Option :
Par
19ème promotion
Octobre 2016
UNIVERSITÉ DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
Par
MAKOUTCHOUOP Nerry Christelle
Encadreur : Co-encadreur :
Superviseur :
Dr BIDOGEZA Jean-Claude Dr YEMEFACK Martin
Dr JAZA FOLEFACK
Jean Achille Représentant Résident AVRDC Scientifique en système
Octobre 2016
FICHE DE CERTIFICATION DE L’ORIGINALITÉ DU TRAVAIL
Visa de l’auteur
Date…………….
Visa du superviseur
Date……………
Date…………….
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
Ce travail ne serait arrivé à son terme sans le secours du Seigneur, le Dieu des merveilles
qui a toujours su veiller sur moi. Toutefois, ces travaux de recherche et la rédaction du mémoire
ont été rendus possibles grâce au soutien, à l’implication et la mobilisation de plusieurs
personnes. C’est l’occasion pour moi de les remercier. Je pense principalement à :
- Dr JAZA FOLEFACK Achille Jean pour avoir accepté de superviser ce travail en dépit
de ses multiples occupations, l’encouragement et la patience dans les lectures et les corrections;
- Dr BIDOGEZA Jean Claude pour avoir déployé le nécessaire pour que ce travail
avance et se déroule dans de bonnes conditions, pour les entretiens édifiants, pour les lectures
et la pertinence des corrections apportées à ce mémoire.
- Dr YEMEFACK Martin qui a co-encadré ce travail, pour la patience, l’abnégation et
la rigueur dans ses différentes contributions.
- Tous les enseignants de la Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA)
pour l’encadrement et les enseignements reçus durant ces cinq années ;
- Tout le personnel du World Vegetable Centre (AVRDC) et particulièrement Mme
KAMGA TCHIENTCHE Régine et AWAH Armel pour leur immense assistance tout au long
du stage et leur disponibilité qui m’a toujours été d’un grand secours ;
- Mon homologue stagiaire et ami DIBANGO Prisca Marc pour son soutien et ses
précieux conseils qui m’ont aidé à m’appliquer dans mon travail ;
-Tous les chefs des ménages producteurs de cacao de l’arrondissement de Mbalmayo
pour leur accueil et leur collaboration à la constitution de la base de données de ce mémoire.
- Tous mes promotionnaires et mes camarades de la 18ème promotion pour leurs
encouragements.
Ma reconnaissance s’adresse aussi à tous ceux qui m’ont soutenue sans relâche. Je pense
particulièrement à :
- Mes parents, KADJIWA Bernard et MESSOP Dénise. Mes mots sont faibles devant
la grandeur de votre soutien et votre amour ;
- Mes frères et sœurs : Alain, Flore, Sylvie, Sidoine, Thierry, Rostand, Marcelle, Jean-
Noël et Suzanne ;
- Papa FOMETE Anaclet ;
- Mon ami ABANDA KOMBE César patient.
A tous ceux que je n’ai pas pu mentionner et qui ont apporté une pierre à l’édifice de
cette étude, je réitère ma profonde gratitude et que le Seigneur vous bénisse abondamment.
iii
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ................................................................................................................... ii
RESUME ..................................................................................................................... xv
2.1.1 Optimisation................................................................................................ 8
iv
2.1.5 Cultures vivrières ...................................................................................... 11
2.3.3 Revenu tiré du cacao et des cultures associées et leur contribution au revenu
total du ménage ................................................................................................................ 26
2.3.4 Utilisation des ressources dans les ménages producteurs de cacao .......... 27
v
2.3.4.1 Terre ................................................................................................... 27
vi
3.3.1 Données de sources secondaires ............................................................... 42
vii
4.1.3.2 Type de main d’œuvre ....................................................................... 70
4.3.1.1 Impact de l’augmentation des intrants sur les quantités produites .... 88
viii
CHAPITRE 5 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
.................................................................................................................................................. 98
ix
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2: Teneur en protéines, calories et/ou vitamines des produits vivriers consommés après
cuisson ...................................................................................................................................... 32
programmation ......................................................................................................................... 50
Tableau 7: Quantités d’intrants utilisés dans la production des cultures vivrières et inclues dans
Tableau 11: Répartition des ménages enquêtés par système d’intégration des cultures dans la
Tableau 13: Répartition des ménages en fonction du genre et des cultures associées ............ 61
Tableau 16 : Condition d’existence et solution de base du modèle pour les ménages pratiquant
le système 1 .............................................................................................................................. 74
Tableau 17 : Condition d’existence et solution de base du modèle pour les ménages pratiquant
le système 2 .............................................................................................................................. 75
x
Tableau 18 : Condition d’existence et solution de base du modèle pour les ménages pratiquant
le système 3 .............................................................................................................................. 76
Tableau 20: Production marginale des intrants non recommandées dans le modèle pour
Tableau 23 : Niveau de satisfaction obtenu dans les trois catégories de ménages ................. 87
Tableau 24 : Impact de l’augmentation des quantités d’intrants sur les quantités produites .. 89
Tableau 25 : Impact de l’augmentation des quantités d’intrants (%) sur les quantités
Tableau 26 : Impact de l’augmentation des coûts des intrants sur les quantités produites .... 92
Tableau 27 : Impact de l’augmentation des coûts des intrants (%) sur les quantités
Tableau 28 : Impact de l’augmentation des coûts des produits sur les quantités produites .... 95
Tableau 29 : Impact de l’augmentation des coûts de certains produits (%) sur les quantités
xi
LISTE DES FIGURES
Figure 7: Niveau d’éducation du chef de ménage par système d’intégration des cultures
Figure 8: Statut matrimonial des ménages producteurs de cacao par système d’intégration des
Figure 9: Statut de résidence des ménages producteurs de cacao par système d’intégration des
Figure 10: Appartenance à une organisation paysanne par système d’intégration des cultures
Figure 11: Contact avec un conseiller agricole ou un agent de vulgarisation agricole par
Figure 13 : Type de main d’œuvre utilisée par système d’intégration des cultures vivrières dans
la cacaoyère .............................................................................................................................. 70
Figure 15: Types de semences des cultures vivrières intégrées dans la cacaoyère ................. 72
Figure 16: Provenance des semences des cultures vivrières intégrées dans la cacaoyère....... 72
xii
LISTE DES ABREVIATIONS
BM Banque Mondiale
xiii
ONCC Office National du Cacao et du Café
OP Organisation Paysanne
xiv
RESUMÉ
xv
ABSTRACT
Key words: Programming model, cocoa farm household, food crop, resources, food security.
xvi
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
1.1 CONTEXTE
L’économie camerounaise repose sur l’agriculture qui représente à elle seule environ
45,5% du Produit Intérieur Brut (PIB) (BM, 2007). La production agricole au Cameroun est
essentiellement issue d’exploitations familiales dont la gestion est assurée par l’agriculteur ou
l’ensemble du ménage. Ces derniers représentent 97% des actifs agricoles et fournissent 95%
des denrées alimentaires. En outre, le secteur rural principal fournisseur en produits agricoles,
est le premier employeur avec 62 % de la population active grâce aux effets d’entraînement sur
les secteurs industriels et le commerce, et le premier pourvoyeur de devises avec 55 % du total
des exportations (Chimi, 2014 ; FAO, 2005).
Parmi les cultures d’exportation, le secteur du cacao (Théobroma cacao L.) a un intérêt
particulier pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Dans cette zone, la culture de cacao est
dominée par quatre pays à savoir la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigéria et le Cameroun. La
contribution du Cameroun est d’environ 5% à la production mondiale (Nkamleu et al., 2010).
De plus, dans ces quatre pays cette culture est produite par plus de 2 millions d’exploitations
familiales qui fournissent près de 85% de la production Africaine. Avec plus de 1,6 million de
petits planteurs qui exploitent plus de 400 000 ha (Morgan, 2001). En 2011, la Côte d’Ivoire,
le Ghana, le Nigéria, le Cameroun et le Togo représentent 97% de la production de l’Afrique et
64% de la production mondiale. Le Cameroun en terme de production occupe le 4e rang en
Afrique et le 5e rang sur le plan mondial avec une production commercialisée de 232 000 tonnes
en 2015 après avoir atteint 272 000 tonnes en 2011 (Bagal et al., 2013 ; ONCC, 2016).
En effet, les produits d’exportations en général et principalement le cacao et le café
(Coffea canephora L.) ont longtemps occupé une place de choix pour l’entrée des devises au
Cameroun. Avant la fin des années 80, le cacao camerounais représentait à lui seul plus de 30%
des exportations hors pétrole. Cette culture faisait vivre plus de 2 millions de planteurs qui à
travers elle pouvait assurer les besoins du ménage en terme de nutrition, de santé et d’éducation
(Alary, 1996 ; Bagal et al., 2013 ; CCIMA, 2006). Avec pour principal bassin de production la
région du Centre, qui depuis 1960 contribue pour 60 à 70 % des exportations de cacao
Camerounais et pour 50 à 75% au budget de 90% des ménages de cette région (Jagoret et al.,
2009 ; Leplaideur ,1985).
Cependant, à la fin des années 80, une succession de crises financières et
socioéconomiques au Cameroun s’enchaînent et entrainent le démantèlement de l’organisation
des filières d’exportations (cacao et café) et la mise en place des réformes dans le cadre des
accords avec le Fonds Monétaire International (FMI). Dès cette période, rien n’est plus comme
avant. Les planteurs de cacao subissent la libéralisation des prix du cacao, l’augmentation du
prix des intrants (engrais, produits phytosanitaires), contrôle de qualité, etc. (Alary, 1996 ;
Jagoret et al., 2006 ; Kwesseu, 2010). L’indisponibilité et la difficulté d’accès aux intrants
nécessaires pour la production a entrainé le découragement des producteurs. De plus, la
réinstauration d’une taxe par l’Etat de 15% à l’exportation sur les fèves de cacao en partie
supportée par les planteurs, ne leur laisse guère une marge de manœuvre suffisante (Alary,
1996 ; Sanchez, 2001). D’où un vent d’inquiétudes auprès des producteurs, qui craignaient de
perdre la sécurité de leurs revenus et de ne plus satisfaire aux besoins de leur famille. Car
l’économie de leur ménage repose sur cette culture dont la vente représente en effet 70% des
recettes monétaires du ménage (Jagoret et al., 2009).
Suite à cette crise, les revenus des producteurs ont complètement diminué. Puisque
chaque ménage en dépendait économiquement, leur capacité de consommation a diminué aussi.
Le peu de revenu qu’ils disposent ne leur permettant plus de se procurer certains produits sur
le marché à cause de la hausse des prix (CTA, 2008 ; Sonwa, 2002). Certains ménages n’ayant
pas assez de moyens pour faire face à cette situation, ont été contraints d’abandonner les
plantations (Jagoret et al., 2009).
Dès lors, afin de remédier à cette situation, l’Etat entreprît une série d’actions parmi
lesquelles la dissolution de l’Office National de Commercialisation des Produits de Base
(ONCPB) en 1991, la création de l’Office National du Cacao et du Café (ONCC), la mise en
place du Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC), la libéralisation et
déréglementation de la commercialisation avec pour corollaires, la suppression de la
stabilisation et l’assouplissement des conditions d’accès à la profession d’exportation et la
privatisation du contrôle de la qualité à l’exportation (CTSCFCC, 2014). Malgré les effets
attendus de ces mesures et de la dévaluation du Franc CFA intervenue en 1994, force est de
constater que les objectifs visés n’ont pas été atteints notamment l’optimisation de la
compétitivité des produits, l’amélioration qualitative et quantitative de la production et la
transparence dans les transactions commerciales (ONCC, 2016). Cependant, certains
producteurs de cacao pour faire face à cette situation ont détruit leur verger déjà vieillissant
pour laisser place aux autres cultures en plein essor. Tandis que d’autres, pour leur survie
introduisent dans la cacaoyère quelques cultures comme le bananier (Musa spp) ou des espèces
fruitières (Eboutou, 2010 ; Jagoret et al., 2009). Cette dernière est très observée dans la région
du Centre, principalement dans les départements de la Lékie, le Nyong et Mfoumou, la Mefou
2
et le Nyong et So’o, où chaque ménage producteur de cacao diversifie son verger avec d’autres
cultures selon leurs besoins (Sonwa et al, 2001).
Malgré l’échec enduré, l’Etat ne se décourage pas. Avec l’aide des acteurs de la filière,
les réflexions continuent vers des actions correctrices et en 2002, on assiste à l’élaboration d’un
plan de relance de la filière cacao et café. Dès lors, la production de cacao commence à évoluer
de manière significative. On note une augmentation progressive entre 2002 et 2011, passant de
140 000 à 210 000 tonnes avec un pic de 228 500 tonnes en 2010 pour une croissance annuelle
d’environ 5,9% (CTSCFCC, 2014). De plus, avec la remontée des cours mondiaux, le
Gouvernement a adopté depuis Août 2014 un nouveau plan de relance de la filière cacao au
Cameroun. Ce plan comporte six axes majeurs: la recherche, la production de 600 000 tonnes
à l’horizon 2020, la commercialisation, la qualité des produits, la transformation, la
consommation et la promotion (ONCC, 2016).
Ainsi, depuis quelques années le coût du kilogramme de cacao camerounais a
significativement augmenté. Actuellement il est à 1700 FCFA après avoir atteint le pic de 2000
FCFA en 2015 (ONCC, 2016). Les ménages accordent de nouveau de plus en plus d’intérêt à
cette culture qui avait été délaissée suite à la crise économique des années 80. Ils sont en effet
plus préparés grâce aux leçons tirées de la crise pour mieux faire face aux risques et fluctuations
d’autrefois liés à la production et la commercialisation du cacao. Ils sont plus prudents dans
leurs investissements sachant que, bien que cette culture soit une grande source de revenus, elle
n’est pas toujours directement consommée. D’où, à côté du projet de production de cacao,
certains ménages introduisent dans la cacaoyère de nos jours plusieurs autres cultures vivrières
(Jagoret et al., 2009).
1.2 PROBLEMATIQUE
L’intégration des cultures vivrières dans la cacaoyère est un projet nutritionnel que les
ménages créent immédiatement à côté du projet de production de cacao par crainte de se
retrouver dans la situation d’autrefois. Cela est principalement observé dans les jeunes
cacaoyères de moins de trois ans. Les cultures vivrières intégrées dans la cacaoyère
nouvellement créée sont essentiellement destinées à l’autoconsommation des ménages et,
accessoirement, à la vente en cas de surplus pour certains (Jagoret et al., 2009). Tandis que pour
d’autres, il s’agit de gagner un peu d’argent en attendant la production du cacao en cours et par
la même occasion faciliter l’entretien et la propreté dans la cacaoyère. La consommation de ces
produits viviers ayant pour but de satisfaire les besoins nutritionnels des membres du ménage.
3
Par ailleurs, les acteurs du secteur agricole sont particulièrement touchés par la
malnutrition. Or, selon la FAO (2013), le problème de la malnutrition est dû entre autres à la
disponibilité et à l’accessibilité d’aliments sûr, variés et nutritifs, à l’accès à l’eau potable ainsi
qu’à l’assainissement et aux soins de santé. Il est aussi dû à l’alimentation des enfants et aux
choix alimentaires des adultes qui souvent manquent de diversité quand bien même les aliments
seraient disponibles. De plus, plusieurs études affirment qu’en zones rurales, où les taux de
croissance démographique sont les plus élevés (2,8%), et où les ménages sont les plus pauvres
et vulnérables, les ménages producteurs de cacao sont ceux qui sont les plus affectés par le
problème d’insécurité alimentaire (Agbo et al., 2015 ; FAO, 2005 ; Mbarga, 2010, Sanchez,
2001).
Cependant, l’intégration des cultures vivrières dans la cacaoyère ne garantit pas toujours
une sécurité alimentaire aux ménages producteurs de cacao. Leur sécurité alimentaire reste
perturbée par plusieurs facteurs qui sont regroupés en quatre dimensions, suivant qu’ils
influencent les aspects tels que la disponibilité, l’accessibilité, la stabilité et l’efficacité de
l’alimentation ou leur utilisation (CPDR, 2008 ; FAO, 2011). Les faibles rendements enregistrés
dans la production des cultures vivrières intégrées dans la cacaoyère, mettent en cause la
disponibilité en quantité suffisante de ces produits pour satisfaire les membres du ménage. Par
ailleurs, en plus des dépenses liées à la santé et à l’éducation des membres du ménage que leur
budget limité doit prendre en compte, ce dernier est aussi confronté aux prix exorbitants des
intrants sur le marché. De plus, les produits consommés sont loin de satisfaire leurs besoins
nutritionnels car plusieurs études ont montré que les ménages producteurs de cacao ont une
alimentation peu variée. 80% de ces ménages consomment moins de 3 groupes d’aliments
différents en quantité suffisante (Agbo et al., 2015). De même, la consommation de ces produits
atteint de loin la ration alimentaire moyenne estimée par l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) en termes de calories, de protéines et de vitamines (CPDR, 2008 ; Sanchez, 2001).
En effet, les producteurs de cacao de nos jours font face aussi à de nombreuses
contraintes qui influencent la disponibilité de leurs ressources notamment la terre, la main
d’œuvre et le capital. Ces contraintes sont entre autres les faibles superficies cacaoyères qui
vont de 1 à 2 ha, conséquence de la croissance rapide de la population (densité de population
dans les zones de production oscillant entre 100 et 150 habitants/m2) ayant forcé ceux-ci à
s’installer sur des terres agricoles, à l’abandon des terres et à la réduction des parcelles pour
laisser place aux autres cultures suite à la crise des années 80. Un recours limité aux intrants
agricoles à cause des prix élevés et de plus en plus fluctueux, une rareté de la main d’œuvre due
à l’exode rurale (Achancho, 2006 ; Jagoret et al., 2009). De plus, l’agriculture dépend dans une
4
grande mesure des conditions météorologiques qui sont à l’origine des phénomènes naturels
parmi lesquels la dégradation des terres, plus précisément l’érosion des sols qui entraine la
baisse de la fertilité. Or la ressource en terre est la clé dans la production agricole. Sans oublier
le rôle joué par la matière organique pour la fertilité des sols (Ghali, 2007 ; Jagoret, 2013 ;
Mbouma, 2012 ; Van Wijk et al., 2012).
Par ailleurs, ces ressources limitées dont disposent les ménages producteurs de cacao ne
sont pas allouées de façon efficiente de manière à contribuer à l’amélioration des rendements
des cultures vivrières intégrées dans la cacaoyère. Or, une meilleure répartition de ces
ressources à travers un système de production qui optimise leurs utilisations pourrait contribuer
à une augmentation des quantités produites et donc, améliorer leurs revenus. Ce qui favorisera
la satisfaction de leurs besoins nutritionnels et par conséquent réduirait leur niveau d’insécurité
alimentaire. Jusqu’ici, très peu d’études traitant le problème d’insécurité alimentaire dans les
ménages producteur de cacao mettent l’accent sur la répartition des ressources dont disposent
ces ménages, qui pourrait être une solution sur laquelle on pourrait se pencher du fait de la
limitation de ces dernières. Ainsi, dans une perspective de sécurité alimentaire dans les ménages
agricoles qui intègrent des cultures vivrières dans leur cacaoyère, il se pose le problème de
savoir quel est le système de production qui optimise l’utilisation des ressources dont disposent
ces ménages afin de mieux satisfaire leurs besoins de production et de consommation ? Plus
spécifiquement il s’agit de savoir :
1. Quelles sont les caractéristiques des ménages producteurs de cacao intégrant les cultures
vivrières dans leur cacaoyère?
2. Quelles sont les combinaisons optimales des ressources et des produits qui satisfassent
mieux aux besoins de production et de consommation des cultures vivrières intégrées
dans la cacaoyère ?
