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THEME
IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIOECONOMIQUES DES
INONDATIONS DANS LA COMMUNE DU GOLFE 4 : CAS DU
QUARTIER NYEKONAKPOE.
EXAMINATEURS
ANNEE : 2022
Impacts environnementaux et socioéconomiques des inondations dans la commune du
Golfe 4 : Cas du quartier Nyekonakpoè.
RESUME
Résumé
A l’aide d’un échantillonnage en grappes à un degré, nous avons réalisé une étude
transversale descriptive du 6 Juin au 24 Juillet 2022 ayant inclus 200 ménages.
A l’issue de cette étude, il ressort que les inondations affectent négativement l’environnement.
Les activités socioéconomiques de la population sont également perturbées, le commerce
étant le secteur le plus touché avec des pertes de recettes qui y sont engendrées et jugées
fortes à 34%, moyennes à 24% et faibles à 18% par les ménages enquêtés. L’évaluation des
différents impacts négatifs identifiés, montre que ces derniers sont d’une importance relative
majeure et d’une probabilité d’occurrence certaine. En effet, ce phénomène provoque le
déplacement de la population avec des impacts néfastes sur le temps d’accès aux soins (52%),
les biens immobiliers (84%), les Activités Génératrices de Revenus (68%) et sur les réseaux.
Mais les stratégies d’adaptations sont jugées non satisfaisantes selon plus de 50% des
ménages enquêtés.
RESUME .................................................................................................................................... i
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
9.2.2 Projet d’appui pour une résilience efficace et durable aux inondations à
Nyekonakpoè ................................................................................................................ 47
9.2.3 Réhabilitation/extension du réseau d’assainissement pluvial .......................... 49
9.2.4 Elaborer un bon système d’aménagement ........................................................ 49
9.2.5 L’animation territoriale sur les inondations ..................................................... 49
9.2.6 Stratégies alternatives ....................................................................................... 49
DEDICACES
Dédicace
Je dédie ce travail à :
REMERCIEMENTS
Remerciements
A la direction de l’ENAM-L qui n’a ménagé aucun effort pour la réussite effective de notre
formation.
Mes remerciements vont aussi à l’endroit de mes tuteurs de stages, dont les enseignements et
les conseils m’ont été bénéfiques durant ma formation.
Ensuite mention spéciale à mon tuteur M. TONFEYA Yao et son épouse Mme
ATOUKOUMANE. Ils m’ont apporté leur aide au moment où il le fallait et je ne les
remercierai jamais assez.
Mes remerciements vont aussi à l’endroit de toute la famille TONFEYA ainsi que tous mes
amis pour leurs conseils, soutiens, suggestions et encouragements qui ont été déterminants
pour réaliser ce travail et durant mes trois (3) années de formation.
Je ne saurai terminer sans remercier tous mes camarades de promotion ainsi que tous les
élèves du Département de Santé Environnementale de l’ENAM-L.
HOMMAGE AUX
MEMBRES DE JURY
Nous sommes sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant de présider notre jury
malgré vos multiples occupations. Veuillez accepter cher maître, l’expression de notre grande
estime et de notre profonde gratitude.
Nous sommes sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant de siéger dans notre
jury pour juger notre travail malgré vos multiples occupations. Veuillez accepter cher maître,
l’expression de notre grande estime et de notre profonde gratitude.
Tout d’abord, ce travail n’aurait pas vu le jour sans votre aide précieuse et votre encadrement.
Votre sérieux, votre compétence et votre sens du devoir nous ont énormément marqué. Votre
disponibilité et votre dynamisme font de vous un maître admirable. Votre simplicité et votre
accueil nous ont aussi conquis. Vous avez suivi ce travail avec amour. Nous ne saurons vous
remercier pour le suivi particulier que vous nous avez accordé. Plus qu’un enseignant vous
êtes un père, un modèle, une motivation pour nous.
Vous nous avez toujours réservé le meilleur accueil malgré vos multiples obligations
professionnelles. Vos qualités intellectuelles et pédagogiques, votre rigueur dans le travail
nous ont marqués. Recevez ici cher maître, l’expression de notre profonde gratitude.
INTRODUCTION
Introduction
Dans le contexte actuel des changements climatiques, il est vraisemblable que les fortes
précipitations, les inondations dévastatrices et les vagues de chaleur continueront à devenir
plus intense et plus fréquente dans le monde [1]. Les inondations proviennent en général des
phénomènes hydro climatiques extrêmes qui ont marqué toutes les époques et partout dans le
monde [2]. La mémoire humaine conserve le souvenir des plus importantes d’entre elles, en
particulier celles qui se sont traduites en catastrophes de grande ampleur [3].
L’Afrique de l’ouest, considérée comme l’une des régions les plus vulnérables au changement
climatique, n’est pas épargnée. C’est ainsi qu’une hausse exceptionnelle du nombre
d’inondations consécutives à des fortes pluies a été observée [4].
Au Togo, les inondations sont devenues de plus en plus destructrices et répétitives ces
dernières décennies [5]. Des secteurs d’activités verront leur vulnérabilité aux inondations
accroitre à l’horizon 2025, 2050 et 2075 selon les scénarii d’émission des gaz à effet de serre
[6]. L’approche comparative des catastrophes naturelles survenues au Togo, nous montre que
depuis 2003, les inondations urbaines et rurales surviennent chaque année [7].
La ville de Lomé n’en fait pas exception. Elle fait aussi face à une insuffisance d’ouvrages
fonctionnels pour l’évacuation des eaux de ruissellement vers la mer ou vers d’autres bassins
de rétention. On note également avec l’urbanisation de la ville de Lomé, l’occupation
anarchique des espaces qui relève du non-respect des dispositions prévues par le plan
directeur d’urbanisation. Des quartiers non réguliers se sont développés et certains ont
bénéficiés paradoxalement d’électricité et d’infrastructures sanitaires et éducatives qui
finissent par pérenniser leur occupation ; hors l’installation et le développement des
infrastructures dans ces zones à risque amènent encore un plus grand nombre à s’exposer aux
problèmes d’inondations.
