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LA STATION D’EPURATION DE CAMBERENE

Le traitement des eaux usées est un outil non négligeable participant à la lutte contre
l’insalubrité. Il a un impact sanitaire et économique car après épuration, l’eau peut être
réutilisée pour certaine activité consommatrice d’eau, permettant ainsi d’économiser l’eau
potable.

Comme son nom l’indique, L’ONAS (Office National de l’Assainissement du Sénégal) se


charge de l’assainissement liquide au Sénégal, de la collecte à l’épuration en passant par le
transport des eaux usées domestiques et pluviales. Pour ce faire, L’ONAS a sous sa gestion un
réseau d’assainissement, des stations de relevage et pompage des eaux, des stations
d’épuration dans la plupart des capitales régionales du Sénégal (Dakar, Rufisque, Saly
Portudal, Mbour, Thiès, Kaolack, Diourbel, Louga, Saint Louis, Richard Toll).
L’assainissement des centres urbains que sont Ziguinchor, Podor, Matam, Kaffrine, Fatick,
sont en cours.

Pour les zones ne disposant pas de système d’égouts, les eaux usées sont prises en charges par
un système d’assainissement autonome par des fosses septiques. Les matières de vidanges
sont reçues dans des déposantes de boues de vidanges érigées par l’ONAS (Cambéréne,
Niâyes, Rufisque, Mbour, Tivaouane, Diourbel, Mbacké, Richard Toll).

L’assainissement des eaux usées industrielles sera pris en charge dans le projet de dépollution
de la baie de Hann.

Il existe différents types de système de traitement :

- Le lagunage à microfites à Rufisque, Saly Portudal, Kaolack, Saint louis, Mbour,


Diourbel, Richard Toll
- Le lagunage aéré à Louga
- La boue activée à Thiès et Dakar (Cambéréne, Cité SHS Guédiawaye, Niayes de
Pikine)

Mais la station d’épuration de Cambéréne ne se charge que de l’épuration des eaux usées de
Dakar banlieue; les eaux de Dakar ville sont rejetées en mer après prétraitement.

Le traitement des eaux usées par boues activées mène à l’obtention de trois sous produits
d’épuration que sont l’eau épurée, le méthane et la boue stabilisée qui peut servir de compost.
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Historique de l’Office National de L’Assainissement du Sénégal : ONAS

En 1996, la SONEES (Société Nationale d’exploitation des eaux du Sénégal), organisme


public en charge de l’alimentation et exploitation de l’eau potable et de l’assainissement est
dissoute. De ses cendres sont nées trois entités :
- La SONES, chargée de la gestion du patrimoine, de l’hydraulique urbaine, du contrôle
de la qualité, de l’exploitation et de la sensibilisation du public ;
- La SDE, chargée de l’exploitation des installations, de l’entretien des infrastructures et
du matériel d’exploitation, du renouvellement du matériel d’exploitation ainsi que
d’une partie du réseau de distribution d’eau potable
- l’ONAS, chargée de la gestion du secteur de l’assainissement.
Ainsi par la loi n° 96-02 du 22 février 1996, et organisé par le décret 96-667 du 07 Aout 1996,
l’office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) fut créé. C’est un établissement
public à caractère industriel et commercial.

Mission et Activités de l’ONAS

L’ONAS à pour mission :

 La planification et la programmation des investissements, pour le renouvellement ou


l’amélioration du réseau
 La maitrise d’ouvrages et la maitrise d’œuvre, la conception et le contrôle des études
et des travaux d’infrastructures d’eau usée et pluviales.
 L’exploitation et la maintenance des installations d’assainissement d’eaux usées et
pluviales.
 Développement de l’assainissement autonome, c'est-à-dire de latrines, des fosses
Sceptique
 La valorisation des sous-produits des stations d’épurations
 Toutes opérations se rattachant directement ou indirectement à son projet.