1.3 OBJECTIFS
L’objectif principal de la présente étude est de développer un système de production qui
optimise l’utilisation des ressources dont disposent les ménages producteurs de cacao pour
mieux satisfaire leurs besoins de production et de consommation des cultures vivrières intégrées
dans la cacaoyère. Plus spécifiquement, il sera question de :
1. Caractériser les ménages producteurs de cacao qui intègrent les cultures vivrières dans la
cacaoyère sur la base des variables démographiques, institutionnelles et celles liées aux
ressources ;
5
2. Estimer les combinaisons optimales des ressources et des produits qui satisfassent mieux
les besoins de production et de consommation des cultures vivrières intégrées dans la
cacaoyère.
1.4 HYPOTHESES
Hypothèse 1 : Les caractéristiques démographiques, institutionnelles et celles liées aux
ressources ont une influence sur les activités de productions et de consommation des ménages
producteurs de cacao.
Hypothèse 2 : Les ménages qui diversifient en intégrant plus de cultures vivrières dans leur
cacaoyère ont une meilleure satisfaction par rapport à ceux qui diversifient moins.
6
Ensuite de savoir quelles quantités de produits prélevés de leur production peut
satisfaire le bien-être du ménage, et enfin cela leur permettra d’avoir d’autres
informations susceptibles de les éclairer dans leurs prises de décision concernant leur
production et leur consommation ;
Aux organismes de recherche et programmes de développement d’identifier des
stratégies de développement pour la mise en place d’un système de production agricole
efficient et durable prenant en compte l’environnement biophysique et d'appréhender
les types de problèmes nécessitant leur attention pour rendre plus efficace et durable
les activités de production et de consommation des ménages producteurs de cacao pour
une amélioration de leurs conditions de sécurité alimentaire ;
Au MINADER de mettre en place des politiques agricoles basées sur les réalités du
terrain car la rareté des informations agricoles et des données statistiques fiables du
secteur agricole sont à l’origine de nombreux malentendus ;
Aux pouvoirs publics de prendre des mesures plus efficaces permettant d’améliorer le
revenu des ménages producteurs de cacao à travers le financement de la recherche pour
une sécurité alimentaire.
7
CHAPITRE 2 : CLARIFICATION DES CONCEPTS, CADRE
THÉORIQUE ET REVUE DE LA LITTÉRATURE
Ce chapitre clarifie les concepts utilisés dans l’étude, énonce les théories sur lesquelles
sont fondées l’étude et décrit la littérature obtenue des études similaires récentes sur les
ménages producteurs de cacao.
2.1.1 Optimisation
L’optimisation est l’action et l’effet d’optimiser. Ce verbe veut dire chercher la
meilleure manière de réaliser une activité (Larousse, 2010). Le terme est très souvent employé
dans les domaines de l’informatique. Dans le cadre des mathématiques, l’optimisation cherche
à apporter des réponses à un type général de problèmes qui consistent à sélectionner le meilleur
élément parmi plusieurs appartenant au même ensemble. Au niveau général, l’optimisation peut
se réaliser dans de différents domaines, toujours avec le même objectif : améliorer le
fonctionnement de quelque chose au moyen d’une gestion perfectionnée des ressources
(Othmani, 2004).
Toujours dans le même sens, selon Jaza (2015), l’optimisation est l’action de trouver la
solution maximale d’un problème mathématique à résoudre à travers l’utilisation d’un logiciel
informatique. Ce problème pouvant être écrit sous la forme d’un modèle de Programmation
Linéaire (LP), de Programmation Non Linéaire ou de Programmation Complémentaire Mixte
(MCP).
Dans cette étude, l’optimisation renvoie à trouver la meilleure satisfaction obtenue par
les ménages producteurs de cacao à travers une utilisation maximale des ressources dont ils
disposent pour la production et la consommation des vivriers intégrés dans leur cacaoyère.
8
2.1.2 Modélisation
Selon Flichman & Allen (2014), la modélisation est la représentation des concepts et
des objets de la réalité. Cette réalité pouvant être immatériel et exister uniquement comme
construction mentale. Il ajoute en illustrant qu’un modèle n’est pas conçu pour être vrai et
représenter parfaitement la réalité mais pour répondre à un usage. C’est d’où naît la notion de
validité d’un modèle, en effet elle consiste à décrire la réalité avec un certain filtre, en utilisant
certains concepts permettant de classifier une réalité observable ou, encore mieux, mesurable
et donc numérique. La réalité observable peut être décrite en répondant aux questions : « Quoi
? Qui ? Quand ? Où ? Comment ? », ainsi qu’en décrivant les contraintes qui définissent les
limites du modèle.
Le dictionnaire Larousse (2010) quant à lui définit la modélisation comme étant la
conception ou l’établissement d’un modèle théorique visant à rendre compte d’un processus de
fonctionnement, ou l’étude de relations existantes entre divers éléments d’un système.
Dans cette étude, la modélisation est considérée comme le développement et la mise en
place d’un système qui optimise l’utilisation des ressources dont disposent les ménages
producteurs de cacao pour leurs activités de production et de consommation.
2.1.3 Ressources
Selon le dictionnaire Larousse (2010), les ressources sont les moyens matériels dont
dispose une personne, un groupe de personnes ou un pays. Ces ressources diffèrent selon les
activités dans lesquelles elles sont utilisées. Les ressources utilisées pour la production agricole
peuvent être classées en 3 catégories (Jaza, 2014) :
- Ressources stockées et ressources courantes
- Ressources mono-période et poly-période
- Classification traditionnelle : terre, main d’œuvre/travail, capital, gestion, etc.
Selon Jaza (2015), les termes ressources, inputs et facteurs de production sont
interchangeable dans un contexte d’économie de production.
Ainsi, les ressources sont les facteurs de production agricole ou inputs utilisés dans le
processus de production agricole. Ceux-ci sont souvent classés en grandes catégories telles que
la terre, le travail, et le capital :
- La terre joue un rôle particulier dans l'activité agricole. Les techniques agricoles exigent
d'être développées sur des grandes étendues de terre, les superficies des exploitations
agricoles se mesurent souvent en hectares. Comparativement à l'activité industrielle, la terre
est un facteur de production important pour la pratique de l'activité agricole. Par ailleurs,
9
l'abondance ou non des terres peut justifier le système de production pratiqué. Ainsi, dans
les zones où le facteur terre est limitant, l'activité agricole sera plus intense en capital ou en
travail. Contrairement aux zones dans lesquelles ce facteur est abondant où l'activité sera
extensive (Bella, 2009).
- Le travail est défini comme étant un ensemble des activités économiques, intellectuelles et
manuelles organisées et coordonnées des hommes aidés ou non par des machines en vue de
produire ou de contribuer à produire des biens et des services économiques, c’est-à-dire des
valeurs d’usage ou d’utilité répondant aux besoins des hommes et en contrepartie duquel le
travailleur perçoit une rémunération. En milieu paysan, le travail ou la main d’œuvre
représente essentiellement l’énergie physique utilisée dans la production. On distingue la
main d’œuvre familiale et la main d’œuvre salariée. Il est souvent utile d’apporter une
attention particulière au rapport entre les quantités de force de travail et de terrains
disponibles dans l’exploitation : selon sa valeur, les agriculteurs ont intérêt à mettre en place
des systèmes intensifs ou des systèmes extensifs (Chimi, 2014).
- Le capital est une richesse utilisée pour réaliser une production. Différents types de capital
sont utilisés pour la production agricole. Il s’agit des investissements (machines, petit
matériel, etc.), des engrais chimiques, des insecticides, des herbicides, des fongicides etc.
On parle ainsi de capital physique pour désigner les facteurs de production qui sont eux-
mêmes des produits. Contrairement au capital physique, l’on note aussi le capital financier
pour désigner l’argent utilisé pour démarrer ou faire tourner les activités de production
(Bella, 2009 ; Chimi, 2014).
Dans le cadre de cette étude, les ressources renvoient à la terre, la main d’œuvre et du
capital que dispose le ménage agricole pour ces activités de production agricole.
10
ainsi défini n'englobe ni les ménages d'ouvriers agricoles sans terre, ni les ménages de salariés
agricoles. C'est pour cette raison qu'une troisième définition abandonnera le critère de gérance
au profit de l'activité du chef de ménage dans un secteur agricole. D’où, le ménage agricole est
un groupe familial soumis à l'autorité d'un exploitant agricole qui en est le chef. II est composé
d’un nombre variable de cellules domestiques, lesquelles se définissent comme des sous-
ensembles constitués par une épouse, ses enfants et les personnes dont elle a la charge de
subsistance (Laurent & Rémy, 2000).
Cependant, un ménage avec une exploitation agricole peut avoir quatre sources de
revenu: i) revenu de la production agricole; ii) revenu provenant d’activités de production
économique autres que l’agriculture; iii) revenu provenant d’un emploi rémunéré; et iv)
retraites, revenus de placement et rapatriement de salaires. Un ménage est dit agricole si la
production agricole est la plus importante de ces quatre sources de revenu. Le revenu de la
production agricole englobe le revenu provenant des récoltes et de l’élevage, mais n’inclut pas
le revenu provenant d’un travail agricole rémunéré. Le revenu peut être perçu en espèces et en
nature (FAO, 2007).
La définition la plus récente du concept de ménage agricole est celui de Castellu et
Dubois (2016). Pour ces derniers, par rapport au ménage ordinaire qui regroupe uniquement la
fonction des consommateurs, dans le ménage agricole les phénomènes de production et de
consommation vont de pair. D’où, un ménage agricole est un groupe familial dont
l'autoconsommation alimentaire est satisfaite par prélèvement dans un même stock de produit
issu en partie de leur propre production agricole.
Pour cette étude, un ménage agricole est un groupe familial qui tire la plupart de revenu
et de consommations de ses propres productions agricoles.
11
vente se fait dans la plupart des cas localement. A Mbalmayo, on rencontre trois principaux
systèmes d’intégration de ces cultures dans la cacaoyère :
- L’intégration du bananier plantain et du macabo dans la cacaoyère appelée système 1;
- L’intégration des cultures telles que le bananier plantain, le manioc, le maïs et l’arachide
dans la cacaoyère appelée système 2 ;
- L’intégration des cultures telles que le bananier plantain, le manioc, le maïs, l’arachide,
la morelle noire, la corète potagère et l’aubergine dans la cacaoyère appelée système 3
dans l’étude.
2.1.7 Bioéconomie
Le concept de bioéconomie n’est pas nouveau et non plus homogène. L’économiste
René Passet, en même temps que le mathématicien et économiste Nicolas Georgescu-Roegen,
ont écrit sur le sujet dès le début des années soixante-dix. Pour Passet (1996), le concept consiste
à “ouvrir l’économie sur la biosphère”, en d’autres termes à intégrer dans le calcul le fait que
12
le système économique est un sous-système du monde vivant et de son environnement, dont il
doit prendre en compte la finitude et les capacités de régénération. Pour certains, le concept de
la bioéconomie permet de tenir compte à la fois des aspects économiques et écologiques de la
production agricole. C’est un concept qui s'inscrit dans les démarches récentes de l'économie
écologique (Louhichi et al., 1999).
Tandis que pour Secondi (2013), cela suppose d’intégrer les cycles biologiques au cœur
du raisonnement économique, et d’utiliser en priorité parmi les ressources disponibles à la
surface de la terre celles qui sont capables de se renouveler à un rythme compatible avec le
temps humain. D’où, la bioéconomie se concentre en partie sur le développement des
technologies disponibles pour améliorer le rendement des cultures ou des élevages. Pour
résumer, c’est le développement durable, vision globale, intégré dans la théorie économique.
En 2013, Carton et Sinaï soulignent qu’il n’y a pas de définition claire et nette sur ce
concept jusqu’à présent. Ces auteurs estiment que la bioéconomie est un développement durable
vers une économie basée sur l'utilisation intelligente des ressources de la terre et de la mer.
Cette définition prend en compte plusieurs facteurs. Elle est mise en exergue lorsqu’il s’agit de
freiner l’artificialisation des sols, de rester vigilant à la compétition sur les terres arables entre
les productions de nourriture et d’agro-carburant, de populariser des régimes alimentaires plus
sains et plus respectueux de l’environnement, de gérer durablement les sols et son
environnement biophysique, de limiter la taille des circuits alimentaires, ou de développer des
techniques agricoles alternatives, biologiques et à faible quantité d’intrants, etc. Il affirme
l’importance de prendre en compte les savoirs locaux et tacites, de lutter contre le gaspillage
des ressources agricoles, de mettre l'accent sur la sobriété et sur la nécessité de prendre en
compte la valeur non marchande de nombreux biens publics écologiques et sociaux tels que le
paysage et la récréation, la pollinisation, la prévention du lessivage des nutriments du sol, et de
favoriser l’efficacité des chaînes alimentaires et énergétiques, etc.
Dans cette étude, la bioéconomie est considérée comme la prise en compte dans une
étude économique, des aspects liés à l’environnement biophysique du sol notamment l’érosion
des sols qui se définit en termes de perte en sol, et de sa contenance en matière organique.
13
très économiques et quantitatives vers des considérations plus humanistes et plus qualitatives.
Les quelques définitions suivantes lui ont été attribuées au cours du temps:
- La capacité d’assurer à toute personne et à tout moment un accès physique et
économique aux denrées alimentaires dont elle a besoin (FAO, 1983) ;
- L'accès pour tous et en tout temps à une alimentation suffisante pour une vie active et
en bonne santé (BM, 1986) ;
- La capacité d'assurer que le système alimentaire fournit à toute la population un
approvisionnement alimentaire nutritionnellement adéquat sur le long terme (Staatz et
al., 1990) ;
- Situation où toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et
physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs
besoins nutritionnels pour leur permettre de mener une vie active et saine (FAO, 1996).
Selon la FAO (1997), les différentes définitions mettent en évidence de plus en plus
quatre types d'approches:
Une approche du niveau macro vers celle de niveau micro: de l'évaluation des stocks
nationaux de denrées alimentaires, le concept a évolué vers le niveau familial à partir de la
perception des mécanismes d'accès aux ressources alimentaires mises en œuvre par les
populations ;
Une approche d'un niveau suffisant de l'offre, vers celle de la satisfaction de la
demande : Les conditions d'accès physiques et économiques sont-elles suffisantes? A ce stade,
on passe d'une perception alimentaire simple vers la prise en compte du niveau de vie des
familles ;
Une approche de la sécurité alimentaire au niveau des ménages vers celle au niveau
des individus : en raison de l'inégale répartition de la consommation intra-ménages et de la
vulnérabilité alimentaire de certaines catégories de la population (femmes, enfants, personnes
âgées) ;
Et enfin, une approche de sécurité alimentaire de court terme vers une sécurité
alimentaire de long terme.
Ainsi, la sécurité alimentaire se réfère à quatre dimensions : Satisfaction (ou utilisation),
disponibilité, accessibilité et stabilité.
La satisfaction des besoins alimentaires doit être quantitative et qualitative. L'aspect
quantitatif concerne le nombre de calories nécessaires à un individu ou à un ménage, pour sa
survie et sa vie active. La satisfaction qualitative suppose un équilibre nutritionnel de la ration
alimentaire (protéines, lipides, glucides), mais aussi un apport suffisant en micronutriments. En
14
outre, les aliments doivent répondre à des qualités sanitaires et hygiéniques satisfaisantes de
telle sorte que son utilisation ne soit pas menacée par des problèmes de santé (eau potable,
infrastructure médicale) (FAO, 2011).
La disponibilité des aliments est déterminée par la production agricole des ménages et
l’offre du marché tandis que l’accessibilité est fonction du prix des produits et du revenu des
ménages agricoles (BM, 1986). Selon le Comité de Pilotage du Développement Rural (2008)
accéder aux denrées alimentaires signifie que le consommateur est capable de les produire ou
de les acheter en tout temps et en tout lieu. L’accès aux ressources alimentaires est déterminé
par la sécurité alimentaire. La disponibilité concerne le court terme; elle peut être limitée par
l’insécurité de la zone, l’enclavement du village, et le prix des denrées alimentaires. Elle est
nécessaire pour permettre l’accès aux denrées alimentaires mais elle n’est pas suffisante (FAO,
1997).
La stabilité: l'insécurité alimentaire est transitoire lorsque le ménage se trouve
temporairement incapable de répondre à ses besoins alimentaires. Elle peut être liée à des non
prévus ou de façon saisonnière en raison de difficultés logistiques ou de prix élevés (Azoulay
& Dillon, 1999). Selon la FAO (2007), les questions relatives à la stabilité des
approvisionnements alimentaires sont liées aux conditions météorologiques et à l’exposition
aux catastrophes naturelles.
Il ressort clairement que la notion de sécurité alimentaire peut être abordée de plusieurs
manières et qu'il s'agit d'un concept complexe et multidimensionnel qui inclut des dimensions
techniques, économiques, sociales, culturelles et politiques. Dans le cadre de cette étude, la
définition de la FAO (1996) serait plus appropriée puisqu’elle ressort de façon claire et nette
les quatre déterminants cités plus haut qui sont des facteurs sur lesquels le problème de l’étude
se focalise notamment la disponibilité, l’accessibilité, la stabilité et la satisfaction.
15
modèles des ménages agricoles tiennent compte de cette relation de non séparabilité entre la
production, les revenus et la consommation au sein du ménage agricole. L'évolution de ces
modèles remonte aux années 1920 avec les travaux de Chayanov en Russie au moment où les
ménages étaient confrontés aux difficultés de marché du travail et à un accès flexible à la terre
(Sadoulet & Janvry, 1995).
Cependant, dans la plus part de ces pays, une grande partie de la production agricole est
assurée par les ménages paysans à petite échelle. Ces ménages paysans sont généralement des
unités économiques complexes basées sur le fait qu'ils sont simultanément engagés dans des
activités de production et de consommation, ainsi que dans l'offre des produits alimentaires et
l'allocation des ressources dont ils disposent (Afari-Sefa, 2006).
Par ailleurs, une caractérisation précise de leur comportement est importante du point
de vue de la politique de développement. Cela est particulièrement le cas en ce qui concerne
leur réaction face au prix et autres facteurs du marché. D'autres composantes de ces politiques
telles que l’offre en intrants pour la production des denrées alimentaires peuvent
intentionnellement affecter les niveaux de revenu des ménages et leurs quantités de biens
consommés (Afari-Sefa, 2006 ; Bidogeza, 2011). Taylor & Adelman (2003) ont noté que le
développement des modèles de ménages agricoles permet d’analyser l’influence des politiques
de prix du marché, de la gestion du travail, les dépenses en santé et éducation, des contraintes
de crédit et des questions environnementales qui y sont liées sur les activités de production et
de consommation des ménages agricoles.
Dans cette étude, cette théorie permet de montrer le lien et le caractère de non
séparabilité qu’il existe entre la production et la consommation dans les ménages agricoles.
Ainsi que l’impact des prix du marché sur le niveau de revenu des ménages agricoles.
16
2.2.2.1 Théorie de l’utilité marginale
La théorie de l’utilité marginale date du XIX siècle, créé par Jevons, Menger et Walras.
Dans cette théorie, on considère que l’individu est capable de mesurer la satisfaction qu’il tire
de la consommation d’un bien. On parle de mesures quantitatives et d’utilité cardinale (Laroche,
2010).
L’utilité marginale Um(x) = U’(x) mesure l’évolution de l’utilité totale quand on
consomme une unité supplémentaire du bien X. Elle n’est possible que pour une variation d’une
unité.
Lorsque l’on a un bien partiellement divisible il est facile d’appliquer la formule entre
∆𝑈
la variation de l’utilité totale sur la variation du bien =
∆𝑋
17
Figure 1 : Courbes d’utilité totale et d’utilité marginale
Source : Laroche (2010).
