerne le malade chez qui les
médicaments n’ont plus d’effets, il reste positif quand bien même il aura pris ses médicaments

# Programme de la Tuberculose, OMS, op. cit. P. 32-33


#% Programme de la Tuberculose, OMS, op. cit. P.12
3% Programme de la Tuberculose, OMS, op. cit. P13
37 Programme de la Tuberculose, OMS, Idem.

64
pendant 6 à &8 mois ou un malade indiscipliné qui ne respecte pas les recommandations du
personnel soignant et ceux des agents sociaux. Il faut souligner que selon le PNLT dans l’échec
thérapeutique il faut distinguer quatre (4) cas de figures : « le perdu de vue, l’irrégulier, le
décédé et le transféré »* dont nous retenons tous les définitions ci-après.

IV.3.3.1. LE PERDU DE VUE


C’est un malade qui a abandonné le traitement depuis au moins deux (2) mois.*?

IV.3.3.2. L'IRREGULIER
C’est un malade qui n’est pas fidèle au rendez-vous et qui ne prend pas régulièrement son
traitement.*°

1V.3.3.3. LE DECEDE
C’est un malade qui trouve la mort au cours du traitement!

1V.3.3.4. LE TRANSFERE

C’est un malade qui pour une raison ou une autre décide de changer de lieu de traitement
pour un autre. Ce transfert est souvent organisé par le service de santé, mais il arrive souvent
que ce patient bien que détenant sa lettre de transfert ne se présente pas auprès du service de
santé de sa destination“?

1V.3.4. OBSERVANCE OÙ SUIVI DU TRAITEMENT


L’observance ou suivi du traitement se définit comme étant le degré de concordance entre
le comportement d’un individu (en termes de prise médicamenteuse, de suivi de régime ou de
changements de style de vie) et les prescriptions ou recommandations médicales.
En ce qui nous concerne, il s’agit du fait pour un usager d’entreprendre ou de poursuivre un
traitement, de venir aux rendez-vous des consultations, aux examens de contrôles, d’être présent

aux dates de remises des médicaments, de prendre les médicaments tels qu’ils sont prescrits.
De suivre les recommandations des travailleurs sociaux (changement de régime alimentaire,
plus trop d’exercice physique, etc.), d’éviter des comportements à risque (tabac, alcool,
drogues, boissons gazeuses ...). D’effectuer des VAD chez les patients afin de se rassurer que

3% Programme de la Tuberculose OMS, Ibid


# Programme de la Tuberculose, OMS, Ibid.
# Programme de la Tuberculose OMS, Ibid.
“Programme de la Tuberculose OMS, Ibid.
# Programme de la Tuberculose, OMS, op. cit. PP. 32-33
# REACH G., Application de la théorie causale de l’action à l’analyse de la non-observance thérapeutique.
LA PRESSE MEDICALE, vol. 29, n°35, 2000, P. 1939-1946

65
ce dernier suit correctement son traitement ou d’identifier les problèmes auxquels il peut être
confronté pour suivre son traitement, et d’y tenter d'apporter une solution.

IV.3.5. NON OBSERVANCE OÙ INOBSERVATION DU TRAITEMENT


Selon REACH G., la non observance# est l'absence de concordance entre le comportement
d’un individu (en termes de prise médicamenteuse, suivi de régime ou changement de style de
vie) et les prescriptions ou recommandations médicales. Elle peut concerner l’ensemble du
traitement ou être focalisée sur un de ses aspects ; elle peut être intentionnelle ou non, voire
objectivement justifiée.
Dans notre contexte, il s’agira tout simplement de l’irrégulanité dans la prise du traitement par
un malade ou de l’abandon de celui-ci par ce dernier.

IL.3.6. REPRESENTATIONS SOCIOCULTURELLES

Selon Denise Jodelet c'est une forme de connaissance, socialement élaborée et partagée,
ayant une visée pratique, et concourant à la construction d'une réalité commune à un ensemble
social. Également désignée comme « savoir de sens commun » ou encore « savoir naïf »,
« naturel », cette forme de connaissance est distinguée, entre autres, de la connaissance

scientifique. Mais elle est tenue pour un objet d'étude aussi légitime que cette dernière en raison
de son importance dans la vie sociale, de l'éclairage qu'elle apporte sur les processus cognitifs
et les interactions sociales.
En tant que phénomènes cognitifs, ils engagent l'appartenance sociale des individus avec les
implications affectives et normatives, avec les intériorisations d'expériences, de pratiques, de
modèles de conduites et de pensée, socialement inculqués ou transmis par la communication
sociale, qui y sont liées. De ce fait leur étude constitue une contribution décisive à l'approche
de la vie mentale individuelle et collective.
De ce point de vue, les représentations sociales sont abordées à la fois comme le produit et
le processus d'une activité d'appropriation de la réalité extérieure à la pensée et d'élaboration
psychologique et sociale de cette réalité*t-
Nous retiendrons pour notre étude qu’il s’agit des croyances du malade sur l’origine de sa
maladie, selon son ethnie sa religion, son niveau d’instruction et le milieu dans lequel il vit.

# REACH G., (2000). Op. cit. Idem.


# Jodelet, (D), : Les représentations sociales. Paris, PUF, 1994, PP. 36-57
# Jodelet, (D), (1994) : op. cit. Idem.

66
IV.3.7. ASPECTS PSYCHOSOCIAUX
Selon Jacquelyn Haak*? par aspects psychosociaux d’une maladie il faut entendre le stress
psychologique et le stress social. Pour le stress psychologique elle retient : « la peur, l’anxiété,
et la dépression »* , comme les symptômes les plus fréquents, et pour le stress social
« l'exposition, la stigmatisation, le rejet, l'abandon, l'isolement » *.
Pour notre part, on retiendra pour l’aspect psychologique l’angoisse, caractérisée par la peur,
l’inquiétude, la honte et la culpabilité, et pour l’aspect social la discrimination, la stigmatisation,
le rejet et la peur de perdre son emploi dont est souvent victime les personnes atteintes de la
tuberculose.

IV.3.8. PROBLEMATIQUE
Selon le dictionnaire encyclopédique Hachette, la problématique est « l’ensemble des
problèmes concernant un sujet. ». Dans le cadre de notre recherche nous considéreront par
problématique l’ensemble des facteurs explicatifs du problème posé par notre sujet de
recherche.

IV.4. OBJECTIFS DU PROJET DU THEME DE RECHERCHE

IV.4.1. OBJECTIF GENERAL


L'objectif général est d’améliorer l’observance du traitement antituberculeux.
IV.4.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES

> Identifier les causes de l’inobservation aux traitements antituberculeux ;

> Etablir un registre des malades qui sont irréguliers au cours de leurs traitements ou qui
l'ont abandonné ;

> Mettre en place une stratégie de lutte contre l’inobservance au traitement


antituberculeux ;

IV.5. HYPOTHESE DE LA RECHERCHE


L’inobservation au traitement antituberculeux serait liée à une combinaison des facteurs

psychologiques, sociologiques et culturels.

47 Haack (J) et Ungvarski, (J), op. cit. PP. 277-298


#8 Haack (J) et Ungvarski, (J), op. cit. P. 290
4 Haack (J) et Ungvarski, (J), op. cit. Idem.
50 Dictionnaire encyclopédique Hachette, 2001, P. 1523
67
Autrement dit, la peur de la discrimination, de la stigmatisation et du rejet, l’incrimination
des forces occultes dans l’origine de la maladie Les sentiments de honte, de culpabilité, et
l'inquiétude amènerait les patients à fréquenter de moins en moins l’hôpital spécialisé de
Nkembo à abandonner le traitement médical, à rechercher des traitements mystico-spirituel
chez des pasteurs ou des tradipraticiens et à ne plus suivre correctement leur traitement.

68
CHAPITRE V : LES ASPECTS METHODOLOGIQUES

V.1.METHODE ET CADRE D’ETUDE

On appelle méthode, l’ensemble des démarches utilisées par un chercheur pour découvrir et
vérifier des connaissances, où par un praticien pour résoudre un problème à partir des
connaissances existantes. La méthode en générale repose sur l'élaboration des hypothèses et
sur la vérification de celles-ci. La spécificité des sciences humaines en générale et des sciences
sociales en particulier, consiste essentiellement dans le fait de dégager ou d'examiner le sens
d’un fait psychosociale dans un contexte donné, afin d’y apporter une solution ou un éclairage.
C’est dans cette perspective que nous nous sommes intéressés au problème de l’inobservation
du traitement chez les malades tuberculeux traités à l’hôpital spécialisé de Nkembo qui
constitue notre cadre d'étude.

V.2. POPULATION D’ETUDE

D'une manière générale la population est un ensemble d'individus vivants dans une aire
délimitée. Autrement dit, c’est un « groupement d’individus d’une espèce, vivant dans un
espace que l’on s’est fixé et qui a généralement pour limites celle de la biocénose »°!.
La population doit être définie en fonction de l’aspect que l’on souhaite mesurer et des
utilisations ultérieure de l’instrument.
Ainsi, il est indispensable de présenter avec précision la population sur laquelle les enquêtes
ont été menées. Pour notre part, ce sont les malades tuberculeux inobservants, en situation de

rechute, hospitalisés au CDT de l’hôpital spécialisé de Nkembo qui ont constitué notre
population d’étude. Compte tenu du faible nombre de cas pour des raisons des travaux de
réhabilitation de l’hôpital, il nous à paru inutile de procéder à un échantillonnage et à une pré-
enquête. Ainsi, nous avons collecté nos données directement auprès de tous les cas disponibles,
soit les sept (7) malades inobservants, en situation de rechute, hospitalisés au cours de notre
période de stage.

V.3. STRATEGIE DE LA RECHERCHE

V.3.1. CHOIX DE L’INSTRUMENT DE COLLECTE DES DONNEES

Généralement on distingue trois (3) techniques de collecte des données en sciences sociales:

EL Piéron (H) : Vocabulaire de la psychologie, Paris, PUF, 1979, P.347

69
- L'observation ;

- Le questionnaire ;
- L'entretien.
Pour notre étude nous avons opté pour l’entretien.

L’ENTRETIEN :

Dans un sens large l’entretien peut être considéré comme le moyen d’observer, le sujet en
situation, à travers la relation privilégié qu’il établit avec un professionnel. Pour Blanchet et all
c’est « un dispositif par lequel une personne À répond personnellement à une demande d’aide
concernant une personne B favorise la production d’un discours B pour obtenir des informations
et agir sur la problématique subjective de B »*?. Cet entretien est dit à visé thérapeutique. Pour
notre part, c’est un entretien à visé de recherche qui a été pratiquée. Celui-ci permet de cerner
un fait, de faire ressortir chez le sujet tous les problèmes aussi bien d’ordre psychologique,
social, que culturel. Il laisse au sujet un large temps de parole et d'expression. Il permet au
professionnel de pouvoir appréhender le sujet dans sa globalité. En fin, il faut noter que c’est la
méthode qui a été utilisée par la plupart des chercheurs qui ont travaillé sur ce phénomène.
C’est pour toutes ces raisons que nous avons fait le choix d’adopter l’entretien comme technique
de collecte des données et spécifiquement l’entretien semi directif.

