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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES


AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Promotion SATRANA
2005 – 2006

MEMOIRE DE DIPLOME D’ETUDES


APPROFONDIES EN
FORESTERIE, DEVELOPPEMENT ET
ENVIRONNEMENT

CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT DES


CAPACITES DE GESTION DES AIRES PROTEGEES

A MADAGASCAR AU NIVEAU DE L’ANGAP

CAS DU PARC NATIONAL DE RANOMAFANA

Présenté par :
MAMINIRINA DANIELSON Ratalaharivonjy Joseph

Devant les membres de Jury :

Président : Pr RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène


Rapporteur : Pr RAMAMONJISOA Bruno Salomon
Examinateurs : - Dr RAMANGASON Guy Suzon, Directeur Général
de l’ANGAP
- Dr ANDRIAMIHAJA Benjamin, Directeur Général
de MICET
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES
AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Promotion SATRANA
2005 – 2006
MEMOIRE DE DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES
EN FORESTERIE, DEVELOPPEMENT ET
ENVIRONNEMENT

CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT DES


CAPACITES DE GESTION DES AIRES PROTEGEES
A MADAGASCAR AU NIVEAU DE L’ANGAP
CAS DU PARC NATIONAL DE RANOMAFANA

Présenté par :
MAMINIRINA DANIELSON Ratalaharivonjy Joseph

Devant les membres de Jury :

Président : Pr RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène


Rapporteur : Pr RAMAMONJISOA Bruno Salomon
Examinateurs : - Dr RAMANGASON Guy Suzon, Directeur Général
de l’ANGAP
- Dr ANDRIAMIHAJA Benjamin, Directeur Général
de MICET
REMERCIEMENTS

Avant de présenter ce travail, je dois adresser mes remerciements au professeur Jean


de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY, qui a bien voulu m’autoriser à soutenir et accepter
de présider le jury de ce mémoire;
Egalement à :
- Mon encadreur, Monsieur Bruno Salomon RAMAMONJISOA, Docteur-Ingénieur,
pour ses précieuses directives et ses critiques constructives tout au long de cette étude. Vous
n’avez ménagé ni votre patience, ni votre savoir pour me diriger dans mes travaux de
recherche malgré vos multiples occupations.
- Monsieur RAMANGASON Guy Suzon, Directeur Général de l’ANGAP, d’avoir
bien voulu accepter de siéger parmi les membres du jury.
- Monsieur ANDRIAMIHAJA Benjamin, Directeur Général de MICET, pour les
appréciations portées sur cet ouvrage qui m’ont été d’un précieux apport
r
Je témoigne également toute ma gratitude :
- Au personnel du Parc National du Ranomafana, de l’ANGAP Ambatobe et de
Direction Inter-Régionale de l’ANGAP à Fianarantsoa, pour leurs témoignages et fructueuses
collaborations,
- A l’administration et au corps professoral, de l’Ecole Supérieure des Sciences
Agronomiques pour les enseignements théoriques et pratiques qu’ils ont prodigués durant
mes longues années d’étude;
- A toute ma famille pour avoir accepté d’investir dans cette formation ; que toutes les
personnes qui, de près ou de loin, m’ont soutenu à l’occasion de cette étude, trouvent ici
l’expression de ma profonde reconnaissance.

Danielson.
LISTE DES TABLEAUX
Pages

Tableau 1 : Objectifs spécifiques et résultats attendus ...................................................... 12


Tableau 2 : Production annuelle ........................................................................................16
Tableau 3 : Analyse des hypothèses ..................................................................................21
Tableau 4 : Pourcentage de la population bénéficiaire des micro projets .......................... 35
Tableau 5 : Implication de la population à la protection de l’AP .......................................36
Tableau 6 : Résultats de l’enquête pour la vérification de l’hypothèse 1 ........................... 37
Tableau 7 : Evaluation de la santé de la biodiversité ........................................................38
Tableau 8 : Menace générale sur l’AP ...............................................................................40
Tableau 9 : Résultat de l’entretien concernant l’hypothèse 2 ...........................................44
Tableau 10 : Résultat de pourcentage de réponse « OUI » et « NON » ............................44
Tableau 11 : Augmentation de besoin en financement .....................................................45
Tableau 12 : Evolution du nombre de la population .........................................................46
Tableau 13 : Résultat de l’entretien concernant l’hypothèse 3 .........................................47
Tableau 14 : Indice d’efficacité de gestion (IEG) .............................................................48
Tableau 15 : Evolution de l’IEG par domaine de cadre de gestion ...................................51
Tableau 16 : Evolution de l’IEG de deux Parcs Nationaux ...............................................52

i
LISTE DES PHOTOS
Pages

Photo 1 : Eulemur rubriventer ............................................................................................14


Photo 2 : Sanzinia Madagascariensis .................................................................................15
Photo 3 : Oiseau ..................................................................................................................15
Photo 4 : Parson’s chameleon head sideview .....................................................................15
Photo 5 : Orchid Flower vertical .........................................................................................15
Photo 6 : Orchid Flower ......................................................................................................15
Photo 7 : Ravenala ..............................................................................................................15
Photo 8 : Praying mantis laying eggs ..................................................................................15
Photo 9 : Crapaud ...............................................................................................................15
Photo 10 : Utilisation du sol ............................................................................................... 16
Photo 11 : Dégradation de la forêt ......................................................................................39
Photo 12 : Forêt à moyenne altitude ...................................................................................41
Photo 13 : Bamboo lemur habitat .......................................................................................43

ii
LISTE DE CARTE
Pages
Carte: Localisation du PARC NATIONAL de RANOMAFANA .....................................13

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaires de l’entretien ............................................................................64-65


Annexe 2 : Enquête par questionnaire ................................................................................66
Annexe 3 : Calendrier de pression sur l’aire protégée ......................................................67

iii
LISTE DES ACRONYMES

ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées


APs : Aires Protégées
Celco : Cellule de Coordination
CMAP : Commission Mondiale des Aires Protégées
CVAD EE : Chef de Volet Appui au Développement et Education Environnementale
CVAF : Chef de Volet Administratif et Financier
CVCR : Chef de Volet Conservation et Recherche
CVECO : Chef de Volet Ecotourisme
DEAP : Droit d’Entrée aux Aires Protégées
DIR : Direction Inter Régionale
DPN : Directeur du Parc National
ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
FDC : Fonds de Développement Communautaire
FEM : Fonds Mondial de l’Environnement
FID : Fonds d’Intervention pour le Développement
FMG : Franc Malgache
GELOSE : Gestion Locale Sécurisée
IEG : Indice d’Efficacité de Gestion
Infra : Infrastructures
MICET : Madagascar Institut pour la Conservation des Ecosystèmes Tropicaux
ONE : Office Nationale de l’Environnement
PA : Protected Area
PAE : Plan d’Action Environnementale
PE 1 : Programme Environnemental Phase 1
PE 2 : Plan Environnemental Phase 2
PE : Programme Environnemental
PGC : Plan de Gestion de la Conservation
PN : Parcs Nationaux
PNR : Parc National de Ranomafana
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural
PTA : Plan de Travail Annuel

iv
RH : Ressources Humaines
SIG : Système d’Information Géographique
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces

v
RESUME

En matière de conservation, de nombreuses études tels le programme de


conservation et d’utilisation durable des ressources naturelles, ont été, depuis 1991, faites
pour réduire les pressions humaines sur l’AP et conserver la biodiversité unique de
l’écosystème de Ranomafana. Ce mémoire est justement la suite logique des recherches
antérieures réalisées dans cette région et contribue ainsi à ce programme en passant par
l’amélioration des capacités de gestion de l’AP pour mieux anticiper et répondre aux
problèmes de bouleversements actuels. En effet, pour développer ces capacités, on doit
recueillir des informations qui concernent non seulement la base du cadre de gestion de l’AP
pour connaître l’indice d’efficacité de gestion de l’AP, mais également celles qui freinent le
mode de gestion actuel afin de gérer efficacement l’AP. Il faut également chercher des outils
stratégiques pour relever le niveau de cet indice dans le but de mieux anticiper les problèmes
pre-cités. A ce sujet, nous avons appris que la mise en place d’une gestion adaptive et
innovante doit être associée à la connaissance de la base procédurièlle du cadre de gestion de
l’AP. Cette dernière permet de connaître le niveau de l’indice de l’efficacité de gestion.
Après avoir testé les hypothèses par des outils et méthodes de vérifications, nous avons
constaté que des embûches se forment pour empêcher le développement de capacité de
gestion de l’AP, par exemple, la structure de gestion actuelle n’est plus adaptée aux nouvelles
pressions et est soumise à des contraintes d’ordre naturel (croissance démographique) et
technique (inexistence du réseau de formation). Ainsi, en tant qu’outil stratégique, la mise en
place de l’accord cadre entre l’ANGAP, le PSDR et le FID, va mettre fin aux problèmes de
financement de projets destinés à réduire les pressions anthropiques.
Mots clés : Pressions humaines, capacités de gestion, bouleversements planétaires,
cadre de gestion de l’AP, indice d’efficacité de gestion, gestion adaptive et innovante et
accord cadre

vi
SUMMARY

In conservation, a great number of studies including the conservation and natural


resource sustainable use program have been conducted since 1991 to lessen human pressure
on PA and to save the unique biodiversity of RNF ecosystem. This dissertation is just the
logical continuation of previous research in this area and thus contributes to this program in
passing through the improvement of the PA conservation capacity to better anticipate and
resolve the problems resulting from current disturbance. In fact, in order to develop this
capacity, not only baseline data related to the PA’s management pattern necessary to
understand the PA’s management efficiency indicator need to be collected but also
information with respect to elements hindering the current management plan necessary to
manage efficiently the PA. Strategic instruments to determine the level of this indicator are
also required to better anticipate the above-mentioned issues. For this matter, we have learnt
that the establishment of an adaptive and innovative management needs to be combined with
the understanding of the procedural basis of the PA’s management framework. This latter
allows to understand the management efficiency indicator’s level. After testing the hypotheses
through verification instruments and methods, we found out that obstacles are formed
hindering the development of the PA’s management capacity, for example, the current
management structure does no longer cope with the recently existing pressure and is subject
to natural (population growth) and technical (lack training network) constraints. Therefore,
the establishment of a baseline agreement between ANGAP, PSDR and FID as a strategic
instrument will sort out the issues related to the funding of projects aimed at reducing
anthropogenic pressure.
Keys words: Human pressure, conservation capacity, current disturbance, baseline
data related to the PA’s management, management efficiency indicator, an adaptive and
innovative management and baseline agreement.

vii
TABLE DES MATIERES
Pages
LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................i
LISTE DES PHOTOS .......................................................................................................ii
LISTE DES CARTES .......................................................................................................iii
LISTES DES ANNEXES ..................................................................................................iii
LISTE DES ACRONYMES ............................................................................................iV
RESUME ............................................................................................................................Vi
SUMMARY ........................................................................................................................Vii

INTRODUCTION .............................................................................................................1

CHAPITRE I : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE RECHERHCE................4


I.1- CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE ........................................................................ 5
I.2- OBJECTIFS ET HYPOTHESES................................................................................. 8
I.2.1-Objectif général ................................................................................................. 8
I.2.2- Hypothèses ...................................................................................................... 8
I.2.3- Hypothèse générale .......................................................................................... 8
I.2.31- Hypothèse spécifique 1 ............................................................................ 9
I.2.32- Hypothèse spécifique 2 ............................................................................ 10
I.2.33- Hypothèse spécifique 3 ............................................................................ 10
I.2.42- Les objectifs spécifiques et résultats attendus .......................................... 12
I.3-PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ................................................................. 13
I.3.1 Parc National de Ranomafana ........................................................................... 13
I.3.11-Situation géographique et administrative..................................................... 13
I.3.12- Climat.......................................................................................................... 14
I.3.13- Faune et Flore ............................................................................................. 14
I.3.14- Utilisation du sol ......................................................................................... 16
I.3.15- Le relief monographique ............................................................................. 16
I.3.16- Activités économiques ................................................................................ 16
I.4- METHODE DE RECHERCHE ................................................................................... 17
I.4.1- Cadre méthodologique de l’étude .................................................................... 17
I.42-Phase préparatoire ............................................................................................. 17
Pages
I.4.3-Phase de collecte proprement dite .................................................................... 18
I.4.4-Analyse des hypothèses .................................................................................... 21
I.4.5- Le traitement et l’analyse des données ............................................................ 24
I.4.51- Le traitement des données .............................................................................. 24
I.4.52- Méthode d’analyse des données..................................................................... 25
I.5-DISCUSSION METHODOLOGIQUE ........................................................................ 26
I.5.1-Avantages et limites des techniques d’enquête adoptée ................................... 26
I.5.11- Enquête par questionnaire ........................................................................... 26
I.5.12-Entretien ...................................................................................................... 26
I.5.13-Observation directe ...................................................................................... 27
I.5.14-Le recueil des données existantes ............................................................... 28
I.5.2- Autres limites ................................................................................................... 29
I.5.3-Méthodes et outils de vérification des hypothèses ............................................ 30
I.5.31- Hypothèse 1 ................................................................................................ 30
I.5.32- Hypothèse 2 ................................................................................................ 32
I.5.33- Hypothèse 3 ................................................................................................ 33

CHAPITRE II- RESULTATS ET INTERPRETATIONS ........................................... 34


II.1- RESULTATS ET INTERPRETATIONS ................................................................. 35
II.1.1- Pourcentage des familles bénéficiaires des micro projets .............................. 35
II.1.2- Niveau de la participation de la population à la protection de l’AP ............... 36
II.1.3- Résultat de l’enquête pour la vérification de l’hypothèse 1 ........................... 37
II.1.4- Résultat d’évaluation de la santé de la biodiversité........................................ 38
II.1.5- Résultat de la menace générale sur l’AP ........................................................ 40
II.1.6- Résultats de l’entretien concernant l’hypothèse 2 .......................................... 44
II.17- D’augmentation du besoin en financement ..................................................... 45
II.1.8- D’évolution du nombre de la population ........................................................ 46
II.1.9- Résultat de l’entretien de l’hypothèse 3 ......................................................... 47
II.2- DISCUSSION ............................................................................................................. 48
II.2.1- Pour l’hypothèse 1 .......................................................................................... 48
II.2.2- Pour l’hypothèse 2 .......................................................................................... 51
II.2.3- Pour l’hypothèse 3 .......................................................................................... 52
Pages
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS .................................................................. 54
III.1- RECOMMANDATIONS PAR RAPPORT A LA METHODOLOGIE ................... 55
III.2- RECOMMANDATIONS GENERALES ................................................................. 55
III.3- RECOMMANDATIONS PAR RAPPORTS AUX RESULTATS .......................... 56
III.3.1- Pour le pourcentage de la population bénéficiaire des micro projets ............ 56
III.3.2- Implication de la population à la protection de l’AP .................................... 56
III.3.3- Sur la santé de la biodiversité et sur la menace générale sur l’AP ................ 56
III.3.4- Sur le résultat de l’entretien concernant l’hypothèse 2 ................................. 57