18
Avec : U = Utilité
α = Intercepte ou constante ;
βj = Paramètre ou élasticité de consommation en bien j ;
Cj = Quantité consommée en bien j ;
u = Base du logarithme naturel et ;
ɛ = Terme de l’erreur.
Où 𝜆𝑗 , 𝜆𝑡𝑒,𝑗 , 𝜆𝑚𝑜,𝑗 et 𝜆𝑏𝑢𝑑𝑔𝑒𝑡,𝑗 sont les produits marginaux ou les « shadows prices » de
la terre, du travail et du budget respectivement.
Dans cette étude, cette théorie a permis de représenter la fonction d’objectif du modèle
qui est une fonction d’utilité totale de type Cobb-Douglas. Cette utilité est fonction de la
consommation des produits vivriers intégrés dans la cacaoyère et des produits achetés sur le
marché.
19
2.2.3 Approche de la représentation de la contrainte budgétaire
Cette approche caractérise les paniers que le consommateur peut acquérir, étant donnés
les prix de marché et son budget.
20
Si le consommateur veut consommer une unité de bien 1 en plus sans dépenser plus, il
doit diminuer sa consommation du bien 2.
a. Augmentation de revenu
21
m m m m m
( , )→( < , )
P1 P2 P′1 P1 P2
𝑃1 P′1 P1
Pente : →( > )
P2 𝑃2 P2
On constate que le point C n’est plus accessible pour le consommateur (figure 4).
22
2.3.1 Caractéristiques des ménages producteurs de cacao
2.3.1.1 Propriété des cacaoyères
Dans l’ensemble de la zone de forêt humide du Centre et Sud Cameroun, les cacaoyères
sont perçues comme appartenant à la famille, et la vente du terrain est généralement mal perçue.
Les terres coutumières exploitées pour la culture de cacao révèlent du domaine national. Dans
cette zone, 97% des cacaoculteurs sont des autochtones et plus de 50% des cacaoyères sont
héritées. Il n’existe pas de mesures spécifiques de contrôle de la mise en place de ces systèmes.
Dans le contexte actuel de libéralisation, seules les considérations socio-économiques
attrayantes régulent la gestion des agroforêts cacaoyères (Sonwa et al., 2000).
Selon une étude faite à Talba dans le Centre-Cameroun, les cacaoculteurs sont
majoritairement (93 %) des autochtones dont 83 % sont originaires du département de la Lékié
(Pedelahore, 2014). La même source révèle que dans la zone d’Obala, les petits et moyens
exploitants des cacaoyères ont majoritairement (97 %) accès à la terre par héritage et 17 % l’ont
eu pas achat. Tandis que pour la zone de Talba, c’est bien l’achat qui est la modalité dominante
d’accès à la terre puisque les autochtones représentent 85 % du nombre total des planteurs de
cette zone. Certains des premiers migrants installés dans des lieux éloignés, isolés et inhabités
ont pu, lors de l’ouverture de ce front pionnier, s’approprier des terres par le droit de la hache
(22 %). Cette modalité a ensuite rapidement et pratiquement disparu. Les quelques allochtones
(9 %) ayant eu la terre par héritage ne sont que des jeunes planteurs.
Une autre étude faite par Jagoret et al. (2006) dans l’arrondissement de Bokito toujours
dans le Centre - Cameroun, montre que les ménages producteurs de cacao sont des autochtones
dans leur grande majorité.
23
2.3.1.3 Superficie cultivée
Dans la zone de Talba dans le Centre - Cameroun, la surface moyenne des cacaoyères
est de 8,21 ha par exploitation (Pedelahore, 2014). Cela confirme les rares indications
disponibles sur les structures des exploitations de cette zone qui chiffraient à 36,5 %
l’importance numérique des exploitations d’une surface cacaoyère supérieure à 5 ha (Jagoret et
al., 2006) et à 8 ha la surface cacaoyère moyenne par exploitation (Elong, 2004). Tandis que
dans le département de la Lékié, les superficies cacaoyères oscillent entre 1 et 2 ha (Achancho,
2006).
24
pluriannuelles, traditionnellement cultivées en association. Il s’agit de l’arachide (Arachis
hypogaea L.), du maïs (Zea mays L.), du macabo (Xanthosoma sagittifolium (L.) Schott), de
l’egusi (Cucumeropsis mannii L.), du taro (Colocasia esculenta (L.) Schott), de l’igname
(Dioscorea sp. L.) et du manioc (Manihot esculenta Crantz). La production de ces cultures est
essentiellement destinée à l’autoconsommation des ménages et, accessoirement, à la vente en
cas de surplus. Les autres espèces présentes dans l’assolement des exploitations cacaoyères du
Centre-Cameroun sont le plus souvent cultivées en culture pure et leur production est
principalement destinée à la vente. Il s’agit du palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.) et de
certaines cultures maraîchères comme la tomate (Lycopersicon esculentum Mill.), le piment
(Capsicum frutescens L.), le gombo (Abelmoschus esculentus), l’amarante (Amaranthus sp.) et
la morelle noire (Solanum nigrum L.).
Selon Achancho (2006), dans la zone de la Lékié, les cacaoyères ne permettant plus de
faire vivre les familles, ces dernières développent des spéculations à cycles courts (maïs,
manioc, tomate) associées au cacao. Cela représente une source de revenu supplémentaire pour
ces familles. Tandis que dans la zone du Mbam, les ménages associent surtout plus les vivriers
(maïs, plantain, macabo, igname, etc.) à la culture de cacao pour la consommation.
L’introduction des cultures vivrières et maraîchères à l’intérieur des plantations de cacao
vise avant tout la satisfaction des besoins urgents des cacaoculteurs et principalement de
l’alimentation. Autres espèces inventoriées dans le système de cacaoculture du Centre
Cameroun sont les fruitiers tels que l’oranger (Citrus sinensis (L.) Osbeck), le manguier
(Mangifera indica L.), le safoutier (Dacryodes edulis), l’avocatier (Persea americana Mill.),
le colatier (Cola nitida), le palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.) et le ndjansang
(Ricinodendron heudelotii) en culture intensive surtout destinée à la vente ce qui permet aux
ménages de stabiliser leurs revenus (Eboutou, 2010 ; Jagoret et al., 2009 ; Kwesseu, 2010 ;
Sonwa, 2002 ; Todem, 2005).
Dans l’arrondissement de Mbalmayo, les ménages intègrent principalement dans leur
jeune cacaoyère les cultures telles que la banane plantain, le macabo, le manioc, le maïs,
l’arachide, la morelle noire, la corète potagère et l’aubergine. Cette association de culture au
cacaoyer se fait surtout plus pour l’autoconsommation.
25
2.3.3 Revenu tiré du cacao et des cultures associées et leur contribution au revenu total
du ménage
2.3.3.1 Revenu tiré du cacao
La vente du cacao, principal produit issu de la cacaoyère, procure des quantités
importantes de revenus aux ménages. C’est ainsi que près de 400 000 ménages dépendent de
ces écosystèmes pour leur revenu et leur alimentation (Losch et al., 1991). Selon l’Office
Nationale de Café et de Cacao (ONCC), ces revenus sont estimés à plus de 100 milliards de
francs CFA (ONCC, 2009). Dans l’arrondissement de Bokito, la cacaoculture demeure la
principale source de revenu des ménages producteurs de cacao. Elle fournit 495 000 FCFA/an
aux ménages ; alors que le revenu des cultures maraîchères et vivrières cultivées en assolement
est en moyenne de 181 000 FCFA/an (Jagoret, 2013). En effet, dans cette zone les revenus issus
de la vente de cacao marchand leur permet en effet de réaliser la plupart de leurs investissements
(logement, foncier, moyen de locomotion, équipement agricole, etc.), de faire face au cours de
l’année aux différentes dépenses du ménage (scolarité des enfants, frais de santé, etc.) et de
supporter des dépenses sociales diverses (paiement de la dot, deuil, etc.). Dans le même temps,
les productions des cultures vivrières demeurent essentiellement destinées à
l’autoconsommation et accessoirement à la vente en cas de surplus.
Dans son étude sur le bilan financier des systèmes de cacaoculture de la région du
Centre, Todem (2005) ressort que les revenus nets du cacao dans cette région varient en fonction
de la situation de coût. Ils sont de 148 663 FCFA par hectare en situation de coût faible (qui ne
tient pas compte du coût d’opportunité de la main d’œuvre et du capital) et de 132 969 FCFA
par hectare en situation de coûts élevés (qui tient compte du coût d’opportunité de la main
d’œuvre et du capital). Les enquêtes effectuées par Hietet (2005) révèlent d’ailleurs que les
recettes liées au cacao sont de 375 430 FCFA, 216 200 FCFA, et 201 675 FCFA par ha,
respectivement pour les sites de Lékié, Mefou et Afamba et Mvila. Par contre dans la zone
d’Obala et Talba, avec un rendement moyen de 500 kg/ha de cacao marchand, un prix de
1 000 FCFA/kg de cacao, et un amortissement des coûts d’installation de la plantation sur
25 ans, les ménages producteurs de cacao obtiennent une valeur ajoutée nette annuelle de
228 000 FCFA/ha (Pedelahore, 2014).
Dans l’arrondissement de Mbalmayo, le revenu du cacao sert généralement à la
satisfaction des grands besoins des paysans (frais de dot pour le mariage, construction d’une
maison, traitement d’une maladie, scolarisation des enfants, etc.). En effet, dans un contexte où
l'épargne est souvent difficile, la vente du cacao à une période donnée permet d’avoir de l’argent
rapidement, particulièrement à la veille des rentrées scolaires.
26
2.3.3.2 Contribution du revenu du cacao au revenu total du ménage
Une enquête réalisée en 1954 montre que 70% des recettes monétaires des ménages
producteurs de cacao proviennent de la vente de cacao (Binet, 1956). Trente ans plus tard, la
vente de cacao représente encore 50 à 75% du budget chez plus de 90% des ménages du Centre
(Leplaideur, 1985). Et vingt ans après, l’étude de Hietet (2005) soutient que le cacaoyer
demeure une source de revenus importante car il représente jusqu'à 48% du revenu total des
ménages dans la zone du Centre-Sud du Cameroun.
Le cacao contribue de 67% au revenu global des ménages producteurs de cacao en
assolement avec les autres cultures dans l’arrondissement de Bokito (Jagoret, 2013). Ces
résultats sont semblables à ceux obtenus dans les zones forestières du Cameroun où la
cacaoculture représente 69% des revenus des agriculteurs (Jagoret et al., 2006). Ils confirment
aussi les valeurs obtenues par Weber (1977) et Santoir (1995) qui observent que la cacaoculture
représente 60% du revenu des ménages pratiquant de l’assolement dans leur exploitation.
Une enquête faite récemment auprès des ménages producteurs de cacao de Talba par
Ngono et al. (2015) révèle que la vente du cacao contribue pour 65% aux revenus des
ménages du village Talba y compris dans notre zone d’étude.
2.3.4.1 Terre
Dans l’arrondissement de Bokito, le cacao représente en moyenne 60% de leur
assolement, soit 2 ha contre 1,6 ha consacré aux cultures vivrières et maraîchères (Jagoret,
2013). Ces résultats sont semblables à ceux obtenus dans les zones forestières du Centre-
Cameroun où la cacaoculture occupe en moyenne 57% de l’assolement des exploitations
(Jagoret et al., 2006).
Dans l’étude sur la rentabilité financière de la diversification des agroforêts à base de
cacao d’Eboutou (2010), les résultats du modèle révèle que la ressource terre n’est pas
complètement utilisée. En effet, le modèle montre que sur les trois hectares disponibles au
départ, 78% ont été utilisés efficacement soit 2,342 ha. La productivité marginale de la terre est
nulle même s’il reste des espaces inutilisés.
27
2.3.4.2 Main d’œuvre
Le processus de marchandisation décrit pour la terre concerne également l’accès à la
force de travail. La majorité des ménages producteurs de cacao de la région du Centre utilisent
leur main d’œuvre familiale pour réaliser les différentes opérations culturales qu’implique
l’entretien de leurs vergers cacaoyers. Ils emploient également de la main d’œuvre salariée à
des degrés divers en fonction des zones et de l’intensité des activités (Jagoret et al., 2009). La
diversification a également eu lieu avec le transfert de la main d’œuvre familiale masculine en
particulier vers les cultures vivrières à cycle court et le maraîchage à forte valeur commerciale
(Achancho, 2006).
Dans la zone de Talba, la main d’œuvre temporelle qui représente près de 71% est
majoritairement rémunérée à travers un paiement à la tâche (38 %), un salaire mensuel (9 %)
ou un contrat de campagne (14 %) qui la lie pour toute une saison cacaoyère à un intermédiaire,
qui joue le rôle de recruteur, et au planteur. La rémunération du travail à la tâche pour la période
2010-2013 est de l’ordre de 25 000 FCFA/ha (40 euros/ha) pour le travail de désherbage des
exploitations à base de cacaoyers (Pedelahore, 2014). Dans la même étude, cet auteur révèle
qu’à partir d’une surface de l’exploitation à base de cacaoyers de 5 à 6 ha, les exploitants
utilisent de la main d’œuvre majoritairement salariée et relèvent donc des formes patronale et
capitaliste de la production agricole. Les petites et moyennes exploitations qui détiennent moins
de 6 ha relèvent majoritairement des formes de production familiale.
2.3.4.3 Capital
L’origine des capitaux financiers investis par les ménages producteurs de cacao d’Obala
et Talba dans la création et l’entretien de leurs plantations cacaoyères, montrent que la grande
majorité tire leurs capitaux financiers de revenus non agricoles. C’est à partir de ces capitaux
financiers que ces entrepreneurs agricoles d’un genre nouveau ont pu acquérir de la terre et
rémunérer la main d’œuvre agricole pour développer rapidement d’importantes surfaces
cacaoyères (Pedelahore, 2014). La même étude montre que les exploitants sans revenus non
agricoles ou avec des revenus non agricoles faibles n’ont pu créer que des surfaces cacaoyères
moyennes peu importantes s’élevant respectivement à 4,5 ha et 4,7 ha/exploitation. Par contre,
les exploitants agricoles bénéficiant ou ayant bénéficié de revenus non agricoles moyens ou
élevés ont pu atteindre des surfaces cacaoyères respectivement de l’ordre de 14,5 ha et 88
ha/exploitation, c’est-à-dire 3 à 20 fois plus importantes que les planteurs purs.
Selon Jagoret et al. (2009), c’est le revenu issu de la vente du cacao qui permet en partie
aux ménages producteurs de cacao d’investir sur les cultures vivrières et maraichères en
28
association avec le cacao. Comme autres sources de revenu, on peut énumérer les activités non
champs, le crédit et la location de leur main d’œuvre pour certains tâches dans les plantations
avoisinantes.
29
F CFA chacun (Santoir, 1995). Cette culture permet ainsi d’avoir de l’argent pour payer la
scolarité des enfants, assurer la santé de la famille, se construire, etc.
Toute cette importance économique justifie l'intérêt que les cacaoculteurs ont pour leurs
plantations et le désarroi qui les anime lorsque les revenus issus de ces plantations fluctuent ou
ne leur permet plus de couvrir certains besoins élémentaires.
30
2.3.7 Crédit et diversification alimentaires des ménages producteurs de cacao
2.3.7.1 Crédit pour les ménages producteurs de cacao
On entend par crédit à des fins agricoles, tout type de fond obtenu pour financer les
opérations de l’exploitation agricole, c’est-à-dire le financement pour l’achat des intrants
nécessaires à la production végétale et animale, pour la construction de bâtiments agricoles et
pour l’achat de machines agricoles. Le crédit non lié aux opérations agricoles, notamment pour
financer la construction de la maison de l’exploitant, d’autres opérations familiales, ou les
dépenses de consommation, est exclu (FAO, 2007).
Plusieurs autres déterminants sont aussi susceptibles de favoriser la diversification des
sources de revenu des ménages producteurs de cacao. Il s’agit principalement de la disponibilité
des crédit (Jagoret et al., 2009). Ce crédit leur permet d’investir non seulement sur la culture de
cacao mais aussi sur les cultures intégrées dans la cacaoyère.
Dans la zone d’étude, les principales cultures vivrières intégrées dans les jeunes
cacaoyères sont la banane plantain, le macabo, le manioc, le maïs, l’arachide, la morelle noire,
31
la corète potagère et l’aubergine. La consommation de ces produits procure une certaine teneur
d’éléments nutritifs aux membres du ménage (tableau 2).
Tableau 2: Teneur en protéines, calories et/ou vitamines des produits vivriers consommés après
cuisson
Teneur en protéine Teneur en calorie Teneur en vitamine
Produits vivriers
(g/kg) (cal/kg) C (mg/kg)
Banane plantain 14 1260 30
Macabo 22 1460 10
Manioc 8 1770 21
Maïs 97 3480 2
Arachide 234 5600 10
Morelle noire 15 340 260
Corète potagère 13 400 390
Aubergine 10 180 800
Source : Bergeret & Masseyeff (1957); Kahane et al. (2005) ; Le Berge et al. (1986)
Une étude faite par Agbo et al. (2015) sur les ménages producteurs de cacao dans la
localité de Mawa en Côte d’Ivoire où les cacaoculteurs subissent les mêmes conditions que
ceux du Cameroun a montré que les ménages producteurs de cacao sont ceux qui font le plus
face au problème d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. La malnutrition dans les zones de
production de cacao est préoccupante et a pour conséquences la réduction de la force de travail,
les pertes de revenus et le retard de croissance et la faible performance scolaire des jeunes.
Selon la même source, 94,3% des ménages producteurs de cacao ont une faible diversification
alimentaire car ils consomment au maximum 3 groupes d’aliments tandis que 5,7% ont une
diversification alimentaire moyenne (4 à 5 groupes d’aliments).
32
2,5% pour le témoin (savane non cultivée) à 3,5% neuf ans après l’installation des cacaoyères
(Jagoret, 2013).
Si la réduction de la matière organique du sol suite à la création d’une cacaoyère après
une défriche forestière est un résultat connu, le maintien voire l’augmentation du niveau de cet
indicateur dans le système de cacaoculture agroforestier sur savane est un élément positif
résultant de la stratégie des agriculteurs d’associer différentes espèces ligneuses aux cacaoyers
au cours du temps, de participer au processus de recyclage de la biomasse et au partage des
ressources garants d’un bon fonctionnement d’un écosystème naturel (Koko et al., 2008).
La préparation initiale du sol supportant les agroforêts cacao cause moins de dégâts sur
le sol. La fertilisation des plantations est assurée par la chute des feuilles des cacaoyers et des
arbres associés. Ainsi, 6 à 8,5 tonnes de litière (feuilles, bois, fleurs et fruits) tombent par an
dans les cacaoyères du Sud-Cameroun. Cette chute procure au sol annuellement 50 à 55 kg
d’azote, 3,5 à 4 kg de phosphore, 35 à 40 kg de potassium, environ 90 kg d’aluminium et 25 kg
de magnésium (Boyer, 1973). Une étude plus récente montre que le NPK index dans les
agroforêts cacao varie de 4,7 à 8,7 et le déficit en nutriment est de 9,7 à 18,6 kg N/ha/an, 2,1 à
3,9 kg P/ha/an et 7 à 13,3 kg K/ha/an (ASB, 2000).
