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ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT
FORMATION DOCTORALE
DEA
PROMOTION : LEADER

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

En vue de l’obtention du
Diplôme d'Etudes Approfondies en Agro-Management
Intitulé :

ANALYSE PERSPECTIVE POUR UNE POLITIQUE DE


CROISSANCE AGRICOLE AUX COMORES

Présenté par : DANIEL ALI BANDAR


21 JUIN 2008
Devant le jury composé de :
Président : Professeur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY, Responsable
Scientifique de la Formation Doctorale en Agro-Management, ESSA
Rapporteur : Docteur Henri Abel RATOVO, Chercheur FOFIFA, Enseignant de la
Formation Doctorale en Agro-Management, ESSA
Examinateurs : Professeur Romaine RAMANANARIVO, Responsable de la Formation
Doctorale en Agro-Management, ESSA
Professeur Sylvain RAMANANARIVO, Chef du Département Agro-
Management, ESSA

ANNEE 2008
DEDICACE

Je dédie ce mémoire à ma grande mère chérie qui m’a toujours soutenue tout au long de mes
cursus scolaires et qui vient de mourir lors de la réalisation de ce travail. Paix à son âme.
iv

REMERCIEMENTS
En préambule de ce mémoire, je souhaite adresser ici tous mes remerciements à l’Ecole
Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), au Département Agro-management de
l’Université d’Antananarivo et aux personnes qui m'ont apporté leur aide et qui ont également
contribué à l'élaboration de ce mémoire.
Particulièrement, mes vifs remerciements au Professeur Romaine RAMANANARIVO,
Responsable de la Formation Doctorale en Agro-management, qui nous a suivi et encadré tout
au long de cette formation.

Mes vifs remerciements au Professeur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY qui a


accepté de gaîté de cœur de présider honorablement le Jury.

Mes vifs remerciements aux Professeurs Romaine RAMANANARIVO et Sylvain


RAMANANARIVO qui ont bien voulu examiner ce travail.

Puis, à Monsieur Mansour, Chef du Département Agroalimentaire au Ministère de la


Production Agricole de l’Union des Comores, à qui nous demandons de trouver ici nos
remerciements. Grâce à sa collaboration ce travail est rendu possible.

Ensuite, au Docteur Henri Abel RATOVO, Chercheur au FOFIFA et Enseignant-Chercheur


au sein de l’ESSA, pour l'aide, les conseils et le temps qu'il a bien voulu nous consacrer et
sans qui ce mémoire n'aurait jamais vu le jour. Et surtout pour son dévouement à nous offrir
son aide afin de mieux encadrer ce mémoire malgré ses multiples occupations.

Mes brillants témoignages à Monsieur ALI Hamada qui a endossé les coûts exorbitants avec
un soutien moral dès la formation jusqu’à la réalisation de cet ouvrage.

J’exprime ma gratitude à tout les enseignants, le personnel du Département Agro-


Management ; leur compétence, leur disponibilité, leur sérénité, ont effacé en moi les heures
de lassitude et permis l’achèvement de ce travail.

Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis qui m'ont
toujours soutenu et encouragé au cours de la réalisation de ce mémoire.
Je ne saurai terminer sans souligner l’enrichissement personnel que m’a apporté la tâche,
parfois complexe, d’assembler les différentes parties de ce document.
v

RESUME
La Grande Comore, avec ses conditions pédoclimatiques très favorables comporte des
dissimilitudes régionales importantes. Le développement régional et rural, permettant de
réduire le déséquilibre entre les zones, a été depuis toujours au cœur du programme national
de développement. Le présent travail se focalise à travers un diagnostic des systèmes
agricoles à la Grande Comore aux zones de potentialité agricole, aux systèmes d’exploitation
agricole, aux problèmes liés à l’agriculture et à travers une analyse des projets de
développement agricole aux raisons des succès ou des échecs de tout projet et à l’orientation
de manière à faire face aux exigences sociales, économiques, environnementales et politiques.
Il s'agit de pronostiquer une approche globale assurant une mobilisation optimale des
ressources naturelles et la préservation de leurs fonctions. Une telle approche favorisera la
participation de plus en plus importante des différents acteurs du développement agricole,
rural et national des groupes cibles, des groupements socioprofessionnels, des ONG et de
l'administration. Le critère durabilité du développement agricole est approché sous différents
angles notamment par la recherche d'une adéquation entre les besoins de la population, les
ressources mobilisables et les projets en cours tout en assurant une gestion durable du capital
productif et une protection de l'environnement.
Mots Clés : Grande Comore - Diagnostic - Système d’exploitation - Ressources naturelles -
Développement rural - Participation - Projet de développement.

SUMMARY

La Grande Comore, with its very favorable conditions and crop includes important regional
differences. The regional and rural development, reducing the imbalance between areas, has
always been the heart of the national development agenda. This work focuses through a
diagnosis of agricultural systems at the Grande Comore to areas of potential agricultural,
farming systems, the problems related to agriculture and through an analysis of agricultural
development projects the reasons for success or failure of any project and guidance in order to
cope with the social, economic, environmental and political. It forecast a comprehensive
approach to ensure optimum mobilization of natural resources and the preservation of their
duties. Such an approach will promote the participation increasingly important actors of
various agricultural development, rural and national target groups, social groups, NGO and
administration. The criterion sustainable agricultural development is approached from
different angles including by seeking a balance between the needs of the population, resources
mobilized and ongoing projects while ensuring sustainable management of productive capital
and protection of the environment.
Keys words: big Comoros - Diagnosis - Operating System - Natural Resources - Rural
Development - Participation - Development Project.
vi

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS
RESUME
SOMMAIRE
LISTE DES CARTES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ACRONYMES

INTRODUCTION

I- METHODOLOGIE
I- 1. ENQUETES INFORMELLES
I- 1.1 Bibliographie
I- 1.2 Web bibliographique
I- 1.3 Entretiens avec les personnes ressources
I- 2. ENQUETES FORMELLES
I- 3. TRAITEMENT DES DONNEES
I- 3.1 Saisie des données
I- 3.2 Apurement des données
I- 3.3 Calcul
I- 3.4 Analyse des résultats
I- 4. CHRONOGRAMME DES PHASES

II- RESULTATS ET INTERPRETATIONS


II- 1. DIAGNOSTIC DES SYSTEMES AGRICOLES A LA GRANDE COMORE
II- 1.1 Délimitation de la zone d’étude
II- 1.2 Zones de potentialité agricole
II- 1.3 Activités non agricoles
II- 1.4 Problèmes liés à l’agriculture
II- 2. ANALYSE DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE (PDA)
II- 2.1 Etude des projets de développement agricole
II- 2.2 Analyse évaluative des PDA à travers un cas d’étude : Cas de DECVAS
II- 2.3 Effets des résultats par rapport aux principales contraintes
III- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
III- 1. FORCES DE L’AGRICULTURE COMORIENNE
III- 2. FAIBLESSES DE L’AGRICULTURE COMORIENNE
III- 3. LES PDA EN COURS FACE AUX REALITES DU MONDE RURAL ET AUX
BESOINS DES AGRICULTEURS

CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEB BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
vii

LISTE DES CARTES


Carte 1 : Localisation de la zone d'étude ................................................................................................ 9

Carte 2 : Carte de localisation des régions........................................................................................... 11

TABLE DES ILLUSTRATIONS


Figure 1: Utilisation des sols ................................................................................................................ 12

Figure 2: Contribution de l’agriculture au PIB .................................................................................... 13

Figure 3: Surface cultivée par type de culture ...................................................................................... 15

Figure 4 : Répartition des cultures par exploitation ............................................................................. 16

Figure 5 : Exploitation par modèle d’agriculture ................................................................................. 18

Figure 6 : Etat de possession des parcelles .......................................................................................... 20

Figure 7 : Mode de faire valoir ............................................................................................................. 21

Figure 8 : Représentation de la population agricole ............................................................................ 21

Figure 9 : Population agricole par tranche d’âge ................................................................................ 22

Figure 10 : Main d’œuvre agricole ....................................................................................................... 23

Figure 11 : Exploitation et crédit agricole............................................................................................ 24

Figure 12 : Bétail .................................................................................................................................. 25

Figure 13 : Matériels agricole .............................................................................................................. 26

Figure 14 : Investissement par type d’activité ...................................................................................... 28

Figure 15 : Temps consacré par type d’activité .................................................................................... 29

Figure 16 : Diagramme représentatif des Programmes d’actions........................................................ 37

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Charges de production par ha et par spéculation ............................................................. 27

Tableau 2 : Tableau d’analyse .............................................................................................................. 33

Tableau 3 : Evolution des rendements en (kg/ha) sur les parcelles intensifiées ................................... 38
viii

LISTE DES ACRONYMES

AG-M : Agro-Management
AIEB : Projet d’Appui aux Initiatives Economiques de Base en milieu rural
AND : Armée Nationale de Développement
BDC : Banque de Développement des Comores
BIC : Banque pour l’Industrie et le Commerce des Comores
CAPAC : Centrale d’Approvisionnement des Agriculteurs des Comores
CIRAD : Centre de Coopération internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
CNP : Commissariat National de Plan
DECVAS : Projet de Développement des Cultures Vivrières et Appui Semencier
ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
FC : Franc Comorien
FIDA : Fonds International de Développement Agricole
FVI : Faire Valoir Indirect
GIRE : Gestion Intégrée des Ressources en Eau
GSDM : Groupement de Semis Direct à Madagascar
INRAPE : Institut National de Recherche en Agriculture, Pêche et Elevage
MAEP : Ministère d’Agriculture, Elevage, et Pêche
MECK : Mutuelles d’Epargne et de Crédit ya Komor
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques
ONG : Organisation Non Gouvernemental
PAC : Politique Agricole Commune
PANSAC : Projet d’Appui à la Nouvelle Stratégie Agricole des Comores
PDA : Projet/Programme de Développement Agricole
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PPSA : Projet Pilote des Services Agricoles
RGA : Recensement Général Agricole
SCV : Semis Direct sur Couverture végétale permanente du sol
SGM : Service Géologie de Madagascar
SNAC : Syndicat National d’Agriculteurs Comoriens
1

INTRODUCTION
Dans son immense majorité, la population comorienne est rurale. L'agriculture est donc la
principale préoccupation économique de la plupart des comoriens. Elle joue un rôle essentiel
non seulement dans la qualité de vie de la plupart d'entre eux, mais aussi dans l'économie
nationale.
L’amélioration de la compétitivité des agriculteurs dans des domaines à fort et moyen
potentiels, l’amélioration du niveau de vie, de la sécurité alimentaire, et de la capacité
d’adaptation environnementale dans des milieux isolés et à risque demeurent des priorités.
La croissance économique s’est fortement ralentie, environ 1% en comparaison au taux de
croissance démographique estimé à 3% par an. Le niveau de consommation continue
d’augmenter. L’économie se trouve de ce fait dans une situation de crise qui se traduit par une
épargne négative, une dépendance croissante vis à vis de l’aide extérieure, une dette externe
qui évolue d’une façon exponentielle et une accumulation des arriérées.
Face à cette situation, plusieurs tentatives de sortie de crise ont été initiées sans préalablement
améliorer le sort du monde rural, particulièrement le secteur agricole, noyau central de toute
initiative de développement économique.
Le constat d’échec qu’il faudrait oser attribuer aux interventions passées dans le secteur
agricole constitue l’objet de cette présente investigation.

Cette étude a pour objectif global de déterminer les facteurs de blocage de l’amélioration de la
productivité agricole à la Grande Comore.

Cet objectif global est associé aux objectifs spécifiques suivants :


- Réaliser un diagnostic des systèmes de production agricole pour [4] :
o Déterminer les zones de potentialité agricole,
o Etudier les systèmes d’exploitation agricoles,
o Mettre en évidence les problèmes liés à l’agriculture, et
- Analyser les programmes ou projets de développement agricole.

Les hypothèses de travail ci-dessous sont ainsi proposées :


- Un diagnostic réalisé dans la Grande Comore permet de refléter les problèmes des systèmes
de production agricole de façon plus réaliste, de persuader de l’importance des problèmes
spécifiques en vue d’effectuer des recherches classiques ou approfondies et également de
2

l’intervention des décideurs au même titre que les chercheurs et bénéficiaires dans la
résolution des problèmes du monde rural ; cela aboutit à :
o Localiser les zones de potentialité agricole aidant à cerner l’étude d’une façon
stratégique et attribuant une vision globale de toute initiative perspective,
o Etudier les systèmes d’exploitation permettant de déterminer certains facteurs de
blocage de l’amélioration de la productivité et de classifier ceux d’ordre agronomique,
environnemental, social, économique ou politique,
o Mettre en évidence les problèmes rencontrés constituant ainsi le début des initiatives
conscientisées et permettant l‘introduction d‘une politique de développement agricole
tout en encourageant de nombreuses initiatives agricoles tout en aidant les agriculteurs
à se diversifier, à améliorer la commercialisation de leurs produits et à restructurer leur
exploitation, et
- Une analyse des projets de développement agricole de la Grande Comore permet de
comprendre les raisons des succès ou des échecs de tout projet et de l’orienter de manière à
faire face aux exigences sociales, économiques, environnementales et politiques.