CONCLUSION ................................................................................................................. 58
REFERENCES ................................................................................................................. 61-63
ANNEXES .........................................................................................................................I-IV
INTRODUCTION

L’ancienneté de l’isolement de Madagascar dans le sud-ouest de l’océan indien a


favorisé une forte radiation évolutive de ses espèces végétales et animales dans des habitats
naturels très diversifiés.
En raison de la combinaison de niveaux élevés de l’endémisme et de l’archaïsme des
éléments constitutifs de sa diversité biologique, ainsi que l’ampleur de la dégradation de son
environnement, Madagascar est considéré comme la principale priorité mondiale en matière
de conservation de la biodiversité et de protection de l’environnement.
« La mauvaise situation économique du pays, la pauvreté et le faible niveau de
technologie agricole aggravée par l’augmentation rapide de sa population sont les principales
causes de la dégradation des ressources naturelles, de la déforestation, des feux de végétation,
de l’érosion et de chute du fertilité des sols » selon la celco PE 3, (2005). Ainsi le pays perd-il
des espèces hautement endémiques, encore souvent peu connues, et des écosystèmes
essentiels d’une grande importance pour l’environnement, la génétique, la médecine,
l’économie et les bénéfices que la population pourrait tirer de leur utilisation durable.
Conscient de ces problèmes, le Gouvernement malgache a élaboré un plan d’action
environnemental (PAE) en 1989, avec l’aide d’un groupe de bailleurs de fonds, d’agences
internationales et organisation non gouvernementale, mené par la Banque Mondiale. La charte
de l’environnement publiée sous forme de loi de l’Etat, en 1990, « constitue le cadre général
de l’exécution de la politique nationale de l’Environnement et comporte les objectifs, la
stratégie et les trois programmes environnementaux à mettre en œuvre sur 15 ans de ce PAE »
La Charte de l’environnement (1990) a pour objectif d’inverser la spirale de
dégradation de l’environnement et d’en faire bénéficier les populations locales les plus
démunies tout en préservant l’exceptionnelle richesse en biodiversité.
Le Programme Environnemental phase 1 ou PE1 de 1991 à 1996, a pour vocation de
« mettre en place les dispositifs institutionnels et orienter les actions vers les traitements des
problèmes environnementaux urgents » cellule de coordination du PE3 (2005). Le
programme Aires Protégées a été mis en œuvre dans le PE1, et ce, dans le but de conserver la
biodiversité existante au niveau des APs officiellement constituées à Madagascar.
L’approche adoptée a été l’intégration de la conservation et le développement, avec une
facilitation de l’application des législations forestières et éducation environnementale.

1
Une organisation spécialisée a été mise en place, comme il a été mentionné dans le code de
gestion des Aires Protégées, « le principe de désengagement de l’Etat permet ainsi de
concéder la gestion des Aires Protégées à un organisme national privé et autonome »
Ministère de l’environnement 2001), à savoir l’ANGAP.
Ensuite, on a entamé avec le PE2 (mai 1997-2002) qui a pour but d’ « intensifier les
actions menées ou initiées au niveau des terrains depuis PE1 et intégrer le programme dans le
développement national » Coordination technique du PE (2002).
Selon la Cellule de coordination PE3 (2005) « les résultats des PE1 et PE2 ont montré
que du point de vue spatial, si le PE1 était trop ponctuel et éparpillé, le PE2 était par contre
trop ambitieux » ces résultats servaient de documents de référence pour faire des actions
correctives sur l’approche de ces précédentes phases aussi bien en termes d’adaptation avec la
problématique nationale qu’avec les impératifs de financement. Et enfin, le PE3 a commencé
en 2003 et se terminera en 2008, sa finalité est de consolider les acquis des 2 premières phases
en visant la conservation et la valorisation de l’importance et la qualité des ressources
naturelles pour permettre une croissance économique durable et une meilleure qualité de vie.
En outre, selon l’ ONE (2002) « malgré les quelques dix années de mise en œuvre du
PAE Malagasy et des centaines de millions de dollar qui ont y été investis, force est de
constater que les forêts continuent à disparaître, l’érosion s’accentue et la biodiversité se
dégrade toujours et on a l’impression que la spirale de la dégradation de l’environnement n’a
pas été arrêté comme l’a stipulé l’objectif du PAE ».Ceci est dû, au caractère trop ambitieux
des objectifs du PAE et au défi titanesque à relever, dans ce sens, le programme mérite non
seulement une meilleure gestion de l’environnement dans le pays, mais également la
nécessité d’autres études supplémentaires pour assurer l’application de cette dernière.
D’où la nécessité de la présente étude qui s’intitule « Contribution au développement
des capacités de gestion des Aires Protégées à Madagascar, au niveau de l’ANGAP » , et
admet la définition suivante, « l’aptitude à prévoir les événements de bouleversements
agissant sur les APs et d’en limiter les impacts sur celles-ci et de contribuer au
développement de régions d’implantation ».
Selon le Ministère de l’environnement (2001) « conformément au principe consacré
par Constitution , selon lequel toute personne a le devoir de protéger l’environnement et que
cette protection est une compétence partagée entre l’Etat, les Citoyens, les Provinces
Autonomes et les collectivités territoriales » .

2
En fait, de nombreuses évaluations ont été faites dans ce domaine, entre autres, la
récente évaluation de l’ANGAP avec les souhaits de la Banque Mondiale qui a adopté à
partir de 2001, le système d’évaluation de l’efficacité de gestion des APs. L’ANGAP a déjà
fait 3 évaluations dans ce domaine, depuis 2001 jusqu’à aujourd’hui. L’objectif de
l’évaluation est de faire le bilan des actions entreprises et des stratégies mises en œuvre, afin
de juger des progrès accomplis, et d’identifier les problèmes qui empêchent la réalisation des
objectifs de gestion ainsi fixés, et le domaine de gestion à renforcer, en vue d’améliorer le
système de gestion actuel.
Ce dernier est confronté à des problèmes liés aux bouleversements planétaires actuels.
Pour y faire face, les gestionnaires des APs doivent chercher des réponses novatrices et une
stratégie d’adaptation.
Comment faire alors pour encourager et soutenir le développement d’une « gestion
adaptive et innovante » ? Dans ce contexte, cette étude participera à fournir des informations
récentes concernant l’amélioration de gestion des APs.
D’où l’intérêt particulier de ce mémoire pour l’élaboration de recommandations sur
les stratégies, les méthodologies et les outils nécessaires afin de renforcer les capacités de
gestion du personnel pour assurer la conservation de la diversité biologique dans les APs.
Pour la réalisation de ce travail, la méthode de recherche adoptée a été le recueil des
données existantes, laquelle permet d’éviter le recours abusif aux sondages et enquêtes sur
questionnaires, qui, de plus en plus nombreux, finissent, par exemple, par ennuyer les
personnes. Néanmoins, des personnes ressources ont complété les bases de données à travers
les renseignements attendus par les questionnaires et les entretiens.
Ainsi, notre mémoire comprendra trois chapitres :
- Le premier chapitre présentera le cadre méthodologique de recherche et comportera
les éléments justificatifs pour les choix des méthodes adoptées.
-Le second sera consacré aux résultats de recherche qui seront analysés et comparés
avec les hypothèses de départ.
- Enfin, le dernier chapitre sera destiné aux recommandations.

3
CHAPITRE I
DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE
RECHERCHE

4
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
I.1- CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE

Le 20ème siècle a vu la création de milliers d’aires protégées dans le monde entier, mais
tout au long du 21ème siècle, de nombreux bouleversements planétaires ont été constatés.
Ces derniers accroissent la pression qui pèse sur les aires protégées rendant l’avenir de la
biodiversité et des biens et services qui en découlent de plus en plus incertain.
Pour résoudre ce problème, toute la communauté mondiale essaie de trouver des
voies et moyens pour le résorber ; ainsi, chaque pays a ses propres moyens pour enrayer ce
problème.
Pour Madagascar, la gestion des aires protégées est confiée à l’ANGAP, qui assure la
« sauvegarde du réseau d’aires protégées malgaches qui est vitale pour la conservation et la
valorisation de la diversité biologique, pour l’équilibre écologique et hydrique ainsi que pour
la protection de l’environnement du pays » ONE (2002).
Malheureusement, dans le contexte actuel, l’ANGAP est confronté à de nombreux
problèmes comme le changement climatique, en passant par le morcellement de l’écosystème
et la croissance démographique. En effet, il est difficile de cerner les facteurs portant
préjudice à l’environnement quand ceux-ci proviennent de l’extérieur, comme disaient
Graham, Amos et Plumtre (2005) « d’autres menaces externes proviennent de la pollution,
du changement climatique et mettent en danger la diversité biologique dans les aires
protégées ». Borrini – Feyerabend, (2005) épouse également l’idée que « les menaces
externes sont difficiles à absorber pour les communautés locales ou les institutions en
particulier quand elles proviennent de sources inconnues et/ ou d’envergure globale ». A cela
s’ajoute la croissance démographique laquelle est une menace permanente pour les aires
protégées car la pauvreté à Madagascar est une pauvreté rurale, donc la survie de la
population dépend étroitement des ressources naturelles.
Mc Neely (2005), soutient également que « la pauvreté, la croissance démographique,
le déplacement de la population, la faim, et la dégradation des terres ont des incidences
profondes sur la diversité biologique et les aires protégées et menacent très gravement leur
survie. Quant au morcellement de l’écosystème, selon Vié, (2005) « le morcellement
croissant de l’écosystème et le nombre également croissant d’espèces inscrites sur la liste
rouge de l’UICN montrent que la perte de la diversité biologique reste un problème majeur ».

5
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
Parallèlement, accompagnés par la mondialisation, « l’apparition des nouvelles
technologies, un accès accru à l’information et aux moyens de communication ainsi que le
renforcement et l’expansion des processus démocratiques ouvriront sans doute de nouvelles
opportunités qui nous aideront à répondre aux difficultés découlant du changement
climatique » Graf et Revelo, (2005). Néanmoins, tout dépend de la volonté des responsables
de la gestion des aires protégées et de ce qu’ils feront dans les années à venir. Dans cette
optique, vu que notre économie n’arrive pas encore à emboîter les pas des autres pays
émergents dans ce phénomène de mondialisation, la question se pose alors, de savoir
comment peut on améliorer l’accès aux informations et aux connaissances ?
En outre, dans ce monde en évolution, notre approche des aires protégées et de leur
rôle vis à vis des objectifs plus généraux de la conservation et de développement doit être
nouvelle et originale. Toujours, selon Graf (2005), « gérer les aires protégées de façon adaptée
au changement climatique global, tout en étant capable de tirer profit des nouvelles
opportunités, requiert de la part des gestionnaires des aires protégées et des institutions
correspondantes d’avoir suffisamment de connaissances, des ressources et de capacités, dont
celle d’assurer la participation constructive d’une pluralité de parties prenantes ». Alors au
moment où le PE 3 a démarré, on a constaté que, au sein de l’ANGAP, l’insuffisance de
document de référence en matière de programmation et de planification, document de base
commun compris et établis par les différents responsables de la mise en œuvre de la
planification et la programmation devra améliorer la lutte contre le changement climatique au
niveau de chaque site de conservation. Par voie de conséquence, il y a « une absence d’une
vision commune au sein de l’équipe responsable de la mise en œuvre au niveau des sites et
actions menées en ordre dispersé» celco PE3 (2005) , à cela s’ajoute le constat concernant la
gestion de ressources , « le processus de dégradation des écosystèmes est davantage accéléré
par l’insuffisance de systèmes et de capacités pour la gestion des ressources » PNUD/FEM
(2003) .En ce qui concerne les ressources financières, en dépit de contribution des bailleurs de
fonds traditionnels et les autres institutions financières, ces dernières sont limitées. Comme il
est indiqué par la celco PE3 (2005) « la priorisation des actions par rapport aux ressources
limitées ». C'est-à-dire, dans la mise en œuvre des actions pour améliorer la gestion de
conservation des aires protégées du réseau, l’ANGAP doit prioriser, en fonction de
l’importance de leur impact, la réduction de menaces et le maintien de la biodiversité au
niveau des aires protégées.