V.3.2. RECHERCHE DOCUMENTAIRE

Celle-ci s’est déroulée auprès de trois bibliothèques (3) de la capitale :


- La bibliothèque de la mairie du 3" arrondissement de la ville de Libreville, qui dispose
d'ouvrage en sciences sociales, même si ces derniers sont très vieillissants. Dans celle-ci nous
avons pu avoir deux ouvrages sur la méthodologie en sciences sociales, notamment le livre de
Muccuelli, (R) de 1974 sur L’analyse de contenu des documents et des communications et
celui de Blanchet (A) et all sur L’entretien dans les sciences sociales publié en 1985. Ces
deux ouvrages nous ont beaucoup aidé, pour élaborer notre guide d’entretien et analysé les
discours de nos sujets d’étude.
- La bibliothèque du Programme de Lutte contre les Infections Sexuellement Transmissibles
(PLIST). Celle-ci est une véritable banque de données sur les recherches effectuées dans le

domaine du Sida et les IST et en ouvrage sur les maladies opportunistes du VIH/SIDA,

52 Blanchet (A) et all : L’entretien dans les sciences sociales, Paris, Dunod, 1985, P. 88

70
notamment. Cette bibliothèque nous a fourni en ouvrages qui ont servi pour l’élaboration de
notre problématique et notre revue de travaux. Parmi ceux-ci, on peut citer l’ouvrage de Voisin
(c) publié en 1995, sur le Parcours Imagé de la tuberculose, Tome IL, celui de Jaffré (Y) et

Sardan(o), publié en 1999, sur La construction sociale des maladies ou de Haack (D) et

Ungvarski, (J) en 1994, intitulé HIV/SIDA, Le guide de l’équipe soignante.


- La bibliothèque universitaire de l’Université Omar Bongo (UOB) qui dispose d'ouvrages dans
presque toutes les disciplines des sciences humaines et sociales. Celle-ci nous a fourni plusieurs
documents dont certains nous ont permis de mieux cerner notre sujet d'étude, d’autre nous ont
servi dans l’élaboration de notre problématique. C’est le cas de l’Abrégé de psychologie de
Delay (J) et Pichot (P) de 1990 ou de l'Encyclopédie des connaissances actuelles de 1987, qui
traite de la Médecine primitive en Afrique et de l’œuvre de Jodelet, (D), de 1994 sur Les

représentations sociales qui nous a servi dans la définition de certains concepts.

V.3.3. ADMINISTRATION DE L’INSTRUMENT

A l’aide d’un guide d’entretien, comprenant trois (3) thèmes portant sur :
- le vécu psychologique de la tuberculose et de son traitement ;
- les représentations socioculturelles de celle-ci ;
- les facteurs sociaux liés à cette maladie ;

Nous avons menés des entretiens avec nos différents sujets d’études. Ceux-ci se sont déroulés
dans la salle de permanence du service social antituberculeux, les après-midi entre 13 heures et
15 heures. Car, à cette heure le service est fermé aux usagers. Ces entretiens avaient lieu après
que les sujets aient fini de manger. Aïnsi, le matin lors des visites des salles nous informons le
malade que nous aurons un entretien avec celui-ci entre 13h et 15h, après qu’il aura fini de
manger. Puis, vers 13 heures nous le lui rappelons. Une fois dans la salle nous l’informons que
le service social mène une étude sur le suivi du traitement antituberculeux par les malades traités
au CDT de l’hôpital spécialisé de Nkembo. Afin de réaliser celle-ci, nous avons besoin de la
participation des malades. Nous lui rassurons que l’entretien qui va être mené avec lui restera
confidentiel et sous anonymat. Puis, nous lui déclinons les trois (3) thèmes qui feront l’objet de
notre entretien. En fin nous lui disons s’il est d’accord et s’il est prêt on peut commencer. Après
avoir reçu l'accord de l’enquêté, nous commençons à lui posé des questions sur le premier
thème. Une fois celui-ci épuisée nous passons au second et ainsi de suite jusqu'à l'épuisement
de tous les trois (3) thèmes.

71
Soulignons enfin que pendant l’entretien nous prenions des notes qui nous ont permis de
reconstituer le discours de chaque sujet à la fin de l’entretien.

V.4. TRAITEMENT DES DONNEES


Nos données ont été traitées à partir d’une analyse de contenu thématique.

ANALYSE DE CONTENU THEMATIQUE


C’est une technique qui permet de déceler dans le message de chaque sujet le thème principal
en vue d’en tirer « ce qu’il contient de significatif par rapport aux objectifs de la recherche »%.
Elle permet donc de décrire les données recueillies à travers une description systématique et
qualitative.
Pour Bardin, (L), c’est un ensemble de « procédures systématiques et objectives de
description de contenu de messages. »**. Par cette technique on pourra extraire du discours de
nos patients les éléments nécessaires qui permettront d'affirmer ou d’infirmer nos hypothèses
de recherche. En pratique, il s’est agi de faire ressortir de chaque résumé de nos entretiens, le
mot clé ou le groupe de mot répondant à un thème donné ( facteur explicatif de l’inobservation)
et permettant ainsi d'affirmer ou d’infirmer la validité de celui-ci dans notre hypothèse et
partant de l’hypothèse tout entière.

VS. LIMITE DE LA RECHERCHE ET DIFFICULTES RENCONTREES

Comme dans tout travail de recherche, il est important de faire le point sur les limites et les
difficultés rencontrées tout au long de celui-ci.
La principale limite de notre travail est le temps qui nous a été imparti pour réaliser notre
étude. En effet, celui-ci ne nous a pas permis d’explorer certaines dimensions de notre
problème, de voir en profondeur certains aspects relevés et de mener toutes nos activités.
En ce qui concerne les difficultés sur le terrain, le manque d’ouvrages récents traitant des
aspects psychosociaux de la tuberculose ne nous à pas permis de faire une étude plus minutieuse
ou plus détaillée de notre problématique. Outre le manque d’ouvrage, il y à aussi la difficulté à
entrer en possession de ceux existants. La bibliothèque universitaire fonctionnant au rythme des
grèves des étudiants et des agents des œuvres universitaires, celle du PLIST (Programme de
Lutte contre les Infections Sexuellement transmissibles) s’ouvrant au gré du bibliothécaire et
celle de la mairie du 3ième arrondissement est restée fermée durant toute la période de la grève

SMuccuelli, (R) : L'analyse de contenu des documents et des communications entreprises modernes, Paris,
ESF, 1974, P.121
$# Bardin (L) : Analyse de contenu, Paris, PUF, 1998, P.47
72
des agents de la mairie, soit près de deux (2) mois de notre temps de travail. Autant de situation
qui ne nous ont pas facilité l’accès aux informations nécessaires pour notre étude.
Toutefois, malgré ces quelques limites et difficultés nous avons poursuivi notre étude dont
les résultats, les analyses et les interprétations sont présentés au chapitre suivant.

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CHAPITRE VI : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS

VI.1. PRESENTATION DES DONNEES

Il s’agit des résumés des entretiens que nous avons eus avec nos différents sujets d’étude.

SUJET N°1

Identification

Age : 27 ans
Sexe : Masculin

Nationalité : Gabonaise

Ethnie : Fang
Situation professionnelle : Temporaire dans une usine de bois à Owendo
Situation matrimoniale : Concubinage
Nombre d’enfant : 1 enfant (vivant avec les parents de la mère)

Quartier : PK6

Première contamination : Février 2006

Niveau d'étude : C.E2 (primaire)

Résumé de l’entretien

On peut retenir de notre entretien avec S1 :


« La tuberculose est une maladie grave, mon papa à souffert de la tuberculose, parce qu'il
fumait beaucoup. Aujourd’hui il est guéri et 1l a arrêté de fumer. Dès ma première contamination
je suis venu à l’hôpital de Nkembo, je fumais beaucoup, et je pensais que c'était à cause de la
cigarette que J'ai attrapé cette maladie. Aujourd’hui, je pense que la tuberculose est due à des
microbes qui doivent être autour de la maison. Il y a même des enfants qui naissent avec la
tuberculose. Je n’ai pas encore rencontré un enfant avec la tuberculose, mais mon fils, lui, tousse

depuis sa naissance, et mes parents pensent que c’est moi qui lui est transmis la tuberculose.
Avant que Je ne face la maladie je pensais que c’est une maladie des personnes âgés qui ont
plus de 50 ans, qui ne s’entretiennent pas, qui fumaient beaucoup, etc. Mais c’est aussi une
maladie qu’on peut te transmettre, s’il y a dans la maison par exemple quelqu'un qui souffre de
ça.

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Pour certaines personnes c’est une maladie contagieuse, même quand tu es traité et que tu
ne tousses plus. Lorsque tu es avec les autres, quand tu parles, il te demande de cacher la bouche,
certain se retire quand il te voit venir, quand tu t’approches un peu trop près de quelqu'un il se
retire et s’éloigne de toi. C’est très gênant, on te traite de microbe. Si tu es faible tu peux te faire
des mauvaises idées, vouloir te suicider, tu es rejeté, abandonné, même par tes meilleurs amis,

quand ils te disent bonjours, c’est à distance. Tu es critiqué et on te pointe même du doigt. Les
gens de ta propre famille vont raconter partout que tu as la tuberculose, même à des gens que
tu ne connais pas et à tes anus. J'étais mouillé, les regards des autres étaient insupportables. Et
les gens avaient peur de moi. C’est grâce au soutien de ma femme que j’ai pu tenir le coup.
Quand je venais à l’hôpital de Nkembo, je voyais l’hôpital comme un enfer, une prison. Le
traitement lui-même est bon, mais les choses ne sont pas facile, surtout la maladie. Je ne pensais
pas avoir le sida, je pensais seulement que c’est la cigarette. Si j'avais arrêté le traitement c’est
parce que je pensais que j'étais déjà guéris. Comme ça allait déjà, je me suis dit que je pouvais
reprendre à fumé mais moins qu'avant.
Je ne travaille plus pour l’instant, depuis que mon patron à su que j'ai la tuberculose il m’a
renvoyé. Ma femme aussi ne travaille pas. Je n’ai personne qui vient me rendre visite en dehors
de ma femme. J’ai pourtant des frères qui travaillent et des sœurs mariés, mais, ils ne m’aiment

pas et on ne s’entend pas. Je suis vraiment dépassé. Mais, je remets tout ça à Dieu »

SUJET N°2

Identification

Age : 28 ans
Sexe : Masculin

Nationalité : Gabonaise

Ethnie : Sékianie

Situation professionnelle : Chômeur


Situation matrimoniale : Célibataire

Nombre d’enfant : 0
Quartier : Avéa

Première contamination : Décembre 2003

Niveau d’étude : Quatrième de l’enseignement générale

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Résumé de l’entretien

De cet entretien on peut retenir que:


« La tuberculose est une maladie qui a plusieurs causes. Dans mon cas ce n’est pas une
maladie simple. J’ai remarqué depuis décembre 2003 que j'ai eu cette maladie pour la première
fois, chaque mois de décembre je chute et je fais encore cette maladie. C’est une maladie
mystique aussi. Parce qu’on peut te soigner à un moment, tu te sens bien après la maladie
revient. Quelque fois, la maladie revient même pendant que tu es sous traitement ; tu tousses
encore le sang alors que tu bois les médicaments. Je pense que c’est quelqu'un de ma famille
qui me fait ça. Dès que j’ai eu cette maladie pour la première fois je suis venu directement à
l'hôpital de Nkembo.
Avant je pensais que la tuberculose était une maladie qu’on trouve uniquement chez les gens
qui fument et qui abusent de l’alcool, surtout chez les vieux. En plus, elle est contagieuse et on
peut même te lancer ça mystiquement.
Quand tu as la tuberculose les autres te fuient, ils pensent que la tuberculose est une maladie
qu'on ne guéri pas définitivement, et que même si tu es sorti de l’hôpital et que le docteur te
déclare guéri, c’est faux, tu n’es jamais totalement guéri. De toutes les façons le médecin ne
peut pas te dire la vérité même s’il sait que tu ne serais pas guéri. Ce qui fait que tu es rejeté, tu
ne peux plus manger avec les autres dans une même assiette, quand un ami ou un frère veut te
remettre quelque chose il le pose sur la table puis après il te dit de le prendre. On te traite de
tuberculeux, comme si c’était une injure. Et quand on me dit que tu es tuberculeux je me sens
ijurié. C’est pourquoi, je préfère ne plus avoir d’amis, mi de visites à l’hôpital, je vais rester
dans mon coin même au sortir d’ici. Et je pense aussi qu’on ne peut pas guérir totalement de la
tuberculose ici. Surtouts dans mon cas, il faut aussi voir le coté de la tradition. Sauf si Dieu par
miracle décide de te sortir de là. Sauf vraiment la volonté de Dieu. C’est pourquoi depuis que
je suis ici je prie tous les jours.
L'hôpital de Nkembo est un hôpital un peu maléfique. Y a des personnes qui arrivent ici
bien portant, quelque temps après dès qu’ils vont s’allonger sur le lit on apprend qu’il est mort.
Moi-même j'ai fait un rêve ou on m’appuyaïit sur le lit, et je me suis débattu et j’ai vomi du sang
dans le rêve. Y a des nuits où on n’arrive même pas à dormir. Malgré les prières qu’on fait. On
ressent toujours la présence des morts dans notre chambre. C’est un hôpital bizarre. Je pense
que quand on a la tuberculose on n’a pas forcement le sida. Si j’ai arrêté mon traitement la
première fois c’est parce que je me sentais déjà bien et puis j'avais peur de m’intoxiquer à force
de prendre ces médicaments. Mais je sais que ma maladie n’est pas simple. L'hôpital ne peut
pas vraiment me guérir. Il faut aussi voir le coté traditionnelle.

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SUJET N°3

Identification

Age : 32 ans
Sexe : Masculin

Nationalité : Gabonaise

Ethnie : Npunu
Situation professionnelle : Chômeur
Situation matrimoniale : Célibataire

Nombre d’enfant : 4 enfants (vivants avec leur mère)

Quartier : PK7

Première contamination : Novembre 2003

Niveau d'étude : Première de l’enseignement technique


Résumé de l’entretien
De l'entretien avec S3 on retiendra :
« La tuberculose est due à la cigarette et aux produits toxiques que l’on respire tous les
jours. Avant 2002 je fumais beaucoup, en plus je suis menuisier ébéniste. Je travaille tous les
jours de la semaine et je respire chaque jour ces poussières. Je fais aussi le vernissage et je
ponce régulièrement les planches. De surcroit là d’où j'habite 1l y a beaucoup de moustique et
je mets souvent le Rambo (un produit toxique pour tuer les moustiques) le weekend dernier
avant que je ne sois hospitalisé, j'avais mis le Rambo dans toute la chambre et j’ai respiré ça
pendant près de deux heures. J’étais enfermé dans la chambre pour suivre le match.
Dès que j'ai eu la tuberculose pour la première fois, je suis allé me faire traiter à l’hôpital
Jeanne Eborie. On m'a traité la bas pendant un mois, mais ça n’allais pas toujours. C’est comme
ça qu’on m'a évacué à l’hôpital de N Nkembo. À Nkembo j'étais suivi pendant trois semaines
puis ça allait déjà.
Mon père était un infirmier des grandes endémies, nous n’avions pas peur de la tuberculose
mais plutôt de la lèpre. La tuberculose pour nous était une maladie comme les autres. Mais pour
certaines personnes c’est une mauvaise maladie. I l’a confonde souvent au sida, parce que la
fin d’un malade tuberculeux est presque la même que pour le sida.
Ce qui fait que les gens fuient l’hôpital c’est l’entretien de l’hôpital. Avant l’hôpital était très
salle et avait une mauvaise image. Alors qu'aujourd'hui l'hôpital est propre et les gens n’ont
plus peur de venir rendre visite aux autres 1c1. Aujourd’hui l’hôpital est devenu beau et jolie et
c’est un hôpital propre.

77
Je suis Co-infecté, depuis 2002 qu’on m'a trouvé avec la tuberculose on m’a aussi donné
mon statut. À cette époque je travaillais dans une société d’exploitation forestière. Après la
découverte de ma maladie (tuberculose), quand je suis revenu, j’ai été renvoyé. J’ai bénéficié
de la réduction des prix des ARV ce qui m’a permis de suivre mon traitement jusqu’aujourd’hui.
Pour l'instant je fais des bricoles, je laque, je fais du vernissage et je travaille tous les jours.
C’est même à cause de tout ça que j’ai même chuté. J'arrive à subvenir à mes besoins et je
m'occupe de mes quatre (4) enfants avec mes petits moyens. »

SUJET N°4

Identification

Age : 29 ans
Sexe : Féminin

Nationalité : Gabonaise

Ethnie : Fang
Situation professionnelle : Fonctionnaire (infirmière assistante au C.H.L.)

Situation matrimoniale : Concubinage


Nombre d’enfant : 3 enfants
Quartier : Akébé ville

Première contamination : Novembre 1996

Niveau d’étude : Première de l’enseignement générale


Résumé de l’entretien
De l’entretien avec S4 on peut retenir que :
« La tuberculose est une maladie dangereuse, et traumatisante. Elle est surtout due au tabac.
J'avais un de mes frères qui à souffert de ça, il fumait beaucoup. C’est lui qui m’a contaminé
la première fois. Mais elle est aussi due à un microbe anaérobie et aérobie.
Lorsque je suis tombé malade pour la première fois je suis directement venu à l’hôpital de
Nkembo. Mes sœurs et mes frères mon beaucoup soutenue ils étaient présent auprès de mois
tous les jours. Quand je suis sortie de l’hôpital on mangeait dans les mêmes assiettes sans
problèmes, on partageait la même chambre, le même lit. Elles disaient que c’est une maladie
comme les autres, même si on doit tous tomber malade, on le sera, mais on ne peut pas te laisser

tomber. Mais pour les voisins ce n’est pas ça. Tu es rejette, on t’évite. C’est pourquoi j’évite de
dire aux gens ma maladie. Ce qui me faisait mal c’est surtout l’image mon corps. J’avais trop

T8
maigris, j'avais honte de mon corps. C’est pourquoi je préférais rester dans la maison et ne pas
sortir.

Avant l'hôpital était très salle et ça faisait que les gens ne voulaient pas trop venir ici. La
nourriture n’était pas bien préparée et les assiettes mal lavées. Quand mon frère était hospitalisé
ici, il arrivait qu'on lui donne de la nourriture, par exemple un poulet qui n’a pas était bien
nettoyer. J'étais souvent obligé de l’amener à manger depuis la maison. Aujourd’hui, l'hôpital
à changer et est devenu plus propre et les repas très bien fait, avec même un dessert à midi.
Je ne pense que le sida n’à rien avoir avec la tuberculose. Le sida c’est une maladie qui a
son microbe et la tuberculose aussi à son microbe. Je ne suis pas d’accord avec les gens qui
pensent souvent que si on à la tuberculose c’est que l’on doit aussi avoir le sida.
La première fois quand j'ai attrapé la maladie je suivais très bien mon traitement j'avais les
moyens pour payer mon traitement. Ce qui m'a amené à arrêter mon traitement c’est la
grossesse. C’est à cause de la grossesse que j’ai arrêté mon traitement au 6" mois de grossesse.
Puis en 1998 j'ai rechuté. Avec l’aide de mes sœurs et de mes frères qui mon soutenue j’ai
repris le traitement jusqu'à la fin sans problème. Puis j'ai été déclaré guérie en 1999. Depuis,
jusqu'à aujourd’hui je n’ai jamais refait la maladie. C’est depuis le début du mois de février que
j'ai repris à tousser. Et quand je suis venu ici on n’a trouvé que j'avais encore la tuberculose. ».

SUJET N°5
Identification

Age : 20 ans
Sexe : Féminin

Nationalité : Gabonaise

Ethnie : Fang
Situation professionnelle : Elève
Situation matrimoniale : Célibataire

Nombre d’enfant : 1 enfant


Quartier : Nkembo

Première contamination : Mars 2006

Niveau d’étude : Terminale de l’enseignement générale


Résumé de l’entretien
De cet entretien on peut retenir ce qui suit :

79
« D'abord il faut dire que la tuberculose est une maladie des fumeurs. Mon oncle souffre de
la tuberculose, il ne se soigne pas. Quand on lui prescrit les médicaments il commence à prendre
puis après il arrête et se remet à fumer. C’est lui qui m’a contaminé cette sale maladie. Maïs je
ne sais pas pourquoi dans toute la maison c’est moi qui ai attrapé cette maladie. Ça fait deux
ans, on me traite depuis là je ne guéris pas. C’est Dieu qui fait ça, peut-être parce que je passais
le temps à me moquer des autres quand ils étaient malades. Si j'ai arrêté le traitement de
l'hôpital la première fois c’est parce que les médicaments là me fatiguait déjà. Et je crois que
c’est seulement Dieu qui peut me guérir, c’est lui qui sait pourquoi j’ai cette maladie. C’est
pourquoi, je prie Dieu tous les jours pour qu’il me guérisse de cette maladie. Il est le seule qui
peut vraiment me guérir, les médicaments là y a rien.
Et puis quand tu as la tuberculose on raconte n’importe quoi sur toi. Les gens racontaient
n'importe quoi sur moi. Certains disaient que j'avais le sida, qu’un homme m'a contaminé une
sale maladie, que je suis allée chercher ça à cause de l’argent. Des trucs comme ça. C’est
pourquoi j'ai commencé à ne plus aller au cours et rester chez moi. Les gens disaient tous ça
parce que j'avais trop maigris, j'avais honte de moi, j'avais honte même d’être avec les autres.
J’espère que je vais guérir de cette maladie, parce que je ne sais pas si le traitement là pourra
vraiment me guérir, ça fait deux ans que je prends ces médicaments mais je ne vois rien.
Au sortir d’ici j'irai à la maison chez mon père. J'habite encore chez mes parents. La première
fois que j’ai eu la maladie je suis d’abord allé à l’hôpital général. On n’a commencé par
m'hospitalisé pendant un mois puis on m’a sorti et on m'a dit de continuer ce traitement jusqu'à
ce que je l’ai abandonné parce que je ne voyais rien.».