Comme résultats attendus :


- le diagnostic des systèmes d’exploitation agricole sera réalisé, ainsi :
o Les zones de potentialité agricole seront connues incluant leurs atouts et leurs
contraintes,
o Les systèmes d’exploitation agricole seront étudiés,
o Les problèmes seront mis en évidence, promouvant aux actions directes des acteurs de
développement agricole,
- Une analyse évaluative des projets de développement agricole sera faite, et des suggestions
adéquates seront enfin formulées compte tenu des facteurs exogènes et endogènes bloquant le
développement agricole.

La méthodologie a été basée sur des analyses à partir des prospectives et des perspectives des
systèmes de production. Il s’agit d’explorer les causes agronomiques, économiques, sociales
et environnementales du problème étudié, leurs tendances passées et leurs évolutions
probables sous des scénarios futurs.
Les résultats obtenus ont permis de faire le point sur l’identification et la description des
principales cultures, des modèles d’agriculture pratiquées, des techniques culturales, des
moyens de production agricole et des acteurs impliqués. Cette partie a évalué les systèmes
3

d’exploitation et a dégagé les opportunités mal connues tels que, les conditions
pédoclimatiques favorisant un grand nombre d’espèces végétales, une fertilité naturelle élevée
conférée par l’origine volcanique de la nation, protection naturelle contre les parasites due à
l’insularité des îles, une participation massive au secteur agricole de la population rurale à
environ 2/3 de la population active avant de mettre en évidence les principaux problèmes liés
à l’agriculture.
Les discussions et recommandations ont été centrées sur les forces de l’agriculture à savoir
l’approche systémique des exploitations paysannes, les motivations des agriculteurs, les sols
et les climats. Les faiblesses identifiées sont notamment le faible niveau de compétitivité de
l’économie nationale, le faible niveau de sécurité foncière, et le faible niveau éducatif. La
confrontation des résultats par rapport à des situations réelles bien connues est établie pour
finir avec des propositions de mesures à prendre pour améliorer le secteur agricole, autrement
dit, l’élaboration de la politique nationale de développement agricole, le renforcement la
capacité de recherche, la responsabilisation de la sécurité alimentaire, la création d’une
institution de système de suivi de la production agricole, de l’information sur les marchés, des
populations les plus vulnérables,…
.
4

I- METHODOLOGIE

Les activités de recherche de cette étude devaient être menées dans l’ensemble du territoire de
l’Union des Comores. Malheureusement, pour des raisons de sécurité expliquées par le
débarquement de l’Armée Nationale de Développement(AFD) à Anjouan, l’investigation n’a
été possible que dans la Grande Comore.

La méthodologie de travail a été orientée vers l’identification des éléments agro-écologiques,


techniques, socio-économiques et politiques qui inspirent l’évolution des systèmes de
production agricole, pour déterminer les interdépendances concrètes sur les transformations
de l’agriculture.
Pour progresser avec l’objectif, différentes méthodes de collecte de l’information, incluant
l’analyse de données secondaires, l’observation directe, les entretiens semi-directifs et les
enquêtes plus formelles ou structurées ont été appelées pour :
- Parvenir à la compréhension des problèmes dans un contexte systémique [29] large ;
- Identifier les acteurs impliqués dans les problèmes et évaluer leurs perspectives quant à
ces problèmes ;
- Définir et analyser les systèmes opérationnels, tels que les systèmes de connaissances et
d’information agricoles, les agroécosystèmes et les systèmes d’activité des ménages ;
- Identifier les options et opportunités de développement des divers types de ménages ;
- Evaluer les solutions potentielles à ces problèmes et les options de recherche.

I- 1. ENQUETES INFORMELLES
Les méthodes informelles de collecte de données ne sont pas entreprises à des fins de
représentativité statistique, mais plutôt à explorer des situations, à trouver des explications
plausibles et à discerner les hypothèses éventuelles [30]. L’échantillonnage de personnes ou
de villages susceptibles de fournir ou de créer l’information requise n’a donc pas été basé sur
des critères statistiques mais plutôt sur les besoins de l’enquête et les questions posées. Ce
type d’échantillonnage raisonné présente l’avantage d’adapter les critères de sélection des
personnes à interroger pendant le processus de la recherche, à mesure que des informations
nouvelles surgissent [11].
5

I- 1.1 Bibliographie
La bibliographie a été appuyée sur la consultation des données disponibles et des études
antérieures sur le thème et sur la zone d’étude. Il s’agit de recueillir toutes les informations
importantes pouvant être utiles dans la mise en œuvre de l’étude.

I- 1.2 Web bibliographique


Les informations sur les sites web ont pu parfaire la bibliographie. Ce qui a permis d’enrichir
davantage les connaissances sur le thème, noyau central de cette recherche.

Ces processus ont permis de découvrir des opportunités mal connus, de formuler des
hypothèses à tester et de définir le contenu d’un questionnaire [27].

I- 1.3 Entretiens avec les personnes ressources


Le principe a été d’enquêter un grand nombre de personnes importantes pour saisir la
diversité des réponses et avoir une bonne représentativité. A défaut d’informations sur les
individus, il a été nécessaire de construire empiriquement un échantillon représentatif à partir
de la connaissance de la structure sociale de la population. Pour y parvenir, il est question de
bien définir les objectifs, s’en tenir à la tradition locale, et instaurer la confiance.
L’art de l’entretien informel réside dans la capacité à instaurer une relation avec la personne
interrogée.
Pour les besoins de l’information, plusieurs recours ont été fait au niveau de différentes
institutions, il s’agit entre autres des Ministères de la production, du Commissariat national
des plans, du Syndicat national d’agriculteurs comoriens, de la chambre des commerces,
d’industries, d’agricultures et d’artisanats, des organisations paysannes, des Maires des
villages, des agriculteurs,…

Ces entretiens étaient basés sur des questionnaires préétablis et révisés en permanence selon
les besoins de l’enquête, particulièrement sur les moyens de production de l'exploitation
agricole, les systèmes de production, la commercialisation, …

I- 2. ENQUETES FORMELLES
Les enquêtes formelles ont pour objet de collecter les informations sur le terrain pour vérifier
les hypothèses de travail. Ces enquêtes formelles ont été menées à l’aide de questionnaires
structurés, des observations structurées et des mesures d’échantillonnage de culture.
6

Ainsi, pour avoir des informations congruentes sur le thème, il convient de réaliser les
enquêtes individuelles et les focus group.

I- 3. TRAITEMENT DES DONNEES


Ce traitement des données a pour objectif de vérifier les hypothèses préétablies. Il convient de
faire la saisie et l’apurement des données avant de procéder à une analyse.

I- 3.1 Saisie des données


Cette saisie consiste à classifier les données apurées en utilisant différents moyens. Les
données seront traitées et analysées en utilisant des logiciels spécialisés (Word et Excel) et en
consultant des personnes spécialisées.

I- 3.2 Apurement des données


Ce travail a consisté à éliminer les individus dont les informations sont incomplètes ou
apocryphes. Il s’agit aussi de compléter les informations manquantes en se référant de
nouveau au questionnaire (cf. Annexe I).
Il existe toutefois plusieurs indicateurs de fiabilité de l’information obtenue [30] :

Connaissances : Une personne ressource peut très bien être informée sur certains sujets, et
relativement ignorante sur d’autres. Répond-t-elle en fonction de son expérience directe ou à
partir de sources originales, ou s’agit-il d’information obtenue par « ouï-dire »? Sent-elle
qu’elle doit donner la « bonne » réponse? Si elle fait référence à d’autres données, la source
elle même est-elle fiable?

Crédibilité : Certaines personnes ont tendance à être attentives et exactes ; d’autres exagèrent
ou ont une imagination fertile. La personne semble-t-elle anxieuse de fournir des réponses
convaincantes? Est-ce qu’elle réfléchit aux questions et à ses réponses avant de répondre?

Disposition : Certaines personnes trouvent difficile d’exprimer leurs idées, leur jugement ou
opinion face à des étrangers. Par ailleurs, il peut arriver que des personnes importantes
manquent de temps pour s’exprimer, bien qu’elles puissent avoir l’information.

Motivations cachées : Les personnes interrogées peuvent avoir des motifs propres pour
dissimuler ou taire des informations précises. Les employés d’un projet par exemple peuvent
avoir intérêt à donner une bonne impression de leur travail et à toute déficience. L’enquêté
dépeint-il un tableau particulièrement positif ou négatif? Essaie-t-il de justifier une situation
7

d’échec? Se concentre-t-il de manière excessive sur les problèmes ou difficultés pour s’attirer
de la sympathie ou une aide future?

Spontanéité : Le contexte social de l’entretien va influer sur l’expression des idées et


opinions. Des personnes qui pourraient modifier les réponses données par les personnes
interrogées, sont-elles présentes à l’entretien? L’enquêté est-il anxieux à l’idée d’être
entendu? Le lieu de l’entretien est-il suffisamment privé pour garantir la confidentialité des
réponses?

Désir de plaire : Nombre de personnes donnent consciemment ou pas la réponse qu’elles


pensent attendue par l’enquêteur. La personne interrogée s’est-elle montrée particulièrement
polie et prête à faire plaisir? A-t-elle demandé l’opinion de l’enquêteur avant de répondre?
L’enquêteur a-t-il dit quelque chose au cours de l’entretien qui a fait taire la personne
interrogée ou modifié ses réponses au cours de l’entretien? …

Il s’agit là, de trier les données collectées afin d’obtenir des informations pertinentes et des
résultats fiables.
I- 3.3 Calcul
En raison de l’association des cultures, une formule d’imputation a été utilisée pour
déterminer la part de la superficie de chaque culture entrant dans l’association. Cette formule
consiste à attribuer à chaque culture présente sur la parcelle, une part proportionnelle à sa
densité de semis.
La production a été obtenue soit en se basant aux déclarations des paysans, sous l’utilisation
des unités locales de mesures qui vont être converties en kilogrammes puis en tonnes ; soit en
multipliant le rendement moyen par la superficie de production.

Les données de la population sont calculées par la formule d’interpolation qui s’écrit :
N = No (1+Y)n
Où N : nombre de population à venir (de projection)
No : nombre de population de l’année de base (2003)
Y : taux d’accroissement annuel de la population
n : nombre d’années comptées à partir de l’année de base considérée
8

I- 3.4 Analyse des résultats


Les résultats ont fait l’objet d’une interprétation. Ils ont été discutés pour faciliter leur
compréhension avant de faire l’objet d’une présentation.

I- 4. CHRONOGRAMME DES PHASES


Le déroulement de l’étude a été planifié comme suit :

Figure 1 : Chronogramme des phases


2007 2008
Phases Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Av Mai Juin
Bibliographie et choix
du sujet
Enquêtes informelles
Enquêtes formelles
Analyse et traitement
des données
Rédaction et
Publication des
Résultats

I- 5. LIMITES DE L’ETUDE
L’instabilité politique qui règne dans le pays a été la première contrainte de la présente étude.
Le manque d’information ou plutôt de sensibilisation sur l’utilité des enquêtes auprès de
population agricole constitue une barrière permanente à leur réussite. Pire, le sentiment d’être
mener à bateau règne dans la majeure partie de la population, induit par le fait de participer à
des enquêtes sans avoir accès aux résultats. Par conséquent, convaincre quelqu’un à
collaborer dans une enquête est devenu pénible dans toutes les fractions sociales.
9

II- RESULTATS ET INTERPRETATIONS

II- 1. DIAGNOSTIC DES SYSTEMES AGRICOLES A LA GRANDE COMORE


Ce diagnostic a pour but de localiser les zones de potentialité agricole parmi toutes les régions
de la Grande Comore, leurs systèmes d’exploitation, et éventuellement les problèmes relatives
à chacune des zones décryptées et aux systèmes d’exploitation.

II- 1.1 Délimitation de la zone d’étude


La Grande Comore, zone d’intervention de la présente étude fait partie des îles de l’archipel
des Comores, situé entre 11°20’ et 11°4’ de latitude Sud, et 34°11’ et 45°39’ de longitude
Est ; à égale distance de 300km du continent africain et de la partie nord de Madagascar.
Carte 1 : Localisation de la zone d'étude

Source : extrait du document « Profil environnemental de l’Union des Comores » [22]

La Grande Comore (Ngazidja) une île volcanique, l’Anjouan (Ndzuani) et le Moheli (Mwali)
font partie de l’Union des Comores. Ngazidja est l’île la plus vaste (1025 km²) et la plus
occidentale de l’archipel et où se trouve Moroni, capitale de la République.