6
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
Il y a lieu de remarquer également qu’ « il est nécessaire de créer une fondation
nationale pour assurer le financement national des aires protégées » PNUD/FEM (2003) et ce
dans le dessein de résorber le problème de trésorerie et de pérenniser le financement.
Par ailleurs, toujours selon la celco PE3 (2005) « l’élément clef est de lier la
planification budgétaire à l’aide de l’indice de l’efficacité de gestion des parcs » En effet, elle
permet de connaître avec précision l’état dans lequel les aires protégées se trouvent et le degré
d’efficacité avec lequel elles sont gérées ANGAP, (2005) ainsi que la planification dans le
cadre d’évaluation utilisé par l’ANGAP. Et dans la même foulée, la celco PE3 (2005)
confirme que « le développement de capacité de gestion consistera à former les cadres
impliqués dans la gestion et l’administration, renforcer le système de contrôle financier au
niveau de l’administration, renforcer les fonctions comptables et les audits et mettre en place
le mécanisme de suivi de budget ».
Il ne faut pas aussi omettre que le renforcement de capacité de gestion est un travail
très difficile qui nécessite beaucoup de temps. D’ailleurs, d’après Graham. (2005) « on peut
donc affirmer que, toute initiative de renforcement des capacités nécessite un appui politique
provenant des organismes de gouvernance concernés afin de réussir. Et le renforcement de
capacité de gouvernance, surtout à l’échelle nationale, représente un effort de grande
envergure ». Par conséquent, le renforcement de capacités doit être une entreprise à long
terme.
En outre, l’implication du public dans la gestion des aires protégées est une condition
sine qua none de la réussite du programme de gestion. Dès la formulation du PE2, des
campagnes d’information sur la loi GELOSE ont été menées sur l’ensemble du pays, à l’aide
des médias nationaux. L’interdiction des feux de brousse ainsi que la protection de
l’environnement ont été largement divulguées à l’aide d’affichage, par la diffusion de textes à
la radio et à la télévision. Comme il a été confirmé par la coordination technique du PE2,
(2002) « la mise en œuvre du programme pilote GELOSE sur 278 villages, en tout, 93
contrats de transfert de gestion ont été signés et touchant différents écosystèmes terrestres et
marins et pâturages ». Le Ministère de l’environnement (2001) dit également que « la
protection des aires protégées nécessite la collaboration de nombreux organismes,
établissements, institutions publiques, notamment les ministères concernés, le secteur privé,
des collectivités territoriales et des populations locales ». Effectivement, ces relations
facilitent non seulement l’intégration régionale mais également les partenariats et les
conventions de coopération. On se demande alors, comment aider aux mieux les responsables

7
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
et les parties prenantes à sélectionner, parmi toutes les informations disponibles en matière
de partage d’expériences, d’approches et d’idées, celles qui leur seront les plus utiles ?
En outre, actuellement, force est de constater que le contexte, pendant lequel les
gestionnaires et les autres acteurs des aires protégées étaient formés, est très différent
d’aujourd’hui, qui est celui des bouleversements planétaires. De ce fait, ces responsables ne
présentent généralement pas les capacités nécessaires pour relever les défis liés aux
changements actuels. En d’autres termes, les structures actuelles de gestion des aires
protégées ne sont pas adaptées aux nouvelles pressions de notre temps. Il convient de
remarquer aussi, selon Durell wildlife Conservation Trust / ESSA Forêts, (2005) que « sur le
plan environnemental, des changements écologiques tendent à être irréversibles ». Ainsi,
d’importants efforts vont être nécessaires pour élaborer des réponses novatrices et des
stratégies d’adaptation, y compris de nouvelles méthodes destinées à partager les
enseignements tirés des différents sites dans notre île. On se pose alors la question suivante
comment encourager et soutenir au mieux le développement d’une gestion innovante et
adaptive ? Pour pouvoir y répondre il faudrait d'abord savoir ce qu'on entend par gestion
innovante et adaptive ? Quels critères et indicateurs permettent de définir ce type de gestion ?
Quelles sont les faiblesses du système actuel qui freinerait le développement de ce type de
gestion ? Quels type d'outil (stratégique, réglementaire, etc…) mettre en place pour y pallier?

I.2- OBJECTIFS ET HYPOTHESES

I.2.1-Objectif général :

L’objectif général de la présente étude est d’élaborer des recommandations sur les
stratégies, les méthodologies et les outils nécessaires afin de renforcer les capacités du
personnel .pour assurer la conservation de la biodiversité dans les Aps.

I.2.2- Hypothèses :
I.2.3 Hypothèse générale :
La gestion adaptative et innovante est un processus permettant aux spécialistes des
APs de poser et de résoudre leurs propres problèmes. Elle est aussi définie comme l’aptitude à
développer chez tous les praticiens de la conservation une réflexion critique. La mise en
place d'un tel type de gestion nécessite un plan de formation du personnel performant et doit
se faire par les pratiques sur terrain effectuées par les agents du parc.

8
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
I.2.31- Hypothèse spécifique 1 :
« La connaissance de la base procédurielle du cadre de gestion des APs , laquelle
permet de savoir le niveau l’efficacité de la gestion ( le contexte, la planification, les
ressources, le processus de gestion , les réalisations et les résultats) et ses indicateurs
respectifs constitue une référence pour définir la gestion innovante et adaptive»

« .Il est nécessaire de connaître avec précision l’état dans lequel les APs se trouvent
et le degré d’efficacité avec lequel elles sont gérées. Les gestionnaires veulent savoir si les
stratégies qu’ils appliquent dans la gestion des APs leur permettent d’obtenir les résultats
escomptés » ANGAP (2005). En effet, cette connaissance permet, non seulement, de faire
un bilan des actions entreprises et des stratégies mises en œuvre, afin de juger des progrès
accomplis (rendre compte des performances réalisées et résultats obtenus dans la gestion de
chaque site) mais également, d’identifier les principaux problèmes qui empêchent la
réalisation des objectifs de gestion ainsi fixé.
Mais la gestion efficace des APs nécessite également l’implication du public, laquelle
est une condition sine qua none pour la réussite du programme de gestion et responsabilise la
population riveraine. D’ailleurs, cette idée est confirmée par Kothari, (2003) selon lui, « la
capacitation des communautés pourrait être un puissant moyen de renforcer la conservation ».
Pour y arriver, il faut accorder toute son attention aux institutions locales et leurs valeurs
traditionnelles, dans la gestion des APs et dans une démocratie participative en général. De
plus, tout projet de conservation fait et devrait faire part de l’identité et de la fierté culturelles.
Ainsi, il convient de développer les capacités des parties prenantes à participer efficacement à
la planification en passant par le suivi et enfin à l’évaluation des APs.
En outre, selon Grag, (2005) « une gestion adaptive doit être mise en œuvre à tous
les niveaux de la démarche de conservation ». Effectivement, cette dernière ne pourra être
menée à bien que si l’on parvient à construire des institutions, des organismes et des réseaux
d’apprentissage. En particulier, toutes les parties prenantes doivent être habilitées et formées
dans le dessein de remplir leur rôle dans le domaine de la gestion des APs.
Il a été dit également que « la gestion adaptive n’apportera pas automatiquement une
réponse définitive à ce que doit être une gestion efficace » Salafsky (2005). En effet, il s’agit
davantage d’un processus permettant aux spécialistes de la conservation de résoudre leurs
propres problèmes tout en tirant parti des opportunités qui se présentent. Dans ce sens,
l’aptitude essentielle à développer chez tous les praticiens de la conservation est la réflexion
critique.

9
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
Ainsi, il ne suffit pas d’élaborer des listes d’indicateurs destinés à suivre les projets de
conservation ; mais il faut former les gens afin qu’ils soient en mesure de lire ces listes et de
définir les indicateurs minimaux nécessaires pour répondre de façon adaptée aux problèmes
qui se posent.
Toujours, selon Salafsky. (2005) « la gestion adaptive est mieux mise en œuvre par
les praticiens eux-mêmes » ; il est donc difficile de l’apprendre à partir d’un livre ou d’un
cours théorique. La meilleure formation est celle que l’on acquiert sur le terrain, en apprenant
sur la base de la méthode « regarde, fais, et enseigne à ton tour ». Par conséquent, le
développement des capacités est donc plus efficace sur le terrain ou par l’intermédiaire de
visites et d’échanges entre sites, ce qui nécessite d’importants investissements en matière de
temps et de l’argent. .

I.2.32- Hypothèse spécifique 2 :


« Les structures actuelles de gestion ne sont pas adaptées aux nouvelles
pressions et sont soumises à des contraintes d’ordre naturel et technique»

Selon Graf (2005) « Au cours du 20ème siècle, qui a vu la création de milliers des
APs , le contexte était très différent, faisant généralement prévaloir le concept des APs isolées
des acteurs locaux ». Effectivement, les gestionnaires de ces APs et les autres acteurs
importants étaient formés dans ce contexte, et ne présentaient généralement pas les capacités
nécessaires pour relever les défis liés aux bouleversements de la planète.
.

I.2.33- Hypothèse spécifique 3 :

« La mise en place d’un accord cadre (entre l’ANGAP et le FID et le PSDR),


consistant à capitaliser ou mettre en synergie les financements obtenus par ces trois
entités, permettra de pallier aux lacunes. »
Selon la celco PE3 (2005) « Le fonds de Développement Communautaire (FDC ou
FID IV) fait partie de plusieurs programmes ayant pour objet d’améliorer la productivité et la
compétitivité de l’économie rurale. Il finance un ensemble d’infrastructures économiques et
sociales qui sont sélectionnées, réalisées, gérées et entretenues avec les communautés
bénéficiaires en suivant une approche participative ». En effet, le domaine d’action de ce
programme est le milieu rural et ses objectifs sont d’améliorer la qualité de service et l’accès
par la population bénéficiaire,

10
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
d’accroître le degré de satisfaction des populations bénéficiaires quant à la fourniture de ce
service, à travers le renforcement de capacité des populations bénéficiaires pour la sélection,
le financement partiel, le suivi et évaluation, la réalisation, l’utilisation et l’entretien
d’investissements communautaires. D’où ces objectifs sont en complémentarité avec ceux de
l’ANGAP. De plus, ces deux programmes sont financés par la Banque Mondiale, par voie de
conséquence, pour pallier le problème de besoin croissant en financement, il s’avère
nécessaire de mettre en synergie les sources de financement ou capitaliser le financement. A
cela s’ajoute, le Projet de Soutien au Développement Rural ou PSDR qui, toujours d’après la
celco (2005) « a pour but d’accroître la productivité et les revenus des petits agriculteurs de
manière durable dans l’ensemble des régions agro écologiques du pays, d’appuyer le
développement des organisations de producteurs et groupes communautaires et de réduire la
pauvreté en milieu rural tout en préservant les ressources naturelles ». Effectivement, le
PSDR est présent dans plusieurs régions agro écologiques, dans le milieu rural à travers ses
actions sur base participative qui visent l’augmentation du revenu des familles rurales
pauvres par la réalisation d’infrastructures productives, l’amélioration de la production
agricole, élevage et pêche mais également par l’appui aux autres activités génératrices de
revenus. Il ne faut pas oublier également que ce dernier est financé par la Banque Mondiale.

11
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
I.2.42-Les objectifs spécifiques et résultats attendus:

TABLEAU 1 : Objectifs spécifiques et résultats attendus

Objectifs spécifiques Résultats attendus

Connaître l’indice de l’efficacité de l’indice de l’efficacité de gestion connu.


gestion

Connaître les causes de l’inefficacité La nature de l’inefficacité de gestion des APs


de gestion des Aps connue.

Améliorer l’efficacité de gestion des L’efficacité de gestion des APs relevée


Aps

12
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
I.3 PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
I.3.1-Parc National de Ranomafana :
I.3.11-Situation géographique et administrative:
Carte: Carte de localisation

Source : MICET, 2005


13
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche

Le Parc National de Ranomafana (PNR), fait partie du réseau national d’aires


protégées. Il est classé dans la catégorie « A » en matière de conservation selon le Plan
GRAP : « biodiversité exceptionnelle et niveau de menace supérieur ». Le PNR, inauguré
officiellement le 31 mai 1991, occupe un territoire d’une superficie de 41 601 ha environ lors
de sa première délimitation. Mais une délimitation non encore officialisée a été faite en 1995
pour donner une superficie de 43 549 ha.
Le PNR est situé dans la région du Sud-est de Madagascar dans la Province de
Fianarantsoa. Il se trouve à 412 km au Sud-est d’Antananarivo, à 65 km au Nord-est de
Fianarantsoa et à 139 km à l’ouest de Mananjary. Les Routes Nationales n° 45 et n° 25
traversent le Parc, le partageant en trois Parcelles : Parcelle 1 : ou partie au Nord, avec une
superficie de 23 970 ha; Parcelle 2: ou partie à l’ouest, d’une étendue de 3503 ha, et; Parcelle
3 au Sud, d’une superficie de 14128 ha. Notre zone d’étude s’étend de 47°18’ à 47° 37’de
Longitude Est et de 21° 02’ à 22° 25’ de Latitude Sud.

I.3.12- Climat :
La saison pluvieuse s’étale de novembre en février, une pluie intermittente arrive
entre juin et septembre.
La pluviométrie moyenne annuelle varie de 1500 à 3200 mm. La région est donc
fortement humide. Selon le service de la météorologie :
-la pluie maximale est de 416.4 mm en 22 jours
-Forte pluviosité : 159.6 mm (3 février 1994).
La température moyenne annuelle est entre17°C et 19°C.

I.3.13-Faune et flore :
La forêt humide tropicale renfermant, 114 espèces d’oiseaux
(Photo n°3) ; 257 espèces de plantes (Photo n°5, 6 et 7) ; 43
espèces de mammifères dont 12 de lémuriens (Photo n°1), 6
de carnivores, 11 d’insectivores, 8 de chiroptères et 6
Photo 1 : Eulemur de rongeurs.
rubriventer

Source : MICET 200, David Harming

14
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche

Photo 2 : Sanzinia Madagascariensis Photo 3 : Oiseau

Source : MICET 2005, David Harming Source : MICET 2005, David Harming

Photo 6 : Orchid Flower Photo 7 : Ravenala


Photo 5 : Orchid Flower
vertical Source : MICET 2005,
Source : MICET 2005, Source : MICET 2005,
David Harming
David Harming David Harming

Photo 9 : Crapaud
Photo 8 : Praying
mantis laying eggs Source : MICET 2005,
Source : MICET 2005, David Harming
David Harming

A cela s’ajoute, 41 espèces d’amphibiens (Photo n°9) ; 74 espèces d’insectes (Photo


n°8); 6 espèces de poissons ; 6 espèces endémiques d’écrevisses ; 350 espèces d’araignées et
36 espèces de reptiles dont 12 de caméléons, 10 de lézards (Photo n°4) et 14 espèces de
serpents (Photo n°2).

15
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche

I.3.14- L’utilisation du sol :


Les bas fonds, dans l’ensemble très étroits, servent à faire
de la riziculture (Photo n°10). Sur la base de pentes, on
trouve surtout des plantations de canne à sucre et des
arbres fruitiers tels que les bananiers, les orangers, les
fruits jacquiers et les letchis ainsi que des plantations de
légumes à feuilles et à fruits. Sur les pentes, il y
Photo 10 : Utilisation du
Sol a surtout des plantations de café et de cultures vivrières
telles que le manioc, le mais et la patate douce.
Source : MICET 2005,
David Harming

I.3.15- Le relief monographique :


Le relief est très accidenté, montagneux avec des pentes abruptes et des vallées
étroites. Les montagnes sont dominées par des forêts naturelles denses et humides.

I.3.16- Activités économiques :


Les activités économiques de la région sont principalement de l’agriculture, l’élevage et le
tissage comme le montre le tableau suivant :

TABLEAU 2 : Production annuelle


Production Superficie en Ha Tonnage
Paddy 875 175
Mais 36 72
Haricot sec 125 100
Patates douces 36 14
Taro 27 108
Brèdes 525 2100
Ananas 275 825
Cannes à sucre 10 50
Arachides 14.400 80
Café 200 80
Letchis 0.500 1.500
Raphia 15 17
Source : Commune Ranomafana, 2000

16
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
I.4- METHODE DE RECHERCHE

I.4.1- Cadre méthodologique de l’étude :


La phase de collecte des données peut se diviser en 2 parties à savoir, la phase
préparatoire et la phase de collecte des données proprement dite.