33
2.3.10 Revue des études récentes utilisant le modèle bioéconomique en Afrique et en pays
en voie de développement
Selon Hengsdijk & Vergahen (2012), le modèle bioéconomique des ménages agricoles
représente la prise de décision des ménages sur l’utilisation et la gestion efficace des ressources
(terre, travail, capital) de manière à obtenir de bon rendements sous l’influence de leur
environnement socioéconomique, institutionnel et biophysique. Dans son étude sur la
modélisation bioéconomique des ménages agricoles pour l’évaluation de l’intensification des
cultures dans la vallée centrale en Ethiopie, le modèle du même auteur (2012) révèle que les
ménages enregistrent un rendement de maïs de 2000 kg/ha dans les conditions de faible
utilisation d’intrants et de 4000 kg/ha dans les conditions de forte utilisation d’intrants. Qu’en
effet, l’intensification des cultures (et l’augmentation du revenu des ménages) est associée à
l’augmentation des émissions de gaz issues des fertilisants azotées et du diesel à la fois par
superficie cultivée et par kilogramme de production.
Flichman & Allen (2014) dans leur étude ayant pour objectif d’explorer les synergies et
les échanges entre les objectifs socioéconomique, environnementale des performances
économiques et de la balance en matière organique des sols ont révélé à partir de leur modèle
bioéconomique d’optimisation que sur les 96 champs étudiés à Netherland, les champs des
ménages ayant moins de revenu sont ceux donc les sols ont un niveau optimale de matière
organique.
Dans son étude sur la modélisation bioéconomique des ménages pour l’intensification
agricole au Mali Kruseman (2000) révèle que les comportements des ménages et les processus
biophysiques sont à la fois complexes et combinent la nature de l’interface des activités
agricoles de ceux-ci.
L’échange entre les revenus et la balance nette des nutriments du sol sous les conditions
de marché libre avec les contraintes de travail, de capital et des marchés de tractions animales
répondent aux politiques agraires du Sud du Mali. Tel est l’observation de Ruben & Ruijven
(2001) dans leur étude sur l’efficience technique pour le modèle bioéconomique des ménages
agricoles. De même, cette étude révèle que la fonction de production de l’arachide possède un
faible R2 et seulement deux coefficients sur dix sont significatifs. Toutes les fonctions de
production des cultures ont une échelle de rendement décroissant pouvant être dérivé de la
somme des élasticités partielles des intrants.
34
En parcourant cette revue de littérature, il ressort en dernière analyse que très peu
d’études existent sur l’amélioration des conditions de sécurité alimentaire des ménages
producteurs de cacao au Cameroun à travers une répartition optimale des ressources dont ils
disposent ; notamment la terre, la main d’œuvre et le capital. Ces ménages producteurs de
cacao étant particulièrement ceux qui intègrent dans leur cacaoyère des cultures vivrières pour
la consommation et pour la vente en cas de surplus, ou encore comme source de revenu en
attendant la production du cacao ou pour l’entretien et la propreté dans leur cacaoyère. De telles
études n’ont pas encore fait l’objet d’une attention particulière. Pour ces raisons, les objectifs
de cette étude s’inscrivent dans une optique nouvelle, et fera l’objet d’une ouverture de la
recherche sur plusieurs autres axes.
35
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
36
Figure 5 : Localisation de l’arrondissement de Mbalmayo
Source : Owona (2007) cité par Temgoua (2007)
37
3.1.2.2 Milieu humain
L’arrondissement de Mbalmayo est composé de vingt (20) villages : Abang, Akometam,
Assanzoa, Avebe, Biyan, Ekombitie, Fakele, Zoatoussi, Mbedoumou, Mekomo, Memiam,
Nkolnguet, Bilick, Nkolnyama, Nkoumadzap, Nseng-Nlong, Akom-myada, Ngallan, Ovangoul
et Zamakoe. Au recensement de 2005, on note 62 808 habitants dans cet arrondissement
regroupés sur une superficie globale de 2 196 km2 (Mbarga, 2010).
Les principaux groupes ethniques sont Bane et Enoah. Mbalmayo étant situé dans la
partie Sud de la région du Centre est composée d'une population majoritairement Beti (les Bene
qui sont d'après les sources les frères directs des Ewondo de Yaoundé), mais avec l'urbanisation
que connaissent les villes du Cameroun Mbalmayo n'est pas en reste. On peut ainsi trouver les
populations originaires de l'Ouest, de l'Est et même du Sud (Lebel et Pontié, 2011).
La population y pratique l’élevage extensif et intensif. S’agissant de l’élevage intensif,
on y rencontre l’élevage de poissons en cage principalement du Tilapia pratiqué par des jeunes
sous la direction du Projet de développement de l’élevage du Tilapia en cage au Cameroun, un
projet d’élevage de poules pondeuses, qui sont des projets pilotés par le MINEPIA (MINEPIA,
2016). L’élevage extensif de porcs, volailles et chèvres est pratiqué dans les ménages. Du fait
de la forte densité de la population, l’utilisation efficace des ressources dont possèdent les
ménages notamment la terre, la main d’œuvre et le capital est nécessaire pour l’obtention de
bons rendements. On note par ailleurs la présence de quelques organismes et structures de
recherche œuvrant dans les domaines de l'agriculture et de la foresterie à Mbalmayo. On peut
citer entre autres : ENEF, IRAD, ICRAF, CIRAD, IITA et AVDRC.
En effet, dans cette zone l’agriculture est le principal domaine d’activité de la population
de l’arrondissement. En effet elle occupe plus de 70% de la population active et intègre les
cultures vivrières, les cultures maraîchères, les cultures pérennes, les cultures fruitières, et
principalement la culture de cacao qui est la principale culture de rente de la zone (Konga,
2005). De plus, la zone étant purement agricole indique non seulement la présence d’une main
d’œuvre pour les travaux dans la cacaoyère, mais aussi favorise la possibilité pour le bon
déroulement des travaux des cacaoyères dans lesquels sont intégrées les cultures vivrières.
38
tendance à s’éclaircir à l’approche des bas-fonds, devenant parfois nettement jaune et présentant
une texture plus sableuse en surface. Les sols de bas-fonds très sableux et plus ou moins
humifères, sont le plus souvent hydromorphes, la nappe phréatique étant proche de la surface
(Konga, 2005 ; Temgoua, 2007).
b) Climat
Le climat de la localité est du type équatorial de transition, illustré notamment par la
relative abondance des précipitations annuelles et le nombre élevé de jours pluvieux, la
médiocrité de l’insolation et la forte nébulosité, l’écrasement de l’amplitude thermique diurne
moyenne. Ces caractéristiques expriment clairement la forte dépendance de la région vis-à-vis
du régime de mousson. On y distingue quatre saisons bien marquées (Lebel & Pontié, 2011).
Les précipitations ont un rythme bimodal, qui oppose deux saisons pluvieuses
légèrement décalées par rapport aux équinoxes. La première, de mars à Juin, plus longue, mais
moins intense et la seconde, de Septembre à Novembre. Le mois le plus pluvieux étant
d’Octobre. Les précipitations sont comprises entre 1600 mm et 1700 mm. On distingue
également deux saisons sèches, une petite de Juillet à Août et une grande saison sèche de
Décembre à Février. Les températures varient entre 19 °C et 28° C (Konga, 2005).
c) Végétation
La végétation est une forêt dense humide sempervirente de basse et moyenne altitude,
constituée de vielles forêts secondaires, de jachères forestières et de jachères à Chomolaena
odorata. Les essences forestières de la communauté sollicitées pour l’exploitation sont : Le
Bubinga, le Moabi, le Sapelli, le Sipo, le Tali, le Movingui, le Bibolo, l’Ayous, le Bilinga,
l’Ekop, l’Azobé, l’Ebène et l’Iroko. On rencontre aussi quelques Produits Forestiers Non
Ligneux (PFNL) tels que l’Ando’o, l’Ezezang, le cola, le Bitter Cola, le Nding, l’Obam,
l’Essok, l’apwa, etc.
d) Relief et hydrographie
Le relief de la localité est relativement plat. Les altitudes sont comprises entre 630 et
670 mètres. On y recense quelques collines largement ondulées et des vallées larges. Des
étendues plus ou moins planes s’étalent en bordure du fleuve Nyong et de son affluent So’o.
L’hydrographie du site est dominée par deux grands cours d’eau à savoir le fleuve Nyong,
deuxième plus grand fleuve du Cameroun et son affluent la rivière So’o.
39
Toutes ces caractéristiques physiques (sols, climat, végétation, topographie et
hydrographie) sont très favorables à la pratique de la cacaoculture dans la zone et présentent
toutefois des particularités propices au bon déroulement des cultures vivrières dans les
cacaoyères.
40
3.2 CHOIX ET TAILLE DE L’ECHANTILLON
3.2.1 Unité d’analyse
L’unité d’analyse est constituée des ménages agricoles, producteurs de cacao intégrant
dans leur cacaoyère des cultures vivrières telles que le bananier plantain, le macabo, le manioc,
le maïs, la morelle noire, la corète potagère et/ou l’aubergine.
41
3.3.1 Données de sources secondaires
Les données de sources secondaires ont été collectées à partir de la recherche
documentaire dans les bibliothèques de l’Université de Dschang, de la « World Vegetable
Center », de l’Institut International pour l’Agriculture Tropical (IITA) et également sur internet.
Ces sources de données secondaires ont permis d’avoir des informations sur le déroulement des
activités de production agricoles des ménages producteurs de cacao, sur le modèle
bioéconomique et de programmation non linéaire des ménages agricoles, la teneur de certaines
produits alimentaires en calories, vitamines et protéines, le taux de matière organique et de perte
en sol , le choix des théories et des concepts à utiliser et autres termes relatifs à l’étude.
42
Tableau 4 : Récapitulatif des variables et méthodes par objectif
Méthode de
Méthode d’analyse
Objectifs Variables d’analyse collecte des
des données
données
Genre, âge et niveau Analyse
1. Caractériser les d’étude du chef de ménage, descriptives (moyenne
Revue de
ménages producteurs de superficie cultivée, recours , minimum, maximum,
littérature et
cacao sur la base des à un agent de vulgarisation, fréquence, écart type)
enquête auprès
variables appartenance à une et techniques
des ménages
démographiques, organisation paysanne, multivariées
producteurs de
institutionnelles et celles statut matrimonial, (ANOVA) : utilisation
cacao
liées aux ressources. propriété foncière, l’accès du logiciel SPSS et du
au crédit, etc. tableur Excel
2. Estimer les
combinaisons optimales Variables d’analyse de Modèle bioéconomique
des produits et des l’objectif 1, dépenses et Revue de la de ménage agricole
ressources qui satisfassent recettes, pertes en sol, littérature et (fonctions d’utilité et
mieux les besoins de matière organique, crédit enquêtes auprès de production Cobb-
production et de agricole, consommation en des ménages Douglas, contraintes) :
consommation des protéine, vitamine et producteurs de utilisation du logiciel
cultures vivrières calories des ménages cacao GAMS
intégrées dans la producteurs de cacao
cacaoyère
43
Cet objectif a été atteint grâce à une identification, puis une caractérisation des ménages
producteurs de cacao. La caractérisation de ces ménages s’est faite pour les critères retenus des
variables démographiques, institutionnelles et celles liées aux ressources telles que le genre,
l’âge, le niveau d’étude du chef de ménage, la superficie cultivée, le contact un agent de
vulgarisation, l’appartenance à une organisation paysanne, la propriété foncière, le nombre de
personne dans le ménage, le statut matrimonial, le type de main d’œuvre, le statut de résidence
et l’accès au crédit. En plus de l’analyse descriptive utilisée pour toutes ces variables, les
techniques multivariées (ANOVA) ont aussi été utilisées pour analyser les variables
quantitatives.
44
à la fois des aspects économiques et écologiques de la production agricole, s'inscrit dans les
démarches récentes de l'économie écologique qui conduit à situer les activités agricoles dans
une perspective de coévolution des systèmes naturels et socio-économiques, clé de la
compréhension du développement durable (Louhichi et al,. 1999 ; Passet, 1996). En outre,
l’utilisation d’un modèle bioéconomique de ménage agricole spécifie la production en termes
de coefficient technique d’intrant-produit pour les différentes activités de production agricole
des ménages producteurs de cacao. Cela inclut toutefois les paramètres qui indiquent la balance
nette de perte en sol due à l’érosion et de la contenance de ce sol en matière organique. Tout
ceci conduisant à stabiliser la productivité des sols en produits vivriers consommés par les
ménages producteurs de cacao (Hengsdijk & Verhagen, 2012 ; Ruben & Ruijven, 2001 ;
Bidogeza et al., 2015).
45
Données secondaires et primaires :
Statistiques descriptives et analyse
économétrique :
Variables exogènes
Production : Consommation :
Fonction de production Cobb- Fonction d’utilité Cobb-Douglas :
Douglas : Consommation et paramètres de la
Facteurs et paramètres de production satisfaction
Le modèle de programmation a été résolu par utilisation du logiciel GAMS. Dans les
conditions optimales, le modèle calcule les variables endogènes telles que l’utilité qui maximise
la satisfaction des ménages dans la consommation des produits vivriers, les quantités à
consommées pour atteindre cette satisfaction, le surplus à vendre, les combinaisons de
répartition des ressources qui favorise l’obtention des rendements optimales, la capacité de
main d’œuvre dont le ménage peut louer à l’extérieur et les dépenses pour les produits du
marché. Sur certaines variables endogènes obtenues et exogènes utilisées pour construire le
modèle, des scénarios ont été définis puis réintroduites dans le modèle pour observer les
tendances.
b) Activités
Les activités du modèle de programmation sont chacune des cultures vivrières intégrées
dans la cacaoyère. Il s’agit entre autre de la banane plantain, du manioc, du maïs, de l’arachide,
du macabo, de la morelle noire, de la corète potagère et de l’aubergine cultivées en assolement
46
dans la cacaoyère. Dans la zone d’étude, on rencontre trois systèmes d’intégrations majeures
de ces cultures dans les cacaoyères. Ces trois principaux systèmes d’intégration dans la
cacaoyère sont :
- Plantain + Macabo (Système 1)
- Plantain + Manioc + Maïs + Arachide (Système 2)
- Plantain + Manioc + Maïs + Arachide + Morelle noire + Corète + Aubergine
(Système 3
Ces produits vivriers sont particulièrement produites dans la zone parce qu’elles entrent
dans les habitudes alimentaires de sa population et du fait que le sol de cette localité est
favorable pour leur production.
47
Fonction d’objectif : U = f(C),
βj
max U = α Mλ ∏ Cj
j
Contraintes :
Fonction de production:
bij
𝑎𝑗 ∏i X ij ≥ 𝐶𝑗 + 𝑆𝑉𝑗 (1)
Disponibilité de la terre :
∑𝑗 Xterre,j ≤ TE (2)
Disponibilité de la main d’œuvre :
∑j Xmain d′oeuvre,j ≤ MO + MOS (3)
Budget limité
SE + M (4)
Contrainte de perte de sol :
∑𝑗 Xperte de sol,j ≤ PS (5)
Contrainte de fertilité de sol :
∑𝑗 X𝑚𝑎𝑡𝑖è𝑟𝑒 𝑜𝑟𝑔𝑎𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒,j ≤ CMOS (6)
Crédit limité :
48
e) Variables et paramètres inclus dans le modèle
Avant la construction du modèle, les variables et paramètres exogènes aussi bien que
les variables et paramètres endogènes sont d’abord définis. Les paramètres sont considérés
comme les coefficients entrants dans le modèle (paramètres exogènes) ou estimés par le modèle
(paramètres endogènes). De même, toutes les données existantes qui sont intégrées dans le
modèle sont appelées variables exogènes tandis que les valeurs inconnues à estimer par le
modèle sont des variables endogènes ou variable de décision (Jaza, 2005). Le tableau 5 présente
toutes les variables et les paramètres du modèle de programmation non linéaire utilisé dans cette
étude.
49
Index
i = {Compost, fumure animale, engrais minéral, main d’œuvre}
j = {Plantain, macabo, manioc, maïs, arachide, morelle noire, corète potagère, aubergine}
k = {Terre, main d’œuvre, perte de terre, capacité en matière organique, consommation en}
protéines, vitamines et calories
f) Contraintes
Celles spécifiées dans l’étude sont les contraintes majeures rencontrées par les ménages
producteurs de cacao en ce qui concerne la production et la consommation des cultures vivrières
intégrées dans la cacaoyère. Compte tenu que les ressources que disposent ces ménages sont
limitées notamment la terre, la main d’œuvre et le capital. Ce sont des contraintes liées à la
production et à la consommation (Afari-Sefa, 2006 ; Bidogeza et al., 2015). Il s’agit de la
fonction de production Cobb-Douglas, la disponibilité de la terre, la disponibilité de la main
d’œuvre, le budget limité, le crédit limité, la contrainte perte de sol, la contrainte fertilité de sol,
les contraintes de consommation en protéines, de consommation en calories et de
consommation en vitamines.
Source : Lucia (2005) ; Jaza (2005) ; Tarig (2009) ; Ruben & Ruijven (2001) ; Suriagandhi
(2011) ; Baruwa & Oke (2012) ; Bathan & Lantican (2010) ; Punitha (1997).
50
Le modèle inclut en effet huit cultures (banane plantain, macabo, manioc, maïs,
arachide, morelle noire, corète potagère et aubergine) et quatre facteurs de production (compost,
fumure animale, engrais minéral et travail). La liaison entre ces facteurs et les cultures est
représentée par les paramètres encore appelés élasticités de production. Il est obtenu à partir des
quantités d’intrants utilisées dans la production des cultures. Le tableau 7 représente les
quantités d’intrants utilisés dans la production des cultures vivrières intégrées dans la
cacaoyère.
Tableau 7: Quantités d’intrants utilisés dans la production des cultures vivrières et inclues dans
le modèle de programmation
Compost Fumure Engrais Travail
Intrants
(kg/ha) animale (kg/ha) minéral (kg/ha) (Hj/ha)
Système 1
Banane plantain 1770 460 250 90,84
Macabo 205 150 / 68,94
Système 2
Banane plantain 1640 900 70 92,12
Manioc / / 380 71,80
Maïs 235 150 132,5 78,06
Arachide 300 / 160 62,54
Système 3
Banane plantain 2050 905 195 87,97
Manioc / / 145 69,10
Maïs 110 225 100 73,40
Arachide 190 / 150 63
Morelle noire / 900 205 82,43
Corète potagère / 400 80 58,13
Aubergine 100 420 110 83,53
Système 1= Banane plantain + Macabo
Système 2= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide
Système 3= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide + Morelle noire + Corète potagère + Aubergine
51
iii. Disponibilité de la main d’œuvre
La contrainte sur la disponibilité de la main d’œuvre est indiquée par l’équation (3). Elle
stipule que dans un ménage agricole, la quantité de main d’œuvre utilisée pour toutes les
cultures est inférieure ou égale à la quantité de la main d’œuvre disponible dans le ménage plus
de la main d’œuvre salariale (temporelle). De façon générale, pour la production des cultures
vivrières intégrées dans leur cacaoyère, les ménages producteurs de cacao disposent d’une main
d’œuvre familiale de 207,10 Hj et d’une main d’œuvre salariale de 120,19 Hj. Plus
spécifiquement, dans le modèle, la main d’œuvre familiale et salariale utilisées par les ménages
producteurs de cacao est respectivement de 102,71 Hj et de 57,07 Hj pour les ménages
pratiquent le système 1, de 183,49 Hj et de 121,03 Hj pour les ménages pratiquant le système 2
et de 335,09 Hj et de 182,47 Hj pour ceux pratiquant le système 3.
52
en perte de sol est estimée à 0,058 t/ha/an (Koko et al., 2008). Cette valeur a été intégrée dans
le modèle de programmation.