La population de la Grande Comore s’est évaluée à 296 177 habitants inégalement répartie
entre les régions et avec une densité de population de 288,95hab/km2. Les femmes
10

représentent 50,4% de la population comorienne, laquelle vit essentiellement en milieu rural à


hauteur de 72%.

La Grande Comores est soumise à un climat de type tropical humide. Elle est caractérisée par
une alternance d'une saison fraîche et sèche de Mai à Octobre et d'une saison humide et
chaude de Novembre à Avril. La température moyenne annuelle est relativement élevée toute
l’année. Elle varie de 24 à 27,8°C. La pluviométrie moyenne varie entre 1 500 et 5 000 mm
et peut parfois atteindre un maxima de 7 500 à 8 000mm. Dépourvue de rivières permanentes,
les seules ressources mobilisables restent donc les pluies et les nappes phréatiques.

II- 1.2 Zones de potentialité agricole


La Grande Comore compte un nombre de régions diversifiées dans lesquelles les conditions
de production agricole varient. Ces régions ont chacune des méthodes de production et des
traditions spécifiques. Elles peuvent être classées par ordre d’importance de la production
comme suit : 1) Mboudé ; 2) Mbadjini ; 3) Mitsamihouli ; 4) Hamahamet ; 5) Bambao ; 6)
Mboinkouwou ; 7) Dimani ; 8) Wachili ; 9) Hambou et 10) Itsandra (cf: Carte 2).
Bien que l’agriculture soit pratiquée dans toutes les régions de la Grande comore, certaines
bénéficient des conditions hautement favorables leurs permettant de se distinguer aux autres.
En particulier : la nature des sols ; les conditions climatiques ; la situation géographique de
certains villages/régions ; …
11

Carte 2 : Carte de localisation des régions

Légende :

1 : Mboudé
2 : Mbadjini
3 : Mitsamihouli
4 : Hamahamet
5 : Bambao
6 : Mboinkouwou
7 : Dimani
8 : Wachili
9 : Hambou
10 : Itsandra

Source : base de données SGM


12

II- 1.2.1 Agriculture, rôle et place dans l’économie nationale


Compte tenu des conditions pédoclimatiques de l’Union des Comores, la Grande Comore
possède une importante potentialité agronomique [23]. Elle dispose d’une superficie cultivable
assez considérable pour répondre aux besoins alimentaires des citoyens.
La subdivision ci-dessous illustre la part réelle de l’agriculture.
Figure 2 : Utilisation des sols

Source : auteur à partir des données de base du RGA


Malgré les accomplissements précédents, la Grande Comore comme le pays tout entier,
continue d’afficher une croissance agricole par habitant très faible. Cette séquelle résulte en
grande partie de la politique qui a pour effet de sous-investir dans ce domaine et de donner la
priorité à la fourniture directe de produits alimentaires au préjudice d’investissement dans la
croissance agricole et des interventions permettant d’assurer la sécurité alimentaire de la
nation.
L’agriculture est pour les citoyens une composante économique, un moyen de subsistance, une
source de services environnementaux et une identité sociale. Cette agriculture consomme près
des 2/3 de la population active [24] et n’offre qu’une contribution de 42% en moyen au PIB
contre une contribution de 50% au secteur tertiaire en plein essor, engendré par le commerce
d’importation. Cette domination du secteur tertiaire n’est pas sans conséquence (cf Annexe V).
Le secteur secondaire demeure modeste avec une contribution de 8% en moyen au PIB.
13

Figure 3: Contribution de l’agriculture au PIB

Source : Auteur
Cependant, ce secteur agricole fournit la quasi-totalité des recettes de l’exportation nationale
pour environ 98%. Ces exportations représentent environ 10% de la production totale agricole.
La production vivrière demeure au stade d’autosubsistance. Approximativement 21% de cette
production est destinée à la commercialisation. Du fait des faibles rendements, le secteur
agricole ne satisfait que la moitié des besoins alimentaires du pays en termes caloriques. Ceux-
ci sont complétés par les importations alimentaires, soit 33% de la valeur des importations par
an. L’évolution de ces importations croit plus rapidement que la croissance démographique en
dépit de revenu en baisse par habitant. Les exportations agricoles, par contre restent
insuffisantes pour couvrir l’ensemble des besoins en importation du pays. Le taux de
couverture des importations par les exportations s’élève environ à 30% contre 40% aux années
90 et 50% aux années 70 [24].

Les principales cultures vivrières produites sont les suivants : manioc, bananes, maïs, patates
douces, fruits à pain, taro, igname, légumes et noix de coco, avec comme cultures principales
de rente, la vanille et les épices. Ces produits sont acquis en se servant des facteurs de
production très limités, des techniques agricoles moins développées, des systèmes agricoles
coutumiers,…

II- 1.2.2 Systèmes d’exploitation agricole


Un système d’exploitation agricole est défini comme un ensemble de systèmes de production
individuels qui ont généralement des ressources de base, des modes opératoires, des moyens
de subsistance des ménages et des contraintes semblables, et pour lesquels des stratégies de
14

développement et des interventions semblables seront appropriées [34]. Ce système de


production est influencé par la politique de développement agricole de l’état, les marchés
disponibles et l’accès à l’information.

L’idée principale est de revoir à partir d’une analyse des systèmes d’exploitation agricole
utilisés par les paysans, les modalités de ces systèmes, les atouts et les contraintes pour
pouvoir exhumer les obstacles joints et en déduire les stratégies prioritaires quant à
l’amélioration de leur sort [28].

Dans ce travail, l’agriculture se limite aux cultures, autrement dit l’ensemble des travaux
transformant le milieu naturel pour la production de végétaux utiles à l’homme.

Pour s’y faire, il est question de revoir donc les moyens de production agricole, les systèmes
de production, la commercialisation des produits agricoles, les activités non agricoles et la
rationalité économique.

II- 1.2.2.1 Systèmes de culture


Presque toutes les cultures tropicales et plusieurs cultures tempérées sont favorablement
pratiquées dans l’île [3]. Une classification globale par spéculation aboutit à cinq types de
cultures [12] :
- Les cultures vivrières :
o les plantes à féculents : Bananier, Arbre à pain, Jacquier,
o les plantes à tubercules et à racines : Manioc, Patate douce, Taro, Igname,
o la plante oléagineuse : Cocotier (plante en pleine difficulté),
o les céréales : Maïs, Riz (ce dernier est en parfaite régression sinon disparition),
o les légumineuses : Ambrévades, Haricot, Niébé,…
- Les cultures fruitières :
o Papayer, Carambolier, Manguier, Grenadier, Corossolier, Avocatier, Goyavier,
Anacardier, …
- Les cultures maraîchères :
o légumes épices : Piments,
o légumes-feuilles pour salade : Chicorée, Laitue, Poireau, Poivron, Chou, Cresson, …
o légumes-feuilles sauces : Brède mafana, Petsaî, Feuille de manioc, du taro, de la
courge
o légumes-fruits pour desserts : Courge, Melon, Pastèque,…
15

o légumes-fruits pour salade : Aubergine, Concombre, Haricot vert, …


o légumes racines ou tubercules : Betterave, Carotte, Navet, Radis, …
- Les cultures commerciales :
o Tomate, Orange, Agrume, Letchi, Ananas, Oignon, Pomme de terre, Canne à sucre,
Arachide, …
- Les cultures de rente :
o Vanillier et Giroflier.
Avec la faible production de cultures de rente, d’autres cultures sont appelées à jouer le rôle
de cultures de rente. Il s’agit :
o des plantes à parfums : Bigaradier, Citronnelle, Vétiver, Huiles essentielles …
o autres : Caféier, Cannelier, Gingembre, Tabac, Poivrier, …

La répartition des surfaces cultivées par type de culture est représentée dans la figure ci-
après :
Figure 4 : Surface cultivée par type de culture

Source : Auteur
Cinq zones se partagent l’espace agricole de la Grande Comore si bien que l’agriculture est
pratiquée par toutes les régions et que chaque type de culture y est cultivé :
- La région de Mboudé, dominée par les cultures vivrières,
- La région de Mbadjini, spécialisée dans les cultures de rentes et les cultures industrielles,
- La région de Mitsamihouli, réputée par les cultures de légumes et cultures de rente,
- La région de Hamahamet, connue par les cultures vivrières,
- La région de Bambao, légendée par les fruits et les cultures vivrières.
16

Ces régions se caractérisent par des conditions physiques et pédologiques spécialement


favorables aux différents types de spéculations.
Les principales espèces cultivées sont les suivantes : Banane, Manioc, Patate douce, Taro,
Maïs, Igname, Coco et Ambrévades. Elles sont généralement suivies de point de vue
importance économique par Vanille, Girofle, Letchi, Tabac, Poivre, Pomme de terre, Tomate,
Oignon, Arachide et Ananas.
Toutefois, les périodes de production ne sont pas favorables à l’obtention de rendements
satisfaisants. La production est possible moyennant des dépenses supplémentaires en
protection physique contre les agressions physiques et en intrants contre les carences
nutritionnelles et les ennemis des cultures. Par conséquent, le coût de production apparaît
relativement élevé.
Il y a des variations d’une année à l’autre dans le classement de ces cultures selon leurs
superficies, mais, en général, ces cultures représentent entre 80 et 90% des productions de la
Grande Comore.
La répartition des superficies des cultures par exploitation est donnée comme suit :
Figure 5 : Répartition des cultures par exploitation

Source : Auteur à partir des données de base du CNP


Les principales caractéristiques des cultures sont les suivantes :
- Une variation annuelle en dents de scie : cette variation suit de près la pluviométrie. En
année sèche, la superficie et le rendement des cultures baissent. En année pluvieuse, il y a une
hausse des productions ;
- Une diversification des cultures : un nombre important d’espèces différentes rentrent dans
les habitudes alimentaires des grandes comoriens ;
17

- Une pratique des spéculations presque partout à la Grande Comore, sur tous les types de sol,
de climat, avec différentes tailles de parcelles, pour un but commercial ou vivrier.

II- 1.2.2.2 Systèmes de production agricole


Un système de production agricole est la représentation qui s'approche de la réalité dont
disposent les agriculteurs [35]. Il reflète leurs manières de penser et de décider.
Les systèmes de production doivent faire face à un enjeu majeur qui est la notion de durabilité
des systèmes d'exploitation. Considérer l’agriculture comme étant un système, implique une
intégration des dimensions biologiques, physiques, ainsi que les aspects socio-économiques
au niveau des exploitations agricoles.
Certains principes devraient donc être respectés :
o Mettre en permanence sur le marché des produits accessibles et de qualité acceptables,
o Assurer un revenu correct aux agriculteurs,
o Assurer la perpétuité de l'exploitation (foncier, reprise de l'exploitation...),
o Préserver la qualité de l'environnement,
o Assurer la durabilité du système d'exploitation pour le bien être des générations
futures.

a) Modèle d’agriculture
L’agriculture de la Grande Comore suit différents modèles [42] :
- Traditionnelle : un système de production basé sur la polyculture, appelée parfois
agriculture étagère. Ce modèle ne permet de subvenir que partiellement aux besoins
alimentaires de la population. Il est adopté par la quasi-majorité des exploitants agricoles.
- Biologique : ce modèle de production se différencie des autres en respectant les
mécanismes régulateurs de la nature pour la nutrition et la protection des produits agricoles, et
d'une façon générale en s’abstenant aux recours des engrais de synthèse, et des produits
phytosanitaires. Ce modèle largement préféré doit œuvrer dans le sens d'une agriculture
durable et de réduire la pollution.
- Intensive : ce modèle caractérisé par l'usage important d’intrants, cherche à maximiser la
production, souvent aux dépens des considérations environnementales.
La représentation des exploitations par modèle d’agriculture est donnée comme suit :
18

Figure 6 : Exploitation par modèle d’agriculture

Source :Auteur
L’agriculture traditionnelle représente la polyculture, un système suivi par la majorité des
exploitants pour des raisons multiples telles que minimisation des risques, parcelles réduites,
etc. Ce modèle remembre tous types de culture et est appliqué dans toutes les régions au
même sort que l’agriculture biologique.
L’agriculture intensive évoque le système de monoculture et l’approche filière, accoutumé
généralement dans la région de Mboudé et dans la cité de Dimadjou Hamahamet.

b) Techniques culturales
Les agriculteurs grands comoriens utilisent plusieurs techniques pour augmenter leurs
rendements et pour protéger leurs patrimoines, les plus préconisées sont :
- L’amélioration des plants : consiste à dresser une espèce végétale dans le but d’aboutir à
une meilleure productivité, goût, qualité nutritionnelle, apparence, résistance aux maladies
dans le souci de satisfaire les besoins alimentaires des producteurs et des consommateurs.
- La fertilisation : ce processus consiste à apporter à un milieu de culture, particulièrement le
sol, les éléments minéraux nécessaires au développement de la culture. Parmi les exigences
des plantes, il est à souligner : l’azote, le potassium, le phosphore, le magnésium, le calcium,
le soufre et les oligo-éléments.
- L’irrigation : cette opération consiste à apporter artificiellement de l’eau à des végétaux
cultivés pour en augmenter la production, et permettre leur développement normal en cas de
déficit hydrique. A la Grande Comore s’agissant de petites surfaces, n’ayant pas de rivières
permanentes et ne connaissant aucun système de gravitation, on parle plutôt d’arrosage. Ce
19

dernier est rendu possible à partir des eaux stockées dans des citernes conçus par des projets
d’infrastructures agricoles ou domestiques, et des eaux de pluie.
- La défense de la culture : consiste à aider la plante à faire face aux agressions de leur
environnement, s’agissant des agressions d'organismes parasites ou phytophages, de la
concurrence des mauvaises herbes ou d'accidents climatiques.
- La rotation des cultures : cette technique culturale consiste à maintenir et à améliorer la
fertilité des sols à fin d’augmenter les rendements. En pratique, les cultures se suivent dans un
certain ordre sur la même parcelle. La même succession de cultures se reproduit dans le temps
en cycles réguliers.