SUJET N°6
Identification
Age : 29 ans
Sexe : Masculin
Nationalité : Gabonaise
Ethnie : Fang
Situation professionnelle : chauffeur
Situation matrimoniale : Célibataire
Nombre d’enfant : 1 enfant
Quartier : Nkembo

Première contamination : mars 2003

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Niveau d’étude : Seconde de l’enseignement générale
Résumé de l’entretien

De cet entretien on peut retenir que :


« La tuberculose est une maladie qui fait vomir le sang. C’est à cause de la cigarette que j'ai
attrapé la tuberculose. Et pourtant je m'étais déjà traité mais j’ai repris à fumé. C’est pourquoi
j'ai rechuté. J’ai suivi le traitement pendant un temps. Puis, quand ça allait j’ai repris à fumer.
Lorsque j’ai eu la tuberculose la première fois j'avais tout fait pour que les gens ne sachent pas
que j'avais cette maladie. Parce que quand les gens savent que tu as la tuberculose il t’évite, tu
es rejeté, tu perds ton travail. Quand j'ai eu la tuberculose pour la première fois un ami qui
m'avais vu ici à Nkembo avait dit à mon patron. Des qu’il a appris que j'étais à Nkembo et que
j'avais beaucoup maigris il m’a dit de ne plus prendre son véhicule et qu’il avait déjà trouvé un
autre taximan, alors que c'était faux. Il n’avait pas un autre chauffeur mais il ne voulait plus de
moi.

La première fois je prenais bien mon traitement. J'avais les moyens pour payer les
médicaments. Mais ce qui m’inquiétait c'était le traitement qu’on m'avait prescrit. Ce
traitement m’inquiétait, à force de prendre ces comprimés ça m’inquiétait. Je me disais que je
risque même d’être intoxiquer c’est pourquoi j'avais même arrêté le traitement. Mais cette fois
je vais suivre mon traitement jusqu’au bout. Je pense que le sida et la tuberculose c’est deux
maladie différentes. Tu peux avoir le sida et ne pas avoir la tuberculose. Et puis, bon, les gens
confondent tous. Moi par exemple, je ne venais pas à Nkembo, c’est parce que c’était un hôpital
sale aujourd’hui c’est devenu propre et les gens peuvent déjà venir ici sans problème. Alors
qu'avant ça faisait même peur, c’était bizarre ici. Au sortir d’ici j'irais habiter chez ma grande
sœur vers Diba Diba. C’est mieux. Parce que les gens du quartier vont raconter n’importe quoi
sur moi. C’est pourquoi je préfère d’abord me mettre loin d’eux et puis elle dit qu’elle va
d’abord s’occuper de moi pendant le traitement jusqu'à la fin.

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SUJET N°7

Identification

Age : 20 ans
Sexe : Masculin

Nationalité : Gabonaise

Ethnie : Sekianie

Situation professionnelle : Chômeur


Situation matrimoniale : Célibataire

Nombre d’enfant : O enfant


Quartier : Avéa I

Première contamination : mars 2007

Niveau d'étude : Troisième de l’enseignement générale


Résumé de l’entretien
De l'entretien avec le S7 on peut retenir que :
« La tuberculose est une maladie des fumeurs comme moi. Quand j’ai eu la tuberculose pour
la première fois c’est parce que je fumais beaucoup. Je suis venu ici quand j’ai commencé à
toussé le sang. C’est à cause de la cigarette que j'ai eu la tuberculose. la première fois j'avais
déjà été soigné, mais je n’ai pas respecté les consignes du médecin. J’ai repris la cigarette et
voilà la maladie est revenue. Quand j'ai eu cette maladie mes amis m’évitaient déjà. Quand ils
ont appris que j'avais la tuberculose. A la maison ça allait, mais, mes potes me rejetaient. J’étais
parfois gêné quand jetais avec les autres, mais à part ça à la maison, c'était toujours comme
d'habitude.
Je pense que la tuberculose peut se contaminé. Si tu ne fume pas et que y a un fumeur dans
la maison qui à la tuberculose il peut te la contaminé. Mais moi c’est moi-même qui la chercher.
La première fois que j'ai attrapé la maladie je suis venu directement ici à Nkembo. Comme je
vomissais le sang quand je toussais je savais que c’était la tuberculose. Le traitement lui-même
est bon. Mais boire ces comprimés tous les matins c’est fatiguant à un moment tu commences
à sauter les jours ou à oublier le nombre.
Moi je pense que la tuberculose et le sida c’est deux maladie différentes. Moi j'ai fait le test
du sida je suis négatif alors que J'ai la tuberculose. Les gens qui disent que quand tu as la
tuberculose c’est que tu à le sida c’est des personnes qui ne savent rien.

82
Moi ma maladie c’est mon bosse qui s’en charge de tous. Mais quand je vais sortir d’ici je
vais me mettre dans mon coin le temps de bien me traité et d’éviter les racontars. »

VI.2. ANALYSES ET INTERPRETATIONS


Nous allons procéder à une analyse thème par thème.
e Les représentations socioculturelles de la tuberculose :

De nos entretiens, on relève quatre (4) types de représentations socioculturelles de la


tuberculose : une maladie causée par la fumée et guérissable, une maladie due à un microbe,
une maladie mystique ou divine, une maladie transmise par les fumeurs.
> Une maladie causée par la fumée et guérissable
Pour la quasi-totalité de nos sujets, la tuberculose est due à la fumée. Ces derniers mettent
en cause la consommation abusive des cigarettes à l’origine de la tuberculose. On peut noter
dans le discours de nos sujets les propos ci-après : « La tuberculose est une maladie grave, mon
papa a souffert de la tuberculose, parce qu'il fumait beaucoup. », « Dès ma première
contamination je suis venu à l'hôpital de Nkembo, je fumais beaucoup, et je pensais que c'était
à cause de la cigarette que j'ai attrapé cette maladie», « Avant je pensais que la tuberculose était
une maladie qu’on trouve uniquement chez les gens qui fument et qui abusent de l’alcool,
surtout chez les vieux. », « La tuberculose est due à la cigarette et aux produits toxiques que
l’on respire tous les jours.», « c’est à cause de la cigarette que j’ai attrapé la tuberculose. Et
pourtant je m'étais déjà traité mais j'ai repris à fumer. C’est pourquoi j'ai rechuté. », « C’est
une maladie des fumeurs comme moi. ». Par ailleurs, tous les malades reconnaissent que c’est
une maladie guérissable, comme l’affirme l’un de nos sujet, « La tuberculose est une maladie
grave, mon papa a souffert de la tuberculose parce qu’il fumait beaucoup. Aujourd’hui 1l est
guéri et il a arrêté de fumer.». Cependant, cette guérison n’est pas perçue de la même manière
par tous les malades. Pour certains, le traitement médical peut les guérir, alors que pour d’autres
seul Dieu peut les guérir ou un traitement traditionnelle doit être associé, comme le disent deux
de nos sujets : « je prie Dieu tous les jours pour qu’il me guérisse de cette maladie. Il est le seul
qui peut vraiment me guérir, les médicaments là, y a rien », « je pense aussi qu’on ne peut pas
guérir totalement de la tuberculose ici. Surtout dans mon cas, il faut aussi voir le coté de la
tradition ».
> Une maladie due à un microbe
Deux de nos enquêtés reconnaissent que c’est une maladie qui peut être due à un microbe.
Cependant, les informations dont ils détiennent sont erronées ou fausses. Ainsi, on note dans

les propos de l’un de nos sujets que « la tuberculose est due à des microbes qui doivent être

83
autour de la maison. Il y a même des enfants qui naissent avec la tuberculose.», chez le second,
la tuberculose est « due à un microbe anaérobie et aérobie.».
> Une maladie mystique ou divine
Certains sujets, malgré le fait qu’ils mettent en cause la consommation abusive des cigarettes
dans l’origine de la tuberculose, 1l ajoute une cause mystique à l’origine de celle-ci. Ils affirment
au cours des entretiens que, la tuberculose est une maladie qui à plusieurs causes. Dans mon
cas, dit l’un d’eux « c’est une maladie mystique. on peut même te lancer ça mystiquement ».
Pour un autre sa maladie aurait une cause divine, « c’est Dieu qui fait ça, peut-être parce que
je passais le temps à me moquer des autres quand ils étaient malades... c’est lui qui sait
pourquoi j'ai cette maladie. » affirme ce dernier.
> Une maladie transmise par les fumeurs
Les malades qui ne fument pas, pensent généralement qu’ils ont été contaminés par un
ancien tuberculeux. C’est le cas de deux de nos malades dont le premier affirme être contaminé
par son frère, « j'avais mon frère qui a souffert de la tuberculose, il fumait beaucoup. C’est lui
qui m'a contaminé la première fois », et le second par son oncle « mon oncle souffre de la
tuberculose il ne se soigne pas quand on lui prescrit les médicaments il commence à prendre
puis après il arrête et se remet à fumer. C’est lui qui m’a contaminé cette sale maladie ». Ceci
n'est pas toujours vrai. Car, on peut être contaminé par quelqu'un qui ne fume pas, or de son
cadre familial, par exemple dans un taxi par un malade qui tousse.
Tableau N° 12 : Récapitulatif des représentations socioculturelles de la tuberculose

DIMENSION INDICATEURS

Une maladie causée par la fumée et guérissable


SOCIOCULTURELLES une maladie due à un microbe

une maladie mystique ou divine


une maladie transmise par les fumeurs
Source : notre enquête

En définitive, les malades ont des représentations fausses et erronées sur la tuberculose. Ils
pensent qu’elle est due à l’abus des cigarettes, qu’elle peut avoir une origine mystique ou divine,
quelle peut être transmise depuis dans le ventre. Ceux qui s’approche de la réalité on des
informations erronées, telle c’est un microbe anaérobie et aérobie, c'est-à-dire un microbe qui

peut vivre en même temps dans l’air et en l’absence d’air et d'oxygène, c’est un microbe qui
est autour de la maison, etc. Cela peut s’expliquer par deux raisons essentielles, à savoir,
l’ignorance sur la définition, les manifestations et les modes de transmission de la maladie et

84
les représentations socioculturelles sur les causes de celle-ci. En effet, les études menées par
Jaffré et coll. en Guinée en montré que les malades même quand ils connaissent les causes
réelles d’une maladie ont tendance à légitimer les croyances populaires sur celle-ci. Ce qui
conduit généralement à des représentations fausses ou à des informations erronées sur cette
dernière. Par ailleurs, si tous les malades pensent que la maladie est guérissable, il reste que la
guérison n’est pas perçue de la même manière par tous. Pour certain, l’hôpital peut les guérir
pour d’autre seul Dieu peut les guérir, notamment ceux qui attribuent une cause mystique ou
divine à l’origine de leur maladie. Ainsi, si l’on s’en tient au propos de W.H. Rivers (1924)
cité par Byrond Good (1998) qui nous rappelle que « les pratiques populaires en rapport avec
la maladie ne sont pas « un méli- mélo de coutume sans suite ni sens », elles sont inspirées par
des idées précises sur les causes de la maladie. Le traitement découle tout droit de leur
conception de l’étiologie et de la pathologie. Dans cette perspective, les malades qui pensent
que leur maladie est d’origine mystico-spirituelle, préfèrent se remettre à Dieu, pour recevoir
leur guérison et ne font pas confiance aux traitements médicaux. Ces derniers constituent en un
point douté des futurs cas d’inobservance au traitement. »%. À l'hôpital spécialisé de Nkembo.
l’on constate que les malades qui lors de notre enquête ont attribué l’origine de leur maladie à
des causes mystiques ou divines, ne font pas confiance au traitement antituberculeux qui leur
est prescrit, et pensent que seul Dieu peut les guérir ou il faut se rendre du côté de la tradition
pour trouver une véritable guérison. Au regard de ce qui précède, les facteurs culturels
constituent une des causes de l’inobservation aux traitements antituberculeux.
Autrement dit, d’autres facteurs associés aux facteurs culturels contribueraient à expliquer le
comportement des malades dans le cadre du traitement antituberculeux. Notamment, les
facteurs sociaux et psychologiques.

e Les facteurs sociaux :


N
Au cours de notre enquête nous avons relevé trois (3) facteurs sociaux. À savoir, la

discrimination, la stigmatisation et le rejet.