53
en calories et de 93,18 mg/kg/jr en vitamines dans la consommation des produits vivriers
intégrées dans la cacaoyère afin de satisfaire leur besoin nutritionnel.
g) Paramètres du modèle
La phase fondamentale dans la transition de la mathématique à un modèle appliqué est
d'indiquer et de paramétrer les formes pour les fonctions de production et d’utilité qui entre
dans le modèle (Afari-Sefa, 2006).
ɛ = Elasticité
U = Utilité
Au point d’équilibre, l’utilité marginale dérivée de la consommation de tout produit est
égale au ratio prix comme le montre l’équation (13) :
54
δU PC j
= (13)
δCj Pu
U PC j
(13) dans (12) ɛ = (14)
Cj Pu
PCj Cj
ɛ= (15)
U Pu
En supposant que l'utilité est un index sans dimension standard, alors Iu = ∑Cj PCj , où Iu
est l’index d’utilité. Les paramètres de la fonction d’utilité Cobb-Douglas sont dérivés en
considérant l’ensemble des dépenses de tous les produits et la fonction est homogène de degré
un. En transformant cela sous forme de relation mathématique, on obtient :
PC1 C1
ɛ1 = (16)
∑Cj PCj
Les paramètres calculés ou les élasticités (car ɛ = β) de consommation des vivriers par
les ménages producteurs de cacao, des autres produits achetés sur le marché et leurs prix
respectifs sont présents dans le tableau 9. Les quantités de consommation moyennes ont été
calculées à partir de l’ensemble de consommations obtenues auprès des ménages enquêtés.
Tableau 9: Paramètres de calcul de la fonction d’utilité intégrée dans le modèle
Quantités Prix unitaire
Produits vivriers Elasticité β
consommées (kg) (FCFA/kg)
Système 1
Banane plantain 755 350 0,565
Macabo 450 250 0,241
Produits du marché 1 90645,5 0,194
Système 2
Banane plantain 600 350 0,231
Manioc 1950 130 0,279
Maïs 422,5 200 0,093
Arachide 452,6 650 0,323
Produits du marché 1 67525 0,074
Système 3
Banane plantain 685,2 350 0,163
Manioc 1935 130 0,171
Maïs 431,5 200 0,059
Arachide 423,6 650 0,187
Morelle noire 1562,8 175 0,186
Corète potagère 784,1 150 0,080
Aubergine 550,4 325 0,122
Produits du marché 1 46405,5 0,032
Système 1= Banane plantain + Macabo ; Système 2= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide
Système 3= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide + Morelle noire + Corète potagère + Aubergine
55
D’après Afari-Sefa (2005), la fonction d’utilité de type Cobb-Douglas a pour expression
βj
générale U = α ∏j Cj eɛ (17)
Avec : U = Utilité
α = Intercepte ou constante ;
βj = Paramètre ou élasticité de consommation en bien j ;
Cj = Quantité consommée en bien j ;
u = Base du logarithme naturel ;
ɛ = Terme de l’erreur.
En considérant les variables spécifiques à cette étude, la fonction d’utilité introduite
dans le modèle est la suivante :
β β β β β β β β
U = C1 1 C2 2 C3 3 C4 4 C5 5 C6 6 C7 7 C8 8 M β9 (18)
Où
C1 = Consommation de la propre production du ménage en banane plantain
C2 = Consommation de la propre production du ménage en macabo
C3 = Consommation de la propre production du ménage en manioc
C4 = Consommation de la propre production du ménage en maïs
C5 = Consommation de la propre production du ménage en arachide
C6 = Consommation de la propre production du ménage en morelle noire
C7 = Consommation de la propre production du ménage en corète potagère
C8 = Consommation de la propre production du ménage en aubergine
M = Consommation en produits achetés sur le marché
Et β1 , β2 , β3 … β9 sont les élasticités de consommation des produits des ménages producteurs
de cacao.
56
- La production qui peut décroitre ou croître selon le niveau d’utilisation des
intrants/ressources;
- Les coûts des intrants et des produits qui peuvent varier à cause des périodes
d’abondance et de rareté sur le marché ou du fait que l’on se trouve dans une saison de
production favorable ou pas.
- La satisfaction qui peut être meilleure lorsque les quantités consommées sont
améliorées.
57
3.7 LIMITES DE L’ETUDE
Les limites liées à cette étude concernent notamment les variables et paramètres non
incorporés dans le modèle à savoir :
- L’étude n’inclut pas le loisir dans le modèle de ménage agricole. Pour le calcul de la
satisfaction des ménages producteurs de cacao, elle prend en compte uniquement la
consommation des produits vivriers produites par le ménage et des produits achetés sur
le marché. Or la satisfaction dans un ménage agricole est fonction des propres produits
agricoles, des produits du marché consommés par le ménage et du loisir.
- Les données concernant les pertes de sol et la capacité de matière organique ont été de
sources secondaires ;
- Les coefficients de la fonction de production de chaque culture ont été pris dans la
littérature.
58
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
Ce chapitre présente et discute les résultats obtenus après analyse des données collectées. Il
est organisé en fonction des objectifs spécifiques à atteindre. Les différentes parties traitent
respectivement des caractéristiques socioéconomiques, biophysiques et institutionnelles des
ménages producteurs de cacao qui intègrent des cultures vivrières dans leur cacaoyère, de la
validation du modèle de programmation non linéaire, des combinaisons optimales des ressources et
produits vivriers qui satisfassent les besoins nutritionnels des ménages et des résultats de l’analyse
sensitive.
Tableau 11: Répartition des ménages enquêtés par système d’intégration des cultures dans la
cacaoyère (N = 96)
Système Fréquence %
Système 1 31 32,3
Système 2 35 36,5
Système 3 30 31,2
Total 96 100
Système 1= Banane plantain + Macabo
Système 2= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide
Système 3= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide + Morelle noire + Corète potagère + Aubergine
Selon les résultats des enquêtes représentés par le tableau 11, les ménages qui intègrent
dans la cacaoyère le plantain, le manioc, le maïs et l’arachide (système 2) sont plus nombreux
(36,5% soit 35 ménages), ensuite viennent ceux qui y intègrent le plantain et le macabo
59
(système 1 : 32,3% soit 31 ménages) et enfin ceux qui intègrent le plantain, le manioc, le maïs,
l’arachide, la morelle noire, la corète potagère et l’aubergine (système 3 : 31,2% soit 30
ménages). Cela pourrait s’expliquer par le fait que, le choix de la pratique d’un système ou de
l’autre dans la cacaoyère se fait en fonction des préférences alimentaires du ménage. La pratique
du système 3 est peu observée dans les ménages producteurs de cacao parce qu’elle est plus
récente par rapport aux deux autres. Cette pratique a été initiée dans la localité par un ensemble
d’organismes internationaux de recherche parmi lesquels l’IITA et AVRDC. Ces derniers
encouragent la diversification dans la cacaoyère de plusieurs autres cultures comme source de
valeur ajoutée des ménages en attendant la production de cacao en cours. Par ailleurs, la
diversification des cultures vivrières dans la cacaoyère favorise aussi la diversification dans la
consommation des ménages producteurs de cacao.
60
Par ailleurs, les résultats du tableau 12 permettent aussi de constater un vieillissement
relatif des chefs de ménage producteurs de cacao, car l’âge moyen de tous oscille autour de 50
ans, avec des variations importantes. C’est pourquoi le test d’ANOVA révèle qu’il n’y a pas de
différence significative entre les âges moyens des chefs de ménages des trois systèmes. Ces
résultats sont semblables à ceux obtenu par Folefack (2003) dans le Sud Cameroun. En effet
dans la zone d’étude, l'activité de production cacaoyère est très peu attrayante pour les jeunes,
qui migrent plus vers les grandes villes à la recherche d'un emploi stable et des conditions de
vie plus attrayante.
Tableau 13: Répartition des ménages en fonction du genre et des cultures associées au cacaoyer
Système 3 Système 1 Système 2 Total
Genre (N=30) (N=31) (N= 35) (N= 96)
Fréquence % Fréquence % Fréquence % Fréquence %
Femmes 11 36,7 6 19,4 8 22,9 25 26
Hommes 19 63,3 25 80,6 27 71,1 71 74
Système 1= Banane plantain + Macabo
Système 2= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide
Système 3= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide + Morelle noire + Corète potagère + Aubergine
61
L’on note également du tableau 13 que les ménages producteurs de cacao pratiquant le
système 3 ont une proportion de femmes chef de ménage plus élevée par rapport aux
proportions des femmes des ménages pratiquant le système 1 ou 2. Ceci pourrait s’expliquer
par le fait que la femme est au centre de la consommation dans le ménage par sa charge de
préparer les repas. Elles trouvent beaucoup d’intérêt aux conseils des organismes de recherche
de la localité travaillant sur la promotion de la diversification d’un grand nombre de cultures
dans la cacaoyère ceci à fin de favoriser une consommation très diversifiée au sein du ménage.
De plus, dans certains villages de la zone on rencontre des cas où l’homme a sa vieille cacaoyère
qu’il gère personnellement et la dame une cacaoyère nouvellement créée dans laquelle elle met
du plantain, du manioc, du maïs, des arachides et des légumes. En général tout ce qui peut lui
permettre d’assurer l’alimentation de sa famille.
62
Figure 7: Niveau d’éducation du chef de ménage par système d’intégration des
cultures vivrières dans la cacaoyère
63
Figure 8: Statut matrimonial des ménages producteurs de cacao par système
d’intégration des cultures vivrières dans la cacaoyère
98,5% des ménages producteurs de cacao étant mariés légalement sont des ménages
monogamiques. Ceci pourrait être dû à la culture et aux traditions de la zone d’étude qui sont
très restreints face à la polygamie. Le 1,5% restant est un ménage polygame dont les membres
sont des allogènes.
64
Figure 9: Statut de résidence des ménages producteurs de cacao par système
d’intégration des cultures vivrières dans la cacaoyère
65
Il faut cependant, signaler que dans cette zone le nombre de personne dans le ménage a
un enjeu important, parce qu'il constitue une main d'œuvre familiale abondante pour les
activités agricoles, plus particulièrement dans l'extension des superficies, la diversification des
cultures dans la cacaoyère et les activités non agricoles, et ceci contribuant à la diversification
des sources de revenus du ménage.
Figure 10: Appartenance à une organisation paysanne par système d’intégration des
cultures vivrières dans la cacaoyère
66
Il ressort aussi de la figure 10 que les chefs de ménages pratiquant le système 1 adhèrent
plus aux OP comparé aux chefs de ménages pratiquant les systèmes 2 ou 3. Cela pourrait être
dû au fait que certains chefs de ménage pratiquant le système 1 intensifient la production du
bananier plantain dans leur cacaoyère puisque sa production est très favorable dans la
cacaoyère. Le fait qu’ils intensifient la production de banane plantain les oblige à adhérer aussi
aux OP plantain pour facilement se procurer des intrants, bénéficier des semences et des
formations de la part des organismes de recherche comme l’IITA et commercialiser leur
produit.
Figure 11: Contact avec un conseiller agricole ou un agent de vulgarisation agricole par
système d’intégration des cultures vivrières dans la cacaoyère
67
La figure 11 révèle aussi que les ménages pratiquant le système 1 sont plus nombreux à
être en contact avec un agent de vulgarisation ou un conseiller agricole par rapport aux ménages
pratiquant le système 2 ou 3. Cela pourrait être dû au fait que la plus part des chefs de ménages
producteurs de cacao pratiquant le système 1 appartiennent à une OP. Or, les OP ont ce privilège
d’être plus en contact avec les agents de vulgarisation agricole et de bénéficier des conseils de
ces spécialistes du domaine.
En effet, 67% des ménages producteurs de cacao obtiennent du crédit provenant des
sources informelles. Ces crédits sont issus des coopératives ou des tontines (Njangui) auxquels
ils adhèrent, ou encore d’un prêt à une tierce personne qui peut être un membre de la famille ou
une connaissance. Ils perçoivent ces crédits généralement sous différente forme (argent liquide,
matériel de production ou intrant). Le crédit sous forme d’argent liquide est utilisé pour l’achat
des intrants et le paiement de la main d’œuvre. Ces crédits dans les coopératives sont très
68
souvent issus des versements dans le compte de solidarité du groupe qui sont redistribués aux
membres du groupe sollicitant un prêt.
De même, on constate que l’obtention de crédit agricole offert par les institutions
financières reste marginale pour les ménages producteurs de cacao de la localité. Seulement
33% de ceux ayant accès au crédit obtiennent du crédit de source formelle plus précisément de
MC2. Or, Le manque d'accès au financement reste une contrainte majeure au développement de
leur activité de production. Car ces ménages ont besoin de crédit pour intensifier leur production
et financer leurs différentes activités agricoles. Par ailleurs, le problème d'accès au crédit de
sources formelles est lié en majorité au taux d'intérêt élevé, au manque de garanti de la part des
producteurs et à leur faible capacité d'épargne dans les institutions de crédit. En dehors du crédit
agricole, les ménages de la zone bénéficient aussi d’un prêt scolaire d’organismes de crédit de
source formelle remboursable sur un an.
69
4.1.3.2 Type de main d’œuvre
En ce qui concerne la main d’œuvre, 53,1% des ménages enquêtés utilisent uniquement
la main d’œuvre familiale pour la production des cultures vivrières intégrées dans leur
cacaoyère. 46,9% utilisent à la fois la main d’œuvre familiale et salariale. Aucun des ménages
n’utilise uniquement la main d’œuvre salariale (figure 13). Ces résultats rejoignent ceux
obtenus par Bikié et al. (2000) qui révèlent que, plus de la moitié de la main d’œuvre utilisée
pour les cultures dans les ménages producteurs de cacao dans la zone humide du Cameroun
sont d’origine familiale. En effet, pour les travaux concernant les cultures intégrées dans les
cacaoyères, les ménages préfèrent utiliser la main d’œuvre familiale puisque ces cultures sont
surtout plus consacrées à l’autoconsommation.
Figure 13 : Type de main d’œuvre utilisée par système d’intégration des cultures
vivrières dans la cacaoyère
La figure 13 révèle également que la main d’œuvre familiale est très utilisée dans les
ménages pratiquant le système 2. Par contre, l’utilisation des deux types de main d’œuvre à la
fois se fait en majorité dans les ménages pratiquant le système 3. Ce résultat pourrait être dû au
fait que la culture des légumes ou des maraîchers en général nécessite beaucoup de travail par
rapport aux autres cultures comme les céréales et les tubercules. Ce serait l’une des raisons pour
lesquelles les ménages intégrant les cultures maraîchères dans leur cacaoyère préfèrent
employer une main d’œuvre temporelle pour les tâches assez pénibles.
70
4.1.3.3 Propriété foncière et possession d’un titre foncier
La figure 14 montre que la majorité des ménages producteurs de cacao intégrant des
cultures vivrières dans la cacaoyère (88,5%) ont acquis leur terre par héritage. Seulement 11,5%
l’ont acquis par achat. Cela pourrait être dû au fait que la majorité des ménages producteurs de
cacao sont des autochtones.
En effet, 80,2% des terres sur lesquelles sont les cacaoyères ne possèdent pas de titre
foncier, seulement 19,8% de ces terres sont titrées. Pour les ménages producteurs de cacao, la
seule présence de la culture de cacao sur une terre est une sorte de titre foncier naturel. Le taux
élevé de terre non titré pourrait aussi être dû au manque de moyen de la part des ménages
producteurs de cacao et à la procédure assez longue et très coûteuse. Certains par manque
d’information sur la nécessité de le faire et sur les avantages qui en découlent.
71
Figure 15: Types de semences des cultures vivrières intégrées dans la cacaoyère
Il est à noter que les ménages qui utilisent uniquement les semences améliorées de
cultures vivrières intégrées dans la cacaoyère appartiennent à une organisation paysanne ou
quelquefois sont en contact avec un agent de vulgarisation agricole qui leur facilite l’accès aux
semences de qualité et leur fait bénéficier des conseils. Certains appartiennent également à la
plateforme des cacaoculteurs qui bénéficient de l’encadrement des organismes de recherche tels
qu’IITA et AVRDC qui leur offrent des possibilités d’obtention des variétés améliorées et des
formations sur les techniques culturales de ces variétés (figure 16). Quant à ceux utilisant les
variétés améliorées et traditionnelles des cultures vivrières dans la cacaoyère, ils l’ont obtenu
par achat sur le marché ou par don d’un voisin qui a voulu faire bénéficier à ces proches ce qui
lui a été donné ou appris par des organismes de recherche, une coopérative ou un agent de
vulgarisation agricole (figure 16).
Figure 16: Provenance des semences des cultures vivrières intégrées dans la cacaoyère
72
Il ressort également de la figure 16 que 52,1% des ménages producteurs de cacao ont
prélevé les semences des cultures vivrières de leurs récoltes, 25% l’ont acheté sur le marché,
16,7% l’ont obtenu de l’IITA et/ou d’AVRDC et le reste de la coopérative, d’un voisinage ou
d’un agent de vulgarisation attaché à la DAADER.
Les résultats obtenus dans cette partie montrent que l’hypothèse 1 de l’étude est acceptée
car les caractéristiques démographiques, institutionnelles et celles liées aux ressources ont belle
et bien une influence sur les activités de productions et de consommation des ménages
producteurs de cacao intégrant les cultures vivrières dans leur cacaoyère.
73
Il ressort des trois tableaux que, les résultats du modèle reflètent exactement les résultats
du terrain lorsqu’il s’agit des quantités totales d’intrants utilisés dans la cacaoyère pour la
production des cultures vivrières. On remarque aussi que dans majorité des cas, les résultats du
modèle sont très proches des observations réelles sur le terrain en ce qui concerne les niveaux
d’intrant utilisés dans la production de chaque culture vivrière. A quelques exceptions près, sont
observés les niveaux d’intrants de certaines variables (le travail pour la plupart des cultures de
tous les systèmes, les autres intrants dans la culture de maïs dans les systèmes 2 et 3, quelques
intrants dans les cultures de macabo et d’arachide), où on constate quelques différences entre
la solution de base du modèle et l'état de l'agriculture existante (tableaux 16, 17 et 18). Ce
résultat pourrait être dû à plusieurs raisons. Les élasticités de production ont été prises dans la
littérature, les ménages quantifient très rarement les intrants utilisés dans la production, les
faibles taux d’application des fertilisants dans la production et le fait que ce soit un nombre
isolé de ménages qui utilisent des fertilisants dans la production, tout cela couplé aux erreurs
d'agrégation possibles pourraient faire à ce que certains résultats du modèle puissent décaler de
l'état de l'agriculture existante.
Tableau 16 : Condition d’existence et solution de base du modèle pour les ménages pratiquant
le système 1
Condition d’existence Solution de
Déviation
Variable de la production des référence du
absolue (%)
cultures vivrières modèle
Banane plantain
Rendement (kg/ha) 2655 3420,751 29
Compost (kg/ha) 1770 1794,655 1,37
Fumure animale (kg/ha) 460 470,271 2,18
Engrais minéral (kg/ha) 250 249,9 0,04
Travail (Hj/ha) 90,84 145,233 37,45
Macabo
Rendement (kg/ha) 450 129,743 247
Compost (kg/ha) 205 180,345 12,03
Fumure animale (kg/ha) 150 139,729 6,85
Engrais minéral (kg/ha) 0 0
Travail (Hj/ha) 68,94 14,547 78,90
Totaux des intrants dans la
production
Compost (kg/ha) 1975 1975 0
Fumure animale (kg/ha) 610 610 0
Engrais minéral (kg/ha) 250 250 0
Travail (Hj/ha) 159,78 159,78 0
Système 1= Banane plantain + Macabo
Déviation = (Condition d’existence – Solution de référence) / Condition d’existence
74
Un aperçu de l’état comparatif général des résultats indique toutefois que, les quantités
d’intrants obtenus par le modèle pour la majorité des cultures dans les différentes catégories de
ménages sont légèrement élevées que les valeurs observées en champs (tableaux 16, 17 et 18).