II- 1.2.2.3 Moyens de production agricole


Plusieurs facteurs conditionnent la production agricole. Ces facteurs dépendent les uns des
autres. Parmi ces facteurs, il est à noter : l’eau ; le climat ; la terre ; les espèces végétales ; les
matériels agricoles ; la force de travail ; le capital argent ; les infrastructures agricoles ; les
intrants agricoles ; l’information agricole ; …

a) La terre
Compte tenu de la pluviométrie et des sols d’origine volcanique, la Grande comore a une
importante potentialité agronomique. La possession des terres se fait le plus souvent par :
i) héritage familial ; ii) appropriation des domaines sans titre de propriété et se trouvant aux
environs des villages ; iii) expropriation des terres appartenant à des colons ou des hauts
bourgeois sans aucun statut local, autrement dit venant d’ailleurs et iv) achats. Les
agriculteurs possèdent un nombre de parcelles inférieur ou égal à 4, généralement de petites
superficies, limitées entre 60 et 100 ares en moyenne.
Tenant compte du mode d’appropriation des terres, les parcelles se trouvent trop dispersées à
des distances considérables ne permettant pas aux propriétaires de veiller en permanence sur
elles. Vue la pénibilité de s’approprier les facteurs de production, les agriculteurs n’arrivent
pas à exploiter la totalité des terres en possession. La vente des terres, le métayage et le
fermage deviennent un moyen pour les valoriser. Loin d’être alarmant, ces terres subissent un
phénomène d’érosion méritant un dessein particulier.
L’état de possession des parcelles est représenté dans la Figure 7 ci-dessous :
20

Figure 7 : Etat de possession des parcelles

Source : Auteur à partir des données de base du RGA


Np : Nombre des parcelles possédé par l’exploitant

Le chiffre 83% est expliqué par l’explosion démographique à travers le développement des
infrastructures, c'est-à-dire les infrastructures communales et les habitats. Les terres aux
alentours des villages ont reçu le statut de terrains à bâtir plutôt qu’à cultiver.
Certains agriculteurs prennent des terres en faire valoir indirect dans un principe de laisser
leur propriété en jachère ou de suivre le calendrier cultural sur des spéculations précises après
avoir étouffé leurs propriétés. D’autres agriculteurs cèdent leurs terres en mode de faire valoir
indirect pour valoriser leurs terres, aider leurs proches à satisfaire leurs besoins agricoles,
exploiter la deuxième saison sans trop travailler, etc. Les propriétaires fictifs utilisent ce
dernier mode de faire valoir pour éviter une expropriation des terres et pour bénéficier de la
rente foncière.
En fonction de la région et surtout du propriétaire, les conditions de faire valoir indirect
sont fixées de plusieurs manières :
- Moyennant le tiers de la production, sans exploitation des cultures pérennes ;
- Moyennant de rien pour une saison, le propriétaire revient exploiter la deuxième saison ;
- Moyennant le tiers de la production, avec le libre choix des cultures à exploiter.
La représentation du mode de faire valoir est donnée ci-après :
21

Figure 8 : Mode de faire valoir

Source :Auteur à partir des données de base du RGA


Le mode de faire valoir direct est entrain de regresser laissant place au phènomène d’abandon
de terres causé par le viellissement de la main d’œuvre, exode rurale de la jeunesse, la
migration prolongée vers l’exterieur, absence de capital pour investir dans le secteur
agricole,…

b) La force de travail
La population agricole de la Grande Comore est évaluée à environ 213 247 habitants soit 72%
de la population totale de la Grande Comore. Néanmoins, le nombre d’actifs disponibles pour
l’exploitation ne dépasse pas 40% de la population agricole.
Figure 9 : Représentation de la population agricole

Source : Auteur à partir des données de base du RGA


22

Cette population agricole est légèrement dominée par les femmes justifiant la participation
massive du genre féminin sur ce secteur d’activité. Les femmes, aussi courageuses qu’elles
soient, n’arrivent pas à faire la préparation du terrain, ce qui entraine automatiquement une
main d’œuvre illicite. Etant mère des enfants, elle doit obligatoirement s’occuper d’eux, ce
qui entraine une indisponibilité aux champs. La jeunesse féminine, aussi émancipée et
révoltée, se désintéresse complètement à l’agriculture. Bien qu’ailleurs des études avancent
que les femmes sont plus sérieuses et travailleuses, les grandes comoriennes prouvent le
contraire dans ce domaine. Elles constituent un poids lourd et un retard psychologique pour
toute initiative de développement agricole.
La répartition de la population par tranche d’âge est donnée dans la figure suivante :
Figure 10 : Population agricole par tranche d’âge

Source : Auteur à partir des données de base du RGA


La dominance de la jeunesse sur cette population agricole se traduit par le marché de la main
d’œuvre par le besoin rapide de la monnaie en liquide. Cette main d’œuvre s’achète
couramment pendant la préparation de terrain au début de la campagne agricole. Cette
dominance est un atout majeur pour la concrétisation des projets de développement agricole à
condition d’être compris, approuvés et soutenus par les groupes cibles. Elle est aussi une clé
pour le progrès de ce secteur sachant que la pratique communément exercée pour la
préparation des terres est l’échange de travail avec d’autres exploitations. Cette pratique est
structurée autour du groupement appelé « mranda », fonctionnant à tour de rôle au niveau des
membres. La représentation de la main d’œuvre agricole est donnée dans la Figure 11 ci-
dessous :
23

Figure 11 : Main d’œuvre agricole

Source : Auteur à partir des données de base du RGA


Cette main d’œuvre agricole est faiblement représentée par les salariés permanents. Ce qui
illustre le model traditionnel du secteur et le manque d’investissements considérables au
secteur. Le taux de 73,7% représente la main d’œuvre familiale.

c) Le capital argent
Les agriculteurs n’ont pas besoin de crédit pour faire leur travail. Ils ont plutôt besoin d’une
épargne pour sécuriser leurs économies, d’un accompagnement et d’un encadrement leur
permettant d’accéder et de s’offrir en temps réel les facteurs de production dont ils ont besoins
selon leurs moyens. Les agriculteurs font des crédits au sein des institutions de micro-finance
mais ces crédits sont quasiment investis dans des secteurs qui n’ont aucune relation avec
l’agriculture. La part du crédit affectée à l’agriculture est négligeable.
Parmi les agriculteurs, certains reçoivent de l’argent des membres immigrés de la famille.
Dans la logique des agriculteurs, cet argent est apte à être affecté dans tous les secteurs
d’activité, excepté le secteur agricole. En revanche, d’autres agriculteurs envoient de l’argent
aux membres de leurs familles immigrés pour financer l’éducation, les traitements médicaux,
le secteur tertiaire, etc. La contribution de crédit agricole est citée dans la Figure 12 ci-après
24

Figure 12 : Exploitation et crédit agricole

Source : Auteur à partir des données de base du RGA


Avec ce chiffre de 99,8%, il est raisonnable de dire que les exploitations agricoles de la
Grande Comore sont quasiment exploitées sans crédit agricole.
Les crédits agricoles peuvent provenir des banques privées, d’organismes publiques ou
parapubliques, des coopératives,…

d) Le bétail
Les agriculteurs possèdent des animaux pour plusieurs raisons économiques et agronomiques.
Pour ne citer que quelques uns : l’utilisation des résidus agricole en tant que fourrage, la
fertilisation des sols par la technique du vache au piquet fixe. C’est une motivation directe de
se rendre au champ tout les jours constituant ainsi la sécurité des cultures ; et c’est aussi un
capital monétaire.
Les animaux sont essentiellement des bovins, caprins, ovins à un nombre limité. En moyenne
un à trois animaux par ménage. Le nombre de bétail est donné dans la Figure 13 ci-dessous :
25

Figure 13 : Bétail

Source : Auteur
Les animaux appartiennent en général aux agriculteurs. Néanmoins, d’autres proviennent
d’un contrat social dénommé « dézo » qui consiste à élever un animal de quelqu’un d’autre.
En contre partie : si l’animal est femelle, les naissances impaires appartiennent au propriétaire
et les paires à celui qui l’élève. Sinon, l’animal sera valorisé le jour du contrat à un prix P1, et
à la fin du contrat, il sera revalorisé à un prix P2, le propriétaire prendra donc (P1+ (P2-P1)/2)
et l’engraisseur prendra le reste.

e) Matériels agricoles
Les matériels agricoles sont improvisés pour faciliter la main d’œuvre afin d’augmenter la
productivité dans la réalisation des différentes tâches agricoles. Ils débarrassent l'homme des
tâches les plus ingrates et lui permettent de se consacrer à des activités plus nobles. Certains
matériels coûteux, transforment l'organisation des exploitations agricoles qui souvent doivent
se grouper sous formes d’associations ou coopératives d'utilisation du matériel agricole, pour
pouvoir se les procurer. Ces machines entraînent un besoin de capital croissant pour suivre le
progrès technique.
Le type et le nombre de matériels agricoles utilisés à la Grande Comore sont représentés dans
la Figure 14 suivante :
26

Figure 14 : Matériels agricoles

Source : RGA
Les conditions d’exploitation agricole ne permettent pas un taux élevé d’utilisation des
machines : taille des parcelles minime, sols volcaniques récents, coût de location élevé, …

f) Gestion de la fertilité
La gestion de la fertilité des terres cultivées est loin d’être maîtrisée. Les agriculteurs utilisent
un mode d’exploitation des sols sans restitution des éléments minéraux. Plusieurs initiatives
ont été initiées par l’état et d’autres organismes de développement sans être jugées
convenables par les paysans. Les modes de restitution couramment employés restent donc
l’utilisation des engrais et les jachères.