I.4.2 Phase préparatoire :


Une étude bibliographique est devenue indispensable après avoir défini le thème.
En effet, cette dernière nous a permis, non seulement, d’affiner la problématique, mais
également de connaître l’état de connaissance existant concernant la manière de gérer le PNR.
Dans la même foulée, des entretiens avec des personnes ressources ont été effectués,
car d’après RANDRIANAIVOSOA (2000) « les discussions avec des personnes ressources
permettent de compléter les données bibliographiques et aussi d’avoir le point de vue des
différentes personnes sur le sujet d’étude ». Ainsi, l’entretien avec des personnes ressources a
orienté l’élaboration de la méthodologie à adopter.
Par ailleurs, cette recherche bibliographique a été suivie par des travaux de terrain de
15 jours, afin de se familiariser avec le personnel du Parc et les villageois
Les entretiens avec les personnes ressources ont donné des précisions sur l’indice de
capacité de gestion du Parc, objet de notre étude ; ainsi que des données sur la nature de
faiblesse du système de gestion appliqué sur place.
Les personnes ressources ont été constituées par : le responsable de la direction des
opérations de l’ANGAP, le responsable de formation et de la gestion de carrière, par le
responsable de la Direction inter régionale Fianarantsoa, le Directeur du PNR, le Chef de
Volet de l’écotourisme, le chef de Volet Appui au développement et Education
Environnementale, Chef de volet Administratif et Financier, le Chef de volet Recherche et
Conservation, le responsable de Suivi et Evaluation, le Chef secteur, les agents du parc, les
villageois et les présidents de Fokotany.
Pendant la descente sur terrain, des tests de questionnaires ont été effectués auprès de
la population. Cette idée est d’ailleurs confirmée par BLAIZEAU (1989),

17
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
« il est bien rare que le fruit d’une réflexion essentiellement menée en salle s’adapte
parfaitement, du premier coup aux réalités de terrain », nous ayant ainsi conforté dans la
nécessité de tester le caractère opérationnel des questionnaires.

I.4.3-Phase de collecte proprement dite :


Au cours de l’étude, différentes méthodes existent pour réaliser des enquêtes à savoir :
- la MARP
- l’enquête par questionnaire
- l’entretien
MARP ou la Méthode Accélérée de Recherche Participative est fondée sur la
complémentarité de plusieurs entités pour obtenir plus rapidement et plus efficacement les
informations les moins biaisées possibles de la part des enquêtés, RAZANAJATOVO, (2003),
cité par RAHAJARIVONY, (2004).
En effet, cette méthode permet de récolter d’une manière rapide les données mais sa
scientificité est remise en cause. En d’autres termes, elle ne peut pas être généralisée sur une
autre dimension (échelle plus grande) du fait qu’elle est spécifique à une région donnée, or un
travail de DEA doit être reproductible.
De plus, l’utilisation de cette méthode consiste à faire une approche multidisciplinaire
d’un groupe de personnes ; cependant le travail d’un DEA doit être fait individuellement.
C’est un fait que chaque méthode présente des avantages et inconvénients, mais tout
compte fait, le choix de la méthode à adopter est lié étroitement aux moyens disponibles et à
la qualité des informations voulues.
Si on se réfère à l’enquête par questionnaire, cette méthode a été choisie, qu’il s’agisse
de questionnaire ouvert, fermé ou semi- ouvert, puisque les informations obtenues sont très
précises. De plus, elle semble être adaptée à notre étude.
Lors de l’élaboration du plan d’investigation, on s’est entretenu avec le personnel du
Parc avant de faire la descente aux villages, dans le but de connaître les lieux d’implantation
des micro projets financés par l’ANGAP en 2005.
Ainsi, sur 18 micro projets financés par l’ANGAP, 9 d’entre eux ont été choisis par
hasard afin d’étudier le pourcentage de la population bénéficiaire des micro projets.
Le taux d’échantillonnage est donc de 50%.
Toutefois, selon les objectifs spécifiques, les méthodes utilisées n’étaient pas les
mêmes :

18
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche

a- Connaître l’indice d’efficacité de gestion :


Pour arriver à connaître cet indice, il faut connaître la santé de la biodiversité, la
menace générale sur l’AP, le niveau d’implication de la population à la protection de l’AP, la
planification de l’AP, les ressources pour l’institution responsable du Parc, l’application de la
gestion, les résultats directs des activités réalisées et les impacts directs de la gestion sur la
conservation de la biodiversité.
La santé de la biodiversité :
Le recueil des données existantes a permis de trouver les informations nécessaires
pour savoir l’état de santé de la biodiversité.
La menace générale sur l’AP :
Le recueil des données existantes, auprès du Parc par l’intermédiaire du plan de
gestion et de la conservation du PNR, nous a permis également de connaître les différentes
pressions existantes (le défrichement, le feu, la coupe sélective, la collecte des produits
forestiers secondaires, le piégeage, l’occupation illicite et l’exploitation aurifère) qui
s’exercent sur chaque cible (forêts denses humides de basse altitude, forêts denses humides de
moyenne altitude, forêt à bambous, marécage, Vericia variegata et écrevisse) de l’AP.
Le niveau d’implication de la population à la protection de l’AP :
Pour mettre en exergue ce niveau d’implication de la population, de 2000 à 2005, on a
essayé de recenser le nombre de village qui a bénéficié des micro projets dans les 123 villages
existants. Parallèlement, on a compté le nombre des micro projets y afférents.
D’un coté, les données sont issues des enquêtes par questionnaire auprès des
associations paysannes, de l’autre coté, les autres ont été obtenues à travers les documents
disponibles au PNR (recueil des données existantes).
La planification de l’AP :
La connaissance de la planification de l’AP a permis d’avoir une idée générale sur les
objectifs fixés par le PNR, le plan de gestion et l’affectation du budget. La méthode utilisée a
été l’entretien avec le personnel du Parc.
Les ressources du Parc :
La disponibilité et l’adéquation de la répartition des ressources financières, humaines
et matérielles ont été mises en relief après avoir fait un entretien auprès du personnel du Parc
en particulier le responsable de la Direction Financière et Administrative.
L’application de la gestion :
On a essayé de connaître l’application de la gestion au sein du Parc. Celle-ci peut
s’apprécier par la nature des formations obtenues par le personnel du Parc, le système de

19
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
gestion appliqué, l’envergure ou le dynamisme d’éducation environnementale et la périodicité
de l’entretien des biens et équipements.
L’entretien, comme méthode, a été employé pour collecter les données sur ce volet.

Les résultats directs des activités réalisées :


Pour savoir ces résultats, il suffisait de connaître les taux de réalisation du PTA et de
réalisation du plan de gestion, par l’intermédiaire d’un entretien avec le personnel du Parc.
Les impacts directs de la gestion sur la conservation de la biodiversité :
Ces derniers, non seulement, sont connus par les avantages générés par l’AP sur le
plan socioéconomique au niveau local, régional et national, mais également, par l’atteinte des
objectifs fixés, en matière de conservation, par l’ ANGAP.
Une fois de plus, les données récoltées ont été issues de l’entretien avec les personnes
ressources.

b- Connaître la nature de l’inefficacité de gestion de l’AP :


Pour comprendre les causes de l’inefficacité de la gestion actuelle, des entretiens
individuels ont été faits dans le but de récolter les informations utiles et pour connaître
également si la structure de la gestion actuelle n’est plus adaptée aux nouvelles pressions ou
celle-ci est soumise à des contraintes d’ordre naturel et technique.

c- Relever l’indice d’efficacité de gestion :


Pour améliorer cet indice, il faut utiliser, par exemple, un outil stratégique comme
l’accord cadre. L’utilisation de cette dernière peut être constatée par son existence, sa
connaissance et son application pour pallier le besoin en financement croissant. Les données
ont été obtenues par la méthode d’entretien.
Après la collecte des données, il est temps de passer à leur traitement et à leur
analyse.

20
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche

I.4.4-Analyse des hypothèses

TABLEAU 3 : Analyse des hypothèses

Hypothèses Variables Indicateurs Mode de Moyens de


vérification vérification
H1 CONTEXTE : -Economique Evaluation Recueil des données
Importance,
-culturelle d’importance, des existantes
menace et
vulnérabilité -Superficie défrichée menaces, et de la
--Démarcation de politique de
limites l’environnement
-Etat actuel, étendue et
nature de l’utilisation
des ressources
PLANIFICAT -Taux des écosystèmes Evaluation de la .entretien avec des
ION :
représentés, conception et de la personnes ressources
conception
des APs, représentativité et planification des APs
planification,
viabilité
et cadre de
gestion -Existence des objectifs
clairs et mesurables
-Existence et
adéquation de plan de
gestion
-Adéquation des
ressources demandées
par rapport aux besoins

21
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
RESSOURCES -Disponibilité et Evaluation de la Entretien avec des
:
adéquation de la disponibilité et du personnes ressources
Ressources pour
l’institution répartition des mode d’allocation des
responsable du
ressources financières, ressources consacrées
parc
matérielles et humaines à la gestion

-Adéquation et
efficacité de partenaire
PROCESSUS -Renforcement de Evaluation de la Entretien avec des
DE GESTION :
capacité technique du manière dont la personnes ressources
Application de
la gestion personnel (formation gestion est réalisée -Enquête par
du personnel) questionnaire auprès
-Mise en œuvre des des 7 communes
actions de conservation existantes
(surveillance,
application de mesure
de conservation)
-Le système de gestion
appliqué
-Mise en œuvre d’une
éducation
environnementale
-Participation de la
population et des
autorités locales à la
protection des APs
-Entretien et
maintenance des biens
et équipements

22
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
REALISATIO -Plan annuel de travail Evaluation de la .Entretien avec des
NS :
(taux de réalisation du réalisation du plan personnes ressources
Réalisations des
actions prévues plan de travail et la annuel et actions de et enquête par
et résultats
consommation gestion questionnaire auprès
directs des
activités budgétaire) de 7 communes
réalisées
-Plan de gestion (taux
de réalisation du plan
de gestion)
-Résultats directs
escomptés (% de
familles bénéficiaires
de micro projets)
RESULTATS : -Réalisations des Evaluation de la Entretien avec des
Impacts de la
objectifs ultimes de réalisation du plan personnes ressources
gestion sur la
conservation de conservation (intégrité annuel et actions de
la biodiversité
de l’état de la gestion
et le
développent biodiversité, avantages
économique et
socioéconomiques au
social local,
régional et niveau local et régional
national
et national)

23
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
H2 -Structures de -dysfonctionnement de -Analyse de la - Enquête par
gestion non
la structure structure questionnaire auprès
adaptées aux
pressions organisationnelle organisationnelle du des agents du parc
actuelles
-Accroissement du parc -Entretien avec des
besoin en financement personnes ressources
en matière de et. Recueil des
développement local données existantes

-Contraintes -augmentation des -Analyse de la


d’ordre naturel
besoins due à la nature des projets
et technique
croissance demandés par la
démographique. population riveraine
auprès de l’ANGAP
-Détermination du
nombre de la
population
-Manque de réseau de
formation du personnel
-Etude du plan de
formation du parc
H3 .Accord cadre .Existence d’un accord .-Existence.des .Entretien avec des
non utilisé
cadre budgets dans les PTA personnes ressources
-Connaissance de cet FID et de PSDR
accord destinés pour les APs
-Application de cet -Evaluation des
accord réalisations

I.4.5- Le traitement et l’analyse des données :


I.4.51- Le traitement des données :
Les données issues de l’entretien sont regroupées et à partir du regroupement par
l’intermédiaire du tableau croisé, nous allons sortir les résultats qui faisaient l’objet d’analyses
afin d’en tirer des conclusions.
Si on se réfère aux données obtenues de l’enquête par questionnaire, elles ont été
traitées avec le Logiciel Microsoft Excel pour donner les pourcentages relatifs au niveau

24
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
d’implication de la population à la protection de l’AP et au pourcentage des familles
bénéficiaires des micro projets financés par l’ANGAP.
Quant aux données pré-existantes, quelques compilations ont été faites pour que
celles-ci puissent être analysées selon l’objectif de l’étude.

I.4.52- Méthode d’analyse des données:


La méthode des entretiens est toujours associée à une méthode d’analyse de contenu
afin d’expliciter les informations obtenues.
La méthode d’enquête par questionnaire, quant à elle, doit passer par la conversion des
données qualitatives recueillies en données quantitatives pour pouvoir effectuer les analyses
correspondantes.
Les données recueillies dans les documents, de forme littéraire, ont été utilisées dans
divers types d’analyse et en particulier dans l’analyse historique et l’analyse de contenu. De
plus, il est courant que la méthode d’entretien soit accompagnée de l’examen des documents
relatifs aux groupes étudiés.

25
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
I.5- DISCUSSION METHODOLOGIQUE

I.5.1-Avantages et limites des techniques d’enquête adoptée :


I.5.11-Enquête par questionnaire :
Elle consiste à poser une série de questions à un ensemble de répondants, le plus
souvent représentatifs d’une population, relatives à leur situation sociale, professionnelle ou
familiale, à leurs opinions, à leur attitude à l’égard d’opinions ou d’enjeux humains ou
sociaux, à leurs attentes à leur niveau de connaissance d’un événement ou d’un problème ou
encore sur autre point qui intéresse le chercheur JAVEAU Cl, (1992). La questionnaire peut
être d’administration indirecte lorsqu’un enquêteur le complète lui –même à partir des
réponses qui lui sont fournies par le répondant. Il est dit d’administration directe lorsque le
répondant le remplit lui-même. Si on se réfère aux avantages, l’enquête par questionnaire
procure plusieurs avantages ; entre autres, la possibilité de quantifier de multiples données et
de procéder dès lors à de nombreuses analyses de corrélation ; le fait que, par cette méthode,
l’exigence parfois essentielle de représentativité de l’ensemble des répondants peut être
rencontrée. Il faut toutefois souligner que cette représentativité n’est jamais absolue, qu’elle
est toujours limitée par une marge d’erreur et qu’elle n’a de sens que par rapport à un certain
type de questions, celles qui ont un sens pour la totalité de la population concernée
CHIGLIONE R(1987). Néanmoins, elle présente quelques limites et problèmes à savoir, la
lourdeur et le coût généralement élevé du dispositif, l’individualisation des répondants qui
sont considérés indépendamment de leurs réseaux de relations sociales et la relative fragilité
de la fiabilité du dispositif. Pour que la méthode soit fiable, plusieurs conditions doivent être
remplies : rigueur dans le choix de l’échantillon, formulation claire et univoque des questions,
correspondance entre le monde de référence des questions et le monde de référence du
répondant, atmosphère de confiance au moment de l’administration du questionnaire,
honnêteté et conscience professionnelle des enquêteurs

I.5.12- Entretien :
C’est un véritable échange au cours duquel l’interlocuteur du chercheur exprime ses
perceptions d’un événement ou d’une situation, ses interprétations ou ses expériences, tandis
que, par ses questions ouvertes et ses réactions, le chercheur facilite cette expression
BLANCET A, (1985).