> la discrimination et la stigmatisation
La discrimination est vécue dans la famille, dans l’environnement immédiat et dans les

entreprises. Au sein de la famille, celle-ci n’est pas très marquée. Par contre, dans
l’environnement immédiat du malade ou dans les entreprises ou les sociétés, elle est très

5 Analyse anthropologique de la tuberculose en Guinée Conakry (2006) : p.29


36 Byrond Good : Comment faire de l’anthropologie médicale ? Médecine, rationalité et vécu. Institut
Synthélabo, PUF, 1998, P.99

85
présente. La stigmatisation quant à elle est une autre forme de discrimination que vit le malade
tuberculeux. Lors des entretiens, les malades font état de ces comportements, « Les gens de ta
propre famille vont raconter partout que tu as la tuberculose, même à des gens que tu ne connais
pas et à tes amis. J'étais mouillé, les regards des autres étaient insupportables. Et les gens
avaient peur de moi » nous dit un des sujets. Certains sont marginalisés comme le montre les
propos d’un sujet victime de la stigmatisation, « lorsque tu es avec les autres, quand tu parles,
ilte demande de cacher la bouche, certains se retirent quand il te voit venir, quand tu t’approches
un peu trop près de quelqu'un il se retire et s’éloigne de toi. C’est très gênant, on te traite de
microbe ». D’autres ont même perdu leur emploi. «... mon patron. Dès qu'il a appris que j'étais
à Nkembo, et que j'avais beaucoup maïgris, il m’a dit de ne plus prendre son véhicule et qu’il
avait déjà trouvé un autre taximan, alors que c’était faux. Il n’avait pas un autre chauffeur mais
ilne voulait plus de moi.» affirme un de sujet, chauffeur dans une entreprise de la place, « depuis
que mon patron a su que J'ai la tuberculose 1l m'a renvoyé. » nous dit un autre, exerçant dans
une entreprise forestière.
> le rejet
Présent dans presque tous les cas. On peut relever cette phrase dans la quasi-totalité des
entretiens : « tu es rejeté. ».

Tableau N° 13 : Récapitulatif des facteurs sociaux de la tuberculose

DIMENSION INDICATEURS

La discrimination
SOCIALE La stigmatisation
Le rejet
Source : notre enquête

En définitive, les malades font généralement l’objet de discrimination, de stigmatisation et


de rejet, de la part de leur famille, de leur environnement immédiat, etc. De plus, pour ceux qui
ont un emploi il court le risque de le perdre comme dans le cas de certains de nos sujets. Les
travaux menés par Hane et coll. sur la tuberculose en Afrique de l’ouest publié en 2005 montre
que ces comportements sont dus au fait que « le niveau de connaissance et des représentations
de la population sur la tuberculose n’est pas favorable pour empêcher cette situation. De ce fait,
les malades ont tendance à vouloir dissimuler leur maladie. Ils la cachent et font tous pour que
l’on ne sache pas qu’ils sont tuberculeux. »°?

57 Hane (F). et all, op. cit. P.255


86
Car, comme l’affirme nos malades lors des entretiens ‘’les regards des autres leur devient
insupportables””. En effet Goffman cité par Jaffré et all nous rappellent que « le stigmate se lit
dans le regard de l’autre et ces problèmes font que souvent la collectivité des malades se clôt
sur elle-même... cette stratégies, tout en offrant une solution aux problèmes de réactions
sociales entérines cependant la ségrégation dont sont victimes les malades »%. Ainsi, afin de
fuir ce regard humiliant, d’éviter de perdre son emploi ou son logement, le malade a tendance
à éviter les structures spécialisés dans le traitement de la tuberculose.* A Nkembo l’on note
que les malades ne viennent pas souvent prendre leur traitement eux-mêmes ils préfèrent
envoyer un frère ou quelqu'un à qui ils font confiance et qui est informé de leur maladie. Selon
Diallo A. la stigmatisation est une forme de discrimination dont son victime les malades
tuberculeux®".60 Ce régime d’humiliation est responsable dans la plupart des cas de défections
ou de dissimulation de la maladief! . Ainsi, nous pouvons affirmer que la peur de la
discrimination, de la stigmatisation et du rejet amène les malades tuberculeux à fréquenter de
moins en moins le CDT de l’hôpital spécialisé de Nkembo. Ce qui nous amène à conclure que
l’inobservation serait aussi liée à des facteurs sociaux.

e Vécu psychologique de la maladie et du traitement


On note principalement quatre (4) facteurs psychologiques de nos entretiens. À savoir, la
honte, la gêne, l’inquiétude et la peur.
> la honte et la gêne
La honte est présente chez presque tous les malades. Elle peut être consécutive à la réaction
des autres, comme lors des comportements stigmatisant. Par exemple, lorsque le malade est
traité de microbe, lorsqu'il fait l’objet de moquerie, de critique ou d’étiquetage. « J'étais
mouillé », « les regards des autres étaient insupportables » affirme l’un des malades. Chez
d'autre c’est le fait même d’être tuberculeux qui fait honte, c’est le cas d’un sujet qui nous
dit : « quand on me dit que tu es tuberculeux je me sens injurié.». Enfin, nous avons les cas des
malades dont la honte est consécutive à l’image de leur corps. En effet, la tuberculose fait
énormément maigrir, ce qui génère un sentiment de honte chez certains sujets. Notamment les
sujets féminins. « Ce qui me faisait mal c’était l’image de mon corps. J’avais trop maigris
j'avais honte », « j'avais trop maigris, j'avais honte de moi, j'avais honte même d’être avec

58 Jaffré (Y) Sardan(o), op P.285


59 Analyse anthropologique de la tuberculose en Guinée Conakry (2006) : p.78
60 Analyse anthropologique de la tuberculose en Guinée Conakry (2006) : Idem.
6 Analyse anthropologique de la tuberculose en Guinée Conakry (2006) : Ibid

87
les autres.» nous dit certaines de nos enquêtés. C’est aussi lors des réactions de moqueries ou
de stigmatisations que la gêne apparait. Certains sujets l’évoque même lors des entretiens « c’est
très gênant, on te traite de microbe. » affirme l’un d’eux.
> l’inquiétude et la peur
Les principales inquiétudes que nous relevons ici portent sur le regard des membres de la
famille et la stabilité de l’emploi. Car, on constate que les tuberculeux font encore de nos jours
l’objet de discrimination, de stigmatisation et de rejet.
Ce qui génère une peur chez ces derniers. On note aussi chez les sujets une peur d’intoxication
par les médicaments, « Si j’ai arrêté mon traitement la première fois c’est parce que je me
sentais déjà bien et puis j’avais peur de m’intoxiquer à force de prendre ces médicaments »
affirme l’un des malades.

Tableau N° 14 : Récapitulatif des facteurs psychologiques de la tuberculose

DIMENSION INDICATEURS
La honte
PSYCHOLOGIQUE
La gêne
L’inquiétude
La peur
Source : notre enquête

En somme, quatre (4) sentiments animent le vécu psychologique de nos malades. À savoir
la honte, la gêne, l’inquiétude et la peur. En effet, selon Jaffré, la tuberculose est vécue

comme « une maladie honteuse, car elle donne l’occasion à l’entourage du malade de raconter
des ‘’histoires’” et de l’étiqueter »®. À cela s’ajoute l’inquiétude liée à la guérison, a l’image
du corps, au moyen nécessaire pour suivre correctement son traitement. Si la honte peut être un
facteur conduisant à la tendance à la dissimulation d’une maladie comme l’affirme Diallo A.$,

cette dernière associée à la peur de la discrimination, de la stigmatisation, du rejet et de


l’intoxication par le traitement conduit généralement à l’inobservation au traitement. Car,
comme l’affirme Delay et Pichot, on observe des réactions de fuites, de paniques et d'abandon
du traitement chez certains malades dont les facteurs psychologiques telles que la peur la honte,
et l'inquiétude sont très marquée. Ainsi, on peut dire que l’inobservation aux traitements
antituberculeux serait aussi liée à des facteurs psychologiques car cette variable se trouve vérifié
par notre enquête

62 Jaffré (Y) Sardan(o), op P.76


63 Analyse anthropologique de la tuberculose en Guinée Conakry (2006) : p.46
64 Delay (J) et Pichot (P) : Abrégé de psychologie, Paris, Masson, 1990, P.427

88
CONCLUSION PARTIELLE

Au terme de cette étude, on peut retenir que le suivi du traitement de la tuberculose pose
l’inobservation au traitement comme l’un des problèmes majeur dans tous les pays où l’on
retrouve encore cette pandémie. En occident, ce phénomène est lié à des facteurs
psychosociologiques. Le stress psychologique et social est souvent mis en cause dans la
survenue de l’inobservation au traitement antituberculeux. En Afrique, notamment en Afrique
de l’ouest, ce sont les facteurs culturels et l'ignorance qui sont souvent mis en cause. Dans cette
perspective, nous avons voulu savoir dans le cas spécifique de l’hôpital spécialisé de Nkembo
de Libreville, situé en Afrique en centrale, plus précisément au Gabon, quelles seront les
facteurs explicatifs de ce phénomène. Aïnsi, l'hypothèse selon laquelle l’inobservation aux
traitements antituberculeux à l’hôpital spécialisé de Nkembo serait liée à une combinaison des
facteurs psychologiques, sociologiques et culturels a été retenue. Ce travail dont l’objectif était
d'identifier les causes de l’inobservation aux traitements antituberculeux et d’améliorer
l’observance de celui-ci chez les malades suivi au CDT de l’hôpital spécialisé de Nkembo nous
a permis d’aboutir au résultat suivant. La peur de la discrimination, du rejet, de la stigmatisation,
l’incrimination des forces mystico-spirituelle dans l’origine de la maladie, la honte, la gêne et
l'inquiétude amènerait les malades à fréquenter de moins en moins l’hôpital de Nkembo, à
abandonner le traitement médical et à rechercher des traitements mystico-spirituel chez des
tradipraticiens, ou les pasteurs des églises dites « de réveilles » et à ne plus suivre correctement
leur traitement. Ainsi, notre hypothèse de départ se trouve alors confirmée. Autrement, dit
l’inobservation au traitement antituberculeux au CDT de l’hôpital spécialisé de Nkembo est liée
à une combinaison des facteurs culturel, social et psychologique. Ces facteurs ont été mis en
évidence à partir des entretiens semi-directifs que nous avons menés à l’aide d’un guide
d’entretien comprenant trois thèmes, avec des anciens malades tuberculeux hospitalisés au CDT
de l’hôpital spécialisé de Nkembo, en situation de rechute.
En définitive, nous estimons que ces résultats peuvent être généralisés dans la quasi-totalité
des cas d’inobservance aux traitements antituberculeux constaté au Gabon. Car, celui-ci est

gratuit sur toute l’étendue du territoire national. De plus, le malade reçoit une fois par mois
l’ensemble du traitement. Ce qui permet d'éviter les problèmes de transport.
Enfin, le temps ne nous permettant pas de voir en profondeur certains aspects de cette étude,
et compte tenu du fait que nous ne sommes que des débutants dans la recherche, il serait
judicieux qu’une étude plus minutieuse soit menée sur une population plus large afin de mieux
cerner ce problème et si possible de faire ressortir d’autres facteurs qui pourront peut-être

89
s’ajouter à ceux déjà mis en évidence par la nôtre, pour une meilleur compréhension de ce
phénomène.