II- 1.2.3 Commercialisation des produits Agricoles


En se référant à la Figure 3 montrant la Surface cultivée par type de culture, environ un tiers
de la production vivrière, la moitié de la production fruitière et les deux tiers des exploitations
maraîchères font l’objet d’une commercialisation interne.
Suivant une logique socio-économique, les producteurs doivent acheminer une partie de leur
production jusqu’aux marchés de Moroni. Si la production est de faible quantité, le producteur
écoule sans incommodité sa production. Autrement, un contrat de partenariat entre producteur
et commerçant voit le jour. Des problèmes socio-économiques surgissent alors : le
commerçant fixe le prix et la quantité qu’il a besoin. Et le producteur ne possédant aucune
infrastructure de stockage, se retrouve embarrassé avec un surplus non vendu. Ces
excentricités sont à l’origine de différents litiges, n’encourageant pas le partenariat.
27

Par ailleurs, si l’on comptabilise le coût de production des produits marchands, il se trouve
que : i) les engrais sont importés ; ii) les produits phytosanitaires sont également importés ;
iii) les matériels agricoles sont importés et iv) les semences sont importées, ajouté un coût de
transport; qu’est ce qui reste alors? La main d’œuvre comorienne et sa part est relativement
faible dans le coût de production.
En analysant la comptabilité, de grandes quantités de produits peuvent être vendues sans
même couvrir le prix de revient puisque le prix de vente est neutralisé par les dépenses et par
les impôts. La seule période durant laquelle la commercialisation est rentable pour les
produits autres que les produits de rente est la période de pénurie alimentaire. Durant une telle
période, les producteurs parviennent à faire face à la concurrence des produits exportés.
Souvent les produits vendus constituent une simple perte sans que les agriculteurs ne s’en
rendent pas compte. Ce type d’analyse est pratiquement quasi absent chez les producteurs. En
fait, l’enjeu est grand. Les commerçants prélèvent des commissions sur les recettes. Ils ont
tout intérêt à vendre même dans des conditions de perte pour l’agriculteur. Voire Les intérêts
personnels l’emportent malheureusement sur l’intérêt national.
Les produits de rente peuvent être valorisés par les exportations à des prix intéressants en
devises. La part de la main d’œuvre dans le coût global de production est relativement faible.
Les charges d’exportation les plus lourdes concernent le coût de conditionnement et de
transport. L’exportation devient de moins en moins rentable à cause de la concurrence
régionale et internationale.
Le bilan est simple, un climat d'hypocrisie générale est installé : il s’agit d’une destruction du
marché intérieur du pays et une dépendance accrue de l’industrie agro-alimentaire des nations
limitrophes.
Les charges de production de certaines productions par hectare sont données dans le tableau
suivant :
Tableau 1 : Charges de production par ha et par spéculation
Spéculation Semences Produits phytosanitaire (kg) Main d’œuvre (jt)
Banane 150 rejets 12 200
Manioc 5 000 boutures 120
Patate douce 15 000 boutures 10 160
Taro 10 000 plants 150
Pomme de terre 1 500 kg 20 200
Maïs 30 kg 20 100
Source : extrait de Document de travail du Ministère de la production agricole
Jt : journée de travail
28

Les charges liées à la vanille sont estimées à 250 000 FC pour un rendement de 150 kg/ha de
vanille verte, soit un coût de production unitaire équivaut à 1 666,6 FC, avec un prix de vente
allant de 1 000 à 3 000 FC dépendamment de la demande internationale.

II- 1.3 Activités non agricoles


Les agriculteurs grands comoriens pratiquent d’autres activités non agricoles pour valoriser
leurs temps libres. Les plus courantes sont l’élevage et le commerce traduit par la possession
d’une boutique.
Une représentation du capital investi par type d’activité est donnée par la Figure suivante :
Figure 15 : Investissement par type d’activité

Source : Auteur
Soixante dix pour cent du capital d’un agriculteur est investi dans des activités non
génératrices de revenu, entre autres : éducation, santé, infrastructure, céremonie,
habillements,…
Les activités qui peuvent générer de revenu totalisent une part de 30%. Cette part est
irrationnelle tenant compte des conditions laborieuses pour le développement de ces secteurs.
Ce phénomène justifie le retard considérable pour le progrès de la nation.
Le temps consacré par type d’activité génératrice de revenue est représenté dans la Figure 16
ci-dessous :
29

Figure 16 : Temps consacré par type d’activité

Source : Auteur
Bien que les agriculteurs s’investissent dans plusieurs activités, ils passent la majorité de leur
temps pour les exploitations agricoles, soit environ huit heures de temps par jour.

II- 1.4 Problèmes liés à l’agriculture


Les principaux problèmes qui touchent le domaine agricole sont nombreux et variés.
II- 1.4.1 Les problèmes d’ordre agronomique
o Parcelles dispersées et de faible taille : les parcelles que possède l’agriculteur sont
de petite taille limitant la production à une faible quantité et se situent dans des
distances considérables empêchant l’agriculteur de veiller sur ces parcelles.
o Faible utilisation des nouvelles techniques de production [14], semences sélectionnées
[18], plants certifiés : les paysans ont l’habitude de vouloir faire preuve de leurs
connaissances en terme de production. Ce phénomène les pousse à être plus
conservateurs et donc à utiliser les techniques traditionnelles, les semences habituées
et minimiser les charges de production.
o Ignorance sur les systèmes de productions adéquates et rentables : la mauvaise gestion
de l’information agricole et le faible niveau de formation qui engendrent le secteur
agricole font barrages quant à la floraison des ces systèmes de production.
II- 1.4.2 Les problèmes d’ordre environnemental
o Gestion de la fertilité mal maitrisée : la fertilité du sol est essentiellement maintenue
par des jachères courtes en raison de besoin croissant de terre ; par apport du fumier,
30

tache très ardue vu le nombre moyen d’animaux possédé par l’agriculteur ; par les
débris végétaux sans aucune production des matériels végétaux [15] du semis direct
[31] (cf Annexe II) ; et par l’utilisation des engrais chimiques exclue pour des raisons
économiques et la protection des eaux souterraines [39].
o Insécurité foncière [6] : traduite par l’absence d’autorités foncières habilitées à régler
les rivalités et à appliquer une politique foncière, énonçant clairement les conditions
d’accès et d’exploitation de la terre qui est la source des problèmes fonciers actuels.
Elle est caractérisée par une destruction croissante des ressources forestières et par des
conflits entre villages ou avec les grands propriétaires urbains.
o Faible taux de couverture des besoins en eau : les pluies seules ou complétées par
quelques arrosages d’appoint ne sont pas en mesure de satisfaire les besoins en eau des
plantes (cf Annexe III). Et avec les conditions climatiques qui se détériorent de jours
en jours, les pluies deviennent rares et inégalement réparties ;
II- 1.4.3 Les problèmes d’ordre socioéconomique
o Circuit commercial mal organisé : offre excédentaire ou déficitaire selon la saison ou
l’année, ce qui se répercute sur les prix et l’assolement de l’année suivante ;
o Non professionnalisation du secteur [10] : faible quantité de production et qualité non
normalisée ;
o Inexistence de processus de comptabilisation des activités productives : les
producteurs se contentent de transformer leur milieu naturel pour la production des
végétaux qui leur seront utiles sans se soucier du coût de production et du marché ;
o délinquance juvénile : traduit par les vols des produits alimentaires sur le champ. Qui
se passe pendant l’absence du propriétaire, le plus souvent, à la fin de l’après midi ou
la nuit.
II- 1.4.4 Les problèmes d’ordre politique
o Faible encadrement par les vulgarisateurs : les vulgarisateurs passent en moyenne un à
trois fois par an, ce qui est faible pour des paysans jugés conservateurs et ils ne
disposent pas de terroirs de démonstration. Ils illustrent leur démonstrations aux
parcelles des paysans ;
o Décentralisation non effective : la décentralisation des institutions d’encadrement et de
recherche publiques et privées n’a pas encore atteint un niveau de couverture adéquat ;
31

o Instabilité politique [33] : L’instabilité politique recouvre des événements très divers
qui engendrent l’insécurité, qui à son tour entrave les perspectives d’investissements
requérant un amortissement sur longue période ;
o Politique budgétaire et dépenses de l’état mal gérées [27] : les dépenses sont financées
par des impôts, qui faussent les décisions économiques et engendrent ainsi des pertes
de bien être. Toute dépense publique peut poser un problème de recherche de rentes,
laquelle, en détournant l’activité vers des emplois non productifs, agit
fondamentalement comme un deuxième impôt.

II- 2. ANALYSE DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE (PDA)


Les projets de développement agricole se présentent souvent comme une intervention de l'Etat
auprès des agriculteurs et agents directement concernés par l'agriculture. Il est ordinaire
d'attribuer l'échec d'un grand nombre de projets à la méconnaissance des réalités rurales. Les
innovations proposées aux paysans sont rarement adaptées aux conditions concrètes de leur
agriculture [42].
Pour les projets de développement agricole, leurs objectifs peuvent être résumés ainsi :
produire plus et mieux pour répondre à la croissance des besoins alimentaires et en particulier
approvisionner les citoyens [2] ; assurer des revenus et donc des emplois à la population
rurale afin de réduire les flux migratoires et de lutter contre les inégalités et la pauvreté qui
concernent d’abord les campagnes [17].

II- 2.1 Etude des projets de développement agricole


A ce stade l’étude des PDA se focalise aux projets de développement agricoles déjà réalisés.
Ces projets sont en général exécutés dans l’ensemble du territoire de l’union des Comores.

II- 2.1.1 Les PDA déjà réalisés


Les plus performants sont cités ci-après :
II- 2.1.1.1 Projet d’Appui aux Initiatives Economiques de Base en milieu rural (AIEB)
Initié pour une période de sept ans avec un coût total du projet s’élevant à 1 826 124 000 FC.
Le projet a pour vocation de promouvoir dans le secteur rural un développement durable basé
sur la mobilisation des ressources physiques, humaines et financières en vue de résoudre le
problème de l’emploi, d’améliorer les revenus et le niveau de vie des familles rurales issues
des couches les plus défavorisés de la population.
32

II- 2.1.1.2 Projet de Développement des Cultures Vivrières et Appui Semencier (DCVAS)
Initié pour une durée de cinq ans avec un budget de réalisation s’élevant à 2 908 802 400 FC.
Le projet a pour proclamation d’intensifier la production vivrière nationale, sécuriser les
productions agricoles, augmenter les revenus des exploitations, gérer rationnellement les
ressources naturelles et appuyer la production des semences de qualité et de matériel végétal
amélioré au niveau national.
II- 2.1.1.3 Projet Pilote des Services Agricoles (PPSA)
Initié pour une durée de trois ans avec un coût total du projet de 1 379 174 400 FC
Le projet a pour objectifs de développer un système de vulgarisation agricole, de renforcer la
capacité de collecte et de diffusion des informations par l’INRAPE et appuyer le Ministère
dans la mise en œuvre de la stratégie agricole
II- 2.1.1.4 Projet d’Appui à la Nouvelle Stratégie Agricole des Comores(PANSAC)
Initié pour une durée de trois ans avec un coût total de 885 000 000 FC
Le projet a pour objectifs de renforcer les capacités du Ministère dans la définition des
politiques sous sectoriels la préparation de la reforme foncière la réglementation tarifaire de la
capitalisation des informations ; et d’étudier et valider des références techniques
organisationnelles et méthodologiques pour être diffusé au niveau régional ou national.
II- 2.1.1.5 Projet d’Appui aux Filières de Rente
Initié pour une durée de trois ans avec un coût total s’élevant à 1 161 120 000 FC
Le projet a pour mission d’appuyer aux filières traditionnelles d’exportations vanille et ylang-
ylang, développer un volet diversification de la filière des plantes aromatiques médicinales ou
horticoles et explorer des nouveaux marchés

II- 2.2 Analyse évaluative des PDA à travers un cas d’étude : Cas de DECVAS
Lors de son exécution, le projet a été divisé en deux phases. Une phase consacrée au
développement des cultures vivrières et à l’appui semencier. Au cours de cette phase, les
activités réalisées ont porté sur les recherches adaptatives sur les principales cultures
vivrières, l’élaboration et la vulgarisation de paquets techniques nécessaires pour atteindre les
objectifs. Une évaluation à mi-parcours a abouti à la conclusion d’une nécessité de recentrage
des activités et d’une limitation du nombre et du coût d’encadrement. La deuxième phase
porte sur l’amélioration de la performance de l’ensemble de la filière vivrière. Ces
interventions permettaient une substitution partielle des vivriers traditionnels au riz importé.
33

Les acquis du projet comprennent néanmoins l’introduction de variétés améliorées pour les
principales cultures vivrières et l’évaluation des performances des variétés locales.
Le projet a également contribué à former les animateurs et les représentants des agriculteurs
dans des domaines d’intérêts divers.
Ce projet comme tant d’autres constituent une référence dans la perspective d’intervention
d’autres programmes, particulièrement dans le développement participatif des paquets
technologiques améliorés destinés aux paysans et également sur le réseau des animateurs et
des agriculteurs formés avec l’appui des dits projets.
Tableau 2 : Evaluation des projets
Résultats obtenus Objectifs de l’état
Critères d’analyse
A1 A2 A1 A2
Objectifs fixés 4 2 5 Indifférent
Moyens disponibles 5 1 2 indifférent
Reproductibilité 4 2 1 indifférent
Accessibilité 5 2 5 2
Effets économiques 3 1 2 1
Source : Auteur
A1 : taux d’appréciation officiel noté sur cinq
A2 : taux d’appréciation des populations agricoles noté également sur cinq
La lecture se fait ainsi : le taux d’appréciation des résultats obtenus par rapport aux objectifs
fixés est de 4/5.
L’analyse des résultats obtenus par rapport aux objectifs fixés fournit les informations
nécessaires quant à l’efficacité de ces projets, tandis que la même analyse par rapport aux
moyens disponibles éclaircit l’efficience des projets et par rapport à la reproductibilité et
l’accessibilité des résultats offre le niveau de la viabilité, autrement dit, la continuation des
bénéfices résultant d'une action de développement agricole après la fin de l'intervention.
L’analyse des résultats par rapport aux effets économiques donne les informations sur le
budget de réalisation par rapport au revenu des résultats.
Compte tenu du taux d’appréciation officiel, les résultats obtenus sont par rapport aux
objectifs fixés officiellement encourageants dans l’ensemble des PDA ; irréprochables par
rapport aux moyens disponibles ; facilement reproductibles ; volontairement accessibles et
induisant des effets économiques sur le court, le moyen et le long terme formellement
considérables.
34

Cette analyse est loin d’être partagée par la population agricole (A2) ; cette population a un
niveau d’appréciation assez faible en vertu des résultats des PDA.
Concernant les objectifs de l’état ; les moyens disponibles ne sont pas à la hauteur de couvrir
les objectifs. Donc une politique d’orientation en vue de reproduire de tels résultats ou d’en
faire une extension est difficilement réalisable.
L’analogie des résultats obtenus et les objectifs de l’état à l'égard des effets économiques
demeure flexible. Depuis les années quatre vingt dix jusqu’en 2008, la part de contribution de
l’agriculture au PIB national reste immuable dans un intervalle restreint de 40 à 42%.