26
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
Il se divise en entretien semi direct et entretien centré. Ce dernier a pour objectif d’analyser
l’impact d’un événement ou d’une expérience précise par ceux qui y ont assisté ou participé ;
tandis que le premier, appelé également entretien semi directif est certainement le plus utilisé
en recherche sociale, il n’est ni entièrement ouvert, ni canalisé par un grand nombre de
questions précises.
En ce qui concerne ses avantages, il s’agit de la souplesse et la fiabilité directive du
dispositif qui permet de récolter les témoignages et les interprétations des interlocuteurs en
respectant leurs propres cadres de références : leur langage et leurs catégories mentales
A cela s’ajoute le degré de profondeur des éléments d’analyse recueillis. Cependant,
cette méthode a des incovenients, par exemple, tout d’abord, la souplesse même de la
méthode peut effrayer ceux qui ne peuvent travailler avec sérénité sans directives techniques
précises. A l’inverse d’autres peuvent penser que cette souplesse relative les autorise à
converser n’importe comment avec leurs interlocuteurs. Parallèlement, le caractère peu
technique de la formation requise n’aide pas le chercheur qui envisage de mettre cette
méthode en œuvre afin d’estimer correctement son niveau de compétence en la matière.
Ensuite, dans l’entretien, les méthodes de recueil et d’analyse des informations doivent être
choisies et conçues conjointement. Plus fondamentalement enfin, la souplesse de la méthode
peut laisser croire à une complète spontanéité de l’interviewé et une totale neutralité du
chercheur. Les propos de l’interviewé sont toujours liés à la relation spécifique qui le lie au
chercheur et ce dernier ne peut donc les interpréter valablement que s’il les considère
comme tels. L’analyse d’un entretien doit donc comprendre une élucidation de ce que les
questions du chercheur, la relation d’échange et le cadre d’entretien induisent dans les
propos de son interlocuteur ; Considérer ces derniers indépendamment d’un contexte aussi
marquant serait faire preuve d’une grande naïveté épistémologique
D’autres méthodes peuvent être utilisées dans cette étude pour recueillir des
informations comme l’observation directe et le recueil des données existantes.

I.5.13- Observation directe :


Quand on parle de l’observation directe, ce qui vient toute suite à l’esprit c’est la
méthode basée sur l’observation visuelle. Elle permet de connaître les comportements au
moment où ils se produisent sans l’intermédiaire d’un document ou d’un témoignage
MASSONAT J, (1987). Dans d’autres méthodes, au contraire, les situations ou les
phénomènes étudiés sont reconstitués à partir des déclarations de l’auteur

27
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
(Enquête par questionnaire et entretien) ou des traces laissées par ceux qui en furent les
témoins directs ou indirects (analyse de documents).
Cette méthode se divise en observation participante qui consiste à étudier une
communauté durant une longue période, en participant à la vie collective et en observation
non participante, dans cette optique, le chercheur ne participe pas à la vie du groupe qu’il
observe donc de l’extérieur.
Les avantages qu’elle confère concernent la saisie des comportements et des
événements sur le vif, le recueil d’un matériau d’analyse non suscité par le chercheur et donc
relativement spontané et la relative authenticité des comportements par rapport aux paroles et
aux écrits. Il est plus facile de mentir avec la bouche qu’avec le corps.
.Mais elle présente également des limites entre autres, les difficultés rencontrées pour
se faire accepter comme observateur par les groupes concernés et le problème de
l’interprétation des observations. L’utilisation de grilles d’observation très formalisées facilite
l’interprétation mais, en revanche, celle-ci risque d’être relativement superficielle et
mécanique en regard de la richesse et de la complexité des processus étudiés.

I.5.14. Le recueil des données existantes :


Selon SALMON, (1993), en Sciences Sociales, le chercheur récolte des documents
pour deux raisons complètement différentes. Soit il envisage de les étudier en tant que tels,
comme dans l’examen de la manière dont un reportage télévisé rend compte d’un
événement ; soit il espère y trouver des informations utiles pour étudier un autre objet,
comme par exemple, la recherche de données statistiques sur le chômage ou témoignage sur
un conflit social dans les archives de la télévision. Dans le premier cas, les problèmes
rencontrés révèlent du choix de l’objet de l’étude ou de la délimitation du champ d’analyse
et non de méthode de recueil des informations proprement dites. Le second cas sera donc seul
considéré ici.
Ce recueil des données comprend un recueil des données statistiques d’une part et le
recueil des documents de forme littéraire, émanent d’institutions et organismes publics et
privés ( lois, règlements, statuts, publications…) ou de particuliers ( mémoires, récits…)
d’autre part.
Cette méthode de recherche présente plusieurs avantages par exemple, l’économie de
temps et d’argent qui permet au chercheur de consacrer l’essentiel de son énergie à faire une
analyse proprement dite ; de plus dans de nombreux cas,

28
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
cette méthode permet d’éviter le recours abusif aux sondages et enquêtes par questionnaire
qui, de plus en plus nombreux, finissent par ennuyer les personnes trop fréquemment
sollicitées.
Elle présente également des limites ; tout d’abord, l’accès aux documents n’est pas
toujours possible, ensuite les nombreux problèmes de fiabilité et adéquation des données
exigées par la recherche obligent parfois le chercheur à renoncer à cette méthode en cours de
route et enfin, les données n’étant pas recueillies par le chercheur lui-même selon les critères
qui lui conviennent le mieux, elles devront normalement faire l’objet de manipulations
destinées à les présenter sous les formes requises pour la vérification des hypothèses . Ces
manipulations sont toujours délicates car elles peuvent altérer les caractères de fiabilité qui
ont précisément justifié l’utilisation de ces données.
En somme, nous avons opté par les méthodes de recueil d’informations par l’enquête
par questionnaire et l’entretien parce que les objectifs de ces dernières nous conviennent
particulièrement dans le cadre de vérification des nos hypothèses. Nous pouvons prendre en
considération, dans les objectifs de l’enquête par questionnaire, la connaissance de la
population en tant que telle : ses conditions et ses modes de vie, ses comportements, ses
valeurs ou ses opinions, l’analyse d’un phénomène social que l’on pense pouvoir mieux
cerner à partir d’informations portant sur les individus de la population concernée et d’une
manière générale, le cas où il est nécessaire d’interroger un grand nombre de personnes et où
se pose un problème de représentativité. Les objectifs de l’entretien, quant à lui, concernent
la reconstitution du processus d’action, d’expérience ou d’événements du passé, l’analyse du
sens que les acteurs donnent à leurs pratiques et aux événements auxquels ils sont confrontés :
leurs systèmes de valeurs, leurs repères normatifs, leurs interprétations de la situation
conflictuelle ou non et leurs propres expériences et l’analyse d’un problème précis, ses
données, les points de vues en présence, ses enjeux, les systèmes de relations, le
fonctionnement de l’organisation . Vient ensuite s’y ajouter le recueil des données existantes
pour savoir l’état de connaissance sur l’étude

I.5.2- Autres limites :


Comme l’étude consiste à contribuer au développement de capacités de gestion des
APs dans tout Madagascar et comme toute recherche est limitée dans le temps et dans
l’espace, à part l’adoption de méthode de recherche de recueil de données existantes pour
recueillir des informations, les travaux de terrain sont destinés à faire le recoupement

29
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
et à voir la réalité sur terrain. Mais tout compte fait, ces derniers méritent d’être élargis dans
toute l’île et peuvent être un autre champ de recherche en formation doctorale. Par ailleurs,
dans l’obtention des informations en milieu rural, c’est de la discussion de type informel que
sortent les informations les plus intéressantes. De ce fait, les conversations risquent de durer
trop longtemps. Ainsi, les fiches d’enquête doivent être allégées autant que possible afin que
les informations obtenues confèrent une idée générale de la situation sur terrain.

1.5.3- Méthodes et outils retenus pour la vérification des hypothèses :

I.5.31-Hypothèse 1 :
« La connaissance de la base de cadre de gestion des APs , laquelle permet de
savoir le niveau l’efficacité de la gestion ( le contexte, la planification, les ressources, le
processus de gestion , les réalisations et les résultats) et ses indicateurs respectifs
constitue ensuite une référence pour définir la gestion innovante et adaptive»

a/ objectif :
Le but est de tester si la connaissance des critères et leurs indicateurs respectifs de la
base de cadre de gestion des APs permet de savoir l’efficacité de gestion des ces derniers et
d’asseoir ensuite une gestion innovante et adaptive.
C’est dans ce sens que plusieurs indicateurs présentés sur le tableau ont été retenus.
En effet, concernant la variable contexte, « importance, menace et vulnérabilité »
relatifs aux APs, peut s’apprécier à travers, d’un côté, les aspects culturel, économique et
biologique; de l’autre côté, par les impacts internes, la démarcation des limites et l’état actuel,
étendue et nature de l’utilisation des ressources. Effectivement, dans l’état actuel des APs ,
il est nécessaire de connaître les activités socio économiques de la population riveraine, les
pratiques culturales et les surfaces défrichées et la démarcation des limites du parc. Ainsi,
pour le savoir, il convient d’évaluer l’importance, les menaces, et la politique de
l’environnement adopté par le parc. Ensuite, la conception de l’AP, la planification et le cadre
de gestion trouvent leurs performances dans l’existence d’objectifs clairs et mesurables,
existence et adéquation de plan de gestion, existence et adéquation de systèmes et procédures
de gestion (gestion administrative et financière) et l’importance de taux de représentativité
des écosystèmes. Ces derniers peuvent être se mesurer par l’évaluation de la conception et de
la planification des APs.

30
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
Enfin, la disponibilité et adéquation de la répartition des ressources financières, matérielles et
humaines, l’adéquation et efficacité des partenaires reflètent la réalité sur les ressources pour
l’institution responsable de la gestion des APs. Ainsi, ces ressources peuvent se mesurer par le
biais de l’évaluation de la disponibilité et du mode d’allocation des ressources consacrées à la
gestion des APs. En outre, l’application de la gestion se traduit par le renforcement de
capacité technique de l’aire protégée en matière de gestion ( formation du personnel,
développement du système d’information nécessaire à la gestion du réseau) la mise en œuvre
des actions de conservation, le développement de la recherche, la mise en œuvre des actions
d’éducation environnementale, la gestion des ressources naturelles, la capacité des
gestionnaires à appliquer les lois et les réglementations de l’utilisation de ces ressources, la
participation de la population et des autorités locales à la protection des APs et les entretiens
des biens et équipements. Cette application de gestion peut s’évaluer par la manière dont la
gestion est réalisée. Il ne faut pas également oublier, le volet « réalisations, » ces derniers se
divisent en réalisation des activités prévues et en résultats directs des activités réalisées et se
matérialisent par l’exécution du plan annuel de travail (taux de réalisation du plan de travail,
taux de consommation budgétaire), exécution du plan de gestion (taux de réalisation du plan
de gestion) et la réalisation des résultats directs escomptés (% des familles bénéficiaires de
micro projets de développement. Ainsi, ces réalisations peuvent s’évaluer par la réalisation du
plan annuel et actions de gestion. A cela s’ajoute, les résultats de la gestion sur la
conservation de la biodiversité et le développement socioéconomique local, régional et
national lesquels peuvent s’apprécier par l’évaluation du plan annuel et actions de gestion.

b) Méthode et outil de vérification de l’hypothèse 1 :


L’enquête par questionnaire a été retenue dans le dessein de vérifier cette hypothèse
auprès des différents acteurs concernés, en particulier aux familles bénéficiaires de micro
projets financés par l’ANGAP (ANNEXE 2). Effectivement, « cette méthode d’enquête offre
la possibilité de quantifier de multiples données » QUIVY, (1995), ce qui correspond
d’ailleurs à notre objectif au niveau de la collecte d’informations quantitatives suivant les
indicateurs.
A cela s’ajoute le recueil des données existantes qui permet d’analyser les
phénomènes macro sociaux, les changements sociaux, le développement historique des
phénomènes sociaux et le changement dans les organisations. Il ne faut pas aussi omettre la
méthode de recueil d’information d’entretien, l’entretien a été effectué avec des personnes
ressources notamment avec le personnel du parc (ANNEXE 1), car elle permet d’avoir un
certain degré de profondeur des éléments d’analyse recueillis.

31
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
I.5.32-Hypothèse 2 :

.« Les structures actuelles de gestion ne sont pas adaptées aux nouvelles


pressions et sont soumises à des contraintes d’ordre naturel et technique»

a) Objectif :
Le but de la deuxième hypothèse est de tester si les structures de gestion actuelles
sont liées d’une part, au dysfonctionnement de la structure organisationnelle au niveau de
l’institution, à l’accroissement du besoin en financement en matière de développement local,
et d’autre part, à l’augmentation du besoin en surface cultivable (morcellement de
l’écosystème) due à la croissance démographique dans la région et à la politique de formation
du personnel utilisée. Ainsi, il convient de savoir, d’un côté, la structure organisationnelle
utilisée par le Parc et la nature des micro projets financés par l’A NGAP et des autres projets
de développement financés par les autres bailleurs comme le FID et le PSDR; de l’autre
coté, la technique de formation ou l’organisation du plan de cette dernière, la nature de
l’utilisation des ressources naturelles. Pour ce faire, il s’avère nécessaire de faire l’analyse de
la structure organisationnelle du parc, de la nature des projets de développement dans la
région ; vient ensuite la détermination du nombre de la population, et enfin, faire une analyse
du plan de formation adoptée par l’institution toute entière.

b) Méthode et outil de vérification de l’hypothèse 2 :


Selon RAMAMONJISOA (1996), « L’enquête par questionnaire touche toujours un
groupe de personnes pris comme échantillon représentatif d’un autre plus grand. Ce recueil
d’information vise à confirmer ou à infirmer une hypothèse de départ », l’enquête par
questionnaire a été utilisée auprès des agents du parc pour la récolte des informations
(ANNEXE 2). Ainsi, ce dernier semble le plus adéquat à l’étude puisqu’on avait déjà des
idées concernant cette hypothèse, néanmoins, il reste tout simplement à les vérifier sur
terrain. Vient ensuite s’y ajouter, la technique de recueil d’information d’entretien qui vise à
recueillir les expériences du personnel du parc vis-à-vis du mode de gestion adopté et le type
de formation utilisé (ANNEXE 1).