C’est le cas de Nyekonakpoè, quartier situé dans la commune du Golfe 4 dans le District
Autonome du Grand Lomé. En effet, à chaque fois qu’il pleut, la plupart de maisons et de rues
de cette localité est inondée. Les habitants se retrouvent alors devant une énorme difficulté
quand il s’agit de se débarrasser des surplus d’eaux pluviales. Malgré les multiples efforts
entrepris, ce problème persiste et nous n’avons identifié aucune étude scientifique menée
jusqu’ici pour cerner le contour du problème dans cette zone. Ce qui nous amène à nous
poser un certain nombre de questions : quels sont les impacts de ces inondations ? Quelles
sont les stratégies d’adaptations initiées par les populations locales ? Ces stratégies sont-elles
efficaces ? Suite à cela, nous avons émis l’hypothèse générale que la population de
Nyekonakpoè est vulnérable aux inondations. De plus, que ces inondations ont des impacts
négatifs sur l’économie, la société et l’environnement de ce quartier et enfin, que les stratégies
d’adaptations mises en place dans ce quartier connaissent des limites et méritent d’être
améliorées. C’est ce qui nous amène à porter notre réflexion sur ce thème, objet de notre
mémoire de licence en santé environnementale : « Impacts environnementaux et socio-
économiques des inondations dans la commune du Golfe 4: Cas du quartier
Nyekonakpoè ». Notre étude vient donc à juste titre pour évaluer les dommages qui
découlent de ce danger qu’est l’inondation et ensuite aider à la prise de décision pour une
gestion efficace et une résilience durable de la population face à ce problème récurrent à
Nyekonakpoè. L’objectif général de ce travail est de contribuer à la résilience durable de la
population de Nyekonakpoè, face aux inondations. De façon spécifique, il s’agit de :
Evaluer les impacts des inondations sur les éléments biophysiques et socio-
économiques de Nyekonakpoè,
Examiner les stratégies d’adaptations aux inondations mises en œuvre par la
population de Nyekonakpoè,
Proposer un plan de gestion environnemental et social et un projet d’appui pour une
résilience durable aux inondations à Nyekonakpoè.
Ce travail a été structuré en quatre (4) chapitres distincts. Après les généralités, nous avons
fait la méthodologie et les résultats. Nous avons ensuite procéder à la discussion des résultats
pour terminer avec une conclusion et des suggestions.
CHAPITRE I :
GENERALITES
Ce premier chapitre sur les généralités, est subdivisé en trois (03) parties. La première partie
est consacrée à la définition des concepts permettant de bien comprendre notre thématique de
recherche. La deuxième partie traite essentiellement des facteurs explicatifs des inondations et
les dégâts découlant de ces inondations. La troisième partie de ce chapitre aborde l’état
détaillé des connaissances sur les inondations en s’appuyant sur les résultats des recherches
antérieures.
Inondation
Le dictionnaire (Grand Robert 2001), définit l’inondation comme étant un débordement d’un
cours d’eau qui couvre le territoire environnant. En ce qui concerne notre thématique,
l’inondation est comprise comme étant une stagnation d’eau sur un sol saturé ou imperméable
par suite de précipitations importantes ou de débordement de la lagune.
Environnement
Selon la loi N° 2008-005 portant loi-cadre sur l’environnement au Togo, c’est l’ensemble des
éléments physiques, chimiques et biologiques et des facteurs sociaux, économiques et
culturels, dont les interactions influent sur le milieu ambiant, sur les organismes vivants, sur
les activités humaines et conditionnent le bien-être de l’homme.
Impacts
Effets sur les systèmes naturels et humains, des phénomènes météorologiques extrêmes et des
changements climatiques [6]. En ce qui concerne notre thématique, la définition de l’impact
est appliquée à l’action des inondations sur l’environnement et les activités socioéconomiques
du quartier Nyekonakpoè.
Vulnérabilité
Il s’agit du « degré auquel un système est susceptible, ou se révèle incapable, de faire face
aux effets néfastes des changements climatiques, notamment à la variabilité du climat et aux
conditions climatiques extrêmes.» [6].
Socioéconomique
Le mot social renferme plusieurs significations mais ce qu’on peut retenir dans le Grand
Robert (2001) c’est qu’il s’agit de ce qui est « relatif à un groupe d’individus, d’hommes,
conçu comme une réalité distincte ». Le mot économie signifie étymologiquement, l’art de
bien administrer une maison, de gérer les biens d’une personne, puis par extension d’un pays.
Changements climatiques
Ce sont « des changements de climat, qui sont attribuables directement ou indirectement à une
activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à
la variabilité naturelle du climat observée au cours des périodes comparables » [6].
Résilience
C’est la « capacité des systèmes sociaux, économiques ou écologiques à faire face aux
évènements dangereux, tendances ou perturbations, à y réagir et à se réorganiser de façon à
conserver leurs fonctions essentielles, leur identité et leur structure, tout en maintenant leurs
facultés d’adaptation, d’apprentissage et de transformation » [6].
Adaptation
Ménage
Selon l’Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques (France), Un ménage,
désigne l’ensemble des occupants d’un même logement sans que ces personnes soient
nécessairement unies par des liens de parenté. Il peut être composé d’une seule personne.
pluie qui tombe, l’état des sols, l’aménagement et l’entretien du réseau hydrographique. Les
inondations sont presque toutes différentes. On distingue :
Les sites sur lesquels sont bâtis la majorité des villes côtières africaines sont à faibles altitudes
et faibles pentes, eu égard à leur proximité avec le niveau de la mer. Dans ces villes, les
pentes inférieures à 5% occupent plus de 80% de l’espace urbanisé. Ce type de pente couplé à
un réseau hydrographique dense, facilite la montée des eaux. L’aménagement des caniveaux
et bassins versants dans les zones exposées, pour faciliter l’évacuation des eaux en saison de
pluie est latente. Par ailleurs, la superficie inondable représente 30 à plus de 50% de la
superficie du territoire urbain de ces pays. Il tombe des trombes d’eau en un laps de temps,
d’où, des inondations catastrophiques aggravées par les facteurs anthropiques [12].
D’ici 2050, l’Afrique réalisera à elle seule 50% de la croissance urbaine mondiale [13]. La
population urbaine en Afrique connaît une croissance fulgurante et même exponentielle pour
certaines villes. Cette croissance démographique se réalise au détriment des espaces
végétalisées et des zones hautement vulnérables aux inondations. Cette dernière se fait
essentiellement en milieu côtier au détriment des mangroves et marécages qui sont envahis et
éliminés progressivement par l’habitat, la faible planification aidant.