90
IIIè"e PARTIE : L'INTERVENTION SOCIALE

La réalisation d’un projet d'intervention sociale nécessite de la part du travailleur social une
méthodologie appropriée constituée d’aptitudes et d’attitudes professionnelles (savoir, savoir
être, savoir-faire). L’intervention sociale consiste à mettre en place un projet d’intervention
avec des objectifs bien précis afin d’apporter une solution à un problème. Il s’agit donc d’un
ensemble d'activités structurées et concertées permettant l’amélioration des conditions de vie
d’une population donnée ou d’apporter une solution ou une tentative de solution à une situation-
problème. Pour notre part, celle-ci s’articulera autour des étapes suivantes :

> l'élaboration des objectifs de l’intervention ;

> le choix de la stratégie d'intervention ;

> l'identification des ressources ;

> les activités menées ;

> les connaissances théoriques, pratiques et les techniques utilisées ;

> l'évaluation globale ;

> et le projet de suivi.

91
CHAPITRE VI] : LE PROJET D’INTERVENTION

Selon le petit Larousse, le projet désigne « ce qu’on se propose de réaliser »% . Il suppose


donc un travail d'élaboration pour aboutir à un résultat probant.
En travail social, « le projet d'intervention sociale est un instrument qui permet au
travailleur social de mobiliser au sein d’un groupe, d’une communauté des ressources
disponibles en vue d’améliorer les conditions de vie de l’ensemble »%. Il s’agit donc de créer
dans la population une dynamique participative.
C’est dans cette perspective, que nous avons porté un intérêt particulier sur les malades en
situation de rechute hospitalisé au CDT de l’hôpital spécialisé de Nkembo. En effet, ces derniers
pour n’avoir pas suivi correctement leur traitement se retrouve encore à l’hôpital pour la même
maladie. L’étude que nous avons menée, ressort que ce comportement d’inobservation aux
traitements antituberculeux est lié à une combinaison des facteurs psychologique, sociologique,
et culturel. Autrement dit, la peur de la stigmatisation, de la discrimination, du rejet,

l’incrimination des forces mystico-spirituels dans l’origine de la maladie, la honte, l’inquiétude,


la gêne et la peur de perdre son emploi sont des facteurs qui expliquent cette inobservation aux
traitements antituberculeux. De notre analyse il ressort que ces comportements sont surtout dus
à l'ignorance sur la définition de la maladie, son mode de contamination et son traitement tant
par les malades que par une bonne partie de la population.
Aussi, avant d'entrer dans les différentes phases de notre projet, il est nécessaire d'élaborer
les objectifs de notre intervention.

VIL1. OBJECTIFS DE L'INTERVENTION

L'objectif est le but que l’on vise à atteindre, à parvenir dans toutes démarches ou toutes
actions entreprises. Pour notre part, nous retiendrons trois types d’objectifs :

- objectif général
- objectifs intermédiaires;
- objectifs spécifiques.

VII.1.1. OBJECTIF GENERAL

L'objectif général de notre intervention est d’améliorer le suivi du traitement


antituberculeux.

VIL.1.2. OBJECTIFS INTERMEDIAIRES

5 Dictionnaire Petit Larousse compact : Paris, 1997.


66 Cours d'élaboration des projets ENASS, Avril 2004.

92
> Montrer aux malades les risques liés à l’arrêt du traitement;
> Montrer aux malades le danger de conjuguer le traitement médical et le traitement
traditionnel ;

> Préparer psychologiquement les malades afin de les permettre d’affronter en même
temps la maladie et ses éventuelles conséquences.

VIL.1.3. OBJECTIFS SPECIFIQUES

> Amener les malades à venir prendre régulièrement leur traitement, respecter les dates
des rendez-vous et des contrôles ;

Mener des séances de sensibilisations auprès des malades et des populations ;


VNVYONVV

Aider les malades à intégrer leur famille ;


Amener les parents à accepter leurs malades
Amener les malades à ne plus abandonner leur traitement ;
> Aider les malades à accepter leur maladie;

VIL2. LE CHOIX DE LA STRATEGIE D’INTERVENTION

En travail social « la méthode est la façon de faire du travailleur social depuis sa première
rencontre avec le client jusqu’à la clôture de l’action. Il respecte un certain ordre en vue de
parvenir à un but. »°7. C’est donc un processus dans la résolution ou la tentative de résolution
d’une situation-problème.

En travail social on distingue trois méthodes d’intervention :

- le service social individualisé et familial ;

- le service social de groupe ;

- le service social communautaire.

Parmi les trois méthodes susmentionnées nous avons opté pour le service social de groupe.
Car, celle-ci comme la définie Simone Paré « est une méthode qui aide les individus et les
groupes à augmenter leurs capacités de fonctionnement social par les expériences en groupe »%.
En effet, l'intervention de groupe s’est révélée pertinente à nos yeux pour sensibiliser ce groupe
des malades afin de les aider à mieux suivre leur traitement. Aussi, à travers l’intervention en

groupe qui est un processus éducatif, le T.S. va aider l’individu à établir au sein du groupe des
relations satisfaisantes qui le feront grandir ou progresser dans la vie et le rendront capable de

67 Mélanie KOUMBA : cours de Généralités en Travail Social ENASS 2005-2006


68 Paul LISSENGUET : cours de Travail social de Groupe ENASS 2006-2007

93
faire face aux réactions sociales auxquelles sont souvent confrontées les tuberculeux. Dans cette
optique, notre intervention vise à aider l'individu et le groupe en contribuant d’une part au
développement de sa personnalité et à son adaptation sociale dans et par le groupe, d’autre part
à le rendre acteur dans la lutte contre la tuberculose en l’aidant à mieux connaitre la maladie et
à suivre correctement son traitement.
Par ailleurs, face à l’éventail des situations que peuvent présenter le groupe, l’intervenant
social doit donc, non seulement bien choisir la méthode d'intervention, mais aussi le modèle de

pratique adapté à la spécificité du problème. En intervention de groupe, il doit choisir, soit le


modèle à buts sociaux, soit le modèle de modification du comportement, soit le modèle de

réciprocité.
Au regard de la situation des malades évoquée plus haut, la sensibilisation sera la principale
tâche de ce groupe. De ce fait, le modèle à buts sociaux est le plus pertinent pour engager la
prise en charge. À ce titre, le groupe de tâche aura pour but de former des citoyens éclairés aptes
à se définir des actions de sensibilisation d’envergure.
Dans cette visée, notre rôle en tant que qu'assistant social (AS) est d’organiser l’action du
groupe de tâche dans les différentes phases du développement du groupe. À savoir :
- la pré affiliation ;
- la lutte pour le pouvoir ;
- l'intimité ;

- la différenciation ;

- la séparation.

VIL2.1. PRE AFFILIATION

Suite à l’exploration de notre milieu institutionnel, nous avons pris connaissance de la


situation problème objet de notre présente intervention. Par la même occasion, nous avons pris
contact avec la population cible. À savoir les malades tuberculeux en situation de rechute,
n'ayant pas suivi correctement leur traitement.
Nous avons également établi une relation avec le système client, à savoir le Directeur du
Programme National de Lutte contre la Tuberculose, le médecin chef du service médical
antituberculeux de l'Hôpital spécialisé de Nkembo, les malades tuberculeux et les agents,
infirmiers et infirmières de ce service. Ce travail préliminaire a permis de jeter les bases de
notre intervention. Les entretiens exploratoires avec quelques malades nous ont aussi permis
d'obtenir plus d'informations et un éclairage sur la situation.

94
Ainsi, nous avons pu mettre à profit les différentes rencontres avec les malades pour établir
une relation privilégiée avec ces derniers, malgré le fait qu’ils étaient assez préoccupés par leur
état. Notre attention était portée principalement sur les cas de rechute dus à l’abandon du
traitement. Car, nous voulions nous appuyer sur eux, pour que leurs témoignages servent pour
les autres malades. Ce travail d'exploration s’est ensuite élargi, aux autres malades en situation
de rechute, notamment les irréguliers aux traitements.
Dans la même foulé, nous avons organisé une rencontre avec les malades afin de leur
expliquer ce que nous voulions faire comme travail avec eux, par apport aux problèmes décelés,
et leur présenter le rôle qu'ils allaient jouer. Notons qu’au cours de cette réunion certains
malades étaient moins motivés. Mais malgré cette situation, d’autres ont bien voulu faire partie
du groupe de tâche que nous avons mis en place. Puis, ceux qui au départ ne manifestaient
aucun engouement à participer à notre action ont fini par adhérer au groupe.
Toute fois, la mise en place de ce dernier à été relativement difficile. La phase de lutte pour
le pouvoir et le contrôle a permis de le formaliser.

VIL2.2. LUTTE POUR LE POUVOIR ET LE CONTRÔLE

Dans la présente phase, le T.S. encourage tous les membres du groupe à prendre part aux
décisions. Il s’attèle à stimuler l’émergence d’un leader sans pour autant imposer quoi que ce
soit. Le leader doit être élu démocratiquement par l’ensemble des membres. Au cours de notre
intervention, il a été questions ici de consolider le groupe de tâche autour d’un leader dont le
rôle serait l'élaboration et l’organisation d’un programme de travail avec les autres membres.
Sans réellement trop de remous, le groupe a pu élire de manière démocratique un leader. Notons
que le leader de ce groupe était un malade en situation de rechute pour avoir abandonné son
traitement.

VIL2.3. INTIMITE

Elle a servi dans un premier temps à clarifier notre rôle en tant que T.$. suite à l’élection du
leader dans la phase précédente. En effet, après la construction définitive du groupe de tâche, il
nous fallait apporter, voire accentuer notre rôle de facilitateur et de médiateur aux membres du
groupe, précisément au leader qui présentait quelques limites en matière de communication et
de connaissances sur la tuberculose et son traitement.
Malgré cela, un réel climat de travail s’est installé dans le groupe. Chaque membre mettait
du sien pour mener à bien le programme du groupe de tâche. C’est d’ailleurs dans cet élan que
nous avons pris part à la planification des actions par le leader et ses membres.

95
VIL.2.3.1. PLANIFICATION DES ACTIONS
Il s’agit ici des actions que devront mener le groupe de tâche à court, moyen et à long terme.

VIL.2.3.1.1. ACTIONS A COURT TERME

Rencontrer les malades en vue de discuter avec eux sur la maladie et les difficultés qu'ils
rencontrent pour suivre correctement leur traitement;
Rencontrer le Directeur du PNLT afin de solliciter des prospectus sur la tuberculose ;
Distribuer ces prospectus aux malades ;
Réunir les malades une fois par semaine pour des séances de causerie et discussion ;
Etablir un chronogramme des V AD chez les des malades.