II- 2.3 Effets des résultats par rapport aux principales contraintes
Bien que les résultats aient été déclaré bons, les contraintes s’amassent et se temporisent. Il est
temps de s’interroger sur les choix stratégiques et les programmes prioritaires à mettre en
œuvre [19] ; la gestion du secteur agricole [26], [16] et le dispositif institutionnel favorisant
l’épanouissement du secteur agricole [10].
Trois finalités devraient être visées pour toutes initiatives agricoles, dont la situation du pays
donne l’ordre de priorité suivant : i) produire ; ii) sauvegarder le patrimoine naturel et iii)
améliorer les conditions de vie des ruraux [21]. Toutefois les obstacles physiques,
démographiques et économiques imposent de privilégier les actions permettant d’accroître le
volume et la valorisation des produits agricoles qu’elles soient destinées au marché intérieur
ou à l’exportation [40].
35

III- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS


La discussion repose sur les forces et les faiblesses de l’agriculture d’une part et sur la
concordance et l’utilité des PDA déjà réalisés et ceux en cours par rapport aux objectifs
national et les besoins du monde rural, pour enfin aboutir aux genres d’initiatives à
reconduire, à promouvoir ou à élaborer.

III- 1. FORCES DE L’AGRICULTURE COMORIENNE


III- 1.1 Les sols et les climats
Sont très favorables à la croissance d’un grand nombre d’espèces végétales et la diversité des
écosystèmes. Les conditions climatiques permettent en outre l’étalement des récoltes et la
production d’une très large gamme de produits. L’origine volcanique de l’île confère à la
plupart des sols une fertilité naturelle relativement élevée et l’insularité permet une protection
naturelle contre les parasites.
III- 1.2 La densité élevée de la population rurale
Elle est une condition favorable à une intensification de l’agriculture. Ce pendant, plusieurs
facteurs doivent être réunis, qui jusqu’à présent ont fait défaut (sécurité foncière, débouchés,
compétitivité, technologie,…)
III- 1.3 L’approche systémique des exploitations paysannes
C’est une marge de sécurité et une orientation pour la survie de l’agriculture et des
agriculteurs, dépendamment des tailles des parcelles et des aléas climatiques.
III- 1.4 Les agriculteurs soucieux de leurs activités et faciles à former
Ils ont besoin de préserver leurs patrimoines, d’augmenter leurs rendements et d’améliorer
leurs conditions de vie. Donc ils sont prêts à abandonner leurs techniques traditionnelles au
profit de nouvelles technologies.

III- 2. FAIBLESSES DE L’AGRICULTURE COMORIENNE


L’agriculture fait face à de nombreux désagréments, résultant soit de conditions naturelles
défavorables, soit de politiques économiques et agricoles frustrant toute possibilité de
développement. Les principales faiblesses sont :
III- 2.1 Le faible niveau de compétitivité de l’économie nationale
Il réduit par ailleurs les débouchés locaux rentables pour les produits vivriers au profit des
produits importés. L’agriculture se voit dès lors campé à une économie de subsistance. Il
repousse les paysans à entreprendre des investissements d’intensification et à gérer les
ressources naturelles.
36

III- 2.2 Le faible niveau de sécurité foncière


Il provient de l’incapacité des structures juridictionnelles en place à régler de manière
satisfaisante les conflits qui en découlent.
III- 2.3 Le faible niveau éducatif [38]
Il souligne l’impréparation des hommes à relever le défi qu’impliquent les objectifs fixés. Le
niveau de compétence, toutes disciplines et tous niveaux confondus, est particulièrement
faible. Bien que l’histoire politique et économique explique pour partie cet état de fait, le
maintien d’un comportement paternaliste vis-à-vis du milieu rural et l’absence d’une politique
cohérente de formation et d’emploi des techniciens sont les responsables de cette situation peu
favorable pour la mobilisation des ressources humains.

III- 3. LES PDA EN COURS FACE AUX REALITES DU MONDE RURAL ET AUX
BESOINS DES AGRICULTEURS
Selon le document de travail en cours au Ministère de la production agricole de l’Union des
Comores, « L’objectif des interventions est de permettre aux petits paysans d’augmenter leurs
revenus par l’amélioration de la productivité de l’agriculture à travers l’utilisation des
techniques appropriées à protéger les ressources naturelles et améliorer les systèmes de
production en place. Ces objectifs s’appuieront sur les structures communautaires et
villageoises et les plans de développement locaux et la gestion des terroirs qui constituent
l’instrument principal du programme» [12].
A noter que l’état n’ayant pas une politique de développement agricole, le document de travail
sus mentionné représente officieusement le document de base de toute initiative de
développement agricole.
Les programmes d’actions relatifs à l’agriculture sont représentés dans le Diagramme
suivant :
37

Figure 17 : Diagramme représentatif des Programmes d’actions


Programmes
d’actions

Protection du Intensifica- Sécurité


capital tion de la foncière et
productif production Installation
végétale des jeunes

Défense et Reboisement Diffusion des Encadrement Recherche Encadrement Formation


restructura- communau- technologies des filières adaptative technique
tion du sol taire de
production

Source : Auteur
Ces programmes vont être introduits dans deux régions : Hamahamet et Mbadjini où 17
villages soit une population évaluée à 24 529 habitants au total vont bénéficier de ces
interventions.
De là plusieurs interrogations s’imposent. Ces programmes répondent-ils aux besoins du
monde rural ? Aident-ils les paysans à produire plus et mieux ? Permettent-ils aux producteurs
de sauvegarder leurs patrimoines naturels ? Améliorent-ils les conditions de vie des ruraux ?
Faut-il prévoir une amélioration de la compétitivité agricole ? Qu’en est-elle de la sécurité
alimentaire de l’île ou de la nation ? Le choix des interventions, le choix des bénéficiaires
suivent-ils une logique sociale, économique, ou environnementale ? De quelle logique s’agit-
il ?...
Une négation suffit pour répondre à cette série de questions. Pour parvenir à satisfaire les
besoins du monde rural, il faudra faire des choix : choix des produits à cultiver conformément
aux habitudes alimentaires des citoyens et choix des domaines [8] à intervenir unanimement
aux conditions pédoclimatiques du pays, en faisant allusion surtout à des localités spécifiques
connues au niveau national par exemple, Maweni (région de Mboudé) ou Dimadjouwou
(région de Hamahamet). Par là, les petits agriculteurs seront accompagnés par effet
d’entrainement.
Ces grands producteurs avec des simples mesures d’accompagnement [40] telles que : i)
sécurité personnelle et foncière ; ii) disponibilité en temps réel et accessibilité des intrants
agricoles ; iii) infrastructures productifs (routes, citernes, magasins de stockage) ; iv)
38

régularisation des systèmes du marché ; et v) accompagnement en recherche, assureront de


leur part la disponibilité et l’accessibilité des denrées alimentaires en quantité suffisante et en
qualité amélioré [36]. Ce qui permettra à la nation de ne pas être pénalisée par les
importations et limitera sa dépendance aux autres nations en terme des denrées alimentaires.
Une évolution des rendements en kg/ha sur les parcelles subissant une intervention sur
quelques spéculations est supputée comme suit :
Tableau 3 : Evolution des rendements en (kg/ha) sur les parcelles intensifiées
Spéculations Rendement sans projet Rendement avec projet Variation en %
Banane 2 000 4 000 100
Manioc 6 000 8 500 42
Patate douce 7 000 10 000 43
Taro 6 000 8 500 42
Pomme de terre 7 000 12 000 71
Maïs 550 1 000 82
Source : Extrait du « document de travail [11] »
Ces estimations ont été faites au niveau des petits agriculteurs. Ce qui illustre une vision sur
ce que sera l’agriculture comorienne si les interventions sont déployées au niveau des grands
agriculteurs. D’où la réponse de la question de « sécurité alimentaire », une question qui
constitue la principale préoccupation de tous les citoyens.
Cette manœuvre d’orientation des interventions [13] est l’œuvre directe du Fonds
International pour le Développement Agricole (FIDA) auteur par excellence de la dite
« Document de travail ». Il faut oser affecter l'échec de ce paquet d’intervention lié à
l’inaptitude des besoins réels nationaux du domaine agricole.

Le bilan récapitulatif et prévisionnel est le suivant « comme l’a toujours été, les réalisations
sont inferieures aux attentes ».
III- 3.1 En matière de protection des cultures
Les risques ne sont pas mieux maîtrisés comme avant les projets, malgré une forte diffusion et
appropriation du thème traitement des semences. Pour le traitement des cultures sur pied, la
rareté et la cherté des produits phytosanitaires, les faibles revenus des producteurs, les
difficultés d’approvisionnement et les risques climatiques expliquent le manque d’intérêt de
certains producteurs pour ces produits. Rien de significatif n’a été réalisé et ne l’est d’ailleurs
pas en cours.
III- 3.2 En matière de défense et restauration des sols
Un très faible taux de réalisation a été enregistré. Des suivis des actions sont entrepris sans
pressentir les résultats escomptés. La faiblesse des résultats peut s'expliquer par l'immense
39

effort en investissement humain qui est exigé pour la réalisation des tâches : technique
d’embocagement, cordons pierreux, plantations,… et la faiblesse des apports du projet dans ce
domaine.
III- 3.3 En matière de diffusion des semences améliorées
De nombreuses variétés soient disant améliorées ont fait l’objet de diffusion dont beaucoup
ont été reconduites chaque année. Mais les conditions leur permettant une appropriation facile
sont loin d’être réunies.
III- 3.4 En matière de matériel agricole
Le niveau d'équipement et de diffusion en matériel agricole, quoiqu’en progression, reste bas.
Le coût de location est considéré élevé par rapport aux revenus des paysans ; le manque
d’infrastructures routières empêche bon nombre de paysans d’en bénéficier ; et leur utilisation
irrationnelle n’est pas aussi sans conséquence.
Les projets réalisés ont soutenu les producteurs dans l'acquisition de puits maraîchers qui
aussi peu qu’ils en soient, ont contribué considérablement à l’arrosage des cultures
maraîchères donc à l’augmentation des rendements.
III- 3.5 En matière d’intrants
La Centrale d’Approvisionnement des Agriculteurs des Comores (CAPAC) importe les
intrants qui sont commercialisés par le Syndicat National d’Agriculteurs Comoriens (SNAC).
Le circuit n’est pas encore bien maîtrisé. La durée qui sépare la demande d’importation des
intrants et la livraison s’allonge de temps en temps. Et par conséquent, les intrants perdent la
qualité et le calendrier cultural est perturbé.
III- 3.6 En matière de formation
Un centre de formation des techniciens agricoles est en fonctionnement regroupant ainsi des
élèves venant de toute région.
III- 3.7 En matière de production
Les principales cultures vivrières connaissent une nette régression causée par plusieurs
facteurs et encouragée surtout par l’importation massive du « riz ». Le phénomène s’explique
au niveau des bouches à nourrir. En effet le kilo du riz au prix de 300FC peut nourrir
quotidiennement un ménage de six personnes, tandis qu’un autre produit vivrier acheté au
même montant d’argent ne peut pas nourrir trois personnes. Seules les cultures commerciales
suivent une amplification.
40