L’utilisation des canaux comme décharges est récurrente dans les centres urbains africains,
notamment dans les quartiers précaires. Les ordures solides sont régulièrement déversées dans
les caniveaux et des drains du réseau d’assainissement. Des cas sont enregistrés dans les villes
côtières [11].
Les inondations constituent un risque naturel majeur et récurrent dans le monde. Mieux, c’est
actuellement l’une des plus grandes menaces des équilibres socioéconomiques et
environnementaux des pays d’Afrique subsaharienne, notamment, les villes de la façade
atlantique. Le GIEC le souligne si bien en ces termes « l’augmentation des pertes
économiques et des incidences sur les populations due aux inondations dans les bassins
hydrographiques et le long des côtes, est aggravée par l'urbanisation, l’élévation du niveau de
la mer, l'érosion des côtes et l’augmentation du débit des cours d'eau » [15].
Le tableau I ci-dessous, résume les causes de ces inondations et esquissent les conséquences
et les impacts.
Biophysiques
Structurelles et institutionnelles
Techniques
Tableau II: Méthode d’évaluation des impacts négatifs : Grille synoptique de Fecteau
d’occurrence
Valeur de la
composante
Importance
Importance
Probabilité
interaction
Intensité
Etendue
absolue
relative
Impact
Durée
Tableau III: Méthode d’évaluation des impacts positifs : Grille synoptique de Fecteau
d’occurrence
Réversibilité
Importance
Probabilité
interaction
Intensité
Etendue
absolue
Impact
Durée
Moyenne Forte
Faible Moyenne
Moyenne Moyenne
Faible Moyenne
Moyenne Moyenne
Faible Faible
Le dernier rapport du GIEC estimait très probable que l’on observe l’occurrence des
précipitations intenses dans le monde. Cette situation aura pour conséquence une
intensification des inondations. Selon ce même rapport, l’urbanisation peut augmenter
l’impact des précipitations en exacerbant la pluviométrie et le ruissellement local. Pour les
villes côtières, les inondations seront plus probables à cause du double phénomène de
ruissellement et de submersion marine. Ce dernier phénomène sera aggravé par la poursuite
de l’élévation du niveau de la mer et l’érosion des côtes [16, 18]. De Douala à Dakar en
passant par Cotonou, Lomé, Accra et Abidjan, le phénomène est ressenti avec plus ou moins
d’intensité. Elles semblent défier les villes portuaires, les causes étant à chercher dans la
croissance démographique et l’urbanisation sans précédent que connaissent ces villes [19] cité
par [20]. Les adaptations possibles sont souvent inspirées de l’expérience, l’analyse des
JEAN PAUL D. TONFEA TFE ENAM-L SANTE ENVIRONNEMENTALE Page 13
Impacts environnementaux et socioéconomiques des inondations dans la commune du
Golfe 4 : Cas du quartier Nyekonakpoè.
CHAPITRE II :
METHODOLOGIE
Cette partie est consacrée aux aspects physiques ainsi qu’aux caractéristiques biophysiques et
socioéconomiques du quartier Nyekonakpoè, notre zone d’étude. Elle permet d’éclaircir les
particularités de notre milieu d’étude.
2 Cadre de l’étude
Notre étude a été effectuée à Nyekonakpoè, l’un des quartiers de la commune du Golfe 4 situé
à l’extrême sud-ouest du Togo dans le District Autonome du Grand Lomé (DAGL).
Nyekonakpoè notre zone d’étude est limitée au nord par le quartier Kodomé, au sud par
Kodjoviakopé, à l’Est par Hanoukopé, Tokoin Gbadago et à l’ouest par le Ghana.
Nyekonakpoè jouit d’un climat tropical sous influence de deux alizés : l’harmattan et la
mousson. Il règne un climat subéquatorial caractérisé par deux saisons sèches et deux saisons
pluvieuses de durées inégales. Les précipitations annuelles oscillent entre 800 et 1400 mm
réparties entre les deux saisons de pluies. Le nombre de jours de pluies varie de 100 à 150
avec une humidité relative généralement forte fluctuant autour d’une moyenne de 90% et
d’une température moyenne annuelle de 27°C [8]. La végétation est constituée
essentiellement de fleurs et de plantes d’ornements. Le sol est sablonneux et peu propice à
l’agriculture. La faune est constituée de quelques espèces aquatiques de la lagune et une
minorité des oiseaux de la basse cours comme les poules et les pigeons. La population de
l’aire sanitaire de Nyekonakpoè est estimée à 39 697 habitants. Le réseau d’assainissement est
constitué essentiellement de la lagune qui déborde très souvent après les pluies envahissant
les populations riveraines et de quelques canaux d’évacuation vétustes non fonctionnels.
3 Type de l’étude
Il s’agit d’une étude transversale descriptive menée dans le quartier Nyekonakpoè.
La période de notre étude s’est étendue du 06 Juin au 24 Juillet 2022 soit une durée de 7
semaines.
Notre étude a ciblée les ménages du quartier Nyekonakpoè touchés par les inondations.
Critères d’inclusion
Ont été inclus dans cette étude, les responsables des ménages âgés de 18 ans et plus et ayant
donné leur consentement éclairé à participer à l’étude.
Nous avons effectué une visite exploratoire dans la commune du Golfe 4 pour bien constater
les problèmes auxquels sont confrontées les populations en rapport avec les inondations
pluviales. C’est ainsi que nous avons parcouru plusieurs quartiers de la commune, pour bien
cerner le phénomène. Cette étape a été effectuée avant le début des travaux de terrain. Elle
nous a permis d’identifier les quartiers les plus touchés par les inondations dans la commune
et de porter notre choix sur le quartier Nyekonakpoè.
Ils consistaient à faire une descente sur la zone d’étude pour une vérification des hypothèses
et leur validation. Cette phase a pris en compte les enquêtes et entretiens auprès des ménages,
de la Mairie et du chef quartier. Ces enquêtes ont été effectuées pendant la saison des pluies
(Juin et Juillet 2022). Ainsi, avec un questionnaire approprié, nous avons enquêté les ménages
touchés par les inondations à Nyekonakpoè, notre zone d’étude, avec l’aide du président du
CDQ et du secrétaire du chef quartier.