VIL.2.3.1.2. ACTIONS A MOYEN TERME

Identifier les construits sociaux erronés sur la tuberculose ;

Analyser ces éléments en vue de dégager une nouvelle vision de la maladie chez les
malades ;

Sensibiliser les malades ;

Eduquer, informer et sensibiliser les familles des malades afin de lutter contre le rejet et
la stigmatisation.

VIL.2.3.1.3. ACTIONS A LONG TERME

Continuer les VAD chez les malades ;

Mener des campagnes de sensibilisation dans les quartiers, les écoles, afin d’amener la
population à prendre conscience de la gravité de la maladie ;
Maintenir la distribution des prospectus ;
Poursuivre les séances de causerie et discussion sur la tuberculose avec les malades

hospitalisés.

VIL2.4. DIFFERENCIATION

Le renforcement des relations s’est fortement cristallisé dans la phase intimité. Le groupe de
tâche a acquis une certaine maturité et un niveau de fonctionnement qui conduit désormais à la
matérialisation des actions définies et clairement planifiées dans l’étape précédente.
A cet effet, le leader à relativement bien assimilé le rôle qui lui était assigné. Il a contribué
à stimuler la participation, l’expression et surtout amener les membres à mieux comprendre leur
tâche.

96
Pour notre part, en tant que T.S., nous n'avons fait qu’apporter des orientations, des
éclaircissements lorsque le groupe semblait s'éloigner des objectifs fixés. C’est dans cette
perspective que la réalisation des actions s’est effectuée selon une planification dans le temps,
c’est-à-dire à court, moyen et long terme.

VIL.2.4.1. REALISATION DES ACTIONS

Elle s’est faite suivant le degré de maturité du groupe. Aïnsi, les actions réalisées ont été
représentées, dans un chronogramme tout en procédant à chaque moment de la réalisation à une
évaluation partielle.

CHRONOGRAMME DES ACTIONS A COURT TERME

Période Actions Activités Acteurs Suivi des


impliqués activités
Rencontrer les anciens Ÿ rencontres ; - les malades ; | - stagiaire ;
31 Mars | malades n’ayant pas Ÿ_ réunions ; - les parents -responsable
suivi les Y entretiens des malades SSAT
au recommandations du
personnels soignants,
7 Avril | en situation de
rechute, en vue de
cerner les causes de
leur inobservation aux
traitements
Discuter avec le YŸ _ entretiens ; - le Directeur | - stagiaire ;
8 Avril | personnel soignant et Ÿ_ discussions ; du PNLT ; -responsable
le corps administratifs Ÿ démarches. - le médecin SSAT
au du CDT et du PNLT chef du CDT ;
pour mieux saisir le - les infirmiers
14 Avril | processus de prise en et infirmières
charge de la du CDT ;
tuberculose à l’hôpital - les agents du
de Nkembo service social.
15 Avril | Former le groupe de Ÿ_ rencontre; - les malades ; | - stagiaire ;
au tâche Y sensibilisation | - les parents -responsable
21 Avril Y réunion. des malades SSAT

La réalisation des actions à court terme ont débuté le 31Mars 2008. Elles ont consisté à

l’identification des données permettant de mieux appréhender notre situation-problème, et à la


mise en place d’un cadre idéal, capable de favoriser notre intervention sociale.
Ainsi, après les différentes prises de contact avec les malades nous avons programmé une
rencontre et un débat avec eux pour leur faire connaitre l’objectif de notre présence parmi eux.
97
Puis, une semaine plus tard, c’est-à-dire le 8 Avril, ce fut le tour du corps administratif et le

personnel soignant, avec lesquels nous avons eu des entretiens, pour mieux cerner le processus
de prise en charge de la tuberculose au CDT de l’hôpital de Nkembo et les facteurs, qui selon
eux pourraient expliquer l’inobservation aux traitements antituberculeux. Au terme des séances
de causerie et discussion avec les malades un groupe de huit malades a été retenu pour faire
partie du groupe de tâche dont nous avons mis en place au cours de la semaine du 15 au 18
Avril 2008. Nous avons de ce fait insisté sur le rôle que chacun d’eux à travers le groupe devra
jouer. Au cours d’une réunion restreinte, le lundi 21 Avril, le groupe a élu son leader de manière
démocratiquement par un vote à main levé.

e EVALUATION PARTIELLE
En dépit de la faible mobilisation des malades au cours des premières réunions et de la
difficulté d’aboutir à la constitution d’un groupe de tâche homogène, nous avons pu atteindre
notre objectif. Celui de former le groupe de tâche et de véhiculer notre message auprès de la
population cible.

98
CHRONOGRAMME DES ACTIONS A MOYEN TERME

Période Actions Activités Acteurs Suivi des


impliqués activités
- stagiaire ;
22 Avril Identifier les Ÿ_ causerie ; - le groupe responsable
construits Sociaux YŸ_ groupe de de tâche ; SSAT
au erronés sur la parole. - les parents
tuberculose Ÿ réunion des malades ;
28 Avril - les malades
- stagiaire ;
29 Avril Analyser ces Ÿ causerie - le groupe responsable
éléments en vue débat; de tâche ; SSAT
au de dé YŸ_ groupe de - les parents
e dégager une
. parole ; des malades ;
5 Mai nouvelle vision Y sensibilisation | - les malades
de la maladie Ÿ réunion
chez les malades

- stagiaire ;
6 Mai Sensibiliser les Ÿ_ causerie ; - Le groupe responsable
malades Ÿ distribution de tâche SSAT
au des prospectus
sur la
16 Mai tuberculose ;
Ÿ séance
d'éducation et
d’information
Y réunion

- stagiaire ;
16 Mai Eduquer, Ÿ_ causerie ; - les malades | -responsable
informer et Y sensibilisation | - les agents SSAT
au ne entretien. du service
sensibiliser les ne . .
. Ÿ distribution social anti-
27 Mai familles des des prospectus | tuberculeux
malades afin de sur la
lutter contre le tuberculose ;
rejet et la Y réunion
stigmatisation.

Après constitution du groupe de tâche, il fallait que celui-ci commence à travailler. C’est
ainsi que du 22 Avril au 28 Avril, nous avons procédé à l’identification des construits sociaux

99
erronés qui sont à l’origine de l’inobservation. Les huit membres du groupe se sont constitués
en pair de deux. Chaque pair avait pour tâche, de recenser auprès des malades les idées qu’ils
ont sur la tuberculose, ses modes de contamination, son traitement, etc. Au cours de la réunion

qui au lieu le 22 Avril, le leader a remis aux différents sous-groupes constitués le canevas de
l’enquête qu’ils avaient à mener au cours de la semaine. Aussi, une répartition des salles
d'intervention a été faite au cours de la même réunion.
Cette collecte des données a durée cinq jours. C’est le lundi 28 Avril qu’une réunion de
synthèse a été faite. Au cours de celle-ci on a pu relever et retenu un certain nombre de construits
sociaux erronées et même des idées absurdes sur la tuberculose et sur son traitement.
Par ailleurs, il ne suffisait pas d’identifier ces données et y aller sur le terrain commencer à
mener des actions de sensibilisation. Il fallait donc, pour mieux s’attaquer à ceux-ci, procéder
ensemble à leur analyse pour dégager plus objectivement la démarche à suivre. Ce qui a été fait
au cours de la semaine du 29 Avril au 5 Mai. Aussi, au cours de la réunion du 5 Mai, une mise

au point a été faite par le leader. Au terme de cette réunion, la conclusion tirée est qu’il fallait
procéder à la sensibilisation des malades ainsi que des familles des malades, qu’une formation
sur la tuberculose et son traitement soit donnée au groupe de tâche et que soit associés les
travailleurs sociaux dans cette activité. Ainsi, au cours de la semaine du 6 au 12 Mai ce fut

d’abord le groupe de tâche qui a été sensibilisé, et a suivi une petite formation sur la tuberculose
et son traitement au cours de la journée du 8 mai dans les locaux du PNLT.
C’est après tous ces préalables que le groupe de tâche devrait en principe aller sur le terrain
pour commencer son activité principale, qui est la sensibilisation. Cependant, une
sensibilisation ne peut se faire sans support. C’est pourquoi, nous avons suggéré au leader de
solliciter auprès de la direction générale du PNLT, des prospectus pour leur activité.
Dans cette perspective, au cours de la semaine du 12 au 16 Mai, le leader à désigner un
groupe de quatre agents pour faire une démarche auprès du directeur du PNLT pour solliciter
des Prospectus et un autre groupe de trois membres au près du médecin chef pour solliciter des
moyens financiers afin d'acheter une rame de papier permettant de multiplier les prospectus.
Ce dernier groupe a adressé une demande d’aide financière au médecin, qui a répondu
favorablement. Ayant en leur possession les prospectus et autre matérielle didactique dont ils
ont pu acheter grâce au moyen obtenu de la demande d’aide financière, les actions de
sensibilisation, d'éducation et d’information pouvaient véritablement commencer. Ce qui a été
fait du 16 au 27 Mai. Cette sensibilisation fut menée par le groupe de tâche en collaboration
avec certains agents du service social antituberculeux. L’accent fut porté au cours de cette
sensibilisation sur la définition de la maladie, son mode de contamination, ses symptômes et

100
son traitement. Des prospectus furent distribués au cours de cette activité par les membres du
groupe de tâche.
EVALUATION PARTIELLE
Dans le domaine de l’action sociale, la phase de l’évaluation occupe une place prépondérante
dans la mesure où elle permet au travailleur social de faire une analyse objective de son action
menée. I s’agit de vérifier partiellement si les objectifs ont été atteints, s’il a répondu
favorablement à la demande des usagers. En ce qui concerne notre intervention, nous pouvons
ici reconnaitre que les actions à moyen terme ont été réalisées et cela grâce à la détermination
du groupe de tâche. L'objectif fixé a été atteint.
Aussi, la réalisation d’un projet nécessite un certain nombre de ressource.

VIL.2.4.2. RESSOURCES
Il est question ici des ressources humaines, matérielles et financières qui ont permis de
mettre en pratique notre intervention.

e Ressources humaines
Elles concernent la population elle-même qui est impliquée dans la réalisation de ce projet,
les agents du service social et toutes les personnes qui y ont participé. Aïnsi, comme ressource
humaine nous avions :
- les malades tuberculeux ;

- le personnel soignant ;
- le personnel du service social antituberculeux ;
- le personnel administratif du CDT et du PNLT.
Toutes ces personnes on prit part à l’intervention et y ont apporté leur soutien et leur
participation à nos activités.

e Ressources matérielles
Nos ressources matérielles nous ont été fournies en grande partie par le service social
antituberculeux. Celui-ci nous a cédé ses chaises et son locale pour nos rencontres et nos
réunions. Les autres ressources ont été achetées avec les fonds issus de la demande d’aide
financière adressée au médecin chef du CDT de l’hôpital de Nkembo. Au titre de ressources
matérielles nous avions besoin de :
- une rame de papier ;
- huit (8) stylos (bleu et noire.) ;

- huit (8) bocs notes ;

- quatre chemises cartonnées ;

101
- un paquet (1) de trombones ;
- douze (12) chaises ;

- unlocal.

e Ressources financières
Les ressources financières dont nous avions besoins devraient nous servir à acheter un

certain nombre de matérielles didactiques nécessaires lors des réunions ou des rencontres. Il
s’agit:
e une rame de papier..........................................4000
F CFA
e huit (8) stylos (bleu, rouge.)..................................2100
FCFA
e huit (8) bocs notes..…............................................. 10.400F CFA
e quatre (4) chemises cartonnés..…............................... 4.000
F CFA
e un paquet de trombones........................................1.000
F CFA

e TOTAL.................................................21.500
FCFA
Le budget prévisionnel de notre intervention était fixé à 21.500F CFA. Pour avoir cette
somme, nous avons adressé des demandes d’aide à la Direction générale de l'hôpital, au
médecin chef du CDT et au Directeur du PNLT. Seule la demande adressée au médecin chef
du CDT a pu trouver une suite favorable. Ce dernier nous a remis une somme de 22.000F CFA
qui nous a permis d’acheter le matériel didactique dont nous avions besoin.