32
Chapitre I : Démarche méthodologique de recherche
I.5.33- Hypothèse 3 :

a) objectif :
L’objectif est ici de vérifier si la non utilisation de l’accord cadre entre l’ANGAP, le
FID et le PSDR vient de l’inexistence de cet accord dans la région, ou celle-ci dépend
d’autres problèmes d’ordre technique ou procédurielle relatifs au projet. En effet, l’existence
de cet accord peut s’apprécier à l’aide de l’existence de budgets figurés dans les PTA de
FID et de PSDR destinés pour les APs, en particulier celle de Ranomafana. Par ailleurs,
l’application ou non du dit accord peut être vérifiée par l’évaluation des réalisations des
différents projets financés par l’ANGAP et ses partenaires financiers.

b) Méthode et outil de vérification de l’hypothèse 3:


D’après BLANCET A. (1985) « l’entretien un véritable échange au cours duquel
l’interlocuteur du chercheur exprime ses perceptions d’un événement ou d’une situation, ses
interprétations ou ses expériences, tandis que, par ses questions ouvertes et ses réactions, le
chercheur facilite cette expression ». En effet, on l’utilise car il y a une adéquation entre cette
méthode et l’objectif recherché, sans oublier sa pertinence, sa souplesse et sa fiabilité
directive qui permettent de récolter les témoignages et les interprétations des interlocuteurs.
L’entretien a été effectué avec le personnel du parc (ANNEXE 1).

33
CHAPITRE II
RESULTATS ET INTERPRETATIONS

34
Chapitre II : Résultats et interprétations
II.1- RESULTATS ET INTERPRETATIONS

II.1.1- Pourcentage des familles bénéficiaires des micro projets :

TABLEAU 4 : Le pourcentage de la population bénéficiaire des micro projets

Village Ampasi Rano Andranovao Antara Andafiatsimo Tsara Berahama- Antsiho Andra-
vory Mafana ina
Ranomafana lava Ranomafana manga ranitra

valeurs 18 % 1% 17% 19% 30% 12% 38% 45% 38%

Les 9 villages ont été choisis par hasard dans les 7 communes de Ranomafana,
On constate que le pourcentage de la population qui a bénéficié des micro projets
financés par l’ANGAP varie de 1 à 45%. Mais en moyenne, 24% de la population de
Ranomafana bénéficient des ces micro projets.
Tout d’abord, il est nécessaire de rappeler que ces micro projets sont financés par
50% du DEAP ou Droit d’Entrée aux Aires Protégées. Ensuite, la valeur 1% vient de la nature
même du projet, car ce dernier est une activité artisanale destinée aux femmes( couture,
vannerie… ), donc peu des gens peuvent y adhérer. A cela s’ajoute, le nombre de population
totale, ici, il est très élevé (2365) car le lieu d’implantation du projet est dans la commune
urbaine de Ranomafana. Par contre, celle de 45%, est également due à la nature du projet,
celle-ci étant destinée à relever le niveau de revenu des paysans, d’où beaucoup de paysans y
participent, car en milieu rural, le travail dans le secteur primaire prévaut. De plus, le nombre
de la population, en milieu rural, est assez faible (141), par rapport à celui en milieu
d’urbain.

35
Chapitre II : Résultats et interprétations
II.1.2- Niveau de la participation de la population à la protection de l’AP :

TABLEAU 5 : D’implication de la population à la protection de l’AP de 2000


à 2005

année 2000 2002 2003 2004 2005

%
population 32,52 1,62 2,43 25,20 10,56

En matière de conservation, chaque demande de financement de micro projets faite


par l’association paysanne, doit contenir un contrat de conservation de l’environnement.
Ce résultat montre la variation du pourcentage de la population de Ranomafana qui
prend part à la protection de l’environnement de 2000 à 2005.
Depuis 2000, 32,5 % de la population totale ont participé directement à la protection
de l’ AP par le biais des contrats de conservation qu’ils ont établis avec l’ANGAP en contre
partie de l’obtention de financement des micro projets. Puis cette valeur a diminué à 1,6%
en 2002 mais a augmenté jusqu’en 2004 pour atteindre le 25,20%, tandis qu’elle a subi une
diminution brusque en 2005 (10.56 %). Mais en moyenne, 14,09% de la population prennent
part à la protection de l’ AP.
On constate que la part de la population qui participe à la protection de
l’environnement, varie de 1,6% à 32,5%.
La valeur maximale de 32% représente la participation de la population en 2000, la
plus conséquente car le nombre de micro projets réalisés était très élevé (70 micro projets) ;
par contre, celle de 1,6%, en 2002, constitue le niveau le plus faible de la participation du
public, en matière de conservation de l’environnement, et on a remarqué que le nombre des
micro projets était de deux (2 micro projets) seulement. La valeur élevée de l’année 2000 par
rapport à celle de 2002 s’explique logiquement par la crise politique de l’année 2002 qui a
entièrement paralysé la structure économique du pays ainsi que la machine administrative tout
entière. Il ne faut également pas oublier de mentionner que le dynamisme de la population à
prendre part à l’action de conservation de l’AP s’est amélioré après 2002, mais celui-ci
augmente progressivement, parce que l’effet pervers post crise est trop important. En ce qui
concerne cette tendance à diminuer, il est vrai que le nombre de projet a bel et bien diminué,
cependant, le montant total des projets en 2005 est très élevé.

36
Chapitre II : Résultats et interprétations

II.1.3- Résultat de l’enquête pour la vérification de l’hypothèse 1 :

TABLEAU 6 : Résultat de l’enquête pour la vérification de l’hypothèse 1

personnes DPN CVCR CVDEE CVECO CVAF Responsable Chef Agents


interviewées suivi et secteur
évaluation
OUI% 45.83 58,33 41.66 29.16 20.83 33.33 29.16 4.1

NON% 20.83 25 8.33 12.50 16.66 12.5 8.33

Question non 33.33 16,66 50 58.33 62.5 54.16 62.5 95.58


posée%

OUI % EN 32.8
Moyenne

NON% en 13.02
moyenne

Questions 54.16
non posées
%

On constate que parmi le pourcentage de chaque individu interviewé au parc, les


réponses positives sont supérieures à celles qui disent le contraire. Ce qui signifie que, ces
premiers acceptent que la connaissance de la base procédurielle du cadre de gestion permet
de connaître l’indice de l’efficacité de gestion de l’AP. Les réponses de ces premiers varient
de 4.1% à 58.33%. Tandis que celles de ces derniers, commencent à 0% jusqu’à 25%. En
moyenne, 32.8% du personnel du Parc disent oui à toutes les questions posées ; par contre
13.02% d’entre eux répondaient non à ces dernières. En outre, nombreuses sont les questions
qui n’ont pas été posées qui représentent 54.16% de toutes les questions, car, chaque individu
a son domaine de compétence, donc on ne peut que poser les questions qui sont dans son
champ d’application.
Cette supériorité du pourcentage de réponses positives montre que tout le personnel
accepte que la connaissance de la base procédurielle du cadre de gestion permet de connaître
le niveau d’efficacité de gestion de l’AP. Par ailleurs, on constate également que la forte

37
Chapitre II : Résultats et interprétations
proportion de réponses positives provient des cadres du parc parce que la plupart du contenu
du questionnaire embrasse le domaine de la stratégie, domaine que connaissent vraiment ces
derniers. Par contre, les agents ne trouvent pas de réponse car ils sont dans un autre domaine
à savoir celui d’opérationnel (Chef secteur et les agents du parc).

II.1.4- Résultat d’évaluation de la santé de la biodiversité :

TABLEAU 7 : Evaluation de la santé de la biodiversité

Cibles de Catégorie Taille Condition Contexte Intégrité


conservation spatiale globale
(quantitative)
en 2005
Forêts denses Habitat Moyen Moyen Bonne Moyen
humides de
basse altitude
Forêts denses Habitat Bonne Bonne Bonne Bonne
humides de
moyenne
altitude
Pandanus Espèce Moyen Bonne Bonne Bonne
Forêt à Habitat Moyen Moyen Bonne Moyen
bambous
Marécage Habitat Faible Faible Moyen Faible
Verecia Espèce Moyen Bonne Bonne Bonne
variegata
Ecrevisse Espèce Moyen Bonne Bonne Bonne
Santé de la Moyen
biodiversité
du PNR
Source PNR, 2004 (P G C)

38
Chapitre II : Résultats et interprétations

Il ressort de ce tableau de synthèse une cible de valeur « faible » et cinq cibles de


valeur « moyenne » du critère taille; une cible de valeur « faible » et deux cibles de valeur «
moyenne » du critère condition et une cible de valeur « moyenne » du critère contexte spatial.
En moyenne, la santé de la biodiversité du Parc est de la valeur moyenne (Photo n°11).

Photo 11 : Dégradation de la forêt

Source : MICET 2005, David Harming

L’état de santé de l’ensemble du cible a une valeur moyenne ou qualité moyenne.


C’est la zone marécageuse qui est la plus critique parmi les cibles après les forêts denses
humides de basse altitude et les forêts de bambous à cause de leur taille trop faible et les
pressions anthropiques qui s’exercent sur elles.
En bref, sept bonnes valeurs de cibles de conservation n’arrivent pas à garantir une
bonne viabilité, ce qui donne à l’ensemble du Parc une santé de la biodiversité « moyen ».

39
Chapitre II : Résultats et interprétations
II.1.5- Résultat de la menace générale sur l’AP :

TABLEAU 8 : Menace générale sur l’AP

cible Forêts Forêts Pandanus Forêt à Marécage Verecia Ecre-


denses denses bambous variegata visse
humides humides
de basse de
altitude moyenne
altitude
Pression

Défricheme Moyenne Moyenne Moyenne Haute Moyenne


nt
Feu Moyenne Moyenne
Coupe Faible Faible Haute Faible
sélective
Collecte de Faible Faible Moyenne Faible
produits
forestiers
secondaires
Piégeage Moyenne
Occupation Très
illicite Haute
Exploitation Très
aurifère Haute
Menace Moyenne Moyenne Moyenne Haute Très Moyenne
générale de Haute
chaque
cible
Source PNR, 2004 (P G C)

-Forêts denses humides de basse altitude :


L’impact des pressions constatées sur cette cible est la réduction de la superficie des
forêts denses humides à basse altitude. La perte de la couverture forestière est notée depuis 10
ans avec un recul de la limite du Parc dans certaines régions (cas de Miaranony et
Sahavoemba) car les défrichements s’approchent de plus en plus du Parc constituent une
réelle menace.
Les principales menaces sur cette cible sont les défrichements, la coupe sélective et la
collecte des produits forestiers secondaires. La cause principale de cette diminution de la
couverture forestière est les feux (les défrichements et les feux sauvages), si ces pressions

40
Chapitre II : Résultats et interprétations
continuent fréquemment, la disparition de la cible est certaine. La reconstitution de la forêt
originelle, malgré un milieu dynamique, ne pourrait pas, dans ce cas, se faire. La situation est
aggravée par les besoins quotidiens des villageois qui se traduisent par les coupes sélectives et
la collecte des produits forestiers.

-Forêts denses humides de moyenne altitude :


L’impact des pressions constatées sur cette cible est aussi la réduction de la superficie
des forêts denses humides de moyenne altitude. La sévérité de l’impact sur cette formation
est moyennement marquée. Mais une répartition de passages des feux, un excès de collecte ou
de coupes sélectives dans la forêt pourraient aboutir quand même à une diminution de la
couverture végétale entraînant une réduction de la superficie à terme (Photo n°12).
Les principales menaces sur cette cible sont les défrichements, la coupe sélective, le
feu et la collecte des produits secondaires, entre autres, les défrichements et les feux répétés
apparaissent le long de la partie Est du Parc, au Nord-est (Namahoaka) et au Sud
(Ambaninandranofotaka). Ces parties pourraient disparaître si la répression n’est pas
intensifiée. Les passages des feux incontrôlés et feux exprès entraînent quelques destructions
dans la forêt. En outre, la collecte des produits forestiers tels que les plantes et les animaux
aquatiques excessifs, peut aboutir toutefois à la diminution de la population et même à la
réduction du territoire occupé.

Photo 12 : Forêt à moyenne altitude

Source : MICET 2005, David Harming

41
Chapitre II : Résultats et interprétations

-Pandanus
Les impacts de pressions constatées sur cette cible sont la réduction de la population et
de la réduction de la superficie occupée. Comme le Pandanus est une espèce très exploitée
par les villageois de la zone périphérique, la réduction de la population est importante pour
les sites d’exploitation se trouvant à proximité des villages. Les espèces terrestres
(Vakoanolana et Vakoanala) sont les plus exploitées, ce qui peut aboutir à la réduction de la
superficie occupée si la pression persiste.
Les principales menaces sur cette cible viennent de la collecte et la coupe sélective
(des pieds). La collecte et la coupe sélective répétées des espèces terrestres de Pandanus dans
les sites près des villages de la zone protégée peuvent influer sur la réduction de la
population car la régénération naturelle de ces plantes est presque impossible. Le risque
d’extinction locale des espèces de Pandanus est réel.

-Forêts de bambous
Les impacts de pressions constatées sur cette cible sont la réduction de la superficie, le
déséquilibre de la structure de cette formation et la perte en biodiversité. La réduction de
superficie dans les zones se fait à partir de trop fréquences coupes sélectives. Nous sommes
encore loin de la disparition totale de la cible, mais à cause de la fréquence de coupes hautes
les forêts à bambous subissent un fort déséquilibre de la structure qui peut aboutir à la
dégradation de la forêt (Photo n°13).

42
Chapitre II : Résultats et interprétations
Les principales menaces sur cette cible sont la coupe sélective, le défrichement et les
feux. Une coupe sélective n’affecte pas trop la surface touchée ; mais des feux persistants,
répétés ou fréquents dans les mêmes lieux, risquent de créer une ouverture de la forêt et
aboutir à la disparition de la cible.