Les légères variations observées pourraient être dues à des éventuelles erreurs dans l’estimation
des coefficients de la fonction de production. En effet, l'hypothèse d'une fonction de production
de type Cobb-Douglas implique des rendements d'échelle constants. Dans la pratique, ces
estimations de rendements d'échelle seront quelquefois biaisées à moins que tous les facteurs
possibles soient inclus dans la fonction de production (Afari-Sefa, 2005). Les facteurs par
exemple comme le risque, les compétences en management qui n’ont pas été prise en compte
pourraient expliquer ces déviations.
Tableau 17 : Condition d’existence et solution de base du modèle pour les ménages pratiquant
le système 2
75
Totaux des intrants dans la
production
Compost (kg/ha) 2175 2175 0
Fumure animale (kg/ha) 1050 1050 0
Engrais minéral (kg/ha) 742,5 742,5 0
Travail (Hj/ha) 304,52 304,52 0
Système 2= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide
Déviation = (Condition d’existence – Solution de référence) / Condition d’existence
Tableau 18 : Condition d’existence et solution de base du modèle pour les ménages pratiquant
le système 3
Condition d’existence Solution de
Déviation
Variables de la production des référence du
absolu (%)
cultures vivrières modèle
Banane plantain
Rendement (kg/ha) 3530 6568,934 86
Compost (kg/ha) 2050 2082,754 1,57
Fumure animale (kg/ha) 905 912,868 0,86
Engrais minéral (kg/ha) 195 197,592 1,31
Travail (Hj/ha) 87,97 254,065 65,38
Manioc
Rendement (kg/ha) 1935 621,085 310
Compost (kg/ha) 0 0
Fumure animale (kg/ha) 0 0
Engrais minéral (kg/ha) 145 149,729 3,16
Travail (Hj/ha) 69,10 80,973 14,66
Maïs
Rendement (kg/ha) 431,5 548,353 27
Compost (kg/ha) 110 68,343 37,87
Fumure animale (kg/ha) 225 207,506 7,78
Engrais minéral (kg/ha) 100 50,651 49,35
Travail (Hj/ha) 73,40 20,720 71,77
Arachide
Rendement (kg/ha) 423,6 206,960 105
Compost (kg/ha) 190 195,826 2,98
Fumure animale (kg/ha) 0 0
Engrais minéral (kg/ha) 150 186,673 19,65
Travail (Hj/ha) 63 49,542 21,36
76
Morelle noire
Rendement (kg/ha) 1585,5 1362,073 14
Compost (kg/ha) 0 0
Fumure animale (kg/ha) 900 900,152 0,02
Engrais minéral (kg/ha) 205 205,834 0,41
Travail (Hj/ha) 82,43 51,241 37,84
Corète potagère
Rendement (kg/ha) 935,5 628,268 49
Compost (kg/ha) 0 0
Fumure animale (kg/ha) 400 400,195 0,05
Engrais minéral (kg/ha) 80 82,826 3,41
Travail (Hj/ha) 58,13 26,334 54,70
Aubergine
Rendement (kg/ha) 550,4 602,046 9
Compost (kg/ha) 100 102,777 2,70
Fumure animale (kg/ha) 420 429,079 2,12
Engrais minéral (kg/ha) 110 111,696 1,52
Travail (Hj/ha) 83,53 34,684 58,48
Totaux des intrants dans
la production
Compost (kg/ha) 2450 2450 0
Fumure animale (kg/ha) 2850 2850 0
Engrais minéral (kg/ha) 985 985 0
Travail (Hj/ha) 517,56 517,56 0
Système 3= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide + Morelle noire + Corète potagère + Aubergine
Déviation = (condition d’existence – solution de référence) /condition d’existence
Plusieurs autres raisons pourraient expliquer les différences obtenues entre les résultats
du terrain et les résultats du modèle. Les cultures dont les pourcentages de déviation des intrants
(hors mi celui du travail) sont très faible montrent que les ménages ont une parfaite maîtrise de
la culture à cause de l’envergure de son importance dans leur alimentation. Cette observation
est faite pour les cultures telle que la banane plantain et le manioc. Ceci est dû au fait que ces
cultures sont en effet très consommées dans la zone. On constate aussi un pourcentage de
déviation des niveaux d’intrants assez élevé pour la production du maïs dans toutes les
catégories de ménages concernées. Cela pourrait être dû au fait que les ménages n’ont pas une
parfaite maîtrise de la culture de maïs dans la zone parce que cet aliment n’entre pas beaucoup
dans leurs habitudes alimentaires.
Le pourcentage de déviation assez élevé entre les rendements qu’obtiennent les ménages
dans leur cacaoyère et ceux du modèle pourrait être dû au fait que les rendements du modèle
sont fonction des superficies qu’elle a recommandée. C’est aussi dû au fait que la main d’œuvre
est le facteur de production le plus crucial d’où son très grand impact sur la production. En
effet, la mauvaise gestion de la main d’œuvre peut conduire à l’obtention des faibles
rendements.
77
4.2.2 Combinaisons optimales des ressources et des produits vivriers
4.2.2.1 Utilisation optimale des intrants/ressources dans la production des cultures vivrières
L’utilisation de manière efficace et efficiente des ressources dont disposent les ménages
producteurs de cacao dans la production des cultures vivrières est un atout favorable à
l’obtention des bons rendements. C’est pourquoi, le modèle recommande aux ménages
producteurs de cacao qui intègrent des cultures vivrières dans leur cacaoyère, principalement à
ceux pratiquant les systèmes 1, 2 et 3 que les superficies occupées par la production des cultures
vivrières dans la cacaoyère devraient être respectivement de 0,2 ha, 0,4 ha et 0,7 ha (tableau
19). La production des cultures vivrières sur cette surface favorisera l’obtention des rendements
en produits vivriers qui permettront de mieux satisfaire les besoins alimentaires des membres
du ménage. Le résultat recommandé aux ménages pratiquant le système 1 est semblable à celui
obtenu par Jagoret et al. (2009) à Bokito dans la région du Centre où dans les exploitations à
base de cacaoyer de 6,1 ha en association avec le bananier plantain. Cette dernière occupe une
superficie de 0,8 ha, ce qui revient à 0,13 ha occupée par la culture de bananier plantain seul
dans une cacaoyère d’1 ha. Si l’on considère que la surface occupée par la culture de macabo
est d’environ 0,07 ha, dans ce cas l’espace de 0,2 ha recommandée par le modèle pour les
cultures de banane plantain et de macabo est réaliste. De même, le résultat recommandé par le
système 2 est presque similaire à celui obtenu par les mêmes auteurs à Zima dans la région du
Centre où l’espace occupée par les cultures vivrières telles que arachide, maïs, macabo, taro,
manioc et bananier plantain est de 1,6 ha dans une cacaoyère de 3,5 ha. D’où l’espace occupé
par ces cultures dans une cacaoyère d’1 ha revient à 0,46 ha et si l’on soustrait l’espace occupé
par le macabo et le taro, les autres cultures occuperont environ 0,4 ha comme le recommande
le modèle. De même, une autre étude faite par Jagoret (2013) à Bokito révèle que dans cette
localité, l’espace occupé par les autres cultures dans les cacaoyères assez diversifiées (arachide,
maïs, macabo, manioc, banane plantain et les légumes diverses pour l’autoconsommation du
ménage) est de 4,8ha dans une cacaoyère de 6,8 ha. D’où cette espace revient à 0,71 ha dans
une cacaoyère de 1 ha. Ce résultat rejoint la recommandation faite par le modèle en ce qui
concerne l’espace occupé par les cultures vivrières des cacaoyères dans lesquelles est pratiqué
le système 3.
Afin de maximiser leur niveau de production des cultures vivrières intégrées dans la
cacaoyères, le modèle recommande aux ménages producteurs de cacao d’appliquer à ces
cultures des quantités de compost, de fumure animale et d’engrais minéral respectives de 1975
kg /ha, de 610 kg/ha et de 250 kg/ha pour les ménages pratiquant le système 1, de 2175 kg/ha,
de 1050 kg/ha et de 742,5 kg/ha pour les ménages pratiquant le système 2 et de 2450 kg/ha, de
78
2850 kg/ha et de 985 kg/ha pour les ménages pratiquant le système 3 (Tableau 19). Ainsi, une
augmentation supplémentaire d’un kilogramme dans l’application du compost, de la fumure
animale ou d’engrais minéral conduirait à une augmentation des quantités produites en produits
vivriers respectivement de 0,285 kg, de 1,091 kg et de 0,010 kg pour les ménages pratiquant le
système 1, de 0,475 kg, de 0,263 kg et de 0,437 kg pour les ménages pratiquant le système 2 et
de 0,666 kg, de 0,175 kg et de 0,379 kg pour les ménages pratiquant le système 3 (Tableau 19).
En effet, pour faire des recommandations, le modèle a utilisé les quantités d’intrants que ces
ménages ont à leur disposition ou qu’ils sont capables de se procurer sans toutefois y ajouter
quelque chose, ce qui ira au-delà de leur capacité. Toutefois, le modèle fait ressorti la
productivité marginale de ces intrants pour que les ménages puissent se rendre compte de l’effet
non négligeable de l’augmentation de ces intrants sur les rendements.
Cependant, la production des cultures vivrières sur ces surfaces nécessite en effet une
main d’œuvre familiale et salariale respective de 102,71 Hj et de 57,07 Hj pour les ménages
pratiquant le système 1, de 183,49 Hj et de 121,03 Hj pour les ménages pratiquant le système 2
et de 335,09 Hj et de 182,47 Hj pour les ménages pratiquant le système 3 (Tableau 19). Ces
résultats vont dans le même sens que ceux obtenus dans les études faites par Achancho (2006),
Jagoret et al. (2009) et Pelahore (2014) dans la région du Centre. Ces derniers affirment que
dans cette région, les cacaoyères dans lesquelles sont associées des cultures vivrières, la main
d’œuvre est surtout plus familiale. En effet, la production de ces cultures vivrières est plus
consacrée à l’autoconsommation et l’utilisation de la main d’œuvre temporelle se fait surtout
au début lorsque les plantations sont en création où les travaux sont assez pénibles et très peu
pendant la phase d’entretien. Il ressort aussi du modèle qu’une augmentation supplémentaire
d’un homme-jour qu’il s’agisse de la main d’œuvre familiale ou salariale, conduirait à une
augmentation des rendements en produits vivriers de 6,194 kg pour les ménages pratiquant le
système 1, de 3,338 kg pour les ménages pratiquant le système 2 et de 1,187 kg pour les
ménages pratiquant le système 3 (Tableau 19). Le niveau élevé de productivité marginale de la
main d’œuvre dans les ménages pratiquant le système 1 pourrait être dû au fait que la production
de la banane plantain et du macabo ne nécessite pas trop d’effort physique par rapport aux autres
cultures vivrières mais lorsque l’effort est assez déployé, cela a un grand impact sur la
production.
79
Tableau 19: Recommandation du modèle et production marginale des intrants
80
vont dans le même sens que les recommandations faites par la FAO (2009) en ce qui concerne
la nutrition de la culture de manioc où elle montre que de nombreuses variétés de manioc
répondent très bien à la fumure minérale associée aux résidus de récoltes que les autres types
de fertilisant dont les effets sont très observés sur les rendements de celui-ci. En ce qui concerne
la culture d’arachide, elle n’est pas très exigeante à l’utilisation des engrais, c’est ce qui pourrait
justifier le fait que le modèle ait opté pour l’application de la fumure animale aux autres cultures
plus exigeante compte tenu que les quantités d’intrants dont ont accès les ménages sont assez
faibles.
Tableau 20: Production marginale des intrants non recommandées dans le modèle pour
certaines cultures
Intrants Recommandations Production marginale
Système 1
Macabo Pas d’engrais minéral -0,893
Système 2
Pas de compost -0,590
Manioc
Pas de fumure animale -0,322
Arachide Pas de fumure animale -0,322
Système 3
Pas de compost -0,798
Manioc
Pas de fumure animale -0,244
Arachide Pas de fumure animale -0,244
Morelle noire Pas de compost -0,798
Corète potagère Pas de compost -0,798
Système 1= Banane plantain + Macabo
Système 2= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide
Système 3= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide + Morelle noire + Corète potagère + Aubergine
81
rapport à ceux obtenus par les ménages. De même qu’une augmentation d’environ 9% pour le
maïs et 27 % pour l’aubergine (Tableaux 16, 17 et 18). Les rendements réduits de macabo,
manioc, arachide, morelle noire et corète potagère proposés par le modèle pourraient être pour
laisser place à la culture du bananier plantain qui est non seulement favorable à la culture
principale (cacao), mais aussi peut rapporter des revenus considérable au ménage par rapport
aux autres cultures. De même, il est à noter que ces rendements sont aussi fonction des
superficies qu’elles occupent dans chaque système.
82
banane plantain qui est de 3349,643 kg pourrait être vendu. Si le ménage s’entête à vendre le
manioc, le maïs et/ou l’arachide, pour chaque kilogramme de ces produits vendus il réduirait sa
satisfaction de 0,628, de 0,633 et de 1,442 respectivement (tableau 21).
De même, le modèle recommande aux ménages producteurs de cacao qui pratiquent le
système 3 qu’afin d’obtenir une satisfaction maximale, ils devraient consommer leurs propres
productions agricoles de 1112,811 kg de banane plantain et toutes les quantités produites en
manioc, en maïs, en arachide, en morelle noire, en corète potagère et en aubergine. Afin d’avoir
un peu de revenu, seul le surplus de banane plantain qui est de 5456,123 kg pourrait être vendu.
S’il arrivait que le ménage vende le manioc, le maïs, l’arachide, la morelle noire, la corète
potagère et/ou l’aubergine, pour chaque kilogramme de ces produits vendus il réduirait sa
satisfaction de 0,516, de 0,056, de 1,474, de 0,148, de 0,151 et de 0,156 respectivement (tableau
21).
En effet, selon les recommandations du modèle, les consommations habituelles des
ménages en banane plantain sont assez faibles et celles en manioc très élevés. En ce qui
concerne les autres cultures intégrées dans la cacaoyère, leur consommation tient compte des
quantités produites.
83
dans la zone à la MC2 (Mutuelles Communautaires de Croissance) avec un taux d’intérêt
maximale de 15% par an. Le revenu issu du surplus vendu selon les quantités recommandées
par le modèle est de 188 220 FCFA, de 334 965 FCFA et de 545 610 FCFA respectivement
pour les ménages pratiquant les systèmes 1, 2 et 3 (tableau 22). Cette valeur du système 1 est
semblable à celle obtenu par Jagoret (2013) dans l’arrondissement de Bokito qui révèle que le
surplus des cultures vivrières dans la cacaoyère peut procurer un revenu moyen de 181 000
FCFA lorsque la cacaoyère est peu diversifié et de 256 719 FCFA lorsqu’elle est très diversifiée
aux ménages producteurs de cacao de cette localité. Les hauts revenus obtenus par le modèle
des systèmes 2 et 3 pourraient être due au fait que les superficies occupées par les cultures
vivrières dans les deux autres systèmes sont plus élevées. C’est ce qui justifie aussi le fait que
le revenu obtenu du système 3 soit plus grand que celui du système 2.
En zone rurale, les ménages sont souvent confrontés à un certain nombre de difficultés
qui les emmènent à solliciter de l’aide des proches qui sont très souvent des personnes se
trouvant en zone urbaine. Ces envois de fonds leur permettent de diversifier leur source de
revenu et de réduire leur vulnérabilité aux chocs. C’est ainsi que les ménages producteurs de
cacao pratiquant les systèmes 1, 2 et 3 perçoivent respectivement de cette source une valeur
moyenne de 75 650 FCFA, de 82 500 FCFA et de 72 500 FCFA chaque année (tableau 22).
84
Cependant, le modèle recommande que les ménages ne devraient pas louer leur main d’œuvre
à l’extérieur d’autant plus qu’ils sont en manque. Ce résultat reflète la réalité du vécu de la
localité où très rare sont les ménages qui obtiennent une source de revenu de la location de leur
main d’œuvre à l’extérieur. Le modèle suggère que si jamais les ménages insistent à louer leur
main d’œuvre familiale à l’extérieur, l’effort qu’ils perdent à travailler dans les champs d’une
autre personne au lieu de mettre cela à profit dans les leurs entrainera la diminution de leurs
propres productions en cultures vivrières de 2,942kg/Hj, de 1,277kg/Hj et de 1,465 kg/Hj
respectivement pour les ménages pratiquant les systèmes 1, 2 et 3 (tableau 22).
L’ensemble des dépenses annuelles du ménage regroupe les dépenses pour la culture du
cacao en ce qui concerne la préparation du terrain, la pépinière, la mise en place des cultures en
champ, les dépenses pour l’achat des intrants pour toutes les cultures présentes dans la
cacaoyère, les dépenses pour la main d’œuvre des cultures vivrières, les dépenses en santé et
en éducation des membres du ménage et les dépenses pour l’achat des autres produits du marché
qui entrent dans la consommation. Les ménages pratiquant les systèmes 1, 2 et 3 dépensent
respectivement une valeur annuelle de 595 500 FCFA, de 594 000 FCFA et de 578 500 FCFA
pour la mise en place de la culture de cacao, de 355 450 CFCA, de 433 000 FCFA et de 519 580
FCFA pour l’achat des intrants, de 85 605 FCFA, de 181 545 FCFA et de 273 750 FCFA pour
la main d’œuvre temporelle, de 1 372 500 FCFA, de 1 458 000 FCFA et de 1 225 000 FCFA
pour la santé et l’éducation des membres du ménage de 90 645,5 FCFA, de 67 525 FCFA et de
46 405,5 FCFA pour l’achat des autres produits du marché (Tableau 22).
En effet, la valeur de 90 645,5 FCFA recommandée par le modèle pour l’achat des
produits du marché consommés reflète la dépense enregistrée aux niveaux des ménages
pratiquant le système 1 de la localité, sur une période de six mois en raison de 15 200
FCFA/mois, de même que la valeur obtenue dans les ménages pratiquant les systèmes 2 et 3.
Cet argent sert à l’achat des autres produits de consommation du ménage en provenance du
marché. Le modèle révèle qu’une augmentation de cette valeur d’une unité entrainera une
augmentation de la satisfaction de 0,002, de 0,001 et de 0,006 respectivement pour les ménages
pratiquant les systèmes 1, 2 et 3 (tableau 22).
85
les sols du Cameroun où les pluies sont assez abondantes. La présence à la surface du sol d’une
couverture végétale agissant comme protection atténue son impact. Dans cette étude, le modèle
révèle que les pertes de terre suite à l’érosion hydrique enregistrées dans les cacaoyères sur
lesquelles sont pratiqués les systèmes 1, 2 et 3 sont estimées à 0,02 t/ha/an, 0,04 t/ha/an et 0,007
t/ha/an respectivement. Ces résultats sont très éloignés de celui obtenu par Mbouma (2012)
dans une étude faite à Loum 1 qui consistait à évaluer les quantités de terre perdue dans les
plantations de bananeraies de Penja. Cette étude révèle un seuil de tolérance en perte terre égale
à 12 t/ha/an due à l’érosion hydrique. Les faibles valeurs enregistrées par le modèle pourraient
être dû au fait qu’il s’agisse des sols de la zone de forêt humide qui est réputée pour sa verdure
assez dense qui recouvre le sol tout le long de l’année. Permettant donc de réduire les effets de
l’érosion sur les sols de la zone.