VIL.2.4.3. ACTIVITES
Dans le cadre de notre projet d'intervention les activités ci- après ont été menées :
- les démarches ;

- les réunions ;

- les rencontres ;

- les causeries.

e les démarches :
Elles nous ont permis de rencontrer des partenaires afin de solliciter des aides. Aïnsi, une
démarche a été faite au près du Directeur du PNLT, celle-ci nous permis d'obtenir des
prospectus sur la tuberculose. Puis, une autre a été faite au près du médecin chef du CDT et
nous a permis d'obtenir des moyens financiers afin de mettre en œuvre notre intervention.
e les réunions :
Elles se sont faites tout au long de notre intervention. Au total nous avons eu cinq (5)
réunions au cours desquelles nous faisions le point sur l'avancement des activités. Au cours de

102
celles-ci, on notait la présence de la responsable du service social et le groupe de tâche. Notons
que les réunions été toujours dirigé par le leader, nous (la responsable et le stagiaire), ne jouons
qu'un rôle de superviseur ou de modérateur durant les réunions.
e les rencontres :
Elles ont permis d'identifier les problèmes que sont confrontés les malades pour suivre
correctement leur traitement. Les causes de l’inobservance, de sensibiliser les malades, de

dissiper les idées fausses sur la tuberculose et donner aux malades les informations exactes sur
cette maladie et son traitement. Leur prévenir des risques de l’abandon du traitement au profit
des prières de guérison et des traitements chez des tradipraticiens.
e les causeries :
Elles ont permis de sensibiliser, éduquer, échanger avec les malades sur la problématique de
la tuberculose, celle de l’inobservance du traitement et de notre projet d'intervention. Ces
séances ont été aussi l’occasion pour les malades d’exprimer leurs inquiétudes et d’être édifiés
leurs parents et eux sur la maladie dont ils souffrent.
Notons enfin que pour réaliser cette intervention, il nous a fallu une somme de
connaissances théoriques et pratiques.

VIL.2.4.4. CONNAISSANCES THEORIQUES ET PRATIQUES

> CONNAISSANCES THEORIQUES


Les différents enseignements dispensés tout au long de notre formation, nous ont été d’un
apport considérable, lors de la mise en pratique de notre intervention sociale. Il s’agit
notamment de :
- la méthodologie de l’intervention en travail social de groupe. celle-ci a guidé
l'élaboration de notre intervention;

- les cours de sociologie et de psychologie nous ont permis de mieux cerner les
comportements de notre population cible et leur vécu de la maladie ;
- les cours de méthodologie en sociologie, qui nous ont aidés dans l’analyse et
l'interprétation des informations collecter auprès de malades lors des entretiens, des
réunions ou des rencontres.

> CONNAISSANCES PRATIQUES


Les différents stages effectués au cours de notre formation ont été bénéfiques dans la mise
en œuvre de notre projet. En effet, au cours de notre formation nous avons eu à faire un stage
médico-social au Centre Hospitalier de Libreville, qui nous a permis de nous accoutumer au

103
milieu médical et à apprendre les rudiments sur le vécu des malades en milieu hospitalier et les
différents problèmes auxquels ils sont souvent confrontés.
Au terme de cette phase, nous avons encouragé le groupe de tâche à identifier de nouveaux
besoins qui peuvent être la base d’une autre intervention sociale. Par la suite, nous avons préparé
avec le groupe la phase d’évaluation et de séparation.

VIL.2.5. SEPARATION

Dans cette phase, le TS prépare le groupe à son retrait et l’encourage à envisager des
nouveaux objectifs en vue de son maintien. Il peut encore de temps à autre assurer une
consultation périodique. Cependant, l’idéal serait que nous laissions le groupe évoluer par lui-
même. D’une manière pratique nous avons au cours de cette phase procédé à l’évaluation
globale de notre projet d'intervention, puis nous nous sommes séparés après un cocktail.

VIL3. EVALUATION GLOBALE

À travers l'évaluation globale d’un projet d'intervention social, nous cherchons à mesurer
le degré d’atteinte des objectifs que nous nous sommes fixés dans les limites du temps.
Rappelons que l’objectif de notre projet était d’améliorer le suivi du traitement antituberculeux
des malades traités au CDT de l'hôpital spécialisé de Nkembo. À cet effet, au regard de la
complexité de la situation, il nous est difficile de dire si cet objectif est atteint. Car, celui-ci ne
peut être considéré atteint que si les malades que nous avons suivis tout au long de notre
intervention continuent à suivre correctement leur traitement, même après leur hospitalisation.
Ce qui nécessite un temps assez important. En définitive, il serait hasardeux de se prononcer
sur l'effet de notre projet d'intervention, car sa véritable évaluation ne peut se faire qu'après un
long terme. Toutefois, en ce qui concerne les actions et les activités menées avec le groupe de
tâche dans le but d’atteindre cet objectif, on peut dire que celles-ci ont été parfaitement menées.
Par ailleurs, certaines activités que nous avons jugées nécessaires et importantes doivent être
maintenues par le service social antituberculeux pour un meilleur suivi des malades. Ceux-ci
feront l’objet d’un projet de suivi.

VII.4. PROJET DE SUIVI

La tuberculose étant une maladie qui tue, et très contagieuse, il est donc nécessaire de mettre
en place un dispositif à long terme, qui permettra de réduire au maximum les cas
d’inobservation aux traitements antituberculeux, qui constitue l’un des facteurs favorisant la
recrudescence de cette maladie. Aïnsi, le temps ne nous permettant pas de continuer nos

104
activités, nous avons donc du rédiger un projet de suivi, avant de nous retirer pour des raisons
de calendrier académique. C’est dans cette perspective que nous demandons au service social
antituberculeux de l’hôpital spécialisé de Nkembo de :
> Maintenir la sensibilisation dans les salles ;

Poursuivre la sensibilisation dans les quartiers et les écoles ;


VON NN

Maintenir la distribution des prospectus ;


ON

Effectuer des VAD chez les malades ;

Maintenir les séances de causerie et discussion avec les malades.

105
CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette étude au cours de laquelle, nous avons tenté d'apporter une solution au
problème de l’inobservance aux traitements antituberculeux, constaté au CDT de l’hôpital
spécialisé de Nkembo, on peut retenir que :
> les populations du quartier « Nkembo Nord » dans lequel est implanté cette hôpital est
effectivement exposé au microbe de la tuberculose ;
> l'hôpital spécialisé de Nkembo, à cause de l’insuffisance des ressources humaines,
matérielles et financiers, associées à certains écarts aux principes formels du
fonctionnement de l’hôpital par certains agents, ne peut freiner la propagation de cette
maladie, ni atteindre les objectifs qu’il s’est fixé dans la lutte contre la tuberculose ;
> le service social antituberculeux dont le but à sa création était d'éviter les cas
d'interruption aux traitements antituberculeux, d’éduquer, informer et sensibiliser les
populations sur la tuberculose afin de réduire les risques de contamination et de faire
prendre conscience à la population de la gravité de la maladie, passe plus de temps dans
les activités externes, oubliant ses objectifs et ses missions premières : celles liées à la
lutte contre la tuberculose.
De ce fait, l’inobservance dont le service social avait la charge de combattre est devenue un
phénomène de plus en plus en plus récurent dans cette structure.
Par ailleurs, l’étude que nous avons menée, révèle que ce phénomène est lié à une
combinaison des facteurs sociologiques, psychologiques et culturels. De plus, le manque d’un
véritable plan de suivi des malades en cours de traitement accentue et favorise ce
comportement.
Ainsi, afin d’apporter une solution à ce problème, nous avions mis en place un projet
d'intervention, en s’appuyant sur le travail social de groupe (TSG) avec pour approche le
modèle à buts sociaux. À la suite de notre évaluation, les actions menées à court et moyen terme
nous semble satisfaisant. Cependant, le temps ne nous permettant pas d’aller jusqu’au bout de
nos actions, il nous a fallu nous retirer pour des raisons de calendrier académique. Un projet de
suivi a été alors mis en place afin que le SSAT puisse poursuivre le reste des activités.
Il convient toutefois de souligner que, l’intervention en TSG est une entreprise difficile,
surtout lorsqu'il s’agit d’un premier travail. L’initiation nous a paru dure, étant entendu que le
passage de la théorie à la pratique est jonché des difficultés auxquelles nous devrions faire face.

C’est pourquoi, conscient des limites de notre travail, nous prendrions bien volontiers les
remarques faites sur le présent document afin de nous améliorer.

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BIBLIOGRAPHIE

I. DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIES

> Dictionnaire encyclopédique Hachette, 2001, Paris.

> Dictionnaire Petit Larousse compact : 1997, Paris.

> Encyclopédie des connaissances actuelles : Médecine primitive, Philipe Auzou. 1987.

> Piéron (H) : Vocabulaire de la psychologie, Paris, PUF, 1979.

IL. OUVRAGES

> Analyse anthropologique de la tuberculose en Guinée Conakry(2006).

> Bardin (L) : Analyse de contenu, Paris, PUF, 1998.

> Blanchet (A) et all : L'entretien dans les sciences sociales, Paris, Dunod, 1985.

> Bruno Dujardin : Politique de santé et Attentes des patients. Vers un nouveau dialogue,
Paris, Karthala, 2003.

> Byrond Good : Comment faire de l'anthropologie médicale ? Médecine, rationalité et


vécu. Institut Synthélabo, PUF, 1998.

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modernes, Paris, ESF, 1974.

> Voisin (c) : TUBERCULOSE : Parcours Imagé, Tome IL Paris, Haut de France, 1995.

II. REVUES

> DIRECTION GENERALE DE LA SANTE et l'INSERM : Analyse des connaissances


disponibles sur des problèmes de santé sélectionnés, leurs déterminants, et les stratégies
de santé publique, 2003.

> OMS : STRATEGIE DE COOPERATION DE L’OMS AVEC LES PAYS : GABON,

Brazzaville, 2005.

>. Programme de la Tuberculose, OMS : Administrer le traitement, 2003.

> REACH G. : Application de la théorie causale de l’action à l’analyse de la non-


observance thérapeutique. LA PRESSE MEDICALE, vol. 29, n°35, 2000.

III. DOCUMENTS INEDITS

> Saïd MASSANDE : Cours d'élaboration des projets ENASS, Avril 2004.

> Mélanie KOUMBA : cours de Généralités en Travail Social ENASS 2005-2006

> Paul LISSENGUET : cours de Travail social de Groupe ENASS 2006-2007

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