Photo 13 : Bamboo Lemur habitat

Source : MICET 2005, David Harming

- Les zones marécageuses


Les impacts des pressions constatées sur cette cible sont de deux sortes à savoir, la
réduction de la superficie et la perte en biodiversité. La réduction de la superficie du marécage
constitue l’impact majeur de cette cible. Elle est due à la conservation des terres en rizières.
Nous lui attribuons une valeur très haute en sévérité car le retour à l’état naturel est
impossible et que l’impact est permanent. Cependant, l’activité néfaste n’apparaît que dans
certaines zones humides seulement.
Les principales menaces sur cette cible sont le défrichement, l’exploitation aurifère et
l’empiètement pour riziculture. La conversion en rizières de ces zones humides est due
principalement à l’immigration. Ainsi, la contribution de l’empiétement à la réduction de
superficie est forte et irréversible.

43
Chapitre II : Résultats et interprétations

-Verecia variegata
L’impact constaté est la réduction de la population. La réduction de la population de
Varecia variegata est certaine étant donné que la vie de cette espèce est étroitement liée à son
habitat, son petit territoire est perturbé par le Tavy et risque de disparaître.
La réduction de la population de Varecia variegata variegata est due à plusieurs
pressions à savoir, les piégeages de l’espèce repérés dans plusieurs régions. La menace est
plus forte si la capture affecte la femelle dominante ; le défrichement affectant son habitat
l’oblige à quitter ainsi son territoire originel. Ce changement aboutit au dérangement intra
groupe ; la coupe sélective qui va tendre vers une diminution de la nourriture, ce qui le
pousse à la recherche d’un autre territoire et engendre ainsi un dérangement de la vie sociale
du groupe.

II.1.6- Résultat de l’entretien concernant l’hypothèse 2 :

TABLEAU 9 : Résultat de l’entretien concernant l’hypothèse 2

DPN CVCR CVDEE CVECO CVAF Suivi et Chef Agents


évaluat° secteur
OUI% 83.33 50 66.66 50 33.33 16.66 16.66 16.66
non % 16.66 33.33 33.33 16.66 33.33 33.33 33.33
questions 16.66 33.33 33.33 50 50 83.33
non
posées %

TABLEAU 10 : Résultat de pourcentage de réponse oui et non

OUI % EN MOYENNE 41,66


NON % EN MOYENNE 25

Questions non posées% 33,33

Ce tableau montre la tendance de la réponse de personnes interviewées concernant


leur perception de la structure de gestion adoptée par le PNR, 41,66% d’entre eux ont
répondu que la structure de gestion actuelle n’est pas adaptée aux nouvelles pressions et cette

44
Chapitre II : Résultats et interprétations
dernière est soumise à des contraintes d’ordre naturel et technique. Par contre, 25% des
personnes enquêtées ont répondu non à certaines questions concernant l’hypothèse. On
constate également que le pourcentage de ceux qui ont approuvé varie de 16,66% à 83,33%,
d’un coté ; de l’autre côté, pour celles qui ont dit le contraire la valeur varie de 0% à
33,33%.
Tout d’abord, on voit que pour ceux qui ont répondu « oui » aux questions sont tous
des cadres. En effet, les questions posées concernaient le domaine de l’organisation de l’AP,
donc il y a un niveau de connaissance exigé. C’est la raison pour laquelle, les réponses de
cadres varient de 33,33% à 83,33%.
Ensuite, d’un côté, la valeur maximale représente les réponses de DPN, confirmant
ainsi, le fait que c’est au niveau de la Direction du Parc que s’occupe de tout ce qui est
stratégique, gestion et côté organisationnel; de l’autre coté, la valeur 16,66% donne
l’appréciation des agents qui se trouvent au niveau opérationnel, donc les questions posées ne
concernent pas directement leur travail.

II.1.7- L’augmentation de besoin en financement :

TABLEAU 11 : D’augmentation de besoin en financement

Année MONTANT des


50% DEAP à
financer les micro
projets (fmg)
1992 5 455 266
1993 26 394 000
1994 28 447 725
1995 37 344 650
1996 40 683 500
1997 96 680 350
1998 183 761 775
1999 204 507 550
2000 213 950 250
2001 230 216 275
2002 30 033 850
2003 145 005 950
Source PNR, 2005

45
Chapitre II : Résultats et interprétations

II.1.8- Evolution du nombre de la population :

TABLEAU 12 : D’évolution du nombre de la population

Années 1997 1998 1999 2000 2001 2002


Communes
Kelilalina Nd Nd 7000 8534 9464 9965
Androy 8088 8284 8465 8633 8800
Ambohimiera 13160 13805 14454 15056 15404
Ranomafana Nd Nd Nd 10186 10269 10817
Morafeno 7514 7957 8152 8770 9393
Ambalakindresy 10880 11188 12548
Source : Commune Ranomafana, 2005(PCD)

Depuis 1992, d’une manière générale, le montant total d’argent pour financer les
micro projets ne cesse d’augmenter allant de 5 455 266 Fmg à 145 005 950 Fmg.
Néanmoins, il y avait une diminution de ce montant en 2002 (30 033 850 Fmg), après avoir
atteint les 213 216 275Fmg en 2001.
Parallèlement, depuis 1997, le nombre de la population tant dans des communes
rurales qu’urbaines, ne cesse d’accroître, nous pouvons prendre en considération plusieurs
cas, par exemple, la commune de Kelilalina avec 7000 individus en 1999 contre 9965 en
2002. Celle d’Adroy, 8088 en 1998 contre 8800 en 2002, celle d’Ambohimiera 13160 en
1999 contre 15404 en 2001.
L’augmentation du montant du projet de développement est due à l’augmentation du
nombre de la population. En effet, l’augmentation du nombre de la population entraîne la
naissance de nouveaux besoins, qui engendrera à son tour un accroissement de besoin en
financement. Il se peut également que l’augmentation de ce montant vienne de
l’appauvrissement de la population qui cherchera ensuite à augmenter ses ressources de
revenus.

46
Chapitre II : Résultats et interprétations
II.1.9- Résultats de l’entretien concernant l’hypothèse 3 :

TABLEAU 13 : Du résultat de l’entretien concernant l’hypothèse 3

Personnes DPN CVCR CVA CVEC CV SUIVI et CHEF Agents


interviewées DEE O AF évaluation secteur
OUI % 33.33 33.33 33.33 33.33 33.33 33.33

NON % 66.66 66.66 66.66 66.66 66.66 66.66

question non 100 100


posée%

Le pourcentage des réponses des personnes enquêtées qui ont répondu « oui » est de
33,33%. Les 33,33% montrent également que tous les cadres connaissent l’existence de cet
accord; mais qu’ils n’en connaissent pas encore le contenu ( 66,66%). Quant aux agents, ils
ne connaissent ni l’existence ni le contenu de cet accord, la question ne leur ayant été par
ailleurs, pas posée.
Seuls les cadres ont eu le niveau requis pour répondre aux questions posées. Les
agents du PNR ne donnent pas de réponse car les questions posées ne sont pas dans leur
domaine (100% des questions ne sont pas posées aux agents). En outre, les réponses de cadres
sont tous les mêmes car l’utilisation de cet accord cadre n’est pas encore effective pour le
PNR, elle est encore en gestation.

47
Chapitre II : Résultats et interprétations
II.2-DISCUSSION

II.2.1- Pour l’Hypothèse 1 :


L’ANGAP a fait plusieurs évaluations concernant l’efficacité de la gestion du Réseau
National des Aires Protégées. L’évaluation a porté, conformément à la méthodologie de
l’IUCN basée sur celle de la CMAP (Commission Mondiale des Aires Protégées), sur tous
les aspects du cycle de gestion -planification, ressources, systèmes et procédures de gestion,
réalisations et résultats, y compris le contexte dans lequel la gestion est appliquée. Voici, les
résultats de l’indice d’efficacité de gestion effectué par l’ANGAP en 2005 :

TABLEAU 14 : D’indice d’efficacité de gestion

IEG 2005 SCORE PARCS NATIONAUX


Problèmes d’ordre général Ankara Ranomafana
fantsika
A-EVALUATION DE LA 12 8 10
CONCEPTION ET PLANIFICATION
1-Limites 3 3 2
2-Superficie satisfaisante du point de 2 2 2
vue écologique
3- Planification 7 3 6
B- EVALUATION DES 15 14 10
RESSOURCES
4-Budget 3 3 2
5-Matériéls et équipements 3 3 2

6-Infra (routes, pistes, bâtiments) 3 3 2


7-Parténariat 3 2 2
8- Personnel 3 3 2
C-EVALUATION PROCESSUS DE 50 38 33
GESTION
C1-Questions communes à toutes les 44 32 30
Aps
9-Entretiens 3 2 1

48
Chapitre II : Résultats et interprétations

10-Formation 3 3 2 2
11-Système de gestion 5 5 3 3
12-Inventaire des ressources 3 3 2 2
13-Recherche 3 3 2 2
14-Zonage 3 3 2 2
15-Système de protection 3 3 3 3
16-Application de la loi 3 3 2 3
17-Législation 3 3 2 3
18-Gestion de ressources 3 3 3 2
19-Participation locale 6 6 5 2
20-Information, Education et 3 3 2 3
Communication
21-Interventions de la gestion 3 3 2 2
C2-Questions spécifiques aux APs à 0 6 6 3
vocation E
22-Aménagements touristiques 0 3 3 2
23-Tourisme commercial 0 3 3 1
D- EVALUATION DES 13 16 10 9
REALISATIONS
D1-Questions communes à toutes les 13 13 8 7
Aps
24-Consommation budgétaire 4 4 2 2
25-Surveillance et Contrôle 3 3 2 1
26-Sensibilisation de la population 3 3 2 2
locale
27-Actions alternatives aux pressions 3 3 2 2
D2-Questions spécifiques aux APs à 0 3 2 2
vocation E
28-Visiteurs (qualité de biens de 0 3 2 2
services
E-EVALUATION DES 9 9 7 4
RESSULTATS
29-Protection des ressources 3 3 2 1
30-Ressources propres 3 3 2 1
31-Avantages économiques pour les 3 3 3 2
communautés locales

49
Chapitre II : Résultats et interprétations

NOMBRE TOTAL DE POINTS 84 93 70 62


(A+B+C+D)
NOMBRE TOTAL DE POINTS 93 102 77 66
(A+B+C+D+E)
INDICE D’EFFICACITE DE 0.75 0.67
GESTION (A+B+C+D)
INDICE D’EFFICACITE DE 0.75 0.65
GESTION (A+B+C+D+E)
Source ANGAP, 2005

Défini comme étant le rapport du nombre de points obtenus de chaque Aire Protégée
du Réseau sur le nombre de points possibles pour cette même aire, l’indice d’efficacité de
gestion de chaque site est évalué à 0,75 pour Ankarafantsika et 0,65 celui de Ranomafana.
Cela signifie que, la gestion de l’AP de Ranomafana est moyennement efficace ; tandis
que d’Ankarafantsika est bien gérée car, dans la pratique, la valeur de l’indice s’interprète
comme suit
0%- 24.9% : Pas du tout efficace (AP très mal gérée)
25%-49.9 : Peu efficace (AP mal gérée)
50%-74.9% : Moyennement efficace (AP assez bien gérée)
75%-100% Efficace (AP bien gérée).

Par ailleurs, notre résultat montre également que 32,8% des personnes enquêtées ont
approuvé que pour connaître l’indice de l’efficacité de gestion des APs, il faut passer par la
connaissance de la base procédurielle du cadre de gestion, d’ailleurs cette idée est confirmée
par l’étude d’évaluation de capacité de gestion des APs au dessus effectuée par l’ANGAP.
On en déduit que pour asseoir une gestion adaptive et innovante, il faut connaître
l’indice de l’efficacité de gestion de l’AP en question, parce ce que c’est une référence pour
adopter ce type de gestion et ce dernier vient de la connaissance du cadre de gestion de cette
aire protégée.

50
Chapitre II : Résultats et interprétations
II.2.2- Pour l’hypothèse 2 :

D’un coté, 41, 66% du personnel ont confirmé que la structure de gestion actuelle
n’est plus en phase avec les nouvelles pressions ; de l’autre coté, 25% ont répondu le
contraire. En outre, les statistiques concernant l’évolution du nombre de la population et celle
du besoin en financement de la population montrent que cette structure de gestion est
soumise à des contraintes d’ordre technique et naturel. D’ailleurs, cette constatation est
confirmée par l’étude faite par L’ANGAP suivante, le tableau suivant montre l’évolution des
indices d’efficacité par domaine d’évaluation du Réseau National des APs.

TABLEAU 15 : Evolution d’indice d’efficacité de gestion par domaine de cadre


de gestion

Début PE3 Fin 2005


Evaluation de la conception/ 0.42 0.83
Planification :
(Limites, superficie, planification)
Evaluation des ressources : 0.67 0.67
(Budget, Matériels et équipements,
Infrastructures, partenariat, personnel)
Evaluation du processus de gestion : 0.38 0.66
(Entretiens, formation, système gestion,
recherches, zonages, application des
systèmes de protection et de lois, gestion
des ressources, participation locale)
Evaluation de réalisations : 0.44 0.56
(consommation budgétaire, surveillance et
contrôle, sensibilisation de la population,
actions alternatives aux pressions)
Evaluation des résultats : 0.56 0.44
(Protection des ressources du Parc,
génération des ressources propres,
avantages économiques pour les
communautés locales)
Source ANGAP, 2005

51
Chapitre II : Résultats et interprétations

Conformément à notre hypothèse 2, ces sont les évaluations de processus de gestion


et des résultats qui correspondent aux éléments de cette hypothèse, on constate que les
indices de ces deux évaluations sont les plus bas, l’un varie de 0.38 à 0.66; quant à l’autre de
0.56 à 0.44. On peut en déduire que les causes de l’inefficacité de capacité de gestion de l’AP
viennent de ces deux domaines parce que les structures actuelles de gestion ne sont plus
adaptées aux nouvelles pressions.