3.6 Echantillonnage
L’incapacité de parcourir tous les ménages du quartier nous a poussés à porter notre taille de
l’échantillon à 200 ménages. Nous avons effectué un échantillonnage en grappes à un degré.
Nous avons donc divisé le quartier en huit (8) grappes tout en tenant compte des zones les
plus touchées par l’inondation. Grace à cela, nous avons enquêté 25 ménages dans chaque
grappe à raison d’un ménage par concession avec une méthode aléatoire simple. La méthode
consistait à lancer un bic et à suivre sa direction. Après chaque ménage enquêté, on comptait à
chaque fois 5 concessions et on rentrait dans la 6ème. Avec ce type d’échantillonnage, tous les
ménages ont eu la même probabilité d’être sélectionnés. Cette méthode nous a donc permis de
mieux appréhender les impacts environnementaux et socio-économiques des inondations dans
ce quartier.
Pour des considérations éthiques, nous avons demandé et obtenu une note d’autorisation de la
Mairie nous permettant de faire nos enquêtes dans leur commune. Ensuite les guides
d’entretiens ont été traités de façon anonyme. De plus, nos enquêtes ont été menées sous la
supervision de la Direction des Services Techniques de la Mairie.
Les outils utilisés pour notre recherche étaient: les fiches d’enquêtes, Microsoft Office 2010
pour le traitement de texte et l’analyse des données, la Matrice de Léopold et la Grille de
Fecteau (1997) pour l’évaluation des impacts identifiés. Nous avons procédé à un
regroupement des informations par ménage et par variable dans les tableaux de type
Vancouver. Les fréquences relatives de chaque variable ont été calculées par rapport aux
ménages enquêtés. Des tableaux et graphiques ont été également réalisés pour mieux illustrer
les résultats de notre travail.
CHAPITRE III :
RESULTATS
Nos enquêtés sont répartis comme suit : 56% de sexe féminin, 44% de sexe masculin.
Ils étaient âgés de 18 à 40 ans (42%), de 40 à 60 ans (46%) et de 60 ans et plus (12%).
En ce qui concerne leur niveau d’instruction, on note : secondaire (44%), primaire (24%),
supérieur (20%) et de non instruits (12%).
Plus de 50% des enquêtés avaient une profession libérale et la répartition est la suivante :
Commerçants (34%), Ouvriers (22%), Artisans (20%), Fonctionnaires (12%) et Autres (12%).
La durée de stagnation des eaux pluviales dépasse 1 semaine dans la plupart des ménages
enquêtés (52%). Pour le reste des ménages enquêtés, l’eau stagne en moyenne 1 à 4 jours
(12%) et 4 à 6 jours (36%).
D’après (48%) de nos enquêtés, le mois de juillet était celui qui est le plus souvent inondé en
saison pluvieuse.
La totalité des ménages enquêtés (100%) ont confirmé avoir constaté les inondations dans le
quartier. Parmi ces derniers, 86% ont affirmés qu’ils n’arrivent pas à gérer ce problème.
8%
20% Autres
Espèces aquatiques
24%
Mouches
Moustiques
36% 12%
Pas de multiplication
Les résultats de nos enquêtes nous montrent que selon 36% des enquêtés, il y’a une
aggravation de l’érosion.
Oui 72 36%
D’après nos enquêtes sur la présence des flaques d’eau dans les rues, plus de 80% des
enquêtés ont répondu oui.
Non 36 18%
Selon plus de 80% des ménages enquêtés, l’air respiré par les populations à Nyekonakpoè est
impur.
Malodorante 40 20%
Les résultats de nos enquêtes nous font savoir que selon 44% des ménages, la couverture
végétale est menacée par les inondations à Nyekonakpoè.
Tableau IX : Résumé des impacts des inondations sur la végétation selon les enquêtés
Les résultats de nos enquêtes nous montrent que 48% des ménages enquêtés utilisent les puits
comme source d’eau.
Forages 32 16%
Puits 96 48%
TdE 72 36%
A l’issue de nos enquêtes, il ressort que 48% des ménages enquêtés ont avoué qu’ils
consomment une eau impropre.
Impropre 96 48%
Dans plus de 80% des ménages, les biens immobiliers ont été touchés selon nos enquêtes.
Moisissures
Non impacté
18% 16%
D’après les résultats de nos enquêtes, plus de 60% des ménages enquêtés affirment que leurs
biens matériels touchés étaient des meubles.
Tableau XII : Répartition des ménages enquêtés selon le type de biens matériels touchés.
Au terme de nos enquêtes, plus de 60% des ménages enquêtés affirmaient que leurs biens
alimentaires touchés étaient des céréales.
Tableau XIII: Répartition des ménages enquêtés par type de biens alimentaires touchés.
Autres 72 32%
D’après les résultats de nos enquêtes, 64% des ménages enquêtés ont déclaré que les
inondations ont des impacts sur leurs installations sanitaires.
Le wc se déborde d'eau
20%
Non impacté
24%
Figure 4 : Répartition des enquêtés selon les impacts sur les installations sanitaires.
D’après nos enquêtes, 67% des ménages enquêtés ont affirmé que le paludisme était la
maladie la plus récurrente à Nyekonakpoè.
Tableau XIV : Résumé des maladies identifiées à Nyekonakpoè selon les ménages
Paludisme 67
Choléra 0
Infections alimentaires 15
Diarrhée 18
Asthme 0
Dermatoses 0
TOTAL 100
A l’issue de nos enquêtes, plus de 50% des ménages enquêtés ont affirmé que les inondations
ont déjà eu des impacts sur le temps nécessaire à leur accès aux hôpitaux.
Tableau XV: Répartition des enquêtés selon l’impact sur leur temps d’accès aux hôpitaux
Non 96 48%
D’après l’analyse du Tableau XVI ci-dessous, on note que les inondations ont eu des impacts
sur les AGR de 68% des ménages enquêtés.
Tableau XVI: Répartition des enquêtés selon l’impact sur les AGR
Non 64 32%
34%
24% 24%
18%
D’après nos enquêtes, il ressort que pour 46% des ménages enquêtés, le commerce était le
secteur d’activité le plus touché par les inondations à Nyekonakpoè.