Les principales activités de l’ONAS sont

 Le raccordement au réseau public d’assainissement


 La collecte, le transport et l’épuration des eaux usées
 La gestion des systèmes de drainage des eaux usées et pluviales
 Le débouchage et le curage du réseau d’assainissement
 Les travaux de réfection du réseau d’assainissement autonome

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La station d’épuration de Cambéréne

La station a été construite entre 1987 et 1988 dans le cadre du projet d’assainissement de
Dakar et ses environs pour un coût de 2 630 112 106 FCFA.
En 2004, l’ONAS a effectué la réhabilitation, le renforcement de la capacité, le traitement
tertiaire et l’adduction d’eau au golf du technopole d’un montant de 4 106 399 453 F CFA.
En 2008, l’ONAS a effectué le renforcement de la capacité par un doublement de la filière
biologique.
Tableau récapitulatif des caractéristiques de la STEP
Filière biologique Extension Traitement Extension
Primaire Tertiaire Biologie
Renforcement Renforcement
Année de mise en Janvier1989 Mars 2004 Août 2004 Août 2008
service
Nombre d’équivalents 100 000 200 000 - 200 000
habitants
Nature du réseau Séparatif Séparatif - Séparatif
Type de station Boue activée - Filtration lente Boue activée
sur sable +Anoxie
Charge massique Moyenne charge - - Moyenne Charge

Concentration du bassin 4 g/l - - 4 g/l


d’aération
Débit moyen journalier 9600 m3 19 200 m3 5700 m3 19 200 m3
Débit de pointe 700 m3/H 1400 m3/H 375 m3/H 1400 m3/H

Débit moyen horaire 400 m3/H 800 m3/H 200 m3/H 800 m3/H

Pollution entrante
DBO5 6 000 kg/j 14 976 kg/j 50 kg/j 21 696 kg/j
Pollution entrante
MES 9 000 kg/j 18 000 kg/j - 17 664 kg/j
Pollution entrante DCO
- 32 947 kg/j - 47 731 kg/j
Degré d’épuration
DBO5 20 mg/l - 10 mg/l 20 mg/l
Degré d’épuration MES
30 mg/l - 15 mg/l 30 mg/l
Degré d’épuration DCO
90mg/l - 45 mg/l 90mg/l
Degré d’épuration -
Coliforme fécale 10+3/100ml 10+2/100ml 10+3/100ml
Cl2 résiduel - - 0,4 mg/l -

By-pass - 9 600 m3 - 2 200 m3


Exécutoire Mer Mer Golf Mer
de Cambéréne de Cambéréne du Technopole de Cambéréne

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Fonctionnement de la station

La Station d’épuration de Cambéréne est une station classique à boues activées


moyenne charge composée d’un prétraitement, d’un traitement primaire, d’un traitement
secondaire, d’un traitement tertiaire et d’un traitement quaternaire ainsi qu‘une chaîne de
traitement des boues.

Principaux installations :

 Un relèvement qui comprend trois vis d’Archimède de 700m3/h chacune et


fonctionnant par paire et un poste de pompage secours équipé de deux pompes de
700m3/h chacune.
 Un dégrillage automatique et manuel : espacement des barreaux de 25mm
 Deux couloirs dessablages déshuilages aérés (double couloirs 340m3)
 Un bassin décanteur primaire de 3000m3
 Un bassin d’anoxie de 950m3
 Un bassin d’aération de 4500m3 équipé de 6 aérateurs de surface
 Un bassin d’aération de 6200m 3 équipé de 6 aérateurs de surface
 Deux bassins décanteur secondaire 1695m3 et une recirculation des boues par pompes
et vis d’Archimède vers l’aération.
 Une filtration de 1200m2
 Un bassin de chloration de 250m3 équipé de pompes surpression pour réutilisation des
eaux épurées.
 Un bassin de 235m3 équipé des pompes de rejet en mer
 Une digestion composée de deux digesteurs primaires de 3000m3, d’un digesteur
secondaire de 2000m3
 76 lits de séchage de 250m2 de chacun
 Un bâtiment énergétique composé d’un groupe électrogène gaz, un groupe électrogène
fuel, une chaudière fuel-gaz et d’un réseau SENELEC
 Un bâtiment administratif équipé de bureaux, d’une salle synoptique de contrôle et un
laboratoire d’analyse physico-chimique et biologique.

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Schémas synoptique de l’usine de Cambéréne

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Le prétraitement des eaux usées.
Le dispositif de prétraitement est présent dans toutes les stations d’épuration, quels que soit
les procédés mis en œuvre à l’aval.