II.2.3- Pour l’hypothèse 3 :


Notre résultat montre que tous les cadres du PNR sont unanimes sur le fait que
l’accord cadre avec le FID et le PSDR existe mais l’incovenient ce que ce dernier n’est encore
appliqué dans leur circonscription. Or, cet outil permettrait de booster l’efficacité de gestion
en agissant sur les sources qui représentent des faiblesses du cadre de gestion, comme,
l’ANGAP l’a initié pour élever ses indices d’efficacité de gestion, le tableau suivant le
montre.
Cas du Parcs Nationaux de Ranomafana et d’Ankarafantsika

TABLEAU 16 : Evolution de l’indice d’efficacité de gestion de deux Parcs


Nationaux

PARCS NATIONAUX
ANNEES Ankarafantsika Ranomafana
2000 0.52 0.39
2001 0.58 0.44
2002 0.59 045
2003
2004 0.73
2005 0.75 0.65
Source ANGAP, 2005

Pour relever ces indices d’efficacité de gestion, l’ANGAP ayant misé sur plusieurs
domaines, entre autres, celle de formation, dans de but d’améliorer l’efficacité du personnel,
a d’ailleurs obtenu auprès des bailleurs de fonds de budgets pour assurer cette formation, à
titre d’exemple, l’année dernière, 24 actions de formations (technique, managérial, finance et
SIG ), ont été effectuées au niveau du Réseau; l’extension de la création des groupes relais
aux niveau de chaque village qui servira d’ antenne de l’ANGAP à la base,

52
Chapitre II : Résultats et interprétations

entreprend directement des activités liées à la protection de l’environnement et servira de


relève pour accueillir le transfert de gestion del’AP. A travers cette discussion, on peut dire
que la mise en place, au niveau provincial, de la structure pour assurer l’accord cadre devient
nécessaire pour répondre au nouveaux besoins de la population, en matière de développement
local et régional et augmenter l’efficacité de la capacité de gestion dans le dessein de pallier
ces lacunes.

53
CHAPITRE III
RECOMMANDATIONS

54
Chapitre III : Recommandations
III.1- RECOMMANDATIONS PAR RAPPORT A LA METHODOLOGIE :

Pour étudier le pourcentage des familles qui ont bénéficié des micro projets, les 9
projets parmi les 18 projets financés en 2005, ont été choisis dans les 9 communes existantes.
La connaissance de groupe- relais existant dans les villages permet de bien choisir les
projets. En effet, cette étude est une étape préalable pour constituer des échantillons
représentatifs.

III.2-RECOMMANDATIONS GENERALES :

L’efficacité de l’accord entre l’ANGAP, le PSDR et le FID est un facteur très


important pour pallier aux problèmes de financement des projets de développement dans la
région de Ranomafana. D’ailleurs, cet accord existe déjà au niveau national, mais il reste
encore à être appliqué au niveau régional. En fait, le démarrage de ce projet permettrait de
financer les grands projets entre autres les routes, les infrastructures sanitaires et les autres
activités génératrices de revenus, pour améliorer le niveau de vie de la population.
Suite aux activités alternatives générées par ce financement additionnel, les actions
anthropiques vont être réduites sur l’AP.
Par ailleurs, il importe également d’encourager chaque site de conservation d’avoir un
budget et un plan de formation du personnel. Celui-ci est nécessaire pour suivre l’évolution de
la technologie et de faire une réactualisation de la connaissance, entre autres, la formation du
personnel en SIG ou encore en technique managériale et d’autres formations techniques selon
les besoins en formation ; ceci dans le but d’augmenter le niveau de connaissance du
personnel. Il ne faut pas également négliger que la pratique sur terrain, par le biais
d’échanges d’expériences entre les agents des sites de conservation, mérite d’être appliquée.
En fait, ces deux éléments permettent de développer chez les praticiens de la conservation une
réflexion critique.

55
Chapitre III : Recommandations
III.3- RECOMMANDATIONS PAR RAPPORT AUX RESULTATS :

III.3.1- Pour le pourcentage de la population bénéficiaire des micro projets :


Afin d’accroître ce pourcentage, il convient d’accroître le volume d’argent (par le
financement additionnel ou autres), à y éjecter. Puis, il faut bien choisir la nature du projet à
financer car le nombre d’individus qui y participent dépend de cette dernière. Enfin, les
critères de sélection des projets à financer doivent tenir compte du nombre total de la
population.
En effet, plus le nombre total de la population est élevé, plus on a besoin d’un plus
grand nombre de projets pour toucher plus de gens.

III.3.2- Implication de la population à la protection de l’AP :


A part le financement des micro projets qui est accompagné d’un contrat de
conservation de la part des bénéficiaires, le PNR touche le plus de gens possibles si ce
dernier finance plusieurs projets, même avec un même montant.
Il faudrait également que L’ANGAP continue d’élargir le nombre de groupes relais
sur les villages. Actuellement, ces derniers sont au nombre de 19 parmis les 123 villages
existants en 2005. En effet, ce sont ces groupes qui serviront d’antennes au niveau de chaque
village pour prendre des mesures de conservation.

III.3.3- Sur la santé de la biodiversité et la menace générale sur l’AP :


Pour améliorer la santé de la biodiversité du PNR, on devrait mettre l’accent sur la
menace générale afin de réduire cette dernière, notamment pour les cibles de la conservation
suivants : le marécage et la forêt à bambous. Effectivement, pour la première cible, les
pressions sont très hautes, il en est de même pour la seconde. Donc, pour y remédier, d’une
part, il faut que la surveillance et la patrouille soient faites d’une manière systématique ;
d’autre part, il faudrait stimuler les projets de développement qui répondent aux besoins de la
population cible plus étendue géographiquement, en partenariat avec des organismes de
développement, tels que l’artisanat, le petit élevage (PSDR et FID) suivant les priorités dans
les PCD des Communes avec une réglementation sur la protection de l’environnement.

56
Chapitre III : Recommandations

III.3.4- Sur les résultats de l’entretien concernant l’hypothèse 2:


Pour pouvoir développer, l’efficacité de capacité de gestion des aires protégées, il
faudrait faire une analyse FFOM ( Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces) du système
de gestion actuel (indice d’efficacité de gestion) dans le but de connaître les faiblesses et les
menaces de ce système ; enfin, chercher des outils stratégiques pour agir dans les domaines
qui présentent des faiblesses afin de relever l’indice d’efficacité de gestion.

57
CONCLUSION
Au terme de cette étude, on peut déduire que la connaissance de la base du cadre de
gestion est un élément clef pour définir une gestion adaptive et innovante.
Les résultats de l’investigation ont d’ailleurs montré que la connaissance de cette
dernière donne l’indice de l’efficacité de gestion qui est une référence pour asseoir ce type de
gestion.
A ce propos, il faut reconnaître que la menace générale sur les Aps est très
inquiétante. L’analyse de la santé de la biodiversité du parc confirme également que la santé
de cette dernière est « moyenne ». Cela est due aux menaces que subit le PNR, notamment
ceux de la « zone marécageuse » et la « forêt à bambous », les menaces y sont très « hautes ».
Ce premier est victime de la coupe, sélective, du défrichement et des feux. Mais les
plus importants d’entre eux sont les feux car ceux-ci sont répétés plusieurs fois sur les
mêmes endroits.
Quant à la seconde cible, les.menaces principales sont le défrichement, l’exploitation
aurifère et l’empiètement pour riziculture. C’est ce dernier qui a l’impact le plus négatif sur
l’AP car la conversion en rizières de ces zones humides est due principalement à
l’immigration. Quant aux autres volets, si on se réfère au volet « conception et planification
de l’AP », l’évaluation de ce dernier montre que le taux des écosystèmes représenté est très
élevé, il y a une adéquation d’un plan de gestion. Par contre, il y a une inadéquation de la
répartition des ressources financières et humaines.
Ainsi, il est difficile d’atteindre les objectifs fixés. Pour l’application de gestion, par le
biais de l’évaluation de la manière dont la gestion est réalisée, le renforcement de la capacité
technique du personnel est handicapé par l’inexistence de budget propre à l’ANGAP destiné
à financer la formation de ce dernier.
La participation de la population quant à elle, d’une manière générale, est conditionnée
par le nombre de projets financés par l’ANGAP.
Donc l’efficacité de cette dernière dépend du volume du DEAP. Par ailleurs, la
connaissance de l’indice d’efficacité de gestion permet également de connaître les facteurs
qui bloquent le système de gestion appliqué actuellement. Effectivement, par l’analyse de la
structure organisationnelle du parc, et de la nature de projets financés par l’ANGAP, on
remarque que la structure de gestion actuelle est non adaptée aux nouvelles pressions.

58
Ce phénomène est dû d’une part, à la croissance démographique et se traduit par
l’augmentation des besoins de la population en matière de financement, et d’autre part, à
l’inexistence d’un réseau de formation du personnel. Pour y faire face, la mise en place d’un
accord cadre entre l’ANGAP, le PSDR et le FID s’avère nécessaire pour mettre en synergie
les financements destinés au développement rural. Actuellement, l’évaluation des
réalisations confirme que le dit accord n’est pas encore opérationnel au niveau régional
surtout dans le Sud de Madagascar, faute de structures et de budgets destinés aux APs. Il
faut reconnaître que seul l’AP qui a des réponses novatrices et est capable d’élaborer une
stratégie d’adaptation pour pouvoir évoluer dans le temps et dans le contexte, a plus de
chance d’asseoir une gestion adaptive et innovante. A cet effet, nous avons convenu de fixer
comme objectif général de ce mémoire l’élaboration de recommandations sur les stratégies,
les méthodologies et les outils nécessaires afin de renforcer les capacités du personnel pour
assurer la conservation de l’AP.
Rappelons que l’étude, pour sa réalisation, a réalisé des enquêtes dans le Parc et les
villages. En outre, les ménages visités ont été choisis au hasard. En dépit de ce problème, on
reconnaît avoir collecté des informations exploitables. Ces informations nous ont permis de
vérifier toutes les hypothèses de recherche posées donnant suite à la problématique. En effet,
il a été constaté pendant la descente sur terrain que la connaissance de la base procédurielle du
cadre de gestion permet de savoir l’indice d’efficacité de gestion. Ce dernier constitue ensuite
une référence pour définir une gestion adaptive et innovante. On sait également que la
structure de gestion actuelle n’est plus adaptée au nouveau contexte, puisque l’AP ne peut
plus répondre aux nouveaux besoins croissants de la population en matière de financement.
Par ailleurs, le handicap technique vient de l’inexistence du réseau de formation du personnel.
Conformément à ce que l’on a déjà estimé, ce dernier problème est un élément qui fragilise
le système de gestion actuel. En somme, il est nécessaire de mettre en place un accord cadre
pour y faire face, accord cadre non encore opérationnel jusqu’à présent. Par voie de
conséquence, les actions faites par L’ANGAP pour protéger l’AP sont handicapées par ce
dernier.
En effet, d’après Mac Neely, « la pauvreté, la croissance démographique et le
déplacement de la population ont des incidences profondes sur la diversité biologique et les
APs et menacent très gravement leur survie ».

59
D’où la raison d’être de la dernière partie de notre mémoire, dans laquelle on
recommande particulièrement de mettre en place l’accord cadre pour mettre en synergie ou
capitaliser le financement que l’AP peut avoir que ce soit en matière de développement ou
en matière de conservation.
. Nous espérons vivement que ces suggestions puissent contribuer à la gestion efficace du
PNR ou de toutes les APs existants à Madagascar.

60
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63
ANNEXES

ANNEXE 1: QUESTIONNAIRES

ENTRETIEN :
- Est-ce l’AP comprend un écosystème entier ?
- Est-ce que la superficie de l’écosystème est jugée satisfaisante ?
- Possédez vous un plan de gestion ?
- Les objectifs y afférents sont-ils clairs et mesurables ?
- L’AP dispose t-elle un budget suffisant ?
- Y a-t-il une adéquation de répartition des ressources financières, matérielles
et humaines ?
- Est ce que l’AP soufre, d’un manque de personnel ?
- Le personnel disponible est –il qualifié ?
- Avez-vous un budget et un plan de formations prévues ?
- L’AP travaille-t-elle avec des partenaires ?
- Si oui, .les élus et les autorités locales efficaces en matière de conservation ?
- La communauté locale est-elle efficace ?
- Est-ce que la qualité de relation de l’AP et les organismes partenaires est
satisfaisante ?
- Est-ce qu’il y a des problèmes au niveau de système de gestion ? (formation du
personnel, budgétisation , procédures administratives et suivi et évaluation)
- Si oui, Pensez vous que ces problèmes constituent des contraintes importants pour
l’efficacité de gestion ?
- Avez-vous des problèmes liés à la législation et aux réglementations ?
- Si oui, ces derniers constituent ils un obstacle majeur à la réalisation des objectifs
de gestion ?
- Y a t- il de grosse lacune dans l’application des lois ?
- La capacité de surveillance est -elle satisfaisante ?
- Est la communication et l’éducation entre l’ANGAP et la population se présente
bien ?
- Les autorités locales et les communautés de base participent elles à la prise de
décision concernant la gestion de l’AP ?

I
- Faites - vous des entretiens systématiques des vos matériels et installations ?
- Avez-vous utilisé un plan de travail annuel ?
- Vous avez des difficultés à accomplir les activités y inhérents dans le temps
voulu ?
- Est-ce le taux d’utilisation de votre budget est à 100% ?
- Est ce les objectifs en matière de conservation de la biodiversité sont-ils atteints ?
- Le mode de gestion appliquée actuel permet il de bénéficier à la population
riveraine d’œuvrer dans le développement en tirant parti des avantages donnés par
cette gestion ?
- Est que vous avez un type d’organisation quelconque pour mener à bien votre
fonction ?
- Est-ce l’ensemble de tout le personnel adopte bien cette structure
organisationnelle ?
- Y a-t –il un accroissement de besoin en financement en matière de développement?
- Est-ce que cette augmentation est liée à la croissance démographique ?
- Pensez –vous il y a une corrélation entre cette croissance démographique et
la pertinence des pressions sur l’AP ?
- L’ANGAP possède t- elle un réseau de formation du personnel ?
- Est-ce q’il existe un accord cadre pour capitaliser le financement de projet de
développement ?
- Connaissez- Vous cet accord ?
- Est-ce que l’application du dit accord est effective ?

II
ANNEXE 2 : ENQUETE PAR QUESTIONNAIRE :

Descriptions de l’association et ses projets :


Quel le nom de votre association ?
Combien de membre y a t- il ?
Quelle est la nature de projet que vous avez demandé ?
Ou est le lieu d’implantation des vos projets ?
Quel est le nombre total de la population ?
Combien de personnes ou de ménages sont impliqué(e)s à chaque projet financé par
l’ANGAP ?
A combien s’élève le montant de votre projet ?
Votre apport s’élève à combien ?
Est-ce vous avez un groupe relais dans votre village ?
Combien de membres il existe ?
Est-ce que toutes les forces vives y sont représentées ?

III
ANNEXE 3 : CALENDRIER DE PRESSION

Pression J F M A M J J A S O N D

Défrichement
Coupe sélective
Collecte produit forestier
Piégeage
Feu
Empiètement riz
Exploitation aurifère

IV

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