Tableau XVII: Répartition des enquêtés selon le secteur d’activité le plus touché.
Autres 32 16%
Commerce 92 46%
Santé 40 20%
Transport 36 18%
Tableau XVIII : Résumé des composantes affectées pendant les inondations identifiées à Nyekonakpoè (Matrice de Léopold)
Composantes affectées
Biens Biens
Air Eau Sol Flore Faune Social/Santé Transport Commerce Habitations
matériels alimentaires
Phases d’inondations
Tableau XIX : Evaluation des différents impacts négatifs identifiés à Nyekonakpoè (Grille
synoptique de Fecteau)
d’occurrence
Valeur de la
composante
Importance
Importance
Probabilité
Interaction
Intensité
Etendue
Impacts
négatifs
absolue
relative
Durée
Pollution de
Directe Longue Régionale Forte Majeure Forte Forte Certaine
l’air
Destruction de
Directe Moyenne Ponctuelle Faible Mineure Moyenne moyenne Probable
la flore
Contamination
des sources Directe Longue Régionale Moyenne Majeure Forte Forte Certaine
d’eau
Maladies
Directe Longue Locale Forte Majeure Moyenne Moyenne Certaine
hydriques
Temps
d’accès aux Directe Moyenne Locale Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Certaine
soins long
Prolifération
Directe Moyenne Locale Moyenne Moyenne Faible Moyenne Certaine
des nuisibles
Pertes de
biens Directe Courte Locale Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Certaine
matériels
Pertes de
biens Directe Courte Locale Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Certaine
alimentaires
Pertes de
Directe Moyenne Locale Forte Majeure Forte Forte Certaine
recettes
Destructions
des Directe Longue Locale Forte Majeure Forte Forte Certaine
constructions
d’occurrence
Valeur de la
composante
Importance
Importance
Probabilité
Interaction
Intensité
Etendue
Impacts
négatifs
absolue
relative
Durée
Aggravation
Directe Moyenne Locale moyenne Moyenne Faible Moyenne Certaine
de l’érosion
Débordement
Directe Moyenne Locale Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Certaine
des sanitaires
Pollution de
l’eau de Directe Longue Locale Moyenne Moyenne Forte Forte Certaine
consommation
Dégradation
Directe Longue Locale Forte Majeure Moyenne Forte Certaine
du sol
Perturbations
de la mobilité
Directe Moyenne Régionale Forte Majeure Moyenne Forte Certaine
des
populations
Déplacement
des Directe Courte Régionale Moyenne Moyenne Faible Moyenne Certaine
populations
Dans le tableau ci-dessus, l’évaluation des différents impacts négatifs liés aux inondations à
Nyekonakpoè, montre clairement que la majorité de ces derniers sont relativement forts et
d’une importance majeure. De plus, tant que les inondations persistent dans cette localité, la
probabilité d’occurrence de ces impacts demeure certaine. Il y’a donc nécessité de mettre en
œuvre des mesures d’atténuation et d’adaptation à ce problème d’inondation à Nyekonakpoè
car la grande partie des composantes biophysiques et des secteurs économiques touchés ont
des valeurs fortes.
Selon les résultats de nos enquêtes, 30% des enquêtés voulaient déménager à cause des
inondations.
Digues
5%
22% Je veux déménager
Figure 9: Répartition des ménages selon leur stratégie d’adaptation mise en place
D’après les résultats de la figure 11 ci-dessous, on note que plus de 50% des ménages
enquêtés ne sont pas satisfaits de leurs stratégies d’adaptation aux inondations.
52%
34%
14%
Figure 11: Appréciation des stratégies mise en place par les ménages enquêtés
D’après nos enquêtes, 30% et 26% des ménages enquêtés aspiraient respectivement à
l’extension du réseau d’assainissement pluvial et au renforcement de la résilience.
26%
30% Renforcement de la
résilience
Sensibilisation
8%
CHAPITRE IV:
DISCUSSION
Cette partie est consacrée aux limites de notre travail de recherche. Elle donne aussi un sens
aux principaux résultats de notre étude et compare ensuite ces résultats à quelques autres
résultats de recherches antérieures.
Durant ce dur et épineux trajet de recherche, nous avons été confrontés à d’énormes
difficultés. En effet, les inondations elles-mêmes constituaient un énorme obstacle pour la
réalisation de nos enquêtes parce que la plupart des voies d’accès aux ménages étaient
inondées. Nous avons aussi dû faire face aux refus de collaboration de certains ménages
traumatisés par les dégâts que leur ont causés les inondations. Entre temps, le démarrage de
nos travaux de recherche avait beaucoup tardé à cause du fait que la Mairie avait mis trop de
temps avant de nous donner l’autorisation d’enquête. En ce qui concerne notre étude, ce
travail s’est limité à l’étude transversale descriptive. L’étude d’une telle thématique nécessite
des observations plus ou moins longues et approfondies parce qu’à Nyekonakpoè, elle
constitue une vive inquiétude pour les populations locales et les autorités. Dans le futur, il
serait donc question de faire une quantification objective des risques et des impacts liés à ce
phénomène. Il sera aussi possible de se pencher sur la question suivante : Comment
l’élargissement du réseau d’assainissement pourrait-il influencer positivement la maîtrise des
eaux pluviales à Nyekonakpoè ?
La totalité des enquêtés (100% des ménages) ont reconnu que Nyekonakpoè fait face au
problème d’inondation. Parmi ces derniers, 86% des ménages enquêtés ont affirmés qu’ils
n’arrivent pas à s’en sortir face à ce problème très sérieux. Pour plus de 50% de nos enquêtés,
la stagnation des eaux dans les ménages et dans les rues durent plus d’une semaine après
chaque pluie si rien n’est fait. Cela est sans doute due au fait que la nappe est affleurante dans
cette zone. De plus, selon 48% de nos enquêtés, le mois de juillet est souvent le mois où ils
font plus face aux inondations. Des mesures de précaution devraient être prises dorénavant
pour atténuer l’impact des inondations tout au long de ce mois.
Les inondations favorisent la modification de la qualité de l’air avec les eaux stagnantes en
permanence qui se mélangent avec les déchets dégradables. Selon nos enquêtes (84%), l’air
respiré par les populations est impur, malodorant et cette situation favorise l’apparition de
maladies respiratoires (Tableau VIII).