La présence élevée de matière organique dans un sol est un signe de fertilité reconnu.
Toutefois, le modèle révèle que la contenance en matière organique du sol des cacaoyères dans
lesquelles sont pratiqués les systèmes 1, 2 et 3 est estimée à 2%, 0,4% et à 0,7% respectivement.
Les faibles taux pourrait être dus au fait qu’il s’agit des jeunes cacaoyères de moins de 3 ans.
En effet, la source de la contenance en matière organique de sol assez élevée des cacaoyères est
la chute de son feuillage assez dense qui nourrit le sol et lui procure une certaine fertilité. Or,
dans les cacaoyères de moins de 3 ans, le feuillage n’est pas assez développé c’est la raison
pour laquelle le modèle révèle de faible taux de contenance en matière organique du sol.
86
4.2.3 Niveau de satisfaction obtenu des trois catégories de ménages
Le rôle clé d’un ménage est d’assurer le bien-être de ces membres. Ce bien-être
recherché par les membres du ménage est acquis à travers un certain niveau de satisfaction
obtenu dans la consommation et le loisir (Afari-Sefa, 2006 ; Bidogeza, 2011 ; Tarig, 2009).
Dans les ménages agricoles en général et les ménages producteurs de cacao en particulier, les
membres tirent un certain bien-être de la consommation de leurs propres produits agricoles et
des produits du marché, leur procurant ainsi un niveau de satisfaction qui est fonction des
quantités consommées. Du modèle, il ressort qu’une utilisation optimale des ressources dont
disposent les ménages pratiquant le système 1, 2 et 3 pourrait leur procurer respectivement un
niveau de satisfaction de 100%, 108% et 125% dans la consommation des produits vivriers
intégrés dans leur cacaoyère et des produits du marché (tableau 23). Des résultats du modèle du
tableau 24, on constate que les ménages pratiquant le système 2 ont une meilleure satisfaction
par rapport aux ménages pratiquant le système 1 et les ménages pratiquant le système 3 ont une
plus meilleure satisfaction comparée aux deux autres. On peut donc déduire que plus les
produits consommés sont diversifiés, plus augmente le niveau de satisfaction. Ces résultats
confirment les dires de la FAO (2013) qui révèlent qu’une consommation des produits
diversifiés dans un ménage leur procure une meilleure satisfaction par rapport à une
consommation des produits peu diversifiés. D’où, l’hypothèse 2 de cette étude (qui stipule que
les ménages qui pratiquent plus de diversification des cultures vivrières dans leur cacaoyère ont
une meilleure satisfaction) est acceptée.
En effet, la consommation des aliments diversifiés et variés par les ménages favorise à
ce que ces derniers puissent couvrir les besoins en nutriment de l’organisme. Ces besoins
regroupent les besoins énergétiques, protecteurs et constructeurs à travers les consommations
des aliments riches en calories, protéines et vitamines pour permettre aux membres des ménages
d’être en bonne santé. De plus l’agriculture étant une activité qui nécessite un effort physique
assez dense dans les différentes activités, il est nécessaire pour les producteurs de bien se nourrir
pour compenser l’effort fourni et se maintenir en bonne santé.
87
4.3 RÉSULTATS DES SCÉNARII
Le modèle de programmation non linéaire a été construit en vue de servir d’outil d’aide
à la décision pour les politiques en ce qui concerne l’activité de production et de consommation
des ménages producteurs de cacao qui intègrent des cultures vivrières dans leur cacaoyère. Ce
modèle peut être utilisé pour évaluer l’impact de l’augmentation des intrants/ressources, des
prix des intrants, des prix des produits vivriers sur les quantités produites, les quantités
consommées, le surplus vendu et la satisfaction. Cette section présente les résultats des
scénarios décrit au chapitre précèdent.
88
Tableau 24 : Impact de l’augmentation des quantités d’intrants (%) sur les quantités produites
En effet, dans les situations de faible utilisation d’intrants, les quantités produites sont
assez faible. C’est pourquoi une augmentation des quantités d’intrants entraine par conséquent
une augmentation des rendements.
4.3.1.2 Impact de l’augmentation des quantités intrants sur les quantités consommées, le
surplus vendu et la satisfaction
Le tableau 25 montre l’impact de l’augmentation des quantités d’intrants/ressources
(compost, fumure animale, engrais minéral et travail) sur les quantités consommées, le surplus
vendu de banane plantain, de macabo, de manioc, de maïs, d’arachide, de morelle noire, de
corète potagère et/ou d’aubergine et la satisfaction obtenue dans leur consommation. Ces
résultats montrent que lorsque les quantités d’application de compost, de fumure animale,
d’engrais minéral ou de main d’œuvre augmentent (Sc.1a à 1d respectivement), cela entraine
aussi une augmentation des quantités consommées et vendues de chaque produit vivrier intégré
dans la cacaoyère. De même que la satisfaction obtenue au niveau de chaque catégorie de
ménage. Ces résultats se justifient par les signes positifs des valeurs dans le tableau.
Les résultats des quatre scénarii du tableau 25 prouvent que les quantités consommées,
vendues et la satisfaction obtenue par chaque catégorie de ménage augmentent
proportionnellement en fonction des quantités d’intrants utilisés. Ce qui signifie que plus la
89
quantité de compost, de fumure animale, d’engrais minéral ou de main d’œuvre utilisés pour
les cultures vivrières intégrées dans la cacaoyère augmente, plus les quantités consommées, le
surplus vendu et la satisfaction obtenue de la consommation de ces produits vivriers sont
améliorées. Cela est illustré dans le tableau par les augmentions obtenues des rendements
lorsque l’un des intrants/ressources augmente de 20%.
Tableau 25 : Impact de l’augmentation des quantités d’intrants (%) sur les quantités
consommées, le surplus vendu et la satisfaction
Produits vivriers Sc.1a Sc.1b Sc.1c Sc.1d
Système 1
C +7,838 +7,504 +0,034 +14,018
Banane plantain
SV +8,094 +1,296 +0,219 +7,276
Macabo C +3,990 +9,856 +0,009 +8,21
Satisfaction +5,344 +6,559 +0,001 +9,762
Système 2
C +17,479 +5,151 +2,225 +12,156
Banane plantain
SV +5,009 +1,254 +5,700 +7,792
Manioc C +8,714 +1,151 +1,362 +8,727
Maïs C +22,852 +7,427 +4,311 +11,894
Arachide C +8,714 +1,151 +1,362 +8,727
Satisfaction +9,417 +2,455 +2,704 +9,392
Système 3
C +25,889 +1,545 +2,096 +3,038
Banane plantain
SV +3,464 +2,089 +4,642 +8,128
Manioc C +1,108 +0,144 +3,830 +8,855
Maïs C +20,012 +6,583 +1,506 +4,491
Arachide C +15,795 +0,231 +3,508 +3,431
Morelle noire C +6,164 +9,453 +4,969 +4,190
Corète potagère C +6,661 +9,778 +4,312 +5,224
Aubergine C +15,382 +6,643 +2,593 +3,577
Satisfaction +12,521 +3,841 +2,616 +4,528
Système 1= Banane plantain + Macabo ; Système 2= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide
Système 3= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide + Morelle noire + Corète potagère + Aubergine
C = Quantité consommée SV= Surplus vendu Sc.1a = 20% d’augmentation de compost
Sc.1b = 20% d’augmentation de fumier animal Sc.1c = 20% d’augmentation d’engrais minéral
Sc.1d = 20% d’augmentation de la main d’œuvre
Les valeurs calculées du tableau 25 indiquent que, lorsque les quantités de compost
appliquées augmentent de 20% (Sc.1a), les quantités consommées en banane plantain et en
macabo augmentent respectivement de 7,838% et de 3,990%, le surplus vendu de 8,094% pour
la banane plantain et de 0% pour le macabo dans les ménages pratiquant le système 1 car la
quantité produite en macabo est complètement consommée par le ménage, rien n’est vendu.
L’augmentation de la satisfaction est de 5,344% pour les ménages pratiquant le système 1 à la
suite de l’augmentation de ces 20% de compost. Les mêmes interprétations sont faites pour les
90
autres scénarios dans chaque catégorie de ménage. Les autres produits en dehors du plantain
pour lesquels les pourcentages d’augmentation du surplus vendu ne sont pas représentés dans
le tableau signifient que les quantités produites sont totalement consommées par le ménage et
rien n’est vendu (macabo, manioc, maïs, arachide, morelle noire, corète potagère et aubergine).
En effet, l’augmentation des intrants entraine une amélioration dans les quantités
produites. Ce qui favorise l’augmentation des quantités consommées et du surplus vendu. Les
quantités consommées étant augmentées, cela entraine par conséquent une augmentation de la
satisfaction au niveau des ménages.
91
système 1. Les mêmes interprétations sont faites pour les autres scénarios en fonction des
catégories de ménage.
Tableau 26 : Impact de l’augmentation des coûts des intrants (%) sur les quantités produites
En effet, lorsque le coût des intrants augmente sur le marché, les quantités habituelles
obtenues par les producteurs avec les moyens dont ils disposent diminuent. Ce qui réduit par
conséquent les quantités appliquées aux cultures. Et les applications en quantités faibles
d’intrants entrainent une faible productivité, d’où la baisse des rendements. Toutefois, certaines
cultures ont une production très favorable lorsqu’elles sont associées à d’autres. D’où le fait
que la réduction des intrants ait un très faible impact sur leur production. Cela est observé dans
la production de la banane plantain lorsqu’elle est associée au cacao.
4.3.2.2 Impact de l’augmentation du coût des intrants sur les quantités consommées, le
surplus vendu et la satisfaction
Le tableau 27 montre l’impact de l’augmentation des coûts d’intrants/ressources
(compost, fumure animale, engrais minéral et main d’œuvre) sur les quantités consommées, le
surplus vendu de banane plantain, de macabo, de manioc, de maïs, d’arachide, de morelle noire,
de corète potagère et/ou d’aubergine et la satisfaction obtenue dans leur consommation. Les
résultats indiquent que lorsque le coût de compost, de fumure animale, d’engrais minéral ou de
main d’œuvre augmente (Sc.2a à 2d respectivement), les quantités consommées et la
satisfaction obtenue de la consommation de ces produits vivriers intégrés dans la cacaoyère
92
diminuent dans chaque catégorie de ménage. Cela justifie les signes négatifs des valeurs de
consommation et de satisfaction dans le tableau. Cependant, le surplus vendu en banane
plantain augmente dans ce cas.
Les résultats des quatre scénarii du tableau 27 prouvent que les quantités consommées
et la satisfaction obtenue par chaque catégorie de ménage diminuent proportionnellement en
fonction des coûts d’intrants tandis que le surplus vendu en banane plantain augmente. Ce qui
signifie que plus le coût de compost, de fumure animale, d’engrais minéral ou de main d’œuvre
utilisés pour les cultures vivrières intégrées dans la cacaoyère augmente, plus les quantités
consommées et la satisfaction obtenue de la consommation des produits vivriers sont réduites
et plus augmente l’excédent vendu en banane plantain. Cela est illustré dans le tableau par les
pourcentages obtenus des quantités consommées, du surplus vendu et de la satisfaction obtenue
par les ménages lorsque le coût de compost, de fumure animale ou d’engrais minéral augmente
de 10% et de 20% pour la main d’œuvre.
Tableau 27 : Impact de l’augmentation des coûts des intrants (%) sur les quantités
consommées, le surplus vendu et la satisfaction
Produits vivriers Sc.2a Sc.2b Sc.2c Sc.2d
Système 1
C -3,587 -0,574 -1,690 -6,448
Banane plantain
SV +4,047 +0,648 +0,071 +7,276
Macabo C -3,209 -0,511 -0,742 -5,775
Satisfaction -2,809 -0,448 -1,137 -5,066
Système 2
C -4,002 -1,253 -1,542 -4,534
Banane plantain
SV +2,989 +1,097 +1,007 +7,792
Manioc C -0,164 -0,111 -4,546 -1,922
Maïs C -3,315 -2,802 -1,716 -9,146
Arachide C -5,018 -0,207 -2,532 -3,772
Satisfaction -3,043 -1,325 +2,369 -3,847
Système 3
C -1,964 -2,547 -2,390 -8,326
Banane plantain
SV +1,750 +1,541 +2,321 +8,131
Manioc C -0,302 -0,286 -3,285 -4,596
Maïs C -2,072 -1,745 -2,776 -9,646
Arachide C -1,527 -0,136 -2,043 -7,160
Morelle noire C -1,157 -3,021 -1,553 -5,551
Corète potagère C -1,246 -3,749 -1,673 -5,962
Aubergine C -1,712 -5,286 -2,293 -8,035
Satisfaction -1,387 -1,502 -1,860 -6,560
Système 1= Banane plantain + Macabo ; Système 2= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide
Système 3= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide + Morelle noire + Corète potagère + Aubergine
C = Quantité consommée SV= Surplus vendu Sc.2a = 10% d’augmentation du coût de compost
Sc.2b = 10% d’augmentation du coût de fumier animal Sc.2c = 10% d’augmentation du coût d’engrais minéral
Sc.2d = 20% d’augmentation du coût de la main d’œuvre
93
Les valeurs calculées du tableau 27 indiquent que, lorsque le coût de compost augmente
de 10% (Sc.2a), les quantités consommées en banane plantain et en macabo diminuent
respectivement de 3,587% et de 3,209%, le surplus vendu augmente de 4,047% pour la banane
plantain et de 0% pour le macabo dans les ménages pratiquant le système 1 car la quantité
produite en macabo est complètement consommée par le ménage, rien n’est vendu. On assiste
à une réduction de la satisfaction de 2,809% pour les ménages pratiquant le système 1 à la suite
d’une augmentation de 10% sur le coût de compost. Les mêmes interprétations sont faites pour
les autres scénarios dans les différentes catégories de ménage. Les produits vivriers dont les
pourcentages du surplus vendu ne sont pas représentés dans le tableau, les quantités produites
ont été totalement consommées par le ménage et rien n’a été vendu.
En effet, lorsque le coût des intrants augmente sur le marché, les quantités produites
sont réduites. Et lorsque les quantités produites sont faibles, les quantités consommées le sont
aussi entrainant ainsi une réduction de la satisfaction au niveau des ménages.
94
Tableau 28 : Impact de l’augmentation des coûts de certains produits (%) sur les quantités
produites
Produits vivriers Sc.3a Sc.3b Sc.3c
Système 1
Banane plantain -2,528 / /
Macabo +13,077 / /
Système 2
Banane plantain -8,300 / /
Manioc +4,040 / /
Maïs +20,181 / /
Arachide +8,061 / /
Système 3
Banane plantain -10,882 +0,011 +0,008
Manioc +8,665 +0,019 +0,003
Maïs +20,415 +0,057 +0,028
Arachide +14,752 +0,023 +0,014
Morelle noire +10,449 -0,116 +0,009
Corète potagère +11,317 +0,020 -0,122
Aubergine +16,460 +0,035 +0,023
Système 1= Banane plantain + Macabo ; Système 2= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide
Système 3= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide + Morelle noire + Corète potagère + Aubergine
Sc.3a = 20% d’augmentation du coût de la banane plantain Sc.3b = 20% d’augmentation du coût de la morelle noire ; Sc.3c
= 20% d’augmentation du coût de la corète potagère
Les valeurs calculées du tableau 28 indiquent les coûts de banane plantain sur le marché
augmente de 20% (Sc. 3a) suite à une diminution des quantités produites de 2,528% dans les
ménages pratiquant le système 1. Ces 20% d’augmentation dans le coût de la banane plantain
entrainent une augmentation de la production de macabo de 13,077%. Les mêmes
interprétations sont faites pour les autres scénarii dans toutes les catégories de ménage.
Ces résultats s’expliquent selon la théorie économique qui stipule que l’augmentation
du coût des produits sur le marché se fait suite à la diminution des quantités produites. La valeur
obtenue de la vente de ce produit est réinvesti dans la production des autres cultures à forte
rentabilité pour permettre aux producteurs de se rattraper et de compenser les pertes.
4.3.3.2 Impact de l’augmentation du coût de certains produits sur les quantités consommées,
le surplus vendu et la satisfaction
Le tableau 29 montre l’impact de l’augmentation des coûts de certains produits vivriers
sur le marché (banane plantain, morelle noire et corète potagère) sur les quantités consommées,
le surplus vendu et la satisfaction obtenue dans consommation des produits vivriers intégrés
dans la cacaoyère. Du tableau, il en ressort que lorsque le coût de banane plantain augmente
(Sc.3a), les quantités consommées et la satisfaction obtenue des consommations augmentent
95
dans chaque catégorie de ménage. Cela justifie les signes positifs des valeurs de consommation
et de satisfaction du scénario 3a dans le tableau. Par contre, le surplus vendu en banane plantain
diminue dans ce cas. Par ailleurs, on constate aussi que l’augmentation du coût de la morelle
noire ou de la corète potagère (Sc. 3b et 3c) diminue les quantités consommées de ceux-ci alors
que la consommation des autres produits augmente.
Les résultats des trois scénarii du tableau 29 prouvent que lorsque le coût d’un produit
augmente sur le marché, les quantités consommées des autres produits et la satisfaction obtenue
par chaque catégorie de ménage augmentent proportionnellement tandis que le surplus vendu
diminue. Ainsi, la consommation de la morelle noire ou de la corète potagère diminue
proportionnellement avec l’augmentation de leur coût sur le marché. Cela est illustré dans le
tableau par les pourcentages de diminution ou d’augmentation obtenus des quantités
consommées, du surplus vendu et de la satisfaction obtenue par les ménages lorsque le coût de
la banane plantain, de la morelle noire ou de la corète potagère augmente de 20%.
Tableau 29 : Impact de l’augmentation des coûts de certains produits (%) sur les quantités
consommées, le surplus vendu et la satisfaction
Produits vivriers Sc. 3a Sc.3b Sc.3c
Système 1
C +14,769 / /
Banane plantain
SV -16,667 / /
Macabo C +13,077 / /
Satisfaction +11,344
Système 2
C +9,641 / /
Banane plantain
SV -16,667 / /
Manioc C +4,040 / /
Maïs C +20,181 / /
Arachide C +8,061 / /
Satisfaction +8,199
Système 3
C +17,478 +0,101 +0,064
Banane plantain
SV -16,667 +0,542 +0,057
Manioc C +8,665 +0,019 +0,003
Maïs C +20,415 +0,057 +0,028
Arachide C +14,752 +0,023 +0,014
Morelle noire C +10,449 -0,116 +0,009
Corète potagère C +11,317 +0,020 -0,112
Aubergine C +16,460 +0,035 +0,023
Satisfaction +13,067 +0,042 + 0,035
Système 1= Banane plantain + Macabo ; Système 2= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide
Système 3= Banane plantain + Manioc + Maïs + Arachide + Morelle noire + Corète potagère + Aubergine
C = Quantité consommée SV= Surplus vendu Sc.3a = 20% d’augmentation du coût de la banane plantain
Sc.3b = 20% d’augmentation du coût de la morelle noire Sc.3c = 20% d’augmentation du coût de la corète potagère
96
Les valeurs calculées du tableau 29 indiquent qu’une augmentation de 20% des coûts
de banane plantain sur le marché (Sc. 3a) entraine une augmentation de la quantité consommée
de 14,769% et une diminution du surplus vendu de 16,667% dans les ménages pratiquant le
système 1. Ces 20% d’augmentation dans le coût de la banane plantain entrainent une
augmentation des quantités consommées de macabo de 13,077% et une augmentation de la
satisfaction de 11,344% pour les ménages pratiquant le système 1. Les mêmes interprétations
sont faites pour les autres scénarii dans chaque catégorie de ménage. Les produits vivriers dont
les pourcentages du surplus vendu ne sont pas représentés dans le tableau, les quantités
produites ont été totalement consommées par le ménage et rien n’a été vendu.