En guise de recommandation, la politique de développement agricole de l’union des Comores


doit être élaborée par le gouvernement et poursuivie par tout acteur de développement [5], [7].
Cette politique aura comme objectif principal d’instaurer les conditions nécessaires pour une
croissance agricole continuelle et stable. Elle visera essentiellement avec la volonté
d’encadrement et la détermination d’aller de l’avant à :
- Renforcer la capacité de recherche [19], [16] ;
- Mettre en place un organe assurant rationnellement et équitablement la gestion des
ressources naturelles ;
- Créer une institution responsable de la sécurité alimentaire qui se chargera des prévisions
agricoles, du contrôle des marchés, de stockage et de conditionnement des denrées
alimentaires et du management de l’information ;
- Revoir la politique d’approvisionnement des intrants agricoles ;
- Mettre en place un centre de production des semences capables d’approvisionner la totalité
de la nation en temps voulu ;
- Transformer l’agriculture pluviale en une agriculture irriguée à partir des barrages en
cascade.
- Créer une institution de système de suivi [25] s’articulant autour du suivi de la production
agricole ; du système d’information sur les marchés, centré sur le commerce intérieur,
l’importation et l’exportation ; du système de suivi social des populations les plus
vulnérables ; et du suivi alimentaire et nutritionnel qui évaluera en permanence l’état
nutritionnel et sanitaire de la population.
41

CONCLUSION
Le présent travail est centré sur l’île de Ngazidja qui pour des raisons symétriques peut être
étalé à l’Union des Comores toute entière. L’agriculture est pour les comoriens un dispositif
vigoureux pour entraîner la croissance, surmonter la pauvreté et renforcer la sécurité
alimentaire. Il faut que sa productivité augmente pour que l’économie puisse connaître une
expansion.
Étant donné les déficiences croissantes des facteurs de production, l’avenir de l’agriculture
comorienne est fondamentalement lié à une meilleure gestion des ressources naturelles [37], à
la capacité d’agir sur les principaux problèmes, au management de l’information et
essentiellement à la politique nationale de développement agricole. Si des incitations
adéquates sont offertes et des investissements judicieux sont réalisés, il sera hautement
possible de bien maîtriser le secteur agricole et donc la sécurité alimentaire et celle des
ménages. Et de là, les retombées de l’agriculture seront accessibles pour tout le monde.
Les innovations institutionnelles ayant trait au marché, les conditions pédoclimatiques de la
nation, la densité élevée de la population rurale, l’approche systémique des exploitations, et la
détermination et la participation massive au secteur agricole de la population rurale sont
autant d’opportunités prometteuses de recourir à l’agriculture pour promouvoir le
développement. Pour saisir ces opportunités, il faudra toutefois que les pouvoirs politiques
mettent résolument en œuvre des réformes pour améliorer la gouvernance dans l’agriculture.
En fin de compte, les résultats pourront dépendre également de l’encadrement de la
communauté internationale du développement.
Le sort des cultures vivrières est considérablement compromis. L'agriculture commerciale
progresse mais au détriment des cultures vivrières, et cela en même temps que la population
augmente.
Tout compte fait, les hypothèses de travail, préconçues sont confirmées. Cependant une
interrogation surgit « avec les stratégies d’interventions entreprises, quand les comoriens
auront à tout moment un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et
nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences
alimentaires pour mener une vie saine et active [5] ? »
42

BIBLIOGRAPHIE
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43

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[29]. RALIHAIZARA Julliard Mémoire du DEA 2006 : Contradiction et Complémentarité
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A propos de : Systèmes de production agricole
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A propos de : Education en milieu rural pour doper la productivité agricole en Amérique
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[49].http://www.inra.fr/les_partenariats/expertise/expertises_realisees/pesticides_agriculture_
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A propos de : Pesticides, Agriculture et Environnement : Réduire l'utilisation des pesticides et
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[40]. http://www.planetecologie.org/JOBOURG/Francais/productivitagri.html
A propos de : La priorité : productivité agricole
[41]. http://www.inra.fr/esr/publications/cahiers/pdf/blancard.pdf
A propos de : Productivité agricole et rattrapage technologique : le cas des exploitations de
grandes cultures du Nord-Pas-de-Calais
[42]. http://publications.cirad.fr/pub_theme.php
A propos de : Agriculture
1 /5

ANNEXES

ANNEXE I : GUIDE D’ENTRETIEN


A. ENTRETIEN SUR LA GENERALITE
1. Préciser qui je suis ?
2. Préciser l'objectif de l'entretien ; mieux connaître les problèmes de l'agriculture dans la
région
3. Depuis quand vivez-vous dans la région ?
4. Quelles activités y avez-vous exercées ? (L'objectif est de repérer de quel point de vue
l'interlocuteur va nous parler)
5. Depuis votre arrivée dans la région, quels changements avez-vous observés dans
l'agriculture ?
6. Y-a-t-il eu introduction de nouvelles cultures dans la région ?
o Lesquelles ?
o Qui les a introduites ? Quand ? Où ? Pourquoi ?
o Qui les cultive aujourd'hui ? Où ? Pourquoi ?
7. Y-a-t-il eu disparition ou diminution d'importance de certaines cultures ?
o Lesquelles ?
o Pourquoi ?
o Par quoi ont-elles été remplacées ?
8. Y-a-t-il eu introduction de nouveau matériel agricole ?
o Qui les a introduits ? Quand ? Où ?
o Avec quels moyens ?
o Crédit ? Autofinancement ?
o Pourquoi ?
o Qui les utilise aujourd'hui ? Où ?
o Pour quoi faire ?
9. Y-a-t-il eu utilisation de nouveaux intrants ?
o Lesquels ?
o engrais ? Herbicides ? Pesticides ?
o Qui les a introduits ? Quand ? Avec quels moyens ? quantité ?
o Pour quoi faire ? Où ?
2 /5

10.Y-a-t-il eu apparition de nouveaux équipements ?


o Lesquels ?
o Quand ? Qui les a introduits ? Avec quels moyens ?
o Pour quoi faire ? Ou ?
11.L'Etat a-t-il introduit de nouvelles infrastructures ?
o Lesquelles ?
o Irrigation ? Routes ? Où ? Quand ?
o Quels changements ces infrastructures ont-elles entraînées sur l'agriculture ?
12.Y-a-t-il eu diminution du couvert boisé ?
o Quand ?
o Diminution du nombre des arbres ?
o Lesquels ? Où ? Pourquoi ?
13.Y-a-t-il eu invasion de nouvelles mauvaises herbes ?
o Depuis quand ?
o Lesquelles ?
o Où ? Pourquoi ?
14.Y-a-t-il eu aggravation de l'érosion ?
o Où ? Pourquoi ?
o Qu'est-ce qui s'est fait contre l'érosion ?
o Si rien n'est fait, pourquoi ?
15.Y-a-t-il eu diminution la fertilité des sols ?
o Où ?
o Pourquoi ?
16.Y-a-t-il eu de nouvelles formes de crédit ?
o Qui sont les prêteurs ?
o Quels types de prêts ?
o Campagne ? Equipement ?
o Pour quel usage ?
o Taux d'intérêt ?
o Qu'est-ce qu'il faut rembourser ?
o Pour quoi faire ?
o A quelles conditions ?
17.Y-a-t-il eu beaucoup de vente et d'achat de terre ?
3 /5

o Qui a vendu ? Où ?
o Pourquoi ?
o Terres sans culture ?
o Où ? Pourquoi ?
o Qui a acheté ?
o Où ? Avec quels moyens ? Pour quel usage ?
18. Quel mode de faire valoir ? métayage ? fermage ?
o Où ? Pourquoi ?
o Qui cède les terres ? Qui les prend ?
19.Y-a-t-il beaucoup d'agriculteurs qui ont quitté la région ?
o Qui ? (petits ? Gros ? Jeunes ? Vieux ?)
o Pourquoi ?
o Où sont-ils partis ?
o Migrations temporaires ?
20.Y-a-t-il eu beaucoup d'agriculteurs qui se sont installés dans la région ?
o Qui ? D'où venaient-ils ?
o Pourquoi se sont-ils installés (pourquoi faire)
21.Y-a-t-il eu apparition ou disparition de certaines organisations ?
o Lesquelles ?
o Quand ? Pourquoi ?
o Qui en étaient les membres ?
22.D'après vous, quels sont les principaux problèmes de la région ?

B. ENTRETIEN SUR L’EXPLOITATION AGRICOLE


Systèmes de culture
1. Espèces cultivées et calendrier (y compris cultures pérennes) ?
2. Achat et utilisation d'intrants (semences, engrais, produits phytosanitaires...) ? ; Nature ?
Origine ? Quantités ? Prix ?...
3. Pour chaque espèce cultivée, importance de la vente et de l'autoconsommation ?
4. Commercialisation ; Dates ? Circuits ? Prix ?...
5. Modèle d’agriculture (traditionnelle, biologique, intensive,…) ?
6. Techniques culturales ?
7. Changements intervenus dans le système de culture au cours des 10 dernières années ?
4 /5

Moyens de production agricole


La terre
1. Superficie possédée par l'agriculteur ?
2. Superficie exploitée par l'agriculteur ?
3. Nombre de parcelles exploitées par l'agriculteur et leur dispersion ?
4. L'agriculteur prend-il des terres en FVI ? Dans quel but ? Fermage ou métayage ?
Conditions ? Montant et destination de la rente foncière ?
5. L'agriculteur cède-t-il des terres en FVI ? Dans quel but ? Fermage ou métayage ?
Conditions ?
6. Pour chacune des rubriques ci dessus, sens de l'évolution au cours des 10 dernières
années.

La force de travail
1. Nombre d'actifs disponibles pour l'exploitation ?
2. L'agriculteur achète-t-il de la force de travail ? Si oui pour quels travaux ? à quelle période
de l'année ? à quels prix ?
3. L'agriculteur vend-il de la force de travail ? Si oui pour quels travaux ? à quelle période de
l'année ? à quels prix ?
4. L'agriculteur pratique-t-il des échanges de travail avec d'autres exploitations ? Si oui pour
quels travaux ? à quelle période de l'année ? à quels prix ? Type de structure ?
Fonctionnement ?
5. Pour chacune des rubriques ci dessus, sens de l'évolution au cours des 10 dernières années.

Le capital argent
1. L'agriculteur a-t-il recours au crédit ? Si oui, type de crédit, volume, conditions, destination
de l'argent,...
2. L'agriculteur prête-t-il de l'argent ? Si oui, à qui ? Volume ? Conditions ?...
3. L'agriculteur reçoit-il de l'argent des membres de sa famille immigrés ? Si oui, affectation
de cet argent ?
4. L'agriculteur envoie-t-il de l'argent aux membres de sa famille immigrés ? Si oui,
affectation de cet argent ?
5. Pour chacune des rubriques ci dessus, sens de l'évolution au cours des 10 dernières années.
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Le bétail
1. Pour chaque espèce, nombre d'animaux possédés par l'agriculteur
2. L'agriculteur prend-il des animaux en gardiennage ? Si oui, lesquels ? A qui ? Conditions ?
3. L'agriculteur donne-t-il des animaux en gardiennage ? Si oui, lesquels ? A qui ? Conditions
?
4. Evolution des effectifs au cours des 10 dernières années.

Bâtiments et matériels agricoles


1. Bâtiments agricoles ; Type (d'élevage, de stockage,...) et valeur
2. Matériel agricole ; Type (outillage manuel, culture attelée, motoculteur, tracteur,...) et
valeur
3. L'agriculteur utilise-t-il bien les bâtiments et le matériel agricole?

Evolution globale de l'exploitation agricole


1. Bilan de l'évolution des différents facteurs de production au cours des 10 dernières années
2. L'exploitation agricole est-elle actuellement en voie de capitalisation?
3. ou au contraire en voie de décapitalisation?

Gestion de la fertilité
1. La fertilité des sols cultivés par l'exploitation agricole est-elle maintenue ?
2. Par quels moyens ?
3. Si non, causes ?