Les impacts sur la faune sont d’ordres négatifs et positifs. En effet, les inondations sont à
l’origine de la multiplication d’un certains nombres d’espèces animales. Selon nos enquêtes,
les inondations sont d’une part à l’origine de la prolifération des agents pathogènes comme :
les mouches (12%), les moustiques (36%), et autres (8%). D’autres part, des enquêtés comme
les pécheurs par exemple, ont affirmé que les inondations favorisaient la multiplication de
certaines espèces aquatiques (24%) comme les poissons avec la montée en eau de la lagune.
Notons que le reste des enquêtés (20%) n’avaient pas remarqué la multiplication d’une espèce
en lien avec les inondations.
Les déchets rejetés sur le sol en décomposition mélangés avec les eaux stagnantes entrainent
la pollution du sol et de la nappe phréatique qui n’est pas profonde et qui affecte les forages et
les puits de la zone qui représentent respectivement 16% et 48% des sources d’AEP des
ménages enquêtés. Cela explique le fait que 48% des enquêtés ont affirmés qu’ils
consommaient une eau impropre (Tableau X et XI). Ce qui entraine la fréquence de maladies
comme la diarrhée. Aussi, le débordement des latrines (24%) provoque un mélange des eaux
pluviales stagnantes avec de substances fécales entrainent la pollution du sol avec le
phénomène d’infiltration.
Les inondations entrainent des dégâts remarquables sur les constructions. En effet, 84% des
ménages enquêtés affirmaient que les inondations avaient des impacts sur leur habitat. C’est
ainsi que des maisons se trouvaient abandonnées temporairement (34%) car étant envahies par
les eaux de pluies. D’autres maisons par contre étaient touchées par les moisissures (16%),
l’humidification des murs (18%), l’affaissement des bâtiments (16%) ; ce qui ne favorise pas
un cadre de vie propice. La vie des familles se trouve perturbée car les habitants sont
préoccupés par la réparation des dommages engendrés par les inondations. D’autres familles
interrogées ont fait état de pertes de produits alimentaires (ravitaillement) et de biens
matériels (matelas, téléviseurs, ordinateurs portables, téléphones, habits), ainsi que des
documents parfois importants. Tout ceci entrave les efforts fournis par l’état dans la poursuite
des Objectifs du Développement Durable (ODD 2 et 11) et le Plan National de
Développement (PND).
Il ressort de nos enquêtes que le commerce reste l’un des secteurs les plus touchés (46%).
Selon les ménages, elles ont favorisé le ralentissement des activités commerciales avec une
baisse significative des recettes. Ainsi, les pertes de recettes enregistrées par les ménages sont
appréciées comme suit : faibles (18%), moyennes (24%), fortes (34%). Les autres ménages
restants sont ceux qui n’ont pas enregistré de pertes de recettes (24%) (Figure 6). Les
ménages sont obligés de suspendre leurs activités le temps qu’ils trouvent une solution au
problème d’inondation. Le secteur du transport est également touché avec l’obstruction des
routes qui ne facilite pas la mobilité urbaine. Cette situation rend certaines parties du quartier
inaccessibles par les moyens de transport car les routes sont impraticables et les transporteurs
ne prennent donc pas le risque de les emprunter. Les inondations constituent par conséquent
un réel obstacle à la pratique des activités socioéconomiques du quartier Nyekonakpoè.
La figure 9 montre les différentes stratégies déployées par les populations de Nyekonakpoè
en termes de fréquence pour faire face aux inondations. Ainsi, les stratégies déployées par les
familles rencontrées sont multiples et variées. Il s’agit de: Remblaie avec du sable (5%) ;
Trouer les murs pour évacuer les eaux (16%) ; Poser des pierres, de sacs remplis de sable
(12%) ; Evacuer les eaux par pompage (22%), Digues (6%) ; Ceux qui veulent déménager
(30%) ; Surélévation des murs devant les portes (10%). Précisons que dans certaines familles,
plusieurs stratégies d’adaptation ont été utilisées en même temps. Toutefois, il se pose un
problème car malgré ces stratégies, les populations sont toujours exposées au contact avec les
eaux contaminées. Par exemple lors de nos enquêtes, on avait vu une vielle femme qui, en
voulant marcher sur les pierres posées, avait glissé et tombé dans l’eau. Ce qui justifie les
résultats de nos enquêtes par rapport à l’appréciation des stratégies mise en place par les
enquêtés eux-mêmes. En effet, il ressort de nos enquêtes, que plus de 50% des ménages ne
sont pas satisfait des stratégies mise en place et parmi ceux-ci, 30% veulent déménager. Ces
résultats sont donc comparables à ceux de Wallez au Bénin pour qui la plupart des stratégies
aux inondations sont fragiles [19]. De ce qui précède, on en déduit que les stratégies
d’adaptation mise en œuvre par les populations à Nyekonakpoè connaissent des limites et
méritent d’être améliorées. Face à cette situation, la mairie avait donc décidé d’acheter des
motopompes pour la population. Tout le monde pouvait en bénéficier, il suffisait tout
simplement d’acheter du carburant pour l’utilisation. Toutefois, certaines familles étaient dans
l’incapacité d’utiliser ces motopompes en raison de leurs revenus qui ne leur permettaient pas
d’acheter le carburant d’où la nécessité de mettre en place des stratégies plus efficaces et
durables.