Ces résultats s’expliqueraient selon la théorie économique qui stipule que, lorsque le
coût d’un produit augmente sur le marché les ménages ont tendance à négliger ce produit et à
augmenter la consommation des autres produits compte tenu de leur portefeuille. Le produit
continue d’être consommé par le ménage malgré l’élévation de son coût uniquement s’il s’agit
d’un bien de nécessité. Cependant, l’augmentation du coût d’un produit montre sa rareté sur le
marché. D’où le fait que les quantités vendus sont en très petite quantités par rapport à la
situation où les coûts sont standards.
97
CHAPITRE 5 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET
PERSPECTIVES
5.1 CONCLUSION
Cette étude avait pour objectif principal le développement d’un système de production
qui optimise l’utilisation des ressources dont disposent les ménages producteurs de cacao pour
mieux satisfaire leurs besoins de production et de consommation. Cela afin d’améliorer leurs
conditions de sécurité alimentaire. De manière spécifique, il s’agissait de caractériser ces
ménages sur la base des variables socioéconomiques, biophysiques et institutionnelles et
d’estimer des combinaisons optimales des ressources et des produits qui satisfassent mieux aux
besoins de production et de consommation de ceux-ci.
Les résultats montrent que sur les 96 ménages producteurs de cacao enquêtés, 32,3%
intègrent le plantain et le macabo dans leur jeune cacaoyère (système 1), 36,5% y intègrent à la
fois le plantain, le manioc, le maïs et l’arachide (système 2) et 31,3% intègrent le plantain, le
manioc, le maïs, l’arachide, la morelle noire, la corète potagère et l’aubergine (système 3). Le
test ANOVA révèle qu’il n’y a pas de différence significative entre les âges moyens des chefs
des ménages producteurs de cacao pratiquant le système 1, 2 et 3 qui sont respectivement de
55,03 ans, de 51,09 ans et de 51,20 ans. Cependant, les personnes moins âgées sont en effet
pleines de vivacité et d’énergie comparée aux plus âgées, ce qui les pousse à plus de
diversification dans la cacaoyère. 74% des chefs de ménage enquêtés sont des hommes et 26%
des femmes. Cela est due au fait que le questionnaire était adressé aux chefs de ménages qui
sont généralement le genre masculin. On constate que plus de la moitié des chefs de ménage,
soit 56,3 % ont au moins atteint le niveau d’éducation du secondaire. Seulement 8,3 % d’entre
eux n’ont pas été à l’école, 21,9% ont un niveau primaire et 12,5 % ont au moins atteint le
supérieur. En effet, de nos jours les agriculteurs sont conscients de la nécessité de l’instruction
pour le bon déroulement de leurs activités. De plus la zone d’étude se trouve à proximité de la
capitale. La taille moyenne des ménages est d’environ 9 personnes pour chaque système
pratiqué car le nombre de personne dans le ménage a un enjeu important, parce qu'elle constitue
une main d'œuvre familiale abondante pour les activités agricoles. Les superficies des
cacaoyères des ménages pratiquant le système 1, 2 et 3 sont respectivement de 2,17ha, de 1,53ha
et de 1,75ha. Les parcelles formées de cacao, bananier plantain et quelque fois avec du macabo
sont très souvent assez spacieuses, alors que les parcelles de cacao en polyculture vivrières sont
très souvent de taille plus petite car limitées par le fort besoin de main d’œuvre et le besoin
98
d’autoconsommation. La non présence des Organisations de Producteurs (OP) dans certains
villages enquêtés est à l’origine du fait que 54,2% des chefs de ménage enquêtés appartiennent
à une OP tandis que 45,8% n’appartiennent à aucune OP. Certains (65,6%) sont en contact
avec un conseiller agricole ou un agent de vulgarisation agricole tandis que d’autres (34,4%)
pas du tout. Le but de la production est d’assurer les besoins alimentaires des membres du
ménage. C’est pourquoi certains ménages préfèrent faire appel à un spécialiste du domaine s’ils
veulent produire de façon efficace et en quantité suffisante de manière à satisfaire leurs besoins.
La main d’œuvre champêtre est majoritairement féminine puisque le genre féminin est très
travailleur, c’est pourquoi 67,7% des chefs de ménages sont mariés légalement tandis que 9,7%,
2,1%, 14,6% et 6,3% sont respectivement célibataire, divorcé ou séparé, veuf et en
concubinage. Le cacao est une culture pérenne donc la durée de vie peut aller au-delà de 35 ans.
De ce fait, les ménages sont en majorité des autochtones (97,9%), avec 88,5% ayant acquis leur
terre par héritage tandis 11,5% l’ont acquis par achat. 19,8% de ces cacaoyères possèdent un
titre foncier car pour ces ménages la seule présence de la culture de cacao sur une terre est une
sorte de titre foncier naturel et de plus la procédure d’obtention de celui-ci est assez longue et
coûteuse. 84,4% de ces ménages n’ont pas accès au crédit agricole. 15,6% en ont accès et pour
67% d’entre eux ce crédit provient des sources informelles telles que les coopératives et les
tontines (Njangui) auxquelles ils appartiennent.
Les résultats du modèle de programmation recommandent qu’afin d’obtenir une
production qui permettrait aux ménages de mieux satisfaire les besoins de ces membres, dans
chacun pratiquant les systèmes 1, 2 et 3, les cultures vivrières intégrées dans leur cacaoyère
devraient occuper respectivement une superficie de 0,2ha, 0,4ha et 0,7ha. Les quantités de
compost, de fumure animale et d’engrais minéral utilisées dans la production de ces cultures
devraient être respectivement de 1975 kg /ha, de 610 kg/ha et de 250 kg/ha pour les ménages
pratiquant le système 1, de 2175 kg/ha, de 1050 kg/ha et de 742,5 kg/ha pour les ménages
pratiquant le système 2 et de 2450 kg/ha, de 2850 kg/ha et de 985 kg/ha pour les ménages
pratiquant le système 3. De même, ils devraient utiliser une main d’œuvre familiale et salariale
respectivement de 102,71Hj et de 57,07Hj pour les ménages pratiquant le système 1, de
183,49Hj et de 121,03Hj pour les ménages pratiquant le système 2 et de 335,09Hj et de
182,47Hj pour les ménages pratiquant le système 3. L’utilisation optimales des
intrants/ressources comme recommandée par le modèle permettrait que les ménages
producteurs de cacao pratiquant le système 1 puissent obtenir des rendements en banane
plantain et en macabo de 3420,751 kg et de 129,743 kg respectivement, ceux pratiquant le
système 2 des rendements en banane plantain, manioc, maïs et arachide de 4911,650 kg, de
99
1060,812 kg, de 233,265 kg et de 326,167 kg respectivement et enfin ceux pratiquant le système
3 des rendements en banane plantain, manioc, maïs, arachide, morelle noire, corète potagère et
aubergine de 6568,934 kg, de 621,085 kg, de 548,353 kg, de 206,960 kg, de 1362,073 kg, de
628,268 kg et de 602,046 respectivement. Afin de maximiser leur satisfaction, les ménages
pratiquant le système 1 devraient consommer annuellement de leur production 1538,514 kg de
banane plantain et tous les 129,743kg de macabo et pourraient vendre les 1882,237kg de banane
plantain restant. Ceux pratiquant le système 2 devraient consommer annuellement 1562,007 kg
de la production de banane plantain et toutes les quantités produites en manioc, en maïs et en
arachide et seul le surplus de banane plantain qui est de 3349,643kg pourrait être vendu. Et
enfin ceux pratiquant le système 3 devraient consommer de leurs productions 1112,811kg de
banane plantain et toutes les quantités produites en manioc, en maïs, en arachide, en morelle
noire, en corète potagère et en aubergine et vendre les 5456,123kg de banane plantain restant
pour avoir un peu de revenu. Tout cela combiné aux dépenses pendant 6 mois d’une valeur de
90 645,5 FCFA, de 67 525 FCFA et de 46 405,5 FCFA respectivement pour les ménages
pratiquant les systèmes 1, 2 et 3 pour l’achat des produits du marché conduirait à une
satisfaction maximale des membres du ménage. Le modèle révèle que si toutes ces
recommandations sont mise en œuvre par les ménages, cela pourrait leur procurer un niveau de
satisfaction de 100%, 108% et 125% respectivement pour les ménages pratiquant les systèmes
1, 2 et 3 dans la consommation des produits vivriers intégrés dans leur cacaoyère. D’où on
constate que les ménages pratiquant le système 3 ont une meilleure satisfaction comparée aux
deux autres. Par conséquent on peut en déduire que plus les produits consommés par les
ménages sont diversifiées, plus ces derniers améliore leur niveau de satisfaction. Ce qui leur
permettrait de rester en bonne santé et d’améliorer leur niveau de sécurité alimentaire.
Les résultats des scénarii indiquent que les quantités produites, consommées, vendues
et la satisfaction augmentent proportionnellement avec des quantités d’intrants utilisés. En effet
suite à une augmentation de 20% de compost par exemple, les quantités produites augmentent
de 7,979% et de 3,990%, les quantités consommées de 7,838% et de 3,990%, le surplus vendu
de 8,094% et de 0% respectivement pour la culture de banane plantain et de macabo dans les
ménages pratiquant le système 1. Cela entraine aussi une augmentation de la satisfaction dans
ces ménages de 5,344%. Un autre scénario fait sur les coûts des intrants a révélé qu’une
augmentation des coûts des intrants entraine une très faible augmentation des quantités
produites en banane plantain et une réduction dans les autres cultures. En effet, lorsqu’on
augmente de 10% le compost, les quantités produites augmentent de 0,614% pour la banane
plantain et diminue de 3,209% pour le macabo, les quantités consommées diminuent de 3,587%
100
et de 3,209%, le surplus vendu augmente de 4,047% et de 0% respectivement pour la culture
de banane plantain et du macabo dans les ménages pratiquant le système 1. Cela conduit aussi
à une réduction de la satisfaction dans ces ménages de 2,809%. Enfin des scénarios faits sur les
coûts de certains produits à l’instar de la banane plantain, de la morelle noire et de la corète
potagère révèlent que l’augmentation du coût de chacun de ces produits de 20% sur le marché
se fait suite à une diminution de leurs quantités produites respectivement de 2,528%, de 0,116%
et de 0,122% dans les ménages pratiquant le système 3. L’augmentation sur le marché de 20%
des coûts de banane plantain entraine une réduction du surplus vendu de 16,667% et une
augmentation des quantités consommées en macabo de 13,077% dans les ménages pratiquant
le système 1. Cela conduisant à une augmentation de la satisfaction dans ces ménages de
11,344%. Tous ces résultats montrent que les facteurs tels que l’augmentation des quantités
d’intrants en champ, de leurs coûts et des coûts des produits peuvent faire varier la production,
la consommation, les ventes et la satisfaction dans un ménage agricole.
5.2 RECOMMANDATIONS
Dans le souci d’augmenter les informations et les savoirs sur la modélisation
bioéconomique des ménages producteurs de cacao sur la base de leurs ressources disponibles
ainsi que les conditions de satisfaction maximale de ces ménages à travers la consommation
des produits vivriers intégrés dans leur cacaoyère, il est important de mentionner que les efforts
synergiques de plusieurs acteurs dans ce domaine pourraient permettre d’obtenir les résultats
escomptés.
Aux ménages producteurs de cacao, il est recommandé de diversifier dans leur jeune
cacaoyère plus des cultures vivrières. En effet, ils devraient beaucoup plus intégrer dans leur
cacaoyère du plantain qui pourrait leur procurer un peu de revenu en attendant la production du
cacao et des légumes qui sont des aliments très riches en nutriment qui leurs permettra
d’améliorer leurs apports nutritionnels et de surcroît obtenir une meilleure satisfaction. Du fait
qu’ils enregistrent de faible rendement dans la production des cultures vivrières intégrées dans
la cacaoyère, il leur est recommandé d’augmenter les quantités d’intrants surtout en ce qui
concerne les quantités de compost, de fumure animale et la main d’œuvre utilisées dans la
production, ce qui pourrait améliorer les rendements obtenus. Toutefois les ménages ne sont
pas dans l’obligation d’associer concrètement les mêmes cultures prises en compte dans cette
étude, ils pourraient remplacer certaines par d’autres produits ayant les mêmes valeurs
nutritionnelles selon leurs goûts et leurs préférences sans que leur niveau de satisfaction ne soit
toutefois affecté.
101
Aux organismes de recherche, il est suggéré d’intensifier des études dans le domaine de
la modélisation bioéconomique des ménages afin d’enrichir davantage la littérature à ce sujet.
Une attention particulière pourrait être accordée aux zones à forte prévalence d’insécurité
alimentaire en privilégiant les ménages les plus vulnérables qui possèdent une force de travail
importante. Toutefois, la relance du secteur de la production vivrière reste l’une des priorités
du gouvernement et doit de ce fait trouver un écho favorable auprès des partenaires techniques
et financiers, des agences des Nations Unies et des ONG nationaux et internationaux
(particulièrement IITA et AVRDC). Nombreux sont les agriculteurs pauvres qui font face à des
problèmes d’accès aux semences et autres intrants de qualité. Ce problème est soulevé par une
proportion importante des ménages enquêtés. Ceci dit, il est important de noter que
l’approvisionnement des ménages en semences de qualité pourrait favoriser l’amélioration de
leur rendement et par conséquent l’amélioration des quantités consommées. De plus, l’existence
d’un outil d’analyse pourrait constituer un atout majeur en ce qui concerne l’analyse de la
situation alimentaire et des comportements des ménages. Une telle approche mérite d’être
poursuivie et soutenue.
Enfin, certains ménages souffrent d’un manque d’organisation et les producteurs ne sont
pas protégés contre la forte volatilité des prix. La plupart d’entre eux sont obligés de brader
leurs productions à des intermédiaires agricoles proposant des prix trop bas. Des appuis du
gouvernement Camerounais aux organisations paysannes pourraient être envisagés pour
améliorer la situation de ces derniers. Ou encore des subventions des intrants pourraient être
faites car les prix très élevés de ceux-ci créent des problèmes d’indisponibilité au niveau des
ménages qui ont cependant un réel besoin d’améliorer leur productivité pour parvenir à
optimiser leur niveau de satisfaction.
5.3 PERSPECTIVES
Ce travail est l’un des premiers en ce qui concerne la modélisation bioéconomique des
ménages producteurs de cacao qui intègrent les cultures vivrières dans leur cacaoyère dans
l’arrondissement de Mbalmayo et même sur le territoire national. La mise en place d’un tel
modèle pourrait faire l’objet des futurs axes d’interventions visant à améliorer la sécurité
alimentaire des ménages producteurs de cacao dans tout le Cameroun.
Cependant, plusieurs déterminants potentiels n’ont pas été examinés et méritent d’être
étudiés davantage. Dans le cas de la sécurité alimentaire, plusieurs facteurs identifiés dans la
littérature n’ont pas été examinés dans ce travail. Ceux-ci incluent l’effet de la variabilité
saisonnière des cultures (Oluyole et al., 2009), de la quantification concrète des nutriments dans
102
les aliments consommés car la présente étude n’a fait qu’explorer cet aspect (Jones et al., 2005).
L’autonomie des femmes dans le domaine de l’agriculture (participation dans la prise de
décision) (Akakpo et al., 2009), les interactions des ménages dans les marchés et les
infrastructures (Oluyole et al., 2009), les rôles joués par les enfants et les jeunes dans les
activités des ménages producteurs de cacao (Agbo et al., 2015) seront des axes donc la prise en
compte améliorera davantage la qualité de ce travail. De mêmes que plus de détails sur la
consommation des produits du marché (Afari-Sefa, 2006) et l’impact de l’environnement
biophysique des sols pour une stabilité dans la production (Ruben & Ruijven, 2001). Enfin, les
valeurs réelles du terrain des élasticités de production des cultures vivrières intégrées dans la
cacaoyère pourraient rendre la présente étude plus concrète aux réalités des activités de
production des ménages producteurs de cacao de l’arrondissement de Mbalmayo. Tous ces
déterminants devraient être considérés dans les futures études examinant la sécurité alimentaire
dans les ménages producteurs de cacao. Il serait également intéressant d’explorer le niveau de
connaissances en nutrition des femmes, si cela peut améliorer de façon indépendante la diversité
alimentaire et les quantités consommées dans les ménages producteurs de cacao.
103
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114
ANNEXE
SECTION 0 : IDENTIFICATION
001 Questionnaire No /__ /__/__/
002 Date de l’enquête ./__/___/ / __/__/ /___/___/
003 Arrondissement
004 Village
Numéro de téléphone de
005
l’enquêté
116 Nombre de personne dans votre 0-10 ans ….. 10-20 ans ….. 40-50 ans ….
ménage ayant cette tranche d’âge : 20-30 ans…. 30-40 ans…. 50 ans et +…..
115
N° Questions Réponses
117
Nombre d’enfant étant au secondaire : ……………………………
118 Exercez-vous une activité non agricole 1- Oui 0- Non
1- Fonctionnaire 2- Elevage
119
Si oui, laquelle (lesquelles) ? 3- Artisanat 4. Commerçant
5- Autre (précisez)……….. 6. Pisciculture
……… Agriculture ……Elevage
120 Nommez par ordre de priorité en ……….Fonctionnaire ……Commerce
utilisant des chiffres vos activités : ………Artisanat ……Cordonnerie
………Pisciculture …Autre (précisiez)……
121 1- Familiale 2- Salariale
Type de la main d’œuvre :
3- Familiale et salariale
122 Pour un ha vous employez combien de ……………………………
personne pour les travaux par jour ? …………………………….
123 Vous payez une personne combien
…………………………… ………………………
(vous pouvez donner un intervalle) ?
124 Un hectare prend environ combien de
…………………………… ………………………
jour de travail avec ce nombre ?
125
Quel est votre jour de repos ? …………………………… ………………………
116
SECTION 2: INTRANTS
Quelle espace estimer Quelle Quantités pouvez- Quantité Prix de Vous faites Quantité que
Durée
vous que cette culture quantité vous consommer qui est vente combien de vous offrez
Culture d’un
occupe dans votre récoltez- de cette récolte vendue d’un kg cycle de cette par don
cycle
cacaoyère (m2 ou ha) ? vous ? (kg) (kg) (kg) (FCFA) culture par an ? (kg)
Culture 1
Culture 2
Culture 3
Culture 4
Culture 5
Culture 6
La culture de cacao vous procure combien par L’achat des intrants pour les cultures associées au
an ? cacaoyer vous reviens à combien par an ?
Les activités non champ cité plus haut vous A combien estimez-vous vos dépenses pour l’emploi
procure combien par an ? de la main d’œuvre par an
A combien estimez-vous vos dépenses en Santé et
Location de sa main d’œuvre
éducation pour tous le ménage en un an ?
Les produits vivriers et maraîchers vendus vous A combien estimez-vous vos dépenses pour la
donnent combien par an ? production de cacao par an ?
Crédit Achat du matériel
Aide des tierces personnes en cas de difficulté Autre ………………………………
1- En champ 2- A bord champ 3- Au marché
RD4.1 Où s’effectue la vente de vos produits ?
4- Petit hangar au domicile familial 5- Autre (précisez)…………………..
1- Intrants 2- Main d’œuvre
RD4.2 Utilisation du crédit pour achat de :
3- Autre (précisez) …………………………………………………
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SECTION 5: LA MAIN D’ŒUVRE / TRAVAIL
NB : Les numéros correspondent à l’opération culturale que vous avez cochée
1
2
3
4
5
6
7
8
F = Familiale S = Salariale
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