Commercialisation de produits alimentaires


Pour chaque catégorie de produits ; destination principale ? Fréquence des ventes ? Quantités
achetées ?...
Activités non agricoles
Pratiquées par l'agriculteur et les autres actifs familiaux ;
1. Type d'activité ? Capital investi ?
2. Temps consacré ? Période de l'année ?
3. Destination des gains ?
D’après Sylvain RAMANANARIVO
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ANNEXE II : LE SEMIS DIRECT SUR COUVERTURE VEGETAL PERMANENT


DU SOL (SCV)

Les techniques agroécologiques, reposant sur la pratique de l’agriculture sur un couvert


végétal permanent, ouvrent de nouvelles perspectives pour lutter contre la pauvreté rurale en
protégeant le capital productif qui est la terre. En effet, ces techniques permettent à la fois
d'accroître la production, la productivité et les revenus des paysans et de réduire durée et
pénibilité du travail, tout en protégeant les ressources naturelles. Ils visent entre autres
l’amélioration de la production agricole permettant de lutter contre la pauvreté rurale ainsi que
le contrôle de la déforestation, l'érosion et la dégradation de la fertilité de sols.
Le SCV est imité à partir d’un écosystème forestier naturel. Il repose sur les trois principes
essentiels suivant : i) le sol n’est plus labouré ; ii) le sol est couvert en permanence par des
biomasses mortes, vivantes ou mixtes ; et iii) le semis se réalise directement au travers la
couverture après ouverture d’un petit trou et d’un sillon.
Les matériels végétaux du (SCV) sont en majorité présents aux Comores et sont considérés
parfois comme des mauvaises herbes. Ils devront donc être utilisés dans l’objectif de
mobiliser les ressources du milieu, de façon à restreindre le remaniement mécanique du sol et
à économiser l’emploi des intrants chimiques d’une manière durable. Ils présentent des
intérêts agronomiques, environnementaux et socio-économiques très considérables.
Ces matériels végétaux sont à vocation protectrice et restructurant du profil du sol, également
nourricière pour les cultures et recycleuse d’éléments minéraux.
La partie aérienne de la plante est certainement réputée par sa capacité de protéger le sol
contre les aléas climatiques par effet d’écran, d’alimenter les cultures commerciales par
minéralisation et de contrôler les adventices par effet d’ombrage et d’allélopathie. En outre,
cette partie aérienne est généralement utilisée pour l’alimentation animale et parfois humaine.
Quant à la partie souterraine, elle est appréciée par sa capacité de conserver inlassablement la
structure du sol par système racinaire, d’améliorer la vie biologique du sol par recharge en
carbone et de refluer profondément les éléments minéraux, particulièrement, ceux non
assimilables par les cultures commerciales.
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ANNEXE III : BESOINS EN EAU DES PLANTES


Pour quelques spéculations les besoins en eau sont exprimés comme suit :
Cultures vivrières Riz Manioc Maïs Patate Pomme de terre
Besoin en eau m3/j/ha 70 42 57 54 49
Source : Extrait du Mémoire de maîtrise en Géophysique Appliquée, 2006, D.A.Bandar
Pour une superficie de 100 ha/spéculation :
Les besoins en eau pour le secteur agricole s’évaluent à 27.200m3/j soit
100x(70+42+57+54+49)
Ainsi s’ajoute les autres spéculations. Les besoins en eau du secteur agricole sont très
importants pour les satisfaire en construisant des citernes.
.
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ANNEXE IV : L’AGRICULTURE EN TANT QUE FONDATION DU PROCESSUS


DE DEVELOPPEMENT, EXTRAITS DU RAPPORT SUR LE DEVELOPPEMENT
DANS LE MONDE, 2008, BANQUE MONDIALE.
L’agriculture a une capacité de réduction de la pauvreté particulière. La croissance agricole
a un impact spécial sur la réduction de la pauvreté dans toutes les catégories de pays. Les
estimations effectuées à partir d’un échantillon de pays montrent que la croissance du PIB due
à l’agriculture contribue au moins deux fois plus à réduire la pauvreté que la croissance du
PIB due au secteur non agricole. En Chine, la croissance globale générée par l’agriculture a
contribué, selon les estimations, 3,5 fois plus à réduire la pauvreté que la croissance due aux
autres secteurs — et 2,7 fois plus en Amérique latine.
Une rapide croissance agricole — en Inde par suite d’innovations technologiques (diffusion
de variétés à haut rendement) et en Chine par suite d’innovations institutionnelles (système de
responsabilisation des ménages et libéralisation des marchés) — s’est accompagnée d’un
important recul de la pauvreté rurale. Récemment, au Ghana, la forte réduction de la pauvreté,
induite en partie par la croissance du secteur agricole, a été en grande partie enregistrée au
niveau des ménages ruraux.
Le secteur agricole peut entraîner la croissance globale dans les pays à vocation agricole.
L’agriculture a amplement prouvé qu’elle pouvait contribuer à réduire la pauvreté. Mais, le
secteur peut-il aussi être l’assise d’une stratégie de croissance pour les pays à vocation
agricole ? Outre l’ampleur même de ce secteur, deux arguments peuvent être invoqués dans le
cas des pays d’Afrique subsaharienne appartenant à cette catégorie à l’appui d’une réponse
affirmative.
Premièrement, dans beaucoup de ces pays, les denrées alimentaires ne sont pas parfaitement
échangeables en raison du niveau élevé des coûts de transaction et de la prédominance de
denrées de base qui ne font l’objet que d’échanges internationaux limités, comme les racines
et tubercules et les céréales locales. Un grand nombre de pays doivent donc produire eux-
mêmes les aliments qu’ils consomment. La productivité agricole détermine le prix des denrées
alimentaires qui, à son tour, détermine les coûts salariaux et la compétitivité des secteurs
exportateurs. La productivité des cultures de base est donc un facteur déterminant de la
croissance.
Deuxièmement, l’avantage comparatif des sous-secteurs exportateurs continuera d’être
imputable aux activités primaires (agriculture et industries extractives) et à l’industrie de
transformation des produits agricoles pendant de nombreuses années en raison de la dotation
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en ressources et d’un climat de l’investissement difficile pour les industries manufacturières.


La plupart des économies sont tributaires d’un portefeuille diversifié d’exportations de
produits primaires non transformés et transformés (y compris le tourisme) pour se procurer
des devises.
La croissance des sous-secteurs agricoles non exportateurs et exportateurs induit également
une forte croissance dans d’autres secteurs de l’économie par le biais d’effets multiplicateurs.
C’est pourquoi, pendant encore de nombreuses années, la stratégie de croissance de la plupart
des économies à vocation agricole devra reposer sur les avancées réalisées dans l’agriculture.
Il existe d’innombrables exemples du rôle joué par l’agriculture en tant que fondation de la
croissance au début du processus de développement. La croissance agricole a été le précurseur
des révolutions industrielles qui se sont propagées dans les régions du monde à climat
tempéré en partant de l’Angleterre vers le milieu du XVIIIe siècle pour atteindre le Japon vers
la fin du XIXe siècle. Plus récemment, la rapide croissance agricole observée en Chine, en
Inde et au Viet Nam a été le précurseur de l’essor du secteur industriel. La contribution
spéciale de l’agriculture au démarrage de la croissance est donc tout aussi bien établie que sa
contribution à la réduction de la pauvreté.
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ANNEXE V : COMMENT LES DISPONIBILITES ALIMENTAIRES MONDIALES


EVOLUERONT-ELLES A L’AVENIR ?
La production agricole a permis, dans l’ensemble, de satisfaire la demande effective mondiale
de denrées alimentaires. Toutefois plus de 800 millions de personnes continuent de souffrir
d’insécurité alimentaire, et l’agriculture a une énorme empreinte environnementale. L’avenir
est de plus en plus incertain.
Selon certains modèles, la tendance longue à la baisse des cours des denrées alimentaires sur
les marchés mondiaux pourrait s’inverser et, partant, accroître les incertitudes relatives à la
sécurité alimentaire mondiale. Les changements climatiques, les dégradations
environnementales, l’intensification de la concurrence pour les terres et pour l’eau, le
renchérissement de l’énergie, et les doutes pesant sur les taux d’adoption futurs de nouvelles
technologies posent des risques et des défis considérables qui rendent difficile l’établissement
de prévisions.
Pour répondre à la demande indiquée par les projections, la production céréalière devra
s’accroître de près de 50 % et la production de viande de 85 % entre 2000 et 2030. Par
ailleurs, la demande croissante de matières de base pour la production de biocarburants a déjà
entraîné une forte hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires.
Pour gérer la réponse globale de l’agriculture à l’augmentation de la demande, il faudra
adapter les politiques, réaliser des investissements de longue durée et ne pas se cantonner aux
pratiques actuelles. Il est particulièrement urgent d’accroître considérablement les
investissements en Afrique subsaharienne, dont les importations alimentaires devraient
doubler d’ici 2030 si l’on maintient les pratiques actuelles et où les changements climatiques
devraient avoir un fort impact alors que la région n’a que des capacités limitées pour y faire
face et que les progrès accomplis pour améliorer les disponibilités alimentaires par habitant
restent lents.
D’après : Rosegrant et al. 2007.
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ANNEXE VI : LA MISSION DU FIDA, EXTRAIT DU CADRE DIRECTEUR POUR


UN SYSTEME DE GESTION DES RESULTATS, 2003, FIDA

La mission du FIDA et les objectifs énoncés dans son cadre stratégique formeront la clé de
voûte du système de gestion des résultats du FIDA. Cette structure hiérarchique encadrera la
gestion des résultats et de l'impact au niveau du programme pour le pays, qui constituera
ensuite le cadre stratégique dans lequel s'inséreront les différents projets.
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ANNEXE VII : MUTUELLES D’EPARGNE ET DE CREDIT YA KOMOR (MECK)


Ce nouveau réseau d’institutions financières décentralisées est Né par le projet AIEB. Au total
12 MECK créées couvrent l’ensemble du territoire. Elles sont présentes surtout dans les
centres semi urbains et disposent de couverture géographique supérieure à celui des Banques
commerciales, même si le taux de pénétration reste faible, de 6 à 10%. Elles touchent un type
de population assez distinct des autres institutions : population rurale pour les SANDUK et
population citadine pour la BIC et la BDC. Elles offrent aussi d’autres services financiers à
des conditions différentes. Le réseau MECK a su s’intégrer dans le panorama financier
existant tout en affirmant sa spécificité et sa complémentarité.
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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................................. iv
RESUME .................................................................................................................................... v
SOMMAIRE ............................................................................................................................. vi
LISTE DES CARTES .............................................................................................................. vii
TABLE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................ vii
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ vii
LISTE DES ACRONYMES ................................................................................................... viii
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
I- METHODOLOGIE............................................................................................................. 4
I- 1. ENQUETES INFORMELLES ........................................................................................... 4
I- 1.1 Bibliographie................................................................................................................. 5
I- 1.2 Web bibliographique ..................................................................................................... 5
I- 1.3 Entretiens avec les personnes ressources ...................................................................... 5

I- 2. ENQUETES FORMELLES ............................................................................................... 5


I- 3. TRAITEMENT DES DONNEES ...................................................................................... 6
I- 3.1 Saisie des données......................................................................................................... 6
I- 3.2 Apurement des données ................................................................................................ 6
I- 3.3 Calcul ............................................................................................................................ 7
I- 3.4 Analyse des résultats ..................................................................................................... 8

I- 4. CHRONOGRAMME DES PHASES ................................................................................. 8


II- RESULTATS ET INTERPRETATIONS ............................................................................. 9
II- 1. DIAGNOSTIC DES SYSTEMES AGRICOLES A LA GRANDE COMORE ............... 9
II- 1.1 Délimitation de la zone d’étude ................................................................................... 9
II- 1.2 Zones de potentialité agricole .................................................................................... 10
II- 1.2.1 Agriculture, rôle et place dans l’économie nationale .......................................... 12
II- 1.2.2 Systèmes d’exploitation agricole ........................................................................ 13
II- 1.2.2.1 Systèmes de culture ...................................................................................... 14
II- 1.2.2.2 Systèmes de production agricole .................................................................. 17
a) Modèle d’agriculture .......................................................................................... 17
b) Techniques culturales ......................................................................................... 18
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II- 1.2.2.3 Moyens de production agricole .................................................................... 19


a) La terre ............................................................................................................... 19
b) La force de travail .............................................................................................. 21
c) Le capital argent ................................................................................................. 23
d) Le bétail .............................................................................................................. 24
e) Matériels agricoles ............................................................................................. 25
f) Gestion de la fertilité .......................................................................................... 26
II- 1.2.3 Commercialisation des produits Agricoles ......................................................... 26

II- 1.3 Activités non agricoles .............................................................................................. 28

II- 1.4 Problèmes liés à l’agriculture .................................................................................... 29


II- 1.4.1 Les problèmes d’ordre agronomique .................................................................. 29
II- 1.4.2 Les problèmes d’ordre environnemental............................................................. 29
II- 1.4.3 Les problèmes d’ordre socioéconomique ........................................................... 30
II- 1.4.4 Les problèmes d’ordre politique ......................................................................... 30

II- 2. ANALYSE DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE (PDA) .................. 31


II- 2.1 Etude des projets de développement agricole............................................................ 31
II- 2.1.1 Les PDA déjà réalisés ......................................................................................... 31
II- 2.2 Analyse évaluative des PDA à travers un cas d’étude : Cas de DECVAS ................ 32
II- 2.3 Effets des résultats par rapport aux principales contraintes....................................... 34
III- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS .................................................................. 35
III- 1. FORCES DE L’AGRICULTURE COMORIENNE ..................................................... 35
III- 2. FAIBLESSES DE L’AGRICULTURE COMORIENNE ............................................. 35
III- 3. LES PDA EN COURS FACE AUX REALITES DU MONDE RURAL ET AUX
BESOINS DES AGRICULTEURS ........................................................................................ 36
CONCLUSION ........................................................................................................................ 41
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 42
WEB BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................... 44
ANNEXES ................................................................................................................................. 1

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