Vu que les stratégies mise en œuvre connaissent des limites et méritent d’être améliorées, il
y’a donc nécessité de mettre en place des stratégies plus efficaces. A cet effet, les propositions
des ménages suite à nos enquêtes se traduisent comme suit : réhabilitation du réseau
d’assainissement (30%), renforcement de la résilience (26%), curage des caniveaux (18%),
relogement des sinistrées (18%), sensibilisation (8%). La majorité des ménages enquêtés
voulaient une réhabilitation du réseau d’assainissement du quartier (30%) et un renforcement
de la résilience des ménages touchés par le phénomène (26%). Ces résultats viennent donc
appuyer les approches de solution proposées par le personnel de la division assainissement de
la mairie : « Il est nécessaire d’obtenir des fonds supplémentaires pour un assainissement
efficace et cohérent du quartier Nyekonakpoè. Le budget de la mairie n’est pas suffisant pour
régler le problème d’inondation dans ce quartier, car ce problème est en fait lié au déficit du
réseau d’assainissement pluvial de toute la ville de Lomé. Il est nécessaire de procéder à un
dragage de la lagune et de curer les canaux qui drainent le trop-plein de la lagune vers la
mer qui sont actuellement bouchés parce que le plus souvent, c’est le débordement de la
lagune qui augmente le risque d’inondation à Nyekonakpoè. »
SUGGESTION ET
CONCLUSION
9 Conclusion et suggestions
9.1 Conclusion
Les inondations à Nyekonakpoè sont devenues de plus en plus récurrentes et constituent une
inquiétude de première nécessité. L’objectif de cette étude était donc de contribuer à la
résilience durable de cette population, face à ce problème. Spécifiquement, il s’agissait
d’évaluer les impacts des inondations sur les éléments biophysiques et socioéconomiques à
Nyekonakpoè; d’examiner les stratégies d’adaptation aux inondations mise en place et ensuite
proposer un plan de gestion environnementale et sociale et un projet d’appui à la résilience.
Ainsi pour mener à bien cette étude, nous avons adopté une démarche transversale tout en
organisant notre travail en quatre (4) chapitres: généralités, méthodologie, résultats et
discussion. L’étude de cette thématique nous a donc permis de montrer que les inondations
ont des impacts négatifs notoires sur la vie socioéconomique des populations de Nyekonakpoè
ainsi que sur l’environnement. En effet, sur le plan environnemental et socioéconomique, les
inondations ont entrainé la dégradation du cadre de vie des populations avec des
conséquences parallèles telles que la destruction de biens immobiliers, matériels et
alimentaires sans oublier la perturbation de l’écosystème naturelle. Ce qui diminue
progressivement le niveau des revenus et impacte sur la vie de la population locale. Cette
étude a aussi permis de tirer la sonnette d’alarme et d’attirer l’attention des autorités étatiques
et locales sur la nécessité d’agir vite pour une gestion durable des inondations dans ce
quartier. Plus les années passent, plus des variabilités sont notées dans la pluviométrie, plus le
phénomène des inondations s’amplifie. Par conséquent, il est nécessaire d’aller au-delà de la
simple prise de décisions et de procéder à la mise en pratique des décisions prises.
9.2 Suggestions
o Opérations de remblaie
Aggravation de l’érosion o Pose de pierres et de sacs
remplis de sable
9.2.2 Projet d’appui pour une résilience efficace et durable aux inondations à
Nyekonakpoè
Contexte et justification
A l’issue de notre étude, il ressort que les inondations affectent négativement les composantes
biophysiques et les secteurs d’activités clés de Nyekonakpoè en provoquant d’énormes dégâts
d’importances absolues majeures. En effet, ce phénomène favorise le développement d’agents
pathogènes comme les mouches (12%) et les moustiques (36%). Par conséquent ceci entraine
une récurrence de maladies telles que le paludisme (67%), les infections alimentaires (15%) et
les diarrhées (18%). La plupart des ménages (52%) affirment qu’il faut mettre beaucoup de
temps pour accéder à l’hôpital quand il y’a inondation. Selon les ménages, elles favorisent le
ralentissement des activités commerciales avec une baisse significative des recettes. Les
pertes de recettes enregistrées par les ménages étaient appréciées comme suit : faibles (18%),
moyennes (24%), fortes (34%) ; les 24% des ménages restant n’avaient pas enregistrés de
pertes liées aux inondations. Malgré les multiples efforts entrepris, d’après plus de 50% des
ménages enquêtés, les stratégies d’adaptations aux inondations mises en œuvre dans ce
quartier ne sont pas satisfaisantes. Il est donc urgent de contribuer au changement de
comportement des populations de cette localité en matière de gestion des canaux d’évacuation
des eaux pluviales et de renforcer leur résilience face à ce phénomène. Ce présent projet se
veut donc être une référence aux stratégies d’appui pour une résilience plus efficace et plus
durable de la population de Nyekonakpoè face à ces inondations dévastatrices.
Bénéficiaires directs:
Partenaire potentiel :
Objectif global :
Objectifs spécifiques :
Activités :
Evaluer, diagnostiquer et cartographier les zones à haut risque (zones où les ménages
sont plus touchés),
Former le comité local de gestion des risques (séminaires, ateliers de simulation),
Faire des dons d’équipements (bottes, motopompes, camions citernes, raglans,
pioches), de vivres (céréales) et de logistiques (ordinateurs, appareils photos
numériques),
Curer la lagune, les caniveaux du quartier et les canaux d’évacuation de l’eau de la
lagune vers la mer,
Sensibiliser des jeunes et adolescents dans les établissements scolaires à travers : les
sketchs, des simulations, des conférences-débats et l’intégration de la gestion des
inondations dans les programmes d’éducation civique et morale,
Coordination et suivi-évaluation
Résultats attendus :
Le réseau d’évacuation des eaux pluviales du quartier est obstrué (boues, algues, déchets).
L’état de ces ouvrages fait que le quartier connait des problèmes de drainage, à cause
l’insuffisance et du mauvais fonctionnement de ces deniers. Il serait bénéfique de concevoir
une politique permettant la mise place de dispositifs techniques adaptés pour pallier le
dysfonctionnement du réseau existant. Il serait donc pertinent de procéder à une cartographie
de l’ensemble des parties non fonctionnelles du système d’évacuation et ensuite les corriger.
Avec l’extension de la ville, la mise en place d’un plan d’aménagement cohérent pourrait
éviter l’occupation anarchique des espaces non aedificandi. Donc la bonne maitrise des
inondations dans les quartiers périphériques de la ville de Lomé nécessite une politique de
planification urbaine avec toutes les infrastructures qui l’accompagnent et qui prend en
compte le changement climatique. Le constat est que les autorités attendent qu’il y’ait un
problème d’inondation pour essayer d’apporter des réponses ponctuelles. Partant de ce
constat, l’Etat en général et les collectivités territoriales en particulier, doivent changer de
méthode en anticipant sur la mise en place de mesures de précautions.
Une sensibilisation devrait également être faite auprès des populations locales accusées d’être
les principales responsables du dysfonctionnement du réseau d’évacuation des eaux pluviales.
Cela permettrait de les responsabiliser par rapport au suivi et à l’entretien des ouvrages.