Ils ont pour but d’éliminer les éléments solides ou particules les plus grossiers,
susceptibles de gêner les traitements ultérieurs ou d’endommager les équipements : déchets
volumineux (dégrillage), sable (dessablage), et corps gras (dégraissage-déshuilage).

Le poste du prétraitement est composé :

 d’une grille manuelle et un dégrilleur automatique qui permettent de piéger les


matières solides
 d’un tapis transporteur qui sert à évacuer les refus de grille dans une benne amovible
 de deux postes de dessablages - dégraisseurs longitudinaux de type « couloir doublé »
dotés chacun d’une distribution par diffuseur assurée par trois compresseurs
(L’injection des microbulles d’air permet d’accélérer la flottation des graisses. Les
sables déposés sont récupérés par pompage alors que les graisses sont raclées en
surface
 de deux ponts métalliques roulants équipés chacun de deux airlifts et de deux jeux de
raclette assurant l’extraction du sable et l’évacuation des matières flottantes

Après le prétraitement, les eaux brutes dessablées et dégraissées sont envoyées dans les
décanteurs primaires.

Le traitement primaire

Il sépare les particules solides (boues) contenues dans les eaux usées selon le principe
de la sédimentation (décantation).

Le traitement primaire consiste en une décantation des éléments solides sous l’effet de
pesanteur. Les matières solides se déposent au fond de décanteur pour former les “boues
primaires“ ces derniers sont récupérées au moyen d’un système de raclage. Ce traitement
élimine 60 à 70% des matières en suspension.

Le décanteur primaire de 3000m3 équipé d’un pont rotatif et d’un racleur de fond permet
l’élimination partielle des matières en suspension et l’envoi des boues vers les fosses à boues.

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Ensuite, les boues fraîches sont envoyées vers les digesteurs par l’intermédiaire des pompes
d’extraction

En amont du traitement primaire il y’a un répartiteur qui permet d’envoyer 14000m3 des eaux
brutes dessablées vers le décanteur primaire et 3000m3 de ces même eaux vers le bassin
d’aération 2. L’excédent est rejeté en mer après chloration.

Le traitement secondaire

Le but du traitement secondaire implique la transformation, à l’aide de micro-organismes, de


polluants dissous en matières en suspension, qui peuvent ensuite être séparés par décantation.
Les micro-organismes utilisent les substances organiques comme matières nutritives pour
produire une masse cellulaire c’est à dire d’autre micro-organisme capable d’être séparée des
eaux usées. Ce phénomène se fait en présence d’oxygène c’est-à-dire une décomposition
aérobie. Les bactéries aérobies transforment ainsi les matières organiques en composés stables
tels que le dioxyde de carbone, l’eau, les nitrates et les phosphates.

A la station d’épuration de Cambéréne, la culture bactérienne se fait dans deux bassins


d’aération de 4500m3 et 6200m3 muni chacun de six turbines et de deux agitateurs. Les eaux
traitées sont séparées des flocs bactériens dans deux autres bassins de décantation
(clarificateur). La biomasse est recirculée en retour dans les bassins d’aération pour maintenir
la concentration et l’excès de boues sera pompé en tête de la station.

Ce traitement biologique s’effectue sur deux files de traitement :


- La filière1 composé du bassin d’anoxie pouvant contenir 5700 m3 d’eaux provenant du
décanteur primaire pour la dénitrification, du bassin d’aération de 4500m3 et du décanteur
secondaire1. En absence d’oxygène dissout et en présence de composés riche en oxygène
comme les nitrates, les bactéries utilisent alors l’oxygène des nitrates et produisent de l’azote
gazeux. Ce phénomène de dénitrification intervient pendant les temps d’arrêt des turbines.
Dans le but de traiter l’azote avant bassin d’aération, un bassin d’anoxie à été conçue et mis
en route dans le dernier trimestre de l’année 2008 à la STEP de Cambéréne.
- La filière2 comprend le bassin d’aération de 6200m3 alimenté d’eaux brutes et d’eaux
décantées et le décanteur secondaire2.
Les deux filières jouent le même rôle. Les bactéries hétérotrophes, en présence d’oxygène,
réduisent la demande biochimique en oxygène (DBO) et la demande chimique en oxygène
(DCO) par consommation de la matière carbonée : traitement de la pollution carbonée.

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Pendant cette phase il y’a formation de nitrates. Pendant les temps d’arrêt des turbines, les
bactéries autotrophes réduisent les nitrates en azote gazeux amoindrissant ainsi la pollution
azotée et permettant par la même occasion l’économie d’énergie par une libération de
l’oxygène des nitrates dans le bassin. L’eau ainsi traitée est recueillie dans un clarificateur où
les boues activées décantent. Une partie des boues est recirculée vers le bassin d’aération pour
y maintenir la concentration optimale de 4 gramme par litre en microorganisme épuratoire.
L’excédent de boues est évacué en tête de station où elles vont être mélangé aux boues
fraiches et décanter dans le décanteur. Une partie des eaux clarifiées obtenues est filtrée sur le
filtre à sable ; l’autre partie est rejetée dans le milieu récepteur.
Le traitement tertiaire

5700m3 d’eaux épurées peuvent être traitées sur les filtres à sable pour pouvoir être
réutilisés en irrigation après chloration.

Ce poste est composé de quatre bassins de capacité 1 200 m2 de type filtration lente.
Une couche de graviers de différente taille et de sable fin spéciale dépourvu de matières
organiques existant dans les bassins, permettent de filtrer les eaux clarifiées et diminuant ainsi
la pollution secondaire
L’inconvénient de cette méthode est le développement d’algue dans l’eau, conduisant ainsi au
colmatage du lit filtrant.
Les eaux ainsi filtrées vont subir une désinfection par chloration, avant leur réutilisation.

Le traitement quaternaire
Il consiste à injecter du chlore dans les eaux épurées et filtrées pour tuer les bactéries
avant réutilisation.
L’objectifs de cette désinfection est de :
Détruire les microorganismes végétaux et animaux.
Empêcher la prolifération des champignons dans les émissaires.
Empêcher le dégagement d’odeur.
Empêcher la formation des mousses

Elle est réalisée dans un bassin constituant un passage obligé pour tous les effluents avant leur
rejet dans les milieux récepteurs. Le chlore peut être utilisé sous forme gazeux, hypochlorite
de sodium et dioxyde de chlore.

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Au plan sécuritaire, la manipulation et le transport du chlore nécessite des mesures de
protection. Un dispositif anti-fuite est installé pour parer à toutes éventualités.

Après cette étape, les eaux traitées sont réutilisées pour l’arrosage du terrain de golf du
technopole, l’entretien des ouvrages et l’arrosage des espaces verts de la station. Elle est
également vendue aux entreprises des bâtiments et travaux publics.

Le traitement des boues

Dans l’étape de traitement des eaux, les boues obtenues lors des décantations des eaux
sont plutôt humides et en majorité organiques. Ces boues peuvent causer des nuisances sous
l’effet d’une décomposition incontrôlée.

Le traitement des boues a pour but de diminuer le volume des boues en réduisant leur
contenu en eau et de stabiliser les boues. La chaîne de traitement des boues, constituée de
deux digesteurs primaires de 2890m3 chacun, d’un digesteur secondaire de 2000m3 et un
gazomètre de 1000m3, est équipée :
- d’un système de brassage des boues par recirculation de gaz au moyen de trois
compresseurs
- d’un circuit de chauffage des boues, chauffage assuré par une chaudière mixte pouvant
fonctionner au gaz de digestion (biogaz) ou au fuel.

Les boues extraites du fond du décanteur primaire par un système de recalage approprié
sont envoyées au niveau des digesteurs primaires pour y subir une digestion anaérobie.

Les boues digérées primaires sont dirigées vers le digesteur secondaire qui assure la
finition, c’est-à-dire l’épaississement et la stabilisation, de la digestion.

Les boues digérées secondaires sont évacuées vers les lits de séchage, où, elles peuvent,
après deux semaines de séchage, servir de fertilisant de sol.

Un gazomètre stocke le gaz produit par la digestion des boues. Ce gaz alimente un
groupe électrogène biogaz. L’excédant de gaz est brûlé à l’aide d’une torchère.

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