La réhabilitation des canaux pourrait contribuer largement à atténuer les risques d’inondation.
Par contre, les contraintes naturelles du site, en particulier la basse topographie et la faible
profondeur de la nappe phréatique méritent qu’on se penche sur d’autres solutions possibles.
Le quartier Nyekonakpoè est une zone basse qui est déjà habité et le déguerpissement des
populations n’est, de ce fait, pas envisageable. Les eaux de pluies, malgré les dégâts associés,
sont une ressource naturelle indispensable à la vie des hommes. Alors ne serait-il pas
judicieux de valoriser ces eaux ? Une technique de collecte, stockage et de traitement des
eaux pluviales pourrait être une alternative. Il s’agit de trouver des espaces et de créer encore
de grands bassins de rétention. Ces eaux pourraient être utilisées à des fins agricoles.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
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Rapport présenté par la division Etudes, Planification et Suivi-évaluation, ANPC, Février
2021.
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dans la ville de Cotonou. 43 p.
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process: what is the situation in African francophone countries? pp 56-147.
11. Goussard J., (2014) : Présentation du plan régional de prévention des risques côtiers en
Afrique de l’ouest et de la mission d’observation du littoral ouest africain. In actes du
colloque international connaissances et compréhension des risques côtiers. Aléas, enjeux,
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13. Kuete M. & Assongbo T. (2002) : Développement contre environnement sous les
tropiques : l’exemple du littoral de la région de Kibi, Cameroun, 20 p.
15. GIEC (2022): Changements climatiques. Rapport de synthèse. Bilan 2022 des
changements climatiques : rapport de synthèse.7p.
16. GIEC (2001) : Incidence de l’évolution du climat dans les régions : Evaluation de la
vulnérabilité en Afrique, Rapport du Groupe de travail I du Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat, pp 1-3.
17. OMM (2011) : extrêmes météorologiques et changements climatiques : retour sur les
projections. OMM-N°1075, 19p. Centre d’information sur les phénomènes météorologiques
violents http://severe.wordweather.wmo.int/
18. Organisation des Nations Unies pour la coordination des affaires humaines OCHA
Afrique de l’Ouest (OCHA) (2009) : Bulletin d’information, Octobre 2009. [En ligne]
http://reliefweb.int/rw/RWFiles2009.nsf/FilesByRWDocUnidFilename/ASAZ-7XNE67-
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19. Lucie Wallez (Juillet 2010) : Inondations dans les villes d’Afrique de l’ouest : diagnostic
et éléments de renforcement des capacités d’adaptations dans le grand Cotonou, 90p.
21. DCN (2010) Deuxième communication Nationale du Togo pour les changements
climatiques, Lomé, 145p.
22. Issaou L. (2012) : Vulnérabilité des communautés locales aux inondations dans l’est de la
région des plateaux (Togo). Mémoire de Master en changement climatique et développement
durable. Centre Régional AGRHYMET, Niamey, Niger, 56 p.
JEAN PAUL D. TONFEA TFE ENAM-L SANTE ENVIRONNEMENTALE Page 52
Impacts environnementaux et socioéconomiques des inondations dans la commune du
Golfe 4 : Cas du quartier Nyekonakpoè.
ANNEXES
3. Niveau d’étude ?
OUI ☐ NON ☐
OUI ☐ NON ☐
4. Selon vous, quel est le mois où on constate le plus la stagnation des eaux ?
OUI ☐ NON ☐
OUI ☐ NON ☐
Impacts des inondations sur les éléments biophysiques de Nyekonakpoè.
Faune
7. Avez-vous constatez l’apparition de nouvelles espèces animales ?
OUI ☐ NON ☐
8. Si oui, les quelles ?
Espèces aquatiques ☐ Insectes ☐ Reptiles ☐ Rongeurs ☐ Autres ☐
9. Avez-vous constatez la multiplication de certaines espèces ?
Moustiques ☐ Mouches ☐ Reptiles ☐ Espèces aquatiques ☐ Rongeurs ☐ Autres ☐
Sol
10. Y’a-t-il une aggravation de l’érosion ?
OUI ☐ NON ☐
11. Y’a-t-il des retenues d’eau au sol ou sur les rues ?
OUI ☐ NON ☐
L’air
12. La qualité de l’air a-t-elle changé avec les inondations ?
OUI ☐ NON ☐
13. Si OUI, comment est l’air ?
Odorant ☐ Malodorant ☐
Ressources en eau
14. Où trouvez-vous de l’eau en périodes d’inondations?
Puits ☐ Forages ☐ TdE ☐
15. A quelle profondeur des puits avez-vous de l’eau en périodes d’inondations ?
1-3m ☐ 3-5m ☐ 5m et plus ☐
16. Comment est l’eau que vous consommez en périodes d’inondations ?
Propre ☐ Impropre ☐
Habitat
17. Type de construction ?
OUI ☐ NON ☐
19. Les inondations ont-elles des impacts sur votre habitat ?
OUI ☐ NON ☐
Céréales ☐ Autres ☐
C. Impacts socio-économiques des inondations sur les populations de Nyekonakpoè
3. Selon vous, la santé des populations est-elle affectée par les inondations ?
OUI ☐ NON ☐
4. Si OUI, quelles sont les maladies supposées liées aux inondations ?
L’économie
9. Les inondations ont-elles des impacts sur vos activités génératrices de revenus ?
OUI ☐ NON ☐
10. Si OUI, quel est le secteur d’activité le plus touché selon-vous ?
Présence d’eau devant les boutiques, ateliers ☐ Présence d’eau aux sites de vente
☐ Perte de clientèle ☐
OUI ☐ NON ☐
13. Si OUI, quelles appréciations faites-vous des pertes de recettes occasionnées par les
inondations ?
Pose des pierres, pneus ☐ Utilisation des motopompes ☐ Trouer les bas des murs
☐ Remblaie avec du sable ☐ Digues ☐Je veux déménager☐
1. Selon vous, que faut-il faire pour atténuer l’impact de ces inondations ?
Figure 16: Rues des bruyères inondées, difficulté d'accès aux ménages
Figure 18: Méthode d'évacuation de l'eau dans les ménages (Trouer le bas des murs)
Figure 20: Montée de la nappe phréatique (Niveau d'eau dans les puits: Moins d'1 m du
sol)